Manger, bouger… et vivre en forme ! Des guides pour les ... - Inpes

Dossier de presseManger, bouger… et vivre en forme !des guides pour les personnes âgéesTrois nouveaux guides nutrition à destination des personnes de plus de 55 ans,des aidants des personnes âgées et des professionnels de santé.Octobre 2006

SOMMAIREEn résumé .............................................................................................................................................. P. 3 - 4I – La promotion de l’alimentation et de l’activité physique :le guide nutrition à partir de 55 ans....................................................................................................P. 51– Manger pour rester en bonne santé et se faire plaisir ........................................................................... P. 52– Bouger chaque jour pour rester en forme.............................................................................................. P. 63– Adapter son alimentation pour vivre mieux ........................................................................................... P. 6II – Des conseils pratiques pour soutenir au mieux les personnes âgées fragiles :le guide nutrition pour les aidants......................................................................................................P. 71– Les 4 points essentiels à surveiller......................................................................................................... P. 72– L’alimentation au quotidien : s’organiser ensemble................................................................................ P. 83– Aider la personne souffrant de maladie.................................................................................................. P. 94– Le pense-bête nutrition pour les personnes âgées ................................................................................ P. 9III – Le livret d’accompagnement destiné aux professionnels de santé ............................................ P. 10IV – Une campagne de communication pour soutenir la diffusion des guides................................. P. 111– Diffusion du guide nutrition pour les plus de 55 ans............................................................................... P. 112– Diffusion du guide nutrition pour les aidants des personnes âgées ....................................................... P. 123– Le pense-bête nutrition........................................................................................................................... P. 124– Dispositif pour les professionnels de santé ............................................................................................ P. 12ANNEXESAnnexe 1 : Données démographiques ....................................................................................................... P. 13Annexe 2 : Les perturbations de la vieillesse ............................................................................................. P. 15Annexe 3 : Vieillissement et nutrition ......................................................................................................... P. 18Annexe 4 : Vieillissement et activité physique............................................................................................ P. 232

En résuméAujourd’hui, il est établi que « bien manger » et « bouger » sont des facteurs de protection contre lesmaladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète. Ils sont également les moyens efficaces pour diminuer lesrisques d’ostéoporose et restent des éléments décisifs de la prévention de la prise de poids.La nutrition est un enjeu de santé à tous les âges de la vie. Afin de permettre au plus grand nombre devieillir en bonne santé, il est important de mettre l’accent sur le rôle de la prévention grâce à la nutrition.Trois nouveaux guidesL’entrée dans la cinquantaine est symbolique à bien des égards : en plus de constituer une étapeparticulière dans la vie sociale (préretraite voire retraite, départ des enfants, arrivée des petits-enfants…),elle correspond également à une prise de conscience du vieillissement : on ressent les premiers signes defatigabilité, les premières douleurs, on est plus sujet à la prise de poids, on voit son taux de cholestérolaugmenter… Pour les femmes, cette étape se traduit également par la survenue de la ménopause, qui, sielle n’est pas forcément installée chez toutes les femmes à 50 ans, l’est pour la majorité à 55 ans.C’est pourquoi, adoptées suffisamment tôt, dès 55 ans, des recommandations alimentaires simplesassociées à une activité physique régulière permettent de prévenir ou de retarder la survenue denombreuses pathologies et de maintenir un bon état de santé général. Le Guide nutrition à partir de 55ans est donc destiné à cette classe d’âge et bien au-delà, jusqu’à 80 ans et plus en l’absence de pathologiegrave ou de perte d’autonomie. Basé sur les recommandations du Programme National Nutrition-Santé(PNNS), il apporte des conseils adaptés pour une alimentation équilibrée et une activité physique auquotidien car bien vieillir passe par un bon équilibre nutritionnel.De même, l’INPES édite un second guide : le Guide nutrition pour les aidants des personnes âgées quis’adresse aux professionnels ou à l'entourage familial accompagnant des personnes âgées fragiliséesvivant à domicile. Reprenant notamment les objectifs nutritionnels spécifiques du PNNS pour cette classede la population - amélioration du statut en calcium et vitamine D des personnes âgées et prévention de ladénutrition - ces deux nouveaux guides apportent des réponses simples, illustrées de situations concrètes.Equivalent professionnel de ces guides pour le grand public, le Livret d’accompagnement destiné auxprofessionnels de santé a pour objectif de sensibiliser les professionnels de santé à leur rôle d’éducationdu patient en matière de nutrition. Il accompagne le Guide nutrition à partir de 55 ans et le Guide nutritionpour les aidants des personnes âgées.3

Leur diffusionLe Guide nutrition à partir de 55 ans est disponible gratuitement sur simple appel téléphonique au 0 821 2222 21 (0,12 € / minute depuis un poste fixe) de 8 heures à 21 heures du lundi au samedi du 2 octobre au 29novembre 2006. Il sera présenté au grand public grâce à une campagne média (spots TV, insertionsrédactionnelles dans la presse TV et affichage en pharmacies (6000 faces) durant tout le mois d’octobre. Unpartenariat avec le Comité d’Education Sanitaire et Sociale de la Pharmacie Française (CESPHARM) estégalement mis en oeuvre.Le guide nutrition pour les aidants des personnes âgées fera l’objet d’une large diffusion notamment auprèsdes structures d’aide à la personne âgée à domicile, des réseaux de l’Assurance maladie, des DDASS, desréseaux associatifs et mutualistes.Le livret d’accompagnement pour les professionnels de santé sera adressé aux professionnels de santéconcernés par la nutrition des personnes âgées – médecins généralistes et spécialistes, diététiciens,pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes – avec les deux guides grand public.RappelInitié en 2001, reconduit et renforcé très récemment, le PNNS, dont les nouvelles orientations ont été renduespubliques le 6 septembre 2006 par le Ministre de la Santé, vise à l’amélioration de l’état de santé des Français enagissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition. Il s’appuie sur 9 objectifs nutritionnels prioritaires illustréspar 9 repères de consommation, ainsi que sur 9 objectifs nutritionnels spécifiques, correspondant à certains groupesde population.Les programmes d’éducation nutritionnelle développés par l’INPES comportent un ensemble d’actionscomplémentaires et cohérentes, basées sur la promotion de la santé autant que sur la prévention des pathologies, uneapproche positive et non normative de la nutrition évitant les interdits alimentaires et enfin la prise en compte de ladiversité des situations, des cultures et des habitudes de chacun.Ainsi, le Ministère de la santé, l’Assurance maladie, l’INPES, l’Agence française de sécurité sanitaires des aliments(Afssa) et l’Institut de veille sanitaire (InVs) ont élaboré une collection de guides nutritionnels. S’adressant au grandpublic et aux professionnels de santé. Les guides nutrition proposent une information simple, scientifiquement validée,ainsi que des conseils pratiques adaptés aux habitudes de chacun permettant de concilier santé, plaisir et contraintesquotidiennes, en vue d’atteindre les objectifs du PNNS.4

