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Etude détaillée et modélisation globale du spectre de vibration ...

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Université Libre <strong>de</strong> BruxellesDépartement <strong>de</strong> physiqueLaboratoire <strong>de</strong> chimie quantique <strong>et</strong> photophysique<strong>Etu<strong>de</strong></strong> détaillée <strong>et</strong> modélisation <strong>globale</strong> <strong>du</strong><strong>spectre</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> 12 C 2 H 2En vue <strong>de</strong> l'obtention <strong>du</strong> gra<strong>de</strong> <strong>de</strong>: Docteur en sciencesDissertation réalisée par : Badr AMYAYSous la direction <strong>de</strong>: Michel HERMANMars-2012


RemerciementsVoici donc venu le temps <strong>de</strong> poser la <strong>de</strong>rnière pièce <strong>du</strong> puzzle, celle <strong>de</strong>s remerciements.C'est à ce moment que l'on est er d'avoir accompli un travail <strong>de</strong> longue <strong>du</strong>rée : "la thèse".C'est aussi le moment où on voit déler ses meilleurs souvenirs : ceux que j'ai vécus aulaboratoire <strong>de</strong> Chimie Quantique <strong>et</strong> Photophysique.Je tiens tout d'abord à remercier mon directeur <strong>de</strong> thèse Michel Herman qui aénormément compté pour la réussite <strong>de</strong> ce travail. Je te remercie <strong>de</strong> m'avoir accueilliau sein <strong>de</strong> ton équipe <strong>et</strong> <strong>de</strong> m'avoir soutenu jusqu'au bout. Tu étais toujours présentpour répondre à mes questions même en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> travail. Merci <strong>de</strong> m'avoiraidé à avancer <strong>et</strong> à surmonter les moments diciles. J'ai beaucoup appris à ton contacttant au niveau scientique qu'humain. Tes capacités à gérer l'ensemble <strong>de</strong> l'équipe <strong>et</strong> tadisponibilité pour ses membres m'ont toujours épatés.Je souhaite également remercier le Prof. André Fayt <strong>de</strong> l'UCL qui m'a beaucoupappris sur les molécules linéaires. Je le remercie <strong>de</strong> m'avoir accueilli chez lui à plusieursreprises pour <strong>de</strong>s journées <strong>de</strong> travail intensives.Merci à Robert Georges <strong>de</strong> l'Institut <strong>de</strong> Physique <strong>de</strong> Rennes pour m'avoir accueillidans son laboratoire <strong>et</strong> pour son importante collaboration au cours <strong>de</strong> ma thèse. Merciégalement à tous les chercheurs <strong>et</strong> professeurs avec qui j'ai collaboré <strong>du</strong>rant ces années.Mes remerciements les plus vifs aux membres <strong>du</strong> laboratoire <strong>de</strong> Chimie Quantique<strong>et</strong> Photophysique. Ce laboratoire qui constitue un cadre favorable pour eectuer <strong>de</strong> larecherche rassemblant <strong>de</strong>s qualités scientiques exceptionnelles <strong>et</strong> une gran<strong>de</strong> convivialité.Merci à Michel Go<strong>de</strong>froid d'avoir su me donner le goût à la spectroscopie à travers sescours, à Jean Van<strong>de</strong>r Auwera ou " Macgyver <strong>du</strong> CQP" pour son ai<strong>de</strong> tout au long <strong>de</strong>ma thèse. Merci également à Jacky Liévin, Pierre-François Coheur, Nathalie Vaeck <strong>et</strong> lesautres chercheurs <strong>du</strong> CQP.Je remercie les doctorants <strong>et</strong> post-doctorants <strong>du</strong> CQP pour leur soutien <strong>et</strong> surtoutpour l'ambiance agréable qui régnait dans le service. Je remercie tout d'abord SéverineRobert pour son ai<strong>de</strong> précieuse <strong>et</strong> pour sa disponibilité. Merci à Keevin Didriche, ClémentLauzin, Xavier De Ghellinck, Tomá² Föl<strong>de</strong>s <strong>et</strong> Dariusz Golebiowski pour les moments inoubliablesque nous avons passés ensemble tant au bureau qu'à l'extérieur. Je n'oublieraipas également <strong>de</strong> remercier les autres doctorants <strong>du</strong> service pour les diérentes activitésque nous avons partagées ensemble.Enn, j'aimerais remercier ma famille pour son soutien moral tout au long <strong>de</strong> mesétu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> surtout pour avoir cru en moi. Je remercie en particulier mes parents <strong>de</strong> m'avoiroert la chance <strong>de</strong> réaliser mon rêve, c<strong>et</strong>te thèse leur est dédiée.


RésuméNous avons contribué à l'amélioration <strong>du</strong> modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . Ce modèle,exploitant la notion <strong>de</strong> polya<strong>de</strong>, a pris en compte l'ensemble <strong>de</strong>s données spectrales<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la littérature concernant <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> jusqu'à 8900cm −1 . Au terme <strong>de</strong> notre travail, les 18415 raies publiées dans la littérature sont repro<strong>du</strong>itespar le modèle endéans 3 fois leur incertitu<strong>de</strong> expérimentale qui est typiquement <strong>de</strong> l'ordrevoire meilleure que 0,001 cm −1 . L'intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> type Coriolis, réaliséepour la première fois pour l'acétylène dans une perspective <strong>globale</strong> aux côtés <strong>de</strong>sinteractions <strong>de</strong> type <strong>vibration</strong>nel, s'est révélée déterminante dans la qualité <strong>de</strong>s résultats.La totalité <strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la molécule a été prédite jusqu'à <strong>de</strong>sénergies <strong>de</strong> l'ordre <strong>du</strong> visible <strong>et</strong> pour <strong>de</strong>s valeurs <strong>du</strong> nombre quantique <strong>de</strong> rotation allantjusqu'à J = 120. Nous avons exploité ces résultats pour calculer <strong>de</strong> manière exhaustiveles intensités spectrales dans les régions importantes pour la détection <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dansles atmosphères stellaires <strong>et</strong> planétaires, impliquant un calcul <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> partitionjusqu'à 2000 K avec une précision inégalée dans la littérature. D'autres paramètres thermodynamiques,enthalpie, entropie, enthalpie <strong>de</strong> Gibbs <strong>et</strong> capacité calorique à pressionconstante ont été calculés dans la foulée, tenant compte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux isomères <strong>de</strong> spin <strong>de</strong> lamolécule.Au cours <strong>de</strong> ce travail, une banque <strong>de</strong> donnée a été mise sur pied, rassemblant lespositions <strong>de</strong> toutes les raies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation connues <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 <strong>et</strong> impliquant <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> jusqu'à 8900 cm −1 . Nous avons alimenté c<strong>et</strong>te banque <strong>de</strong> données,base <strong>du</strong> modèle global, en nous focalisant sur l'analyse <strong>de</strong> trois régions spectrales à partir<strong>de</strong> nouveaux <strong>spectre</strong>s acquis via <strong>de</strong>s collaborations internationales.La première région considérée est celle <strong>de</strong> l'infrarouge lointain, les <strong>spectre</strong>s étantenregistrés par le Dr A. Predoi-Cross utilisant le rayonnement synchrotron <strong>de</strong> la Canadian Light Source . Les niveaux <strong>de</strong> pliage à basse énergie sont impliqués, entre 0<strong>et</strong> 3000 cm −1 . Nous avons étudié en particulier la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> diérence ν 5 − ν 4 située vers117 cm −1 <strong>et</strong> les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s associées. Un ensemble <strong>de</strong> 731 nouvelles raies ont étéattribuées sur ce <strong>spectre</strong>. De nouvelles données ont été obtenues sur 12 C 13 CH 2 à c<strong>et</strong>teoccasion.La secon<strong>de</strong> région qui nous a occupé est celle <strong>de</strong> la première excitation −CH, vers3300 cm −1 . Des <strong>spectre</strong>s d'émission à très haute température (1455 K) ont été enregistréspar le groupe <strong>du</strong> Prof. R. Georges à l'université <strong>de</strong> Rennes. 3811 nouvelles raies ont étéattribuées sur ces <strong>spectre</strong>s, les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s observées <strong>et</strong> analysées impliquant jusqu'à4 quanta d'excitation <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pliage <strong>et</strong> atteignant <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> jusqu'à6000 cm −1 .La troisième région analysée est celle <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> excitation −CH, vers 6700 cm −1 ,sur base <strong>de</strong> <strong>spectre</strong>s à très haute résolution enregistrés par le groupe <strong>du</strong> Dr. A. Campargueà l'université <strong>de</strong> Grenoble. L'analyse <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s nous a permis d'attribuer 1825nouvelles raies <strong>et</strong>, via les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s, d'accé<strong>de</strong>r aux niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> excités


jusqu'à 8900 cm −1 .L'ensemble <strong>de</strong> ces nouvelles raies a été ajusté simultanément avec les données <strong>de</strong>la littérature utilisant 396 paramètres eectifs dont la pertinence a été examinée. Ladéviation standard sans dimension est <strong>de</strong> 1.07.


Liste <strong>de</strong> publications1. B. Amyay, S. Robert, M. Herman, A. Fayt, B. Raghavendra, A. Mou<strong>de</strong>ns, J. Thievin,B. Rowe, R. Georges, "Vibration-rotation pattern in ac<strong>et</strong>ylene (II) : Intro<strong>du</strong>ctionof Coriolis coupling in the global mo<strong>de</strong>l and analysis of emission spectra of hotac<strong>et</strong>ylene around 3 µm", J. Chem. Phys. 131 (2009) 114301-14.2. S. Robert, B. Amyay, A. Fayt, G. Di Lonardo, L. Fusina, F. Tamassia, and M. Herman,"A <strong>vibration</strong>rotation energy pattern in ac<strong>et</strong>ylene : 13 CH 12 CH up to 10120cm −1 ", J. Phys. Chem. A 113 (2009) 13251-59.3. B. Amyay, M. Herman, A. Fayt, L. Fusina, A. Predoi-Cross, "High resolution FTIRinvestigation of 12 C 2 H 2 in the FIR spectral range using synchrotron radiation",Chem. Phys. L<strong>et</strong>t. 491 (2010) 17-19.4. D. Perry, A. Miller, B. Amyay, A. Fayt and M. Herman, "Vibration-rotation alchemyin ac<strong>et</strong>ylene 12 C 2 H 2 ˜X1 Σ + g at low <strong>vibration</strong>al excitation : From high resolutionspectroscopy to fast intramolecular dynamics. Mol. Phys. 108 (2010) 1115-32.5. A. Mou<strong>de</strong>ns, R. Georges, A. Benidar, B. Amyay, M. Herman, A. Fayt, B. Plez,"Emission spectroscopy from optically thick laboratory ac<strong>et</strong>ylene samples at hightemperature.", J.Q.S.R.T. 112 (2011) 540-49.6. B. Amyay, M. Herman, A. Fayt, A. Campargue, S. Kassi, "Ac<strong>et</strong>ylene, 12 C 2 H 2 :rened analysis of CRDS spectra around 1.52 µm", J. Mol. Spectrosc. 267 (2011)80-91.7. B. Amyay, A. Fayt, and M. Herman, "Accurate partition function for ac<strong>et</strong>ylene,12 C 2 H 2 and related thermodynamical quantities ", J. Chem. Phys. 135 (2011)2343051-59.


Table <strong>de</strong>s matièresIntro<strong>du</strong>ction 181 Spectroscopie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires 211.1 Forme générale <strong>de</strong> l'Hamiltonien moléculaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 211.2 Approximation <strong>de</strong> Born-Oppenheimer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221.3 Energie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231.3.1 Energie cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231.3.2 Energie potentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261.3.3 Hamiltonien classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271.3.4 Hamiltonien quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281.4 Hamiltonien isomorphe <strong>de</strong>s molécules linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . 301.4.1 Hamiltonien <strong>de</strong> Watson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301.4.2 Approximation d'ordre zéro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311.4.3 L'oscillateur harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321.4.4 Le rotateur rigi<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361.5 Hamiltonien eectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 401.5.1 Ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> Hvr eff . . . . . . . . . . . . . . . 411.5.2 Transformations <strong>de</strong> contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421.5.3 Eléments diagonaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 441.5.4 Eléments non diagonaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451.6 Fonctions d'on<strong>de</strong>s <strong>et</strong> base symétrisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 491.7 La molécule d'acétylène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 511.7.1 Mo<strong>de</strong>s normaux <strong>de</strong> l'acétylène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 511.7.2 Matrice Hamiltonienne <strong>et</strong> notion <strong>de</strong> "Polya<strong>de</strong>" . . . . . . . . . . . 522 Interaction rayonnement-matière 552.1 Processus d'interaction rayonnement-matière . . . . . . . . . . . . . . . . 552.2 Intensité <strong>de</strong> raie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 572.2.1 Loi <strong>de</strong> Beer-Lambert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 572.2.2 L'intensité en fonction <strong>de</strong>s coecients d'Einstein . . . . . . . . . . 582.2.3 Approximation dipolaire électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 592.3 Eléments <strong>de</strong> matrice <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition . . . . . . . . . . . . . . . . 632.3.1 Règles <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation . . . . . . . . . . . . . . . 652.3.2 Transitions <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 662.3.3 Règles <strong>de</strong> sélection relatives à la symétrie <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong>s . . 682.3.4 Règles <strong>de</strong> sélection élargies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 732.3.5 Transfert d'intensité par e<strong>et</strong> <strong>de</strong> résonances . . . . . . . . . . . . . 752.4 Fonction <strong>de</strong> partition totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 792.4.1 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 792.4.2 Fonctions thermodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 842.5 Prols spectraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 852.5.1 Elargissement naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 862.5.2 Elargissement Doppler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87


PAGE 102.5.3 Elargissement par collisions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 892.6 Techniques expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 902.6.1 Spectromètre à transformée <strong>de</strong> Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . 912.6.2 Fonction d'apodisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 932.6.3 Cavity Ring Down Spectroscopy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 943 Modèle d'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation 963.1 Description générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 963.1.1 Construction <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation . . . . 983.2 Métho<strong>de</strong>s d'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation . . . . . . . . . . . 993.2.1 Analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 993.2.2 Analyse par groupe <strong>de</strong> niveau ou polya<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . 1003.2.3 Analyse <strong>globale</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1003.3 Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres-carrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1023.3.1 Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres-carrés linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 1023.3.2 Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres-carrés non linéaire . . . . . . . . . . . . . . . 1053.3.3 Ajustement par moindres carrés <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation 1083.4 Prédiction <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . 1103.4.1 Simulation d'intensité-SPI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1103.4.2 Attribution semi-automatique d'un <strong>spectre</strong> . . . . . . . . . . . . . 1133.4.3 Programmes annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1173.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1204 Application à la molécule 12 C 2 H 2 1214.1 Intro<strong>du</strong>ction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1214.2 Apport <strong>de</strong> notre analyse <strong>globale</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1224.2.1 Base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1224.2.2 Amélioration <strong>du</strong> modèle global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1244.3 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s niveaux dans le domaine 0-3000 cm −1 . . . . . . . . . . . . . . 1254.3.1 Description <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1264.3.2 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1344.3.3 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1404.3.4 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 4 + ν 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1454.4 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s niveaux dans le domaine 3000-6000 cm −1 . . . . . . . . . . . . 1464.4.1 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 5, e, u} . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1474.4.2 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1494.4.3 Attribution <strong>de</strong> nouvelles données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1514.4.4 Phénomène d'autoabsorption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1564.5 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s niveaux dans le domaine 6000-8900 cm −1 . . . . . . . . . . . . 1584.5.1 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 10, e, u} . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1594.5.2 Attribution <strong>de</strong> nouvelles raies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1614.5.3 Couplage interpolya<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1654.5.4 Paramètres eectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1674.6 Fonction <strong>de</strong> partition <strong>et</strong> quantités macroscopiques . . . . . . . . . . . . . . 1734.6.1 Fonction <strong>de</strong> partition interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1734.6.2 Fonctions thermodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176Conclusion générale 179Bibliographie 183A. Résonances anharmoniques 190B. Niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>et</strong> paramètres eectifs (CD-ROM) 194


PAGE 11C. Fonction <strong>de</strong> partition interne <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 entre 1 K <strong>et</strong> 2000 K (CD-ROM)195D. Fonctions thermodynamiques <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 entre 1 K <strong>et</strong> 2000 K (CD-ROM)196E. Nouvelles attributions dans la région FIR (CD-ROM) 197F. Nouvelles attributions dans la région 3300 cm −1 (CD-ROM) 198G. Nouvelles attributions dans la région 6600 cm −1 (CD-ROM) 199


Table <strong>de</strong>s gures1.1 Référentiels <strong>du</strong> laboratoire LAS <strong>et</strong> <strong>de</strong> la molécule MAS. . . . . . . . . . . 241.2 Dénition <strong>de</strong>s angles d'Euler reliant les systèmes (XYZ) <strong>et</strong> (xyz). L'origine<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux systèmes est le centre <strong>de</strong> masse nucléaire O. . . . . . . . . . . . . 291.3 Illustration <strong>de</strong> la surface d'énergie potentielle d'une molécule en fonction<strong>de</strong> la coordonnée normale Q. D est l'énergie <strong>de</strong> dissociation <strong>et</strong> B est laconstante <strong>de</strong> rotation. Les indices (e, 0) désignent respectivement <strong>de</strong>s quantitésmesurées par rapport à la position d'équilibre Q e ou par rapport auZPE (zero point energy). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 391.4 La molécule d'acétylène C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 511.5 Les mo<strong>de</strong>s normaux <strong>et</strong> fréquences <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> (en cm −1 ) <strong>de</strong>s diérentsisotopologues <strong>de</strong> la molécule d'acétylène. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 521.6 Matrice Hamiltonienne <strong>et</strong> structure en polya<strong>de</strong>. Les éléments diagonaux Dcorrespon<strong>de</strong>nt aux énergies d'ordre zéro <strong>et</strong> les éléments W sont les termes<strong>de</strong> couplage non diagonaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 531.7 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2illustrant le regroupement en polya<strong>de</strong> (N r ). Le calcul a été eectué sanstenir compte <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> Coriolis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 542.1 Processus d'interaction rayonnement-matière. . . . . . . . . . . . . . . . . 562.2 Illustration <strong>du</strong> phénomène d'autoabsorption dans un gaz contenu dans unecavité à symétrie cylindirique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 622.3 E<strong>et</strong> global <strong>de</strong> l'émissivité ɛ sur l'intensité <strong>de</strong> raie. . . . . . . . . . . . . . 632.4 Structure en branches R, P <strong>et</strong> Q <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> perpendiculaire ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . 682.5 Structure rotationnelle d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (Σ + −Σ + ) d'unemolécule linéaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 712.6 Structure rotationnelle d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (Π − Π) d'unemolécule linéaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 722.7 Structure rotationnelle d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (Σ + − Π) d'unemolécule linéaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 722.8 Système à <strong>de</strong>ux niveaux couplés par une résonance. . . . . . . . . . . . . . 762.9 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s sous-niveaux 00011 Σ <strong>et</strong> ∆ <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {2, 0, k(pair), e, u}<strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 772.10 Coecients <strong>de</strong> mélange entre états propres <strong>et</strong> états d'ordre zéro correspondants<strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {2, 0, k(pair), e, u} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . A droiteest illustrée l'intensité relative <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s résultantes issues <strong>du</strong> GS. . 782.11 Convergence <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> rotation en fonction <strong>de</strong> la températurepour la molécule 16 O 3 sur la gamme J = 0 à 90 (Fischer <strong>et</strong> al.[72]). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 822.12 Prol <strong>de</strong> raie <strong>et</strong> largeur à mi-hauteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 862.13 Mouvement <strong>de</strong>s molécules le long <strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> la lumière z. 882.14 Prols spectraux <strong>de</strong> type Doppler (rouge), Lorentz (bleu) <strong>et</strong> <strong>de</strong> type Voigt(noir). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90


PAGE 132.15 Schéma <strong>de</strong> l'interféromètre <strong>de</strong> Michelson. S est une lame séparatrice, M 1<strong>et</strong> M 2 sont respectivement le miroir xe <strong>et</strong> le miroir mobile. . . . . . . . . 922.16 Schéma <strong>du</strong> principe <strong>de</strong> la cavité CRDS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 942.17 Exemple <strong>de</strong> <strong>spectre</strong> enregistré par la technique CRDS. A gauche est donnéI(t) <strong>et</strong> à droite le <strong>spectre</strong> en 1 τcorrespodant. . . . . . . . . . . . . . . . . . 953.1 Processus d'analyse <strong>globale</strong> [112]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 973.2 Procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> fonctionnement <strong>du</strong> programme CMZ4. . . . . . . . . . . . . 993.3 Polya<strong>de</strong>s sélectionnées par le programme SPI dans le calcul <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5selon les conditions données dans le tableau (3.2). (P 1 , P 2 , P 5 ) regroupent<strong>de</strong>s états <strong>de</strong> symétrie g <strong>et</strong> (P 3 <strong>et</strong> P 4 ) les états <strong>de</strong> symétrie u. . . . . . . . . 1123.4 Simulation <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 296 K. Les intensités sont expriméesen (cm molec −1 ). Seules la ban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> <strong>et</strong> les premières ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>ssont illustrées ici. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1133.5 Exemple d'un diagramme DYL : la ban<strong>de</strong> (ν 2 + ν 4 + ν 5 ) Σ <strong>de</strong> la molécule12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1163.6 Exemple <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin d'énergie ré<strong>du</strong>ite en fonction <strong>de</strong> J(J +1) dans la région3270-3300 cm −1 <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1183.7 Exemple <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> la composition d'un état propre en fonction <strong>de</strong> J <strong>de</strong>la molécule 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1194.1 Illustration <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 jusqu'à 8900cm −1 (voir texte pour plus <strong>de</strong> détails). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1234.2 Les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 entre 0 <strong>et</strong> 3000 cm −1 .Les niveaux sont i<strong>de</strong>ntiés à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s nombres quantiques (v 4 v 5 ) ou par<strong>de</strong>s combinaisons avec le mo<strong>de</strong> ν 2 . Les transitions observées sont indiquées(voir section 4.2.1). Les niveaux (22) Γ <strong>et</strong> (40) Σ ont été observés commeétats inférieurs <strong>de</strong> transition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1264.3 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s sous-niveaux v 5 = 1 <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 en fonction<strong>de</strong> J (J + 1). Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont notés (v 4 v 5 , l 4 l 5 e/f). . . . . . . . 1274.4 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux {N r = 2, e, g} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 en fonction<strong>de</strong> J(J + 1). Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont notés (v 4 v 5 , l 4 l 5 e) . . . . . . . 1284.5 Schéma d'interaction dans la polya<strong>de</strong> {N r = 2, e, g} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .1294.6 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux {N r = 3, e, g} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 en fonction<strong>de</strong> J(J + 1). Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont notés (v 4 v 5 , l 4 l 5 e) le niveaux(v 2 = 1) est i<strong>de</strong>ntiée en utilisant les notations habituelles. . . . . . . . . 1304.7 Energie ré<strong>du</strong>ite en fonction <strong>de</strong> J(J +1) <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2aux alentours <strong>de</strong> 3000 cm −1 . A gauche sont représentés les niveaux {N r =4, e, u} <strong>et</strong> droite les niveaux {N r = 4, e, g}. Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont notés(v 4 v 5 , l 4 l 5 e) les autres sont i<strong>de</strong>ntiées en utilisant les notations habituelles. 1314.8 Population thermique en fonction <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>12 C 2 H 2 à T = 300K. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1324.9 Spectre <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la région 64-246 cm −1 enregistré au CLS à 298 K(voir tableau 4.3). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1354.10 Intensité relative <strong>de</strong>s branches R <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 calculées dans la région 64-246cm −1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1374.11 Portion <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 autour <strong>de</strong> 156 cm −1 observée (enbas) <strong>et</strong> simulé (en haut). Les raies <strong>de</strong> 13 CH 12 CH sont indiquées par lessymboles <strong>et</strong> celles <strong>de</strong> H 2 O par ⋆. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1384.12 Ajustement <strong>du</strong> paramètre d'Herman-Wallis A Q 2 sur la branche Q <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> <strong>de</strong> diérence ν 5 − ν 4 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1394.13 Comparaison entre intensité observée [141] <strong>et</strong> intensité calculée par le modèleglobal <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . En-<strong>de</strong>ssous on donne les déviations(O − C)/O en %. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139


PAGE 144.14 Spectre infrarouge <strong>de</strong> l'atmosphère <strong>de</strong> Titan tiré <strong>de</strong> [124]. . . . . . . . . . 1404.15 Ajustement <strong>de</strong>s paramètres d'Herman-Wallis <strong>de</strong>s branches R <strong>et</strong> P <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1414.16 Comparaison entre intensité observée [150] <strong>et</strong> intensité calculée par le modèleglobal <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . En-<strong>de</strong>ssous on donne les déviations(O − C)/O en %. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1424.17 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé (Calc) <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé (Obs) à 333K <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> 2ν 4 − ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1434.18 Ajustement <strong>du</strong> paramètre d'Herman-Wallis A RP1 sur les branches R <strong>et</strong> P<strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 4 + ν 5 Σ e <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1454.19 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 4 + ν 5Σ e <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à T = 296K. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1464.20 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 5, N s = 1, e, u} <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . 1474.21 Composition <strong>du</strong> niveau eectif perturbé (I) en fonction <strong>de</strong>s niveaux d'ordrezéro (1, 2 <strong>et</strong> 3). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1484.22 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 5, e, u} <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 après intro<strong>du</strong>ction<strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> type Coriolis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1494.23 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s ν 3 <strong>et</strong>ν 2 + ν 4 + ν 5 à 296 K <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1504.24 Spectre d'émission <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la région 3300 cm −1 à diérentes températures870, 995, 1355 <strong>et</strong> 1455 K. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1514.25 Portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> d'émission <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 1355 K. Les <strong>de</strong>rnières raiesR(J) <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s ν 3 Σ <strong>et</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 Σ sont attribuées. . . . . 1524.26 Portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> d'émission à 1355 K <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 avec attribution <strong>de</strong>spremières ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s. Les raies sont attribuées utilisant le co<strong>de</strong> suivant: A ≡ (ν 3 + ν 4 ) − ν 4 ; B ≡ (ν 3 + ν 5 ) − ν 5 ; C ≡ (ν 2 + 2ν 4 + ν 5 ) − ν 4 ;D ≡ (ν 2 + ν 4 + 2ν 5 ) − ν 5 ; E ≡ (ν 3 + ν 2 ) − ν 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 1534.27 Schéma <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s attribuées à partir <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission <strong>de</strong>la molécule 12 C 2 H 2 . Les transitions représentées ici sont celles partant <strong>de</strong>sniveaux tels que n = v 4 + v 5 = 3 <strong>et</strong> 4. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1544.28 Energie ré<strong>du</strong>ite en fonction <strong>de</strong> J(J + 1) <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 7, e/f, u} <strong>de</strong>12 C 2 H 2 . A droite/ à gauche on illustre la situation avant/ après intro<strong>du</strong>ction<strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> Coriolis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1554.29 Comparaison <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s calculés avec le <strong>spectre</strong> observé (en bas) <strong>de</strong>12 C 2 H 2 à 1355 K en tenant compte d'un nombre croissant <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>schau<strong>de</strong>s. L'échelle d'intensité est arbitraire. . . . . . . . . . . . . . . . . . 1564.30 Portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> d'émission observé <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 870 K. . . . . . . . . . 1574.31 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 870 Kavec <strong>et</strong> sans autoabsorption. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1584.32 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la région 6680-6710 cm −1 .Seul les niveaux <strong>de</strong> symétrie e sont illustrés. . . . . . . . . . . . . . . . . 1594.33 Schéma d'interaction entre les sous polya<strong>de</strong>s {10, k pair , e, u} <strong>et</strong> {10, k impair , e, u}<strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1604.34 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s ν 1 + ν 3<strong>et</strong> ν 1 + ν 2 + ν 4 + ν 5 à 296 K <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1614.35 Spectres <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 enregistré par la technique CRDS entre 6667-7015 cm −1 .1624.36 Niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> observés dans 12 C 2 H 2 (v 4 + v 5 = 2, 3) pour la premièrefois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1644.37 Comparaison entre <strong>spectre</strong> observé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong>s calculés <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 , 12 CH 13 CH<strong>et</strong> H2 16 O. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1654.38 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 entre 7682 <strong>et</strong> 7687 cm −1 . . . . . . 1664.39 Ecart entre énergie observée <strong>et</strong> calculée <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> rotation <strong>du</strong> niveau00220, 20e <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 issue <strong>de</strong> diérentes références. . . . . . . . . . . . . . 166


PAGE 154.40 Schéma d'interaction entre les polya<strong>de</strong>s N r = 11 <strong>et</strong> N r = 12 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . 1674.41 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la convergence <strong>de</strong> Q int , Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int en fonction <strong>de</strong> l'énergie E max.1754.42 Evolution <strong>de</strong> P T en fonction <strong>de</strong> l'énergie E i <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . 1764.43 Ecart relative en % <strong>de</strong> X calc <strong>et</strong> X 12000 en fonction <strong>de</strong> la température. Xdésigne les fonctions Q int , Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . 1774.44 Illustration <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s diérentes fonctions thermodynamiques <strong>de</strong>12 C 2 H 2 calculées entre 1 <strong>et</strong> 2000 K. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179


Liste <strong>de</strong>s tableaux1.1 Eléments matriciels non nuls <strong>de</strong>s opérateurs (q n , ˆp n ) <strong>et</strong> (q t ± , ˆp± t ). Les choix<strong>de</strong>s phases considérés ici sont : A : Yamada [23]. B : Perevalov [26] <strong>et</strong> Fayt[27]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351.2 Les diérents types <strong>de</strong> rotateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361.3 Les six diérentes possibilités <strong>de</strong> relier les axes principaux d'inertie auxaxes (xyz). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371.4 Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s termes Ĥmn. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421.5 Eléments non diagonaux <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 : Sont indiquésdans la table : le type, le terme <strong>de</strong> couplage, la dépendance en J <strong>et</strong>l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s paramètres eectifs correspondant en cm −1 , telsqu'ils sont déterminés au cours <strong>de</strong> ce travail. . . . . . . . . . . . . . . . . . 491.6 Conventions utilisées dans les diagrammes <strong>de</strong>s énergies ré<strong>du</strong>ites <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 542.1 Calcul <strong>de</strong>s éléments matriciels composant les facteurs <strong>de</strong> Hönl-London. . . 652.2 Règles <strong>de</strong> sélection sur les nombres quantiques J, K, M. . . . . . . . . . . 652.3 Règles <strong>de</strong> sélection dans la base symétrisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . 702.4 Règles <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires. Le symbole"×" indique une transition possible. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 732.5 Eléments matriciels <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {2, 0, k(pair), e, u} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . 762.6 Fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> dans l'aproximation harmonique <strong>de</strong>smolécules HCN, CH 4 <strong>et</strong> C 2 H 2 à T = 300 K, 1000 K <strong>et</strong> 2000 K. . . . . . 823.1 Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s paramètres eectifs <strong>et</strong> leurs contraintes dans le cas<strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1083.2 Paramètres intro<strong>du</strong>its dans le programme SPI relatifs au calcul <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1114.1 Comparaison <strong>de</strong> la situation <strong>du</strong> modèle global avant [138] <strong>et</strong> après notr<strong>et</strong>hèse [160]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1244.2 Paramètres eectifs <strong>de</strong> rotation (cm −1 ) <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation<strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 dans le domaine 0-3000 cm −1 , dénis selon une expansionen puissances croissantes en J(J +1). G c est l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>en cm −1 , σ représente la déviation standard en cm −1 <strong>et</strong> J le nombre <strong>de</strong>niveau <strong>de</strong> rotation impliqués. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1334.3 Conditions expérimentales <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'absorption <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 enregistrésau CLS à 298 K. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1344.4 Ban<strong>de</strong>s attribuées sur les <strong>spectre</strong>s d'acétylène dans la région 64-246 cm −1 .Les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation sont i<strong>de</strong>ntiés en utilisant la notation(v 4 v 5 , l 4 l 5 , e/f, u/g) pour 12 C 2 H 2 , <strong>et</strong> sans u/g pour 13 CH 12 CH. Le nombre<strong>de</strong> raies attribuées (N), la gamme <strong>de</strong> J (J min , J max ) attribuée ainsi quela déviation standard (σ) <strong>de</strong> l'ajustement <strong>de</strong>s chaque ban<strong>de</strong> est donnée encm −1 . L'intensité relative (I rel ) est également indiquée. . . . . . . . . . . . 136


PAGE 174.5 Paramètres d'Herman-Wallis <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . 1414.6 Composition <strong>de</strong>s vecteurs propres <strong>de</strong> 2ν 4 ∆ e,f en fonction <strong>de</strong> J. . . . . . . 1444.7 Moment <strong>de</strong> transition non perturbé <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 4 +ν 5 Σ e déterminé dansla littérature. Le facteur correspond à une normalisation <strong>de</strong>s expressionsutilisées par les diérents auteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1454.8 Paramètres intro<strong>du</strong>its dans le programme SPI relatives au calcul <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> ν 3 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1504.9 Conditions expérimentales <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . 1514.10 Paramètres eectifs <strong>de</strong>s nouveaux niveaux attribués sur les <strong>spectre</strong>s d'émission<strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1534.11 Densité <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 870, 995 <strong>et</strong> 1355 K dans la cellule utilisée pour enregistréles <strong>spectre</strong>s d'émission (voir texte). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1574.12 Nombre <strong>de</strong> niveaux calculés <strong>et</strong> observés <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 en fonction <strong>de</strong> leurssymétries (k). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1584.13 Paramètres eectifs estimés <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 1 + ν 3 ainsi que <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s correspondantesdans la région 1.5 µm <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . . . . . . . . . . . . . . . . 1614.14 Spectres CRDS <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 enregistrés à température ambiante. . . . . . . 1624.15 Nouvelles ban<strong>de</strong>s attribuées sur le <strong>spectre</strong> CRDS dans la région 6667-7015cm −1 <strong>de</strong> la molécule d'acétylène. ɛ i correspon<strong>de</strong>nt à la précision sur lesraies en cm −1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1634.16 Paramètres <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (en cm −1 ) issus <strong>de</strong> l'ajustement global <strong>de</strong>s raiesexpérimentales <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 jusqu'à 8900 cm −1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1724.17 Incertitu<strong>de</strong>s estimés sur sept intervalles d'énergie <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .Dans chaque intervalle on multiplie les énergies par un facteur bien choisi10 −x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1734.18 Calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne <strong>et</strong> moments correspondant <strong>de</strong>12 C 2 H 2 en fonction <strong>de</strong> la température. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1744.19 Comparaison entre fonction <strong>de</strong> partition calculée par le modèle global (a)<strong>et</strong> les valeurs <strong>de</strong> la littérature à 296 <strong>et</strong> 300 K. (b) HITRAN 96 basée sur[185], (c) Fischer <strong>et</strong> al. [72], (d) Goldman <strong>et</strong> al. [186] <strong>et</strong> (e) Rinsland <strong>et</strong> al.[129]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1764.20 Fonctions thermodynamiques calculées entre 1 <strong>et</strong> 2000 K pour 12 C 2 H 2 . . . 177


Intro<strong>du</strong>ctionLa compréhension <strong>de</strong> la naissance <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s étoiles constitue l'un <strong>de</strong>senjeux majeurs <strong>de</strong> l'astrophysique mo<strong>de</strong>rne. Le développement <strong>de</strong> grands télescopes spatiauxtel que IRAS 1 , ISO 2 , Spitzer 3 <strong>et</strong> récemment Herschel 4 ont révolutionné notrevision <strong>de</strong> l'univers. Les observations infrarouges en particulier ont permis la détection<strong>de</strong> plusieurs obj<strong>et</strong>s astrophysiques comme les exoplanètes, les étoiles naines <strong>et</strong> les étoilesriches en carbone. L'analyse spectroscopique <strong>de</strong> la lumière émise ou rééchie par ces obj<strong>et</strong>sa permis <strong>de</strong> les cartographier selon la composition moléculaire <strong>de</strong> leurs atmosphères.Dans les étoiles carbonées <strong>de</strong> la branche asymptotique <strong>de</strong>s géantes (AGB) par exemple,les hydrocarbures sont les constituants les plus abondants après l'hydrogène, l'hélium <strong>et</strong>le monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone. Ces molécules sont éjectées par e<strong>et</strong> <strong>de</strong> convection aux couchessupérieures <strong>de</strong> l'atmosphère stellaire (3000 K) pour alimenter ensuite le milieu interstellaireoù la température est <strong>de</strong> l'ordre d'une dizaine <strong>de</strong> Kelvin [1, 2, 3].Ces observations ont suscité une forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> données spectroscopiques précisesrelatives aux molécules polyatomiques, notamment à haute température.La communauté <strong>de</strong> la spectroscopie moléculaire à haute résolution, qui a <strong>de</strong>puis longtempspris conscience <strong>de</strong> son rôle dans ce contexte, répond à c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> par l'élaboration<strong>de</strong> bases <strong>de</strong> données spectroscopiques telles que HITRAN [4] <strong>et</strong> GEISA [5].Les informations qui y sont contenues sont au départ issues <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong>smolécules polyatomiques, dont la qualité est sans cesse améliorée dans les laboratoires,notamment dans la gamme <strong>de</strong> l'infrarouge. Ce champ d'application reste toujours très actif<strong>et</strong> connait aujourd'hui <strong>de</strong>s avancées importantes. Cependant, les conditions extrêmes<strong>de</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité observées dans l'univers ne peuvent être repro<strong>du</strong>ites aulaboratoire. Des modèles théoriques doivent alors être développés pour générer <strong>de</strong>s listesd'intensités spectrales sous <strong>de</strong>s conditions les plus extrêmes, à partir <strong>de</strong>s informationsexpérimentales, <strong>et</strong> ce pour un nombre <strong>de</strong> plus en plus important <strong>de</strong> molécules polyatomiques.Ces informations, qui sont celles accessibles dans les bases <strong>de</strong> données, ai<strong>de</strong>ntconsidérablement à l'interprétation <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s très <strong>de</strong>nses <strong>de</strong>s molécules polyatomiquesen provenance d'obj<strong>et</strong>s astrophysiques variés.Dans ce contexte nous avons contribué à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation<strong>de</strong> la molécule d'acétylène dans son état électronique fondamental. Nous nous sommesfocalisé en particulier sur l'isotopologue 12 C 2 H 2 . C<strong>et</strong>te molécule dont la présence a étéconrmée dans <strong>de</strong> nombreuses atmosphères stellaires <strong>et</strong> planétaires, joue un rôle très importantdans la compréhension <strong>de</strong>s processus physico-chimiques gouvernant ces milieux.C<strong>et</strong>te molécule, simple <strong>et</strong> linéaire, possè<strong>de</strong> une structure <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationidéale pour établir <strong>de</strong>s modèles théoriques. Cependant, le nombre appréciable <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés<strong>de</strong> liberté <strong>vibration</strong>nels (7), assure à c<strong>et</strong>te structure <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation une complexiténon négligeable. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> niveaux croît rapi<strong>de</strong>ment avec l'énergie <strong>et</strong> les perturbations1. IRAS : Infrared Astronomical Satellite envoyé par NASA le 25 /01/1983-21/11/1983.2. ISO : Infrared Space Observatory envoyé par l'agence spatiale européenne ESA le 17/11/1995-05/19983. Spitzer : Envoyé par NASA le 25/08/2003-05/2009.4. Herschel : Envoyé par l'ESA le 14/05/2009.


PAGE 19<strong>de</strong>viennent critiques. Ces perturbations sont <strong>du</strong>es à la proximité accrue <strong>de</strong>s niveaux <strong>et</strong>sont <strong>de</strong> diérentes natures, <strong>vibration</strong>nelle, rotationnelle <strong>et</strong> couplant <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> rotation.Une amélioration sensible, critique <strong>et</strong> particulièrement délicate <strong>de</strong>s modèles est alors indispensablepour arriver à repro<strong>du</strong>ire les informations à la précision expérimentale. Parailleurs, l'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te molécule en utilisant les métho<strong>de</strong>s standards tellesque l'analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>viennent inadéquates, ou limitées à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelquesban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> basse énergie impliquant <strong>de</strong>s niveaux peu perturbés. Là également, un modèleadéquat doit être élaboré pour tenir compte <strong>de</strong>s diérents mécanismes d'interactionsentre les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation tant à basse énergie qu'à très haute énergie.Ce modèle repose sur un Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation eectif dont la matrice estbloc-diagonale. Chaque bloc ou polya<strong>de</strong> correspond à un ensemble <strong>de</strong> niveaux coupléspar diérentes résonances <strong>vibration</strong>nelles <strong>et</strong> rotationnelles. Une approche <strong>globale</strong> baséesur le traitement simultané <strong>de</strong> toutes les données spectroscopiques <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 perm<strong>et</strong>d'élaborer un modèle cohérent <strong>et</strong> capable <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire correctement la structure <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te molécule.Un programme construisant les éléments matriciels <strong>de</strong> l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation<strong>de</strong>s molécules linéaires a été conçu par le Prof. A. Fayt <strong>et</strong> ses collaborateurs <strong>de</strong>l'Université Catholique <strong>de</strong> Louvain. Ce programme a montré son ecacité à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>smolécules linéaires triatomiques <strong>et</strong> même à plus grand nombre d'atomes. La version àquatre atomes <strong>de</strong> ce programme a été utilisée par S. Robert lors <strong>de</strong> sa thèse <strong>de</strong> doctoratà l'ULB dans la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> diérents isotopologues<strong>de</strong> la molécule d'acétylène dont 12 C 2 H 2 . Nous allons nous baser sur ce travail pour approfondirl'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te molécule, notamment à haute énergie.Trois objectifs ont été dénis dès le départ <strong>de</strong> notre travail. Le premier consiste à enrichirla base <strong>de</strong> données expérimentales sur la molécule 12 C 2 H 2 dans diérentes régionsspectrales. C<strong>et</strong>te étape est très importante dans la construction <strong>du</strong> modèle global car pluson dispose <strong>de</strong> données ables, plus le modèle est puissant. Contrairement aux travauxprécé<strong>de</strong>nts, basés sur <strong>de</strong>s données issues <strong>de</strong> l'analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>, nous proposons icid'utiliser le modèle global dans l'attribution <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s expérimentaux dans un processusitératif. Trois régions d'intérêt astrophysique <strong>et</strong> atmosphérique ont concentré notr<strong>et</strong>ravail. Il s'agit <strong>de</strong>s régions à 85.5 µm (117 cm −1 ), 3 µm (3300 cm −1 ) <strong>et</strong> 1.5 µm (6600cm −1 ).Le second objectif vise à améliorer le modèle <strong>de</strong> l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation.Une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong>s niveaux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mécanismes qui couplent leur fonction d'on<strong>de</strong> estalors nécessaire. Elle est la clé <strong>de</strong> l'attribution <strong>de</strong> nouvelles données impliquant <strong>de</strong>s niveauxhautement excités. Un exemple est donné par les résonances <strong>de</strong> type Coriolis dontl'e<strong>et</strong> à basse énergie est quasi négligeable dans 12 C 2 H 2 . Nous montrerons que <strong>de</strong> tellesinteractions ont un e<strong>et</strong> déterminant dans la qualité <strong>de</strong>s prédictions <strong>du</strong> modèle global àhaute énergie.Comme troisième objectif nous viserons l'extension <strong>du</strong> champ d'application <strong>du</strong> modèleglobal <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . D'une part nous utiliserons le modèle global dans la simulationd'intensités spectrales tant en absorption qu'en émission. D'autre part, nous exploiteronsla qualité <strong>de</strong> prédiction <strong>de</strong>s énergies pour calculer la fonction <strong>de</strong> partition interne ainsique les gran<strong>de</strong>urs macroscopiques telles que l'enthalpie, l'enthalpie <strong>de</strong> Gibbs, l'entropie <strong>et</strong>la capacité calorique à pression constante, avec une précision inégalée dans la littérature.Le premier chapitre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te dissertation sera consacré à <strong>de</strong> brefs rappels sur laconstruction <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires. La


PAGE 20<strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s éléments matriciels <strong>de</strong> c<strong>et</strong> Hamiltonien sera développée dans la base <strong>de</strong>smo<strong>de</strong>s normaux <strong>et</strong> <strong>du</strong> rotateur rigi<strong>de</strong>. Nous exposerons également la notion <strong>de</strong> 'polya<strong>de</strong><strong>vibration</strong>nelle'.Dans le second chapitre nous décrirons les diérents processus d'interaction rayonnementmatière.Nous rappellerons ensuite le calcul <strong>de</strong>s transitions <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation ainsique les diérentes règles <strong>de</strong> sélection correspondantes. Le calcul <strong>du</strong> moment dipolaireélectrique <strong>de</strong> transition sera détaillé. La fonction <strong>de</strong> partition <strong>et</strong> les fonctions thermodynamiquesseront dénies. Finalement nous parlerons <strong>de</strong>s prols spectraux.Le troisième chapitre sera consacré à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s programmes informatiquesutilisés dans le cadre <strong>de</strong> ce travail. Nous décrirons le cycle d'analyse <strong>globale</strong> étape parétape en détaillant plus celles auxquelles nous avons directement contribué.Finalement, nous exposerons dans le <strong>de</strong>rnier chapitre les résultats obtenus au cours <strong>de</strong>ce travail. Nous clôturerons par une conclusion générale sur l'ensemble <strong>de</strong> notre contributionà l'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 ainsi que sur les perspectives concernantnotamment les diérentes applications que peut avoir le modèle que nous avons développé.


Chapitre 1Spectroscopie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation<strong>de</strong>s molécules linéairesL'objectif <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> décrire le formalisme mathématique utilisé dans l'interprétation<strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires. Une approcheclassique sera considérée au départ dans la dénition <strong>de</strong> l'Hamiltonien moléculaire soussa forme générale. Ensuite nous allons dériver l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation, quinous intéresse, dans sa représentation purement quantique.Ce formalisme se base sur une équation fondamentale <strong>de</strong> la mécanique quantique àsavoir l'équation <strong>de</strong> Schrödinger indépendante <strong>du</strong> temps :ĤΨ = EΨ (1.1)oùĤ : L'opérateur Hamiltonien qui dans notre cas se ré<strong>du</strong>it à l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationĤvr.E : Les énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la molécule étudiée.Ψ : Les fonctions d'on<strong>de</strong> associées aux énergies E.1.1 Forme générale <strong>de</strong> l'Hamiltonien moléculaireL'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules polyatomiques a été développépour la première fois par Wilson <strong>et</strong> Howard [6] dans le cadre d'un modèle <strong>de</strong> moléculesemi-rigi<strong>de</strong>. La forme <strong>de</strong> c<strong>et</strong> Hamiltonien a été ensuite détaillée par Wilson, Decius <strong>et</strong>Cross dans leur ouvrage [7].Dans c<strong>et</strong>te partie nous allons suivre la démarche <strong>de</strong> Wilson <strong>et</strong> Howard dans la dérivation<strong>de</strong> l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. Les notations utilisées dans ce développementsont essentiellement tirées <strong>de</strong> [8] <strong>et</strong> [9].Considérons une molécule formée <strong>de</strong> N noyaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> n = ∑ i n i électrons (i : désigneune particule). Chaque particule possè<strong>de</strong> une masse m i <strong>et</strong> une position r i (X i , Y i , Z i ) dansl'espace déni par exemple dans le système <strong>de</strong> coordonnées cartésien lié au laboratoireLAS (Laboratory Axis System). Ainsi, les diérents mouvements <strong>de</strong> la molécule peuventêtre caractérisés par le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté total 3l = 3(N + n), où l est lenombre total <strong>de</strong> particules. Le choix <strong>du</strong> système <strong>de</strong> coordonnées est très important dansla simplication <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> l'Hamiltonien moléculaire comme nous allons le montrerplus loin.La forme générale <strong>de</strong> l'Hamiltonien moléculaire non relativiste s'écrit comme unesomme <strong>de</strong> l'énergie cinétique <strong>de</strong> chaque particule <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'énergie potentielle électrosta-


PAGE 22tique (V). C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière est <strong>du</strong>e aux interactions coulombiennes entres les diérentesparticules. On note également que les interactions <strong>de</strong> type spin-orbite ou spin-spin nesont pas incluses dans la formule (1.2). Nous ne les approfondirons pas ici. Par contre, lesspins nucléaires donnent <strong>de</strong>s e<strong>et</strong>s observables sur l'intensité <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationen fonction <strong>de</strong> la symétrie moléculaire. Il s'agit <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> poids statistiqueque l'on va discuter en détails dans le chapitre 2 relié au calcul d'intensités.Ĥ = ˆT + V (1.2)L'opérateur énergie cinétique peut se séparer en trois parties :ˆT = ˆT e + ˆT N + ˆT CM (1.3)où ˆT e <strong>et</strong> ˆT N sont les opérateurs énergie cinétique correspondants, respectivement auxélectrons (e) <strong>et</strong> aux noyaux (N). ˆT CM est l'opérateur énergie cinétique associé au mouvement<strong>du</strong> centre <strong>de</strong> masse <strong>de</strong> la molécule qu'on suppose coïnci<strong>de</strong>r avec le centre <strong>de</strong>masse <strong>de</strong>s noyaux. Il résulte que l'Hamiltonien (1.2) contient en plus <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> discr<strong>et</strong>,un <strong>spectre</strong> continu résultant <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong> translation <strong>du</strong> centre <strong>de</strong> masse nucléaire.Celui-ci n'intervient pas dans la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la dynamique interne <strong>de</strong> la molécule.On peut dès lors écrire :Ĥ = Ĥint + ˆT CM avec Ĥ int = ˆT e + ˆT N + V = Ĥevr (1.4)Les indices (e, v, r) désignent respectivement la partie électronique, <strong>vibration</strong>nelle <strong>et</strong> rotationnelle<strong>de</strong> l'Hamiltonien moléculaire.Pour éliminer la translation <strong>du</strong> centre <strong>de</strong> masse nucléaire on procè<strong>de</strong> à un changement<strong>du</strong> système <strong>de</strong> coordonnées <strong>du</strong> laboratoire LAS vers un système <strong>de</strong> coordonnéesdont l'origine est le centre <strong>de</strong> masse nucléaire <strong>de</strong> la molécule MAS (Molecular Axis System),voir gure (1.3.1). Dans ce système <strong>de</strong> coordonnées lié à la molécule, le problèmese ré<strong>du</strong>it à (3l − 3) <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté.L'équation <strong>de</strong> Schrödinger à résoudre est alors :[ˆTe + ˆT N + V]Ψ evr = E evr Ψ evr (1.5)1.2 Approximation <strong>de</strong> Born-OppenheimerA première vue on peut imaginer que l'équation <strong>de</strong> Schrödinger (1.5) peut être numériquementrésolue par calcul ab initio. Cependant, ces métho<strong>de</strong>s numériques sont souventcontraintes par la puissance actuelle <strong>de</strong>s ordinateurs, <strong>et</strong> par le fait qu'elles ne satisfontpas la précision expérimentale actuellement accessible.Pour la plupart <strong>de</strong>s molécules, exceptés les systèmes à faibles <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (i.e.H + 2 ,H 2 [10, 11]), la résolution <strong>de</strong> l'équation (1.5) avec précision requiert <strong>de</strong>s approximationsen général physiquement acceptables.La première approximation à prendre en compte est la séparation <strong>de</strong>s mouvements<strong>de</strong>s noyaux <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s électrons. C<strong>et</strong>te approximation porte le nom <strong>de</strong> l'approximation<strong>de</strong> Born-Oppenheimer [12]. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière consiste à considérer que les électrons,ayant une très faible masse par rapport aux noyaux (m p /m e = 1836.1526), eectuent <strong>de</strong>smouvements " rapi<strong>de</strong>s " <strong>de</strong> telle manière à ce qu'ils voient les noyaux " xes ". Ceci s<strong>et</strong>ra<strong>du</strong>it par une gran<strong>de</strong> diérence dans les écarts énergétiques entre états électroniques


PAGE 23d'une part <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation d'autre part.Une conséquence directe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te approximation est que les mouvements électroniquesne dépen<strong>de</strong>nt que paramétriquement <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s noyaux. On peut donc réécrirel'équation (1.5) en <strong>de</strong>ux équations séparables : Equation <strong>de</strong> Schrödinger électroniquePour une géométrie donnée <strong>de</strong> la molécule, seules les coordonnées électroniquespeuvent varier. L'équation <strong>de</strong> Schrödinger correspondant aux mouvements <strong>de</strong>s électronsest alors :[ˆTe + V ee (r e ) + V Ne (r N , r e )]Ψ e (r N , r e ) = V e (r N ) Ψ e (r N , r e ) (1.6)C<strong>et</strong>te équation est résolue pour diérentes géométries nucléaires dénies implicitementdans le potentiel V Ne (r N , r e ). Ainsi les fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>et</strong> les énergies solutions<strong>de</strong> l'équation (1.6) dépen<strong>de</strong>nt paramétriquement <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s noyaux. Equation <strong>de</strong> Schrödinger nucléairePour calculer les énergies <strong>du</strong>es aux mouvements nucléaires, <strong>de</strong>ux contraintes sontà prendre en compte. Les mouvements <strong>de</strong>s noyaux sont tout d'abord régis par lese<strong>et</strong>s électrostatiques répulsifs (interaction noyau-noyau). C<strong>et</strong>te contribution aupotentiel est notée V NN (r N ). Une secon<strong>de</strong> contribution est ensuite imposée par lefait que les énergies électroniques V e (r N ) dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la géométrie nucléaire. Lasomme <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux contributions (V NN + V e ) dénit ce qu'on appelle la surfaced'énergie potentielle.[ˆTN + V NN (r N ) + V e (r N )]Ψ vr (r N ) = E 0 evrΨ vr (r N ) (1.7)Dans l'équation (1.7), E 0 evr correspon<strong>de</strong>nt aux énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation d'unétat électronique donné. Pour chaque surface d'énergie potentielle, on dénit l'énergie <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation par rapport au minimum <strong>de</strong> celle-ci :E vr = E 0 evr − E min (e) (1.8)Finalement, l'équation <strong>de</strong> Schrödinger <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation s'écrit :Ĥ vr Ψ vr = E vr Ψ vr (1.9)où[ ]Ĥ vr = ˆTN + V N <strong>et</strong> V N = V NN + V e − E min (e).Dans c<strong>et</strong>te section nous avons appliqué l'approximation <strong>de</strong> Born-Oppenheimer pourséparer les mouvements nucléaires <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s électrons. Nous avons aussi isolé la partie<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. Par la suite nous allons dénir les opérateurs impliqués dansl'équation <strong>de</strong> Schrödinger (1.9) classiquement <strong>et</strong> quantiquement.1.3 Energie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation1.3.1 Energie cinétiqueLe point <strong>de</strong> départ dans la résolution <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong> Schrödinger <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationest la détermination <strong>de</strong> l'énergie cinétique classique dans un système <strong>de</strong> coordonnéesconvenable. Le référentiel choisi pour dénir l'énergie cinétique est celui dont


PAGE 24l'origine est le centre <strong>de</strong> masse nucléaire MAS, voir gure (1.3.1). L'orientation <strong>de</strong> ce référentielmobile par rapport au référentiel LAS se fait à travers les angles d'Euler (θ, φ, χ)dénis plus loin.Les mouvements <strong>de</strong> rotation sont alors régis par trois <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, ou <strong>de</strong>ux dans lecas <strong>de</strong>s molécules linaires. Ainsi, il restera (3N − 6) <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>vibration</strong>nels ou(3N − 5) dans le cas <strong>de</strong>s molécules linéaires.Figure 1.1 Référentiels <strong>du</strong> laboratoire LAS <strong>et</strong> <strong>de</strong> la molécule MAS.⎡ ⎤x iSoit ⃗r i = ⎣ y i⎦ la position <strong>du</strong> noyau (i) dans le système d'axes lié à la moléculez iMAS. A un instant donné le noyau (i) aura été déplacé <strong>de</strong> sa position d'équilibre ⃗a i parla quantité : ⃗ρ i = ⃗r i − ⃗a i .D'après la loi <strong>de</strong> composition <strong>de</strong>s vitesses, la vitesse absolue <strong>du</strong> noyau (i) s'écrit :⃗V i = ˙⃗ RCM + (⃗ω × ⃗r i ) + ⃗v i (1.10)où ⃗ω est la⎡vitesse⎤angulaire <strong>du</strong> système d'axes tournant (o, x, y, z).ẋ i⃗v i = ˙⃗r i = ⎣ ẏ iż i⎦ est la vitesse relative <strong>du</strong> noyau (i).Ainsi l'énergie cinétique classique totale <strong>de</strong> la molécule s'écrit sous la forme :2 ˆT = ∑ im i⃗ V2i= ˙⃗ ∑R2CM m i + ∑ m i (⃗ω × ⃗r i ). (⃗ω × ⃗r i ) + ∑ m i ⃗v i2i ii} {{ } } {{ } } {{ }2 ˆT tr 2 ˆT rot2 ˆT vib+ 2 ˙⃗ RCM .⃗ω × ∑ m i ⃗r i + 2 ˙⃗ RCM . ∑ m i ⃗v i + 2⃗ω. ∑ (1.11)(m i ⃗r i × ⃗v i )iii} {{ } } {{ } } {{ }2 ˆT tr−rot 2 ˆT tr−vib 2 ˆT CorDans l'équation précé<strong>de</strong>nte, le premier terme correspond à l'opérateur énergie cinétique<strong>du</strong> centre <strong>de</strong> masse nucléaire. Le second <strong>et</strong> le troisième correspon<strong>de</strong>nt respectivementaux parties purement rotationnelle <strong>et</strong> <strong>vibration</strong>nelle. Les <strong>de</strong>ux termes suivants donnentles couplages entre translation-rotation <strong>et</strong> translation-<strong>vibration</strong>. Finalement, on trouvele terme <strong>de</strong> couplage entre <strong>vibration</strong>-rotation ou opérateur énergie cinétique <strong>de</strong> Coriolis.


PAGE 25Par dénition l'origine <strong>du</strong> système mobile MAS coïnci<strong>de</strong> avec le centre <strong>de</strong> massenucléaire.Il en résulte que :∑m i ⃗r i = ∑ m i ⃗v i = 0 (1.12)iiEckart [13, 14] imposa d'autres restrictions sur l'orientation <strong>de</strong>s axes mobiles an <strong>de</strong>minimiser les termes d'interaction entre <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> rotation. Ces conditions sont formulées<strong>de</strong> la manière suivante : Le système d'axes MAS doit être toujours positionné au centre <strong>de</strong> masse <strong>de</strong> la molécule<strong>de</strong> manière à ce que les mouvements <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation n'in<strong>du</strong>isent aucun<strong>et</strong>ranslation :∑m i ⃗ρ i = ∑iim i ⃗a i = 0 (1.13) Le moment angulaire <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>de</strong> la molécule est nul dans sa congurationd'équilibre :J e vib = ∑ im i ⃗a i × ⃗v i = 0 (1.14)L'énergie cinétique <strong>du</strong> centre <strong>de</strong> masse est complètement séparable <strong>et</strong> ne sera pasintéressante dans notre cas. En éliminant ce terme, l'énergie cinétique nucléaire s'écrit :2 ˆT = ∑ m i (⃗ω × ⃗r i ). (⃗ω × ⃗r i ) + ∑ m i ⃗v i2 + 2⃗ω. ∑ (m i ⃗ρ i × ⃗v i ) (1.15)iii} {{ } } {{ } } {{ }2 ˆT rot 2 ˆT vib 2 ˆT Cor Energie cinétique <strong>de</strong> rotation :An <strong>de</strong> simplier le passage à la forme quantique nous allons exprimer l'énergiecinétique <strong>de</strong> rotation pure en fonction <strong>de</strong>s moments <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>its d'inertie instantanés.dans ce cas :⎧⎪⎨⎪⎩⎛⃗ω = ⎝⎛⃗r i = ⎝ω xω yω zx iy iz i⎞⎠⎞⎠⇒2 ˆT rot = ∑ m i (⃗ω × ⃗r i ).(⃗ω × ⃗r i )i2 ˆT rot = ∑ ωαI 2 αα − 2 ∑ (1.16)ω α ω β I αβαα,βoù I αβ sont les composantes <strong>de</strong> la matrice d'inertie avec (α; β = x, y, z). Elles sontdonnées par :⎡I xy = ∑ ⎤ ⎡m i (x i y i ) I xx = ∑ m i (y i⎢ I yz = ∑ i 2 + z2 i ) ⎤im i (y i z i )⎣ iI xz = ∑ ⎥⎦ <strong>et</strong> ⎢ I yy = ∑ m i (x 2 i + z2 i )⎣ im i (x i z i ) I zz = ∑ ⎥m i (x 2 i + y2 i ) ⎦ii(1.17)


PAGE 26 Energie cinétique <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> :Choix <strong>de</strong> coordonnées :Pour décrire les mouvements internes d'une molécule, il est plus adéquat <strong>de</strong> remplacerles coordonnées cartésiennes par un autre système dans lequel les positionsatomiques sont dénies <strong>de</strong> manière relative. Ce système <strong>de</strong> coordonnées est appelé"coordonnées internes". An <strong>de</strong> simplier l'expression <strong>de</strong> l'Hamiltonien lors<strong>du</strong> passage à la <strong>de</strong>scription quantique, il sera nécessaire d'utiliser les coordonnéesnormales <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>. Ces <strong>de</strong>rnières sont dénies <strong>de</strong> manière à ce que la partiequadratique <strong>de</strong>s matrices énergie cinétique <strong>et</strong> énergie potentielle soient diagonales[15, 16]. Elles sont notées Q s <strong>et</strong> dénies par :q iα = ∑ sl α i,sQ s (1.18)où q iα (α = x, y, z) sont les composantes pondérées <strong>de</strong>s vecteurs déplacement ρ i =∆α i :q iα = √ m i ∆α i (1.19)La matrice l est une matrice orthogonale ∑ N∑li,s α lα i,r = δ sr. C<strong>et</strong>te matrice détermineα ila forme <strong>de</strong>s cordonnées normales <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>, <strong>et</strong> dépend <strong>de</strong>s masses atomiques <strong>et</strong><strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> force harmoniques.Ainsi le terme d'énergie cinétique <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> pure s'écrit en fonction <strong>de</strong>s coordonnéesnormales comme :2 ˆT vib = ∑ s˙Q 2 s (1.20) Energie cinétique <strong>de</strong> Coriolis :L'opérateur énergie cinétique <strong>de</strong> Coriolis s'exprime dans la base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s normaux<strong>de</strong> <strong>vibration</strong> comme :2 ˆT Cor = 2 ∑ ∑A α ˙Q s s ω α (1.21)α savecA α s = ∑ ∑ ()l β i,r lγ i,s − lβ i,s lγ i,rQ r (1.22)i rFinalement, l'expression <strong>de</strong> l'opérateur énergie cinétique totale s'écrit :2 ˆT = ∑ I αα ωα 2 − 2 ∑ I αβ ω α ω β + ∑ ˙Q 2 s + 2 ∑ ∑A α ˙Q s s ω α (1.23)αα,βsα s1.3.2 Energie potentielleLa molécule eectue <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> autour <strong>de</strong> sa géométrie d'équilibre.Les déplacements <strong>de</strong>s noyaux sont supposés p<strong>et</strong>its par rapport aux distances internucléaires.Ces oscillations sont alors <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong>. La forme explicite <strong>de</strong> l'énergiepotentielle s'obtient en développant V N en série <strong>de</strong> Taylor autour <strong>de</strong>s positions d'équilibre(eq) :V N = V | eq+ ∑ i∣∂V ∣∣∣∣eqq i + 1 ∑∂q i 2!i,j∣ ∣∣∣∣∣eq∂ 2 Vq i q j + 1 ∑∂q i ∂q j 3!i,j,k∂ 3 V∂q i ∂q j ∂q k∣ ∣∣∣∣∣eqq i q j q k +... (1.24)


PAGE 27∣Les <strong>de</strong>ux premiers termes <strong>de</strong> l'équation précé<strong>de</strong>nte sont nuls V | eq= 0 <strong>et</strong> ∂V ∣∣eq∂q i= 0.Le premier terme dominant dans la fonction énergie potentielle est alors le terme quadratique(oscillateur harmonique). Les termes d'ordre supérieur représentent l'anharmonicité<strong>du</strong> potentiel.On écrit :V N = 1 ∑f ij q i q j + 1 ∑f ijk q i q j q k + ... (1.25)26i,ji,j,koù les dérivées f ij , f ijk , ... sont appelées constantes <strong>de</strong> force.En général les matrices <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> forces quadratiques ne sont pas diagonales.Des termes <strong>du</strong> genre f 12 q 1 q 2 peuvent être non nuls dans l'équation précé<strong>de</strong>nte. And'éliminer ces termes non diagonaux on utilise la transformation (1.18). Dans ce casl'énergie potentielle s'écrit en terme <strong>de</strong>s coordonnées normales comme :V N = 1 ∑Φ st Q s Q t + 1 ∑Φ stu Q s Q t Q u + ... (1.26)26s,toù Φ st , Φ stu , ... dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> force f ij , f ijk <strong>et</strong> <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> la matriceorthogonale L dénie dans (1.18) <strong>et</strong> qu'on peut écrire comme :s,t,u{ q = LQL T L = I(1.27)Par exemple si on considère le terme quadratique <strong>de</strong> l'énergie potentielle :par la transformation (1.27), on obtient :2V (0) = q T fq (1.28)2V (0) = Q T ( L T fL ) Q = Q T ΦQ = ∑ iλ i Q 2 i (1.29)avec Φ st = λ s δ st . Notons que c<strong>et</strong>te transformation ne diagonalise que la partie quadratique.1.3.3 Hamiltonien classiqueL'hamiltonien classique est la somme <strong>de</strong> l'énergie cinétique classique (1.23) <strong>et</strong> <strong>de</strong>l'énergie potentielle (1.26). Pour faciliter le passage à la forme quantique nous allons réécrirela partie cinétique en termes <strong>de</strong>s moments angulaires au lieu <strong>de</strong>s vitesses angulaires.Ces <strong>de</strong>rniers sont dénis par :J α = ∂T∂ω α(1.30)On montre que [8] :⎧⎪⎨⎪⎩J x = ∂T∂ω xJ y = ∂T∂ω yJ z = ∂T∂ω z= I xx ω x − I xy ω y − I xz ω z + ∑ A x ˙Q s ss= I yy ω y − I xy ω x − I yz ω z + ∑ A y s ˙Q ss= I zz ω z − I zx ω x − I yz ω y + ∑ (1.31)A z ˙Q s ssOn dénit également les moments conjugués P s <strong>de</strong>s coordonnées normales Q s comme :P s = ∂T∂ ˙Q s= ˙Q s + ∑ sA α s ω α (1.32)


PAGE 28En remplaçant ensuite ˙Q s dans (1.31) <strong>et</strong> en considérant les changements suivants :⎧I ′ αα = I αα − ∑ (A α s ) 2⎪⎨sI ′ αβ = I αβ + ∑ A α s A β ss⎪⎩ p α = ∑ (1.33)A α s P ssavec p α le moment angulaire interne <strong>de</strong> la molécule.Nous arrivons nalement à l'expression <strong>de</strong> l'Hamiltonien nucléaire classique ci-<strong>de</strong>ssous[7] :⎡⎤Ĥ class. = 1 ⎣ ∑2αβµ αβ (J α − p α ) (J β − p β ) + ∑ sP 2 s⎦ + V N (1.34)1.3.4 Hamiltonien quantiqueDans la section précé<strong>de</strong>nte nous avons écrit l'Hamiltonien classique <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationen termes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs physiques ayant <strong>de</strong>s observables quantiques correspondantes.L'Hamiltonien quantique a été détaillée par Wilson <strong>et</strong> al. [7] <strong>et</strong> Darling <strong>et</strong> Dennison [17].Il prend la forme suivante :Ĥ vr = 1 2 µ1/ 4 ∑ αβ(Ĵα − ˆp α)µ αβ µ −1/ 2 ( Ĵ β − ˆp β)µ 1/ 4 + 1 2 µ1/ 4 ∑ sˆP s µ −1/ 2 ˆPs µ 1/ 4 + V Noù :(1.35)()µ αα = I γγI ′ ′ ββ − I ′ 2βγµ −1()µ αβ = I γγI ′ ′ αβ − I (1.36)αγI ′ ′ βγµ −1<strong>et</strong> :µ =∣I ′ xx −I ′ xy I ′ xz−I ′ xy I ′ yy −I ′ yz−I ′ xz I ′ yz I ′ zz∣(1.37)α <strong>et</strong> β correspon<strong>de</strong>nt aux coordonnées (x, y, z) <strong>du</strong> système MAS. Notons que les quantitésµ, µ αβ dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s coordonnées normales <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> Q s . A ce niveau aucuneapproximation n'a été imposée sur l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>s. Une solution générale àpartir <strong>de</strong> c<strong>et</strong> Hamiltonien est impossible.Les correspondances utilisées pour le passage à la forme quantique sont :ˆP s = −i(∂ˆp α = −i ∑ s∂Q s)A α s(∂∂Q s) (1.38)Les opérateurs moments angulaire Ĵα sont dénis comme [18] :[( )]Ĵ x = −i sin (χ) ∂ ∂θ − cos(χ) ∂∂sin(θ) ∂φ− cos (θ)[(∂χ)]Ĵ y = −i cos (χ) ∂ ∂θ + sin(χ) ∂∂sin(θ) ∂φ− cos (θ)∂χĴ z = −i ∂∂χ(1.39)


PAGE 29Figure 1.2 Dénition <strong>de</strong>s angles d'Euler reliant les systèmes (XYZ) <strong>et</strong> (xyz). L'origine<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux systèmes est le centre <strong>de</strong> masse nucléaire O.où = 1.054571628(53) × 10 −34 J.s est la constante <strong>de</strong> Planck divisée par 2π. (θ, φ, χ)sont les angles d'Euler illustrés par la gure (1.2).Le système d'axes (xyz) est transformé par rotation λ(θ, φ, χ) en (XY Z) où :⎡λ (θ, φ, χ) =⎢⎣⎤cos (θ) cos (φ) cos (χ) cos (θ) sin (φ) cos (χ)−sin (θ) cos (χ)− sin (φ) sin (χ) + cos (φ) sin (χ)− cos (θ) cos (φ) sin (χ) − cos (θ) sin (φ) sin (χ)sin (θ) sin (χ) ⎥− sin (φ) cos (χ) + cos (φ) cos (χ)⎦sin (θ) cos (φ) sin (θ) sin (φ) cos (θ)(1.40)Les opérateurs moments angulaires représentés dans le système (LAS) s'obtiennentdonc par la transformation suivante :⎡ ⎤⎡ ⎤⎣Ĵ XĴYĴZ⎦ = λ −1 (θ, φ, χ) ⎣Ĵ xĴyĴz⎦ (1.41)il en découle que :[Ĵ X = −i − cos(φ) cos(θ)Ĵ Y = −iĴ Z = −i ∂∂φRelations <strong>de</strong> commutation[sin(θ)− sin(φ) cos(θ)sin(θ)∂∂φ + cos(φ)sin(θ)∂∂∂φ + sin(φ)sin(θ)∂]∂χ − sin (φ) ∂ ∂θ]∂χ − cos (φ) ∂ ∂θ(1.42)Les règles <strong>de</strong> commutations <strong>de</strong>s opérateurs moments angulaires sont calculées enutilisant les équations (1.39) <strong>et</strong> (1.42). Dans le système d'axes mobiles (xyz) on obtient :[Ĵα , Ĵβ]= −iɛ αβγ Ĵ γ (1.43)


PAGE 30 Dans le système d'axes <strong>du</strong> laboratoire (XY Z) les règles <strong>de</strong> commutation prennentla forme suivante : ] [Ĵσ , Ĵτ = +iɛ στν Ĵ ν (1.44)⎧⎨ +1 cycliqueavec ε ijk = −1 anticyclique⎩0 autrementle tenseur complètement antisymétrique à trois composantes.Notons ici qu'un signe (-) apparaît dans les commutateurs (1.43). Ceci est dû au changement<strong>de</strong> système d'axe via la matrice <strong>de</strong> rotation λ(θ, φ, χ). Ces règles <strong>de</strong> commutationssont dites anormales.On dénit également l'opérateur Ĵ 2 comme suit :Ĵ 2 = Ĵ 2 x + Ĵ 2 y + Ĵ 2 z = Ĵ 2 X + Ĵ 2 Y + Ĵ 2 Z (1.45)ainsi,[Ĵ 2 1 ∂= −sin (θ) ∂θ sin (θ) ∂ ∂θ + 1 ∂ 2sin 2 (θ) ∂χ 2 + 1 ∂ 2 cos (θ) ∂ 2 ]sin 2 − 2(θ) ∂φ2 sin 2 (θ) ∂φ∂χLes règles <strong>de</strong> commutation avec Ĵ 2 sont :⎧⎨[Ĵ Ĵz]2 , =[Ĵ ĴZ]2 , = 0,⎩[Ĵα Ĵσ], = 0 (α : xyz) , (σ : XY Z)(1.46)(1.47)Les règles <strong>de</strong> commutation précé<strong>de</strong>ntes montrent que l'opérateur Ĵ 2 commute avec Ĵz<strong>et</strong> ĴZ. Ces opérateurs adm<strong>et</strong>tent alors les mêmes fonctions propres solutions <strong>de</strong> l'équation<strong>de</strong> Schrödinger <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation.1.4 Hamiltonien isomorphe <strong>de</strong>s molécules linéaires1.4.1 Hamiltonien <strong>de</strong> WatsonL'Hamiltonien obtenu par Darling <strong>et</strong> Dennison (1.35), est valable uniquement pourles molécules non linéaires. En e<strong>et</strong>, <strong>de</strong>s termes dans l'énergie cinétique ten<strong>de</strong>nt versl'inni à cause <strong>de</strong> la géométrie particulière <strong>de</strong>s molécules linéaires. Ce problème a étédiscuté par Nielsen [9]. Watson [19] a montré que les règles <strong>de</strong> commutation (1.43, 1.44)ne sont plus valables dans le cas d'une molécule linéaire.Un Hamiltonien pour les molécules linéaires a été proposé par Nielsen [20]. Il a montréqu'il est possible d'obtenir c<strong>et</strong> Hamiltonien comme un cas limite <strong>de</strong> l'équation (1.35). Parla suite Watson proposa un Hamiltonien "isomorphe". Ce <strong>de</strong>rnier facilite l'obtention <strong>de</strong>sénergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation exactes <strong>de</strong>s molécules linéaires.Nous allons rappeler ici quelques notions liées aux molécules linéaires. Nous écrirons ensuitel'Hamiltonien <strong>de</strong> Watson pour ce type <strong>de</strong> molécules.Les molécules linéairesL'axe moléculaire <strong>de</strong>s molécules linéaires est, par convention, choisi comme étant l'axez <strong>du</strong> référentiel MAS.L'orientation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> molécules est caractérisée par <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (0 ≤ θ ≤π, 0 ≤ φ ≤ 2π). L'angle χ est dans ce cas un paramètre arbitraire <strong>et</strong> pourrait être choisiégal à zéro. La translation étant dénie par 3 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, <strong>et</strong> la rotation uniquementpar 2, il reste au total (3N − 5) <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté pour décrire la <strong>vibration</strong>.


