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Procédés reconnus destinés au traitement de l'eau potable

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Procédés <strong>reconnus</strong> <strong>de</strong>stinés <strong>au</strong> <strong>traitement</strong><strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>


Traitements <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée àla consommationTable <strong>de</strong>s matières1. Avant-propos 22. Introduction 3Evaluation <strong>de</strong>s risques sur le bassin d’alimentation 3Qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute 3Analyse <strong>de</strong>s données disponibles 7Campagne <strong>de</strong> mesures 7Bilan physiochimique et microbiologique <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> bruteDescription <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute 8Offre et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en e<strong>au</strong> 8Tests initi<strong>au</strong>x : du laboratoire à l’installation pilote 83. Microorganismes 10Introduction 10Bactéries 10Virus 12Protozoaires 14Comparatif <strong>de</strong>s procédés 154. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong> 17Introduction 17Substances contenues dans l’e<strong>au</strong> brute et secondaires à son <strong>traitement</strong> 17Composés organiques naturels et synthétiques 255. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> 34Introduction 34Pré<strong>traitement</strong> 36Filtration 41Desinfection, oxydation 50Autres procédés utilisés dans la potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> 68Combinaison <strong>de</strong> procédés 726. Monitorage et instrumentation 75Chlore 75Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore 75Conductivité 76Ozone 76Particules 76pH 77Oxygène dissous 77Absorbance/transmittance UV 77Turbidité 787. Homologation <strong>de</strong>s nouve<strong>au</strong>x procédés 79Micropolluants 81Microorganismes 848. Bases légales 861. Législation suisse sur l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> 861.1 Exigences en matière d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> 861.2 Exigences en matière <strong>de</strong> production d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> 871.3 Exigences en matière d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> en temps <strong>de</strong> crise 872. Extraits <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> loi concernant l’approvisionnementen e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> 879. Glossaire 9510. Bibliographie 10011. Valeur juridique 104Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 1


1. Avant-proposL’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> répond à <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> qualité. Cependant, les e<strong>au</strong>xbrutes qu’elles soient souterraines ou superficielles ne remplissent pas toujoursles critères requis en termes <strong>de</strong> qualité chimique et microbiologique. C’est la raisonpour laquelle l’e<strong>au</strong> doit être traitée avant d’être consommée. Souvent pourtant- comme le savent bien les responsables <strong>de</strong> stations <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>, les servicescanton<strong>au</strong>x concernés et les bure<strong>au</strong>x d’ingénieurs conseil - choisir le <strong>traitement</strong> lemieux adapté à un type d’e<strong>au</strong> peut poser problème, car il existe en général plusieursprocédés possibles, chacun avec ses avantages et ses inconvénients. Lesfaits montrent d’ailleurs que malgré le <strong>traitement</strong> qu’elle subit, l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> du rése<strong>au</strong>enregistre régulièrement <strong>de</strong>s dépassements <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong> tolérance, surtouten matière <strong>de</strong> microorganismes.Ce gui<strong>de</strong> pratique s’adresse avant tout <strong>au</strong>x exploitants <strong>de</strong> stations, <strong>au</strong>x bure<strong>au</strong>xd’ingénieurs et <strong>au</strong>x services canton<strong>au</strong>x. Il décrit notamment quels procédés choisirpour éliminer certaines substances et microorganismes, quelles conditions préalablesune e<strong>au</strong> brute <strong>de</strong>vra remplir pour être efficacement traitée par un procédéparticulier, quelle surveillance doit être mise en place, etc. Il permettra <strong>de</strong> mieuxplanifier les nouvelles installations et <strong>de</strong> vérifier l’efficacité <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres. Il permettra<strong>au</strong>ssi <strong>de</strong> mieux cibler les contrôles en les adaptant <strong>au</strong>x risques particuliers <strong>de</strong>chaque installation.Ce gui<strong>de</strong> a été rédigé sous la direction <strong>de</strong> l’OFSP, en étroite collaboration avecl’Institut fédéral pour l’aménagement, l’épuration et la protection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x(IFAEPE) et ses spécialistes du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Nous espérons qu’il sera largementutilisé afin d’améliorer davantage encore la qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson et afind’harmoniser <strong>au</strong>ssi l’application <strong>de</strong> la législation dans les cantons.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqueMichael Beer2 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


2. IntroductionProduire une e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> <strong>de</strong> bonnequalité - le but premier d’un serviced’approvisionnement en e<strong>au</strong> - pose<strong>de</strong>s exigences élevées en termes<strong>de</strong> planification et d’exploitation <strong>de</strong>sinstallations. Déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s procédés quirendront <strong>potable</strong> une e<strong>au</strong> souterraineou superficielle exige <strong>de</strong> connaître endétail les facteurs qui influencent lazone <strong>de</strong> captage (bassin d’alimentation),l’origine et les caractéristiques<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute, ainsi que les besoinsen e<strong>au</strong>. Cette décision sera précédée<strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s données déjà disponibleset, si nécessaire, <strong>de</strong> nouvellesinvestigations : <strong>au</strong>tant d’éléments quipermettront, d’une part, <strong>de</strong> déterminer<strong>de</strong> combien il f<strong>au</strong>dra réduire le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong>substances et <strong>de</strong> microorganismes <strong>de</strong>se<strong>au</strong>x à traiter et, d’<strong>au</strong>tre part, <strong>de</strong> décrireclairement les contraintes à respecterpar le <strong>traitement</strong>.Seule une telle formulation <strong>de</strong>s objectifspermettra <strong>de</strong> bien choisir l’approcheet les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>. Nousallons brièvement passer en revue iciles facteurs à prendre en compte dansce choix.Evaluation <strong>de</strong>s risques sur le bassind’alimentationBien adapter une station <strong>de</strong> <strong>traitement</strong><strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> à la qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>brute exige, en premier lieu, <strong>de</strong> délimiterla zone d’alimentation du captagepar <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s hydrogéologiques.Cette procédure est décrite en détaildans les instructions pratiques <strong>de</strong> l’Officefédéral <strong>de</strong> l‘environnement (OFEV).On considère comme facteur <strong>de</strong> risquetout élément susceptible d’affecter laqualité et la quantité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute dubassin d’alimentation – et donc <strong>au</strong>ssison <strong>traitement</strong>. Il s’agit là surtout <strong>de</strong>ssources potentielles <strong>de</strong> pollution queconstituent les sites contaminés, lese<strong>au</strong>x usées, les transports, l’industrie etl’agriculture.C’est essentiellement du type d’e<strong>au</strong>brute que dépendra son <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> vulnérabilitéface à ces dangers potentiels.Qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> bruteEn Suisse, l’e<strong>au</strong> brute traitée pour<strong>de</strong>venir <strong>potable</strong> provient <strong>de</strong>s nappesaquifères et <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x superficielles :sa composition et ses propriétés sontdonc très diverses. Elle peut contenirtoutes sortes <strong>de</strong> contaminants à éliminer,transformer ou inactiver, tels quemicroorganismes pathogènes ou non,composés organiques ou inorganiques,dissous ou en suspension, composéschimiques inoffensifs ou toxiques,etc. La composition et les propriétés<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute sont donc les facteursqui détermineront son <strong>traitement</strong>.Connaître sa provenance permettra déjàune première estimation <strong>de</strong>s moyensà engager et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s à utiliser.Parfois <strong>au</strong>cun <strong>traitement</strong> ne sera nécessaire,notamment si l’e<strong>au</strong> brute provientd’une nappe souterraine <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>qualité. Dans les <strong>au</strong>tres cas, le <strong>traitement</strong>pourra aller <strong>de</strong> la simple désinfectionjusqu’<strong>au</strong>x procédés multi-étapes,comme pour les e<strong>au</strong>x superficielles oules nappes exposées <strong>au</strong>x influences <strong>de</strong>surface.Aquifères en roches meublessont formés <strong>de</strong> dépôts rocheux d’originediverse (alluvions, moraines,gravats d’éboulement et <strong>de</strong> glissement<strong>de</strong> terrain, etc.) dont la compositionminérale est très variable. Ils se caractérisentpar une forte porosité, <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s capacités d’accumulation et unécoulement lent.La compositionet les propriétés<strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x superficiellessont trèsdiversesforte porosité,gran<strong>de</strong> capacitéd’accumulationet lenteurd’écoulementOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 3


2. Introductionqualité trèsfluctuanteE<strong>au</strong>x superficiellesLa qualité <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x brutes <strong>de</strong> surfacedépend fortement <strong>de</strong>s phénomènessaisonniers (prolifération <strong>de</strong>s algueset <strong>de</strong>s planctons, etc.) et <strong>de</strong>s événementsmétéorologiques. Leur capacitéd’adsorption très limitées (réduites <strong>au</strong>xinteractions e<strong>au</strong> - sédiments) et l’absence<strong>de</strong> mécanismes <strong>de</strong> filtration permettent<strong>au</strong>x soli<strong>de</strong>s, dissous ou non, <strong>de</strong>se propager très rapi<strong>de</strong>ment : d’où laqualité très fluctuante <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x superficielles.Leur pollution microbiologiqueest généralement très importante.Les dangers proviennent <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x <strong>de</strong>ruissellement sur les surfaces d’ex-0[°C, pH, mg O 2 /L]0 2 4 6 8 10 1210Profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> [m]20304050TempératurepHConcentration d’O 2ConductibilitéTurbidité60700 25 5075 100 125150[µS 20°C, NTU]0[°C, pH, mg O 2 /L]0 5 10 15 20 2510Profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> [m]203040506070TempératurepHConcentration d’O 2ConductibilitéTurbidité0 50 100 150 200250[µS 20°C, NTU]Figure 4: Profil classique d‘un lac en cours <strong>de</strong> stratification <strong>au</strong> printemps resp. en <strong>au</strong>tomne (graphiquesupérieur) et durant la pério<strong>de</strong> estivale (graphique inférieur). Les conditions en profon<strong>de</strong>ur (ici > 25 m)restent relativement constantes, malgré les variations saisonnières en surface.6 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Analyser lesdonnées déjàdisponiblesploitation agricole et forestière (pestici<strong>de</strong>s,fertilisants, engrais <strong>de</strong> ferme),<strong>de</strong>s déversements d’e<strong>au</strong>x usées, <strong>de</strong> lasédimentation <strong>de</strong>s polluants <strong>de</strong> l’air et<strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts.L’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>s lacs est généralement captéeen profon<strong>de</strong>ur, dans les couchessituées <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la thermoclineestivale (le plus souvent > 30 m). Là,le retentissement <strong>de</strong>s variations saisonnièreset <strong>de</strong>s événements météorologiquesest très étouffé, ce qui garantitune e<strong>au</strong> brute <strong>au</strong>x qualités constantesen termes physico-chimiques. Lesvariations <strong>de</strong> qualité peuvent surveniressentiellement <strong>au</strong> printemps et en<strong>au</strong>tomne, lors du brassage <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x dulac qui donne lieu à une forte proliférationd’algues.Les cours d’e<strong>au</strong> sont plus sensibles <strong>au</strong>xinfluences externes et propagent trèsrapi<strong>de</strong>ment les polluants. Par ailleurs,leur débit, donc leur offre en e<strong>au</strong>, peutfortement fluctuer. C’est la raison pourlaquelle on ne les exploite pas directement,en Suisse, comme e<strong>au</strong>x brutes àtraiter, mais indirectement par infiltration<strong>de</strong>s rives ou, après pré<strong>traitement</strong>,pour alimenter les nappes souterraines.Pour objectiver la qualité d’une e<strong>au</strong>brute <strong>de</strong>stinée à être distribuée, il f<strong>au</strong>tévaluer les données hydrogéologiqueset les résultats d’analyses dont on dispose,puis procé<strong>de</strong>r, le cas échéant, à<strong>de</strong> nouvelles mesures avant d’interpréterl’ensemble <strong>de</strong>s données.Analyse <strong>de</strong>s données disponiblesLa première étape d’une étu<strong>de</strong> consistetoujours à analyser et vérifier les donnéesdéjà disponibles. On rassemblera,pour les évaluer, toutes les informationsconcernant la réalité hydrogéologique,la composition chimique etmicrobiologique <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>,l’offre et les besoins en e<strong>au</strong>, les caractéristiquesmétéorologiques du bassinversant, etc. Dans ce contexte, ons’intéressera tout particulièrement <strong>au</strong>xdonnées à long terme et <strong>au</strong>x épiso<strong>de</strong>s<strong>de</strong> crues et <strong>de</strong> fortes pluies, qui permettrontd’établir les fluctuations, <strong>de</strong>dégager les tendances ou encore <strong>de</strong>constater l’apparition <strong>de</strong> nouvellessubstances dans sa composition. Lesdonnées provenant <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>routine (2 à 6 mesures par année) nesuffisent généralement pas à établir<strong>de</strong>s prévisions soli<strong>de</strong>s ; elles peuventnéanmoins fournir un premier aperçu<strong>de</strong>s propriétés et problèmes potentiels.En cas notamment d’agrandissement<strong>de</strong>s installations, be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> donnéesdisponibles peuvent être exploitées.Campagne <strong>de</strong> mesuresL’évaluation complète d’une situationnécessite toute une batterie <strong>de</strong> mesures.On relèvera le plus possible <strong>de</strong>paramètres en continu (turbidité, température,conductivité électrique, etc.)ou à intervalles rapprochés (microorganismes,polluants organiques, etc.).Les intervalles <strong>de</strong> mesures doivent êtreajustés <strong>au</strong> rythme <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Ainsi, par exemple,relever les pics <strong>de</strong> pollution dans unaquifère karstique ou dans un captageà proximité d’un cours d’e<strong>au</strong> exigeracertainement plusieurs prélèvementspar jour. Inversement, <strong>de</strong>s relevés à fréquencehebdomadaire suffiront probablementpour <strong>de</strong>s captages <strong>de</strong> nappesen roche meuble bien abritées. Ce sonttout particulièrement les fluctuationset les événements extrêmes qui serontdéterminants dans la conception et ledimensionnement d’une installation <strong>de</strong><strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Les mesures neporteront pas uniquement sur les fluctuationsà court terme, mais égalementsur les variations saisonnières, commepar exemple celles <strong>de</strong>s besoins en e<strong>au</strong>paramètresmesurés encontinuOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 7


2. IntroductionCaractérisationd’une e<strong>au</strong> bruteou du t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> polluants organiques(pestici<strong>de</strong>s, etc.). Les mesures s’étendrontdonc sur une pério<strong>de</strong> minimaled’un anBilan physicochimique et microbiologique<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> bruteLa caractérisation d’une e<strong>au</strong> bruterepose d’une part sur ses paramètresphysico-chimiques <strong>de</strong> base (température,pH, conductivité, etc.) et, d’<strong>au</strong>trepart, sur sa composition chimique etmicrobiologique complète. Ses composantsindésirables déterminerontles métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> à appliquer.Parallèlement, les substancescontenues dans l’e<strong>au</strong> influenceront lesmétho<strong>de</strong>s et procédés mis en œuvre.Ainsi, par exemple, le carbone organiqueassimilable (COA) peut constituerun nutriment en cas <strong>de</strong> réviviscence microbiennedans le rése<strong>au</strong> d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.Une trop grand turbidité réduit l’efficacité<strong>de</strong> la désinfection chimique ou parUV. Une teneur élevée en matériel organiquenaturel (MON) diminue la teneuren agents oxydants, ce qui <strong>au</strong>gmente laformation <strong>de</strong> sous-produits indésirablescomme les trihalométhanes (THM).Les conséquences en sont une baissed’efficacité <strong>de</strong> la désinfection et une utilisationaccrue <strong>de</strong> produits chimiques.Le MON concurrence également les micropolluantssur les sites d’adsorptiondu charbon actif. Les données doiventêtre analysées sous forme <strong>de</strong> diagrammes,afin <strong>de</strong> bien visualiser l’évolutiontemporelle et <strong>de</strong> pouvoir i<strong>de</strong>ntifieret interpréter les relations éventuellesentre paramètres.Offre et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en e<strong>au</strong>La planification d’une installation <strong>de</strong><strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> doit <strong>au</strong>ssi bien s’intéresserà la quantité d’e<strong>au</strong> qu’à sa qualité.L’offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> jouent doncun rôle important ; là <strong>au</strong>ssi, l’amplitu<strong>de</strong><strong>de</strong> leurs fluctuations et les extrêmesenregistrés seront <strong>de</strong>s paramètresdéterminants. Ainsi, les maxima disponiblesen termes <strong>de</strong> quantité d’e<strong>au</strong>dépendront, par exemple, du nive<strong>au</strong>minimal d’une nappe ou du débit d’unesource. Autre élément à prendre encompte : la consommation d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>sprocessus <strong>de</strong> purification eux-mêmes,qui peuvent à eux seuls nécessiterjusqu’à 15% <strong>de</strong> volume supplémentaire,comme dans le cas <strong>de</strong> la filtrationrapi<strong>de</strong> ou membranaire.Tests initi<strong>au</strong>x : du laboratoire àl’installation piloteAprès avoir sélectionné les procédés<strong>de</strong> <strong>traitement</strong>, il peut s’avérer judicieux<strong>de</strong> les tester d’abord en laboratoire puisen usine pilote, surtout s’il s’agit <strong>de</strong>procédés complexes et multi-étapes.Les tests <strong>de</strong> laboratoires donnentune bonne idée <strong>de</strong> la manière dont unprocédé particulier fonctionnera enprésence <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute à traiter. Cependant,les conditions <strong>de</strong> laboratoirene sont pas toujours généralisables<strong>au</strong>x conditions réelles. Une installationpilote présente l’avantage <strong>de</strong> testerle ou les procédés sélectionnés ensituation réelle (e<strong>au</strong> brute, dimensionnement,etc.). Par ailleurs, suivre uneinstallation pilote sur une longue duréepermet <strong>de</strong> prendre en compte d’<strong>au</strong>tresfacteurs, tels que les processus <strong>de</strong>maturation et d’usure. Les installationspilotes doivent donc être conçues <strong>de</strong>sorte qu’elles intègrent les paramètresqui prév<strong>au</strong>dront dans l’usine gran<strong>de</strong>urNive<strong>au</strong> d’unenappe ou débitd’une sourceUne installationpilote pourles procédéscomplexes etmulti-étapes8 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


nature, comme par exemple la durée<strong>de</strong> séjour et <strong>de</strong> contact ou encore ledosage <strong>de</strong>s additifs. Cette approchepermet <strong>de</strong> réunir <strong>de</strong>s données précieusesconcernant l’installation gran<strong>de</strong>urnature, et d’anticiper à temps lesproblèmes éventuels.ConditionsannexesLes procédés pré/post-<strong>traitement</strong>introduisent souvent <strong>de</strong> nouvellescontraintes à prendre en compte,notamment en cas d’agrandissementd’une installation. Par ailleurs, le choixdu procédé dépendra <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong> touteune série d’<strong>au</strong>tres paramètres, notammentrelatifs <strong>au</strong>x ressources humaines(taille et qualification du personnel), à lasuperficie, à l’élimination <strong>de</strong>s résidus,à l’emploi <strong>de</strong> réactifs chimiques ouencore à l’ampleur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires.Les chapitres qui suivent donneront unaperçu <strong>de</strong>s substances et <strong>de</strong>s microorganismesque l’e<strong>au</strong> peut contenir ; ilsdécrivent également les moyens <strong>de</strong> lestraiter le plus efficacement possible. Ilsai<strong>de</strong>ront à réaliser une évaluation sommaireet gui<strong>de</strong>ront la prise <strong>de</strong> décision.Mais il va sans dire que chaque situationexige un examen détaillé, qui seulpermettra d’évaluer l’adéquation d’unprocédé.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 9


3. MicroorganismesgermesindicateursIntroductionCe sont les contaminations microbiologiques<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> et leurs sérieuses conséquencessanitaires pour l’homme quisont à l’origine <strong>de</strong>s premières recherchessur la production d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.L’évaluation <strong>de</strong> la charge microbiologique<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, brute ou <strong>potable</strong>, reposesur le principe <strong>de</strong> l’indicateur microbien.L’idée est qu’il est possible d’extrapolerle <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> pollution microbiologique<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> - et donc le danger sanitairequ’elle représente pour l’homme - enne se basant que sur l’analyse <strong>de</strong>quelques germes particuliers. Cesgermes indicateurs doivent présenterles mêmes propriétés que les germespathogènes en termes <strong>de</strong> prévalence,d’expansion, <strong>de</strong> résistance, <strong>de</strong> sensibilité<strong>au</strong>x désinfectants, etc., et doiventpar ailleurs être faciles à détecter.Nous décrirons brièvement ici lesmicroorganismes (bactéries, virus,protozoaires) les plus fréquents enSuisse et <strong>au</strong>ssi les plus importants enmatière d’hygiène. Cette liste n’est pasexh<strong>au</strong>stive : elle contient uniquementles microorganismes qui peuvent servird’indicateurs et ceux qui font l’objet<strong>de</strong> prescriptions légales spécifiques.Il existe bien sûr bon nombre d’<strong>au</strong>tresgermes pathogènes susceptibles d’êtrevéhiculés par l’e<strong>au</strong>, mais il est alorsquasiment certain que leur présencedans l’e<strong>au</strong> est toujours associée à celle<strong>de</strong>s microorganismes ici décrits. Le table<strong>au</strong>1 résume les valeurs <strong>de</strong> tolérancefixées par l’ordonnance sur l’hygiène(OHyg) du DFI en matière <strong>de</strong> microorganismes.Table<strong>au</strong> 1: Résumé <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> tolérance fixéespar l’OHyg pour les microorganismes présents dansl’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> traitée et non traitée (état 1er avril2007). La valeur <strong>de</strong> tolérance est la même pour E.coli et pour les entérocoques, que l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> soittraitée ou non.Valeur <strong>de</strong>toléranceE. coli nd/100 mlgermes aérobiesmésophiles <strong>au</strong> captage 100/mlgermes aérobiesmésophiles avec <strong>traitement</strong> 20/mlgermes aérobies mésophilesdans le rése<strong>au</strong> <strong>de</strong> distribution 300/mlEntérocoquesnd/100 mlnd : non détectableBactériesGermes aérobies mésophiles (GAM)Ce terme générique regroupe tous lesmicroorganismes d’origine naturelleou anthropogène (bactéries, levures,champignons) qui croissent sur substratnutritif non spécifique <strong>au</strong>x conditionsstandard (30°C, oxygène <strong>de</strong> l’air ambiant,72h). Il s’agit là d’une mesure <strong>de</strong>la charge globale en microorganismesdans l’e<strong>au</strong> brute et l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. L’OHygfixe à 20/ml la valeur <strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong>sGAM dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> après <strong>traitement</strong>.Un t<strong>au</strong>x allant jusqu’à 300 GAM/ml est encore toléré dans le rése<strong>au</strong> <strong>de</strong>distribution après réviviscence microbienne.Les GAM ne représentent qu’unefaible proportion <strong>de</strong>s germes présentsdans l’e<strong>au</strong>. En effet, le nombre total <strong>de</strong>germes, quantifié par cytométrie <strong>de</strong> flux,peut atteindre <strong>de</strong>s valeurs 1000 foisplus élevées. Les résultats issus <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s ne présentent pas <strong>de</strong>corrélation entre eux, ou alors seulementtrès faible, si bien que les GAM nedonnent qu’une mesure partielle du t<strong>au</strong>x<strong>de</strong> désinfection réalisé par la station <strong>de</strong><strong>traitement</strong>.10 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


oeuf, mouton,porc, volaille etgibier commehôtesCampylobacterLes campylobacters sont <strong>de</strong>s bactériesflagellées à Gram négatif, en forme <strong>de</strong>bâtonnets <strong>de</strong> 0,2-0,5 µm <strong>de</strong> diamètreet <strong>de</strong> 0,5-5 µm <strong>de</strong> longueur. Elles setransmettent <strong>de</strong> l’animal à l’homme(zoonotiques), leur hôte étant surtoutle bœuf, le mouton, le porc, la volailleet le gibier. Les anim<strong>au</strong>x infectés sontla plupart du temps asymptomatiques,donc non diagnostiqués. Les campylobacterscolonisent la paroi intestinaleet provoque <strong>de</strong>s diarrhées (entérite),vraisemblablement provoquées parleurs entérotoxines. Campylobacterjejuni en est responsable dans 90%<strong>de</strong>s cas. Il est par ailleurs résistant àplusieurs antibiotiques. Les campylobactersse transmettent le plus souventpar le biais d’aliments d’origine animale,surtout vian<strong>de</strong>s et laitages (intoxicationalimentaire). En Suisse, ils sontfréquents dans les e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> surfaces eton peut <strong>au</strong>ssi les trouver dans les e<strong>au</strong>xbrutes <strong>de</strong>s sources karstiques après<strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s pluvieux. La survie <strong>de</strong>scampylobacters dans l’e<strong>au</strong> va <strong>de</strong> plusieurssemaines (bâtonnets cultivables)à plusieurs mois (forme coccoï<strong>de</strong>). Parcontre, ils ne peuvent se multiplier horsd’un hôte. Leur détection est très laborieuseet prend be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> temps.ClostridiumLes clostridies sont <strong>de</strong>s bactériesanaérobies flagellées à Gram positif, enforme <strong>de</strong> bâtonnets <strong>de</strong> 1 µm <strong>de</strong> diamètreet <strong>de</strong> 3-8 µm <strong>de</strong> long. Elles peuventformer <strong>de</strong>s endospores résistantes à<strong>de</strong> nombreux stress environnement<strong>au</strong>x.La plupart <strong>de</strong>s bactéries ubiquitaires dugenre Clostridium (surtout présentesdans le sol et les voies digestives <strong>de</strong>l’homme et <strong>de</strong>s anim<strong>au</strong>x) ne sont paspathogènes, donc sans danger pourl’homme et souvent utilisées à <strong>de</strong>sfins biotechnologiques. Seules quelquesespèces sont dangereuses pourl’homme en raison <strong>de</strong>s toxines qu’ellesproduisent. Les clostridies ou leurstoxines sont les agents <strong>de</strong> la gangrènegazeuse, du tétanos, du botulisme et <strong>de</strong>certaines entérites. Ils peuvent servird’indicateur fécal, et, du fait <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong>résistance <strong>de</strong> leurs spores, on envisage<strong>de</strong> les utiliser, à l’instar <strong>de</strong>s spores<strong>de</strong> B. subtilis, comme indicateurs <strong>de</strong>l’inactivation <strong>de</strong> Cryptosporidium, <strong>de</strong>Giardia et d’<strong>au</strong>tres spores bactériennes.EntérocoquesLes entérocoques sont <strong>de</strong>s lactobacillesà Gram positif, anaérobies facultatifs,se présentant souvent par paire ouen chaîne courte. On les trouve dansl’environnement, dans le système digestif<strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> l’animal, ainsi quedans les aliments (produits laitiers, charcuterie).Leur résistance à la chaleur estélevée. Ils assurent le rôle d’indicateurfécal dans le domaine alimentaire, etnotamment dans l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson. Ilsne conviennent pas à l’évaluation <strong>de</strong>scapacités <strong>de</strong> désinfection en raison <strong>de</strong>leur faible résistance <strong>au</strong>x désinfectants.Leurs effets pathogènes ne surviennentchez l’homme qu’en présence, essentiellement,d’une immunodépression.Ils peuvent provoquer <strong>de</strong>s infections dusang (septicémie), <strong>de</strong> la paroi cardiaque(endocardite) ou <strong>de</strong>s voies urinaires.Les entérocoques sont <strong>de</strong> plus enplus résistants <strong>au</strong>x antibiotiques, cequi constitue un sujet <strong>de</strong> préoccupation.L’OHyg stipule que leur présencedans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> doit être réduite àun nive<strong>au</strong> non détectable dans 100 ml(valeur <strong>de</strong> tolérance).Escherichia coliE. coli est une bactérie à Gram négatifanaérobie facultative, présente naturellementdans les voies digestives<strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> l’animal. C’est l’unedansl’environnement,dans le systèmedigestif <strong>de</strong>l’homme et <strong>de</strong>l’animal, ainsique dans lesalimentsbactérie <strong>de</strong> laflore intestinale<strong>de</strong> l’hommeOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 11


