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Visions romantiques dossier pédagogique - Cherbourg-Octeville

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EXPOSITION TEMPORAIREMusée d'art Thomas-Henry à <strong>Cherbourg</strong>Du 2 décembre au 26 février 2012Dossier pédagogiqueTous niveaux<strong>Visions</strong> <strong>romantiques</strong>des côtes de la Manche© Orbec, Musée municipalLouis Claude Malbranche. Clair de lune, Souvenir du Havre1Sophie Jaunet


Sophie JaunetSERVICE ÉDUCATIF DES MUSÉESPlace du Général de Gaulle50100 CHERBOURG-OCTEVILLE 02 33 23 39.54 (répondeur)sophie.jaunet@ville-cherbourg.frMUSÉE D’ART THOMAS- HENRY 02 33 23 39 33http://www;ville-cherbourgInformations pour les enseignantsOn a pour habitude de situer l’activité des peintres de la génération romantique entre1820 et 1850. Ceci est un peu réducteur car ce mouvement a pris plus largementancrage dans des événements et surtout des idées liées aux pensées des philosophesdes lumières.Rappelons simplement qu’en France en 1812 c’est la déroute de Napoléon en Russiealors que celui-ci était au fait de sa gloire et que la France étendait sa domination à laplupart des pays de l’Europe occidentale.En 1815 la défaite de Napoléon à Waterloo va restaurer une Europe pré révolutionnaireEt des idées de liberté vont ainsi prendre racine.« Qui dit romantisme dit Art moderne c'est-à-dire intimité, spiritualité, couleur,aspiration vers l’infini exprimés par tous les moyens que contiennent les arts. »Baudelaire Salon 1846Le romantisme est avant tout un état d’esprit marqué par le mal du sièclec'est-à-dire l’affirmation d’une personnalité en proie à la mélancolie et au désir d’unailleurs ce que Baudelaire appellera « Le spleen ».Mouvement complexe indéfinissable, (pas moins de 150 définitions auront été donnéesau Romantisme sans réellement satisfaire !) le romantisme toucha tous les arts detous les pays d’Europe durant la première moitié du XIXe siècle. C’est à la littérature quele terme de romantisme va d’abord s’appliquer avec des auteurs comme Jean-JacquesRousseau (1712-1778) ou Bernardin de St Pierre (1737-1814). Rousseau ira même jusqu’àdire que l’artiste est un être animé d’un esprit indépendant. Un homme libre et subjectif,capable de se moquer des conventions afin de révéler sa vérité intérieure.Ce qu’on peut dire c’est que le romantisme, comme tout mouvement novateur estavant tout une réaction aux idées dominantes d’une époque devenues éculées enl’occurrence le classicisme. D’ailleurs ne dit on pas que le romantisme et lenéoclassicisme s’opposent comme raison et sentiments !Les artistes laissent derrière eux la logique, le rationnel. Ils s’octroient la libertéd’exprimer des sentiments à l’état brut. Mouvement, couleur, drame sont omniprésentsdans leur travail.Nous sommes dans un monde ou œuvrent des forces primaires souvent destructrices quiéchappent au contrôle de l’humain. Les paysages, thème de prédilection des <strong>romantiques</strong>,2Sophie Jaunet


sont plus vastes, plus sombres plus menaçants. On comprend donc mieux l’intérêtparticulier que les côtes de la Manche ont pu fournir aux peintres <strong>romantiques</strong>. La côtemaritime, accessible à tous, est un vaste espace de tensions où se côtoient les troiséléments: terre, mer et ciel. Cette alchimie ne pouvait être que sublime pour les artistes<strong>romantiques</strong> qui y verront la métaphore de l’homme, l’existence du divin.Trois périodes sont couramment admises lorsque l’on parle de romantisme :1770-1800 Une période de pré-romantisme qui se distingue par le choix des sujetsempruntés à la littérature et à l’histoire nationale.1800-1824 Une période de maturité. La peinture d’histoire moderne tire sessujets de l’actualité.Théodore Géricault« Le radeau de la Méduse » 1819Peint entre 1817 et 1819 ce tableaureprésente le naufrage de la frégate « LaMéduse » qui fait référence à un épisodetragique de la marine française et qui afait débat au niveau politique.Géricault se serait représenté dans letableau en bas avec la main sur unepoutre.1824 – 1840 C’est l’apogée du style illustré par des artistes comme Delacroix ouTurner. Grand peintre paysagiste britannique.L'Angleterre est le pays où apparaît le Romantisme pour caractériser les paysagessauvages ou propices à la rêverie. Le renouveau du genre initié au XVIIIe siècles’amplifie avec l’aquarelle.Mais c’est vraiment à partir du salon de 1824 que la peinture anglaise de paysage vaInfluencer les artistes français.En France, le salon de 1827 verra littéralement triompher le romantisme dont Delacroixdeviendra le chef de file avec le très célèbre tableau « la mort de Sardanapale ».3Sophie Jaunet


Eugène Delacroix« La mort de Sardanapale » 1827Inspiré de Byron, ce tableau meten scène un roi Assyrien vers-700 que le peintre représenteentrain de mettre le feu à sonpalais, d’égorger ses femmesetc….Joseph Mallord WilliamTurner« Le vaisseau de ligne Le Téméraireremorqué à son dernier mouillagepour y être démoli » 1838-1839L’exposition « <strong>Visions</strong> Romantiques des côtes de la Manche » est une invitationà la promenade, à la rêverie et à l’imaginaire. Après avoir fait escale à Dieppe, elle achoisit le Musée Thomas-Henry de <strong>Cherbourg</strong> où nous pourrons voir au total 70 huiles etaquarelles venues de collections publiques, privées françaises et étrangères.Le propos de cette exposition est le paysage des côtes de la Manche à travers l’œil despeintres <strong>romantiques</strong>.Cette exposition est découpée en plusieurs sections :Les anglais ayant découvert la Normandie.Les effets atmosphériques, le ciel.Les tempêtes, les naufrages, la nature …….romantisme d’évocation.Le Mont St Michel et son aspect médiéval thème cher aux peintres <strong>romantiques</strong>.Les ports normands et les visites diplomatiques.Le romantisme pittoresque et ses habitudes séculaires que les peintres <strong>romantiques</strong>ont largement diffusées à l’aide de l’invention de la gravure.Le rôle des bains de mer.Dotées d’un potentiel pictural formidable, les côtes de la Manche ont inspiré des artistescomme Isabey, Huet, Petit ou encore Gudin premier peintre officiel de la marine mais4Sophie Jaunet


aussi des artistes britanniques comme Turner, Wyld, Cotman ou Bonington.Tantôt pittoresques, comme les représentations de pêcheurs ou autres habitudes deshabitants de ces côtes, tantôt spectaculaires voir dramatiques comme les tempêtes etnaufrages, les motifs de ces différentes œuvres nous emmènent à travers un périple duMont-Saint Michel en passant par Granville, <strong>Cherbourg</strong>, Gatteville-phare, Honfleur, LeHavre ou bien encore Dieppe.Les instructions officielles.• Découvrir un mouvement particulier de l’histoire de la peinture « Leromantisme » le situer chronologiquement.• Découvrir un genre en peinture : la peinture de paysage maritime.• Découvrir le travail de plusieurs artistes.• Mettre en relation ses productions et celles des artistes.• Analyser une œuvre sa composition, la lumière, la touche picturale, la technique.En classe.Travailler des éléments plastiques en variants les opérations plastiques, les médiums, lesoutils.Travailler autour de la couleur, de la lumière, du mouvement, la touche picturale, lamatière.Traduire, exprimer un sentiment, une atmosphère.Quelques pistes de travail :Avant de venir au musée1. Pour les élèves de primaire, lire l’extrait suivant :L’orage gronde de plus belle sur la mer. Le bateau se bat contre le vent et la pluie. Dansla tempête, il ressemble à une coquille de noix.- « Tirez sur les voiles ! » crie un marin.- « Nous allons chavirer », soupire un autre.« Ne dis jamais ça nos familles nous attendent », répond un troisième.Extrait de « La vie en bleu » de Carl Norac.Consigne à donner aux élèves de primaire :Représente comme tu le veux la scèneque je viens de lire.Proposer différents outils. Ne pas guider les élèves, éventuellement leur relire l’extrait.5Sophie Jaunet