PAGE 31Le fait que l'angle χ ne soit pas une variable indépendante complique considérablementles relations <strong>de</strong> commutation. L'idée d'un Hamiltonien "isomorphe" est basée surun traitement <strong>de</strong> l'angle χ comme étant une variable indépendante nécessaire pour décrirel'orientation d'une pseudo molécule non linéaire. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière est formée sur base<strong>de</strong> la molécule linéaire <strong>et</strong> d'une particule <strong>de</strong> masse nulle <strong>et</strong> sans e<strong>et</strong> sur les autres particules.L'Hamiltonien isomorphe possè<strong>de</strong> alors un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté en plus. On restreintl'Hamiltonien isomorphe en utilisant la relation <strong>de</strong> Sayv<strong>et</strong>z :Ĵ z = ˆp z (1.48)Les fonctions d'on<strong>de</strong>s solution <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong> Schrödinger à considérer sont cellesdont les valeurs propres <strong>de</strong> Ĵz <strong>et</strong> ˆp z sont i<strong>de</strong>ntiques.On arrive nalement à l'Hamiltonien isomorphe suivant :Ĥ iso = 1 2 µ { (Ĵ′x − ˆp x) 2+(Ĵ′y − ˆp y) 2}+ 1 2+ 1 3!3N−5∑s,t,uΦ stu Q s Q t Q u + 1 4!3N−5∑s,t,u,v3N−5∑s(ˆP2s + λ s Q 2 s)Φ stuv Q s Q t Q u Q v + ...(1.49)où λ s sont les fréquences harmoniques correspondant à la partie quadratique en Q s<strong>et</strong> Φ stu ... correspon<strong>de</strong>nt aux coecients d'anharmonicité.En résumé, l'ensemble <strong>de</strong>s approximations utilisées précé<strong>de</strong>mment notamment celle<strong>de</strong> Born-Oppenheimer, ont mené à la dénition d'un hamiltonien isomorphe adéquatpour la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s molécules linéaires. Cependant, la résolution directe <strong>de</strong> c<strong>et</strong> Hamiltonienreste encore dicile. Il est donc important d'appliquer d'autres approximationsphysiquement acceptables liées à la molécule étudiée an <strong>de</strong> simplier le problème.On préfère toujours commencer par <strong>de</strong>s systèmes simples pour ensuite converger versune généralisation aux cas plus complexes. Dans le cas <strong>de</strong>s molécules une compréhension<strong>de</strong>s systèmes simples (molécules à moins <strong>de</strong> 4 atomes) est indispensable pour mieuxcomprendre les structures énergétiques <strong>de</strong>s molécules à grand nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté.1.4.2 Approximation d'ordre zéroAn <strong>de</strong> résoudre l'équation <strong>de</strong> Schrödinger associée à l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation,nous procédons par les approximations suivantes : La molécule est assimilée à un système rigi<strong>de</strong>. Les oscillations autour <strong>de</strong> la position d'équilibre sont susamment p<strong>et</strong>ites. La quadratisation<strong>de</strong> l'énergie potentielle est alors une bonne approximation. Le choix <strong>de</strong>s axes mobiles est tel que ces <strong>de</strong>rniers coïnci<strong>de</strong>nt avec les axes d'inertie àl'équilibre. Ceci implique la disparition <strong>de</strong>s termes contenant les pro<strong>du</strong>its d'inertie(I αβ ). Il résulte que les opérateurs ˆp α <strong>de</strong>viennent négligeables par rapport à Ĵα.Sous ces contraintes l'Hamiltonien précé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>vient :Ĥvr 0 = 1}{Ĵ ′ 22Iααe x + Ĵ ′ 2y + 1 23N−5∑s(ˆP2s + λ s Q 2 s)(1.50)C<strong>et</strong> Hamiltonien est dit d'ordre zéro ou également Hamiltonien <strong>du</strong> rotateur rigi<strong>de</strong> <strong>et</strong><strong>de</strong> l'oscillateur harmonique. Les mouvements <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> rotation sont alors tout


PAGE 32à fait séparables :Ĥ 0 vr = Ĥ0 r + Ĥ0 v (1.51)L'équation <strong>de</strong> Shrödinger se scin<strong>de</strong> en <strong>de</strong>ux parties :{Ĥ0 r Ψ 0 r = Er 0 Ψ 0 {r Ψ0Ĥv 0 Ψ 0 v = EvΨ 0 0 ⇒ vr = Ψ 0 vΨ 0 rvEvr 0 = Ev 0 + Er0(1.52)où Ψ 0 v <strong>et</strong> Ψ 0 r sont les fonctions propres d'ordre zéro respectivement <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>rotation. E 0 v <strong>et</strong> E 0 r sont les énergies d'ordre zéro correspondant.Dans la section suivante nous allons résoudre explicitement les équations (1.52).1.4.3 L'oscillateur harmoniqueLa résolution <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong> Schrödinger <strong>de</strong> l'oscillateur Harmonique a été discutéedans plusieurs ouvrages, voir par exemple [16]. Nous allons rappeler ici uniquement lecas <strong>de</strong>s oscillateurs harmoniques à 1 <strong>et</strong> 2 dimensions.Classiquement, l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>s harmoniques <strong>de</strong>s molécules linéaires revient àrésoudre (3N − 5) équations <strong>de</strong> Lagrange :Deux cas sont à envisager :¨Q s + λ s Q s = 0 (1.53)1. Cas d'un oscillateur harmonique à une dimension λ s ≠ λ s ′, ∀s ≠ s ′ : oscillateur nondégénéré.2. Cas d'un oscillateur harmonique à <strong>de</strong>ux dimensions λ s = λ s ′, ∀s ≠ s ′ : oscillateurdoublement dégénéré.Vibrations non dégénérées :L'Hamiltonien <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique est bien connu sous la forme :Ĥv 0 = 1 ∑)(− 2 ∂2+ λ s Q 2 s2s∂Q 2 s(1.54)Soient Ψ 0 v les fonctions d'on<strong>de</strong>s d'ordre zéro, l'équation <strong>de</strong> Schrödinger associée à l'oscillateurharmonique non dégénéré s'écrit :où[− 223N−5∑s∂ 2∂Q 2 sΨ 0 v =+ 1 23N−5∏s3N−5∑sλ s Q 2 s]Ψ 0 v = E 0 vΨ 0 v (1.55)Ψ 0 v s(Q s ) (1.56)sont complètement séparables en (3N − 5) fonctions indépendantes.L'énergie totale <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> est donc la somme <strong>de</strong> l'énergie correspondant à chaquefonction propre : Ev 0 = 3N−5 ∑Ev 0 s.sEn utilisant les coordonnées normales sans dimensions q s dénies ci-<strong>de</strong>ssous :( ) 1/4 λsq s = 2 Q s (1.57)


PAGE 33<strong>et</strong>P s = ( λ s 2) 1/4ps (1.58)on arrive nalement à (3N − 5) équations indépendantes <strong>de</strong> la forme :( )∂ 2 Ψ 0 v s(q s ) 2E s∂qs2 +λs1/2 − qs2 Ψ 0 v s(q s ) = 0 (1.59)Les énergies <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique sont quantiées. Elles sont données par :(Ev 0 s= hc ˜ν s v s + 1 )(1.60)2où ˜ν s sont <strong>de</strong>s nombres d'on<strong>de</strong> données en cm −1 . v s est un nombre quantique <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.Les fonctions propres associées sont :Ψ 0 v s(q s ) = ( 2 vs v s ! √ π ) −1/2 Hvs (q s ) e −q2 s/2 (1.61)où H vs est le polynôme d'Hermite. Les fonctions propres Ψ 0 v ssont dénies à un facteur<strong>de</strong> phase près. Nous préciserons plus loin le choix <strong>de</strong> phase adopté dans notre travail.Vibrations doublement dégénérées :Considérons <strong>de</strong>ux coordonnées normales (Q i1 , Q i2 ) ayant une même racine λ i . L'équation<strong>de</strong> Schrödinger à <strong>de</strong>ux dimensions s'écrit :∂ 2 Ψ vi∂Q 2 + ∂2 Ψ vii 1∂Q 2 + 2 (i 2 2 E vi − λ )v i2 (Q i 1+ Q i2 ) 2 Ψ vi = 0 (1.62)Notons que la fonction Ψ vi dépend <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux coordonnées normales Q i1 , Q i2 <strong>et</strong> est complètementséparable en ces <strong>de</strong>rnières. On écrit alors :Ψ vi (Q i1 , Q i2 ) = Ψ vi1 (Q i1 ) .Ψ vi2 (Q i2 ) (1.63)<strong>et</strong> l'énergie correspondante <strong>de</strong>vient : E vi = E vi1 + E vi2 ,En posant v i = v i1 + v i2 , les solutions <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong> l'oscillateur à <strong>de</strong>ux dimensionssont données par :E vi = hc˜ν i (v i + 1) (1.64)On remarque que l'énergie E vi dépend uniquement <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux nombresquantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> v i1 <strong>et</strong> v i2 impliquant que le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> dégénérescence <strong>du</strong> niveauE vi est égal à g i = (v i + 1). On dit que l'état v i est g i fois dégénéré.En intro<strong>du</strong>isant les coordonnées sans dimension q iσ (σ = 1,2), la fonction d'on<strong>de</strong> s'écritΨ vi = Ψ vi1 (q i1 ) .Ψ vi2 (q i2 ) (1.65)Il est intéressant d'intro<strong>du</strong>ire un moment angulaire <strong>vibration</strong>nel déni par :Considérons la représentation polaire <strong>de</strong> q i1 <strong>et</strong> q i2 :p = q i1 p i1 − q i2 p i2 (1.66){qi1 = ρ i cos(α i )q i2 = ρ i sin(α i )(1.67)


PAGE 34La matrice Jacobienne <strong>du</strong> changement <strong>de</strong> base s'écrit :( ) ( )∂ (qi1 , q i2 ) cos(αi ) −ρ(J) ==i sin(α i )∂ (ρ i , α i ) sin(α i ) ρ i cos(α i )il vient alors,<strong>et</strong> nous obtenons nalement :(J−1 ) = 1 ρ i(ρi cos(α i ) − sin(α i )ρ i sin(α i ) cos(α i ))(1.68)⎧⎨⎩ˆp i1 = −i ∂∂ ˆq i1ˆp i2 = −i ∂∂ ˆq i2[= −i= −iEn remplaçant dans (1.66) on trouve :cos(α i ) ∂∂ρ i− 1 ρ isin(α i ) ∂[] (1.69)sin(α i ) ∂∂ρ i+ 1 ρ icos(α i ) ∂∂α iˆp = −i ∂∂α i(1.70)Les fonctions d'on<strong>de</strong>s Ψ vi sont donc fonction <strong>de</strong> ρ i <strong>et</strong> α i .On dénit le nombre quantique l i comme étant la valeur propre associée à ˆp <strong>de</strong> sorte que :∂α i]ˆpΨ vi ,l i= l i Ψ vi ,l i(1.71)La fonction d'on<strong>de</strong> peut être écrite comme un pro<strong>du</strong>it d'une fonction radiale <strong>et</strong> d'unefonction angulaire [21] :[ ] −ρΨ vi ,l i(ρ i , α i ) = |N vi ,l i| e iγ 2exp iρ |l i|iL |l ( )i|21/2(v i +|l i |) ρ2i eil i α i(1.72)où |N vi ,l i| est une normalisation, e iγ est un facteur <strong>de</strong> phase, <strong>et</strong> L |l ( )i|1/2(v i +|l i |) ρ2i est lepolynôme <strong>de</strong> Laguerre.Les conditions d'existence <strong>de</strong>s polynomes <strong>de</strong> Laguerre impliquent que le nombre l i soitquantié. Ce <strong>de</strong>rnier ne peut prendre que les valeurs v, v −2, v −4, ..., 1 ou 0 suivant que vest impair ou pair. On peut également écrire −v i l i(2) v i , l i prenant donc g i = (v i + 1)valeurs possibles.Notons nalement qu'à ce niveau d'approximation, l'énergie (1.64) est indépendante <strong>de</strong>l i , impliquant que chaque niveau v i est (v i + 1) fois dégénéré.Quelques notations :Pour xer les notations, nous choisirons par la suite les indices n, m, k, ... pour désignerune <strong>vibration</strong> non dégénérée, t, u, v, ... pour une <strong>vibration</strong> doublement dégénérée. Lesdiérents opérateurs sans dimension s'écrivent alors (q n , ˆp n ) quand il s'agit <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>snon dégénérées <strong>et</strong> (q tσ , ˆp tσ ) avec (σ = 1, 2) pour les <strong>vibration</strong>s doublement dégénérées.Les éléments matriciels correspondants sont :∫〈Ψ v | q n |Ψ v′ 〉 ≡ 〈v| q n |v ′ 〉 =Ψ ∗ vqΨ v′ dq (1.73)Dans le cas <strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>s dégénérées on considérera les notations suivantes :{ q±t = q t1 ± iq t2ˆp ± t = ˆp t1 ± iˆp t2(1.74)


PAGE 35L'avantage d'intro<strong>du</strong>ire ces opérateurs est qu'ils commutent entre eux <strong>et</strong> que leurs élémentsnon nuls sont respectivement ceux pour lesquels l t augmente <strong>et</strong> diminue d'uneunité.Elements matriciels <strong>et</strong> choix <strong>de</strong> phase :Les fonctions d'on<strong>de</strong>s (1.72) sont dénies à un facteur <strong>de</strong> phase près e iγ . Les élémentsmatriciels en dépen<strong>de</strong>nt également <strong>de</strong> sorte que pour l'élément : 〈Ψ v | O i |Ψ v′ 〉 on a unfacteur <strong>de</strong> phase égal à e i(γ−γ′) . Le choix <strong>de</strong> ce facteur <strong>de</strong> phase est à préciser. Nousdonnerons une comparaison entre certains choix qu'on r<strong>et</strong>rouve dans la littérature notammentceux <strong>de</strong> Yamada [22, 23], di Lauro [24, 25] <strong>et</strong> Perevalov [26].Les éléments matriciels non nuls <strong>de</strong>s opérateurs (q n , ˆp n ) sont donnés à un facteur <strong>de</strong>phase près par :〈v n | q n |v ′ n〉 =〈v n | ˆp n |v ′ n〉 = i√(v n+1)[−2δ v′n ;v + √ v n2n+1δ v′n ;v√n−1(v n+1)2δ v′n ;vn+1 + √ ]v n2δ v′n ;vn−1Pour les opérateurs (q ± t , ˆp± t ), on a une dépendance en l t :√〈v t , l t | q ± |v ′ t t, l t〉 ′ (v= ∓ t±l t)√〈v t , l t | ˆp ± t|v ′ t, l ′ t〉 = i[∓√2δ ′ (v t ,l′ t);(v ± (v t∓l t+2)t−1,l t∓1) 2δ ′ (v t√,l′ t);(v t+1,l t∓1)(v t±l t)2δ ′ (v t ,l′ t);(v ∓ (v t∓l t+2)t−1,l t∓1) 2δ ′ (v t ,l′ t);(v t+1,l t∓1)(1.75)(1.76)Le tableau suivant illustre quelques éléments matriciels non nuls calculés par lesexpressions ci-<strong>de</strong>ssus (1.75, 1.76) avec diérents choix <strong>du</strong> facteur <strong>de</strong> phase.v ′ l ′ Facteur <strong>de</strong> phase Elément matriciel (A) ( Elément matriciel (B))(δ vn = 0; δ vt = δ lt = 0) δvn = 0; δ vt = δ lt = π 2((q n , −iˆp n ) v n + 1 - exp (−iδ vn )vn+1) 1/2 ( vn+1) 1/222((q n , iˆp n ) v n − 1 - exp (iδ vn )vn2) 1/2 ( vn2) 1/2(q+t , −iˆp + )(t v t + 1 l t − 1 exp [i (−δ vt + δ lt )]vt−l) t+2 1/2 ( vt−l) t+2 1/222(q+t , iˆp + )(t v t − 1 l t − 1 exp [i (δ vt + δ lt )]vt+l)t1/22− ( )v t+l t 1/22(q−t , −iˆp − )(t v t + 1 l t + 1 exp [−i (δ vt + δ lt )]vt+l t+2) 1/22− ( v t+l t+2) 1/22(q−t , iˆp − )(t v t − 1 l t + 1 exp [i (δ vt − δ lt )]vt−l t) 1/2 ( vt−l t) 1/222Table 1.1 Eléments matriciels non nuls <strong>de</strong>s opérateurs (q n , ˆp n ) <strong>et</strong> (q t ± , ˆp± t ). Les choix<strong>de</strong>s phases considérés ici sont : A : Yamada [23]. B : Perevalov [26] <strong>et</strong> Fayt [27].De même, en utilisant les équations (1.75, 1.76) on calcule les éléments matriciels nonnuls <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique à une <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux dimensions :〈v n |[2 λ1/2 (ˆp 2n 2〈v t , l t |[2 λ1/2 ( ˆp+t ˆp − t 2)]+ qn2 |v n 〉 = λ 1/2 ( v n + 1 )2+ q + t q− t)]|v t , l t 〉 = λ 1/2 (v t + 1)](1.77)Il vient que les énergies <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique correspon<strong>de</strong>nt aux éléments diagonauxen v n d'une part <strong>et</strong> en v t <strong>et</strong> l t d'autre part. Seul ces éléments sont non nuls.En résumé, les fonctions d'on<strong>de</strong> à l'état d'ordre zéro sont le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s fonctionsd'on<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillateurs harmoniques non dégénérés <strong>et</strong> doublement dégénérés :


PAGE 36|Ψ 0 v〉 = ∏ v n|Ψ vn (q n )〉 • ∏ v t|Ψ vt,l t(ρ t , α t )〉 (1.78)Les énergies d'ordre zéro correspondantes sont données par :(hν n v n + 1 2E 0 v = ∑ n)+ ∑ thν t (v t + 1) = ∑ shν s(v s + d s2)(1.79)où d s = 1, 2 respectivement pour un oscillateur <strong>de</strong> dimension 1 ou 2.Notons nalement que l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> ainsi quantiée ne peut être nulle. Ene<strong>et</strong>, lorsque les nombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> v s sont tous nuls, l'énergie prend unevaleur seuil nommée ZPE : "Zero point energy" :E 0 ZP E = ∑ shν sd s2.1.4.4 Le rotateur rigi<strong>de</strong>Axes principaux d'inertie :Nous avons déni précé<strong>de</strong>mment les moments d'inertie <strong>et</strong> les pro<strong>du</strong>its d'inertie pourune molécule quelconque (cf. 1.17) dans le repère mobile (xyz). Il est toujours possibled'orienter les axes (xyz) dans la molécule <strong>de</strong> manière à ce que les pro<strong>du</strong>its d'inertie soientnuls. Dans c<strong>et</strong>te situation les axes (xyz) sont dis axes principaux d'inertie.Les axes principaux d'inertie à la conguration d'équilibre sont désignés par les l<strong>et</strong>tres(abc), dans l'ordre croissant <strong>de</strong>s moments principaux d'inertie, c'est-à-dire : I e aa ≤ I e bb ≤I e cc.En général, les molécules peuvent être classées en fonction <strong>de</strong>s moments principauxd'inertie [18]. Ils se scin<strong>de</strong>nt en quatre catégories à savoir :Type <strong>de</strong> rotateur Caractéristiques ExempleToupie symétrique :-Oblate Iaa e = Ibb e < Ie cc ⇔ A e = B e > C e BF 3-Prolate Iaa e < Ibb e = Ie cc ⇔ A e > B e = C e CH 3 ClToupie linéaire Iaa e = 0 ; Ibb e = Ie cc ; B e = C e C 2 H 2Toupie sphérique Iaa e = Ibb e = Ie cc ; A e = B e = C e CH 4Toupie assymétrique Iaa e < Ibb e < Ie cc ; A e > B e > C e H 2 OTable 1.2 Les diérents types <strong>de</strong> rotateur.où :A e =22hcIaae , B e = 22hcIbbesont les "constantes <strong>de</strong> rotation" données en cm −1 .<strong>et</strong> C e = 22hcI e cc(1.80)


PAGE 37Hamiltonien <strong>du</strong> rotateur rigi<strong>de</strong> :L'Hamiltonien <strong>de</strong> rotation d'une molécule non linéaire (en cm −1 ) s'écrit en fonction<strong>de</strong>s moments Ĵα <strong>et</strong> <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> rotation comme :( )Ĥr 0 = −2 A e Ĵa 2 + B e Ĵb 2 + C eĴ c2 (1.81)Il existe six manières <strong>de</strong> relier les axes principaux d'inertie (abc) aux axes liés à la moléculeMAS [8]. Les six conventions sont reprises dans le tableau (1.3) ci-<strong>de</strong>ssous.I r II r III r I l II l III lx b c a c a by c a b b c az a b c a b cTable 1.3 Les six diérentes possibilités <strong>de</strong> relier les axes principaux d'inertie aux axes(xyz).Toupie symétriquePour une molécule symétrique, les opérateurs moments angulaires Ĵ 2 , ĴZ, Ĵz commutententre eux. Nous i<strong>de</strong>ntions les axes principaux <strong>de</strong> rotation selon la convention I r .L'Hamiltonien <strong>de</strong> la toupie symétrique "prolate ou oblate" s'écrit :⎧⎨⎩)]Ĥprolate [A 0 = −2 e Ĵa 2 + B e(Ĵ2b+ Ĵ c2 ) ]Ĥoblate [B 0 = −2 e(Ĵ2a + Ĵ (1.82)b2 + C e Ĵc2Les fonctions propres <strong>de</strong> rotation associées au rotateur rigi<strong>de</strong> d'une toupie symétriquesont celles communes entre Ĵ 2 , ĴZ, Ĵz. Ces fonctions dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s angles d'Euler (θ, φ, χ)<strong>et</strong> prennent la forme suivante [21] :Ψ 0 J,K,M (θ, φ, χ) = e iγ |N J,K,M | Θ J,K,M (θ) e iKχ e iMφ (1.83)où e iγ est un facteur <strong>de</strong> phase, |N J,K,M | est un facteur <strong>de</strong> normalisation. Les composantes<strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation sont séparables en termes <strong>de</strong>s angles d'Euler. J,K <strong>et</strong> M sont <strong>de</strong>s nombres quantiques liés aux valeurs propres <strong>de</strong>s opérateurs Ĵ 2 , Ĵz, ĴZ.Notons que ces fonctions d'on<strong>de</strong>s ne dépen<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> rotation. Pour plus<strong>de</strong> détails sur l'obtention <strong>de</strong> ces fonctions ainsi que le facteur <strong>de</strong> normalisation, le lecteurpeut se référer à [10].Les fonctions d'on<strong>de</strong>s d'une toupie symétrique peuvent s'écrire <strong>de</strong> manière plus compacte:√(2J + 1)[]|JKM〉 =(8π 2 D (J)∗MK)(θ, φ, χ) (1.84)Les éléments matriciels <strong>de</strong>s moments angulaires dans c<strong>et</strong>te base <strong>de</strong> fonctions s'écrivent :Ĵ 2 |JKM〉 = J (J + 1) 2 |JKM〉 (1.85)<strong>et</strong>,Ĵ 2 z |JKM〉 = −i ∂∂χ |JKM〉 = K2 |JKM〉 (1.86)Ĵ 2 Z |JKM〉 = −i ∂∂φ |JKM〉 = M2 |JKM〉 (1.87)


PAGE 38où :J = 0, 1, 2, ... le nombre quantique <strong>de</strong> rotation.K = 0, ±1, ±2, ... ± J représente la projection <strong>du</strong> moment angulaire J sur l'axe z <strong>du</strong>repère mobile.<strong>et</strong> M = 0, ±1, ±2, ... ± J représente la projection <strong>du</strong> moment angulaire J sur l'axe Z <strong>du</strong>repère xe.On montre [21] que J doit satisfaire aux relations suivantes :Molécules linéairesJ ≥ |K| , J ≥ |M| (1.88)Si on choisit l'axe moléculaire d'une molécule linéaire comme l'axe (z), le momentd'inertie selon c<strong>et</strong> axe est alors nul à l'équilibre. D'après la table (1.2) <strong>et</strong> en utilisant laconvention I r :I e xx = I e yy = I eI e zz = 0L'Hamiltonien <strong>de</strong> rotation d'ordre zéro d'une molécule linéaire s'écrit :( )Ĥr 0 = B e −2 Ĵx 2 + Ĵ y2(1.89)(1.90)Les fonctions propres <strong>de</strong> c<strong>et</strong> Hamiltonien sont celles <strong>de</strong> la toupie symétrique déniesprécé<strong>de</strong>mment dans (1.83). De plus la règle <strong>de</strong> Sayv<strong>et</strong>z doit être satisfaite, doncĴ z Ψ 0 J,K,M = ˆp zΨ 0 J,K,M .Donc K = k = ∑ l t où l t est le nombre quantique associé au moment angulaire d<strong>et</strong><strong>vibration</strong> <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> t doublement dégénéré. k désigne ici le nombre quantique <strong>du</strong> momentangulaire total <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.sachant que Ĵ 2 = Ĵ 2 x + Ĵ 2 y + Ĵ 2 z , l'Hamiltonien <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong>vient :Ĥ 0 r = B e −2 ( Ĵ 2 − Ĵ 2 z)(1.91)Les énergies <strong>de</strong> rotation à l'ordre zéro d'une molécule linéaire s'écrivent :On distingue <strong>de</strong>ux cas : Cas <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>s non dégénérées :E 0 r = B e[J (J + 1) − k2 ] (1.92)Dans ce cas, il n'y a pas <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> rotation suivant l'axe (z) <strong>et</strong> les <strong>vibration</strong>sse font le long <strong>de</strong> c<strong>et</strong> axe. Seul les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>s non dégénérés sont excitésd'où k = 0.L'énergie se simplie donc en E 0 r = B e [J (J + 1)]. Cas <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>s doublement dégénérées :Les <strong>vibration</strong>s dégénérées ont lieu perpendiculairement à l'axe moléculaire (z) <strong>et</strong>dans ce cas k ≠ 0.


PAGE 39Pour toute molécule, les énergies propres <strong>de</strong> rotation dépen<strong>de</strong>nt directement <strong>de</strong>sconstantes <strong>de</strong> rotation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s moments principaux d'inertie.Bien que l'approximation d'ordre zéro simplie considérablement la résolution <strong>de</strong>l'équation <strong>de</strong> Schrödinger, elle est beaucoup plus sévère que celle <strong>de</strong> Born-Oppenheimerutilisée précé<strong>de</strong>mment pour découpler les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté électroniques <strong>et</strong> nucléaires. Ene<strong>et</strong>, en pratique l'analyse <strong>de</strong>s données expérimentales issues <strong>de</strong>s transitions <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationd'une molécule ne peut être réalisée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'approximation d'ordre zéro.Dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière, nous avons négligé toute interaction entre <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> rotation. Descorrections d'ordre supérieur qui tiennent compte <strong>de</strong>s anharmonicités <strong>vibration</strong>nelles <strong>et</strong><strong>de</strong>s interactions <strong>vibration</strong>-rotation dont les e<strong>et</strong>s <strong>de</strong> distorsion, sont alors nécessaires pourrepro<strong>du</strong>ire les niveaux d'énergie observés dans un <strong>spectre</strong> à haute résolution.La gure (1.3) illustre la structure énergétique <strong>de</strong> l'état électronique fondamentald'une molécule diatomique. En général, la surface d'énergie potentielle d'une moléculen'est pas parabolique (approximation harmonique), elle est par contre déformée à cause<strong>de</strong>s termes d'anharmonicité (termes non quadratiques) <strong>du</strong> potentiel nucléaire V N . Il estdonc nécessaire d'intro<strong>du</strong>ire ces termes d'ordre supérieur dans l'expression <strong>de</strong> l'Hamiltonien.De plus, dans le cadre <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription d'ordre zéro nous avons considéré les quantitésµ, µ αβ dans (1.35), indépendantes <strong>de</strong>s coordonnées normales Q s .Figure 1.3 Illustration <strong>de</strong> la surface d'énergie potentielle d'une molécule en fonction<strong>de</strong> la coordonnée normale Q. D est l'énergie <strong>de</strong> dissociation <strong>et</strong> B est la constante <strong>de</strong>rotation. Les indices (e, 0) désignent respectivement <strong>de</strong>s quantités mesurées par rapportà la position d'équilibre Q e ou par rapport au ZPE (zero point energy).De la même manière, nous considérons le développement en série <strong>de</strong> Taylor <strong>de</strong> µ αβdonné par T. Oka [28] :


PAGE 40⎡µ αβ = ( IααI e ββe ) −1 ⎢⎣ Ie αβ − ∑ sa αβs Q s + 3 ∑ γ( ∑s) 2⎤s Q s ⎥⎦ + O ( Q 3 )sa αγ4I e γγ(1.93)où les a αβs sont les dérivées <strong>du</strong> tenseur moment d'inertie I αβ inverse <strong>du</strong> tenseur µ αβ .Ils dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s masses nucléaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong> la molécule. Pour plus <strong>de</strong> détailsvoir par exemple [11, 29].En pratique la résolution <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong> Schrödinger se fait à travers <strong>de</strong>ux approchesdiérentes : La métho<strong>de</strong> variationnelle : C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est basée sur le principe variationnel.Dans chaque niveau <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation on intro<strong>du</strong>it une fonction d'on<strong>de</strong> d'essainormalisée, exprimée par exemple dans une base d'oscillateur harmonique-rotateurrigi<strong>de</strong>, celle-ci dépend <strong>de</strong> certains paramètres. Ces <strong>de</strong>rniers sont variés <strong>de</strong> manièreà minimiser l'énergie associée au niveau en question <strong>de</strong> sorte que celle-ci soit supérieureou égale à l'énergie exacte. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est bien adaptée aux problèmes <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation moléculaires, notamment dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mouvements à gran<strong>de</strong>amplitu<strong>de</strong>. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> perturbation : Le principe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est <strong>de</strong> prendre commedépart l'Hamiltonien d'ordre zéro <strong>et</strong> d'intro<strong>du</strong>ire ensuite toute une série d'Hamiltoniendit <strong>de</strong> perturbation d'ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur décroissants. L'ensemble constitueun Hamiltonien eectif qui subira par la suite une série <strong>de</strong> transformations appeléestransformations <strong>de</strong> contact. Ces <strong>de</strong>rnières ré<strong>du</strong>isent l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationà un autre Hamiltonien eectif plus simple dont les paramètres, ou constantesspectroscopiques, sont reliés à ceux <strong>de</strong> l'Hamiltonien original par <strong>de</strong>s formules <strong>de</strong>perturbation.Dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse nous utilisons <strong>de</strong>s Hamiltoniens eectifs construits àl'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> perturbation.Nous dénirons les transformations <strong>de</strong> contact perm<strong>et</strong>tant d'obtenir un tel Hamiltonien<strong>et</strong> nous détaillerons ensuite les expressions <strong>de</strong> ses termes ainsi que leursordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs.1.5 Hamiltonien eectifCompte tenu <strong>de</strong>s développements en séries <strong>de</strong> Taylor <strong>de</strong> V N (éq. 1.26) <strong>et</strong> <strong>de</strong> µ αβ(éq. 1.93), l'Hamiltonien exact (1.35) peut être remplacé par un Hamiltonien eectif. Ce<strong>de</strong>rnier s'écrit, d'après Papou²ek <strong>et</strong> Aliev [30] :Ĥ effvr = ∑ m,nĤ mn (1.94)L'indice m représente le nombre d'opérateurs <strong>vibration</strong>nels (ordre en q s <strong>et</strong> ˆp α ) <strong>et</strong> nl'ordre <strong>de</strong>s opérateurs rotationnels Ĵα.Ainsi selon Papou²ek <strong>et</strong> Aliev [30] les Ĥmn sont obtenus en fonction <strong>de</strong>s constantes moléculaires:


PAGE 41où :Ĥ 02 = ∑ BαĴ e α,2αĤ 12 = ∑ ∑B αβkq kĴαĴβ,α,β kĤ 22 = 3 ∑ ∑ (8Bγ−1 B αγkBγβ lα,β,γ k,lĤ 21 = −2 ∑ √˜νl∑˜ν kq k ˆp l Bαζ e klĴααk,lB e α =B αβk=ζ α kl = ∑ i( ) 2 12hc Iα ( ) , e ( ) 2 ∂µαβ2hc ∂q kα(l β i,k lγ i,l − lβ i,l lγ i,k+ B αγl( ) (= − 3e 2(hc))3/2 = −ζlkα)B γβkq k q l Ĵ α Ĵ β ,)a αβkIααI e ββe √˜νk,(1.95)(1.96)sont respectivement les constantes <strong>de</strong> rotation, les dérivées rotationnelles <strong>et</strong> les coecients<strong>de</strong> Coriolis.Les termes purement <strong>vibration</strong>nels Ĥm0 sont :Ĥ 20 = 1 ∑2˜ν k(ˆp2k+ qk) 2 ,kĤ 30 = 1 ∑6Φ klm q k q l q m ,k,l,mĤ 40 = 1 ∑24Φ klmn q k q l q m q n + ∑ Bα e ˆp 2 α,k,l,m,n α(1.97)Nous nous sommes limités dans ce rappel à l'ordre m + n = 4. Pour la suite <strong>de</strong> ladécomposition, le lecteur peut se référer par exemple aux développements <strong>de</strong> Nielsen [9].Interprétation physiqueDans le développement précé<strong>de</strong>nt, on constate que Ĥ02 n'est rien d'autre que l'Hamiltonien<strong>du</strong> rotateur rigi<strong>de</strong>. De même, Ĥ 20 est l'Hamiltonien <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique.Leur somme correspond alors à la <strong>de</strong>scription d'ordre zéro détaillée dans la section précé<strong>de</strong>nte.Les termes Ĥ12, Ĥ22 correspon<strong>de</strong>nt aux opérateurs <strong>de</strong> distorsion centrifuge. Ĥ 21 décritl'interaction <strong>de</strong> Coriolis, <strong>et</strong> nalement les Hamiltoniens H m0 contenant les anharmonicités<strong>vibration</strong>nelles.Dans c<strong>et</strong>te image l'Hamiltonien moléculaire eectif peut être considéré comme un Hamiltoniend'ordre zéro auquel on ajoute <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> perturbation. Ces <strong>de</strong>rniers sontclassés par ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur décroissant. On peut écrire :Ĥ effvr = Ĥ0 vr + λĤ1 vr + λ 2 Ĥ 2 vr + ... (1.98)où λ est un paramètre <strong>de</strong> perturbation qui donne l'ordre <strong>du</strong> développement.1.5.1 Ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> H effvrSoit Ĥmn un terme <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif. Son ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur est celui <strong>de</strong> sacontribution à l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. Celle-ci dépend aussi <strong>de</strong>s nombres quantiques<strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> rotation.Pour déterminer les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s termes, il existe <strong>de</strong>ux approches diérentes:


PAGE 42 La première approche est basée sur le paramètre <strong>de</strong> Born-Oppenheimer à savoir :χ = (m e /m n ) 1/4 où m e la masse électronique <strong>et</strong> m n masse nucléaire.C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est adoptée par plusieurs auteurs dont : Oka [28], Aliev <strong>et</strong> Watson[31] <strong>et</strong> Yamada [32]. La secon<strong>de</strong> approche a été intro<strong>du</strong>ite par Nielsen [9]. Elle est basée sur <strong>de</strong>s rapports<strong>de</strong> certains paramètres moléculaires bien choisis : ɛ = √ B/ω où B <strong>et</strong> ω sont<strong>de</strong>s valeurs typiques <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> rotation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s nombres d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.Il est ainsi possible d'estimer l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur d'un terme <strong>de</strong> l'Hamiltonien en se référantà l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> terme Ĥ20 (i.e. T v ). Le tableau (1.4) ci-<strong>de</strong>ssous illustreces ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs :Opérateur Born-Oppenheimer NielsenĤ m0 χ m−2 T v ɛ m−2 T vĤ m1 χ m T v ɛ m−1 T vĤ m2 χ m+2 T v ɛ m T vTable 1.4 Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s termes Ĥmn.D'après le tableau (1.4), la diérence essentielle entre les <strong>de</strong>ux approches se fait auniveau <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la rotation. En e<strong>et</strong>, pour Nielsen la rotation <strong>et</strong> la<strong>vibration</strong> ont le même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur, impliquant un changement par pas d'unité(+n). Alors que pour l'autre approche l'ordre change <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux unités (+2n). De manièregénérale les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur sont donnés par ɛ m+n−2 T v ou par χ m+2n−2 T v .L'estimation <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur d'un terme <strong>de</strong> perturbation est très importante.En e<strong>et</strong>, lorsqu'on observe une perturbation sur les niveaux d'énergie on peut connaîtrele terme responsable <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te perturbation en comparant son ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur estimé<strong>et</strong> celui qu'on observe sur les énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. C<strong>et</strong>te étape justiera l'ajout<strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> perturbation d'ordres supérieurs nécessaires à l'analyse <strong>de</strong>s données expérimentales.Nous allons voir plus loin, dans la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>12 C 2 H 2 , la nécessité d'intro<strong>du</strong>ire par exemple les termes <strong>de</strong> Coriolis dans l'Hamiltonieneectif. L'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> ces termes est directement observable sur les <strong>spectre</strong>s expérimentaux.1.5.2 Transformations <strong>de</strong> contactPour <strong>de</strong>s molécules montrant <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>, les énergies <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation ainsi que les probabilités <strong>de</strong> transitions peuvent être obtenues parla métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> perturbation.Pratiquement, pour calculer les perturbations d'ordre supérieur <strong>de</strong> l'Hamiltonien <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation, on utilise la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> contact. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>a été développée par Van Vleck [33, 34] pour transformer un Hamiltonien donné avec<strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> perturbation à un autre plus simple <strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> décrire une partierestreinte <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> total. Shaer, Nielsen <strong>et</strong> Thomas [35] ont ensuite éten<strong>du</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>au traitement <strong>de</strong>s Hamiltoniens <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation moléculaire.L'Hamiltonien obtenu par transformations <strong>de</strong> contact est équivalent à l'Hamiltonieneectif dans le sens où les <strong>de</strong>ux Hamiltoniens sont reliés par <strong>de</strong>s transformations unitaires.Celles-ci préservent la normalisation <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong>s ainsi que le <strong>spectre</strong> d'énergie.


PAGE 43On écrit :˜H = UĤeff vr U −1 = exp (iS) Ĥeff vr exp (−iS) (1.99)où ˜H est l'Hamiltonien transformé <strong>et</strong> S est un opérateur hermitique. La forme <strong>de</strong> Sdépend <strong>du</strong> choix <strong>de</strong> la représentation qui diagonalise l'Hamiltonien d'ordre zéro.La transformation (1.99) consiste à évaluer la fonction <strong>de</strong> transformation S pour diérentsordres <strong>de</strong> perturbation.Le schéma <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> contact est décrit en détails dans [9, 30] <strong>et</strong> nous nouscontenterons ici <strong>de</strong> brefs rappels.L'Hamiltonien eectif Ĥvreff contient <strong>de</strong>s éléments diagonaux <strong>et</strong> d'autres non diagonaux.On applique <strong>de</strong>s transformations <strong>de</strong> contact successives an <strong>de</strong> rendre c<strong>et</strong> Hamiltoniendiagonal.Par exemple, considérons la première transformation :En développant U 1 en série :˜H (1) = U 1 ĤU −11 = exp (iλS 1 ) Ĥ exp (−iλS 1) (1.100)Il vient alors [30] :On trouve donc :U 1 = 1 + iλS 1 − λ22 S 1 + ... (1.101)˜H (1) = Ĥ + ∞ ∑n=1i n λ nn![S 1 , [S 1 , ...[} {{ }nS 1 , Ĥ]...] (1.102)˜H(1) 0 = Ĥ0]˜H(1) 1 = Ĥ1 + i[S 1 , Ĥ0 ,]˜H(1) 2 = Ĥ2 + i[S 1 , Ĥ1˜H 3 (1) = Ĥ3 + i...− 1 2[S 1 , Ĥ2 ]− 1 2[ ]]S 1 ,[S 1 , Ĥ0 ,[S 1 ,[S 1 , Ĥ1 ]]− 1 6 i [S 1[S 1 ,[S 1 , Ĥ0 ]]](1.103)<strong>de</strong> manière plus compacte :˜H n (1) = Ĥn +n−1∑m=0i n−m(n − m)! [S 1, [S 1 , ...[ S} {{ } 1 , Ĥm ]...] (1.104)Ainsi il reste à trouver l'expression <strong>de</strong> S 1 qui diagonalise ˜H (1) 1 . De même, on continueà eectuer <strong>de</strong>s transformations <strong>de</strong> contact d'ordre supérieur an <strong>de</strong> diagonaliser lesHamiltoniens ˜H (n) n dans la représentation d'ordre zéro.La transformation <strong>de</strong> contact perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> diagonaliser l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationen nombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> (v) mais pas en nombre quantique correspondantau moment angulaire <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> (k ou l). Il restera donc <strong>de</strong>s éléments non diagonaux.Ceux-ci sont appelés <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type-l. D'autres <strong>du</strong>s aux termes anharmoniques<strong>du</strong> potentiel doivent être également pris en charge lorsque leur e<strong>et</strong> est important.Un exemple est le terme cubique Ĥ30 dans (1.97). Il contient uniquement <strong>de</strong>s élémentsnon diagonaux qui sont éliminés ensuite par une transformation adéquate S 30 . Ces élémentsnon diagonaux donnent lieu à <strong>de</strong>s résonances anharmoniques d'ordre 1. L'ajout<strong>de</strong> ces résonances dépend <strong>du</strong> type <strong>de</strong> la molécule étudiée ainsi que la structure <strong>de</strong> sesniveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. Nous discuterons en détails les résonances observées dansla molécule d'acétylène.n−m


PAGE 441.5.3 Eléments diagonauxLes éléments diagonaux <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif sont obtenus en sommant l'énergie<strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> rotation : Enérgie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>E vr = E v + E r (1.105)L'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> est obtenue en fonction <strong>de</strong>s nombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>(v, l) :E v = ∑ ω i v i + ∑ x ij v i v j + ∑ x ltlt ′ l t l t ′ + ∑y ijk v i v j v k (1.106)ii≤jt≤t ′ i≤j≤k+ ∑y iltlt ′ v i l t l t ′ +∑z ijkl v i v j v k v l +∑z ijltlt ′ v i v j l t l t ′i,t≤t ′ i≤j≤k≤li≤j,t≤t∑∑′+ z ltlt ′l t ′′l t ′′′ l t l t ′l t ′′l t ′′′ + w ijklm v i v j v k v l v mt≤t ′ ≤t ′′ ≤t ′′′ i≤j≤k≤l≤m+ ∑∑w ijkltlt ′ v i v j v k l t l t ′ +w iltlt ′l t ′′l t ′′′ v i l t l t ′l t ′′l t ′′′i≤j≤k,t≤t ′ i,t≤t ′ ≤t ′′ ≤t ′′′où les ω i sont les fréquences associées aux mo<strong>de</strong>s normaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>. Les x ij , x lt,lt ′sont appelés constantes quadratiques d'hanarmonicité. Ils dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s fréquencesω s , <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> force f ss ′ s ′′, <strong>de</strong>s coecients <strong>de</strong> Coriolis ζα s ′ σ ′ ,sσ<strong>et</strong> <strong>de</strong>s momentsd'inerties Iαα e [9, 30]. Les autres paramètres sont <strong>de</strong>s ordres supérieurs <strong>du</strong> développementen série <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> exprimés en cm −1 . Ces constantes sontdéterminées expérimentalement à partir <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s fondamentales ou <strong>de</strong> combinaison. Energie <strong>de</strong> rotationL'énergie <strong>de</strong> rotation est développée en fonction <strong>de</strong> J (J + 1) :E r = B v[J (J + 1) − k2 ] − D v[J (J + 1) − k2 ] 2+ Hv[J (J + 1) − k2 ] 3(1.107)Les constantes B v , D v , H v sont <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> rotation correspondant à un niveauv donné, D v <strong>et</strong> H v sont appelés constantes <strong>de</strong> distorsion centrifuge.Compte tenu <strong>de</strong>s interactions entre <strong>vibration</strong>-rotation provenant <strong>de</strong>s HamiltonienĤ 21 , Ĥ12, Ĥ22..., le calcul <strong>de</strong>s éléments diagonaux donne une dépendance <strong>vibration</strong>nelle<strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> rotation.On écrit :B v = B 0 − ∑ iα i v i + ∑ i≤jγ ij v i v j + ∑ t≤t ′ γ ltl t ′ l t l t ′ (1.108)+ ∑i≤j≤kε ijk v i v j v k + ∑i,t≤t ′ y iltl t ′ v i l t l t ′D v = D 0 + ∑ iβ i v i + ∑ i≤jβ ij v i v j + ∑ t≤t ′ β ltl t ′ l t l t ′ (1.109)H v = H 0 + ∑ iH i v i (1.110)k = ∑ tl t (1.111)


PAGE 451.5.4 Eléments non diagonauxRésonances <strong>de</strong> type-lLorsque plus d'un mo<strong>de</strong> dégénéré est excité, <strong>de</strong>s termes dans l'Hamiltonien eectifdonnent lieu à <strong>de</strong>s éléments non diagonaux en l t [36]. On distingue <strong>de</strong>ux catégories : Résonance <strong>vibration</strong>nelle <strong>de</strong> type-lCes éléments sont <strong>du</strong>s à une contribution purement <strong>vibration</strong>nelle (Ĥ40). Les seulstermes non nuls s'écrivent :〈l t , l t| ′ |l t ∓ 2, l t ′ ± 2〉 = 1 4 r [tt ′ (vt ± l t ) (v t ∓ l t + 2) ( v t ′ ∓ l t′ ) (v′t ± l t ′ + 2 )] 1/2(1.112)où r tt ′ est la constante <strong>de</strong> résonance <strong>vibration</strong>nelle <strong>de</strong> type-l. Sa dépendance en<strong>vibration</strong> <strong>et</strong> en rotation est donnée par :r tt ′ = r 0 tt ′ + ∑ ir 0 tt ′ i (v i − δ it − δ it ′) + ∑ i≤jrtt 0 ′ ij (v i − δ it − δ it ′) ( )v j − δ jt − δ jt ′+ ∑ t≤t ′ r 0 tt ′ l tl t ′ (l t ∓ 1) (l t ′ ± 1)+[r 0 tt ′ J + ∑ ir tt ′ Ji (v i − δ it − δ it ′) + r tt ′ JJJ (J + 1)]J (J + 1) (1.113)Notons que ces éléments font intervenir <strong>de</strong>s niveaux ayant les mêmes nombresquantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> (v i , k = l t + l t ′) mais diérent uniquement par les nombresquantiques l t <strong>et</strong> l t ′. Résonance rotationnelle <strong>de</strong> type-lLa résonance rotationnelle <strong>de</strong> type-l a été mise en évi<strong>de</strong>nce expérimentalement parFunke <strong>et</strong> Herzberg [37] <strong>et</strong> Funke <strong>et</strong> Lindholm [38] dans la molécule C 2 H 2 . C<strong>et</strong>terésonance est i<strong>de</strong>ntique à celle observée dans le cas <strong>de</strong>s molécules diatomiquesconnue sous le nom <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> type-Λ [39].Le terme <strong>de</strong> couplage correspondant s'écrit :〈l t | |l t ± 2〉 = 1 4 q t [(v t ∓ l t ) (v t ± l t + 2)] 1/2 F ± (J, k) F ± (J, k ± 1) (1.114)avec :<strong>et</strong>F ± (J, k) = [J (J + 1) − k (k ± 1)] 1/2 (1.115)q t = q 0 t + ∑ i+ [q 0 tJ + ∑ iq 0 ti (v i − δ t ) + ∑ i≤jq tij (v i − δ it ) (v j − δ jt )q tJi (v i − δ t ) + q tJJ J (J + 1)]J (J + 1) (1.116)Contrairement à la résonance <strong>vibration</strong>nelle <strong>de</strong> type-l, la résonance rotationnelle<strong>de</strong> type-l implique <strong>de</strong>s niveaux tels que ∆k = ±2. L'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te interaction estle dédoublement <strong>de</strong> chaque niveau <strong>de</strong> rotation au sein d'un niveau <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>caractérisé par |l t | = 1.Lorsqu'une molécule vibre <strong>et</strong> tourne simultanément les termes d'interaction <strong>de</strong>


PAGE 46type Coriolis apparaissent <strong>et</strong> couplent <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> parités <strong>de</strong> k diérentes. Ilest montré dans [39] que la résonance rotationnelle <strong>de</strong> type-l est <strong>de</strong> type Coriolis.Elle possè<strong>de</strong> le même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que les α i <strong>de</strong> l'équation (1.109). Notonsnalement que l'écart entre niveaux dédoublés est proportionnel à J (J + 1) [40].L'écart entre les <strong>de</strong>ux niveaux en interaction est donné par :∆E = 1 4 q t (v t + 1) J (J + 1) (1.117)C<strong>et</strong> e<strong>et</strong> sera parfaitement illustré par la suite dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation<strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . Résonances <strong>de</strong> type-l d'ordre supérieurIl existe <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type-l d'ordres supérieurs <strong>vibration</strong>nelles <strong>et</strong> rotationnelles.L'ordre supérieur à la résonance r tt ′ est donnée par le terme <strong>de</strong> couplage suivant :〈l t , l t ′| |l t ± 4, l t ′ ∓ 4〉 = 1 8 r ttt ′ t ′ [(v t ± l t ) (v t ∓ l t + 2) (v t ± l t − 2) (v t ∓ l t + 4)] 1/2[(v t ′ ∓ l t ′) (v t ′ ± l t ′ + 2) (v t ′ ∓ l t ′ − 2) (v t ′ ± l t ′ + 4)] 1/2(1.118)Dans le cas <strong>de</strong>s résonances rotationnelles <strong>de</strong> type-l d'ordre supérieur, on distingue<strong>de</strong>ux types : ∆k = ±2〈l t , l t ′| |l t ± 4, l t ′ ∓ 2〉 = 1 8 q ttt ′ [(v t ∓ l t ) (v t ± l t + 2) (v t ∓ l t − 2) (v t ± l t + 4)] 1/2 ∆k = ±4[(v t ′ ± l t ′) (v t ′ ∓ l t ′ + 2)] 1/2 F ± (J, k) F ± (J, k ± 1)(1.119)〈l t | |l t ± 4〉 = 1 4 u tt [(v t ∓ l t ) (v t ± l t + 2) (v t ∓ l t − 2) (v t ± l t + 4)] 1/2F ± (J, k) F ± (J, k ± 1) F ± (J, k ± 2) F ± (J, k ± 3)(1.120)〈l t , l t ′| |l t ± 2, l t ′ ± 2〉 = 1 4 u tt ′ [(v t ∓ l t ) (v t ± l t + 2) (v t ′ ∓ l t ′) (v t ′ ± l t ′ + 2)] 1/2F ± (J, k) F ± (J, k ± 1) F ± (J, k ± 2) F ± (J, k ± 3)(1.121)Résonances anharmoniquesLes résonances anharmoniques <strong>de</strong>s molécules linéaires sont <strong>du</strong>es à <strong>de</strong>s contributionsnon diagonales en v <strong>de</strong>s Hamiltoniens Ĥ30 <strong>et</strong> Ĥ40.... Ces résonances couplent <strong>de</strong>s niveaux<strong>de</strong> nombres quantiques v s diérents, ayant <strong>de</strong>s énergies <strong>vibration</strong>nelles très proches.Contrairement aux résonances <strong>de</strong> type-l, les résonances anharmoniques dièrent d'unemolécule à l'autre selon leur symétrie <strong>et</strong> leur structure <strong>vibration</strong>nelle.Lors <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> l'Hamiltonien seules certaines résonances sont conservéesexplicitement dans le modèle. Il s'agit <strong>de</strong> celles qui ont un e<strong>et</strong> non négligeable, c'està-direcelles qui peuvent être observées sur <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s expérimentaux. D'autres résonancespeuvent êtres ajoutées par la suite dans le modèle lors <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation.Une étu<strong>de</strong> bibliographique critique est alors nécessaire pour rassembler toutes lesrésonances dont l'e<strong>et</strong> a été déjà démontré pour la molécule en question. Trois autrescritères sont également utilisés an <strong>de</strong> compléter ce travail :


PAGE 47 Le premier consiste en une estimation <strong>de</strong>s écarts énergétiques entre les niveaux <strong>de</strong><strong>vibration</strong> calculés à partir <strong>de</strong>s termes diagonaux <strong>de</strong> l'équation (1.106). C<strong>et</strong>te étapes'avère très importante dans la localisation <strong>de</strong>s résonances anharmoniques en fonction<strong>de</strong> l'énergie à laquelles celles-ci commencent à avoir un e<strong>et</strong> non négligeable. Le second critère, consiste à estimer l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s termes d'interactionselon les critères décrits précé<strong>de</strong>mment (Table 1.4). Finalement, le troisième critère repose sur les calculs ab initio. Ces <strong>de</strong>rniers peuventfournir <strong>de</strong>s valeurs précises <strong>de</strong> ces termes d'interaction.Dans la molécule d'acétylène on trouve par exemple <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type K i/jkl ouK ii/jj . Dans le premiers cas, les niveaux tels que ∆v i = ±1 <strong>et</strong> ∆v j = ∆v k = ∆v l = ∓1sont couplés. De même, dans le second type on couple <strong>de</strong>s niveaux tels que ∆v i = ±2 <strong>et</strong>∆v j = ∓2.A titre d'exemple, la résonance K 3/245 couple le niveau ν 3 à ν 2 + ν 4 + ν 5 vers 3300cm −1 . Le terme <strong>de</strong> couplage correspondant est donné par l'équation suivante :〈v 2 , v 3 , v l 44 , v l 55 | |v 2 − 1, v 3 + 1, (v 4 − 1) l 4±1 , (v 5 − 1) l 5∓1 〉 = − 1 8 K 3/245 [v 2 (v 3 + 1) (v 4 ∓ l 4 ) (v 5 ± l 5 )] 1/2où(1.122)K 3/245 = K 0 3/245 + ∑ iK 0 3/245,i (v i − δ i2 − δ i4 − δ i5 )+ ∑ i≤jK 3/245,ij (v i − δ i2 − δ i4 − δ i5 ) (v j − δ j2 − δ j4 − δ j5 )+[K 0 3/245,J + ∑ iK 3/245,Ji (v i − δ i2 − δ i4 − δ i5 )][J(J + 1) − k2 ]+ K 3/245,JJ[J (J + 1) − k2 ] 2(1.123)(1.124)C<strong>et</strong>te résonance couplera également par exemple ν 1 + ν 3 à ν 1 + ν 2 + ν 4 + ν 5 vers 6500cm −1 .Les autres résonances intéressantes dans le cas <strong>de</strong> l'acétylène sont données explicitementdans l'annexe A.On distingue <strong>de</strong>ux catégories : Lorsque ∆k = 0Les résonances anharmoniques sont notées par la l<strong>et</strong>tre 'K' comme dans K 3/245 .Lorsqu'on excite <strong>de</strong>ux fois les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pliage (t <strong>et</strong> u) on peut obtenir ∆k = 0 <strong>de</strong><strong>de</strong>ux manières diérentes à savoir ∆l t = ∆l u = 0 ou ∆l t = −∆l u = ±2. Dans cecas on distingue la secon<strong>de</strong> résonance par la l<strong>et</strong>tre K ′ . Par exemple dans le cas <strong>de</strong>l'acétylène on trouve la résonance K 44/55 <strong>et</strong> K ′ 44/55 . Lorsque ∆k = ±2Dans ce cas, les éléments sont non diagonaux en v <strong>et</strong> aussi en k. Une dépendancerotationnelle en J (J + 1) apparaît suite à la variation <strong>de</strong> k. On désigne ce type <strong>de</strong>


PAGE 48résonance par la l<strong>et</strong>tre O (O 3/245 ). De même on dénit <strong>de</strong>s opérateurs O ′ lorsqu'ily a plus d'une manière d'obtenir ∆k = ±2.D'autres notations peuvent êtres trouvées dans la littérature voir par exemple Perevalov<strong>et</strong> al. [41].Résonances <strong>de</strong> type CoriolisLes résonances <strong>de</strong> type Coriolis sont <strong>du</strong>es à <strong>de</strong>s couplages entre la <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> larotation via l'opérateur énergie cinétique <strong>de</strong> Coriolis (équation 1.11).Les interactions <strong>du</strong> premier ordre sont <strong>du</strong>es à l'Hamiltonien Ĥ21 déni dans l'équation(1.95) [30].Ĥ 21 = −2 ∑ √˜νl ∑q k ˆp l B˜ναζ e klĴα α (1.125)kk,lαCes termes d'interaction couplent <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> caractérisés par ∆v k = ±1 <strong>et</strong>∆v l = ∓1 (ν k ≈ ν l ). Le coecient <strong>de</strong> Coriolis est dans ce cas ζ kl = −ζ lk .Les résonances <strong>de</strong> Coriolis <strong>du</strong> premier ordre sont régulièrement observées dans les<strong>spectre</strong>s moléculaires dont par exemple celui <strong>de</strong> la molécule NH 3 [43]. Les interactions<strong>de</strong> types Coriolis perturbent les niveaux rotationnels <strong>de</strong>s molécules ainsi que les intensités<strong>de</strong>s raies correspondantes.Les interactions <strong>de</strong> Coriolis <strong>du</strong> second ordre sont <strong>du</strong>es à la contribution <strong>de</strong> l'HamiltonienĤ31. Un exemple est celui <strong>de</strong> la résonance C 22/3 (∆v 2 = ±2, ∆v 3 = ∓1) observée parPerrin <strong>et</strong> al. [42] lors <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> la molécule 14 N 16 O 2 . Dans l'ac<strong>et</strong>ylène<strong>de</strong>utéré C 2 HD on a la possibilité d'une interaction <strong>de</strong> Coriolis <strong>du</strong> second ordre <strong>du</strong> typeC 3/25 (∆v 3 = ±1 <strong>et</strong> ∆v 2 = ∆v 5 = ∓1).Seules les interactions <strong>de</strong> Coriolis <strong>du</strong> troisième ordre sont prédites dans le cas <strong>de</strong> lamolécule 12 C 2 H 2 suite à l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> Hamiltonien Ĥ41. Ces interactions commenous allons le voir dans les prochains chapitres sont observées à <strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationtrès élevées. Elles couplent localement <strong>et</strong> parfois <strong>globale</strong>ment plusieurs niveaux<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . Ces termes <strong>de</strong> couplage sont <strong>de</strong> type C 2/444 ,C 2/455 , C 22/14 <strong>et</strong> C 22/35 .En résumé, la table ci-<strong>de</strong>ssous regroupe les trois catégories d'éléments non diagonauxobservés dans la molécule 12 C 2 H 2 . La dépendance en nombre quantique <strong>de</strong> rotation Jainsi que l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> paramètre eectif correspondant sont indiqués dans lamême table.