3. MicroorganismesVirusAdénovirusLes adénovirus sont pathogènes pourl’homme. Ils sont dénués d’enveloppe,ce qui leur confère une gran<strong>de</strong> stabitransmissionalimentaire<strong>de</strong>s principales bactéries <strong>de</strong> la floreintestinale <strong>de</strong> l’homme, mais certainessouches peuvent être pathogènes hors<strong>de</strong> l’intestin. Sa longévité est parfoisimportante dans <strong>de</strong> bonnes conditions,mais sa résistance <strong>au</strong>x désinfectantsest très faible. E. coli peut provoquerplusieurs types d’infections, notammenturinaires et méningées (nourrisson).Une attention croissante est portée <strong>au</strong>xsouches d’E. coli produisant la vérotoxine(VTEC, synonymes : STEC ouEHEC). Ces souches se transmettent àl’homme par voie alimentaire (<strong>de</strong>nréesd’origine animale) et provoquent <strong>de</strong>sinfections <strong>au</strong>x complications sérieuses(colite hémorragique, syndrome hémolytiqueet urémique). E. coli est le principalindicateur fécal dans l’e<strong>au</strong> brute,mais ne se prête pas bien à l’évaluation<strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong> désinfection, du fait <strong>de</strong>sa faible résistance <strong>au</strong>x désinfectants.L’OHyg stipule que la présence d’E.coli dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> traitée doit êtreréduite à un nive<strong>au</strong> non détectable dans100 ml (valeur <strong>de</strong> tolérance). Il en va <strong>de</strong>même pour l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> du rése<strong>au</strong>.SalmonellaLes salmonelles sont <strong>de</strong>s bactéries àGram négatif anaérobies facultatives(2-5 µm <strong>de</strong> long et 0.8-1.5 µm <strong>de</strong> diamètre),très proches du genre Escherichia.Les maladies qu’elles provoquent (gastroentérite,typhus) sont <strong>de</strong>s zoonosestrès souvent transmises par voiealimentaire. Les cas graves surviennentessentiellement chez les nourrissonset les enfants en bas âge, ainsi quechez les personnes âgées et immunodéprimées.Les salmonelles peuventsurvivre <strong>de</strong>s semaines entières hors<strong>de</strong> l’organisme humain ou animal. Ellessont néanmoins sensibles <strong>au</strong>x UV, à lachaleur et <strong>au</strong>x désinfectants chimiques(élimination <strong>de</strong>s agents pathogènes).ShigellaLes shigelles sont <strong>de</strong>s bactéries en bâtonnetsà Gram négatif, le plus souventaérobies. Elles mesurent 1-6 µm <strong>de</strong>longueur et 0.3-1 µm <strong>de</strong> diamètre. Ellesn’infectent apparemment que l’hommeet se transmettent principalement parl’e<strong>au</strong> souillée, par la nourriture et parvoie féco-orale. Toutes les espècesconnues provoquent la shigellose (dysenteriebacillaire), qui se caractérisepar une atteinte <strong>de</strong> la muqueuse intestinaleet <strong>de</strong>s crampes douloureuses.Les personnes les plus susceptibles <strong>de</strong>développer la maladie sont les enfants,les personnes âgées et les sujets immunodéprimés.Par ailleurs, certainesespèces produisent <strong>de</strong>s shiga-toxinesà l’origine d’intoxications graves. Lesshigelles meurent à relativement courtterme hors <strong>de</strong> l’intestin : leur présencedans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> indique donc unecontamination très récente. Les shigellesprésentent une résistance croissante<strong>au</strong>x antibiotiques.Vibrio choleraeV. cholerae est une bactérie flagelléeà Gram négatif, anaérobie facultative.Il s’agit du vecteur du choléra. Elle semultiplie très rapi<strong>de</strong>ment dans l’intestinet produit une entérotoxine très active.Sans <strong>traitement</strong>, le choléra est morteldans un cas sur <strong>de</strong>ux. L’infection setransmet essentiellement par voie oraleen présence <strong>de</strong> m<strong>au</strong>vaises conditionshygiéniques (e<strong>au</strong>, alimentation). V. choleraea pour habitat naturel les côtes etles e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> surface, ainsi que certainsanim<strong>au</strong>x marins (surtout les moules).seulement chezl’hommehabitat naturelles e<strong>au</strong>x <strong>de</strong>surface12 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


trèsrésistants dansl’environnementlité face <strong>au</strong>x influences physiques etchimiques <strong>de</strong> l’environnement. C’est laraison pour laquelle ils sont capables <strong>de</strong>survivre longtemps hors <strong>de</strong> leur hôte.Leur taille se situe entre 70 et 90 nm.Les adénovirus se transmettent parcontact direct (infection par <strong>de</strong>s gouttelettes,par exemple) ainsi que par voieféco-orale, parfois via l’e<strong>au</strong> souillée. Ilsprovoquent <strong>de</strong>s infections respiratoiresallant du simple refroidissement à labronchite et à la pneumonie. Ils peuventégalement infecter la sphère ORL,les yeux et les voies digestives.EntérovirusPlusieurs groupes appartiennent <strong>au</strong>genre <strong>de</strong>s entérovirus, principalementles poliovirus, les coxsackie virus etles echovirus. Leur dimension, 20-30 nm, fait d’eux les plus petits virusanim<strong>au</strong>x. Ils sont très résistants dansl’environnement, notamment à l’acidité,et conservent longtemps leur potentielinfectieux hors <strong>de</strong> leur hôte. L’hommeest le seul réservoir connu <strong>de</strong>s entérovirus.L’infection se produit généralementpar contact direct (infection par<strong>de</strong>s goutelettes), par voie féco-orale oupar <strong>de</strong>s aliments souillés. Le table<strong>au</strong>clinique <strong>de</strong>s infections à entérovirus esttrès large : grippe, méningite, encéphalite,hépatite, pneumonie ou encorepoliomyélite (paralysie infantile, par atteintedu système nerveux central). Lesentérovirus sont souvent détectés dansles e<strong>au</strong>x usées, les nappes phréatiques,les cours d’e<strong>au</strong> et les lacs. Leur concentration<strong>au</strong>gmente essentiellement<strong>de</strong> l’été à l’<strong>au</strong>tomne.Norovirus (virus <strong>de</strong> Norwalk,Norwalk-like virus)Les norovirus (précé<strong>de</strong>mment appelésNorwalk-like virus) sont <strong>de</strong>s virus àARN. Ils sont dénués d’enveloppe etleur taille est <strong>de</strong> 25 à 40 nm.L’absence d’enveloppe leur confère unebonne résistance faces <strong>au</strong>x influencesenvironnementales. Trois groupessont pathogènes pour l’homme (lesnorovirus humains), qui constitue leurseul réservoir. L’infection se manifestetypiquement par une gastroentérite.Les norovirus sont la c<strong>au</strong>se la plus fréquented’infections digestives d’originenon bactérienne. Leur transmission sefait généralement par voie féco-orale,via les aliments, l’e<strong>au</strong> et les particulesaérosol. Leur infectiosité est élevée,puisque 10 à 100 particules viralessuffisent à provoquer l’infection. Dansl’environnement, les norovirus sont souventdétectés dans les e<strong>au</strong>x épurées,les e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> surface et, parfois, dansles sources karstiques. Leur fréquence<strong>au</strong>gmente pendant les mois d’hiver.RotavirusCe sont <strong>de</strong>s virus à ARN non enveloppés,<strong>de</strong> 50-70 nm. Ils sont exceptionnellementrésistants <strong>au</strong>x influencesenvironnementales, notamment <strong>au</strong>xdésinfectants, <strong>au</strong>x UV et <strong>au</strong> chlore.Ils gar<strong>de</strong>nt leur infectiosité dans l’e<strong>au</strong>pendant plusieurs semaines. Les rotavirussont très répandus dans le règneanimal et les infections qu’ils véhiculentexerce un impact économique importantsur l’élevage du bétail (du ve<strong>au</strong> enparticulier). Chez l’homme, l’infectionprovoque vomissements, fièvres etdiarrhées. Les rotavirus se transmettentessentiellement par voie féco-orale,via l’e<strong>au</strong> et les aliments contaminés.Quelques particules virales suffisent àprovoquer l’infection, dont les complicationsconcernent surtout les enfants,les personnes âgées et les sujets immunodéprimés.En Suisse, les rotavirussont souvent présents dans les e<strong>au</strong>xépurées et les e<strong>au</strong>x superficielles etsouterraines.10 à 100particules viralessuffisent à provoquerl’infectionrésistants à ladésinfectionpar les UV et lechloreOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 13


3. MicroorganismesOocystes en e<strong>au</strong>souilléeProtozoairesCryptosporidiumLes cryptosporidies sont <strong>de</strong>s parasites<strong>de</strong> 4-6 µm que l’on trouve partout dansle mon<strong>de</strong>. C’est Cryptosporidium parvumqui concerne le plus l’homme. Cesprotozoaires sont <strong>de</strong>s agents zoonotiquesdont le ve<strong>au</strong> est l’un <strong>de</strong>s princip<strong>au</strong>xréservoirs avec d’<strong>au</strong>tres vertébrés.C’est <strong>au</strong> sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’oocyste (~3 µm) quece protozoaire est infectieux. Sa transmissionpasse généralement par l’e<strong>au</strong>souillée ou par contact féco-oral direct.L’infection se caractérise par un peu<strong>de</strong> fièvre, <strong>de</strong>s vertiges, <strong>de</strong>s coliques et<strong>de</strong> la diarrhée. Dix oocytes suffisent àprovoquer l’infection chez l’adulte enbonne santé. Celle-ci peut évoluer encolite chronique grave chez les personnesimmunodéprimées. Les oocystes<strong>de</strong> Cryptosporidium survivent très biendans l’environnement et restent viablespendant plusieurs mois dans l’e<strong>au</strong>. EnSuisse, ils peuvent se trouver dans lese<strong>au</strong>x superficielles et souterraines, ainsique dans les sources karstiques. Leurgran<strong>de</strong> résistance <strong>au</strong>x désinfectants chimiquespose <strong>de</strong>s problèmes en termes<strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, mais la filtrationmembranaire et la désinfection par UVs’avèrent efficaces.(e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson ou <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>), ainsique par voie féco-orale, notammentalimentaire. Les trophozoïtes adhèrentà la muqueuse intestinale, affectantson fonctionnement et provoquantune inflammation. Il en résulte <strong>de</strong>sdiarrhées, <strong>de</strong>s flatulences et un peu <strong>de</strong>fièvre. Les cas graves s’accompagnent<strong>de</strong> symptômes <strong>de</strong> malnutrition. Leskystes sont très résistants dansl’environnement : ils peuvent survivreplusieurs mois en e<strong>au</strong>x superficielles etquelques semaines dans un sol humi<strong>de</strong>.On en détecte régulièrement dansles e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> surface en Suisse. Giardiaest éliminé par filtration membranaire(ultrafiltration, nanofiltration) et par désinfectionà l’ozone et <strong>au</strong>x UV.Hôtes possiblesGiardiaGiardia est un parasite facultatif dugroupe <strong>de</strong>s Flagellés. Il se caractérisepar <strong>de</strong>ux sta<strong>de</strong>s, l’un prolifératif (trophozoïtes,11-19 µm), l’<strong>au</strong>tre quiescent (kystes,10-15 µm). L’espèce qui concerneprincipalement l’homme est G. lamblia(synonymes : G. intestinalis et G. duo<strong>de</strong>nalis).Parmi ses hôtes nombreux,on compte notamment <strong>de</strong>s vertébrés,dont l’homme, les ruminants, les chats,les chiens, les chev<strong>au</strong>x, les porcs et lesrongeurs. Les doses infectieuses sonttrès faibles : 1 à 10 kystes suffisent àdéclencher l’infection. La transmissionse fait par contact avec <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> souillée14 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Comparatif <strong>de</strong>s procédésLes table<strong>au</strong>x qui suivent présentent unaperçu <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> séparation et<strong>de</strong> neutralisation <strong>de</strong>s microorganismesdécrits plus h<strong>au</strong>t. Les procédés utilisésseront décrits dans les prochainschapitres.Table<strong>au</strong> 2 : Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong>s microorganismes décrits dans le texte. L’efficacité <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><strong>de</strong> séparation repose uniquement ici sur la taille <strong>de</strong>s microorganismes. Chaque cas nécessite toutefois <strong>de</strong>sexamens approfondis.SéparationBactéries SED FR FLS CA MF ∆ UF NF OIGermes aérobies mésophiles - +* + +/- + ++ ++ ++Campylobacter - +* + +/- + ++ ++ ++Clostridium - +* + +/- + ++ ++ ++Entérocoques - +* + +/- + ++ ++ ++Escherichia coli - +* + +/- + ++ ++ ++Salmonella - +* + +/- + ++ ++ ++Shigella - +* + +/- + ++ ++ ++Vibrio Cholerae - +* + +/- + ++ ++ ++VirusAdénovirus - +/-* + - - ++ ++ ++Entérovirus - +/-* + - - ++ ++ ++Norovirus - +/-* + - - ++ ++ ++Rotavirus - +/-* + - - ++ ++ ++ProtozoairesCryptosporidium - +* + +/- + ++ ++ ++Giardia - +* + +/- + ++ ++ ++SED : Sédimentation++ : bien adaptéFR : Filtration rapi<strong>de</strong> + : adaptéFLS : Filtration lente par le sable +/- : en partie adaptéCA : Charbon actif - : pas adaptéMF : MicrofiltrationUF : Ultrafiltration * : avec produit <strong>de</strong> floculationNF : Nanofiltration∆: dépend be<strong>au</strong>coup du diamètre <strong>de</strong>s poresOI : Osmose inverseOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 15


3. Microorganismesindice c*tL’efficacité d’inactivation présentée<strong>au</strong> table<strong>au</strong> 3 est exprimée par l’indicec*t, à savoir le produit <strong>de</strong> la concentrationefficace <strong>de</strong> désinfectant c parla durée t d’exposition à ce produit.La durée d’exposition habituelle dansles stations <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> est <strong>de</strong> 5 à10 minutes. Les concentrations endésinfectant doivent être adaptés à ladurée d‘exposition. Par analogie l’indicec*t, l‘efficience d‘une désinfection <strong>au</strong>moyen <strong>de</strong> rayons UV est donnée par ladose UV, établie sur la base <strong>de</strong> la puissancedu rayonnement et <strong>de</strong> la duréed‘exposition.Table<strong>au</strong> 3: comparatif <strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong> neutralisation <strong>de</strong>s microorganismes basé sur l’indice c*t [mg*min/L]resp. la dose UV [J/m 2 ], qui permet d‘inactiver 99% <strong>de</strong>s microorganismes présents. La turbidité ete les substancescontenues dans l‘e<strong>au</strong> influencent fortement l‘efficacité <strong>de</strong> la désinfection. Les données portent surun pH neutre et une température <strong>de</strong> 5°C. Il s‘agit <strong>de</strong> valeurs indicatives. Si l’indice c*t manque, le signe (++)signifie que le procédé est bien adapté à la neutralisation. Par contre, le signe (-) signifie que le procédé estpratiquement inefficace.MicroorganismesNeutralisation (indices c*t, doses-UVresp. aptitu<strong>de</strong> à la neutralisation)Bacteries Chlore Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore Ozone UVGermes aérobies mésophiles 0.08 0.13 0.02 ++Campylobacter jejuni ++ ++ ++ 34Entérocoques ++ ++ ++ ++Escherichia coli 0.03 - 0.05 0.04 - 0.08 0.01 - 0.02 30 - 80Salmonella ++ ++ ++ 20 - 120Shigella ++ ++ ++ 12 - 49Vibrio cholerae ++ ++ ++ 14VirusA<strong>de</strong>novirus 0.7 – 2.5 450 - 1050Enterovirus 1.1 – 4.0 6.7 – 12.8 0.1 – 0.8 70 - 180Norovirus +/- ++ ++ +Rotavirus 0.01 -0.05 0.2 – 2.1 0.01 – 0.06 150 - 190ProtozoairesCryptosporidium 510 - 7200 40 - 120 5 - 10 < 10 - 58Giardia 12 - 630 7.2 - 42 0.3 – 2.0 < 20 - 10016 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>Valeur limiteet valeur <strong>de</strong>toléranceIntroductionLes e<strong>au</strong>x naturelles contiennent toujoursun mélange <strong>de</strong> substances d’unegran<strong>de</strong> diversité. Ces <strong>de</strong>rnières peuventparvenir dans les e<strong>au</strong>x superficielles ousouterraines par <strong>de</strong>s voies naturelles,notamment par la dissolution <strong>de</strong>s rochesou par le biais d’une activité biologique.La composition <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> varie fortementselon sa provenance. Certaines substances,comme l’arsenic, peuvent atteindrespontanément <strong>de</strong>s concentrationsdangereuses pour l’homme. Mais nombred’entre elles n’intègrent le cycle <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>qu’<strong>au</strong> travers <strong>de</strong> l’activité humaine. Ilpeut s’agir <strong>de</strong> substances déjà présentesnaturellement dans l’e<strong>au</strong> (comme le sel),et dont l’activité humaine ne fait qu’accroîtrela concentration ; il peut s’agirégalement <strong>de</strong> substances synthétiques(comme les pestici<strong>de</strong>s ou le MTBE) dontl’origine est exclusivement humaine.Be<strong>au</strong>coup d’entre elles peuvent nuire àla santé <strong>de</strong> l’homme. La législation surles <strong>de</strong>nrées alimentaires fixe les valeurstolérées et les valeurs maximales <strong>de</strong>certaines substances indésirables. Idéalement,ces substances ne <strong>de</strong>vraient pass’introduire dans l’e<strong>au</strong> brute. Lorsqu’ellesy parviennent malgré tout, les mesuresappropriées doivent être mises en œuvrepour les en extraire ou les transformer.Certaines substances sont produites parle <strong>traitement</strong> même <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Le choix<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>vra doncinclure cet élément important. Lorsqu’iln’est pas possible d’éviter la formation <strong>de</strong>telles substances, leur concentration doitêtre maintenue <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> maximadéfinis par la loi.L’ordonnance du Département fédéral <strong>de</strong>l’intérieur (DFI) sur les substances étrangèreset les composants dans les <strong>de</strong>nréesalimentaires (OSEC) définit commesuit la notion <strong>de</strong> valeur <strong>de</strong> tolérance et <strong>de</strong>valeur limite (art. 2, al. 3 & 4) :_ « La valeur limite est la concentrationmaximale <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelle la<strong>de</strong>nrée alimentaire est jugée impropre àl’alimentation humaine. »_ « La valeur <strong>de</strong> tolérance est la concentrationmaximale <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelle la<strong>de</strong>nrée alimentaire est considérée commesouillée ou diminuée d’une <strong>au</strong>tre façondans sa valeur intrinsèque. »Nous allons brièvement présenter ici lesprincipales substances contenues dansl’e<strong>au</strong> et expliquer leur pertinence dansle contexte du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Lamanière dont elles répon<strong>de</strong>nt <strong>au</strong>x <strong>traitement</strong>sles plus courants sera résume dansles <strong>de</strong>ux table<strong>au</strong>x concluant ce chapitre.Substances principales et secondairesL’e<strong>au</strong> brute arrivant à l’installation<strong>de</strong> <strong>traitement</strong> contient <strong>de</strong> nombreuxéléments et composés chimiques,familles <strong>de</strong> composés, gaz dissous, etc.L’installation <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> elle-mêmey ajoutera d’<strong>au</strong>tres substances, essentiellement<strong>de</strong>s agents désinfectants etréducteurs, ainsi que certains sous-produits<strong>de</strong> réaction.AluminiumL’aluminium est le métal le plus abondant<strong>de</strong> la croûte terrestre. Il ne setrouve jamais dans la nature sousforme native, mais généralement sousforme <strong>de</strong> silicates et d’oxy<strong>de</strong>s (p. ex.la b<strong>au</strong>xite). Il est mobile en sols aci<strong>de</strong>set peut être lessivé dans les e<strong>au</strong>xsouterraines. L’aluminium n’est pasun élément essentiel pour l’organismehumain. A h<strong>au</strong>te dose, il perturbe lemétabolisme, notamment l’absorptiond’<strong>au</strong>tres mét<strong>au</strong>x tels que le magnésiumet le fer. L’aluminium (AL(III)) estsouvent utilisé comme floculant dans leprocessus <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, ce quipeut entraîner une h<strong>au</strong>sse malvenue <strong>de</strong>sa teneur dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.L’OSEC fixe à 0.2 mg/l la valeur <strong>de</strong>tolérance <strong>de</strong> l’aluminium dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.L’objectif <strong>de</strong> qualité du MSDA estmoins <strong>de</strong> 0.05 mg/l dans l’e<strong>au</strong> brute.Al(III)) utilisécomme floculantOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 17


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>solubilisationdans lesaquifèresArsenicL’arsenic est un métalloï<strong>de</strong>. Il est essentiellementprésent dans la naturesous forme <strong>de</strong> sulfures ou d’arséniatelié à l’oxy<strong>de</strong> ou à l’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer(III). L’arsenic contenu dans l’e<strong>au</strong> bruteprovient principalement <strong>de</strong> sa solubilisationdans les aquifères. L’arsenicinterfère avec le métabolisme cellulaire,ainsi qu’avec les mécanismes <strong>de</strong>transport et <strong>de</strong> réparation cellulaire. Satoxicité chronique se manifeste par <strong>de</strong>slésions cutanées et vasculaires, et par<strong>de</strong>s cancers. Sa valeur limite fixée parl’OSEC pour l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson est <strong>de</strong>50 µg/l ; elle est <strong>de</strong> 10 µg/l dans l’UE.En Suisse, les t<strong>au</strong>x moyens d’arsenicdans l’e<strong>au</strong> brute se situent <strong>au</strong>tour <strong>de</strong>2 µg/l, mais <strong>de</strong>s maxima <strong>de</strong> 100 µg/lont déjà été mesurés. Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>l’OFSP ont récemment montré qu’alignernos valeurs limites sur les normeseuropéennes serait problématique danscertaines régions alpines (Valais, Tessin,Grisons).BaryumLe baryum est un métal alcalinoterreuxqui se trouve essentiellement sousforme <strong>de</strong> barytine (BaSO 4) en milieu naturel,mais qui peut se substituer <strong>au</strong> calciumet <strong>au</strong> potassium dans <strong>de</strong> nombreuxminér<strong>au</strong>x. Tous ses composés solublesdans l’e<strong>au</strong> sont toxiques. Le baryum agitsur les muscles (crampes, arythmies)et sur le système nerveux (paralysies).Sa présence dans l’e<strong>au</strong> brute est essentiellementd’origine géologique, maisil peut parvenir dans l’environnementvia les e<strong>au</strong>x usées (industries du verreet <strong>de</strong> la céramique, boues <strong>de</strong> forage,feux d’artifice, etc.). Il est très présentsous forme <strong>de</strong> traces en Suisse. L’e<strong>au</strong>brute en contient une moyenne <strong>de</strong> 35-40µg/l, alors que les pics <strong>de</strong> concentrationse situent <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> 750-800 µg/l. LaSuisse n’a pas fixé <strong>de</strong> valeur limite pourle baryum ; la valeur indicative fixée parl’OMS est <strong>de</strong> 0.7 mg/l.PlombLe plomb est un métal lourd que l’ontrouve essentiellement sous forme <strong>de</strong>sulfure (PbS, galène) en milieu naturel.Le plomb est classé comme toxiqueet dangereux pour l’environnement.Les formes solubles <strong>de</strong> ce métal sontparticulièrement toxiques. Il s’accumuledans le corps, dans les os en particulier.Son absorption chronique est nocive,même à <strong>de</strong>s quantités relativementlimitées. Il affecte le développement dusystème nerveux et la formation <strong>de</strong>scellules sanguines ; il est égalementtoxique pour les reins. La présence <strong>de</strong>plomb dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> est essentiellementdue à <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> canalisationet <strong>de</strong> robinetterie. Sa concentrationest généralement négligeable dansl’e<strong>au</strong> brute. L’OSEC fixe la valeur limitedu plomb à 0.01 mg/l pour l’e<strong>au</strong> durobinet tirée après 5 minutes d’écoulement.L’objectif <strong>de</strong> qualité du MSDAest <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 0.001 mg/l.BoreLe bore est un métalloï<strong>de</strong> présent dansla nature sous forme <strong>de</strong> composéscontenant tous <strong>de</strong>s atomes d’oxygène.Les fortes concentrations <strong>de</strong> bore,considérées comme nocives pour lasanté, provoquent n<strong>au</strong>sées, vomissementset troubles cardiovasculaires.Il présente une bonne mobilité et sonpotentiel <strong>de</strong> transformation n’est quetrès faible, d’où une probabilité <strong>de</strong> propagationrelativement élevée.Le bore provient surtout <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>xusées et se retrouve à faibles concentrationsdans la plupart <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>xsuperficielles et souterraines suisses.L’OSEC ne lui fixe pas <strong>de</strong> valeur limite ;il est <strong>de</strong> 0.5 mg/l dans les directives <strong>de</strong>l’OMS.Brome (bromure, bromate)Le brome appartient à la famille <strong>de</strong>shalogènes et se trouve essentiellementsous forme <strong>de</strong> bromure à l’état naturelle bore provientsurtout <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>xusées18 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


(sel <strong>de</strong> potassium). Lors du <strong>traitement</strong><strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute par ozonation, le bromurese transforme en bromate, ce qui n’estpas souhaitable puisque le bromate estpotentiellement cancérigène. Le bromateest difficile à éliminer, si bien quesa formation doit être limitée par uneoxydation contrôlée. La valeur <strong>de</strong> tolérancedu bromate issu du <strong>traitement</strong><strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> est <strong>de</strong> 0.01 mg/l dans l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong>. Le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> produitégalement <strong>de</strong>s composés organobroméslors <strong>de</strong> la chloration. L’OSEC fixeen particulier une valeur limite <strong>au</strong>x troisTHM suivants : bromo-dichlorométhane(CHCl 2Br : 0.015 mg/l), dibromo-chlorométhane(CHClBr 2: 0.1 mg/l) et bromoforme(CHBr 3: 0.1 mg/l).CadmiumLe cadmium est un métal lourd classécomme très toxique et à forte dangerositépour l’environnement. Il n’a <strong>au</strong>cunefonction connue dans l’organismehumain. La prise orale chronique <strong>de</strong>faibles quantités <strong>de</strong> cadmium provoque<strong>de</strong>s perturbations <strong>de</strong> l’homéostasieminérale et <strong>de</strong>s lésions rénales. Lecadmium <strong>de</strong> l’environnement provientessentiellement <strong>de</strong> l’industrie métallurgique(extraction du zinc, du plomb etdu cuivre), mais on le trouve égalementdans <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s et comme impuretédans les engrais minér<strong>au</strong>x phosphatés.Il est très mobile, contrairement<strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres mét<strong>au</strong>x lourds. De ce fait,l’OSEC fixe la valeur limite du cadmiumà 5 µg/l ; l’objectif <strong>de</strong> qualité du MSDAest <strong>de</strong> 0.5 µg/l. L’enjeu du cadmium estmineur dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> en Suisse.CalciumLe calcium se présente surtout sousforme <strong>de</strong> carbonate et <strong>de</strong> sulfate (p.ex. le gypse) ou comme cation bivalent(Ca 2+ ) sous forme dissoute. Le calciumest essentiel chez l’être humain et joue<strong>au</strong>ssi un rôle important dans la structure<strong>de</strong>s os et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts. Il s’introduitdans l’e<strong>au</strong> brute par désagrégationminérale. Il y est le principal cation présentet détermine la dureté <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Lecalcium affecte le goût <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> lorsquesa concentration dépasse 200 mg/l. LaSuisse et l’OMS ne lui ont pas fixé <strong>de</strong>valeurs maximales.Chlore (chlorure, chlorate, chlorite)Le chlore appartient à la famille <strong>de</strong>shalogènes. Du fait <strong>de</strong> sa réactivité, ilse trouve principalement sous formed’anion (chlorure, Cl - ) en milieu naturel.Les sels <strong>de</strong> chlorure sont très solublesdans l’e<strong>au</strong> ; non toxiques, ils sont essentielspour l’organisme. Le chlorureprésent dans l’e<strong>au</strong> brute est surtoutgéogène, même si <strong>de</strong>s teneurs élevéespeuvent provenir <strong>de</strong> ruissellements (sel<strong>de</strong> déneigement, etc.), du déversementou <strong>de</strong> l’infiltration d’e<strong>au</strong>x usées, ou encore<strong>de</strong> procédés industriels. L’objectif<strong>de</strong> qualité du MSDA est <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20mg/l dans l’e<strong>au</strong> brute non polluée. Legoût du chlorure est perceptible à partir<strong>de</strong> 200 mg/l, l’OMS fixe donc sa teneurindicative à 250 mg/l. On utilise lechlore sous forme gazeuse ou soluble(hypochlorite) dans la désinfection industrielle<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chloreoffre une alternative, puisqu’il se dissocieen chlorite et chlorate. Tous <strong>de</strong>uxsont suspectés d’être toxiques pour lesang. Leur valeur <strong>de</strong> tolérance est fixéepar l’OSEC à 0.2 mg/l dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>traitée. Celle du chlore libre est fixée à0.1 mg/l. Du fait <strong>de</strong> la limitation <strong>de</strong>s teneursen chlorite et chlorate, le dosagemaximal du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore est limitéà 0.4 mg/l.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 19


