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BERGÈRES À L'ORATOIRE.En Savoye, si l'on excepte les grands fruitiers, les hommes vont peuà la montagne; ce sont en général les femmes et les filles qui soignent lebétail et font le fromage. Les pâturages de la Savoye ne sont ni aussigras ni aussi vastes que ceux de la Suisse, et les bestiaux y sont pluspetits et de moindre qualité. Les fromages n'égalent point non plus enbonté ceux de la Suisse. En visitant plusieurs chalets des environs deSallenche et de Chamonix, j'ai cru remarquer que la fabrication desfromages n'étoit pas fort soignée, et que leur infériorité peut tenir à unmanque de propreté.Ces détails peuvent expliquer pourquoi il n'y a pas dans ce pays cettedisposition joyeuse que donnent l'aisance et la prospérité, ni ces grandesfêtes de bergers qui se célèbrent en Suisse. On n'y connoît ni la luttede l'Oberland bernois et des petits cantons, ni le jet de pierre desAppenzellois, ni l'exercice du saut des habitants du Rigi.Pour se garantir des injures de l'air, les bergers couvrent leur corpsd'un manteau de peau de chèvre, auquel on a laissé les poils, et leur têted'un large chapeau de laine. Dans quelques pâturages élevés, les bergerscouchent près de leur troupeau; et pour se préserver du froid^ ils portentavec eux un réduit appelé canard, qui ressemble assez à un bois de litmuni d'un couvercle.12.