2. Temps collectifMise en communAfficher les productions des élèves. Faire relire le court extrait par un élève. De quoi parlecet extrait ?Faire émerger l’idée de naufrage, de danger.Regarder les productions des élèves, les ressemblances, les différences, l’utilisation descouleurs, la composition.Faire verbaliser les élèves sur leur travail. Quelles difficultés ont-ils rencontré ?Qu’ont-ils voulu montrer ?2. Pour les élèves de collège ou lycée un extrait de Paul et Virginie peut êtreproposé à la lecture.A partir de cette lecture, les élèves peuvent imaginer le tableau qui pourrait le mieuxconvenir pour illustrer ce passage et venir le chercher dans l’exposition. Il s’agit ici defaire une étude comparative entre œuvre romanesque et œuvre plastique.“La mer, soulevée par le vent, grossissait à chaque instant, et tout le canal compris entre cette île et l’île d’Ambren’était qu’une vaste nappe d’écumes blanches, creusées de vagues noires et profondes. Ces écumes s’amassaientdans le fond des anses à plus de six pieds de hauteur, et le vent qui en balayait la surface, les portait par-dessusl’escarpement du rivage, à plus d’une demi-lieue dans les terres. À leurs flocons blancs et innombrables, quiétaient chassés horizontalement jusqu’au pied des montagnes, on eût dit d’une neige qui sortait de la mer.L’horizon offrait tous les signes d’une longue tempête ; la mer y paraissait confondue avec le ciel. Il s’en détachaitsans cesse des nuages d’une forme horrible qui traversaient le zénith avec la vitesse des oiseaux, tandis qued’autres y paraissaient immobiles comme de grands rochers. On n’apercevait aucune partie azurée du firmament ;une lueur olivâtre et blafarde éclairait seule tous les objets de la terre, de la mer et des cieux .Dans les balancements du vaisseau, ce qu’on craignait arriva. Les câbles de son avant rompirent ; et comme iln’était plus retenu que par une seule aussière il fut jeté sur les rochers à une demi encablure du rivage.Ce ne fut qu’un cri de douleur parmi nous. Paul allait s’élancer à la mer, lorsque je le saisis par le bras : “Mon fils,voulez-vous périr ? Que j’aille à son secours s’écria-t-il ou que je meure !”Comme le désespoir lui ôtait la raison, pour prévenir sa perte, Domingue et moi, lui attachâmes à la ceinture unelongue corde dont nous saisîmes l’une des extrémités. Paul alors s’avança vers le Saint-Géran, tantôt nageant,tantôt marchant sur les récifs. .Quelquefois il avait l’espoir de l’aborder car la mer, dans ses mouvements irréguliers,laissait le vaisseau presque à sec, de manière qu’on en eût pu faire le tour à pied ; mais bientôt après, revenantsur ses pas avec une nouvelle furie, elle le couvrait d’énormes voûtes d’eau qui soulevaient tout l’avant de sacarène, et rejetaient bien loin sur le rivage le malheureux Paul, les jambes en sang, la poitrine meurtrie, et à deminoyé.À peine ce jeune homme avait-il repris l’usage de ses sens qu’il se relevait et retournait avec une nouvelleardeur vers le vaisseau, que la mer cependant entr’ouvrait par d’horribles secousses. Tout l’équipage, désespérantalors de son salut, se précipitait en foule à la mer, sur des vergues, des planches, des cages à poules, des tables etdes tonneaux”.Extrait de Paul et Virginie de Bernardin de St Pierre 1788Primaires et collèges :Proposer d’aller au musée Thomas-Henry voir une exposition qui s’appelle « <strong>Visions</strong>Romantiques des côtes de la Manche » ou on peut voir des œuvres qui représentent desscènes de tempêtes et de naufrages.6Sophie Jaunet


La visite au muséePréambuleRappel des règles de conduite et des règles de sécurité à respecter.Pas de chahut, on ne court pas, on ne crie pas, on se déplace calmement et on ne touchepas aux œuvres qui sont très fragiles car anciennes et surtout elles sont irremplaçablescar uniques.Rappeler ce qu’on vient voir.Proposer aux élèves d’aller directement dans l’exposition temporaire « <strong>Visions</strong><strong>romantiques</strong> des côtes de la Manche »Laisser les élèves regarder et découvrir les œuvres à travers les différentes sections.Regrouper les élèves et leur demander de s’exprimer sur ce qu’ils ont vu. La tailledes tableaux, les cadres, la façon dont on a exposé les tableaux, les sujets destableaux, y a-t-il une organisation particulière de l’exposition ?Activité 1Consigne :Vous allez bien regarder tous les tableaux et chercher celui qui selon vous pourraitillustrer l’extrait lu en classe. Vous recopierez le nom de l’artiste, le nom du tableau ettoutes les informations que l’on peut savoir.7Sophie Jaunet


➔L’œuvre que j’ai choisieNom du tableauNom de l’artisteTaille du tableauLes couleursLa couleur du cielLa couleur de la merComment est lalumière ?D’où vient-elle ?Qu’est-ce qui montrequ’il y a dumouvement dans cetableau ?--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Explique pourquoi tu as choisi cette œuvre ?……………………………………………………………………………………………Y en a t-il une autre qui pourrait illustrer l’extrait lu en classe ?………………………………………………………………………………8Sophie Jaunet


A l'entrée de l'expositionLorsqu'on monte les marches pour arriver dans l'exposition, on se trouveimmédiatement face à une œuvre monumentale qui appartient plus au pré-romantisme.Il était donc normal de la placer à cet endroit de l'exposition puisqu'elle va introduirel'exposition sur le romantisme.Louis-Philippe Crépin (1722-1851). Vue du port de <strong>Cherbourg</strong>. 1822A l'époque romantique, un effort considérable est mis en œuvre pour redonner unnouveau lustre au port de <strong>Cherbourg</strong> dont la situation stratégique est excellente.De grands travaux vont permettre d'en faire un port de commerce et militaired'importance avec la construction d'une digue centrale qui ne se terminera qu'en 1853mais sera complétée quarante années plus tard par les digues de l'Est et de l'Ouest.La rade de <strong>Cherbourg</strong> deviendra la plus grande rade artificielle du monde.Toujours dans l'espoir d'envahir le Royaume-Uni Bonaparte veut faire de <strong>Cherbourg</strong> lebastion essentiel de sa stratégie offensive et décide de ce fait la construction d'un nouvelarsenal. La ville va considérablement augmenter sa population du fait de ses grandstravaux. Mais elle va attirer également de nombreux peintres de marine porteurs decommandes qui s'en viennent témoigner de grands événements historiques.Crépin est un de ces spécialistes qui trouvent là dans ces sujets honneurs et gloire.Cette œuvre « Vue du port de <strong>Cherbourg</strong> » a été présentée au salon de 1822. Sa trèsgrande dimension va être l'occasion pour Crépin de montrer tous les différents typesd'embarcations sujet où il est fin connaisseur. Élève de Joseph Vernet, il travaille dans unstyle très académique. Personnage doué d'un certain talent diplomatique, il réussira àrester dans les bonnes grâces des puissants de tous les régimes.9Sophie Jaunet