PAGE 49Table 1.5 Eléments non diagonaux <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 : Sont indiquésdans la table : le type, le terme <strong>de</strong> couplage, la dépendance en J <strong>et</strong> l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<strong>de</strong>s paramètres eectifs correspondant en cm −1 , tels qu'ils sont déterminés au cours <strong>de</strong>ce travail.1.6 Fonctions d'on<strong>de</strong>s <strong>et</strong> base symétriséeLes fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation sont obtenues par le pro<strong>du</strong>it direct <strong>de</strong>sfonctions d'on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'oscillateur Harmonique dénies par l'équation (1.72) <strong>et</strong> celles <strong>de</strong>la toupie symétrique (T.S.) (1.83).|Ψ〉 = |v s , v t , l t , k〉 ⊗ |J, K, M〉 = |v s , v t , l t , k; J, K, M〉 (1.126)où : v s <strong>et</strong> v t correspon<strong>de</strong>nt respectivement aux nombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> associésaux mo<strong>de</strong>s non dégénérés (str<strong>et</strong>ching) <strong>et</strong> doublement dégénérés (bending). Lesnombres quantiques l t correspon<strong>de</strong>nt aux moments angulaires <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> dénis précé<strong>de</strong>mment.J est le nombre quantique <strong>de</strong> rotation.A chaque valeur <strong>de</strong> k = ∑ tl t diérente est associée une symétrie particulière :(k = 0) : Σ(k = ±1) : Π(k = ±2) : ∆(k = ±3) : Φ,... ...Nous utiliserons par la suite, le nom "sous-niveaux" pour désigner les niveaux <strong>de</strong>mêmes nombres quantiques <strong>vibration</strong>nels mais qui diérent uniquement par les combinaisons<strong>de</strong> l t .


PAGE 50Pour les molécules centrosymétriques (D ∞h ), les fonctions d'on<strong>de</strong>s se distinguent parles symétries "g" (gera<strong>de</strong> ou symétrique) <strong>et</strong> "u" (ungerad ou antisymétrique), suite àl'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'opération d'inversion "î".On utilise généralement la règle suivante :si ∑ (A)v n est paire : "g".si ∑ (A)v n est impaire : "u".où les sommes portent sur tous les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> antisymétriques (A) dégénérésou non.La parité <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation est également prise en comptesuite à l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'opérateur <strong>de</strong> symétrie E ∗ (inversion <strong>de</strong>s coordonnées spatiales dans lerepère <strong>de</strong> laboratoire) [44] :E ∗ |v, J, k〉 = (−1) J−k |v, J, −k〉 (1.127)Notons ici que E ∗ laisse inchangée la partie <strong>vibration</strong>nelle, par contre l'e<strong>et</strong> sur lesfonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation est plus compliqué. En e<strong>et</strong>, dans ce cas les angles d'Euler(θ, φ) <strong>de</strong>viennent (π − θ, φ + π).Nous dénissons donc une nouvelle base dite "base symétrisée <strong>de</strong> Wang". C<strong>et</strong>te basesymétrisée est formée <strong>de</strong> combinaisons linéaires entre <strong>de</strong>s sous-niveaux ayant les mêmesnombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> mais qui ont <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> k opposées. On écrit :|v n , v t , l t , k, J; e〉 = 1 √2[|v n , v t , l t , k, J〉 + (−1) ɛ |v n , v t , −l t , −k, J〉]|v n , v t , l t , k, J; f〉 = 1 √2[|v n , v t , l t , k, J〉 − (−1) ɛ |v n , v t , −l t , −k, J〉] (1.128)où ɛ est un facteur <strong>de</strong> phase. Pour faciliter la distinction entre niveaux symétrique"e" <strong>et</strong> antisymétrique "f", nous adoptons les conventions suivantes : Le moment angulaire <strong>vibration</strong>nel total k = ∑ têtre positif ou nul.l t <strong>de</strong>s fonctions symétrisées doit Si k = 0, le premier nombre quantique <strong>de</strong> moment angulaire l t non nul doit êtrepositif. Le choix <strong>de</strong> phase considéré est celui correspondant à (2ρ−δ = π dans les notations<strong>de</strong> Yamada [45], ou à la convention A adoptée par Perevalov <strong>et</strong> al. [46].Dans ces conditions la dénition <strong>de</strong> la base symétrisée <strong>de</strong>vient [27] :|v n , v t , l t , k, J; e〉 = 1 √2[|v n , v t , l t , k, J〉 + |v n , v t , −l t , −k, J〉]|v n , v t , l t , k, J; f〉 = 1 √2[|v n , v t , l t , k, J〉 − |v n , v t , −l t , −k, J〉] (1.129)


PAGE 511.7 La molécule d'acétylèneLa molécule d'acétylène est une molécule <strong>de</strong> géométrie d'équilibre linéaire. Elle estcomposée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux atomes d'hydrogène <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux atomes <strong>de</strong> carbone reliés par une tripleliaison (−C ≡ C−). Les longueurs <strong>de</strong> liaison sont r e (CC) = 120.2958(7) pm <strong>et</strong> r e (CH) =106.164(1) pm [47] (1.4). La conguration électronique <strong>de</strong> l'état fondamental est :( )1σg1σ 2 u2σ 2 g2σ 2 u3σ 2 g1π 2 u4 ˜X1 Σ + gLes <strong>de</strong>ux premières orbitales constituent le coeur <strong>de</strong> la molécule ; les <strong>de</strong>ux orbitalessuivantes 2σ g <strong>et</strong> 2σ u forment les liaisons carbone-hydrogène, tandis que la triple liaisoncarbone-carbone m<strong>et</strong> en jeu les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières orbitales.Figure 1.4 La molécule d'acétylène C 2 H 2 .Compte tenu <strong>de</strong> l'abondance isotopique <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> carbone <strong>et</strong> d'hydrogène, ontrouve plusieurs isotopologues <strong>de</strong> la molécule d'acétylène, dont : 12 C 2 H 2 , 12 C 13 CH 2 ,13 C 2 H 2 , 12 C 2 HD <strong>et</strong> 12 C 2 D 2 .Dans c<strong>et</strong>te thèse nous nous intéresserons plus particulièrement à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'isotoplogueprincipal 12 C 2 H 2 ainsi que 12 C 13 CH 2 le second isotopologue en classement d'abondance.1.7.1 Mo<strong>de</strong>s normaux <strong>de</strong> l'acétylèneCinq mo<strong>de</strong>s normaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> sont utilisés pour décrire la <strong>vibration</strong> <strong>de</strong> la moléculed'acétylène. Trois d'entres eux sont non dégénérés <strong>et</strong> notés ν 1 , ν 2 , ν 3 , <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>ssont doublement dégénérés <strong>et</strong> notés ν 4 <strong>et</strong> ν 5 . Les mo<strong>de</strong>s non dégénérés sont associés à <strong>de</strong>smouvements d'élongation le long <strong>de</strong> l'axe moléculaire (str<strong>et</strong>ching), tandis que les <strong>de</strong>uxautres correspon<strong>de</strong>nt aux mouvements <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> la molécule (bending).La gure ci-<strong>de</strong>ssous illustre les cinq mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> dans les diérents isotopologues<strong>de</strong> l'acétylène. Le caractère u/g étant valable uniquement pour les moléculescentrosymétriques. Les symétries correspondantes à chaque mo<strong>de</strong> ainsi que les fréquencesen cm −1 sont indiquées dans c<strong>et</strong>te gure.D'après la gure (1.5), on remarque que les fréquences <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s normaux peuventêtre approximativement reliées par les relations suivantes pour les trois premiers isotopologuescités [41] :ν 1 ≈ ν 3 ≈ 5ν 4 ≈ 5ν 5 (1.130)ν 2 ≈ 3ν 4 ≈ 3ν 5 (1.131)Ces rapports particuliers entre fréquences auront <strong>de</strong>s conséquences importantes surle regroupement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation comme nous allons le montrer par lasuite.


PAGE 52H - C ≡ C - H12 ( g )( g )12C 2 H 212C 13 CH 213C 2 H 212C 2 HD 12 C 2 D 23397.12 3389.12 3374.90 3387.97 2717.221981.80 1950.11 1918.04 1858.88 1768.07345 ( u)( g )( u)3316.86 3310.02 3305.55 2606.38 2455.11608.73 604.47 599.92 517.32 509.24729.08 728.27 727.23 676.14 538.00Figure 1.5 Les mo<strong>de</strong>s normaux <strong>et</strong> fréquences <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> (en cm −1 ) <strong>de</strong>s diérentsisotopologues <strong>de</strong> la molécule d'acétylène.1.7.2 Matrice Hamiltonienne <strong>et</strong> notion <strong>de</strong> "Polya<strong>de</strong>"Compte tenu <strong>de</strong> l'équation (1.129) les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la moléculed'acétylène 12 C 2 H 2 sont notés|v 1 v 2 v 3 v l 44 v l 55 ; e/f, u/g〉où les v i (i = 1, 5) sont les nombres quantiques associés aux mo<strong>de</strong>s normaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.l 4 <strong>et</strong> l 5 sont les nombres quantiques associés aux moments angulaires <strong>de</strong> <strong>vibration</strong><strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s doublement dégénérés ν 4 <strong>et</strong> ν 5 .L'Hamiltonien eectif déni dans c<strong>et</strong>te base "d'ordre zéro" est bloc-diagonal. Chaquebloc ou "polya<strong>de</strong>" regroupe <strong>de</strong>s niveaux en interaction par les résonances <strong>de</strong> type-l ouanharmoniques (W ).Pour caractériser ces polya<strong>de</strong>s Kellman <strong>et</strong> al. [48, 49, 50] ont développé une procé<strong>du</strong>red'i<strong>de</strong>ntication <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s sur base <strong>de</strong>s rapports entre fréquences <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s normaux(eq. 1.131). En e<strong>et</strong>, trois nombres quantiques se conservent dans chaque polya<strong>de</strong>. Cesnombres sont :N r = 5v 1 + 3v 2 + 5v 3 + v 4 + v 5 (1.132)N s = v 1 + v 2 + v 3 (1.133)k = l 4 + l 5 (1.134)où N r noté parfois P r est intitulé le nombre <strong>de</strong> polya<strong>de</strong> ou nombre quantique total.Le second correspond à la somme <strong>de</strong>s nombres quantiques d'élongation. k est le nombrequantique associé au moment angulaire <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> total déni précé<strong>de</strong>mment. Notonsque pour ce <strong>de</strong>rnier c'est la parité qui est conservée dans chaque polya<strong>de</strong> <strong>et</strong> non la valeur.La symétrie e/f <strong>et</strong> u/g est également conservée dans chaque polya<strong>de</strong>.


PAGE 53Figure 1.6 Matrice Hamiltonienne <strong>et</strong> structure en polya<strong>de</strong>. Les éléments diagonauxD correspon<strong>de</strong>nt aux énergies d'ordre zéro <strong>et</strong> les éléments W sont les termes <strong>de</strong> couplagenon diagonaux.On dénit alors la polya<strong>de</strong> par l'ensemble <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> qui possè<strong>de</strong>nt lesmêmes nombres quantiques globaux <strong>et</strong> qui sont <strong>de</strong> mêmes symétries {N r , N s , k, e/f, u/g}.Lorsque <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> types Coriolis sont mises en jeu <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> diérenteparité <strong>de</strong> k sont couplés (∆k = ±1 ou ±3) (table 1.5). Ceci engendre un couplage interpolya<strong>de</strong>entre niveaux <strong>de</strong> même N r <strong>et</strong> vériant alors la règle ∆N s = ±1.En présence <strong>de</strong> résonances <strong>de</strong> type Coriolis, la symétrie <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s telle que dénieprécé<strong>de</strong>mment est brisée. Seul N r reste un bon nombre quantique pour décrire la polya<strong>de</strong><strong>vibration</strong>nelle, on écrit alors {N r , e/f, u/g}.La gure (1.7) représente les premières polya<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la molécule d'acétylène 12 C 2 H 2 ,jusqu'à 3000 cm −1 . Nous avons tracé dans c<strong>et</strong>te gure l'énergie ré<strong>du</strong>ite (en cm −1 ) enfonction <strong>de</strong> J(J + 1). L'énergie ré<strong>du</strong>ite est l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation à laquelle onsoustrait une contribution rotationnelle :E red = E vr − B GS J (J + 1) + D GS [J (J + 1)] 2 (1.135)Dans notre cas nous avons choisi <strong>de</strong> soustraire la contribution rotationnelle <strong>de</strong> l'étatfondamental (GS). Ce type <strong>de</strong> diagramme perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mieux visualiser les niveaux <strong>et</strong> <strong>de</strong>suivre leur évolution en fonction <strong>de</strong> J(J + 1).Sur l'axe <strong>de</strong>s x est reporté le nombre quantique <strong>de</strong> rotation J. Sur l'axe <strong>de</strong>s y (Energieré<strong>du</strong>ite) les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation sont i<strong>de</strong>ntiés par leurs nombres quantiques <strong>de</strong><strong>vibration</strong>.Les niveaux <strong>de</strong> symétrie e sont représentés par <strong>de</strong>s lignes continues, <strong>et</strong> ceux <strong>de</strong> symétrief correspon<strong>de</strong>nt aux lignes discontinues. La couleur est choisie selon la valeur <strong>de</strong>k = l 4 + l 5 en accord avec le tableau suivant :


PAGE 54k = l 4 + l 5 Symétrie Couleur0 Σ Rouge1 Π Bleu2 ∆ Rose3 Φ Vert... ... ...Table 1.6 Conventions utilisées dans les diagrammes <strong>de</strong>s énergies ré<strong>du</strong>ites <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation.v 1 v 2 v 3 v 4 v 5N r =130000 0 0 0 40 0 0 1 300004, 0 4x00004, 0e 2x00013,-1 1 1-1e1 1-1f3x1x00022, 01001, 00e2x 1x00022, 0 0 0 22-2e2-2f 20x00031, 01010, 00031, 0 0 0 31-1e3-1x1 1-1f10x1x0 0 0 4 000040, 04 2 0e0xE V R- 1 .1 7 6 6 4 6 J (J + 1 ) + 1 .6 2 6 5 1 0 -6 J 2 (J + 1 ) 2 (c m -1 )E VR- 1.176646 J(J+1) + 1.6266 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 )N r =4N r = 5v 1 +3v 2 +5v 3 +v 4 +v 5N r =20 0 0 0 30 0 0 1 200003,00003, 01x3x00012,-1 100012, 0x2x200001000,0 1 0 000021, 00021, 02-1x2 0e1x0 0 0 2 10 0 0 3 000030, 31 0xN r =33000 cm -1 00002, 0e 2x0 0 0 0 200011,0 0 0 1-1e1-1f 11x00020, 0 0 0 20 0e0xe1000f0 0 0 0 100001, 0 1x0 0 0 1 000010, 1 0x10 . 20 . 30 . 400 10 20 30 40 JFigure 1.7 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2illustrant le regroupement en polya<strong>de</strong> (N r ). Le calcul a été eectué sans tenir compte <strong>de</strong>sinteractions <strong>de</strong> Coriolis.ConclusionDans ce chapitre nous avons rappelé la théorie classique <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationmoléculaires. C<strong>et</strong>te démarche a été éten<strong>du</strong>e à la <strong>de</strong>scription quantique <strong>de</strong> l'Hamiltonien<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires. An <strong>de</strong> résoudre l'équation <strong>de</strong>Schrödinger nous avons été amenés à faire <strong>de</strong>s approximations. D'une part nous avonsutilisé l'approximation <strong>de</strong> Born-Oppenheimer perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> traiter séparément les partiesélectronique <strong>et</strong> nucléaire <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> se focaliser sur les mouvements <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation.D'autre part l'Hamiltonien eectif a été décomposé en un Hamiltonien d'ordrezéro perturbé par <strong>de</strong>s termes d'ordres supérieurs.Nous avons ensuite détaillé les éléments matriciels diagonaux <strong>et</strong> non diagonaux constituantl'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation, en m<strong>et</strong>tant en évi<strong>de</strong>nce les trois types<strong>de</strong> résonances observées notamment dans la molécule 12 C 2 H 2 à savoir : les résonances d<strong>et</strong>ype-l, anharmoniques, <strong>et</strong> <strong>de</strong> type Coriolis.


Chapitre 2Interaction rayonnement-matièreL'interaction d'une on<strong>de</strong> électromagnétique (rayonnement) avec un gaz moléculaire(matière), nous révèle l'i<strong>de</strong>ntité, la composition chimique <strong>et</strong> bien d'autres informationsspéciques au gaz en question. Ces informations sont accessibles via le "<strong>spectre</strong>" <strong>de</strong> lamolécule. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s ou la "spectroscopie" est une <strong>de</strong>s sources d'informationsles plus importantes concernant les atmosphères stellaires, planétaires <strong>et</strong> l'espace interstellaire.Dans ce chapitre, nous allons développer les principes <strong>de</strong> l'interaction rayonnementmatièreen utilisant un raisonnement semi-classique. Nous traiterons dans ce cas le champélectromagnétique <strong>de</strong> manière classique, tandis que la matière (molécule) sera décritequantiquement.Nous intro<strong>du</strong>irons la notion d'intensité <strong>de</strong> raie à travers un facteur indépendant <strong>de</strong>sconditions expérimentales auxquelles est soumis le gaz moléculaire : il s'agit <strong>du</strong> moment<strong>de</strong> transition. Nous détaillerons ensuite l'expression <strong>de</strong> l'intensité pour en dé<strong>du</strong>ire<strong>de</strong>s informations physiques reliées aux diérentes résonances entre niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation.Une autre quantité très importante à la détermination <strong>de</strong>s intensités absolues ainsique les propriétés thermodynamiques (enthalpie, entropie,...), est la fonction <strong>de</strong> partitioninterne. Son calcul sera détaillé pour la molécule d'acétylène 12 C 2 H 2 . L'aspect spin nucléaire<strong>de</strong>s molécules ortho <strong>et</strong> para acétylène sera également considéré.Finalement, nous évoquerons dans ce chapitre quelques techniques <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s<strong>spectre</strong>s infrarouges.2.1 Processus d'interaction rayonnement-matièreEn présence d'un rayonnement électromagnétique, les molécules peuvent absorber ouém<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s photons selon trois processus : l'émission spontanée, l'émission stimulée <strong>et</strong>l'absorption [51].Pour illustrer ces phénomènes, considérons un système constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux niveaux énergétiques,E i <strong>et</strong> E j tels que représentés dans la gure (2.1) :1. Emission spontanéeL'émission spontanée est un processus <strong>de</strong> relaxation ou <strong>de</strong> désexcitation <strong>du</strong> système<strong>de</strong> l'état |j〉 vers l'état |i〉 d'énergie inférieure avec émission d'un photon d'énergie(E j − E i ) = hc˜ν ij <strong>et</strong> <strong>de</strong> direction <strong>et</strong> polarisation aléatoires. La probabilité d'un<strong>et</strong>elle transition par unité <strong>de</strong> temps est donnée par :


PAGE 56Figure 2.1 Processus d'interaction rayonnement-matière.dP spjidt= A ji (2.1)où A ji est le coecient d'Einstein d'émission spontanée (en s −1 ).2. AbsorptionL'absorption d'un photon d'énergie ˜ν ij perm<strong>et</strong> au système <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> l'état |i〉 àl'état excité |j〉. La probabilité associée à ce processus s'écrit :dP absijdt= B ij ρ (˜ν ij ) (2.2)ρ(˜ν ij ) est la <strong>de</strong>nsité d'énergie spectrale <strong>du</strong> rayonnement, <strong>et</strong> B ij est le coecientd'absorption d'Einstein (en s.g −1 ) .3. Emission stimuléeLe rayonnement inci<strong>de</strong>nt peut in<strong>du</strong>ire également une émission d'un photon <strong>de</strong> mêmedirection <strong>et</strong> polarisation que le photon inci<strong>de</strong>nt. La probabilité <strong>de</strong> transition est donnéepar :dP stjidt= B ji ρ (˜ν ij ) (2.3)A l'équilibre thermodynamique, les coecients d'Einstein sont reliés entre eux parles relations suivantes :g i B ij = g j B ji (2.4)A ji = 8πhc˜ν 3 ijB jiavec g n la dégénérescence <strong>de</strong> l'état |n〉. Notons que le rapport entre les coecientsd'émission spontanée <strong>et</strong> stimulée contient une dépendance cubique en la fréquence<strong>de</strong> transition.Ce développement, dû à Einstein, nous perm<strong>et</strong> d'interpréter les diérents mécanismesd'interaction entre rayonnement <strong>et</strong> matière.


PAGE 572.2 Intensité <strong>de</strong> raieL'intensité d'un rayonnement électromagnétique collimaté est dénie comme étant laquantité d'énergie traversant un élément <strong>de</strong> surface par unité <strong>de</strong> temps. On écrit :I = d2 EdSdt(2.5)2.2.1 Loi <strong>de</strong> Beer-LambertLorsque la lumière traverse un échantillon <strong>de</strong> gaz contenu dans une cellule <strong>de</strong> longueurdx, une partie <strong>de</strong> l'intensité peut être absorbée par les molécules selon les mécanismesdécrits précé<strong>de</strong>mment. La variation <strong>de</strong> l'intensité lumineuse dépend <strong>du</strong> type <strong>du</strong> gaz absorbantvia le coecient d'absorption noté α (˜ν) tel que :dI˜ν (˜ν, x)I˜ν (˜ν, x)= −α (˜ν) dx (2.6)où dI est la variation d'intensité sur l'intervalle [x, x + dx].Après intégration sur la variable x, on r<strong>et</strong>rouve l'expression bien connue <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong>Beer-Lambert.I˜ν (˜ν, l) = I˜ν (˜ν, 0) exp [−α (˜ν) l] (2.7)où I (˜ν, 0) est l'intensité lumineuse initiale avant passage dans l'échantillon, I (˜ν, l)est l'intensité transmise après passage dans le gaz absorbant sur un traj<strong>et</strong> <strong>de</strong> longueur l.On dénit la transmittance τ (˜ν) comme étant le rapport entre intensité avant <strong>et</strong>après passage dans l'échantillon, <strong>de</strong> sorte que :τ (˜ν) = I˜ν (˜ν, l)= exp [−α (˜ν) l] (2.8)I˜ν (˜ν, 0)On dénit également l'absorbance A (˜ν) comme :A (˜ν) = −ln[τ (˜ν)] = α (˜ν) l (2.9)L'intensité absolue d'une raie d'absorption correspondant à une transition d'un état|i〉 vers un état |j〉 est proportionnelle à la surface sous la raie :S ij (E j ← E i ) = 1 P l∫ +∞−∞A (˜ν) d˜ν = 1 P∫ +∞−∞α (˜ν) d˜ν (2.10)où P est la pression <strong>du</strong> gaz étudié.En vue d'applications atmosphériques, on utilise une autre quantité pour caractériserl'intensité absolue. Il s'agit <strong>de</strong> la section ecace d'absorption intégrée, notée σ ij (encm/molécule). Elle est dénie comme :σ ij =1 Nl∫ +∞−∞A (˜ν) d (˜ν) (2.11)où N correspond à la <strong>de</strong>nsité moléculaire <strong>du</strong> gaz absorbant.


PAGE 582.2.2 L'intensité en fonction <strong>de</strong>s coecients d'EinsteinSoit une transition d'un état initial |i〉 vers un état nal |j〉. La quantité d'énergi<strong>et</strong>otale absorbée par unité <strong>de</strong> volume <strong>et</strong> par unité <strong>de</strong> temps est exprimée en fonction <strong>de</strong>scoecients d'Einstein <strong>et</strong> <strong>de</strong> la fréquence <strong>du</strong> photon absorbé comme :d 2 E (˜ν ij )= (N i B ij − N j B ji ) ρ (˜ν ij ) hc˜ν ij (2.12)dV dtoù N i correspond à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> population dans l'état |i〉.C<strong>et</strong>te même quantité peut s'écrire en fonction <strong>du</strong> coecient d'absorption (2.6) comme :d 2 E (˜ν ij ) dI (x)= −dV dt dx = −α (˜ν) I˜ν (˜ν, x) d˜ν (2.13)Supposant <strong>de</strong> plus que l'intensité I ne varie pas sur la largeur <strong>de</strong> la raie, on peutintégrer l'expression précé<strong>de</strong>nte sur le nombre d'on<strong>de</strong> ˜ν. On trouve alors :α ij I˜ν (˜ν ij , x) = (N i B ij − N j B ji ) ρ˜ν (˜ν ij ) hc˜ν ij (2.14)notons que α ij est le coecient d'absorption intégré c'est-à-dire :α ij = S ij P =∫ +∞−∞α (˜ν) d˜ν (2.15)D'autre part, dans le cas <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s planes, I = ρc <strong>et</strong> en combinant avec les relations(2.5) on obtient nalement :(Niα ij = − N )jg i B ij h˜ν ij (2.16)g i g jA l'équilibre thermodynamique, le gaz moléculaire pris à une température T <strong>et</strong> unepression P , obéit à la distribution <strong>de</strong> Boltzmann :avec :N i = Ng ie (−hcE i/kT )Q (T )(2.17)N i : Le nombre <strong>de</strong> molécules sur le niveau |i〉.N : Le nombre total <strong>de</strong> molécules.g i : La dégénérescence <strong>de</strong> l'état |i〉.k : La constante <strong>de</strong> Boltzmann.h : La constante <strong>de</strong> Planck.Q (T ) : La fonction <strong>de</strong> partition totale.Nous discuterons plus loin le calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition dans le cas <strong>de</strong> lamolécule 12 C 2 H 2 .Finalement, l'expression <strong>du</strong> coecient d'absorption intégré par unité <strong>de</strong> pression ( encm −2 atm −1 ) prend la forme suivante :S ij ≡ α ijP= 1 P g NiQ (T )[1 − e (−hc˜ν ij/kT ) ] e (−hcE i/kT ) h˜ν ij B ij (2.18)où N est le nombre total <strong>de</strong> molécules. Souvent N est déni en fonction <strong>du</strong> nombre<strong>de</strong> Löschmidt n L (càd le nombre <strong>de</strong> molécules par unité <strong>de</strong> volume à une atmosphère(P 0 = 1 atm) <strong>et</strong> à la température T 0 = 273.15 K) comme :


PAGE 59( ) ( ) P T0N = n LP 0 Toù (P, T ) sont respectivement la pression <strong>et</strong> la température <strong>du</strong> gaz<strong>et</strong> n L = 2.6867774(47)10 19 molécule.cm −3 [52]. g i est la dégénérescence <strong>de</strong> l'état |i〉.L'expression (2.18) <strong>de</strong>vient alors :S ij ≡ α jiP= g in L 1 T 0Q (T ) P 0 T(2.19)[1 − e (−hc˜ν ij/kT ) ] e (−hcE i/kT ) h˜ν ij B ij (2.20)Nous avons donc établi le lien entre l'intensité d'une raie ou le coecient d'absorptionintégré <strong>et</strong> les coecients d'Einstein.2.2.3 Approximation dipolaire électriqueL'approximation dipolaire électrique consiste à négliger les variations spatiales <strong>du</strong>champ électrique à l'échelle <strong>de</strong> l'atome (a 0 ≈ 0, 529 10 −10 m


PAGE 60Lorsque les niveaux sont dégénérés l'équation (2.23) prend la forme :g ig jB ij = 8π3 1 1 ∑ ∑3h 2 |〈j l | µ |i k 〉| 2 (2.24)c 4πɛ 0g ik=1 l=1La comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux relations montre que :g ig j|〈j| µ |i〉| 2 = 1 ∑ ∑|〈j l | µ |i k 〉| 2 = |D ij | 2 (2.25)g ik=1 l=1En intro<strong>du</strong>isant l'expression <strong>de</strong> B ij dans (2.20) on obtient :S ij = 8π3 1 g i n L˜ν ij3hc 4πɛ 0 Q (T )1 T 0P 0 TLa section ecace d'absorption correspondante est alors :[1 − e (−hc˜ν ij/kT ) ] e (−hcE i/kT ) |D ij | 2 (2.26)σ ij = 8π3 1 1[]˜ν ij3hc 4πɛ 0 Q (T ) g i 1 − e (−hc˜ν ij/kT )e (−hcE i/kT ) |D ji | 2 (2.27)Le passage <strong>de</strong> S ij à la section ecace σ ij est assuré par la relation suivante :Intensité d'une raie d'émissionσ ij = S ij1n LP 0TT 0(2.28)Considérons un gaz moléculaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité susamment faible <strong>de</strong> sorte que la réabsorption<strong>de</strong>s photons émis par le gaz soit négligeable. Dans c<strong>et</strong>te hypothèse le gaz estdit "optiquement mince", seul le processus d'émission spontanée est alors à prendre encompte pour déterminer l'intensité d'émission.Considérons toujours le système à <strong>de</strong>ux niveaux |i〉 <strong>et</strong> |j〉 déni dans la gure (2.1).Contrairement à l'absorption, l'intensité d'émission ne peut être décrite par la loi <strong>de</strong>Beer-Lambert.L'intensité d'émission spontanée émise, par un élément <strong>de</strong> volume dans toutes lesdirections (Ω = 4π sr), s'obtient directement en fonction <strong>du</strong> coecient d'Einstein A ji<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'énergie <strong>du</strong> photon émis. Pour éviter toute confusion nous choisissons <strong>de</strong> noterl'intensité d'émission spontanée comme I sp .dI spjidx Ω = (hc˜ν ij) × A ji × N j (2.29)où N j est le nombre <strong>de</strong> molécule <strong>du</strong> niveau |j〉. Il est régi par la distribution <strong>de</strong>Boltzmann (éq. 2.17). L'intensité d'émission spontanée <strong>de</strong>vient :dI spjidx Ω = (hc˜ν Nij) A ji g jQ (T ) e(−hcE j/kT )g j est la dégénérescence <strong>du</strong> niveau ém<strong>et</strong>teur d'énergie E j .(2.30)D'après les relations (2.5) <strong>et</strong> (2.23) le coecient d'Einstein A ij s'exprime en fonction<strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition comme :g iA ji = 16π3 ˜ν ij3 |D ji | 2 (2.31)3hɛ 0 g jEn remplaçant dans l'équation (2.30) on obtient nalement :


PAGE 61dI spji= 16π3 cg j ˜ν ij4 3ɛ 0NQ (T ) e(−hcE j/kT ) |D ji | 2 (2.32)Pour établir le lien entre l'intensité d'émission spontanée <strong>et</strong> la section ecace d'absorptionσ ij , considérons une portion élémentaire <strong>du</strong> gaz ém<strong>et</strong>teur <strong>de</strong> longueur dx.L'intensité d'émission spontanée s'écrit alors :oùdI spjidx Ω = σ ij × N × L 0˜ν ij(T ) (2.33)L 0˜ν ij(T ) =2hc2˜ν ij3 ( hc˜νij)kTe − 1(2.34)est la luminance spectrale <strong>du</strong> corps noir ou énergie rayonnée par unité <strong>de</strong> surface, <strong>de</strong>nombre d'on<strong>de</strong> <strong>et</strong> d'angle soli<strong>de</strong> ( en W.cm −1 ).En intégrant l'équation (2.33) nous obtenons nalement la relation suivante :I spji= σ ij Nl L 0˜ν ij(T ) (2.35)Le pro<strong>du</strong>it Nl représente ce qu'on appelle la <strong>de</strong>nsité colonne <strong>du</strong> gaz ém<strong>et</strong>teur.Milieu émissif <strong>et</strong> absorbantNous avons calculé précé<strong>de</strong>mment les expressions d'intensité d'absorption <strong>et</strong> d'émissionspontanée dans l'hypothèse d'un gaz optiquement mince. On considère maintenantque le milieu ém<strong>et</strong>teur (gaz) absorbe, le long <strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> visée, une partie <strong>de</strong>s photonsémis. Dans ce cas l'intensité <strong>globale</strong> doit tenir compte d'une atténuation <strong>du</strong>e à l'e<strong>et</strong>d'autoabsorption. Le mot autoabsorption est déni ici dans le contexte d'une absorption<strong>de</strong>s raies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation émises par l'échantillon lui-même avant que le rayonnementn'arrive au détecteur.L'autoabsorption joue un rôle très important dans la modélisation <strong>du</strong> transfert radiatifpar exemple dans le cas d'un plasma [53, 54]. Ce phénomène a été également misen évi<strong>de</strong>nce sur <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s Raman [55, 56] <strong>et</strong> dans ce présent travail sur <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>sd'émission <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à très haute température [57]. Nous en discuteronsplus loin.Pour illustrer ce phénomène, considérons une cavité <strong>de</strong> longueur l contenant un gazmoléculaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité colonne Nl (gure (2.2)). L'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> transfert radiatif dans unecavité à symétrie cylindrique a été détaillée par Kim [58]. Nous considérons ici le problèmeà une dimension.Supposons que c<strong>et</strong>te cavité est portée à <strong>de</strong>s températures élevées sans qu'il y aitune dissociation importante <strong>de</strong>s molécules. Les parois <strong>de</strong> la cavité agissent comme uncorps noir dont l'intensité d'émission peut être exprimée en fonction <strong>de</strong> l'émissivité ɛ <strong>du</strong>matériau les constituant :L P˜ν = ɛL 0˜ν (T ) (2.36)Lorsque ɛ = 1, cas d'un corps noir, la luminance associée aux parois est donnée parL0˜ν (T ). Elle constitue un continuum sur lequel les raies d'émission <strong>du</strong> gaz vont s'appuyer.


PAGE 62Figure 2.2 Illustration <strong>du</strong> phénomène d'autoabsorption dans un gaz contenu dans unecavité à symétrie cylindirique.Par la loi <strong>de</strong> Beer-Lambert, une partie <strong>de</strong> ce rayonnement continu est absorbée parle gaz moléculaire, on écrit :I abs = L P˜ν exp (−σ (˜ν) Nl) = ɛL 0˜ν (T ) exp (−σ (˜ν) Nl) (2.37)où σ (˜ν) = σ ij (˜ν) g (˜ν − ˜ν ij ) est la section ecace d'absorption <strong>et</strong> g (˜ν − ˜ν ij ) dénitle prol <strong>de</strong> raie (voir plus loin).D'autre part, l'intensité émise par une tranche <strong>de</strong> gaz <strong>de</strong> largeur élémentaire dx <strong>et</strong> <strong>de</strong><strong>de</strong>nsité N est donnée par :dI sp = L 0˜ν (T ) σ (˜ν) Ndx (2.38)Si on considère <strong>de</strong> plus qu'une fraction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te intensité émise est réabsorbée par<strong>de</strong>s molécules situées à une distance (l − x) <strong>de</strong>s ém<strong>et</strong>teurs, l'intensité transmise <strong>de</strong>vientalors :dI autoabs = dI sp exp [−σ (˜ν) N (l − x)] dx (2.39)On intègre (2.39) sur la longueur <strong>de</strong> la cavité. On obtient nalement :I autoabs = L 0˜ν [1 − exp (−σ (˜ν) Nl)] (2.40)Le bilan radiatif <strong>de</strong>s trois processus décrits ci-<strong>de</strong>ssus se résume donc par l'équationsuivante :I raie = I abs + I autoabs − L P˜ν= (1 − ɛ) L 0˜ν (T ) {1 − exp (−σ (˜ν) Nl)} (2.41)On remarque que lorsque l'émissivité ɛ vaut 1 (hypothèse d'un corps noir), toute laradiation émise est réabsorbée. L'intensité transmise est alors nulle. Si on considère quel'émissivité <strong>de</strong> la cavité ne dépend pas <strong>de</strong> la fréquence ˜ν le facteur (1 − ɛ) <strong>de</strong>vient unfacteur d'échelle, son inuence est alors i<strong>de</strong>ntique sur toutes les raies.L'autoabsorption a pour e<strong>et</strong> d'atténuer l'intensité <strong>de</strong> raie <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> modier saforme. Ceci est dû au fait que la section ecace dépend <strong>de</strong> la température <strong>du</strong> milieu,<strong>de</strong> sorte que les raies les plus réabsorbées sont celles qui sont les plus intenses. Il s'agitnotamment <strong>de</strong>s raies issues <strong>du</strong> niveau fondamental GS, le plus peuplé.Nous avons examiné les diérents processus d'interaction entre lumière <strong>et</strong> matière.Les expressions d'intensité d'absorption, d'émission ou <strong>de</strong> réabsorption ont été détaillées.Nous avons établi le lien <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>urs avec la section ecace d'absorption. Cellecis'exprime en termes d'une gran<strong>de</strong>ur indépendante <strong>de</strong>s conditions expérimentales : le


PAGE 63Figure 2.3 E<strong>et</strong> global <strong>de</strong> l'émissivité ɛ sur l'intensité <strong>de</strong> raie.moment <strong>de</strong> transition D ij . Dans la section suivante nous détaillerons l'expression <strong>de</strong>séléments <strong>de</strong> matrice <strong>de</strong> c<strong>et</strong> opérateur.2.3 Eléments <strong>de</strong> matrice <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transitionConsidérons la fonction d'on<strong>de</strong> séparable en une partie électronique, <strong>vibration</strong>nelle,rotationnelle <strong>et</strong> <strong>de</strong> spin nucléaire :|Ψ〉 ≡ |Ψ e 〉 |Ψ vib 〉 |Ψ rot 〉 |Ψ SN 〉 (2.42)Soient M f les projections <strong>du</strong> moment dipolaire électrique dans le repère xe (f = X, You Z) <strong>et</strong> µ α (α = x, y, ou z) les projections sur les axes principaux d'inertie <strong>de</strong> la molécule.Les <strong>de</strong>ux représentations sont liées par une rotation dénie par les angles d'Euler.On écrit :M f =∑α=(x,y,z)λ fα µ α (2.43)où λ fα est la matrice <strong>de</strong>s cosinus directeurs <strong>et</strong> ne dépend que <strong>de</strong>s angles d'Euler.Le moment <strong>de</strong> transition (2.25) s'écrit :|D ij | = ∑ f|〈j| M f |i〉| = ∑ f| 〈j| (∑α=(x,y,z)λ fα µ α ) |i〉 | (2.44)En absence <strong>de</strong> couplage entre <strong>vibration</strong>-rotation (ordre zéro), l'expression <strong>du</strong> moment<strong>de</strong> transition se sépare en <strong>de</strong>ux parties : la partie rotationnelle implique les coecientsλ fα <strong>et</strong> l'autre partie regroupe les dépendances électronique <strong>et</strong> <strong>vibration</strong>nelle.Pour la plupart <strong>de</strong>s molécules le couplage entre fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> spin nucléaire Ψ SNavec les fonctions d'on<strong>de</strong> Ψ evr est susament faible [60]. Les interactions hypernes sontalors négligeables. Le moment <strong>de</strong> transition s'écrit :〈j| M f |i〉 = 〈Ψ SNj |Ψ SNi 〉∑α=(x,y,z)〈Ψ rotjEn intégrant sur les coordonnées électroniques on obtient :〈j| M f |i〉 = 〈Ψ SNj |Ψ SNi 〉∑α=(x,y,z)〈Ψ rotj| λ fα |Ψ roti 〉 〈Ψ e jΨ vibj | µ α |Ψ vibi Ψ e i 〉 (2.45)| λ fα |Ψ roti 〉 〈Ψ vibj | µ α (e j , e i ) |Ψ vibi 〉 (2.46)


PAGE 64où µ α (e j , e i ) ne dépend que <strong>de</strong>s coordonnées <strong>de</strong>s noyaux. Les déplacements <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>rniers sont supposés p<strong>et</strong>its par rapport aux distances internucléaires. On peut alorsdévelopper en série <strong>de</strong> Taylor µ α (e j , e i ) autour <strong>de</strong> la position d'équilibre :µ α (e j , e i ) = µ e α(e j , e i ) + ∑ k∣ ∣∂µ α (e j , e i ) ∣∣∣∣eq k + 1 ∑∣∣∣∣∣e∂ 2 µ α (e j , e i )q k q l + ... (2.47)∂q k 2 ∂q ∂ q lk,ll'indice ′ e ′ réfère à la position d'équilibre <strong>de</strong>s noyaux. q k,l sont les coordonnées normales<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.La partie <strong>vibration</strong>nelle <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> µ α (e j , e i ) <strong>de</strong>vient :〈Ψ vibj | µ α (e j , e i ) |Ψ vibi 〉 = µ e α (e j , e i ) 〈Ψ vibjDeux cas sont envisagés : Transitions rotationnelles|Ψ vibi〉 + 〈Ψ vibj | q k |Ψ vibi 〉 ∂µ ∣α (e j , e i ) ∣∣∣e∂q k∣+ 〈Ψ vibj | q k q l |Ψ vibi 〉 ∂2 µ α (e j , e i ) ∣∣∣e+ ... (2.48)∂q k ∂q lDans le cas <strong>de</strong>s transitions purement rotationnelles |Ψ e j 〉 = |Ψe i 〉 <strong>et</strong> |Ψvib j 〉 = |Ψ vibi 〉.Le terme dominant est celui contenant le moment dipolaire permanent <strong>de</strong> la moléculeµ e α (e i , e i ). De plus le facteur 〈Ψ vibi | q k |Ψ vibi 〉 s'annule. La première correctionest alors celle contenant la secon<strong>de</strong> dérivée <strong>du</strong> moment dipolaire électrique.Par conséquent, les transitions purement rotationnelles ne sont permises que si lamolécule possè<strong>de</strong> un moment dipolaire électrique permanent. Transitions <strong>vibration</strong>nellesCompte tenu <strong>de</strong> l'orthogonalité <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>, le premier termeimpliquant le moment dipolaire permanent s'annule. Le terme dominant est alorscelui contenant la dérivée première <strong>du</strong> moment dipolaire. Il en résulte qu'une transition<strong>vibration</strong>nelles n'est active que lorsque le moment dipolaire électrique varieen fonction <strong>de</strong>s coordonnées normales <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.Le carré <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation intervenant dans le calculd'intensité prend donc la forme suivante :|D ij | 2 = ∑ f,α∣∣〈Ψ rotj| λ fα |Ψ rot 〉 ∣ ∣ ∣∣∣ 2 〈Ψ vib | q k |Ψ vibij( ∂µαi 〉∂q k)e2 ∣ ∣ 〈Ψ SNj |Ψ SNi 〉 ∣ 2 (2.49)L'orthogonalité <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> spin nucléaire montre que le moment <strong>de</strong> transitionD ij est non nul si le spin nucléaire total <strong>de</strong> la molécule ne varie pas c'est-à-dire∆I = 0.On écrit :|D ij | 2 = L ∆J |R ij | 2 (2.50)


PAGE 65Le premier terme contient uniquement <strong>de</strong>s dépendances rotationnelles <strong>et</strong> est appeléfacteur <strong>de</strong> Hönl-London. Le second correspond au moment <strong>de</strong> transition <strong>vibration</strong>nel.Souvent ce <strong>de</strong>rnier terme est déterminé expérimentalement, ou sur base <strong>de</strong> calculsab initio. Nous allons expliciter ces <strong>de</strong>ux termes pour en dé<strong>du</strong>ire les règles <strong>de</strong> sélection<strong>de</strong>s transitions <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation.2.3.1 Règles <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationPour qu'une transition <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation ait lieu, le moment <strong>de</strong> transition doitêtre non nul (|D ij | ≠ 0).La première règle <strong>de</strong> sélection a été intro<strong>du</strong>ite ci-<strong>de</strong>ssus. Il s'agit <strong>de</strong> l'orthogonalité<strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> spin nucléaire.〈Ψ SNj |Ψ SNi 〉 = 〈I ′ , M I|I ′ ′′ , M ′′I 〉 = δ ij ⇔ ∆I = ∆M I = 0 (2.51)où I est le spin nucléaire total <strong>et</strong> −I ≤ M I ≤ I sa projection.Nous avons utilisé ici les notations ( ′′ ) <strong>et</strong> ( ′ ) habituelles pour désigner les niveaux inférieur<strong>et</strong> supérieur <strong>de</strong> la transition.Facteur <strong>de</strong> Hönl-LondonLe facteur <strong>de</strong> Hönl-London s'écrit explicitement comme :L ∆J = ∑ f∑ ∑∣∣〈J ′ , K ′ , M ′ | λ fα |J ′′ , K ′′ , M ′′ 〉 ∣ 2 (2.52)K ′ ,M ′ αK ′′ ,M ′′On peut écrire l'élément matriciel 〈J ′ , K ′ , M ′ | λ fα |J ′′ , K ′′ , M ′′ 〉 sous la forme d'unpro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s trois termes suivants :〈J ′ | λ fα |J ′′ 〉 × 〈J ′ K ′ | λ fα |J ′′ K ′′ 〉 × 〈J ′ M ′ | λ fα |J ′′ M ′′ 〉 (2.53)Leurs expressions correspondantes sont données dans la table (2.1) :J ′ J + 1 J J − 1〈J ′ 1| λ fα |J〉√ 114(J+1) (2J+1)(2J+3)4J(J+1)√ 4J (2J+1)(2J−1)〈J ′ , K| λ fz |J, K〉 2 √ (J + 1) 2 − K 2 2K −2 √ J 2 − K 2〈J ′ ,K±1|λ fx |J,K〉=±i〈J ′ ∓ √ √ √(J ± K + 1)(J ± K + 2) (J ∓ K)(J ± K + 1) ± (J ∓ K)(J ∓ K − 1),K±1|λ fy |J,K〉〈J ′ , M| λ Zα |J, M〉 2 √ (J + 1) 2 − M 2 2M −2 √ J 2 − M 2〈J ′ ,M±1|λ Xα |J,M〉=±i〈J ′ ,M±1|λ Y α |J,M〉∓ √ (J ± M + 1)(J ± M + 2)√(J ∓ M)(J ± M + 1) ±√(J ∓ M)(J ∓ M − 1)Table 2.1 Calcul <strong>de</strong>s éléments matriciels composant les facteurs <strong>de</strong> Hönl-London.Selon la composante <strong>du</strong> cosinus directeur utilisé les règles <strong>de</strong> sélection rotationnellessur les nombres quantiques, J, K <strong>et</strong> M sont regroupées dans le tableau suivant∆K = 0 ∆M = 0 λ Zz∆J = 0, ±1 ∆M = ±1 λ Xz , λ Y z∆K = ±1 ∆M = 0 λ Zx , λ Zy∆M = ±1 λ Xx , λ Xy , λ Y x , λ Y yTable 2.2 Règles <strong>de</strong> sélection sur les nombres quantiques J, K, M.


PAGE 66Dans le cas d'une molécule linéaire, on choisit l'axe moléculaire comme étant l'axe z.Si la molécule possè<strong>de</strong> un moment dipolaire électrique permanent il sera orienté suivantl'axe z. Dans ce cas les règles <strong>de</strong> sélection rotationnelles s'écrivent :∆J = 0, ±1,∆K = ∆k = 0, (2.54)∆M = 0, ±1.Comme nous avons choisi la composante Z <strong>du</strong> moment dipolaire électrique, la règle <strong>de</strong>sélection sur le nombre quantique M <strong>de</strong>vient ∆M = 0. La dégénérescence en M n'étantpas levée, il faudra sommer les intensités <strong>de</strong> transitions sur toutes les valeurs <strong>de</strong> M.2.3.2 Transitions <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationContrairement aux transitions rotationnelles pures, l'intensité <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationne dépend pas <strong>du</strong> moment dipolaire électrique permanent <strong>de</strong> la molécule, mais<strong>de</strong> sa variation en fonction <strong>de</strong>s coordonnées normales <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> (eq.2.48). Les règles <strong>de</strong>sélection <strong>de</strong> rotation ont été établies dans la section précé<strong>de</strong>nte. Nous nous intéresseronsici aux règles <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.Le premier terme non nul <strong>du</strong> développement en série <strong>du</strong> moment dipolaire électriques'écrit :〈Ψ vibj | q k |Ψ vibi 〉 ≠ 0 (2.55)Il est à l'origine <strong>de</strong>s transitions à un quantum <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> c'est-à-dire ∆v k = ±1 pour<strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>s non dégénérées <strong>et</strong> ∆v t = ∆l t = ±1 dans le cas <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>s doublementdégénérées. Le calcul <strong>de</strong>s éléments matriciels (2.55) a été réalisé précé<strong>de</strong>mment. Ils sontrappelés dans le tableau (1.1) <strong>du</strong> premier chapitre. Les éléments matriciels correspondantsà <strong>de</strong>s transitions à 2 <strong>et</strong> 3 quantum (harmoniques) sont donnés par les équationsci-<strong>de</strong>ssous :Pour les mo<strong>de</strong>s non dégénérés :〈v k + 2| qk 2 |v k〉 =〈v k − 2| qk 2 |v k〉 =〈v k + 3| qk 3 |v k〉 =〈v k − 3| qk 3 |v k〉 =√(vk + 1) (v k + 2)√4vk (v k − 1)√4(vk + 1) (v k + 2) (v k + 3)√8vk (v k − 1) (v k − 2)8(2.56)(2.57)(2.58)(2.59)Pour les mo<strong>de</strong>s doublement dégénérés :


PAGE 67√〈v t + 2, l t ± 2| qt 2 + q 2 (vt ± l t + 2) (v t ± l t + 4)+ t|v − t , l t 〉 =(2.60)√4〈v t − 2, l t ± 2| qt 2 + q 2 (vt ∓ l t ) (v t ∓ l t − 2)+ t|v − t , l t 〉 =(2.61)√4(vt + l t + 2) (v t − l t + 2)〈v t + 2, l t | q t +q t − |v t , l t 〉 = −(2.62)√4(vt + l t ) (v t − l t )〈v t − 2, l t | q t +q t − |v t , l t 〉 = −(2.63)√4〈v t + 3, l t ± 3| qt 3 + q 3 (vt ± l t + 2) (v t ± l t + 4) (v t ± l t + 6)+ t|v − t , l t 〉 = ∓(2.64)√8〈v t − 3, l t ± 3| qt 3 + q 3 (vt ∓ l t ) (v t ∓ l t − 2) (v t ∓ l t − 4)+ t|v − t , l t 〉 = ±(2.65)√8〈v t + 3, l t ± 1| qt 2 q + t − + qt 2 (vt + l t + 2) (v t − l t + 2) (v t ± l t + 4)q − t + |v t , l t 〉 = ±8(2.66)√〈v t − 3, l t ± 1| qt 2 q + t − + qt 2 (vt + l t ) (v t − l t ) (v t ∓ l t − 2)q − t + |v t , l t 〉 = ∓(2.67)8Les règles <strong>de</strong> sélection sur les harmoniques sont :∆v k = ±2, ±3, ... (2.68)∆v t = ±2, ±3, ...; ∆l t = 0, ±1, ±2, ±3, ... (2.69)Notons que jusqu'à présent nous n'avons pas intro<strong>du</strong>it les symétries <strong>de</strong>s fonctionsd'on<strong>de</strong>s. Les règles <strong>de</strong> sélection <strong>du</strong>es à la symétrie e/f <strong>et</strong> u/g seront discutées plus loin.En résumé, les règles <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation d'une molécule linéaire oùK = k se distinguent en <strong>de</strong>ux cas : Si la composante µ α qui varie lors <strong>de</strong> la <strong>vibration</strong> est µ z , la transition appartientalors à une ban<strong>de</strong> parallèle (//) caractérisée par ∆k = 0. Si c'est la composante µ x ou µ y qui intervient, la transition appartient à une ban<strong>de</strong>perpendiculaire (⊥) caractérisée par ∆k = ±1.Une ban<strong>de</strong> ro<strong>vibration</strong>nelle est constituée d'un ensemble <strong>de</strong> raies <strong>de</strong> transition <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation. On distingue trois parties appelées branches :1. La branche Q regroupe <strong>de</strong>s transitions telles que ∆J = 0.2. La branche R regroupe <strong>de</strong>s transitions telles que ∆J = +1.3. La branche P regroupe <strong>de</strong>s transitions telles que ∆J = −1.Une raie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation est par conséquent notée Q(J), R(J) ou P (J) avecJ le nombre quantique <strong>de</strong> rotation <strong>du</strong> niveau inférieur <strong>de</strong> la transition.La gure (2.4) illustre une ban<strong>de</strong> perpendiculaire <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la molécule12 C 2 H 2 . Les branches Q, R <strong>et</strong> P sont indiquées sur c<strong>et</strong>te gure.Les facteurs <strong>de</strong> Hönl-London <strong>de</strong>s molécules linéaires prennent diérentes valeurs selonqu'il s'agit d'une ban<strong>de</strong> (//) ou (⊥). Le calcul <strong>de</strong> ces facteurs peut être facilementeectué en utilisant le tableau (2.1). Nous ne donnons ici que le résultat nal.


PAGE 68Figure 2.4 Structure en branches R, P <strong>et</strong> Q <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> perpendiculaire ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .Cas <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s parallèles (∆k = 0) :L //R = (2J + 1) (J + 1)2 − k 2(J + 1)(2J + 1)L //P = (2J + 1) J 2 − k 2J(2J + 1)k 2L //Q = (2J + 1)J(J + 1)(2.70)Le facteur (2J + 1) correspond à la dégénérescence <strong>du</strong>e aux diérentes valeurs <strong>de</strong> Mpossibles. Nous l'intro<strong>du</strong>irons dans les facteurs <strong>de</strong> Hönl-London <strong>et</strong> il n'apparaîtra doncplus dans le facteur <strong>de</strong> dégénérescence g i dans l'expression d'intensité.D'après les équations (2.70), on constate que lorsque k = 0, il n'y a pas <strong>de</strong> branche Q.Cas <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s perpendiculaires (∆k = ±1) :L ± ± k + 1)(J ± k + 2)⊥R= (2J + 1)(J2(J + 1)(2J + 1)L ± (J ∓ k − 1)(J ∓ k)⊥P= (2J + 1)2J(2J + 1)L ± ± k + 1)(J ∓ k)⊥Q= (2J + 1)(J2J(J + 1)(2.71)Contrairement aux ban<strong>de</strong>s (//), les ban<strong>de</strong>s (⊥) ont <strong>de</strong>s branches Q plus intenses(presque le double) que les branches R <strong>et</strong> P .De manière générale, ce sont les facteurs <strong>de</strong> Hönl-London qui sont responsables <strong>de</strong>la dissymétrie <strong>de</strong>s branches R, P . L'existence ou non d'une branche Q <strong>et</strong> son intensitérelative par rapport aux autres branches sont <strong>de</strong>s informations importantes pour faciliterl'attribution <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation.2.3.3 Règles <strong>de</strong> sélection relatives à la symétrie <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong>sMoment <strong>de</strong> transition dans la base <strong>de</strong> WangNous avons déni dans une section précé<strong>de</strong>nte la transformation <strong>de</strong> Wang <strong>de</strong>s fonctionsd'on<strong>de</strong>. Nous allons maintenant étudier l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce changement <strong>de</strong> base sur les


PAGE 69intensités. Nous montrerons que d'autres règles <strong>de</strong> sélection <strong>du</strong>es à la symétrie (e, f) <strong>de</strong>sfonctions d'on<strong>de</strong> vont apparaître.D'après la dénition <strong>de</strong> la base symétrisée (e, f), équation (1.129) que nous rappelonsci-<strong>de</strong>ssous, le moment <strong>de</strong> transition s'écrit :où :〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ ; e/f| M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ ; e/f〉 (2.72)|l t , l t′ ; k; e/f〉 = 1 √2[|l t , l t′ ; k〉 ± |−l t , −l t′ ; −k〉] (2.73)<strong>et</strong>ce <strong>de</strong>rnier est dit "full-zero".|0, 0; 0; e〉 = |0, 0; 0〉 (2.74)De manière générale lorsque les l t , l t′ <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux niveaux inférieur <strong>et</strong> supérieur sont nonnuls l'expression <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition dans la base <strong>de</strong> Wang prend la forme suivante : Cas d'une transition entre niveaux <strong>de</strong> même symétrie (e ↔ e ; f ↔ f)〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ ; e/f| M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ ; e/f〉 = 1 2 [〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ | M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ 〉 (2.75)+ 〈−l ′ t , −l ′ t ′ ; −k′ | M f |−l ′′t , −l ′′t ′ ; −k′′ 〉± 〈−l ′ t , −l ′ t ′ ; −k′ | M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ 〉± 〈l ′ t , l ′ t ′ ; k′ | M f |−l ′′t , −l ′′t ′ ; −k′′ 〉] Cas d'une transition entre niveaux <strong>de</strong> symétrie opposée (e ↔ f ; f ↔ e)〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ ; e/f| M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ ; e/f〉 = 1 2 [〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ | M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ 〉 (2.76)Dans les équations précé<strong>de</strong>ntes on distingue <strong>de</strong>ux parties :− 〈−l ′ t , −l ′ t ′ ; −k′ | M f |−l ′′t , −l ′′t ′ ; −k′′ 〉± 〈−l ′ t , −l ′ t ′ ; −k′ | M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ 〉∓ 〈l ′ t , l ′ t ′ ; k′ | M f |−l ′′t , −l ′′t ′ ; −k′′ 〉] Partie (1) : La première partie est <strong>du</strong>e à la contribution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers termes<strong>de</strong>s équations (2.75 ; 2.76) :W ± 1 = 1 2 [〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ | M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ 〉 ± 〈−l t ′ , −l ′ t ′ ; −k′ | M f |−l ′′t , −l ′′t ′ ; −k′′ 〉] (2.77)Utilisons la notation suivante pour simplier les termes :W ± 1 = 1 2 [W + r .W + v ± W − r .W − v ] (2.78)où nous avons distingué la partie rotationnelle <strong>de</strong> la partie <strong>vibration</strong>nelle <strong>de</strong>s termes.Les signes +/- correspon<strong>de</strong>nt aux changements <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong>s l t .Evaluer c<strong>et</strong>te contribution revient donc à comparer l'e<strong>et</strong> <strong>du</strong> changement <strong>de</strong>s signes<strong>de</strong>s nombres quantiques associés aux moments angulaires <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.


PAGE 70L'e<strong>et</strong> <strong>du</strong> changement <strong>de</strong> signes <strong>de</strong>s l t sur la partie rotationnelle <strong>de</strong> l'équation(2.78) est tel que W − r = (−1) ∆k W + r dans le cas <strong>de</strong>s branches R <strong>et</strong> P (∆J = ±1),<strong>et</strong> <strong>de</strong>vient W − r = (−1) ∆k+1 W + r dans le cas <strong>de</strong> la branche Q (∆J = 0).Concernant la partie <strong>vibration</strong>nelle on distingue <strong>de</strong>ux cas : Cas d'une ban<strong>de</strong> parallèle (∆k = 0) :Ce cas correspond, dans l'approximation <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique, à une transitionentre le niveau fondamental <strong>et</strong> un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> non dégénéré. Demanière générale, ça concerne les transitions telles que ( ∑ (∆v t ) pair).Le terme <strong>vibration</strong>nel reste dans ce cas inchangé : W + v = W − v sous l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong>changement <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong>s l t . Cas d'une ban<strong>de</strong> perpendiculaire (∆k ≠ 0) :Il s'agit dans ce cas d'une transition <strong>du</strong> fondamental vers un niveau <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>dégénéré. De manière générale, ça concerne également les transitions telles que( ∑ (∆v t ) impair).Dans ce cas on a la règle suivante : W + v = (−1) ∑ (∆v t) W − v = (−1) ∆k W − v .On dé<strong>du</strong>it alors :W +/−1 Sym. ∆J = ±1 (R/P) ∆J = 0 (Q)W 1 + e ↔ e ≠ 0 0f ↔ fW1 − e ↔ f 0 ≠ 0Table 2.3 Règles <strong>de</strong> sélection dans la base symétrisée.Les règles <strong>de</strong> sélection en J sont ranées dans la base symétrisée, <strong>de</strong> sorte queles transitions entre niveaux <strong>de</strong> même symétrie correspon<strong>de</strong>nt aux branches R <strong>et</strong>P , tandis que les transitions entre niveaux <strong>de</strong> symétrie opposée appartiennent à labranche Q. Partie (2) : La <strong>de</strong>uxième partie résulte <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers termes<strong>de</strong>s équations (2.75 ; 2.76). Ils sont regroupés dans la formule suivante :W 2 ± = 1 (±)s” 2 [〈−l t ′ , −l ′ t ′ ; −k′ | M f |l ′′t , l ′′t ′ ; k′′ 〉 ± 〈l ′ t , l ′ t ′ ; k′ | M f |−l ′′t , −l ′′t ′ ; −k′′ 〉](2.79)avec (±) s” correspond à la symétrie <strong>du</strong> niveau inférieur ; (+) si s” = e <strong>et</strong> (−) sis” = f.De la même façon, on montre que le second terme dans W 2± est i<strong>de</strong>ntique au premierpour les transitions R <strong>et</strong> P . Ils sont <strong>de</strong> signes opposés ou nuls dans le cas <strong>de</strong>stransitions Q. Cela nous con<strong>du</strong>it aux mêmes règles <strong>de</strong> sélection précé<strong>de</strong>ntes.Notons que la contribution <strong>de</strong> la partie (2) est souvent nulle, contrairement à lapremière partie qui existe toujours sous réserve <strong>de</strong> la valeur non nulle <strong>de</strong> M f . Ene<strong>et</strong>, la secon<strong>de</strong> contribution n'apparaît que dans le cas <strong>de</strong>s transitions <strong>de</strong> type


PAGE 71Σ − Σ, Σ − Π ou Π − Σ entre états sans "full-zero", c'est-à-dire au moins un <strong>de</strong>s l t<strong>de</strong> chaque niveau est non nul.Dans le cas particulier ou l'un <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> transition est un "full-zero" on montre[27] que le moment <strong>de</strong> transition prend la forme :〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ ; e/f| M f |0, 0; 0; e〉 = 1 √2[〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ | M f |0, 0; 0〉 ± 〈−l t ′ , −l ′ t ′ ; −k′ | M f |0, 0; 0〉]Si les <strong>de</strong>ux états <strong>de</strong> transition sont "full-zero" on obtient := √ 2 〈l t ′ , l ′ t ′ ; k′ | M f |0, 0; 0〉 (2.80)〈0, 0; 0; e| M f |0, 0; 0; e〉 = 〈0, 0; 0| M f |0, 0; 0〉 (2.81)Les gures ci-<strong>de</strong>ssous schématisent les règles <strong>de</strong> sélection sur quelques exemples <strong>de</strong>ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation d'une molécule linéaire. Cas d'une ban<strong>de</strong> parallèle (∆k = 0) :Les transitions d'une ban<strong>de</strong> parallèle se réalisent entre <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> même symétrie<strong>vibration</strong>nelle : Σ − Σ, Π − Π, ...On distingue alors <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> transitions parallèles : transitions entre <strong>de</strong>ux niveaux"full-zero" (k ′ = k ” = 0) <strong>et</strong> transitions entre niveaux tel que (k ′ = k ” ≠ 0).La gure (2.5) illustre la structure rotationnelle <strong>de</strong>s transitions entre <strong>de</strong>ux niveaux<strong>vibration</strong>nels v ” <strong>et</strong> v ′<strong>de</strong> symétrie Σ + (e). Compte tenu <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> sélectionétablies précé<strong>de</strong>mment la branche Q est absente <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation.Seules les transitions ∆J = ±1 peuvent être observées.Figure 2.5 Structure rotationnelle d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (Σ + −Σ + ) d'unemolécule linéaire.Le second type <strong>de</strong> transitions parallèles est illustré dans la gure (2.6). Nous avonschoisi l'exemple d'une transition entre <strong>de</strong>ux niveaux (Π(k = 1)). Chaque niveau<strong>de</strong> <strong>vibration</strong> est composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sous-niveaux (e, f). Par conséquent, les raies <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation seront dédoublées <strong>et</strong> nous observerons également une branche


PAGE 72Q.Notons que les raies R(0) <strong>et</strong> P (1) sont absentes <strong>du</strong> <strong>spectre</strong>. Ceci est dû au fait quele nombre quantique <strong>de</strong> rotation prend <strong>de</strong>s valeurs supérieures ou égales à k.Figure 2.6 Structure rotationnelle d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (Π − Π) d'unemolécule linéaire. Cas d'une ban<strong>de</strong> perpendiculaire (∆k = ±1) :Un exemple <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> est illustré dans la gure (2.7). Le niveau <strong>vibration</strong>nelinférieur est choisi <strong>de</strong> symétrie Σ + (e) "full-zero", <strong>et</strong> le niveau supérieur <strong>de</strong>symétrie Π. Dans ce cas seul le niveau supérieur est dégénéré. Ceci est tra<strong>du</strong>it surle <strong>spectre</strong> par l'absence <strong>du</strong> dédoublement <strong>de</strong>s raies sur le <strong>spectre</strong>. Par contre onobserve une branche Q intense (voir gure 2.4).Figure 2.7 Structure rotationnelle d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (Σ + − Π) d'unemolécule linéaire.