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>estime la teneuren matièreorganiquedissouteChromeLe chrome se trouve le plus souvent àl’état d’oxydation +III et +VI. Ce <strong>de</strong>rnier[Cr(VI)] est extrêmement toxiqueet cancérigène. Il est très soluble dansl’e<strong>au</strong>, contrairement <strong>au</strong> chrome trivalentqui l’est très peu et qui se lie surtout à<strong>de</strong>s particules. Les sources <strong>de</strong> pollutionsont principalement l’industrie d’affinagedu fer et <strong>de</strong> l’acier (galvanoplastie,p. ex.) et les tanneries. Le chromepollue donc souvent les e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> surfacevia les e<strong>au</strong>x usées, mais également parinfiltration et par les sites contaminés.On le trouve parfois dans les e<strong>au</strong>x souterraines.La valeur limite du chrome VIest fixée par l’OSEC à 20 µg/l et l’objectif<strong>de</strong> qualité du MSDA à moins <strong>de</strong>1 µg/l.CyanuresOn compte parmi les cyanures tousles sels et <strong>au</strong>tres composés <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong>cyanhydrique (HCN). Be<strong>au</strong>coup d’entreeux sont très toxiques du fait précisémentqu’ils dégagent du HCN. La toxicité<strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier provient du fait qu’ilinhibe une enzyme <strong>de</strong> la chaîne respiratoire.Les cyanures sont très répandusen milieu naturel (noy<strong>au</strong>x d’abricot et <strong>de</strong>cerise, manioc, euphorbes, etc.). Une<strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong> leur concentrationdans l’e<strong>au</strong> signale généralement unepollution d’origine industrielle (principalementminière). La valeur limite ducyanure (basée sur la teneur en HCN)est fixée en Suisse à 0.05 mg/l. La valeurindicative pour l’e<strong>au</strong> brute, donnéepar les « Instructions pratiques pour laprotection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x souterraines », est<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 0.025 mg/l.Carbone organique dissous (COD)Comme son nom l’indique, ce paramètreregroupe toute la matière organiquedissoute dans une e<strong>au</strong>. Dissoutesignifie également la présence <strong>de</strong> particules<strong>de</strong> taille inférieure à 0.45 µm.La concentration <strong>de</strong> COD est unemesure <strong>de</strong> la matière organique naturelle(MON) ; elle inclut notammentles aci<strong>de</strong>s humiques et fulviques, lesgraisses, les protéines, les gluci<strong>de</strong>set une infinité d’<strong>au</strong>tres composés <strong>de</strong>structure inconnue, essentiellementissus <strong>de</strong> processus métaboliques ou<strong>de</strong> dégradation. La teneur en MON <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong>, mesurée en COD, détermine<strong>au</strong>ssi la coloration <strong>de</strong> celle-ci. Les fortesconcentrations <strong>de</strong> COD se retrouventpar exemple dans les sols marécageux,les forêts, les zones humi<strong>de</strong>s ou encoreen présence d’un fort développementd’algues. Le carbone organique assimilable(COA) est une composantedu COD qui constitue l’alimentationprincipale <strong>de</strong>s microorganismes dansl’e<strong>au</strong> : le CAO influe donc directementsur la stabilité microbiologique <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong> traitée. Pour le MSDA, uneconcentration <strong>de</strong> COD


FluorLe fluor se trouve principalement sousforme <strong>de</strong> fluorures dans l’environnement.Ces sels sont présents à faibleconcentration dans <strong>de</strong> nombreusese<strong>au</strong>x naturelles. Le fluor est un élémentessentiel pour l’organisme ; toutefois,ses concentrations élevées provoquent<strong>de</strong>s troubles osseux, <strong>de</strong>ntaires (fluorose)et enzymatiques. C’est la raisonpour laquelle l’OSEC fixe à 1.5 mg/l savaleur <strong>de</strong> tolérance.HydrazineL’hydrazine est un composé d’azote(N 2H 4) qui est toxique et potentiellementcancérigène. Elle est extrêmementtoxique pour les organismesvivant dans l’e<strong>au</strong>. L’hydrazine estessentiellement utilisée comme réactifdans l’industrie chimique et commecombustible <strong>de</strong> fusée. Prise à h<strong>au</strong>tedose par voie orale (intoxication aiguë),elle provoque chez l’homme <strong>de</strong>s vomissements,convulsions, troubles <strong>de</strong> laconscience et coma. L’hydrazine réagittrès vite et parfois violemment avecbe<strong>au</strong>coup d’agents oxydants. Sa valeurlimite fixée par l’OSEC est <strong>de</strong> 5 µg/l.PotassiumLe potassium se trouve sous forme <strong>de</strong>cation monovalent (K+) en milieu naturel.Il s’agit d’un métal essentiel pourl’organisme, notamment par son rôledans la régulation du potentiel membranaire.On le trouve dans les e<strong>au</strong>x brutesnon polluées à <strong>de</strong>s concentrationsgénéralement faibles. Il y parvient principalementvia <strong>de</strong>s infiltrations <strong>de</strong> micaet <strong>de</strong> feldspath potassique ou <strong>de</strong> selspotassiques. Une part anthropogènepeut provenir <strong>de</strong> l’utilisation d’engraiset <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> décharge. La loi suisse nefixe pas actuellement <strong>de</strong> maxima pourle potassium.CuivreLe cuivre est un métal lourd, oligo-élémentessentiel pour l’homme. Sa toxicitéaiguë est plutôt faible. Sa toxicitéchronique provient d’une absorptionexcessive, dépassant les capacitésd’élimination du foie. Les conséquencespeuvent en être une hépatite,une cirrhose et une anémie. Les nourrissonset les enfants en bas âge sontparticulièrement sensibles à l’excès<strong>de</strong> cuivre, puisque les mécanismes <strong>de</strong>détoxication hépatiques ne se mettentcomplètement en place que dans lespremières années <strong>de</strong> la vie. Des cas<strong>de</strong> cirrhose hépatique chez l’enfant enbas âge ont été observés en présenced’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson à forte teneur encuivre (>10mg/l). Le Cu (II) est la formela plus stable dans l’e<strong>au</strong>. Ce métal nepose pas <strong>de</strong> problème dans l’e<strong>au</strong> brute<strong>au</strong>x conditions normales. Une concentrationélevée évoque généralementla présence d’un site contaminé surle bassin versant. La concentration<strong>de</strong> cuivre peut parfois <strong>au</strong>gmenter <strong>de</strong>manière significative dans le rése<strong>au</strong> <strong>de</strong>distribution, notamment en cas d’immobilité<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, <strong>de</strong> canalisation contenantdu cuivre, <strong>de</strong> pH aci<strong>de</strong>, etc. L’e<strong>au</strong> prendun goût amer à partir <strong>de</strong> 2.5 mg parlitre. Les e<strong>au</strong>x souterraines suisses encontiennent une moyenne <strong>de</strong> 4 µg/l,avec <strong>de</strong>s maxima atteignant 500 µg/l.La valeur <strong>de</strong> tolérance du cuivre estfixée en Suisse à 1.5 mg/l.MagnésiumLe magnésium se trouve en milieu naturelsous forme généralement minérale(carbonate, silicate, chlorure, sulfate)ou dissoute (Mg 2+). Le magnésium estle <strong>de</strong>uxième responsable <strong>de</strong> la dureté<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, après le calcium. Il s’agit d’unmétal essentiel, dont les fortes concentrationspeuvent néanmoins provoquer<strong>de</strong>s diarrhées et modifier le goût <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong>. L’OSEC ne fixe pas <strong>de</strong> valeursmaximales pour le magnésium ; l’OMSn’en mentionne pas non plus.évoque un sitecontaminé àconcentrationélevéeOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 21


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>ManganèseLe manganèse est un élément essentielpour l’homme. Sa présence dans l’environnementest très souvent associéeà celle du fer. Sa forme réduite [Mn(II)]est soluble dans l’e<strong>au</strong>, c’est la raisonpour laquelle le manganèse se trouveessentiellement dans les nappes oùdominent les conditions <strong>de</strong> réduction.Le Mn(II) s’oxy<strong>de</strong> en Mn(IV) <strong>au</strong> contact<strong>de</strong> l’air, entraînant <strong>de</strong>s suspensions et<strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> couleur noire. Le manganèsesous forme <strong>de</strong> permanganate<strong>de</strong> potassium (KMnO 4) est un puissantagent oxydant, que l’on utilise souventdans le processus <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong>. En Suisse cependant, l’emploidu KMnO4 n’est <strong>au</strong>torisé que dans lecadre <strong>de</strong> la démanganisation. La toxicitéaiguë du manganèse est très faible.L’absorption chronique <strong>de</strong> h<strong>au</strong>tes dosesprovoque <strong>de</strong>s effets délétères sur lesystème nerveux (convulsions, étatspsychotiques, etc.) Les concentrationsmoyennes <strong>de</strong> manganèse dans les e<strong>au</strong>xsouterraines sont très faibles, même si<strong>de</strong>s extrêmes dépassant 800 µg/l ontdéjà été observés. La valeur <strong>de</strong> tolérancedu manganèse dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>est <strong>de</strong> 0.05 mg/l (OSEC).SodiumLe sodium est un métal alcalin que l’ontrouve dans <strong>de</strong>s sels sous forme <strong>de</strong> ionNa+. Il est très soluble dans l’e<strong>au</strong> et setrouve à concentrations plutôt faiblesdans les e<strong>au</strong>x brutes. Plusieurs sourcesanthropogènes alimentent en sodiumles e<strong>au</strong>x souterraines et superficielles :(sel <strong>de</strong> déneigement, e<strong>au</strong>x usées, jus <strong>de</strong>décharges, etc.). Sa concentration peut<strong>au</strong>gmenter sensiblement lors du processusd’échange d’ions en station <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>.Il affecte les qualités organoleptiques<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> lorsque sa concentrationdépasse 200 mg/l. L’OSEC ne fixe pas <strong>de</strong>limites légales pour le sodium. L’objectif<strong>de</strong> qualité du MSDA est néanmoins <strong>de</strong> 20mg/l et l’UE fixe son t<strong>au</strong>x maximal à 200mg/l dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.NickelLe nickel est un élément trace <strong>de</strong> la famille<strong>de</strong>s mét<strong>au</strong>x lourds. Ingérés à fortedose, sous forme <strong>de</strong> sel, il peut affecterles reins, la rate, les poumons et lamoelle osseuse. Les personnes présentantdéjà une allergie <strong>de</strong> contact <strong>au</strong>nickel peuvent développer un eczémasur ingestion <strong>de</strong> ce métal. Le nickel setrouve dans la nature sous forme, généralementdivalente, <strong>de</strong> minerai mixte<strong>de</strong> sulfures ou d’arséniures. Seulscertains <strong>de</strong> ses composés sont solublesdans l’e<strong>au</strong>, comme le chlorure et lecarbonate <strong>de</strong> nickel. Les rejets anthropogéniques<strong>de</strong> nickel proviennent <strong>de</strong>sources diverses : combustion, industriemétallurgique et galvanique, maiségalement engrais phosphatés. Lesmatières organiques adsorbent le nickelassez facilement. Sa présence dansl’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> relève essentiellement <strong>de</strong>problèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterie.L’OSEC ne fixe pas <strong>de</strong> maximapour le nickel dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> ; l’UEle fixe à 0.02 mg/l et l’OMS à 0.07 mg/l.PhosphatesOn regroupe généralement sous leterme <strong>de</strong> phosphates tous les sels <strong>de</strong>l’aci<strong>de</strong> phosphorique (H 3PO 4).A l’état naturel ils se trouvent principalementsous forme <strong>de</strong> minér<strong>au</strong>x phosphatéset <strong>de</strong> composés organophosphorés.Ils sont très peu mobiles dansle sol. Le phosphate est un nutrimentimportant qui joue un rôle essentieldans la structure <strong>de</strong> l’ADN et <strong>de</strong> l’os,comme <strong>au</strong>ssi dans le métabolismeénergétique. Les concentrations naturelles<strong>de</strong> phosphate dans les nappeset dans l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> source sont généralement< 0.01 mg/l. Des teneurs plusélevées évoquent l’infiltration d’unee<strong>au</strong> <strong>de</strong> surface ou une contaminationpar <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x usées ou <strong>de</strong>s engrais. Lavaleur <strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong> l’OSEC pour lephosphate est <strong>de</strong> 1 mg/l d’e<strong>au</strong> ch<strong>au</strong><strong>de</strong>(addition <strong>de</strong> produit <strong>de</strong> protection anti-22 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


corrosion) et se calcule en phosphore.Le MSDA recomman<strong>de</strong> une teneur< 0.05 mg/l dans l’e<strong>au</strong> brute.MercureLe mercure est le seul métal liqui<strong>de</strong><strong>au</strong>x conditions normales. Ses rejetsanthropogéniques proviennent <strong>de</strong> lacombustion du charbon, <strong>de</strong> la productiondu ciment, <strong>de</strong> l’industrie du chlore,<strong>de</strong> l’extraction <strong>de</strong> l’or, etc. Le mercurecontenu dans l’e<strong>au</strong> et les alimentsest toxique pour l’homme, qu’il soitsous forme <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>, <strong>de</strong> vapeurs ou<strong>de</strong> sels. Ses composés organiques,comme le méthylmercure, peuventêtre produits par certaines bactériesprésentes dans les e<strong>au</strong>x polluées, cequi leur confère une importance particulière.Le méthylmercure est nettementplus toxique que le mercure anorganique,parce qu’il est bien absorbé parvoie orale ; par ailleurs sa <strong>de</strong>mi-vie estlongue et il traverse facilement les barrièreshématoencéphalique et placentaire.Il est fortement neurotoxique etaffecte le développement du cerve<strong>au</strong>(déficit moteur et mental chez le nouve<strong>au</strong>-né).L’OSEC fixe à 1 µg/l la valeurlimite du mercure dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> ; ils’agit également <strong>de</strong> la valeur indicative<strong>de</strong> l’OMS.Soufre (sulfate, sulfure)Le soufre, élément essentiel pourl’organisme, entre dans la composition<strong>de</strong> plusieurs aci<strong>de</strong>s aminés et <strong>de</strong> nombreuxenzymes. En milieu naturel, on letrouve dans les minerais sulfureux (typepyrite) et dans les minerais <strong>de</strong> sulfates(type gypse). Les sources naturelles<strong>de</strong> sulfate (SO 42-) dans les e<strong>au</strong>x brutessont la solubilisation <strong>de</strong>s roches sulfatées,l’oxydation <strong>de</strong>s minér<strong>au</strong>x sulfurés,ainsi que la décomposition <strong>de</strong> la biomasse.Ses sources anthropogéniquessont les engrais, les dépôts humi<strong>de</strong>s(pluies aci<strong>de</strong>s), les e<strong>au</strong>x usées et lesjus <strong>de</strong> décharge. L’OSEC ne fixe pas <strong>de</strong>concentration maximale pour le sulfatedans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. Le MSDA recomman<strong>de</strong>néanmoins une teneur <strong>de</strong> 10-50mg/l dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> en l’absence<strong>de</strong> pollution anthropogénique et uneteneur > 200 mg/l dans le cas contraire.Cette valeur tient compte <strong>de</strong> la vulnérabilité<strong>de</strong>s matéri<strong>au</strong>x à la corrosion parle sulfate. L’OE<strong>au</strong>x fixe à 40 mg/l sateneur dans les e<strong>au</strong>x du sous-sol utiliséescomme e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> ou <strong>de</strong>stinéesà l’être. Le sulfure se forme dans <strong>de</strong>sconditions anaérobies, par la réductiondu sulfate en sulfure d’hydrogène (H 2S).Ce composé se caractérise par sono<strong>de</strong>ur d’œuf pourri. L’OSEC ne fixe pas<strong>de</strong> maxima pour le sulfure dans l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong>, mais stipule qu’il ne doit pasy être décelable en termes organoleptiques.SéléniumLe sélénium (semi-métal) est un oligoélémentessentiel pour l’organismemais toxique à h<strong>au</strong>te dose. Seulscertains composés <strong>de</strong> ce métalloï<strong>de</strong>sont solubles dans l’e<strong>au</strong>, comme parex. l’aci<strong>de</strong> sélénique. Les intoxications<strong>au</strong> sélénium sont rares et provoquentvomissements, m<strong>au</strong>x <strong>de</strong> ventre et difficultésrespiratoires. L’OSEC fixe à 0.01mg/l la valeur limite du sélénium ; ils’agit également <strong>de</strong> la valeur indicative<strong>de</strong> l’OMS.SiliciumLe silicium est un semi-métal, le <strong>de</strong>uxièmeélément chimique le plus abondantsur terre. On le trouve dans quantité<strong>de</strong> minér<strong>au</strong>x. Ses composés sonttrès peu solubles dans l’e<strong>au</strong>. Le siliciumse trouve essentiellement sous formedissoute d’aci<strong>de</strong> silicique [Si(OH 4)] enmilieu aqueux, à <strong>de</strong>s concentrationsconsidérées comme sans danger pourl’homme. La solubilité <strong>de</strong>s liaisons <strong>de</strong>silicium est très faible. Aux concentrationsnaturelles <strong>de</strong> silicium peuvent venirs’ajouter <strong>de</strong>s rejets anthropogènesprovenant <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> décharges et <strong>de</strong>l’industrie métallurgique, chimique ouCorrosion par lesulfateOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 23


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>électronique.Azote (ammonium/ammoniac,nitrate, nitrite)Les composés <strong>de</strong> l’azote jouant un rôleprédominant dans les systèmes aquatiquessont l’ammonium/ammoniac,le nitrate et le nitrite. L’ammonium/ammoniac <strong>de</strong> l’environnement provientdu métabolisme naturel <strong>de</strong>s êtresvivants, <strong>de</strong> l’agriculture et <strong>de</strong>s procédéschimiques. Sa teneur normale dans lese<strong>au</strong>x souterraines est très faible lorsquecelles-ci sont oxydées (µg/l), bien plusélevée lorsqu’elles sont réduites (mg/l).Des concentrations plus élevées enammonium/ammoniac peuvent indiquerla présence d’une pollution (e<strong>au</strong>xusées ou utilisation agricole). La portéesanitaire <strong>de</strong> l’ammonium dans l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>boisson est très limitée, puisque seseffets toxiques n’interviennent qu’àpartir <strong>de</strong> 200 mg/kg <strong>de</strong> poids corporel.La teneur en ammonium joue néanmoinsun rôle important dans le <strong>traitement</strong><strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, puisqu’il interfère avecla chloration pour former <strong>de</strong> la chloramine,dont le pouvoir désinfectant estnettement réduit. L’effet désinfectantdu chlore disparaît complètement àpartir d’un ratio chlore:ammonium <strong>de</strong> 6.Autres éléments critiques : d’une partla chloramine formée affecte le goût <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> et, d’<strong>au</strong>tre part, l’ammonium esttransformé en nitrite, qui est toxique(cf. plus bas). L’OSEC fixe la valeur <strong>de</strong>tolérance <strong>de</strong> l’ammonium à 0.1 mg/ldans les e<strong>au</strong>x <strong>potable</strong>s, à l’exception <strong>de</strong>celles <strong>de</strong> type réduit (0.5 mg/l). Pour cequi est du nitrate, les e<strong>au</strong>x brutes <strong>de</strong>srégions agricoles ou à forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>population en contiennent souvent <strong>de</strong>steneurs non négligeables (≥ 10 mg/l),qu’elles soient souterraines ou superficielles,tandis que les concentrationsnaturelles <strong>de</strong> nitrite sont très faibles enmilieu naturel. Les principales sources<strong>de</strong> nitrate sont d’origine biologique,agricole (engrais), urbaines et industrielles(e<strong>au</strong>x usées). Par conséquent,une h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong> la teneur en nitrate estle plus souvent le signe d’une influenceanthropogénique. Le nitrite est essentiellementissu <strong>de</strong> la réduction microbiologiquedu nitrate dans <strong>de</strong>s conditionsanaérobies, que ce soit dans l’environnementou dans le corps humain. Lenitrite (NO 2) peut également provenird’un processus <strong>de</strong> nitrification installédans un rése<strong>au</strong> <strong>de</strong> distribution. Le nitriteest toxique et peut provoquer uneméthémoglobinémie, chez les enfantsen particulier. Le nitrite est par ailleurssuspecté d’être impliqué dans <strong>de</strong>sréactions produisant les nitrosamines,composés cancérigènes. La pertinence<strong>de</strong> ces réactions n’est toutefois pasencore établie. L’OSEC fixe la valeur <strong>de</strong>tolérance du nitrate à 40 mg/l et celledu nitrite à 0.1 mg/lZincLe zinc est un métal figurant parmiles oligo-éléments essentiels pourl’homme. Il est néanmoins considérécomme dangereux pour l’environnement.Bien que la charge naturelle enzinc soit généralement faible, sa teneurpeut fortement <strong>au</strong>gmenter dans lescanalisations du fait <strong>de</strong> leur zingage et<strong>de</strong> la solubilisation. Sa concentrationmoyenne en Suisse est <strong>de</strong> 30 µg/l, avec<strong>de</strong>s pics mesurés à 4.5 mg/l. La valeur<strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong> l’OSEC est <strong>de</strong> 5 mg/l.24 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


agent floculantComposés organiques naturels etsynthétiquesLes substances organiques peuventparvenir dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> soit par voienaturelle (métabolisme, dégradation biologique),soit par rejets anthropogènes(e<strong>au</strong>x usées, industrie, combustion,etc.) La diversité <strong>de</strong>s composés organiquesest si gran<strong>de</strong> qu’il est impossible<strong>de</strong> les considérer un à un. Parconséquent, c’est par catégories qu’ilsseront traités ici, à quelques exceptionsprès.Acrylami<strong>de</strong>L’acrylami<strong>de</strong> présent dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>provient essentiellement <strong>de</strong> l’utilisation<strong>de</strong> polyacrylami<strong>de</strong> comme floculant. Ils’agit d’un produit potentiellement cancérigène.Les techniques actuelles <strong>de</strong><strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> ne permettent pasd’extraire l’acrylami<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> traitée.Sa concentration doit donc être contrôléeen termes <strong>de</strong> teneur en acrylami<strong>de</strong>dans le floculant et <strong>de</strong> floculantajouté. L’OSEC ne fixe pas <strong>de</strong> valeurlimite pour l’acrylami<strong>de</strong> dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>; l’OMS conseille 0.5 µg/l.Composés organiques halogénés(AOX)AOX est un paramètre cumulatif quienglobe tous les composés organiqueschlorés, borés et iodés adsorbés surcharbon actif. Si ce paramètre donneune idée <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong>composés dans un échantillon, il nepermet pas d’évaluer son caractèretoxicologique. L’AOX englobe donc toutà la fois <strong>de</strong>s composés quasi inoffensifset très toxiques (dioxine, furanes,PCB, DDT). Ces <strong>de</strong>rniers sont souventcancérigènes, peu dégradables et bioaccumulables,puisqu’ils s’accumulentdans l’organisme du fait <strong>de</strong> leur facilitéd’adsorption. Leurs sources anthropogéniquessont principalement les e<strong>au</strong>xusées industrielles, les sites contaminéset les pestici<strong>de</strong>s halogénés.L’exigence chiffrée <strong>de</strong> l’OE<strong>au</strong>x pourl’ensemble <strong>de</strong>s AOX est <strong>de</strong> 0.01 mg/l ;elle est exprimée en équivalent chlore.Aci<strong>de</strong> éthylènediamine-tétracétique /aci<strong>de</strong> nitrilotriacétique (EDTA/NTA)L’EDTA est un agent complexant parmiles plus utilisés (détergents, aliments,cosmétiques, purification industrielle,industrie du papier, etc.). Il parvientdans le milieu naturel via les e<strong>au</strong>x uséesessentiellement. L’EDTA se dégra<strong>de</strong>difficilement dans l’environnement etadhère très peu <strong>au</strong>x surfaces minéralesà pH neutre, d’où sa mobilité élevéedans les e<strong>au</strong>x souterraines. Sa toxicitépour l’homme est faible et provient dufait qu’il chélate les mét<strong>au</strong>x essentielspour l’organisme, comme par ex. lezinc. L’OSEC fixe sa valeur <strong>de</strong> toléranceà 0.005 mg/l et sa valeur limite à 0.2mg/l.Le NTA est, lui <strong>au</strong>ssi, un chélateurpuissant, qui forme un complexe stableavec les ions métalliques en milieuaqueux. Il est parfois inclus commeadoucissant dans les lessives. Il sedégra<strong>de</strong> facilement en général, ce quipeut provoquer la mobilisation indésirable<strong>de</strong> mét<strong>au</strong>x lourds. Le NTA dissoutdans les cours d’e<strong>au</strong> forme souventun complexe avec le calcium et le fer.On le suspecte d’être indirectementcancérigène. L’OSEC fixe sa valeur <strong>de</strong>tolérance à 3 µg/l et sa valeur limite à0.2 mg/l.agentcomplexantOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 25