Doc élève : « Vue du port de <strong>Cherbourg</strong> » L.P Crépin 1822Situe d'une croix la date à laquelle à été peint cette œuvre ?1800 1850 1900 1950 2000 2011Regarde bien l'œuvre de Crépin et devine d'où il peut bien avoir peint sa toile . Entourede la plage de la digue d'un fort militaired'un bateau du quai d'une île➔ Regarde la carte ci-dessous tu as une vue de la rade de <strong>Cherbourg</strong> actuellement.Que font les personnages du premier plan ? EntoureIls se promènentils travaillentils combattentils regardent les embarcationsRegarde bien ce tableau et la place que prend le ciel.Quelles couleurs le peintre utilise t-il pour peindre le ciel ?…..............................................................................................................................Ce tableau nous montre :-un paysage de marine -une nature morte -un portrait -une scène de guerre➔ Crépin était un peintre spécialisé dans la peinture de marine et spécialiste des bateaux. Cetteœuvre appartient au courant pré-romantique.10Sophie Jaunet


Des anglais ayant découvert la Normandie …Les Anglais, contrairement aux Français ont toujours manifesté un certain goût pour l'architecture dessiècles passés et plus particulièrement du Moyen-âge. John Sell Cotman, artiste anglais de renom severra confier par un éditeur l’illustration d’un ouvrage sur les Antiquités architecturales du Duché deNormandie. De même que quelques uns de ses compatriotes qui s’intéresseront eux à l’aspectpittoresque du lieu à travers un « picturresque tour » ou carnet de voyage fort à la mode à cette époque.Le grand William Turner avait déjà fait la traversée de la Manche en 1802 pour venir découvrir noscôtes. Ces Anglais vont amener avec eux une toute nouvelle technique qu’ils dominent parfaitement etque les peintres <strong>romantiques</strong> français ignorent encore : l’aquarelle.En effet l’aquarelle est une technique qui allie la légèreté, la dilution et la transparence. Elle permet depeindre rapidement et est parfaitement adaptée au voyage du fait de sa maniabilité et de son faibleencombrement.Louis Francia, artiste présent dans cette exposition a passé de nombreuses années en Angleterre àétudier l’aquarelle. Devenu maître à son tour, il a initié le jeune Bonington présent lui aussi dans cetteexposition qui à son tour initiera Paul Huet et Eugène Delacroix.➔ L’aquarelle est une technique picturale fondée sur l'utilisation de pigments finement broyés, agglutinésavec de l'eau gommée. Elle se pratique généralement sur un support papier spécifique.Sa transparence la différencie de la gouache qui est opaque. Le faible encombrement du matérielet sa rapidité d'exécution technique en fait l'outil idéal pour la réalisation de croquis etd'études. Les couleurs d'aquarelle se présentent sous divers conditionnement : godets, tubes,crayons, craies, aquarelles liquides: Source WikipédiaJoseph Mallord William Turner : (1775-1851) est un artiste britannique. Fils de barbier, iln’est encore qu’un enfant lorsqu’il expose dans la vitrine de son père à Londres. Talentprécoce, il fait son apprentissage chez des architectes et se perfectionnera à laprestigieuse Académie Royale où il entre à 14 ans. Très vite, il se spécialise dans les dessinsd’architecture et de paysage. En 1802, Turner a 27 ans il est élu membre de l’AcadémieRoyale et ne cessera de voyager, car pour lui rien ne vaut le terrain lorsqu’on est un peintrede paysage. Il sillonnera l’Angleterre, l’Ecosse et bien sûr la France où il viendra la premièrefois en 1802 pour se rendre notamment au Louvre et admirer les grands maîtres. A partirde 1817, Turner ne cessera de parcourir l’Europe et ne fera pas moins de huit séjours enFrance où il effectuera plus de 3000 croquis et aquarelles. Au fil des années, il expérimenteun style de plus en plus personnel, dans le quel la lumière devient centrale. Ces toilesdeviennent quasiment abstraites.11Sophie Jaunet


➔ Doc élève :« Les peintres anglais➔ Dans cette salle il y a une dizaine d'œuvres. Toutes ont été faites par des anglais,grands spécialistes de la peinture de paysage et aussi de l'aquarelle.Regarde cette œuvre :Situe d'une croix la date à laquelle elle a été peinte ?1800 1850 1900 1950 2000 2011Artiste :………………………………………….Technique employée :………………………..Observe la touche du peintre :…..............Quel est le support :...............................William Turner. La lieutenance vue du Nord-EstLes couleurs .........................................……………………………………………………La lumière.............................................……………………………………………………Peux-tu identifier distinctement chaqueélément du tableau ?...............................…………………………………………………….Dans cette salle il y a une œuvre de Turner qui est bien plus grande et surtout peinte àla peinture à l'huile.Recopie le cartel :Compare avec l'aquarelle.D'où vient la lumière ?...............................Les couleurs se ressemblent-elles ? …....................Nom du tableau.....................................................................Date..............................................................Peux-tu voir distinctement les personnages au premier plan ? oui non12Sophie Jaunet


Turner n'est pas le seul anglais à avoir peint les côtes de la Manche.Cherche quels autres artistes anglais ont également peint les côtes de la Manche.(écrisleur nom)............................................................................................................................................................................Parmi ces œuvres peintes par des anglais, figure un français. On a exposé deux aquarellesde ce peintre français car il a séjourné très longtemps en Angleterre et fut le maître del'artiste Bonington.Qui est-ce ?............................................................................. Entoure ce qu'il faut pour faire une aquarelle.une toile de la peinture en tube des pinceaux un carnet de papierde l'eau un crayon à papier des pigments de couleurs du vernis D'où viennent ces extraits d'aquarelles ? Recherche-les dans l'exposition.Attention il y a des intrus qui ne sont pas des aquarelles entoure les.13Sophie Jaunet