PAGE 73D'autres règles <strong>de</strong> sélection caractérisent les molécules linéaires ayant un centre <strong>de</strong>symétrie (D ∞h ). Dans ce cas les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation sont soit symétriques "g"ou antisymétriques "u". Pour ce type <strong>de</strong> molécules, les transitions entre niveaux <strong>de</strong> mêmesymétrie g ou u sont interdites. Une conséquence directe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te règle <strong>de</strong> sélection estque les états <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>de</strong> symétrie g ne seront pas accessibles directement à partir<strong>de</strong> l'état fondamental également <strong>de</strong> symétrie g. Les <strong>spectre</strong>s résultants sont alors plussimples que dans le cas <strong>de</strong>s molécules linéaires non symétriques (C ∞v ).En résumé, les règles <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires dansle domaine <strong>de</strong> l'infrarouge sont regroupées dans la table (2.4) ci-<strong>de</strong>ssous.Type <strong>de</strong> transition Symétrie k ∆k ∆J u ↔ g e ↔ e f ↔ f e ↔ fparallèle (//) Σ − Σ 0 0 ±1 × × ×Π − Π 1 0 ±1 × × ×0 × ×∆ − ∆ 2 0 ±1 × × ×0 × ×perpendiculaire (⊥) Σ − Π, Π − Σ 0,+1 ± 1 0 × ×±1 × × ×Π − ∆, ∆ − Π +1,+2 ± 1 0 × ×±1 × × ×∆ − Φ, Φ − ∆ +2,+3 ± 1 0 × ×±1 × × ×Table 2.4 Règles <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires. Le symbole"×" indique une transition possible.Nous avons développé l'expression explicite <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition dans l'approximationd'ordre zéro à travers le calcul <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> Hönl-London d'une part <strong>et</strong> <strong>du</strong>facteur <strong>vibration</strong>nel d'autre part. Ces quantités nous ont amené à comprendre la sélectivitédans les transitions, d'une part purement rotationnelles lorsque la molécule possè<strong>de</strong>un moment dipolaire électrique permanent, <strong>et</strong> d'autre part pour <strong>de</strong>s transitions <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation impliquant <strong>de</strong>s variations <strong>du</strong> moment dipolaire électrique en fonction<strong>de</strong>s coordonnées normales <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>.Nous avons montré qu'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation est composée <strong>de</strong> trois branchesR, P , <strong>et</strong> Q. Chacune d'entre elles contient un ensemble <strong>de</strong> raies vériant <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> (∆v), <strong>de</strong> rotation (∆J) <strong>et</strong> également <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> sélection baséessur la symétrie <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong> (e, f) <strong>et</strong> (u, g).2.3.4 Règles <strong>de</strong> sélection élargiesDans le chapitre précé<strong>de</strong>nt nous avons montré que l'approximation d'ordre zéro, c'està-direcelle <strong>du</strong> rotateur rigi<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique, ne sut pas à la repro<strong>du</strong>ction<strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s expérimentaux. Pour passer au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te limite, nous avons montrécomment∑l'Hamiltonien moléculaire exact peut être approché par un Hamiltonien eectif˜H = ˜H m,n . Ce <strong>de</strong>rnier tient compte <strong>de</strong>s anharmonicités <strong>vibration</strong>nelles <strong>et</strong> <strong>de</strong>sm,ncouplages entre <strong>vibration</strong>-rotation jusqu'à un certain ordre dans le développement perturbatif.De la même manière, le développement <strong>du</strong> moment dipolaire électrique en série<strong>de</strong> Taylor peut être traité <strong>de</strong> la même façon que le potentiel nucléaire. En e<strong>et</strong>, les termesd'anharmonicité électrique seront approchés par un moment dipolaire eectif.Les termes d'anharmonicité <strong>vibration</strong>nelle con<strong>du</strong>isent dans certains cas à <strong>de</strong>s résonances.Nous verrons que ces <strong>de</strong>rnières sont responsables d'un transfert d'intensité d'une


PAGE 74transition permise par les règles <strong>de</strong> sélection d'ordre zéro à d'autres transitions non permises.Nous parlerons dans ce cas <strong>de</strong> règles <strong>de</strong> sélection élargies.Moment dipolaire eectifNous avons montré dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt que les fonctions d'on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation<strong>de</strong> l'Hamiltonien exact se transforment en fonctions propres <strong>de</strong> l'Hamiltonieneectif ˜H par la transformation <strong>de</strong> contact (1.99). Si on désigne par |Ψvr 〉 les fonctionsd'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Hamiltonien exact, les fonctions propres <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif sont donnéespar :|Ψ 0 ivr〉 = e −iS |Ψ ivr 〉 (2.82)où S est un opérateur hermitique choisi <strong>de</strong> façon à ce que les fonctions d'on<strong>de</strong> |Ψ 0 ivr 〉soient le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique <strong>et</strong> <strong>du</strong> rotateur rigi<strong>de</strong>.Le moment <strong>de</strong> transition dans c<strong>et</strong>te base s'exprime comme :〈Ψ jvr | M f |Ψ ivr 〉 = 〈Ψ 0 jvr| e iS M f e −iS |Ψ 0 ivr〉 = 〈Ψ 0 jvr| ˜M f |Ψ 0 ivr〉 (2.83)où ˜M f = e iS M f e −iS est par dénition le moment dipolaire électrique eectif. Ce <strong>de</strong>rnierest obtenu par la même transformation <strong>de</strong> contact utilisée pour les fonctions d'on<strong>de</strong>.Si on utilise la notation M f = ∑ m,nM fm,n pour désigner les termes <strong>du</strong> développementen série <strong>de</strong> Taylor <strong>du</strong> moment dipolaire, avec m comme indice indiquant l'ordre d'opérateurs<strong>vibration</strong>nels <strong>et</strong> n l'ordre d'opérateurs rotationnels. Par exemple, le premier termeM f0,1 = ∑ λ fα µ e α <strong>et</strong> le second M f1,1 = ∑ λ fα ( ∂µα∂q k) e q k ...αα,kLe moment dipolaire eectif s'écrit <strong>de</strong> la même manière en une série <strong>de</strong> termes telsque :˜M f = ∑ m,n˜M fm,n (2.84)Ce développement est dû aux travaux d'Aliev <strong>et</strong> Watson [31]. Les expressions explicites<strong>de</strong> ces termes ne seront pas développées ici. On se contentera <strong>de</strong> mentionner que les<strong>de</strong>ux premiers termes <strong>de</strong> la somme (2.84) restent inchangés. Ils correspon<strong>de</strong>nt respectivementaux transitions rotationnelles pures <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation d'ordre zéro.Les règles <strong>de</strong> sélection sont telles que le moment <strong>de</strong> transition eectif soit non nul. Pourchaque terme eectif <strong>du</strong> moment dipolaire nous <strong>de</strong>vons respecter la condition suivante :〈Ψ 0 jvr| ˜M fm,n |Ψ 0 ivr〉 ≠ 0 (2.85)En plus <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> sélection d'ordre zéro, les termes non nuls d'ordres supérieursvont perm<strong>et</strong>tre d'autres types <strong>de</strong> transitions. A titre d'exemple, les termes purementrotationnels ˜M f0,3 <strong>et</strong> ˜M f0,5 <strong>du</strong>s à la distorsion centrifuge autorisent <strong>de</strong>s transitions rotationnellespures telles que ∆J = ±3. Ces e<strong>et</strong>s sont très faibles <strong>et</strong> seront négligés ici.Les termes impliquant <strong>de</strong>s couplages entre <strong>vibration</strong>-rotation tels que ˜M f1,2 <strong>et</strong> ˜M f1,3sont à l'origine <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s fondamentales <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation [30]. Ils sont égalementresponsables d'un transfert d'intensité vers d'autres ban<strong>de</strong>s via <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> typeCoriolis. En e<strong>et</strong>,˜Mf1,2 est la principale contribution aux facteurs <strong>de</strong> correction rotationnelle<strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s permises par ˜M f1,1 . Il s'agit <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> Herman-Wallis [59]. L'intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> corriger les intensités <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s.Les travaux d'analyse quantitative <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s infrarouges <strong>de</strong>s molécules polyatomiques


PAGE 75considèrent la détermination expérimentale <strong>de</strong> ces facteurs [61, 62].Facteurs d'Herman-WallisLes corrections d'intensité intro<strong>du</strong>ites par Herman <strong>et</strong> Wallis dans le cas <strong>de</strong>s moléculesdiatomiques éten<strong>du</strong> par la suite aux molécules polyatomiques, ajoutent une dépendancerotationnelle supplémentaire <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition.Par exemple, pour les ban<strong>de</strong>s parallèles <strong>et</strong> perpendiculaires <strong>de</strong>s molécules linéaires, lesfacteurs d'Herman-Wallis correspondant aux branches R, P prennent la forme suivante :F RP = [1 + A 1 m + A RP2 m 2 ] 2 (2.86)où m = −J ” pour la branche P <strong>et</strong> m = J ” + 1 pour la branche R.Dans le cas d'une branche Q :F Q = [1 + A Q 2 J ” (J ” + 1)] 2 (2.87)Les coecients A 1 , A RP2 <strong>et</strong> A Q 2 sont dénis en terme <strong>de</strong>s paramètres moléculaires<strong>de</strong> Coriolis <strong>et</strong> <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> transition eectifs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s fréquences harmoniques. Leursexpressions sont connues mais non repro<strong>du</strong>ites ici. Pour plus <strong>de</strong> détails, le lecteur estenvoyé à l'article <strong>de</strong> Herman <strong>et</strong> Wallis [59].A titre d'exemple Watson [63] a détaillé le calcul <strong>de</strong> ces coecients dans le cas <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> ν 3 <strong>de</strong> la molécule CO 2 (A 1 = −1.43 × 10 −4 <strong>et</strong> A RP2 = 7.9 × 10 −8 ).2.3.5 Transfert d'intensité par e<strong>et</strong> <strong>de</strong> résonancesL'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s infrarouges <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation montre que dans certains cas,les règles <strong>de</strong> sélection établies précé<strong>de</strong>mment ne susent pas à interpréter les <strong>spectre</strong>sobservés. Ces anomalies reètent la présence <strong>de</strong> couplage entre niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation.Nous avons vu précé<strong>de</strong>mment qu'il existe trois types <strong>de</strong> couplage ou résonances : Les résonances <strong>de</strong> type-l <strong>vibration</strong>nelles <strong>et</strong> rotationnelles. Les résonances anharmoniques. Les résonances <strong>de</strong> type Coriolis.Ces trois types <strong>de</strong> résonances dénissent la structure en "polya<strong>de</strong>s" <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation (gure.1.6). La diagonalisation <strong>de</strong> chaque polya<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> d'accé<strong>de</strong>raux énergies <strong>et</strong> aux fonctions propres <strong>de</strong> la molécule étudiée. Si on désigne par |v n , J, k n 〉 Zles états <strong>de</strong> base d'ordre zéro, les fonctions propres s'obtiennent par combinaison linéaire<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers :|v m , J, k m 〉 P= ∑ na mn (J) |v n , J, k n 〉 Z(2.88)où v i désigne l'ensemble <strong>de</strong>s nombres quantiques <strong>vibration</strong>nels <strong>du</strong> niveau eectif, <strong>et</strong> lesa mn (J) sont les coecients <strong>de</strong> mélange entre les états <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. Ces coef-cients dépen<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> nombre quantique <strong>de</strong> rotation J. L'indice P désigne les niveauxperturbés (états propres). Nous avons mis <strong>de</strong>s indices sur le nombre quantique k pour


PAGE 76m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce la somme sur tout les sous-niveaux d'ordre zéro d'indice n.Dans c<strong>et</strong>te nouvelles base, le moment <strong>de</strong> transition dit "perturbé" s'écrit :|D ij | P= ∑ mnoù |D ij | Zest le moment <strong>de</strong> transition d'ordre zéro.|a im (J i ) a jn (J j )| |D ij | Z(2.89)An d'illustrer l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> transfert d'intensité entre niveaux d'une même polya<strong>de</strong>,considérons le cas simple où <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation ayant <strong>de</strong>s énergies prochessont couplés par une résonance W . A l'ordre zéro la transition à partir <strong>du</strong> GS vers l'étatΨ 0 1 est très intense <strong>et</strong> celle vers l'état Ψ0 2 est très faible. On parle alors d'un niveau brillantou (bright) dans le premier cas <strong>et</strong> d'un état sombre ou (dark) dans l'autre cas, voir gure(2.8).Figure 2.8 Système à <strong>de</strong>ux niveaux couplés par une résonance.Les états Ψ 0 1,2 sont les états d'ordre zéro ayant une diérence d'énergie égale à δɛ0 .Ψ I,II sont les états perturbés distants d'une énergie δɛ.Un exemple d'un tel système est la polya<strong>de</strong> {N r = 2, N s = 0, k(pair), e, u} <strong>de</strong> lamolécule 12 C 2 H 2 . Il s'agit <strong>de</strong>s niveaux (v 4 = 1, v 5 = 1). On distingue <strong>de</strong>ux sous-niveaux,00011, 1 − 1eu Σ <strong>et</strong> 00011, 11eu ∆. Le premier étant accessible via le GS il est alors"brillant" tandis que le second est le seul état sombre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong>. Ces <strong>de</strong>ux niveauxsont proches en énergie <strong>et</strong> interagissent entre eux par l'interaction <strong>de</strong> type-l (q 4 , q 5 ) table(2.5).|11, 1 − 1e〉 |11, 11e〉|11, 1 − 1e〉 E10 12 (q 4 + q 5 ) J (J + 1)1|11, 11e〉2 (q 4 + q 5 ) J (J + 1) E20Table 2.5 Eléments matriciels <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {2, 0, k(pair), e, u} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .où nous avons gardé uniquement les nombres quantiques non nuls pour alléger l'écriture.


PAGE 77La gure (2.9), représente l'énergie ré<strong>du</strong>ite en fonction <strong>de</strong> J(J + 1) <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux niveaux.Les sous-niveaux d'ordre zéro sont marqués par les mêmes couleurs que cellesutilisées dans la gure (2.8). On remarque que les états propres se repoussent au fur està mesure que J augmente. Leur écart varie linéairement avec J(J + 1), caractéristique<strong>du</strong> couplage <strong>de</strong> type-l (cf. éq. (1.117)).Figure 2.9 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s sous-niveaux 00011 Σ <strong>et</strong> ∆ <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong>{2, 0, k(pair), e, u} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .Après diagonalisation <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte, les états propres sont obtenus par lescombinaisons linéaires suivantes :avec :|11, 1 − 1e〉 I= a(J) |11, 1 − 1e〉 − b(J) |11, 11e〉 (2.90)|11, 11e〉 II= b(J) |11, 1 − 1e〉 + a(J) |11, 11e〉 (2.91)a 2 (J) =(δɛ + δɛ0 )(2δɛδɛ − δɛ0 )(2.92)b 2 (J) =(2.93)2δɛa 2 (J) + b 2 (J) = 1 (2.94)La transition à partir <strong>du</strong> GS vers le niveau |11, 1 − 1e〉 est autorisée par les règles <strong>de</strong>sélection d'ordre zéro. En e<strong>et</strong>, dans ce cas ∆k = 0 <strong>et</strong> l'opérateur eectif autorisant c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>ransition est : µ 45 =∂2 µ z. Cependant, la transition vers l'état ∆ est non autorisée àl'ordre zéro.∂q + 4 ∂q− 5Si on tient compte <strong>de</strong>s mélanges <strong>du</strong>s à la résonances <strong>de</strong> type-l, la transition vers lesétats propres s'écrit :


PAGE 78I 〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉 = a(J) 〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉 −b(J) 〈11, 11e| M f |0, e〉} {{ } } {{ }≠0=0= a(J) 〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉II 〈11, 11e| M f |0, e〉 = b(J) 〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉 +a(J) 〈11, 11e| M f |0, e〉} {{ } } {{ }≠0=0= b(J) 〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉 (2.95)On sait que l'intensité <strong>de</strong> transition est proportionnelle au carré <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition,on écrit :| I 〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉| 2 = a 2 (J) |〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉| 2 (2.96)| II 〈11, 11e| M f |0, e〉| 2 = b 2 (J) |〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉| 2 (2.97)I ≈ | I 〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉| 2 + | II 〈11, 11e| M f |0, e〉| 2 (2.98)= [a 2 (J) + b 2 (J)] |〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉| 2 = |〈11, 1 − 1e| M f |0, e〉| 2On remarque que l'intensité totale se répartit sur les <strong>de</strong>ux états propres. On dit qu'ily a un transfert d'intensité <strong>de</strong> l'état brillant vers l'état sombre. Ce transfert est quantiépar les coecients <strong>de</strong> mélange reliant les états propres aux états d'ordre zéro. L'évolution<strong>du</strong> carré <strong>de</strong> ces coecients avec J est reprise dans la gure (2.10) ainsi que l'intensitérelative <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s correspondant à la transition à partir <strong>du</strong> GS. On remarque qu'à bassevaleur <strong>de</strong> J, l'état propre |11, 1 − 1e〉 Iest responsable <strong>de</strong> 100% <strong>de</strong> l'intensité. Au fur <strong>et</strong> àmesure que J monte une partie <strong>de</strong> l'intensité est transférée à l'état |11, 11e〉 IIen accordavec l'évolution <strong>de</strong>s mélanges qui atteint 50% vers J = 100.Figure 2.10 Coecients <strong>de</strong> mélange entre états propres <strong>et</strong> états d'ordre zéro correspondants<strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {2, 0, k(pair), e, u} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . A droite est illustréel'intensité relative <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s résultantes issues <strong>du</strong> GS.


PAGE 79ConclusionNous avons développé dans les sections précé<strong>de</strong>ntes, l'expression <strong>du</strong> moment dipolaireélectrique pour en dé<strong>du</strong>ire les diérentes règles <strong>de</strong> sélection restreintes. Nous avons montréque celles-ci ne susent pas à repro<strong>du</strong>ire les <strong>spectre</strong>s expérimentaux. L'intro<strong>du</strong>ctiond'un moment dipolaire eectif nous a permis <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'anharmonicitéélectrique <strong>et</strong> donc d'élargir les règles <strong>de</strong> sélection. Nous avons montré que danscertains cas, il y a un transfert d'intensité d'une ban<strong>de</strong> permise à une autre interdite ouplus faible. Ces transferts d'intensité sont dûs à <strong>de</strong>s couplages ou résonances <strong>de</strong> type-l,anharmoniques ou <strong>de</strong> type Coriolis. Le transfert d'intensité peut être restreint à quelquesvaleurs <strong>de</strong> J ou peut s'étendre sur toute la ban<strong>de</strong> selon le type <strong>de</strong> couplage, son ordre <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> la proximité <strong>de</strong>s niveaux interagissants.L'exemple <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {2, 0, k(pair), e, u} <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 est un cas simple où un seulétat brillant <strong>et</strong> sombre sont présents. S'il existe plus d'un état brillant <strong>et</strong>/ou sombredans une même polya<strong>de</strong>, alors le schéma <strong>de</strong> transfert d'intensité <strong>de</strong>vient très compliqué.Cependant, toute l'information sur ces transferts d'intensité est comprise dans les coef-cients <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong>s états propres <strong>et</strong> nous avons donc un outil très important pourdéco<strong>de</strong>r <strong>et</strong> prédire les intensités relatives.Dans la section suivante, nous allons nous attar<strong>de</strong>r sur les diérentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition totale Q(T ) d'une molécule.2.4 Fonction <strong>de</strong> partition totaleLa fonction <strong>de</strong> partition totale est une quantité sans dimension qui dénit mathématiquementcomment l'énergie d'un système <strong>de</strong> molécules est répartie au sein <strong>de</strong> chaquemolécule. Sa valeur dépend <strong>de</strong> la masse, la température, la pression (propriétés macroscopiques)ainsi que la structure énergétique <strong>de</strong> la molécule étudiée (propriétés microscopiques).Les propriétés thermodynamiques telles que l'entropie, l'enthalpie <strong>et</strong> chaleurspécique, d'un gaz moléculaire à l'équilibre thermodynamique, peuvent être obtenuesà partir <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition totale <strong>et</strong> ses dérivées. La fonction <strong>de</strong> partition relieles propriétés microscopiques <strong>de</strong>s molécules indivi<strong>du</strong>elles (niveaux d'énergie, momentsd'inertie) aux propriétés macroscopiques (chaleur spécique, entropie,...) d'un systèmecontenant un grand nombre <strong>de</strong> molécules.La connaissance <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition moléculaire est très importante dans plusieursdomaines [64] dont la spectroscopie <strong>de</strong>s atmosphères stellaires ou planétaires <strong>et</strong> laphysique statistique. Pour un système à l'équilibre thermodynamique la population surles états d'énergies obéit à la statistique <strong>de</strong> Boltzmann éq.(2.17). La <strong>de</strong>nsité moléculairedans chacun <strong>de</strong>s états d'énergies à température <strong>et</strong> à pression données peut être caractériséepar la fonction <strong>de</strong> partition calculée à la même température. De plus, la fonction <strong>de</strong>partition assure le lien entre l'intensité absolue d'une raie spectrale <strong>et</strong> le carré <strong>du</strong> moment<strong>de</strong> transition ou également <strong>de</strong>s coecients d'Einstein [65, 66].2.4.1 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calculEn général, la fonction <strong>de</strong> partition totale se calcule par le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong>partition <strong>de</strong> translation <strong>et</strong> <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne.Q = Q tr × Q int (2.99)La fonction <strong>de</strong> partition <strong>du</strong>e à la translation <strong>de</strong>s molécules, dans l'hypothèse d'un gaz


PAGE 80idéal, se calcule analytiquement par la formule suivante :Q tr =( 2πmkTh 2 ) 3/2.V (2.100)où V = kT Pest le volume occupé par une molécule <strong>du</strong> gaz. k = 1.3806504(24) 10−23 J.K −1est la constante <strong>de</strong> Boltzmann tirée <strong>de</strong>s tables <strong>de</strong>s constantes fondamentales "IUPAC"[67]. La pression <strong>du</strong> gaz P est considérée ici égale à la pression standard (1 bar = 10 5P a) utilisée dans les tables thermodynamiques JANAF [68, 69]. La fonction <strong>de</strong> partition<strong>de</strong> translation ainsi obtenue correspond à une molécule d'acétylène.La fonction <strong>de</strong> partition interne est obtenue par sommation directe <strong>de</strong>s contributions<strong>de</strong>s niveaux d'énergies électroniques, <strong>vibration</strong>nels <strong>et</strong> rotationnels :Q int = ∑ (g i exp − c )2E i(2.101)Tnoù g i est le facteur <strong>de</strong> dégénérescence totale <strong>du</strong> niveau d'énergie E i (en cm −1 ).c 2 = hck= 1.4387752(25) cm.K est la secon<strong>de</strong> constante <strong>de</strong> radiation <strong>et</strong> T (K) est latempérature <strong>du</strong> système.Dans le cadre <strong>de</strong> l'approximation <strong>de</strong> Born-Oppenheimer, les énergies E i se décomposenten une partie électronique <strong>et</strong> une partie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation, on écrit :E i = E e i + E vri (2.102)Il en résulte alors que la fonction <strong>de</strong> partition interne se factorise en <strong>de</strong>ux termes :Q int = Q e × Q vr (2.103)Les états électroniques excités dans l'acétylène étant situés à haute énergie (≈ 40000cm −1 ), nous considérons dans nos calculs uniquement la contribution <strong>de</strong> l'état électroniquefondamental ˜XΣ+g à la fonction <strong>de</strong> partition interne. De ce fait, la fonction <strong>de</strong>partition électronique se ré<strong>du</strong>it à l'unité.Facteur <strong>de</strong> dégénérescenceLe facteur <strong>de</strong> dégénérescence total g i est égale à :g i = g e i g sni g v i g r i (2.104)oùgi e : représente la dégénérescence électronique qui se ré<strong>du</strong>it ici à 1.gisn : la dégénérescence <strong>de</strong> spin nucléaire.giv : la dégénérescence <strong>vibration</strong>nelle.gi r = (2J i + 1) : la dégénérescence rotationnelle.Si la dégénérescence <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> est levée, nous eectuons la sommeindivi<strong>du</strong>elle sur chacun <strong>de</strong> ces niveaux. Le facteur "gi v " est alors égal à 1.Ainsi, la fonction <strong>de</strong> partition moléculaire interne est donnée par :Q int = ∑ (gisn (2J i + 1) exp − c )2E i(2.105)Tioù nous avons omis les indices (vr) dans l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation pour simplierles notations.


PAGE 81Dans l'équation (2.105), la sommation est eectuée sur tous les niveaux d'énergie <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la molécule considérée. Ces <strong>de</strong>rniers sont soit connus à partir <strong>de</strong>s<strong>spectre</strong>s expérimentaux soit calculés à partir <strong>de</strong>s modèles théoriques (modèles globaux,calculs ab initio, <strong>et</strong>c.). Calculer la fonction <strong>de</strong> partition interne telle que donnée parl'équation (2.105), implique souvent <strong>de</strong> tronquer c<strong>et</strong>te sommation à une énergie maximale.Dans ce qui suit nous m<strong>et</strong>trons en évi<strong>de</strong>nce quelques métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> la fonction<strong>de</strong> partition utilisées dans la littérature. Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> séparation :C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> s'appuie sur le principe <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong>s fonctions d'on<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation. L'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation est dans ce cas la somme d'uneénergie <strong>vibration</strong>nelle <strong>et</strong> rotationnelle : E vr = E v + E r .Ainsi la fonction <strong>de</strong> partition interne est calculée comme le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong>partition <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> rotation :Q int = Q v × Q r (2.106)1. La contribution <strong>vibration</strong>nelle à la fonction <strong>de</strong> partition est la plus simple àcalculer en utilisant l'approximation <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique (HOA) donnéepar Herzberg [71]. C<strong>et</strong>te approximation n'est valable que pour les niveaux<strong>de</strong> <strong>vibration</strong> les moins énergétiques où l'inuence <strong>de</strong> l'anharmonicité est négligeable.Ceci limite le champ d'application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> aux bassestempératures.Dans c<strong>et</strong>te approximation, Q v s'écrit :Q v = ∏ i[ (1 − exp − hc˜ν )] −dii(2.107)kToù les ˜ν i correspon<strong>de</strong>nt aux fréquences harmoniques fondamentales <strong>de</strong> <strong>vibration</strong><strong>et</strong> d i = 2 ou 1 selon que le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> est dégénéré ou non. L<strong>et</strong>ableau (2.6) donne un exemple <strong>de</strong> ce calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong><strong>vibration</strong> pour certaines molécules.2. La fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> rotation est calculée par sommation directe <strong>de</strong>sénergies <strong>de</strong> rotation. Ces <strong>de</strong>rnières sont obtenues à partir <strong>de</strong>s constantes moléculaires<strong>de</strong> rotation ajustées aux énergies observables.Q r = ∑ (gisn (2J i + 1) exp − hcE )r,i(2.108)kTiLa convergence <strong>de</strong> ces fonctions <strong>de</strong> partition est atteinte lorsque l'énergie <strong>de</strong>rotation E r,i est susamment gran<strong>de</strong> par rapport à kT . Fischer <strong>et</strong> al. [72] ontétudié les comportements asymptotiques <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> rotationen fonction <strong>de</strong> la température <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> rotation dans le cas <strong>de</strong> lamolécule 16 O 3 . Leurs résultats sont illustrés dans la gure (2.11) ci-<strong>de</strong>ssous.La convergence <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> rotation se manifeste par l'apparitiond'un palier dans la gure (2.11). Ils sont observés pour diérentesvaleurs <strong>de</strong> J selon la température considérée. On voit que la convergence àT = 500 K est atteinte vers J ′′ = 40 comparée à J ′′ = 80 pour T = 2500 K,


PAGE 82Molécule T = 300 K T = 1000 K T = 2000 K[1 − e (−hc˜ν 1/kT ) ] −1 1.00004 1.05207 1.28611[1 − eHCN(−hc˜ν 2/kT ) ] −2 1.06918 2.43229 6.22323[1 − e (−hc˜ν 3/kT ) ] −1 1.00000 1.00860 1.10177Q harmv 1.06922 2.58095 8.81830CH 4 [1 − e (−hc˜ν 3/kT ) ] −3 1.00000 1.03991 1.43700[1 − e (−hc˜ν 1/kT ) ] −1 1.00000 1.01533 1.14018[1 − e (−hc˜ν 2/kT ) ] −2 1.00132 1.26542 2.25138[1 − e (−hc˜ν 4/kT ) ] −3 1.00573 1.64420 4.41926Q harmv 1.00706 2.19681 16.30153C 2 H 2[1 − e (−hc˜ν 3/kT ) ] −1 1.00000 1.00858 1.10160[1 − e (−hc˜ν 4/kT ) ] −2 1.11718 2.93571 7.94663[1 − e (−hc˜ν 1/kT ) ] −1 1.00000 1.00755 1.09478[1 − e (−hc˜ν 2/kT ) ] −1 1.00007 1.06132 1.31642[1 − e (−hc˜ν 5/kT ) ] −2 1.06343 2.36854 6.00149Q harmv 1.18813 7.49923 75.71602Table 2.6 Fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> dans l'aproximation harmonique <strong>de</strong>smolécules HCN, CH 4 <strong>et</strong> C 2 H 2 à T = 300 K, 1000 K <strong>et</strong> 2000 K.Figure 2.11 Convergence <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> rotation en fonction <strong>de</strong> latempérature pour la molécule 16 O 3 sur la gamme J = 0 à 90 (Fischer <strong>et</strong> al. [72]).dans le cas <strong>de</strong> 16 O 3 .La fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> rotation peut être également évaluée par <strong>de</strong>s expressionsanalytiques appropriées.Dans le cas <strong>de</strong>s molécules linéaires telles que C 2 H 2 on utilise souvent l'expressionanalytique <strong>de</strong> McDowell [73]. Dans c<strong>et</strong> article, la fonction <strong>de</strong> partition<strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 a été calculée <strong>et</strong> comparée aux valeurs exactes obtenuespar sommation directe dans une gamme <strong>de</strong> température allant <strong>de</strong> 2 K(Q r = 2.6878) à 5000 K (Q r = 5956.8983). A titre d'exemple, la convergence<strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> rotation à 10 −4 (4ème décimale) se fait àJ ′′ = 3 pour T = 2 K, tandis qu'à T = 5000 K il est nécessaire <strong>de</strong> considérer lacontribution <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> rotation jusqu'à J ′′ = 248 (voir la table 4 <strong>de</strong> [73]).Pour les autres types <strong>de</strong> molécules on utilise respectivement :


PAGE 83 L'expression donnée par Watson [74], pour les toupies assymétriques. Les expressions <strong>de</strong> McDowell [75, 76] respectivement pour les toupies sphériques<strong>et</strong> symétriques.Nous ne développerons pas ces expressions analytiques ici. Cependant, le lecteurpeut se référer aux articles <strong>de</strong> McDowell <strong>et</strong> Watson pour plus <strong>de</strong> détails [73][74].Une fois les fonctions <strong>de</strong> partition rotationnelle <strong>et</strong> <strong>vibration</strong>nelle évaluées séparément,leur pro<strong>du</strong>it donne la fonction <strong>de</strong> partition interne totale Q int . C<strong>et</strong>te approximationest souvent utilisée dans les calculs d'intérêt atmosphérique pour <strong>de</strong>stempératures en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 500 K.Il existe plusieurs métho<strong>de</strong>s d'interpolation <strong>de</strong> Q int en fonction <strong>de</strong> la températureT . Nous donnerons ici quelques exemples : La métho<strong>de</strong> d'interpolation polynomiale (Q int ; T ) :Dans c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne est approchée par un polynômesouvent d'ordre trois en fonction <strong>de</strong> la température T .Q int = a + bT + cT 2 + dT 3 (2.109)Les coecients (a, b, c <strong>et</strong> d) sont ajustés sur la courbe <strong>de</strong> Q int déterminée parla métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> séparation. Ils sont listés ensuite dans <strong>de</strong>s tables, voir par exemple[64], selon <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> température bien choisis. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> a pour avantage<strong>de</strong> simplier l'obtention <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs macroscopiques telles que l'entropie,les chaleurs spéciques, ...Cependant, elle reste peu précise ( 20% d'erreur à T = 100 K cf. gure 6 <strong>de</strong> [72]concernant HNO 3 ) notamment lorsque la température augmente. La métho<strong>de</strong> d'interpolation polynomiale (ln(Q int ) ; ln(T )) :On trouve également dans la littérature une autre approximation polynomiale dontla variable est c<strong>et</strong>te fois ln (T ) au lieu <strong>de</strong> T [70] :ln (Q int ) =6∑a i [ln (T )] i (2.110)i=0C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est plus précise que la précé<strong>de</strong>nte ( 10% d'erreur à T = 100 Kdans le cas <strong>de</strong> HNO 3 cf. gure 6 <strong>de</strong> [72]). Dans le cas <strong>de</strong> la molécule H 2 O, parexemple [70], la fonction partition interne est repro<strong>du</strong>ite endéans 0.1% pour <strong>de</strong>stempératures relativement élevées (T ≤ 6000 K).Nous avons cité précé<strong>de</strong>mment les diérentes approximations <strong>et</strong> métho<strong>de</strong>s pour approcher<strong>et</strong> interpoler la fonction <strong>de</strong> partition interne d'une molécule. La contribution<strong>vibration</strong>nelle a été grossièrement simpliée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'approximation harmonique. Cependant,le potentiel nucléaire contient <strong>de</strong>s termes d'anharmonicité <strong>vibration</strong>nelle qui ontun rôle très important notamment lorsqu'on monte en énergie <strong>et</strong> donc leur contribution àla fonction <strong>de</strong> partition <strong>vibration</strong>nelle n'est pas négligeable. Le seul moyen pour avoir unemeilleur précision est d'avoir tous les niveaux d'énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation incluantl'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'anahrmonicité <strong>vibration</strong>nelle ainsi que les diérents couplages entre <strong>vibration</strong>


PAGE 84<strong>et</strong> rotation.Des modèles théoriques ont été élaborés dans c<strong>et</strong>te optique an <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s listescomplètes <strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong>s molécules. Le calcul ab initio par exemple perm<strong>et</strong> dans certainscas <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s listes exhaustives con<strong>du</strong>isant à une bonne estimation <strong>de</strong>s fonctions<strong>de</strong> partition y compris à haute température [70, 77].Une métho<strong>de</strong> plus précise est celle basée sur un Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation.Généralement, c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire avec une gran<strong>de</strong> précision lesniveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules dans leurs états électroniques fondamentales,jusqu'à une énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation limite. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient peu ecace àtrès haute température à cause <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> considérer <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> plus en plusexcités. Nous y reviendrons plus tard au Chapitre 4 concernant le calcul <strong>de</strong> la fonction<strong>de</strong> partition totale <strong>de</strong> la molécule d'acétylène.2.4.2 Fonctions thermodynamiquesLa molécule 12 C 2 H 2 existe sous forme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux isomères <strong>de</strong> spin nucléaire à savoir para<strong>et</strong> ortho acétylène. La dégénérescence <strong>de</strong> spin nucléaire gisn <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux espèces est égaleà 1 4 : 3 4, respectivement pour para : ortho acétylène, selon la convention astrophysique ou1 : 3 selon la convention atmosphérique. On distingue donc <strong>de</strong>ux termes dans la fonction<strong>de</strong> partition interne :Q int = Q paraint+ Q orthoint =∑v,J para/orthog para/ortho (2J + 1) expOn dénit les moments <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne Q ′ intsuivante :Q ′ int = T dQ ( )intgi snc2 E i(2J i + 1) expdTT=∑ i⎡E para/orthov,J⎣−c 2T(− c 2E iT<strong>et</strong> Q′′ int)⎤⎦ (2.111)<strong>de</strong> la façon(2.112)Q ′′int = T 2 d2 Q intd 2 T+ 2Q′ int = ∑ i( )gi snc2 E 2 (i(2J i + 1) exp − c )2E iTT(2.113)En se basant sur le calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne ainsi que les momentscorrespondant, il est possible <strong>de</strong> prédire avec une gran<strong>de</strong> précision les fonctions thermodynamiquestelles que l'enthalpie, l'entropie, l'enthalpie <strong>de</strong> Gibbs <strong>et</strong> les capacitéscaloriques. Ces quantités macroscopiques sont parfois diciles à obtenir expérimentalement[71]. Cependant, <strong>de</strong>s expressions <strong>de</strong> la mécanique statistique perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> relierces gran<strong>de</strong>urs à la fonction <strong>de</strong> partition interne <strong>et</strong> ses moments. Nous nous contenteronsici <strong>de</strong> les rappeler. Pour plus <strong>de</strong> détails voir par exemple [79].Notons que dans nos calculs <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition totale nous nous sommes misdans les conditions d'un gaz parfait. Dans les expressions (2.114)-(2.117) ci-<strong>de</strong>ssous, lafonction <strong>de</strong> partition Q est dénie par l'équation (2.99) où la fonction <strong>de</strong> partition <strong>du</strong>e àla translation est donnée par (2.100) avec V = kT/P .


PAGE 85On dénit les fonctions thermodynamiques pour une mole comme suit :1. L'enthalpie est donnée par l'expression suivante :hcf (T ) = H (T ) − H 0 = RT Q′Q − H 0 (2.114)où H 0 est l'enthalpie <strong>de</strong> référence à T0 ∗ = 298.15K selon la convention prise dans lestables thermodynamiques JANAF [68]. Elle vaut 10004.65210(347) J mol −1 dansle cas <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .Q désigne la fonction <strong>de</strong> partition d'une molécule y compris la partie translationnelle.2. L'enthalpie <strong>de</strong> Gibbs s'écrit :3. L'entropie :gef (T ) = − G (T ) − H 0T= Rln (Q) + H 0T(2.115)S (T ) = R Q′Q+ Rln (Q) (2.116)4. Finalement, la capacité calorique à pression constante est donnée par :C p (T ) = R⎡ ( ) ⎤⎣ Q′′Q − Q ′ 2⎦ (2.117)QNotons que selon qu'on utilise la convention astrophysique ou atmosphérique les fonctionsgef(T ) <strong>et</strong> S(T ) vont être diérentes.De plus, la précision sur les fonctions thermodynamiques est liée directement à celle <strong>de</strong>la fonction <strong>de</strong> partition <strong>et</strong> ses moments. En particulier, la capacité calorique à pressionconstante est très sensible aux moments Q ′<strong>et</strong> Q ′′ . Elles dépend en fait <strong>de</strong> la diérenceentre ces <strong>de</strong>ux fonctions. Par conséquent, les prédictions sur les énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationdoivent être les plus précises possible. Dans le chapitre 4 nous présenterons lesrésultats obtenus avec le modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 <strong>et</strong> nous discuterons l'incertitu<strong>de</strong> surles diérentes gran<strong>de</strong>urs thermodynamiques en fonction <strong>de</strong> la température.2.5 Prols spectrauxUne raie spectrale d'émission ou d'absorption n'est pas inniment ne (<strong>de</strong>lta <strong>de</strong> Dirac).On observe, à très haute résolution, une distribution spectrale autour <strong>de</strong> la fréquencecentrale ˜ν ij correspondant à la transition entre les états |i〉 ↔ |j〉. La fonction décrivantc<strong>et</strong>te distribution spectrale est appelée prol <strong>de</strong> raie.L'élargissement <strong>de</strong>s raies est dû à diérents phénomènes qu'on peut classer en <strong>de</strong>uxcatégories : Elargissement dû à <strong>de</strong>s e<strong>et</strong>s intrinsèques : Dans ce cas on parle d'élargissementquantique homogène également appelé élargissement naturel.


PAGE 86 Elargissement par interactions : C<strong>et</strong>te catégorie renferme les processus d'élargissementles plus importants. On cite en particulier :- L'élargissement par désexcitations collisionnelles. Ces <strong>de</strong>rnières ont pour e<strong>et</strong>s <strong>de</strong>ré<strong>du</strong>ire le temps <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s états moléculaires con<strong>du</strong>isant à un élargissement parpression.- L'élargissement Doppler dû aux mouvements moléculaires (distribution <strong>de</strong>s vitesses).La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> ces phénomènes est détaillées par exemple dans [51].Soit une raie spectrale centrée autour <strong>de</strong> la fréquence ˜ν ij . On dénit la largeur d'uneraie (Full Width at Half Maximum FWHM) δ˜ν comme étant la diérence <strong>de</strong>s fréquencescorrespondant à Imax (˜ν ij )2(voir gure (2.12)). En d'autres termes, δ˜ν = 2γ = (˜ν 2 − ˜ν 1 )où γ est la <strong>de</strong>mi-largeur à mi hauteur (HWHM). On l'exprime parfois en fonction <strong>de</strong>sfréquences angulaires ω = 2πc˜ν comme :δω = 2πcδ˜ν (2.118)Figure 2.12 Prol <strong>de</strong> raie <strong>et</strong> largeur à mi-hauteur.2.5.1 Elargissement naturelL'élargissement naturel est une conséquence <strong>du</strong> fait que les états d'énergie n'ont pasun temps <strong>de</strong> vie inni. En e<strong>et</strong>, la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> vie d'un niveau est contraint par la relationd'incertitu<strong>de</strong> d'Heisenberg ∆E.∆τ ≥ 2, où ∆τ est la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l'état quantique enquestion. Il en résulte que les états d'énergie sont élargis d'une quantité ∆E non nulle.On supposera ici que seul l'état supérieur est élargi.Il est possible <strong>de</strong> décrire classiquement ce phénomène en résolvant l'équation d'oscillateuramorti [51].ẍ + Γẋ + (2πc˜ν ij ) 2 x = 0 (2.119)où c est la célérité <strong>de</strong> la lumière, ˜ν ij le nombre d'on<strong>de</strong> correspondant à la transitionentre les états d'énergie E i <strong>et</strong> E j tel que ˜ν ij = E j − E i . Γ est le facteur d'amortissement<strong>et</strong> x = x (t) est l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillations. La résolution <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te équation diérentiellenous amène à la solution générale suivante :


PAGE 87x (t) = x 0 e − Γt2 cos (2πc˜νij t) (2.120)Le passage à la <strong>de</strong>scription fréquentielle se fait à travers la transformée <strong>de</strong> Fouriersuivante :A (˜ν) = √ 1 ∫ +∞x (t) e −i2πc˜ν dt (2.121)2π−∞L'intensité spectrale est proportionnelle au carré <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> I (˜ν) ∝ |A (˜ν) A ∗ (˜ν)|,elle prend la forme :I (˜ν − ˜ν ij ) =C(˜ν − ˜ν ij ) 2 + ( )Γ 2(2.122)2La constante <strong>de</strong> normalisation C est déterminée en normalisant le prol ainsi obtenu.Le prol normalisé s'écrit g (˜ν − ˜ν ij ) = I (˜ν − ˜ν ij ) /I max <strong>et</strong> doit vérier l'intégralesuivante :∫ +∞0g (˜ν − ˜ν ij ) d˜ν =∫ +∞−∞La constante <strong>de</strong> normalisation C est alors : C = I max Γ 2π .Ainsi, le prol normalisé est égal à :g (˜ν − ˜ν ij ) d (˜ν − ˜ν ij ) = 1 (2.123)γ ng (˜ν − ˜ν ij ) n= 1 π (˜ν − ˜ν ij ) 2 + γn2(2.124)avec γ n = Γ 2la HWHM <strong>du</strong> prol d'élargissement naturel. Le prol spectral ainsi obtenuest un prol Lorentzien. Généralement, l'élargissement naturel ne peut être observéfacilement parce qu'il est négligeable <strong>de</strong>vant les autres e<strong>et</strong>s d'élargissement, <strong>de</strong> typeDoppler ou collisionnels. A titre d'exemple, l'élargissement naturel déterminé sur la raieR (10) <strong>de</strong> la transition 20012 - GS <strong>de</strong> la molécule 12 C 16 O 2 est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 4.2 × 10 −11cm −1 [80].2.5.2 Elargissement DopplerL'une <strong>de</strong>s contributions majeures à l'élargissement <strong>de</strong>s raies dans un gaz à bassepression est l'élargissement Doppler. Ce <strong>de</strong>rnier est dû au mouvement thermique <strong>de</strong>s moléculesabsorbantes ou ém<strong>et</strong>trices. Suivant que la trajectoire <strong>du</strong> vecteur déplacement <strong>de</strong>smolécules est dans la direction <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> la lumière ou dans le sens opposé, lafréquence <strong>de</strong> transition est décalée <strong>de</strong> ±∆˜ν en créant une distribution spectrale <strong>de</strong> typeGaussienne (cf gure (2.13)).En e<strong>et</strong>, une molécule ayant une vitesse ⃗v absorberait un photon <strong>de</strong> fréquence :(˜ν = ˜ν ij 1 + v )zPour la molécule 1 (2.125)(c˜ν = ˜ν ij 1 − v )zPour la molécule 2 (2.126)cA l'équilibre thermodynamique, la vitesse <strong>de</strong>s molécules d'un gaz suit la distribution<strong>de</strong> Maxwell-Boltzmann. Le nombre <strong>de</strong> molécules dans l'état quantique E i à une températureT par unité <strong>de</strong> volume ayant une vitesse dans l'intervalle [v z , v z + dv z ] est donnépar :


PAGE 88Figure 2.13 Mouvement <strong>de</strong>s molécules le long <strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> la lumièrez.N i (v z ) dv z = N 0i ( ) 2√ e − vzvp dv z (2.127)πvpoù N i 0 est la <strong>de</strong>nsité totale <strong>de</strong>s molécules dans l'état E i <strong>et</strong> v p = √ 2kT/m = √ 2RT/Mest la vitesse la plus probable, m est la masse moléculaire, M est la masse molaire en(Kg/mol) <strong>et</strong> R = N A k est la constante <strong>de</strong>s gaz parfaits.On remplace ensuite l'expression <strong>de</strong> v z obtenue par les équations (2.125) dans l'équation(2.127). On trouve nalement :√N i (˜ν) d˜ν = N0i Mc 2 Mc2 (˜ν−˜ν ij) 22π˜νij 2 RT e− 2˜νij 2 RT d˜ν (2.128)L'intensité étant proportionnelle à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s molécules N i (˜ν) d˜ν, le prol normalisécorrespondant est donné par :√Mcg D (˜ν − ˜ν ij ) =2 Mc2 (˜ν−˜ν ij) 22π˜νij 2 RT e−La HWHM <strong>du</strong> prol Doppler est donnée par :2˜ν 2 ij RT (2.129)γ D (˜ν ij ) = ˜ν √ij 2ln2RTc M= 3.581 10 −7˜ν ij√TM(2.130)(2.131)où M est en (g.mol −1 ).Par exemple, pour la raie R(10) <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> 00100, 00e - GS <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2centrée sur la fréquence ˜ν ij = 3320.13077 cm −1 à température ambiante (296 K), laHWHM est égale à 4.01 × 10 −3 cm −1 . L'élargissement Doppler est donc largement supérieurà celui dû au temps <strong>de</strong> vie naturel <strong>de</strong>s états (≈ 10 −11 cm −1 ).Le prol Doppler normalisé <strong>de</strong>vient alors :g D (˜ν − ˜ν ij ) =√ln2π(1e −ln2 ˜ν−˜νij) 2γ D (2.132)γ D


PAGE 892.5.3 Elargissement par collisionsL'élargissement par collisions, est dû aux interactions intermoléculaires <strong>et</strong> dépend <strong>de</strong>la <strong>de</strong>nsité, la température <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pression <strong>du</strong> gaz moléculaire. Si une molécule A entreen collision avec une autre molécule B, les niveaux d'énergie <strong>de</strong> la molécule A sont perturbés<strong>et</strong> décalés d'une énergie ∆E. Ce décalage dière d'un état à l'autre <strong>et</strong> peut êtrepositif ou négatif.L'étu<strong>de</strong> théorique <strong>de</strong> l'e<strong>et</strong> d'élargissement par collisions reste un champ <strong>de</strong> rechercheactif. En e<strong>et</strong>, l'élargissement par collisions est dû à la superposition <strong>de</strong> plusieurs phénomènesce qui rend sa modélisation compliquée. Nous nous contentons ici <strong>de</strong> bref rappels ;pour plus <strong>de</strong> détails le lecteur est invité à lire [90, 91].On distingue <strong>de</strong>ux cas : Les collisions inélastiques ré<strong>du</strong>isent le temps <strong>de</strong> vie d'un état excité en diminuantle nombre <strong>de</strong> molécules dans c<strong>et</strong> état (dépeuplement <strong>du</strong> niveau excité). Par conséquent,un élargissement <strong>de</strong> type lorentzien apparaît :γ Pg (˜ν − ˜ν ij ) P= 1 π (˜ν − ˜ν ij ) 2 + γP2(2.133) L'élargissement <strong>de</strong>s raies dû à <strong>de</strong>s collisions élastiques correspond à un décalage enénergie <strong>de</strong>s états dû à la perturbation. Le prol résultant est un prol lorentziencaractérisé par un décalage en pression ∆˜ν = δ 0 P :γ Pg (˜ν − ˜ν ij ) P= 1 π (˜ν − ˜ν ij − ∆˜ν) 2 + γP2(2.134)où δ 0 est le paramètre <strong>du</strong> décalage en pression donné en (cm −1 atm −1 ), P étant lapression <strong>du</strong> gaz moléculaire.En réalité, les diérents types d'élargissement décrits ci-<strong>de</strong>ssus se superposent pourdonner un élargissement global à la raie. Si on néglige l'élargissement naturel, le prold'une raie spectrale est donné par la combinaison <strong>de</strong> l'e<strong>et</strong> d'élargissement Doppler <strong>et</strong>l'élargissement par collisions. Mathématiquement, on représente c<strong>et</strong>te combinaison parune convolution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux prols gaussien <strong>et</strong> lorentzien. On écrit :g (˜ν − ˜ν ij ) V= g (˜ν) D∗ g (˜ν − ˜ν ij ) P(2.135)Ce prol est appelé prol <strong>de</strong> Voigt. Il n'y a pas d'expression analytique exacte <strong>de</strong> ceprol, seules <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques approchées peuvent être utilisées pour calculerl'élargissement <strong>de</strong> Voigt [81, 82].La HWHM <strong>du</strong> prol <strong>de</strong> Voigt peut être approchée par la moyenne quadratique <strong>de</strong>s<strong>de</strong>mi-largeurs Doppler <strong>et</strong> <strong>de</strong> Lorentz [83] :√γ V = γD 2 + γ2 P(2.136)La gure (2.14) illustre la forme <strong>du</strong> prol <strong>de</strong> Voigt obtenue à partir <strong>de</strong> la convolution<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux prols Doppler <strong>et</strong> Lorentzien <strong>de</strong> même HWHM.En résumé, nous avons rappelé dans c<strong>et</strong>te section les e<strong>et</strong>s responsables <strong>du</strong> changement<strong>du</strong> prol d'une raie spectrale. L'élargissement d'une raie est donc lié directementaux conditions <strong>de</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression caractérisant le gaz étudié. Le prol Gaussien<strong>de</strong> l'e<strong>et</strong> Doppler est dû à l'agitation thermique <strong>de</strong>s molécules <strong>et</strong> domine à bassepression. Lorsque la pression augmente les collisions entre molécules voisines <strong>de</strong>viennent


g(u)PAGE 90g D (u)g L (u)g V (u)-10 -5 0 5 10uijFigure 2.14 Prols spectraux <strong>de</strong> type Doppler (rouge), Lorentz (bleu) <strong>et</strong> <strong>de</strong> type Voigt(noir).très importantes. Ces collisions ré<strong>du</strong>isent le temps <strong>de</strong> vie naturel <strong>de</strong>s états d'énergies <strong>de</strong>smolécules en donnant lieu à un prol <strong>de</strong> type Lorentzien. Ce <strong>de</strong>rnier domine à haute pression.Le prol d'une raie spectrale à diérentes conditions <strong>de</strong> température <strong>et</strong> <strong>de</strong> pressionest donc décrit par le prol <strong>de</strong> Voigt. Dans <strong>de</strong>s situations expérimentales particulières,par exemple dans le cas <strong>de</strong>s systèmes en mélanges gazeux à pression élevée, d'autres types<strong>de</strong> prols <strong>de</strong> raies existent dont la modélisation est plus complexe. On cite en particulierle prol <strong>de</strong> Rautian [84] <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> Galatry [85].2.6 Techniques expérimentalesDans un processus d'émission ou d'absorption la molécule passe d'un état initial versun état nal en ém<strong>et</strong>tant ou absorbant un photon d'énergie égale à la diérence entrel'état initial <strong>et</strong> l'état nal hν = E j − E i , voir gure (2.1). Ainsi, la spectroscopie d'émissionou d'absorption nous procure les mêmes informations sur les niveaux d'énergiesd'une molécule, mais suite à <strong>de</strong>s considérations pratiques l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux techniques seraplus favorisée que l'autre. En e<strong>et</strong>, en pratique la spectroscopie d'émission est souventutilisée pour son<strong>de</strong>r les molécules dans le domaine <strong>du</strong> visible <strong>et</strong> l'ultraviol<strong>et</strong>. Les <strong>spectre</strong>sdans ce cas sont souvent pro<strong>du</strong>its par une décharge ou par une excitation laser [86].La spectroscopie d'absorption est la technique la plus utilisée. Elle est appliquée danstoutes les régions <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> électromagnétique. Pour c<strong>et</strong>te raison nous allons nous intéresserdans c<strong>et</strong>te section à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> quelques techniques les plus utilisées dans ledomaine <strong>de</strong> l'infrarouge. Source <strong>de</strong> radiation :La source <strong>de</strong> radiation est souvent un continuum dans lequel le rayonnement estémis sur une large plage <strong>de</strong> longueurs d'on<strong>de</strong> avec une intensité uniforme. Plusieurs


PAGE 91types <strong>de</strong> sources existent en fonction <strong>de</strong> la région étudiée <strong>du</strong> <strong>spectre</strong>.Les sources thermiques :Dans les sources thermiques, la radiation lumineuse est émise par échauementd'un lament métallique soumis à un champ électrique. Ce type <strong>de</strong> sources présente<strong>de</strong> multiples avantages. En e<strong>et</strong>, les radiations émises couvrent une gran<strong>de</strong>plage <strong>de</strong> longueurs d'on<strong>de</strong>. Elles ont également l'avantage d'avoir une forte intensitéce qui ré<strong>du</strong>it les problèmes d'amplication. Les sources principalement utiliséespour les <strong>spectre</strong>s que nous avons analysés sont <strong>de</strong> type Globar (barreau <strong>de</strong> carbure<strong>de</strong> silicium)[86].Les sources lasers :Les sources lasers sont caractérisées par une gran<strong>de</strong> puissance <strong>et</strong> elles sont spatialement<strong>et</strong> temporellement cohérentes. Il existe plusieurs types <strong>de</strong> lasers (He-Ne,Ar + , YAG...) selon la région spectrale dans laquelle ils opèrent. En particulier, lesdio<strong>de</strong>s lasers semi-con<strong>du</strong>ctrices sont utilisées dans les spectromètres à transformée<strong>de</strong> Fourier <strong>et</strong> dans la technique CRDS pour (Cavity Ring Down Spectroscopy),notamment dans l'infrarouge moyen <strong>et</strong> proche. Nous décrirons ces techniques plusloin.Rayonnement synchrotron :L'avantage <strong>du</strong> rayonnement synchrotron rési<strong>de</strong> dans sa plus gran<strong>de</strong> luminance parrapport à celle d'une source classique. Le rayonnement synchrotron couvre une trèslarge gamme spectrale <strong>de</strong> l'infrarouge lointain au rayon X. L'inconvénient <strong>de</strong> c<strong>et</strong>ype <strong>de</strong> source est qu'elle est coûteuse <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un espace très grand (quelquescentaines <strong>de</strong> mètres). On cite par exemple le synchrotron "Soleil" en France [87] <strong>et</strong>le "Centre Canadien <strong>de</strong> rayonnement synchrotron" [88].Les spectromètres infrarouges mo<strong>de</strong>rnes sont basés sur la technique <strong>de</strong> transformée<strong>de</strong> Fourier. Nous allons détailler dans la section suivante le fonctionnement d'unspectromètre à transformée <strong>de</strong> Fourier. Nous parlerons également <strong>de</strong> la techniqueCRDS.2.6.1 Spectromètre à transformée <strong>de</strong> FourierInterféromètre <strong>de</strong> MichelsonLe principe <strong>de</strong> l'interféromètre <strong>de</strong> Michelson (I.M.) est illustré par la gure (2.15).Il est constitué d'une lame séparatrice S qui sépare le faisceau inci<strong>de</strong>nt en <strong>de</strong>ux partiesd'égale intensité. L'un <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux faisceaux parcourt une distance xe tandis que lesecond parcourt une distance variable à l'ai<strong>de</strong> d'un miroir mobile M 2 . Suite à c<strong>et</strong>te diérence<strong>de</strong> chemin optique les on<strong>de</strong>s se recombinent <strong>de</strong> manière <strong>de</strong>structive ou constructiveselon la diérence <strong>du</strong> chemin parcouru par les <strong>de</strong>ux faisceaux [90]. Si on désigne par δ ladiérence <strong>du</strong> chemin optique, l'intensité d'une raie centrée à ˜ν est alors :I ′ (˜ν; δ) = 1 2 I 0 (˜ν) (1 + cos (2π˜νδ)) (2.137)D'après l'équation (2.137) I ′ (˜ν; δ) se décompose en <strong>de</strong>ux parties :


PAGE 92Figure 2.15 Schéma <strong>de</strong> l'interféromètre <strong>de</strong> Michelson. S est une lame séparatrice, M 1<strong>et</strong> M 2 sont respectivement le miroir xe <strong>et</strong> le miroir mobile. une composante continue 1 2 I 0 (˜ν) généralement éliminée en utilisant un ltre passehaut. une composante sinusoïdale qui dépend <strong>de</strong> la fréquence <strong>et</strong> <strong>de</strong> la diérence <strong>du</strong> cheminoptique δ. Seule c<strong>et</strong>te composante nous intéresse. On écrit alors :I (˜ν; δ) = 1 2 I 0 (˜ν) cos (2π˜νδ) (2.138)En pratique, l'équation (2.138) doit être modiée pour tenir en compte le fait quel'interféromètre ne partage pas le faisceau inci<strong>de</strong>nt en <strong>de</strong>ux parties rigoureusementégales <strong>et</strong> que les réponses <strong>du</strong> détecteur <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'amplicateur dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la fréquence.An <strong>de</strong> prendre ces facteurs en compte nous allons remplacer le facteur12 I 0 (˜ν) par la distribution spectrale <strong>de</strong> la lumière inci<strong>de</strong>nte B (˜ν). Nous arrivonsdonc à l'expression suivante :I (˜ν; δ) = B (˜ν) cos (2π˜νδ) (2.139)Pour une source continue l'équation (2.139) <strong>de</strong>vient une somme innie <strong>de</strong> termes encosinus, à savoir :I (δ) =∫ +∞−∞C<strong>et</strong>te fonction est appelée Interférogramme.B (˜ν) cos (2π˜νδ) d˜ν (2.140)On voit que I (δ) est la transformée <strong>de</strong> Fourier en cosinus <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> B (˜ν). Il enrésulte que la distribution spectrale que l'on veut observer est la transformée inverse <strong>de</strong>l'interférogramme.B (˜ν) =∫ +∞−∞I (δ) cos (2π˜νδ) dδ = 2∫ +∞0I (δ) cos (2π˜νδ) dδ (2.141)La spectroscopie par transformée <strong>de</strong> Fourier consiste donc à enregistrer I(δ) en fonction<strong>de</strong> la diérence <strong>du</strong> chemin optique δ <strong>et</strong> d'appliquer ensuite mathématiquement latransformée inverse pour obtenir B (˜ν). Cependant, les équations précé<strong>de</strong>ntes ne peuvent


PAGE 93être utilisées telles quelles, vu qu'elles considèrent d'une part un rayonnement inci<strong>de</strong>ntcontenant toute les fréquences [0, +∞[ <strong>et</strong> d'autre part qu'elles supposent un déplacement<strong>du</strong> miroir mobile inni. De plus, le calcul <strong>de</strong> la transformée <strong>de</strong> Fourier nécessitel'échantillonnage <strong>du</strong> signal à <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> temps discr<strong>et</strong>s pour pouvoir les stockersous forme numérique en utilisant un ordinateur.En pratique le miroir mobile se déplace sur un intervalle limité, <strong>de</strong> sorte que δ ∈ [0, L].Ceci revient à considérer une fonction <strong>de</strong> troncation f(δ) égale à 1 si δ se trouve dansl'intervalle [0, L] <strong>et</strong> zéro ailleurs. Celle-ci est appelée fonction "Boxcar".f (δ) ={ 1 si 0 ≤ δ ≤ L0 si δ > L(2.142)Ainsi le <strong>spectre</strong> obtenue s'écrit :T (˜ν) = 2∫ +∞0f (δ) I (δ) cos (2π˜νδ) dδ (2.143)Si on désigne par F (˜ν) la transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> f(δ), le <strong>spectre</strong> total s'écritcomme un pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> convolution <strong>de</strong> la distribution spectrale B (˜ν) <strong>et</strong> F (˜ν) :On montre [92, 93] que F (˜ν) est égal à :T (˜ν) = B (˜ν) ∗ F (˜ν) (2.144)sin (2π˜νL)F (˜ν) = 2L2π˜νL(2.145)avec une FWHM égale à :δ˜ν = 1.2072L(2.146)C<strong>et</strong>te largeur est souvent appelée la résolution théorique <strong>du</strong> spectromètre à transformée<strong>de</strong> Fourier.Pour éviter le chevauchement <strong>de</strong>s raies voisines élargies par la fonction "Boxcar", ilfaut donc que la longueur L soit la plus gran<strong>de</strong> possible. Pour supprimer les lobes secondaireson utilise ce qu'on appelle fonction "d'apodisation".2.6.2 Fonction d'apodisationLa convolution <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> avec la fonction sin(x)xengendre l'apparition d'oscillationsaux pieds <strong>de</strong>s raies. La plus importante <strong>de</strong> ces oscillations représente 21% <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong><strong>de</strong> la raie. Elles peuvent donc se confondre avec <strong>de</strong>s raies faibles. Pour limiter ce désagrémenton emploie une fonction d'apodisation dont la transformée <strong>de</strong> Fourier (TF) necomporte pas <strong>de</strong> "pieds". Par exemple, la TF <strong>de</strong> la fonction triangle ne possè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong>lobes négatifs Lsinc 2 (π˜νL). Notons cependant que le prol <strong>de</strong> raie sera élargi. La HWHM<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fonction est égale :δ˜ν = 0.9L(2.147)D'autres fonctions d'apodisation sont utilisées. On cite par exemple, la fonction "Trapèze","Happ-Genzell" <strong>et</strong> "Norton-Beer (Weak-Medium-Strong)" [94, 95], dont les largeurssont plus gran<strong>de</strong>s que celle <strong>de</strong> la fonction "Boxcar". Généralement l'e<strong>et</strong> d'unefonction d'apodisation sur un <strong>spectre</strong> con<strong>du</strong>it à :


PAGE 94 La ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s oscillations autour <strong>de</strong>s raies. L'élargissement <strong>de</strong>s raies. Le lissage <strong>de</strong>s raies.2.6.3 Cavity Ring Down SpectroscopyLe principe <strong>de</strong> la technique CRDS consiste à mesurer le temps <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s photonspiégés dans une cavité. C<strong>et</strong>te technique a été développée grâce aux travaux <strong>de</strong> Herbelin<strong>et</strong> al. [96] <strong>et</strong> An<strong>de</strong>rson <strong>et</strong> al [97].L'échantillon moléculaire est placé dans une cavité optique <strong>de</strong> longueur L <strong>et</strong> délimitéepar <strong>de</strong>ux miroirs <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> réectivité (R =0.9999) voir gure (2.16).Figure 2.16 Schéma <strong>du</strong> principe <strong>de</strong> la cavité CRDS.La radiation inci<strong>de</strong>nte d'intensité initiale I 0 injectée dans la cavité, est rééchie parles <strong>de</strong>ux miroirs. Une p<strong>et</strong>ite fraction est transmise. Ces pertes vont causer la diminutiond'intensité progressivement en fonction <strong>du</strong> temps. Après n réexion l'intensité transmisepeut être exprimée comme :I n = I 0 R 2n (2.148)où n est donnée par :n = tc(2.149)2Lavec c la vitesse <strong>de</strong> la lumière <strong>et</strong> t le temps nécessaire pour eectuer les n réexions.L'intensité à l'instant t est donnée par :LLI(t) = I 0 exp(− tτ 0) (2.150)où τ 0 =c|lnR| ≈ c(1−R)<strong>et</strong> le temps <strong>de</strong> déclin correspondant à une cavité vi<strong>de</strong>. En présenced'un gaz, celui-ci absorbe une partie <strong>de</strong> l'intensité <strong>et</strong> par conséquent ré<strong>du</strong>it le temps <strong>de</strong>déclin. Ce <strong>de</strong>rnier est donné par :1τ(ν) = 1 + α(ν) clτ 0 L(2.151)où α(ν) (cm −1 ) est le coecient d'absorption <strong>du</strong> gaz à la fréquence ν <strong>et</strong> l est la taille<strong>de</strong> l'échantillonLe <strong>spectre</strong> CRDS donne accès directement au coecient d'absorption α(ν) en soustrayantla ligne <strong>de</strong> base 1 τ 0.


PAGE 95La gure (2.17) illustre la décroissance <strong>de</strong> I (à gauche) en fonction <strong>du</strong> temps. Trois cassont présentés : la courbe rouge illustre le cas où aucun échantillon est mis dans la cavité,la courbe bleu désigne une faible absorption <strong>et</strong> nalement la courbe noire correspond àune forte absorption. A droite est donné le <strong>spectre</strong> 1 τcorrepondant en fonction <strong>du</strong> nombred'on<strong>de</strong>.Figure 2.17 Exemple <strong>de</strong> <strong>spectre</strong> enregistré par la technique CRDS. A gauche est donnéI(t) <strong>et</strong> à droite le <strong>spectre</strong> en 1 τ correspodant.


Chapitre 3Modèle d'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong>s<strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationDans ce chapitre, nous montrerons l'avantage <strong>de</strong> l'analyse <strong>globale</strong> dans la prédiction<strong>et</strong> la simulation <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires. Nous feronsune comparaison avec les autres métho<strong>de</strong>s d'analyse courantes à savoir l'analyse ban<strong>de</strong>par ban<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'analyse par polya<strong>de</strong>.Dans la première section nous donnerons une <strong>de</strong>scription générale <strong>du</strong> programmeinformatique que nous avons utilisé pour la construction <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation. La secon<strong>de</strong> section sera réservée à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d'ajustementpar moindres-carrés <strong>de</strong>s paramètres eectifs sur un grand nombre <strong>de</strong> donnéesspectroscopiques. Finalement nous m<strong>et</strong>trons en évi<strong>de</strong>nce une série <strong>de</strong> programmes <strong>de</strong>stinésà l'attribution <strong>et</strong> à la simulation d'intensités spectrales. Ces programmes serontégalement détaillés pour faciliter leur utilisation lors <strong>de</strong> futures investigations.3.1 Description généraleLe concept d'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules s'estdéveloppé rapi<strong>de</strong>ment en faisant apparaître un nombre important <strong>de</strong> publications scientiques.En e<strong>et</strong>, sur base <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Plíva <strong>et</strong> al. [98, 99] <strong>et</strong> Yamada <strong>et</strong> al. [23, 100], leprofesseur Fayt <strong>de</strong> l'université Catholique <strong>de</strong> Louvain (UCL) a développé une série <strong>de</strong> programmesinformatiques perm<strong>et</strong>tant l'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation<strong>de</strong>s molécules linéaires. Ces programmes ont démontré leur ecacité à repro<strong>du</strong>ire avecune gran<strong>de</strong> précision les <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong>s molécules telles que OC 32 S [101, 102], OC 80 Se[103], F CN [104], 12 CH 13 CH [105], HCCC 15 N [106], <strong>et</strong> récemment C 4 H 2 [107].Concernant la molécule 12 C 2 H 2 , <strong>de</strong> multiples travaux ont été menés dans le Laboratoire<strong>de</strong> Chimie Quantique <strong>et</strong> Photophysique <strong>de</strong> l'Université libre <strong>de</strong> Bruxelles (CQP-ULB) [108, 109]. Ces travaux visaient au départ le traitement <strong>de</strong> la <strong>vibration</strong> uniquement<strong>et</strong> ont été ensuite éten<strong>du</strong>es à un traitement global <strong>de</strong> la <strong>vibration</strong>-rotation en utilisantles programmes <strong>du</strong> professeur Fayt. Ces divers travaux ont fait l'obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s thèse <strong>de</strong> MohammedAbbouti Temsamani [110], El Idrissi [111] <strong>et</strong> plus récemment celle <strong>de</strong> SéverineRobert [112] ainsi que la présente thèse. Les programmes d'analyse <strong>globale</strong> que nousutilisons pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la molécule d'acétylène peuvent être classés en trois catégories,voir gure (3.1) :


PAGE 97 Construction <strong>de</strong> l'Hamiltonien <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (programme CMZ). Analyse <strong>globale</strong> par moindres-carrés (programme ROVIB). Programme <strong>de</strong> simulation d'intensité (SPI) <strong>et</strong> programmes annexes.Dans ce qui suit nous allons exposer le fonctionnement <strong>de</strong> ces programmes sans toutefoisentrer dans les détails <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s. Nous décrirons plus en détails la troisième catégorieà laquelle nous avons intro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s changements au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse.Figure 3.1 Processus d'analyse <strong>globale</strong> [112].


