Dossier d'habilitation des programmes de formation initiale et post ...

collective, bien qu'il s'agisse d'un système complexe à maîtriser.A côté de cela, bien que la dynamique actuelle donne à beaucoup le sentiment d'uneévolution intéressante de l'école ces dernières années, nous connaissons aussi dessentiments à caractère plus réservés. À l'échelle d'un groupe d'environ 45 enseignantsstatutaires et de plus d'enseignants vacataires, ces sentiments sont inévitables. Il émanentprincipalement de positionnements individuels, même s'ils s'avèrent de plus en plus rares,qui trouvent des difficultés à sortir d'une vision disciplinaire décalée de la culture de projet(l'étudiant deviendrait, par exemple, soit anthropologue, soit historien, soitmathématicien...) ou de positionnements individuels renfermés dans une pratique décaléede la culture d'objectivation et partage du savoir (l'étudiant apprendrait à projeter ou à lireune production selon le préceptorat de X, soit de Y).Toutefois, la tendance est qu'une forte majorité des enseignants construit progressivement,voire revendique ses positions par rapport à un équilibre entre savoir-faire et connaissances,ou bien encore entre recentrage autour du projet et lien aux disciplines universitaires. Cetéquilibre fait le fondement majeur de l'offre pédagogique de l'école que nous décrivonsdans la partie 4.2.4.2 Fondements de l'offre pédagogiqueNous résumons maintenant la réflexion générale qui fonde le projet pédagogique de l’ENSAde Toulouse. Elle traite à la fois d’aspects institutionnels, pédagogiques et scientifiques.Nous aborderons l’organisation proprement dite et le fonctionnement de la pédagogie,cycle par cycle, à partir de la partie 4.3.Le projet pédagogique de l’ENSA de Toulouse s’inscrit dans la continuité du processus deréforme qui s’est engagé depuis la publication du rapport Frémont. Ces orientationss’appuient sur le potentiel des établissements au regard de la demande sociale enarchitecture et de l’inscription des écoles dans leurs territoires. Les recommandationscontenues dans le rapport Frémont, ainsi que leurs prolongements qui nous semblentimportants pour une ENSA aujourd’hui, conduisent à la volonté d’articuler les étudesd’architecture autour de deux objectifs fondamentaux :la nécessité d’un recentrage des études autour du projet d’architecture,le renforcement des liens avec les autres filières de l’enseignement supérieur.Les notions de recentrage autour d’une spécificité de l’enseignement de l’architecture, leprojet, et l’ouverture sur les autres disciplines universitaires peuvent apparaître divergentes.Elles nous semblent au contraire complémentaires et de nature à qualifier l’espace danslequel doit se situer la formation des architectes. La recherche d’équilibre entre ces deuxenjeux spécifie assez précisément les attendus d’un enseignement supérieurprofessionnalisant.La formation des architectes à Toulouse s’inscrit dans cette logique, car elle ne vise pas uneaddition de savoirs et de connaissances, mais une culture spécifique dont le projet rendcompte. La culture et la pensée architecturale, ainsi que les diverses approches disciplinaires,doivent donc instruire l’apprentissage du projet d’architecture, lieu de problématisation etd’expérimentation où s’opère une approche pratique et théorique. Dans le même objectif,l’apprentissage du projet ne se limite pas à la seule acquisition de savoir-faire, mais concerneégalement leur articulation avec un corps de savoirs et de connaissances.Par ailleurs, à la différence des formations courtes à finalités essentiellementprofessionnelles, qui sont orientées sur les acquisitions de savoir-faire adaptées à un nombrelimité de situations précises, la formation des architectes gagne à doter les étudiants d’outilset de connaissances leur permettant d’aborder des situations de conception complexes et24