L’intérêt pour le patrimoine et le Moyen Age : le Mont St-MichelLes anglais ont toujours voué un très grand intérêt au patrimoine architectural engénéral. Ce n’est pas le cas des français qui jusqu’au XIXe siècle avaient complètementnié et méprisé leur patrimoine médiéval laissant ainsi de nombreux édifices à l’abandonquand ils ne les ont pas carrément détruits.. Si il existe un endroit où l’imaginaire, ladémesure, le monstrueux et le merveilleux peuvent être conjugués il s’agit bien duMont St-Michel. En effet, il réunit à lui seul toutes les caractéristiques recherchées parles <strong>romantiques</strong> et ce d'autant plus, à partir de 1893 lorsqu'il devient une prison. Lesbruits de chaînes, des centaines de prisonniers enfermés étaient de nature à susciterl'imagination. Or, au début du XIXe siècle, le Mont st-Michel n'était plus qu'une ruineattirant de ce fait encore plus les artistes anglais amateurs de vestiges historiquesmédiévaux.Le Mont St Michel est largement représenté dans cette exposition sous des formestrès différentes. Voici quelques œuvres que vous pourrez voir dans l'exposition elles nesont pas exhaustives mais présentent quelques contrastes intéressants.Eugène Isabey, Le Mont st MichelEugène Isabey nous donne une versionextrêmement forte du Mont Saint-Michel àtravers une touche épaisse, nerveuse et unepalette très sombre teintée de nombreusestouches de blanc pour évoquer l'écume et unetrouée de lumière dans un ciel dramatiquementobscur laissant présager le pire ! La mer est enfurie, les éléments sont déchaînés. Le Montprésenté de manière centrale, domine par saprésence et surgit des flots terrifiant etmenaçant.Eugène Louis-Gabriel Isabey (1803-1886) Peintre, lithographe mais aussi aquarelliste. Il est le fils ducélèbre peintre Jean-Baptiste Isabey (1767-1855) surnommé le peintre des rois.Eugène Isabey voulait être marin mais son père voulait qu'il devienne peintre à son tour, ce qu'il fitpar obéissance à celui-ci. Eugène Isabey a peint des scènes d'histoire, de genre et des paysages avecbeaucoup de scènes de naufrage. Il peignit beaucoup de paysages de Picardie et Normandie et travailladans son atelier parisien avec des élèves comme Eugène Boudin !Au niveau 3 du musée, on peut voir une œuvre de Eugène Boudin. « Retour de pêche au soleil couchant »14Sophie Jaunet


Legendre, artiste français nous livre ici unepeinture de paysage, où le Mont Saint-Michelfigure très loin dans la toile.D'ailleurs cette oeuvre représente la baie duMont Saint-Michel et non plus uniquementl'édifice du Mont en tant que tel. C'est un coucherde soleil calme et paisible où la nature prendtoute sa place et où le ciel occupe plus de lamoitié du tableau, dans des couleurs relativementdouces.Legendre « Coucher de soleil sur la baie du Mont dt Michel » 1840L'oeuvre de Victor Danvin (1802-1842) pourraitpresque paraître rassurante et tranquille à côtéde celle d'Eugène Isabey, si celle-ci necomportait pas ce ciel menaçant en arrière pland'un Mont peint en contre plongée, lui donnanttout son aspect monumental. Cette version,peinte par Victor Danvin est empreinte del'engouement pour l'art gothique qui traduit cegoût pour le passé des artistes <strong>romantiques</strong>. Onnotera que d'un côté il y a des promeneusesbretonnes on les reconnaît grâce à leur tenue etde l'autre côté des promeneuses normandes unclin d'oeil Victor Danvin « Vue du Mont st Michel »Monanteuil « Vue du Mont st Michel »Alliant le pittoresque et le romantisme,Monanteuil (1785-1860) nous donne à voir ici unmagnifique Mont St-Michel, élément central dutableau devant lequel nous pouvons voir despersonnages pittoresques habillés en costumerégional. La lumière est très présente dans cetteoeuvre qui malgré tout se décline dans des tonsassez sombres. Ici encore le mont paraît auréoléd'une couronne de lumière lui restituant ainsi toutson côté majestueux et unique. Il est à notercependant qu 'une très forte lumière arrive ducôté gauche du tableau.Deux plans sont bien distincts ici. Un premier plan,avec les personnages et un second plan où sedétache, grandiose, le Mont st Michel.15Sophie Jaunet


Doc élève :Toutes les œuvres où on peut voir le MontSt-Michel sont réunies dans la même partiede l'exposition.Parmi ces différentes œuvres , il y en acertaines qui nous apparaissent trèstranquilles alors que d'autres nous livrentun Mt St-Michel terrifiant comme l'œuvred'Eugène IsabeySur cette carte, situe à l'aide d'un crayon de couleur le Mont st Michel.Quelle est l'œuvre du Mt st Michel que tu préfères ?.....................................................Voici le Mt st Michel dessine un paysage autour pour lui donner un aspect terrifiant etmystérieux comme Eugène Isabey. Utilise des crayons de couleur.16Sophie Jaunet


Des effets atmosphériques...............................................................Une dizaine d'œuvres présentées ici pour un thème extrêmement cher aux peintres<strong>romantiques</strong>. Les effets atmosphériques et toutes les variations de lumière que l'onpeut observer lors des changements brusques de temps : les orages, les tempêtes, lessoleils couchants, les clairs de lune...Le paysage dramatisé est un thème de prédilection pour les peintres paysagistes. A lacampagne riante, et au paysage idéal et serein des classiques, les peintres<strong>romantiques</strong> préfèrent le paysage dramatique, le déchaînement des éléments face àl'homme qui se sent dominé par la nature. Mais également des ciels embrasés par dessoleils couchants aux accents rougeoyants.Le déchaînement des éléments est de nature à susciter des sentiments extrêmes : del'angoisse, de la crainte, de l'inquiétude, du mystère. Les variations météorologiquesde la journée deviennent thème d'étude pour les <strong>romantiques</strong>.Louis Claude Malbranche (1790-1858) Nousdonne à voir une magnifique vue nocturne duHavre qui a été présenté au salon de 1837. Fidèle àsa Normandie natale, Malbranche qui est originairede Caen, sillonne la côte de Granville au Havre etse spécialise avant tout dans les paysages de neigequi le rattache à la peinture flamande. Dans cetteœuvre, c'est un spectacle à la lumière lunaire qu'ilnous donne à voir sujet intéressant beaucoup les<strong>romantiques</strong> même si les représentations en sonttrès rares.Théodore Gudin (1802-1880) premier peintreofficiel de marine sous Louis-Philippe , nous livredans cette petite toile une mer démontée luttantcontre la plus fameuse falaise que l'on connaisse,Etretat. On peut y voir deux bateaux pressés derentrer au port. La lumière qui perce à traverslugubres nuages nous montre un peu le talent decoloriste du peintre. Gudin créera la Sociétécentrale de sauvetage des naufragés après avoir vuson frère périr en mer. Gudin aura comme élèveMorel-Fatio qui a réalisé plusieurs toiles de<strong>Cherbourg</strong>.Théodore Gudin « Retour de pêche par mer levée" 186217Sophie Jaunet


Dans cette œuvre de Paul Huet où le ciel occupe les2/3 du tableau nul nuage à l'horizon mais un soleilélément central du tableau qui apparaît sous laforme d'une tache avec un empâtement au milieuqui figure une sorte de lumière intense. Le parallèleavec les deux œuvres précédentes mérite d'être faitde même que le ciel de reflets d'orage de ce êmeartiste où il nous offre à voir un ciel presqueentièrement noir.Paul Huet. Coucher de soleil sur la plage de TrouvillePaul Huet « Trouville, reflets d'orage » Lecontraste est saisissant avec l 'œuvre précédente.La place occupée par le ciel est beaucoup moinsimportante. Le ciel est presque noir seul une trouéede blanc centrale fait apparaître une lueur d'espoirdans cette oeuvre particulièrement sombre.Paul Huet. Trouville. Reflets d'orageEn classe : Il peut être intéressant de faire un travail sur le ciel et les différents types de nuages qu'onpeut y observer : cumulo nimbus, stratus etc...Représenter ensuite à l'aide de gouache et d'encre diluée différents ciels.18Sophie Jaunet