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>Hydrocarbures halogénés volatils(HHV)Il f<strong>au</strong>t distinguer ici les HHV formésdans le processus <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> (comme p. ex. les trihalométhanes[THM]) <strong>de</strong> ceux d’origine industrielle(tétrachloroéthylène [PER], chlorure <strong>de</strong>vinyle, trichlorométhane, etc.). L’OSECfixe, d’une part, la valeur <strong>de</strong> tolérance<strong>de</strong> 0.02 mg/l pour la somme <strong>de</strong> tousles HHV issus du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>et, d’<strong>au</strong>tre part, la valeur <strong>de</strong> tolérance<strong>de</strong> 8 µg/l pour tous ceux provenant <strong>de</strong>l’environnement. Ces sommes sont calculéesen chlore. Les THM proviennentessentiellement du chlorage. La formation<strong>de</strong> THM <strong>au</strong>gmente lorsque l’e<strong>au</strong>brute contient du brome ou <strong>de</strong> l’io<strong>de</strong>.Les THM sont potentiellement cancérigènes.L’OSEC fixe une valeur limitepour les quatre THM chlorés oubromés : trichlorométhane (CHCl 3) :0.04 mg/l ; bromodichlorométhane(CHCl 2Br) : 0.015 mg/l, dibromochlorométhane(CHClBr 2) : 0.1 mg/l ; bromoforme(CHBr 3) : 0.1 mg/l. Le tétrachloroéthylène(ou <strong>au</strong>ssi perchloréthylène,PER) est un hydrocarbure chloré volatil(HCCV), utilisé principalement dansle dégraissage et le nettoyage à sec.Il est ininflammable et sa <strong>de</strong>nsité estsupérieure à celle <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> (DNAPL) ; sabiodégradation est très lente. En raison<strong>de</strong> son usage très répandu (industrie,artisanat), le PER figure parmi lesprincip<strong>au</strong>x polluants <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x souterraines.Sa dégradation par réductionsuit la chaîne trichloréthylène (Tri)- dichloréthylène - chlorure <strong>de</strong> vinyle- éthène/éthane. Comme le PER, cesintermédiaires chlorés sont toxiqueset potentiellement cancérigènes. Lechlorure <strong>de</strong> vinyle, très volatil, est leplus toxique d’entre eux. L’OSEC fixeles valeurs limites suivantes pour cescomposés : PER 0.04 mg/l, trichloréthylène0.07 mg/l et 1,1-dichloroéthylène0.03 mg/l. L’OSEC fixe une valeur limiteà toute une série d’<strong>au</strong>tres HHV industriels,notamment : 1,2-dichloroéthane3 µg/l ; 1,1-dichloroéthylène 0.03mg/l ; 1,2-dichloroéthylène 0.05 mg/l ;dichloro-méthane 0.02 mg/l ; tétrachlorométhane2 µg/l ; 1,1,1-trichloroéthane2 mg/l.Agents tensioactifsIl s’agit <strong>de</strong> composés organiques (p. exles tensi<strong>de</strong>s) dotés d’une partie hydrophile(hydrosoluble) et d’une <strong>au</strong>trehydrophobe (liposoluble). Ils peuventêtre naturels (p. ex. la lécithine) ou synthétiques.Ils ont la propriété d’abaisserla tension superficielle d’un liqui<strong>de</strong> ens’accumulant à sa surface. La valeur <strong>de</strong>tolérance pour le total <strong>de</strong>s agents tensioactifsest fixée par l’OSEC à 0.1 mg/l.HydrocarburesLes hydrocarbures (HC) regroupenttous les composés formés uniquementd’atomes <strong>de</strong> carbone et d’hydrogène.Leur structure peut être linéaire (alcanes,alcènes, alcynes, etc.) ou circulaire(p. ex. les composés aromatiques). Ilsentrent essentiellement dans la compositiondu gaz, du pétrole et du charbon.Ils ne sont généralement pas solublesdans l’e<strong>au</strong>. Certains HC sont toxiqueset cancérigènes (p. ex. les HC aromatiquespolycycliques). L’OSEC fixe à1 µg/l la valeur <strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong>s HChydrosolubles et à 20 µg/l celle <strong>de</strong>s HCpeu solubles.26 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


seuilorganoleptiqueentre 2 et 50 µg/lMéthyl-tert-butyléther (MTBE)Le MTBE est un liqui<strong>de</strong> incolore,légèrement volatil et soluble dansl’e<strong>au</strong>. Son seuil organoleptique est bas,puisqu’il se situe entre 2 et 50 µg/l. Ilest utilisé principalement comme agentantidétonant dans l’essence, en remplacementdu tétraéthyle <strong>de</strong> plomb.Sa toxicité aiguë est faible, mais ilprésente un potentiel cancérigène. LeMTBE se décompose en l’espace <strong>de</strong>quelques jours dans l’air, mais, étantpeu biodégradable, sa <strong>de</strong>mi-vie peutatteindre plusieurs années en e<strong>au</strong>x souterraines.Ce problème est aggravé parla bonne solubilité du MTBE dans l’e<strong>au</strong>et par sa gran<strong>de</strong> mobilité dans le sol.Sa présence fréquente dans les e<strong>au</strong>xsouterraines provient essentiellement<strong>de</strong>s fuites <strong>de</strong> réservoirs et <strong>de</strong> conduites,et, dans une moindre mesure, <strong>de</strong>l’air par le biais <strong>de</strong>s précipitations. EnSuisse, il n’existe pour l’instant qu’uneseule valeur indicative pour le MTBE,2 µg/l, donnée par les « Instructionspratiques pour la protection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>xsouterraines ». L’OMS propose un maximum<strong>de</strong> 10 µg/l.Hydrocarbures aromatiquesmonocycliques (HAM)Les HAM se trouvent principalementdans les combustibles (benzine, diesel,kérosène, mazout, etc.) et s’utilisentsouvent comme composés <strong>de</strong> base <strong>de</strong>sproduits synthétiques. Ils sont volatileset peu solubles dans l’e<strong>au</strong>. Ils nese dispersent donc pas dans la massed’e<strong>au</strong> (souterraine) mais se confinent àla surface <strong>de</strong> nive<strong>au</strong> et dans les zonesnon saturées. Les princip<strong>au</strong>x composés<strong>de</strong> ce type sont le benzène, le toluène,l’éthylbenzène et le xylène (BTEX).Le benzène en particulier est hématotoxiqueet cancérigène. De nombreuxHAM sont biodégradables <strong>au</strong>xconditions aérobies et parfois <strong>au</strong>ssianaérobies. Leurs principales sources<strong>de</strong> rejets dans l’environnement proviennent<strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> manipulationet d’élimination, ainsi que <strong>de</strong>s fuitesdans les installations <strong>de</strong> stockage etles conduites. L’OSEC fixe la valeur <strong>de</strong>tolérance du benzène à 1 µg/l. L’OE<strong>au</strong>xfixe l’exigence <strong>de</strong> 1 µg/l pour chaqueHAM dans l’e<strong>au</strong> brute.PhénolsLes phénols se composent d’un noy<strong>au</strong>aromatique portant un ou plusieursgroupes hydroxyles (-OH). Le salicylate,l’adrénaline, les tanins et certainsarômes (vanilline, aldéhy<strong>de</strong> cinnamique,etc.) sont <strong>de</strong>s phénols bien connus. Lescomposés phénoliques sont souventpeu solubles dans l’e<strong>au</strong> et peu biodégradables.Ils sont classés comme dangereuxpour les e<strong>au</strong>x, dont ils peuventdéjà altérer le goût à très faible concentration.L’OSEC donne <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong>valeurs <strong>de</strong> tolérance pour les phénols,l’une fixée à 5 µg/l par substance etl’<strong>au</strong>tre, pour les phénols entraînablespar la vapeur d’e<strong>au</strong>, fixée à 10 µg/l etcalculée en phénol.Les chlorophénols se forment pendantle chlorage <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x brutes contenant<strong>de</strong>s phénols et ren<strong>de</strong>nt l’e<strong>au</strong> imbuvabledu point <strong>de</strong> vue organoleptique. Lepentachlorphénol (PCP) est un <strong>au</strong>trecomposé <strong>de</strong> ce groupe. Très toxique etpeu biodégradable, il est utilisé dansle <strong>traitement</strong> du bois et <strong>de</strong>s textiles.L’OMS le classe comme potentiellementcancérigène. Le MSDA attribuedonc <strong>au</strong>x chlorophénols une valeurdirectrice distincte, qui est <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>1 µg/l.les chlorophénolsseforment pendantle chlorage <strong>de</strong>se<strong>au</strong>x brutesOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 27


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>les pestici<strong>de</strong>sincluent touteune série <strong>de</strong>composéschimiquesHydrocarbures aromatiquespolycycliques (HAP)Les HAP sont <strong>de</strong>s composés organiquesgénéralement neutres et apolaires,formés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou plusieursnoy<strong>au</strong>x benzène soudés. Ils sont peusolubles dans l’e<strong>au</strong>, et plus leur poidsmoléculaire <strong>au</strong>gmente, plus leur volatilitédiminue. Les HAP sont quasimenttous toxiques et cancérigènes. Ilsproviennent d’une combustion incomplèteet parviennent dans le sol et lese<strong>au</strong>x en s’y déposant. L’OSEC fixe à lasomme <strong>de</strong>s HAP la valeur <strong>de</strong> tolérance<strong>de</strong> 0.2 µg/l. Cette somme intègre lessubstances suivantes : benzo[a]pyrène,fluoranthène, benzo[b]fluoranthène,benzo[k]fluoranthène, benzo[ghi]perylène et indéno[1,2,3-cd]pyrène.L’exigence <strong>de</strong> l’OE<strong>au</strong>x est <strong>de</strong> 0.1 µg/lpour chaque HAP dans l’e<strong>au</strong> brute.Pestici<strong>de</strong>sLa notion <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s inclut touteune série <strong>de</strong> composés chimiques<strong>au</strong>x propriétés diverses, utilisés pourprotéger les plantes et lutter contreles parasites. L’OSEC ne prend pas encompte chacun d’entre eux individuellement,mais fixe d’une part la valeur <strong>de</strong>tolérance <strong>de</strong> 0.1 µg/l par substance pourles « pestici<strong>de</strong>s organiques et individuellementà leurs métabolites, produits <strong>de</strong>dégradation et <strong>de</strong> réaction pertinents »,et, d’<strong>au</strong>tre part, la valeur <strong>de</strong> tolérance<strong>de</strong> 0.5 µg/l pour la somme <strong>de</strong> tous lespestici<strong>de</strong>s organiques.Les pestici<strong>de</strong>s se classent selon leurcible. Nous résumons ci-<strong>de</strong>ssous lesprincipales catégories.Algici<strong>de</strong>sProduits utilisés pour empêcher la prolifération<strong>de</strong>s algues. Il s’agit souvent<strong>de</strong>s mêmes agents que ceux utiliséscomme désherbants (p. ex. atrazineet diuron). Ils sont surtout utilisés dansles zones urbaines pour protéger lespeintures <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> et les isolants. Ilsentrent directement dans les e<strong>au</strong>x <strong>de</strong>surface par le biais <strong>de</strong>s peintures <strong>de</strong>protection <strong>de</strong>s bate<strong>au</strong>x (antifouling).Bactérici<strong>de</strong>sProduits détruisant les bactéries. Ils’agit essentiellement <strong>de</strong>s antibiotiqueset <strong>de</strong>s désinfectants.Fongici<strong>de</strong>sProduits détruisant les champignonsparasites. Certaines classes <strong>de</strong> substances,comme les triazoles ou lesbenzimidazoles, sont très solubles dansl’e<strong>au</strong> et constituent donc un dangerparticulier pour les e<strong>au</strong>x souterraines etsuperficielles.Herbici<strong>de</strong>sProduits détruisant les m<strong>au</strong>vaises herbes.Leur mo<strong>de</strong> d’action cible diversmécanismes <strong>de</strong> la plante : hormone<strong>de</strong> croissance, photosynthèse, germination,etc. Ils présentent une gran<strong>de</strong>diversité en termes <strong>de</strong> compositionchimique, d’où un impact différenciésur l’environnement. A titre d’exemple,les anili<strong>de</strong>s (très toxiques), les sulfonates(persistants et solubles dans l’e<strong>au</strong>)ou encore les triazines (adsorption trèsfaible, souvent présents dans les nappesen Suisse)Algici<strong>de</strong>sBactérici<strong>de</strong>sFongici<strong>de</strong>sHerbici<strong>de</strong>sAcarici<strong>de</strong>sAcarici<strong>de</strong>sProduits utilisés pour détruire les acariensetles arachni<strong>de</strong>s. Ils sont utilisésprincipalement dans l’agriculture (arboriculturefruitière et viticulture).Insectici<strong>de</strong>sProduits détruisant les insectes à leursdifférents sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement. Ilspeuvent agir après ingestion, par contactou par inhalation. Ils sont neurotoxiquespour la plupart. Parmi les classes lesplus connues figurent les carbamates(toxiques, persistant plusieurs semainesdans l’environnement), les organophos-Insectici<strong>de</strong>s28 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Mollusci<strong>de</strong>sphorés (dégradation rapi<strong>de</strong>, forte toxicité)ou les pyréthrinoï<strong>de</strong>s (très toxiques pourles poissons).Mollusci<strong>de</strong>sProduits contre les escargots et leslimaces. Ils contiennent souvent dusulfate d’aluminium ou du phosphate<strong>de</strong> fer.Nématici<strong>de</strong>sProduits contre les némato<strong>de</strong>s et <strong>au</strong>tresnuisibles vivant dans le sol. Ils sont soitgazeux soit solubles dans l’e<strong>au</strong>.Nématici<strong>de</strong>sTable<strong>au</strong> 4 : Les princip<strong>au</strong>x pestici<strong>de</strong>s utilisés en Suisse, ainsi que leur métabolites (META) et leurs concentrations dans les e<strong>au</strong>xsouterraines et superficielles.Famille moléculaire Concentrations en Suisse [µg/l] Occurrence en SuisseE<strong>au</strong>x souterraines E<strong>au</strong>x superficielles E<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson E<strong>au</strong>x souterraines E<strong>au</strong>x superficielles(NAQUA)[%] sur n [%]échantillonsAlachlore Anili<strong>de</strong>s < 0.005 - 0.05 < 0.01 - 0.03 - 0.4 270 -aci<strong>de</strong> aminométhylphosphonique(AMPA) META glyphosate < 0.05 - < 0.04 - - -Atrazine Triazines < 0.002 - 0.97 < 0.009 -1.5 < 0.007 - 0.12 33.0 1114 22.0Bentazon Benzothiadiazone < 0.01 - 0.06 < 0.01 - 0.64 - 13.0 15 2.0Chlortoluron Phenylurées < 0.002 - 0.199 - - 0.4 510 -Cyanazine Triazine < 0.001 - 0.138 - - 4.0 421 -Déséthylatrazine META atrazine < 0.002 - 1.17 < 0.001 - 0.3 < 0.005 - 0.22 39.7 1114 12.0Déséthylterbuthylazine META terbutylazine < 0.005 - 0.013 - - 68.8 32 -Désisopropylatrazine META atrazine < 0.005- 0.147 - < 0.02 7.2 1101 -Diuron Phénylurées < 0.001 - 0.57 < 0.001 - 1.1 - 1.1 981 1.0Glyphosate Aminophosphonates - - < 0.03 - - -Isoproturon Phénylurées < 0.001 - 0.38 < 0.04 - 10.0 - 0.4 970 12.0Mécoprop (MCPP) Aryloxaci<strong>de</strong>s < 0.01 < 0.001 - 3.9 - 0 15 33.0Métolachlore Anili<strong>de</strong>s < 0.002 - 0.16 < 0.001 - 1.3 - 2.4 595 3.0Métolachlore ESA/OXA META métolachlore < 0.002 -0.48/0.15 - - 47/18 - -Simazine Triazines < 0.002 - 0.128 < 0.001 - 0.6 - 18.0 1114 2.0Sulcotrione Tricétones < 0.05 - - 0 217 -Terbuthylazine Triazines < 0.001 - 0.13 < 0.001 - 1.2 - 2.9 1114 1.0Concentrations en e<strong>au</strong>x souterraines (NAQUA) : 2002 - 2003, 2006Occurrence en e<strong>au</strong>x souterraines (NAQUA) : 2003Concentrations en e<strong>au</strong>x superficielles (AG, ZH) : 1999 - 2003Occurrence en e<strong>au</strong>x superficielles (AG, ZH) : 1999 - 2003Concentrations dans l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson (AG, BE, SH, TG, ZH) : 2005 - 2007Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 29


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>Les table<strong>au</strong>x 5 et 6 indiquent le <strong>de</strong>gréd’adéquation <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong>séparation et d’oxydation utilisés actuellementdans le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>,selon le type d’élément/composé contenudans l’e<strong>au</strong>.Table<strong>au</strong> 5 : Procédés <strong>de</strong> séparation utilisés pour extraire <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> les éléments/composés inorganiques.SéparationEléments/composéscomposés SED FR FLS CA MF UF NF OI EIArsenic - ++* ++* - +/-* +* ++* ++* ++Plombsouvent insignifiant dans l’e<strong>au</strong> brute(problèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterie)BromeBromure - - - - - - - ++ -Bromateminimiser sa formation lors du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Cadmium +/-* ++* ++* - - - - + ++Calcium - - - - - - + ++ ++ChloreChlorure - - - - - - - ++ +Chlorateminimiser sa formation lors du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Chrome - - - - - - - + ++Cyanures - - - - - - - + -COD - +/- # + # ++ § - - + ++ -Fer +/- ∆ + ∆ ++ ∆ - + ∆ + ∆ + ∆ ++ +/-Fluor - - - + - - +/- + +Hydrazine - - - - - - - +/- -Cuivresouvent insignifiant dans l’e<strong>au</strong> brute(problèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterie)Magnésium - - - - - - + ++ ++Manganèse +/- ∆ + ∆ + ∆ - + ∆ + ∆ +/- ∆ + +Nickelsouvent insignifiant dans l’e<strong>au</strong> brute(problèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterie)Mercure - - - +/- - - +/- ++ -SoufreSulfure - - - - - - - + -Sulfate - - - - - - + ++ ++Silicium - - - - - - - ++ -AzoteAmmonium - +/- +° +° - - - ++ +Nitrate - - - - - - + ++ ++Nitrite - - - - - - + ++ +Zincsouvent insignifiant dans l’e<strong>au</strong> brute(problèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterie)30 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Table<strong>au</strong> 5 (suite) : Procédés <strong>de</strong> séparation utilisés pour extraire <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> les composés organiques.Composés organiquesSéparationEléments/composéscomposés SED FR FLS CA MF UF NF OI EIAcrylami<strong>de</strong> - - - - - - - + -AOX - - - ++ § - - - ++ -EDTA/NTA - - - - - - - ++ -HHVBromoforme - - - +/- - - - ++ -Bromodichlorméthane - - - +/- - - + ++ -Dibromchlorméthane - - - +/- - - + ++ -Chloroforme - - - +/- - - + ++ -Tétrachloroéthylène - - - + - - + ++ -Trichloréthylène - - - + - - + ++ -Dichloroéthylène - - - + - - + ++ -Agentstensioactifs - - - - - - ++ ++ -MTBE - - - - - - - + -Benzène - - - ++ - - + ++ +Phénols - - - ++ - - + ++ +HAM - - - ++ - - + ++ +Pestici<strong>de</strong>sdépend be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> leurs propriétésphysicochimiques (solubilité, polarité, etc.)Médicamentsdépend be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> leurs propriétésphysicochimiques (solubilité, polarité, etc.)SED : Sédimentation ++ : bien adaptéFR : Filtration rapi<strong>de</strong> + : adaptéFLS : Filtration lente par le sable +/- : en partie adaptéCA : Charbon actif - : pas adaptéMF : Microfiltration # : fraction biodégradableUF : Ultrafiltration § : adsorption sur CA fraisNF : Nanofiltration * : avec floculation/sédimentationOI : Osmose inverse ° : bioactifEI : Echange d’ions∆: avec oxydationOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 31


4. Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>Table<strong>au</strong> 6 : Procédés d’oxydation utilisés pour extraire <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> les éléments/composés.OxydationEléments/composés Chlore ClO 2O 3UV AOPArsenic (III) ++ + ++ - ++Plombproblèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterieBromeBromure + - + - ++Bromateminimiser sa formation lors du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Cadmium - - - - -Calcium - - - - -ChloreChlorure - - - - -Chlorateminimiser sa formation lors du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Chlorite + - ++ - ++Chrome (VI) - - - - -Cyanures ++ + ++ - ++COD + + ++ - ++Fer (II) ++ ++ ++ - ++FluorFluorure - - - - -Hydrazine + * ++ - ++Cuivreproblèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterieMagnésium - - - - -Manganèse +/-° ++ ++ - ++Nickelproblèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterieMercure - - - - -SoufreSulfure ++ ++ ++ - ++Sulfate - - - - -Silicium - - - - -AzoteAmmonium ++ - - - -Nitrate - - - - -Nitrite ++ + ++ - ++Zincproblèmes <strong>de</strong> conduites et <strong>de</strong> robinetterie32 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Table<strong>au</strong> 6 (suite) : Procédés d’oxydation utilisés pour extraire <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> les composés organiques.Composés organiquesOxydationEléments/composés Chlore ClO 2O 3UV AOPAcrylami<strong>de</strong> - - - - -AOXEDTA/NTAdépend du complexe forméHHVBromoforme - - - - +/-Bromdichlorméthane - - - - +/-Dibromchlorméthane - - - - +/-Chloroforme - - - - +/-Tétrachloroéthylène - - - - +/-Trichloréthylène - - +/- - +Dichloroéthylène - - + - ++Agents tensioactifsMTBE - - - - +Benzène - - +/- - ++Phénols + ++ ++ +/- ++HAM +/- * + * ++Pestici<strong>de</strong>s selon leurs propriétés <strong>de</strong> - à ++Médicaments selon leurs propriétés <strong>de</strong> - à ++++ : bien adapté+ : adapté+/- : en partie adapté- : pas adapté* : pas <strong>de</strong> données° : seulement en surface (hétérogène)Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 33


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>IntroductionLa filière <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> d’une station<strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> dépend d’unepart <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute elle-même (provenance,substances contenues, qualitéintrinsèque) et, d’<strong>au</strong>tre part, du cadrelégislatif et réglementaire régissantl’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson (OSEC, OHyg, etc.). Deleur côté, les procédés doivent répondrechacun à <strong>de</strong>s conditions particulièresqui assureront leur bon fonctionnement.Tous ces éléments doivent être prisen compte dans le choix <strong>de</strong>s procédésd’une chaîne <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>s. Cette approcheglobale s’applique <strong>au</strong>ssi bien à laconception <strong>de</strong>s nouvelles stations qu’àl’agrandissement ou à la mo<strong>de</strong>rnisation<strong>de</strong>s anciennes.Les procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>peuvent se classer, selon leur fonction,en pré<strong>traitement</strong>, filtration, désinfection/oxydationet <strong>traitement</strong> supplémentaire.Le table<strong>au</strong> 7 donne un aperçu <strong>de</strong> ceuxqui sont <strong>au</strong>torisés en Suisse. Ils serontdécrits plus bas <strong>de</strong> manière systématique.34 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Table<strong>au</strong> 7 : Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> décrits en détail dans le texte. Cet aperçu mentionne leur butd’utilisation sans donner une évaluation <strong>de</strong> leur efficacité. Seuls <strong>de</strong>s tests approfondis permettront <strong>de</strong> savoir siun procédé est bien adapté à une e<strong>au</strong> brute spécifique. (°: combiné par exemple avec <strong>de</strong> l’H 2O 2)Elimination <strong>de</strong>s particulesElimination <strong>de</strong> substances dissoutesElimination <strong>de</strong>s microorganismes par biodégradationBiodégradationAdsorption <strong>de</strong> substances dissoutesDésinfectionOxydationCoagulationAdoucissementElimination <strong>de</strong>s nitratesDessalemantProcédés /But d’utilisationFloculation/précipitation x x x x -/+/++Sédimentation x +/++Filtration lente sur sable x x x x +/++Filtration rapi<strong>de</strong> x x x -/+/++Filtration membranaire x x x x x x -/+/++Chloration x x -/+/++Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore x x +/++Ozonation x x x +/++UV x x° -/+/++Charbon actif x x x -/+/++Echange d’ions x x x x x -/+Désacidification/adoucissement x x x -/+/++Oxydation avancée x -/+/++pHTaille <strong>de</strong> la station(++ gran<strong>de</strong>, + moyenne, - petite)Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 35


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Pré<strong>traitement</strong>Lorsqu’elle est fortement polluée ouqu’elle varie be<strong>au</strong>coup en qualité, l’e<strong>au</strong>brute <strong>de</strong>man<strong>de</strong> souvent un pré<strong>traitement</strong>qui lui permettra <strong>de</strong> poursuivrela filière <strong>de</strong> potabilisation. Le pré<strong>traitement</strong>consiste essentiellement àséparer les particules en suspension età réduire la teneur <strong>de</strong> certaines substancesdissoutes.Floculation et précipitationBut : coagulation <strong>de</strong>s particules ensuspension et précipitation <strong>de</strong>s substancesdissoutes et colloïdalesLa floculation ai<strong>de</strong> à éliminer les particulescolloïdales finement distribuéeset difficiles à retirer <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute. Elleles coagule en agglomérats <strong>de</strong> plusgran<strong>de</strong> taille permettant leur meilleureélimination par sédimentation, flottationou filtration. Pour <strong>de</strong>s raisons techniques,la floculation est généralementcouplée à une sédimentation ou à unefiltration dans la même unité. Ce type<strong>de</strong> processus, intégrant floculation puisséparation <strong>de</strong>s flocs, permet <strong>de</strong> traiterles e<strong>au</strong>x brutes dont la turbidité est<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 à 200 UTN. Certainsproduits chimiques, surtout les sels<strong>de</strong> Fe(III) et d’Al(III), permettent <strong>de</strong>neutraliser les forces <strong>de</strong> répulsion quiécartent les particules les unes <strong>de</strong>s<strong>au</strong>tres (charges superficielles négatives),si bien que celles-ci peuvent dèslors s’agglomérer. Les doses <strong>de</strong> sels<strong>de</strong> Fe et d’Al se situent typiquemententre 0.6 et 12 mg/l. Ensuite, l’addition<strong>de</strong> floculants, tels que les polymèresorganiques (polyacrylami<strong>de</strong> ou amidon),facilite la formation <strong>de</strong> flocs <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>taille et accélère donc leur éliminationà l’étape suivante. Les flocs intègrentégalement <strong>de</strong>s microorganismes et<strong>de</strong>s algues. Le dosage <strong>de</strong>s floculantsse situe généralement entre 0.1 et 1mg/l. Ils réduisent notablement (40 -60%) les doses <strong>de</strong> coagulant requisesà l’étape précé<strong>de</strong>nte. D’<strong>au</strong>tres réactifs,tels que les agents oxydants ou lesbases, précipitent certaines substancescomme le calcaire, le fer, le manganèse,etc. Le type d’additif, la manière<strong>de</strong> les ajouter à l’e<strong>au</strong> puis <strong>de</strong> brassercelle-ci sont déterminants pour le succès<strong>de</strong> la floculation. L’addition du coagulantsous brassage rapi<strong>de</strong> permet laformation <strong>de</strong>s microflocs. Ensuite, c’estsous agitation lente et à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> floculantsque doit se dérouler la croissance<strong>de</strong>s microflocs en flocs <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille(« macrofloculation »), ce qui accélèrel’élimination <strong>de</strong>s particules. Espacer <strong>de</strong>30 secon<strong>de</strong>s <strong>au</strong> moins les <strong>de</strong>ux étapespermet <strong>de</strong> limiter les doses <strong>de</strong> floculants(polymères).DifficultésLe bon déroulement d’une floculationdépend be<strong>au</strong>coup du dosage, <strong>de</strong>sconditions <strong>de</strong> brassage et <strong>de</strong>s temps<strong>de</strong> réaction. Le dosage <strong>de</strong>s réactifs estsouvent problématique lorsque l’e<strong>au</strong>brute varie be<strong>au</strong>coup en qualité (e<strong>au</strong> <strong>de</strong>rivière, aquifère karstique ou fissuré).Le dosage exact doit être établi enlaboratoire (jar-test) ou par <strong>de</strong>s essaisen station. L’efficacité <strong>de</strong> la floculationdiminue avec <strong>de</strong>s doses trop faiblescomme avec <strong>de</strong>s doses trop élevées.L’utilisation <strong>de</strong> la floculation est toujoursliée à l’introduction <strong>de</strong> produitschimiques indésirables (fer, aluminium,polyacrylami<strong>de</strong>, etc.), dont la concentrationdoit êtres réduite à un minimum(valeurs <strong>de</strong> tolérance) <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> lafloculation ou <strong>de</strong>s étapes ultérieures.36 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Les excé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> floculants peuventêtre éliminés avant une filtration attenantepar l’addition d’un supplément<strong>de</strong> coagulant : il s’agit <strong>de</strong> la post-floculation.Par principe, on choisira les coagulantset les floculants qui mènent <strong>au</strong>xobjectifs voulus à moindre concentration.La prise en charge <strong>de</strong>s boues seraégalement planifiée, notamment leurstockage, leur déshydratation et leurélimination. Si l’e<strong>au</strong> contient encore <strong>de</strong>srésidus d’agents oxydants lorsque lesfloculants y sont ajoutés, ces <strong>de</strong>rnierssont requis à plus h<strong>au</strong>te dose et la réactiongénère <strong>de</strong>s sous-produits.BassinsL’addition du coagulant se dérouledans un bassin séparé assurant un bonbrassage <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> (figure 5). La durée<strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> y est <strong>de</strong> quelquesminutes. C’est là que se déroule la coagulation(« microfloculation »). L’injectiondu floculant se déroule en généraldans la conduite sortant du bassin <strong>de</strong>coagulation. Le floculant y est injectéperpendiculairement <strong>au</strong> flux (débit ≥0.5 m/s). Celui-ci est nécessairementturbulent, afin d’accélérer le mélange etd’assurer sa bonne distribution.Pour optimiser l’incorporation du floculantdans l’e<strong>au</strong>, on l’injecte en solutionla plus diluée possible (~ 0.1 vol.%). Lafloculation qui suit (« macrofloculation »)exige, en revanche, un brassage très lent,sans quoi les flocs seraient désagrégéspar les forces <strong>de</strong> cisaillement.La floculation-filtration procè<strong>de</strong> parinjection du floculant directement àl’entrée du bassin <strong>de</strong> filtration ; la floculationse déroule donc directement<strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s filtres. Ce procédé neconvient cependant qu’<strong>au</strong>x e<strong>au</strong>x brutesà faibles t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s dissous.Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesLa floculation est souvent l’une <strong>de</strong>spremières étapes <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> lorsquel’e<strong>au</strong> brute contient <strong>de</strong> fortes teneursen matières en suspension (e<strong>au</strong> superficielle).L’élimination <strong>de</strong>s flocs se faitpar sédimentation ou par filtration. Cesétapes combinées ne suffisent pas àproduire une e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> <strong>de</strong> bonne qualité,mais elles permettent néanmoins<strong>de</strong> poursuivre le <strong>traitement</strong> par d’<strong>au</strong>tresinterventions (filtration sur sable,procédés membranaires, désinfection,etc.). La pré-ozonation peut faciliterla floculation et réduire la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> enréactifs chimiques, voire même rendreces <strong>de</strong>rniers inutiles.Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> toléranceL’emploi d’agents <strong>de</strong> floculation,comme les sels <strong>de</strong> Fe(III) et d’Al(III),impose <strong>de</strong> mesurer leur teneur rési-MélangeFloculationSéparationAddition <strong>de</strong>coagulantAddition <strong>de</strong>floculantSédimentationFiltrationFigure 5 : Schéma d’une unité <strong>de</strong> floculation avec séparation attenante <strong>de</strong>s flocs (sédimentation, filtration)Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 37