I – La promotion de l’alimentation et de l’activité physique : le guide nutrition àpartir de 55 ansA partir de 55 ans, il existe des recommandations spécifiquesconcernant l’alimentation et l’activité physique permettant de continuerà vivre en forme. La santé en mangeant et en bougeant, le guidenutrition à partir de 55 ans s’appuie sur les repères de consommationdu PNNS et aborde des situations de la vie quotidienne pour quechacun puisse s’y retrouver.1- Manger pour rester en bonne santé et se faire plaisirDans la première partie du guide, les principaux repères deconsommation du PNNS sont rappelés et illustrés de conseils adaptésaux personnes de plus de 55 ans :- Le bon rythme : toujours 3 repas par jour pour bien répartir les apports alimentaires ;- Fruits et légumes : au moins 5 par jour, car les besoins en vitamines et minéraux sont plus importantsd'autant qu'ils contiennent des anti-oxydants qui protégent les cellules, des fibres et de l'eau qui facilitent letransit intestinal ;- Pain et féculents : à chaque repas et selon l’appétit pour apporter une source d'énergie indispensable ;- Lait et produits laitiers : 3 ou 4 par jour, pour conserver des os solides ;- Viande, poisson, œufs : 1 ou 2 fois par jour, car les protéines permettent de préserver la masse et laforce musculaires ;- Matières grasses ajoutées et produits sucrés : en limiter la consommation car ils sont très caloriques ;- Boissons : de l’eau à volonté (1 litre à 1,5 litre par jour) pour assurer le bon fonctionnement du corps ;- Sel : à limiter pour éviter les problèmes d'hypertension artérielle et de rétention d'eau sans pour autant lesupprimer.L’explication de ces repères s’accompagne d’idées de menus, d’astuces et même de fiches recettes :gaspacho, gratin de pâtes aux épinards et à la tomate, lapin à la normande, gratin de potiron, gâteau auxpommes…Ce premier chapitre s’attache également à présenter des réponses concrètes à des problèmes particulierstels que « Je n’aime pas beaucoup les laitages », « Je ne mange pas beaucoup de viande, de poisson etd’œufs »…5

Enfin, le thème des compléments alimentaires est abordé permettant de faire la lumière sur leur utilitéréelle.2- Bouger chaque jour pour rester en formeLa deuxième partie du guide est consacrée à l’activité physique et sportive, rappelant que, quel que soitl’âge, l’activité physique quotidienne est bénéfique. Elle protège de certaines maladies (hypertensionartérielle, maladies cardiovasculaires, diabète, ostéoporose…), prévient la prise de poids, préservel’autonomie et maintient le capital musculaire. De plus, elle améliore la qualité de vie en procurant unemeilleure forme physique et un meilleur moral.En se basant sur le repère « l’équivalent d’au moins trente minutes de marche rapide chaque jour », cettedeuxième partie procède par profil pour répondre à des cas concrets :- « Je me dépense beaucoup », « Je fais du sport »,- « Je ne me dépense pas beaucoup », « Je n’aime pas le sport »,- « J’aimerais reprendre une activité physique ou sportive ».3- Adapter son alimentation pour vivre mieuxManger est une activité où s'expriment les goûts, la transmission des savoirs, le partage, la convivialité. Leplaisir de manger peut se conserver à tout âge, même lorsque l'on doit faire face à des changements liés auvieillissement. Afin d’adapter son alimentation à ces changements, ce dernier chapitre apporte quelquesconseils et répond aux interrogations les plus fréquentes :- Comment se nourrir quand on n’a pas beaucoup d’appétit ?- Comment boire suffisamment même si on n’a jamais soif ?- Que faire en cas de surpoids ?- Que manger pour entretenir sa mémoire ?- Faut-il manger autrement à la ménopause ?- Que faire contre l’ostéoporose ?- Que faire contre les problèmes digestifs ?- Problèmes de diabète / problèmes de cholestérol.6

II – Des conseils pratiques pour soutenir au mieux les personnes âgéesfragiles : le guide nutrition pour les aidantsLes personnes âgées vivent majoritairement à leur domicileet environ un tiers des personnes de plus de 60 ans (plus de3 millions de personnes) bénéficient d’une aide pour raisonde santé ou d'âge. Cette aide peut être professionnelle oufamiliale mais la grande majorité des aidants appartient à lafamille de la personne âgée. Le guide nutrition pour lesaidants des personnes âgées s’adresse tant aux prochesqu’aux professionnels dont le métier consiste à accompagnerles personnes qui en ont besoin dans leur vie quotidienne. Atout âge, il est très important de garder, voire de retrouver,une « bonne » alimentation et une activité physiquequotidienne. Mais cela n’est pas toujours aisé car lesproblèmes de santé et le vieillissement influent sur la façonde s’alimenter et de bouger. Ce guide apporte de nombreuxconseils pratiques, des astuces et des réponses pour soutenir au mieux la personne âgée fragilisée maisest également un véritable outil de dialogue et d’échange entre l’aidant et la personne dont il s’occupe. Ilrappelle aussi aux aidants que, pour bien prendre soin de l’autre, il faut également prendre soin de soi.1- Les 4 points essentiels à surveillerQuel que soit l’état de santé de la personne âgée, il existe des indicateurs très importants à surveiller qui,en cas d’évolution, peuvent nécessiter le recours à un médecin.- Le poids : il est indispensable de surveiller le poids de la personne âgée de façon régulière ; une fois parmois, ou toutes les semaines dans certaines situations (en cas de risques de déshydratation tels qu’uneforte chaleur, de la fièvre… ; après une infection, une hospitalisation ou un choc affectif ; en casd’insuffisance cardiaque récente). Lorsque le poids d’une personne âgée varie de façon importante, à courtou à plus long terme, cela traduit une modification de son état de santé et nécessite un contrôle médical.- L’alimentation : Lorsqu’une personne âgée ne mange plus suffisamment pour couvrir les besoins ducorps, on parle de dénutrition. Elle va ainsi perdre des muscles et se sentir épuisée, ce qui entraîne unrisque de chutes. A terme, son organisme sera plus vulnérable aux maladies infectieuses ou à l’aggravation7

