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Discours de Madame Chantal Chauvin, Consule Générale de France

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Cérémonie d’hommageà l’occasion <strong>de</strong> la restauration <strong>de</strong> la sépulture <strong>de</strong> Denise MassonJEUDI 10 NOVEMBRE 2011 – CIMETIERE DE GUELIZDISCOURS DE MADAME CHANTAL CHAUVINCONSULE GENERALE DE FRANCEMonsieur le Directeur <strong>de</strong> l’Institut français, Mesdames, Messieurs, Chers amis,Je vous remercie d’être venus nombreux pour inaugurer la plaque commémorative dédiée à lamémoire <strong>de</strong> Denise Masson.Je remercie tout particulièrement sa famille, ses amis ainsi que les autorités civiles et <strong>de</strong> leurprésence à cette cérémonie d’hommage à la « Dame <strong>de</strong> Marrakech » qui nous a quittés un 10 novembre, ily a 17 ans. Elle aurait eu 110 ans cette année.Denise Masson s’est installée à Marrakech en 1938. Elle y mourut en 1994, à 93 ans. Ellefut arabophone et islamologue. Elle fut également écrivain, musicienne, intellectuelle engagée pour lescauses <strong>de</strong> justice et d’humanité. Enfin et surtout, elle fut l’une <strong>de</strong>s meilleures traductrices du Coran. Sontravail est une œuvre reconnue toujours éditée dans la prestigieuse bibliothèque <strong>de</strong> La Pléia<strong>de</strong>.Sa vie est liée au <strong>de</strong>stin <strong>de</strong>s femmes marocaines. Denise Masson commence par les soigner. Elleest infirmière en 1929 à Rabat puis directrice <strong>de</strong> l'hôpital antituberculeux <strong>de</strong> Marrakech en 1930. Elle entredans les maisons, gagne la confiance <strong>de</strong>s mères <strong>de</strong> famille qu'elle visite. Dès le début <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> guerremondiale, elle est active au sein <strong>de</strong> l'association « Fraternité <strong>de</strong> Guerre » qui soutient matériellement lesfemmes marocaines dont les maris sont partis au combat. Elle s'investit dans la création d'une formationpour les assistantes sociales au Maroc. Admiratrice du Coran, elle publie en 1967 un essai <strong>de</strong> traduction quiest alors remarqué pour sa qualité par les plus hautes autorités musulmanes. Ce travail lui aura <strong>de</strong>mandévingt années <strong>de</strong> sa vie. Elle publie ensuite d'autres écrits au service du rapprochement <strong>de</strong>s trois religionsdu Livre : Monothéisme coranique et monothéisme biblique (1976) ; L'eau, le feu, la lumière (1986). Son <strong>de</strong>rnier1


ouvrage est plus autobiographique et intimiste : Porte ouverte sur un jardin fermé (1989). Elle y évoque sonarrivée au riad, l’esprit qui l’anime, la foi qui la porte.Grâce au soutien <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, et à l’engagement personnel <strong>de</strong> Bruno Joubert,Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>France</strong> au Maroc, que je représente aujourd’hui, la sépulture <strong>de</strong> Denise Masson dans cetémouvant cimetière européen <strong>de</strong> Guéliz, est aujourd’hui restaurée. Son message gravé dans ce marbreprend toute son ampleur à travers ce très beau texte qui doit beaucoup à la plume <strong>de</strong> Bahija Simou.C’est avec une émotion particulière qu’au nom <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>France</strong> au Maroc, j’inaugurecette plaque commémorative qui est une manière <strong>de</strong> fixer son message : aimer les autres, aimer ce pays,rester à l’écoute et répondre aux attentes tout en suscitant le désir d’apprendre et <strong>de</strong> découvrir.Denise Masson, par son comportement, son attention aux autres, son dévouement et son œuvremagistrale a très largement contribué à resserrer les liens très forts existant entre la <strong>France</strong> et