Doc élève :Dans cette section, il est question du temps (la météo) et de ses effets.• Entoure tous les mots qui peuvent s'appliquer aux œuvres que tu peux voir.sombre démontée menaçant apaisée étrangelugubre sinistre peur beau calme rassurant• Observe comment les artistes traitent le ciel dans chacune de ces œuvres.Il y a un élément que l'on retrouve à chaque fois dans le ciel : .............................................La lumière surgit très souvent de derrière les ….......................pour venir se projeter sur leséléments de la composition du tableau.• Choisis un tableau et fait un rapide croquis des nuages que tu y vois :• Comment est la mer dans le tableau de Louis-Claude Malbranche ? …...................................Ce tableau nous présente un clair de lune. Observe comment l'artiste a fait pour nous montrer qu'ils'agit de la lune et non du soleil.Le tableau n'est éclairé qu'au milieu. Il y a un magnifique reflet de la lune dans la mer. Les parties droites et gauches sont dansl'obscurité le ciel est sombre.19Sophie Jaunet


Naufrages et sauvetages...Thème cher aux <strong>romantiques</strong>, les naufrages et les sauvetages sont naturellementprésents dans cette exposition.Au Moyen-Age la mer était le lieu du mal et du mystère. On sait maintenant l'intérêtque les <strong>romantiques</strong> eurent pour cette période et il était tout naturel qu'ilss'approprient l'une de ses conceptions sortie tout droit de l'Enéide dans laquelle Junondans sa haine des troyens demande à Eole : « Déchaîne les vents, submerge la flotte deces troyens, abîme-la, ou disperse-les et sème la mer de leurs cadavres »Les Romantiques ont un goût très prononcé pour le déchaînement des éléments etl'exacerbation du sentiment de perte.On pourra même parler de goût pour le morbide lorsque l'on voit cette œuvremagnifique de Paul Huet « Les falaises d'Houlgate ». Goût pour le morbide d'ailleursinitié par Théodore Géricault.A l'inverse des classiques, qui ont horreur de la démesure et veulent tout maîtriser, les<strong>romantiques</strong> cultivent l 'aspect démesuré et l'exacerbation des sentiments dans leursœuvres. La retenue n'est pas de mise mais le déchaînement de la nature et desémotions oui. Angoisse, crainte, menace, sentiment inéluctable de perte, voilà autantde thèmes que l'on pourra retrouver dans les œuvres de Paul Huet, Eugène Isabey, JeanLouis Petit ou encore Garneray. L'homme est fragile face à la nature où certains verrontmême l'existence du divin. Chateaubriand écrira : « Les nuits passées au milieu des vagues,sur un vaisseau battu par la tempête ne sont point stériles pour l'âme, car les nobles pensées naissent desgrands spectacles »➔On peut se rapprocher de l'extrait d'histoire lu en classe et chercher dans cette partie l'œuvrequi convient le mieux faire remplir une fiche, la prendre en photographie.Dans cette section de l'exposition, nous pourrons voirun « ex-voto* » de Frédéric Legrip commande d'étatde l'empereur Napoléon III pour les marins d'Etretat.Cette œuvre présentée à quelques huit mètres dehauteur sans qu'aucune fenêtre ne l'éclaire étaitdestinée à former le contretable de l'autel principalde la petite chapelle « Notre Dame de la Garde ». Il atoute sa place dans l'exposition tant le drame qui s'endégage est intense. Les couleurs sont sombres, lalumière présente uniquement autour de la vierge, lamer déchaînée. Les hommes luttent contre leséléments.*Un ex-voto est un cadeau, souvent un tableau déposédans une chapelle ou une église en signe dereconnaissance. Frédéric Legrip Notre Dame de la Garde20Sophie Jaunet


Paul Huet « Vue des falaises de Houlgate » 1863Dramatique, cette œuvre de Paul Huet (1803-1863)dans lequel l'anecdote du cadavre de la femmeramenée sur le rivage n'est guère plus morbide quela muraille de falaises uniquement traitée dans lunegamme de gris.Huet dévoile dans ce paysage cabossé son éternelleinquiétude. Cet endroit de la côte entre Beuzeval-Houlgate et Villers est un étonnant paysage defalaises en argile Bleu d'Oxford. Ces falaises qui seterminent le plus souvent sous forme d'éboulis degros rochers dont la succession font penser à untroupeau de bêtes sombres quand la brume recouvrel'estran ont été surnommées « Les vaches noires ».Eugène Isabey vient pour la première fois à SaintValéry en Caux en 1817, alors qu'il n'est encorequ'un adolescent. Il y reviendra en 1847, 1850,1864 et en 1867 année où il peint l'un de ses chefsd'œuvre« Matelots saluant le Christ en sortant duport de Saint Valéry en Caux » Ce tableaureprésente de manière dramatique la sortie du portd'un convoi de bateaux malgré une mer déchaînée.Situation forçant les marins à remettre leur destinentre les mains de Dieu. Il faut rappeler une trèsforte croyance chez les gens de mer qui le plussouvent baptisent leurs bateaux de noms qui netiennent pas toujours leurs promesses tel que le« Dieu protège l'orphelin » qui coula à peine sortid'Yport le 7 décembre 1879 emportant les sixmarins de son bord. Isabey ne fait pas dans la demimesureen reliant ciel, mer et bateaux dans unmême tourbillon. Pour accentuer l'effet le peintretriche sur la verticalité des digues qu'il couchentcomme si la mer repoussait la terre .L'emploi desbruns renforce l'impression de catastrophe.Présenté au salon de 1867, la critique ne sera pastendre envers ce tableau auquel est reproché deseulement esquisser une idée. La modernité de cetableau réside dans la manière de ne pass'appesantir et de garder la vivacité de la touche.C'est ici tout le problème de l'esquisse face au léchéde la peinture académique.Eugène Isabey. Matelots quittant le port de St Valéry enCaux. 186721Sophie Jaunet


Doc élève :Regarde cette œuvre.Quel autre titre pourrait-on lui donner ?…............................................................De quelle couleur est la mer ?….............................................................Quelle impression donne ce tableau ?…...............................................................➔C'est une œuvre d'Eugène Isabey peinte en 1867, caractéristique de la peinture Romantique.Observe bien cette œuvre. Cherche les couleurs que le peintre a utilisées pour peindreson tableau. Tu peux colorier les nuages avec ces couleurs. N'hésite pas à mélanger !A ton tour, imagine une scène où la mer est très en colère avec de pauvres marins surleur embarcation. Réutilise les couleurs qu'Eugène Isabey a utilisées dans son œuvre.22Sophie Jaunet