d’une maladie chronique. Par ailleurs, la personne fatiguée réduit ses contacts sociaux et est plus sujette àla dépression. Il est donc important de détecter la dénutrition tôt car elle peut ainsi être soignée trèsefficacement. Certains cas doivent alerter : par exemple, si la personne mange moins depuis plus de troisjours ou si elle ne consomme plus – ou plus beaucoup – certains aliments (viande, légumes, fruits, produitslaitiers…).- L’hydratation : avec l’âge, la sensation de soif s’estompe pour disparaître ensuite complètement,entraînant un risque de déshydratation qui peut s’avérer grave. Il faut donc penser à « boire sans soif ». Enconséquence, il faut inciter la personne âgée à boire de 1 litre à 1,5 litre d’eau par jour et plus dans certainscas : forte chaleur, fièvre, diarrhée, vomissements.- Le niveau d’activité : conserver une activité physique régulière favorise le bien-être, améliore la santé etpréserve l’autonomie. Elle permet d’entretenir ou de développer les muscles et ainsi de diminuer le risquede chute. Il est donc important d’encourager la personne à maintenir une activité physique (faire lescourses, marcher, jardiner, faire le ménage voire quelques exercices…), mais également à conserver desactivités intellectuelles ou de loisirs (lecture, mots croisés…) et des contacts sociaux.2- L’alimentation au quotidien : s’organiser ensembleCette deuxième partie fait le point sur les repas, leur répartition et leur déroulement et aborde des caspratiques illustrant des situations auxquelles les aidants peuvent être confrontés.Le bon rythme quotidien : 3 repas et un goûterQuels que soient les activités et le mode de vie de la personne âgée, maintenir un rythme alimentaire detrois repas par jour et y ajouter un goûter ou une collation permet de bien répartir les apports dans lajournée et de réguler la glycémie. Ceci est important car, avec l’âge, le fonctionnement du corps est sujet àdes modifications : la digestion, notamment, est plus longue et plus difficile.L’organisation des repas : un moment de partageIl est important d’associer la personne âgée à la conception et à la préparation des repas, en choisissantdes menus variés, adaptés à ses goûts et ses capacités de mâcher et d’avale. Faire ensemble la liste descourses, les courses, préparer les repas… sont autant de moments de convivialité et d’échanges qui seront,à coup sûr, appréciés !8

Cette partie présente également des cas concrets et propose des solutions personnalisées en cas demanque d'appétit, de perte de goût ou de difficultés à manger. Ce guide présente en outre des idées demenus et des fiches recettes adaptées aux capacités de mâcher et d’avaler de la personne dépendante.3- Aider la personne souffrant de maladieLorsque la personne est fragilisée par une maladie, l’alimentation et l’activité physique jouent un rôleimportant dans sa prise en charge, mais aussi pour le plaisir qu’elles peuvent apporter. Cette dernière partieapporte donc des recommandations spécifiques quant à l’alimentation des personnes souffrant dedifférentes pathologies (diabète, problèmes cardiovasculaires, maladie d’Alzheimer, cancer, escarres) etaborde la nutrition par sonde (nutrition entérale) à domicile.4- L’affichette « pense-bête nutrition » pour les personnes âgéesEn complément du Guide nutrition pour les aidants des personnes âgées, une affichette « pense-bêtenutrition » sera également distribuée. Pratique et illustrée, elle est destinée à être collée sur le réfrigérateurpour rappeler aux personnes âgées les principaux repères de consommation et les fondamentaux àrespecter en matière de nutrition. Par exemple : « Faire 3 repas par jour et prendre une collation le matin,l’après-midi ou dans la soirée » ; « Boire régulièrement dans la journée sans attendre d’avoir soif » ;« Bouger chaque jour le plus possible »…9

III – Le livret d’accompagnement destiné aux professionnels de santéLe livret d’accompagnement des deux guides grand publicpour les professionnels de santé, s’adresse à tous lesprofessionnels de santé concernés par la nutrition despersonnes âgées – médecins généralistes et spécialistes,diététiciens, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes. Il faitle point sur les aspects liés à la nutrition spécifique auxpersonnes âgées et donne des informations pratiques pourconseiller les patients à partir de 55 ans mais aussi lespersonnes très âgées ou fragiles, ainsi que pour répondre auxquestions de leurs « aidants ». Véritable outil de dialogueavec les patients, ce document vise également à sensibiliserles professionnels de santé quant à leur rôle éducatif enmatière d’alimentation et d’activité physique.Basé sur les repères de consommation du PNNS, le livret apporte des précisions sur ces repères car ilsdiffèrent légèrement selon qu’ils sont destinés aux personnes âgées sans problème d’autonomie, à partir de55 ans, ou qu’ils s’adressent aux personnes fragiles ou très âgées. Deux objectifs du PNNS concernentspécifiquement les personnes âgées et font l’objet de chapitres à part entière dans le livret :- « Prévenir, dépister et limiter la dénutrition des personnes âgées » car ses conséquences sont gravestant en termes de morbidité que de mortalité.- « Améliorer le statut en calcium et en vitamine D des personnes âgées » afin de réduire la fréquence del’ostéoporose, pathologie dont les conséquences sont souvent dangereuses (fractures).Organisé par thématiques, le livret met l’accent sur les raisons de la diminution fréquente de la prisealimentaire, alors même que les modifications métaboliques entraînent une augmentation des besoinsnutritionnels de la personne âgée. Il donne des conseils adaptés à certaines pathologies (maladiescardiovasculaires, diabète, dépression, maladie d’Alzheimer…) et aborde la question de la supplémentationen vitamines et minéraux. Ce livret sera envoyé aux professionnels de santé avec les deux guides grandpublic : le guide nutrition à partir de 55 ans et le guide nutrition pour les aidants des personnes âgées.10