PAGE 983.1.1 Construction <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationLe programme CMZ construit un Hamiltonien global <strong>de</strong> tous les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationendéans l'énergie maximale que l'utilisateur dénit préalablement. Il tient égalementcompte <strong>de</strong> toutes les résonances mises en évi<strong>de</strong>nce expérimentalement concernantla molécule étudiée. CMZ est constitué <strong>de</strong> plusieurs sous-routines ou procé<strong>du</strong>res appeléesCMZX, où X ≡ 3, 4, 5 ou 6 selon que la molécule linéaire est à trois, quatre, cinq,ou six atomes. Nous considérerons dans le cadre <strong>de</strong> notre thèse uniquement la procé<strong>du</strong>reCMZ4 (voir gure (3.2)).Quatre chiers d'entrée sont <strong>de</strong>mandés pour l'exécution <strong>de</strong> CMZ4 : Fichier PARAMETRES :Le programme commence par lire le chier PARA4 correspondant aux moléculesà 4 quatre atomes. Ce chier contient le nom <strong>de</strong>s paramètres moléculaires sousleur forme lisible <strong>et</strong> dans un ordre logique (ω i , x ij , y ijk ,..., type-l, anharmonique,Coriolis), <strong>et</strong> un entier <strong>de</strong> déclaration qui leur est associé. Ce programme assure unecorrespondance entre le chier PARA4 <strong>et</strong> la procé<strong>du</strong>re CMZ4. Fichier DEPJ :Ce chier englobe les diérentes dépendances en J prévues. A chaque type <strong>de</strong> dépendanceest attribué un nom (par exemple JJ pour J(J + 1)) <strong>et</strong> un entier pourl'i<strong>de</strong>ntication lors <strong>de</strong> la mise en mémoire. Fichier NIVEAUX :Suivant les polya<strong>de</strong>s qu'on désire construire, l'utilisateur indique dans le chier"Niveaux" un seul niveau par polya<strong>de</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier est désigné uniquement par sesnombres quantiques v i . Les sous-niveaux en l sont construits automatiquement <strong>et</strong>peuvent être très nombreux.An <strong>de</strong> limiter le nombre <strong>de</strong> ces sous-niveaux dans les polya<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rang très élevé,l'utilisateur donne en plus la valeur maximale qu'il souhaite voir traitée (k max ,v i,max ). Tous les niveaux sont alors encodés dans le chier CMZN <strong>et</strong> mis en placesous forme d'un arbre par ordre croissant <strong>de</strong> co<strong>de</strong>. Fichier RESONANCES :L'utilisateur donne les valeurs <strong>et</strong> types ∆v i <strong>et</strong> ∆l t <strong>de</strong> chaque résonance. Pour <strong>de</strong>smêmes ∆v i donnés, plusieurs ∆l t sont possibles. Le terme sous-résonance est utilisépour désigner la forme complète ∆v i <strong>et</strong> ∆l t , <strong>et</strong> résonance sera celle <strong>de</strong> ∆v i . Au seind'une résonance, l'utilisateur peut limiter le nombre <strong>de</strong> termes à considérer dansles expressions. Un arbre <strong>de</strong> résonances est alors construit <strong>et</strong> rangé selon les ∆v i <strong>et</strong>les diérents co<strong>de</strong>s perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntier (chier CMZR).


PAGE 99Figure 3.2 Procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> fonctionnement <strong>du</strong> programme CMZ4.3.2 Métho<strong>de</strong>s d'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationL'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation perm<strong>et</strong> d'extraire les informations concernantla structure énergétique <strong>de</strong> la molécule étudiée. Diérents types <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s d'analyseexistent pour cela. En e<strong>et</strong>, si on veut extraire <strong>de</strong>s données relatives à un seul niveau<strong>de</strong> la molécule on utilise la métho<strong>de</strong> d'analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>. Dans le cas où on s'intéresseà un groupe <strong>de</strong> niveau en interaction ou à une polya<strong>de</strong> on est alors amené à utiliserl'analyse par polya<strong>de</strong>. Finalement, la métho<strong>de</strong> d'analyse <strong>globale</strong> a pour but <strong>de</strong> traitersimultanément l'ensemble <strong>de</strong>s données spectroscopiques.3.2.1 Analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>L'analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> ou niveau par niveau est la métho<strong>de</strong> standard d'analysed'un <strong>spectre</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> a pour obj<strong>et</strong> d'attribuer <strong>et</strong> <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ireuniquement les données spectroscopiques relatives à une seule ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation.Dans ce cas, le modèle théorique est simple, il s'agit d'un développement ensérie <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation en fonction <strong>de</strong> J (J + 1) :T (v, J) = G c + B v [J (J + 1)] − D v [J (J + 1)] 2 + H v [J (J + 1)] 3 (3.1)où G c = ( E v − B v k 2 − D v k 4 − H v k 6) , correspond à l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> y comprisla dépendance en k. Les paramètres B v , D v <strong>et</strong> H v incluent également les dépendances enk. Les positions <strong>de</strong>s raies observées sont alors obtenues par la diérence :<strong>et</strong> le centre <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> est donné par ˜ν c = G ′ c − G ′′c .˜ν = T (v ′ , J ′ ) − T (v ′′ , J ′′ ) (3.2)Il vient alors que pour analyser une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation il faut connaître lesparamètres eectifs <strong>du</strong> niveau inférieur pour accé<strong>de</strong>r à ceux <strong>du</strong> niveau supérieur.C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est rapi<strong>de</strong>, ecace <strong>et</strong> susante lorsqu'il s'agit d'une transition dont leniveau supérieur est isolé ou peu perturbé par les autres niveaux. Dans ce cas, les paramètresci-<strong>de</strong>ssus seront très proches <strong>de</strong>s paramètres moléculaires tels que nous les avons


PAGE 100décrits dans le premier chapitre.Lorsque le niveau supérieur est dédoublé par e<strong>et</strong> <strong>de</strong> la résonance rotationnelle <strong>de</strong> type-l,un terme supplémentaire doit être ajouté à l'équation (3.1) :T (v, J) = G c + B v J (J + 1) − D v [J (J + 1)] 2 + H v [J (J + 1)] 3 (3.3)± 1 (q v [J (J + 1)] + qv J [J (J + 1)] 2 + qv JJ [J (J + 1)] 3)2où q v , qvJ <strong>et</strong> qvJJ sont donnés par l'équation (1.116). Ces paramètres ainsi que ceux<strong>de</strong> l'équation (3.1) sont ajustés par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres carrés, voir sec.(3.3).Lorsque le niveau supérieur est fortement perturbé par <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type-l,anharmoniques, ou <strong>de</strong> type Coriolis, le modèle théorique ci-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>vient très limité <strong>et</strong>ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire correctement les <strong>spectre</strong>s observées. Il est donc nécessaired'élargir le modèle en un modèle <strong>de</strong> polya<strong>de</strong>.3.2.2 Analyse par groupe <strong>de</strong> niveau ou polya<strong>de</strong>Contrairement à l'analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>, on s'intéresse ici à l'étu<strong>de</strong> d'un groupe<strong>de</strong> niveau en interaction (polya<strong>de</strong>). Le modèle dans ce cas est l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation décrit dans le premier chapitre mais limité au traitement <strong>de</strong>s niveaux<strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> que l'on désire étudier. En plus <strong>du</strong> développement en série <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type-l, les résonances anharmoniques sont tenuesen compte ainsi que les interactions <strong>de</strong> type Coriolis dont l'e<strong>et</strong> est souvent local.L'objectif <strong>de</strong> ce modèle est donc <strong>de</strong> pouvoir prédire d'une part les régions fortementperturbées par <strong>de</strong>s résonances anharmoniques <strong>et</strong> d'autre part les régions localement perturbéespar e<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Coriolis.C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> a l'avantage d'utiliser un nombre restreint <strong>de</strong> paramètres ce qui ré<strong>du</strong>itconsidérablement le temps <strong>de</strong> calcul <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire au mieux, à la fois lespositions <strong>et</strong> les intensités absolues <strong>de</strong>s raies. Cependant, lorsqu'on monte en énergie lerang <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vient très grand <strong>et</strong> les mécanismes d'interactions <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> plusen plus compliqués. En conséquence, le nombre <strong>de</strong> paramètres augmente rapi<strong>de</strong>ment enfonction <strong>de</strong> l'énergie par rapport au nombre <strong>de</strong> données expérimentales qui reste généralementp<strong>et</strong>it.Etant donné l'importante corrélation qu'il peut exister entre certains paramètres,lorsqu'une résonance est observée pour la première fois, son intro<strong>du</strong>ction dans le modèleva inuencer les paramètres précé<strong>de</strong>nts. Par conséquent, <strong>de</strong>s paramètres que nous pensionsavoir bien ajustés ne le seront pas. Il faut alors rester vigilant vu que l'on peutparfois avoir pour le même paramètre <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>s valeurs diérentes ou également<strong>de</strong> signes opposés en analysant <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s diérentes faisant intervenir la même résonance.Nous n'abor<strong>de</strong>rons pas ici le problème <strong>de</strong> corrélation pourtant très important, sice n'est au niveau d'exemples bien précis ci-<strong>de</strong>ssous.3.2.3 Analyse <strong>globale</strong>Dans une analyse <strong>globale</strong> on traite simultanément toutes les données expérimentalesconcernant tous les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation accessibles <strong>de</strong> la molécule étudiée. Lemodèle dans ce cas repose sur l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. La constructiond'un modèle global se fait en trois étapes :


PAGE 101 Collecte <strong>de</strong>s données expérimentales concernant les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation.Ce travail <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une étu<strong>de</strong> bibliographique profon<strong>de</strong> concernant la moléculeétudiée. Utilisation d'un modèle ré<strong>du</strong>it <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif. En e<strong>et</strong>, pour éviter quele modèle converge vers un minimum local, il est préférable <strong>de</strong> partager le <strong>spectre</strong>infrarouge <strong>de</strong> la molécule étudiée en plusieurs parties. Dans le cas <strong>de</strong> l'acétylène parexemple, nous avons commencé par analyser les données expérimentales concernantles états <strong>de</strong> pliage E v ≤ 3000 cm −1 . Ensuite le modèle a été éten<strong>du</strong> pour étudier larégion <strong>de</strong> première excitation −CH vers 3300 cm −1 en poussant la limite d'énergievers E v ≤ 6000 cm −1 <strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> suite jusqu'à la limite <strong>de</strong> 8900 cm −1 atteinteactuellement. Le modèle résultant <strong>de</strong> chaque étape est alors stable <strong>et</strong> valable pour tous les niveaux<strong>de</strong> la molécule endéans la limite d'énergie choisie. Il servira par la suite àla prédiction <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s ou à l'attribution <strong>de</strong> nouvelles données. De manière itérative,on réalimente la base <strong>de</strong> données expérimentales <strong>et</strong> on améliore en mêm<strong>et</strong>emps le modèle global en intro<strong>du</strong>isant les interactions manquantes.L'analyse <strong>globale</strong> présente plusieurs avantages :• L'analyse <strong>globale</strong> perm<strong>et</strong> d'avoir une cohérence parfaite sur l'ensemble <strong>de</strong> données.En e<strong>et</strong>, le fait que les résonances apparaissent dans plusieurs régions perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>conrmer avec certitu<strong>de</strong> leurs valeurs <strong>et</strong> assure un très bon accord statistique.• Les données en contradiction avec les prédictions <strong>du</strong> modèle sont facilement détectablespar l'intermédiaire <strong>de</strong> leurs écarts par rapport à l'ensemble <strong>de</strong>s données.Ceci perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> faire une analyse locale sur ces régions dans le but d'extraire <strong>de</strong>nouvelles informations sur <strong>de</strong>s résonances possibles. C<strong>et</strong>te analyse perm<strong>et</strong> également<strong>de</strong> conrmer si la donnée expérimentale est complètement erronée.• Les paramètres obtenus sont <strong>de</strong>s paramètres moléculaires eectifs qui concernentl'ensemble <strong>de</strong>s niveaux <strong>et</strong> non seulement un niveau ou une polya<strong>de</strong> isolée. Ceciouvre la porte à plusieurs applications notamment la prédiction <strong>de</strong>s positions <strong>et</strong><strong>de</strong>s intensités <strong>de</strong>s raies même quand il s'agit <strong>de</strong>s raies très faibles.En revanche, le modèle global n'est pas universel <strong>et</strong> doit donc être adapté à chaquemolécule séparément. En e<strong>et</strong>, la structure en polya<strong>de</strong>s dépend <strong>de</strong> la symétrie <strong>de</strong> la molécule<strong>et</strong> <strong>de</strong>s diérentes résonances que l'on doit dénir au départ. Néanmoins, certainessimilitu<strong>de</strong>s existent entre les molécules linéaires <strong>de</strong> même nombre d'atomes <strong>et</strong> donc perm<strong>et</strong>tent<strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s sous-modèles pour chaque type <strong>de</strong> molécules. On peut égalementintro<strong>du</strong>ire, losrqu'il est nécessaire <strong>de</strong> nouveaux termes diagonaux <strong>et</strong> non diagonaux àl'Hamiltonien eectif.Un autre inconvénient rési<strong>de</strong> dans le temps <strong>de</strong> calcul. En e<strong>et</strong>, au fur <strong>et</strong> à mesureque l'on progresse dans l'analyse <strong>globale</strong> vers les polya<strong>de</strong>s hautement excitées, le nombre<strong>de</strong> données expérimentales augmente ainsi que le nombre <strong>de</strong> paramètres. Ceci impliqueune augmentation rapi<strong>de</strong> <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> calcul ainsi que <strong>de</strong> la mémoire <strong>de</strong> stockage. A titred'exemple, lors <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 , l'ajustement <strong>de</strong>s paramètrespar moindres carrés sur un ordinateur normal (PC) se fait en moins d'une minute paritération <strong>et</strong> <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 15 min/it. à 8900 cm −1 . Le calcul <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s énergies<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation passe <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> quelques minutes à quelques jours (polya<strong>de</strong>avec k max = 7) ou même à près d'un mois lorsqu'on ne m<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> restriction sur les


PAGE 102sous-niveaux en k.Malgré ces inconvénients, l'analyse <strong>globale</strong> reste le seul moyen <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong>sdiérentes interactions <strong>de</strong> manière cohérente tout au long <strong>de</strong> l'analyse <strong>vibration</strong>nelle <strong>et</strong>rotationnelle. Elle assure <strong>de</strong> plus un traitement compl<strong>et</strong> qui fournit une plateforme àdivers applications comme nous l'exposerons ultérieurement.3.3 Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres-carrésL'analyse <strong>de</strong>s données spectroscopiques est une tâche importante <strong>et</strong> délicate dans laconstruction <strong>du</strong> modèle global <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif. En e<strong>et</strong>, il est pratique <strong>de</strong> résumerl'ensemble <strong>de</strong>s informations contenues dans les données spectroscopiques par unmodèle simple <strong>et</strong> adéquat. Les équations qui en découlent sont alors une représentationalgébrique dont les paramètres sont ajustables. Ces <strong>de</strong>rniers peuvent être utilisés nonseulement dans la reconstruction <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif, mais peuvent également servirdans la construction <strong>de</strong> la surface énergie potentielle. Une comparaison avec les calculsab initio est un indicateur <strong>de</strong> l'accord entre les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s.L'objectif <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te section est d'intro<strong>du</strong>ire la métho<strong>de</strong> d'ajustement par moindrescarrés dans le cadre <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation [113, 114]. Nous utiliseronsdans c<strong>et</strong>te optique une représentation matricielle <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif <strong>et</strong> unereprésentation vectorielle pour décrire les fonctions d'on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la molécule étudiée.3.3.1 Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres-carrés linéaireUn <strong>spectre</strong> expérimental est un ensemble <strong>de</strong> raies chacune caractérisée par une position(fréquence) qu'on note Fiobs <strong>et</strong> une intensité Iiobs ou section ecace intégrée. Nousallons considérer dans la suite uniquement l'ajustement <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong>s raies. D'autresajustements utilisant à la fois les positions <strong>et</strong> les intensités <strong>de</strong>s raies peuvent être trouvésdans la littérature, voir par exemple les travaux <strong>de</strong> V. I. Perevalov [115].Dans le cas d'un modèle linéaire, la ième fréquence expérimentale est fonction <strong>de</strong> nparamètres x j comme suit :F obsi =n∑A ij x j + ɛ i (3.4)j=1où ɛ i sont les erreurs expérimentales associées aux fréquences observées. Les coecientsA ij sont connus <strong>et</strong> dépen<strong>de</strong>nt dans notre cas <strong>de</strong>s nombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationv i , l i , J, .... Ces coecients donnent les dépendances linéaires <strong>de</strong>s fréquences enfonction <strong>de</strong>s paramètres x j .L'ensemble <strong>de</strong>s paramètres x j est inconnu. L'estimation <strong>de</strong> ces paramètres se fait enminimisant la somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s écarts ré<strong>du</strong>its :avec :∑i(FobsiF calci =− Ficalc ) 2σi2(3.5)n∑A iĵx j (3.6)j=1


PAGE 103<strong>et</strong> ̂x j <strong>et</strong> σi2 sont respectivement, l'estimation <strong>du</strong> paramètre x j <strong>et</strong> la variance correspondantà la fréquence Fi obs .En utilisant les notations matricielles, les équations précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong>viennent :F obs (N, 1) = A (N, n) X (n, 1) + ɛ (N, 1) (3.7)F calc (N, 1) = A (N, n) ̂X (n, 1) (3.8)où N est le nombre <strong>de</strong> données observées <strong>et</strong> n correspond au nombre <strong>de</strong> paramètres.On montre [114] que le calcul <strong>de</strong>s paramètres d'estimation ̂X se fait par l'expressionsuivante :̂X = ( A T Φ −1 A ) −1A T Φ −1 F obs (3.9)où Φ est la matrice <strong>de</strong> variance-covariance <strong>de</strong> rang N.L'intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te matrice est nécessaire lorsque les fréquences observées ne possè<strong>de</strong>ntpas systématiquement les mêmes erreurs ɛ i . Ces <strong>de</strong>rnières dépen<strong>de</strong>nt à la fois<strong>de</strong> la région <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> infrarouge <strong>et</strong> également <strong>de</strong>s techniques expérimentales utilisées.Dans nos analyses <strong>globale</strong>s <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 , les erreurs peuvent varier <strong>de</strong> 10 −6à 0.1 cm −1 . Une dépendance en J au sein d'une même ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation estégalement prise en compte puisque les raies proches <strong>du</strong> bruit auront une incertitu<strong>de</strong> plusgran<strong>de</strong> que les raies intenses.La matrice <strong>de</strong> variance-covariance est diagonale. Elle prend la forme suivante :⎛σ 2 ⎞1 0 . . . 0⎜Φ = ⎝ 0 σ2 2 . . . 0 ⎟⎠.0 . . . .. σ2Noù les rapports σi 2/σ2 j sont supposés connus. Ceci revient à dire que Φ est connu àun facteur près. Si on note ce facteur par σ on obtient :avec M :Φ = σ 2 M (3.10)⎛σ 2 ⎞1⎜/σ2 0 . . . 0M = ⎝ 0 σ2 2/σ2 . . . 0 ⎟⎠.0 . . . .. σ2N/σ 2L'inverse <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te matrice est dite matrice <strong>de</strong>s poids notée W, elle s'écrit :⎛σ 2 /σ 2 ⎞1 0 . . . 0W ≡ M −1 ⎜= ⎝ 0 σ 2 /σ2 2 . . . 0 ⎟⎠.0 . . . .. σ 2 /σN2Supposons que nous disposons <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> données spectroscopiques :- Données infrarouges avec une précision sur les raies approximativement égale àσ IR = 10 −3 cm −1 .- Données micro-on<strong>de</strong>s avec une précision <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> σ M = 10 −6 cm −1 .Le rapport σ 2 IR /σ2 M = 106 montre clairement la nécessité d'intro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s poids diérentspour <strong>de</strong>s données spectroscopiques <strong>de</strong> précisions diérentes. La construction <strong>de</strong> la


PAGE 104matrice Φ n'est donc pas unique. En e<strong>et</strong>, pour illustrer cela, considérons que le facteurinconnu σ 2 = σM 2 dans ce cas Φ <strong>de</strong>vient :⎡ ⎛10 6 ⎞⎤0⎜⎝. ..⎟⎠00 10 6 ⎥Φ = σM2 ⎢⎣De même si on prend σ 2 = σIR 2 on obtient :⎡ ⎛ ⎞1 0⎜⎝. ..⎟⎠Φ = σIR2 ⎢⎣00 10IR⎛IR⎜⎝⎛⎜⎝1 0. ..0 10⎞⎟⎠M10 −6 ⎞0. ..⎟⎠0 10 −6M⎥⎦⎤⎥⎦(3.11)(3.12)D'après ce qui précè<strong>de</strong>, on peut également considérer non pas les rapports <strong>de</strong>s précisionsmais les précisions expérimentales elles-mêmes. En restant toujours dans l'exemple<strong>du</strong> mélange entre données infrarouges <strong>et</strong> micro-on<strong>de</strong>s nous obtenons :⎡ ⎛⎜⎝Φ = ˆσ 2 ⎢⎣10 −6 ⎞0. ..⎟⎠0 10 −60IR⎛⎜⎝010 −12 ⎞0. ..⎟⎠0 10 −12M⎤⎥⎦(3.13)L'estimateur ˆσ 2 doit alors être proche <strong>de</strong> l'unité. L'obtention d'une valeur estiméeproche ou égale 1 sera une condition nécessaire à l'attestation qu'une bonne estimation<strong>de</strong>s précisions expérimentales a été eectuée.Revenons à présent à l'équation (3.9). En intro<strong>du</strong>isant les expressions <strong>de</strong> W, onconstate que le facteur ˆσ 2 disparaît. Ceci montre que malgré le fait que la matrice Φn'est pas unique dans sa détermination elle procure les mêmes paramètres. On écrit :̂X = ( A T WA ) −1A T WF obs (3.14)Ainsi le membre <strong>de</strong> droite ne contient que <strong>de</strong>s valeurs connues, les paramètres estiméss'obtiennent alors facilement.D'après [113] le facteur ˆσ 2 (déviation standard sans dimension) se calcule <strong>de</strong> la manièresuivante :( ) T ()ˆσ 2 = (N − n) −1 F obs − A ˆX W F obs − A ˆXN (∑ F= (N − n) −1 obsi − Ficalc ) 2i=1ˆσ 2 i(3.15)(3.16)où ˆσ i est l'estimation <strong>de</strong> l'erreur expérimentale associée à la ième raie. On remarquealors que dans le cas où les ˆσ i sont bien estimés, pour le cas général où N >> n, la


PAGE 105condition ˆσ 2 ≈ 1 implique que la diérence entre fréquence observée <strong>et</strong> calculée tendravers l'erreur expérimentale. Dans ce cas on obtient un accord entre le modèle théorique<strong>et</strong> le <strong>spectre</strong> observé.Cependant, la condition précé<strong>de</strong>nte est insusante car on peut également obtenir unedéviation standard proche <strong>de</strong> l'unité alors que les erreurs expérimentales ne sont pas bienestimées. La déviation standard sans dimension nous informe sur la validité <strong>du</strong> modèled'un point <strong>de</strong> vue global. Pour assurer que localement les données sont bien repro<strong>du</strong>itespar le modèle, Yamada [116] a suggéré la normalisation <strong>de</strong>s poids lors <strong>du</strong> calcul <strong>de</strong> lamatrice W. En e<strong>et</strong>, pour chaque ensemble <strong>de</strong> N d données relatives à une même ban<strong>de</strong>,on divise le poids <strong>de</strong> chaque donnée par la moyenne <strong>de</strong>s poids sur c<strong>et</strong> ensemble. On écritalors :W ii = w i = 1ˆσ 2 i, W ′ ii = w ′ i = w i¯w(3.17)où¯w =1 ∑N dw i (3.18)N di=1Il vient alors que la déviation standard prend une dimension rms (root-mean-squares)qu'on choisit par exemple en (cm −1 ).En pratique, lors <strong>de</strong> l'analyse <strong>globale</strong> les données sont classées ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>. Leprogramme d'analyse calcule les poids normalisés <strong>de</strong>s mesures à partir <strong>de</strong>s estimateursˆσ i sur chaque donnée. Ces estimateurs proviennent en général d'un ajustement local <strong>de</strong>chaque ban<strong>de</strong> séparément. Nous traitons donc localement ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> les donnéespour assurer la cohérence au sein <strong>de</strong> chaque ban<strong>de</strong> indépendamment <strong>de</strong>s autres. Unedéviation standard en cm −1 (rms) est alors calculée pour chaque ban<strong>de</strong>.Grâce à toutes ces précautions prises au niveau local, une déviation standard sansdimension proche <strong>de</strong> l'unité est une vérication <strong>de</strong> la cohérence <strong>globale</strong> <strong>de</strong> tous les rmsobtenus <strong>et</strong> donc d'un accord statistique satisfaisant sur la totalité <strong>de</strong>s données. La validité<strong>du</strong> modèle global est alors conrmée.3.3.2 Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres-carrés non linéaireDans la section précé<strong>de</strong>nte nous avons traité le cas d'une dépendance linéaire <strong>du</strong> modèleen ses paramètres. Ceci revient à considérer un Hamiltonien diagonal. Cependant,nous avons vu que l'Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation contient <strong>de</strong>s termes nondiagonaux (résonances <strong>de</strong> type-l, anharmoniques, <strong>et</strong> <strong>de</strong> type Coriolis). Nous <strong>de</strong>vons doncutiliser la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres carrés non linéaire.Linéarisation <strong>du</strong> problèmeL'analyse par moindres carrés non linéaire se fait en <strong>de</strong>ux étapes : Linéarisation <strong>du</strong> problème. Analyse par moindres carrés linéaire.La première étape consiste à développer en série <strong>de</strong> Taylor les fonctions Fiobs auvoisinage d'un jeu <strong>de</strong> paramètres ( x 0 1 , ..., n) x0 supposé proche <strong>du</strong> vrai jeu <strong>de</strong> paramètres.Au premier ordre <strong>du</strong> développement on obtient :


PAGE 106on pose :F obsi(= F i x01 , ..., x 0 )n∑ ∂F i (n + xj − x 0 )j∂xj=1 j(3.19)∆F i = Fi obs (− F i x01 , ..., x 0 n), (3.20)∆x j = ( x j − x 0 )j(3.21)On est alors ramené au problème linéaire précé<strong>de</strong>nt dont la solution est donnée parl'équation (3.14), mais où les matrices ˆX, A <strong>et</strong> F obs prennent une autre signication :A ≡ { ∂F i∂x j} ≡ J (3.22)F obs ≡ {∆F i } ≡ ∆F (3.23)ˆX ≡ {∆x j } ≡ ∆x (3.24)où la matrice J <strong>de</strong>s dérivées partielles est la matrice Jacobienne qui dépend <strong>du</strong> jeu <strong>de</strong>paramètres choisis.(En pratique, on calcule les fonctions F i x01 , ..., x 0 n)en utilisant un jeu <strong>de</strong> paramètresinitial. Ensuite, on calcule les écarts par rapport aux fonctions observées Fiobs . Ce sont cesécarts qui jouent le rôle <strong>de</strong> fonctions linéaires <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres carrés linéaire.Ainsi, la solution donne les corrections ∆x à appliquer aux paramètres initiaux. On peutalors <strong>de</strong> manière itérative repro<strong>du</strong>ire les mêmes étapes jusqu'à ce que le changement <strong>de</strong>sécarts ∆x soit susamment p<strong>et</strong>it. On dit que le processus d'analyse par moindres carrésa convergé.Convergence d'un moindres carrés non linéaireLa convergence d'un moindres carrés non linéaire n'est malheureusement pas assurée.En e<strong>et</strong>, il arrive souvent que les paramètres dépen<strong>de</strong>nt les uns <strong>de</strong>s autres. L'impact<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te corrélation est d'augmenter signicativement le nombre <strong>de</strong> paramètres. Si tousles paramètres sont libres on peut avoir <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s corrections ∆x d'uneitération à l'autre ce qui empêche l'analyse <strong>de</strong> converger.Deux solutions on été apportées à ce problème : Levenberg [117] a intro<strong>du</strong>it un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté en plus dans le modèle non linéaire.Il s'agit d'un facteur d'amortissement choisi tel qu'il soit susamment p<strong>et</strong>it pourque les corrections soient eectivement apportées aux paramètres <strong>et</strong> susammentgrand pour que le processus ne diverge pas. Nous considérons le choix proposé parPlíva [118] :η = a ∑ iw i(F obsi) 2,− Ficalc avec 0 ≤ a < 1 (3.25)Le coecient d'amortissement est ensuite intro<strong>du</strong>it dans l'équation (3.14) commesuit :où I est la matrice i<strong>de</strong>ntité.∆x = ( J T WJ + ηI ) −1J T W∆F (3.26)


PAGE 107L'intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> facteur d'amortissement perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> trouver une solution au problèmemême si on débute la procé<strong>du</strong>re avec un jeu <strong>de</strong> paramètres très éloigné <strong>du</strong>minimum. Le second critère porte sur l'importance <strong>de</strong>s corrélations que peuvent avoir certainsparamètres. Dans ce cas, pour éviter <strong>de</strong> trop gran<strong>de</strong>s variations ∆x, on choisit <strong>de</strong>xer certains paramètres <strong>et</strong> d'en laisser d'autres libres ou mieux, <strong>de</strong> contraindre lesparamètres à varier dans <strong>de</strong>s intervalles qu'on choisit soigneusement.Dans le cas où les paramètres sont xés à zéro ou à une valeur donnée, aucuneamélioration <strong>de</strong> ces paramètres n'est alors atten<strong>du</strong>e <strong>et</strong> ces paramètres ne serontpas pris en compte parmi les n paramètres ajustables. Les paramètres libres sont<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types :- Paramètre libre contraint par une valeur expérimentale ou valeur estimée parcalcul ab inito.- Paramètre libre contraint par son ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur hiérarchique dans le développementen série <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation.Lorsque les paramètres sont contraints, ils sont utilisés d'une part parmi les n paramètreslibres à améliorer <strong>et</strong> d'autre part comme données expérimentales que l'oncherche à ajuster. C<strong>et</strong>te notion <strong>de</strong> paramètres contraints perm<strong>et</strong> à la fois la convergence<strong>du</strong> moindres carrés non linéaire <strong>et</strong> assure également un contrôle permanent<strong>de</strong>s paramètres an <strong>de</strong> ne pas s'éloigner <strong>de</strong>s vraies valeurs. Ces contraintes sontdonc nécessaires quand les données ne susent pas à déterminer avec précisionl'ensemble <strong>de</strong>s paramètres corrélés.Contraintes appliquées dans le cas <strong>de</strong> 12 C 2 H 2Nous allons nous focaliser ici sur les paramètres diagonaux pour illustrer les contraintesprises en considération lors <strong>de</strong> notre analyse <strong>de</strong>s données spectroscopiques <strong>de</strong> la molécule12 C 2 H 2 . Les paramètres diagonaux ont été dénis dans le premier chapitre dans l'équation(1.106) à savoir(ω i , x ij , y ijk , ..., B 0 , α i , γ ij ...).Dans le cas <strong>de</strong> la molécule d'acétylène, aucune contrainte n'a été considérée concernantles ω i . En e<strong>et</strong>, on dispose <strong>de</strong> susamment <strong>de</strong> données pour pouvoir bien déterminerces paramètres.Les x ij sont par contre contraints à leurs valeurs déterminées par calcul ab inito ou obtenuespar analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>. Les valeurs obtenues lors <strong>de</strong> l'ajustement serontproches <strong>de</strong> celles-ci.Le cas le plus courant <strong>de</strong>s paramètres contraints est celui <strong>de</strong>s paramètres diagonauxd'ordre supérieur. En e<strong>et</strong>, dans le cas <strong>de</strong> l'acétylène, dès qu'on excite plusieurs fois lesmo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pliage ν 4 <strong>et</strong> ν 5 plusieurs paramètres doivent être pris en compte lors <strong>de</strong> l'ajustement.Cependant, le nombre <strong>de</strong> paramètres augmente rapi<strong>de</strong>ment sans toutefois qu<strong>et</strong>ous ces paramètres soient tous bien déterminés. Il est en e<strong>et</strong> dicile <strong>de</strong> prévoir parmices paramètres quels sont ceux qui seront déterminés <strong>et</strong> ceux qu'on doit xer à zéro.Prenons par exemple les paramètres (y 444 , y 445 , y 455 , y 555 , y 4l4 l 4, ...), ces paramètres sontétroitement corrélés <strong>et</strong> on choisit au lieu <strong>de</strong> xer arbitrairement certains d'entre eux, <strong>de</strong>les libérer tous mais avec une contrainte. La contrainte ici est <strong>de</strong> choisir la valeur égaleà zéro mais l'incertitu<strong>de</strong> est prise <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> paramètre estimée à partir<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s paramètres précé<strong>de</strong>nts. Le tableau (3.1) ci-<strong>de</strong>ssous illustre les contraintes


PAGE 108prises dans le cas <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 pour les paramètres diagonaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>. De la mêmefaçon, on dénit les contraintes <strong>de</strong>s paramètres diagonaux <strong>de</strong> rotation.Un autre exemple où les contraintes sont importantes est le cas <strong>de</strong>s résonances anharmoniquesou <strong>de</strong> type Coriolis. En e<strong>et</strong>, vue le caractère local <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong> cesinteractions on ne dispose pas assez d'information spectroscopiques précises pour leverla corrélation entre ces paramètres avec les ω i , <strong>et</strong> α i ,....On contraint alors certains <strong>de</strong> cesparamètres à leurs valeurs estimées. Il s'agit soit <strong>de</strong>s valeurs ab inito lorsqu'elles sontconnues soit <strong>de</strong>s valeurs estimées par une analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>. Lorsque l'interactionest observée pour la première fois, on eectue un traitement local 'à la main' pourestimer l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> paramètre compte tenu <strong>de</strong>s perturbations observées surles nombres d'on<strong>de</strong>. La contrainte dans ce cas peut être sévère selon l'importance <strong>de</strong> lacorrélation pour éviter une déstabilisation <strong>globale</strong> <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> moindres carrés.Paramètre ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur contrainte Paramètre ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur contrainte(bending) (cm −1 ) (str<strong>et</strong>ching) (cm −1 )ω b 608.99 ω s 3313.20x bb ′ 3.11 3.0 ± 5.0 x ss ′ 25.12 30.0 ± 10.0y bb′ b ′′ 0.085 0.0 ± 0.1 y ss ′ s ′′ 0.32 0.0 ± 0.5y bl ′b l b′′ 0.051 0.0 ± 0.1z bb ′ b ′′ b ′′′ 0.0063 0.0 ± 0.005 z ss ′ bb ′ 0.031 0.0 ± 0.01z bb′ l b ′′ 0.0066 0.0 ± 0.005 z l′′′ bss′ l b l b′ 0.026 0.0 ± 0.01z lb l b ′ 0.0032 0.0 ± 0.005l′′ b l′′′ bw bb ′ b ′′ b ′′′ b ′′′′ 0.00020 0.0 ± 0.0002 w sbb ′ b ′′′ b ′′′′ 0.00019 0.0 ± 0.0002w bb ′ b ′′ l b′′′ 0.00048 0.0 ± 0.0002 w l′′′′ bsbb ′ l b ′′ 0.00098 0.0 ± 0.0002l′′′ bw bl ′b l b ′′ 0.00055 0.0 ± 0.0002 w l′′′ bl′′′′slb l b ′ 0.00045 0.0 ± 0.0002l′′ b l′′′ bbTable 3.1 Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s paramètres eectifs <strong>et</strong> leurs contraintes dans le cas<strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .En résumé, avec les <strong>de</strong>ux critères supplémentaires, le facteur d'amortissement <strong>et</strong> lescontraintes sur les paramètres, on facilite la convergence <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> moindres carrés.Une analyse <strong>globale</strong> débute toujours en libérant le maximum <strong>de</strong> paramètres qu'on estimenécessaire. Ce sont les contraintes qui vont nous ai<strong>de</strong>r à déci<strong>de</strong>r quels sont les paramètresà libérer au nal.Il est possible que le processus <strong>de</strong> moindres carrés diverge lorsqu'on intro<strong>du</strong>it unenouvelle interaction. Ceci est dû à la forte corrélation avec les autres paramètres. Le processus<strong>de</strong> moindres carrés tend à modier l'ensemble <strong>de</strong>s paramètres dans la mauvaisedirection. On est alors amené à eectuer <strong>de</strong>s modications manuelles en imposant aumoindres carrés les anciens paramètres ou certains d'entre eux pour l'obliger à converger.Dans certains cas le changement <strong>de</strong> signe <strong>du</strong> paramètre peu résoudre le problème <strong>de</strong>divergence.Nous avons rappelé dans c<strong>et</strong>te partie la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres carrés linéaire <strong>et</strong> nonlinéaire. La convergence <strong>du</strong> moindres carrés a été discutée ainsi que l'importance d'ajouter<strong>de</strong>s contraintes aux paramètres eectifs. Nous allons maintenant appliquer c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>à l'ajustement <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif.3.3.3 Ajustement par moindres carrés <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationDans le cas <strong>de</strong> l'ajustement <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation, nous utilisons commedonnées expérimentales les fréquences <strong>de</strong> transitions. Ces <strong>de</strong>rnières correspon<strong>de</strong>nt à ladiérence entre les énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s niveaux supérieurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s niveaux


PAGE 109inférieurs. Les énergies sont les valeurs propres E <strong>de</strong> la matrice Hamiltonienne H <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation <strong>et</strong> sont obtenues en résolvant l'équation suivante :|H − EI| = 0 (3.27)An <strong>de</strong> calculer les énergies <strong>de</strong>s niveaux il faut connaître la matrice H <strong>et</strong> la diagonaliser.Nous avons vu précé<strong>de</strong>mment que la matrice Hamiltonienne est bloc-diagonale.Chaque bloc est appelé polya<strong>de</strong> H (P) . Le problème <strong>de</strong> diagonalisation <strong>de</strong> la matrice Hamiltoniennese ré<strong>du</strong>it donc à la diagonalisation <strong>de</strong> n polya<strong>de</strong>s séparément. Seules lespolya<strong>de</strong>s concernant <strong>de</strong>s niveaux dont les transitions ont été incluses seront alors diagonalisées.Les éléments matriciels <strong>de</strong> H sont une combinaison linéaire <strong>de</strong>s paramètres x i , onécrit :H = ZX (3.28)où les éléments matriciels <strong>de</strong> Z sont fonction <strong>de</strong>s nombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation(J, v, k, l t ). C<strong>et</strong>te matrice est calculée par le programme CMZ décrit précé<strong>de</strong>mment.Pour une polya<strong>de</strong> (p) donnée l'équation (3.28) <strong>de</strong>vient :H (p) = Z (p) X (3.29)Notons que la gamme <strong>de</strong> J accessible expérimentalement peut varier énormémentsuivant le niveau <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> concerné. Pour c<strong>et</strong>te raison, nous limitons le calcul <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation aux valeurs <strong>de</strong> J dont nous donnons les fréquences expérimentalesou qu'on désire prédire. Ainsi, la polya<strong>de</strong> est diagonalisée pour chaque valeur<strong>de</strong> J <strong>de</strong>mandée. La matrice diagonale <strong>de</strong>s valeurs propres est donnée par :E (p) = U T(p) H (p) U (p) (3.30)où U (p) est la matrice dont les colonnes correspon<strong>de</strong>nt aux vecteurs propres associésà chaque niveau <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong>.Pour déterminer les vecteurs propres <strong>de</strong> H (p) , il faut déterminer la valeur numérique<strong>de</strong> ces éléments matriciels en fonction <strong>de</strong>s paramètres moléculaires. C'est pourquoi nousavons besoin d'un jeu <strong>de</strong> paramètres initial X 0 .Calcul <strong>de</strong> la matrice ∆F <strong>et</strong> la matrice JacobienneUne transition relie un niveau d'énergie E m(p) d'une polya<strong>de</strong> supérieure H (p) à un autreniveau E (q)ld'une polya<strong>de</strong> inférieur H (q) . Les éléments <strong>de</strong> la matrice ∆F sont donnéspar :avec :∆F i = F obsi− F calciE (q)l= F obsi(− E m(p))− E (q)l(3.31)= V T (q)lH (q) V (q)l(3.32)V (q)létant le vecteur propre associé au lème niveau <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> n.Les éléments matriciels J ik <strong>de</strong> la matrice Jacobienne J sont donnés par :J ik = ∂E(p) m∂x k− ∂E(q) l∂x k(3.33)


PAGE 110avec :∂E (q)l∂x k= V T (q)lZ (q)kV (q)l(3.34)La matrice Z (q)kest la matrice <strong>de</strong>s coecients associés uniquement au paramètre x kpour chaque élément matriciel <strong>de</strong> l'Hamiltonien.Une fois la matrice <strong>de</strong>s fréquences <strong>et</strong> la matrice Jacobienne calculées, on peut alorsévaluer les corrections ∆x <strong>et</strong> ensuite minimiser la somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s écarts ré<strong>du</strong>its.C<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re est appliquée <strong>de</strong> manière itérative.Le processus <strong>de</strong> moindres carrés est l'une <strong>de</strong>s multiples fonctions <strong>du</strong> programme RO-VIB (3.2). En plus <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ajustement ce programme perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> : Déterminer les valeurs <strong>et</strong> vecteurs propres <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif. Deux chierssont obtenus le premier correspond à la liste <strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>chaque niveau <strong>et</strong> à chaque valeur <strong>de</strong> J <strong>de</strong>mandée. Le second contient en plus <strong>de</strong>sénergies la composition <strong>de</strong>s vecteurs propres à chaque valeur <strong>de</strong> J. Eectuer la nomenclature <strong>de</strong>s niveaux en fonction <strong>du</strong> vecteur propre dominant.Une liste <strong>de</strong> polya<strong>de</strong>s est alors créée.3.4 Prédiction <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationUne série <strong>de</strong> programmes a été développée dans le but <strong>de</strong> prédire les <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires. Ces programmes tirent prot <strong>de</strong> la qualité <strong>du</strong>modèle global construit sur base <strong>de</strong>s données spectroscopiques expérimentales. Une foisla liste <strong>de</strong>s énergies <strong>et</strong> la liste <strong>de</strong> vecteurs propres établies, plusieurs applications sontenvisageables, dont l'attribution <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong>s raies <strong>et</strong> le calcul <strong>de</strong> leurs intensitésrelatives <strong>et</strong> absolues.Dans c<strong>et</strong>te section, nous allons intro<strong>du</strong>ire en premier lieu le fonctionnement <strong>du</strong> programme<strong>de</strong> calcul d'intensité appelé SPI. En second lieu nous parlerons <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong>d'attribution semi automatique (programme DYL). Des exemples concernant la molécule12 C 2 H 2 seront illustrés ici. Ces programmes existent en plusieurs version selon lenombre d'atomes <strong>de</strong> la molécule considérée.3.4.1 Simulation d'intensité-SPIDans le chapitre 2, nous avons détaillé le calcul d'intensité <strong>de</strong> raie ainsi que les règles<strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation dans le cadre <strong>de</strong>s molécules linéaires. En e<strong>et</strong>, nousavons vu que le calcul d'intensité (éq. (2.26), (2.27) ) nécessite en plus <strong>de</strong>s énergies, <strong>de</strong>connaître le moment <strong>de</strong> transition d'une part <strong>et</strong> d'autre part la fonction <strong>de</strong> partition àla température <strong>de</strong>mandée.Le moment <strong>de</strong> transition donné par l'équation (2.50) est composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux termes : Le facteur <strong>de</strong> Hönl-london L ∆J . Le moment <strong>de</strong> transition <strong>vibration</strong>nel y compris le facteur <strong>vibration</strong>nel.Nous avons vu que dans certains cas un terme multiplicatif supplémentaire doit êtreajouté. Il s'agit <strong>du</strong> facteur d'Herman-Wallis (éq. 2.86).


PAGE 111Le programme SPI utilise la liste <strong>de</strong>s énergies résultant <strong>du</strong> programme ROVIB ainsique la composition <strong>de</strong>s vecteurs propres associés an <strong>de</strong> calculer les intensités <strong>de</strong>s raies.Il prend en compte les transferts d'intensité <strong>du</strong>s aux résonances, via le calcul <strong>du</strong> moment<strong>de</strong> transition perturbé (voir éq. 2.89). Le calcul théorique <strong>de</strong> ces facteurs ainsi que lesmodications à apporter lors <strong>du</strong> passage à la base <strong>de</strong> Wang ont été exposés dans la section2.3 <strong>du</strong> second chapitre.Fonctionnement <strong>de</strong> SPIDans un chier d'entrée, l'utilisateur donne les règles <strong>de</strong> sélection sur les nombresquantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> ∆v i correspondant aux transitions considérées. Par exemple, si onsouhaite calculer la ban<strong>de</strong> ν 5 , on intro<strong>du</strong>it la règle <strong>de</strong> sélection (∆v i=1,...,4 = 0, ∆v 5 = 1).L'utilisateur doit également préciser la valeur <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition eectif µ 5 ainsique les facteurs <strong>de</strong> Herman-Wallis si nécessaire. Généralement, ce sont les moments d<strong>et</strong>ransition perturbés qu'on r<strong>et</strong>rouve dans la littérature. An <strong>de</strong> remonter aux momentsnon perturbés on ajuste ces <strong>de</strong>rniers pour être en accord avec les intensités expérimentales<strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong>. Les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s ayant la même règle <strong>de</strong> sélection sont calculéesautomatiquement en utilisant le même moment <strong>de</strong> transition <strong>et</strong> en évaluant les diérentsfacteurs <strong>vibration</strong>nels en fonction <strong>de</strong> mélanges entre vecteurs propres.La température doit également être spéciée ainsi que la gamme spectrale souhaitée.Le programme lit ensuite la liste <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> partition internes <strong>et</strong> utilise la valeur<strong>de</strong>mandée dans le calcul d'intensité absolue. Deux options sont possibles selon que l'utilisateursouhaite calculer un <strong>spectre</strong> en émission E ou en absorption A. Les règles <strong>de</strong>sélection en ∆v i doivent être aectées d'un signe (−) si on choisit l'option E.Sur base <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s <strong>et</strong> compte tenu <strong>de</strong> la règle <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>mandée, leprogramme détermine l'ensemble <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s inférieures <strong>et</strong> supérieures correspondantes.Pour éviter <strong>de</strong>s calculs inutiles, l'utilisateur peut xer <strong>de</strong>s bornes sur les polya<strong>de</strong>s inférieurespour un calcul en absorption <strong>et</strong> un seuil d'intensité en <strong>de</strong>ssus <strong>du</strong>quel les raies neseront pas calculées.Revenons à l'exemple <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . Pour calculer le <strong>spectre</strong> d'intensitécorrespondant à c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> nous avons utilisé les paramètres <strong>de</strong> la table (3.2). Leprogramme SPI sélectionne en premier lieu les polya<strong>de</strong>s inférieures (P 1 , P 2 , P 3 ) dans lagamme d'énergie proposée ici (0 ≤ E(cm −1 ) ≤ 1000) <strong>et</strong> ensuite choisit selon la règle <strong>de</strong>sélection <strong>de</strong>mandée les polya<strong>de</strong>s supérieures (P 3 , P 4 , P 5 ) comme le montre la gure (3.3).ParamètreValeurType <strong>de</strong> <strong>spectre</strong>option A (absorption)T(K) 296Fréquence min. (cm −1 ) 600Fréquence max. (cm −1 ) 900Energie min. (cm −1 ) 0Energie max. (cm −1 ) 1000Règle <strong>de</strong> sélection ∆v i=1,...,4 = 0, ∆v 5 = 1Moment <strong>de</strong> transition (D) µ 5 = 0.22147Intensité min. (cm molec −1 )10 −26Table 3.2 Paramètres intro<strong>du</strong>its dans le programme SPI relatifs au calcul <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .Notons que nous avons regroupé ici les polya<strong>de</strong>s (e, f) pour simplier l'interprétation.


PAGE 112Figure 3.3 Polya<strong>de</strong>s sélectionnées par le programme SPI dans le calcul <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>ν 5 selon les conditions données dans le tableau (3.2). (P 1 , P 2 , P 5 ) regroupent <strong>de</strong>s états <strong>de</strong>symétrie g <strong>et</strong> (P 3 <strong>et</strong> P 4 ) les états <strong>de</strong> symétrie u.Les <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong>s intensités calculées en fonction <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> transitions sont utilespour comparer les intensités <strong>de</strong>s diérentes ban<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> prévoir celles qui pourraient êtreobservées expérimentalement. La gure (3.4.1) montre que la ban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> ν 5 a une intensitémaximale <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> (1.2 10 −18 cm molec −1 ). Les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s, c-à-d cellesqui ont pour niveaux inférieurs v 4 = 1 ou v 5 = 1 sont ≈ 100 fois plus faibles que laban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong>. C<strong>et</strong>te diérence est <strong>du</strong>e essentiellement à la distribution <strong>de</strong> la populationsur les niveaux inférieurs compte tenu <strong>du</strong> facteur <strong>de</strong> Boltzmann à 296 K. Notons qu'onr<strong>et</strong>rouve bien l'alternance d'intensité 1:3 dû au rapport <strong>de</strong>s spins nucléaires <strong>de</strong>s moléculespara:ortho acétylène.Trois chier sont créés à la sortie <strong>du</strong> programme SPI. Le premier chier dit (IN) résume l'ensemble <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s calculées. Dans ce chiersont indiqués :1. Le numéro <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>et</strong> le type <strong>de</strong> branche (R, P <strong>et</strong> Q).2. La gamme <strong>de</strong> J calculée.3. L'intensité maximale <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>.4. Les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> supérieur <strong>et</strong> inférieur. Le second chier nommé (SI) constitue un détail <strong>du</strong> contenu <strong>du</strong> chier (IN). Ilregroupe les raies calculées ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> en spéciant leurs fréquences <strong>et</strong> intensitésainsi que les nombres quantiques (v i , J, k) <strong>et</strong> le type <strong>de</strong> la raie (R, P <strong>et</strong> Q). Le troisième chier (SC) classe les raies par fréquence croissante. Il sert à <strong>de</strong>ssinerle <strong>spectre</strong> compl<strong>et</strong> sans faire <strong>de</strong> distinction entre les ban<strong>de</strong>s.


PAGE 113Figure 3.4 Simulation <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 296 K. Les intensités sont expriméesen (cm molec −1 ). Seules la ban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> <strong>et</strong> les premières ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s sont illustréesici.Le classement <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> calculé tel que donné dans les trois chiers précé<strong>de</strong>nts perm<strong>et</strong><strong>de</strong> faciliter l'accès à toutes les informations concernant les fréquences, intensités <strong>et</strong>également <strong>de</strong>s informations sur les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. Nous verrons dans lasection suivante l'utilisation <strong>de</strong> ces informations dans la prédiction <strong>et</strong> l'attribution <strong>de</strong>snouvelles données spectroscopiques.3.4.2 Attribution semi-automatique d'un <strong>spectre</strong>L'attribution <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la molécule d'acétylène est l'une<strong>de</strong>s plus importantes applications <strong>du</strong> modèle global. La métho<strong>de</strong> d'attribution semiautomatiqueconsiste en une comparaison graphique entre <strong>spectre</strong> observé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong>calculé par le programme SPI. Le programme d'attribution appelé DYL a pour but <strong>de</strong>repérer <strong>de</strong>s nouvelles ban<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> vérier la cohérence <strong>de</strong>s attributions en fonction <strong>de</strong>J. Il perm<strong>et</strong> également <strong>de</strong> détecter <strong>de</strong>s nouvelles résonances <strong>et</strong> d'estimer leurs ordres <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>urs.


PAGE 114Fonctionnement <strong>du</strong> programme DYLLe programme DYL fonctionne selon le même principe que les diagrammes d'attributionLoomis-Wood [119, 120]. Dans un chier d'entrée l'utilisateur spécie les ban<strong>de</strong>squ'il souhaite attribuer selon leur intensité maximale prédite par le programme SPI (chierIN). Le programme DYl lit le chier <strong>de</strong>s fréquences <strong>et</strong> intensités expérimentales,ensuite il cherche dans le chier (SI) <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> calculé les ban<strong>de</strong>s qui correspon<strong>de</strong>ntà c<strong>et</strong>te gamme <strong>de</strong> fréquence. Il <strong>de</strong>ssine alors un diagramme perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> visualisergraphiquement pour chaque raie calculée celles qui peuvent être dans un intervalle quel'utilisateur spécie à l'entrée. Le diagramme est partagé en <strong>de</strong>ux parties chacune ayant50 colonnes <strong>de</strong> sorte que la fréquence calculée soit au centre :[F calc ± 50× (décalage par colonne)].Lorsqu'une raie observée coïnci<strong>de</strong> avec une raie calculée elle apparait alors au centre <strong>du</strong>diagramme. Cependant une raie au centre mais isolée ne signie pas que c'est une bonneraie. Il faut que toutes les raies d'une ban<strong>de</strong> soient proches <strong>du</strong> centre <strong>du</strong> diagramme pourarmer qu'elles font bien partie <strong>de</strong> la même ban<strong>de</strong>. Lorsqu'une ban<strong>de</strong> est attribuée pourla première fois il arrive que dans certains cas le <strong>spectre</strong> calculé soit décalé en fréquence.L'utilisateur intro<strong>du</strong>it dans ce cas un décalage en fréquence pour ramener la série <strong>de</strong>sraies au centre. Le suivi <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> l'écart <strong>de</strong>s raies observées par rapport au centreen fonction <strong>de</strong> J révèle l'existence d'interactions <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> donc d'eectuer une analyselocale <strong>de</strong>s niveaux.La gure (3.5) montre un exemple <strong>de</strong> diagramme créé par le programme DYL dansle cas d'une ban<strong>de</strong> parfaitement prédite.Au début <strong>du</strong> diagramme sont indiquées le numéro <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> telle que prédite (BAND1) par SPI, l'intensité maximale calculée (ici =130.2) ainsi que l'attribution <strong>de</strong>s niveauxsupérieur <strong>et</strong> inférieur par les nombres quantiques (v i , l i , e/f, u/g). Dans le cas <strong>de</strong> notreexemple il s'agit <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> (ν 2 + ν 4 + ν 5 ) Σ. A droite est indiquée la résolution <strong>du</strong>graphique (ici =0.001 cm −1 / colonne) . C<strong>et</strong>te résolution donne le décalage par colonne<strong>de</strong>s raies expérimentales <strong>du</strong> centre qui lui correspond aux raies calculées. Ainsi dans notreexemple on a <strong>de</strong>mandé toutes les raies qui se trouvent à une distance ± 50 fois le décalagec à d ±0.05 cm −1 autour <strong>de</strong> la fréquence prédite. En-<strong>de</strong>ssous on indique le centre <strong>de</strong>ban<strong>de</strong> ainsi que la correction sur le décalage global <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> (ici CORCB = 0.0) cm −1 .A gauche <strong>du</strong> graphique on indique le nombre quantique J ′ <strong>de</strong> l'état supérieur <strong>et</strong> onregroupe en-<strong>de</strong>ssous les <strong>de</strong>ux raies P (J ′′ ) <strong>et</strong> R(J ′′ ) correspondantes. Les valeurs <strong>de</strong> J ′ , J ′′augmentent <strong>du</strong> haut en bas <strong>du</strong> graphique (ici J ′ max = 30). Pour chaque raie calculéeon donne la fréquence en cm −1 ainsi que le rapport entre intensité observée <strong>et</strong> calculée.L'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'intensité calculée ou observée est désigné par une l<strong>et</strong>tre enmajuscule <strong>de</strong> sorte que les raies les plus intenses seront notées par la l<strong>et</strong>tre A <strong>et</strong> ainsil'intensité décroit avec l'alphab<strong>et</strong>. On dispose donc d'un outil qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer àla fois les positions <strong>de</strong>s raies <strong>et</strong> leurs intensités relatives. Le rapport idéal atten<strong>du</strong> vaut 1.Cependant, lorsqu'on ne connaît pas les moments <strong>de</strong> transitions exacts, ce rapport peutvarier d'une ban<strong>de</strong> à l'autre. L'utilisateur peut sur base d'un calcul préliminaire estimerle rapport d'intensité moyen dans une ban<strong>de</strong> donnée <strong>et</strong> imposer une limite supérieure and'éviter l'inclusion <strong>de</strong>s raies non observables expérimentalement <strong>et</strong> donc d'éviter l'attribution<strong>de</strong> fausses données.Généralement, les niveaux inférieurs sont parfaitement prédits. Le comportement rotationnel<strong>du</strong> niveau inférieur étant connu, l'erreur commise sur les fréquences ne provientque <strong>de</strong> la prédiction <strong>du</strong> niveau supérieur. Dans c<strong>et</strong>te optique, le regroupement <strong>de</strong>s raies


PAGE 115P (J ′′ ) <strong>et</strong> R(J ′′ ) aboutissant vers le même état supérieur J ′ perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> conrmer le calcul<strong>du</strong> niveau supérieur. Si la constante <strong>de</strong> rotation <strong>du</strong> niveau supérieur n'est pas bienprédite, les pics expérimentaux ne seront pas verticaux mais formeront une courbure ens'éloignant <strong>du</strong> centre. Ainsi, il faut être vigilant pour ne pas attribuer les mauvaises raies.Dans certains cas, lorsque soudainement certains pics sont déplacés dans le même sensavec un même décalage en fréquence <strong>et</strong> sous réserve d'une bonne calibration <strong>du</strong> <strong>spectre</strong>expérimental, on constate qu'il y a une nouvelle interaction locale. Pour conrmer sonexistence on vérie toutes les transitions qui aboutissent à ce même niveau. On déterminenalement le niveau perturbateur sur base <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong>s énergies.Quand le niveau supérieur n'est pas bien prédit, il faut balayer <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> fréquencesplus éloignées <strong>de</strong>s prédictions que les quelques ± 0.05 cm −1 précé<strong>de</strong>nts. Il existe une optiondans le programme DYL qui perm<strong>et</strong> d'eectuer une vue d'ensemble sur une gamme<strong>de</strong> fréquence plus gran<strong>de</strong> (500 colonnes). Ce type <strong>de</strong> diagramme est appelé diagrammepar groupe <strong>et</strong> se <strong>de</strong>ssine horizontalement contrairement aux diagrammes précé<strong>de</strong>nts. Cesdiagrammes sont très utiles dans le repérage <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faibles intensités <strong>et</strong>aboutissant à <strong>de</strong>s niveaux hautement excités. Lorsque le <strong>spectre</strong> expérimental n'est pastrès <strong>de</strong>nse on repère facilement les séries avec le diagramme en groupe ainsi que l'écartabsolu <strong>de</strong>s raies par rapport aux calculs. C<strong>et</strong> écart sera intro<strong>du</strong>it alors comme une correction<strong>du</strong> centre <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> (CORCB) lors <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s diagrammes DYL.Programme DYLASSQuand une ban<strong>de</strong> détectée est conrmée, l'utilisateur attribue manuellement les picsen remplaçant les l<strong>et</strong>tres par <strong>de</strong>s chires <strong>de</strong> (1, ..., 9) correspondant à la position (colonne)<strong>de</strong> la raie par rapport au centre. Par exemple, si la raie P (1) <strong>de</strong> la gure (3.5) correspondà une l<strong>et</strong>tre ′ M ′ alors qu'on s'attend à une raie d'intensité ′ L ′ ,on conrme que c'est unebonne raie. L'utilisateur remplace alors la l<strong>et</strong>tre ′ M ′ par le chire '1' correspondant à laposition <strong>de</strong> la raie. Ainsi une incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ±1 × 0.001 cm −1 est attribuée à c<strong>et</strong>te raie.On procè<strong>de</strong> <strong>de</strong> la même façon pour l'ensemble <strong>de</strong>s raies. Notons que malgré que les raiesau bout <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> tombent parfaitement au centre il est souhaitable <strong>de</strong> prendre uneincertitu<strong>de</strong> 2 ou 3 fois plus gran<strong>de</strong>. En e<strong>et</strong>, les raies aux extrémités sont généralement<strong>de</strong> faible intensité <strong>et</strong> peuvent parfois se confondre au bruit.L'objectif <strong>du</strong> programme DYLASS consiste à lire les diagrammes DYL <strong>et</strong> les tra<strong>du</strong>ireen une liste <strong>de</strong> raies attribuées classées ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> <strong>et</strong> incluant l'écart surchaque raie. C<strong>et</strong>te liste sera ensuite ajoutée à la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la molécule étudiée.Les nouvelles données seront ensuite ajustées simultanément avec les données existant <strong>et</strong>parcourir le cycle <strong>du</strong> modèle global.Quand les <strong>spectre</strong>s expérimentaux sont très <strong>de</strong>nses l'attribution <strong>de</strong>s raies faibles <strong>de</strong>vientdicile. En e<strong>et</strong>, les doubl<strong>et</strong>s (P , R) ne sont plus systématiquement présents, lestransitions peuvent être manquantes ou même on peut avoir uniquement les <strong>de</strong>rnièresraies d'une ban<strong>de</strong> ayant son centre hors <strong>de</strong> la gamme spectrale <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> expérimental.Un diagramme DYL dans ces conditions fait apparaître plusieurs pics proches <strong>du</strong> centre<strong>et</strong> parfois ayant la même intensité. Le critère d'intensité perd donc son sens vu que plusieursraies vont apparaître avec la même l<strong>et</strong>tre. Pour remédier à ce problème, il existeune option dans le programme DYL qui perm<strong>et</strong> la distinctions entre les raies attribuées<strong>et</strong> celles qui ne le sont pas. Le programme crée un diagramme semblable au précé<strong>de</strong>ntmais en marquant les raies attribuées par <strong>de</strong>s l<strong>et</strong>tres minuscules. C<strong>et</strong>te étape est généralementappliquée à la n <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re d'attribution semi-automatique. L'intérêt <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te étape est double :1. D'une part, en parcourant les diagrammes <strong>de</strong> nouveau <strong>et</strong> avec un meilleur calcul


PAGE 116BAND 1 ( 130.2, 0.0) 1 1 0 1 0 1 1, 1 -1eu- 0 0 0 0 0, 0 0eg 0.0010 /COLCORCB = 0.00000 CB =3281.899170 .P 1 3279.54599 0.65 L * . . O . . . M . . O . . *1 .R 0 3284.24437 0.68 O * . Q . . .P . P . . . .L *P 2 3277.18456 1.58 M * . . . . . L . . . . M *2 .R 1 3286.58123 0.67 J * . . . . . K . . M . . *P 3 3274.81500 0.46 I * . . .N . K. . . N . . *3 .R 2 3288.90976 1.32 L * . . . . K . . M . . M *P 4 3272.43731 1.18 K * .O . . . .K . . . N . *4 .R 3 3291.22987 0.61 H * O . . L . . I . . . . *P 5 3270.05146 0.45 G * N . . . . J . . . O . *5 .R 4 3293.54142 0.65 J * K . . . . L . . M . . *P 6 3267.65742 0.56 J * . . . . .L . . . . N *6 .R 5 3295.84429 0.46 G * . . . . I . . . L . *P 7 3265.25513 0.45 F * . . . . I. . . . . O *7 .R 6 3298.13831 0.83 J * M . . . . . J . . . . *P 8 3262.84449 0.50 I * . . . . K . . N . . *8 .R 7 3300.42331 0.50 F * . . . . H . . . . . K *P 9 3260.42541 0.44 F * . . . . H. . . . M . *9 .R 8 3302.69908 0.48 I * N . . . .K . . M . . *P 10 3257.99778 0.48 I * . . . . K . . . . . N *10 .R 9 3304.96543 0.53 F * . J . . . G. . . . . *P 11 3255.56146 0.41 E * . . . . H. . . . . *11 .R 10 3307.22213 0.53 H * . . P . . J. . . . . *P 12 3253.11631 0.50 H * M. . . . J . . . . . *12 .R 11 3309.46894 0.39 E * K . . . . H. . . .M . *P 13 3250.66217 0.46 E * . . . . G . . . . *13 .R 12 3311.70561 0.54 H * . . . . .J . . . . *P 14 3248.19886 0.58 H * . P . . . I . . . . *14 .R 13 3313.93189 0.42 E * . . . . G. . . . . O *P 15 3245.72621 0.36 E * . . . . H. . . L . . *15 .R 14 3316.14750 0.51 H * . . . . J . . K . . *P 16 3243.24403 0.50 H * . . . . J . . . . . L *16 .R 15 3318.35218 0.40 E * . . . . . G . . . . *P 17 3240.75212 0.36 D * . K . . . G. . . . . I *17 .R 16 3320.54563 0.54 H *O . . . . I . . . . . O *P 18 3238.25028 0.91 H * . . J . . .H . . . . H *18 .R 17 3322.72758 0.38 E * . K . . . G. . . . . *P 19 3235.73830 0.39 D * J . . . . G. . . . . K *19 .R 18 3324.89775 0.49 H * . . . . J . . . N. *P 20 3233.21598 0.66 G * . . . . O . I . . . . *20 .R 19 3327.05585 0.38 D * . . H . . .G . . . . *P 21 3230.68311 0.35 D * . . . . G . . M . . *21 .R 20 3329.20158 0.75 H * . N . . . H . . . . . *P 22 3228.13947 0.51 G * . . . . I . . . .J . *22 .R 21 3331.33468 0.37 D * . . . . G . . . .J . *P 23 3225.58487 0.36 D * . . . . G . . . . K *23 .R 22 3333.45486 0.47 H * . . . . J . . . M . *P 24 3223.01911 0.72 G * . P . . . .H . . . . *24 .R 23 3335.56184 0.55 D * . . . . F . . . . . *P 25 3220.44198 0.37 D * . . . . G . . . . *25 .R 24 3337.65536 0.60 H * K . . . . . I . . . J *P 26 3217.85330 0.47 G * . . M . . J. . . M . . *26 .R 25 3339.73516 0.46 E * . . . . G . . . L . *P 27 3215.25288 0.39 D * . . . . G. . . . . *27 .R 26 3341.80099 0.67 H * . O . . . . I . . . . *P 28 3212.64055 0.63 H * . . . . .I . . . . *28 .R 27 3343.85259 0.35 E * . . . . H. . . H . *P 29 3210.01614 0.37 E * . . . . G . . . . *29 .R 28 3345.88973 0.52 H * . O . . . J . . . . L*P 30 3207.37949 0.48 H * . P . . . . J . . . . *30 .R 29 3347.91218 0.41 E * . . . . G. . . . . *P 31 3204.73043 0.40 E * . . . . .G . O . . . *Figure 3.5 Exemple d'un diagramme DYL : la ban<strong>de</strong> (ν 2 + ν 4 + ν 5 ) Σ <strong>de</strong> la molécule12 C 2 H 2


PAGE 117<strong>de</strong>s niveaux on peut conrmer nos attributions précé<strong>de</strong>ntes <strong>et</strong> être sûr <strong>de</strong> n'avoirrien oublié.2. D'autre part, avec les nouveaux paramètres, les niveaux supérieurs sont mieuxprédits. Il est donc possible <strong>de</strong> visualiser <strong>de</strong> nouvelles ban<strong>de</strong>s est les attribuer.Une liste <strong>de</strong>s raies non attribuées est créée à la n. C<strong>et</strong>te liste est analysée graphiquementpour s'assurer qu'il ne reste aucune structure non attribuée. Généralement, lesdonnées non attribuées correspon<strong>de</strong>nt aux impur<strong>et</strong>és ou au bruit.3.4.3 Programmes annexesNous disposons également d'une série <strong>de</strong> programmes complémentaires. L'objectifs<strong>de</strong> ces programmes est d'exploiter le maximum d'information que procure le modèleglobal tant sur les niveaux d'énergies (paramètres eectifs, <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong>s niveaux) que surla composition <strong>de</strong>s vecteurs propres.Croisement <strong>de</strong>s niveauxIl est intéressant <strong>de</strong> calculer les paramètres eectifs <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation(G c , B v , D v , ...). En e<strong>et</strong>, plusieurs spectroscopistes, notamment ceux qui font <strong>de</strong>s analysesban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>, utilisent ces paramètres dans leurs programmes d'attribution. Leprogramme que nous utilisons pour calculer ces paramètres eectif est appelé CROS. Ce<strong>de</strong>rnier fait un ajustement par moindres carrés linéaire <strong>de</strong>s énergies calculées en utilisantle même principe d'une analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> décrite précé<strong>de</strong>mment. Dans ce cas, lemodèle se ré<strong>du</strong>it à un développement en série <strong>de</strong> J(J + 1) (voir éq. (3.1)).Le programme CROS perm<strong>et</strong> à la fois <strong>de</strong> suivre le comportement <strong>de</strong>s niveaux eectifsen fonction <strong>de</strong> J <strong>et</strong> également <strong>de</strong> prévoir <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> croisement entre niveaux voisinsen se basant sur leurs pentes. Pour fonctionner ce programme doit lire la liste <strong>de</strong>s énergies<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation calculées ainsi que la base <strong>de</strong> données expérimentales. Il sortensuite une liste <strong>de</strong> niveaux classés par ordre croissant en énergie G c . Les niveaux sontattribués par leurs nombres quantiques (v i , l i , k, e/f, u/g). A chaque niveau on donne lesparamètres eectifs ajustés. Notons que l'utilisateur peut spécier <strong>de</strong> ne faire <strong>de</strong> calculsque pour les niveaux observés.Les fortes perturbations ne peuvent cependant pas être repro<strong>du</strong>ites par ce modèlesimplié. Nous avons remarqué lors <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 que les fortesperturbations (croisements) apparaissaient dans plusieurs <strong>de</strong>s cas à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> Jélevées. Une option a été donc intro<strong>du</strong>ite dans le programme CROS an d'éviter d<strong>et</strong>elles zones perturbées. L'utilisateur spécie à l'entrée en plus <strong>de</strong> la valeur maximale <strong>de</strong>niveaux <strong>de</strong> rotation J max , le pas ∆J. Par exemple, l'utilisateur peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à l'entréed'ajuster <strong>de</strong>s paramètres eectifs sur les J max = 60 niveaux <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> chaque niveaueectif observé avec un pas <strong>de</strong> ∆J = 10. Si un niveau rencontre <strong>de</strong>s perturbations fortesqui ren<strong>de</strong>nt la détermination <strong>de</strong>s paramètres eectifs impossible, le programme s'arrête àla valeur <strong>de</strong> J qu'il a ajustée <strong>et</strong> l'imprime dans un chier muni <strong>de</strong> la déviation standard<strong>et</strong> <strong>de</strong>s paramètres eectifs résultants. De plus, le programme trouve lui même l'ordre <strong>du</strong>développement en J(J + 1) nécessaire à l'ajustement <strong>de</strong>s données.Dessin <strong>de</strong>s niveaux d'énergieNous avons vu lors <strong>de</strong> l'attribution <strong>de</strong>s nouvelles ban<strong>de</strong>s par le programme DYL lanécessité <strong>de</strong> visualiser le comportement rotationnel <strong>de</strong>s niveaux eectifs. En e<strong>et</strong>, pourm<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s interactions entre niveaux il est très utile d'avoir un <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong>


PAGE 118tous les niveaux se trouvant dans le région perturbée.Le programme PEN est conçu pour <strong>de</strong>ssiner les niveaux eectifs sur base <strong>de</strong>s calculs<strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong> ROVIB <strong>et</strong> en tirant prot <strong>de</strong>s paramètres eectifs ainsi que la prédiction<strong>de</strong>s croisements donnée par CROS. Dans un chier d'entrée, l'utilisateur spécie larégion qu'il souhaite <strong>de</strong>ssiner en précisant la valeur maximale <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> rotation J.On peut également choisir d'indiquer les niveaux <strong>de</strong> rotation qui sont impliqués dans <strong>de</strong>stransitions observées. Dans ce cas, le programme doit ajouter aux fréquences <strong>de</strong> transitionobservées, les énergies <strong>de</strong>s niveaux inférieurs an d'obtenir les énergies expérimentales<strong>de</strong>s niveaux supérieurs.Comme les niveaux eectifs se développent en série <strong>de</strong> J(J + 1), il est pratique <strong>de</strong><strong>de</strong>ssiner ces <strong>de</strong>rniers en fonction <strong>de</strong> J(J + 1) plutôt qu'en fonction <strong>de</strong> J. La pente <strong>de</strong>sniveaux serait donc la constante <strong>de</strong> rotation B v <strong>et</strong> une courbure correspondant à ladistorsion centrifuge eective D v .E E VR- 1.170000 + 1.6200 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 )red = E vr -1.17 J(J+1) + 1.62 x 10 -6 [J(J+1)] 2 cm -13300330000100,01011,0 0eu1-1e3290329001011, 1-1eu00100, 0 0e32803280327050327050 60(J)7060(J) 70Figure 3.6 Exemple <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin d'énergie ré<strong>du</strong>ite en fonction <strong>de</strong> J(J + 1) dans la région3270-3300 cm −1 <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .Il est très pratique lors <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> comportement d'un niveau en particulier <strong>de</strong>corriger son énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation en soustrayant une contribution rotationnelle.On parle alors d'énergie ré<strong>du</strong>ite :E red = E vr − B v J (J + 1) + D GS [J (J + 1)] 2 (3.35)C<strong>et</strong>te correction est appliquée à l'ensemble <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>ssinés. C<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>renous perm<strong>et</strong>tra d'eectuer un agrandissement sur les régions perturbées. Notons que la


PAGE 119constante <strong>de</strong> distorsion centrifuge est systématiquement choisie égale à celle <strong>de</strong> l'étatfondamental. En e<strong>et</strong>, une courbure <strong>de</strong>s niveaux dans ces conditions est signe d'une résonance(par exemple <strong>de</strong> type-l). Ces <strong>de</strong>ssins ont été illustrés dans le chapitre 1 <strong>et</strong> 2,voir par exemple la gure (1.7). La gure (3.6) ci-<strong>de</strong>ssous donne un exemple <strong>de</strong> niveauxperturbés. La correction d'énergie perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mieux visualiser les croisements locaux avecles niveaux perturbateurs.Notons que les niveaux qui sont observés expérimentalement sont caractérisés par <strong>de</strong>spoints bleus. Les niveaux calculés ont été reliés par <strong>de</strong>s lignes continues ou discontinuesselon la symétrie e ou f <strong>du</strong> niveau. Un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> couleur est utilisé pour la clarté <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ssins. A chaque symétrie <strong>vibration</strong>nelle (Σ, Π, ∆, ...) est associée une couleur caractéristique,voir le tableau (1.6).L'attribution d'un niveau d'une polya<strong>de</strong> donnée c à d les nombres quantiques (v i , l i )correspond à l'attribution <strong>de</strong> l'état dominant dans la composition <strong>de</strong>s vecteurs propres<strong>du</strong> niveau en question. C<strong>et</strong>te attribution est déterminée par le programme ROVIB à lavaleur minimale <strong>de</strong> J où tous les niveaux <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> sont présents. Par exemple, pourune polya<strong>de</strong> qui contient <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> symétrie Σ(k = 0) <strong>et</strong> ∆(k = 2) l'attribution sefera à J = 2, existant pour tous les niveaux présents.Composition <strong>de</strong>s états propresPour comprendre la composition <strong>de</strong>s états propres en fonction <strong>de</strong>s états d'ordre zéroassociés aux niveaux, on utilise le programme IMPVP. Ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>ssine les valeurslistées dans le chier <strong>de</strong>s vecteurs propres calculés par ROVIB. Un tel <strong>de</strong>ssin est fortutile pour visualiser la composition d'un niveau en fonction <strong>de</strong> J. Il perm<strong>et</strong> également <strong>de</strong>déterminer à une valeur donnée <strong>de</strong> J l'état propre dominant <strong>et</strong> par conséquent une estimation<strong>de</strong> l'intensité relative d'une transition aboutissant à ce niveau. Les perturbationssont mises en évi<strong>de</strong>nce dans ces <strong>de</strong>ssins par <strong>de</strong>s changement brutaux <strong>de</strong> la composition<strong>de</strong>s états propres. Nous avons donné dans le chapitre 2 un exemple simple où seulement<strong>de</strong>ux niveaux sont en interaction par résonance <strong>de</strong> type-l gure (2.10). Nous reprenons legraphique correspondant à la composition <strong>de</strong> l'état propre |00011, 1 − 1; eu〉 calculé parle programme IMPVP.Figure 3.7 Exemple <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> la composition d'un état propre en fonction <strong>de</strong> J <strong>de</strong>la molécule 12 C 2 H 2 .