Visites diplomatiques et ports des côtes de la Manche.Dans cette partie de l'exposition, deux thèmes se font face.Les visites diplomatiques et les différent ports de la Manche représentés sous le pinceau de Jean LouisPetit.Jean louis Petit (1795-1876) est peintre de paysages maritimes. Il a traité une série des Ports deFrance comprenant trente trois tableaux, mais limités à ceux de la Manche. Toute son œuvre seretrouve dans les musées normands et picards. Petit aime les tempêtes et les lumières crépusculairesmais sait garder raison lorsqu'il s'agit de témoigner de la particularité d'un port. Sa vision se veutintimiste, jamais il ne cherchera à magnifier les espaces. On peut dire que son Romantisme se modèrede Réalisme.Les deux œuvres qui proviennent du MuséeThomas-Henry « Vue du quai Napoléon »témoignent de la passion des cherbourgeoispour l'empereur. Mais sa vision est tout à faitimaginaire car l'obélisque , monument érigé enl'honneur du Duc de Berry n'a jamais été dansl'eau, de même qu'aucune maison n'a jamaisbordé le quai. Petit le dira lui même il ne fautrien croire de ce tableau qui rentre dans lacatégorie des paysages recomposés comme lefera si souvent Isabey.Jean Louis Petit « Vue du quai Napoléon » 1838Jean Louis Petit « Le phare de Gatteville » vers 1835- 1838Le phare de Gatteville possède toutes lescaractéristiques du Romantisme. Mer démontée,naufragés, multiplication des obliques tout nousmontre ici la petitesse de l'homme face à une natureindomptable. Ce phare de granit de soixante seizemètres de hauteur, situé sur la pointe de Barfleur etinauguré en 1835, vient d'être achevé parl'architecte Delarue quand Petit peint dans larégion. Il remplace le vieux phare érigé par LouisXV qui l'accompagne toujours. Sur ce rochervivaient six gardiens et leurs familles pour fournirles machines à vapeur servant à alimenter leslampes.23Sophie Jaunet


Doc élève:Regarde les œuvres suivantes :Jean-Louis PetitJean Louis Petit « Vue du phare de Honfleur par gros temps » 1823Observe comment l'artiste faitapparaître la lumière dans cetteœuvre ?De quelles couleurs est le ciel ?….................................................................Quelle couleur utilise t-il pour montrer la présencede lumière ?…..............................................................A part une seule œuvre, toutes les œuvres de JeanLouis Petit ont une couleur dominante.Laquelle ?........................Dans l'exposition, il y a d'autres œuvres de Jean-Louis Petit :Une œuvre où la mer est très agitée(Il s'agit d 'un endroit proche d'ici)…............................................................................................Une œuvre représentant <strong>Cherbourg</strong> …............................................................................................Une œuvre où il n'y pas du tout debleu dans le ciel…............................................................................................Note ci-dessous le nom des ports que Jean-Louis Petit a peint :….......................................................................................................................................................24Sophie Jaunet


Peux-tu retrouver les endroits sur la carteque nous montrent ces fragments d'œuvres ?25Sophie Jaunet


Concernant les visites diplomatiques,deux œuvres assez remarquables :« Débarquement de la Reine Victoria au Tréport en 1843.d'Eugène Isabey« Débarquement de la Reine Victoria au Tréporten 1843.d'Eugène Isabey 1843.Totalement incongrue cette scène représente unconvoi où l'on peu voir une cabine de plage surroues ! Il s'agit du second voyage de la reineVictoria à Eu. Ce voyage avait fort malcommencé puisque le bateau de son altesseavait loupé la marée haute et celle-ci futcontrainte de débarquer sur la plage, récupéréepar la cabine de plage roulante du château ! C'estcet événement qui permet à Isabey de peindrece charmant petit tableau peu protocolaire maisfort poétique. Une gamme de gris compose setableau occupé au 2/3 par le ciel. On reconnaît icila touche d'Isabey, enlevée avec ce floulumineux si particulier à son oeuvre.« Visite de Louis-Philippe en Angleterre, le roi etla famille royale se rendent à bord de la frégate« l'Atalante » en rade de <strong>Cherbourg</strong> le 3septembre 1833 ». De Théodore Gudin. 1834Théodore Gudin était intime avec Louis Philippec'est donc logiquement qu'il représentera ledépart de celui-ci dans la rade de <strong>Cherbourg</strong>.Ce tableau nous montre une chaloupe entouréed'un halo de lumière qu'accentue encore plus lafumée des salves de salutations descanonnières. La mer est fortement houleuse. Onremarquera le drapeau recouvert d'un voile defumée curieux puisqu'il s'agit d'une œuvre peinteà la gloire du roi.« Visite de Louis-Philippe en Angleterre, le roi et la famille royale serendent à bord de la frégate « l'Atalante » en rade de <strong>Cherbourg</strong> le 3septembre 1833 ». De Théodore Gudin. 183426Sophie Jaunet


Romantisme et pittoresque...Cette partie de l'exposition est celle où sont réunies le plus grand nombre d'oeuvrespeut-être moins spectaculaires mais tout aussi attachantes.Les artistes Romantiques d'abord anglais puis français, en réaction à l'industrialisationgalopante du XIXe siècle, mais aussi par pure nostalgie du passé, vont s'attacher àpeindre des scènes dites pittoresques mettant en avant le patrimoine vivant ainsi queles coutumes des provinces littorales des côtes de la Manche. C'est ainsi que Béllangéavec don « Barbier en pays de Caux » ou encore Eugène Lepoittevin avec « lespêcheurs halant un bateau à terre » ou bien Auguste Delacroix avec ses « Ramasseusesde coquillages » vont devenir des témoins essentiels de ce monde ancien. Monde figédans ses pratiques, ses coutumes, ses vêtements, ses techniques de pêche etlargement illustré grâce à l'invention de la lithographie en 1816 par Sennefelder. Lamode du pittoresque verra le jour à travers des albums dont le premier volume paraîtraen 1820, véritable source d'inspiration pour les peintres paysagistes. Les artistes<strong>romantiques</strong> sont très certainement des nostalgiques de ces mondes pittoresquesmenacés par le progrès industriel qu'il voient d'un très mauvais œil.Cette œuvre de Jean-Auguste Gagnery (1778- ?)est une illustration parfaite de la peinturepittoresque du courant romantique.On y trouve rassemblés un maximum de personnesde diverses conditions sociales donnant ainsi de laville de Honfleur l'image d'une ville vivante etcommerçante alors qu'en réalité la cité se trouveconfrontés à de graves problèmes économiques encette époque qui voit fortement diminuer son traficportuaire.On pourra détailler avec les élèves toutes lesdifférentes activités qui sont représentées dans cetteœuvre. La scène se déroule sur le quai avec une vuesur une mer calme où on aperçoit probablement lacôte du Havre.On remarquera que le ciel est lumineux très clairnuages blancs et que le soleil se reflète sur la mer.Jean-Auguste Gagnery « L'arrivée d'une voiture desmessageries à Honfleur » 183227Sophie Jaunet


