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Prévention au travail - Bibliothèque

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Publié par la CSST et l’IRSSTwww.csst.qc.caPréventionw <strong>au</strong> <strong>travail</strong>ww.irsst.qc.caHiver 2006 – Volume 19, n o 1La planètedespalettiersn’est plus terra incognitaRECHERCHE à L’IRSSTPrévention des troubles musculo-squelettiquesNommer les manières d'intervenir des ergonomes


Sommaire3457151617323334374042434446Mot de la rédaction Suivez le guide…Vient de paraître à la CSSTCherchez l’erreur À bon palettier, bonnes palettes !DossierLa planète des palettiers n’est plus terra incognitaAvec des partenaires, dont l’Association Sectorielle Transport Entreposage,des inspecteurs de la CSST ont défriché le corps non pas céleste mais terrestredes palettiers. Suivez-les dans leurs découvertes…Droits et obligations La réforme des unités de classificationUn <strong>travail</strong> d’équipeAgenda d’ici et d’ailleursRecherche à l’IRSSTSommaire en page 17Les accidents nous parlent Quand un poids lourd s’écraseSanté et sécurité en imagesReportagesL’art de mobiliser les <strong>travail</strong>leurs en sst ou… Les secrets de LouisOpération béryllium – La traque continue de plus bellePrix Mérite APSSAPL’ingéniosité contre les rigueurs de l’hiverCSMOTA – Des outils de formation bien affûtés !Lu pour vousEn raccourci Feu d’e<strong>au</strong> • Parents stressés, enfants précoces •La tête sur les ép<strong>au</strong>les • Une invention qui va faire du bruit •L’IASP a un nouve<strong>au</strong> président • Corps marqués37 40Perspectives Les médecins face à la béryllioseUne entrevue avec la D re Lisa Maier, chercheure et clinicienne en pneumologieet professeure adjointe <strong>au</strong> National Medical and Research Center.746Un magazine pour qui, pour quoi ?Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> s’adresse à tous ceux et celles qui ont un intérêt ou un rôle à jouerdans le domaine de la santé et de la sécurité du <strong>travail</strong>.Son objectif consiste à fournir une information utile pour prévenir les accidents du <strong>travail</strong>et les maladies professionnelles. Par des exemples de solutions pratiques, de portraitsd’entreprises, et par la présentation de résultats de recherche, il vise à encourager la priseen charge et les initiatives de prévention dans tous les milieux de <strong>travail</strong>.


Prévention<strong>au</strong> <strong>travail</strong>Hiver 2006 | Volume 19, n o 1Le magazine Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> est publiépar les directions des communications de laCommission de la santé et de la sécurité du <strong>travail</strong>(CSST) et de l’Institut de recherche Robert-S<strong>au</strong>véen santé et en sécurité du <strong>travail</strong> (IRSST).Président du conseil d’administrationet chef de la direction de la CSST,et président de l’IRSSTGérard Bibe<strong>au</strong>SECTION CSSTDirecteur des communicationsPierre BenoitRédactrice en chefMonique Leg<strong>au</strong>lt F<strong>au</strong>cherAdjointe à la rédactrice en chefJulie MélançonSecrétaire de rédactionGisèle Rousse<strong>au</strong>CollaborateursCl<strong>au</strong>dette Lefebvre, Marie-Ève Leg<strong>au</strong>lt, MikaëlleMonfort, Guy Perr<strong>au</strong>lt, Guy Sabourin, Marc Tison,Lise Tremblay, André Turcot, Ginette VadnaisRévisionTranslatex Communications +SECTION IRSSTPrésidente-directrice générale de l’IRSSTDiane G<strong>au</strong>detDirecteur des communicationsJacques MilletteRédactrice en chefMarjolaine Thibe<strong>au</strong>ltCollaborateursPhilippe Béha, Mario Bélisle, Pierre Charbonne<strong>au</strong>Dominique Desjardins, Benoit Fradette, MartinGagnon, Loraine Pichette, Claire Thivierge.Direction artistique, productionet retouche numérique des photosJean Frenette DesignValidation des photographies et des illustrationsPierre Bouliane, François Fontaine, Yvon Papin,André TurcotPhoto de la page couvertureRobert EtcheverryImpressionImprimeries Transcontinental inc.ComptabilitéDanielle Lalonde, Denis SéguinDistributionLise TremblayAbonnementsService <strong>au</strong>x abonnésC. P. 160Succursale AnjouAnjou (Québec) H1K 4G6Tél. 1 877 221-7046© CSST-IRSST 2006La reproduction des textes est <strong>au</strong>toriséepourvu que la source en soit mentionnéeet qu’un exemplaire nous en soit adressé :CSST1199, rue De BleuryC. P. 6056Succursale Centre-villeMontréal (Québec) H3C 4E1Tél. 514 906-3061, poste 2214Téléc. 514 906-3016Site Web : www.csst.qc.caIRSST505, boulevard De Maisonneuve OuestMontréal (Québec) H3A 3C2Tél. 514 288-1551Téléc. 514 288-7636Site Web : www.irsst.qc.caDépôt légalBibliothèque nationale du QuébecISSN 0840 73556Mise en gardeLes photos publiées dans Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>sont le plus conformes possible <strong>au</strong>x lois etrèglements sur la santé et la sécurité du <strong>travail</strong>.Cependant nos lectrices et lecteurs comprendrontqu’il peut être difficile, pour des raisonstechniques, de représenter la situation idéale.Mot de la rédactionSuivez le guide…Un palettier, savez-vous ce que c’est ? Un boîtier de fard àp<strong>au</strong>pières ? Une tablette de chocolat ? Une prothèse dentaire ?Nenni. Si le mot vous paraît inconnu, la chose ainsi nomméene l’est pas. Premier indice : des palettiers, vous en croisezrégulièrement. Deuxième indice : ils « hébergent » des petitset gros électroménagers, des conserves, des cosmétiques,etc. Alors, pigé ? Eh oui ! Il s’agit de ces structures métalliquessur lesquelles on entrepose des charges, généralementpalettisées.Mais pourquoi y consacrer tout un dossier ? Parce que lespalettiers recèlent des dangers, non seulement pour les clientsfréquentant les grandes surfaces, mais <strong>au</strong>ssi pour les <strong>travail</strong>leurs.Afin de prévenir les effondrements de palettiers, ilf<strong>au</strong>t connaître leur nature et savoir comment, entre <strong>au</strong>treschoses, les acheter, les monter, les entretenir, les inspecteret les réparer.Bonne nouvelle. Désormais, il existe un guide qui explique,illustrations à l’appui, tout ce qu’il f<strong>au</strong>t savoir sur les palettiers.Il a été préparé par la CSST en très étroite collaborationavec l’Association Sectorielle Transport Entreposage. Les motsdécrivant l’anatomie d’un palettier ont fait l’objet d’unerigoureuse recherche sur le plan terminologique. L’Officequébécois de la langue française, l’École polytechnique deMontréal et l’Université de Montréal ont apporté leur contributionà la préparation du guide. Après avoir lu le dossier,parions que vous jetterez désormais un regard averti sur lespalettiers.Dans ce numéro, le bloc « Recherche à l’IRSST » présenteun bilan critique de la littérature axée sur les pratiquesd’intervention des ergonomes touchant les troubles musculosquelettiques(TMS). Cinq chercheurs ont constitué une basede données des articles publiés en anglais et en français <strong>au</strong>cours des 20 dernières années. L’analyse de ces données leurpermet de proposer de nouvelles orientations de recherchepour mieux outiller les intervenants <strong>au</strong>x prises avec desproblèmes de TMS dans leur secteur d’activité.Bonne année !Hiver 2006 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>3


Vient de paraître à la CSSTAvis : danger – Branchementde l’alimentation électriqueDC 100-1312-5 • Affichette28 cm sur 43 cmCette affichettedécritun accidentdu <strong>travail</strong>mortel quis’est produit<strong>au</strong> momentdu débranchementdel’alimentationélectriquetemporaire d’une scie à rubanindustrielle. Elle explique égalementquels sont les moyensde prévention à prendre pouréviter ce type d’accident.Avis : danger – Utilisationd’équipements dangereuxpour produire de la vapeurDC 100-1312-11 • Affichette28 cm sur 43 cmCette affichettesignaleque l’utilisationd’équipementsdangereuxpour produirede la vapeurpeut c<strong>au</strong>serdes explosionset préciseles mesures à prendre pouréviter que de tels accidents seproduisent.Avis : danger – Réparationsde véhicules ne respectantpas les règles de l’artDC 100-1312-13 • Affichette28 cm sur 43 cmLe documentdécrit unaccident mortelsurvenuà la suite deréparationsinadéquateseffectuéesà un véhiculeet expliqueles moyensde prévention à appliquer pourmaintenir les véhicules en bonétat.Services de soutien <strong>au</strong>xétablissements de formationprofessionnelle et techniqueDC 100-1495-2 • Fiche21,5 cm sur 28 cmCette fiche fournit une descriptionsommaire des services desoutien offerts par la CSST <strong>au</strong>xétablissements de formationprofessionnelle et techniqueainsi que des mesures prisespour assurer l’intégration decompétences en santé et en sécuritédu <strong>travail</strong> dans la formation.Santé en forêtDC 200-1524 • Brochure9,5 cm sur 17,5 cm • 43 pagesLa brochuredécrit les princip<strong>au</strong>xdangers du<strong>travail</strong> en forêt.Elle explique lesresponsabilitésde l’employeuret du <strong>travail</strong>leuren matière deprévention, lesmoyens à prendre pour éliminerces dangers ou pour réduireles risques ainsi que les mesuresd’urgence à appliquer.Formation professionnelle ettechnique – Mieux intégrerles compétences en santéet sécurité <strong>au</strong> <strong>travail</strong> :une mission prioritaire !DC 800-212 • Brochure21,5 cm sur 28 cm • 18 pagesCettebrochurerassembleles renseignementscontenusdans deuxdocuments,l’Ententeadministrativeenvue d’améliorer l’intégrationde la santé et de la sécurité <strong>au</strong><strong>travail</strong> dans la formation professionnelleet technique et leProtocole de Québec pour l’intégrationdes compétences en santéet en sécurité <strong>au</strong> <strong>travail</strong> (SST)dans l’enseignement et la formationprofessionnels et techniques,afin d’en simplifier la diffusion.Les clientèles visées ? Les directeursrégion<strong>au</strong>x de la CSST,les unités administratives duMELS, les ASP, les établissementsd’enseignement et lespartenaires en santé et sécuritédu <strong>travail</strong>.La qualité de l’air, c’est vital !DC 900-321 • Affiche44,5 cm sur 60 cmL’affichetraite de lacinquièmeétape duplan d’actionvisantà améliorerla sécuritédes <strong>travail</strong>leursminiers,c’est-à-dire la ventilation desmines souterraines.Statistiques annuelles 2004DC 200-1046-12Document relié spirale27 cm sur 22 cm • 155 pagesCe document contient destable<strong>au</strong>x et des graphiques quifournissent des précisions <strong>au</strong>sujet de certains renseignementsrelatifs <strong>au</strong>x principalesfonctions de la CSST et à saclientèle.Parlons assuranceT<strong>au</strong>x de prime 2006DC 100-313-12 • Dépliant9 cm sur 21,5 cm • 6 voletsLet’s talk Insurance2006 Premium RateDC 100-313-12ACe dépliant expliqueles modes de tarificationde la CSST, précisele t<strong>au</strong>x moyenprovincial et fournitde l’informationgénérale sur la CSST.Table des t<strong>au</strong>x 2006DC 200-414-13 • Brochure14 cm sur 21,5 cm • 28 pagesSchedule of Rates 2006DC 200-414-13ALa brochure fournit la liste desunités de classification et la descriptionde chacune d’elles, ainsique le t<strong>au</strong>x général et le t<strong>au</strong>xparticulier qui s’y appliquent.Déclaration des salaires2005-2006DC 200-415-10 • Brochure14 cm sur 21,5 cm • 40 pagesStatement of Wages2005-2006DC 200-415-10ACette brochure contient desexplications pouvant aider l’employeurà remplir le formulaireDéclaration des salaires.Table des indemnités deremplacement du revenuJanvier 2006DC 200-6230-14 • Brochure13,25 cm sur 17,75 cm • 68 pagesCette brochure explique lecalcul de l’indemnité de remplacementdu revenu versée <strong>au</strong><strong>travail</strong>leur victime d’un accidentdu <strong>travail</strong> ou d’une maladieprofessionnelle, à compter desa quinzième journée d’absence.Les jeunes et la CSSTDC 700-218 • Signet6 cm sur 19 cmCe signet fait lapromotion du site Webdestiné <strong>au</strong>x jeunes(www.csst.qc.ca/jeunes)et en décrit le contenu.Vous pouvez vous procurer cesdocuments <strong>au</strong> bure<strong>au</strong> de laCSST de votre région. PTCl<strong>au</strong>dette LefebvreLise Tremblay4 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Cherchez l’erreurÀ bon palettier,bonnes palettes !Pour entreposer des biens, quoi de plus pratique que des palettiers,ou rayonnages à palettes ? À condition qu’ils soient sûrset qu’ils ne menacent pas de s’effondrer à tout moment.Dans un entrepôt de la Rive-Sud, Mario et Luc ont accepté de commettrequelques imprudences. Pouvez-vous dire lesquelles ?SimulationPhoto : Denis BernierHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>5


Les erreursPhotos : Denis Bernier3142651 32Au volant de son chariot élévateur,Mario transporte une palette delaquelle dépassent des morce<strong>au</strong>x demadriers. De plus, la palette du h<strong>au</strong>test endommagée. Souhaitons que sides morce<strong>au</strong>x de bois tombent, cene soit pas sur son collègue Luc !Le palettier n’est pas ancré <strong>au</strong> sol etune échelle est abîmée. Il v<strong>au</strong>draitmieux que personne ne soit dans lesparages quand tout s’écroulera !456Les barres de sécurité transversales(accessoires installés entre les lisses),qui aident à supporter les charges,ne sont pas en place… Les goupillesde sécurité (ou boulons) qui serventà empêcher les lisses (composantshorizont<strong>au</strong>x) de se séparer des montantsd’échelle non plus… Des absencesremarquées.La charge nominale du palettier doittoujours être affichée. Ce qui n’estmanifestement pas le cas ici.Au fait, le poste de <strong>travail</strong> où setrouve Luc doit-il vraiment se situerà côté d’un palettier ?Divers débris jonchent le sol. Toutce qu’il f<strong>au</strong>t pour trébucher !et peuvent être lues sans difficultépar les caristes. Elles contiennent lenom du fabricant, la charge maximaleadmissible par alvéole et la chargetotale admissible de la travée (ensembled’alvéoles superposées).Méthode de <strong>travail</strong>Mario a évidemment reçu une formationsur la conduite sécuritaire deschariots élévateurs, qui comprend desinformations sur l’effet des impactscontre les palettiers en plus des élémentshabituels.Par ailleurs, il est fortement recommandéd’installer des barres de protectionsur les chariots élévateurs, à l’arrièredu cariste. Ce dispositif empêche quedes objets orientés transversalement parrapport <strong>au</strong> chariot ne pénètrent dans leposte de conduite du cariste.Et, bien entendu, le poste de <strong>travail</strong>de Luc a été relocalisé à un endroitplus approprié. Travailler à proximitédes palettiers et des chariots élévateurs,très peu pour lui ! PTLes correctionsLes palettes doivent toujours être enbon état. Quant <strong>au</strong>x charges, ellesdoivent être bien réparties, solidementretenues et ne pas déborder de la palettede plus de 5 cm (2 po). Par ailleurs, lespalettes doivent excéder des lisses de5 à 10 cm (entre 2 et 4 po).Les montants d’échelle du palettiersont en parfait ordre. Ce dernier est bienancré <strong>au</strong> sol, afin d’<strong>au</strong>gmenter sa stabilité.Les barres de sécurité sont en place,de même que les boulons à l’extrémitédes lisses pour les empêcher de seséparer des montants d’échelle. Desprotecteurs en forme de cornières dedéviation sont installés à la base de cesmontants. Leur but ? Augmenter la résistancedes échelles <strong>au</strong>x impacts c<strong>au</strong>séspar les chariots élévateurs. Peints enj<strong>au</strong>ne, ils sont très visibles.Les plaques d’affichage de la chargenominale du palettier sont bien en vueJulie MélançonNous remercions le personnel d’ÉquipementBoni Inc., à Saint-Bruno-de-Montarville, pour sacollaboration : Sylvain Crote<strong>au</strong>, directeur d’expédition,Sylvain Rioux, directeur d’opération,et enfin nos comédiens, Mario Guilb<strong>au</strong>lt, chefd’équipe expédition, et Luc Dion, manutentionnaire.Nos personnes-ressources : Pierre Bouliane,conseiller en prévention à l’ASP TransportEntreposage, François Fontaine, ingénieur etinspecteur à la Direction régionale de Saint-Jean-sur-Richelieu, Yvon Papin, conseiller à laDirection de la prévention-inspection, et MartinProvençal, inspecteur à la Direction régionalede Longueuil, tous trois de la CSST.6 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


DossierLa planètedespalettiersn’est plus terra incognitaPar Guy SabourinPhoto : Robert EtcheverryEn sondant une galaxie, il arrive à l’occasion que l’on découvrel’existence d’une nouvelle planète jusqu’alors inconnue.On lui donne un nom. On explore ses caractéristiques afin dela mieux connaître. On l’apprivoise et on prend la mesure de sesparticularités, de ses forces et de ses dangers. C’est justement cequi est arrivé à des inspecteurs de la CSST, qui ont littéralementdéfriché, avec des partenaires <strong>au</strong>ssi enthousiastes qu’eux, dontl’Association Sectorielle Transport Entreposage, le corps, non pascéleste mais très terrestre, des palettiers.


DossierLe mot palettier est relativementnouve<strong>au</strong>, tant <strong>au</strong> Québec qu’en France.Bon, mais qu’est-ce que c’est ? Un palettier,c’est cette grosse structure demétal (familièrement appelée rackingou rayonnage) qui supporte le plussouvent des palettes.Visualisation. Dans un magasin àgrande surface, par exemple, quand unclient prend possession d’un électroménagerbien emballé dans une grosseboîte de carton, cette boîte repose surun palettier ayant pour voisins d’<strong>au</strong>trespalettiers, sur plusieurs rangées. Ilssont souvent immenses, très h<strong>au</strong>ts etsupportent toutes sortes de charges.Des charges parfois légères comme descroustilles, parfois très lourdes, tels descarre<strong>au</strong>x de céramique, des meubles,des barils, des pneus.Bien sûr, les palettiers existaientavant que l’on s’intéresse à eux et ilsétaient très utilisés presque partout.S<strong>au</strong>f que l’on n’avait pas encore tout àfait réalisé à quel point ces structuresmétalliques, pourtant très répandues,pouvaient s’avérer dangereuses pourles <strong>travail</strong>leurs et potentiellement pourle grand public, de plus en plus exposé,lui <strong>au</strong>ssi.Où est le danger ?Quand un palettier s’effondre, dans unfracas assourdissant — et c’est déjàarrivé —, ça fait be<strong>au</strong>coup de dégâts.Tout dégringole ! Les boîtes ou les produitsqui reposaient sur les palettesatterrissent brutalement sur le sol. Ettant pis si ces « météorites » rencontrentun être humain sur leur trajectoire.Ils n’ont pas de voix pour crier FORE ! 1Mais comment de telles structurespeuvent-elles soudain céder ? Elles nesont quand même pas faites en caoutchouc! Non, mais les palettiers sonttout de même des structures à la foissolides et délicates, qui doivent êtreconçues à partir de calculs d’ingénieurs,assemblées selon les règles de l’art etensuite traitées <strong>au</strong>x petits oignons.En principe sans danger quand ilssont neufs, bien assemblés, rivés <strong>au</strong> solet chargés selon leur capacité nominale,1. L’avertissement, couramment utilisé sur lesterrains de golf, découlerait d’une expressionmilitaire « Beware before », « Regardez àl’avant ». Donné par celui ou celle qui vientde frapper la balle, il prévient les golfeurs defaire attention <strong>au</strong> projectile.les palettiers ne restent toutefois pasintacts longtemps. Ils prennent de l’âgecomme les humains et, avec le temps,ils peuvent subir toutes sortes de chocset de m<strong>au</strong>vais traitements susceptiblesde les affaiblir.Tué par un palettierSi vous avez le moindre doute de lagravité de ce qui peut survenir quandun palettier cède, voici un exemple. Endécembre 1999, pour satisfaire à la demandegrandissante en cette période del’année, un entrepôt du secteur alimentaireloue et fait installer un palettiersupplémentaire. Quelques jours plustard, la structure s’effondre, blessant gravementà la tête un <strong>travail</strong>leur d’entrepôtqui se trouvait devant le palettier, papieret crayon en main, en train d’inventorierson contenu. Cinq jours plus tard, le malheureuxsuccombe à ses blessures.« On a vite découvert que l’un desmontants d’échelle du palettier avait étésoudé, créant ainsi une zone fragiledans la structure », explique l’ingénieurSorin Eliskof, inspecteur à la Directionrégionale de l’Île-de-Montréal–2 de laCSST, et responsable de l’enquête menéesur ce funeste accident. L’entreprise delocation avait bien installé le palettier,elle l’avait rivé <strong>au</strong> sol, mais elle avaitomis de le vérifier à fond. Entre lespériodes de location, le palettier étaitremisé à l’extérieur. « La soudure aconsidérablement affaibli la structure,ajoute Sorin Eliskof. Il ne fallait qu’unélément déclencheur pour que touts’écroule. » Et ça s’est produit lorsqu’unchariot élévateur, qui empilait des palettesvides à proximité, a heurté lepalettier devant lequel se trouvait l’infortuné<strong>travail</strong>leur. L’analyse a prouvéque c’est la soudure qui a lâché.Photo : François Fontaine, CSST8 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Cette enquête de la CSST a mis enlumière plusieurs lacunes qui illustrentce qui va souvent de travers dans l’universdes palettiers. En effet, on trouvebe<strong>au</strong>coup d’erreurs dans leur conception,leur installation, leur utilisation,leur entretien et leur réparation. Uneseule ou plusieurs de ces erreurs sont àl’origine des accidents où pas moins decinq <strong>au</strong>tres <strong>travail</strong>leurs ont perdu la vie.Sans oublier ceux qui ont été blessés,plus ou moins gravement. Sans oublierles dégâts matériels, la plupart du tempsmajeurs. Dans un entrepôt frigorifiquedu secteur alimentaire, l’effondrementd’un palettier a entraîné, il y a quelquesannées, des pertes matérielles de plus de600 000 $. « Il y avait là des erreurs deconception des poutrelles d’appui surlesquelles reposait le palettier, sans parlerdes ancrages incorrects à plusieursendroits », explique l’ingénieur FrançoisFontaine, inspecteur à la DirectionOn affiche !régionale de Saint-Jean-sur-Richelieude la CSST et membre du comité ayantélaboré le guide.Pour éviter que de tels accidents sereproduisent, la CSST a dès lors forméun comité d’une dizaine de membreschargés d’étudier et de mettre en lumièretout ce qui concerne la sécurité des palettiers.Comité qui, en 2005, livrait unimportant et volumineux guide intituléLa sécurité des palettiers. La gestation decet ouvrage minutieux a pris plus dedeux ans. Il servira de point de départet d’outil de <strong>travail</strong> pour faire peu à peule ménage dans l’univers des palettiersafin que ces structures deviennent etrestent sûres en tout temps.« Quatre raisons majeures ont menéà la préparation de notre guide », expliqueNga Hoang, chargée de projet àla Direction de la prévention-inspectionde la CSST et responsable du comitéayant mené à l’élaboration de l’ouvrage.D’abord, les accidents mortels. « Ce sontdes accidents évitables et il fallait mettrede l’ordre dans l’univers des palettiers »,Que faire pour favoriser l’implantation de la terminologie française des palettiersdans les milieux de <strong>travail</strong> et, du même coup, illustrer un matériel d’entreposagesûr pour éviter les accidents du <strong>travail</strong> ? Pondre une affiche, pardi !Voilà pourquoi la CSST, l’Office québécois de la langue française (OQLF) etl’Association Sectorielle Transport Entreposage (ASTE) ont uni leurs effortspour concrétiser l’idée.L’affiche en question vous intéresse ? Pour en savoir plus, vous pouvez vousadresser à l’ASTE : 6455, rue Jean-Talon Est, bure<strong>au</strong> 301, Montréal (Québec)H1S 3E8. Tél. 514 955-0454 ; sans frais : 1 800 361-8906. Téléc. 514 955-0449.Courriel : info@aste.qc.ca. Site Web : www.aste.qc.ca. MLFpoursuit M me Hoang. Ensuite, l’absenced’information pourtant indispensablepour les employeurs et les <strong>travail</strong>leursqui utilisent des palettiers. « Ils nous enont souvent fait la demande et nousn’avions rien à leur offrir », renchéritFrançois Fontaine. Le fait, également,que l’utilisation des palettiers a été multipliéepar dix <strong>au</strong> cours des dernièresannées, sans oublier la présence fréquentedu grand public à proximité.« Les palettiers se multiplient en effetdans les magasins-entrepôts, où lesNormesEn l’absence de règlements et denormes portant précisément sur lespalettiers <strong>au</strong> Québec, les rédacteursdu guide se sont inspirés des normeset des règlements américains eteuropéens, en gardant les trav<strong>au</strong>xde l’Association canadienne de normalisation(CSA) dans leur télescope.Car parallèlement à la conceptiondu guide, la CSST participait <strong>au</strong>xtrav<strong>au</strong>x du comité de normalisationde la CSA sur les palettiers.En 2005, l’organisme publiait eneffet deux normes pour les palettierssous les titres suivants : CSA A344.1User Guide for Steel Storage Racks etCSA A344.2 Standard for the Designand Construction of Steel StorageRacks.Illustration : Technirack1. Installation non recommandéeHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>9