IV – Une campagne de communication pour soutenir la diffusion des guides1- Diffusion du Guide nutrition à partir de 55 ansLa diffusion du guide (64 pages) pour le grand public se fera via une plateforme téléphonique du 2 octobreau 30 novembre 2006. Sur simple appel au 0 821 22 22 21 (0,12 € / minute de puis un poste fixe), de 8heures à 21 heures du lundi au samedi, le guide sera envoyé gratuitement à tous ceux qui en feront lademande. Le guide nutrition à partir de 55 ans est imprimé à 1,5 millions d’exemplaires et sera égalementdiffusé auprès des réseaux de l’Assurance Maladie, des DDASS, des réseaux associatifs et mutualistes.La diffusion via le 0 821 22 22 21 sera soutenue par une campagne média :• Télévisée : du 2 au 29 octobre 2006,• presse télé : au mois d’octobre 2006,• affichage dans 3900 pharmacies : du 19 octobre au 1 er novembre 2006.Trois spots télévisés, de 15’’ chacun, porteront chacun sur l’un des trois thèmes suivants : boire, manger,bouger. Le principe créatif est très simple : une question, un personnage et la réponse dans le guide avecpossibilité de le commander gratuitement par téléphone au 0 821 22 22 21.poisson qu’avant ?Après 55 ans, pourquoi faut il manger autant de viande et deAprès 55 ans, doit on boire même quand on n’a pas soif ?11

Peut on reprendre le sport à tout âge ?Les affiches et les annonces presse sont déclinées selon le même principe.2- Diffusion du Guide nutrition pour les aidants des personnes âgéesLe guide pour les aidants des personnes âgées (68 pages) sera imprimé à 1,5 millions d’exemplaires et feral’objet d’une large diffusion, notamment auprès des structures d’aide à la personne âgée à domicile, desréseaux de l’Assurance maladie, des DDASS, des réseaux associatifs et mutualistes.3- Le pense-bête nutritionDiffusée avec le guide nutrition pour les aidants des personnes âgées, cette affichette sera remise à lapersonne âgée par l’aidant pour être, par exemple, scotchée sur le réfrigérateur.Dans le cadre d’un partenariat avec le Comité d’Education Sanitaire et Sociale de la Pharmacie Française(CESPHARM), ces trois documents seront également disponibles dans de nombreuses pharmacies.4- Dispositif pour les professionnels de santéCe livret mis à disposition des professionnels de santé concernés – médecins généralistes et spécialistes,diététiciens, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes – a pour objectif de sensibiliser les professionnels àleur rôle d’éducation du patient en matière de nutrition. Il accompagne le guide destiné aux plus de 55 ans etle guide destiné aux aidants des personnes âgées fragiles.L’ensemble de ces professionnels recevra chacun de ces trois documents ainsi que l’affichette.Par ailleurs, une rubrique « INPES et votre pratique » sur le thème de la nutrition des personnes âgées estprévue dans la presse médicale, au moment de la sortie des guides destinés aux plus de 55 ans et auxaidants des personnes âgées.12

ANNEXE 1 - DONNEES DEMOGRAPHIQUESLes personnes âgées de plus de 60 ans représentent 21,4% de la population française, soit environ uncinquième de la population (12,5 millions de personnes). La majorité est en bonne santé et vit à sondomicile. Néanmoins, 800 000 personnes de plus de 60 ans sont dépendantes et cette prévalenceaugmente très fortement avec l’âge.En 2002, l’espérance de vie à la naissance était de 75,2 ans pour les hommes et de 83,3 ans pour lesfemmes. Selon les projections réalisées par l’Insee, on estime qu’en 2050, 29,2% de la population aura plusde 65 ans et la part des 75 ans et plus atteindra 18,1%. L’espérance de vie à la naissance atteindra 84,3ans pour les hommes et 91 ans pour les femmes 1 . La vague de naissances observée entre 1946 et 1974(Baby Boom) provoquera, entre les années 2011 et 2040, une vague de vieillissement accélérée.1- Les femmes, une population vulnérableEn raison de l’espérance de vie plus élevée des femmes par rapport aux hommes, celles-ci sontsurreprésentées dans la population âgée 1,2 . Cette plus grande longévité n’est pas sans conséquence ettend à faire des femmes âgées une sous-population particulièrement vulnérable : le veuvage est plusfréquent chez les femmes (26,1% des femmes âgées de 60 ans et plus sont veuves) que chez les hommes(6,4%), avec comme corollaire l’isolement qui les touche plus fortement 3,4 . Les femmes sontsurreprésentées en institution, surtout aux âges avancés 3 : elles y sont deux fois plus nombreuses que leshommes (5,2% contre 2,4%). Les incapacités et certains problèmes de santé (chutes, dénutrition,dépression) frappent majoritairement les femmes âgées, qui sont également plus touchées par desévènements perturbateurs fréquents durant la vieillesse (deuil, déménagement) 5 .1Sermet C., Démographie et état de santé des personnes âgées, in Jeandel C. et Bonnel M., Livre Blanc de la gériatrie française,Paris : ESV production, 2004, pp. 25-32.2Organisation mondiale de la santé (OMS), Vieillir en restant actif : cadre d’orientation, Genève : OMS, 2002 : 60p.3Renaut S., L’entraide familiale dans un environnement multigénérationnel, Recherches et Prévisions, 2003, 71, 21-24.4Désesquelle A. et Brouard N., Le réseau familial des personnes âgées de 60 ans ou plus vivant à domicile ou en institution,Population, 2003, 58, 2, 201-228.5Cavalli S., Vieillards à domicile, vieillards en pension : une comparaison, Lausanne : Réalités sociales, 2002.13