Eugène Isabey « La plage de Granville » 1863Eugène Isabey « La plage de Granville » 1863Dans cette œuvre superbe provenant du musée deLaval, Eugène Isabey sacrifie à la mode dubalnéaire, venue tout droit des stations balnéairesanglaises. On peut voir des baigneuses bravant àmarée haute un temps de nord-ouest à ne pas sebaigner. Rappelons qu'à l'époque, il y avait unrèglement de la municipalité qui réglementait lesbains de mer des femmes et des hommes qui ne sedéroulaient pas aux mêmes endroits. On retrouvedans cette œuvre d'Isabey, une touche nerveuse,tourmentée, mais aussi une incroyable force et unetrès belle lumière sur l'écume des vagues et lesrobes blanches des personnages. Isabey réussit àmerveille à traduire la force du vent jusqu'auxporte-drapeaux qui plient sous la force de celui-ci !La femme qui tient un bébé dans ces bras nousinterpelle et nous inquiète à la fois va t-elle sebaigner avec son enfant inconsciente du dangerpourtant visible ?Louis Garneray « Le Le Furet, côtre de 'État, destiné auservice de S.A.R Madame , duchesse de Berry sortant du portde DieppeLouis Garneray « Le Le Furet, côtre de 'État, destiné auservice de S.A.R Madame , duchesse de Berry sortant du portde Dieppe »Louis- Ambroise Garneray (1783-1857) avec cetableau rappelle le soin porté par la municipalité deDieppe à la personne royale tant celle-ci s'était viteavérée indispensable au lancement de la stationbalnéaire.L'histoire personnelle de Garneray n'est pasétrangère à sa peinture et aux thèmes qu'il choisit.En 1805, ce jeune homme de 22 ans quitte l'île dela Réunion à bord d'une frégate où il est aidetimonier. Mais au cap de Bonne-Espèrance, lafrégate fait naufrage. Le jeune Louis-Ambroisesurvit et peut embarquer sur un autre navire de ladivision. Mais peu de temps après, une escadreanglaise s'empare de son bateau et Garneray seretrouvera au bagne pendant neuf ans sur lesterribles pontons de Portsmouth lieu où il apprendraà peindre !Dans l'exposition trois œuvres de Garneray sontvisibles. L'une appartient au musée Thomas-Henry.Garneray aime représenter les mers houleuses et lesembarcations malmenées par cette houle. Il traduittrès bien dans ses œuvres le combat de l'hommecontre la force de la mer.28Sophie Jaunet


Doc élève :Cherche le tableau de Jules Noël :Que voit-on ?..............................................Où se passe la scène ?...........................................Pourquoi voit-on tant de monde ?.................................................................................Regarde le premier plan du tableau. Qu'est -ce qu'on voit au milieu ?............................Comment sont habillées les femmes ?..........................................................................Dans quoi transporte t-on le poisson ?..........................................................................La scène pourrait-elle avoir lieu maintenant ? …...........................................................Observe : La présence de la lumière au premier plan où on voit distinctement lespersonnages. Au second plan l'artiste a peint de manière beaucoup plus floue.C'est pour mettre l'accent sur les personnages et leurs activités.Cherche à présent le tableau de Dumouchel C'est le premier maître de J.F Millet il vivait à <strong>Cherbourg</strong>.Que font les trois personnages du premier plan ?.........................................................Observe leurs vêtements, les couleurs, la forme.Que représente la scène ?............................................................................................Que fait l'enfant à droite du tableau ?..........................................................................Vois-tu un lien avec le tableau précédent ?................................................................... Observe: La composition n'est pas du tout la même. Dans le tableau de Dumouchel l'espace représentéest beaucoup plus restreint que dans celui dJules Noël. Tu pourras remarquer que dans l'un et l'autretableau il y a du bleu et du rouge dans les vêtements des personnages. Couleurs beaucoup utilisées parles peintres car mise côte à côte elles se soutiennent et attirent l'œil.29Sophie Jaunet


Cherche à présent le tableau de Gagnery :Quelle est la scène principale du tableau ?.....................................................................Peut-on voir plusieurs activités dans ce tableau ?...........................................................Que fait la femme de dos en bas à droite ?.....................................................................Observe les coiffes des femmes dans ce tableau et regarde celles des deux tableaux deDumouchel et Noël.Vois-tu une différence ?Prends un crayon à papier et dessine pour chaque tableau la forme des coiffes.Coiffes des femmes :Jules Noël: Dumouchel: Gagnery:• Coiffes de femme vues par trois artistes différents.Nous avons ici une parfaite illustration du thème pittoresque vues par trois artistes différents.30Sophie Jaunet


Cherche le tableau d'Eugène Lepoittevin.Quel est son titre ?.........................................................................................................Combien de personnages voit-on ? ….............................................................................Font-ils tous la même chose ?........................................................................................A quel endroit se passe la scène ?...................................................................................Que fait la jeune fille ? …...............................................................................................Observe sa coiffe.Est-elle ? au premier plan au second planComment fait l'artiste pour montrer la brillance des cruches en terre et en cuivre aupremier plan ?................................................................................................................Observe la falaise, tu peux y voir la touche du peintre.Vois-tu les traces de la peinture et du pinceau ?............................................................Si tu regardes bien tu verras ce qu'on appelle l'empâtement sur la toile. (excès de peinture)D'autres œuvres de la section pittoresque comme « Les ramasseuses de coquillages »d'Auguste Delacroix ou encore "Le Barbier en Pays de Caux » d'Hyppolite Béllangéméritent d'être observés et étudiées. L'enseignant fera son choix en fonction de ce qu'ildésire faire observer à ses élèves.31Sophie Jaunet


De retour en classe :Prolongements• Expérimenter ce qu'on a découvert au musée :◦ Les composants plastiques▪ la couleur: la palette de couleurs (camaïeu de gris, bruns) les valeurs, lesnuances)▪ le mouvement, la touche▪ la matière (empâtements sur le papier, aplats, traces légères)▪ La place du ciel et de la mer dans le tableau 1/3 ou 2/3 suivant ce qu'on veutmontrer.▪ Les activités des personnages qui vivent en bordure de mer au XIXe siècle.(pêcheurs, ramasseuses de coquillages, …)• Expérimenter la technique de l'aquarelle ou du lavis (encre + beaucoup d'eau)• Faire une composition où on inventera une scène pittoresque ou une scène denaufrage (cf fiche proposée en annexe).Apposer de la couleur à l'aide de craiespastels, gouaches ou aquarelle.• Insérer dans sa composition, des personnages découpés dans des catalogues.Leur donner une allure de personnages du XIXe siècle en leur créant desvêtements (coiffes, jupons, chapeaux etc.....) de l'époque XIXe.• Découvrir des textes littéraires ou des albums ( lecture en réseau ) : scène depêche, description d'un paysage maritime, scènes de naufrages, vie des marins,contes, légendes...Évaluation : Dans le carnet de parcours culturel, ce que j'ai vu, ce que j'ai compris,ce que j'ai appris.32Sophie Jaunet


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Extrait des « Naufragés sous Barfleur » Bernard Leblond34Sophie Jaunet