le Maroc.Elle a, <strong>de</strong> ce fait, gagné la considération générale <strong>de</strong> toutes les communautés.DISCOURS DU PROFESSEUR BAHIJA SIMOUMesdames et Messieurs,C’est avec un grand plaisir que je voudrais remercier toutes les personnes qui ont contribué à lapréparation <strong>de</strong> cette festivité commémorative, organisée par l’Institut Français <strong>de</strong> Marrakech à la mémoire<strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Denise Masson, regrettée du savoir, <strong>de</strong>s arts et <strong>de</strong>s lettres. Je tiens également à remercierl’Institut Français <strong>de</strong> me permettre <strong>de</strong> prendre la parole durant cette rencontre enrichissante afin <strong>de</strong> mettreà découvert mes pensées vis-à-vis d’une dame digne <strong>de</strong> plus d’un honneur. Par ailleurs, je me dois <strong>de</strong> leurréitérer toute ma gratitu<strong>de</strong> pour m’avoir <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> prononcer mon discours en arabe classique, langueque la défunte chérissait tant, et dont elle maîtrisait outils et techniques.Mesdames et Messieurs,Nombreux sont les liens d’affection et d’estime qui m’unissent à cette femme érudite. Multiplessont aussi les souvenirs qui m’associent à elle, souvenirs datant <strong>de</strong>s années au cours <strong>de</strong>squelles jepoursuivais mes étu<strong>de</strong>s universitaires, quand j’ai rejoint la <strong>France</strong> pour parachever mes étu<strong>de</strong>s supérieures.Mon déplacement <strong>de</strong>puis le fin fond du Haut-Atlas jusqu’aux lumières <strong>de</strong> Paris a été un voyage au vraisens du terme. Denise Masson m’a prise en charge en m’offrant l’hospitalité chez elle dans le QuartierLatin ; elle m’a entourée <strong>de</strong> toute la sollicitu<strong>de</strong> maternelle qui sut atténuer chez moi la souffrance <strong>de</strong> lanostalgie. Sa maison si accueillante, 10 rue l’Université, jouissait d’un emplacement singulier, entourée <strong>de</strong>suniversités et <strong>de</strong>s bibliothèques dont la Bibliothèque <strong>de</strong>s Langues Orientales, édifice situé à quelques pas<strong>de</strong> sa <strong>de</strong>meure. Sa maison était au cœur <strong>de</strong> célèbres monuments culturels et <strong>de</strong> prestigieuses galeries d’art.Denise Masson m’a véritablement ouvert les gran<strong>de</strong>s portes <strong>de</strong> Paris, ville <strong>de</strong>s Lumières et <strong>de</strong> la culture. Al’instar <strong>de</strong> la maison où je logeais, le Quartier Latin offrait à mes yeux un spectacle haut en couleurs,brossant <strong>de</strong> magnifiques scènes d’une civilisation française multiséculaire, que je me suis empresséedécouvrir. Denise Masson s’est toujours attachée à me présenter à tous ses amis et à ses confrèreschercheurs ; elle m’orientait toujours vers les bibliothèques et les principaux centres <strong>de</strong> recherchescientifique, espaces que je ne pouvais pas investir en tant que chercheur ordinaire. En fait, DeniseMasson a été pour moi le phare qui illuminait mon parcours.2


Il est indéniable que j’ai partagé avec cette femme idéale nombre <strong>de</strong> valeurs, ce qui a renforcé nosliens. Par ailleurs nous avions beaucoup <strong>de</strong> préoccupations communes, dont sa spécialisation en matière<strong>de</strong> langue arabe, notre foi en la tolérance religieuse et le dialogue <strong>de</strong>s civilisations, ainsi que la relationexemplaire qui l’unissait à ma famille.Mesdames et Messieurs,La cité <strong>de</strong> Marrakech a inspiré écrivains, artistes et penseurs étrangers. Nombreux sont ceux qui,tellement épris <strong>de</strong> cette ville, ont produit un texte littéraire ou <strong>de</strong>ssiné une peinture