Dossiermanœuvres de chargement-déchargementavec des chariots élévateurs sefont parfois tout près des clients, ce quipeut devenir très dangereux si le palettieret ses satellites ne sont pas sécuritaires», fait remarquer Pierre Bouliane,conseiller en prévention à l’AssociationSectorielle Transport Entreposage(ASTE), et membre du comité de productiondu guide.Enfin, l’absence de normes canadiennesportant sur la sécurité despalettiers. « Nous avons arrimé notredémarche de rédaction du guide avec lestrav<strong>au</strong>x de l’Association canadienne denormalisation (CSA), qui s’efforce depuisl’an 2000 de mettre <strong>au</strong> point des normescanadiennes sur la conception, la fabricationet l’utilisation des palettiers,précise Nga Hoang. Par conséquent, lecontenu de notre guide reflète les toutesnouvelles normes canadiennes. »Situé à Saint-L<strong>au</strong>rent, l’entrepôtde l’Oréal Canada affiche uneinstallation à la fois fonctionnelleet très sécuritaire : sol impeccable,allées suffisamment larges pourpermettre <strong>au</strong>x chariots élévateursde circuler facilement, inspectionsrigoureuses et ponctuelles.Exploration, compréhension…Qu’est-ce qu’un palettier sécuritaire ?En voici les grandes lignes. Le palettierdoit d’abord avoir été conçu par desingénieurs, idéalement en fonction desbesoins particuliers d’une entreprise :nature des charges à soutenir, roulementdes stocks, espace disponible,h<strong>au</strong>teur de l’entrepôt, etc.En raison de l’absence de réglementationuniforme, la qualité des palettierssur le marché est très inégale. Ce quisera encore le cas pendant un moment,jusqu’à ce que les recommandations duguide soient largement endossées parles employeurs et les <strong>travail</strong>leurs danstous les secteurs d’activité. Si certainspalettiers constituent des modèles enleur genre, d’<strong>au</strong>tres pèchent par leurmanque de qualité, par conséquent desécurité.Dans les faits, un palettier constitueni plus ni moins qu’un assemblage decomposants de métal vertic<strong>au</strong>x et horizont<strong>au</strong>xformant une immense étagèreoù l’on peut remiser les palettes de marchandisesà l’aide de chariots élévateurs.Il va de soi que l’ensemble n’a que laforce de son maillon le plus faible. Cequi veut dire que chaque partie dutout doit être de qualité, solidementboulonnée à sa place et en parfait état.Une seule partie manquante, pliée oubrisée, fragilise l’ensemble de la structure.« Il est vraiment essentiel de biencomprendre cette notion si l’on veutaccroître la sécurité des palettiers »,insiste Nga Hoang.Solidement assisPuisque les palettiers sont exposés <strong>au</strong>xchocs provenant des chariots élévateursqui tournent <strong>au</strong>tour toute la journée,ajoutant et retirant des charges, la basedes montants doit être renforcée de diversesfaçons (cornières de déviation,doubles montants sur une certaine h<strong>au</strong>teur,protecteurs <strong>au</strong>tour des montants,etc.). « C’est même rare qu’on n’observe<strong>au</strong>cune déformation dans les palettiers», estime Pierre Bouliane.Sur chaque étagère, des barres desécurité servent à retenir les palettesdans l’éventualité d’une rupture. Entreles rangées de palettiers, des portiquesd’allée horizont<strong>au</strong>x retiennent les palettiersen place. Sur chacun d’eux, <strong>au</strong>bout des rangées, une plaque d’affichagePhoto : Robert Etcheverry10 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


permanente doit indiquerclairement la charge maximalequ’il peut contenir.Par ailleurs, la dalle debéton sur laquelle reposele palettier doit pouvoirsupporter la charge. Lesmontants du palettier sontimpérativement boulonnésdans cette dalle, avecdes plaques de piedsd’échelle. Les palettierssont mis à nive<strong>au</strong>, doiventrester bien droits et nemontrer <strong>au</strong>cun signe dedéséquilibre. En arrièredes palettiers, des accessoires antichuted’objets empêchent les palettesde « passer tout droit » et de tomber surdes <strong>travail</strong>leurs.Évidemment, les allées entre les palettiersdoivent être assez larges pourpermettre <strong>au</strong>x chariots élévateurs demanœuvrer sans heurter le palettier àtout moment. Mais l’espace étant unedenrée monnayable, la largeur desallées diminue, ce qui <strong>au</strong>gmente dumême coup la probabilité de chocsprovoqués par les chariots élévateurscontre les palettiers.Un modèleLe grand nombre d’éléments à réunirpour faire des palettiers des équipementsde <strong>travail</strong> sûrs n’a pas empêchél’Oréal Canada d’être un modèleen son genre. L’entrepôt de 25 175 m 2(271 000 pi 2 ) comprenant 17 000 espacespalettesest situé à Saint-L<strong>au</strong>rent. Ilpeut s’enorgueillir d’avoir une installationà la fois fonctionnelle et trèssécuritaire.Neuf chariots élévateurs et 21 transpalettesmotorisés se déplacent en permanencesur un sol impeccable, lavédeux fois par semaine, entre d’interminablesrangées de palettiers, construitssur mesure. Les allées du vasteentrepôt de Saint-L<strong>au</strong>rent sont suffisammentlarges pour permettre <strong>au</strong>xchariots élévateurs de circuler facilement.« Toutes les bases de nos montantsde palettiers sont munies deprotecteurs antichocs et les piedsont été doublés », explique HélènePrichonnet, ingénieure-chef chezL’Oréal Canada et responsable de lasécurité.« Une fois par mois, poursuit-elle, lecomité paritaire de l’entreprise examinela centrale. Deux fois par année, unPhoto : Robert Etcheverryexpert passe minutieusement enrevue tous les palettiers, jusque dansles moindres détails. La dernière inspectiona duré cinq jours. Bien entendu,tout nouve<strong>au</strong> cariste arrivantici est formé et entraîné avant d’être<strong>au</strong>torisé à circuler dans l’entrepôt avecun chariot élévateur. »À proscrire !Après avoir examiné ce qu’est un palettiersécuritaire, observons maintenantbrièvement ce qu’il convient de ne pasfaire. Une fois que l’on a mûrementplanifié l’achat d’un palettier, que lecahier des charges a été établi, qu’on aprocédé à l’achat et qu’on l’a installéselon les directives du fabricant, on nedoit surtout pas le modifier. C’estpourquoi la planification préalable estune étape essentielle qui mérite qu’ony mette tout le soin nécessaire. Carchanger la h<strong>au</strong>teur des lisses, par exemple,modifie la capacité portante de toutl’ensemble. « Si on a décidé, <strong>au</strong> départ,que la première lisse est à un mètrequatre-vingt (six pieds) du sol, elle doity rester en permanence, insiste FrançoisFontaine. Un palettier, ce n’est pas unebibliothèque dont on peut modifier ladisposition des tablettes <strong>au</strong> gré de sesachats de livres. Ce n’est pas non plusLes Palettiers ABC inc.Charge nominale du palettier• Charge maximale admissible par alvéole :• Charge totale admissible d’une travée :De g<strong>au</strong>che à droite,Nga Hoang, chargéede projet, HélènePrichonnet, de l’OréalCanada, FrançoisFontaine, de la CSST,et Pierre Bouliane,de l’AssociationSectorielle TransportEntreposage.un jeu de meccano. » On ne peut ni retirerni modifier un de ses composantssans menacer le tout, car la charge affectel’ensemble de la structure.Autre question vitale. Quand uncomposant endommagé doit être remplacé,idéalement, il en f<strong>au</strong>t un <strong>au</strong>tre desubstitution d’origine. Souder ou réparerles montants, traverses diagonalesou lisses est une très m<strong>au</strong>vaise idée, àmoins d’avoir une attestation de la soliditéd’origine signée par un ingénieur.Les réparations maison peuvent affaiblirconsidérablement la structure. Etsi l’on espérait faire des économies decette manière, un accident pourraits’avérer be<strong>au</strong>coup plus coûteux.Les satellites du palettierLe palettier n’est pas seul dans sonunivers. Autour de lui gravitent <strong>travail</strong>leurs,transpalettes, gerbeurs etchariots élévateurs de divers types (àfourche, à contrepoids, à fourche entrelongerons pour les allées étroites, àposte de conduite élevable).Voici donc quelques éléments essentielsdont il f<strong>au</strong>t également tenir comptepour créer un milieu de <strong>travail</strong> sûr <strong>au</strong>tourdu palettier. Le guide fournit, biensûr, toutes les précisions nécessaires àcet égard.Attention : Aucune modification ne doit être apportée à la charge nominaleou à la configuration du palettier, à moins que ces modifications n’aient étéapprouvées <strong>au</strong> préalable par le fabricant ou par un ingénieur.kgkgHiver 2006Voici unexemplede plaqued’affichagede la chargenominaled’unpalettier.Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>11


DossierIl f<strong>au</strong>t, par exemple, éclairer convenablementl’entrepôt, de telle sorte queles caristes voient toujours distinctementce qu’ils font. Un bon éclairageminimise les risques d’impact entre lechariot élévateur et le palettier. Il doitrester efficace même quand le palettierest plein. « Chez l’Oréal Canada, nousutilisons <strong>au</strong> maximum la lumière dujour, ce qui n’exclut pas un éclairaged’appoint performant », expliqueHélène Prichonnet.Il va <strong>au</strong>ssi de soi que les <strong>travail</strong>leursdoivent être convenablement formés àla conduite sécuritaire des chariots élévateurs.L’employeur a d’ailleurs l’obligationde les informer que le choc duchariot contre le palettier a des effetspotentiellement dangereux.Les <strong>travail</strong>leurs doivent <strong>au</strong>ssi êtresensibilisés à l’importance de signalerimmédiatement tout dommage qu’ilspourraient avoir c<strong>au</strong>sé <strong>au</strong>x composantsdu palettier.Bien entendu, il ne f<strong>au</strong>t jamais dépasserla charge nominale du palettier,qui doit être indiquée de façon bienvisible sur le palettier lui-même.La charge sur palette, dont le poidsest impérativement connu, doit êtrebien répartie et solidement retenue surla palette. La palette elle-même doitcorrespondre à un format compatibleavec le palettier — les palettes américaineset européennes sont de tailleslégèrement différentes.Toute palette endommagée, peuimporte à quel point, doit être misede côté, car elle comporte un risquesérieux de rupture. C’est pourquoi lespalettes font <strong>au</strong>ssi partie des inspectionsrégulières.Les allées de service, toujours propres,ont une largeur qui varie habituellementde 3,3 à 3,6 m (11 à 12 pi).Aujourd’hui, il arrive assez souvent quedes allées soient plus étroites, parce queles entreprises veulent réaliser des économiesen utilisant <strong>au</strong> maximum levolume de l’entreposage. Si tel est le cas,il f<strong>au</strong>t privilégier des chariots élévateursconçus pour y circuler.Afin de minimiser les risques d’impact,on peut <strong>au</strong>ssi installer des dispositifsde guidage, par exemple le guidagepar rails, le guidage optique ou encorele filoguidage, qui assistent mécaniquementle cariste lorsqu’il s’engage dansune allée.La barre deprotectionarrière,en acier,protégera le<strong>travail</strong>leursi le chariotvenait àheurterune lisse enreculant.Gare à la postureUn <strong>au</strong>tre problème surgit pour le cariste: la h<strong>au</strong>teur des palettiers, qui necesse d’<strong>au</strong>gmenter, toujours pour réaliserdes économies. Dans ces conditions,le cariste est contraint de pencherla tête loin en arrière pour <strong>travail</strong>ler.Sa nuque est de ce fait mise à rudeépreuve, ce qui accroît les troubles cervic<strong>au</strong>x.Le cariste peut <strong>au</strong>ssi frapper lepalettier en h<strong>au</strong>teur avec les fourchesdu chariot élévateur.Le choix de l’engin doit être adapté<strong>au</strong> type de palettier. Dans certainscas, le chariot élévateurpour allées étroites sera munid’une barre de protection arrière.Si le chariot heurte unelisse en reculant, cette barred’acier empêche le <strong>travail</strong>leurd’être écrasé entre son chariotet la lisse.Piétons et chariots élévateursne cessent de se croiserdans un entrepôt. Il n’est pasinutile, comme on l’a faitchez l’Oréal, de baliser desallées piétonnes à même lesol et d’utiliser un code uniformiséavec des règles de circulationpour les caristes etles piétons.Lorsque le palettier contientdes charges corrosives,il f<strong>au</strong>t prévoir des mesuresadditionnelles de protectionde la structure. Et si le palettierdevait recevoir des chargesChez l’Oréal, les règlesde circulation et unéclairage appropriéprotègent à la fois lescaristes et les piétons.potentiellement explosives, comme c’estpar exemple le cas chez l’Oréal Canada(produits en aérosol), il est sage defaire construire des cages d’acier <strong>au</strong>tourdes alvéoles du palettier contenantces produits dangereux. Ainsi en casd’explosion, les <strong>travail</strong>leurs se trouventà l’abri des éclats.En raison du potentiel élevé dechocs par un chariot élévateur contreles palettiers, il f<strong>au</strong>t également prévoirdes inspections régulières et fréquentesde tous les composants et accessoiresPhotos : Robert Etcheverry12 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


du palettier : montants, diagonales ettraverses d’échelle, lisses, goupilles desécurité, etc.Peut-on acheter en usagé ?Oui, il existe des palettiers usagés sur lemarché. Et c’est même une pratique trèsrépandue que d’en acheter : « Environ20 % des palettiers dans les entrepôtsseraient achetés d’occasion », fait remarquerNga Hoang. Mais ce n’est peutêtrepas la meilleure décision à prendre.« Avant même d’installer un palettier, ilf<strong>au</strong>t be<strong>au</strong>coup de planification, poursuitPierre Bouliane. La concertation entrel’utilisateur du palettier, le fabricant,son installateur et le fournisseur dechariots élévateurs constitue un passageobligé. Toutes ces personnes doivent separler, <strong>travail</strong>ler de concert, afin que lepalettier, une fois installé, soit approprié,fonctionnel et sécuritaire. »Mais si le palettier usagé est dépourvud’informations essentielles concernantsa charge nominale ou encores’il a été réparé, s’il a été modifié et side surcroît on ne sait rien de son passé<strong>au</strong> moment de l’acquérir, on ne faitqu’<strong>au</strong>gmenter les risques qu’il ne fassepas l’affaire.« Acheter un palettier usagé, ce n’estévidemment pas interdit, mais il f<strong>au</strong>t redoublerde prudence, notamment pours’assurer que tous les composants sonten bon état avant de les assembler, noteM. Bouliane. Obtenir sa charge nominaleest essentiel, ce qui peut être fait<strong>au</strong>près du fabricant (s’il est connu !) oupar un ingénieur. » Utiliser, par exemple,des composants usagés provenant dedifférents fabricants ou assembler del’usagé avec du neuf est vraiment àéviter !Le mieux consiste, bien entendu, àacheter un palettier neuf. Le Québeccompte quelques fabricants.Première balisepour les inspecteursAvant l’apparition du guide, les inspecteursde la CSST n’avaient <strong>au</strong>cunpoint de repère. « Les palettiers sontomniprésents <strong>au</strong>tour de nous, maisnous ne savions pas où se trouvaient lesdangers, explique François Fontaine.Inspecter un palettier, d’accord, maisencore f<strong>au</strong>t-il savoir quoi regarder ! »Le guide remédie à la situation enproposant non seulement de l’informationpertinente sur la sécurité despalettiers et de leurs satellites (palettes,Photos : Robert Etcheverrychariots élévateurs, piétons, etc.), maisen fournissant <strong>au</strong>ssi une grille d’inspectionpériodique.Cet outil pourra être utilisé <strong>au</strong>ssibien par l’entreprise pour son inspectionrégulière que par l’inspecteur dela CSST. « La grille aidera <strong>au</strong>ssi les inspecteursà être uniformes dans leursinterventions », estime Nga Hoang.La grille d’inspection est conçuepour être fonctionnelle, avec des casesà cocher. Font notamment l’objet devérification la largeur des allées, lastabilité du palettier, l’état de ses composants,les dispositifs de protection,la distribution des charges, l’état despalettes et des lieux, l’affichage et laformation des <strong>travail</strong>leurs.Et si l’inspection révélait un ouquelques composants endommagés(bosselés, pliés, enfoncés, déchirés,corrodés), encore f<strong>au</strong>drait-il savoir si ledommage est assez sérieux pour exigerque le palettier soit vidé et réparé.Une camérapermet <strong>au</strong>cariste debien positionnerlescharges dansle pallettier.Pas de piéton,allée biendégagée,éclairagesuffisant, touta été planifiépour éviterun fâcheuxaccident.Un appareilde ch<strong>au</strong>ffageconstitueun obstacleaérien pourle cariste. Undispositif deprotections’avère doncessentiel.Délicate question pour laquelle les<strong>au</strong>teurs du guide ont eu la bonne idéed’offrir des éléments de réponse enannexe, en fournissant une méthoded’évaluation des dommages <strong>au</strong>x composants.Tant l’employeur que l’inspecteurpeuvent s’en servir pour analyserle dommage et trouver le meilleur moyend’y remédier. Les risques y sont mêmeclassifiés : risque vert, surveillance exigée; risque j<strong>au</strong>ne, intervention rapide ;risque rouge, intervention immédiate.Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>13


DossierIl f<strong>au</strong>t souligner que l’ASTE proposeelle <strong>au</strong>ssi une grille d’inspection régulièredoublée d’une méthode d’évaluationdes dommages, ainsi qu’un<strong>au</strong>tre document concernant l’achatd’un palettier neuf ou usagé. « Ces deuxdocuments sont des aide-mémoiremoins volumineux, directement tirésdu guide de la CSST, que nous utilisonslors d’interventions sur le terrainet durant les formations sur les chariotsélévateurs », ajoute M. Bouliane.« Nous ne prétendons pas que toutela science du palettier se trouve dansnotre guide, reconnaît Nga Hoang.Au contraire. Mais il constitue unevéritable mine de renseignements desource sûre, qu’on essaiera de diffuserle plus possible. Il f<strong>au</strong>t égalementajouter que le guide, si consistant soitil,ne fera pas disparaître le besoin derecourir à des experts. »On vous l’avait bien dit : la planète despalettiers n’est plus terra incognita… PT« Vous entrez dans la zonesécurité » : chez l’Oréal, lesconsignes sont claires, bienaffichées et faciles à consulter.Voici un exemple intéressantde protection des montantsconçu par le fabricant.Photos : Robert EtcheverryDiffusion du guideIl a fait sa première apparition publique en novembre 2004, alors que la CSSTet l’ASTE participaient à un colloque organisé par le Centre patronal de santéet sécurité du <strong>travail</strong> du Québec. Son contenu mimait celui du guide alors enproduction, chapitre par chapitre. Deux cents participants allaient servir dediffuseurs dans leurs milieux.En avril 2005, la Direction des communications de la CSST lançait unecampagne de presse pour les médias spécialisés. But visé ? Faire connaître leguide, bien sûr, mais <strong>au</strong>ssi permettre <strong>au</strong>x chroniqueurs de servir de courroiede transmission dans leurs milieux respectifs. Le guide peut également êtretéléchargé à partir du site Internet de la CSST (www.csst.qc.ca). On peut<strong>au</strong>ssi le commander en ligne.« Les inspecteurs ont reçu des exemplaires du guide, qu’ils pourront diffuserlors de leurs visites routinières dans les milieux de <strong>travail</strong> utilisant despalettiers », annonce M. Fontaine. Dirigeants d’entreprise, responsables desanté et sécurité du <strong>travail</strong>, ainsi qu’installateurs, fournisseurs et fabricantsde palettiers seront également invités à prendre connaissance du document.Enfin, 2 500 exemplaires ont été remis à l’ASTE pour diffusion ciblée dansles milieux concernés. « Puisque La sécurité des palettiers est un ouvrageconsistant et volumineux, nous devrons également trouver des stratégiespour en vulgariser le contenu », précise Pierre Bouliane.Contributions remarquées« Les personnes qui utilisent des palettiers ont souvent demandé de l’informationen français », explique François Fontaine. Car le vocabulaire dupalettier était essentiellement tiré de l’anglais. Or, l’Office québécois de lalangue française et l’École polytechnique de Montréal ont tous deux collaboréà la recherche terminologique ayant abouti à la francisation du vocabulairedes palettiers. Au début de l’ouvrage, l’illustration de chaque composantdu palettier est accompagnée du mot français correspondant. Ce qui aideratous les habitants de la planète palettier à parler la même langue, par conséquentà mieux se comprendre.Un prix pour le guide !En mars 2005, la CSST a remporté un prix dans la catégorie « Promotion d’unelangue de qualité dans les entreprises et l’Administration ». Décernée parl’Office québécois de la langue française, cette récompense souligne que leguide La sécurité des palettiers a été entièrement rédigé en utilisant la terminologiedu domaine, établie par l’Office québécois de la langue française, encollaboration avec la CSST, l’École polytechnique de Montréal et l’AssociationSectorielle Transport Entreposage. » Un nom pour chaque chose, le bon, voilàqui donne une juste dimension à un paysage et met tout le monde sur lamême longueur d’onde. « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement etles mots pour le dire arrivent aisément. » Vous avez bien raison, monsieurNicolas Boile<strong>au</strong>.14 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Droits et obligationsLa réforme des unitésde classificationLa CSST établit la classificationdes employeursselon la nature de l’ensembledes activités qu’ilsexercent pour fixer leur cotisation,en d’<strong>au</strong>tres termes,la prime qu’ils doiventpayer. En 1998, en raisonde l’évolution des activitésdes employeurs et afind’améliorer la méthode declassification, la CSST aentrepris une réforme desunités de classification.La participation des employeursétant nécessaireà plusieurs étapes du processus,leur collaborationà la réforme a été sollicitéeà maintes reprises.Cette réforme vise àsimplifier la classificationen précisant le contenu dechaque unité. Une renumérotationdes unités est faitepar la même occasion. Surle plan juridique, on peutnoter un avantage importantrésultant des nouve<strong>au</strong>xtextes des unités. En effet,les tribun<strong>au</strong>x seront dorénavantliés par le contenudes unités puisqu’il est détaillédans le texte mêmeadopté par règlement etnon seulement dans lespolitiques de la CSST.La reclassification adébuté en 1998, en mêmetemps que l’adoption denouvelles règles de classificationet que la réforme du secteurde la construction, suivie en 1999 dusecteur des forêts, bois et papier.En 2004, les secteurs de l’imprimerie,des mines et carrières, des produitsminér<strong>au</strong>x non métalliques, dumétal, du transport et de l’entreposageont été réformés à leur tour.En 2005, la réforme s’attaquait <strong>au</strong>xsecteurs du caoutchouc, plastique et industriechimique, les bois et meubles, lecommerce de gros et de détail divers etrelatif à l’<strong>au</strong>tomobile, l’Administrationprovinciale et municipale ainsi que lesservices d’entretien et de nettoyage.Un <strong>travail</strong> d’équipeEn 2006, la réforme portera sur lessecteurs de l’agriculture, des aliments,boissons et tabac, du commerce deproduits alimentaires, du cuir, textileet habillement, des <strong>au</strong>tres fabricantsainsi que des communications et servicespublics.Finalement, en 2007, la dernièrephase de la réforme visera les secteursdes services médic<strong>au</strong>x et soci<strong>au</strong>x, dela rest<strong>au</strong>ration et de l’hébergement, del’enseignement, des commun<strong>au</strong>tés religieuses,de l’emb<strong>au</strong>che du personnel,des services financiers <strong>au</strong>x entrepriseset de la pêche.La réforme d’un secteurse fait en quatre étapes.Dans un premier temps,il f<strong>au</strong>t prendre connaissancedu secteur et desproblèmes de classificationqui y sont reliés. Ensuite,il f<strong>au</strong>t trouver dessolutions permettant de regrouperles employeursayant des risques similairesdans une même unité, touten réglant les problèmesrepérés lors de la premièreétape. En troisième lieu,les solutions trouvées sontvalidées à l’interne. Ce n’estqu’après cette étape queles textes des unités sontrédigés par la CSST. Enfin,les textes sont soumis<strong>au</strong>x associations d’employeurspour qu’elles lescommentent. La CSSTtient compte de ces commentaireset c’est pourquoila participation desemployeurs est primordiale.À la suite de l’adoptiondes textes des unités,la CSST procède à l’applicationde la réforme.Ici <strong>au</strong>ssi, le rôle des employeursest capital. Ilssont contactés individuellementpar des employés de la CSSTafin de vérifier la nature exacte deleurs activités. L’étape de la collected’informations, préalable à la reclassification,permet de s’assurer que lesemployeurs seront classés dans lesnouvelles unités appropriées.En clair, cette reclassification desunités est un projet d’envergure. Il a étéentrepris par la CSST dans un effortd’actualisation de la méthode de classification<strong>au</strong>x nouvelles réalités desemployeurs. PTPhoto : CorbisMarie-Ève Leg<strong>au</strong>ltHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>15


