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ÉGLISED'ARGENTIÈRE.À la chapelle de Tines, la vallée de Chamonix paraît vouloir sefermer; mais un peu plus loin, en remontant le cours de l'Arve, on voits'ouvrir un passage à côté de la rivière qui mugit dans un ravin profond.Vers le haut de la montée, le paysage prend un caractère plus austère; lavégétation est plus pauvre; 1 au-delà d'Argentière, à chaque pas, pourainsi dire, on la voit diminuer; et avant même d'être arrivé au Tour, quiest le dernier village, on ne rencontre plus ni arbre ni arbuste.À Argentière, et plus encore au Tour, les habitants ont coutume derecueillir en été le sable et les terres que l'Arve charrie; et, au retourdu printemps, ils éparpillent ces terres sur la neige pour qu'elle fonde pluspromptement. Ils appellent cela terrasser. Cette opération est trèsefficace; on m'a dit que dans une belle journée on a vu la neige diminuerde six pouces, quelquefois même d'un pied. Mais aussi la quantité deneige qui tombe au Tour est extraordinaire. Dans les hivers rigoureux,elle forme sur les toîts de ce village une couche de près de quatorze pieds.Au Col de Balme, les chalets restent ensevelis sous la neige jusqu'au moisde Mai; et les indigènes assurent qu'elle s'entasse par fois sur le terraindu passage à la hauteur redoutable de 24 à 30 pieds. 2Les habitants du Tour et des villages voisins passent pour les plusaisés de la vallée; cela peut s'expliquer par leur genre de vie, qui leurprésente peu d'occasions de dépenses.Le Tour est situé immédiatement au pied des pâturages qui s'élèventvers le Col de Balme.1. À Argentière, un cerisier est une rareté.2. L'hiver de 1824 à 1825 fut très neigeux. Des personnes qui passèrent dans cette saison la montagne duGrimsel, observèrent qu'aux environs d'une grande pierre nommée Hallebardcnstein, qui se trouve à côté duchemin, la neige s'étoit élevée à la hauteur de 21 pieds.24.