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>duelle après filtration. L’OSEC fixe à 0.3mg/l la valeur <strong>de</strong> tolérance du fer totalet à 0.2 mg/l celle <strong>de</strong> l’aluminium. Encas d’emploi <strong>de</strong> polyacrylami<strong>de</strong> commefloculant, on veillera à réduire <strong>au</strong> maximumla teneur résiduelle d’acrylami<strong>de</strong>non polymérisé (monomère), puisquel’OFSP le considère comme cancérigèneprobable. L’acrylami<strong>de</strong> n’estpas encore soumis, en Suisse, à uneteneur maximale dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.L’OMS recomman<strong>de</strong> un t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> 0.5 µg/let l’UE fixe à 0.1 µg/l son maximum<strong>au</strong>torisé. Ces valeurs se situent cependant<strong>au</strong>tour <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> détectionet leur interprétation <strong>de</strong>man<strong>de</strong> doncune certaine pru<strong>de</strong>nce. Une approcheplus fiable se basera, d’une part, sur lateneur en acrylami<strong>de</strong> monomérique <strong>de</strong>la solution concentrée injectée dans lesystème et, d’<strong>au</strong>tre part, sur sa dilutionsubséquente dans l’e<strong>au</strong> traitée.Monitorage du procédéLe dosage <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> coagulationet <strong>de</strong> floculation doit être proportionnel<strong>au</strong> débit <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> : celui-ci doit donc êtremesuré en continu. On surveillera <strong>de</strong>même leur concentration dans les solutionsconcentrées. En cas <strong>de</strong> floculationutilisant <strong>de</strong>s sels <strong>de</strong> mét<strong>au</strong>x, il f<strong>au</strong>dradéterminer, à intervalles réguliers (p.ex. chaque mois), la teneur résiduelle<strong>de</strong> ces sels après élimination <strong>de</strong>s flocs,afin d’ajuster leur dosage. Il en va <strong>de</strong>même <strong>de</strong>s floculants <strong>de</strong> type polyacrylami<strong>de</strong>.L’absorbance UV à 254 nm (CAS254, cf. ci-<strong>de</strong>ssous) permet d’évaluerl’élimination <strong>de</strong> la MON et fournit doncune mesure du nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> purificationobtenu dans cette étape du <strong>traitement</strong>.Produits et préc<strong>au</strong>tionsLes réactifs utilisés sont généralement<strong>de</strong>s coagulants anorganiques <strong>au</strong>xquelson associe souvent <strong>de</strong>s polymères organiquescomme agents floculants. Lescoagulants anorganiques (« floculantsprimaires ») sont <strong>de</strong>s sels hydrolysables<strong>de</strong> fer et d’aluminium. Ils sont disponiblessous forme <strong>de</strong> sulfate, chlorure,hydroxychlorure, hydroxysulfate ouencore en mélange <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers.Ces sels sont très aci<strong>de</strong>s en solution(pH 2-3) et diminuent <strong>de</strong> ce fait la capacitétampon <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, éventuellement<strong>au</strong>ssi son pH. Les anions <strong>de</strong>meurentdans l’e<strong>au</strong> traitée <strong>au</strong> terme du processus.En ce qui concerne les floculantsorganiques, il s’agit essentiellement<strong>de</strong> polyélectrolytes (polyacrylami<strong>de</strong>anionique, cationique ou non ionique)solubles dans l’e<strong>au</strong>. Leur action reposesur une adsorption superficielle irréversible.Il est donc nécessaire <strong>de</strong> lesdisperser <strong>de</strong> la manière la plus rapi<strong>de</strong> ethomogène possible. Ces floculants sontconservés sous forme <strong>de</strong> poudre ou <strong>de</strong>granulés. Ils sont utilisés, si nécessaireet selon la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, dans <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>traitée non désinfectée. Une fois en solution,les polymères ont une durée <strong>de</strong>conservation limitée (perte d’efficacité)et sont susceptibles d’être contaminéspar <strong>de</strong>s microorganismes (surtouts’il s’agit d’amidons). Leur durée <strong>de</strong>conservation en solution ne doit pasdépasser une semaine <strong>au</strong> maximum.Leur préparation nécessite par contreun temps d’attente. Celui-ci est indiquépar le fabricant car il varie selon le produit; il se situe généralement <strong>au</strong>tour <strong>de</strong>quelques heures.38 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Procédé : sédimentationBut : élimination <strong>de</strong>s matièressoli<strong>de</strong>sL’étape <strong>de</strong> sédimentation sert à éliminerla plupart <strong>de</strong>s matières en suspensionpar l’effet <strong>de</strong> la gravitation. Au plantechnique, ce procédé est plutôt simpleet consomme peu d’énergie. Son utilitése limite cependant <strong>au</strong>x e<strong>au</strong>x brutes àforte teneur en matières en suspensionet présentant une bonne décantabilité(<strong>de</strong>nsité élevée, cf. figure 6).Vitesse [m/s]1,00,10,010,0010,00010,01 0,1 1,0 10 100Diamètre particulaire [mm]Figure 6 : Vitesse <strong>de</strong> sédimentation en fonctiondu diamètre particulaire (<strong>de</strong>nsité constante<strong>de</strong> 2650 kg/m 3 )On note une nette diminution <strong>de</strong> lavitesse <strong>de</strong> sédimentation <strong>de</strong>s particules<strong>de</strong> diamètre < 0.1 mm. La sédimentationne convient donc pas <strong>au</strong>x suspensionstrès fines. La distribution <strong>de</strong>s vitesses<strong>de</strong> sédimentation <strong>de</strong>s particuleset la géométrie du bassin sont les <strong>de</strong>uxprincip<strong>au</strong>x facteurs déterminant la sédimentation.Celle-ci peut être amélioréed’une part en modifiant les propriétésparticulaires (utilisation <strong>de</strong> floculant)et, d’<strong>au</strong>tre part, en diminuant la h<strong>au</strong>teurtout en <strong>au</strong>gmentant la surface <strong>de</strong>sédimentation (décantation lamellaire,p. ex.). Le temps <strong>de</strong> séjour moyen <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> en bassin <strong>de</strong> sédimentation esttypiquement <strong>de</strong> quelques heures. EnSuisse, cette phase <strong>de</strong> sédimentationest peu utile du fait <strong>de</strong> la bonne qualité<strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x brutes. Elle présente néanmoinsun intérêt dans le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lavage <strong>de</strong>s filtres.DifficultésLes particules en suspension dans l’e<strong>au</strong>brute varient en termes <strong>de</strong> forme, <strong>de</strong>taille et <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité. Le fait <strong>de</strong> ne pasconnaître ces paramètres empêchetoute estimation fiable <strong>de</strong> l’efficacitéd’une phase <strong>de</strong> sédimentation.Expérimentalement, la décantabilité<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> ne peut se déterminer qu’englobalité, en reproduisant les conditionsprésentes en station, notamment entermes <strong>de</strong> substances et floculantscontenus dans l’e<strong>au</strong>, flux, etc. Ce typed’expérimentation doit prendre encompte toutes les propriétés particulaires(distribution <strong>de</strong>s tailles, <strong>de</strong>nsités,etc.). Les bassins <strong>de</strong> sédimentationoccupent une gran<strong>de</strong> superficie, ce quipeut poser parfois <strong>de</strong>s problèmes (zonehabitée, stations <strong>de</strong> petite dimension,etc.).BassinDans le bassin <strong>de</strong> sédimentation, le fluxdoit être le plus laminaire possible etla durée <strong>de</strong> séjour doit varier le moinspossible entre chaque couche d’e<strong>au</strong>.Le dimensionnement du bassin reposesur la notion <strong>de</strong> charge surfacique V =Q/S, où Q est le débit traversier et S lasurface <strong>de</strong> sédimentation (largeur foislongueur du bassin). Lorsqu’une particulesédimente à la vitesse v, le tempst qu’elle mettra pour parcourir la h<strong>au</strong>teurh du bassin est t = h/v. La vitesseOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 39


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong><strong>de</strong> sédimentation se situe habituellement<strong>au</strong>tour <strong>de</strong> 0.5 m/h en l’absence <strong>de</strong>coagulants/floculants et <strong>de</strong> 5 - 10 m/hen leur présence. Ces éléments permettentthéoriquement <strong>de</strong> déterminerles dimensions du bassin. En pratiquecependant, les conditions d’écoulementne sont jamais idéales et le rapportlargeur/longueur du bassin ne peut êtrechoisi <strong>de</strong> manière arbitraire. La décantationdoit être le moins possible perturbéepar les réalités hydr<strong>au</strong>liques. A ceteffet, le bon dimensionnement du bassin(stabilité du flux, pas <strong>de</strong> resuspension,disposition <strong>de</strong>s zones d’admissionet <strong>de</strong> sortie, etc.) permettra d’éviter lescourts-circuits hydr<strong>au</strong>liques.Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesLa sédimentation est très souvent combinéeà une floculation/précipitation ; cellecimodifie à tel point la décantabilité <strong>de</strong>sparticules, qu’elle permet leur éliminationrapi<strong>de</strong> et extensive. La sédimentationseule ne suffit pas toutefois à produireune e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> <strong>de</strong> bonne qualité. Eneffet, la teneur en suspensions résiduellesreste trop élevée et empêche <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r à une désinfection fiable. Sonintérêt se limite donc à établir les conditionsidéales (turbidité/teneur particulaireréduite et très constante) en vue <strong>de</strong>sétapes suivantes (filtration, procédésmembranaires).Monitorage du procédéLe résultat <strong>de</strong> la sédimentation estvérifiable par néphélométrie. Cettemesure renseigne sur l’élimination <strong>de</strong>smatéri<strong>au</strong>x particulaires ; elle suffit à cesta<strong>de</strong>, puisque généralement d’<strong>au</strong>tresprocédés suivront la sédimentation. Encas <strong>de</strong> floculation intégrée, les teneursrésiduelles en agents coagulants/floculants(aluminium, fer, polyacrylami<strong>de</strong>,etc.) seront mesurées après sédimentationet leur dosage sera corrigé enamont, si nécessaire.Produits et préc<strong>au</strong>tionsLes bassins <strong>de</strong> sédimentation traditionnelssont généralement <strong>de</strong> formerectangulaire ou circulaire. Lorsqu’ilssont rectangulaires, l’écoulement suit lalongueur. Quant <strong>au</strong>x bassins circulaires,ils peuvent être alimentés par uneentrée d’e<strong>au</strong> centrale ou périphérique.L’évacuation <strong>de</strong>s sédiments se fait encontinu. On utilise <strong>de</strong>s cuves spécialeslorsque sédimentation et floculationsont combinées. Elles se composentgénéralement d’une zone <strong>de</strong> mélange àbrassage rapi<strong>de</strong> et d’une zone <strong>de</strong> sédimentationà écoulement réduit.La sédimentation traditionnelle peutêtre améliorée par l’introduction <strong>de</strong>lamelles ou <strong>de</strong> tubes dans le bassin<strong>de</strong> sédimentation, ce qui diminue leparcours et accroît considérablementla surface <strong>de</strong> décantation et la chargehydr<strong>au</strong>lique applicable. Ces décanteurslamellaires fonctionnent généralementà contre-courant (e<strong>au</strong>-boue). On peutégalement utiliser du gravier à la place<strong>de</strong>s lamelles. Même si ce type d’installationest appelé « filtre à gravier »,son mécanisme repose malgré tout surla sédimentation. Les filtres à gravierssont rincés du h<strong>au</strong>t vers le bas avec <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> s’écoulant à vitesse élevée.40 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


zone d’admission Longueur du bassin zone <strong>de</strong> sortieraclage continu<strong>de</strong>s bouesévacuation <strong>de</strong>s bouesFigure 7 : Schéma d’un bassin <strong>de</strong> sédimentation à écoulement longitudinal avec zone d’admission et <strong>de</strong> sortie,chaîne <strong>de</strong> raclage et cône d’évacuation <strong>de</strong>s boues.FiltrationLa filtration sert à éliminer les matièresen suspension <strong>de</strong> la future e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson.L’e<strong>au</strong> résultant <strong>de</strong> la filtration estle filtrat - ou le perméat s’il s’agit d’unefiltration sur membrane. Les unités <strong>de</strong>filtration fonctionnent <strong>de</strong> manière discontinue,chaque filtre étant périodiquementretiré du circuit pour en éliminer le rétentatet qu’il gar<strong>de</strong> son efficacité. Plusieurscritères permettent <strong>de</strong> caractériser lesperformances d’un filtre : différence<strong>de</strong> pression, qualité du filtrat (turbidité,nombre <strong>de</strong> particules), durée <strong>de</strong> fonctionnementdu filtre, etc. Le filtre est nettoyélorsque la différence <strong>de</strong> pression dépassela charge utile et/ou d’exploitation, oulorsque la qualité du filtrat ne suffit plus.Les procédés <strong>de</strong> filtration peuvent seclasser sommairement en filtration surstructure plane et filtration sur lit.e<strong>au</strong> brutefiltratFigure 8 : Schéma d’une filtration sur structure plane.Les particules sont retenues sur une surface plane oùelles forment un gâte<strong>au</strong> <strong>de</strong> filtrationFiltration sur structure planeLes particules y sont retenues par unefine surface faisant office <strong>de</strong> tamis (figure8). Le principe <strong>de</strong> séparation repose essentiellementsur <strong>de</strong>s forces mécaniques.Du fait <strong>de</strong> la taille fixe <strong>de</strong> leurs pores, cesfiltres établissent un seuil <strong>de</strong> séparationtrès précis. La perte <strong>de</strong> charge <strong>au</strong>gmenteexponentiellement avec l’épaisseur durétentat. Les microtamis et les filtres àtissu sont <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong> filtres plans.Les procédés membranaires forment làune catégorie particulière subdivisée, selonla taille <strong>de</strong>s pores, en microfiltration,ultrafiltration, nanofiltration et osmoseinverse.Filtration sur litLes particules sont retenues par unematrice poreuse, tant par <strong>de</strong>s forcesphysiques que chimiques (figure 9). Lafiltration rapi<strong>de</strong>, la filtration lente sursable et la filtration sur charbon actif ensont <strong>de</strong>s exemples. L’efficacité <strong>de</strong> lafiltration dépendra essentiellement <strong>de</strong>spropriétés <strong>de</strong>s particules (taille, forme,chimie superficielle),<strong>de</strong>s propriétés duliqui<strong>de</strong> ambiant (substances dissoutes,adsorption, etc.) et <strong>de</strong> celles du filtreOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 41


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>lui-même (porosité, rapidité du flux,taille, forme, etc.). La séparation portesur toutes les dimensions particulaires; elle passe par une étape <strong>de</strong>transit et une d’incrustation.e<strong>au</strong> brutefiltratFigure 9 : Schéma d’une filtration sur lit. Les particulespénètrent dans le matéri<strong>au</strong> <strong>de</strong> filtration, où ellessont retenues par <strong>de</strong>s processus physicochimiques.La concentration particulaire <strong>au</strong>gmentedans le filtrat <strong>au</strong> fur et à mesures queles particules s’accumulent dans lefiltre ; cette <strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong>s particulesdans le filtrat suit une courbedite « courbe <strong>de</strong> percée ». La perte <strong>de</strong>charge est quasi linéaire lorsque le filtreest correctement conçu.Filtration lente sur sableBut : extraction et sorption <strong>de</strong>particules, biodégradationCe procédé (figure 10) permet l’extractionextensive <strong>de</strong>s particules parpassage <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> sur un lit <strong>de</strong> sable fin(~0.1 - 1 mm) à la vitesse <strong>de</strong> 0.06 - 0.3m/h (typiquement 0.1 - 0.2 m/h). Il s’agitsouvent <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière étape <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>avant la protection du rése<strong>au</strong>. Dufait <strong>de</strong> la longue durée <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>dans le lit <strong>de</strong> sable (5 - 10 h, épaisseur0.7 - 1.2 m), l’extraction <strong>de</strong>s impuretésdissoutes et particulaires conjugue tamisage,filtration et sorption. Parallèlements’y déroule une <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> microorganismespathogènes (par manque <strong>de</strong>nutriments, température, prédation,etc.) et se crée une activité biologiqueentraînant une biodégradation significative<strong>de</strong> composés organiques biologiquementassimilables (COA). On noteratout spécialement, dans ce contexte, lebiofilm (ou « membrane biologique ») <strong>de</strong>quelques centimètres d’épaisseur qui seforme à la surface du filtre. Il s’y déroulenotamment <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> filtration,<strong>de</strong> nitrification et <strong>de</strong> minéralisation <strong>de</strong>substances organiques. Ainsi, ce procédéprésente <strong>de</strong> très bonnes performances<strong>de</strong> purification du fait <strong>de</strong> la longuedurée <strong>de</strong> filtration et <strong>de</strong> la finessedu sable. La simplicité du dispositif (pas<strong>de</strong> composante mobile, pas <strong>de</strong> produitschimiques, écoulement naturel) et <strong>de</strong>son exploitation font <strong>de</strong> la filtration lentesur sable un procédé particulièrementbien adapté <strong>au</strong>x stations <strong>de</strong> petite tailleou <strong>de</strong> pompage d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lac. Par contre,l’espace requis est important. Pour unfonctionnement optimal, la turbiditédoit être ≤ 10 UTN et /ou la teneur enmatières soli<strong>de</strong> ≤ 10 mg TSS/l (le mieuxest <strong>de</strong> ne pas dépasser 3 mg TSS/l). Onpeut, à la rigueur, prétraiter l’e<strong>au</strong> parsédimentation ou par filtration rapi<strong>de</strong>.De même, préozoner ou inclure dans lelit <strong>de</strong> filtration une couche <strong>de</strong> géotextilenon tissé peut gran<strong>de</strong>ment améliorerles performances et le fonctionnementdu dispositif. La filtration lente sur sablepeut produire un abattement bactériologique<strong>de</strong> 3 - 4 logs. Le biofilm doit êtrepériodiquement décapé. Le dispositif neretrouve alors son efficacité biologiquequ’après quelques semaines <strong>de</strong> régénérationet pour <strong>au</strong>tant que la teneur enoxygène <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute soit suffisante. Apriori, plus le filtre fonctionnera longtemps,plus ses capacités <strong>de</strong> purificationseront élevées.42 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


E<strong>au</strong> brute surnageanteBiofilm (membrane biologique)Filtre(Sable avec grains <strong>de</strong> Ø 0,1-1 mmh<strong>au</strong>teur > 0,7 m)Couche <strong>de</strong> soutien échelonnéeSystème <strong>de</strong> drainageFigure 10: Schéma d’un filtre lent sur sable. Le biofilm est une membrane biologique constituée d’une gran<strong>de</strong>variété <strong>de</strong> microorganismes très actifs qui dégra<strong>de</strong>nt les impuretés. La couche <strong>de</strong> sable fin sous-jacente filtre l’e<strong>au</strong>par voie physico-chimique.DifficultésDu fait du faible débit et <strong>de</strong> la longuedurée <strong>de</strong> redémarrage après nettoyage,ce dispositif <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une surfaceimportante : environ 0.3 m 2 par mètrecube d’e<strong>au</strong> traitée par jour. Par ailleurs,les algues et les substances contenuesdans l’e<strong>au</strong> tels que le fer, le manganèseet les agents <strong>de</strong> dureté peuvent s’agglutiner,se minéraliser et entartrer lefiltre, d’où perte <strong>de</strong> charge et développement<strong>de</strong> courts-circuits hydr<strong>au</strong>liques.Les germes ne sont pas tous extraits<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute et une désinfectionest parfois nécessaire, car en fonctionnementcontinu, les organismesvivant dans le sable (champignons,protozoaires, vers, etc.) peuvent êtrelessivés dans le filtrat. Dans certainscas, une désinfection peut s’avérer nécessaire.La percée <strong>de</strong> germes dans lefiltrat peut <strong>au</strong>gmenter à basse température(4°C) et à vitesses <strong>de</strong> filtration <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 0.3 m/h. Les bassins ouverts ouéclairés favorisent l’activité biologique(surtout la prolifération <strong>de</strong>s algues)dans la couche d’e<strong>au</strong> surnageante. Ilen résulte, d’un côté, <strong>de</strong>s processusbienvenus <strong>de</strong> biotransformation et <strong>de</strong>biodégradation, mais, d’un <strong>au</strong>tre côté,un développement trop conséquent <strong>de</strong>la biomasse, avec colmatage rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>la première couchedu filtre. Ce phénomène provoque une(sur)saturation d’oxygène avec dégazagedans les zones <strong>de</strong> sous-pressiondu filtre et obturation totale <strong>de</strong> ce<strong>de</strong>rnier. Mais le développement rapi<strong>de</strong><strong>de</strong> la biomasse peut également <strong>au</strong>gmenterl’utilisation d’oxygène dans lamembrane biologique (biodégradation),avec, pour conséquence, l’inst<strong>au</strong>ration<strong>de</strong> conditions anaérobies dans le filtre.L’absence d’oxygène n’est pas souhaitable,puisqu’elle a notamment pourconséquences le lessivage <strong>de</strong>s bactéries,la ressolubilisation du fer et dumanganèse et <strong>de</strong>s problèmes d’o<strong>de</strong>uret <strong>de</strong> goût. La durée d’activité du filtreest généralement <strong>de</strong> 3 à 24 mois, maispeut s’étendre à plusieurs années encas <strong>de</strong> pré<strong>traitement</strong> intensif <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>brute. Ce pré<strong>traitement</strong> (cf. ci-<strong>de</strong>ssous)est d’ailleurs indispensable si on souhaiteraccourcir la durée <strong>de</strong> filtration.Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesLes mesures à prendre contre le colmatagedu filtre et l’excès <strong>de</strong> croissance<strong>de</strong>s algues consistent essentiellement àprétraiter l’e<strong>au</strong> brute par sédimentationou filtration rapi<strong>de</strong>, à utiliser <strong>de</strong>s nattesfiltrantes (en synthétique non tissé) et àrecouvrir ou assombrir les installations.Notons que les filtres à gravier constituentun pré<strong>traitement</strong> très simple,Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 43


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>spécialement adapté <strong>au</strong>x e<strong>au</strong>x dontla teneur en matières en suspensionest importante et/ou très variable. Lapréozonation peut d’une part oxy<strong>de</strong>rune partie <strong>de</strong> la matière organiquenaturelle (MON) et la rendre biodégradable,d’<strong>au</strong>tre part elle peut oxy<strong>de</strong>r lesparticules organiques et faciliter leurcoagulation. La préozonation entraîneégalement l’oxydation complète du feret du manganèse; elle décolore <strong>au</strong>ssil’e<strong>au</strong> et inactive les algues (cf. ozonation).On peut, dans certains cas, insérerune couche <strong>de</strong> charbon actif dansle filtre, comme protection contre <strong>de</strong>simpuretés imprévisibles (pic <strong>de</strong> charge).Ce type <strong>de</strong> protection n’est efficace quependant quelques mois.Monitorage du procédéLe monitorage <strong>de</strong> la filtration lente sursable doit obligatoirement passer parune mesure continue <strong>de</strong> la turbidité,qui doit être < 1 UTN (OSEC). Cettemesure, qui permet <strong>de</strong> détecter lespercées éventuelles, peut être complétéepar une analyse particulaire, afin <strong>de</strong>mieux caractériser le filtrat, notammentle nombre <strong>de</strong> particules qu’il contient etleur distribution en termes <strong>de</strong> taille. Ceséléments donnent à leur tour une idée<strong>de</strong> la charge bactérienne du filtrat. Onpeut procé<strong>de</strong>r à la mesure <strong>de</strong> l’oxygènedans le lit du filtre pour mieux connaîtreson milieu, notamment en termesd’activité biologique. La résistancehydr<strong>au</strong>lique du filtre doit être surveilléeen continu. Elle est déterminée par lah<strong>au</strong>teur <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> surnageante. Lorsquecelle-ci atteint sa cote maximale - colonned’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> 1 à 2 m en général - ilf<strong>au</strong>t procé<strong>de</strong>r <strong>au</strong> décapage <strong>de</strong> la membranebiologique (1-3 cm). Le filtre seraainsi régénéré, c’est-à-dire qu’il recouvreratoute son activité biologique.Des données récentes révèlent l’intérêtdu monitorage régulier <strong>de</strong>s paramètresmicrobiologiques (comme par exempleceux pointés par l’OHyg : E. coli, entérocoqueset germes aérobies mésophiles).Produits et préc<strong>au</strong>tionsLa filtration lente sur sable se fait généralementen bassin <strong>de</strong> béton, recouvertou non selon les conditions. Du fait <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> lit qu’impose ceprocédé, on ne l’inclut dans les nouvellesinstallations que s’il s’agit <strong>de</strong>petites distributions d’e<strong>au</strong>. Le matéri<strong>au</strong><strong>de</strong> filtration est le plus souvent le sable;les grains sont <strong>de</strong> 0.1 à 0.4 mm et lesplus réguliers possibles (U < 5; mieux:U < 3). Pour que le sable ne soit paslessivé dans les drains, une couche <strong>de</strong>soutien soigneusement étagée doit leséparer du système <strong>de</strong> drainage.Filtration rapi<strong>de</strong>But : élimination <strong>de</strong>s particulesLa filtration rapi<strong>de</strong> permet essentiellementle prélavage extensif <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>xbrutes à forte turbidité ou à teneur particulaireélevée (pics <strong>de</strong> charge ≤ 50 mgTSS/l). L’abattement particulaire atteintalors 80 - 90 % et concerne les particulesorganiques et anorganiques, lesmicroorganismes et les polluants liés<strong>au</strong>x particules. La taille <strong>de</strong>s particulesextractibles est > 1 µm. Par ailleurs,ce procédé peut s’accompagner <strong>de</strong> labiodégradation partielle <strong>de</strong> matièresorganiques comme les COA. La filtrationrapi<strong>de</strong> est rarement utilisée enl’absence d’<strong>au</strong>tres <strong>traitement</strong>s (désinfection,sédimentation, filtration lentesur sable ou procédés membranaires).Selon la qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute et les objectifsà atteindre, ce procédé reposerasur l’emploi d’un lit à une ou plusieurscouches <strong>de</strong> matéri<strong>au</strong>x divers, la vitesse<strong>de</strong> filtration se situant généralemententre 6 et 20 m/h (elle ne peut dépas-44 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