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LE ROMANTISME :UN GRAND MOMENT DE LITTERATURE EUROPEENNEL’origine du terme est malaisée à cerner. Pour éviter les errements sémantiques entre le«romanticus» du bas-latin et le «romano» qui désigne un récit échappant aux règleshabituelles, on conviendra de s’arrêter à la version classique et anglaise du pittoresquedans le paysage qui a l’avantage supplémentaire d’attirer l’attention sur l’un des thèmesfavoris des acteurs du mouvement.Un monde nouveau sans repèresLa naissance de ce courant littéraire et artistique s’inscrit dans la première moitié duXIXème siècle, mais il s’enracine dans la sensibilité de la fin du siècle précédent où lanostalgie du passé perçu comme un âge d’or disparu à jamais devient un thème à la mode.Il se déploie dans un contexte historique particulier où une seule génération a pu voirs’effondrer l’ordre traditionnel sous les coups de l’élan révolutionnaire qui a touché laFrance et tous les pays européens qui l’ont suivi ou combattu.Les actions d’éclats se sont multipliées. Les récits de ces moments d’enthousiasme,l’impression d’avoir vécu « un magnifique lever de soleil » (Hegel), les souvenirs del’épopée impériale ou des luttes qu’elle a déclenchées ont bercé une jeunesse assoifféed’aventures et pressée de suivre les traces de ses aînés.Vers 1820, tout cela est balayé, les héros, les pères glorieux ont disparu, le quotidien semontre d’une banalité affligeante.Que reste-t-il alors ? Les sentiments d’un individu qui s’est cru tout-puissant parce qu’ila remis en cause un ordre considéré comme immuable et naturel et qui le croit encoreparce qu’il est devenu acteur de sa propre histoire ?A-t-il gagné d’autres certitudes ? Il ne le semble pas, l’être a perdu ses repèresprotecteurs et la solitude qu’il ressent atteint parfois le tragique.Que peut-il faire ?- Trouver en lui-même -devenu source universelle de connaissances- des réponsessatisfaisantes ?Se tourner vers Dieu et redécouvrir la foi de ses ancêtres bannie par les décennies desLumières ?- Renouer avec un passé médiéval troublé, donc plus accessible parce que les passions etles faiblesses humaines qu’il montre n’ont rien à voir avec l’héroïsme des auteursclassiques ?Ce monde nouveau donne une plus large place aux peuples. Il faut entendre leurs voix.38Sophie Jaunet


Parce qu’ils ont une conscience aiguë de l’humanité, les écrivains et les artistes vontdevenir les porte-parole des énergies collectives dès lors qu’il s’agit de défendre desvaleurs universelles comme la liberté, y compris au péril de leur vie comme Byron auxcôtés des Grecs en lutte contre l’oppresseur turc, mais d’abord par leurs plumes, leurpinceaux ou leurs partitions.La littérature du Nord à l’avant-gardeJean-Jacques Rousseau « invente » le terme romantique dans Les rêveries du promeneursolitaire, mais ce sont les publications allemandes et anglaises qui montrent la teneurvéritable des préoccupations <strong>romantiques</strong>, de même que Turner et Gainsborough ontouvert de nouvelles perspectives aux peintres.En Allemagne, Goethe crée le héros romantique en publiant Les souffrances du jeuneWerther en 1774, il en fait un personnage passionné, suicidaire, dont le mal de vivre estdifficile à cerner. Ce modèle devient une référence. Le sentimentalisme un peu mièvren’est ici qu’une apparence, c’est en fait une conscience aiguë du moment présent quiconstitue le fond permanent de la réflexion et, au-delà, l’idée de l’individu inscrit dans lecours de l’histoire où il doit assumer un destin dont la maîtrise semble lui échapper.Avec Faust que Nerval traduit en 1828, c’est la figure de l’homme défiant Dieu qui estproposée, le génie prométhéen.En Angleterre, Lord Byron développe sa fascination pour les contrées lointaines et laliberté. L’Orient grec cristallise ses aspirations. Son destin est une incitation àl’engagement, les écrivains sont appelés à ne plus être seulement des témoins de leurépoque, mais à devenir des acteurs de leur temps. Walter Scott crée des personnages duMoyen-Age qui sont avant tout des hommes d'action : Ivanhoé, Quentin Durward.En France : la recherche du non-conformismeLes débuts du romantisme français s’inspirent directement de ces précurseurs. Madamede Staël et Chateaubriand montrent l’exemple à suivre. De l’Allemagne invite às’intéresser à ce qui s’écrit au-delà du Rhin et René est la version française de Werther.L’émigration a eu sur ces deux auteurs un double effet : elle les a conduit à relativiserl’influence du classicisme français et elle leur a permis de concevoir l’idée d’une cultureuniverselle. Cette première vague décrit le « mal du siècle » que Musset théorise plustard. La mélancolie et les aspirations de l’être semblent inconciliables. Le romantique estun solitaire qui se cache dans la nature. Il se situe hors du monde, il est coupé du réel etil doit se réfugier dans un ailleurs qu’il cherche, qu’il découvre ou qu’il crée. Lesentiment diffus de la mort toujours présente qui l’oppresse devient une obsessionmorbide dont le seul exutoire est la création artistique.Le retour des anciennes élites après 1815 est perçu comme un barrage aux espoirs de39Sophie Jaunet


gloire militaire et de carrières prestigieuses (Julien Sorel, faute de réussir par les armes, serabat sur une carrière ecclésiastique dans Le Rouge et le Noir de Stendhal). Il devientdonc urgent de bousculer l’ordre établi et de revendiquer la liberté sous toutes sesformes.La deuxième génération se veut combative, elle est organisée, elle s’exprime dans LaMuse Française, elle affûte ses arguments au Cénacle fondé par Charles Nodier.Stendhal en 1823 et Victor Hugo déclenchent les hostilités contre les classiques etl’Académie avec la Préface de Cromwell en 1827 et en 1830 avec Hernani.Stendhal insiste sur le génie de Shakespeare qui se suffit à lui seul et est au-dessus desrègles classiques, il invente de nouvelles formes. V. Hugo entend rompre avec lahiérarchie des genres et définir les enjeux du drame romantique : partant du principeque dans la nature, il n’y a pas de distinction entre le tragique et le comique, il entendmettre fin à la séparation artificielle entre le beau et le laid, entre le sublime et legrotesque, il prétend qu’une même œuvre peut montrer à la fois la bassesse et lagrandeur. L’union des deux crée une nouvelle esthétique que la poésie permetpuisqu’elle est « l’harmonie des contraires ».La rupture est consommée, la Bataille d’Hernani relatée par Théophile Gautier n’est pasune « guerre civile », elle est un tumulte provoqué par des jeunes gens en quête despectaculaire pour affirmer leur rôle dans la création artistique et montrer qu’ils sontl’avenir de la littérature, par la forme (déconstruction de l’alexandrin classique) et par lefond.Les peintres suivent les mêmes préceptes en mettant l'accent sur la primauté de lacouleur par rapport au dessin, donnant ainsi un écho très différent à la précision classiqueet néo-classique. L'histoire n'est plus seulement celle des héros. Les personnages duquotidien donnent corps à des scènes qui deviennent des références pour tous : ex. LaLiberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix.B. Blond40Sophie Jaunet


Littérature romantiqueCharles Baudelaire, Ecrits esthétiques, 10/18, Paris, 1986François-René de Chateaubriand, Atala, René, Pocket, Pocket Classiques, 1999François-René de Chateaubriand, Génie du christianisme (tomes 1 et 2), Flammarion,Garnier Flammarion, 1993Alfred de Musset, La Confession d'un enfant du siècle, Gallimard, Folio, 1973Alfred de Musset, Fantasio, Larousse, Petits classiques, 2005Eugène Delacroix, Journal 1822-1863, Plon les Mémorables, Paris, 1981Victor Hugo, Les Châtiments, Poésies Gallimard, Paris, 1977Victor Hugo, Cromwell, Flammarion, Garnier Flammarion, 1999Victor Hugo, Hernani, Flammarion, Garnier Flammarion, Paris, 1998Walter Scott, Quentin Durward, Gallimard Mille soleils or, Paris, 1979Madame de Staël, Corinne ou l'Italie, Folio, Parsi, 1985Stendhal, Le Rouge et le Noir, Gallimard, Folio, 2000Stendhal, Racine et Shakespeare : Etudes sur le romantisme, L'Harmattan, LesIntrouvables, 199241Sophie Jaunet


42Sophie Jaunet

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