à l’huile ou encoreenregistré <strong>de</strong>s mémoires historiques. Plusieurs d’entre eux s’y sont installés sans jamais rentrer au paysnatal. Denise Masson en était une. Elle a préféré élire domicile au cœur <strong>de</strong> l’ancienne médina <strong>de</strong>Marrakech, à l’abri d’un riad qui regorge <strong>de</strong> multiples joyaux architecturaux islamiques, au lieu <strong>de</strong> vivredans sa prestigieuse <strong>de</strong>meure du Quartier Latin à Paris. Elle s’est passionnée pour la recherche dans lacivilisation islamique et le patrimoine musulman à travers <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s minutieuses <strong>de</strong>s textes sacrés,notamment le Coran pour lequel elle a déployé <strong>de</strong>s efforts considérables et sacrifié sa vie afin <strong>de</strong> nouslivrer un essai <strong>de</strong> traduction. Ce qui lui a justement valu d’être hissée au rang <strong>de</strong>s illustres orientalistes quiont indéniablement œuvré dans la valorisation du patrimoine islamique dans le mon<strong>de</strong> musulman.Intimement convaincue <strong>de</strong> l’unité <strong>de</strong> l’humanité, et du droit qu’a chacun <strong>de</strong> mener une vie décentesans aucune discrimination entre les races et les religions, Denise Masson a adopté l’idée du dialogue <strong>de</strong>scivilisations et a milité sans trêve ni relâche afin <strong>de</strong> créer une nouvelle alliance entre les forces spirituelles,religieuses et scientifiques.Mesdames et Messieurs,Nous nous <strong>de</strong>vons d’apprécier et <strong>de</strong> revaloriser la démarche <strong>de</strong> cette savante. Poursuivons donccette action, adhérons à l’esprit qui l’a initié.Denise Masson a choisi le Maroc pour faire mûrir sa réflexion en vertu <strong>de</strong> la position <strong>de</strong> ce pays àla rencontre <strong>de</strong>s religions, sur une terre qui privilégie la tolérance et la fraternité dans son continuumhistorique civilisationnel et son vécu quotidien. Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste,telle la lumière qui nous éclaire, nous donne l’exemple à suivre dans ce domaine en ce que le dialogue <strong>de</strong>sreligions et la tolérance seront à l’appui <strong>de</strong> tous les projets et les chantiers <strong>de</strong> réforme lancés par SaMajesté dans la Constitution marocaine, le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la famille, etc. En témoigne en effet cet extrait <strong>de</strong> laLettre Royale que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a adressée aux participants à lacérémonie œcuménique à la suite <strong>de</strong>s attentats du 11 septembre, cérémonie célébrée le 16 septembre 2001à la Cathédrale Saint-Pierre <strong>de</strong> Rabat, et dont je me permets <strong>de</strong> faire une lecture :« Le Maroc, terre d'Islam, est fier d'avoir été ouvert à travers les âges aux <strong>de</strong>ux autres religions que sontle Christianisme et le Judaïsme, pour une cohabitation avec l'Islam dans un climat <strong>de</strong> tolérance consacré par lesMarocains comme une tradition qui se perpétue encore, et <strong>de</strong> l'avoir inscrit avec honneur dans les annales <strong>de</strong>l'Histoire. »Ce qui nous rendait davantage fier à cette occasion, c’est que le Maroc Nouveau est <strong>de</strong>venu ungrand chantier pour <strong>de</strong>s associations et <strong>de</strong>s institutions civiles qui appellent à la fraternité entre lesreligions et au brassage civilisationnel.Ce qui nous réunit aujourd’hui est la mémoire d’une femme, Denise Masson, qui constitue unpatrimoine partagé entre le Maroc et la <strong>France</strong>. Cette mémoire est un autre témoignage vivant <strong>de</strong> l’histoiremultiséculaire <strong>de</strong> la pensée humaine et <strong>de</strong> son continuum.3