ser 15 m/h qu’avec un filtre à pression).Dans les dispositifs à <strong>de</strong>ux ou plusieurscouches, les couches supérieures sontles plus poreuses et servent à éliminerles plus grosses particules, alors queles couches inférieures assurent lafiltration fine. Dans la filtration sur lit,les forces <strong>de</strong> séparation sont <strong>au</strong>ssi bienphysiques que chimiques. L’adjonction<strong>de</strong> faibles quantités <strong>de</strong> floculant peutaméliorer considérablement les performances<strong>de</strong> la filtration. Ainsi, combinerun filtre à <strong>de</strong>ux couches avec l’addition<strong>de</strong> floculant permet <strong>de</strong> réduire la chargebactérienne <strong>de</strong> 1 - 1.5 logs et la charge<strong>de</strong> protozoaires <strong>de</strong> 2 logs.DifficultésLorsque l’e<strong>au</strong> brute est très polluée,les fréquents rétrolavages <strong>de</strong>s filtreschargent en boues <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantitésd’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lavage et <strong>de</strong> premier filtrat (redémarrageaprès rétrolavage). La forte<strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong>s MON ou <strong>de</strong>s microorganismesdans l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lavage nécessitesouvent un <strong>traitement</strong> distinct.Le volume d’e<strong>au</strong> du rétrolavage et dupremier filtrat ne <strong>de</strong>vrait pas dépasser5% du volume du filtrat. L’élimination<strong>de</strong>s colloï<strong>de</strong>s stables est généralementinsuffisante en l’absence <strong>de</strong> floculants.Un rétrolavage incomplet ou mal ajustépeut provoquer le bouleversement <strong>de</strong>scouches <strong>de</strong> filtrage et <strong>de</strong> protection,et, <strong>de</strong> ce fait, gran<strong>de</strong>ment affecter lesperformances. Il est possible <strong>de</strong> remédier<strong>au</strong>x courants <strong>de</strong> paroi (courantspréférentiels) en intégrant <strong>de</strong>s élémentsstructurels lors <strong>de</strong> la construction.L’aménagement d’une installation <strong>de</strong>filtration rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> passablement<strong>de</strong> moyens : outre les filtres eux-mêmes(plusieurs unités <strong>de</strong> filtration parallèles),il nécessite <strong>de</strong>s bassins pour l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>lavage et pour les e<strong>au</strong>x boueuses, ainsiqu’un réservoir d’air comprimé pour leslavages <strong>au</strong>x jets d’air.Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> référenceLa turbidité <strong>de</strong>s filtrats d’une filtrationrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait être fixée à moins<strong>de</strong> 0.2 UTN. Les valeurs <strong>de</strong> toléranceconcernant les substances contenuesdans l’e<strong>au</strong> ne sont pertinentes quelorsqu’une floculation est intégrée dansle processus. En cas d’adjonction <strong>de</strong>sels <strong>de</strong> fer ou d’aluminium pour unefloculation, il s’agira <strong>de</strong> respecter lesvaleurs <strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong> l’OSEC, à savoir0.3 mg <strong>de</strong> Fe/l et 0.2 mg d’Al/l.Pré<strong>traitement</strong>s et post-<strong>traitement</strong>spossiblesLorsque la turbidité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute est< 5 UTN, une seule étape <strong>de</strong> filtrationpermettra généralement <strong>de</strong> répondre<strong>au</strong>x exigences <strong>de</strong> turbidité. Cependant,seule l’adjonction <strong>de</strong> coagulants (sels<strong>de</strong> Fe[III] et d’Al[III]), éventuellementcomplétés par <strong>de</strong>s floculants (polyélectrolytes)permettra d’aboutir à l’éliminationextensive <strong>de</strong>s particules indésirablesdu point <strong>de</strong> vue hygiénique. Enprésence <strong>de</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> matières soli<strong>de</strong>sexcédant constamment 30 mg TSS/l, unpré<strong>traitement</strong> sera nécessaire. Il pourras’agir, par exemple, d’une floculationsédimentation,d’une microfiltration,d’une flottation ou encore d’une filtrationsur gravier. C’est là un moyen <strong>de</strong>prolonger la durée d’exploitation <strong>de</strong>sfiltres, comme <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong> diminuer la fréquence<strong>de</strong>s rétrolavages - et donc <strong>au</strong>ssiles pertes <strong>de</strong> filtrat. La préozonationaméliore la filtration <strong>de</strong> manière généraleen provoquant une microfloculation.L’adjonction <strong>de</strong> doses d’ozone tropélevées agira par contre en sens inverse.En ce qui concerne le post-<strong>traitement</strong>,tout le registre <strong>de</strong>s procédés estenvisageable (oxydation, filtration surcharbon actif, filtration lente sur sable,désinfection, etc.), selon les étapesencore nécessaires :Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 45


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>par exemple l’élimination <strong>de</strong>s micropolluants,la désinfection, la stabilisationbiologique, etc.MonitorageC’est le contrôle continu <strong>de</strong> la turbiditéqui permet <strong>de</strong> suivre l’efficacité <strong>de</strong> lafiltration rapi<strong>de</strong>. Le filtre est généralementlavé (rétrolavage) à intervallesréguliers, ce qui permet <strong>de</strong> limiter l’activitébiologique, comme <strong>au</strong>ssi le risqued’agglutination et la perte <strong>de</strong> charge.Lorsque le lavage ne se fait pas à intervallesréguliers mais dépend <strong>de</strong> la résistancedu filtre, il se déclenche <strong>au</strong>tomatiquementdès qu’un nive<strong>au</strong> maximalest atteint. Celui-ci, fixé par <strong>de</strong>s critèrestechniques et économiques, se situeentre 1 - 2 m <strong>de</strong> colonne d’e<strong>au</strong> pour lesfiltres ouverts, et 4 - 6 m pour les filtresà pression. Le lavage doit être effectuéavant que ne survienne une percée. Lesdébits <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute et du filtrat fournissentégalement <strong>de</strong>s informations surle fonctionnement du filtre. L’examenoptique <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lavage permet <strong>de</strong>se faire une idée <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> l’installation(buse <strong>de</strong> rétrolavage défectueuse,etc.) et du filtre (présence d’agglutinations,etc.). Par ailleurs, on observera lasurface <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> pendant le lavage, afin<strong>de</strong> détecter d’éventuelles inégalités <strong>au</strong>nive<strong>au</strong> du bouillonnement (p. ex. dansla sortie <strong>de</strong> l’air ou dans l’expansion dulit). Le rétrolavage du filtre se fait eninjectant <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> ou un mélange d’e<strong>au</strong>et d’air. L’adjonction d’air permet <strong>de</strong>mieux ameublir le milieu filtrant, ce quifavorise l’élimination <strong>de</strong>s impuretés.Produits et préc<strong>au</strong>tionsOn trouve une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong>matéri<strong>au</strong>x <strong>de</strong> filtration : sable quartzique,pierre ponce, basalte, anthracite,schiste et argile expansé, charbonactif, calcaire, et dolomite. On utiliseessentiellement <strong>au</strong>jourd’hui le sabledans les filtres monocouches et unecombinaison <strong>de</strong> sable et <strong>de</strong> pierreponce et/ou d’anthracite dans les filtresmulticouches. Le choix <strong>de</strong>s matéri<strong>au</strong>xdoit se faire en fonction <strong>de</strong> la qualité<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute et <strong>de</strong> l’objectif visé. Lesdifférentes <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong>s matéri<strong>au</strong>xpermettent <strong>de</strong> stabiliser le lit. Le <strong>de</strong>gréd’hétérogénéité <strong>de</strong> leur forme ne doitpas dépasser 1.5. Le rétrolavage dufiltre se fait normalement avec le filtrat,ce qui préserve les conditions régnantdans le filtre (pH, potentiel rédox,concentration <strong>de</strong> désinfectant, etc.) etévite les réactions indésirables (précipitation,etc.). L’e<strong>au</strong> du rétrolavage estgénéralement évacuée sur une stationd’épuration.Filtration membranaireBut : élimination <strong>de</strong>s impuretés particulaireset dissoutesLa filtration membranaire permetl’élimination extensive <strong>de</strong> particulescomme <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong> substances dissoutes.Elle est souvent utilisée comme unlavage plus poussé. Du fait <strong>de</strong> la tailleprédéfinie <strong>de</strong>s pores, les seuils <strong>de</strong> coupuresont extrêmement précis. On choisirale type <strong>de</strong> filtration selon l’objectifrecherché (figure 11) :46 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


• microfiltration (MF) : diamètre <strong>de</strong>spores 0.1 - 10 µm (MWCO [MolecularWeight Cut-Off] > 500 kDa) ; élimination<strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> taille > 0.1 µm ;pression transmembranaire <strong>de</strong> 0.5 - 3bar ; élimination restreinte <strong>de</strong>s COD; élimination <strong>de</strong> certains microorganismes(bacttéries, virus, protozoaires) ;• ultrafiltration (UF) : diamètre <strong>de</strong>s pores1 – 10 nm (MWCO 1 - 500 kDa) ; élimination<strong>de</strong>s macromolécules (composésorganiques <strong>de</strong> poids moléculaire élevé),<strong>de</strong>s virus, protozoaires et bactéries ;pression transmembranaire <strong>de</strong>1 - 8 bar ; réduction partielle <strong>de</strong>s COD ;• nanofiltration (NF) : diamètre <strong>de</strong>s pores0.5 - 7 nm (MWCO 100 - 1‘000 Da) ;élimination <strong>de</strong> molécules organiques et<strong>de</strong> certains ions (Ca 2+ , Mg 2+ ) ; pressiontransmembranaire <strong>de</strong> 5 - 12 bar ; peutêtre utilisée pour adoucir l’e<strong>au</strong> et éliminerles sulfates et les nitrates (> 95 %),ainsi que les COD et les micropolluants ;• osmose inverse (OI) : diamètre <strong>de</strong>spores < 1 nm (MWCO < 100 Da) ; élimination<strong>de</strong>s ions (<strong>de</strong>ssalement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>mer, recyclage <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, etc.) ; pressionsmaximales <strong>de</strong> 30 - 100 bar (selon la pressionosmotique).Les membranes sont montées en modules; les particules et les moléculesretenues par les membranes finissentpar colmater ces <strong>de</strong>rnières (fouling, scaling),ce qui <strong>au</strong>gmente la pression transmembranaireet nécessite <strong>de</strong>s lavagesréguliers. Les pressions transmembranairesmaximales dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s propriétésdu matéri<strong>au</strong> et sont fixée par lefabricant. Les membranes doivent <strong>au</strong>ssirecevoir régulièrement un <strong>traitement</strong>chimique pour être nettoyées, tel quechlore, aci<strong>de</strong>s, bases, H 20 2, détergents,etc. C’est la seule manière <strong>de</strong> conserverdurablement leur perméabilité.DifficultésLes e<strong>au</strong>x brutes à forte teneur enmatières soli<strong>de</strong>s favorisent l’encrassement,ce qui impose <strong>de</strong>s lavages plusfréquents, d’où davantage d’énergieconsommée et perte <strong>de</strong> filtrat. La fréquence<strong>de</strong>s lavages peut atteindre cinqpar heure lorsque l’e<strong>au</strong> brute est turbi<strong>de</strong>,et leur volume se situe alors entre5 et 15 % du filtrat. C’est un élémentà prendre en compte lorsque l’offre ene<strong>au</strong> est limitée (source à débit variable,faible nive<strong>au</strong> d’e<strong>au</strong>, etc.).Une forte charge organique (MON),Substancescomp. organiquessels dissouscolloï<strong>de</strong>smacromolécules organiquessableMicroorganismesalguesprotozoairesbactériesvirusMo<strong>de</strong> <strong>de</strong> séparationosmose inversefiltration sur sablenanofiltrationmicrofiltrationultrafiltration0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100Diamètre <strong>de</strong>s particules [µm]Figure 11: Procédés <strong>de</strong> séparation appliqués selon la tailles particulaire. Les frontières ne sont pas précises,mais consistent en zones <strong>de</strong> chev<strong>au</strong>chement.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 47


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>mesurée en COD, favorise le fouling.Les polysacchari<strong>de</strong>s et les substanceshumiques sont déterminants dans cecontexte. Une forte teneur en COAexpose <strong>au</strong> risque <strong>de</strong> formation d’un biofilm,donc <strong>de</strong> biofouling, avec colmatage<strong>de</strong>s pores et h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong> la résistance dufiltre. Le biofouling peut être limité par<strong>de</strong>s nettoyages chimiques fréquents etpar l’addition <strong>de</strong> désinfectant dans l’e<strong>au</strong><strong>de</strong> lavage. Les agents oxydants peuventendommager les membranes, selon lesmatéri<strong>au</strong>x entrant dans la composition<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières. Les solutions chloréesutilisées pour laver les membranespeuvent produire <strong>de</strong>s trihalométhanes(THM) et <strong>de</strong>s composés organiqueshalogénés (AOX), un élément qu’il f<strong>au</strong>draprendre en compte lorsque les e<strong>au</strong>xboueuses du lavage seront évacuées. Ilexiste d’<strong>au</strong>tres moyens <strong>de</strong> prévenir le(bio)fouling, tels que limiter l’accumulation<strong>de</strong>s agents colmatants à la surface<strong>de</strong> la membrane ou encore ajouter ducharbon actif en poudre à l’arrivée <strong>au</strong>filtre (procédé CRISTAL).Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> toléranceEn Suisse, l’OSEC fixe à 1 UTN la valeur<strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong> la turbidité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>boisson, ce qui ne pose <strong>au</strong>cun problèmeen cas <strong>de</strong> filtration membranaire,quelle que soit la technique utilisée. Parailleurs et conformément à l’OHyg, lesentérocoques et E. coli doivent être indétectablesdans 100 ml d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>(traitée ou non) et les germes aérobiesmésophiles ne doivent pas dépasser 20/ml dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> traitée : là <strong>au</strong>ssi,ces valeurs <strong>de</strong> tolérance ne posentpas <strong>de</strong> problème en cas <strong>de</strong> filtrationmembranaire, pour <strong>au</strong>tant que les membranessoient intactes.Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesL’ampleur du pré<strong>traitement</strong> et sanécessité sont dictées par la qualité<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute. Celle-ci détermine<strong>au</strong>ssi le débit <strong>de</strong> passage <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> etla fréquence <strong>de</strong>s lavages. Une chargeélevée et constante <strong>de</strong> matières soli<strong>de</strong>speut justifier un pré<strong>traitement</strong> avantultrafiltration, nanofiltration ou osmoseinverse : il s’agira, en général, d’unefloculation/filtration pour éliminer lesparticules à l’origine <strong>de</strong> la turbidité, etd’une correction du pH pour empêcherles précipitations sur la membrane.La microfiltration n’est pratiquementjamais utilisée dans la potabilisation <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong>. L’ultrafiltration et la nanofiltrationpeuvent être placées en fin <strong>de</strong> filière<strong>de</strong> <strong>traitement</strong>, parce qu’elles retiennentintégralement les microorganismes etles virus. La présence <strong>de</strong> teneurs élevéesen COA dans l’e<strong>au</strong> traitée exposecelle-ci <strong>au</strong> risque <strong>de</strong> réviviscence bactérienne.Une protection du rése<strong>au</strong> peutêtre mise en place dans ce type <strong>de</strong>situation afin d’assurer la qualité hygiénique<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. L’adjonction <strong>de</strong> charbonactif en poudre (CAP) avant la filtrationmembranaire peut réduire la teneuren COD et donc limiter le fouling. Ceprocédé élimine également certainsmicropolluants, mais il <strong>au</strong>gmente <strong>au</strong>ssiles frais d’exploitation. Le CAP éliminemal les polysacchari<strong>de</strong>s, qui contribuent<strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> colmatage <strong>de</strong>s membranes. Lafloculation permet, selon la composition<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute, <strong>de</strong> prolonger la duréed’exploitation <strong>de</strong>s filtres et d’<strong>au</strong>gmenterl’efficacité <strong>de</strong>s rétrolavages. La microfloculationpar préozonation fournit <strong>de</strong>srésultats similaires. Il f<strong>au</strong>t néanmoinsque l’e<strong>au</strong> arrivant <strong>au</strong> filtre ne contienneplus d’ozone, puisque celle-ci attaquesouvent les membranes en polymères.48 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Monitorage du procédéMesurer la turbidité ne donne pasbe<strong>au</strong>coup d’information sur le fonctionnementd’une unité <strong>de</strong> filtrationmembranaire. En effet, la turbidité dufiltrat est toujours si faible, que seuleune mesure <strong>de</strong>s particules et <strong>de</strong>s paramètresd’hygiène renseigneront sur l’intégrité<strong>de</strong>s membranes. Le rétrolavagese fait à intervalles réguliers. Mesureren continu la différence <strong>de</strong> pressiontransmembranaire procure une sécuritésupplémentaire.Test <strong>de</strong> l’intégrité membranaireHormis les mesures particulaires, ilexiste d’<strong>au</strong>tres moyens <strong>de</strong> vérifierl’intégrité <strong>de</strong>s membranes. Le testdu maintien <strong>de</strong> la pression, ou test <strong>de</strong>diffusion, consiste à appliquer une pressiond’air sur une face <strong>de</strong> la membraneet à mesurer la diminution <strong>de</strong> la pressionsur un laps <strong>de</strong> temps fixé. Ce testporte donc sur la diffusion <strong>de</strong> l’air <strong>au</strong>travers <strong>de</strong> la membrane. Il est d’abor<strong>de</strong>ffectué sur <strong>de</strong>s modules complets,puis sur les éléments individuels encas <strong>de</strong> suspicion. Un <strong>au</strong>tre test, utilisépour déceler les défectuosités <strong>de</strong>smembranes à fibres creuses, consiste àplacer <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> sur un côté du filtre et àappliquer une pression d’air <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>tre.Les fibres défectueuses se distinguentpar l’apparition <strong>de</strong> petites bulles d’airet sont alors remplacées. Plus sensibleque le test du maintien <strong>de</strong> la pression,le test du déplacement d’e<strong>au</strong> consiste àappliquer une pression d’air sur le filtrecôté filtrat et à mesurer, côté e<strong>au</strong> brute,le volume d’e<strong>au</strong> déplacé.Produits et préc<strong>au</strong>tionsLors <strong>de</strong> la mise en place d’une unité <strong>de</strong>filtration membranaire, <strong>de</strong> nombreuxessais s’imposent pour établir avecprécision les paramètres du dimensionnement(matériel, diamètre <strong>de</strong>s pores,superficie membranaire, pression <strong>de</strong>spompes, etc.) et <strong>de</strong> l’exploitation (mo<strong>de</strong><strong>de</strong> filtration, fréquence et besoins ene<strong>au</strong> <strong>de</strong>s lavages, désinfectants, etc.).Ces trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong>vront tenir compte<strong>de</strong>s aspects les plus contraignants <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> brute à traiter. Plusieurs types <strong>de</strong>membranes entrent en ligne <strong>de</strong> compteselon les objectifs définis. On distinguera,selon leur forme, les membranestubulaires (fibres creuses, capillaires)et les membranes planes. Alors queles fibres creuses sont assemblées enfaisce<strong>au</strong>x, les membranes planes sontempilées en mille-feuilles ou enrouléessur elles-mêmes en spirale. Il existe<strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> filtration : frontale ettangentielle. Dans la filtration frontale(figure 12), l’e<strong>au</strong> brute s’écoule perpendiculairementà la membrane, <strong>au</strong> travers<strong>de</strong> laquelle elle est pressée. Les besoinsénergétiques sont faibles et c’estla raison pour laquelle le mo<strong>de</strong> frontalest le plus utilisé dans le domaine <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.alimentationperméatFigure 12 : Schéma d’une filtration frontale.L’intégralité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute passe <strong>au</strong> travers <strong>de</strong> lamembrane qui retient les particulesDans la filtration tangentielle, en revanche,l’e<strong>au</strong> brute longe la membraneet le perméat la traverse (figure 13). Lemo<strong>de</strong> tangentiel est plutôt indiqué encas <strong>de</strong> forte turbidité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute,puisque le courant longeant continuellementla membrane emporte avec lui lesrésidus.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 49


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>alimentationperméatrecirculationrepose sur les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> séparationmembranaires, telles que l’ultrafiltrationou la nanofiltration.Figure 13 : Schéma d’une filtration tangentielle.L’e<strong>au</strong> brute longe la membrane et ne traverse quepartiellement la membrane par pression ou succion.Les particules sont en partie évacuées.On distingue également la filtrationsous pression <strong>de</strong> celle par succion,selon que l’e<strong>au</strong> brute est pressée <strong>de</strong>l’extérieur vers l’intérieur <strong>de</strong> la fibrecreuse ou extraite <strong>de</strong> l’intérieur versl’extérieur. Les membranes sont fabriquéesà partir <strong>de</strong> polymères organiques(dérivés <strong>de</strong> cellulose, polysulfones, etc.)ou <strong>de</strong> composés inorganiques commela céramique. Pour éviter d’endommagerles membranes et pour les exploiter<strong>au</strong> mieux, il f<strong>au</strong>t absolument tenircompte <strong>de</strong> leurs propriétés, notammenten termes <strong>de</strong> résistance mécanique et<strong>de</strong> stabilité chimique (agents oxydants).Ces caractéristiques membranaires sontdonnées par le fabricant.Désinfection/oxydationOutre leur action bioci<strong>de</strong>, les agentsdésinfectants réagissent <strong>au</strong>ssi avec <strong>de</strong>nombreuses substances chimiques présentesdans l’e<strong>au</strong>. Ces effets tant biologiquesque chimiques <strong>de</strong> la désinfection<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> ne peuvent être traités séparément.Seuls seront utilisés les produitset procédés explicitement <strong>au</strong>torisés,en Suisse, comme <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong><strong>de</strong> boisson. Ils figurent dans la lettred’information no 109 <strong>de</strong> l’OFSP (juillet2005). On compte parmi eux le chlore(Cl 2, HOCl), le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore (ClO 2),l’e<strong>au</strong> oxygénée (H 2O 2), l’ozone (O 3), lepermanganate <strong>de</strong> potassium (KMnO 4)et les UV. On distingue donc fondamentalementla désinfection chimique (O 3,ClO 2, etc.) et la désinfection physique(UV). Une troisième approche possibleDésinfectionLa désinfection se définit comme la<strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s microorganismes pathogènes(bactéries, virus, protozoaires)sans leur élimination physique. C’est lamanière d’éviter que l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boissonne véhicule <strong>de</strong>s maladies transmissibles.Dans ce contexte, la résistance<strong>de</strong> spores, ookystes et <strong>au</strong>tres formes<strong>de</strong> survie <strong>de</strong> certains agents pathogènesrevêt une importance croissante.Dans la préparation <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>, ladésinfection est l’étape la plus fréquente,la plus importante - et parfois<strong>au</strong>ssi la seule. Il peut s’agir d’une désinfectionbasée sur l’emploi d’agentsoxydants (ozone, chlore, dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong>chlore, etc.) ou sur celui du rayonnementUV. Mais quel que soit le moyenutilisé, le désinfectant doit pouvoir agirpar contact direct avec les microorganismespour les détruire ou les inactiver.Ces <strong>de</strong>rniers bénéficient cependantd’un abri efficace contre ce contactlorsqu’ils peuvent adhérer à <strong>de</strong>s particulesen suspension ou s’entourer d’unbiofilm. Par conséquent, pour qu’ellesoit fiable, la désinfection doit impérativementporter sur une e<strong>au</strong> claire etdénuée <strong>de</strong> particules (< 1 UTN). Dansce contexte, on notera la distinction àfaire entre turbidité et transmittance.Une e<strong>au</strong> présentant une transmittanceélevée peut encore contenir <strong>de</strong>s t<strong>au</strong>xsignificatifs <strong>de</strong> matières soli<strong>de</strong>s, ce quisignifie que sa désinfection n’est pas<strong>au</strong>tomatiquement assurée. L’efficacitéd’un désinfectant dépend également <strong>de</strong>la capacité <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> l’organismequ’il vise, <strong>de</strong> sa concentration efficaceet <strong>de</strong> sa durée <strong>de</strong> contact. On l’exprime<strong>au</strong>jourd’hui par le produit c*t, où c estla concentration du désinfectant et test le temps <strong>de</strong> contact. Le c*t est une50 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


donnée qui dépend du désinfectant, dumicroorganisme ciblé et du t<strong>au</strong>x d’abattementvoulu (p. ex. 99 %) ; il est expriméen mg*min/l. Par analogie, il est<strong>au</strong>ssi possible <strong>de</strong> déterminer la dosenécessaire pour caractériser une désinfection<strong>au</strong> moyen <strong>de</strong> rayons ultraviolets( par multiplication <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> laradiation et <strong>de</strong> sa durée). La littératurespécialisée contient <strong>de</strong>s valeurs en J/m 2pour obtenir une réduction significatived’un germe donné. Les c*t établis enlaboratoire doivent être utilisés avecpréc<strong>au</strong>tion en station, puisque lesorganismes <strong>de</strong> l’environnement présententsouvent une <strong>au</strong>tre sensibilité <strong>au</strong>xdésinfectants, et notamment une plusgran<strong>de</strong> résistance. Autres paramètres<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> dont dépendra la fiabilité d’unedésinfection : son pH, sa température,ses composés inorganiques et sesCOD. Les processus <strong>de</strong> désinfectiondépen<strong>de</strong>nt très fortement <strong>de</strong> la température.Quant <strong>au</strong> pH, il détermine lachlore [mg/L]10,01,00,10,01HOClOCl -NH 2 Cl0,0010,1 1,0 10 100 1000Temps [min]Figure 14 : Efficacité <strong>de</strong> désinfection <strong>de</strong> diversesespèces chlorées (aci<strong>de</strong> hypochlorique [HOCl],hypochlorite [OCl-], monochloramine [NH 2Cl] pourl’inactivation d’E. coli à 99 %.spéciation <strong>de</strong>s oxydants dans l’e<strong>au</strong>. Cepoint est particulièrement important ence qui concerne le chlore, puisque celui-cise présente <strong>au</strong>ssi bien sous formetrès active (HOCl) que moins active(OCl-) dans la fourchette <strong>de</strong> pH <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong> (figure 14).La matière organique naturelle réagitavec les agents oxydants, dont elle réduit,par conséquent, les concentrationsefficaces dans l’e<strong>au</strong>. De même, certainscomposés anorganiques, tels que leFe(II), le Mn(II) ou les sulfures, décomposentrapi<strong>de</strong>ment les désinfectantset diminuent donc la durée d’action <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>rniers dans l’e<strong>au</strong>. Puisque chaquee<strong>au</strong> à traiter présente ses propresparticularités en matière <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>en produits désinfectants, on tiendracompte <strong>de</strong> ce facteur dans le calcul <strong>de</strong>la concentration effective c du désinfectant.C’est <strong>au</strong>ssi la raison pour laquelle<strong>de</strong>s essais doivent être menés sur l’e<strong>au</strong>brute elle-même. Dans la pratique, c’esten mesurant la concentration résiduelledu désinfectant à la sortie <strong>de</strong> l’unité (fin<strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> réaction) que l’on peutsurveiller et répartir ce dosage et jugers’il est suffisant. Autre élément fondamentalpour la désinfection : les paramètresstructur<strong>au</strong>x et hydr<strong>au</strong>liques dubassin et <strong>de</strong>s points d’injection, puisquela durée <strong>de</strong> contact avec le désinfectantdépendra <strong>de</strong> ces paramètres. Lebrassage du désinfectant doit se fairerapi<strong>de</strong>ment et tous les volumes d’e<strong>au</strong>successifs doivent enregistrer la mêmedurée <strong>de</strong> séjour dans le bassin. Lesunités classiques comportent plusieurscompartiments (bassins <strong>de</strong> contactinterconnectés). Mais seule une cuveavec plug-flow parfait (écoulement àpiston) permet théoriquement <strong>de</strong>s durées<strong>de</strong> séjour i<strong>de</strong>ntiques. Les paquetsd’e<strong>au</strong> se déplacent alors en flux laminairesans se mélanger. En pratique, c’estvers ce type d’écoulement à piston quedoivent tendre les stations. Les essaisen unités pilotes permettent d’optimiserles paramètres hydr<strong>au</strong>liques <strong>de</strong>s bassinsgrâce à l’insertion <strong>de</strong> dispositifs minimisantles courts-circuits hydr<strong>au</strong>liques.L’évaluation exh<strong>au</strong>stive <strong>de</strong> la qualitéhygiénique <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute ne peut sepasser <strong>de</strong> tests microbiologiques. Ceux-Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 51