PAGE 1203.5 ConclusionDans ce chapitre nous avons parcouru le cycle <strong>de</strong> l'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires.L'avantage <strong>de</strong> l'analyse <strong>globale</strong> a été démontré en comparaison avec les autres métho<strong>de</strong>sd'analyse spectrale à savoir l'analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'analyse polya<strong>de</strong> parpolya<strong>de</strong>. En e<strong>et</strong>, la qualité <strong>de</strong>s prédictions d'une analyse <strong>globale</strong> est meilleure par rapportaux autres métho<strong>de</strong>s. Cependant, nous avons montré qu'une analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>un investissement important d'une part dans la collecte <strong>de</strong>s données expérimentales <strong>de</strong>la molécule étudiée <strong>et</strong> d'autre part dans la procé<strong>du</strong>re d'ajustement qui m<strong>et</strong> en jeu unnombre très grand <strong>de</strong> paramètres qu'il faut manipuler ensemble avec pru<strong>de</strong>nce.Tout d'abord nous avons détaillé le fonctionnement <strong>du</strong> programme <strong>de</strong> construction<strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif CMZ : unité centrale d'une analyse <strong>globale</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier créele squel<strong>et</strong>te <strong>de</strong> la matrice Hamiltonienne polya<strong>de</strong> par polya<strong>de</strong>. Nous avons ensuite rappeléquelques notions théoriques relatives à la métho<strong>de</strong> d'ajustement par moindres carrés(programme ROVIB) <strong>de</strong>s paramètres spectroscopiques à partir d'un ensemble <strong>de</strong> transitions<strong>de</strong> la molécule étudiée. Nous avons vu que malgré le grand nombre <strong>de</strong> paramètreslibres la notion <strong>de</strong> contraintes sur les paramètres assure la convergence <strong>de</strong> l'ajustementainsi que sa stabilité d'une itération à autre.Le programme <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>spectre</strong>s infrarouges SPI a été explicité dans ce chapitreainsi que son utilisation dans l'attribution semi-automatique <strong>de</strong>s nouvelles ban<strong>de</strong>s grâceau programme DYL. Des modications ont été apportées à ces programmes dans lecadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse. Il s'agit notamment d'une modication au niveau <strong>du</strong> programmeSPI pour calculer les intensités absolues contrairement aux versions précé<strong>de</strong>ntes. De plus,le programme a été adapté pour calculer <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s en 'absorption' <strong>et</strong> en 'émission'.Plusieurs programmes annexes ont été utilisés lors <strong>de</strong> notre thèse. Nous avons cité lesplus importants d'entre eux (CROS, PEN <strong>et</strong> IMPVP). Nous allons à présent montrerl'application <strong>de</strong> ces programmes dans l'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .


Chapitre 4Application à la molécule 12 C 2 H 24.1 Intro<strong>du</strong>ctionL'Ethyne est l'une <strong>de</strong>s molécules les plus étudiées dans l'histoire <strong>de</strong> la spectroscopieà haute résolution. Elle a été découverte par Edmund Davy en 1836 [121] <strong>et</strong> ensuite parMarcellin Berthelot en 1860 qui lui a attribué le nom acétylène.La présence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te molécule dans les atmosphères planétaires <strong>et</strong> stellaires ainsi quedans les milieux interstellaires a été conrmée. Par exemple, la molécule d'acétylène aété observée dans l'atmosphère <strong>de</strong> Titan [122] grâce au spectromètre infrarouge IRIS àbord <strong>de</strong> Voyager 1 <strong>et</strong> 2 [123] <strong>et</strong> plus récemment par la son<strong>de</strong> Cassini-Huygens [124, 125]notamment dans la région 13.7 µm. L'abondance observée sur Titan est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> ≈ 3ppmv 1 [126]. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission enregistrés par le satellite ISO 2 révèle égalementla présence d'acétylène dans les planètes géantes telles qu' Uranus. C<strong>et</strong>te moléculeest aussi présente dans le milieu interstellaire [127], dans l'enveloppe circumstellaire <strong>de</strong>sétoiles carbonées <strong>de</strong> la branche asymptotique <strong>de</strong>s géantes (AGB) telle que IRC+ 10216[128, 129] où l'acétylène a été observée dans la région 3 µm <strong>et</strong> 13.7 µm. Dans l'atmosphère<strong>de</strong> notre planète l'acétylène est présente sous forme <strong>de</strong> polluant généralement dû aux activitéshumaines (≈ 0.1 ppmv) [135]. Une pro<strong>du</strong>ction marine a également été évoquéedans la littérature [136]. La détection <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te molécule dans les régions spectrales <strong>de</strong> 1,1.5, 3.9 µm ainsi que d'autres régions a été également conrmée [131]-[134].La molécule d'acétylène semble jouer un rôle extrêmement important dans la compréhension<strong>de</strong>s processus physico-chimiques <strong>de</strong>s atmosphères stellaires <strong>et</strong> planétaires [137].En plus <strong>de</strong> l'intérêt astrophysique, la molécule d'acétylène présente <strong>de</strong>s intérêts in<strong>du</strong>striels<strong>et</strong> en biologie [151]. Pro<strong>du</strong>ire un modèle susceptible <strong>de</strong> comprendre <strong>et</strong> repro<strong>du</strong>iresa structure <strong>de</strong> niveaux énergétiques semble dès lors particulièrement justié.Nous avons établi dans les chapitres précé<strong>de</strong>nts un modèle théorique basé sur unHamiltonien eectif perm<strong>et</strong>tant la repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>smolécules linéaires à quatre atomes. Nous allons maintenant l'appliquer à la moléculed'acétylène <strong>et</strong> en particulier l'isotopologue principal caractérisé par une abondance isotopiquenaturelle <strong>de</strong> 97,7828%. Dans ce chapitre nous illustrerons les résultats <strong>de</strong> rechercheréalisée au cours <strong>de</strong> notre thèse. Nous débuterons par la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> notre apport àl'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te molécule. Nous montrerons ensuite les diérentes applications<strong>du</strong> modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la spectroscopie à haute résolution à travers la simulationspectrale d'intensités <strong>de</strong> plusieurs ban<strong>de</strong>s d'intérêt majeur en astrophysique. De plus,le calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition ainsi que les quantités thermodynamiques correspon-1. ppmv : Partie par million en volume2. ISO : Le satellite ISO pour Infrared Space Observatory a été envoyé par l'agence spatiale européenne(ESA) en 1995. Le domaine <strong>de</strong> détection est l'infrarouge moyen <strong>et</strong> lointain entre 2 <strong>et</strong> 200 µm


PAGE 122dantes telles que l'enthalpie, l'entropie, l'enthalpie <strong>de</strong> Gibbs <strong>et</strong> la capacité calorique àpression constante seront présentées.4.2 Apport <strong>de</strong> notre analyse <strong>globale</strong>Dans c<strong>et</strong>te section nous discuterons l'apport général <strong>de</strong> l'analyse <strong>globale</strong> d'une partdans l'amélioration <strong>de</strong> la base données <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 en incluant <strong>de</strong> nouvellesban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>et</strong> d'autre part dans l'amélioration <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> l'Hamiltonieneectif par intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> nouvelles interactions.4.2.1 Base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> 12 C 2 H 2La <strong>de</strong>rnière analyse que nous avons eectuée sur la molécule 12 C 2 H 2 porte sur tous lesniveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation jusqu'à 8900 cm −1 . La base <strong>de</strong> données expérimentales quenous avons utilisée dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> consiste en une liste <strong>de</strong> raies attribuées <strong>et</strong> publiéesdans la littérature. La construction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te base <strong>de</strong> données a débuté dans le cadre <strong>de</strong> lathèse <strong>de</strong> Séverine Robert [112]. Les ban<strong>de</strong>s intro<strong>du</strong>ites dans c<strong>et</strong>te base <strong>de</strong> données sonti<strong>de</strong>ntiées dans le tableau 2 <strong>de</strong> la référence [138]. Toutes ces ban<strong>de</strong>s, excepté les donnéesRAMAN [139, 140] ont été enregistrées par la technique d'absorption à transformée <strong>de</strong>Fourier (FTIR) décrite dans le second chapitre. Un grand nombre <strong>de</strong> données provientd'une étu<strong>de</strong> systématique menée par Jacquemart <strong>et</strong> al., voir par exemple [141]-[150]. Cesdonnées sont souvent obtenues à température ambiante (296 K) <strong>et</strong> souvent limitées enrotation à <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> J ≤ 30.Les données spectroscopiques concernant les états <strong>de</strong> basse énergie (états <strong>de</strong> pliage)ont été basées sur les <strong>spectre</strong>s d'absorption analysés par Herman <strong>et</strong> al., voir [40, 152].Suite à l'amélioration <strong>de</strong>s techniques d'enregistrement <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s, plusieurs raies à trèshaute résolution ont été récemment enregistrées dans c<strong>et</strong>te région [153, 154]. Nous avonsdonc intro<strong>du</strong>it ces raies dans notre base <strong>de</strong> données <strong>et</strong> parfois remplacé les anciennesdonnées lorsque la précision était meilleure. Ce travail s'est poursuivi au fur <strong>et</strong> à mesureque <strong>de</strong> nouvelles données ont été publiées dans la littérature. Nous avons également aucours <strong>de</strong> notre travail complété c<strong>et</strong>te région par l'attribution <strong>de</strong> nouvelles données dans larégion spectrale 64-246 cm −1 . Les <strong>spectre</strong>s analysés ont été enregistrés par Predoi-Cross<strong>et</strong> collaborateurs [155] au centre canadien <strong>du</strong> rayonnement synchrotron. Nous avons attribué38 nouvelles ban<strong>de</strong>s <strong>et</strong> complété l'analyse <strong>de</strong> 10 ban<strong>de</strong>s observées précé<strong>de</strong>mment.Un ensemble <strong>de</strong> 731 nouvelles raies ont été intro<strong>du</strong>ites dans notre base <strong>de</strong> données.Des <strong>spectre</strong>s en émission ont été récemment enregistrés par Georges <strong>et</strong> al. [156] dansla région 3 µm à <strong>de</strong>s température très élevées (1455 K). L'analyse <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s chaudsa été eectuée dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse <strong>et</strong> a permis d'une part d'attribuer <strong>de</strong> nouvellesban<strong>de</strong>s <strong>et</strong> d'autre part <strong>de</strong> compléter les ban<strong>de</strong>s observées préalablement dans la mêmerégion en attribuant <strong>de</strong> nouvelles raies à très hautes valeurs <strong>de</strong> J (J max = 69).L'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s chauds à 3 µm a permis d'améliorer considérablement notre base<strong>de</strong> données dans c<strong>et</strong>te région. En e<strong>et</strong>, un ensemble <strong>de</strong> 3811 nouvelles raies ont été ajoutéesà la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 , concernant 79 ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation. 37nouveaux niveaux ont été observés pour la première fois <strong>et</strong> 40 autres ont été complétésrotationnellement. Ces niveaux appartiennent à <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s d'énergie inférieure ou égaleà 6000 cm −1 .Dans la région 1.5 µm, les <strong>spectre</strong>s ont été enregistrés en utilisant diérentes métho<strong>de</strong>sexpérimentales. En e<strong>et</strong>, on dispose <strong>de</strong> données expérimentales enregistrées parla technique (FTIR) provenant <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Kou <strong>et</strong> al. [157] <strong>et</strong> Keppler <strong>et</strong> al. [158].Des <strong>spectre</strong>s dans la même région ont été récemment mesurés par Campargue <strong>et</strong> al. [138]


PAGE 123en utilisant la métho<strong>de</strong> CRDS (Cavity Ring Down Spectroscopy). Ces <strong>de</strong>rniers couvrentune gamme spectrale <strong>de</strong> 6000-7200 cm −1 . Une analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s aété eectuée par Séverine Robert en collaboration avec le groupe <strong>de</strong> Bologne (Di Lonardo<strong>et</strong> al.). 14 nouvelles ban<strong>de</strong>s ont été attribuées <strong>et</strong> 10 autres ont été améliorées lors <strong>de</strong> sontravail. D'autre raies ont été mesurées récemment dans notre laboratoire en utilisant latechnique (FTIR) couplée à une source laser Femto-OPO [159]. Elles ont été égalementajoutées dans la base <strong>de</strong> données.Comme nous l'avons mentionné dans le chapitre 3 l'analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> est peuecace lorsque la région étudiée concerne <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s susamment gran<strong>de</strong>s <strong>et</strong> incluant<strong>de</strong>s mécanismes d'interaction compliqués. C'est pourquoi une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s raies dansles <strong>spectre</strong>s CRDS était restée inexploitée. Nous avons déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> raner l'analyse <strong>de</strong> ces<strong>spectre</strong>s en nous focalisons sur la région 6667 - 7015 cm −1 . Grâce au modèle global, nousavons i<strong>de</strong>ntié 1825 nouvelles raies contenant <strong>de</strong>s informations sur 105 nouvelles ban<strong>de</strong>s<strong>et</strong> <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation jusqu'à 8900 cm −1 . Nos résultats ont été publiés[160].90008000 80007000Vibrational energy / cm -16000 600050004000 400030002000 2000100000v 4 v 5 v 2 v 3 v 1*13 12121110987654321111098765432143 *21***21***10 20 30 40 50 60 70 80 9021*****J maxFigure 4.1 Illustration <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 jusqu'à 8900cm −1 (voir texte pour plus <strong>de</strong> détails).En résumé, la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 contient à ce jour 18415 raies<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation jusqu'à 8900 cm −1 . Notre contribution à c<strong>et</strong>te base <strong>de</strong> données estestimée à 35 % <strong>du</strong> nombre total <strong>de</strong> raies. Le nombre <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> observésjusqu'à 8900 cm −1 constitue environ 6.5 % <strong>du</strong> nombre total <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>existant dans 12 C 2 H 2 .La gure (4.1) illustre la situation actuelle <strong>de</strong> notre base <strong>de</strong> données. A gauche <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tegure nous avons repro<strong>du</strong>it exactement les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 jusqu'à 8900cm −1 par <strong>de</strong>s lignes horizontales. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus gran<strong>de</strong>lorsqu'on monte en énergie. Les ronds pleins ou vi<strong>de</strong>s indiquent respectivement si le mo<strong>de</strong>(v i ) est présent ou absent dans la base <strong>de</strong> données. A titre d'exemple nous disposons <strong>de</strong>données expérimentales sur les niveaux (v 3 = 1 <strong>et</strong> 2) en plus <strong>de</strong>s combinaisons <strong>de</strong>s autresmo<strong>de</strong>s endéans 8900 cm −1 . Sur l'axe <strong>de</strong>s x on représente le nombre maximum <strong>de</strong> niveaux<strong>de</strong> rotation observés. Ces <strong>de</strong>rniers sont indiqués par <strong>de</strong>s (*) pour une sélection <strong>de</strong> niveaux.


PAGE 124Par exemple, le niveau fondamental <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 est observé jusqu'à J max = 69.4.2.2 Amélioration <strong>du</strong> modèle globalLe modèle global que nous avons développé au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse repose sur les travauxprécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> Séverine Robert [138] <strong>et</strong> al.. Notre but était <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r le modèleétabli par ces auteurs jusqu'à 8600 cm −1 . Une comparaison chirée entre la situationprécé<strong>de</strong>nte <strong>et</strong> la situation actuelle est illustrée dans le tableau (4.1).Avant AprèsEnergie cm −1 8600 8900Niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> 4372 4975Nombre <strong>de</strong> raies 12137 18415% <strong>de</strong> raies non ajustées ≈ 12 < 2Nombre <strong>de</strong> paramètres 266 396Résonances <strong>de</strong> type-l oui ouiRésonances anharmoniques oui ouiRésonances <strong>de</strong> Coriolis non ouiTable 4.1 Comparaison <strong>de</strong> la situation <strong>du</strong> modèle global avant [138] <strong>et</strong> après notr<strong>et</strong>hèse [160].Comme indiqué précé<strong>de</strong>mment nous avons contribué à la construction <strong>du</strong> modèleglobal <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 via l'analyse <strong>de</strong> nouvelles données dans 3 régions spectrales principalement.La première région concerne les premiers états <strong>de</strong> pliage incluant celle <strong>de</strong> l'infrarougelointain, la secon<strong>de</strong> <strong>et</strong> la troisième sont celles <strong>de</strong>s première <strong>et</strong> secon<strong>de</strong> excitations−CH respectivement. Toutes les données existant sur les niveaux jusqu'à 8900 cm −1 ontdonc été ajustées simultanément. Nous avons en particulier tenté d'intro<strong>du</strong>ire certainesdonnées (≈ 12%) qui ne pouvaient pas être repro<strong>du</strong>ites par le modèle précé<strong>de</strong>nt. Commel'indique le tableau (4.1), c<strong>et</strong> eort a été couronné <strong>de</strong> succès, seul 2% <strong>de</strong>s données n'étantpas incluses au terme <strong>de</strong> notre travail.Par ailleurs nous avons contribué à certaines étu<strong>de</strong>s plus ciblées concernant l'analyse<strong>de</strong> 12 CH 13 CH dans la région <strong>de</strong> l'infrarouge lointain <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> excitation−CH, bénéciant <strong>de</strong>s mêmes programmes. C<strong>et</strong> isotopologue est présent en abondancenaturelle (≈ 2%) dans les échantillons utilisés par les expérimentateurs.Le modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 a été amélioré à plusieurs niveaux justiant l'augmentation<strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> paramètres eectifs <strong>de</strong> 266 à 396 : Le développement en série <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> a été amélioré par l'intro<strong>du</strong>ction<strong>de</strong>s paramètres <strong>vibration</strong>nels d'ordre supérieur (w ijklm , w ijkltl t ′ ,... ) donnés dansl'équation (1.106). L'importance <strong>de</strong> ces paramètres a été démontrée dans [160]. Ene<strong>et</strong>, plusieurs niveaux ayant <strong>de</strong>s nombres quantiques <strong>de</strong> bending (v 4 <strong>et</strong> v 5 ) élevésont été observés (voir gure 4.1). Leur ajustement par le modèle précé<strong>de</strong>nt (limitéaux paramètres z ijkl ...) ne susait pas à repro<strong>du</strong>ire leurs énergies à la précisionexpérimentale. De même, les paramètres diagonaux <strong>de</strong> rotation ont été améliorésgrâce aux nouvelles données atteignant parfois J = 69. Les données que nous avons attribuées, notamment dans la région <strong>de</strong> 3 <strong>et</strong> 1.5 µm,ont été d'une importance majeure dans l'amélioration <strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif. Ene<strong>et</strong>, une étu<strong>de</strong> rigoureuse <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s nous a con<strong>du</strong>it à m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce laprésence <strong>de</strong> résonances <strong>de</strong> type Coriolis. Leur importance dans le modèle global,


PAGE 125notamment à haute énergie, a été conrmée. Ces résonances n'ont pas été considéréesdans le modèle précé<strong>de</strong>nt. Nous les avons donc intro<strong>du</strong>ites dans la construction<strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif. Nous y reviendrons plus tard. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s régions perturbées est révélatrice <strong>de</strong> l'existence <strong>de</strong> nouvelles interactions.Nous avons ainsi tout récemment mis en évi<strong>de</strong>nce une résonance interpolya<strong>de</strong>.C<strong>et</strong>te interaction est d'origine anharmonique [160]. Contrairement aux interactions<strong>de</strong> type Coriolis, l'inclusion <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te résonance dans le modèle couplera les polya<strong>de</strong>sentre elles, brisant la structure en polya<strong>de</strong>s. Cependant, c<strong>et</strong>te résonance quise pro<strong>du</strong>it aux alentours <strong>de</strong> 7680 cm −1 est très locale. Nous ne l'avons pas inclusedans le modèle global mais son e<strong>et</strong> a été pris en considération.Nous avons résumé notre apport à l'analyse <strong>globale</strong> <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 en comparantau modèle établi précé<strong>de</strong>mment par Séverine Robert. Notre contribution portesur l'enrichissement <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données expérimentale par l'attribution <strong>de</strong> nouveaux<strong>spectre</strong>s. Les attributions ont été eectuées par la métho<strong>de</strong> semi-automatique décritedans le chapitre 3. Contrairement aux données issues <strong>de</strong>s analyses ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong>, nosattributions sont plus complètes. Elles perm<strong>et</strong>tent également d'améliorer l'Hamiltonieneectif en intro<strong>du</strong>isant <strong>de</strong> nouveaux paramètres (diagonaux, résonances <strong>de</strong> Coriolis, ...).L'amélioration <strong>du</strong> modèle lui-même est l'un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> notre thèse. Toutefois,nous nous sommes également intéressé aux diérentes applications <strong>du</strong> modèle global dansla compréhension <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 . Dans ce qui suit nous décrironsen détails les résultats <strong>de</strong> notre recherche.4.3 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s niveaux dans le domaine 0-3000 cm −1Compte tenu <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s normaux <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 (gure 1.5),les premiers niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> excités correspon<strong>de</strong>nt aux niveaux <strong>de</strong> pliage (mo<strong>de</strong>s ν 4<strong>et</strong> ν 5 ). Lorsqu'on atteint 1974 cm −1 le mo<strong>de</strong> d'élongation ν 2 est excité. Des combinaisonsentre ce mo<strong>de</strong> d'élongation <strong>et</strong> les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pliage sont alors possibles. Les premièrespolya<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 ont été illustrées dans le chapitre 1 (voir gure 1.7).Elles sont éloignées les unes <strong>de</strong>s autres d'environ ≈ 600 cm −1 .Dans la limite d'énergie considérée ici, 3000 cm −1 , la molécule 12 C 2 H 2 possè<strong>de</strong> 75niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>, (e, f)/(u, g) séparés, appartenant à 17 polya<strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>nelles. Lenombre maximum d'excitation <strong>de</strong> chaque mo<strong>de</strong> est le suivant :v1 max = v3 max = 0v2 max = 1v4 max = v5 max = k max = 483 % (62) <strong>de</strong> ces niveaux ont été observés expérimentalement. A l'exception <strong>du</strong> niveau00022, 22eg, (k = 4), tous les niveaux observés ont une valeur k ≤ 3. Les niveaux nonobservés sont <strong>de</strong> symétrie ∆ ou Γ. Notons que le niveau 00022, 22eg a été observé en tantque niveau inférieur d'une ban<strong>de</strong> aux alentours <strong>de</strong> 3300 cm −1 .La gure (4.2) ci-<strong>de</strong>ssous illustre les niveaux observés dans la région 0-3000 cm −1 ,intro<strong>du</strong>its dans notre base <strong>de</strong> données. Pour alléger les notations nous avons ré<strong>du</strong>it l'attribution<strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> pliage en utilisant la notation suivante (v 4 v 5 ) sans toutefoispréciser la symétrie (e/f) <strong>de</strong> chaque niveau. Les niveaux faisant intervenir le mo<strong>de</strong> ν 2sont également indiqués.


PAGE 126E (cm -1 )30002500(03)2000IIuuuuIuug(13)(40)(30)gggIIIggg(22)(12)IIIIggggg(31)III(21)(04)uuuIIIuguuu2 52 4g215001000(02)gg(11)uuugg(20)500ug(01)(10)(v 4 v 5 ) (00)gFigure 4.2 Les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 entre 0 <strong>et</strong> 3000 cm −1 . Lesniveaux sont i<strong>de</strong>ntiés à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s nombres quantiques (v 4 v 5 ) ou par <strong>de</strong>s combinaisonsavec le mo<strong>de</strong> ν 2 . Les transitions observées sont indiquées (voir section 4.2.1). Les niveaux(22) Γ <strong>et</strong> (40) Σ ont été observés comme états inférieurs <strong>de</strong> transition.4.3.1 Description <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>sNous avons vu dans le chapitre 1 qu'une polya<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>nelle est dénie par {N r , e/f, u/g}où N r = 5v 1 + 3v 2 + 5v 3 + v 4 + v 5 . Les polya<strong>de</strong>s ont été créées dans la base symétrisée enséparant les sous-niveaux <strong>de</strong> symétrie e <strong>et</strong> f. Dans le cas où seul les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pliage sontexcités, le nombre quantique N r se ré<strong>du</strong>it à la somme <strong>de</strong>s nombre quantiques <strong>de</strong> pliage


PAGE 127N r = v 4 + v 5 . Dans c<strong>et</strong>te section nous décrirons les polya<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 parN r croissant en détaillant les régions spectrales auxquelles nous nous sommes intéressés.L'état fondamental N r = 0L'état fondamental (GS) correspond au niveau où tous les nombres quantiques sontnuls (E vib = 0 cm −1 ). Il est donc le seul <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> N r = 0. Les données rotationnellescouvrent les valeurs <strong>de</strong> J allant <strong>de</strong> 0 à 69 (voir gure 4.1). Les paramètres eectifs<strong>de</strong> rotation B 0 , D 0 <strong>et</strong> H 0 susent à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> c<strong>et</strong> état. Ces <strong>de</strong>rniers sont biendéterminés <strong>et</strong> peuvent être utilisés dans l'analyse <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s. Leurs valeurs ainsique la déviation standard <strong>de</strong> leur ajustement est donnée dans le tableau (4.2).Les polya<strong>de</strong>s N r = 1Selon la symétrie <strong>de</strong>s niveaux (e, f)/(u, g) on a 4 polya<strong>de</strong>s N r = 1. Les <strong>de</strong>ux premièrescorrespon<strong>de</strong>nt au niveau trans-bend v 4 = 1 situé à 611 cm −1 . Ces niveaux sont <strong>de</strong> symétrieg, ils sont donc interdits par les règles <strong>de</strong> sélection infrarouge à partir <strong>du</strong> GS. Les <strong>de</strong>uxautres polya<strong>de</strong>s sont situées à 729 cm −1 <strong>et</strong> concernent le niveau cis-bend v 5 = 1, permis<strong>et</strong> observé à partir <strong>du</strong> GS jusqu'à J ′ max = 44 (voir gure (4.3)).E VR- 1.178790 J(J+1) + 1.6200 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 )7357337317297277257230 10 20 30 40 (J) 50Figure 4.3 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s sous-niveaux v 5 = 1 <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 en fonction<strong>de</strong> J (J + 1). Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont notés (v 4 v 5 , l 4 l 5 e/f).L'état v 5 = 1 est isolé. Les sous-niveaux e <strong>et</strong> f sont couplés par la résonance rotationnelle<strong>de</strong> type-l donnée par l'équation (1.117). Les <strong>de</strong>ux niveaux possè<strong>de</strong>nt la même énergie<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>, mais leur dépendance rotationnelle est diérente. La constante eective <strong>de</strong>rotation <strong>de</strong> chaque niveau est donnée par la relation approchée suivante :B effe,f = B 0 − α 5 ± 1 2 q 5 (4.1)


PAGE 128où α 5 = −2.2277 × 10 −3 cm −1 <strong>et</strong> q 5 = −4.69847 × 10 −3 cm −1 .Il est intéressent <strong>de</strong> noter que les paramètres α 5 <strong>et</strong> 1 2 q 5 ont le même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<strong>et</strong> sont <strong>de</strong> même signe. Ceci implique que la constante <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> l'état e seraitproche <strong>de</strong> celle <strong>du</strong> GS (Beeff ≈ B 0 ), tandis que l'état f aurait une constante <strong>de</strong> rotationplus gran<strong>de</strong> ( B efff≥ B 0 ). Les paramètres eectifs <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux niveaux sont donnéesdans le tableau (4.2). L'énergie <strong>de</strong> rotation étant donnée en première approximation parB eff J (J + 1), l'écart entre les <strong>de</strong>ux niveaux augmente avec J.Les polya<strong>de</strong>s N r = 2Les polya<strong>de</strong>s N r = 2 correspon<strong>de</strong>nt à la double excitation <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pliage. Sichacun <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s est excité (v 4 = 1, v 5 = 1) on a alors une polya<strong>de</strong> <strong>de</strong> symétrie u. C<strong>et</strong>te<strong>de</strong>rnière a été étudiée dans le chapitre 2 dans le cadre <strong>du</strong> transfert d'intensité par interaction<strong>de</strong> type-l. Nous nous contenterons ici <strong>de</strong> détailler la polya<strong>de</strong> {N r = 2, e, g}. Lesniveaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong>, à savoir (02) <strong>et</strong> (20) sont observés expérimentalement jusqu'àJ ′ max = 37 (voir gure 4.4).E VR- 1.179925 J(J+1) + 1.6200 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 )15000 2, 0 2 e0 2, 0 0 e140013002 0, 0 0 e2 0, 2 0 e12000 10 20 30 (J) 40Figure 4.4 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux {N r = 2, e, g} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 enfonction <strong>de</strong> J(J + 1). Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont notés (v 4 v 5 , l 4 l 5 e)Dans la polya<strong>de</strong> {N r = 2, e, g} nous avons <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> symétrie Σ <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>symétrie ∆. Comme dans les polya<strong>de</strong>s N r = 1, les résonances rotationnelles <strong>de</strong> type-ldominent dans c<strong>et</strong>te région. Elles couplent les composantes Σ <strong>et</strong> ∆ <strong>de</strong>s niveaux (20) <strong>et</strong>(02). De plus, une résonance <strong>de</strong> type anharmonique est observée. Il s'agit <strong>de</strong> l'interaction<strong>de</strong> type Darling-Dennison (DD) (K 44/55 ). Le schéma d'interaction entre les niveaux <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> est illustré dans la gure (4.5). Les paramètres K 44/55 , K ′ 44/55, ... ont été


PAGE 129dénis dans le premier chapitre leurs valeurs seront données plus loin.Notons que l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> la résonance (DD) sur les niveaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> est négligeable.En e<strong>et</strong>, dans la molécule 12 C 2 H 2 les fréquences <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pliage sont fortdiérentes (∆E = 117.46 cm −1 ) contrairement au cas <strong>de</strong> l'isotopologue 12 C 2 D 2 (∆E = 29cm −1 ) où l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> la résonance <strong>de</strong> (DD) est important [161]. L'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te résonanceanharmonique sur 12 C 2 H 2 dans la région <strong>de</strong> basse énergie a été largement discuté dansla littérature, voir par exemple [99, 152].Figure 4.5 Schéma d'interaction dans la polya<strong>de</strong> {N r = 2, e, g} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .Les polya<strong>de</strong>s N r = 3Les polya<strong>de</strong>s N r = 3 sont situées aux alentours <strong>de</strong> 2000 cm −1 . Les niveaux appartenantà ces polya<strong>de</strong>s ont été tous observés expérimentalement. Les niveaux <strong>de</strong> symétrieu sont observés <strong>de</strong>puis le GS tandis que les niveaux <strong>de</strong> symétrie g sont observés commeniveaux inférieurs dans <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s. La gure (4.6) illustre les niveaux <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong>{N r = 3, e, g}. Les données expérimentales sur les niveaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> sontissues <strong>de</strong> plusieurs ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> diérents <strong>spectre</strong>s. Pour c<strong>et</strong>te raison il existe <strong>de</strong>sdonnées expérimentales qui peuvent aller jusqu'à J ′ max = 39 pour le groupe <strong>de</strong>s niveaux(12) tandis que les niveaux (30) sont observés jusqu'à J ′ max = 29.Les <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> niveaux (12) <strong>et</strong> (30) apparaissent loin les uns <strong>de</strong>s autres (∆E ≈214 cm −1 ). Les résonances rotationnelles <strong>de</strong> type-l dominent dans c<strong>et</strong>te région. La résonance(DD) est également présente, cependant son e<strong>et</strong> reste négligeable. Outre lesniveaux <strong>de</strong> pliage, un niveau <strong>de</strong> symétrie Σ (k = 0) apparaît au centre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong>.Il s'agit <strong>du</strong> niveau v 2 = 1 <strong>de</strong> parité <strong>de</strong> k diérente <strong>du</strong> reste <strong>de</strong>s niveaux. Ce <strong>de</strong>rnier coupleles autres niveaux par <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type Coriolis (C 2/444 , C 2/455 ). Celles-ci étant <strong>de</strong>caractère local elles n'ont cependant pas d'e<strong>et</strong> mesurable dans c<strong>et</strong>te région. Leur e<strong>et</strong><strong>de</strong>vient observable au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 3300 cm −1 comme nous allons le voir plus loin.


PAGE 130E VR- 1.170468 J(J+1) + 1.6200 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 )21001 2, 1 2 e1 2,-1 2 e1 2, 1 0 e20000 1 0 0 0, 0 0 e19003 0, 1 0 e3 0, 3 0 e18000 10 20 30 (J) 40Figure 4.6 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux {N r = 3, e, g} <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 enfonction <strong>de</strong> J(J + 1). Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont notés (v 4 v 5 , l 4 l 5 e) le niveaux (v 2 = 1)est i<strong>de</strong>ntiée en utilisant les notations habituelles.Les polya<strong>de</strong>s N r = 4Les niveaux <strong>de</strong> pliage les plus énergétiques <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te région sont ceux où la somme <strong>de</strong>snombres quantiques <strong>de</strong> pliage (v 4 <strong>et</strong> v 5 ) est égale à quatre. Des combinaisons entre unmo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pliage <strong>et</strong> le mo<strong>de</strong> d'élongation ν 2 sont également présents.La plupart <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> ces polya<strong>de</strong>s sont observés expérimentalement jusqu'àJ ′ max ≤ 32. La gure (4.7) représente les polya<strong>de</strong>s {N r = 4, e, u} à gauche <strong>et</strong> {N r =4, e, g} à droite. Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont i<strong>de</strong>ntiés en utilisant les notations (v 4 v 5 , l 4 l 5 e)tandis que les autres niveaux sont indiqués par la notation habituelle. On remarque quela <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s niveaux a augmenté comparé aux polya<strong>de</strong>s N r = 3. Le rang <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong>{N r = 4, e, g} est par exemple égal à 12. Les mêmes remarques données précé<strong>de</strong>mmentconcernant les mécanismes <strong>de</strong> couplage sont d'application dans c<strong>et</strong>te région.


PAGE 131E E VR- 1.170468 J(J+1) + 1.6200 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 VR- 1.170468 J(J+1) + 1.6200 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 ))30003000{N r = 4, e, u} {N r = 4, e, g}28001 3, 1 3 e1 3,-1 3 e1 3, 1 1 e1 3, 1 -1 e28000 4, 0 4 e0 4, 0 2 e2 2, 2 2 e 0 4, 0 0 e2 2, 0 2 e2 2, 0 0 e2 2, 2 0 e2 2, 2 -2 e0 1 0 0 1, 0 1 e260026000 1 0 1 0, 1 0 e3 1, 3 1 e3 1, 1 1 e3 1, 1 -1 e3 1, 3 -1 e24000 10 20 30(J)4 0, 0 0 e4 0, 2 0 e4 0, 4 0 e24000 10 20 30(J)Figure 4.7 Energie ré<strong>du</strong>ite en fonction <strong>de</strong> J(J +1) <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2aux alentours <strong>de</strong> 3000 cm −1 . A gauche sont représentés les niveaux {N r = 4, e, u} <strong>et</strong> droiteles niveaux {N r = 4, e, g}. Les niveaux <strong>de</strong> pliage sont notés (v 4 v 5 , l 4 l 5 e) les autres sonti<strong>de</strong>ntiées en utilisant les notations habituelles.ConclusionNous avons parcouru les premières polya<strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>nelles <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 ,dans la gamme d'énergie 0-3000 cm −1 . La majorité <strong>de</strong>s niveaux dans c<strong>et</strong>te région correspondà <strong>de</strong>s combinaisons <strong>de</strong>s nombres quantiques <strong>de</strong> pliage (v 4 v 5 ) à l'exception <strong>de</strong>sniveaux ν 2 , (ν 2 + ν 4 ) <strong>et</strong> (ν 2 + ν 5 ). La <strong>de</strong>nsité en niveaux <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s reste faible.Trois types <strong>de</strong> couplage sont pris en considération : Les résonances rotationnelles <strong>de</strong> type-l, dont l'e<strong>et</strong> augmente avec J. La résonance <strong>de</strong> (DD) (K 44/55 ) négligeable ici à cause <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> diérence d'énergieentre les niveaux couplés. Les résonances <strong>de</strong> type Coriolis, également négligeables, couplent les niveaux ν 2 , (ν 2 +ν 4 ) <strong>et</strong> (ν 2 + ν 5 ) aux niveaux <strong>de</strong> pliage voisins.Le tableau (4.2) regroupe les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> la région 0-3000 cm −1 .Leurs paramètres eectifs sont exprimés en cm −1 jusqu'à l'ordre 6 <strong>du</strong> développement ensérie <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> rotation en fonction <strong>de</strong> J(J + 1) (voir équation 3.1). Les niveauxobservés expérimentalement sont indiqués dans le tableau par <strong>de</strong>s (*). Dans les <strong>de</strong>ux<strong>de</strong>rnières colonnes <strong>du</strong> tableau on donne la déviation standard en cm −1 avec laquelle leniveau est repro<strong>du</strong>it <strong>et</strong> la gamme <strong>de</strong> J utilisée.On remarque d'après ce tableau que l'ordre trois <strong>du</strong> développement en série (H v )sut pour décrire les polya<strong>de</strong>s N r = 0 <strong>et</strong> N r = 1. Pour les polya<strong>de</strong>s N r ≥ 2 les paramètresd'ordre supérieur prennent <strong>de</strong>s valeurs non négligeables. La plupart <strong>de</strong>s niveaux


PAGE 132E vr(cm -1 )3000300 K250020001500100050000.00 0.02 0.04 0.06 0.08P JFigure 4.8 Population thermique en fonction <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>12 C 2 H 2 à T = 300K.sont repro<strong>du</strong>its avec une déviation standard <strong>de</strong> ≈ 5 × 10 −5 cm −1 . Ainsi les paramètres<strong>de</strong> la table (4.2) peuvent être utilisés lors <strong>de</strong>s analyses ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>sinfrarouges <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .L'analyse <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s à très haute énergie dépend directement <strong>de</strong> la pertinence<strong>de</strong>s informations dont on dispose sur les polya<strong>de</strong>s inférieures. Généralement les <strong>spectre</strong>sen absorption sont enregistrés à température ambiante (≤ 300K). Compte tenu <strong>de</strong> lapopulation thermique (gure 4.8) ce sont les polya<strong>de</strong>s N r ≤ 3 qui participeront dans<strong>de</strong>s transitions vers <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s supérieures. Ceci justie en gran<strong>de</strong> partie le manqued'informations tant <strong>vibration</strong>nelles que rotationnelles sur les polya<strong>de</strong>s N r = 4 notammentcelles <strong>de</strong> symétrie g non observable à partir <strong>du</strong> GS.


PAGE 133Niveau Gc Bv × 10 3 Dv × 10 6 Hv Lv Mv Nv × 10 5 J0 0 0 0 0, 0 0eg 0* 0.00000 1176.6464622 1.62677 1.49568E-12 0.00000E+00 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 1 0, 1 0eg 1* 611.69378 1175.3230682 1.63969 1.33475E-12 0.00000E+00 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 1 0, 1 0fg 1* 611.69378 1180.5538187 1.67916 1.65661E-12 0.00000E+00 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 0 1, 0 1fu 1* 729.15414 1181.1399117 1.67075 1.58886E-12 0.00000E+00 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 0 1, 0 1eu 1* 729.15414 1176.4414379 1.63198 1.40250E-12 0.00000E+00 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 2 0, 2 0fg 2* 1228.80003 1179.1069570 1.68917 1.49580E-12 0.00000E+00 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 2 0, 2 0eg 2* 1228.80097 1179.0506345 16.22719 -2.97967E-08 4.11615E-10 -1.33234E-12 1.51527E-15 23.7 160 0 0 2 0, 0 0eg 0* 1230.39027 1179.3174906 -15.73959 -7.68462E-09 -1.75822E-10 6.21825E-13 -6.94223E-16 2.2 160 0 0 1 1, 1 -1eu 0* 1328.07331 1180.4768650 3.41097 -1.07187E-10 3.33075E-13 -1.18331E-16 1.46497E-20 1.4 460 0 0 1 1, 1 -1fu 0* 1340.55088 1180.0821463 1.71084 -2.32270E-12 3.44997E-16 9.97009E-20 -1.15833E-23 1.3 700 0 0 1 1, 1 1fu 2* 1342.80218 1179.8395213 1.65143 5.49166E-12 -4.21463E-16 -8.46272E-20 1.04830E-23 1.5 700 0 0 1 1, 1 1eu 2* 1342.80218 1179.8370045 -0.03795 1.10300E-10 -3.33180E-13 1.18374E-16 -1.46564E-20 1.3 460 0 0 0 2, 0 0eg 0* 1449.11228 1181.1894602 4.10438 -1.84044E-10 1.01589E-12 -5.49622E-16 1.03150E-19 1.0 370 0 0 0 2, 0 2eg 2* 1458.29362 1180.7538206 -0.75296 1.78092E-10 -9.99918E-13 5.37440E-16 -9.98314E-20 2.1 370 0 0 0 2, 0 2fg 2* 1458.29364 1180.7579648 1.67079 1.49556E-12 0.00000E+00 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 3 0, 3 0fg 3* 1851.37208 1180.2024371 8.03069 1.14503E-08 -1.36437E-11 9.36856E-15 -2.76749E-18 4.0 280 0 0 3 0, 3 0eg 3* 1851.37274 1180.6610059 59.04544 1.67876E-06 -2.28721E-08 1.29529E-10 -2.34120E-13 140.2 160 0 0 3 0, 1 0fg 1* 1854.59673 1185.8022413 -4.56346 -1.15270E-08 1.38105E-11 -9.53543E-15 2.83158E-18 4.3 280 0 0 3 0, 1 0eg 1* 1854.59785 1174.7377750 -63.95514 -1.81783E-06 2.39752E-08 -1.33522E-10 2.39423E-13 130.3 160 0 0 2 1, 2 -1eu 1* 1939.99997 1177.9812181 2.84818 1.22686E-10 4.04549E-14 -1.58890E-17 1.70198E-21 4.5 520 0 0 2 1, 2 -1fu 1* 1940.00007 1185.6780701 2.91873 -2.14496E-10 9.96595E-14 2.22486E-18 -3.23332E-21 5.6 460 0 0 2 1, 0 1fu 1* 1959.69222 1179.9276728 3.06914 -1.51174E-10 1.51302E-12 -1.31788E-15 3.88063E-19 2.9 310 0 0 2 1, 0 1eu 1* 1959.69228 1182.6717916 2.96795 -1.51355E-09 4.23569E-12 -3.19180E-15 8.50427E-19 3.0 310 0 0 2 1, 2 1eu 3* 1961.93166 1180.7581175 -0.66066 1.49240E-09 -4.42772E-12 3.32510E-15 -8.87935E-19 2.9 310 0 0 2 1, 2 1fu 3* 1961.93173 1180.7501267 -0.81327 3.94923E-10 -1.68213E-12 1.39005E-15 -4.12171E-19 4.9 310 1 0 0 0, 0 0eg 0* 1974.31591 1170.4679461 1.62995 1.49025E-12 1.49221E-18 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 1 2, 1 0eg 1* 2047.87615 1177.9391068 2.49213 1.53064E-10 -1.43052E-14 4.94489E-20 7.59502E-23 5.8 610 0 0 1 2, 1 0fg 1* 2047.87618 1187.5295476 2.57385 -1.17995E-10 -8.45950E-14 5.06961E-17 -6.47290E-21 4.7 520 0 0 1 2, -1 2fg 1* 2065.79289 1180.0450123 1.62913 1.32447E-11 -4.37139E-15 -1.14120E-18 2.81157E-22 3.1 550 0 0 1 2, -1 2eg 1* 2065.79293 1184.2312235 1.65542 -8.06682E-12 2.61442E-16 1.87944E-20 -1.46892E-24 1.3 700 0 0 1 2, 1 2fg 3* 2074.18040 1181.5348911 0.94044 1.13557E-10 8.52116E-14 -4.81358E-17 5.99970E-21 5.8 520 0 0 1 2, 1 2eg 3* 2074.18042 1181.5353656 0.94707 -1.42919E-10 1.50428E-14 -2.91025E-19 -5.55510E-23 5.3 610 0 0 0 3, 0 1eu 1* 2169.15692 1178.6461721 2.61375 2.51428E-10 -4.06550E-14 3.45424E-18 -9.34916E-23 6.0 580 0 0 0 3, 0 1fu 1* 2169.15698 1188.1828655 2.69442 -1.87362E-10 -1.73330E-13 1.31299E-16 -2.15247E-20 3.7 460 0 0 0 3, 0 3fu 3* 2187.45104 1182.5269522 0.73242 1.78800E-10 1.83814E-13 -1.35777E-16 2.22463E-20 3.1 460 0 0 0 3, 0 3eu 3* 2187.45107 1182.5269198 0.73825 -2.49977E-10 4.13114E-14 -3.61180E-18 1.08025E-22 5.5 580 0 0 4 0, 4 0fg 4 2479.44309 1180.8669404 -1.37183 -1.03257E-07 6.28970E-10 -1.81758E-12 2.04025E-15 24.8 160 0 0 4 0, 4 0eg 4 2479.44310 1180.8663545 -1.38311 -1.03080E-07 6.14682E-10 -1.81064E-12 2.05416E-15 24.8 160 0 0 4 0, 2 0fg 2 2484.27004 1181.7307601 -3.80957 -6.92644E-10 -7.41923E-12 9.65113E-15 -4.11744E-18 0.9 250 0 0 4 0, 2 0eg 2 2484.27232 1181.7276987 51.48062 1.67557E-07 -1.99465E-10 0.00000E+00 0.00000E+00 111.1 160 0 0 4 0, 0 0eg 0* 2485.81842 1181.8587442 -57.95335 -1.93257E-07 1.59294E-10 7.14939E-13 -1.43769E-15 24.1 160 0 0 3 1, 3 -1fu 2* 2556.79491 1183.0495762 2.66498 -3.82936E-11 5.14269E-14 -9.28893E-18 5.88841E-22 4.0 640 0 0 3 1, 3 -1eu 2* 2556.79552 1183.0294243 15.06698 -6.34279E-09 7.67374E-11 -1.07384E-13 0.00000E+00 22.6 160 0 0 3 1, 1 -1eu 0* 2560.59489 1183.3117524 -10.74900 -6.89298E-10 -6.08522E-11 1.29062E-13 -9.17118E-17 1.1 190 1 0 1 0, 1 0eg 1* 2573.53536 1169.0589975 1.64146 1.08610E-12 1.25263E-16 -2.55557E-20 2.05407E-24 0.6 700 1 0 1 0, 1 0fg 1* 2573.53536 1174.3133617 1.68107 1.58831E-12 4.65123E-17 -9.69373E-21 9.99544E-25 0.5 700 0 0 3 1, 1 -1fu 0* 2583.86047 1182.6675843 18.15755 1.70235E-09 1.89363E-10 -6.43508E-13 7.14372E-16 2.4 160 0 0 3 1, 1 1fu 2* 2584.95959 1182.5238988 -6.69440 6.57383E-09 1.44567E-10 -3.95256E-12 1.53797E-14 10.7 160 0 0 3 1, 1 1eu 2* 2584.96038 1182.4715652 6.23571 -9.28012E-09 4.92004E-11 -5.90870E-14 0.00000E+00 9.2 160 0 0 3 1, 3 1fu 4 2586.59582 1181.7936003 7.92847 2.59923E-07 -2.71189E-09 1.46166E-11 -3.16203E-14 8.1 160 0 0 3 1, 3 1eu 4 2586.59602 1181.7012226 1.23235 7.98396E-08 -4.80434E-10 1.33829E-12 -1.46503E-15 17.5 160 0 0 2 2, 2 -2eg 0* 2648.01446 1184.4853749 7.01382 -3.62593E-10 2.67270E-12 -1.67300E-15 3.62690E-19 2.5 340 0 0 2 2, 2 -2fg 0* 2661.18940 1184.0314115 5.70342 4.98901E-09 6.38878E-13 -1.17936E-14 1.02862E-17 6.2 220 0 0 2 2, 2 0eg 2* 2661.42914 1183.8522647 -2.37708 3.50460E-10 -2.71273E-12 1.68504E-15 -3.63846E-19 2.9 340 0 0 2 2, 2 0fg 2* 2661.42924 1183.8394300 -0.51231 -5.03189E-09 -5.70322E-13 1.17558E-14 -1.02625E-17 6.2 220 0 0 2 2, 0 0eg 0* 2684.00632 1183.3472818 1.42234 7.34351E-12 -6.15171E-15 -4.36418E-18 2.67706E-22 1.4 490 0 0 2 2, 0 2fg 2 2687.82455 1183.0799074 0.94819 4.37039E-13 -2.25545E-14 3.45322E-18 -1.74558E-22 4.7 700 0 0 2 2, 0 2eg 2 2687.82466 1183.0790180 1.82684 -3.77778E-11 2.54860E-14 -7.85859E-18 1.57843E-21 2.8 490 0 0 2 2, 2 2fg 4 2695.58707 1182.2051338 0.82672 7.62410E-11 -5.16742E-14 6.99969E-18 -2.61953E-22 5.2 550 0 0 2 2, 2 2eg 4* 2695.58730 1182.2002929 0.80293 2.97430E-11 3.51651E-14 -2.30766E-18 -1.40912E-21 4.0 490 1 0 0 1, 0 1fu 1* 2701.90941 1174.9013546 1.67444 1.57786E-12 1.61124E-18 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 1 0 0 1, 0 1eu 1* 2701.90941 1170.2055555 1.63455 1.38833E-12 2.71598E-18 0.00000E+00 0.00000E+00 0.5 700 0 0 1 3, 1 -1eu 0* 2757.79785 1185.2784024 8.51234 -3.92817E-10 5.45879E-12 -4.40121E-15 1.20764E-18 4.4 310 0 0 1 3, 1 1eu 2* 2768.45030 1184.7779837 -4.20906 4.17487E-10 -5.57543E-12 4.49861E-15 -1.24398E-18 3.2 310 0 0 1 3, 1 1fu 2* 2768.45039 1184.7900742 2.50370 -3.56542E-11 3.01306E-14 -3.90627E-18 1.61734E-22 5.8 610 0 0 1 3, 1 -1fu 0* 2783.65019 1184.3748991 4.39477 -2.15712E-10 1.55394E-12 -9.98831E-16 2.20994E-19 1.8 340 0 0 1 3, -1 3fu 2* 2790.76338 1184.0114693 -1.00915 2.29770E-10 -1.57581E-12 1.01270E-15 -2.24600E-19 2.2 340 0 0 1 3, -1 3eu 2* 2790.76345 1184.0151290 1.62289 -5.06339E-12 5.93637E-15 -9.61607E-19 -6.74928E-23 2.6 580 0 0 1 3, 1 3fu 4 2805.88979 1183.0299032 1.00897 3.95223E-11 -2.71618E-14 3.39314E-18 -1.33715E-22 5.0 610 0 0 1 3, 1 3eu 4 2805.88995 1183.0270008 0.99730 2.14478E-11 1.50044E-14 5.06540E-18 -1.63722E-21 2.5 520 0 0 0 4, 0 0eg 0* 2880.22030 1185.8898675 9.30506 -6.41581E-10 8.49614E-12 -7.99323E-15 2.58502E-18 2.1 280 0 0 0 4, 0 2eg 2* 2889.32375 1185.4373886 -4.99539 6.76621E-10 -8.68785E-12 8.18270E-15 -2.67018E-18 1.4 280 0 0 0 4, 0 2fg 2* 2889.32386 1185.4492378 2.54801 -5.24666E-11 4.95786E-14 -8.31724E-18 4.92932E-22 5.2 670 0 0 0 4, 0 4fg 4 2916.63602 1184.1072933 0.87499 5.60642E-11 -4.99981E-14 8.42198E-18 -5.02657E-22 5.0 640 0 0 0 4, 0 4eg 4 2916.63631 1184.1017569 0.84957 9.53099E-12 4.32616E-14 4.89159E-18 -3.47438E-21 5.5 49Table 4.2 Paramètres eectifs <strong>de</strong> rotation (cm −1 ) <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation<strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 dans le domaine 0-3000 cm −1 , dénis selon une expansion enpuissances croissantes en J(J + 1). G c est l'énergie <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> en cm −1 , σ représentela déviation standard en cm −1 <strong>et</strong> J le nombre <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong> rotation impliqués.


PAGE 134Simulation spectraleDans c<strong>et</strong>te section nous allons appliquer le modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la prédiction<strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s infrarouges dans la région spectrale 0-3000 cm −1 . Nous commencerons parprésenter l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> l'infrarouge lointain en détaillant l'analyse <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong><strong>de</strong> diérence ν 5 − ν 4 . Ensuite nous nous focaliserons sur le calcul d'intensité absolue <strong>de</strong>certaines ban<strong>de</strong>s d'intérêt astrophysique <strong>et</strong> atmosphérique en particulier la ban<strong>de</strong> ν 5 <strong>et</strong> laban<strong>de</strong> ν 4 + ν 5 . Une comparaison <strong>de</strong> nos calculs avec la littérature sera systématiquementdonnée.4.3.2 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4Malgré l'absence d'un moment dipolaire électrique permanent, la molécule 12 C 2 H 2absorbe dans la région <strong>de</strong> l'infrarouge lointain (FIR) d'habitu<strong>de</strong> réservée aux transitions<strong>de</strong> rotation pure. La ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> diérence ν 5 −ν 4 est située à 117.5 cm −1 . C<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> ainsique les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s correspondantes sont d'intérêt direct pour les missions spatiales<strong>et</strong> atmosphériques travaillant dans la région terahertz telles que HERSCHEL [162] <strong>et</strong>SOFIA [163]. Plusieurs étu<strong>de</strong>s sur la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 ont été eectuées tant sur la partiebasse [153] que haute énergie [152]. Peu <strong>de</strong> raies ont cependant été attribuées dans lalittérature dans c<strong>et</strong>te région. Elles concernent uniquement la ban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> <strong>et</strong> les premièresban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s.Pour étendre l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> les sources traditionnelles d'absorption ont étéremplacées par <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> rayonnement synchrotron donnant ainsi <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s plus<strong>de</strong>nses <strong>et</strong> riches en information. La plus récente étu<strong>de</strong> a été menée par Jacquemart <strong>et</strong>al. [141] au synchrotron SOLEIL situé à Paris. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> était centrée sur la mesured'intensités absolues <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 . D'autres <strong>spectre</strong>s ont été enregistrés ànotre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> utilisant le synchrotron <strong>de</strong> la "Canadian Light Source"(CLS). Nous avonspris en charge l'attribution <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s en tirant prot <strong>de</strong>s résultats <strong>du</strong> modèle global.Caractéristiques expérimentalesQuatre <strong>spectre</strong>s d'absorption ont été enregistrés par l'équipe <strong>du</strong> CLS dans la région64-246 cm −1 utilisant un interféromètre à transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> type Bruker IFS 125.Ces <strong>spectre</strong>s ont été enregistrés à 298 K avec une résolution spectrale égale à 0.00096cm −1 <strong>et</strong> sans apodisation. L'échantillon d'acétylène a été fourni par Cambridge IsotopeLaboratories avec une pur<strong>et</strong>é <strong>de</strong> 99.96 % <strong>et</strong> utilisé sans purication supplémentaire. Lesconditions expérimentales <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s sont données dans la table (4.3).Spectre (I) (II) (III) (IV)Pression (mTorr) 507 750 3000 750Longueur <strong>du</strong> chemin d'absorption (m) 40 56 72 72Table 4.3 Conditions expérimentales <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'absorption <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 enregistrésau CLS à 298 K.La calibration <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s a été eectuée sur base <strong>de</strong>s raies <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>froi<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 rapporté précé<strong>de</strong>mment dans la littérature [152]. Le <strong>spectre</strong> à 3 Torr (III)est illustré par la gure (4.9) ci-<strong>de</strong>ssous. Ce <strong>de</strong>rnier, ayant une intensité optimale <strong>et</strong> lerapport signal sur bruit le meilleur, il a été sélectionné pour réaliser une attribution <strong>de</strong>sraies d'acétylène. Notons que les autres <strong>spectre</strong>s ont été utilisés pour conrmation <strong>de</strong> nosattributions.


PAGE 135Figure 4.9 Spectre <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la région 64-246 cm −1 enregistré au CLS à 298 K(voir tableau 4.3).Attribution <strong>de</strong> nouvelles donnéesLa métho<strong>de</strong> d'attribution semi-automatique décrite dans le chapitre 3 a été utiliséedans l'analyse <strong>de</strong> la région 64-246 cm −1 . Tout d'abord nous avons généré un <strong>spectre</strong>synthétique correspondant à la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> diérence ν 5 − ν 4 dans la même région spectrale.Une comparaison graphique <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong>s raies calculées avec celles <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>sobservés a été réalisée à l'ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> programme DYL. Les intensités relatives ont été égalementprises en compte lors <strong>de</strong> l'attribution.Utilisant c<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re, nous avons i<strong>de</strong>ntié 38 nouvelles ban<strong>de</strong>s. Celles-ci sontclassées dans le tableau (4.4) par ordre décroissant d'intensité. L'échelle relative d'intensités'étend <strong>de</strong> 1000 pour la ban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> jusqu'aux ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s d'intensité ≈ 3000fois plus faibles. L'analyse <strong>de</strong> dix ban<strong>de</strong>s observées précé<strong>de</strong>mment a été améliorée enattribuant <strong>de</strong>s nouvelles raies à haut J. Ces résultats sont comparés aux données <strong>de</strong> lalittérature indiquées par J max (Lit.). Au total 731 nouvelles raies ont été attribuées surces <strong>spectre</strong>s. Les niveaux observés sont tous <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> pliage. Ils appartiennent à <strong>de</strong>spolya<strong>de</strong>s N r ≤ 3. Dans le tableau (4.4) nous utilisons les notations (v 4 v 5 , l 4 l 5 , e/f, u/g)pour les désigner.


PAGE 136Table 4.4 Ban<strong>de</strong>s attribuées sur les <strong>spectre</strong>s d'acétylène dans la région 64-246 cm −1 . Les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation sont i<strong>de</strong>ntiés en utilisant la notation(v 4 v 5 , l 4 l 5 , e/f, u/g) pour 12 C 2 H 2 , <strong>et</strong> sans u/g pour 13 CH 12 CH. Le nombre <strong>de</strong> raiesattribuées (N), la gamme <strong>de</strong> J (J min , J max ) attribuée ainsi que la déviation standard(σ) <strong>de</strong> l'ajustement <strong>de</strong>s chaque ban<strong>de</strong> est donnée en cm −1 . L'intensité relative (I rel ) estégalement indiquée.Nous avons appliqué la même procé<strong>du</strong>re d'attribution pour i<strong>de</strong>ntier <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong>13 CH 12 CH en utilisant le modèle global correspondant [164]. Deux nouvelles ban<strong>de</strong>s ontété attribuées pour la première fois pour c<strong>et</strong> isotopologue. Il s'agit <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s(ν 5 − ν 4 )e/f (voir tableau (4.4)).