Agenda d’ici et d’ailleurs27 janvier 2006Québec (Québec)Conférences scientifiquesLa gestion de la fatigue<strong>au</strong> quotidien, une questionde temps ou de contraintede <strong>travail</strong> ?10 mars 2006Bilan de 15 ans de recherchesur les âges à l’IRSST21 avril 2006Les formes complémentairesde soutien municipal à laconciliation <strong>travail</strong>-familleRenseignementsSite Web : www.cgsst.fsa.ulaval.ca/chaire/fra/calendrier_des_evenements.aspSessions d’information31 janvier 2006Montréal (Québec)Le Code criminel du Canadaet lois en sst : obligationset diligence raisonnable9 mars 2006Montréal (Québec)Bâtir une culture en sst…Un plus pour l’entreprise !17 mars 2006Montréal (Québec)Sous-traitance21 mars 2006Montréal (Québec)L’assignation temporaire :un droit pour l’employeur31 mars 2006Montréal (Québec)Surdité9 mai 2006Montréal (Québec)Bâtir une culture en sst…Un plus pour l’entreprise !18 mai 2006Québec (Québec)Le Code criminel du Canadaet lois en sst : obligationset diligence raisonnableSessions de formation29 mars 2006Montréal (Québec)Conduite préventivedes chariots élévateurs4 avril 2006Montréal (Québec)Alcool, drogues et gestiondu risque25 et 26 mai 2006Montréal (Québec)« Ergonomisez » vos postesde <strong>travail</strong>9 juin 2006Montréal (Québec)Les contraintes et le confortthermiquesRenseignementsCentre patronal de santé etsécurité du <strong>travail</strong> du QuébecTél. 514 842-8401Site Web : www.centrepatronalsst.qc.ca10 février 2006Salt Lake City (États-Unis)18th Annual CompensableDisability ForumUpdate 2006RenseignementsTél. 801 581-4055Courriel : luz.dominguez@hsc.utah.edu14 février 2006Sherbrooke (Québec)Chicoutimi (Québec)Formation de pointeLoi C21 : C-45 et la gestionde la diligence raisonnableen sstRenseignementsSecrétariat de l’AQHSSTCourriel : info@aqhsst.qc.caSite Web : www.aqhsst.qc.caDu 2 <strong>au</strong> 4 mars 2006Miami (États-Unis)Sixième conférenceinternationale sur le stresset la santé <strong>au</strong> <strong>travail</strong>RenseignementsCourriel : wbaker@apa.orgSite Web : www.apa.org/pi/work/wsh2006.htmlDu 22 <strong>au</strong> 24 mars 2006Salvador (Brésil)XXVIII e colloqueinternational AISS comitéconstructionSanté sécurité dansl’industrie de la constructionApprendre du passépour élaborer les stratégiesd’amélioration futuresRenseignementsFundacentroTél. 55 11 30 66 63 23 ;55 11 30 66 61 16Courriel : aiss2006@fundacentro.gov.brDu 29 <strong>au</strong> 31 mars 2006Bruxelles (Belgique)ErgoPract 06Évolution de l’ergonomieet de ses pratiquesRenseignementsCourriel : rpatess@ulb.ac.be30 et 31 mars 2006Lille (France)10 e colloque ADERESTÉpidémiologie en santéet <strong>travail</strong>RenseignementsCourriel : aderest2006@univlille2.frSite Web : www.univ-lille2.aderest/colloque2006/Du 30 avril <strong>au</strong> 6 mai 2006Washington (États-Unis)North AmericanOccupational Safetyand Health Week (NAOSH)RenseignementsTél. 847 768-3413Courriel : dhurns@asse.org9 et 10 mai 2006Québec (Québec)Colloque annuelde l’ASSTSASCélébrons nos succèsen prévention !RenseignementsTél. 514 253-6871ou 1 800 361-4528Site Web : www.asstsas.qc.caDu 9 <strong>au</strong> 11 mai 2006Québec (Québec)28 e congrès annuelde l’AQHSSTLa prévention : un éternelrecommencement ou…une amélioration continue ?RenseignementsSecrétariat de l’AQHSSTCourriel : info@aqhsst.qc.caSite Web : www.aqhsst.qc.caDu 10 <strong>au</strong> 12 mai 2006Séville (Espagne)ORP’20064 e conférence internationalesur la prévention des risquesprofessionnelsRenseignementsCourriel : info@orpconference.comSite Web : www.orpconference.com/2006Du 15 <strong>au</strong> 19 mai 2006Montréal (Québec)Congrès de l’ACFASLe savoir, tramede la modernitéRenseignementsSite Web : www.acfas.ca/congres/invitation.htmlDu 15 <strong>au</strong> 19 mai 2006Paris (France)Deuxième congrès de l’IRPARadioprotection : du savoirà l’actionRenseignementsCourriel : irpa2006@colloquium.frSite Web : www.irpa2006europe.com24 mai 2006Baie-Come<strong>au</strong> (Québec)25 mai 2006Sept-Îles (Québec)Colloque3 e édition du colloque sur lasanté et la sécurité du <strong>travail</strong>de la Côte-NordRenseignementsLouise BertrandTél. 418 964-3906Courriel : louise.bertrand@csst.qc.caJulienne Mich<strong>au</strong>dTél. 418 589-9845Courriel : julienne_mich<strong>au</strong>d@ssss.gouv.qc.ca16 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Rechercheà l’IRSST17212224Dans ce numéroPrévention des troublesmusculo-squelettiquesNommer les manièresd’intervenir des ergonomesAgir sur les basses fréquencesLe matéri<strong>au</strong> absorbant idéaln’existe pas encoreCentres de transfertdes matières résiduellesdangereusesPour mieux connaîtreles risques du milieuUtilisation d’un générateurd’air ch<strong>au</strong>d sur un chantierde constructionDes préc<strong>au</strong>tions à prendre25272830Bourses d’études supérieuresde l’IRSSTUn programme qui a aiguisél’intérêt pour la recherche etpour la santé et la sécurité du<strong>travail</strong>Boursière : Sylvie OuelletUniversité du Québecà MontréalDévelopper des habiletéset prévenir les troublesmusculo-squelettiquesNouvelles publicationsRecherches en coursCliquez recherchewww.irsst.qc.caPréventiondes troublesmusculo-squelettiquesNommer les manièresd’intervenir des ergonomes« Il n’y a pas de façon uniqued’intervenir en ergonomie ; cela s’expliquenotamment par la variété desformations et des écoles de pensée desergonomes. Ce n’est pas toujours facilede s’y retrouver ! Cela c<strong>au</strong>se parfoisune certaine confusion chez les gensqui n’ont pas ou ont peu de formationdans ce domaine », explique DenysDenis, de l’équipe Sécurité-ergonomiede l’IRSST.Le chercheur note de plus que lesergonomes ont énormément d’intérêtpour la question mais qu’ils disposentde bien peu de « documentationscientifique ». Les recensions d’écritsHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>Illustration : Philippe Béha17


Rechercheà l’IRSSTexistantes s’attardent essentiellementà l’évaluation des effets des interventions.Elles ne permettent pas de biencomprendre la manière dont se déroulentles interventions dans les entreprisesni de quelle façon exacte ellesarrivent à produire ou non les résultatsdésirés en matière de prévention destroubles musculo-squelettiques. Commentalors améliorer la pratique del’ergonomie ? Une équipe de l’IRSST etde l’École polytechnique de Montréala recensé les écrits portant sur l’interventionelle-même : la démarche miseen œuvre et les facteurs qui influencentson déroulement.Point de départDe nombreuses interventions ergonomiquesont été réalisées <strong>au</strong> cours des20 dernières années pour prévenir lestroubles musculo-squelettiques (TMS)en milieu de <strong>travail</strong>. Pourtant, jusqu’àmaintenant, il n’existait pas de portraitdes différentes approches d’interventionqu’utilisent les ergonomes. Il devientalors difficile d’améliorer les pratiquesergonomiques.ResponsablesDenys Denis 1 et Marie St-Vincent 2 , del’IRSST, Caroline Jetté, IulianaNastasia 3 et Daniel Imbe<strong>au</strong>,de l’École polytechnique deMontréal.RésultatsLes <strong>au</strong>teurs ont recensé, dansla documentation scientifiqueexistante, les éléments quise rapportent <strong>au</strong>x méthodesd’interventions ergonomiquesvisant la prévention des TMS.L’analyse des données fournitun portrait des grandes catégoriesd’interventions et poseun regard critique sur elles. Ellea <strong>au</strong>ssi permis de suggérerde nouvelles orientations derecherche ayant pour but demieux outiller les intervenantsqui doivent soutenir les entreprisesqui ont des cas de TMSdans leur secteur d’activité.Utilisateurs potentielsLes ergonomes et les <strong>au</strong>tres intervenantsen santé et en sécurité qui <strong>travail</strong>lentà la prévention des troublesmusculo-squelettiques.123L’étude a mené à un classementen trois grands types d’interventions: classique ou complète(sous-catégorie : analyse de l’activité),écourtée et clé en main (voirle table<strong>au</strong>). La revue montre notammentqu’il existe des variantes<strong>au</strong> modèle classique, ce qui supposeégalement que l’interventionen prévention des TMS n’estpas une recette et qu’il est souhaitablede l’adapter. Aller <strong>au</strong>-delà dela démarche de base, tout comme larestreindre, peut se justifier. C’est làl’aspect critique : l’importance de biensituer le contexte d’application.« Nous n’avons pas voulu statuerqu’une méthode est meilleure qu’uneL’étude démontre assez clairementque face à des postes où la personne<strong>travail</strong>le avec un outil sur unepièce, on documente bien lesfacteurs de risque, on connaît leproblème, tandis que lorsqu’onarrive avec quelque chose de plusvariable, on note généralement quel’intervention est moins poussée.<strong>au</strong>tre, déclare Denys Denis. Nous avonsplutôt fait une liste des principales famillesd’interventions, avec leurs caractéristiques.Nous avons tenté de situerleurs conditions d’application, leursavantages et leurs limites. En tant quechercheur et intervenant, je crois qu’ondevrait faire une analyse complète dela situation de <strong>travail</strong> plutôt que simplementsuggérer des solutions toutesfaites. Mais je comprends <strong>au</strong>ssi trèsbien que, quelquefois, à c<strong>au</strong>se duPhoto : Robert Etcheverry18 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


contexte ou pour diverses raisons, onpuisse vouloir aller plus rapidement. »Fait notable, les chercheurs ont observéune relation inverse entre l’étaped’évaluation des effets de l’interventionet celle du diagnostic des problèmes.Ainsi, un diagnostic initial poussé— dont la documentation contient davantagede variables — s’accompagneen général d’une évaluation plus sommairede l’intervention, et vice-versa.« Un fait intéressant est qu’on apu indirectement démontrer l’efficacitédes interventions où le diagnostic estmieux précisé parce qu’on a vu un liendirect entre le temps passé à documenterla situation de <strong>travail</strong> et les transformations<strong>au</strong>xquelles on arrive, poursuitDenys Denis. Dans ces cas-là, les transformationssont be<strong>au</strong>coup plus nombreuseset s’attaquent à diverses c<strong>au</strong>ses— par exemple, on va agir à la foissur la formation, sur l’organisation du<strong>travail</strong>, sur l’équipement, etc. — et lesrecommandations sont be<strong>au</strong>coup plusspécifiques. Tandis que lorsqu’on appliquedes solutions plus rapidement, encourt-circuitant le diagnostic, on touchesouvent à un seul élément déterminant,ou l’on émet une seule recommandation,alors qu’on sait très bien que la questiondes TMS est très complexe et impliquede nombreux facteurs. Ne toucher qu’àun seul aspect n’est peut-être pas m<strong>au</strong>vais,mais c’est sûrement insuffisant. »Il y a un lien directentre le temps passéà documenter une situationde <strong>travail</strong> et lestransformations <strong>au</strong>xquellesles ergonomes arrivent.Autre constatation, l’interventionpose problème lorsqu’elle aborde destâches complexes. Pensons par exempleà la manutention dans les entreprises dedétail, où les caractéristiques des contenants,les aménagements physiques, leséquipements et l’organisation du <strong>travail</strong>posent des contraintes très diversifiées.« Tout ce qui détermine les facteurs derisque varie be<strong>au</strong>coup et pose un réeldéfi pour l’intervenant, affirme DenysDenis. L’étude le démontre assez clairement: face à des postes où l’activitéest limité à une opération avec unseul outil sur une pièce, on documentebien les facteurs de risque, on connaîtle problème. Dès qu’on arrive avecquelque chose de plus variable, on notegénéralement que l’intervention estmoins poussée, on va <strong>au</strong>x solutionsplus rapidement, la formation étantsouvent l’unique solution proposée. »L’analyse de l’activité de <strong>travail</strong> estune approche peu utilisée dans la documentationrecensée. Même si ellepeut paraître fastidieuse en temps et enefforts, elle s’avère incontournable danscertains cas, croient les chercheurs :« On ne peut pas penser mettre surpied un programme de formation sanssavoir ce que les gens font. Ceux quisont là depuis 5, 10, 15 ans, saventcomment faire leur <strong>travail</strong>. Il f<strong>au</strong>tfaire émerger ce savoir-faire », soutientDenys Denis. Les principes de basequi guident l’analyse de l’activité devraientinfluencer tous les types dedémarches ergonomiques.Regroupement des types d’interventionsDémarcheCaractéristiquesApplicationsAvantagesLimitesClassiqueou complèteBasée sur le modèle« classique » d’analyse du<strong>travail</strong>. L’identification desfacteurs de risque occupeune place centrale.Tâche répétitive dans unenvironnement stable.Surtout problématique desmembres supérieurs. Besoinde prouver le lien entre le<strong>travail</strong> et les TMS.Pouvoir de démonstration.Transformations du <strong>travail</strong>sur plusieurs aspects.Solutions plus spécifiques.L’analyse des facteurs de risquepeut être difficile et fastidieuse etconduire à une fragmentation du<strong>travail</strong>. Considère surtout les risqueset peu ou pas les difficultés des<strong>travail</strong>leurs.Sous-catégorie :Centrée surl’analysede l’activitéde <strong>travail</strong>Systémique. Considère lesdifficultés et les processusde régulation des<strong>travail</strong>leurs.Programmes de formation.Conception industrielle,aménagement, conceptiond’outils et d’équipements.Problématiques complexesexigeant une bonneconnaissance du <strong>travail</strong> réel.Compréhension du <strong>travail</strong>réel et de sa variabilité.Meilleur potentiel pourchanger les représentationsdes <strong>travail</strong>leurs.Contribue à l’émergence dusavoir-faire des <strong>travail</strong>leurs.Démarche longue et plus complexe.Le processus de prise de données etde validation <strong>au</strong>près des <strong>travail</strong>leurspeut être lourd.ÉcourtéeDiagnostic axé sur l’analysedes déterminants. Laréférence <strong>au</strong>x normes estgrande.Environnement stable.Contexte de <strong>travail</strong> biendocumenté dans lalittérature et/ou connude l’intervenant.Analyse du <strong>travail</strong> plussimple et plus rapide.Met l’accent sur les déterminantstechniques (équipements, outils), adonc peu de chance de tenir comptedes déterminants organisationnels.Application restreinte.Clé en mainSans diagnostic. Voierapide. Transposition desolutions existantes.Contexte très bien connu del’intervenant et/ou similaireà un <strong>au</strong>tre où il a obtenu dusuccès. Problématique assezsimple dont la c<strong>au</strong>se estévidente.Démarche courte.Résultats rapides.Solutions réutilisables ouexportables.Solutions ne tiennent pas comptedu caractère multic<strong>au</strong>sal des TMSni des <strong>au</strong>tres dimensions du <strong>travail</strong>pouvant nuire à l’efficacité de lamesure. Risque de ne pas identifierla bonne c<strong>au</strong>se. Solution nonspécifique <strong>au</strong> milieu (risque de rejet).Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>19


Rechercheà l’IRSSTLes <strong>au</strong>teurs ont constaté que l’interventionpose problème lorsqu’elleaborde des tâches complexes, telle quela manutention dans les entreprisesde détail, où les caractéristiquesdes contenants, les aménagementsphysiques, les équipements etl’organisation du <strong>travail</strong> posent descontraintes très diversifiées.Bien que les interventions de type« complète » aient été effectuéespour une grande diversité detâches, on note une forte concentrationdans le secteur industrielpour du <strong>travail</strong> d’assemblage.Photo : Robert EtcheverryPhoto : Mario Bélislecar la meilleure des démarches peutne donner <strong>au</strong>cun effet si le contexten’est pas propice. Leur rapport conclutnotamment, à cet égard, qu’il serait pertinentde documenter directement desinterventions en milieu de <strong>travail</strong>. Encollaboration avec la CSST, un projetde suivi d’interventions devrait permettreà l’IRSST d’étudier de façonplus satisfaisante les façons de faire desmilieux de <strong>travail</strong> dans les années quiviennent.L’équipe de Denys Denis souhaitepoursuivre ses trav<strong>au</strong>x dans ce domaine,réaliser des guides pratiques, parexemple, et proposer de nouvelles méthodesd’interventions, notamment ence qui a trait <strong>au</strong>x tâches complexes. PTLoraine PichetteÀ l’inverse, pour un <strong>travail</strong> typiquesur un poste informatique, quand déjàplusieurs études démontrent que la h<strong>au</strong>teurde l’écran, la position de la souris,etc., ont des effets sur la présence desfacteurs de risque, il serait correct depenser qu’on puisse procéder par uneintervention dite « écourtée ».Toujours selon Denys Denis, les princip<strong>au</strong>xapports de l’étude « se situent àdeux nive<strong>au</strong>x. Premièrement, on a pudécrire et situer le contexte dans lequelles ergonomes agissent et démontrer lepotentiel d’application des interventionsen ergonomie. Deuxièmement, souvent,lorsqu’on discute entre ergonomes, ouavec d’<strong>au</strong>tres professionnels, on a dela difficulté à nommer les façons donton procède. Je trouve que cette étudevient mettre des mots sur cet aspect ;elle établit une base conceptuelle qui vaaider <strong>au</strong>x échanges et <strong>au</strong>x partages desconnaissances entre spécialistes d’horizonsdisciplinaires divers ».De leur propre aveu, les chercheursont été déçus du peu d’information trouvéedans la documentation disponibleconcernant le déroulement même del’intervention ergonomique et des facteursqui l’influencent. C’est important,Pour en savoir plusDENIS, Denys,Marie St-VINCENT,Caroline JETTÉ,Iuliana NASTASIA,Daniel IMBEAU.Les pratiques d’interventionportant surla prévention destroubles musculosquelettiques: unbilan critique de la littérature, RapportB-066, 81 pages, 10,70 $.Téléchargeable gratuitement àwww.irsst.qc.ca.20 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Agir sur les basses fréquencesLe matéri<strong>au</strong> absorbant idéaln’existe pas encoreDans plusieurs secteurs d’activité— fabrication, forage, transport, bâtiment—, les <strong>travail</strong>leurs sont exposésà des nive<strong>au</strong>x de bruit élevés sur unelarge plage de fréquences. Or, la grandemajorité des matéri<strong>au</strong>x acoustiques ontune faible capacité d’absorption enbasses fréquences.Une recherche en deux tempsActuellement, pour diminuer les bruits,on utilise des matéri<strong>au</strong>x microporeux,tels que la laine et la mousse, possédantde petites cavités. Ces produitssont efficaces en moyennes et h<strong>au</strong>tesfréquences, mais très peu en bassesfréquences. Une équipe de l’Universitéde Sherbrooke, dirigée par NoureddineAtalla, a voulu comprendre les mécanismesqui régissent l’absorption et latransmission acoustiques des matéri<strong>au</strong>xporeux en basses fréquences. L’équipes’est d’abord concentrée sur l’absorptionacoustique. Elle a mis <strong>au</strong> point unmodèle numérique et proposé des matéri<strong>au</strong>xayant des trous de différentesdimensions, qui absorbent mieux lesbasses fréquences. Dans un deuxièmetemps, les chercheurs ont poursuivi lamodélisation et l’optimisation de cesmatéri<strong>au</strong>x en les testant en laboratoire.Comment trouver les matéri<strong>au</strong>xles plus efficacesUne grande partie du projet a été consacréeà des tests expériment<strong>au</strong>x avecdes matéri<strong>au</strong>x macroperforés, c’est-àdireayant des trous d’une fraction decentimètre à quelques centimètres. Desétudes effectuées sur plusieurs échantillonsont permis <strong>au</strong>x chercheurs dechoisir la laine RHT100. Sans être h<strong>au</strong>tementrésistante, cette laine est facilementdisponible et ses paramètres sontles plus près des conditions idéales ence qui concerne la performance optimaledes macroperforations. Les testseffectués dans un local <strong>au</strong>x murs recouvertsde différents types de matéri<strong>au</strong>xet où le bruit était produit par un compresseuront permis de constater quecette matière présentait des caractéristiquesintéressantes, moins élevées queles prévisions cependant. Elle a toutefoisété utilisée pour plusieurs traitementsà base de macroperforationsdans un contexte semblable à celuid’une application industrielle. Lesessais ont contribué à cerner les conditionsidéales d’utilisation des matéri<strong>au</strong>xmacroperforés pour l’obtention d’unemeilleure performance acoustique.En raison du potentielde cette technologie,il se fera des étudescomplémentaires pouroptimiser ces nouve<strong>au</strong>xmatéri<strong>au</strong>x et pour favoriserleurs applicationsdans différents domaines.Les résultats obtenus ont <strong>au</strong>ssi confirméindirectement l’importance d’unerésistance très élevée <strong>au</strong> passage del’air pour une contribution optimale desmacroperforations. Ils ont égalementdémontré que, dans un contexte industriel,de simples fentes dans le matéri<strong>au</strong>peuvent servir de macroperforations,permettant ainsi d’éviter les contraintesfinancières et techniques liées à la réalisationd’ouvertures de forme circulaireou rectangulaire.Les chercheurs ont <strong>au</strong>ssi élaboréune modélisation théorique exacte dela transparence acoustique des matéri<strong>au</strong>xporeux hétérogènes et ont effectuédes essais numériques. Ils se sontrendu compte que des inclusions defluides ou de solides, par exemple despoches d’air dans un matéri<strong>au</strong> poreux,peuvent contribuer à <strong>au</strong>gmenter la pertepar transmission et donnent de bonsrésultats.D’<strong>au</strong>tres projets à venirCe projet n’a pas complètement atteintses objectifs en raison notamment dedifficultés techniques, dont le peude disponibilité de matéri<strong>au</strong>x à trèsgrande résistivité et du manque de partenairesindustriels pour tester lesconcepts. Toutefois, il a permis d’exploreret de comprendre l’influence demacroperforations sur la performanced’absorption et de transparence acoustiquede matéri<strong>au</strong>x poreux h<strong>au</strong>tementrésistants. De plus, les chercheurs ontélaboré des formulations originales etles résultats expériment<strong>au</strong>x obtenus ontété présentés dans des congrès internation<strong>au</strong>xet publiés dans des journ<strong>au</strong>xscientifiques. Enfin, en raison du potentielde cette technologie, il se fera desétudes complémentaires numériqueset expérimentales pour l’optimisationde ces nouve<strong>au</strong>x matéri<strong>au</strong>x et pourfavoriser leurs applications dans desdomaines tels que le bâtiment, l’<strong>au</strong>tomobileet l’aéron<strong>au</strong>tique. PTBenoit FradettePour en savoir plusATALLA,Noureddine,Celse K. AMÉDIN,Youssef ATALLA,RaymondPANNETON,Franck SGARD.Développement denouve<strong>au</strong>x matéri<strong>au</strong>xabsorbants à h<strong>au</strong>tesperformances acoustiques pour diminuerle bruit en basses fréquences, RapportR-370, 85 pages, 7,49 $.ATALLA, Noureddine, Celse K. AMÉDIN,Raymond PANNETON, Franck SGARD.Étude numérique et expérimentale del’absorption acoustique et de la transparenceacoustique des matéri<strong>au</strong>x poreuxhétérogènes en basses fréquences dansle but d’identifier des solutions à fortpotentiel d’applicabilité, Rapport R-278,62 pages, 6,42 $.Téléchargeables gratuitement àwww.irsst.qc.ca.Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>21