Je vis ma présence aujourd’hui parmi vous comme une entrevue avec l’esprit <strong>de</strong> Denise Masson.La rencontre avec son neveu est pour moi un signe <strong>de</strong> la continuité <strong>de</strong>s liens entre nos <strong>de</strong>ux familles.Ma<strong>de</strong>moiselle, il y a longtemps que nous nous sommes quittés, je suis très honorée d’avoir pu rédigerl’épitaphe sur votre tombeau.Le message que je vous adresse aujourd’hui n’est qu’un témoignage émanant d’une foi sincère :vous êtes une personne vertueuse, une érudite singulière qui a une connaissance approfondie <strong>de</strong>s lettres et<strong>de</strong>s arts musicaux, une femme <strong>de</strong> religion, un éminent penseur. J’atteste votre amour pour le Maroc etpour sa population.Au terme <strong>de</strong> mon discours, j’implore Dieu, Chère Denise Masson, pour qu’il vous couvre <strong>de</strong> soninfinie miséricor<strong>de</strong>. Je <strong>de</strong>meurerai pour toujours votre obligée.DISCOURS DE M. GUERRIC MASSON<strong>Madame</strong> la <strong>Consule</strong> Générale, Chère Bahija Simou, <strong>Madame</strong> la Directrice,Messieurs les Directeurs, Mesdames, Messieurs,Denise serait sans doute bien étonnée <strong>de</strong> voir autant <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> autour <strong>de</strong> sa tombe, elle qui a vécuune vie seule dans son riad. J’en profite pour saluer les proche <strong>de</strong> Denise qui sont présents aujourd’hui etque j’ai eu l’honneur <strong>de</strong> rencontrer dans le cadre <strong>de</strong> mon travail sur la Dame <strong>de</strong> Marrakech.On ne saurait rendre hommage aujourd’hui à Denise, sans évoquer, justement, la figure <strong>de</strong> sonpère, M. Maurice Masson. Maurice Masson, juriste puis banquier, est surtout connu commecollectionneur. Il eut, selon Denise, « le mérite insensé <strong>de</strong> découvrir les Impressionnistes que nul n’appréciait à cetteépoque ». Les murs <strong>de</strong> la maison parisienne dans laquelle a grandi Denise sont tapissés <strong>de</strong>s toiles <strong>de</strong> grandsmaîtres ; Monet, Lebourg, Boudin, Carrière, Pissarro, Renoir, Sisley, et autres. Ami <strong>de</strong> Rodin, MauriceMasson s’est attaché à transmettre à sa fille le sens esthétique qui l’animait. Elle restera toute sa vieadmirative <strong>de</strong> la sensibilité artistique <strong>de</strong> son père. « Je vous dois tant pour ma formation intellectuelle et morale », luiécrit-elle à 24 ans du Carmel qu’elle quittera l’année suivante. Reconnu pour sa vaste culture, le père <strong>de</strong>Denise est un honnête homme au sens du 17e siècle.Par toutes les soli<strong>de</strong>s lectures dont il lui a donné le goût, Maurice Masson a joué un rôlefondamental dans la formation littéraire <strong>de</strong> sa fille et la qualité <strong>de</strong> sa plume qu’on retrouve dans sesœuvres. Je pense notamment à son essai <strong>de</strong> traduction du Coran. Si Denise pratique l’arabe avec moins <strong>de</strong>maîtrise que d’autres éminents traducteurs, elle présente en revanche le grand mérite d’écrire dans unfrançais classique, dans un style aéré et musical qu’elle a hérité en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s lectures <strong>de</strong> sa jeunesse,du vieux Montaigne au jeune Proust.La <strong>de</strong>uxième raison d’évoquer aujourd’hui le père <strong>de</strong> Denise, c’est que nous sommes en train <strong>de</strong>nous recueillir <strong>de</strong>vant sa sépulture. Maurice Masson est en effet décédé en 1947 à Marrakech et il a étéenterré ici-même, dans cette tombe, comme les lettres MM l’indiquent. Moins d’un <strong>de</strong>mi-siècle plus tard,Denise l’a rejoint selon ses <strong>de</strong>rniers vœux.Comme son père, Denise a souhaité reposer dans la terre du Maroc, terre qu’elle a aimée au senspropre du terme. Elle aimait l’o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la terre d’ici, la poussière du Sahara que le vent dépose sur les murs<strong>de</strong> la ville, la couleur ocre du pisé qui ceinture Marrakech. Elle aimait aussi la musique <strong>de</strong> la vie marocaine ;4