PAGE 137Compte tenu <strong>de</strong>s conditions expérimentales, aucune transition vers les polya<strong>de</strong>s N r =4 n'a pu être i<strong>de</strong>ntiée. En e<strong>et</strong>, une étu<strong>de</strong> rigoureuse <strong>de</strong>s intensités relatives montre quele seuil d'intensité <strong>de</strong>s raies qu'on peut observer <strong>et</strong> attribuer est <strong>de</strong> l'ordre 0.3 sur l'échellerelative choisie dans le tableau (4.4). La gure (4.10) illustre l'intensité relative <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>scalculées (branches R uniquement) en fonction <strong>de</strong> (m = J +1). Les ban<strong>de</strong>s calculées sontreprésentées par <strong>de</strong>s lignes continues. Les intensités <strong>de</strong>s raies <strong>du</strong> para acétylène ont étémultipliées par un facteur 3 pour homogénéiser la présentation. Les niveaux J observéssont représentés dans la gure par <strong>de</strong>s points. On remarque que nos attributions sont enaccord avec ce critère d'intensité. Les <strong>de</strong>rnières raies observées <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s (extrêmedroite <strong>de</strong> la gure) ont en e<strong>et</strong> une intensité relative <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 0.3. L'intensitérelative <strong>de</strong>s transitions correspondant aux polya<strong>de</strong>s N r ≥ 4 est également en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te limite.Figure 4.10 Intensité relative <strong>de</strong>s branches R <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 calculées dans la région 64-246cm −1 .L'attribution <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s (FIR) en utilisant le modèle global est complète. Les raiesnon attribuées sont <strong>du</strong>es aux impur<strong>et</strong>és dans l'échantillon. La gure (4.11) donne unecomparaison entre les <strong>spectre</strong>s observé <strong>et</strong> calculé dans une p<strong>et</strong>ite région spectrale. Lesintensités ont été calculées en transmittance <strong>et</strong> sont données dans la partie supérieure <strong>de</strong>la gure. On voit d'après c<strong>et</strong>te gure que les raies <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 sont bien repro<strong>du</strong>ites dansle <strong>spectre</strong> simulé tant en position qu'en intensité. Nous avons également inclus les raies<strong>de</strong> 13 CH 12 CH indiquées par le symbole . Contrairement aux raies <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 celles-cisont très faibles, expliquant l'attribution <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 uniquement (<strong>de</strong>uxraies R(14) sur la gure (4.11)). Les raies correspondant à H 2 O sont indiquées dans lagure par le symbole ⋆, recouvrant parfois celles <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . La liste <strong>de</strong>s raies attribuéesainsi que le <strong>spectre</strong> calculé correspondant sont donnés en annexe.


TransmittancePAGE 138** * * ** * *cm -1Figure 4.11 Portion <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 autour <strong>de</strong> 156 cm −1 observée (enbas) <strong>et</strong> simulé (en haut). Les raies <strong>de</strong> 13 CH 12 CH sont indiquées par les symboles <strong>et</strong>celles <strong>de</strong> H 2 O par ⋆.Intensité absolue <strong>de</strong> ν 5 − ν 4L'intensité absolue <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 a été calculée dans le but <strong>de</strong> comparer nos résultatsavec ceux <strong>de</strong> la littérature. Le moment <strong>de</strong> transition correspondant à c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong>a été déterminé précé<strong>de</strong>mment par Robert <strong>et</strong> al. [165] <strong>et</strong> plus récemment par Jacquemart<strong>et</strong> al. [141].Nous avons choisi <strong>de</strong> comparer nos résultats à ceux obtenus par Jacquemart <strong>et</strong> al.[141]. Nous avons imposé le moment <strong>de</strong> transition obtenue par Jacquemart <strong>et</strong> al. [141] :|µ 5←4 | = 0.05128 D (4.2)La comparaison entre nos calculs <strong>et</strong> les <strong>spectre</strong>s observés montre qu'au niveau <strong>de</strong>sbranches R <strong>et</strong> P aucune dépendance rotationnelle signicative n'est observée. Cependant,la branche Q semble présenter une forte dépendance en J(J +1), repro<strong>du</strong>ite par le facteurd'Herman-Wallis A Q 2 donné par l'équation suivante :[] 2F Q = 1 + A Q 2 J (J + 1) (4.3)Nous avons ajusté ce paramètre sur base <strong>de</strong>s déviations par rapport au <strong>spectre</strong> observépar Jacquemart <strong>et</strong> al. [141]. Le résultat est illustré dans la gure (4.12). On trouvenalement A Q 2 = (−2.44 ± 0.09) × 10−3 . En tenant compte <strong>de</strong> ce paramètre, nous avonscalculé <strong>de</strong> nouveau les intensités. Le résultat obtenu est illustré dans la gure (4.13).L'intensité <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 est repro<strong>du</strong>ite avec une incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> ±5%.Notons que les plus importantes déviations sont observées autour <strong>de</strong> 150 cm −1 . Celles-cisont <strong>du</strong>es à la présence d'impurtées notamment H 2 O qui rend la mesure <strong>de</strong>s raies moinsprécise dans c<strong>et</strong>te région, voir gure (4.11).


PAGE 139obscalc1J (J+1)Figure 4.12 Ajustement <strong>du</strong> paramètre d'Herman-Wallis A Q 2ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> diérence ν 5 − ν 4 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .sur la branche Q <strong>de</strong> laFigure 4.13 Comparaison entre intensité observée [141] <strong>et</strong> intensité calculée par lemodèle global <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . En-<strong>de</strong>ssous on donne les déviations (O −C)/O en %.


PAGE 1404.3.3 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5La molécule 12 C 2 H 2 possè<strong>de</strong> une signature caractéristique dans la région 13.7 µmd'un intérêt majeur en astrophysique <strong>et</strong> atmosphérique [123, 166]. A titre d'exemplele <strong>spectre</strong> infrarouge enregistré par l'instrument CIRS 1 embarqué à bord <strong>de</strong> la son<strong>de</strong>Cassini-Huygens est illustré dans la gure (4.14). La contribution <strong>de</strong> l'acétylène dansc<strong>et</strong>te région est représentée par une ban<strong>de</strong> d'absorption perpendiculaire très intense. Ils'agit <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 vers 730 cm −1 .La ban<strong>de</strong> perpendiculaire ν 5 relie l'état fondamental (Σ) au niveau v 5 = 1 (Π). Nousavons montré précé<strong>de</strong>mment que ce niveau est dédoublé par e<strong>et</strong> <strong>de</strong> la résonance d<strong>et</strong>ype-l rotationnelle donnant lieu à <strong>de</strong>ux sous-niveaux v 5 = 1 <strong>de</strong> symétrie e <strong>et</strong> f. Lestransitions à partir <strong>du</strong> GS vers l'état <strong>de</strong> symétrie e correspon<strong>de</strong>nt aux branches R <strong>et</strong> Ptandis que la branche Q résulte <strong>de</strong>s transitions vers l'état f (voir gure 3.4.1).La modélisation <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> se situe directement dans la foulée <strong>de</strong>srésultats obtenus dans le cadre <strong>de</strong> notre mémoire <strong>de</strong> licence [167] que nous avons amélioréen tirant prot <strong>de</strong> l'extension <strong>du</strong> modèle global jusqu'à 8900 cm −1 .Figure 4.14 Spectre infrarouge <strong>de</strong> l'atmosphère <strong>de</strong> Titan tiré <strong>de</strong> [124].Intensité absolue <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'intensité absolue <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> a fait l'obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> plusieurs publicationsdont celle <strong>de</strong> Mandin <strong>et</strong> al. en 2000 [150]. Les <strong>spectre</strong>s dans ce <strong>de</strong>rnier travail ont étéenregistrés à T = 296 K par la technique FTIR avec une résolution spectrale égale à0.0014 cm −1 . Les intensités <strong>de</strong> raies y ont été mesurées avec une exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>±5%.Les paramètres que nous avons utilisés pour calculer c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> sont donnés dans l<strong>et</strong>ableau (3.2) en ajustant la région spectrale à celle <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> observée par Mandin <strong>et</strong>al. [150].Tout d'abord, nous avons xé les paramètres d'Herman-Wallis à zéro. La comparaisonentre <strong>spectre</strong>s observé <strong>et</strong> calculé montre qu'il y a une dépendance rotationnelle <strong>de</strong> l'inten-1. CIRS :Composite InfraRed Spectrom<strong>et</strong>er


PAGE 141Paramètres Réf [150] Ce travailA RP1 (−9.34 ± 1.85) × 10 −4 (−9.66 ± 0.98) × 10 −4A RP2 (+4.30 ± 0.89) × 10 −5 (+5.25 ± 0.33) × 10 −5Table 4.5 Paramètres d'Herman-Wallis <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .sité dans le cas <strong>de</strong>s branches R <strong>et</strong> P , plus faible dans le cas <strong>de</strong> la branche Q. L'ordre <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> (A Q 2 ≈ 10−6 ). Il a été donc xé à zéro. La gure (4.15) illustre l'ajustement<strong>de</strong>s autres paramètres d'Herman-Wallis en fonction <strong>de</strong> m où m = J + 1 pour une raie R<strong>et</strong> m = −J pour une raie P .On r<strong>et</strong>rouve donc les paramètres obtenus par Mandin. <strong>et</strong> al [150] :Figure 4.15 Ajustement <strong>de</strong>s paramètres d'Herman-Wallis <strong>de</strong>s branches R <strong>et</strong> P <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .Nous avons ensuite recalculé la ban<strong>de</strong> ν 5 avec les paramètres déterminés ci-<strong>de</strong>ssus.Les résultats sont montrés dans la gure (4.16). D'après c<strong>et</strong>te gure les raies calculéessont repro<strong>du</strong>ites endéans ±5%. Notons que les raies très intenses, notamment les raies<strong>de</strong> la branche Q ainsi que les raies ortho <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux branches R <strong>et</strong> P sont saturées <strong>et</strong> n'ontpas été mesurées.Les premières ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ν 5 ont été illustrées précé<strong>de</strong>mment dans la gure(3.4.1). On y trouve notamment les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s reliant l'état v 5 = 1 au niveau v 5 = 2<strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> N r = 2, vers 730 cm −1 aussi que la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> diérence 2ν 4 − ν 5 vers 500cm −1 .Le schéma d'interaction <strong>de</strong> (DD) entre les états v 5 = 2 <strong>et</strong> v 4 = 2 a été donné dans lagure (4.5). L'intensité se partage sur <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s, à savoir 2ν 5 −ν 5 <strong>et</strong> 2ν 4 −ν 5 . De plus,vu la variation <strong>de</strong>s nombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> (∆v i = 3), le moment <strong>de</strong> transition<strong>de</strong> 2ν 4 − ν 5 est négligeable <strong>de</strong>vant celui <strong>de</strong> ν 5 . Ce <strong>de</strong>rnier étant bien déterminé pour laban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> il nous servira à tester la abilité <strong>de</strong> notre modèle global dans le calcul <strong>de</strong>sintensités <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s.Nous avons considéré ici un <strong>spectre</strong> expérimental <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> 2ν 4 − ν 5 dans la région420-580 cm −1 . Ce <strong>spectre</strong> a été enregistré à l'ai<strong>de</strong> d'un FTIR <strong>de</strong> type Bomem DA3.002[165] à T = 333K <strong>et</strong> P = 260P a, avec une longueur <strong>de</strong> chemin d'absorption égale à 80


PAGE 142Figure 4.16 Comparaison entre intensité observée [150] <strong>et</strong> intensité calculée par lemodèle global <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . En-<strong>de</strong>ssous on donne les déviations (O − C)/Oen %.m <strong>et</strong> une résolution spectrale égale 0.003 cm −1 . L'analyse <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> aété eectuée par Kabbadj <strong>et</strong> al [152] ensuite améliorée par Robert <strong>et</strong> al. [165].La gure (4.17) donne une comparaison entre une portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> expérimental enrouge <strong>et</strong> calculé en bleu. Les <strong>spectre</strong>s ont été calculés en transmittance <strong>et</strong> habillées parun prol <strong>de</strong> Voigt 1 . Nous constatons que le moment <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> ν 5 sut à générerl'intensité <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> 2ν 4 − ν 5 suite à un transfert d'intensité dû aux interactions d<strong>et</strong>ype-l <strong>et</strong> anharmonique (K 44/55 ).Notons en plus que la ban<strong>de</strong> 2ν 4 , ∆ e − ν 5 , Π f est beaucoup plus intense que 2ν 4 , ∆ f −ν 5 , Π e , le rapport d'intensité dépend <strong>de</strong> J. Il a été attribué à l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> la résonance d<strong>et</strong>ype-l rotationnelle voir [152]. Pour vérier l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te résonance nous allons détaillerici le calcul <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces ban<strong>de</strong>s.1. Le calcul <strong>de</strong>s prols <strong>de</strong> raies a été eectuée en collaboration avec le Dr. Jean Van<strong>de</strong>r Auwera(communication privée)


TransmittanceTransmittancePAGE 143Calc333 Kcm -1ObsFigure 4.17 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé (Calc) <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé (Obs) à 333K <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> 2ν 4 − ν 5 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .


PAGE 144Ban<strong>de</strong> 2ν 4 , ∆ e − ν 5 , Π fDans ce cas on montre que le moment <strong>de</strong> transition s'écrit :D 1 = p e 〈20, 20| µ |01, 01〉 f= a 〈20, 20| µ |01, 01〉 + b 〈20, 00| µ |01, 01〉+c 〈02, 00| µ |01, 01〉 + d 〈02, 02| µ |01, 01〉 (4.4)où a, b, c <strong>et</strong> d donnent la composition <strong>de</strong> l'état propre p e 〈20, 20| en fonction <strong>de</strong>s étatsd'ordre zéro.Le premier <strong>et</strong> le second termes impliquent un changement <strong>de</strong> 3 nombres quantiques∆v i = 3, ils sont négligeables <strong>de</strong>vant les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers termes où nous avons (∆v i =1, ∆k = ±1). Seul ces <strong>de</strong>rniers vont être pris compte. Après développement, l'équationprécé<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>vient :pe 〈20, 20| µ |01, 01〉 f= √ √2cµ 5 L − ⊥Q − √ 2dµ 5√L + ⊥Q(4.5)où L ± ⊥Qcorrespon<strong>de</strong>nt aux facteurs <strong>de</strong> Hönl-London (voir équation 2.71).Notons que le coecient c dans la gamme <strong>de</strong> J considérée ici est toujours positif tandisque d est négatif (voir tableau (4.6)). Le second terme ne fera donc qu'augmenter l'intensité<strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> lorsque d augmente.Ban<strong>de</strong> 2ν 4 , ∆ f − ν 5 , Π eContrairement au cas précé<strong>de</strong>nt, la polya<strong>de</strong> supérieure <strong>de</strong> symétrie f ne contient que<strong>de</strong>ux niveaux à savoir : (02) ∆ f <strong>et</strong> (20) ∆ f .Le moment <strong>de</strong> transition vaut :D 2 = p f 〈20, 20| µ |01, 01〉 e= m 〈20, 20| µ |01, 01〉 + n 〈02, 02| µ |01, 01〉 (4.6)De nouveau le premier terme <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition s'annule. La seule contributionvient alors <strong>du</strong> second terme :pf 〈20, 20| µ |01, 01〉 e = −√ 2nµ 5√L + ⊥Q(4.7)Les coecients c, d <strong>et</strong> n ont été calculés à diérentes valeurs <strong>de</strong> J <strong>et</strong> sont donnés dansle tableau (4.6).D 1D 2J c d n5 0.00336 -0.01753 -0.01750 1.210 0.01172 -0.01614 -0.01750 1.620 0.02147 -0.01335 -0.01727 2.0Table 4.6 Composition <strong>de</strong>s vecteurs propres <strong>de</strong> 2ν 4 ∆ e,f en fonction <strong>de</strong> J.On remarque que lorsque J augmente le rapport entre les <strong>de</strong>ux moments <strong>de</strong> transitionaugmente pour atteindre 2.0 à J = 20. C<strong>et</strong> e<strong>et</strong> est dû essentiellement à la résonancerotationnelle <strong>de</strong> type-l (q 5 ). Le rapport d'intensité entre les <strong>de</strong>ux branches Q e←f <strong>et</strong> Q f←eest dû à l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> la résonance <strong>de</strong> type-l qui renforce le moment <strong>de</strong> transition D 1 <strong>et</strong> quiaugmente avec J.


PAGE 1454.3.4 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 4 + ν 5La ban<strong>de</strong> parallèle ν 4 + ν 5 est située vers 1328 cm −1 . C<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong>, seulement dix foisplus faible que ν 5 , est également d'intérêt astrophysique. Elle relie le GS aux niveaux(v 4 = 1, v 5 = 1) Σ <strong>et</strong> ∆. Ces <strong>de</strong>rniers sont couplés par <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type-l rotationnelles(q 4 , q 5 ), voir gure (2.9), qui provoquent un transfert d'intensité important, voirsection (2.3.5).Plusieurs étu<strong>de</strong>s expérimentales ont été eectuées sur c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> tant pour la détermination<strong>de</strong>s positions <strong>de</strong>s raies [152, 153] que pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s intensités absolues[149, 168]. Pour comparer nos calculs aux <strong>spectre</strong>s observés nous considérons les <strong>spectre</strong>senregistrés par Jacquemart <strong>et</strong> al. [149] à T = 296 K. Nous allons nous focaliser ici sur laban<strong>de</strong> froi<strong>de</strong> : ν 4 + ν 5 Σ e .Ref. |D ij | FacteurJ.Van<strong>de</strong>r Auwera [168] 0.076308(92) √2 1V. I. Perevalov <strong>et</strong> al. [169] 0.02691(3) 2Ce travail 0.05382 -Table 4.7 Moment <strong>de</strong> transition non perturbé <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 4 + ν 5 Σ e déterminé dansla littérature. Le facteur correspond à une normalisation <strong>de</strong>s expressions utilisées par lesdiérents auteurs.La détermination <strong>du</strong> moment <strong>de</strong> transition non perturbé correspondant à la transition∆v 4 = 1, ∆v 5 = 1 a été eectuée en 2000 par Van<strong>de</strong>r Auwera [168] <strong>et</strong> plus tard, en2003 par Perevalov <strong>et</strong> al. [169].La diérence entre nos calculs <strong>et</strong> le <strong>spectre</strong> observé montre qu'il y a une dépendancerotationnelle linéaire <strong>de</strong>s intensités en fonction <strong>de</strong> m(4.18). C<strong>et</strong>te dépendance rotationnelleest <strong>du</strong>e à <strong>de</strong>s e<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Coriolis <strong>de</strong> premier ordre non incluse dans le modèle global,voir [168]. Il s'agit <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> Coriolis ζ kl . Notons que ces <strong>de</strong>rniers sont implicitementinclus dans les diérents paramètres eectifs, voir chapitre 1.ObsCalc13 RPA1 1.01 0.11 10mFigure 4.18 Ajustement <strong>du</strong> paramètre d'Herman-Wallis A RP1 sur les branches R <strong>et</strong> P<strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 4 + ν 5 Σ e <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .


PAGE 146Figure 4.19 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 4 + ν 5Σ e <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à T = 296K.Les résultats sont illustrés dans la gure (4.19). D'après c<strong>et</strong>te gure nos déviationspar rapport au <strong>spectre</strong> observé sont autour <strong>de</strong> ± 3%, qui est l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> laprécision <strong>de</strong> mesure sur les intensités <strong>de</strong>s raies observées.Il apparaît donc que le modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> calculer les intensitésabsolues à la précision expérimentale notamment pour les ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s sous réserve <strong>de</strong>connaître le moment <strong>de</strong> transition non perturbé. En cas <strong>de</strong> dépendances rotationnellessupplémentaires on est ramené à ajuster les facteurs d'Herman-Wallis pour repro<strong>du</strong>irecorrectement les intensités.4.4 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s niveaux dans le domaine 3000-6000 cm −1Le domaine 3000-6000 cm −1 , dit également <strong>de</strong> première excitation −CH, est celuioù les mo<strong>de</strong>s d'élongation symétrique <strong>et</strong> antisymétrique ν 1 <strong>et</strong> ν 3 sont excités une seulefois. Il est beaucoup plus <strong>de</strong>nse que celui <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> pliage (≤ 3000 cm −1 ). En e<strong>et</strong>,dans c<strong>et</strong>te région existent 849 niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>, (e, f) / (u, g) comptés séparément,appartenant à 20 polya<strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>nelles distinctes. Le rang maximum <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s est<strong>de</strong> 106 niveaux ayant les caractéristiques suivantes :v1 max = v3 max = 1, v2 max = 3v4 max = 9, v5 max = 8k max = Nr max = 914 % (120) <strong>de</strong> ces niveaux ont été observés expérimentalement. A l'exception <strong>du</strong>niveau 00122, 22eg, (k = 4), tous les niveaux observés directement ont pour nombrequantique k ≤ 3. D'autres niveaux sont observés par l'intermédiaire <strong>de</strong> leur contribution


PAGE 147dans les croisements avec les niveaux observés. La majorité <strong>de</strong>s niveaux non observéssont caractérisés par <strong>de</strong>s nombres quantiques <strong>de</strong> pliage très élevés.4.4.1 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 5, e, u}Compte tenu <strong>du</strong> grand nombre <strong>de</strong> polya<strong>de</strong>s présent dans c<strong>et</strong>te région, nous traiteronsici uniquement l'exemple <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 5, e, u}. L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> a étéd'une gran<strong>de</strong> importance dans l'amélioration <strong>du</strong> modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 en intro<strong>du</strong>isantpour la première fois les interactions <strong>de</strong> type Coriolis. Nous allons d'abord examiner lasituation sans, puis avec interactions <strong>de</strong> Coriolis.Dans la section précé<strong>de</strong>nte nous avons vu que les niveaux 00011Σ e <strong>et</strong> ∆ e interagissentpar les résonances rotationnelles <strong>de</strong> type-l. Le même schéma d'interaction est valable pourles niveaux 01011Σ e <strong>et</strong> ∆ e , vers 3300 cm −1 . Le sous-niveau 01011Σ e coïnci<strong>de</strong> acci<strong>de</strong>ntellementavec un autre niveau <strong>de</strong> la région il s'agit <strong>de</strong> 00100Σ e . Les <strong>de</strong>ux niveaux étant trèsproches en énergie, ils interagissent fortement par une résonance <strong>de</strong> type anharmonique3/245 (K 3/245 = −18.3 cm −1 ).La gure (4.20) illustre la situation <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> avec <strong>et</strong> sans interaction3/245. Les niveaux indiqués par <strong>de</strong>s lignes en couleur correspon<strong>de</strong>nt à la situationoù uniquement les résonances <strong>de</strong> type-l sont présentes. Les niveaux perturbés par la résonanceanharmonique 3/245 sont numérotés (I, II, <strong>et</strong> III). D'après c<strong>et</strong>te gure, le niveau01011Σ e coïnci<strong>de</strong> à J = 0 avec le niveau 00100Σ e <strong>et</strong> s'en écarte au fur <strong>et</strong> à mesure queJ augmente. Ceci est dû à la résonance rotationnelle <strong>de</strong> type-l entre les composantes Σ e<strong>et</strong> ∆ e <strong>de</strong> 01011. Lorsqu'on intro<strong>du</strong>it l'interaction anharmonique 3/245 les niveaux Σ serepoussent fortement.Figure 4.20 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 5, N s = 1, e, u} <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .


PAGE 148Les niveaux eectifs perturbés (I, II, <strong>et</strong> III) sont une combinaison <strong>de</strong>s trois niveauxd'ordre zéro 00100Σ e <strong>et</strong> 01011 Σ e <strong>et</strong> ∆ e . L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la composition <strong>du</strong> niveau (I), parexemple, est donnée dans la gure (4.21). Dans c<strong>et</strong>te gure on présente le carré <strong>de</strong>s coecients<strong>de</strong> mélange en fonction <strong>de</strong> J. A basse valeur <strong>de</strong> J on remarque que le niveaueectif (I) est composé à part égale <strong>de</strong> 01011Σ e <strong>et</strong> 00100Σ e tandis que le mélange avec01011∆ e est négligeable (≈ 0). Lorsqu'on monte en J l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong>s résonances rotationnelles<strong>de</strong> type-l <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus important. Ceci se tra<strong>du</strong>it dans la gure (4.21)par l'augmentation <strong>de</strong> la dépendance en 01011∆ e (courbe verte) jusqu'à J = 50. AprèsJ = 50 les niveaux Σ sont susamment loin l'un <strong>de</strong> l'autre <strong>et</strong> l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> la résonanceanharmonique diminue, tandis que les résonances <strong>de</strong> type-l dominent entre les niveaux01011Σ e <strong>et</strong> ∆ e . Notons qu'à J = 50 un changement brusque <strong>de</strong> l'allure <strong>de</strong>s courbes estobservé. C'est le signe d'un croisement évité entre les <strong>de</strong>ux niveaux Σ voir gure (4.20).Figure 4.21 Composition <strong>du</strong> niveau eectif perturbé (I) en fonction <strong>de</strong>s niveaux d'ordrezéro (1, 2 <strong>et</strong> 3).Interaction <strong>de</strong> CoriolisLa présence <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> type Coriolis dans 12 C 2 H 2 <strong>et</strong> leur rôle a été discutédans la littérature [170]-[173]. Comme démontré par Moss <strong>et</strong> al. [174], l' interaction <strong>de</strong>Coriolis qui domine le domaine 3000-6000 cm −1 est <strong>de</strong> type 2/444. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière couple<strong>de</strong>s niveaux tels que ∆v 2 = ±1 ; ∆v 4 = ∓3.Comme indiqués par Abbouti Temsamani <strong>et</strong> Herman [171], l'intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s interactions<strong>de</strong> type Coriolis couple les polya<strong>de</strong>s <strong>de</strong> parité <strong>de</strong> k diérente (∆k = ±1). Ainsi,<strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s telles que (∆N s = ±1) sont regroupées <strong>et</strong> N s perd son sens. Le rang <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>saugmente rapi<strong>de</strong>ment <strong>et</strong> les mécanismes <strong>de</strong> couplage entres les niveaux <strong>de</strong>viennentcompliqués.Ainsi, la polya<strong>de</strong> {N r = 5, N s = 1, e, u} sera couplée à {N r = 5, N s = 0, e, u}. Lesniveaux 00100, 01011, 00023, 00041 <strong>et</strong> 00055 se trouvent ainsi dans une nouvelle polya<strong>de</strong>unique notée {N r = 5, e, u}, <strong>de</strong> rang 17.La gure (4.22) illustre l'énergie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> après intro<strong>du</strong>ction<strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> Coriolis. On remarque que plusieurs niveaux croisent les niveaux


PAGE 14900100Σ e <strong>et</strong> 01011Σ e qui ont une origine à basse énergie. Ces niveaux perturbateurs sont<strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> pliage (v 4 + v 5 = 5). Ces <strong>de</strong>rniers sont caractérisés par <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong>rotation B effv plus gran<strong>de</strong>s que celle <strong>de</strong> 00100Σ e <strong>et</strong> 01011Σ e .Notons que les croisements dans c<strong>et</strong>te région arrivent au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> J = 50, soit au-<strong>de</strong>là<strong>de</strong>s valeurs observées à température ambiante (J ≈ 30). Or les interactions <strong>de</strong> Coriolisont une dépendance rotationnelle en √ J (J + 1) ≈ J. Tenant compte <strong>du</strong> paramètreC 2/444 = 7.23 × 10 −3 cm −1 , leur e<strong>et</strong> est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 0.3 cm −1 à J = 50 ce qui est p<strong>et</strong>itmais observable le cas échéant.Figure 4.22 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 5, e, u} <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 après intro<strong>du</strong>ction<strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> type Coriolis.4.4.2 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 3La ban<strong>de</strong> ν 3 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 est une ban<strong>de</strong> parallèle située vers 3281.89898 cm −1 . Elle aété souvent étudiée dans la littérature <strong>de</strong>puis 1928 vu son importance astrophysique <strong>et</strong>atmosphérique, voir par exemple [175, 176]. En e<strong>et</strong>, <strong>de</strong> l'acétylène chaud a été observédans la région 3300 cm −1 dans les enveloppes circumstellaires <strong>de</strong>s étoiles carbonées d<strong>et</strong>ype (AGB) (Asymptotic Giant Branch) [129]. L'importante contribution <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 àl'opacité <strong>de</strong>s atmosphères stellaires notamment dans la région 3300 cm −1 a été préditepar <strong>de</strong>s modèles astrophysiques pour <strong>de</strong>s température allant jusqu'à 2000 K [166, 177].L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'intensité absolue <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> a été faite par Van<strong>de</strong>r Auwera <strong>et</strong> al.[61], Mandin <strong>et</strong> al. [178] <strong>et</strong> Lyulin <strong>et</strong> al. [179]. Ces trois <strong>de</strong>rnières publications ont étéconsidérées ici pour simuler le <strong>spectre</strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 3 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .Dans la section précé<strong>de</strong>nte nous avons montré que le niveau 00100Σ e est mélangéavec les niveaux 01011Σ e <strong>et</strong> ∆ e . A l'ordre zéro, l'intensité <strong>de</strong> la transition 01011Σ e est


PAGE 150négligeable <strong>de</strong>vant celle <strong>de</strong> 00100Σ e compte tenu <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s nombres quantiques∂<strong>de</strong> <strong>vibration</strong> ((3 µ∂q 2 ∂q 4 ∂q 5) < ( ∂µ∂q 3)). On observe cependant <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> même intensité.Ceci s'explique par un transfert d'intensité dû au mélange entre les niveaux 00100Σ e <strong>et</strong>01011Σ e via 3/245, voir gure (4.21).Pour simuler les ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s ν 3 <strong>et</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 nous avons déterminé les moments<strong>de</strong> transition correspondants sur base <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s observés à 296 K par Mandin <strong>et</strong> al.[178]. Ils sont donnés dans le tableau (4.8) ci-<strong>de</strong>ssous :ParamètreValeurType <strong>de</strong> <strong>spectre</strong>option A (absorption)T(K) 296Fréquence min. (cm −1 ) 3150Fréquence max. (cm −1 ) 3400Transition à partir <strong>de</strong>GSRègle <strong>de</strong> sélection 1 ∆v 3 = 1Règle <strong>de</strong> sélection 2 ∆v 2 = ∆v 4 = ∆v 5 = 1Moment <strong>de</strong> transition 1(D) D 3 = 0.12776Moment <strong>de</strong> transition 2(D) D 245 = 0.0017Facteur d'Herman-Wallis (ν 3 )A R,P1 = −1.59 × 10 −3Facteur d'Herman-Wallis (ν 2 + ν 4 + ν 5 ) A R,P1 = −1.69 × 10 −3Intensité min. (cm molec −1 )10 −26Table 4.8 Paramètres intro<strong>du</strong>its dans le programme SPI relatives au calcul <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> ν 3 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .Les résultats <strong>de</strong> nos calculs <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s ν 3 <strong>et</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 sont comparés auxdonnées <strong>de</strong> Mandin dans la gure (4.23). Les déviations sont inférieures à 3%. Notonsque l'exactitu<strong>de</strong> sur les intensités observées est <strong>de</strong> 5%. Nos calculs sont donc en accordavec les <strong>spectre</strong>s expérimentaux à température ambiante.Figure 4.23 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s ν 3 <strong>et</strong>ν 2 + ν 4 + ν 5 à 296 K <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .


PAGE 1514.4.3 Attribution <strong>de</strong> nouvelles donnéesLes données expérimentales <strong>de</strong> la littérature sur la région 3300 cm −1 viennent essentiellement<strong>de</strong> <strong>spectre</strong>s d'absorption enregistrés à T ≤ 500 K. Peu <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>srelatives à ν 3 <strong>et</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 ont donc été attribuées, <strong>et</strong> seules <strong>de</strong>s basses valeurs <strong>de</strong> Jont été observées.Récemment, Robert Georges <strong>et</strong> ses collaborateurs ont développé un dispositif expérimentalHES (High Entalpy Source) perm<strong>et</strong>tant d'enregistrer <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s infrarouges<strong>de</strong> molécules polyatomiques à haute température (≤ 2000 K). Ce dispositif a été utilisépour enregistrer <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 dans la région 3300 cm −1entre 870K <strong>et</strong> 1455K avec une résolution spectrale égale à 0.015 cm −1 . Les <strong>spectre</strong>s ontété enregistrés à l'ai<strong>de</strong> d'un interféromètre par transformée <strong>de</strong> Fourier à haute résolution(Bruker IFS120HR). Pour plus <strong>de</strong> détails sur ce dispositif expérimental, le lecteur peutconsulter les références [156, 180].Une p<strong>et</strong>ite quantité (0.1 SLM 1 ) <strong>de</strong> CO a été injectée simultanément avec le gazd'acétylène (2.9 SLM) dans un tube <strong>de</strong> graphite porté à haute température. L'analyse<strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> d'émission <strong>de</strong> la molécule CO centrée autour <strong>de</strong> 2150 cm −1 a été utiliséepour déterminer la température <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s. Les données expérimentales relatives à ces<strong>spectre</strong>s sont données dans le tableau (4.9) :Spectre (I) (II) (III) (IV)T(K) 870 ± 20 995 ± 20 1355 ± 15 1455 ± 25P (Pa) 8000 9465 10581 11333Table 4.9 Conditions expérimentales <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .Figure 4.24 Spectre d'émission <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la région 3300 cm −1 à diérentestempératures 870, 995, 1355 <strong>et</strong> 1455 K.Les <strong>spectre</strong>s d'émission enregistrés dans la région 3300 cm −1 sont illustrés dans la1. SLM : standard liters per minute


PAGE 152gure (4.24) en fonction <strong>de</strong> leur température croissante <strong>du</strong> bas vers le haut. A droiteest représenté le tracé <strong>de</strong> Boltzmann <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> d'émission 1-0 <strong>de</strong> CO correspondant àchaque température. Iijline désigne l'intensité <strong>de</strong> la raie située à ˜ν ij <strong>et</strong> (HL) correspondau facteur <strong>de</strong> Hönl-London.Nous avons considéré les <strong>spectre</strong>s d'émission à 1335 K (III) <strong>et</strong> 1455 K (IV) dans laprocé<strong>du</strong>re d'attribution semi-automatique. Ces <strong>spectre</strong>s sont caractérisés par une gran<strong>de</strong><strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> raies <strong>et</strong> un rapport (S/B) optimal. Nous avons débuté par le <strong>spectre</strong> (III) <strong>et</strong>ensuite éten<strong>du</strong> l'analyse vers <strong>de</strong> plus hautes valeurs <strong>de</strong> J via le <strong>spectre</strong> (IV).Nous avons complété l'attribution <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s ν 3 Σ <strong>et</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 Σ rotationnellementjusqu'à J ′ = 68 (au lieu <strong>de</strong> J ′ = 52 voir [129]). Une troisième ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> faibleintensité a été observée <strong>et</strong> attribuée. Il s'agit <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 ∆ empruntant <strong>de</strong>l'intensité <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 Σ. Ce transfert est dû aux résonances rotationnelles<strong>de</strong> type-l, qui <strong>de</strong>vient très important à haut J voir (4.21). La gure (4.25) illustre les<strong>de</strong>rnières raies <strong>de</strong> la branche R <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s ν 3 Σ <strong>et</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 Σ.Figure 4.25 Portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> d'émission <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 1355 K. Les <strong>de</strong>rnières raiesR(J) <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s ν 3 Σ <strong>et</strong> ν 2 + ν 4 + ν 5 Σ sont attribuées.Nous avons ensuite i<strong>de</strong>ntié la première série <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> chau<strong>de</strong>s. Il s'agit <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s<strong>de</strong> type ν X + ν Y − ν Y où ν X ≡ ν 3 ou ν 2 + ν 4 + ν 5 <strong>et</strong> ν Y ≡ ν 4 , ν 5 ou ν 2 . Notons que cesban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s ont été observées précé<strong>de</strong>mment, voir [178]. Nous les avons complétéespar <strong>de</strong> nouvelles raies à haut J. Une illustration <strong>de</strong> ces ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s est donnée dansla gure (4.26) ci-<strong>de</strong>ssous.La même procé<strong>du</strong>re a été appliquée pour attribuer les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s suivantes d<strong>et</strong>ype ν X + nν Y − nν Y ou ν X + ν 2 + ν Y − ν 2 avec n ≤ 4. Dans c<strong>et</strong>te catégorie, plusieursban<strong>de</strong>s ont été attribuées pour la première fois. Il s'agit notamment <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s avecn = 3 <strong>et</strong> 4, contenant <strong>de</strong>s informations sur <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> jusqu'à 6000 cm −1 ,voir gure (4.27).76 ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s ont été attribuées lors <strong>de</strong> ce travail incluant 3811 nouvelles raies.40 sous-niveaux ont été complétés par l'attribution <strong>de</strong> nouvelles raies à haut J <strong>et</strong> 37autres sont nouveaux. Les constantes <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> ces niveaux sont données dans l<strong>et</strong>ableau (4.10).


PAGE 153Figure 4.26 Portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> d'émission à 1355 K <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 avec attribution <strong>de</strong>spremières ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s. Les raies sont attribuées utilisant le co<strong>de</strong> suivant : A ≡ (ν 3 +ν 4 ) − ν 4 ; B ≡ (ν 3 + ν 5 ) − ν 5 ; C ≡ (ν 2 + 2ν 4 + ν 5 ) − ν 4 ; D ≡ (ν 2 + ν 4 + 2ν 5 ) − ν 5 ;E ≡ (ν 3 + ν 2 ) − ν 2 .Table 4.10 Paramètres eectifs <strong>de</strong>s nouveaux niveaux attribués sur les <strong>spectre</strong>s d'émission<strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .


PAGE 154600055005000cm1LevelSym.0 1 1 0 0 1 10 2 0 1 1 2 2 g1 0 0 2 2 2 0 g0 0 0 5 -1 4 4 gg0 1 0 3 3 3 -30 0 1 2 2 2 2 u0 0 1 2 0 2 0 u0 0 1 2 2 2 -2 u0 1 1 1 1 0 0 u0 2 0 2 2 1 1 uu0 0 1 4 0 0 00 0 1 0 0 3 1 ug0 1 0 1 -1 4 2 g0 0 1 1 1 2 20 0 1 1 -1 2 2 u0 0 1 1 1 2 0 uu0 1 0 2 -2 3 3 u0 1 1 0 0 0 0 u0 1 0 3 3 2 00 1 0 3 -1 2 2 u0 0 1 2 2 1 1 ug0 0 1 2 0 1 10 0 1 2 2 1 -1 gg1 0 0 3 1 0 0 g0 0 1 3 1 0 0 u0 0 1 3 3 0 00 1 0 4 2 1 -1 uu30000 1 0 0 0 1 1 u25000 0 0 2 2 2 2 g0 0 0 2 0 2 0 g0 0 0 2 2 2 -2 g0 1 0 1 1 0 0 g0 0 0 4 0 0 0 g20000 0 0 0 0 3 10 0 0 1 1 2 2 u0 0 0 1 -1 2 2 g0 0 0 1 1 2 0 gg0 1 0 0 0 0 00 0 0 2 2 1 1 g0 0 0 2 0 1 1 u0 0 0 2 2 1 -1 uu0 0 0 3 1 0 00 0 0 3 3 0 0 gg1500Figure 4.27 Schéma <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s attribuées à partir <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission <strong>de</strong>la molécule 12 C 2 H 2 . Les transitions représentées ici sont celles partant <strong>de</strong>s niveaux telsque n = v 4 + v 5 = 3 <strong>et</strong> 4.Analyse <strong>globale</strong> jusqu'à 8600 cm −1Les 3811 nouvelles raies attribuées sur les <strong>spectre</strong>s d'émission <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à haute températureont été incluses dans la base <strong>de</strong> données <strong>et</strong> ajustées par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindrescarrés avec l'ensemble <strong>de</strong>s données jusqu'à 8600 cm −1 . L'analyse <strong>globale</strong> jusqu'à 8600cm −1 a été eectuée en <strong>de</strong>ux étapes :


PAGE 155 Etape 1Nous avons considéré le modèle global établi par Robert <strong>et</strong> al. [138] jusqu'à 8600cm −1 . A l'époque les interactions <strong>de</strong> type Coriolis n'étaient pas considérées. L'analyse<strong>globale</strong> eectuée par Robert <strong>et</strong> al. résulte <strong>de</strong> l'ajustement <strong>de</strong> 12137 raie <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation dont 12% ont été rej<strong>et</strong>ées lors <strong>de</strong> l'analyse.Nous avons refait l'analyse <strong>globale</strong> jusqu'à 8600 cm −1 en incluant c<strong>et</strong>te fois toutesles nouvelles données attribuées dans la région 3300 cm −1 , consolidant ainsi le modèle<strong>et</strong> m<strong>et</strong>tant en évi<strong>de</strong>nce les résonances <strong>de</strong> type Coriolis. Les régions perturbéespar ces interactions ont été localisées. Etape 2Nous avons intro<strong>du</strong>it les termes <strong>de</strong> couplages <strong>de</strong> type Coriolis dans l'Hamiltonieneectif. Il s'agit dans c<strong>et</strong>te région <strong>de</strong>s termes 2/444 <strong>et</strong> 2/455. Ainsi 331 paramètreseectifs y compris ceux <strong>de</strong> Coriolis ont été ajustés par moindres carrés. Ces paramètresrepro<strong>du</strong>isent les données expérimentales avec une déviation standard sansdimension égale à 0.96 perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le nombre <strong>de</strong> raies rej<strong>et</strong>ées à 9 %.Figure 4.28 Energie ré<strong>du</strong>ite en fonction <strong>de</strong> J(J + 1) <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 7, e/f, u}<strong>de</strong> 12 C 2 H 2 . A droite/ à gauche on illustre la situation avant/ après intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>sinteractions <strong>de</strong> Coriolis.La gure (4.28) illustre la situation <strong>de</strong> l'analyse <strong>globale</strong> avant (a) <strong>et</strong> après (b)l'intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type Coriolis. Nous avons considéré dans ce casl'exemple <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 7, e/f, u} dans la région 4470-4515 cm −1 . L'énergieré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> est représentée en fonction <strong>de</strong> J(J + 1). Lesniveaux calculés correspon<strong>de</strong>nt aux lignes continues <strong>et</strong> discontinues respectivementpour les sous-niveaux e <strong>et</strong> f. Les états observés expérimentalement sont indiquéspar <strong>de</strong>s points. Lorsque ces <strong>de</strong>rniers sont pleins ils indiquent que le niveau correspondanta été repro<strong>du</strong>it endéans 3 σ (ici 0.003 cm −1 ). Dans le cas contraire ils sontvi<strong>de</strong>s.


PAGE 156Les sous-niveaux 00120 <strong>et</strong> 01031 Σ <strong>et</strong> ∆ montrés dans la gure (4.28-(a)) sontcouplés par la résonance anharmonique 3/245. Ils sont <strong>de</strong> plus perturbés par <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> pliage tels que v 4 + v 5 = 7 ayant une parité <strong>de</strong> k diérente. Les zonesperturbées par e<strong>et</strong> <strong>de</strong> Coriolis sont mises en évi<strong>de</strong>nce par <strong>de</strong>s cercles. Les perturbationsobservées dans c<strong>et</strong>te région sont <strong>de</strong> l'ordre ±0.01 cm −1 .Considérons la région mise en évi<strong>de</strong>nce par un cercle continu dans la gure (4.28-(a)). Elles pointe les états perturbés J = 39 <strong>et</strong> J = 40 <strong>du</strong> niveau 01031, 1 − 1.On remarque qu'elle est mieux repro<strong>du</strong>ite après intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong>Coriolis, voir gure (4.28-b), impliquant notamment un réajustement <strong>du</strong> niveauperturbateur 00061, 01. Les états perturbés <strong>de</strong> 00120, 20 à haut J sont égalementbien repro<strong>du</strong>its. Les diverses améliorations sont soulignées sous forme <strong>de</strong> trianglesou points rouges.L'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission à haute température <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 a été d'une importancemajeure dans la construction <strong>du</strong> modèle global actuel, notamment par l'intro<strong>du</strong>ctiond'un plus grand nombre <strong>de</strong> niveaux ainsi que les interactions <strong>de</strong> Coriolis.4.4.4 Phénomène d'autoabsorptionLe modèle global établi jusqu'à 8600 cm −1 a été utilisé pour calculer les intensitésd'émission <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s chauds. La gure (4.29) compare une portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> observé<strong>et</strong> calculé à 1355 K. Les intensités relatives apparaissent comparables sauf pour les raiestrès intenses <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s (isomère ortho). Ces anomalies, observées sur le <strong>spectre</strong>à 1355 K, sont encore plus marquées sur les <strong>spectre</strong>s à basse température (870 <strong>et</strong> 995 K).Dans le cas <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> à 870 K le rapport para : ortho n'est que 1.1, voir gure (4.30).Figure 4.29 Comparaison <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s calculés avec le <strong>spectre</strong> observé (en bas) <strong>de</strong>12 C 2 H 2 à 1355 K en tenant compte d'un nombre croissant <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s. L'échelled'intensité est arbitraire.


PAGE 157L'hypothèse initiale <strong>et</strong> excitante d'une conversion <strong>de</strong> spin nucléaire entre moléculespara <strong>et</strong> ortho lors <strong>du</strong> passage dans le graphite chaué n'a cependant pas résisté à uneanalyse en profon<strong>de</strong>ur. Elle n'expliquait pas en e<strong>et</strong>, pourquoi seules les raies les plusintenses étaient aectées. Par ailleurs elle semble incompatible avec le rôle <strong>de</strong> la température.Nous avons alors supposé l'existence d'une autoabsorption <strong>du</strong> gaz d'acétylène. Cephénomène a été décrit dans le chapitre 2. Un modèle radiatif a été élaboré pour quantierce phénomène, voir Mou<strong>de</strong>ns <strong>et</strong> al. [181]. Il se base sur le bilan radiatif donné parl'équation (2.41). Dans c<strong>et</strong>te équation, l'intensité d'une raie dépend <strong>de</strong> la section ecaced'absorption <strong>et</strong> <strong>de</strong> la concentration <strong>du</strong> gaz. Les sections ecaces étant bien repro<strong>du</strong>itespar le modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 , la seule gran<strong>de</strong>ur inconnue reste la <strong>de</strong>nsité <strong>du</strong> gaz.Figure 4.30 Portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> d'émission observé <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 870 K.Nous avons donc utilisé les rapports entre les raies para <strong>et</strong> ortho pour déterminer la<strong>de</strong>nsité <strong>du</strong> gaz d'acétylène à diérentes températures, <strong>de</strong> 870 à 1355 K (4.11). Les <strong>de</strong>nsitésobtenues sont comparables à celles observées dans les atmosphères stellaires. Celle-ciest typiquement <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 18 molec.cm −2 [166].T(K) n (molec. cm −3 ) n × l (molec. cm −2 ) # Raies ajustées rms870 ± 20 10.0 × 10 16 2.1 × 10 18 187 0.23995 ± 20 8.1 × 10 16 1.7 × 10 18 237 0.221355 ± 15 3.9 × 10 16 0.8 × 10 18 276 0.26Table 4.11 Densité <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 870, 995 <strong>et</strong> 1355 K dans la cellule utilisée pourenregistré les <strong>spectre</strong>s d'émission (voir texte).La gure (4.31) illustre <strong>de</strong>ux raies R(11) <strong>et</strong> R(17) atténuées par e<strong>et</strong> d'autoabsorption.En haut <strong>de</strong> la gure est représenté le <strong>spectre</strong> observé à 870 K (même <strong>spectre</strong> àgauche <strong>et</strong> à droite). Au milieu, sont représentés les <strong>spectre</strong>s calculés sans tenir compte <strong>de</strong>l'autoabsorption (gauche) <strong>et</strong> avec autoabsorption (droite). En-<strong>de</strong>ssous, nous avons calculéla diérence entre <strong>spectre</strong>s Obs <strong>et</strong> Calc. On constate en e<strong>et</strong> que l'atténuation <strong>de</strong>sintensités est <strong>du</strong>e à l'autoabsorption <strong>et</strong> que celle-ci n'aecte que les raies intenses.


PAGE 158I relWavenumber (cm -1 )870 KObsI relR (11)870 KObsR (11)R (17)R (17)CalcSelf-absorptionCalcObs-CalcObs-CalcFigure 4.31 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 870 Kavec <strong>et</strong> sans autoabsorption.4.5 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s niveaux dans le domaine 6000-8900 cm −1Le domaine 6000-8900 cm −1 est le plus énergétique analysé dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>hèse. Il correspond à la double excitation -CH. Le nombre total <strong>de</strong> niveaux dans c<strong>et</strong>tegamme est <strong>de</strong> 3982 ayant comme nombres quantiques <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> :v1 max = v3 max = 2v2 max = 4v4 max = 15, v5 max = 12k max = Nr max = 13Vingt polya<strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>nelles ont leur premier niveau compris entre 6000 <strong>et</strong> 8900cm −1 . La plus gran<strong>de</strong> est <strong>de</strong> rang 528. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> niveaux dans ce domaine est cinqfois plus gran<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong> 3000-6000 cm −1 (≈ 1 niv./ cm −1 ), impliquant une analyseencore plus complexe <strong>de</strong>s mécanismes d'interaction.Le tableau (4.12) donne quelques statistiques relatives au domaine 6000-8900 cm −1 .4% <strong>de</strong> niveaux (k ≤ 4) seulement sont observés dans ce domaine d'énergie.# Niveaux k = 0 k = 1 k = 2 k = 3 k ≥ 4 TotalCalc. 288 611 577 551 1955 3982Obs. 36 52 42 21 2 (k = 4) 153Table 4.12 Nombre <strong>de</strong> niveaux calculés <strong>et</strong> observés <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 en fonction <strong>de</strong> leurssymétries (k).


PAGE 1594.5.1 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 10, e, u}6710E VR- 1.169320 J(J+1) + 1.6261 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 )02013, 1 3e01102, 0 2e01025, 0 1e670000055,-1 5e01102, 0 0e669010023,-2 3e02013, 1 1e00055,-1 3e10023, 2 1e00055, 3-3e6680(J)0 10 20 30 40 50Figure 4.32 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la région 6680-6710 cm −1 .Seul les niveaux <strong>de</strong> symétrie e sont illustrés.La polya<strong>de</strong> {N r = 10, e, u} s'étale sur l'intervalle d'énergie 6335 à 7205 cm −1 . Ellecontient 144 niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> dont la majorité sont <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> pliage. On ytrouve aussi le niveau 10100, e qui est un niveau brillant <strong>et</strong> qui représente une gran<strong>de</strong>importance dans le calcul d'intensité <strong>de</strong> la région 1.5 µm.Le schéma d'interaction dans c<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> est similaire à celui <strong>de</strong> {Nr = 5, e, u}étudié précé<strong>de</strong>mment. En plus <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong> type-l <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'interaction anharmonique3/245 couplant le niveau 10100, e <strong>et</strong> 11011, e, on notera les résonances anharmoniques1/244 <strong>et</strong> 1/255 couplant 01102, e, 01120, e, 02013, e <strong>et</strong> 02031, e. A nouveau, les interactions<strong>de</strong> type Coriolis jouent un rôle très important dans c<strong>et</strong>te région. En plus <strong>de</strong>sinteractions 2/444 <strong>et</strong> 2/455 les interactions <strong>de</strong> type 22/14 <strong>et</strong> 22/35 on été égalementobservées.De plus 02013 <strong>et</strong> 01102 (k pair) sont couplés par les résonances <strong>de</strong> type Coriolis à10023 <strong>et</strong> 01025 (k impair). Le schéma d'interaction entre ces <strong>de</strong>ux sous polya<strong>de</strong>s estreprésenté dans la gure (4.33).


PAGE 160{10, k even , e, u}{10, k odd , e, u}02013,13eO 3/245Co 2/45501102,02e01025,01eK 3/245q 5q 5K 3/245 + r 4501102,00eC 2/45510023,-23e02013,11eO 3/245C 22/14r 45 + q 5q 445u 5510023,21eFigure 4.33 Schéma d'interaction entre les sous polya<strong>de</strong>s {10, k pair , e, u} <strong>et</strong>{10, k impair , e, u} <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .Simulation <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 1 + ν 3Le <strong>spectre</strong> <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 à 1.5 µm présente un intérêt pour la détection environnementalevia <strong>de</strong>s techniques ultrasensibles <strong>de</strong> type CRDS. Il perm<strong>et</strong> également <strong>de</strong> calibrer lesfréquences dans le domaine <strong>de</strong>s lasers <strong>de</strong> télécommunication optique.Plusieurs auteurs ont étudié la région 1.5 µm <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 , dont Kou <strong>et</strong> al. [157], ElHachtouki <strong>et</strong> al. [182] <strong>et</strong> Tran <strong>et</strong> al. [183]. Nous allons nous baser sur ces références pourla simulation <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> dans c<strong>et</strong>te région.La ban<strong>de</strong> ν 1 + ν 3 correspond à la transition <strong>du</strong> GS vers le niveau brillant 10100, e. Ceniveau est couplé par <strong>de</strong>s résonances anharmoniques à plusieurs niveaux, con<strong>du</strong>isant à<strong>de</strong>s emprunts d'intensité, voir tableau (4.13). Nous nous sommes basés sur les moments<strong>de</strong> transitions non perturbés déterminés dans [183]. En plus <strong>du</strong> moment µ 10100 , 5 autresmoments sont à prendre en compte. Leur ajustement, compte tenu <strong>de</strong> leur signe relatif<strong>et</strong> <strong>de</strong>s mélanges entre niveaux est complexe.Les paramètres que nous avons utilisé dans ce calcul ont été estimés sur base d'unecomparaison avec les <strong>spectre</strong>s observés <strong>de</strong> la littérature. Nous avons xé au départ lemoment µ 10100 à la valeur déterminée dans la littérature. Ensuite nous avons ajusté unpar un le reste <strong>de</strong>s paramètres ainsi que leurs signes pour repro<strong>du</strong>ire au mieux les <strong>spectre</strong>sobservés. Ces paramètres sont donnés dans le tableau (4.13).La gure (4.34) illustre le résultat obtenu pour les ban<strong>de</strong>s ν 1 + ν 3 <strong>et</strong> ν 1 + ν 2 + ν 4 + ν 5 ,à 296 K. Nous avons comparé nos intensités calculées aux données expérimentales <strong>de</strong> El.Hachtouki <strong>et</strong> al.[182]. Les raies intenses <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 1 + ν 3 sont saturées <strong>et</strong> n'ont pas étémesurées expérimentalement. C<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> est ≈ 50 fois plus intense que ν 1 +ν 2 +ν 4 +ν 5 ,toutes les raies étant mesurées pour c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière. La diérence entre les intensités calculées<strong>et</strong> observées pour les <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s est autour <strong>de</strong> ±2%. Notons que notre calculsurestime l'intensité <strong>de</strong> ν 1 + ν 3 <strong>et</strong> sousestime en revanche celle <strong>de</strong> ν 1 + ν 2 + ν 4 + ν 5 . Lesautres ban<strong>de</strong>s ont été également simulées repro<strong>du</strong>isant les observations à ±5%. En dépit<strong>de</strong> ces désaccords, le <strong>spectre</strong> simulé nous a permis <strong>de</strong> réaliser l'analyse en position <strong>de</strong>s<strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> la région 1.5 µm.


PAGE 161ParamètreValeurType <strong>de</strong> <strong>spectre</strong>option A (absorption)T(K) 296Fréquence min. (cm −1 ) 6400Fréquence max. (cm −1 ) 6700Transition à partir <strong>de</strong>GSµ 10100 (D) +2.16 × 10 −2µ 11011 (D) −1.95 × 10 −4µ 01102 (D) +0.95 × 10 −4µ 01120 (D) +4.25 × 10 −4µ 02031 (D) −0.54 × 10 −5µ 02013 (D) +0.23 × 10 −5Facteur d'Herman-Wallis (10100)A R,P1 = −2.78 × 10 −4Facteur d'Herman-Wallis (11011) A R,P1 = −2.86 × 10 −3 ; A R,P2 = −1.48 × 10 −6Table 4.13 Paramètres eectifs estimés <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> ν 1 + ν 3 ainsi que <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>scorrespondantes dans la région 1.5 µm <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .Figure 4.34 Comparaison entre <strong>spectre</strong> calculé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong> observé <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s ν 1 + ν 3<strong>et</strong> ν 1 + ν 2 + ν 4 + ν 5 à 296 K <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .4.5.2 Attribution <strong>de</strong> nouvelles raiesDans c<strong>et</strong>te section nous allons appliquer le modèle global <strong>de</strong> l'acétylène à l'analyse<strong>de</strong> <strong>spectre</strong>s infrarouges <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 dans la région 1.5 µm, enregistrés en utilisant latechnique CRDS par Campargue <strong>et</strong> al.. Ces <strong>spectre</strong>s couvrent la gamme spectrale 6000-7200 cm −1 . Nous avons complété l'analyse <strong>de</strong> Robert <strong>et</strong> al. [138] en tenant compte d'unréseau d'interaction plus compl<strong>et</strong>.Caractéristiques <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s CRDS dans la région 6667-7015 cm −1Les <strong>spectre</strong>s d'absorption CRDS ont été enregistrés à température ambiante <strong>et</strong> à différentespression 5, 10 <strong>et</strong> 20 Torr. La technique est telle que <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites portions sontenregistrées tour à tour, se chevauchant. Les raies <strong>de</strong> H2 16 O ont été utilisées dans la


PAGE 162calibration <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s. La calibration absolue <strong>de</strong>s nombres d'on<strong>de</strong> obtenue est <strong>de</strong>l'ordre <strong>de</strong> ±2 × 10 −3 cm −1 . Le tableau (4.14) regroupe les <strong>spectre</strong>s CRDS enregistrésentre 6667-7015 cm −1 .Pression (Torr) 5 10 20# <strong>spectre</strong>s 5 4 9Région spectrale (cm −1 ) [6745-6894] [6667-6776] [6745-7015]# raies 1870 2070 3917Table 4.14 Spectres CRDS <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 enregistrés à température ambiante.Nous avons considéré essentiellement les <strong>spectre</strong>s à 10 <strong>et</strong> 20 Torr dans le processusd'attribution semi-automatique.Nous avons tout d'abord généré une liste <strong>de</strong> raies pour chaque pression en rassemblanttoutes les portions <strong>de</strong> <strong>spectre</strong> <strong>et</strong> moyennant les mesures <strong>de</strong>s raies dans les zones <strong>de</strong>chevauchement. L'écart moyen dans ces zones est inférieur à 0.003 cm −1 . Ensuite nousavons rassemblé les listes à 10 <strong>et</strong> 20 Torr en ajustant systématiquement les intensités àbasse pression. Une liste unique <strong>de</strong> 5510 raies a été ainsi générée, voir gure (4.35).2 50 .5α (1 0 -6 c m -1 )2 01 51 0α (1 0 -6 c m -1 )0 .40 .30 .20 .10 .06 9 0 0 6 9 0 5 6 9 1 0 6 9 1 5 6 9 2 0 6 9 2 5c m-1506 6 5 0 6 7 0 0 6 7 5 0 6 8 0 0 6 8 5 0 6 9 0 0 6 9 5 0 7 0 0 0c m-1Figure 4.35 Spectres <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 enregistré par la technique CRDS entre 6667-7015cm −1 .La gure (4.35) illustre la haute sensibilité <strong>de</strong> la technique CRDS. Le niveau <strong>du</strong> bruit,correspondant à la valeur minimale <strong>du</strong> coecient d'absorption détectable α min est estiméà ≈ 2−5×10 −10 cm −1 . Un zoom sur la région 6900-6925 cm −1 est donné au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> lagure (4.35). La <strong>de</strong>nsité spectrale est gran<strong>de</strong> <strong>et</strong> le <strong>spectre</strong> est très riche en information.L'attribution <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s CRDS a été eectuée en <strong>de</strong>ux étapes. Nous avons d'abor<strong>de</strong>ectué une analyse rapi<strong>de</strong> utilisant le modèle global sans interactions <strong>de</strong> type Coriolispuis nous avons utilisé le modèle global avec interactions <strong>de</strong> Coriolis.Rappelons que lors <strong>de</strong> l'analyse ban<strong>de</strong> par ban<strong>de</strong> [138], 14 nouvelles ban<strong>de</strong>s ont étéattribuées. Celles-ci concernent les ban<strong>de</strong>s froi<strong>de</strong>s ainsi que les premières ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>svériant v 4 + v 5 ≤ 2. Grâce à l'amélioration <strong>du</strong> modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 nous avons


PAGE 163i<strong>de</strong>ntié 105 nouvelles sous-ban<strong>de</strong>s concernant <strong>de</strong>s niveaux tels que v 4 + v 5 ≤ 3. Parmices <strong>de</strong>rnières nous avons i<strong>de</strong>ntié <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s faisant intervenir <strong>de</strong>s niveaux sombres. Ils'agit <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s telles que ∆k ≠ 0, ±1 dont 02013, 13e − GS caractérisée par ∆k = 4,voir gure (4.32). C<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> emprunte son intensité <strong>de</strong> 01102, 00e − GS. Nous avonségalement amélioré l'analyse <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s attribuées précé<strong>de</strong>mment dans la littérature enles complétant avec <strong>de</strong>s raies à haut J. Le tableau (4.15) résume l'ensemble <strong>de</strong>s nouvellesban<strong>de</strong>s attribuées dans ce travail.Upper state Lower state Ass. J ′ min J ′ max ɛ i × 10 3 Upper state Lower state Ass. J ′ min J ′ max ɛ i × 10 312 C2 H 211011,11eu 00000,00eg 23 17 44 0.5 11004,00eg 00011,1-1eu 39 0 27 2.002013,11eu 00000,00eg 30 15 44 1.5 11004,02eg 00011,11eu 34 2 25 4.002013,-13eu 00000,00eg 22 8 38 1.0 11004,02fg 00011,11fu 9 4 14 1.002013,13eu 00000,00eg 10 24 34 4.0 01113,-13eg 00011,11eu 9 4 23 2.002041,2-1eu 00000,00eg 33 1 36 4.0 01113,-13fg 00011,11fu 10 4 18 1.002041,21eu 00000,00eg 7 18 26 4.0 02024,02eg 00011,11eu 5 15 21 4.001102,02eu 00000,00eg 33 4 38 2.0 02024,02fg 00011,11fu 3 15 20 6.001130,10eu 00000,00eg 8 14 22 2.0 20002,00eg 00011,11eu 1 23 23 2.011021,01eu 00010,10eg 12 23 38 4.0 20002,02eg 00011,1-1eu 7 13 27 4.011021,21eu 00010,10eg 10 25 38 4.0 10102,00eu 00020,00eg 15 1 11 2.011021,01fu 00010,10fg 16 20 38 4.0 10102,02eu 00020,00eg 7 10 18 2.011021,21fu 00010,10fg 12 26 39 2.0 10102,02eu 00020,20eg 22 3 16 2.001140,20eu 00010,10eg 11 14 24 4.0 10102,02eu 00020,20fg 3 3 8 2.001140,20fu 00010,10fg 6 13 18 4.0 10102,02fu 00020,20fg 14 7 21 2.002005,01eu 00010,10eg 23 4 18 4.0 10102,02fu 00020,20eg 2 3 5 2.002005,01fu 00010,10fg 17 3 19 2.0 11013,1-1eu 00020,00eg 12 4 13 4.001035,3-3fu 00010,10eg 1 1 1 2.0 11013,1-1eu 00020,20eg 8 6 15 2.001112,-12fu 00010,10eg 5 3 8 1.0 20011,1-1eu 00020,20eg 46 5 32 1.011003,01fu 00010,10eg 1 1 1 4.0 20011,11eu 00020,00eg 43 3 33 1.002023,01eu 00010,10eg 17 5 22 2.0 20011,11fu 00020,00eg 9 7 21 2.002023,21eu 00010,10eg 25 7 34 2.0 01104,00eu 00002,00eg 18 7 28 2.002023,01fu 00010,10fg 22 4 30 1.0 01104,02eu 00002,02eg 9 8 17 2.002023,21fu 00010,10fg 7 30 38 4.0 01104,02fu 00002,02fg 10 6 17 2.002023,03fu 00010,10fg 10 13 25 2.0 20012,-12eg 00021,01eu 18 2 20 3.002051,1-1eu 00010,10eg 15 1 19 2.0 20012,-12eg 00021,2-1eu 31 2 29 3.002051,1-1eu 00010,10fg 12 2 23 2.0 20012,12eg 00021,21eu 32 3 27 1.002051,3-1eu 00010,10eg 15 4 20 2.0 20012,12eg 00021,21fu 9 3 14 2.002051,3-1fu 00010,10eg 12 4 17 2.0 20012,-12fg 00021,01fu 19 3 18 3.002051,3-1fu 00010,10fg 14 3 17 2.0 20012,-12fg 00021,2-1fu 24 2 19 4.000220,20eg 00001,01fu 7 4 17 4.0 20012,12fg 00021,21eu 9 3 14 1.511040,00eg 00001,01eu 17 3 25 2.0 20012,12fg 00021,21fu 37 3 28 2.011040,20eg 00001,01fu 3 8 12 3.0 11014,-12fg 00021,2-1fu 8 4 18 3.011012,-12eg 00001,01eu 15 22 38 2.0 10103,03eg 00021,21eu 7 4 12 3.011012,12eg 00001,01eu 7 21 28 2.0 20003,01eu 00012,10eg 29 2 28 3.011012,-12fg 00001,01fu 5 23 28 4.0 20003,01fu 00012,10fg 21 3 22 3.011012,12fg 00001,01fu 12 22 38 2.0 20003,03eu 00012,12eg 27 5 20 3.001103,03eg 00001,01eu 6 15 27 2.0 20003,03eu 00012,12fg 1 4 4 3.001103,01eg 00001,01fu 8 3 14 3.0 20003,03fu 00012,12fg 12 5 19 1.001103,01fg 00001,01eu 5 3 12 4.0 20021,2-1eu 00030,10eg 27 2 20 2.002014,10eg 00001,01eu 24 7 42 2.0 20021,2-1eu 00030,10fg 1 2 2 3.002014,-12eg 00001,01eu 13 16 30 2.0 20021,2-1fu 00030,10fg 20 1 16 4.002014,12eg 00001,01eu 7 13 25 4.0 00140,00eu 00000,00eg 22 4 16 2.002014,10fg 00001,01fu 16 8 30 2.0 10031,1-1eu 00000,00eg 23 5 20 2.002014,12fg 00001,01fu 9 20 28 3.002042,2-2eg 00001,01eu 26 0 17 2.012 CH13 CH02042,2-2eg 00001,01fu 16 1 20 2.0 10101,01e 00010,10e 2 15 16 1.002042,4-2eg 00001,01fu 5 7 11 3.0 10101,01f 00010,10f 5 12 17 2.002042,4-2eg 00001,01eu 26 2 17 2.0 20001,01e 00010,10e 16 2 17 1.002042,4-2fg 00001,01eu 8 6 18 2.0 20001,01e 00010,10f 3 2 4 1.002042,4-2fg 00001,01fu 19 2 16 2.0 20001,01f 00010,10f 16 2 17 1.010111,1-1eg 00001,01eu 6 33 40 8.0 20001,01f 00010,10e 5 1 6 1.001131,11eg 00001,01eu 6 12 18 4.0 11003,01e 00010,10e 7 15 21 1.001131,3-1fg 00001,01fu 8 8 28 4.0 11003,01e 00010,10f 1 1 1 1.000230,10eg 00011,1-1eu 27 1 19 2.0 11003,01f 00010,10f 6 19 23 1.000230,10eg 00011,11eu 7 1 9 1.0 11003,01f 00001,01f 3 13 17 2.000230,10eg 00011,11fu 9 6 19 3.0 02042,2-2e 00001,01f 4 7 10 1.000230,30eg 00011,1-1eu 5 7 11 1.0 00220,20f 00001,01e 5 4 8 3.000230,30eg 00011,11eu 14 3 12 1.0 20011,11e 00011,11e 2 10 12 1.000230,30eg 00011,11fu 3 3 6 3.0 20011,1-1e 00020,00e 11 5 14 1.000230,10fg 00011,1-1eu 13 2 16 2.0 20011,11e 00020,20e 5 6 13 1.000230,10fg 00011,11eu 15 2 19 2.0 20011,11f 00020,20f 6 9 15 1.000230,10fg 00011,11fu 11 2 14 2.000230,30fg 00011,11eu 6 3 12 3.000230,30fg 00011,11fu 25 3 18 2.0Table 4.15 Nouvelles ban<strong>de</strong>s attribuées sur le <strong>spectre</strong> CRDS dans la région 6667-7015cm −1 <strong>de</strong> la molécule d'acétylène. ɛ i correspon<strong>de</strong>nt à la précision sur les raies en cm −1 .Le nombre <strong>de</strong> nouvelles raies attribuées lors <strong>de</strong> ce travail est <strong>de</strong> 1825, toutes inclusesdans la base <strong>de</strong> données. Elles contiennent <strong>de</strong>s informations sur 69 nouveaux niveaux <strong>de</strong><strong>vibration</strong> dans la région 6000-8900 cm −1 . La gure (4.36) illustre les nouveaux niveauxi<strong>de</strong>ntiés lors <strong>de</strong> ce travail. Notons que nous avons également i<strong>de</strong>ntié <strong>de</strong>s raies appartenantà 12 CH 13 CH <strong>et</strong> 12 C 2 HD présents en abondance naturelle, respectivement égaleà (2.2 × 10 −2 <strong>et</strong> 3.1 × 10 −4 ). L'attribution <strong>de</strong> 121 nouvelles raies <strong>de</strong> 12 CH 13 CH a étéeectuée par le modèle global <strong>de</strong> 12 CH 13 CH mis au point par Robert <strong>et</strong> al. [164], voir


PAGE 164tableau (4.15).E (cm -1 )8900Sub-state Sym.20003, 0 3 u20003, 0 1 u11014,-1 2 g20012, 1 2 g860020012,-1 2 g10103, 0 3 g20021, 2-1 u8300800000230, 1 0 g00230, 3 0 g11004, 0 2 g11004, 0 0 g20002, 0 2 g20002, 0 0 g01104, 0 2 u01104, 0 0 u11013, 1-1 u20011, 1 1 u20011, 1-1 u01113,-1 3 g10102, 0 2 u10102, 0 0 u00012, 1 2 g200000012, 1 0 g00021, 2 1 u00021, 0 1 u00021, 2-1 u00030, 1 0 g150000002, 0 2 g00002, 0 0 g00011, 1 1 u00011, 1-1 u00020, 0 0 g100000020, 2 0 gFigure 4.36 Niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> observés dans 12 C 2 H 2 (v 4 + v 5première fois.= 2, 3) pour laLa gure (4.37) donne une comparaison entre une portion <strong>du</strong> <strong>spectre</strong> observé entre6755-6760 cm −1 <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s calculés <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 , 12 CH 13 CH <strong>et</strong> H2 16 O. Les nouvellesraies attribuées dans c<strong>et</strong>te région sont marquées par <strong>de</strong>s points. On constate que le modèleglobal nous a permis d'attribuer <strong>de</strong>s raies appartenant à <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faibleintensité.