Rechercheà l’IRSSTCentres de transfert des matièresPour mieux connaître les risquesdu milieuLe secteur des matières résiduellesdangereuses, incluant les centresde transfert et les activités liées <strong>au</strong> nettoyageindustriel, comporte des risquesélevés pour la santé et la sécurité des<strong>travail</strong>leurs. Selon le Comité sectorielde main-d’œuvre de l’environnement, let<strong>au</strong>x d’accidents est de 19,5 % pour lapériode 1995-1999, alors que le t<strong>au</strong>xmoyen, tous secteurs d’activité confondus,est de 4,9 %. Face à cette situation,les intervenants syndic<strong>au</strong>x et patron<strong>au</strong>xdu milieu, en collaboration avec laCommission de la santé et de la sécuritédu <strong>travail</strong> (CSST), ont mis sur piedle Comité paritaire de l’environnementPoint de départCes dernières années, il y a eu plusieursaccidents du <strong>travail</strong>, dont un mortel,dans les centres de transfert de matièresrésiduelles dangereuses. Le Comité paritairede l’environnement (CPE) a demandéà l’IRSST de documenter les facteursde risque et les dangers pourla santé et la sécurité dans cescentres et de déterminer despistes de solutions.ResponsablesBrigitte Roberge 1 et Marc Baril 2 ,de l’IRSST, et Cl<strong>au</strong>de Barite<strong>au</strong> 3 ,consultant.RésultatsUn portrait exh<strong>au</strong>stif des risqueset des dangers dans les centresde transfert de matières résiduellesdangereuses, des pistesde solutions accessibles et, éventuellement,un outil de sensibilisation.Utilisateurs potentielsLes gestionnaires et les <strong>travail</strong>leursdes centres de transfert,3les comités de santé et de sécurité du<strong>travail</strong> et le Comité paritaire de l’environnement.12(CPE), qui a demandé à ce que lasituation prévalant dans les centresde transfert soit documentée.Comprendre les risquesLa responsable du projet, BrigitteRoberge, précise qu’il y a très peude documentation sur le sujet <strong>au</strong>Québec. « Il y avait certes des statistiquesd’accidents, mais pas dedonnées identifiant les risquescomme tels. » Les chercheurs ontdonc privilégié un large tour d’horizon.Ils ont déterminé non seulementles facteurs de risque, maisils ont <strong>au</strong>ssi examiné la dynamiquedu <strong>travail</strong> effectué ; repéré et évaluéqualitativement les risqueschimiques, microbiologiques, physiqueset ergonomiques et, finalement,estimé la sécurité relative<strong>au</strong>x tâches effectuées. Ainsi, <strong>au</strong>moyen d’une liste élaborée par leComité paritaire de l’environnement(CPE), six établissements de la régionde Montréal, de la Montérégie et del’Outaouais ont été visités. À l’aide d’unegrille d’observations qui tient comptede l’établissement, des procédés, desrisques et des dangers, des moyens etdes équipements de protection ainsique de la formation, les chercheurs ontpu brosser un portrait des facteurs derisque et des dangers du milieu.Il y a place à amélioration…Les facteurs de risque et les dangersrelevés par les chercheurs sont liés à différentesactivités. On les trouve, entre<strong>au</strong>tres, sur le plan de l’organisation del’espace des postes de <strong>travail</strong>. Ainsi,plusieurs aménagements sont réaliséssans réelle planification et plusieurspostes de <strong>travail</strong> sont situés dans desespaces exigus et parfois même enh<strong>au</strong>teur sans qu’un garde-corps ou unemain courante ne soit installé poursécuriser les accès difficiles. De plus,il arrive que les abords des douchesd’urgence ou des équipements deIllustration : Philippe Béha22 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


ésiduelles dangereusesUn centrede transfert ?protection d’incendie soient encombrés.Les procédures de mise à la terre desciternes ou des récipients ne sont pasappliquées uniformément dans lesétablissements visités. Par ailleurs, lesactivités de transfert des petits contenants(labpack) représentent d’importantsrisques sur le plan ergonomique,car elles nécessitent, à répétition, l’extensiondes membres supérieurs etdes flexions du dos. De plus, la sécuritédes machines, les systèmes d’arrêtd’urgence et les passerelles, la signalisationdes zones de circulation et l’applicationdu programme de protectionrespiratoire nécessiteraient une attentionmarquée. Enfin, le nive<strong>au</strong> de formationoffert varie d’un établissementà un <strong>au</strong>tre et laisse à désirer.… et be<strong>au</strong>coup de moyensexistent déjà !Le <strong>travail</strong> des chercheurs a permis dedresser des pistes d’action pouvantaméliorer la sécurité dans les centresde transfert des matières résiduellesdangereuses. « Be<strong>au</strong>coup de moyenssont applicables immédiatement, conclutBrigitte Roberge. Par exemple,la signalisation des voies réservées<strong>au</strong>x piétons, la démarcation des zonesde <strong>travail</strong>, différents types d’échaf<strong>au</strong>dagespour effectuer l’échantillonnagedans les citernes ou l’utilisationconforme des pistolets à jet sont <strong>au</strong>tantde moyens déjà documentés ettrès simples à mettre en pratique. »Les pistes d’action concernent <strong>au</strong>ssile soutien pour l’organisation spatialedes postes, la diffusion d’informations,déjà disponibles, sur des mécanismesde sécurité touchant les passerelles,les garde-corps amovibles, les mainscourantes, etc. Enfin, une campagnede sensibilisation sur la mise à la terredes camions-citernes et sur des aspectsréglementaires contribuerait à réduireles risques d’accidents. PTBenoit FradetteLes centres de transfert dematières résiduelles dangereusessont des établissements qui exploitentà des fins commercialesun ou plusieurs procédés detraitement des produits dangereuxusés ou périmés. On y classeces matières, on les groupe parcatégories et on les entrepose.Ces opérations ne touchent ni lacollecte ni l’élimination des matièresdangereuses.Selon l’article 1 de la Loi sur laqualité de l’environnement, unematière dangereuse est « toutematière qui, en raison de ses propriétés,présente un danger pourla santé ou l’environnement et quiest, <strong>au</strong> sens des règlements prisen application de la présente loi,explosive, gazeuse, inflammable,toxique, radioactive, corrosive,comburante ou lixiviable, ainsi quetoute matière ou objet assimilé àune matière dangereuse. »Une étude du Comité sectorielde l’environnement publiée en2001 recensait 32 entreprisesde ce type <strong>au</strong> Québec, exploitant68 établissements et employantprès de 2 000 personnes, dont10 % sont des femmes. Généralement,cette main-d’œuvre estrelativement jeune, peu scolariséeet près de la moitié n’a pas terminéses études secondaires.Pour en savoir plusLes produits périmés de laboratoire ou les déchets domestiquesdangereux reçus en barils ou en boîtes surdimensionnées sont vidésou transférés manuellement. Ces opérations impliquent, à répétition,l'extension des membres supérieurs et des flexions du dos, pourextraire les petits contenants des barils ou des boites, notammentpour atteindre ceux situés dans les parties inférieures.ROBERGE, Brigitte,Marc BARIL,Cl<strong>au</strong>de BARITEAU.Documentation desrisques dans lescentres de transfertdes matières dangereusesrésiduelles,Rapport R-402,26 pages, 5,35 $.Téléchargeable gratuitement àwww.irsst.qc.ca.Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>23


Rechercheà l’IRSSTUtilisation d’un générateur d’air ch<strong>au</strong>dsur un chantier de constructionDes préc<strong>au</strong>tions à prendreSoumis <strong>au</strong>x humeurs du climat,les <strong>travail</strong>leurs des chantiers de constructionrecourent parfois à un générateurd’air ch<strong>au</strong>d pour faciliter lesdiverses étapes nécessaires <strong>au</strong> durcissementdu béton. Ces appareils fonctionnentsoit <strong>au</strong> gaz naturel, soit <strong>au</strong>propane. À la demande d’inspecteurs dela CSST, qui apprenaient souvent queles <strong>travail</strong>leurs souffraient de m<strong>au</strong>x detête, d’étourdissements et d’<strong>au</strong>tres malaisesà la suite de l’utilisation de générateurs,l’IRSST a voulu connaître lesquantités de monoxyde de carbone (CO)émises par ces appareils. Le mandatde répondre à la question a été confiéà Stéphane Brunet, du Centre des technologiesdu gaz naturel.Dans un premier temps, l’émissionde CO de quatre générateurs de puissancedifférente, mis en marche « telsque reçus » des entreprises de location,a été mesurée en laboratoire. Ledébit d’air ch<strong>au</strong>d et la températurede l’air ont également été mesurésQuatre générateurs d’air ch<strong>au</strong>dde puissance différente, livrés« tels quels », ont servi de baseà la mesure des émissionsde monoxyde de carbone deces appareils.à l’aide d’une conduite installée à lasortie de chaque générateur. Lorsquec’était possible, des ajustements ontété faits <strong>au</strong> brûleur des appareils afind’assurer une meilleure combustion.Les résultats obtenus par les mesuresfaites en laboratoire variaient considérablement.M. Brunet peut tout demême affirmer qu’un générateur d’airch<strong>au</strong>d produit normalement moins de15 grammes de monoxyde de carbonepar 100 000 Btu, selon, bien sûr, lesconditions dans lesquelles il est utilisé.Dans un lieu où l’aération est suffisante,une telle émission ne devrait pas incommoderles <strong>travail</strong>leurs.Durant les essais, une série d’élémentsde risque des générateurs évaluésont pu être observés. Pour n’en citer quequelques-uns :Photo : Mario Bélisle• Dans presque tous les cas, pour unepression de gaz spécifiée, la puissancemesurée de l’appareil ne correspondaitpas à celle qu’annonçaitle fabricant.• Un joint d’étanchéité manquait àl’une des bouteilles de propane.• Un déchet obstruait l’orifice d’unbrûleur, réduisant sa puissance.• Un générateur avait été livré sansconnecteur pour la bonbonne depropane de 100 livres, ce qui représenteun risque de branchement nonconforme.• Un <strong>au</strong>tre avait été livré avec un régulateurde pression pour le gaz naturelplutôt que pour le propane.• Deux générateurs avaient été livrésavec la valve de sélection de gaz (naturelou propane) en m<strong>au</strong>vaise position.• De façon générale, les avis sur lasécurité ou l’utilisation adéquate del’appareil avaient été donnés par lesemployés les plus expérimentés.• Chez l’un des locateurs, une seulepersonne semblait avoir les compétencesnécessaires pour évaluer leproblème de fuite du régulateur livréavec l’un des générateurs.S’il est important de vérifier qu’un générateurd’air ch<strong>au</strong>d est entretenu convenablement,Stéphane Brunet insisteparticulièrement sur l’obligation queseule une personne possédant une attestationdes compétences requises procèdeà l’installation et <strong>au</strong> raccordement d’untel appareil à une bonbonne de propaneou <strong>au</strong> rése<strong>au</strong> de gaz naturel. PTMarjolaine Thibe<strong>au</strong>ltPour en savoir plusBRUNET, Stéphane.Mesure des émissionsde CO desgénérateurs d’airch<strong>au</strong>d utilisés surles chantiers de construction,RapportR-411, 13 pages,5,35 $.Téléchargeablegratuitement à www.irsst.qc.ca.24 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Bourses d’études supérieures de l’IRSSTUn programme qui a aiguisé l’intérêtDepuis bientôt un quartpour la recherche et pour la santéet la sécurité du <strong>travail</strong>de siècle, l’IRSST offre desbourses d’études supérieuresafin de former des chercheursen santé et en sécuritédu <strong>travail</strong>… et ça fonctionne.Les résultats d’un sondage mené<strong>au</strong>près des anciens boursiersde l’Institut sont éloquents.C’est en 1981 que l’IRSST met enplace un programme de formation dechercheurs. Il poursuit en cela l’initiativelancée en 1979 par la Commissiondes accidents de <strong>travail</strong> — devenueensuite la CSST. Le programme debourses devient rapidement populaire.Ainsi, depuis 1981, l’Institut a décerné812 bourses, totalisant près de 12 millionsde dollars, à 362 candidats étudiantsà la maîtrise, <strong>au</strong> doctorat ou <strong>au</strong>postdoctorat. Périodiquement, ce programmea fait l’objet de bilans et ledernier, celui de 2004, a permis deconnaître la situation actuelle des anciensbénéficiaires d’une bourse et dedéterminer s’ils avaient persévéré dansle domaine de la santé et de la sécuritédu <strong>travail</strong>.Une carrière en santéet en sécurité ?Parmi les 240 ex-boursiers joints pourl’enquête, 161 <strong>travail</strong>lent actuellementen santé et en sécurité du <strong>travail</strong>, dont105 en recherche. On note <strong>au</strong>ssi que27 répondants qui ne sont pas présentementactifs dans ce domaine y ontdéjà <strong>travail</strong>lé, dont 13 en recherche. Parailleurs, 10 répondants prévoient entamerune carrière en recherche ou effectuerun retour dans ce milieu à brèveéchéance. En fait, parmi l’ensembledes répondants, 198 (83 %) anciensboursiers ont <strong>travail</strong>lé, <strong>travail</strong>lent ouprévoient <strong>travail</strong>ler dans le domaine dela santé et de la sécurité du <strong>travail</strong> <strong>au</strong>cours de leur carrière.Parmi les 161 répondantsqui <strong>travail</strong>lent en santéet en sécurité du <strong>travail</strong>,105 poursuivent une carrièredirectement en recherche,soit 65 %, et 56 poursuiventune carrière orientéevers l’intervention, soit 35 %.En comparant les différents bilansproduits depuis 1981, on note uneamélioration significative du t<strong>au</strong>x derétention en santé et en sécurité du<strong>travail</strong> <strong>au</strong> fil des ans. En 1984, 52 % desboursiers poursuivaient une carrièredans ce domaine. En 2004, ils étaient67 %. Fait à noter, une forte majoritéRépartition des boursiers qui <strong>travail</strong>lent en santé et en sécurité du <strong>travail</strong>,selon les champs de recherche de l’IRSSTChamps de rechercheTroubles musculo-squelettiquesSécurité des outils, des machineset des procédés industrielsAccidentsBruit et vibrationsDiversSubstances chimiqueset agents biologiquesTotalRépondantssur le marchédu <strong>travail</strong>532235223359225qui<strong>travail</strong>lenten SST441826152236161soit,un t<strong>au</strong>x derétention de83 %82 %74 %68 %67 %61 %72 %Des 225 exboursiersquiétaient sur lemarché du<strong>travail</strong> en 2004,161 <strong>travail</strong>laienten santé et ensécurité du<strong>travail</strong>, soit unt<strong>au</strong>x de rétentionde 72 %. Ce sontles champsTroubles musculosquelettiqueset Sécuritédes outils, desmachines et desprocédés industrielsqui ont let<strong>au</strong>x de rétentionle plus élevé.Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>25


Rechercheà l’IRSSTSur la pistedes boursiersAfin de tracer un profil le plus justepossible des boursiers, la méthoded’enquête par questionnaire téléphoniquea été retenue. Le technicien enrecherches sociales Éric Phaneuf aété engagé pendant quelques moispour seconder Carole Bellazzi. « Nousavons réussi à joindre près de 75 %des anciens boursiers, affirme celleci.Ils ont collaboré avec plaisir et ontaccepté que nous communiquionsdorénavant avec eux une fois l’anafin d’assurer un meilleur suivi denos dossiers. »Les princip<strong>au</strong>x thèmes abordéslors de l’entrevue des anciens boursiersétaient : leur profil universitaire,leur situation professionnelle,leur expérience en santé et en sécuritédu <strong>travail</strong> ainsi que les motifsde réorientation de leur carrière dansun <strong>au</strong>tre domaine, le cas échéant.d’anciens boursiers <strong>au</strong> doctorat ou <strong>au</strong>postdoctorat ont opté pour une carrièreen enseignement et en recherche en cettematière. Cela démontre bien l’utilité duprogramme de bourses dans le développementet la consolidation d’une relèveh<strong>au</strong>tement qualifiée dans le secteur de lasanté et de la sécurité du <strong>travail</strong>.Enfin, les anciens boursiers qui ne<strong>travail</strong>laient pas dans ce milieu <strong>au</strong> momentde l’enquête invoquent la présenced’occasions plus intéressantesdans d’<strong>au</strong>tres domaines ou l’absence dedébouchés en santé et en sécurité du<strong>travail</strong> <strong>au</strong> moment de leur entrée sur lemarché du <strong>travail</strong>.Ex-boursiers ayant collaboré à l’enquêteType de diplômeMaîtriseDoctoratMaîtrise et doctoratPostdoctoratDoctorat et postdoctoratMaîtrise, doctorat et postdoctoratTotalL’ergonomie en première placeL’IRSST décerne des bourses dansquatre grands secteurs, soit l’ergonomie,les sciences de la santé, les scienceshumaines et sociales et enfin, les sciencesnaturelles et le génie. Parmi ceux-ci,l’ergonomie remporte la palme sur leplan du t<strong>au</strong>x de rétention puisque 95 %des boursiers de ce domaine optentpour une carrière en santé et en sécuritédu <strong>travail</strong> <strong>au</strong> terme de leurs études.Ce t<strong>au</strong>x se situe à 67 % dans chacun destrois <strong>au</strong>tres secteurs.« Le programme permet à prèsde 70 % des étudiants dedemeurer dans le domainede la santé et de la sécuritédu <strong>travail</strong>, explique CaroleBellazzi. C’est un excellentmoyen pour assurer la relève. »Nombre de boursiers15198363482329T<strong>au</strong>x de réponse62 %83 %78 %85 %88 %100 %73 %La recherche domineLes carrières en recherche attirent davantageles boursiers que les professionsen intervention, ce qui correspond<strong>au</strong>x objectifs visés par le programmede bourses. Ainsi, parmi les 161 répondantsqui occupaient un emploi ensanté et en sécurité du <strong>travail</strong> <strong>au</strong> momentde l’enquête, 65 % poursuivent unecarrière en recherche et 35 % <strong>travail</strong>lenten intervention. Les anciens boursiersde l’IRSST qui font de la rechercheoccupent principalement des postesde professeur dans des universités,de chercheur dans des agences dedéveloppement de rése<strong>au</strong>x loc<strong>au</strong>x deservices de santé et de services soci<strong>au</strong>x(ADRLSSSS) ou… à l’IRSST, dans lecas d’une douzaine d’entre eux. Quantà ceux qui <strong>travail</strong>lent en intervention,on les retrouve notamment dans l’entrepriseprivée, les universités, la CSSTet les ADRLSSSS. Ils y agissent en tantque conseillers en ergonomie, ingénieurs,conseillers en santé et en sécuritédu <strong>travail</strong>, physiothérapeutes ougestionnaires.« Nous considérons ce bilan trèspositif, commente Carole Bellazzi, responsabledu programme de bourses del’IRSST <strong>au</strong> moment de l’enquête. Leprogramme permet à près de 70 % desétudiants de demeurer dans le domainede la santé et de la sécurité du <strong>travail</strong>.De plus, certains facteurs, comme le faitd’octroyer des montants intéressants,d’offrir <strong>au</strong>x étudiants plusieurs possibilitésde financement, d’être à l’écoutede leurs besoins et de favoriser leur emb<strong>au</strong>cheà l’occasion, contribuent sûrement<strong>au</strong> succès du programme. C’est unexcellent moyen pour assurer la relève.Il est <strong>au</strong>ssi important de souligner lerôle majeur joué par les anciens boursiers,qui attirent <strong>au</strong>jourd’hui de nouve<strong>au</strong>xétudiants vers la santé et lasécurité du <strong>travail</strong> et encadrent leurstrav<strong>au</strong>x <strong>au</strong>x cycles supérieurs. »« La conjugaison de tous ces élémentsexplique la croissance remarquabledu nombre de demandes debourses adressées à l’Institut depuiscinq ans, affirme encore M me Bellazzi.Nous en recevons une soixantaine parannée et près de 50 % d’entre elles sontacceptées. Rappelons que les montantsdes bourses sont de 14 100 $ à lamaîtrise, de 18 000 $ <strong>au</strong> doctorat et de27 000 $ <strong>au</strong> postdoctorat. » PTBenoit Fradette26 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


BoursièreSylvie OuelletUniversité du Québecà MontréalDévelopper des habiletéset prévenir les troublesmusculo-squelettiquesAvec en poche un baccal<strong>au</strong>réat en activitéphysique, Sylvie Ouellet enchaîne avec une maîtrise enkinanthropologie à l’Université de Sherbrooke. « Pendantma maîtrise, j’ai <strong>travail</strong>lé pour la faculté d’éducationphysique de l’université et pour le centre sportif. J’ai <strong>au</strong>ssifait des projets en milieu de <strong>travail</strong>, mais toujours enrelation avec la condition physique et le mieux-être. »Sylvie Ouellet se retrouve ensuite chez des consultantsen santé et mieux-être <strong>au</strong> <strong>travail</strong>. « J’ai fait équipe avecquelqu’un qui <strong>travail</strong>lait en ergonomie ; c’est là que j’aidéveloppé un intérêt pour la santé et la sécurité du <strong>travail</strong>.J’ai donc fait un certificat dans ce domaine. » SylvieOuellet devient consultante en santé et en sécurité du <strong>travail</strong>,tout en poursuivant un diplôme d’études supérieuresspécialisées (DESS) en intervention ergonomique.Depuis longtemps attirée par la recherche, SylvieOuellet obtient, après son DESS, un poste de professionnellede recherche <strong>au</strong> Centre de recherche interdisciplinairesur la biologie, la santé, la société et l’environnement(CINBIOSE) de l’Université du Québec à Montréal.Et le doctoratDeux ans plus tard, Sylvie Ouellet décide d’entreprendreun doctorat sur les questions d’apprentissage en milieude <strong>travail</strong>. Au même moment, une entreprise approche leCINBIOSE pour l’aider à mettre <strong>au</strong> point une formationdestinée à ses <strong>travail</strong>leurs, qui effectuent le désossage etle dégraissage de fesses de porc. En plein le type de projetdont Sylvie Ouellet rêvait pour son doctorat ! Elle entreprendainsi sa thèse sur l’acquisition de nouvelleshabiletés motrices <strong>au</strong> <strong>travail</strong> et la prévention des lésionsmusculo-squelettiques.Le côté innovateur de l’étude de M me Ouellet tientnotamment en ce qu’elle tire profit de son parcours professionnelpour « voir à quel point les connaissances enapprentissage moteur (qui relèvent surtout du domainedu sport) peuvent aider les ergonomes à affiner l’analysede l’activité. Je veux de plusdémontrer comment l’analysede l’activité de <strong>travail</strong> peutcontribuer à l’élaborationd’un contenu de formationsécuritaire, adapté <strong>au</strong>x caractéristiquesdes apprentis ».Sylvie Ouellet entreprendson projet par l’analyse del’activité de <strong>travail</strong>leurs expérimentéset en élaborant aveceux une formation sur le désossageet le dégraissage. Elleassure ensuite le suivi de laformation de trois groupesd’apprentis.Du point de vue du <strong>travail</strong>leurLe résultat consistera à fournir <strong>au</strong>x intervenants engagésdans l’organisation de formations des repères surles éléments importants à prendre en compte pour optimiserl’apprentissage des <strong>travail</strong>leurs et prévenir destroubles musculo-squelettiques. « Souvent, la croyanceest qu’on doit expliquer une seule méthode — LA bonneméthode — <strong>au</strong> <strong>travail</strong>leur. Les résultats démontrent quece n’est pas le cas. Étudier comment les apprentis s’yprennent pour apprendre permet de dégager des repèrespour mieux organiser la formation. »Ainsi, sur le plan de l’organisation, v<strong>au</strong>t-il mieuxapprendre toutes les séquences de découpe d’une fessede porc en même temps, ou l’une après l’<strong>au</strong>tre ? Qu’estcequi doit être montré <strong>au</strong> début ? Quels exercices favorisentl’apprentissage du <strong>travail</strong> ? « Je veux évaluer cequi fait une différence dans la façon dont la formationa été organisée, explique Sylvie Ouellet. Je décris <strong>au</strong>ssiles conditions d’apprentissage offertes <strong>au</strong> <strong>travail</strong>leur.Doit-on utiliser une table fixe ou une table à convoyeurà cadence progressive ? Quels outils ? Que se passe-t-ilsi un <strong>travail</strong>leur s’absente quelques jours ? »L’objectif est <strong>au</strong>ssi de fournir à l’entreprise un contenude formation qui favorise l’apprentissage du <strong>travail</strong> etde la prévention des troubles musculo-squelettiques « Laformation, qui s’adresse directement <strong>au</strong> <strong>travail</strong>leur, esttrès précise, ajoute Sylvie Ouellet : comment pencher lecoute<strong>au</strong>, à quelle profondeur l’enfoncer, quoi regarder,quels mouvements éviter... »Après pratiquement un an et demi à réaliser une collecteexh<strong>au</strong>stive de données, reste à en faire l’analyse,puis la rédaction du rapport. Sylvie Ouellet poursuit dansla voie qu’elle s’est tracée : la recherche et l’enseignementen ergonomie. PTLoraine PichetteLe programme de bourses de l’IRSSTSylvie Ouellet est une des étudiantes qui bénéficie duprogramme de bourses d’études supérieures de l’IRSST.Pour obtenir des informations sur le programme debourses de l’IRSST, on peut téléphoner <strong>au</strong> 514 288-1551ou écrire à bourses@irsst.qc.ca.Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>27