2- Des personnes âgées vivant surtout à domicileLes personnes âgées vivent majoritairement à leur domicile : seules 4% (480 000 personnes) despersonnes de plus de 60 ans résident en institution. La plupart des résidents vivent en maisons de retraite(85% environ), les autres sont essentiellement hébergées en unités de soins de longue durée desétablissements hospitaliers.La proportion des personnes hébergées augmente avec l’âge : entre 60 et 64 ans, moins de 1% y réside,contre 44% des personnes de 95 ans et plus. Cette proportion augmente également avec la perted’autonomie. Quand elles sont seules (veuves ou veufs, sans enfant ou célibataires), deux tiers despersonnes dépendantes de plus de 60 ans vivent en institution 6,7 .6Coudin, G. et G. Paicheler. Santé et vieillissement. Approche psychosociale. Paris, Armand Colin, 2002.7Dufour-Kippelen, S. and A. Mesrine; Les personnes âgées en institution. in Handicaps, incapacités, dépendances. Paris, Ladocumentation française. N°1-2, 2003.14

ANNEXE 2 - LES PERTURBATIONS LIEES A LA VIEILLESSELe vieillissement est la résultante d’une composante génétique propre à chaque individu et d’unecomposante acquise qui dépend du mode de vie (alimentation, activité physique, etc). Le processus devieillissement induit des changements anatomiques, physiologiques et psychologiques qui apparaissentavec le passage du temps, en l’absence de maladie ; ces transformations sont regroupées sous le terme de« sénescence », plus communément désignée sous l’expression « vieillissement normal », par oppositionau « vieillissement pathologique » qui est caractérisé par l’augmentation des maladies.Parmi les changements généraux affectant, à des degrés divers, les personnes vieillissantes, on distingue :- Des modifications physiologiques : les organes et les différentes fonctions se modifient avec le temps,dans leurs performances et/ou leur capacité d’adaptation, se traduisant par une plus grande vulnérabilitédes personnes âgées aux agressions de l’environnement (et notamment aux infections).- Des modifications psychologiques : la période de vieillissement correspond souvent à une période decrises successives. Il s’agit de faire face aux changements de rôles sociaux (retraite, départ des enfants,arrivée des petits-enfants…), aux changements physiologiques qui peuvent avoir un impact sur l’apparence(cheveux gris, prise de poids, ménopause, …) ou à l’état de forme. Face à ces changements, plusieursréactions sont possibles : déni du vieillissement, repli sur ses pathologies, ou a contrario acceptation etmobilisation dans de nouveaux rôles sociaux.- Des modifications sociales : outre le départ à la retraite qui peut être une étape symbolique très difficileà passer, d’autres évolutions peuvent marquer plus ou moins fortement les personnes âgées telles que lanaissance de petits-enfants, un déménagement, l’éloignement de certains amis ou la création de nouveauxliens, l’investissement dans les loisirs ou l’associatif, ou au contraire l’abandon d’anciennes activités.15

1- Maladies et polypathologiesDes enquêtes de santé nationales et internationales ont montré que les maladies chroniques (arthrose,maladies cardio-vasculaires…) et les déficiences sensorielles et cognitives (baisse de la vue et de l’audition,perte de mémoire, démences) augmentent avec l’âge 2,8 .Les personnes âgées de 65 ans et plus déclarent, tous problèmes confondus, entre 7 et 8 problèmes desanté un jour donné 1 (environ 7 pour les hommes et 8 pour les femmes). Si l’on exclut les problèmesdentaires et visuels, qui sont les affections les plus déclarées après 65 ans, les personnes âgées déclarentencore 5 problèmes de santé entre 65 et 79 ans et un peu plus de 5 au-delà de 80 ans 1 (5,4 exactement).Les cancers sont la première cause de mortalité des 65-74 ans avec 41,6% des décès contre 26,1% pourles maladies cardio-vasculaires. L’incidence des cancers, toutes localisations confondues, est de l’ordre de256 pour 100 000 avant 65 ans et passe à 2 118 pour 100 000 chez les plus de 65 ans 8 .Hormis le cancer, les pathologies les plus prévalentes durant la vieillesse sont 1,9 :- Les troubles visuels, et principalement les troubles de la réfraction (84% des plus de 65 ans), dontla cataracte (16% des femmes et 13% des hommes de plus de 65 ans) ;- Les affections cardio-vasculaires (71% des plus de 65 ans), dont l’hypertension artérielle (44%) ;- Les affections ostéo-articulaires (60%) ;- Les troubles endocriniens ou du métabolisme (59%).Par ailleurs :- 38% des personnes de plus de 65 ans on perdu toutes ou presque toutes leurs dents et 56%portent un dentier 1 ;- 24% des hommes et 19% des femmes de plus de 65 ans présentent un déficit auditif 1 ;- Les états dépressifs concerneraient entre 5,1 et 10,6% des personnes âgées de plus de 65 ans :5,9% des hommes et 11,1% des femmes de ce groupe d’âge souffriraient d’anxiété 1 ;- Selon les estimations fournies à partir de l’enquête PAQUID, 4,3% des personnes de plus de 65ans présenteraient une démence (maladie d’Alzheimer et maladies apparentées), ce pourcentagepassant à 17,8% chez les 75 ans soit 769 000 personnes 1 .8Toully, Chicoye et al, Les enjeux du vieillissement, in Jeandel C. et Bonnel M., Livre Blanc de la gériatrie française, Paris : ESVproduction, 2004, pp.33-46.9DRESS, Données sur la situation sanitaire et sociale en France en 2003, Paris : La documentation française, 2003, pp.26-42.16