Absorption coefficient (10 -6 cm -1 )PAGE 1654CRDS0.05(a). Line newly assigned0.002(d)0. . . . .... ... .. . . .. . . . .(a)(b)(c)(d)..Simulated(a)(b)(c)(d)Obs.12CH 13 CHH 2 O12C 2 H 26755 6756 6757 6758 6759 6760Wavenumber (cm -1 )Figure 4.37 Comparaison entre <strong>spectre</strong> observé <strong>et</strong> <strong>spectre</strong>s calculés <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 ,12 CH 13 CH <strong>et</strong> H 162 O.4.5.3 Couplage interpolya<strong>de</strong>Lorsqu'on monte en énergie, les polya<strong>de</strong>s <strong>vibration</strong>nelles sont <strong>de</strong> rang <strong>de</strong> plus en plusélevé <strong>et</strong> s'étalent sur une gran<strong>de</strong> région spectrale. Ainsi, <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s diérentes peuventavoir <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> chevauchement <strong>et</strong> donc <strong>de</strong>s possibilités d'interaction entre elles. Lesinteractions <strong>de</strong> type Coriolis perm<strong>et</strong>tent notamment <strong>de</strong> coupler <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>s <strong>de</strong> parité <strong>de</strong>k diérentes. De même <strong>de</strong> nouvelles interactions <strong>de</strong> type anharmonique peuvent existerà très haute énergie.Dans c<strong>et</strong>te section, nous montrerons un exemple d'une interaction interpolya<strong>de</strong> observéelors <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> la région 6000-8900 cm −1 , aectant la polya<strong>de</strong> {N r = 12, e, g}.C<strong>et</strong>te polya<strong>de</strong> contient les niveaux 00220, e Σ, ∆ <strong>et</strong> 01072, 3 − 2e, voir gure (4.38). Lesgraphiques d'energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> ces niveaux montrent que le niveau 01072, 3 − 2e perturbele niveau 00220, 20e vers J = 8 <strong>et</strong> 00220, 00e vers J = 20. Ce couplage à caractèrelocal est <strong>de</strong> type Coriolis. Ces interactions étant déjà incluses dans le modèle global, ellesrepro<strong>du</strong>isent bien les données expérimentales dans c<strong>et</strong>te région. Cependant, nous avonségalement observé une perturbation <strong>de</strong>s états J = 10 − 11 <strong>du</strong> niveau 00220, 20e <strong>et</strong> àJ = 21 <strong>du</strong> niveau 00220, 00e. La gure (4.39) montre l'écart entre les énergies calculées<strong>et</strong> observées <strong>du</strong> niveau 00220, 20e par Keppler <strong>et</strong> al. [158] <strong>et</strong> conrmé par nos attributionssur les <strong>spectre</strong>s CRDS. On remarque que nos prédictions sont excellentes sauf autour <strong>de</strong>J = 10 où apparaît un écart <strong>de</strong> 0.011 <strong>et</strong> -0.021 cm −1 , respectivement à J = 10 <strong>et</strong> 11.La gure (4.38) montre que le niveau responsable <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te perturbation est 10006, 06e.Ce <strong>de</strong>rnier fait partie <strong>de</strong> la polya<strong>de</strong> {N r = 11, e, g}. Il a la même parité <strong>de</strong> k que 00220, e.Le couplage entre ces niveaux est alors <strong>de</strong> type anharmonique. L'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te interactioninterpolya<strong>de</strong> a été estimé <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> W = 0.05 cm −1 . Notons que le niveau 10006, 06ecaractérisé par un grand nombre quantique <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> <strong>de</strong> pliage v 5 , est bien déterminégrâce aux paramètres <strong>vibration</strong>nels d'ordre supérieurs w ijklm intro<strong>du</strong>it dans le modèleglobal, voir tableau (4.16).Une analyse rigoureuse <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s vecteurs propres <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te


PAGE 166E VR- 1.173520 J(J+1) + 1.6261 10 -6 J 2 (J+1) 2 (cm -1 )768700220, 0 0e768600220, 2 0x768501072, 3-2x768410006, 0 6x768376820 10 20(J)Figure 4.38 Energie ré<strong>du</strong>ite <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 entre 7682 <strong>et</strong> 7687 cm −1 .Figure 4.39 Ecart entre énergie observée <strong>et</strong> calculée <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> rotation <strong>du</strong> niveau00220, 20e <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 issue <strong>de</strong> diérentes références.région, montre la possibilité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux couplages anharmoniques. Il s'agit <strong>de</strong>s interactions2/55 <strong>et</strong> 3/4555 comme le montre la gure (4.40). C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière interaction a été déjàobservé dans l'isotopologue 12 C 2 HD <strong>et</strong> 13 C 2 HD. Elle joue un rôle très important. Il


PAGE 167Figure 4.40 Schéma d'interaction entre les polya<strong>de</strong>s N r = 11 <strong>et</strong> N r = 12 <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .est donc possible qu'elle existe dans 12 C 2 H 2 à haute énergie. L'interaction 2/55 est parcontre d'ordre inférieur dont le terme K 2/55 peut être très important. L'intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>ces couplages dans le modèle détruit la notion <strong>de</strong> polya<strong>de</strong>s. Heureusement ces interactionsinterpolya<strong>de</strong>s sont très locales <strong>et</strong> peuvent être traitées ponctuellement.An <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te perturbation dans notre modèle, nous avonscontraint le niveau perturbateur 10006, 06e à passer au bon endroit, <strong>de</strong> manière à minimiserles rési<strong>du</strong>s. C<strong>et</strong>te information (position <strong>du</strong> perturbateur) a été intro<strong>du</strong>ite entant que donnée expérimentale. L'ajustement global tient donc en compte l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teinterpolya<strong>de</strong> indirectement <strong>et</strong> localement.4.5.4 Paramètres eectifsLes 18415 données expérimentales impliquant <strong>de</strong>s niveaux entre 0-8900 cm −1 ont étéintro<strong>du</strong>ites dans notre base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> l'acétylène, incluant les informations <strong>de</strong> lalittérature <strong>et</strong> les raies nouvellement attribuées.L'ajustement <strong>de</strong> ces raies a permis <strong>de</strong> déterminer 396 paramètres eectifs <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation.Les points forts <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ajustement sont les suivants : Certaines nouvelles données apportent <strong>de</strong>s informations sur <strong>de</strong> nouvelles classes<strong>de</strong> niveaux, notamment ceux <strong>de</strong> pliage hautement excités. L'intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> paramètres<strong>de</strong> <strong>vibration</strong> d'ordre supérieur w ijklm , ..., voir équation (1.106), s'est avéréenécessaire. Ces <strong>de</strong>rniers, ont un e<strong>et</strong> important sur les prédictions. Leur rôlese manifeste en particulier dans l'i<strong>de</strong>ntication <strong>de</strong> l'interaction interpolya<strong>de</strong> entre10006, 06e <strong>et</strong> 00220, 20e. L'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission à haute température a fourni une base <strong>de</strong> donnéessoli<strong>de</strong> <strong>et</strong> able concernant les e<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Coriolis. Les paramètres correspondantsétant alors bien ajustés, les prédictions <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong>s raies <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs intensitéss'en trouve fortement améliorée. L'ajustement <strong>de</strong>s niveaux dans la région 6000-8900 cm −1 tire prot <strong>de</strong> la qualité<strong>de</strong>s prédictions reposant sur l'analyse <strong>de</strong>s régions à basse énergie. Plusieurs niveauxincluant le mo<strong>de</strong> d'élongation ν 2 sont <strong>de</strong>venus accessibles d'une part grâceaux <strong>spectre</strong>s chauds <strong>et</strong> d'autre part en bénéciant <strong>de</strong> la qualité <strong>et</strong> la haute résolution<strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s CRDS.Les paramètres eectifs <strong>du</strong> modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 sont données dans le tableau(4.16).


PAR.Vibrationnels diagonaux y144 0.16880 0.00258 y5l4l5 0.01422 0.00084y145 -0.06097 0.00086 y5l5l5 0.00210 0.00008om1 3401.15349 0.02134 y155 0.04874 0.00024 z1144 -0.02431 0.00241om2 1981.68287 0.00008 y223 -0.71910 0.02812 z1244 0.01288 0.00065om3 3313.20395 0.02139 y224 -0.26224 0.00107 z1245 0.01396 0.00081om4 608.99012 0.00073 y225 -0.11943 0.00423 z1255 -0.00314 0.00028om5 729.20680 0.00034 y233 -0.05132 0.03137 z1344 0.03249 0.00159x11 -28.04086 0.03186 y234 0.03472 0.00110 z1345 0.06639 0.00167x12 -11.22893 0.00179 y235 0.09496 0.00107 z1355 -0.00182 0.00050x13 -104.55510 0.00198 y244 0.40541 0.00052 z1444 -0.00031 0.00020x14 -13.97067 0.00729 y245 -0.10824 0.00068 z1445 -0.03202 0.00040x15 -10.74896 0.00486 y255 -0.07304 0.00063 z1455 0.01176 0.00033x22 -7.36696 0.00007 y333 0.32133 0.01095 z1555 0.00060 0.00004x23 -4.92007 0.03141 y334 -0.15838 0.00643 z2225 0.01116 0.00138x24 -12.50215 0.00107 y335 0.18068 0.00533 z2244 0.02517 0.00030x25 -1.41193 0.00292 y344 0.00755 0.00201 z2245 0.01085 0.00045x33 -25.12496 0.03190 y345 0.06189 0.00457 z2344 -0.01393 0.00054x34 -9.37696 0.00649 y444 0.04968 0.00017 z2345 0.00477 0.00117x35 -9.14416 0.00568 y445 0.08483 0.00025 z2355 0.00385 0.00032x44 3.10948 0.00057 y455 0.05806 0.00036 z2444 -0.00896 0.00006x45 -2.42076 0.00044 y555 0.00751 0.00010 z2445 0.00516 0.00034x55 -2.42224 0.00026 y1l4l4 -0.11868 0.00338 z2455 0.00348 0.00029xl4l4 0.74202 0.00077 y1l4l5 -0.26216 0.00117 z2555 0.00406 0.00023xl4l5 6.54029 0.00054 y1l5l5 -0.06057 0.00026 z3344 -0.01992 0.00187xl5l5 3.53957 0.00025 y2l4l4 -0.12872 0.00044 z3345 0.03089 0.00443y111 -0.15720 0.01092 y2l4l5 0.00063 0.00046 z3355 -0.01089 0.00057y114 -0.03296 0.00673 y2l5l5 0.02503 0.00040 z3444 0.00224 0.00013y115 -0.23121 0.00492 y3l4l4 0.01612 0.00040 z3445 0.01600 0.00053y122 -0.17287 0.00169 y3l4l5 -0.01401 0.00190 z3455 -0.02572 0.00041y123 -0.52722 0.00404 y3l5l5 -0.01410 0.00029 z3555 -0.00134 0.00009y124 0.14254 0.00192 y4l4l4 -0.01341 0.00063 z4444 -0.00635 0.00003y125 0.16746 0.00104 y4l4l5 0.05137 0.00042 z4445 -0.00492 0.00007y134 -0.22721 0.00394 y4l5l5 0.00409 0.00053 z4455 0.00260 0.00017y135 -0.20487 0.00281 y5l4l4 -0.01240 0.00032 z4555 -0.00589 0.00008


z5555 -0.00009 0.00002 zl4445 -0.00038 0.00006 alpha3 5.85681 0.00068 E-03z11l4l4 0.03332 0.00304 zl4455 -0.00297 0.00010 alpha4 -1.35737 0.00006 E-03z11l4l5 0.03195 0.00066 zl4555 0.00245 0.00005 alpha5 -2.22770 0.00007 E-03z12l4l4 -0.01462 0.00079 zl5555 -0.00020 0.00000 gam11 -3.06997 0.01396 E-05z12l4l5 0.02399 0.00060 w24455 -0.93857 0.09019 E-03 gam12 6.88041 0.10796 E-05z12l5l5 -0.00825 0.00028 w25555 -0.19810 0.02454 E-03 gam13 -17.64725 0.02547 E-05z13l4l4 -0.05458 0.00125 w44444 0.20323 0.00209 E-03 gam14 10.44135 0.06467 E-05z13l4l5 0.02854 0.00230 w44445 0.36558 0.01193 E-03 gam15 3.56946 0.03406 E-05z14l4l4 -0.00527 0.00049 w44455 0.37685 0.02662 E-03 gam23 7.68007 0.06604 E-05z14l5l5 -0.00222 0.00035 w44555 -0.19472 0.02880 E-03 gam24 -7.52511 0.02913 E-05z15l4l5 0.00742 0.00029 w55555 -0.03965 0.00229 E-03 gam25 -5.49534 0.01698 E-05z22l4l4 -0.00994 0.00024 w244l44 0.40913 0.01917 E-03 gam33 -2.81478 0.05776 E-05z22l5l5 -0.00243 0.00016 w244l45 -0.90462 0.08193 E-03 gam34 5.04766 0.05181 E-05z24l4l5 0.00899 0.00041 w244l55 -0.49255 0.09240 E-03 gam35 2.34172 0.05823 E-05z25l4l4 0.00411 0.00034 w344l44 0.98885 0.09383 E-03 gam44 -0.43495 0.00328 E-05z33l4l4 -0.01766 0.00054 w444l44 -0.18561 0.00905 E-03 gam45 -2.09353 0.00462 E-05z33l4l5 -0.01163 0.00099 w444l45 0.48315 0.01133 E-03 gam55 2.37709 0.00305 E-05z33l5l5 -0.02597 0.00042 w444l55 -0.30655 0.03047 E-03 gl4l4 -6.52610 0.00546 E-05z34l4l4 -0.00963 0.00048 w445l44 -0.25271 0.02198 E-03 gl4l5 -22.16007 0.00548 E-05z34l4l5 0.01732 0.00055 w455l45 -0.25121 0.05922 E-03 gl5l5 -10.89048 0.00547 E-05z34l5l5 -0.00417 0.00055 w2l4444 0.45372 0.02517 E-03 eps114 0.72368 0.03424 E-05z35l4l4 -0.00441 0.00076 w2l4445 -0.44659 0.07848 E-03 eps115 -0.36288 0.01648 E-05z35l4l5 -0.01589 0.00056 w2l4555 -0.40217 0.03132 E-03 eps122 -0.29656 0.09070 E-05z35l5l5 -0.00267 0.00015 w2l5555 -0.09900 0.01518 E-03 eps123 0.76624 0.07708 E-05z44l4l4 0.00281 0.00013 w4l4444 0.55018 0.00778 E-03 eps125 0.38776 0.03266 E-05z44l4l5 -0.00487 0.00011 w4l4445 0.41351 0.01206 E-03 eps134 0.68500 0.04251 E-05z44l5l5 0.00265 0.00025 w4l5555 -0.16582 0.01771 E-03 eps144 -0.39453 0.01851 E-05z45l4l4 0.00518 0.00013 w5l4444 -0.08803 0.01880 E-03 eps145 0.25969 0.01582 E-05z45l4l5 0.00462 0.00026 eps155 0.07912 0.00676 E-05z45l5l5 0.00664 0.00021 PAR. Rotationnels diagonaux eps222 -0.49826 0.01127 E-05z55l4l4 -0.00467 0.00018 eps224 0.17563 0.02354 E-05z55l4l5 -0.00361 0.00021 B0 1176.64646 0.00007 E-03 eps234 -0.74322 0.05220 E-05z55l5l5 -0.00048 0.00001 alpha1 6.84331 0.00021 E-03 eps235 -0.53028 0.03166 E-05zl4444 -0.00319 0.00006 alpha2 6.17411 0.00018 E-03 eps244 -0.03522 0.00923 E-05


eps245 0.40217 0.01044 E-05 b<strong>et</strong>a34 6.70295 1.09850 E-10 q5v2 0.00255 0.00009 E-03eps255 -0.06883 0.00534 E-05 b<strong>et</strong>a44 -0.57887 0.16049 E-10 q5v3 0.00332 0.00043 E-03eps334 -0.35808 0.03863 E-05 b<strong>et</strong>a45 -2.55482 0.21313 E-10 q5v4 -0.10837 0.00022 E-03eps335 0.41582 0.05093 E-05 b<strong>et</strong>a55 0.46429 0.11546 E-10 q5v5 -0.04396 0.00016 E-03eps344 -0.12789 0.01013 E-05 b<strong>et</strong>al44 -10.94382 0.34396 E-10 q5v11 -0.54031 0.02166 E-05eps345 0.19925 0.02258 E-05 b<strong>et</strong>al45 -46.96217 0.36487 E-10 q5v12 0.57589 0.04458 E-05eps355 0.07872 0.01062 E-05 b<strong>et</strong>al55 -15.26179 0.19176 E-10 q5v14 -0.43134 0.03531 E-05eps444 0.00830 0.00090 E-05 H0 1.49568 0.03504 E-12 q5v24 -0.53444 0.01456 E-05eps455 -0.10125 0.00257 E-05 q5v25 0.11628 0.00639 E-05eps555 0.02296 0.00047 E-05 Par. Rotationnels <strong>de</strong> type-l q5v44 0.30274 0.01811 E-05eps1l55 -0.19710 0.00460 E-05 q5v45 -0.31383 0.02270 E-05eps2l44 -0.21837 0.01027 E-05 q4 -5.23075 0.00003 E-03 q5v55 -0.09144 0.00180 E-05eps2l45 -0.42693 0.01168 E-05 q4v1 -0.02967 0.00032 E-03 q5J 3.87676 0.00504 E-08eps2l55 -0.28311 0.00937 E-05 q4v2 -0.02605 0.00017 E-03 q5Jv1 0.07987 0.01203 E-08eps3l44 0.17978 0.01383 E-05 q4v3 -0.03590 0.00068 E-03 q5Jv2 0.11400 0.01199 E-08eps3l55 -0.12267 0.01060 E-05 q4v4 0.00920 0.00008 E-03 q5Jv3 -0.06702 0.01343 E-08eps4l44 0.08158 0.00181 E-05 q4v5 -0.06878 0.00014 E-03 q5Jv4 0.34852 0.00563 E-08eps4l45 0.11812 0.00576 E-05 q4v13 -0.75134 0.09537 E-05 q5Jv5 0.11531 0.00275 E-08eps4l55 0.06254 0.00607 E-05 q4v14 -1.09832 0.04626 E-05 q5JJ -0.18636 0.02538 E-12eps5l44 -0.25672 0.00560 E-05 q4v15 0.37874 0.04684 E-05 q445 -0.08351 0.00819 E-05eps5l45 -0.58931 0.00554 E-05 q4v23 -0.98205 0.05082 E-05 u44 -0.03281 0.00179 E-08eps5l55 -0.18884 0.00117 E-05 q4v24 0.68421 0.01397 E-05 u45 -0.13213 0.00280 E-08D0 1.62677 0.00009 E-06 q4v25 0.21314 0.01657 E-05 u55 -0.10831 0.00077 E-08b<strong>et</strong>a1 -1.47942 0.00664 E-08 q4v33 0.85894 0.05736 E-05b<strong>et</strong>a2 0.49415 0.03189 E-08 q4v44 -0.01179 0.00180 E-05 Par. Vibrationnels <strong>de</strong> type-lb<strong>et</strong>a3 -1.45930 0.02958 E-08 q4v45 -0.14069 0.01412 E-05b<strong>et</strong>a4 3.37983 0.00348 E-08 q4v55 0.03368 0.01118 E-05 r45 -6.23879 0.00001b<strong>et</strong>a5 2.60667 0.00304 E-08 q4J 3.94682 0.00484 E-08 r45v1 -0.12626 0.00135b<strong>et</strong>a12 10.69954 2.48057 E-10 q4Jv3 0.10352 0.01224 E-08 r45v2 0.08805 0.00075b<strong>et</strong>a14 11.26864 1.40320 E-10 q4Jv4 0.03671 0.00306 E-08 r45v3 0.25380 0.00539b<strong>et</strong>a22 -16.83758 2.96281 E-10 q4Jv5 0.17924 0.00579 E-08 r45v4 0.03867 0.00063b<strong>et</strong>a23 -10.05190 3.51682 E-10 q4JJ -0.32186 0.02374 E-12 r45v5 0.05500 0.00064b<strong>et</strong>a24 -10.35780 1.07103 E-10 q5 -4.69847 0.00003 E-03 r45v12 -1.35031 0.11482 E-02b<strong>et</strong>a33 16.77882 2.77098 E-10 q5v1 -0.03067 0.00059 E-03 r45v22 0.23042 0.03385 E-02


45v24 -0.29016 0.04120 E-02 k3245 -18.30035 0.00004 k1534v5 -0.15474 0.00838r45v25 1.23038 0.04020 E-02 k3245v1 -1.21126 0.02311 k1534J -38.58260 0.47116 E-05r45v33 1.93132 0.50610 E-02 k3245v2 0.37791 0.00741 o1534 -4.86939 0.23651 E-05r45v34 -5.86737 0.11397 E-02 k3245v3 -0.31163 0.01398 k4455 -8.49212 0.00381r45v35 4.26636 0.08149 E-02 k3245v4 0.14481 0.00091 k4455v1 0.80706 0.01069r45v44 -0.30057 0.00785 E-02 k3245v5 0.21212 0.00065 k4455v2 -0.09138 0.00957r45v45 -3.04030 0.02243 E-02 k3245v24 -0.00912 0.00147 k4455v3 -0.32662 0.01349r45v55 0.56943 0.01054 E-02 k3245v25 -0.03370 0.00172 k4455v5 -0.13084 0.00222r45l44 0.05973 0.00314 E-02 k3245v35 -0.02360 0.00602 k4455J 13.71343 0.12877 E-05r45J 19.61310 0.00316 E-05 k3245v44 -0.00057 0.00020 kp4455 4.01864 0.01610r45Jv1 0.19091 0.01462 E-05 k3245v45 -0.00688 0.00050 kp4455v1 -0.36827 0.00816r45Jv2 0.17085 0.00844 E-05 k3245v55 -0.00283 0.00027 kp4455v2 0.21047 0.00626r45Jv4 -0.13726 0.00854 E-05 k3245J 22.62206 0.09634 E-05 kp4455v3 1.00101 0.01108r45Jv5 0.55644 0.00940 E-05 k3245JJ -30.63247 1.72033 E-10 kp4455v4 -0.04818 0.00170r45JJ -41.13256 0.43499 E-10 o3245 5.56034 0.07591 E-05 kp4455v5 0.13311 0.00294r4455 0.00359 0.00010 o3245J -19.01830 1.26808 E-10 kp4455J -8.48450 0.25995 E-05k1133 -120.55542 0.03866 op4455 1.49265 0.20661 E-05Résonances Anharmoniques k1133v4 1.13460 0.03209k1133v5 -0.46104 0.02754 Résonances <strong>de</strong> Coriolisk1244 11.19372 0.01440 k1133v44 0.08652 0.00880k1244v1 2.47284 0.02101 k1133v55 0.01786 0.00106 C2444 7.23196 0.11517 E-03k1244v2 0.35249 0.02091 k1435 32.51461 0.01405 C2444v2 0.19078 0.02769 E-03k1244v3 1.46648 0.02199 k1435v1 3.17142 0.02353 C2444v3 0.56212 0.06884 E-03k1244v4 -0.25194 0.00370 k1435v2 -1.23709 0.01220 C2444v4 0.15171 0.02785 E-03k1244v5 -0.05589 0.00654 k1435v3 -5.61107 0.02276 Co2444 -5.35824 0.99081 E-08k1244J -6.89128 0.24829 E-05 k1435v4 0.09812 0.00554 Ca2455 5.84467 0.33045 E-03o1244 -2.66637 0.13769 E-05 k1435J -36.22260 0.19455 E-05 Ca2455v1 -0.87039 0.12655 E-03k1255 7.67133 0.00777 k1435JJ 22.20511 5.13662 E-10 Ca2455v3 1.56453 0.14661 E-03k1255v1 0.06888 0.00447 o1435 -7.10617 0.07966 E-05 Ca2455v5 -0.70492 0.09260 E-03k1255v2 -0.10645 0.00416 k1534 37.03546 0.03366 Cb2455 -1.39708 0.23693 E-03k1255v4 -0.18899 0.00295 k1534v1 6.36115 0.02922 Cb2455v5 -0.26913 0.07159 E-03k1255v5 -0.03853 0.00109 k1534v2 -1.40510 0.02795 C2214 -7.52561 0.12111 E-03k1255J -2.13673 0.12251 E-05 k1534v3 -4.31294 0.02889 C2214v1 0.83961 0.10299 E-03o1255 -3.93236 0.06527 E-05 k1534v4 0.23893 0.01143 C2214v2 -0.70781 0.10157 E-03


C2214v3 -0.47491 0.17102 E-03C2214v4 0.37106 0.05650 E-03C2214v5 0.24152 0.04587 E-03C2235 4.22912 0.10473 E-03C2235v4 -1.32174 0.09859 E-03Table 4.16: Paramètres <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation (en cm −1 ) issus <strong>de</strong>l'ajustement global <strong>de</strong>s raies expérimentales <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 jusqu'à8900 cm −1 .


PAGE 1734.6 Fonction <strong>de</strong> partition <strong>et</strong> quantités macroscopiquesLe calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 repose sur laconnaissance <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te molécule. Ainsila précision <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fonction <strong>et</strong> d'autres fonctions thermodynamiques associées dépenddirectement <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s énergies. Dans c<strong>et</strong>te section nous présenterons les résultats <strong>de</strong>nos calculs obtenus pour <strong>de</strong>s températures allant <strong>de</strong> 1 K à 2000 K. Nous discuteronségalement la précision <strong>de</strong>s résultats en fonction <strong>de</strong> la température.4.6.1 Fonction <strong>de</strong> partition interneLe modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 basé sur l'ajustement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotationjusqu'à 8900 cm −1 a été utilisé ici dans le but <strong>de</strong> calculer tous les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationau moins jusqu'à 15000 cm −1 . Ceux-ci appartiennent aux polya<strong>de</strong>s telles que{N r ≤ 24, J ≤ 120}. Le nombre total <strong>de</strong> polya<strong>de</strong>s que nous avons calculées est <strong>de</strong> 95,avec la plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> rang 5120.Les polya<strong>de</strong>s prisent en compte sont celles qui ont au moins un niveau en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>15000 cm −1 . D'autres niveaux au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te énergie sont également calculés mais <strong>de</strong>mois en moins compl<strong>et</strong>. Ainsi, le nombre total <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> calculés est égalà 101471 dont 69541 sont en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 15000 cm −1 . Notons, que pour chaque niveau <strong>de</strong><strong>vibration</strong> on génère systématiquement tous les niveaux <strong>de</strong> rotation jusqu'à J = 120.Pour estimer l'incertitu<strong>de</strong> sur la fonction <strong>de</strong> partition interne ainsi que sur les fonctionsthermodynamiques, nous avons intro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les énergies calculées.Plusieurs considérations ont été prises en compte an <strong>de</strong> déterminer ces incertitu<strong>de</strong>s.Tout d'abord, nous avons tenu compte <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> nos calculs par rapport aux donnéesexpérimentales, variables pour diérentes régions. Ensuite, <strong>de</strong>s prédictions <strong>de</strong>s énergiesau-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 8900 cm −1 ont été eectuées <strong>et</strong> comparées aux données <strong>de</strong> la littérature pourestimer l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les niveaux hautement excités. Enn,nous avons pris en compte le fait que les prédictions <strong>du</strong> modèle global <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>moins en moins précises lorsqu'on monte en énergie. C<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re nous a con<strong>du</strong>it àdénir sept intervalles d'énergie diérents, détaillées dans le tableau (4.17).Energie (cm −1 ) 0-1000 1000-3000 3000-5000 5000-7000 7000-9000 9000-12000 >12000Facteur ×10 −7 ×10 −6 ×10 −5 ×10 −4 ×10 −3 ×10 −2 ×10 −1Incertitu<strong>de</strong> (min-max) en cm −1 (0 -10 −4 ) (10 −3 -3×10 −3 ) (3×10 −2 -5×10 −2 ) (5×10 −1 -7×10 −1 ) (7-9) (90-120) (>1200)Table 4.17 Incertitu<strong>de</strong>s estimés sur sept intervalles d'énergie <strong>de</strong> la molécule 12 C 2 H 2 .Dans chaque intervalle on multiplie les énergies par un facteur bien choisi 10 −x .La fonction <strong>de</strong> partition interne est calculée par la relation suivante :Q int (E) ± 1 2 [Q int(E− ) − Q int(E+ ) ]} {{ }∆Q int(4.8)où E ± correspond respectivement aux énergies surestimées <strong>et</strong> sousestimées, en tenantcompte <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> précision qui viennent d'être explicitées.La même procé<strong>du</strong>re a été appliquée dans le calcul <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s sur les moments<strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition ainsi que sur les autres fonctions thermodynamiques déniespar les équations (2.112)-(2.117).Le tableau (4.18) représente les résultats obtenus pour la fonction <strong>de</strong> partition interne<strong>et</strong> les moments Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int entre 10 <strong>et</strong> 100 K par pas <strong>de</strong> 10 K <strong>et</strong> entre 100 <strong>et</strong> 2000 K par


PAGE 174pas <strong>de</strong> 100 K. La valeur <strong>de</strong> ces fonctions à la température <strong>de</strong> référence 298.15 K est icimise en évi<strong>de</strong>nce. Les fonctions <strong>de</strong> partition <strong>de</strong>s molécules para : ortho acétylène sont icicalculées en utilisant la convention dite "astrophysique" c'est-à-dire avec <strong>de</strong>s poids statistiques( 1 4 : 3 4). Sur base <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s calculées, le nombre <strong>de</strong> décimales signicativesà basse température est <strong>de</strong> six, puis diminue progressivement en fonction <strong>de</strong> la température.De plus, on remarque que l'incertitu<strong>de</strong> sur les moments Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int augmenterapi<strong>de</strong>ment par rapport à Q int au fur <strong>et</strong> à mesure que la température augmente. Lesniveaux hautement excités jouent alors un rôle <strong>de</strong> plus en plus important dans le calcul<strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne. Ces <strong>de</strong>rniers étant connues avec moins <strong>de</strong> précisionils inuencent signicativement la abilité <strong>de</strong> Q int <strong>et</strong> par conséquent celle <strong>de</strong> Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int .Table 4.18 Calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne <strong>et</strong> moments correspondant <strong>de</strong>12 C 2 H 2 en fonction <strong>de</strong> la température.Un autre critère pour mesurer la abilité <strong>de</strong> nos calculs consiste à étudier la convergence<strong>de</strong> Q int , Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int en fonction <strong>de</strong> l'énergie à température xée. A titre d'exemple,la convergence en fonction <strong>de</strong> l'énergie E max à 298.15 K est illustrée dans la gure (4.41).La convergence <strong>de</strong> Q int , Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int se manifeste par un palier horizontal. D'après c<strong>et</strong>tegure, an que la fonction <strong>de</strong> partition interne converge à la 5ème décimale, ordre <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ∆Q int , il faut au moins sommer sur toutes les énergies jusqu'à 4600 cm −1 .De même Q ′ int converge à la 4ème décimale vers 4800 cm −1 <strong>et</strong> Q ′′int à la troisième décimalevers 5000 cm −1 . Ainsi, la convergence <strong>de</strong> Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int se fait beaucoup plus lentementque celle <strong>de</strong> Q int . Notons que ces moments sont à la base <strong>du</strong> calcul <strong>de</strong>s autres fonctionsthermodynamiques. Elles aecteront donc leur précision, notamment à haute température.Il est évi<strong>de</strong>nt que lorsque la température augmente, la convergence <strong>de</strong> Q int , Q ′ int <strong>et</strong>Q ′′int est contrainte par le caractère incompl<strong>et</strong> <strong>de</strong>s prédictions au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 15000 cm−1 .Une autre contrainte doit être prise en compte. Il s'agit <strong>de</strong> l'isomérisation <strong>de</strong> l'acétylènevers le vinylidène (H 2 C = C) aux alentours <strong>de</strong> 12000 cm −1 . En e<strong>et</strong>, le modèle global neprend pas en considération les niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> c<strong>et</strong> isomère. Il est donc


PAGE 175Figure 4.41 <strong>Etu<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> la convergence <strong>de</strong> Q int , Q ′ intE max .<strong>et</strong> Q′′ inten fonction <strong>de</strong> l'énergieutile <strong>de</strong> vérier l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux contraintes sur le calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partitioninterne à haute température.Considérons la quantité P T (E i ) dénie par l'équation (4.9) :P T (E i ) =E i ∑+∆EE i(gisn (2J i + 1) exp − c )2E iT(4.9)C<strong>et</strong>te quantité est similaire à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> Boltzmann pondérée utilisée par Vigasin <strong>et</strong>ses collaborateurs (voir gure B.1 <strong>de</strong> [184]). Elle exprime la population relative endéansl'intervalle [E i , E i + ∆E], où ∆E a été choisi égale à 500 cm −1 . La somme totale surtoutes les énergies correspond à Q int (convention astrophysique).Nous avons calculé la fonction P T (E i ) pour <strong>de</strong>s températures élevées, 1000, 1500 <strong>et</strong>2000 K. Les résultats sont illustrés dans la gure (4.42). Les <strong>de</strong>ux contraintes sur lesénergies, à savoir 12000 cm −1 <strong>et</strong> 15000 cm −1 sont également représentées dans la gure(4.42) par <strong>de</strong>s zones grises. On remarque que jusqu'à 1000 K toute la population resteconnée en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 10000 cm −1 . Les contraintes précé<strong>de</strong>ntes n'aecteront donc passignicativement le calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te limite(T ≤ 1000 K).Au fur <strong>et</strong> à mesure que la température augmente la situation se dégra<strong>de</strong>. A 1500 K,une p<strong>et</strong>ite fraction (1%) <strong>de</strong> Q int est <strong>du</strong>e à la contribution <strong>de</strong>s niveaux au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 12000cm −1 (mais toujours inférieurs à 15000 cm −1 ). A 2000 K les énergies au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 12000cm −1 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 15000 cm −1 auront un e<strong>et</strong> signicatif sur la fonction <strong>de</strong> partition.Nous avons alors calculé l'écart relatif entre la fonction <strong>de</strong> partition interne somméesur toutes les énergies Q calcint <strong>et</strong> celle tronquée à 12000 cm −1 . Le même calcul a été eectuépour les moments Q ′ calcint <strong>et</strong> Q ′′ calcint . Le résultat est donné dans la gure (4.43). Cestests montrent que la température seuil pour laquelle toutes les énergies nécessaires pourcalculer la fonction <strong>de</strong> partition interne ont été prises en compte se situe entre 1000 <strong>et</strong>1500 K.On remarque qu'au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> T ≈ 1200 K l'écart relatif augmente, indiquant que l'eff<strong>et</strong><strong>de</strong>s énergies au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 12000 cm −1 commence à contribuer signicativement dans lecalcul <strong>de</strong> Q int , Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int . Il vient alors que les valeurs <strong>de</strong> ces fonctions sont valables, en-


PAGE 176Figure 4.42 Evolution <strong>de</strong> P T en fonction <strong>de</strong> l'énergie E i <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .déans leurs incertitu<strong>de</strong>s calculées à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s énergies E + <strong>et</strong> E − , au moins jusqu'à 1200 K.Le tableau (4.19) compare la fonction <strong>de</strong> partition interne calculée en utilisant laconvention atmosphérique <strong>et</strong> les valeurs publiées dans la littérature à 296 <strong>et</strong> 300 K.Diérentes valeurs <strong>de</strong> Q int existent à 296 K. Certaines sont soit calculées en utilisantla sommation directe, mais avec <strong>de</strong>s listes d'énergie incomplètes soit en utilisant <strong>de</strong>sapproximations sur la <strong>vibration</strong> <strong>et</strong>/ou la rotation. Les écarts par rapport à nos valeurssont <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 0.05 % à 296 K [185] <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0.02% à 300 K.Table 4.19 Comparaison entre fonction <strong>de</strong> partition calculée par le modèle global (a)<strong>et</strong> les valeurs <strong>de</strong> la littérature à 296 <strong>et</strong> 300 K. (b) HITRAN 96 basée sur [185], (c) Fischer<strong>et</strong> al. [72], (d) Goldman <strong>et</strong> al. [186] <strong>et</strong> (e) Rinsland <strong>et</strong> al. [129].4.6.2 Fonctions thermodynamiquesNous avons calculé l'enthalpie (hcf), l'enthalpie <strong>de</strong> Gibbs (gef), l'entropie (S) <strong>et</strong> lacapacité calorique à pression constante (C p ) utilisant les équations (2.114)-(2.117). Lecalcul a été eectué dans la gamme <strong>de</strong> température 1-2000 K. Les incertitu<strong>de</strong>s sur cesfonctions ont également été calculées en utilisant la même procé<strong>du</strong>re que pour la fonction<strong>de</strong> partition interne. Les résultats obtenus sont donnés dans le tableau (4.20) par pas <strong>de</strong>10 K entre 1 <strong>et</strong> 100 K <strong>et</strong> par pas <strong>de</strong> 100 K au-<strong>de</strong>là. Des valeurs ont également été obtenuespar pas <strong>de</strong> 1 K, <strong>et</strong> reprises dans les annexes (CD-ROM).La gure (4.44) illustre l'évolution <strong>de</strong> ces quantités en fonction <strong>de</strong> la températurejusqu'à 2000 K.


PAGE 177Figure 4.43 Ecart relative en % <strong>de</strong> X calc <strong>et</strong> X 12000 en fonction <strong>de</strong> la température. Xdésigne les fonctions Q int , Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 .La fonction (hcf) telle que dénie par l'équation (2.114) est négative en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>T=298.15 K, la température <strong>de</strong> référence à laquelle c<strong>et</strong>te fonction s'annule. Elle croît ensuiterapi<strong>de</strong>ment en fonction <strong>de</strong> T. La fonction (gef) est initialement gran<strong>de</strong> puis décroîttrès rapi<strong>de</strong>ment où elle converge à la valeur 200.91 J. K −1 mol −1 à 298.15 K. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te température, elle réaugmente progressivement pour atteindre 262.2 J. K −1 mol −1 à2000 K. L'entropie (S) présente une variation rapi<strong>de</strong> sur les basses températures, jusqu'à298.15 K ; elle évolue ensuite moins rapi<strong>de</strong>ment. Finalement, la capacité calorique àpression constante (C p ) reste d'abord quasi constante <strong>et</strong> croît rapi<strong>de</strong>ment après 100 K.Le caractère incompl<strong>et</strong> <strong>du</strong> jeu <strong>de</strong> niveaux au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 15000 cm −1 provoque la décroissance<strong>de</strong> C p au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> T ≈ 1600 K.Table 4.20 Fonctions thermodynamiques calculées entre 1 <strong>et</strong> 2000 K pour 12 C 2 H 2 .An d'estimer l'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> la contrainte <strong>du</strong> vinylidène à 12000 cm −1 , nous avons calculé


PAGE 178les écarts Xcalc −X 12000(%) où X désigne une fonction thermodynamique donnée. LesX calcrésultats sont illustrés en bas <strong>de</strong> la gure (4.44). On constate que les énergies au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>12000 cm −1 aectent signicativement les fonctions thermodynamiques pour <strong>de</strong>s températuresplus basses que pour Q int . Pour toutes les fonctions, excepté C p , la températurelimite est <strong>de</strong> 1100 K. Elle est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 900 K pour C p . Ceci est dû au fait que C p esttrès sensible à la diérence entre les moments Q ′ int <strong>et</strong> Q′′ int . Ces <strong>de</strong>rniers convergent pluslentement à haute température, voir gure (4.41).Nous avons également comparé les valeurs calculées à celles publiées dans les tablesthermodynamiques JANAF [68]. Les écarts sont donnés en bas <strong>de</strong> la gure (4.44). Notonsque les valeurs <strong>de</strong> JANAF ont été calculées en utilisant <strong>de</strong>s approximations sur lesénergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>et</strong> sont donc moins ables que nos valeurs en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>stempératures limites indiquées ci-<strong>de</strong>ssous. Les écarts restent faibles, moins <strong>de</strong> 2 % pour(hcf), (gef) <strong>et</strong> (S). Ils montent à 10 % pour C p à 2000 K.En résumé, nous avons appliqué le modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 pour calculer la fonction<strong>de</strong> partition interne en utilisant la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> sommation directe sur tous les niveaux <strong>de</strong><strong>vibration</strong>-rotation jusqu'à au moins 15000 cm −1 . Ces énergies ont été calculées à partir<strong>de</strong>s 396 paramètres déterminés sur base d'un ajustement global <strong>de</strong> 18415 raies incluant<strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> jusqu'à 8900 cm −1 . Les fonctions <strong>de</strong> partition <strong>de</strong> para <strong>et</strong> orthoacétylène ont été calculées séparément <strong>de</strong> 1 à 2000 K.Nous avons également calculé l'enthalpie, l'enthalpie <strong>de</strong> Gibbs, l'entropie <strong>et</strong> la capacitécalorique C p dans la même gamme <strong>de</strong> température.En plus <strong>de</strong> l'incertitu<strong>de</strong> sur les énergies calculées le rôle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux contraintes a étéévalué, l'absence <strong>de</strong> la contribution <strong>du</strong> vinylidène vers 12000 cm −1 <strong>et</strong> le caractère incompl<strong>et</strong><strong>de</strong>s prédictions au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 15000 cm −1 . L'e<strong>et</strong> <strong>de</strong> ces contraintes limite la validité<strong>du</strong> calcul <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> partition interne à 1200 K. C<strong>et</strong>te limite est <strong>de</strong> 1100 K pour lesautres fonctions thermodynamiques excepté C p où elle n'est que <strong>de</strong> 900 K. Nos résultatssur Q int achent une précision remarquable inégalée dans la littérature.


PAGE 179Figure 4.44 Illustration <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s diérentes fonctions thermodynamiques <strong>de</strong>12 C 2 H 2 calculées entre 1 <strong>et</strong> 2000 K.


Conclusion généraleLa molécule d'acétylène est une molécule simple à peu <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>vibration</strong>nels(7). Cependant, son <strong>spectre</strong> <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation est très compliqué notammentà haute énergie. Dans c<strong>et</strong>te optique, un Hamiltonien eectif <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation a étédéveloppé pour repro<strong>du</strong>ire à la précision expérimentale tous les <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotation<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te molécule publiés dans la littérature, impliquant <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>jusqu'à 8900 cm −1 . Ce modèle est basé sur la notion <strong>de</strong> poya<strong>de</strong> <strong>vibration</strong>nelle tenantcompte <strong>de</strong>s diérents mécanismes d'interaction entre les niveaux, déterminés à partir <strong>de</strong>s<strong>spectre</strong>s observés. Ce modèle utilise une approche <strong>globale</strong> consistant à traiter simultanémentl'ensemble <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong>s raies issues <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s expérimentaux.Durant ce travail, nous avons contribué à l'amélioration <strong>du</strong> modèle global, notammentpour les isotoplogues 12 C 2 H 2 <strong>et</strong> 12 CH 13 CH <strong>de</strong> l'acétylène. Un ensemble <strong>de</strong> programmesinformatiques crées par le Prof. A. Fayt <strong>de</strong> l'UCL , qui ont démontré leur ecacité à son<strong>de</strong>rla structure <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong>s molécules linéaires, a été utilisé pour étudierla molécule 12 C 2 H 2 .Trois résultats ont été obtenus dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> :Tout d'abord nous avons contribué à l'amélioration <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données expérimentalessur la molécule 12 C 2 H 2 en rassemblant les positions <strong>de</strong> toutes les raies connuesimpliquant <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> jusqu'à 8900 cm −1 . Trois régions spectrales d'ungrand intérêt astrophysique <strong>et</strong> atmosphérique ont été considérées en détail au cours <strong>de</strong>ce travail.La première région concerne les niveaux à basse énergie jusqu'à 3000 cm −1 . Dansc<strong>et</strong>te région nous avons collaboré avec le Dr. A. Predoi-Cross à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s àhaute résolution enregistrés au " Canadian Light Source ". Ces <strong>de</strong>rniers concernent laban<strong>de</strong> ν 5 − ν 4 vers 117 cm −1 <strong>et</strong> les ban<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s associées impliquant <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong><strong>vibration</strong> entre 0 <strong>et</strong> 3000 cm −1 . 731 nouvelles raies ont été attribuées sur ces <strong>spectre</strong>s.Elles ont été incluses dans notre base <strong>de</strong> données. De nouvelles informations ont été obtenuessur 12 CH 13 CH à c<strong>et</strong>te occasion.La secon<strong>de</strong> région qui nous a occupé est celle <strong>de</strong> la première excitation −CH vers 3300cm −1 . Nous avons collaboré dans ce cadre avec le groupe <strong>du</strong> Prof. R. Georges <strong>de</strong> l'université<strong>de</strong> Rennes. Les <strong>spectre</strong>s enregistrés à c<strong>et</strong>te occasion sont <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission trèschauds (≈ 1455 K) <strong>et</strong> riches en information. 3811 nouvelles raies ont été attribuées surces <strong>spectre</strong>s. Celles-ci contiennent <strong>de</strong>s informations sur <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong> jusqu'à6000 cm −1 .La troisième région analysée est celle <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> excitation −CH, vers 6700 cm −1 ,sur base <strong>de</strong> <strong>spectre</strong>s à très haute résolution enregistrés par le Dr. A. Campargue à l'université<strong>de</strong> Grenoble. L'analyse <strong>de</strong> ces <strong>spectre</strong>s nous a permis d'ajouter 1825 nouvellesraies à la base <strong>de</strong> données, incluant <strong>de</strong>s niveaux jusqu'à 8900 cm −1 . C<strong>et</strong>te base <strong>de</strong> don-


PAGE 181nées <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 , signicativement améliorée <strong>et</strong> ampliée suite à notre travail, comprendactuellement plus <strong>de</strong> 18415 raies.Le second résultat a concerné l'amélioration <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> l'Hamiltonien lui-même entirant prot <strong>de</strong>s nouvelles attributions. En e<strong>et</strong>, 396 paramètres eectifs <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>rotationont été ajustés, repro<strong>du</strong>isant les 18415 raies <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données endéans leurprécision expérimentale (3 σ). Le jeu <strong>de</strong> paramètres nal a été déterminé avec une déviationstandard sans dimension égale à 1.07.Une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s a révélé le rôle <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> type Coriolis négligéesjusqu'à présent. Leur intro<strong>du</strong>ction a été réalisée, avec succès, pour la premièrefois pour l'acétylène dans une perspective <strong>globale</strong> aux côtés <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> type anharmoniqueou <strong>de</strong> type-l. Les paramètres associés, ainsi que les paramètres diagonaux<strong>de</strong> l'Hamiltonien eectif ont été signicativement améliorés grâce à la qualité <strong>de</strong>s nouvellesattributions qui perm<strong>et</strong>tent l'accès à <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation hautementexcités (E v = 8900 cm −1 , J = 69). De plus, nous avons montré que <strong>de</strong>s interactionsinterpolya<strong>de</strong>s d'origine anharmonique peuvent exister à très haute énergie. Leur e<strong>et</strong> semanifestant localement, elles ont pu être traitées ponctuellement. Cependant, on s'attendà ce que leur rôle <strong>de</strong>vienne signicatif dans la région <strong>de</strong> triple excitation −CH <strong>et</strong> au-<strong>de</strong>là,détruisant sans doute l'approche par polya<strong>de</strong>s.Notre troisième résultat principal a consisté à exploiter le modèle global <strong>de</strong> 12 C 2 H 2dans diérentes applications. Nous avons notamment prédit à la fois les positions <strong>et</strong> intensitésabsolues <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s d'intérêt astrophysique <strong>et</strong> atmosphérique jusqu'à <strong>de</strong>s hautestempératures. Ces simulations nous ont permis par ailleurs <strong>de</strong> caractériser un phénomèned'auto-absorption dans <strong>de</strong>s expériences d'émission repro<strong>du</strong>isant <strong>de</strong>s conditions stellaires,à 3 µm.Sur notre lancée, nous avons entrepris le calcul <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs macroscopiques telles quel'enthalpie, l'enthalpie <strong>de</strong> Gibbs, l'entropie <strong>et</strong> la capacité calorique à pression constante.Le lien entre ces gran<strong>de</strong>urs <strong>et</strong> les énergies <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation est la fonction <strong>de</strong> partitiontotale. Celle-ci a été calculée par sommation directe sur toutes les énergies jusqu'àau moins 15000 cm −1 en <strong>vibration</strong> <strong>et</strong> jusqu'à J = 120. Le calcul a été fait pour <strong>de</strong>stempératures jusqu'à 2000 K avec une précision inégalée dans la littérature.PerspectivesSi notre contribution à l'analyse <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 jusqu'à8900 cm −1 a été couronnée <strong>de</strong> succès, il reste toutefois un grand travail à eectuertant au niveau <strong>de</strong> l'enrichissement <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données que dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s polya<strong>de</strong>shautement excitées <strong>vibration</strong>nellement. En e<strong>et</strong>, l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>spectre</strong>s d'émission à 3 µms'est avérée très importante dans la dénition <strong>du</strong> modèle global actuel. Il serait donctrès utile d'analyser <strong>de</strong> tels <strong>spectre</strong>s dans diérentes régions. La région 13.7 µm serait unparfait départ pour consoli<strong>de</strong>r le modèle global dans la région <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> pliage. Ilserait également très utile d'étendre l'analyse à la région <strong>de</strong> triple excitation −CH vers1 µm (9000 cm −1 ). Des problèmes <strong>de</strong> modèlisation <strong>globale</strong> ont été récemment mis enévi<strong>de</strong>nce pour la molécule 13 CH 12 CH dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière région <strong>de</strong> haute excitation. Ilsera intéressant <strong>de</strong> tester la situation dans 12 C 2 H 2 .La qualité <strong>de</strong>s prédictions tant pour les énergies que pour les intensités ouvre égalementla porte à la simulation spectrale <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s situées à plus haute énergie <strong>et</strong> àl'analyse plus complète <strong>de</strong> <strong>spectre</strong>s <strong>de</strong> la littérature, ainsi sans doute qu'à m<strong>et</strong>tre enquestion la modélisation <strong>de</strong>s niveaux via les polya<strong>de</strong>s .


PAGE 182Enn, nos prédictions peuvent également être exploitées dans le contexte <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><strong>du</strong> processus dynamique d' " Intramolecular Vibrational Redistribution " (I.V.R). Un teltravail a en fait débuté récemment en collaboration avec le Prof. D. Perry <strong>de</strong> l'universitéd'Akron, sur base <strong>de</strong> nos résultats. Le but <strong>de</strong> ce travail consiste à étudier le rôle <strong>de</strong>s diverscouplages utilisés dans le modèle global (résonances <strong>de</strong> type-l, résonances anharmoniques<strong>et</strong> interactions <strong>de</strong> Coriolis), dans la propagation <strong>de</strong> l'énergie à partir d'un état " brillant "hypothétiquement peuplé par un pulse laser ultracourt. Des polya<strong>de</strong>s en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 6000cm −1 ont jusqu'à présent été sélectionnées pour illustrer le lien entre la spectroscopiestationnaire décrite par les énergies <strong>et</strong> les fonctions propres solutions <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong>Schrödinger indépendante <strong>du</strong> temps, <strong>et</strong> <strong>de</strong> la dynamique donnant l'évolution <strong>du</strong> systèmequantique dans le temps [187]. Nous espérons que ce travail pourra être mené à bien <strong>et</strong>éten<strong>du</strong> aux polya<strong>de</strong>s plus énergétiques, plus intéressantes dans le contexte dynamique.


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PAGE 189[171] M. Abbouti Temsamani and M. Herman, J. Chem. Phys., 105 (1996) 1355-1362.[172] M. A. Payne, A. P. Milce, M. J. Frost and B. J. Orr,109 (2005) 8332-8343.[173] J. L. Hardwick, Z. T. Martin, E. A. Schoene, V. Tyng and E. N. Wolf, J. Mol.Spectrosc.239 (2006) 208-215.[174] D. B. Moss, Z. Duan, M. P. Jacobson, J. P . O'Brien and R. W. Field, J. Mol.Spectrosc., 199 2000) 265-274.[175] A. Levin and C. F. Meyer, J. Opt. Soc. Am., 16 (1928) 137-162.[176] W. J. Laerty and R. J. Thibault, J. Mol. Spectrosc., 14 (1964) 79-96.[177] S. Höfner, R. Gautschy-Loidl, B. Aringer and U. G. Jørgensen, Astron. Astrophys.,399 (2003) 589-601.[178] J. -Y. Mandin, D. Jacquemart, V. Dana, L. Régalia-Jarlot, A. Barbe,J. Q. S. R.T., 92 (2005) 239-260.[179] O. M. Lyulin, V. I. Perevalov, J. -Y. Mandin, V. Dana, D. Jacquemart, L. Régalia-Jarlot, A. Barbe, J. Q. S. R. T., 97 (2006) 81-98.[180] J. Thiévin, R. Georges, S. Carles, A. Benidar, B. Rowe and J. P. Champion, J. Q.S. R. T., 109 (2008) 2027-2036.[181] A. Mou<strong>de</strong>ns, R. Georges, A. Benidar, B. Amyay, M. Herman, A. Fayt, B. Plez, J.Q. S. R. T., 112 (2011) 540-549.[182] R. El Hachtouki and J. Van<strong>de</strong>r Auwera, J. Mol. Spectrosc., 216 (2002) 355-362.[183] H. Tran, J.-Y. Mandin, V. Dana, L. Régalia-Jarlot, X. Thomas and P. Von <strong>de</strong>rHey<strong>de</strong>n, J. Q. S. R. T., 108 (2007) 342-362.[184] I. V. Ptashnik, K. P. Shine, A. A. Vigasin, J. Q. S. R. T., 112 (2011) 1286-1303.[185] R. R. Gamache,S. Kennedy, R. Hawkins, L. S. Rothman, J. Mol. Struct., 517-518(2000) 413-431.[186] A. Goldman, R. R. Gamache, A. Perrin, J.-M. Flaud, C.P. Rinsland, L.S. Rothman,J. Q. S. R. T., 66 (2000) 455-486.[187] D. Perry, A. Miller, B. Amyay, A. Fayt, and M. Herman, Mol. Phys., 108 (2010)1115-32.


Annexe ARésonances anharmoniquesNous donnons ici les diérents éléments matriciels correspondants aux résonances anharmoniquesprincipales observées dans la molécule 12 C 2 H 2 <strong>et</strong> que nous avons utiliséeslors <strong>de</strong>s analyses <strong>globale</strong>s. Seul les paramètres principaux (par exemple K i/jkl ) sont intro<strong>du</strong>itsdans les expressions que nous donnons, mais à chacun <strong>de</strong> ces paramèters doivent êtreajoutées les dépendances <strong>vibration</strong>nelles K i/jkl,m <strong>et</strong> K i/jkl,mn <strong>et</strong> rotationnelles K i/jkl,J<strong>et</strong> K i/jkl,JJ <strong>du</strong>es aux ordres supérieurs <strong>du</strong> développement <strong>de</strong> l'Hamiltonien, <strong>de</strong> manièrei<strong>de</strong>ntique à l'exemple donné dans le texte (1.122).Les éléments matriciels sont calculés, dans c<strong>et</strong>te annexe, dans la base <strong>de</strong>s fonctionspropres <strong>de</strong> l'oscillateur harmonique <strong>et</strong> <strong>du</strong> rotateur rigi<strong>de</strong>. Rappelons que le choix <strong>de</strong> phaseadopté lors <strong>du</strong> passage à la base <strong>de</strong> Wang est tel que δ lt = π 2voir tableau (1.1) :<strong>et</strong>|l t , l t′ ; k; e/f〉 = 1 √2[|l t , l t′ ; k〉 ± |−l t , −l t′ ; −k〉] (4.1)|0, 0; 0; e〉 = |0, 0; 0〉 (4.2)Les mo<strong>de</strong>s dégénérés seront représentés par les indices n,m,l,... <strong>et</strong> les mo<strong>de</strong>s dégénéréspar les indices t,u,v,...Rappelons l'expressions <strong>de</strong>s fonctions F ± dénies précé<strong>de</strong>mment à l'éq.(1.115) :F ± (J, k) = √ J(J + 1) − k(k ± 1) (4.3)A.1 Résonances entre mo<strong>de</strong>s non dégénérés∆v n = +2 <strong>et</strong> ∆v m = −2 : K 11/33< v n v m |K nn/mm q 2 n q 2 m|v n + 2 v m − 2 >= 1 4 K nn/mm√(vn + 1)(v n + 2)v m (v m − 1)(4.4)A.2 Un <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s est dégénéréRésonance <strong>du</strong> second ordre entre ν n <strong>et</strong> ν m + 2ν t : K 1/244 , K 1/255∆v n = −1, ∆v m = +1 ∆v t = +2 <strong>et</strong> ∆l t = 0< v n v m v t , l t |K n/mtt q n q m (q + q − ) t |v n − 1 v m + 1 v t + 2 , l t >= − 1 4 K n/mtt√vn (v m + 1)(v t − l t + 2)(v t + l t + 2)(4.5)


PAGE 191∆v n = −1, ∆v m = +1 ∆v t = +2 <strong>et</strong> ∆l t = ±2< v n v m v t , l t |O n/mtt q n q m (q 2 ±) t |v n − 1 v m + 1 v t + 2 , l t ± 2 >= 1 4 O n/mtt√vn (v m + 1)(v t ± l t + 2)(v t ± l t + 4)F ± (J, k)F ± (J, k ± 1)(4.6)A.3 Deux <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s sont dégénérésRésonance <strong>du</strong> second ordre entre ν n <strong>et</strong> ν m + ν t + ν u : K 3/245-∆v n = −1, ∆v m = +1, ∆v t = +1∆v u = +1, ∆l t = ±1 <strong>et</strong> ∆l u = ∓1< v n v m v t v u , l t l u |K n/mtu q n q m (q ± ) t (q ∓ ) u |v n − 1 v m + 1 v t + 1 v u + 1 , l t ± 1 l u ∓ 1 >= − 1 4 K n/mtu√vn (v m + 1)(v t ± l t + 2)(v u ∓ l u + 2)(4.7)∆v n = −1, ∆v m = +1, ∆v t = +1 ∆v u = +1, ∆l t = ±1 <strong>et</strong> ∆l u = ±1< v n v m v t v u , l t l u |O n/mtu q n q m (q ± ) t (q ± ) u |v n − 1 v m + 1 v t + 1 v u + 1 , l t ± 1 l u ± 1 >= 1 4 O n/mtu√vn (v m + 1)(v t ± l t + 2)(v u ± l u + 2)F ± (J, k)F ± (J, k ± 1)(4.8)Résonance <strong>du</strong> second ordre entre ν n + ν t <strong>et</strong> ν m + ν u : K 14/35 <strong>et</strong> K 15/34∆v n = −1, ∆v m = +1, ∆v t = −1, ∆v u = +1, ∆l t = ±1 <strong>et</strong> ∆l u = ∓1< v n v m v t v u , l t l u |K nt/mu q n q m (q ± ) t (q ∓ ) u |v n − 1 v m + 1 v t − 1 v u + 1 , l t ± 1 l u ∓ 1 >= 1 4 K nt/mu√vn (v m + 1)(v t ∓ l t )(v u ∓ l u + 2)(4.9)∆v n = −1, ∆v m = +1, ∆v t = −1, ∆v u = +1, ∆l t = ±1 <strong>et</strong> ∆l u = ±1< v n v m v t v u , l t l u |O nt/mu q n q m (q ± ) t (q ± ) u |v n − 1 v m + 1 v t − 1 v u + 1 , l t ± 1 l u ± 1 >= − 1 4 O nt/mu√vn (v m + 1)(v t ∓ l t )(v u ± l u + 2)F ± (J, k)F ± (J, k ± 1)(4.10)Résonance <strong>du</strong> second ordre entre 2ν t <strong>et</strong> 2ν u : K 44/55∆v t = +2 ∆v u = −2, ∆l t = 0 <strong>et</strong> ∆l u = 0< v t v u , l t l u |K tt/uu (q + q − ) t (q + q − ) u |v t + 2 v u − 2 , l t l u >= 1 4 K tt/uu√(vt − l t + 2)(v t + l t + 2)(v u + l u )(v u − l u )(4.11)∆v t = +2∆v u = −2, ∆l t = ±2 <strong>et</strong> ∆l u = ∓2< v t v u , l t l u |Ktt/uu ′ (q2 ±) t (q∓) 2 u |v t + 2 v u − 2 , l t ± 2 l u ∓ 2 >= 1 √4 K′ tt/uu (vt ± l t + 2)(v t ± l t + 4)(v u ± l u )(v u ± l u − 2) (4.12)


PAGE 192∆v t = +2 ∆v u = −2, ∆l t = ±2 <strong>et</strong> ∆l u = 0< v t v u , l t l u |O tt/uu (q±) 2 t (q + q − ) u |v t + 2 v u − 2 , l t ± 2 l u >= − 1 4 O tt/uu√(vt ± l t + 2)(v t ± l t + 4)(v u + l u )(v u − l u )F ± (J, k)F ± (J, k ± 1)(4.13)∆v t = +2 ∆v u = −2, ∆l t = 0 <strong>et</strong> ∆l u = ±2< v t v u , l t l u |Ott/uu ′ (q +q − ) t (q±) 2 u |v t + 2 v u − 2 , l t l u ± 2 >= − 1 4tt/uu√ O′ (vt − l t + 2)(v t + l t + 2)(v u ∓ l u )(v u ∓ l u − 2)F ± (J, k)F ± (J, k ± 1)(4.14)Résonances <strong>de</strong> CoriolisSeules les interactions observées dans 12 C 2 H 2 seront indiquées ici. On utilisera lesmêmes conventions pour les indices que dans les résonances anharmoniques.Résonance entre un mo<strong>de</strong> non dégénéré <strong>et</strong> un mo<strong>de</strong> dégénéré ν n <strong>et</strong> 3ν t : C 2/444∆v n = +1, ∆v t = −3 <strong>et</strong> ∆l t = ∓1< v n v t , l t |H |v n + 1 v t − 3 , l t ∓ 1 >= 1 4 C n/ttt√(vn + 1)(v t + l t )(v t − l t )(v t ± l t − 2)F ∓ (J, k)(4.15)Résonance entre un mo<strong>de</strong> non dégénéré <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s dégénérés ν n , ν t <strong>et</strong>2ν u : C 2/455∆v n = +1, ∆v t = −1, ∆v u = −2, ∆l t = ±1 <strong>et</strong> ∆l u = 0< v n v t v u , l t l u |H |v n + 1 v t − 1 v u − 2 , l t ± 1 l u >= 1 4 Ca n/tuu√(vn + 1)(v t ∓ l t )(v u + l u )(v u − l u )F ± (J, k)(4.16)∆v n = +1, ∆v t = −1, ∆v u = −2, ∆l t = ∓1 <strong>et</strong> ∆l u = ±2< v n v t v u , l t l u |H |v n + 1 v t − 1 v u − 2 , l t ∓ 1 l u ± 2 >= 1 4 Cb n/tuu√(vn + 1)(v t ± l t )(v u ∓ l u )(v u ∓ l u − 2)F ± (J, k)(4.17)∆v n = +1, ∆v t = −1, ∆v u = −2, ∆l t = ±1 <strong>et</strong> ∆l u = ±2< v n v t v u , l t l u |H |v n + 1 v t − 1 v u − 2 , l t ± 1 l u ± 2 >= (4.18)14 Co √n/tuu (vn + 1)(v t ∓ l t )(v u ∓ l u )(v u ∓ l u − 2)F ± (J, k)F ± (J, k ± 1)F ± (J, k ± 2)


PAGE 193Résonance entre 2ν n <strong>et</strong> ν m , ν t : C 22/14 , C 22/35∆v n = +2, ∆v m = −1, ∆v u = −1 <strong>et</strong> ∆l t = ±1< v n v m v t , l t |H |v n + 2 v m − 1 v t − 1, l t ± 1 >= 1 4 C nn/mt√(vn + 1)(v n + 2)v m (v t ∓ l t )F ∓ (J, k)(4.19)


Annexe BNiveaux <strong>de</strong> <strong>vibration</strong>-rotation <strong>et</strong> paramètreseectifs(voir CD-ROM)


Annexe CFonction <strong>de</strong> partition interne <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 entre1 K <strong>et</strong> 2000 K(voir CD-ROM)


Annexe DFonctions thermodynamiques <strong>de</strong> 12 C 2 H 2 entre1 K <strong>et</strong> 2000 K(voir CD-ROM)


Annexe ENouvelles attributions dans la région FIR(voir CD-ROM)


Annexe FNouvelles attributions dans la région 3300cm −1(voir CD-ROM)


Annexe GNouvelles attributions dans la région 6600cm −1(voir CD-ROM)

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