Rechercheà l’IRSSTNouvellespublicationsToutes ces publicationspeuvent être commandéespar la poste. Les prixindiqués comprennent lataxe et les frais d’envoi.Elles sont <strong>au</strong>ssi disponiblesgratuitement en versionPDF dans notre site Web.Cliquez recherchewww.irsst.qc.caCaractérisation des bioaérosolsen cabinets dentairesDUTIL, Steve, Anne MÉRIAUX,Marie-Chantale DELATRÉMOILLE, Annie LEDUC,Louis LAZURE, Jean BARBEAU,Caroline DUCHAINE, RapportR-407, 53 pages, 6,42 $L’utilisation d’instruments àh<strong>au</strong>te vitesse, tels que lesturbines, les détartreurs ultrasoniqueset les pistolets air-e<strong>au</strong>,entraînent l’émission de concentrationsimportantes de bioaérosolsdans l’environnementdes cabinets de dentistes. Les<strong>au</strong>teurs de cette publicationvoulaient comprendre la problématiquede production de cesbioaérosols et mieux connaîtreleur composition et leur dispersiondans l’environnement.Il ressort que dans certainesconditions, le personnel descabinets de dentistes et lesclients peuvent être exposés <strong>au</strong>xmicroorganismes présents dansl’air, plus particulièrement lesbactéries d’origine buccale etcelles qui proviennent des unitésd’e<strong>au</strong>. L’exposition répétéedu personnel suggère que lerisque de contact entre lesbactéries aérosolisées et le systèmerespiratoire est probable.Or, avec une ventilation minimale,l’arrêt des traitementsdurant deux heures apparaîtsuffisant pour que la concentrationde bioaérosols revienne <strong>au</strong>nive<strong>au</strong> mesuré avant les soinsdentaires. L’efficacité du portdu masque comme outil de préventionde l’exposition reste àdéterminer.Guide de conceptiondes circuits de sécuritéIntroduction <strong>au</strong>x catégoriesde la norme ISO 13849-1:1999BOURBONNIÈRE, Réal, Joseph-Jean PAQUES, Guide techniqueR-405, 74 pages, 7,49 $Les professionnels appelés àparticiper à la conception et àl’installation de dispositifs deprotection sur les machinesdangereuses ne disposent quede peu de documents en français,souvent mal adaptés <strong>au</strong>xentreprises québécoises. Pourpallier cette lacune, une équipea élaboré un guide qui ser<strong>au</strong>tile <strong>au</strong>x ingénieurs et <strong>au</strong>xfirmes qui conçoivent, modifientou mettent en œuvredes systèmes de commandepour les machines utilisées <strong>au</strong>Québec selon les catégories dela norme ISO 13849-1:1999. Ladémarche globale d’appréciationet de réduction du risqueselon la norme ISO 12100 estprésentée. Suivent huit exemplesd’applications de dispositifs deprotection, regroupés dans quatrecatégories. Chaque exemplecomprend une photo de lamachine, la description de sonfonctionnement, de l’activitéconcernée et de son application,le risque considéré, un dessinou une photo du dispositif deprotection, les facteurs considéréspour la sélection de lacatégorie du circuit, le schémaélectrique du circuit de commandeproposé et des commentairessur le montage.Revue de littérature surl’utilisation de fibresd’amiante dans les enrobésbitumineuxPERRAULT, Guy, Chantal DION,Rapport R-413, 23 pages, 5,35 $Cette revue des connaissancessur l’exposition des <strong>travail</strong>leurspendant l’utilisation de fibresd’amiante dans les enrobésbitumineux s’appuie sur l’analysecritique des articles et desrapports scientifiques et techniques.Elle a été réalisée à lademande du Sous-comité surles enrobés de fibres d’amiante,composé de représentants desministères de la Santé et desServices soci<strong>au</strong>x, des Transportset de l’Environnement, de laCSST et de l’IRSST. Les <strong>au</strong>teursvoulaient documenter le nive<strong>au</strong>possible d’exposition des <strong>travail</strong>leurs<strong>au</strong> cours des opérationsliées à tout le cycle de vie dubitume contenant de l’amiante,soit la fabrication, l’utilisation,le recyclage et les rebuts ainsique la dispersion d’amiante queces procédés peuvent entraînerdans l’environnement et finalement,l’exposition possible àd’<strong>au</strong>tres substances présentesdans le bitume. Ils énoncentdes recommandations sur l’implantationd’un programme desurveillance environnementaledes enrobés bitumineux.Bilan de connaissancessur les dispositifs de détectionde personnes lors desmanœuvres de recul desvéhicules dans les chantiersde constructionBLOUIN, Stéphane, RapportB-067, 43 pages, 7,49 $Ces dernières années, on adénombré plusieurs accidentsmortels liés à des manœuvresde recul sur des chantiers deconstruction, même lorsque lesvéhicules étaient munis d’avertisseurssonores fonctionnelsconformes <strong>au</strong>x règlements.Divers facteurs peuvent expliquerl’inefficacité de ces dispositifsà alerter les <strong>travail</strong>leursqui se trouvent à proximité,d’où l’intérêt de considérer desmécanismes indépendants dela perception <strong>au</strong>ditive pourconcevoir des systèmes plussécuritaires. L’<strong>au</strong>teur a analysédes techniques actuelles dedétection de personnes quipourraient être complémentaires<strong>au</strong>x dispositifs sonoresou s’y substituer et a déterminéles critères de sécurité applicables<strong>au</strong>x véhicules utilisés surles chantiers de construction.Les conclusions pourraient s’appliquerà d’<strong>au</strong>tres équipementsmobiles, notamment dans lesmines et en milieu agricole.Prise en charge dumanganisme d’origineprofessionnelleConsensus d’un groupeinternational d’expertsOSTIGUY, Cl<strong>au</strong>de, P<strong>au</strong>lASSELIN, Sylvain MALO, DanielNADEAU, Philippe DEWALS,Rapport R-416, 62 pages, 7,49 $Au cours des dernières années,plusieurs <strong>travail</strong>leurs exposés<strong>au</strong>x fumées de manganèse ontdéveloppé des symptômes évoquantun manganisme d’origineprofessionnelle. La CSST etle rése<strong>au</strong> de la prévention nedisposaient pas de procéduresnormalisées pour diagnostiquercette maladie.Un comité médical, missur pied en vue de fournir desréponses <strong>au</strong>x aspects cliniquesde la question, a pu définir lemanganisme d’origine professionnellede façon claire etétablir des critères pour saclassification et son diagnostic.Il a également proposé un planpour la surveillance et le traitementdes personnes atteintes.Le dépistage précoce des <strong>travail</strong>leursasymptomatiques n’apas été recommandé. Cependant,une fois que le <strong>travail</strong>leur faitl’objet d’un diagnostic de manganisme,son exposition <strong>au</strong>manganèse ou à d’<strong>au</strong>tres substancesneurotoxiques devraitêtre maintenue <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> leplus bas possible. Au moyende ces renseignements et des28 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


<strong>au</strong>tres trav<strong>au</strong>x qui ont été réalisés<strong>au</strong> Québec pour documenterl’exposition professionnelle des<strong>travail</strong>leurs <strong>au</strong> manganèse, ilsera possible d’assurer unemeilleure prise en charge dece problème en émergence.de la peinture. L’approcheélaborée pourra être utiliséepour étudier la dégradationthermique d’<strong>au</strong>tres polymères,comme le caoutchouc, le chlorurede polyvinyle et des polymèresà base de formaldéhyde.soutenant les inspecteurs de laCSST dans leurs démarches deréintégrataion sécuritaire des<strong>travail</strong>leurs sensibilisés.La substitution des solvantspar l’alcool benzyliqueBÉGIN, Denis, MouradMOUMEN, Michel GÉRIN,Rapport B-068, 42 pages, 6,42 $La substitution des solvantspar le lactate d’éthyleBÉGIN, Denis, Sinarith HENG,Michel GÉRIN, Rapport B-069,45 pages, 6,42 $Identification et quantificationdes isocyanates généréslors de la dégradationthermique d’une peinture<strong>au</strong>tomobile à basede polyuréthaneBOUTIN, Michel, JacquesLESAGE, Cl<strong>au</strong>de OSTIGUY,Michel J. BERTRAND, RapportR-418, 47 pages, 6,42 $La majorité des peintures d’<strong>au</strong>tomobilessont constituées depolyuréthanes. Ces polymèressont obtenus en faisant réagirdes isocyanates avec des alcools.Pendant leur dégradation thermique,les polyuréthanes peuventrégénérer des isocyanates. Cessubstances peuvent induirede l’asthme, des dermatites,des conjonctivites et des intoxicationsaiguës. Au Québec,plusieurs milliers de <strong>travail</strong>leurssont susceptibles d’être exposésà la dégradation thermiquede peintures d’<strong>au</strong>tomobiles <strong>au</strong>cours d’opérations de soudure,de meulage ou de coupe depièces de carrosserie. Une approchesystémique permettantd’étudier les différentes phasesde la combustion des polymèresa été élaborée et appliquée àcette peinture. Tel que décrite,elle a permis de suivre, étapepar étape, les transformationssubies par les isocyanates pendantla dégradation thermiquede la peinture, de leur formationlors du craquage thermiqueà leur émission dans l’air. Lesrésultats obtenus en laboratoireont permis d’identifier les isocyanatessusceptibles d’être générés<strong>au</strong> cours de la combustionDéveloppement d’uneméthode d’analysed’isocyanates à très h<strong>au</strong>tesensibilitéOSTIGUY, Cl<strong>au</strong>de, SébastienGAGNÉ, Jacques LESAGE,Huu Van TRA, Yves CLOUTIER,Rapport R-419, 43 pages, 6,42 $Les isocyanates demeurent laprincipale c<strong>au</strong>se d’asthme professionnel<strong>au</strong> Québec. Un <strong>travail</strong>leuratteint de cette maladiepeut réagir à de très faiblesconcentrations d’isocyanates,mais les méthodes analytiquesactuelles ne permettent pasd’évaluer adéquatement la qualitédu milieu de <strong>travail</strong> afin depouvoir réintégrer le <strong>travail</strong>leursensibilisé de façon sécuritaire.Cette recherche visait à répondreà un besoin exprimé par lesinspecteurs de la CSST afind’établir une approche globalesuffisamment sensible pourpermettre le dosage des monomèresd’isocyanates à de trèsfaibles concentrations.Une méthode analytique,élaborée par les <strong>au</strong>teurs, combinéeà une stratégie d’échantillonnagemodifiée, permet lamesure de concentrations dansl’air de l’ordre de 0,0002 ppb,soit des concentrations de monomèresd’isocyanates 200 foisplus faibles que la méthodeutilisée jusqu’à maintenant parl’IRSST. Cette méthode est égalementapplicable à la quantificationde monomères résiduelsdans les matéri<strong>au</strong>x. Cette nouvelleapproche permet le dosaged’isocyanates à de très faiblesconcentrations, offrant ainsil’occasion de suivre le profilde dispersion de ces substancesdans l’entreprise tout enÉvaluation de l’exposition<strong>au</strong>x vibrations globalesdu corps des opérateursdu métro de Montréalet étude du comportementdynamique des motrices et deleur système de suspensionBOILEAU, P<strong>au</strong>l-Émile, JérômeBOUTIN, Subhash RAKHEJA,Harry POLITIS, Rapport R-420,70 pages, 8,56 $Les opérateurs du métro seplaignent de l’exiguïté des lieux,de l’inconfort des sièges et desvibrations qu’ils subissent, cequi laisse supposer que lescontraintes ergonomiques et lesvibrations posent des risquesd’atteintes à leur santé, notammentdes troubles musculosquelettiques.Accompagnantune étude ergonomique, cetteactivité a permis de définir lescontraintes vibratoires subiespar ces <strong>travail</strong>leurs ; de caractériserl’environnement vibratoiredes motrices ; de cerner lesfacteurs opérationnels susceptiblesd’influencer les nive<strong>au</strong>xd’exposition <strong>au</strong>x vibrationsglobales du corps ; et finalement,d’élaborer des critèresde conception de la suspensionet des sièges pour réduire lesvibrations. Des nive<strong>au</strong>x importantsde vibrations enregistréspour certaines interstations suggèrentque des efforts destinésà réduire leur intensité <strong>au</strong>raientavantage à être considérés. Lerapport décrit les exigencesrelatives <strong>au</strong>x caractéristiques defréquence naturelle et d’amortissementde sièges qui pourraientêtre jugées efficaces pouratténuer ces vibrations, demême que d’<strong>au</strong>tres solutionsqui pourraient être considéréescomme complémentaires.La substitution des solvantspar le carbone de propylèneBÉGIN, Denis, CharlesBEAUDRY, Michel GÉRIN,Rapport B-070, 43 pages, 6,42 $Au Québec, plus de 150 000 <strong>travail</strong>leurssont régulièrement exposés<strong>au</strong>x solvants organiques.L’inflammabilité et la toxicitéde ces produits ainsi que laprotection de l’environnementincitent de plus en plus d’entreprisesà tenter de les remplacer.C’est dans ce contexte qu’apparaissentsur le marché des produitsde remplacement. Les<strong>au</strong>teurs ont fait le bilan deconnaissances sur trois d’entreeux : l’alcool benzylique, lecarbonate de propylène et lelactate d’éthyle. Ils ont pris enconsidération les aspects desanté et de sécurité du <strong>travail</strong>,environnement<strong>au</strong>x et techniquesnécessaires à l’évaluation deleur utilisation comme substituts<strong>au</strong>x solvants traditionnels.Ces bilans s’adressent principalement<strong>au</strong>x hygiénistes industriels,<strong>au</strong>x médecins du <strong>travail</strong>,<strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres spécialistes de lasanté et de la sécurité du <strong>travail</strong>ainsi qu’<strong>au</strong>x entreprisesqui peuvent s’y référer pourréaliser un projet de substitutionconcret.L’IRSST avait précédemmentpublié, des mêmes <strong>au</strong>teurs, desbilans de connaissances sur six<strong>au</strong>tres produits de substitution :le d-limonène, les esters d’acidesdicarboxyliques (DBE) et laN-méthyl-2-pyrrolidone (NMP),le diméthylsulfoxyde (DMSO),le 1-bromopropane et les nettoyantsaqueux.Marjolaine Thibe<strong>au</strong>ltHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>29


Rechercheà l’IRSSTRecherchesen coursTroubles musculosquelettiquesRelation entre le conceptde marge de manœuvre etle retour <strong>au</strong> <strong>travail</strong> en santédes <strong>travail</strong>leurs <strong>au</strong>x prisesavec des troubles musculosquelettiquessuite à unprogramme de réadaptation(099-477)Plusieurs études confirment queles programmes de réadaptationincluant une intervention ergonomiqueen milieu réel accélèrentle retour <strong>au</strong> <strong>travail</strong> etaméliorent la qualité de vie des<strong>travail</strong>leurs souffrant de troublesmusculo-squelettiques (TMS).Maintes questions sur lesmeilleures pratiques à adopterpendant ce type d’interventionrestent cependant sans réponses,dont celle de la mesure del’écart entre les capacités du<strong>travail</strong>leur et les exigences dela tâche. Appelé marge de manœuvre,ce concept n’a pasjusqu’à maintenant été biendécrit dans le contexte del’ergonomie de réadaptation.Les chercheurs tenteront de leclarifier et de déterminer lesindicateurs qui doivent être prisen compte pour évaluer cettemarge de manœuvre en fonctiondu retour <strong>au</strong> <strong>travail</strong> despersonnes atteintes de TMS.Cela permettra ultérieurementd’élaborer un guide destiné <strong>au</strong>xcliniciens en ce domaine et desoutils d’aide à la décision pourfaciliter le processus de retour<strong>au</strong> <strong>travail</strong>.Responsables : Marie-José Durandet Patrick Loisel, Université deSherbrookeApplication terrain de deuxméthodes d’analysetridimensionnelle (3D) pourmesurer les postures du dos(099-466)L’usage de postures extrêmesconstitue un facteur de risquede troubles musculo-squelettiques(TMS), particulièrement<strong>au</strong> dos. Or, pour prévenir cesTMS, il f<strong>au</strong>drait mieux connaîtrel’intensité, la fréquence etla durée des situations à risque.Les chercheurs valideront surle terrain deux méthodes de lamesure objective des postureset des mouvements du troncélaborées dans le laboratoire debiomécanique de l’IRSST. Unefois connues la faisabilité, la validitéet les limites de leur utilisationen situation réelle, il serapossible d’évaluer l’expositiondes <strong>travail</strong>leurs à des posturescontraignantes dans diversesconditions. Ces méthodes pourrontégalement servir à estimerl’efficacité d’interventions visantà réduire l’usage de telles postureset à vérifier la validité deméthodes traditionnelles d’évaluationdu risque de TMS fondéessur l’observation.Responsables : Alain Delisle,André Plamondon et ChristianLarue, IRSST ; Daniel Imbe<strong>au</strong>, Écolepolytechnique de MontréalSubstances chimiqueset agents biologiquesCaractérisation desbioaérosols par écologiemicrobienne moléculaire(099-475)Plusieurs milieux de <strong>travail</strong>,dont les secteurs industriel,agricole et médical, produisentdes bioaérosols. La répétitiond’une exposition prolongée àces particules peut entraînerdiverses pathologies, incluantl’alvéolite allergique et l’asthme.Cependant, les études visant àcomprendre les relations entrecette exposition et la santé humainesont rarement concluantes,notamment en raison de lacunesdans les méthodes deculture traditionnelles utiliséespour l’évaluation des bioaérosols.Les scientifiques utiliserontdes techniques d’écologie moléculairepour étudier la biodiversitémicrobienne de l’air deporcheries et compareront leursrésultats avec ceux qui ont étéobtenus à l’aide de méthodesclassiques. Les connaissancesainsi acquises permettront deproduire des outils d’identificationet de caractérisation dela biomasse microbienne aéroportéeet fourniront des donnéespour réduire les concentrationsde bioaérosols. Elles pourrontêtre appliquées à d’<strong>au</strong>tres environnementsayant des effets néfastessur la santé respiratoiredes <strong>travail</strong>leurs, dont les usinesde transformation du bois et dumétal, les fermes laitières et lescliniques dentaires. Cette activitéest cofinancée par le Conseilde recherche en sciences naturelleset en génie du Canada(CRSNG).Responsable : Caroline Duchaine,Centre de recherche de l’HôpitalLavalDéveloppementd’une méthode d’analysenon spécifique de solvantspar GC-MS(099-498)L’équipe de la section des solvantsdu groupe Services etexpertises de laboratoire (SEL)de l’IRSST utilise une démarchegénérale pour effectuer 80 %de ses analyses, soit échantillonnagesur tube de charbon,désorption par disulfure decarbone, analyse sur chromatographieen phase gazeuse etdétection par ionisation deflamme. Bien qu’efficace etéprouvé depuis plusieurs années,ce procédé présente des limitesquant à la détermination qualitativeet quantitative descomposés chimiques dans unematrice complexe. Ce projetvise à élaborer une méthoded’analyse de solvants par chromatographieen phase gazeusecouplée à la spectrométrie demasse (GC-MS). Cette nouvelleméthode <strong>au</strong>ra pour effet d’améliorerl’identification des contaminantsprésents dans leséchantillons soumis pour analysede solvants et, par conséquent,leur quantification dansune matrice complexe. Celapermettra <strong>au</strong> SEL d’offrir unmeilleur service à sa clientèle.Responsable : Simon Aubin, IRSSTDétermination des isocyanatesémis lors de la dégradationthermique de peinturesà base de polyuréthanedans des ateliers d’écolesde carrosserie(099-471)Une étude précédente, réaliséeen laboratoire, a montré quela dégradation thermique despeintures de carrosserie à basede polyuréthane pouvait générerdes isocyanates, des substancespotentiellement nocives. Elle a<strong>au</strong>ssi permis de mettre <strong>au</strong> pointet de valider in situ un systèmed’échantillonnage adapté <strong>au</strong>xisocyanates produits <strong>au</strong> coursdu processus de dégradationthermique. Or, sur le terrain,diverses variables peuvent influencerl’efficacité de la collecte.Les chercheurs tenterontde valider la technique d’échantillonnagedans des conditionsde <strong>travail</strong> réelles et d’établir unindicateur permettant d’évaluerl’exposition globale des <strong>travail</strong>leurs<strong>au</strong>x isocyanates généréspar la dégradation thermiquedes peintures. Cette méthodesera rendue disponible <strong>au</strong>x intervenantsen prévention et <strong>au</strong>xmilieux de <strong>travail</strong> concernés.Responsables : André Dufresne etMichel Boutin, Université McGill ;Jacques Lesage et Cl<strong>au</strong>de Ostiguy,IRSSTValidation d’une méthoded’analyse exploratoire dela population mycologiquepar utilisation de trappesà spores(099-497)La méthode la plus courammentutilisée actuellement pourdocumenter la présence demoisissures dans l’air d’un environnementconsiste à cultiver en30 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


laboratoire les micro-organismesque l’on a prélevés, ce qui requiertune grande expertise etun long délai, en raison de lapériode d’incubation. Quant <strong>au</strong>xprocédés employés pour analyserla flore cultivable d’unmilieu, ils ne permettent pasde déterminer la flore non cultivable,laquelle peut égalementavoir des incidences sur lasanté. La méthode des trappesde spores, restreinte à l’analysedes moisissures, s’inscrit parmiles techniques exploratoiresrapides. Ce projet vise à déterminerses limites de détectionet de quantification, ainsi qu’àvérifier son étendue et sa précision.Ses résultats fournirontdes données sur sa variabilitéen laboratoire et permettront àl’Institut d’offrir à sa clientèleune nouvelle méthode d’analyseexploratoire des contaminantsmycologiques tot<strong>au</strong>x.Responsable : GenevièveMarchand, IRSSTAccidentsDécès <strong>au</strong> <strong>travail</strong> : indicateurscomparables pourla Colombie-Britannique,l’Ontario et le Québecpour les années 2000-2002(099-480)Il n’existe actuellement <strong>au</strong>cuneétude comparant les risquesde décès <strong>au</strong> <strong>travail</strong> <strong>au</strong> Québecpar rapport à la situation quiprév<strong>au</strong>t dans d’<strong>au</strong>tres provincesou territoires du Canada. Àla demande de la CSST, leschercheurs produiront desindicateurs provinci<strong>au</strong>x <strong>au</strong>ssicomparables que possibleentre le Québec, la Colombie-Britannique et l’Ontario, incluantdes caractéristiques des <strong>travail</strong>leursdécédés et des lésions indemnisées.Les indicateurs issusde cette recherche permettrontde mettre en parallèle lesrisques de décès dans septsecteurs d’activité. Ils serontutiles pour connaître l’efficacitédes mesures de prévention etpour améliorer la programmationde la CSST. La démarcheméthodologique utilisée pourra<strong>au</strong>ssi servir de guide à d’<strong>au</strong>tresétudes visant la productiond’indices comparables entredes provinces ou territoirescanadiens.Responsable : Patrice Duguay,IRSSTÉtude ergonomique d’unnouve<strong>au</strong> traitement sylvicole(099-254)Le ministère des Ressourcesnaturelles et de la F<strong>au</strong>ne expérimenteun nouve<strong>au</strong> traitementsylvicole qui consiste à combinerle débroussaillage mécaniqueà l’épandage d’un produitbiologique pour maîtriser lavégétation susceptible de nuireà la croissance des espècescultivées. Afin de prévenir lesproblèmes de santé et de sécuritédes <strong>travail</strong>leurs affectésà cette tâche, les scientifiquesanalyseront diverses donnéescollectées sur le terrain pourétablir le coût physiologique decette technique. Les résultats decette activité permettront d’endéterminer les effets possiblessur la santé et la sécurité des<strong>travail</strong>leurs de même que deproposer des façons de l’améliorer,s’il y a lieu.Responsables : Daniel Imbe<strong>au</strong>,École polytechnique de Montréal ;Denise Dube<strong>au</strong>, ministère desRessources naturelles et de laF<strong>au</strong>neLes indicateurs de lésionsprofessionnelles indemnisées :analyse par secteur d’activitééconomique, Québec,2000-2002(099-364)Depuis 20 ans, l’Institut produitdes indicateurs quinquenn<strong>au</strong>xpermettant de mesurer la fréquencerelative et la gravité deslésions professionnelles compenséespar la CSST. Ces indicateursservent notamment àalimenter la programmationde la recherche scientifique etl’élaboration de programmes deprévention, ainsi que d’outil deveille stratégique. Cette fois encore,les chercheurs produirontdes indicateurs de prévalence,de gravité et de fréquence deces lésions. Les portraits des industriesainsi tracés fournirontdes renseignements sur troiscatégories professionnelles etsur des activités économiquesciblées, incluant un complémentdescriptif des caractéristiquesdes lésions indemnisées pourles groupes les plus touchés.L’ajout de la variable âge permettrade mieux circonscrireles axes de recherche concernantla santé et la sécurité desjeunes <strong>travail</strong>leurs.Responsable : Patrice Duguay,IRSSTÉquipementsde protectionÉvaluation de différents testsen laboratoire destinés àétablir le nive<strong>au</strong> de dextéritéoffert par les gantsde protection(099-495)Si le port de gants adaptés àla tâche protège les <strong>travail</strong>leursdes risques de lésions <strong>au</strong>x mainsquant à la fréquence et à la gravité,il peut cependant réduiresignificativement la dextérité etla sensibilité tactile, limiter lesmouvements des mains et nuire<strong>au</strong> rendement, ce qui les inciteà refuser de porter ou à modifierces équipements de protection.Il est donc important depouvoir caractériser la dextéritéque ces gants permettent. Peud’études ont fait ressortir lesdifférences entre les tests d’évaluationà cet égard. En comparantneuf de ces tests, leschercheurs pourront mieuxconnaître les facteurs qui influencentl’évaluation de la dextérité,cibler les méthodes lesplus prometteuses et établir deslignes directrices pour élaborerultérieurement un protocoleexpérimental servant à catégoriserles gants de protectionselon leur degré de dextérité.Responsables : Chantal G<strong>au</strong>vin,Chantal Tellier et Ren<strong>au</strong>d Daigle,IRSSTSécurité des outils,des machines et desprocédés industrielsTransfert de connaissancesen lien avec la programmationthématique surle cadenassage(099-496)Cette activité de transfert deconnaissances s’inscrit dans uneprogrammation thématique,dont la première recherche viseà répertorier, analyser et comparerles procédures et programmesde cadenassage, telsque présentés dans la littératureet appliqués dans les milieux de<strong>travail</strong>. Elle consiste d’abord àidentifier des intervenants intéressésà cette problématique,à établir des liens avec euxet à préciser leurs besoins.Cette démarche permettra <strong>au</strong>xchercheurs d’orienter la programmationde recherchethématique en fonction de cesbesoins et des connaissancesdes intervenants sur la questiondu cadenassage. Par la suite,des activités de valorisation etde transfert des connaissancesissues de ces recherches serontréalisées en collaboration avecles chercheurs, ce qui faciliteraleur appropriation par lesrelayeurs et par les milieuxde <strong>travail</strong> concernés.Responsable : Steeve Vigne<strong>au</strong>lt,IRSSTClaire ThiviergeHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>31