2- Perte de l’autonomieLes problèmes de santé, et notamment les maladies chroniques, sont associés à des limitations dans lesactivités de la vie quotidienne 10 . En raison d’une prévalence plus grande de maladies chroniques et d’unevulnérabilité générale, les personnes âgées ont des risques plus importants de développer des incapacitéset de perdre leur autonomie.La prévalence de la dépendance augmente de manière très forte avec l’âge : entre 60 et 69 ans, seules2,1% des personnes sont dépendantes contre 10,5% des personnes de 80 ans et 30,2% des personnes de90 ans. Les deux tiers des personnes dépendantes de plus de 60 ans vivent à domicile et il s’agitmajoritairement de femmes 11 .Au 30 septembre 2004, selon la DREES, le nombre de bénéficiaires de l’Allocation personnaliséed’autonomie (APA) s’élevait à 837 000 ; 58% des bénéficiaires vivent à domicile et 42% en établissement.Les incapacités les plus répandues durant la vieillesse sont les incapacités de mobilité qui concernent unquart des personnes de 65 ans et plus 9 . Elles sont particulièrement fréquentes chez les personnes souffrantde maladies chroniques, notamment d’arthrose et de maladies cardiovasculaires, et leur prévalenceaugmente avec le nombre de pathologies.Par ailleurs, 8% des personnes âgées de plus de 60 ans ne font plus leurs courses elles-mêmes et 40% ontbesoin d’une aide au moins occasionnelle 12 . Ces difficultés de mobilité sont renforcées en cas d’isolementen milieu rural ou d’isolement social en ville 13 .10Pin, S., E. Guilley, et al, La dynamique de la vie familiale et amicale durant la grande vieillesse. Gérontologie et Société, 2001: 85-101.11Joël, M.-E., Les conditions de vie des personnes âgées vivant à domicile d'après l'enquête HID. in Handicaps, incapacités,dépendances. Paris, La documentation Française. N°1-2, 2003.12Gojard S et Lhuissier A, Monotonie ou diversité de l’alimentation : les effets du vieillissement, Recherche en économie et ensociologie rurales, n°5, septembre 2003.13GTNDO/DGS, Dénutrition du sujet âgé, 2003.17

ANNEXE 3 - VIEILLISSEMENT ET NUTRITIONAfin de permettre au plus grand nombre de vieillir en bonne santé le plus longtemps possible, il estimportant de mettre l’accent sur le rôle de la prévention grâce à la nutrition. Adoptées suffisamment tôt, dès55 ans voire plus tôt, des recommandations alimentaires simples associées à une activité physiquerégulière permettent de prévenir ou de retarder la survenue de nombreuses pathologies et de maintenir unbon état de santé général. Nutrition et « bien vieillir » sont donc liés, d’autant plus qu’avec l’âge, les besoinsévoluent.Il est aujourd’hui établi qu’une alimentation inadéquate et une activité physique insuffisante sont desdéterminants majeurs des principales maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, lediabète, l’obésité, l’hypertension et certains types de cancers. Ces maladies chroniques deviennent unecause de plus en plus importante d’incapacité et de décès prématurés, à la fois dans les pays développéset dans les pays en développement (rapport n°116 de l’OMS - 2003). Adoptées suffisamment tôt (dès 55ans, voire plus tôt), des recommandations alimentaires simples permettent de prévenir ou de retarder lasurvenue de ces pathologies et de maintenir un bon état de santé général.De plus, le vieillissement provoque toute une série de modifications qui ont des conséquences surl’alimentation :- Modifications physiques : augmentation des maladies chroniques, diminution de la massemusculaire, altération de la dentition, troubles de la déglutition, diminution des saveurs et desodeurs.- Modifications psycho-sociales : risque accru d’isolement, veuvage.- Modifications économiques.- Modifications comportementales : prise de médicaments, régimes abusifs (restrictifs en sel, englucides, dépourvus de cholestérol).1- Les besoins particuliers liés à l’âgeLe vieillissement modifie la manière d’utiliser les réserves énergétiques et les nutriments, ce qui entraînedes besoins nutritionnels spécifiques. Il est aujourd’hui établi que les personnes âgées ont besoin d’unealimentation en quantité suffisante, variée et de qualité, et, qu’à activité équivalente, leurs besoinsénergétiques sont supérieurs à ceux des sujets plus jeunes. Ces besoins énergétiques sont ceux qui18

permettent de conserver une bonne santé, une activité physique qui correspond aux habitudes de vie et unecomposition corporelle satisfaisante.Les études de consommation alimentaires montrent que les apports énergétiques diminuent avec l’âgece qui peut entraîner des déficiences en vitamines et minéraux, d’autant plus que l’alimentation estmonotone Actualités en diététique, 1996 14 .Certains besoins non-énergétiques ont également une importance particulière durant la vieillesse 15 :- L’eau : la masse hydrique diminue avec l’âge et le seuil de perception de la soif s’abaisse.- Les vitamines et oligo-éléments : les besoins en vitamines et oligo-éléments sont identiquespour les sujets âgés et les sujets plus jeunes (sauf pour le calcium et la vitamine D dont lespersonnes âges ont plus besoin). Le besoin en calcium augmente, surtout pour la femme postménopausée,en raison de la diminution des capacités d’absorption digestive du calcium. Lebesoin en vitamine D augmente également d’une part en raison de la synthèse endogène de lavitamine D qui diminue avec l’âge et d’autre part à cause d’une exposition au soleil souventinsuffisante chez le sujet âgé. La vitamine D facilite l’absorption de calcium à travers la muqueuseintestinale et facilite la fixation du calcium sur l’os. L’alimentation n’apporte que de faibles quantitése vitamines D (on la trouve principalement des les poissons gras et les produits laitiers nonécrémés). La vitamine D est principalement apportée par sa synthèse endogène, sous l’action desrayons ultra violet du soleil au niveau de la peau.2- La dénutritionLa situation nutritionnelle de la population âgée française montre que le problème majeur est le risque desurvenue d’un état de dénutrition ou malnutrition protéino-énergétique (MPE). La dénutrition est laconséquence d’une insuffisance d’apport protéique ; elle peut également être causée par un cancer ou uneinfection. Les deux mécanismes sont souvent liés chez la personne âgée. En France, le nombre depersonnes souffrant de dénutrition est estimé entre 350 000 et 500 000 (entre 1,6 et 7,4%) pour lespersonnes vivant à domicile (Alix, 1994 ; Expertise collective Inserm, 1999) et au minimum entre 100 000 et200 000 (entre 16 et 60%) pour celles vivant en institutions gériatriques (Etudes Insee ; Expertise collectiveInserm).La population à risque est constituée de personnes :- De plus de 70 ans,14Baclet N, Romand D et Massol J, La nutrition au service du « Bien vieillir », Pratiques médicales et thérapeutiques, n°1, 2000,pp.6-9.19

