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Le cours complet

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44 CHAPITRE 4. QUELQUES EXTENSIONS À LA THÉORIE DE L’ÉQUILIBRE GÉNÉRALExemple. Si le TMS est, comme précédemment, évalué à 1,10 alors le taux d’intérêt subjectif est 0,10. Cela signifie que l’individu exige une prime de 10% en termes de bien x disponible dans le futur pour accepterde renoncer immédiatement à 1 unité de x disponible immédiatement. Bref, son niveau d’utilité ne changerapas s’il renonce immédiatement à une unité du bien et s’il retrouve au bout d’une période cette même unitéaccrue d’une prime de 10%.Définition 25 (préférence pour le présent). Soit x une marchandise quelconque. Si le taux marginal de substitutionest supérieur à un pour tous les paniers datés tels que x 1h = x 2h , alors on dira de l’individu h qu’il a unepréférence pour le présent.Un individu est donc réputé préférer le présent s’il faut toujours le dédommager pour l’inciter à reporter dans lefutur une consommation présente alors que sa dotation en biens est identique dans le présent et le futur.De nombreux économistes ont soutenu qu’une des caractéristiques de l’homme « normal » était une « certaine »sous-évaluation de l’avenir et donc, que l’homme « normal » avait une « certaine » préférence pour le présent.Cette idée est développée par Böhm-Bawerk (1851-1914) à la suite de J. Bentham et W.S. Jevons 10 .4.3.3 Marchés à terme, prix intertemporel et taux d’intérêt spécifiqueOn suppose qu’il existe — à l’instant présent — une série de marchés où sont confrontés les offres et demandesde biens actuels et futurs. Quand ils concernent des marchandises actuelles, on parle de marché au comptantde marchandises. Quand il s’agit de marchandises futures, on parle de marchés à termes de marchandises. Laconfrontation des offres et des demandes permet de déterminer un prix sur chaque marché. On parlera de prixau comptant et à terme.De façon générale, le prix au comptant est le prix — coté actuellement — d’une marchandise disponibleactuellement. <strong>Le</strong> prix à terme est le prix — coté actuellement — pour une marchandise disponible dans le futur.On notera p i (t, t + n) le prix de la marchandise i coté en t pour une disponibilité en t + n 11 .<strong>Le</strong>s prix au comptant et à terme sont assez déroutants quand on y est confronté pour la première fois. Lameilleure façon de comprendre les marchés intertemporels est d’imaginer qu’on y négocie des contrats (des« bouts de papier signés ») prévoyant la livraison d’une certaine quantité d’une marchandise à telle ou telle date.Ainsi, on peut imaginer qu’un individu vous propose un billet sur lequel est inscrit : « moi, M. Untel, je m’engageà livrer 1 Ferrari neuve au porteur de ce billet le 14 juillet 2005 » en vous demandant quel prix vous seriez prêtà payer pour posséder ce billet. De la même façon, on peut imaginer que votre boulangère vous propose unbillet sur lequel est inscrit « moi, Mme Untel, je m’engage à livrer au porteur de ce billet un pain croustillant le[date d’aujourd’hui] » et vous demande ce que vous êtes prêt à payer pour posséder ce billet. Dans le cas de laboulangère, il s’agit d’un marché au comptant : en payant 1 ce billet, vous obtenez le droit d’entrer aussitôt enpossession d’un pain.<strong>Le</strong>s prix intertemporels possèdent des particularités intéressantes : on peut s’en servir pour définir les tauxd’intérêt spécifiques des différentes marchandises. Nous allons introduire cette notion à l’aide d’une situationassez simple :M. Alpha sait qu’il possédera en t une unité de la marchandise x. Malheureusement, c’est en t + n qu’il en aurabesoin. Il lui suffit bien entendu de l’acheter sur le marché à terme (t + n). Mais comment financer cet achat ? Làencore, la réponse est simple : il suffit de vendre à terme (t) cette marchandise qu’il aura (matériellement) à ladate t. Interrogeons-nous sur l’opération qu’il peut effectuer :1. il vend au prix p x (1, t) une unité de x disponible en t2. il achète une certaine quantité au prix p x (1, t + n)La recette issue de sa vente sera 1 × p x (1, t). Avec cette recette, il peut acheter une quantité1 × p x (1, t)p x (1, t + n)Or, rien ne prouve que la quantité qu’il va obtenir sera égale à celle qu’il a vendu. Il faudrait pour ça quep x (1, t)p x (1, t + n) = 110. Sur ce point, on peut lire J.A. Schumpeter, Histoire de l’analyse économique, tome III, p.238 et sq., Gallimard, 1983.11. <strong>Le</strong>s prix sont en réalité toujours côtés « actuellement ». J’insiste lourdement sur ce fait pour vous éviter de confondre le prix à termed’une marchandise et le prix qu’aura cette marchandise sur le marché au comptant quand le temps se sera écoulé. Ce prix qui ne sera uneréalité que dans le futur, vous pouvez l’imaginer, le prévoir, l’anticiper mais en aucun cas le modifier objectivement.

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