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>ci doivent s’étendre sur le long terme(> 1 an) et doivent inclure <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<strong>de</strong> m<strong>au</strong>vais temps. Les désinfectants àbase <strong>de</strong> chlore se caractérisent par le faitque leur action se maintient durablementdans l’e<strong>au</strong>. C’est la raison pour laquelleseuls le chlore et le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chloresont utilisés pour la protection du rése<strong>au</strong>.OxydationDans le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée àla consommation, l’oxydation sert à modifierles matières organiques et inorganiques<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, ce qui permet ensuite<strong>de</strong> les en extraire, <strong>de</strong> les biodégra<strong>de</strong>rou <strong>de</strong> les détoxiquer. La complexité etla diversité <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>xbrutes entraînent toujours, cependant,la formation <strong>de</strong> sous-produits d’oxydation.Si certains d’entre eux sont inoffensifset ne portent pas atteinte à laqualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, d’<strong>au</strong>tres, en revanche,<strong>de</strong>viennent toxiques ou gagnent en toxicité<strong>au</strong> travers <strong>de</strong> cette réaction. La formation<strong>de</strong> trihalométhanes (THM) résultant<strong>de</strong> la chloration en est un exemple.Un <strong>au</strong>tre exemple est la transformationdu bromure en bromate par ozonation. Ilest donc indispensable <strong>de</strong> tenir compte<strong>de</strong>s sous-produits éventuels lors duchoix d’un procédé. La cinétique joueun rôle déterminant dans les réactionsd’oxydation. Elle détermine la vitessed’une réaction et la vitesse à laquellel’agent oxydant se décompose. Laconcentration <strong>de</strong> celui-ci diminue généralementselon une réaction <strong>de</strong> pseudopremierordre. Lorsque l’agent oxydantest <strong>de</strong> type sélectif (p. ex. ozone, chloreou dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore), cette vitesse <strong>de</strong>réaction dépend pour be<strong>au</strong>coup <strong>au</strong>ssidu composé oxydé (partenaire <strong>de</strong> réaction).C’est donc <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> brute à traiter que dépendront ladurée <strong>de</strong> séjour et la durée <strong>de</strong> contactdans les unités d’oxydation.Dans le processus d’oxydation avancée(advanced oxidation processes, AOP)la formation secondaire <strong>de</strong> radic<strong>au</strong>x OHsert à oxy<strong>de</strong>r les micropolluants quiréagissent peu ou pas du tout avec les<strong>au</strong>tres agents oxydants.ChlorationBut : désinfection, oxydationDésinfectionLa chloration s’utilise pour inactiver lesvirus et les bactéries végétatives : le c*test alors < 1 mg*min/l. En revanche,le chlore n’inactive ni les spores bactériennesni les protozoaires (p. ex. leskystes <strong>de</strong> Giardia lamblia ou les ookystes<strong>de</strong> Cryptosporidium parvum) : onutilisera là <strong>de</strong> préférence l’ozonation, ladésinfection UV ou la filtration (notammentmembranaire). La turbidité doitêtre < 1 UTN, pour que les microorganismesne soient pas protégés du désinfectanten s’agrégeant <strong>au</strong>x particulesen suspension.Oxydation chimique <strong>de</strong>s composésinorganiquesLe chlore convient à l’oxydation <strong>de</strong>certains composés chimiques à l’étatréduit, tels que le Fe(II), les nitrites, lessulfites, les sulfures, etc. Le manganèseMn(II) ne s’oxy<strong>de</strong> que très lentementen solution homogène. L’oxydationsera alors facilitée par l’utilisationd’un filtre recouvert d’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mn(IV)inst<strong>au</strong>rant <strong>de</strong>s conditions hétérogènes.Mais le chlore ne produit pas uniquement<strong>de</strong>s réactions bienvenues <strong>de</strong> cetype, puisqu’il oxy<strong>de</strong> également lesbromures et les iodures, ce qui entraîneparfois la formation <strong>de</strong> sous-produitsbromés ou iodés. Il réagit rapi<strong>de</strong>mentavec l’ammonium pour produire <strong>de</strong>schloramines, dont les propriétés désinfectantessont très inférieures à cellesdu chlore.52 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


C’est la raison pour laquelle l’e<strong>au</strong> doitcontenir le moins possible d’ammoniumavant la chloration ; cette conditionest généralement remplie par les e<strong>au</strong>xbrutes en Suisse, qui en contiennenttrès peu. En présence d’un ratio <strong>de</strong>masse chlore : ammonium (Cl 2: NH 4+)<strong>de</strong> 6, l’action oxydante du chlore disparaîtcomplètement (figure 15).Concentration <strong>de</strong> Cl 2 [mg/L]8642002chloramineschlore ajoutépoint critique4 6 8Ratio Cl 2 /NH + 4chlore libreFigure 15 : Formation <strong>de</strong> chloramines en fonction <strong>de</strong>la concentration d’ammonium. L’action désinfectantedisparaît lorsque le ratio <strong>de</strong>s masses se situe <strong>au</strong>tour<strong>de</strong> six.Composés organiquesLe chlore ne convient pas à l’oxydation<strong>de</strong>s micropolluants organiques,puisqu’il en résulte alors <strong>de</strong>s produitschlorés souvent plus toxiques queles composés dont ils sont issus. Ceprocessus pourrait également avoir <strong>de</strong>sconséquences olfactives et gustatives(en cas <strong>de</strong> chloration <strong>de</strong> phénols, parexemple).DifficultésL’utilisation du chlore pour la désinfectionet l’oxydation est toujours liéeà <strong>de</strong>s réactions collatérales avec lamatière organique naturelle (MON). Lesconséquences sont doubles : d’une partle chlore est rapi<strong>de</strong>ment consomméet, d’<strong>au</strong>tre part, ces réactions produisent<strong>de</strong> nombreux composés chloréset bromés souvent toxiques. Ainsi, lesproblèmes liés à la chloration peuvent1012débuter dès que le COD dépasse 2mg/l. En Suisse, pour évaluer la concentration<strong>de</strong> ces toxiques produits parchloration, on prend comme indicateursles trihalométhanes (THM) chlorés etbromés, dont on mesure la teneur. Lachloration <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x contenant <strong>de</strong> l’io<strong>de</strong>,rares en Suisse, peut également engendrer<strong>de</strong>s THM iodés. Le chlore stocké(e<strong>au</strong> <strong>de</strong> Javel) voit sa teneur en chloreactif diminuer en fonction <strong>de</strong> sa concentrationet <strong>de</strong> la température.Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> référenceLa législation suisse fixe à 0.1 mg/l lavaleur <strong>de</strong> tolérance du chlore résiduellibre dans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. Ce t<strong>au</strong>x estessentiellement justifié par <strong>de</strong>s raisonsorganoleptiques ; en effet, les consommateurssuisses acceptent très mal legoût du chlore dans l’e<strong>au</strong>. Certainespersonnes peuvent même le percevoirà <strong>de</strong>s concentrations plus faibles.L’OSEC fixe par ailleurs les valeurs <strong>de</strong>tolérance <strong>de</strong>s hydrocarbures halogénésvolatils (HHV), notamment ceuxprovenant <strong>de</strong> la chloration <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> : lesTHM. La valeur <strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong>s THMest <strong>de</strong> 0.02 mg/l. Il s’agit d’une sommeglobale calculée en chlore si l’e<strong>au</strong> a ététraitée <strong>au</strong> chlore. L’OSEC fixe égalementune valeur limite individuelle pourchacun <strong>de</strong>s quatre THM chlorés ou bromés: trichlorométhane (chloroforme,CHCl 3) : 0.04 mg/l ; bromodichlorométhane(CHCl 2Br) : 0.015 mg/l, dibromochlorométhane(CHClBr 2) : 0.1 mg/l ;bromoforme (CHBr 3) : 0.1 mg/l.MonitorageLa concentration <strong>de</strong> chlore doit êtremesurée en continu par <strong>de</strong>s senseursélectrochimiques. La fourchette <strong>de</strong> mesureet le calibrage <strong>de</strong>s appareils sont<strong>de</strong>s éléments déterminants, qui seulspourront garantir le bon déroulement <strong>de</strong>la chloration et la bonne qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>qui en résulte. La limite <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> laOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 53


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>plupart <strong>de</strong>s appareils commercialisés sesitue <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> 0.05 mg/l. Des valeursplus basses peuvent être indiquées,mais elles ne sont plus quantifiables. Lecalibrage doit être refait à intervalles réguliers,selon les instructions du fabricant. Ilne peut être effectué sur une fourchette<strong>de</strong> concentration basse, vu la limite <strong>de</strong>0.05 mg/l. La mesure photométrique laplus utilisée est la métho<strong>de</strong> DPD, qui estégalement commercialisée en kit.Produits et préc<strong>au</strong>tionsPlusieurs formes <strong>de</strong> chlore peuventservir <strong>au</strong> chlorage <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> : laforme gazeuse (Cl 2), la forme dissoute(hypochlorite <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> Javel [OCl-])ou la forme soli<strong>de</strong> (chlorure <strong>de</strong> ch<strong>au</strong>x[CaClOCl]). L’utilisation <strong>de</strong> chlore sousforme gazeuse exige <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>protection particulières visant à éviterles fuites, puisque ce gaz est trèsagressif et corrosif. Le personnel doitêtre formé et les unités doivent êtresécurisées conformément <strong>au</strong> règlement.La VME du chlore gazeux est<strong>de</strong>1.5 mg/m3 (SUVA). L’utilisation duchlore n’est pas adaptée <strong>au</strong>x stations<strong>de</strong> petite taille, en raison <strong>de</strong>s problèmes<strong>de</strong> manipulation que cette approcheimplique. Si la désinfection <strong>au</strong> chloreest choisie malgré tout, on utiliseraalors <strong>de</strong> préférence l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> Javel, dontles solutions sont plus faciles à entreposeret à doser. Le chlorure <strong>de</strong> ch<strong>au</strong>x estmoins facile à doser en continu du fait<strong>de</strong> sa forme soli<strong>de</strong>, mais il peut s’utiliserpour la désinfection <strong>de</strong>s réservoirspar exemple. Une <strong>au</strong>tre option consisteà produire le chlore sur place, par électrolysed’une solution <strong>de</strong> sel.Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore (ClO 2)But : désinfection, oxydationLe dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore est <strong>au</strong>ssi efficacepour la désinfection <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> que pourl’oxydation sélective <strong>de</strong> certaines substancesen solution. On l’utilise souventen Suisse en fin <strong>de</strong> filière, à la place duchlore gazeux, avant que l’e<strong>au</strong> ne soitentreposée ou injectée dans le rése<strong>au</strong>.Le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore est généralementajouté à l’e<strong>au</strong> sous forme <strong>de</strong> solutionaqueuse. Il se décompose relativementvite dans les e<strong>au</strong>x brutes à forte teneuren MON (surtout les e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> surface). Ilest décelable organoleptiquement à partir<strong>de</strong> 0.05 mg/l environ. Contrairement <strong>au</strong>chlore, la spéciation et la réactivité dudioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore ne dépen<strong>de</strong>nt pas dupH ; seules quelques réactions <strong>de</strong> disproportionnementdoivent être prises encompte à pH élevé ou bas.DésinfectionLe dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore a <strong>de</strong> bonnespropriétés désinfectantes. Il agit efficacementcontre <strong>de</strong> nombreux microorganismescourants dans l’e<strong>au</strong>, notammentles bactéries et les virus ; son efficacitéest par contre moins bonne contrecertains protozoaires (ookystes <strong>de</strong>Cryptosporidium, par exemple). Comparéà l’effet désinfectant du chlore,celui du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore est meilleur àconcentration égale. On utilise le produitc*t pour déterminer son activité. Ladose nécessaire dépend be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong>la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en chlore <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute. Laturbidité <strong>de</strong> celle-ci doit absolument êtreinférieure à 1 UTN pour une désinfectionfiable. Le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore est particulièrementbien adapté à la protection durése<strong>au</strong>, du fait <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> stabilité dansl’e<strong>au</strong> traitée.Oxydation chimique <strong>de</strong>s composésinorganiquesLe dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore oxy<strong>de</strong> bien le Fe(II)et le Mn(II) en les transférant sur <strong>de</strong>scomposés peu solubles, donc facilementséparables par filtration. Il n’oxy<strong>de</strong> pasle bromure (Br-), donc ne produit pas <strong>de</strong>bromates ni <strong>de</strong> composés organobromés.Un <strong>au</strong>tre <strong>de</strong> ses avantages face <strong>au</strong> chloreest qu’il ne réagit pas avec l’ammonium(NH 4+) et donc qu’il n’est pas décomposépar les e<strong>au</strong>x brutes riches en NH 4+.54 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Oxydation chimique <strong>de</strong>s composésorganiquesLe dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore oxy<strong>de</strong> généralementles composés organiques partransfert d’électrons. Le radical organiqueainsi formé réagit à son tour avecune molécule <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore ouavec d’<strong>au</strong>tres composés présents dansl’e<strong>au</strong>. Le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore présente<strong>au</strong>ssi l’intérêt d’oxy<strong>de</strong>r <strong>de</strong> manièresélective les composés précurseurs<strong>de</strong> substances porteuses <strong>de</strong> goût etd’o<strong>de</strong>ur (par exemple les phénols). Il neproduit pas <strong>de</strong> trihalométhanes (THM),contrairement <strong>au</strong> chlore. Par ailleurs,il décolore efficacement les aci<strong>de</strong>shumiques et fulviques.Autres facteursSelon la composition <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, ledioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore pourra faciliter la floculation<strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> turbidité, doncaméliorer une filtration subséquente.DifficultésLe dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore est un gaz toxiquesouvent produit sur place. Il est explosifà partir <strong>de</strong> 10 vol. %. Cet élément doitêtre pris en compte en présence <strong>de</strong>solutions aqueuses <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 8 g/l. Parailleurs, les solutions <strong>de</strong> chlorite sontinflammables et peuvent réagir avec lessubstances organiques inflammables.Aux pH courants dans les stations<strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong>chlore se transforme essentiellementen chlorite (hémotoxique) et seulementpartiellement en chlorate. Tous <strong>de</strong>uxsont indésirables dans l’e<strong>au</strong>. Il estdonc nécessaire <strong>de</strong> ne pas dépasserla dose <strong>de</strong> 0.4 mg ClO 2/l pour gar<strong>de</strong>rle chlorite et le chlorate en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong>leur valeur <strong>de</strong> tolérance. Le dioxy<strong>de</strong><strong>de</strong> chlore dégage une o<strong>de</strong>ur piquantelorsque sa concentration dépasse 0.05- 0.1 mg/l. L’oxydation <strong>de</strong> composésphénolés et humiques peut entraîner lacoloration j<strong>au</strong>ne <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> (formation <strong>de</strong>quinones et <strong>de</strong> leur sous-produits). Cephénomène survient en cas d’oxydationincomplète d’e<strong>au</strong>x brutes généralementriches en substances humiques. Il peutêtre évité en déterminant précisémentle dosage <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières ou en réalisantune préoxydation. Autres sousproduits<strong>de</strong>s réactions du ClO 2avecla MON : les composés oxygénés <strong>de</strong>types aldéhy<strong>de</strong>s et cétones, qui peuventprovoquer une h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong>s COA.Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesTous les pré<strong>traitement</strong>s peuvent êtremis en œuvre, selon la composition <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> brute. La préoxydation (chloration,ozonation) <strong>au</strong>gmente notablement ladurée <strong>de</strong> vie du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore. Encas d’ozonation préalable sans filtrationsubséquente, on prendra gar<strong>de</strong> <strong>au</strong> faitque le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore et le chlorites’oxy<strong>de</strong>nt en chlorate <strong>au</strong> contact <strong>de</strong>l’ozone. Si le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore parvient<strong>au</strong>x filtres <strong>de</strong> charbon actif, il y estréduit en chlorite. En milieu aérobie, lechlorite et le chlorate ne sont pas transformésplus avant dans ces filtres.Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> référencePour <strong>de</strong>s raisons organoleptiques,l’OSEC fixe à 0.05 mg/l la valeur <strong>de</strong>tolérance du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore dansl’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. Cette valeur est fixée à0.2 mg/l pour le chlorate (ClO 3-) et pourle chlorite (ClO 2-) issus du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong>.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 55


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Monitorage du procédéInjecter la solution <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chloreà la dose correcte impose <strong>de</strong> mesureren continu le débit <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Dans l’e<strong>au</strong>traitée <strong>au</strong>ssi, les concentrations duchlore et du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore doiventêtre mesurées en continu, ce qui peutse faire <strong>au</strong> moyen <strong>de</strong> senseurs électrochimiques.On pourra ainsi vérifier,d’une part, si les valeurs <strong>de</strong> tolérancesont respectées et, d’<strong>au</strong>tre part, si ledioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore a été ajouté <strong>au</strong> bondosage. Si l’e<strong>au</strong> brute présente une turbidité> 1 UTN, elle doit être prétraitéeavant toute désinfection.Produits et préc<strong>au</strong>tionsTous les produits chimiques nécessairesà la production du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong>chlore sont dangereux. Les règles <strong>de</strong>sécurité doivent être respectées. Ledioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore est généralementproduit sur place à partir du chlorite <strong>de</strong>sodium. Il existe essentiellement <strong>de</strong>uxréactions possibles. La première estle procédé chlorite/chlore, dans lequelle chlorite est oxydé par le chlore pourfournir le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore ; lorsque <strong>de</strong>l’aci<strong>de</strong> est ajouté dans la réaction, onparle <strong>de</strong> procédé à trois composantes.Dans le <strong>de</strong>uxième procédé, aci<strong>de</strong>/chlorite,le chlorite se transforme à pH aci<strong>de</strong>en dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore et chlorure (Cl-)par disproportion. En raison du risqued’explosion, l’aci<strong>de</strong> (HCl) ne doit pasentrer en contact direct avec la solution<strong>de</strong> chlorite <strong>de</strong> sodium. Les réservoirsd’entreposage <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong><strong>de</strong> chlore doivent toujours être munisd’aérateurs et d’évents. La VME dudioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore gazeux est <strong>de</strong>0.3 mg/m 3 .OzonationBut : désinfection, oxydationL’ozone convient bien à la préoxydationet/ou à la désinfection primaire aprèspré<strong>traitement</strong> d’élimination <strong>de</strong>s particuleset <strong>de</strong> la turbidité. On ne l’utiliseen général qu’associé à d’<strong>au</strong>tres <strong>traitement</strong>s,notamment la filtration lente sursable, la filtration rapi<strong>de</strong> ou encore lecharbon actif. L’ozone est peu solubledans l’e<strong>au</strong> ; il y est par ailleurs instableet se dissocie en formant <strong>de</strong>s radic<strong>au</strong>xlibres OH. Cette particularité est exploitéedans les procédés d’oxydationavancée (AOP). L’ozone ne convient pasà la protection du rése<strong>au</strong> en raison <strong>de</strong>sa courte <strong>de</strong>mi-vie.DésinfectionL’ozone est un désinfectant efficace ; ildétruit les bactéries et les virus (polio,rotavirus, etc.) et certains protozoaires(Giardia, Cryptosporidium, etc.). La <strong>de</strong>struction<strong>de</strong> Cryptosporidium exige néanmoins<strong>de</strong>s valeurs c*t suffisammentélevées, qui doivent tenir compte <strong>de</strong>smaxima <strong>au</strong>torisés (valeur <strong>de</strong> tolérance<strong>de</strong> l’ozone : 0.05 mg/l). Les excé<strong>de</strong>ntsd’ozone peuvent être éliminés surcharbon actif, par exemple. Pour quela désinfection soit efficace, elle doitse faire en quasi absence <strong>de</strong> turbidité(< 1 UTN). Le pouvoir désinfectant estévalué par le paramètre c*t (concentrationc multipliée par durée <strong>de</strong> contactmoyenne t).Oxydation chimique <strong>de</strong>s composésinorganiquesL’oxydation <strong>de</strong>s composés inorganiquesse fait soit directement par l’O 3(sélective),soit par la formation secondaire<strong>de</strong> radic<strong>au</strong>x OH (non sélective).L’ozone oxy<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>ment et directementles polluants inorganiques telsque le fer, le manganèse, les cyanures,les sulfures ou l’arsenic. L’oxydation<strong>de</strong>s sulfures en sulfates retire l’o<strong>de</strong>urd’œuf pourri. En présence d’e<strong>au</strong> brutecontenant du brome, l’oxydation dubromure produit <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> hypobromeux(HOBr/BrO-), qui peut réagir pourdonner <strong>de</strong>s bromates indésirables, ainsique <strong>de</strong>s composés organobromés.56 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Dans ce contexte, l’usage proportionnéd’ozone ne pose pas <strong>de</strong> problèmes<strong>de</strong> bromates en Suisse, puisque lesteneurs en bromure <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x brutes sesituent entre 10 et 20 µg/l. Une ozonationbien maîtrisée permet <strong>de</strong> resteren <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> tolérance dubromate, 10 µg/l, lorsque les concentrations<strong>de</strong> bromure <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute sontinférieures à 50 µg/l.Oxydation chimique <strong>de</strong>s composésorganiquesLa réaction <strong>de</strong> l’ozone avec la matièreorganique naturelle (MON) dissoute,mesurée en COD, donne, par oxydationpartielle, <strong>de</strong>s composés polaires<strong>de</strong> poids moléculaire plus faible (aldéhy<strong>de</strong>s,cétones, aci<strong>de</strong>s organiques,etc.). Ces composés organiques assimilables(COA) sont plus facilementbiodégradables que leurs précurseurs,mais par contre moins bien retenuspar les filtres à charbon actif. Seuleune étape <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> biologique dutype charbon actif biologique ou filtrationlente sur sable peut parvenir à lesdiminuer efficacement. L’ozonation nedoit donc pas intervenir en fin <strong>de</strong> filière<strong>de</strong> <strong>traitement</strong>. L’ozonation permet parailleurs d’éliminer la couleur, l’o<strong>de</strong>ur etle goût <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Il génère peu <strong>de</strong> sousproduits.La chloration subséquente(protection du rése<strong>au</strong>) produira moins<strong>de</strong> composés organochlorés qu’aprèschloration directe.Autres facteursLes fortes teneurs en MON accélèrentla dissociation spontanée <strong>de</strong> l’ozone.Inversement, l’ozone est stabilisé parles fortes teneurs en HCO 3- <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>xtrès dures <strong>de</strong> nappe ou <strong>de</strong> source.L’ozone favorise la microfloculationlorsqu’il est faiblement dosé(0.2 - 0.5 mg O 3/mg COD).Cet effet peut être exploité dans le butd’<strong>au</strong>gmenter l’efficacité d’une filtrationou d’une sédimentation. Toutefois l’effetcontraire peut se produire encas <strong>de</strong> doses d’ozone trop élevées(0.5 - 2.0 mg O 3/ mg COD). Des essaispermettront d’établir la dose optimaled’ozone.DifficultésL’ozone est un gaz nocif et explosif àh<strong>au</strong>te concentration (> 9.5 vol. %). Sastabilité dans l’e<strong>au</strong> dépend be<strong>au</strong>coup dupH et <strong>de</strong> la teneur en COD, ce qui peutcompliquer son dosage en présenced’e<strong>au</strong>x brutes mélangées (<strong>de</strong> lac et <strong>de</strong>source, par exemple) ou <strong>de</strong> qualité trèsvariable (source karstique). Son dosagesera donc guidé par la mesure <strong>de</strong> saconcentration résiduelle en sortie <strong>de</strong>cuve.La production d’ozone consomme <strong>de</strong>l’énergie : 12 - 18 kWh/kg d’O 3à partir<strong>de</strong> l’air et 6 - 10 kWh/kg à partir <strong>de</strong> l’O 2.Lorsque l’ozone est produit à partir<strong>de</strong> l’air, la réaction génère <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>sd’azote qui se transforment en aci<strong>de</strong>nitrique (HNO 3) <strong>au</strong> contact <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Or,il est nécessaire <strong>de</strong> limiter la concentrationd’aci<strong>de</strong> nitrique pour prévenir lacorrosion du système. A cet effet, l’airutilisé dans la production <strong>de</strong> l’ozoneest <strong>de</strong>sséché. Les oxy<strong>de</strong>s d’azote etl’ozone résiduel doivent être détruitsdans l’évacuation d’air.Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesL’ozonation est généralement réaliséeen début <strong>de</strong> filière (préozonation) ou<strong>au</strong> milieu (ozonation intermédiaire). Lapréozonation vise la désinfection et lamicrofloculation. Le fait que la dissociationspontanée <strong>de</strong> l’O 3soit captée parla MON est un phénomène bienvenu,puisqu’il favorise les étapes subséquentes<strong>de</strong> désinfection chimique.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 57


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Par ailleurs, cette oxydation <strong>de</strong>s MONproduit <strong>de</strong>s composés qui sont biodégradableset donc éliminés notammentpar les filtres biologiques (diminution<strong>de</strong>s COA). En présence d’une e<strong>au</strong> bruteturbi<strong>de</strong>, le bon contrôle <strong>de</strong> la désinfectionexigera l’élimination préalable <strong>de</strong>sparticules par floculation/sédimentation,filtration, etc. Les filtres à charbonactif permettent d’éliminer les restesd’ozone, qu’ils reconvertissent en oxygène.Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> référenceL’OSEC fixe à 0.05 mg/l la valeur <strong>de</strong>tolérance <strong>de</strong> l’ozone. La réaction <strong>de</strong>l’ozone et <strong>de</strong>s radic<strong>au</strong>x libres OH avecle bromure peut entraîner la formationindésirable <strong>de</strong> bromate. La valeur <strong>de</strong>tolérance <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier est <strong>de</strong> 0.01 mg/l.La synthèse <strong>de</strong> l’ozone à partir <strong>de</strong> l’airs’accompagne d’une production d’aci<strong>de</strong>nitrique, qui, lorsqu’il est dissous dansl’e<strong>au</strong>, <strong>au</strong>gmente la concentration <strong>de</strong>nitrate. Par conséquent, en présenced’une e<strong>au</strong> brute riche en nitrate, on s’assureraque celui-ci <strong>de</strong>meure en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong>sa valeur <strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong> 40 mg/l NO 3-.MonitorageLe monitorage <strong>de</strong> l’unité d’ozonationimpose la mesure continue <strong>de</strong> laconcentration d’ozone dissous. Cettemesure se fait par ampérométrie.L’ozone résiduel à la sortie <strong>de</strong> l’unitédoit être en concentration suffisammentélevée pour attester <strong>de</strong> l’effet désinfectant.A titre d’exemple, on appliquerapour inactiver les cryptosporidies lavaleur c*t <strong>de</strong> 5 -10 min*mg/l, soit 1 mgd’O 3/l mesuré à la sortie <strong>de</strong> l’unité pourun temps d’écoulement <strong>de</strong> 10 min.Il existe également <strong>de</strong>s procédés photométriquespermettant <strong>de</strong> mesurerl’O 3sur prélèvement d’e<strong>au</strong> (p. ex. lamétho<strong>de</strong> à l’indigo, cf. ci-<strong>de</strong>ssous). Onles utilise <strong>au</strong>ssi pour calibrer les son<strong>de</strong>sampérométriques.Produits et préc<strong>au</strong>tionsL’ozone est produit par émission d’uneffluve électrique, qui consiste àsoumettre à une décharge électriqueun flux d’air sec ou d’oxygène pur.Cette production se fait directementsur place. Les systèmes <strong>de</strong> dissolution<strong>de</strong> l’ozone sont bien sûr essentiels: il peut s’agir d’injecteurs, <strong>de</strong> diffuseursou <strong>de</strong> mélangeurs statiques. Lesrestes d’ozone <strong>de</strong> l’effluent gazeuxsont détruits par catalyse ou par chaleur.L’ozone gazeux peut exploser <strong>au</strong>contact <strong>de</strong> matières organiques (charbonactif, graisses, caoutchouc, etc.)La VME <strong>de</strong> l’ozone est <strong>de</strong> 0.2 mg/m 3(SUVA). Du fait <strong>de</strong> sa production et<strong>de</strong> sa manipulation relativement complexes,l’ozone convient mieux <strong>au</strong>xgran<strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> pompageUltravioletsBut : désinfection, oxydationSi les rayons UV constituent en toutpremier lieu un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> désinfection,ils détruisent <strong>au</strong>ssi, selon leur dose,certains micropolluants. On peut égalementles combiner avec l’e<strong>au</strong> oxygénée(H 2O 2) pour oxy<strong>de</strong>r d’<strong>au</strong>tres substancescontenues dans l’e<strong>au</strong>. Ils peuvent <strong>au</strong>ssis’utiliser sans <strong>au</strong>tre <strong>traitement</strong> si lacomposition <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute le permet: en cas, par exemple, d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> nappeou <strong>de</strong> source <strong>de</strong> très bonne qualité. LesUV endommagent le co<strong>de</strong> génétique(ADN ou ARN) <strong>de</strong>s microorganismes,d’où perturbations métaboliques etperte <strong>de</strong> leur aptitu<strong>de</strong> à proliférer. Lerayonnement est faiblement énergétiqueet ne produit pas <strong>de</strong> modificationphotochimique significative <strong>de</strong>s MON.58 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