- Dépendantes,- Isolées,- Anorexiques,- Dépressives,- Atteintes de poly pathologies chroniques,- Ou subissant une pathologie aigue, même de courte durée.La dénutrition est beaucoup plus fréquente dans les milieux défavorisés et ses conséquences y sont alorsplus lourdes. Ces inégalités proviennent essentiellement d’un accès inégal aux aides à domicile (aide aurepas) et de capacités financières insuffisantes 13 .La dénutrition est à l’origine de pathologies secondaires : retards de cicatrisation, augmentation despathologies infectieuses, chutes et fractures du col du fémur. La dénutrition est également un facteuraggravant de la maladie d’Alzheimer, de l’insuffisance respiratoire chronique, de l’insuffisance rénalechronique et/ou terminale. Les complications liées à la dénutrition entraînent souvent une augmentation dela durée d’hospitalisation et une dégradation de la qualité de vie. Les consommations de soins,ambulatoires ou hospitaliers induites par la dénutrition sont importantes.La prévention de la dénutrition suppose une meilleure connaissance de l’évolution des besoins nutritionnelsavec l’âge et également une meilleure information des personnes âgées elles-mêmes et de l’ensemble desacteurs avec lesquels elles sont en contact.3- Les besoins liés aux pathologiesLa nutrition influence la survenue, l’évolution et la prise en charge de certaines pathologies et intervientégalement dans la prévention des chutes.1- La prévention de l’ostéoporoseMaladie touchant principalement les femmes post-ménopausées, elle se caractérise par une diminution dela masse osseuse. Elle constitue le principal facteur favorisant les fractures du fémur, mais aussi lesfractures et tassements vertébraux. On estime ainsi le nombre de nouvelles fractures de l’extrémité dufémur à plus de 50 000 par an. L’incidence des fractures croît très rapidement avec l’âge, surtout après 70ans (PNNS, 2002). Sans mesure de prévention, on estime que le nombre de fractures du col du fémurdoublera d’ici à 2020.20

Le rôle du calcium et de la vitamine D dans la survenue de l’ostéoporose est désormais bien connu et lesrecommandations de bonnes pratiques en matière de prévention des fractures liées à l’ostéoporoseinsistent sur la nécessité d’augmenter le statut calcique et vitaminique des sujets âgés, en envisageant unesupplémentation pour les sujets fragiles ou particulièrement à risque (PNNS, 2002).2- La prévention des chutesLes chutes concernent un tiers des personnes âgées en France chaque année et conduisent à deshospitalisations, des institutionnalisations, une perte d’autonomie ou des décès.L’origine des chutes est multifactorielle : les troubles de l’équilibre et de la marche, les pathologieschroniques et aigues et les médicaments consommés par la personne âgée figurent parmi les facteurs derisque les plus importants. L’activité physique est une stratégie fortement recommandée pour améliorerl’équilibre et la marche.Le lien entre alimentation et chutes est encore peu étudié, mais des carences en vitamine D et en calciumaugmentent la gravité d’une chute (risque de fracture).Par ailleurs, une dénutrition peut fragiliser la personne âgée, notamment en la rendant plus sensible auxinfections ou en produisant des troubles de l’équilibre. Même si le lien n’est pas évident, il semble probablequ’une alimentation saine, en limitant le risque de dénutrition, permette de prévenir les chutes 15 .3- La nutrition des personnes atteintes de pathologies chroniquesLa nutrition influence la survenue et l’évolution de nombreuses pathologies chroniques (diabète,hypercholestérolémie, insuffisance cardiaque). Même si ces pathologies chroniques ne concernent pasuniquement les personnes âgées, cette population est particulièrement concernée par le lien entre nutritionet pathologies. La nutrition est ainsi souvent recommandée en prévention primaire pour prévenir lasurvenue des maladies chroniques. La nutrition intervient également en prévention secondaire pour limiterles effets négatifs de certaines pathologies, retarder l’apparition des incapacités et de la perte d’autonomie :des conseils alimentaires et la pratique d’une activité physique régulière figurent ainsi dans les stratégies deprise en charge du diabète de type II, de l’hypercholestérolémie ou de l’insuffisance cardiaque.Par ailleurs, certaines pathologies chroniques peuvent également, selon leur stade de développement,influencer les comportements alimentaires des patients. Par exemple, certains cancers, et surtout leurtraitement, peuvent provoquer une diminution du goût, voire un dégoût de certains aliments. Les démences15Bourdessol H. et Pin S. (ss la dir. de), Référentiel de bonnes pratiques : prévention des chutes chez les personnes âgées vivant àdomicile, Saint-Denis : Editions INPES, 2005, 155p.21

telles la maladie d’Alzheimer peuvent provoquer des troubles du comportement (déambulation, dépressionetc.) susceptibles de réduire l’apport alimentaire ou rendre difficile le maintien des rythmes alimentaires. Lerisque de dénutrition est alors élevé. Dans certaines situations particulièrement délicates, et notamment enfin d’évolution de la maladie, la nutrition entérale est parfois recommandée.4- Les infectionsLe vieillissement s’accompagne d’une diminution des défenses immunitaires, ce qui rend les personnesâgées plus sensibles aux infections. Ce phénomène s’aggrave en présence de certains déficitsnutritionnels : insuffisance des apports protéiques, carences en zinc et en vitamine A, C et E. La correctionde ces déficits pourrait améliorer le statut immunitaire des personnes âgées.22