le bruit <strong>de</strong>s artisans <strong>de</strong> la médina, ces sons qu’elle considérait comme un véritable dialecte car disait-elle« c’est le corps qui s’exprime à travers le geste ». En soixante années <strong>de</strong> présence au Maroc, Denise adécouvert le vrai visage du pays, l’a apprécié, l’a défendu.Denise Masson, c’est aussi l’amour <strong>de</strong> la <strong>France</strong>. Elle aimait ce pays, cette culture qui l’a façonnéeet à laquelle elle doit tant. Elle ne fut pas ingrate et fit preuve d’un civisme remarquable en donnant unegran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ses biens au pays dans lequel elle a peu vécu. Ce don généreux à la <strong>France</strong> est un pur acte<strong>de</strong> patriotisme, du vrai patriotisme, celui qui n’exclut pas les autres.Elle s’inscrit, à travers ce geste, dans une tradition familiale ; son grand père Charles Masson fitconstruire l’Eglise et l’Ecole libre d’Hazebrouck, une ville du nord <strong>de</strong> la <strong>France</strong> ; son père offrit une partie<strong>de</strong> sa collection en 1947 au Palais <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Lille.Denise donna tout ce qu’elle possédait. Aujourd’hui elle serait sans doute bien fière d’apprendreque son Riad est un lieu est ouvert à tous, aux enfants <strong>de</strong> la médina comme aux visiteurs <strong>de</strong> passage. Unlieu d’exposition artistique et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous musicaux. Un lieu où ses voisins marocains qu’elleconsidérait comme sa famille peuvent profiter d’événements culturels, elle qui définissait la culture comme« ce qui suscite, entretient et développe les plus nobles aspirations <strong>de</strong> l’esprit humain. »Denise Masson est resté célibataire mais elle a un réussi un beau mariage ; un mariage entre <strong>de</strong>uxcultures, un mariage entre <strong>de</strong>ux amours complémentaires : celui du Maroc et celui <strong>de</strong> la <strong>France</strong>.Enfin, Denise Masson aimait quand Sa Majesté le Roi Hassan II terminait ses discours en citantle Saint Coran. Qu’il me soit permis ici <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> même en hommage, d’une part, à son amour du Livremais aussi pour révéler, d’autre part, une anecdote étonnante qui a eu lieu au moment <strong>de</strong> sa mort. Le 24novembre 1994, vers 9h, Denise Masson rend la vie là où elle l’a passée : c’est-à-dire dans sa bibliothèque.Sœur Jeanne Monique et sœur Gemma <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt alors son corps au salon. Mais avant que l’on procè<strong>de</strong> àla mise en bière, Monsieur Bel Khadir, son kinésithérapeute, exprime le souhait <strong>de</strong> déposer dans soncercueil une sourate <strong>de</strong> la Parole Divine que Denise a tant respectée. Le beau geste est évi<strong>de</strong>mmentaccepté. Aussitôt Monsieur Bel Khadir monte à la bibliothèque, se dirige vers le bureau <strong>de</strong> la regrettée,ouvre au hasard le Saint Coran qui s’y trouve et tombe sur un passage étonnant qu’il recopie et déposedans le cercueil <strong>de</strong> Denise Masson. Ce passage est aussi l’extrait qui vient clore son <strong>de</strong>rnier livre.Ô toi !...Ame apaisée !...Retourne vers ton Seigneur,Satisfaite et agrée ;Entre donc avec mes serviteurs ;Entre dans mon paradis !Sourate 89 L’Aube, versets 27 à 305

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