Les accidentsnous parlentQuand un poids lourds’écraseUn mécanicienest écraséalors qu’il exécutedes réparationssous un camionde déneigement.Que s’est-il passé ?Le 11 décembre 2003. À la fin de sajournée de <strong>travail</strong> en forêt, un <strong>travail</strong>leurse rend <strong>au</strong> garage de l’entrepriseafin de faire inspecter son camion dedéneigement. Pendant qu’il accomplitses tâches habituelles d’entretien, ilaperçoit un bris sur le ressort à lamessitué à l’avant du côté droit du camion,qui relie l’essieu à la carrosserie, et joueun rôle majeur dans la suspension.Après une discussion avec le mécaniciende service, le camionneur entre levéhicule <strong>au</strong> garage et le gare <strong>au</strong>-dessusde la petite fosse de visite. Le garageen compte deux et la plus grande estdéjà occupée pour des réparations surune niveleuse. Comme la fosse est pluscourte que le camion de déneigement,certaines parties du ressort à lames nesont pas accessibles de la fosse. Pourl’enlever, le ressort à lames doit êtrelibéré du poids du camion. Les <strong>travail</strong>leursinstallent donc un vérin hydr<strong>au</strong>liquemanuel. Des blocs de boissont ensuite empilés pour soutenir lepoids du camion. Le vérin est alorsenlevé. Un second vérin sert à souleverle côté droit du véhicule pour retirerla roue. Le mécanicien tente de dégagerle ressort à lames. En vain. Le camionest élevé de quelques centimètres supplémentaires.Aucun bloc de bois n’estcependant ajouté. Le vérin devient doncl’unique support du camion. Cette fois,le mécanicien réussit à sortir le ressort.Il installe un panne<strong>au</strong> de contreplaquésur la fosse de visite pour <strong>travail</strong>ler plusà son aise. Après avoir réparé le ressort,il se glisse sous le ventre du camionafin d’être en meilleure position pourle replacer. Le mécanicien frappe avecun marte<strong>au</strong> sur la goupille de retenuede l’attache avant du ressort, alors quele camionneur et un <strong>au</strong>tre <strong>travail</strong>leurfont des efforts soutenus pour le remettreen place. Le véhicule commencealors à bouger. L’avant du camion sedéplace vers la g<strong>au</strong>che, le vérin pivoteet le camion s’écrase sur le mécanicien.Il avait 52 ans…Qu’<strong>au</strong>rait-il fallu faire ?La maintenance du matériel peutcomporter des dangers. Les <strong>travail</strong>leursdoivent par conséquent les connaîtrepour les éliminer afin d’accomplir leurstâches en toute sécurité.Il était possible d’enlever le ressortà lames en y accédant par l’aile de lacarrosserie. Il s’agissait de retirer levérin hydr<strong>au</strong>lique de direction, puis lesboulons de retenue du ressort à lames.De cette façon, le mécanicien n’<strong>au</strong>raitpas été obligé de se glisser sous lecamion.Cependant, il est quelquefois nécessairede <strong>travail</strong>ler sous un véhiculesoulevé. Il f<strong>au</strong>t alors s’assurer qu’il eststable et qu’il ne se déplacera pas. Pource faire, les lames de déneigement frontaleet latérale doivent d’abord être enlevéesavant le soulèvement du camion.Car elles représentent un poids supplémentairenon négligeable et contribuentà déséquilibrer l’ensemble. Dessupports supplémentaires doivent êtreplacés entre le véhicule et le plancher ;il peut s’agir de chandelles ou d’étais(blocs de bois). Ces derniers doivent êtreconçus en conformité avec les descriptionsdu guide Réparations mécaniquesen forêt. Des cales doivent égalementêtre placées <strong>au</strong>x roues en contact avecle sol afin d’éviter les déplacements ducamion soulevé.L’entreprise devra enfin adopterun programme de prévention qu’ellesoumettra <strong>au</strong>x <strong>travail</strong>leurs. Il devraitcontenir, <strong>au</strong> minimum, l’ensemble desmesures énoncées. PTJulie MélançonNos personnes-ressources : Yvon Papin, conseiller,et André Turcot, ingénieur, tous deux dela Direction de la prévention-inspection de laCSST.Pour en savoir plusRéparations mécaniques en forêt,DC 200-632-2.Illustration : Ronald DuRepos32 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Santé et sécurité en images● C’est du propre !Cote VC-001668 – Durée 12 minutesDes accidents du <strong>travail</strong> qui font rire ? C’est possible ! Dansun dessin animé bien sûr ! Des personnages caricaturés, dessituations grotesques, des accidents qu’on voit venir, aveccomme toile de fond une entreprise d’entretien ménager.Thèmes abordés ? Chutes de h<strong>au</strong>teur ou de plain-pied,manutentions, soulèvements de charges, sols glissants,délimitation des zones de <strong>travail</strong>, etc. On comprend tout !Sans barrière linguistique puisque les personnages s’exprimenten langage Gromelot universel… Une présentationde l’Institut national de recherche et de sécurité,en collaboration avec HSE, HVBG et SUVA.▲■ Pour comprendre les dangers liés à l’amianteCote VC-001712 – Durée 20 minutesLes possibilités d’utilisation de l’amiante sont infinies. Ceminéral présente force, souplesse, résistance à la chaleur et<strong>au</strong>x réactions chimiques. Lorsqu’il est brisé, endommagé ouexposé et que les fibres se dispersent, il devient dangereux.Les fibres d’amiante, indétectables à l’œil, passent dans lecorps lorsqu’elles sont sous forme de particules, pouvantc<strong>au</strong>ser des maladies dont l’amiantose et le cancer du poumon.Cette vidéocassette traite des préc<strong>au</strong>tions à prendre lors detrav<strong>au</strong>x d’enlèvement de l’amiante. On y donne des conseilsd'ordre général. Par exemple, ne pas manger, boire, fumer,mâcher du tabac, de la gomme, se maquiller dans les zonesréglementées. Porter un masque respiratoire et des vêtementsde protection dans ces zones. Le masque est l'équipementde protection le plus important. Il peut fonctionner de deuxfaçons : grâce à un purificateur ou un réservoir d'air. Lesvêtements de protection sont nécessaires. Bien que l'amiantene puisse pénétrer dans la pe<strong>au</strong>, elle peut être transportéeet respirée par l'entourage. On aborde également les questionsde mesure des concentrations d’amiante dans l’air,de surveillance médicale et de formation des <strong>travail</strong>leurs.Finalement, on présente de façon très détaillée les trois méthodesd’enlèvement de l’amiante et les circonstances danslesquelles on peut y avoir recours : sac muni de gants, pleinair et zone isolée.Une production de Summit Training Source. Deux brochureset un guide (en anglais uniquement) accompagnentla vidéocassette.▲ La sécurité des convoyeurs dans les milieuxde <strong>travail</strong>Cote VC-001703 – Durée 19 minutesBien que les convoyeurs soient disponibles en plusieursformes et tailles, ils ont tous la même fonction : déplacerdes objets efficacement en milieu de <strong>travail</strong>. On ne peutnier leur utilité, mais on ne peut non plus ignorer les dangersqu’ils présentent. Cette vidéocassette les cerne et proposedes solutions pour les éviter en adoptant des méthodesde <strong>travail</strong> sécuritaires. On y présente divers dispositifs deprotection : les protecteurs sur les mécanismes d’entraînement,les carters de protection, les protecteurs pour boutd’arbre. Des témoignages de <strong>travail</strong>leurs accidentés viennentétayer le propos. Et quelques règles élémentaires sont abordées: ne jamais utiliser les convoyeurs sans formation ni<strong>au</strong>torisation ; savoir où se trouvent les dispositifs d’arrêtsd’urgence ; ne jamais exécuter des trav<strong>au</strong>x d’entretiensans formation ni <strong>au</strong>torisation ; ne jamais faire l’entretiendes convoyeurs sans les avoir verrouillés et étiquetés ; maintenirles lieux propres et dégagés <strong>au</strong>tour des convoyeurset, finalement, garder les dispositifs d’urgence libres detout obstacle. Produite par ERI Safety Videos. PTJulie MélançonModalités d’emprunt à l’<strong>au</strong>diovidéothèque de la CSSTLes documents vidéo sont prêtés gratuitement. Il suffit de rempliret de signer une demande d’emprunt. Toute personne peutvenir chercher et rapporter les vidéocassettes, pendant lesheures de bure<strong>au</strong> — 8 h 30 à 16 h 30 —, du lundi <strong>au</strong> vendredi.Le visionnement peut se faire sur place, moyennant réservationde la salle (capacité de quatre personnes). L’<strong>au</strong>diovidéothèquepeut <strong>au</strong>ssi expédier les documents à l’emprunteur ; la CSST paieles frais d’expédition mais les frais de retour sont à la chargede l’emprunteur.Pour obtenir un formulaire de demande, pour réserver lasalle de visionnement ou emprunter une vidéocassette :Téléc. 514 906-3024 – Tél. 514 906-3085 ou 1 888 873-3160Courriel : <strong>au</strong>diovideotheque@csst.qc.ca1199, rue De Bleury, 4 e étage, Montréal (Québec) H3B 3J1● Information grand public▲ Information spécialisée■ Avec document ou guide d’accompagnementHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>33


L’art de mobiliser lesLes secrets de LouisQuels ingrédients f<strong>au</strong>t-il réunir si l’on veut devenir un bon coach en santé eten sécurité du <strong>travail</strong> (sst)? Dans le cadre du Grand Rendez-vous santé et sécuritédu <strong>travail</strong> 2004, des conférenciers ont pris la parole. Josianne Brouillard, formatriceen gestion de la sst <strong>au</strong> Centre patronal de santé et sécurité du <strong>travail</strong> du Québec,a donné la recette. La salle était bondée et l’<strong>au</strong>ditoire a bu ses propos commedu petit lait !Par Monique Leg<strong>au</strong>lt F<strong>au</strong>cherIl était une fois… une grandeusine où les <strong>travail</strong>leurs turbinaient enrotation. Trois équipes se succédaienttoutes les huit heures. Un jour, l’employeurconstatant que quelque chosene tournait pas rond, et soucieux detrouver des solutions avant que la situationn’empire, demande à JosianneBrouillard, alors responsable des ressourceshumaines <strong>au</strong> sein de l’entreprise,de faire le tour de l’usine et dejeter un coup d’œil sur les chiffres.En regardant les statistiques, la gestionnaireréalise que quelque chose neva pas, en effet. Des incidents et desaccidents surviennent assez régulièrement<strong>au</strong> sein de deux des trois équipesde <strong>travail</strong>. En outre, on observe un t<strong>au</strong>xanormal d’absentéisme et pas mal deplaintes, toujours <strong>au</strong> sein des mêmesgroupes.Intriguée, M me Brouillard se demandepourquoi l’une des équipessemble bien se porter et se comporter.Elle décide donc de rencontrer Louis,le contremaître de l’équipe modèle.La première question qu’elle lui poseest simple et directe : « Que faites-vous,Louis ? Les conditions de <strong>travail</strong> <strong>au</strong>xquellesles salariés de votre équipe sontsoumis sont exactement les mêmes quecelles des <strong>travail</strong>leurs des deux <strong>au</strong>treséquipes, alors, j’aimerais comprendre… »La réponse de Louis jaillit, laconique :« Rien, je leur parle. »Invité à expliquer ce que signifie « jeleur parle », Louis commente : « Avantchaque quart de <strong>travail</strong>, j’anime unepetite réunion qui dure à peine quatreminutes. C’est le temps qu’il f<strong>au</strong>t pournous rappeler nos objectifs immédiatset nous souvenir des règles de préventionà respecter. À la fin du quart de <strong>travail</strong>,ensemble, nous faisons tout <strong>au</strong>ssibrièvement un retour sur ce qui a pu sepasser. Ça, ça me permet de voir si lesmessages de santé et de sécurité sontbien compris, bien intégrés par tous lesmembres de l’équipe. Si chacun est belet bien conscient qu’un accident <strong>au</strong>rainévitablement des répercussions surtoute l’équipe. Vous savez ce que je veuxdire : arrivée et formation d’un nouve<strong>au</strong><strong>travail</strong>leur, période d’adaptation, detension <strong>au</strong> sein du groupe, retard toujourspossible de production, etc. »En cas de problème…Curieuse, Josianne Brouillardpose sa deuxième question<strong>au</strong> contremaître : « Je vois…mais admettons qu’il y aeu un problème, un incidentpar exemple, qu’est-ce qui sepasse ? » « C’est bien simple,rétorque Louis. Je réunisl’équipe et nous discutonsdu problème. Qu’est-ce quiest arrivé <strong>au</strong> juste, pourquoiet que faire pour que ça nese reproduise plus ? J’écouteattentivement les réponsesdes <strong>travail</strong>leurs. Parce que la solutiondu problème, ce sont eux qui vont latrouver et qui vont vivre avec. »La gestionnaire poursuit sa quête :« Une dernière question, Louis. Si vousconstatez — ça doit bien arriver —qu’un <strong>travail</strong>leur n’embarque pas, a négligé,par exemple, de porter ses équipementsde protection individuelle, quefaites-vous alors ? »Réponse du contremaître : « Je lerencontre personnellement. Je m’assured’être bien préparé pour cet entretienet je lui pose franchement la question :“ Selon toi, que devons-nous faire pourque tu respectes les règles à l’avenir ? ”Il se peut qu’il ait une bonne raison.Photo : Pierre Charbonne<strong>au</strong>C’est un peu be<strong>au</strong>coupgrâce à Louis si JosianneBrouillard, formatriceen gestion de la sst<strong>au</strong> Centre patronal desanté et sécurité du<strong>travail</strong>, a pu esquisserle portrait robotd’un bon coach en sst.34 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


<strong>travail</strong>leurs en sst ou…Moi, tout ce que je veux, c’est comprendrele pourquoi de son comportementet surtout pouvoir progresser aveclui dans une réflexion commune pourrésoudre le problème. »Les réponses de Louis ont permis àM me Brouillard de découvrir ses secrets :la communication franche, l’espritd’équipe, le respect, l’écoute active, l’empathieet la confrontation, si besoin est.Derrière les secrets…Cette rencontre a joué un rôle capitaldans la suite… de la carrière de lagestionnaire. « Grâce <strong>au</strong>x propos et àla générosité de ce contremaître, j’aipu élaborer toute une stratégie sur lesavoir-être et les rôles du coach en santéet sécurité du <strong>travail</strong>. Ce Louis <strong>au</strong> comportementexemplaire, respecté et appréciépar son équipe, a été <strong>au</strong> centrede ma réflexion. »Cette démarche lui a finalementpermis de mettre <strong>au</strong> point une formationsur l’art d’être un coach en sst pourle Centre patronal de santé et sécuritédu <strong>travail</strong> et de révéler <strong>au</strong> plus grandnombre les secrets de Louis.Selon M me Brouillard, le savoir-êtredu coach s’exprime à travers six rôles.Il guide, il conseille, il soutient, il renforce,il forme et il confronte.qui ne sait pas écouter. Il est partieprenante, attentif. L’équipe dont il ala responsabilité est avec lui, pas derrièrelui. Sa démarche ne consiste pasà gagner du pouvoir mais à en donner,à orienter toutes les énergies de sonéquipe dans une même direction, à permettreà chacun de donner le meilleurde lui-même.En santé et sécuritédu <strong>travail</strong>, le coachest la clé qui ouvre les portesà la mobilisation.Les <strong>travail</strong>leurs doivent savoiremprunter le bon chemin.ConseillerLe coach n’hésite pas à partager sonsavoir, oui, mais il sait également utiliseret maximiser les expériences individuelleset collectives du groupe dontil a la responsabilité. Il fait en sorteque les expériences soient connues etcirculent afin que chacun puisse enbénéficier. Son attitude en est une d’ouverture,ce qui ne veut pas pour <strong>au</strong>tantdire qu’il accepte tout.SoutenirIl est capable de reconnaître les périodesde fragilité des <strong>travail</strong>leurs, quipeuvent avoir, c’est bien normal, desh<strong>au</strong>ts et des bas… Il sait <strong>au</strong>ssi reconnaîtreleurs bons coups. Les félicitations,la petite tape amicale dans ledos, ça fait toujours plaisir. S’abstenirde le faire sous prétexte qu’on n’a pasle temps, que le <strong>travail</strong>leur est payé,point à la ligne, ou encore, qu’il risquede demander une <strong>au</strong>gmentation desalaire si on le complimente, sont def<strong>au</strong>sses raisons. Se sentir apprécié peut<strong>au</strong> contraire donner le goût de faireencore mieux.Le coach avisé est intensément présent,il ne se réfugie pas dans la paperasse,il n’est pas celui dont on dit :« Le contremaître ? On ne le voit passouvent… Il n’a pas le temps de s’occuperde nous. » « Le contremaître ? Ilest dans sa tour d’ivoire, il n’aime pasêtre dérangé. »Le coach est disponible et le tempsqu’il donne est réel. Il utilise ses cinqsens, ce qui lui permet d’observer etd’entendre ce qui se passe et se dit,bref, de partager le quotidien des <strong>travail</strong>leurs.Il écoute vraiment ce qu’ilsont à dire, pas seulement avec sesoreilles, et il est sensible <strong>au</strong>x petitsIllustration : Jacques GoldstynGuiderLe coach connaît parfaitementles objectifsde l’entreprise,les dangers potentielsinhérents <strong>au</strong> <strong>travail</strong>, <strong>au</strong>matériel, <strong>au</strong>x façons de faire, etles moyens de les prévenir. Il saitque des règlements, des méthodes,des consignes, il en f<strong>au</strong>t en sst. Maisça ne suffit pas. S’il n’y a pas decommunication entre lui et lesmembres de son équipe, tôt outard, les choses vont déraper,le climat de <strong>travail</strong> se dégraderet des incidentssurviendront.En sst, le coach quiveut être un leader nese comporte pas endespote, en gérantd’estrade, en big bossqui a toujours raison etJ’ai raisonHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>35


Fuirdétails. C’est ainsi qu’il repérera éventuellementdes « Ouf ! On est passéproche ! », « Fiou ! Je l’ai échappébelle ! »RenforcerDans son <strong>travail</strong> de préventeur, lecoach ne se contente pas de placarderles murs avec des affiches,des consignes, des statistiques en sedisant que les <strong>travail</strong>leurs n’ont qu’àouvrir les yeux et à lire ce qui estécrit. Il parle de santé et de sécuritéavec eux, il écoute leurs commentaireset recueille leurs suggestions. Il affichetoujours un comportement exemplaire.Le contremaître qui se promène dansl’usine sans porter ses équipementsde protection renvoie un bien m<strong>au</strong>vaismessage à son équipe : « Faites ce queje dis et pas ce que je fais. Moi, je suisle chef et je fais ce que je veux. »FormerLe chef avisé choisit les bons moyenspour que chaque <strong>travail</strong>leur puisse progresseren matière de sst. Il invitera unIllustrations : Jacques Goldstynou une spécialiste de l’externe,s’il le juge à propos,pour susciter l’intérêt,favoriser la vigilance etaccroître le savoir-faire. Lasst, ça se cultive !Lorsqu’un <strong>travail</strong>leurdemande à lui parler, sadisponibilité est réelle.Il ne prétextera pas uneréunion, il ne répondra pas<strong>au</strong> téléphone pendant laconversation, à moins qu’ilne s’agisse d’une extrêmeurgence. Il écoutera réellement,sans penser à sa réponse.Il ne cherchera pasun prétexte pour mettre finà l’entretien.ConfronterLe bon coach est <strong>au</strong>ssicapable de reconnaître lecomportement f<strong>au</strong>tif d’un<strong>travail</strong>leur et il intervientde façon appropriée, maisavec respect et fermeté. Ily a des règles à suivre etil sait le faire comprendre à la personnef<strong>au</strong>tive, sans pour <strong>au</strong>tant brandirla menace.Il entre dans le cadre de référencede l’<strong>au</strong>tre, il écoute d’abord son pointde vue. La personne a peut-être malinterprété ce qu’on lui a dit ! Si c’est lecas, il rectifie le tir et s’assure que le<strong>travail</strong>leur a bien saisi, cette fois.S’il y a récidive, il se montre déterminéet ne fermera pas les yeux, parceque sa crédibilité en dépend. Certainscontremaîtres abdiquent parfois,exaspérés par des comportementsf<strong>au</strong>tifs à répétition : « Ça fait troisfois que je te demande de porter toncasque. Tu ne veux pas écouter ? Unaccident finira par t’arriver, et ce seratant pis pour toi ! »Le coach sait gérer les conflits personnels,organisationnels ou interpersonnels.Il ne les ignore pas, neles esquive pas. Il n’attend surtoutpas qu’un conflit s’envenime pours’en occuper. Il ne se satisfait pasde compromis et cherche toujours dessolutions satisfaisantes pour les deuxparties.Tout bien pesé, les secrets de Louissont simples, mais lorsqu’ils sontexploités avec un réel souci d’<strong>au</strong>thenticitédans le registre du« savoir être », ils donnentvraiment des résultats.Maintenantque vous les connaissez,ça vousdit de les mettreen pratique ? PTIgnorer36 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Opération bérylliumLa traque continuede plus belleEn mars 2005, sous l’égide de l’IRSST,la Conférence internationale de larecherche sur le béryllium (Be) réunissaità Montréal des spécialistes de la questionen provenance d’Allemagne, de France,des États-Unis, de l’Inde, d’Israël et duRoy<strong>au</strong>me-Uni. Dans notre numéro d’été 2005,le bloc de la « Recherche à l’IRSST » présentaitles temps forts de l’événement dansun reportage intitulé « Béryllium : ce quenous savons ; ce qu’il reste à découvrir ».Illustration : Pierre Berthi<strong>au</strong>mePar Monique Leg<strong>au</strong>lt F<strong>au</strong>cherDepuis 2001, concrètement,que s’est-il passé <strong>au</strong> Québec ? LouisTremblay, alors chef du Service, secteursprimaire et manufacturier et s<strong>au</strong>vetageminier de la Direction de la préventioninspectionde la CSST, et président ducomité technique du conseil d’administrationsur le béryllium, trace unportrait de la situation.Rappel de la fiche d’identité de« l’agresseur » : métal gris argent, parfoisutilisé à l’état pur, mais surtout enalliage avec d’<strong>au</strong>tres mét<strong>au</strong>x, tels l’aluminium,le cuivre, le magnésium. Léger,non magnétique, il est résistant à lacorrosion, même à température élevée.Le béryllium (Be) est utilisé dans lesfonderies de mét<strong>au</strong>x non ferreux, l’aéron<strong>au</strong>tique,les ateliers d’usinage et desoudage, la fabrication d’électrodes desoudage, de composantes électriques ouélectroniques, de prothèses dentaireset de certains articles de sport 1 . Il est<strong>au</strong>ssi présent dans plusieurs types dedéchets industriels.1. « Le béryllium cerné de toutes parts », MarcTison, numéro d’été 2002, p. 38.Le hic : inhalé sous forme de poussières,particules fines ou fumées, parles <strong>travail</strong>leurs des établissements qui ysont exposés, le Be peut c<strong>au</strong>ser une maladiepulmonaire invalidante à laquelleil a donné son nom, la bérylliose.Les voies respiratoires sont la principalevoie d’absorption. Poussières etfumées laissent des dépôts dans lespoumons et leur importance varie selonla taille des particules, leur forme etleur solubilité (ce qui peut entraîner desdépôts).Des <strong>travail</strong>leurs peuvent <strong>au</strong>ssi présenterune sensibilisation à la suite del’inhalation ou des effets, telles des rougeurs,des démangeaisons ou des ulcérationslorsque des particules pénètrentdans leur pe<strong>au</strong>.Agir vite et bienAu Québec, les premiers cas de bérylliosechronique ont été repérés à l’<strong>au</strong>tomne1998. Ce qui a déclenché un réelétonnement puisque l’on croyait la maladiedisparue, grâce à l’introduction denormes limitant à deux microgrammespar mètre cube la concentration de Bedans l’air.Fin 2000, face à une méconnaissancegénéralisée du problème dans lesmilieux de <strong>travail</strong> et à la non-disponibilitédes services d’analyses en laboratoire,la CSST dresse un plan d’action,en collaboration avec l’IRSST, le ministèrede la Santé et des Services soci<strong>au</strong>x,l’Institut national de santé publique duQuébec, les agences de développementde rése<strong>au</strong>x loc<strong>au</strong>x de services de santé etde services soci<strong>au</strong>x et les associationssectorielles paritaires concernées. Lesactivités prévues dans ce plan sont parla suite entérinées par les représentantspatron<strong>au</strong>x et syndic<strong>au</strong>x.Tout le monde s’entend sur les objectifs.Il est capital de protéger la santédes <strong>travail</strong>leurs exposés <strong>au</strong> Be ; d’enrichirles connaissances ; d’informer et desoutenir tant les acteurs que les établissements; de réviser la valeur d’expositionadmissible et enfin d’indemniserles <strong>travail</strong>leurs atteints de bérylliose.On décide de procéder rapidement,mais avec méthode. D’abord, repérer lesmilieux d’exposition potentielle, y décelerla présence du béryllium, puis évaluerle degré d’exposition des <strong>travail</strong>leurset, bien sûr, concentrer les efforts <strong>au</strong>xendroits à risque. On dresse une listedes dix secteurs où des <strong>travail</strong>leurs sontsusceptibles d’entrer en contact avec leBe sous ses formes nocives.Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>37