ANNEXE 4 - VIEILLISSEMENT ET ACTIVITE PHYSIQUEComme pour l’ensemble de la population, des recommandations pour une activité physique adaptée auxpersonnes âgées doivent être associées aux conseils nutritionnels. Pour protéger sa santé, il est en effetimportant d’équilibrer les deux volets de la nutrition : d’un côté les dépenses énergétiques (activitéphysique) et de l’autre, les apports énergétiques (l’alimentation). Liée à une alimentation déséquilibrée,l’inactivité physique constitue l’un des principaux facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires, decancer, de diabète et favorise la prise de poids et l’ostéoporose.Quel que soit l’âge, l’activité physique est bénéfique car elle prévient certaines maladies, préservel’autonomie et maintient le capital musculaire. Il convient de rappeler que le vieillissement entraîne unediminution de la masse musculaire (sarcopénie), phénomène renforcé par la diminution de l’activitéphysique et les maladies : les muscles squelettiques perdent la moitié de leur poids entre 20 et 80 ans 16 .Les conséquences de la sarcopénie sont nombreuses et peuvent être problématiques : la sarcopénieentraîne une baisse du système immunitaire, des difficultés de mobilité pouvant être à l’origine de chutes,une déficience dans la thermorégulation et la sensibilité à l’insuline et, bien sur, une diminution de la qualitéde vie et de l’autonomie.1- La pratique d’une activité physique et/ou sportive chez les personnes âgéesSelon le Baromètre nutrition 2002, 44,9% des hommes et 43,7% des femmes de 60 à 75 ans déclarentavoir pratiqué une activité sportive au cours des quinze derniers jours : la pratique d’un sport diminuelégèrement avec l’âge puisqu’elle concerne, entre 50 et 59 ans, 47,2% des hommes et 50,5% des femmes.Par contre, on ne constate pas de différence selon l’âge concernant la pratique d’autres activités physiques(telle qu’un travail de force, du jardinage ou de la marche à pied) qui concerne un peu moins de la moitié dela population de 12 à 75 ans (45%). Enfin, 77,3% des hommes et 67,5% des femmes de 60-75 ansdéclarent avoir marché la veille de l’interview ; la proportion diminue surtout à partir de 50 ans.La marche est en effet le sport le plus fréquemment cité par les personnes entre 60 et 75 ans 17 .L’une desrecommandations du PNNS vise à encourager la population à faire « au moins l’équivalent de 30 minutesde marche rapide chaque jour ».16Collège national des enseignants en gériatrie, Chapitre 5 : Nutrition du sujet âgé, in Corpus de gériatrie, Tome 1, 2000, pp.51-6817Dressen, C. et H. Perrin La santé des personnes âgées de 60 à 75 ans. In P. Guilbert, F. Baudier and A. Gautier. BaromètreSanté 2000. Résultats. Vanves, Editions CFES. Volume 2 , 2001, 473.23

2- Le rôle des professionnels de santé dans la promotion de l’activité physiqueDans la logique de mise en œuvre des recommandations de bonnes pratiques concernant l’activitéphysique éditées aux USA (the National Blueprint), l’équipe du Center for Research on Health and Aging(Chicago) s’est plus particulièrement intéressée à la relation « médecins généralistes » et « patients âgés ».Plusieurs études qualitatives approfondies ont ainsi été réalisées en zone urbaine et en zone rurale, auprèsde professionnels et de patients, pour analyser comment et quand les médecins parlaient d’activitéphysique à leurs patients âgés, de quelle façon professionnels et patients envisageaient leurs rôlesrespectifs dans la relation de soins, quelles étaient selon eux les barrières pour promouvoir l’activitéphysique lors d’une consultation.Les résultats auprès des médecins généralistes montrent que l’activité physique est régulièrement ousystématiquement abordée dans le cadre d’une consultation avec un patient âgé. Le plus souvent, il s’agitd’une prescription pour gérer une maladie chronique ou un état de santé spécifique (douleur notamment,mais aussi fatigue ou dépression). Plus rarement, les médecins en parlent quand leurs patients présententun facteur de risque (obésité, tabagisme). L’activité physique apparaît donc comme une thérapie médicale,plutôt utilisée pour la prévention secondaire ou tertiaire des maladies. Les conseils sont plutôt sommaires :la marche est la principale activité physique conseillée, et les recommandations insistent surtout sur larégularité de l’exercice pratiqué.Les médecins se perçoivent de façon très diverse : « guide » ou « conseiller » pour les uns, « figured’autorité » pour les autres, plus rarement « éducateur » ou « coach ».Les barrières perçues pour promouvoir l’activité physique sont le manque de formation (surtout pour lesmédecins les plus âgés), le refus des patients, le manque de temps, les problèmes financiers (notammentliés aux HMO).Les patients interrogés estiment que les médecins devraient plus systématiquement évaluer et conseiller leniveau d’activité physique de leurs patients. Ils sont réceptifs aux conseils sur l’activité physique portant surla gestion de leur maladie chronique, mettant en avant les médications évitées ou l’importance de pratiquerune activité physique pour mieux « connaître son corps ». Les résultats montrent des différences hommesfemmessur la forme de l’activité physique à promouvoir : les femmes sont plus sensibles à une activitéphysique pratiquée librement, quand elles le souhaitent, et variée, alors que les hommes préfèrent deshoraires imposés et des exercices à répéter et à renforcer sur la durée. Les hommes sont sensibles aux24

énéfices quantitatifs de l’activité physique (amélioration de la distance parcourue, perte de poids, gaindans les bilans sanguins) alors que les femmes sont plus influencées par les aspects qualitatifs de l’activitéphysique (meilleur moral, moins de fatigue, meilleur équilibre etc.).25