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À LAFLÉGÈRE.La vue dont on jouit de la croix de Flégère est, en quelque sorte,la combinaison de celles du Montanvert et du Bréven; elle comprendensemble la mer de glace et le Mont-Blanc. Le chemin qui y conduitn'est ni plus pénible ni plus long que celui qui mène à l'Hospice duMontanvert; ce site est également peu fréquenté, et la petite maison élevéeil y a peu d'années pour la commodité des voyageurs reste déserte.À une distance de dix minutes derrière la croix, dans un enfoncement,se trouvent les premiers chalets; les seconds sont une bonne demi-lieueplus haut. Cent vaches paissent à l'entour pendant neuf ou dix semaines.Ces pâturages manquent d'eau; on est obligé de l'amener d'une grandedistance.Les Aiguilles Rouges élèvent au-dessus des seconds chalets leursrochers arides habités par des chamois. Ces animaux, qu'on voyoit parcentaines avant l'invention des armes à feu, sont plus rares de nos jours;cependant on en trouve encore des troupeaux de vingt à trente. Iln'arrive guère au voyageur d'en apercevoir; s'il en découvrait, ce seraitdans la course du Jardin. i Les bouquetins sont beaucoup plus raresencore; les rochers et les précipices du revers méridional de la chaîne duMont-Blanc sont leur séjour favori. Il y a quelques années qu'on montraitun jeune bouquetin vivant, au Prieuré; mais il mourut bientôt, n'ayant pusupporter sans doute un régime trop différent de celui dont jouissent cesanimaux dans l'état de liberté.La marmotte est indigène dans toute la Savoye. Dans la vallée deChamonix, elle habite les bases élevées des Aiguilles voisines du Mont-Blanc et des sommités voisines. Il est rare de voir un.aigle ou un vautour.Les loups et les ours ne séjournent pas dans ces montagnes ; et lorsqu'un deces animaux vient à s'égarer dans la vallée, on lui donne aussitôt la chasse.1. Jean Joseph Charlet, qui demeure à Argentière, est un des chasseurs les plus renommés de la vallée.Il lui est arrivé un jour de tuer trois chamois l'un après l'autre sans changer de place.22.
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