45326178Illustration : Steve BergeronJuillet 2001, près de 2 800 entreprisesreçoivent une première lettre de laCSST les informant des risques encouruspar les <strong>travail</strong>leurs. Selon lastratégie arrêtée par secteur d’activitééconomique, des équipes de santé <strong>au</strong><strong>travail</strong> des CLSC visitent chacun desétablissements visés. Elles évaluent laprésence et, éventuellement, la concentrationde Be dans l’air.Décembre 2001, à la suite de la demandequi lui a été adressée à la fin de2000, l’IRSST met <strong>au</strong> point une nouvelleméthode d’analyse permettant d’évaluerla présence de Be dans l’air ambiant desétablissements. Au même moment, onprocède à la formation d’un comitétechnique relevant du conseil d’administrationde la CSST.Été 2002, 3 000 frottis ou échantillonsde poussière sont envoyés à l’IRSST, quidoit les analyser. Pour gagner du temps,un laboratoire privé est appelé à larescousse. En outre, l’Institut aide deux<strong>au</strong>tres labos à s’outiller afin d’être enmesure d’effectuer les tests de proliférationde lymphocytes dans le sang.Ce test permet de savoir si un <strong>travail</strong>leura contracté une sensibilisation<strong>au</strong> Be.Dans toutes les entreprises où l’ontrouve du béryllium, les équipes desanté <strong>au</strong> <strong>travail</strong> fournissent l’informationnécessaire sur les mesures d’hygièneet les méthodes de <strong>travail</strong> àadopter. Les inspecteurs de la CSSTleur rendent <strong>au</strong>ssi visite afin de s’assurerque les mesures préventives appropriéessont prises.Schéma d’un vestiaire doublecontigu à une zone de <strong>travail</strong>contaminée : les huit étapesà suivre pour une utilisationappropriée.L’Opération <strong>au</strong> fil des moisLes grandes étapes de l’Opération béryllium? « Au cours de 2001 et 2002, ona visité 123 établissements du grandsecteur des fonderies, explique LouisTremblay. En 2003, c’était le tour desétablissements des secteurs de l’aérospatialet de l’aéron<strong>au</strong>tique (133 établissements).En 2004, on s’est intéressé<strong>au</strong>x établissements de l’industrie del’environnement (75 établissements). Eten 2005 et 2006, on aborde l’importantsecteur de l’usinage des mét<strong>au</strong>x, quicompte plus de 1 182 établissements. »Progressivement, les <strong>au</strong>tres établissementsdes secteurs identifiés serontégalement visités.Une chose est indéniable, depuis2002, be<strong>au</strong>coup de <strong>travail</strong> a été accompli,estime Louis Tremblay, qui y vad’un bilan sommaire : « La grille d’<strong>au</strong>toévaluationa été élaborée. Une stratégied’intervention propre à chaquesecteur couvert a été préparée et lesintervenants ont été formés. Un programmede formation à l’intention desemployeurs et des <strong>travail</strong>leurs a égalementété préparé. En outre, on a mis àjour une méthode d’échantillonnageenvironnemental du Be, rendu disponiblele test de prolifération des lymphocytes<strong>au</strong> contact du Be, préparé unguide d’utilisation du test et un documentportant sur la synthèse des bonnespratiques en matière de nettoyage et dedécontamination des lieux de <strong>travail</strong>.Ces documents sont à la disposition despersonnes intéressées sur le site Internetde la CSST. Enfin, on a produit unevidéo d’information sur la bérylliose.Elle est disponible par l’intermédiairedu rése<strong>au</strong> de la santé <strong>au</strong> <strong>travail</strong>. »De g<strong>au</strong>che à droite, Candide Fournier, conseillère en prévention,Louis Tremblay, alors chef du Service de la prévention-inspection (DPI),secteurs primaire et manufacturier et s<strong>au</strong>vetage minier, Jules Turcotet Carole Veillette, tous deux chargés de projet à la DPI de la CSST.Photo : Louise Bilode<strong>au</strong>38 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Les visites faites par les inspecteursont permis de constater que même sila prise en charge de la santé et de lasécurité par les milieux de <strong>travail</strong> estcommencée, il reste encore be<strong>au</strong>coupà faire. Ainsi, on a constaté qu’<strong>au</strong>cundes établissements où il y a du Be n’appliquel’ensemble des mesures de préventionqu’exige le règlement : mesuresde contrôle techniques, méthodes de<strong>travail</strong> sécuritaires, hygiène, protectionet formation des <strong>travail</strong>leurs. La réglementationn’étant pas toujours respectée,les inspecteurs appliquent desmesures coercitives.Le bilan affiche néanmoins des pointsencourageants. Ainsi, dans plusieursétablissements, on a cessé d’utiliser leBe et — ou — on lui a substitué des produitsmoins nocifs. On voit de plus enplus à la décontamination des lieux de<strong>travail</strong> et du matériel, et on apporte descorrectifs <strong>au</strong>x dispositifs de ventilationlocale et générale. Plusieurs établissementsont commencé à revoir leur procédureet leurs méthodes de <strong>travail</strong>. Uncertain nombre ont fait installer des vestiairesdoubles, conformes à la réglementation,et rendu disponibles les appareilsde protection respiratoire appropriés.Toutes ces actions ont eu pour effet dediminuer l’exposition des <strong>travail</strong>leurs.Indispensable repérageSait-on enfin combien de <strong>travail</strong>leursont été exposés <strong>au</strong> Be ou sont susceptiblesde l’être ? « Dans le secteur desfonderies, répond M. Tremblay, surles 13 074 <strong>travail</strong>leurs des 44 établissementsutilisant du béryllium, on aconstaté que 506 personnes sont exposéesou susceptibles de l’être, <strong>au</strong>-delàde 0,2 µg/m 3 (nive<strong>au</strong> d’action). Et que12 568 sont exposées ou susceptiblesde l’être à des valeurs inférieures à0,2 µg/m 3 .« Des interventions sont en coursdans tous les établissements où laprésence de béryllium a été confirmée,poursuit-il. Et plus précisément là oùle nive<strong>au</strong> d’exposition professionnelleétait supérieur <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> d’action. »Secteur de l’aéron<strong>au</strong>tiqueQu’a-t-on observé dans les établissementsdes secteurs de l’aéron<strong>au</strong>tique etde l’usinage de pièces aéron<strong>au</strong>tiques ?« L’analyse a porté sur 117 établissementsemployant 21 154 <strong>travail</strong>leurs,précise M. Tremblay. On a trouvé du bérylliumdans 28 de ces établissements.Mandaté par l’IRSST, le laboratoireBiophage peut analyser des milliersd’échantillons par année. AnneLarrivée, assistante de recherche,surveille la pièce maîtresse de cestests : le compteur à scintillation.Les inspecteurs de laCSST les ont visités.L’analyse de leurs rapportsd’intervention arévélé que les dérogationsou les avis délivrésvisaient 10 des 18 établissementsoù un dossieravait été ouvert.« Fin avril 2005, troisdemandes d’indemnisationliées à l’exposition<strong>au</strong> béryllium dans lesétablissements visités ont été évaluéespar le Comité des maladies professionnellespulmonaires. Résultats, un seulcas de bérylliose chronique ou subclinique,mais <strong>au</strong>cun de sensibilisation <strong>au</strong>béryllium. » Néanmoins, 12 <strong>travail</strong>leursdes quatre établissements visités seraientsusceptibles d’être exposés à des concentrationsde béryllium supérieures <strong>au</strong>nive<strong>au</strong> d’action de 0,2 µg/m 3 .Le 6 juin 2005, le rapport des activitésdans les établissements du secteurde l’aéron<strong>au</strong>tique et dans ceux del’usinage de pièces aéron<strong>au</strong>tiques a étédéposé <strong>au</strong> comité technique du conseild’administration sur le béryllium. Ilprésente des recommandations que résumeM. Tremblay : « Actuellement, uneseule des demandes d’indemnisationprovenant des établissements visés parle rapport et évaluées par le Comité desmaladies professionnelles pulmonairesa été acceptée pour bérylliose.De son côté, le comité technique surle Be a <strong>travail</strong>lé à une recommandationPhoto : Robert EtcheverryFiche d’identité… sucréeLe béryllium a été découvert en1797 par N. L. V<strong>au</strong>quelin à Paris,mais ne fut pas extrait avant 1828par Friedrich Wöhler (Allemagne) etindépendamment par A. A. B. Bussy(France). Son nom lui vient du grecBERYLOS, minerai de béryl. Le béryllium,curieusement, a un goûtsucré. Du reste, son premier nomfut glucinium, du grec GLIKYS, quisignifie doux, sucré.sur la valeur d’exposition admissible (onparle d’une réduction de la valeur d’expositionmoyenne pondérée de 2 µg/m 3à 0,15 µg/m 3 ). Pour y donner suite, le16 juin 2005, le conseil d’administrationde la CSST a adopté une modification<strong>au</strong> Règlement sur la santé et la sécuritédu <strong>travail</strong>. L’ensemble des modificationsa été prépublié en août 2005 dans laGazette officielle du Québec.Le comité sur le Be s’est <strong>au</strong>ssi entendusur les recommandations suivantes: sensibiliser les employeurs à lanécessité de transmettre l’information<strong>au</strong>x sous-traitants qui peuvent, eux<strong>au</strong>ssi, être affectés par le Be. Enfin ontient énormément à assurer un suivi del’évolution des connaissances et à réviserla liste des secteurs à couvrir, enfonction de l’expérience acquise.Conclusion du rapport ? « Puisquel’état des connaissances est en constanteévolution et qu’il n’y a <strong>au</strong>cune certitudequant <strong>au</strong>x conditions favorisant lasensibilisation <strong>au</strong> Be, l’apparition de labérylliose et l’évolution de la maladie,nous estimons que le principe de préc<strong>au</strong>tiondoit s’appliquer. »L’ampleur du problème dans les<strong>au</strong>tres secteurs d’activité économiqueétant toujours inconnue, l’Opérationbéryllium poursuit ses trav<strong>au</strong>x. PTPour en savoir plusL’exposition <strong>au</strong> Beryllium dans les milieuxde <strong>travail</strong> – Grille d’<strong>au</strong>toévaluation, CSST,DC 200-2220. Le document peut être luet téléchargé à l’adresse suivante. SiteWeb : www.csst.qc.ca.Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>39


Prix Mérite APSSAPL’effet boule de neige,vous connaissez ? Voici deuxhistoires éloquentes quiroulent avec brio. Et l’hiveren prend pour son rhume…L’ingéniosité contreles rigueurs de l’hiverPar Guy SabourinIl n’y a pas si longtemps, les<strong>travail</strong>leurs chargés de déneiger lesroutes, dans la région de Charlevoix,étaient obligés de s’arrêter sur le borddu chemin pour grimper sur le côté deleur véhicule afin d’enlever la glace quis’accumulait sans arrêt dans le bas dupare-brise.« L’intruse » nuisait à la visibilité,paralysait parfois les essuie-glaces ou lesbrisait. Elle faisait également la vie trèsdure <strong>au</strong> petit moteur qui les fait fonctionner.Sans compter que le pare-brises’embuait à l’intérieur, vu l’obstructioncontinuelle du dégivreur extérieur. Résultat? La sécurité des <strong>travail</strong>leurs dudéneigement était compromise.Or, Jean-P<strong>au</strong>l Tremblay, mécanicien<strong>travail</strong>lant <strong>au</strong> Centre de gestion del’équipement roulant du ministère desTransports, conscient des problèmesd’accumulation de glace — les collèguess’en plaignaient be<strong>au</strong>coup —, a rapidementmis fin à l’ensemble de cesdésagréments grâce à une astucieuseinvention.Dans le bas du pare-brise des camionsaffectés <strong>au</strong> déneigement, ila installé à l’extérieur et sur toute salargeur, un tuy<strong>au</strong> de cuivre en serpentinqui fait fondre la neige dès qu’elletouche le pare-brise. Ce tuy<strong>au</strong>, approvisionnépar le liquide de refroidissementdu moteur, est branché sur leretour du circuit de liquide du systèmede ch<strong>au</strong>ffage.L’invention, réalisée avec les moyensdu bord, ne nuit <strong>au</strong>cunement <strong>au</strong> fonctionnementdu dispositif, qui continueà produire <strong>au</strong>tant de chaleur à l’intérieurde l’habitacle et qui désembueles vitres.« Il fallait trouver une idée pour<strong>au</strong>gmenter la sécurité et minimiser lesnombreuses réparations <strong>au</strong>x essuieglaces», explique Christian Paquet,Photo : ministère des Transports du Québecgestionnaire d’exploitation régionalepour la zone de Québec et patron deM. Tremblay.Jusqu’à maintenant, l’invention estinstallée sur les deux camions de LaMalbaie et est en essai sur un camionde Québec. Les résultats sont <strong>au</strong>-delàdes attentes. « Le serpentin extérieurfait fondre 95 % de la neige. Il n’y aplus d’accumulation ni de neige ni deglace, les essuie-glaces ne brisent pluset la visibilité est meilleure », se réjouitl’inventeur.La trouvaille fonctionne à merveille,et elle peut même servir dans d’<strong>au</strong>tresrégions. « Ayant eu vent de la chose,quatre à cinq <strong>au</strong>tres régions du Québec<strong>au</strong>x prises avec les mêmes problèmesm’ont appelé pour savoir comment enfaire l’installation sur leurs camions,explique M. Tremblay. C’est tout simple,poursuit-il : il f<strong>au</strong>t d’abord sectionnerle tuy<strong>au</strong> de renvoi du système dech<strong>au</strong>ffage, y fixer deux petites extensionssur lesquelles viennent s’introduireles deux bouts du serpentin decuivre. Enfin deux petits trous sur lecapot du véhicule servent à fixer lescollets qui tiennent le tuy<strong>au</strong> de cuivreen place. Le tour est joué ! » L’inventiona fait parler d’elle lors de l’événementMérite APSSAP 2004.40 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Une barricade mobilepoids plumeUne <strong>au</strong>tre invention du ministère desTransports a reçu le « Prix du public »,c’est-à-dire de l’ensemble des participantsprésents à la journée annuellede l’APSSAP.Parce qu’elle est une pointe quis’avance dans le Saint-L<strong>au</strong>rent, la régionde Matane se trouve soumise à de fortesbourrasques de vents atteignant parfois130 km/h, les jours de m<strong>au</strong>vais temps.Et, il f<strong>au</strong>t le reconnaître, l’hiver est longdans cette belle région du Québec.Quand il fallait fermer des routes àc<strong>au</strong>se d’une tempête ou en raison d’uneenquête policière, le vent s’acharnaitsur les barricades de bois portant lamention « ROUTE BARRÉE » que les<strong>travail</strong>leurs de Transport Québec installaientà chaque extrémité du tronçonfermé. « Non seulement étaient-elleslourdes et difficiles à transporter, maisil fallait les faire tenir <strong>au</strong> sol avec delourds sacs de sable placés sur les patteset les déplacer, puis les remettre enplace chaque fois que le chasse-neigepassait », raconte Marc Grant, contremaîtreen routes et structures <strong>au</strong> Centrede services de Sainte-Anne-des-Monts(point de services de Matane) du ministèredes Transports du Québec dans leBas-Saint-L<strong>au</strong>rent.De telles manœuvres avaient desconséquences. « Les <strong>travail</strong>leurs se faisaientmal <strong>au</strong> dos, se gelaient les mains,risquaient de glisser et de se faire renverserchaque fois qu’ils manipulaientles barricades. Les <strong>travail</strong>leurs faisaientsouvent remarquer que ça n’avait plusde bon sens, qu’il fallait trouver mieux »,se souvient le contremaître.En 2002, en route pour le <strong>travail</strong>,alors qu’il suivait une voiture équipéed’un support à vélo arrière, M. Grantentrevoit la solution en un éclair. « Etsi on installait des barricades mobilessur une sellette d’attelage, comme pourles vélos ? », se dit-il. Il en parle à sescollègues.L’idée prend forme rapidement.Entre le moment où elle surgit dansl’esprit du contremaître et sa réalisation,deux petites semaines s’écoulent !La barricade est constituée de deuxpanne<strong>au</strong>x latér<strong>au</strong>x métalliques repliéssur eux-mêmes derrière le camion,comme des branches de lunettes. L’ensemblepèse environ 45 kilos. Deux <strong>travail</strong>leursinstallent la barricade mobilesur le camion, <strong>au</strong> besoin, en moins de…deux minutes.À destination, un seul <strong>travail</strong>leur« ouvre » la barricade (comme la ported’une clôture) et la déploie de chaquecôté du camion, à l’horizontale, pour fermerune ou deux voies à la circulation.Munie à chaque extrémité de feuxrouges stroboscopiques, cette barricademobile est be<strong>au</strong>coup plus visible queles anciennes. Et si jamais un véhiculela heurtait, elle a été conçue pour supprimerl’effet d’épée : elle se replie lelong du véhicule plutôt que d’aller embrocherquiconque passerait par là.« Le gain est notable, expliqueNelson Marin, technicien en trav<strong>au</strong>xpublics et représentant à la préventionà Matane, l’un des concepteurs de labarricade : manipulation supprimée,Le prix Mérite APSSAPEn 2004, pour la sixième annéeconsécutive, l’APSSAP (Associationparitaire pour la santé et la sécuritédu <strong>travail</strong>, secteur Administrationprovinciale) organisait le concoursMérite APSSAP. Il s’agit d’une compétitionamicale où tous les secteurssont invités à présenter des réalisationsnovatrices qui améliorent lasanté et la sécurité des <strong>travail</strong>leurs.Il existe deux catégories : projets detype « bure<strong>au</strong> » et projets « <strong>au</strong>tresque bure<strong>au</strong> ». En 2004, c’est leministère des Transports du Québec,avec sept projets, qui en présentaitle plus grand nombre. L’invention deJean-P<strong>au</strong>l Tremblay a été remarquée,mais pas couronnée. Parions quec’est partie remise…montage rapide, plus grande stabilité,<strong>au</strong>cun risque d’être enseveli sous laneige, interventions be<strong>au</strong>coup plus rapideset meilleure sécurité pour les usagersde la route <strong>au</strong>ssi bien que pour les<strong>travail</strong>leurs.« Au cours de l’hiver 2003 et pendantles crues de la rivière Matane <strong>au</strong>printemps 2004, période forçant la fermeturede routes, ces barricades ontlargement eu le temps de faire leurspreuves. On ne se sert même plus desanciennes barricades de bois, on les areléguées <strong>au</strong>x oubliettes ! », poursuit-il.Le Centre de services de Sainte-Annedes-Montsdispose actuellement de sixde ces barricades mobiles. Et commeles bonnes nouvelles voyagent, notammentlors de journées annuelles commecelle de l’APSSAP, d’<strong>au</strong>tres régions sesont montrées intéressées à munirleurs véhicules de ce dispositif. Une<strong>au</strong>tre invention qui devrait faire boulede neige ! PTPhoto : ministère des Transports du QuébecHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>41


CSMOTADes outils de formation bien affûtés!Depuis 2001, le Comité sectoriel de main-d’œuvre en transformationalimentaire (CSMOTA) s’efforce d’offrir <strong>au</strong>x 1 500 entrepriseset <strong>au</strong>x 60 000 employés de ce secteur des outils de formationen santé et en sécurité du <strong>travail</strong> (sst) bien aiguisés !Par Mikaëlle MonfortAu Québec, le secteur de latransformation des aliments et desboissons occupe le premier rang ennombre d’emplois dans le secteur manufacturier.En l’absence d’associationsectorielle paritaire, les besoinsde ces salariés <strong>travail</strong>lant dans des soussecteurs<strong>au</strong>ssi diversifiés que la préparationde denrées à partir de viandeset volailles, de produits laitiers, deboulangeries-pâtisseries ou de jus etboissons étaient, jusqu’à assez récemment,mal pris en compte.Mais depuis la création du Comitésectoriel de main-d’œuvre en transformationalimentaire (CSMOTA) en 2001,cette lacune est en passe d’être comblée.« À sa création, le CSMOTA s’estdonné pour mission de développer uneculture de formation continue dans lesecteur », rappelle Lise Perron, directricedu comité. « Aussi, avons-nouspassé nos premières années d’exerciceà évaluer les besoins génér<strong>au</strong>x du secteuren matière de formation », préciset-elle.Très vite, il est apparu que lesbesoins les plus criants s’exprimaientdans le domaine de la santé et de lasécurité du <strong>travail</strong>.Le CSMOTA s’est donc attaqué <strong>au</strong>problème et a élaboré une offre complèteet diversifiée de matériel et d’outilsde formation en sst. Ces outils, quifont la part belle <strong>au</strong>x nouvelles technologiesde l’information et de la communication(NTIC), se présentent notammentsous la forme de DVD, cédéroms ou defichiers téléchargeables.Pour Lise Perron, les outils de formationde ce type offrent l’énormeavantage d’être accessibles et disponibles<strong>au</strong> moment où les employeurs lesouhaitent. « Les entreprises n’ont pastoujours le temps d’envoyer leurs salariéssuivre une formation à l’extérieur,Photo : Louise Bilode<strong>au</strong>Lise Perron, directrice du comité.ce qui peut éventuellement avoir pourconséquence une perte de productivité,fait-elle remarquer. Avec ce type d’outils,la formation est disponible en touttemps — de jour comme de nuit — etelle peut être donnée <strong>au</strong> moment jugéle plus opportun. Un exemple ? S’ilsurvient un bris d’équipement dansl’usine, pendant que l’on effectue laréparation, l’employeur peut en profiterpour diffuser un DVD de formationdans la cafétéria de l’usine. »Apprendre en regardantCertes, <strong>au</strong> départ, les entreprisesdoivent s’adapter <strong>au</strong>x NTIC, surmonterla résistance bien normale qu’ellespeuvent ressentir, et surtoutmettre à la disposition des<strong>travail</strong>leurs le matériel nécessaire.Mais la démarchesemble se faire progressivementpuisque le CSMOTA adéjà vendu une centaine decopies du cédérom « Intégrationdes nouve<strong>au</strong>x employésdans l’industrie alimentaire »,qui comporte un volet consacré<strong>au</strong>x bonnes pratiques industrielleset à la sst.Par ailleurs, un DVD intitulé« Ça reste à voir », quiillustre les risques reliés à lasécurité dans une usine detransformation alimentaire,est maintenant disponible, etle téléchargement d’un fichierludique et interactif consacré<strong>au</strong>x troubles musculo-squelettiquesle sera sous peu.M me Perron estime néanmoinsque les outils de formationde ce type n’ont pas pourobjectif de se substituer totalementà l’humain, en particulierdans des domaines plusspécifiques. Le CSMOTA adonc mis sur pied une formationsur l’affilage des coute<strong>au</strong>xen collaboration avecles commissions scolairesdu Fleuve et des Lacs et deLa Riveraine. Des formateursreconnus pour leur grandecompétence se rendent dans les usinesqui en font la demande et ils initientdes formateurs qui, à leur tour, diffuserontles bonnes pratiques <strong>au</strong>prèsdes apprentis. Cette formation fait enoutre l’objet d’un suivi.Le CSMOTA offre dès à présenttoute une gamme d’outils de formationtrès pointus et bien affûtésqu’elle entend bien continuer d’étofferà l’avenir ! PTPour en savoir plusCSMOTA, tél. 418 623-5335Courriel : info@csmota.qc.ca42 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Lu pour vousJour après jour, moisaprès mois, le souci de laprévention des accidentsdu <strong>travail</strong> et des maladiesprofessionnelles serépand <strong>au</strong> Québec. Danscette chronique destinéeà diffuser l’information,Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>vous propose de courtsextraits d’articles et dereportages, <strong>au</strong>ssi variésque possible, publiés parses partenaires dansdes revues, magazinesou bulletins de liaison.Au secours !« Au début de l’année 2004,l’APSAM a mené une enquêtevisant à tracer le portrait de lasituation des cols blancs et descadres du secteur municipal surle plan du bien-être psychologique<strong>au</strong> <strong>travail</strong>. Elle a expédié4 000 questionnaires à descadres et à des cols blancs de45 municipalités, réparties dans15 régions du Québec. En voiciles faits saillants. Au total,2 184 cadres et cols blancs ontrépondu <strong>au</strong> questionnaire. Prèsd’un répondant sur deux, soit44,3 %, présente un nive<strong>au</strong> élevéde détresse psychologique, comparativementà un sur cinq(20,099 %) dans la populationquébécoise. La moitié d’entreeux (50,9 %) ont indiqué ressentirces symptômes depuis plusd’un an. Les employés présentantun nive<strong>au</strong> élevé de détressepsychologique ont davantagetendance à s’être absentésdu <strong>travail</strong> <strong>au</strong> cours des 12 derniersmois. Fait à noter, 84,5 %d’entre eux perçoivent une relationentre leurs symptômes dedétresse psychologique et leur<strong>travail</strong>. »L’APSAM, revue de l’Associationparitaire pour la santé et lasécurité du <strong>travail</strong> du secteur« affaires municipales »,printemps 2005, vol. 14, n o 2,p. 3.Ch<strong>au</strong>d, ch<strong>au</strong>d, le plancher« Le CPE La Veilleuse a eu uneexcellente idée : l’installationd’un plancher ch<strong>au</strong>ffant <strong>au</strong>vestiaire. “ Que des avantages ”,affirme le personnel. Ch<strong>au</strong>dpour les pieds et les petitesfesses, le plancher ch<strong>au</strong>ffantcontribue <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> séchage desvêtements détrempés des petits.Après une sortie à l’extérieur,pantalons et mitaines sont étendusdirectement sur le sol visà-visle casier de chacun. Adieutapis et planchers mouillés.Environ 30 minutes plus tard,plus de traces d’e<strong>au</strong>. Il suffit derégler la température en fonctiondes besoins. Alors, cœur <strong>au</strong>ch<strong>au</strong>d et vêtements <strong>au</strong> sec, toutle monde est content ! »Sans pépins, revue d’informationde l’Association paritairepour la santé et la sécuritédu <strong>travail</strong> du secteur affairessociales, vol. 7, n o 2, juin 2005,p. 9.Bielles rebelles« Que faire quand une biellerésiste <strong>au</strong>x efforts ? Les experts<strong>au</strong>xquels nous nous sommesadressés affirment qu’avec lebon outil et la bonne méthodede <strong>travail</strong>, ils n’affrontentpresque jamais de bielletterécalcitrante. Mais lorsque çaleur arrive, ils recommandentde couper la rotule avec unemeule, puis d’enlever le réceptacleavec une douille hexagonale.Si la géométrie ne permetpas de la couper et que la chaleurest absolument nécessaire,il f<strong>au</strong>t d’abord percer un troudans le réceptacle pour permettreà la graisse et à l’air desortir en toute sécurité, puiss’assurer qu’on ch<strong>au</strong>ffe le réceptacleet non la rotule. […] Nosrecommandations : utiliser unoutil approprié pour enleverune biellette. Suivre la procéduredu manuel du fabricant.Ne jamais ch<strong>au</strong>ffer une bielletterécalcitrante. »Auto Prévention, magazine del’Association sectorielleServices <strong>au</strong>tomobiles, juin2005, vol. 19, n o 2, p. 12.Ça vibre !« Au Québec, il n’existe pas denormes officielles spécifiant leslimites d’exposition applicables<strong>au</strong>x vibrations main-bras. Impossibledonc de savoir si lesvibrations <strong>au</strong>xquelles un <strong>travail</strong>leurest exposé représentent ounon un risque pour sa santé.Des lignes directrices se dégagenttout de même de certainesétudes sur les vibrations. Lesspécialistes dans le domainesemblent s’entendre sur le faitque les personnes seraient plussensibles <strong>au</strong>x vibrations debasses fréquences, qui se transmettent<strong>au</strong>-delà de la main etde l’avant-bras. Concrètement,il semble que les outils dont lafréquence dominante est inférieureà 40 Hz soient responsablesdes atteintes osseuses.Par contre, les vibrations deh<strong>au</strong>tes fréquences, parce qu’ellesvoyagent moins loin dans lecorps, touchent principalementles doigts. »Prévenir <strong>au</strong>ssi, publication del’Association paritaire pour lasanté et la sécurité du <strong>travail</strong>du secteur de la construction,vol. 20, n o 3, <strong>au</strong>tomne 2005, p. 2.La f<strong>au</strong>te <strong>au</strong> tiers…« Le régime de la santé et sécuritédu <strong>travail</strong> du Québec, telqu’on le connaît, fait en sortequ’un employeur, dépendant deson régime de tarification, adirectement avantage à s’occuperdu dossier santé-sécurité.Quand celui-ci a une réclamationpour un accident du <strong>travail</strong>,il se voit imputer le coût decette lésion à son dossier et,habituellement, ses cotisationsà la CSST <strong>au</strong>gmentent. Maisque se passe-t-il quand cet accidentrelève de la f<strong>au</strong>te d’untiers ? […] Peut-on parlerde f<strong>au</strong>te de tiers et demanderune désimputation ? Quelscas peuvent générer la f<strong>au</strong>ted’un tiers ? Que peut faire unemployeur et quels sont les élémentsnécessaires pour invoquerla f<strong>au</strong>te d’un tiers ? »Convergence, revue du Centrepatronal de santé et sécuritédu <strong>travail</strong> du Québec, vol. 21,n o 4, novembre 2005, p. 6.Travail, environnementet cancer« Selon l’Organisation internationaledu <strong>travail</strong>, environ 4 %(fourchette d’incertitude de 2 %à 8 %) des décès par cancerdans la population générale àl’échelle mondiale peuvent êtreattribuables à des agents cancérogènesen milieu de <strong>travail</strong>.Cette estimation peut varierselon les études. […] Selon laclassification du Centre internationalde recherche sur le cancer(CIRC), <strong>au</strong> moins 22 agentset mélanges d’agents chimiquessont des cancérogènes reconnusen milieu de <strong>travail</strong> alors qu’unnombre équivalent de produitschimiques le sont très probablementeux <strong>au</strong>ssi. En plus deces produits chimiques, desmédicaments, des pesticides,des contaminants physiques(rayonnement ionisant, ultraviolets)et biologiques (virusde l’hépatite B ou C, virusd’Epstein-Barr) <strong>au</strong>xquels peuventêtre exposés les <strong>travail</strong>leurs,sont reconnus pour leur pouvoircancérogène. »Le Médecin du Québec, vol. 40,n o 10, octobre 2005, p. 81.Monique Leg<strong>au</strong>lt F<strong>au</strong>cherHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>43


En raccourciIllustration : Benoît LaverdièreFeu d’e<strong>au</strong> !Une nouvelle lance d’incendie, baptisée FOGTEC,est actuellement à l’essai par les sapeurs-pompiersdu Centre d’intervention du secteur de Metz, enFrance. L’arme, car c’en est une, fonctionne selonle principe de la fragmentation de l’e<strong>au</strong>. « Pulvérisée<strong>au</strong> moyen d’une pompe d’une puissance de 120 bars,l’e<strong>au</strong> passe <strong>au</strong> travers de petites buses qui lafragmentent sous forme de brouillard dont lesgouttes ne dépassent pas la taille d’un micron. »L’e<strong>au</strong> qui sort de la lance a un volume estiméà 1 640 fois celui de la même quantité <strong>au</strong> stadeliquide. L’arme peut lancer cinq types de jets allantdu jet bâton <strong>au</strong> brouillard très fin. « Elle peut<strong>au</strong>ssi pulvériser de l’e<strong>au</strong> dopée, <strong>au</strong>gmentée d’unadditif qui accentue son pouvoir mouillant en diminuantla tension superficielle de la goutte d’e<strong>au</strong>. »Avec, pour résultat, que la surface de contact du liquideavec le foyer est considérablement <strong>au</strong>gmentée. L’armeest très utile pour lutter contre les feux clos (appartement,garage, etc.). MLFSource : Travail & Sécurité.Parents stressés, enfants précoces…L’âge de la puberté chez les filles diminue sans cesse.Pourquoi ? Une meilleure alimentation et la présenced’hormones de croissance dans la viande sont souventmontrées du doigt. Mais si c’était le stress contextuel ?Voilà la question que s’est posée Line Tremblay, chercheureet professeure à l’Université L<strong>au</strong>rentienne. « Lestress contextuel désigne le stress psychologique associé<strong>au</strong> contexte familial dans lequel vit l’enfant, explique-t-elle.En milieu socio-économique défavorisé par exemple, lestress que vivent les parents se répercute sur l’enfant etpeut avoir un effet sur sa maturité sexuelle. » La chercheurea donc analysé une série d’informations touchant prèsde 350 adolescentes âgées de 10 à 17 ans. Les résultats ?Concluants, selon l’<strong>au</strong>teure : « Les jeunes filles qui déclarentun nive<strong>au</strong> supérieur de stress atteignent lapuberté plus tôt que les <strong>au</strong>tres. » Et plus la pubertéest précoce, plus la sexualité active commence tôt. Etplus on est jeune, moins on recourt à la contraception.Donc plus les risques de grossesse et de MTS sont élevés.Comme les programmes de prévention n’ont pas d’effetsur ces comportements, le salut réside dans la réduction,voire l’élimination du stress… chez les parents. JMSource : Agence Science-Presse.Illustration : Martin GagnonLa tête sur les ép<strong>au</strong>lesQuel est le poids de votre tête ? Pas la peine dedévisser cette précieuse partie de votre anatomiepour la déposer sur un pèse-personne et croyez-noussur parole, elle pèse près de 9 % du poids de votrecorps. Lorsqu’elle est penchée vers l’avant, ce quipeut survenir si vous <strong>travail</strong>lez à l’écran, le poids dela caboche fait qu’elle est inévitablement entraînéevers le bas. Conséquence, les muscles du cou et duh<strong>au</strong>t du dos <strong>travail</strong>lent fort pour supporter la charge.Et <strong>au</strong> bout d’un certain temps, la tension constantese transforme en douleur.Comment prévenir la complainte du cou qui selamente ? Voici quelques conseils judicieux 1 . Unporte-copie placé entre le clavier et l’écran élimine larépétition des mouvements latér<strong>au</strong>x de la tête et lesextensions du cou. Si l’on passe be<strong>au</strong>coup de temps<strong>au</strong> téléphone, <strong>au</strong> lieu de tenir le combiné coincéentre oreille et ép<strong>au</strong>le, opter pour un casque d’écouteou un téléphone main libre. En écoutant bien, vousentendrez votre nuque et vos ép<strong>au</strong>les pousser unsoupir de soulagement. MLF1. Consulter, à cet effet, le guide La menace des troubles musculosquelettiques(TMS) publié par l’ASSTSAS, en mai 2001.44 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


Une invention qui va fairedu bruit ?Face <strong>au</strong>x agressions sonores, finie la défense passive.Avec la « machine à silence », on pourra bientôtlancer une contre-offensive ! L’insistante pétaraded’un marte<strong>au</strong> piqueur tout comme le vrombissementcontinu d’un compresseur pourraient être bientôtréduits <strong>au</strong> silence par une contre-mesure électroniquemise <strong>au</strong> point par un chercheur. Selwyn Wright,ingénieur à l’Université de Huddersfield, en Grande-Bretagne, a mis deux ans à concevoir sa Silencemachine. L’appareil comporte un micro, des h<strong>au</strong>tparleurset un puissant ordinateur qui analyse lebruit émis par une source spécifique et produit enréponse un son qui en est l’exacte réplique inversée.Les processeurs mesurent la fréquence de chaqueélément du bruit agresseur et créent en retour unson de même fréquence, mais de phase opposée. Lescrêtes des ondes sonores nuisibles croisent les creuxdes ondes envoyées à leur rencontre, et se trouventneutralisées.Un appareil analogue est déjà utilisé à bord desavions commerci<strong>au</strong>x, où certains casques d’écouteeffacent le bruit des moteurs pour favoriser l’écoutedu film. L’invention de Selwyn Wright serait toutefoisla première à s’attaquer à une source spécifiquede bruit pour créer une zone de calme où les <strong>au</strong>tressons — une conversation, par exemple — demeurent clairement<strong>au</strong>dibles.Une machine à silence industrielle est prête à être commercialisée.Un modèle domestique devrait suivre, pour lequel on peutdéjà entrevoir d’immenses possibilités. Sous sa protection, la tondeusedu voisin n’émettrait plus qu’un inoffensif gazouillis, ce quidevrait instantanément valoir à l’inventeur le titre de bienfaiteurde l’humanité ! MTSource : The World’s 1, Science & Technology News Service.L’IASP a un nouve<strong>au</strong> présidentEn septembre 2005, Brian Mishara,professeur <strong>au</strong> Département de psychologiede l’Université du Québecà Montréal, fondateur de SuicideAction Montréal, et directeur duCentre de recherche et d’interventionsur le suicide et l’euthanasie(CRISE) depuis 1996, a été élu présidentde l’International Associationfor Suicide Prevention (IASP).Cette association, fondée à Vienneen 1960, regroupe des chercheurs,des cliniciens, des volontaires et desorganismes de divers pays.La feuille de route de M. Mishara est impressionnante. Il aparticipé à de nombreux comités mis sur pied par le ministèrede la Santé et des Services soci<strong>au</strong>x, tant <strong>au</strong> Québec qu’<strong>au</strong>Canada, incluant celui qui fut à l’origine de la Stratégie québécoisede prévention du suicide. Sa contribution exceptionnelleà l’avancement de la recherche dans le domaine de lasuicidologie lui a valu de nombreuses récompenses, dont lePrix de la recherche de l’Association canadienne pour la préventiondu suicide. MLFIllustration : Jean-P<strong>au</strong>l EidCorps marquésPour Pierre Aïach, sociologue de la santé, lesinégalités sociales s’inscrivent dans le corps :« En matière de santé, on assiste en Franceà un cumul des inégalités sociales tout <strong>au</strong>long de la vie, comme si les expériencessociales passées s’inscrivaient dans la physiologieet la pathologie du corps. »Le spécialiste s’est penché sur les résultatsd’études menées sur les Français, quimontrent un inquiétant clivage. Même si,globalement, l’ensemble de la population avu son espérance de vie s’améliorer sensiblement<strong>au</strong> cours des dernières décennies, l’écarts’est accentué entre les groupes socioprofessionnels.« Ce phénomène d’amplificationvient encore renforcer les inégalités de santé.L’ensemble des conditions de vie tout <strong>au</strong> longde l’existence joue sur la santé : l’enfance, lesconditions de <strong>travail</strong>, l’exposition à des produitstoxiques… »Oui, mais la prévention ne peut-elle réduireles inégalités sociales ? Réponse dusociologue : « Elle peut produire des effetspositifs, mais elle engendre <strong>au</strong>ssi des inégalités.Pour penser à sa santé, il f<strong>au</strong>t untoit et des ressources suffisantes. Sinon ons’attache d’abord à survivre, avant de se soigner.La meilleure solution réside dans uneamélioration des conditions de vie. » MLFSource : Contact Santé, journal de promotion de la santédu Nord – Pas-de-Calais, mars 2005.Hiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>45


PerspectivesLes médecinsface à la béryllioseDe passage à Montréal pourparticiper à la Conférenceinternationale de larecherche sur le béryllium(Be), la D re Lisa Maier arépondu <strong>au</strong>x questions dePrévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> sur lasurveillance médicale des<strong>travail</strong>leurs du béryllium <strong>au</strong>xÉtats-Unis. La D re Maier estprofesseure adjointe <strong>au</strong>National Jewish Medical andResearch Center et <strong>au</strong> Centredes sciences de la santé del’Université du Colorado.En plus de ses activités declinicienne en pneumologie,elle poursuit des recherchessur la bérylliose chronique, lasarcoïdose, la susceptibilitégénétique et les fibrosesinterstitielles.[Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>] Pourriez-vousnous décrire brièvementle National Jewish Medical andResearch Center (NJMRC) ?[Lisa Maier] C’est un centre hospitalierde réputation internationale,dédié à la recherche médicale et <strong>au</strong>traitement de patients souffrant de troublesrespiratoires, allergiques ou reliés<strong>au</strong> dysfonctionnement du système immunitaire.Il s’agit d’une organisation àbut non lucratif, non confessionnelle etindépendante. La division de santé <strong>au</strong><strong>travail</strong> et de l’environnement est fonctionnelledepuis 1948.[PT] Qu’est-ce qui vous a faitvous intéresser <strong>au</strong> Be ?[LM] Un de mes tout premiers patientss’est présenté <strong>au</strong> NJMRC avecun diagnostic de sarcoïdose après plusieursconsultations médicales <strong>au</strong> coursdes années précédentes. À l’issue destests sanguins, d’une bronchoscopie etde l’ensemble des renseignements deson dossier médical, nous lui avonsconfirmé qu’il souffrait de bérylliosechronique plutôt que d’une sarcoïdose.Nous avons alors entrepris le traitementapproprié. Hélas, la maladie était déjàà un stade avancé, de sorte que nousn’avons pas eu be<strong>au</strong>coup de succès. Lediagnostic était venu trop tard. Cettepremière expérience malheureuse nousa confortés dans nos efforts pour rendrele test sanguin, appelé le BeLPT, <strong>au</strong>ssiperformant que possible.[PT] Actuellement, peut-on direque le BeLPT est efficace ?[LM] C’est un bon test qui a seslimites. Mais il permet d’identifier les<strong>travail</strong>leurs qui réagissent <strong>au</strong>x poussièresde béryllium à un stade précoce,avant même qu’ils ne commencent àmanifester des symptômes. Le BeLPTpermet d’assurer un suivi médical et deprocéder immédiatement <strong>au</strong>x correctionsdes postes de <strong>travail</strong>.[PT] Prenons un exemple. Quediriez-vous <strong>au</strong> représentant d’uneentreprise d’usinage, d’environcinquante <strong>travail</strong>leurs, qui vientd’apprendre que ces derniers<strong>travail</strong>lent depuis une dizained’années sur des alliages contenantdu Be ?[LM] Dans un premier temps, je luiconseillerais de contacter un hygiénisteindustriel et un spécialiste des procédéspour corriger la situation le plus vitepossible. D’ailleurs, tous les dossiersd’exposition <strong>au</strong> béryllium doivent êtretraités par des équipes multidisciplinaires.C’est la seule façon de réussir.[PT] Recommanderiez-vous<strong>au</strong>x <strong>travail</strong>leurs de subir le testBeLPT ?[LM] Absolument ! Plus ils obtiennentd’informations, meilleures seront les possibilitésde maîtriser la situation.[PT] Quels renseignementsdonneriez-vous sur les conséquencesdu test sanguin ?[LM] J’offrirais <strong>au</strong>x <strong>travail</strong>leurs lapossibilité de les rencontrer en groupepour leur expliquer les différentessituations qui peuvent se présenter etensuite, j’offrirais une rencontre individuelleà ceux qui ont des interrogationspersonnelles.[PT] Le groupe de <strong>travail</strong>leursse présente, que leur dites-vous ?[LM] Je leur explique le test endétail. Puis, je les informe de la significationdes résultats. Si le résultat du testest normal, cela veut dire qu’ils ne sontpas sensibilisés. Mais, je précise que lasensibilisation peut se manifester avecun certain délai après le début ou lacessation de l’exposition. Ce délai peutvarier d’un <strong>travail</strong>leur à l’<strong>au</strong>tre. Il estdonc nécessaire d’assurer un suivi etde reprendre le test tous les trois ou46 Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong> Hiver 2006


[LM] C’est son droit. Notre devoirconsiste à lui garantir la confidentialitéet à nous assurer qu’il a bien comprisles avantages et les désavantages de sadécision.[PT] L’employeur sera-t-il mis<strong>au</strong> courant ?« Toutes les études récentes en immunologie et en génétique sontpassionnantes, estime la D re Maier. Elles nous aident à mieuxcomprendre les mécanismes de la sensibilisation et de la bérylliosechronique. Et elles nous font entrevoir de nouvelles perspectives detraitement et de prévention. »Photos : Denis Bernier[LM] Il f<strong>au</strong>t trouver un moyen quigarantisse la confidentialité, tout enrespectant la décision du <strong>travail</strong>leur,mais qui permette <strong>au</strong>ssi à quelqu’und’être mis <strong>au</strong> courant de la situation. Ilf<strong>au</strong>t se rappeler et rappeler <strong>au</strong> <strong>travail</strong>leurque le but principal du test, c’estde déterminer les situations de <strong>travail</strong>qui doivent être corrigées, pour éviterque d’<strong>au</strong>tres <strong>travail</strong>leurs éprouvent lemême problème. Comment y parvenir ?C’est chaque fois un défi que nous abordonsselon les principes et les outils du« consentement éclairé ».quatre ans. Admettons que le test estanormal. Étant donné ses imperfections,un tel résultat doit être confirmépar un second. Si le second test estanormal, le <strong>travail</strong>leur est sensibilisé. Etdonc dans un état similaire à celui souffrantd’une allergie asymptomatique.Certains resteront à ce stade de sensibilisation.Mais d’<strong>au</strong>tres, après une périodede latence de la maladie, de duréevariable, développeront la maladie progressivement.Les symptômes — fatigue,toux, douleurs thoraciques ou articulaires,perte de poids, souffle court,fièvre — commenceront à se manifester.Malheureusement, ces premiers symptômesne sont pas spécifiques à la bérylliose.Ils peuvent se manifester pourd’<strong>au</strong>tres raisons.[PT] Que doivent-ils faire dansce cas ?[LM] Consulter un pneumologue,qui procédera à des tests complémentaires,entre <strong>au</strong>tres une radiographiepulmonaire, et fort probablement unebronchoscopie pour confirmer le diagnostic.[PT] Si vous êtes ce pneumologue,que dites-vous <strong>au</strong> patientqui vient vous consulter avecdeux résultats anorm<strong>au</strong>x ?[LM] Je lui confirme qu’il n’y apas de traitement connu permettantune guérison totale, mais qu’il peutrester dans un état stable sans plusde symptômes significatifs. Mais s’ils<strong>au</strong>gmentent, il f<strong>au</strong>dra probablementcommencer un traitement <strong>au</strong>x corticostéroïdespour ralentir la progressionde la maladie. Et il doit impérativementêtre réaffecté à un <strong>au</strong>tre poste ou à un<strong>au</strong>tre emploi, en fait dans un lieu où ilne sera plus exposé <strong>au</strong> béryllium.[PT] Et pour ceux qui présententdes résultats margin<strong>au</strong>x ?[LM] Dès la réunion de groupe, j’aimentionné la possibilité que quelquescas forment un troisième groupe avecdes résultats douteux ou impossibles àobtenir pour des raisons techniques.Les prélèvements doivent être repris,mais il n’y a pas lieu de s’en inquiéter.[PT] L’entretien avec un <strong>travail</strong>leurbérylliosé dure-t-il longtemps ?[LM] Chez nous, habituellement, lapremière rencontre après l’annonce <strong>au</strong><strong>travail</strong>leur d’un résultat anormal dure<strong>au</strong> moins une heure trente et peut allerjusqu’à deux heures. Il f<strong>au</strong>t prévoir<strong>au</strong>ssi d’<strong>au</strong>tres rencontres, un suivi médicalet, dans certains cas, un soutienpsychologique.[PT] Et si le <strong>travail</strong>leur décidede continuer à <strong>travail</strong>ler <strong>au</strong> mêmeposte ?[PT] Les recherches permettentellesd’entrevoir d’<strong>au</strong>tres testsplus performants que le testsanguin ?[LM] Oui, les efforts de rechercheprogressent. Trois ou quatre tests ensont soit à l’étape de la validation, soità celle de la vérification d’hypothèses.Il ne f<strong>au</strong>t toutefois pas s’illusionner.À brève échéance, ces tests ne remplacerontpas l’actuel, mais ils fournirontdes informations complémentairesqui, globalement, avec tous les <strong>au</strong>tresrenseignements versés <strong>au</strong> dossier d’unpatient, permettront un meilleur diagnosticet une meilleure différenciationentre la sensibilisation et la bérylliosechronique.[PT] Quelles possibilités desrecherches actuelles vous semblentles plus prometteuses dans uneperspective de prévention ?[LM] Toutes les récentes études enimmunologie et en génétique sont passionnantes.Elles nous aident à mieuxcomprendre les mécanismes de la sensibilisationet de la bérylliose chronique.Elles nous font entrevoir denouvelles perspectives de traitement etde prévention. Elles nous permettent<strong>au</strong>ssi de clarifier la question difficilede la susceptibilité individuelle. PTGuy Perr<strong>au</strong>ltHiver 2006Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong>47

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