La dose UV est le facteur déterminantpour caractériser la capacité <strong>de</strong> désinfection.La SSIGE exige une dose UVminimale <strong>de</strong> 400 J/m 2 . Cette puissanceest liée à quatres facteurs déterminants:à savoir le débit <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> (qui détermine letemps d’exposition), les condition hydr<strong>au</strong>liquesdans la chambre <strong>de</strong> rayonnement,la transmittance UV <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> à traiter etla puissance mesurée par un senseur UVstandardisé dans la chambre <strong>de</strong> rayonnement.La puissance <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> estinfluencée par la capacité nominale <strong>de</strong>l’installation, l’âge <strong>de</strong> la lampe, l’éventuelleformation d’un dépôt sur le tube,ainsi que par la transmittance <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>.La turbidité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute ne doit pasdépasser 1 UTN (ou mieux : 0.3 UTN).Contrairement <strong>au</strong> chlore et <strong>au</strong> dioxy<strong>de</strong><strong>de</strong> chlore, la désinfection par UV détruitefficacement les agents pathogènestels que Cryptosporidium, Giardia, lesamibes, etc., avec un t<strong>au</strong>x d’abattementatteignant 4 logs. Mais le principalavantage <strong>de</strong>s UV rési<strong>de</strong> dans le faitqu’ils ne génèrent pratiquement <strong>au</strong>cunsous-produit et n’utilisent <strong>au</strong>cun produitchimique. Par ailleurs ils n’ajoutent pasd’o<strong>de</strong>ur ni <strong>de</strong> goût à l’e<strong>au</strong>. En revanche,les UV ne protègent pas le rése<strong>au</strong> <strong>de</strong>distribution : pour prévenir la recroissancebactérienne, il f<strong>au</strong>dra soit une e<strong>au</strong>biologiquement stable, soit une protectiondu rése<strong>au</strong> par addition <strong>de</strong> chlore ou<strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore.ProblèmesPour que la désinfection soit efficace,les UV doivent agir directement sur lesmicroorganismes. Ces <strong>de</strong>rniers sont doncsusceptibles d’être protégés s’ils sontfixés ou agrégés à <strong>de</strong>s particules en suspension(effet <strong>de</strong> bouclier). C’est la raisonpour laquelle la turbidité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> doit êtrela plus faible possible (< 1 UTN) avant irradiationUV. On constate, en pratique, queles unités disposant <strong>de</strong> rayonnement àforte intensité (> 400 J/m 2 ) acceptent parfois<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> relativement trouble, car lescapteurs UV contrôlant le processus (mesure<strong>de</strong> la transmittance) vali<strong>de</strong>nt les valeursmesurées. Or, <strong>de</strong>s microorganismesvivants peuvent se trouver protégés parles particules et accé<strong>de</strong>r, <strong>de</strong> ce fait, <strong>au</strong>rése<strong>au</strong> d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. Voilà pourquoi la turbidité<strong>de</strong>vrait être mesurée systématiquementen amont <strong>de</strong> l’unité UV, surtout sil’e<strong>au</strong> brute est <strong>de</strong> qualité très variable (e<strong>au</strong>karstique, par ex.). L’intensité du rayonnementémis par les lampes UV diminueprogressivement du fait du vieillissement<strong>de</strong> celles-ci et <strong>de</strong> dépôts sur les manchons.Il est donc nécessaire <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>rà leur nettoyage régulier et <strong>de</strong> changer leslampes à temps. Lorsque le rayonnementest <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> inférieure à 235nm, les fortes concentrations <strong>de</strong> nitratedonnent du nitrite. Ce <strong>de</strong>rnier est toxiquepour le sang et donc indésirable dansl’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson. Ce phénomène peutêtre évité en recourant à <strong>de</strong>s tubes filtrantles fréquences inférieures à 235 nm.Réacteur UVLes paramètres hydr<strong>au</strong>liques jouent unrôle déterminant dans les procédés UV.Les lampes sont contenues dans un manchon<strong>de</strong> quartz et peuvent être disposéesperpendiculairement ou en parallèle <strong>au</strong>courant. L’e<strong>au</strong> et les substances qu’ellerenferme absorbent davantage le rayonnementUV que le rayonnement visible.Les lampes doivent donc être disposées<strong>de</strong> manière relativement <strong>de</strong>nse. Lacouche d’e<strong>au</strong> irradiée ne mesure quequelques centimètres d’épaisseur (max.50 cm). Les paramètres hydr<strong>au</strong>liques (turbulence,prévention <strong>de</strong>s courts circuits,etc.) doivent <strong>au</strong>toriser une durée d’expositionsuffisamment longue et le passage<strong>de</strong> chaque microorganisme dans le champd’action <strong>de</strong>s lampes. La géométrie duréacteur est généralement dictée par lefabricant. Celui-ci doit également attester<strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> l’installation en produisant<strong>de</strong>s mesures biodosimétriques. Entermes <strong>de</strong> certification <strong>de</strong>s installationsUV, <strong>de</strong>ux normes sont reconnues par laSSIGE : l’Ö-Norm M5873 et la DVGWW294.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 59


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesC’est selon le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> pollution <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> qu’il f<strong>au</strong>dra éliminer les particules/la turbidité avant désinfection UV.Aucun pré<strong>traitement</strong> n’est requis si laturbidité ne dépasse pas 1 UTN et sila pollution microbiologique est faible- conditions que remplissent généralementles e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> nappe et <strong>de</strong> source.Par contre, l’élimination <strong>de</strong>s particulessera souvent nécessaire s’il s’agit d’unee<strong>au</strong> <strong>de</strong> surface et toutes les métho<strong>de</strong>sseront alors envisageables : filtrationrapi<strong>de</strong>, filtration lente sur sable ou filtrationmembranaire.Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> référenceLa concentration <strong>de</strong> nitrite doit êtresurveillée si l’e<strong>au</strong> brute est riche ennitrate. L’OSEC fixe à 0.1 mg/l la valeur<strong>de</strong> tolérance du nitrite et à 40 mg/l celledu nitrate. La valeur <strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong>smatières en suspension (turbidité) est<strong>de</strong> 1.0 UTN.Monitorage du procédéL’efficacité <strong>de</strong> désinfection d’une installationse contrôle par le débit maximal,par la transmittance et par la dose d’UV.Des tests <strong>de</strong> biodosimétrie, effectuéspar <strong>de</strong>s experts qualifiés, permettent<strong>de</strong> quantifier ces paramètres. L’<strong>au</strong>torisationd’exploiter l’unité dépend <strong>de</strong> cesrésultats ; ils font partie <strong>de</strong>s élémentssur lesquels se fon<strong>de</strong> l’<strong>au</strong>torisationd’exploiter. L’unité doit dispenser, selonla SSIGE, d’une dose d’énergie d’<strong>au</strong>moins 400 J/m 2 (fluence). La surveillancese fait en continu par le biais<strong>de</strong> capteurs UV vérifiant la présence <strong>de</strong>la dose minimale. Dans les installationsà lampes multiples, il est rarementpossible d’asservir un capteur à chaquelampe. Le fonctionnent <strong>de</strong>s lampes estdonc surveillé par le biais <strong>de</strong> l’énergieemmagasinée.Par ailleurs la durée <strong>de</strong> fonctionnementet le nombre <strong>de</strong> cycles d’arrêt/allumagedoivent être consignés. La durée <strong>de</strong>fonctionnement affecte principalementles performances <strong>de</strong>s lampes à faiblepression. La durée d’exploitation <strong>de</strong>celles-ci est <strong>de</strong> 4000 à 10 000 heures ;celle <strong>de</strong>s lampes à moyenne pressionse situe <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> 10 000 heures (une<strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> lampes figureci-<strong>de</strong>ssous à la section Produits et préc<strong>au</strong>tions).La durée minimale du séjour <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>dans le réacteur est réglée par le débit.Cependant, les anciennes installationsne permettent pas toujours d’optimisercelui-ci. Par ailleurs, certaines installationsne disposent pas d’un contrôle<strong>au</strong>tomatique <strong>de</strong> la turbidité, ce qui peutentraîner la présence d’impuretés dansl’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson, surtout si celle-ciprovient d’une e<strong>au</strong> <strong>de</strong> source à fortesvariations <strong>de</strong> débit et <strong>de</strong> turbidité.Test biodosimétriqueLe test biodosimétrique se base surla sensibilité - en laboratoire - <strong>de</strong>sspores <strong>de</strong> Bacillus subtilis à <strong>de</strong>s dosesdonnées d’UV (durée * intensité durayonnement). Il est réalisé <strong>au</strong>x fins<strong>de</strong> certification ou <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong>sperformances <strong>de</strong>s installations UV.Pour ce faire, on introduit en amont <strong>de</strong>l’unité UV <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong> B. subtilis àla concentration <strong>de</strong> 3 x 103/ ml. Aprèsbrassage sur écoulement constant, onprélève cinq échantillons <strong>au</strong> moins enaval <strong>de</strong> l’unité UV, les prélèvementsétant espacés d’une minute chacun.Les échantillons sont ensuite incubéssur plaques à 37°C pendant 24 h. Ontrace alors une courbe d’inactivationbasée sur la réduction <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong>B. subtilis actifs (log(N/N 0) en fonction<strong>de</strong> l’intensité du rayonnement dans leréacteur.60 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Les valeurs établies par ce biais sonttoujours valables pour une combinaisonprécise <strong>de</strong> débit (durée d’exposition) et<strong>de</strong> transmittance. Ces tests peuventêtre affinés en modifiant <strong>de</strong>ux types<strong>de</strong> paramètres. D’une part, on réduit latransmittance <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> en y ajoutant dusulfonate <strong>de</strong> lignine, mais on maintientl’émission d’UV à son maximum (conditionsd’émission et d’absorption élevées).D’<strong>au</strong>tre part, on réduit l’émissiond’UV à 70 % (ou moins) du maximum,dans <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>au</strong>x conditions <strong>de</strong> transmittancenaturelles (conditions d’émissionet d’absorption faibles). L’évaluationdéterminante est celle reposant surle moins bon résultat.Produits et préc<strong>au</strong>tionsLa désinfection UV <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boissonutilise <strong>de</strong>s lampes à faible ou moyennepression. Les lampes à moyennepression émettent à 200 - 300 nm etconsomment relativement be<strong>au</strong>coupd’énergie : 100 W par cm <strong>de</strong> rayonnement.La température à la paroi est<strong>de</strong> 900°C environ. Leurs avantagesrési<strong>de</strong>nt dans leur très forte intensité etdans la simplicité et la rapidité <strong>de</strong> leurréglage. Ce type <strong>de</strong> lampes convientsurtout <strong>au</strong>x installations à gros débits.Les lampes à basse pression émettentà 253.7 nm et consomment 0.5 - 3 W/cm avec <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong> 50 -90°C. L’unité UV doit être adaptée à laqualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> à traiter. La baisse <strong>de</strong>performance du rayonnement doit êtresurveillée et les lampes doivent êtrechangées à temps. Toutes les lampesdoivent essentiellement présenterla même durée d’utilisation. Prendregar<strong>de</strong> <strong>au</strong> fait que les lampes, une foisallumées, ont besoin <strong>de</strong> quelquesminutes pour déployer leur pleinepuissance : 3 - 6 min pour les lampesà moyenne pression, 15 - 30 min pourcelles à basse pression. La planification<strong>de</strong>s installations UV doit égalementprévoir l’élimination <strong>de</strong>s lampes défectueusesou périmées : elles contiennent<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> mercureliqui<strong>de</strong> ou lié.Traitement extensifCertaines impuretés <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute nepeuvent être éliminées par filtration etpar oxydation seules. Un <strong>traitement</strong>supplémentaire est alors requis : il <strong>de</strong>vratoujours cibler certaines substances/paramètres spécifiques et sera conçuà cet effet bien précis. Ces <strong>traitement</strong>sseront tout particulièrement nécessairespour assurer les critères <strong>de</strong> qualité<strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x brutes fortement polluéespar l’homme. Chaque procédé décritci-<strong>de</strong>ssous doit être considéré commeune étape intégrée dans une filière <strong>de</strong><strong>traitement</strong>s multiples. De manière générale,<strong>au</strong>cun d’eux n’est utilisé seul.Charbon actifBut : adsorption, filtrationLe charbon actif sert surtout à éliminerles traces <strong>de</strong> composés organiquesdissous lourds ou difficilement dégradables(pestici<strong>de</strong>s, molécules odorantesou sapi<strong>de</strong>s, hydrocarbures chlorés,etc.). On l’utilise également commeprotection contre les irruptions soudainesd’impuretés. Les moléculesadsorbant le mieux <strong>au</strong> charbon actif ontCharge [poids %]100,010,01,00,10,01MTBEPERatrazinephénol1,0 10 100 1000 10000Concentration [µg/l]Figure 16: Isotherme d’adsorption <strong>de</strong> certainscomposés organiques à du charbon actif frais nonchargé, sans présence concurrente <strong>de</strong> MON.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 61


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>une polarité nulle ou faible (figure 16),sont peu solubles dans l’e<strong>au</strong> ou présententun fort coefficient <strong>de</strong> partage octanol/e<strong>au</strong>(k oe). On utilise également lecharbon actif pour éliminer les résidusd’agents oxydants et désinfectants, etcomme support <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s microorganismesservant à la biodégradation<strong>de</strong>s composés organiques assimilables(COA). Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, troisà neuf mois sont nécessaires à l’inst<strong>au</strong>ration<strong>de</strong> l’activité biologique. Cettebiodégradation est souhaitable dans lamesure où elle décompose les nutriments<strong>de</strong>s microorganismes et diminuedonc le risque <strong>de</strong> recroissance dans lerése<strong>au</strong> <strong>de</strong> distribution. L’élimination <strong>de</strong>la matière organique naturelle (MON)atteint initialement 90 % (charbon actiffrais), mais diminue rapi<strong>de</strong>ment pour sesituer <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> 30 % après 3 à 6 moisen l’absence d’<strong>au</strong>tre adsorbant (biodégradation).Si le charbon actif n’est utiliséque pour éliminer les micropolluants,la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s filtres n’est que <strong>de</strong>quelques mois à une année. Cette longévitéréduite est essentiellement dueà la concurrence - donc à la saturation -<strong>de</strong>s sites d’adsorption du charbon et <strong>au</strong>colmatage <strong>de</strong>s pores par les MON. Lesmatéri<strong>au</strong>x filtrés s’accumulent sur le lit<strong>de</strong> charbon, ce qui s’accompagne d’uneperte <strong>de</strong> pression continue et d’unrisque <strong>de</strong> percée. Les filtres doiventdonc être nettoyés régulièrement : plusieursfois par semaine en cas <strong>de</strong> forteturbidité, mensuellement en cas <strong>de</strong>turbidité faible. Le charbon actif granulaire(grains <strong>de</strong> 1 - 3 mm) s’utilise soitdans un lit <strong>de</strong> filtration soit dans <strong>de</strong>scolonnes d’adsorption. Le charbon actifexiste également sous forme <strong>de</strong> poudre(CAP), <strong>au</strong>quel cas il est ajouté dansl’e<strong>au</strong> pour le <strong>traitement</strong> puis éliminé parsédimentation ou par filtration membranaire(procédé Cristal).L’emploi du CAP se justifie surtoutlorsqu’il s’agit <strong>de</strong> remédier à un problèmepassager ou périodique, commepar exemple les problèmes saisonniers<strong>de</strong> goût et d’o<strong>de</strong>ur. Lorsqu’il dispose<strong>de</strong> réserves d’adsorption suffisantes, lecharbon actif garantit une qualité d’e<strong>au</strong>constante, même en cas d’alimentationfluctuante.DifficultésL’arrivée d’une e<strong>au</strong> à forte teneur enMON diminue notablement la capacitédu charbon actif à adsorber les impuretésorganiques, parce que celles-ciconcourent avec les MON pour lesmême sites d’adsorption sur le charbonactif. Le choix du charbon actifpeut quelque peu remédier à ce problème.Du fait <strong>de</strong> sa capacité d’adsorptionlimitée, le charbon actif doitêtre régénéré lorsqu’il est saturé. Il estalors retiré <strong>de</strong>s filtres et sa réactivationest effectuée par le fabricant dans<strong>de</strong>s fours spéci<strong>au</strong>x. Cette réactivations’accompagne d’une perte <strong>de</strong> masse<strong>de</strong> 10 % qui sera remplacée par dumatéri<strong>au</strong> frais. Des pertes significativessont dues à l’abrasion, soit lors dufonctionnement normal <strong>de</strong>s colonnesd’adsorption soit lors <strong>de</strong>s lavages <strong>de</strong>sfiltres à lit. Les abrasions continuellespeuvent contaminer le filtrat. Il n’estpas possible <strong>de</strong> connaître à l’avance leprofil d’adsorption d’un charbon actif enregard d’une e<strong>au</strong> brute spécifique, notammentquelles substances contenuesdans cette e<strong>au</strong> vont concourir pour lessites d’adsorption. C’est la raison pourlaquelle <strong>de</strong> nombreux essais doiventêtre préalablement effectués en unitépilote. C’est seulement par ce biaisqu’il sera possible <strong>de</strong> connaître la capacitéd’adsorption <strong>de</strong> chaque substanceà retirer <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute et d’organiserl’installation en vue <strong>de</strong>s besoins spécifiques.62 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesDu point <strong>de</strong> vue économique, il est préférable<strong>de</strong> réduire les t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> particuleset <strong>de</strong> certaines matières organiquesavant filtration sur charbon actif. La préozonationoxy<strong>de</strong> une partie <strong>de</strong> la MONen COA. L’emploi <strong>de</strong> CAP doit, quantà lui, être suivi d’une sédimentationou d’une filtration membranaire, cette<strong>de</strong>rnière constituant une alternativeplus mo<strong>de</strong>rne. Cependant le charbonactif est souvent ajouté <strong>au</strong> matéri<strong>au</strong>filtrant dans le cadre <strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong>filtration sur lit. La diminution <strong>de</strong>s CODet <strong>de</strong>s microorganismes est encoreplus importante lorsque l’on fait suivrecette étape par une filtration lente oumembranaire. L’activité biologique peutessaimer certains microorganismesdans l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> (les Pseudomonasen particulier). C’est ce qui justifie ladésinfection ou la filtration membranaire(UF, NF ou OI) après l’étape ducharbon actif.Monitorage du procédéSurveiller le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> saturation ducharbon actif par les polluants exige <strong>de</strong>mesurer la teneur <strong>de</strong> certains d’entreeux (pestici<strong>de</strong>s, hydrocarbures, cyanotoxines,etc.) dans l’e<strong>au</strong> brute etdans le filtrat. Passé un seuil prédéfini,le charbon actif <strong>de</strong>vra être régénéré.La lente <strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong>s polluantsdans le filtrat suit une courbe appelée« courbe <strong>de</strong> percée » qui correspondà la saturation du charbon actif. Unrétrolavage est nécessaire lorsque lecolmatage du filtre entraîne une perte<strong>de</strong> pression critique.La fréquence <strong>de</strong>s rétrolavages dépend<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute ; elle peuts’échelonner d’une fois par jour à unefois par mois. L’élimination <strong>de</strong> la MONest mesurée par absorption UV (CAS 254,cf. ci-<strong>de</strong>ssous).Produits et préc<strong>au</strong>tionsLe charbon actif est un matéri<strong>au</strong> poreux,formé <strong>de</strong> paillettes <strong>de</strong> graphiteprésentant une surface interne trèsimportante (600 - 1500 m 2 /g <strong>de</strong> charbonactif). Il est fabriqué par <strong>traitement</strong>thermique sous vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> houille, <strong>de</strong>tourbe, <strong>de</strong> coque <strong>de</strong> noix <strong>de</strong> coco ouencore <strong>de</strong> bois. Les produits diffèrentbe<strong>au</strong>coup en termes <strong>de</strong> propriétés etdoivent donc être testés avec l’e<strong>au</strong> pureà traiter. A titre d’exemple, éliminer <strong>de</strong>ssubstances <strong>de</strong> poids moléculaire élevé<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra un charbon actif à forteproportion <strong>de</strong> pores <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille.Voilà pourquoi seuls <strong>de</strong>s essais pilotesreproduisant le plus fidèlement possibleles conditions <strong>de</strong> la future installation(types d’unités, composition <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>,etc.) seront en mesure <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>sinformations précises sur les performances<strong>de</strong>s différents produits. Ladurée <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> et du charbonactif est habituellement <strong>de</strong> 5 - 20 minutes.L’emploi <strong>de</strong> filtres à composantebiologique s’accompagne d’un risque<strong>de</strong> percée <strong>de</strong> microorganismes et donc<strong>de</strong> recroissance dans le rése<strong>au</strong> : c’estun risque à prendre en compte. L’ozonegazeux étant très réactif, son contactavec le charbon actif sec peut provoquer<strong>de</strong>s réactions violentes, parfoismême explosives. Il suffit néanmoins<strong>de</strong> respecter les consignes <strong>de</strong> sécuritépour éviter ce type <strong>de</strong> problème.Echange d’ionsBut : adoucissement, <strong>de</strong>ssalement,élimination du nitrate et <strong>de</strong>s mét<strong>au</strong>xlourds.En Suisse, l’échange d’ions s’emploieplutôt dans la sphère domestique etpratiquement jamais dans les stations<strong>de</strong> <strong>traitement</strong> communales.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 63


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Lorsqu’une station utilise l’échanged’ions, c’est essentiellement pour adoucirl’e<strong>au</strong> et en retirer le nitrate (NO 3-) etles aci<strong>de</strong>s humiques. L’adoucissement<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> repose sur l’élimination du Ca 2+et du Mg 2+en échange d’ions sodium(Na + ). Les ions libérés dans l’échange(Na + , H + , OH - , Cl - , etc.) <strong>de</strong>meurent dansl’e<strong>au</strong> traitée. L’échange d’ions se limiteà une zone dans laquelle s’établit unfront <strong>de</strong> concentration (figure 17). Lacolonne doit donc être plus h<strong>au</strong>te quecette zone pour éviter qu’une fuiteionique ne se produise d’emblée. Levolume d’e<strong>au</strong> traité est exprimé envolume <strong>de</strong> lit (VL), où VL = 1 m 3 <strong>de</strong>liqui<strong>de</strong>/m 3 <strong>de</strong> résine. Le débit se situehabituellement entre 20 et 40 VL/h(~10 - 30 m/h). La résine doit être régénéréelorsque sa capacité d’échangeest épuisée. Plusieurs types <strong>de</strong> produitspeuvent être utilisés à cet effet :les plus fréquents sont le chlorure <strong>de</strong>sodium NaCl, l’aci<strong>de</strong> chlorhydrique HCl,l’aci<strong>de</strong> sulfurique H 2SO 4ou l’hydroxy<strong>de</strong><strong>de</strong> sodium NaOH.Les besoins en régénérant représentent1.5 à 5 fois la capacité d’échange <strong>de</strong> larésine. L’échange d’ions peut provoquerune variation significative du volume dulit <strong>de</strong> filtration (jusqu’à 30 %).DifficultésRégénérer à 100 % un échangeurd’ions n’est pas envisageable pour <strong>de</strong>sraisons économiques. La capacité <strong>de</strong>régénération diminue à chaque cyclerégénératif, les ions échangés <strong>de</strong>meurantpeu à peu captifs <strong>de</strong> la résine.L’utilisation <strong>de</strong> résines régénérées s’accompagned’une fuite d’ions à échangerdans l’e<strong>au</strong> purifiée, soit parce quel’échange ne se produit pas, soit parceque la résine ne retient plus les ionséchangés. Ce phénomène est d’<strong>au</strong>tantplus important que la teneur <strong>de</strong> l’ion àéchanger est élevée dans l’e<strong>au</strong> brute.Le sulfate concurrence le nitrate pourles sites d’adsorption et diminue doncl’élimination <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. La résinepeut être le siège d’une prolifération <strong>de</strong>microorganismes capables d’<strong>au</strong>gmenterla teneur en germes <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> traitéeou d’affecter son goût. Par ailleurs, dunitrite peut se former en conditionsanaérobies. La solution éluée lors <strong>de</strong> larégénération <strong>de</strong>vra être éliminée séparément,ce qui constitue une consommationd’e<strong>au</strong> supplémentaire. L’adoucissement<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> procè<strong>de</strong> en généralpar échange <strong>de</strong> sodium contre calciumet magnésium (2 mM <strong>de</strong> Na + ajoutés [~40 mg/l] contre 1 mM <strong>de</strong> Ca 2+ retiré). Orle sodium <strong>au</strong>gmente la pression artérielleet favorise l’insuffisance rénale. Ilaffecte <strong>au</strong>ssi le goût <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> à partir <strong>de</strong>200 mg/l.Pré/post-<strong>traitement</strong>s éventuelsL’e<strong>au</strong> arrivant à l’échangeur d’ionsne doit pas contenir <strong>de</strong> matières ensuspension ni <strong>de</strong> précipité. Elle serapréalablement traitée selon sa composition(floculation, précipitation, filtration),l’échangeur d’ions se situant leplus souvent en fin <strong>de</strong> filière. L’échanged’ions n’a pas pour effet d’améliorerles paramètres hygiéniques. Par contre,l’implantation d’une activité biologiquedans la résine peut induire une recroissancebactériologique dans l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong>. Par conséquent, si un échangeurd’ions fait partie <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong><strong>traitement</strong>s, il sera toujours suivi d’uneétape <strong>de</strong> désinfection avec protectiondu rése<strong>au</strong>.64 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> référenceL’OSEC fixe la valeur <strong>de</strong> tolérance dunitrate à 40 mg/l et celle du nitrite à 0.1mg/l. Le MSDA recomman<strong>de</strong> une teneuren sodium et en chlorure <strong>de</strong> moins<strong>de</strong> 20 mg/l.Monitorage du procédéDétecter à temps la saturation <strong>de</strong>l’échangeur impose <strong>de</strong> mesurer laconcentration <strong>de</strong>s ions à échanger(Ca 2+ , Mg2 + , NO 3-, etc.) à la sortie<strong>de</strong> l’échangeur. Le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> saturationest ensuite obtenu par le biais d’unecourbe <strong>de</strong> percée. Maintenir constantela qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> implique <strong>de</strong> régénérerl’échangeur avant toute percée.Si l’échange d’ions vise le nitrate, ilpeut être judicieux <strong>de</strong> contrôler <strong>au</strong>ssi lateneur en nitrite.Produits et préc<strong>au</strong>tionsOn utilisera un échangeur cationiqueou anionique selon la charge <strong>de</strong>s ionséchangés (figure 18). Il existe également<strong>de</strong>s échangeurs amphotèresd’anions et <strong>de</strong> cations. Les échangeurspeuvent être d’origine naturelle,composés alors <strong>de</strong> matéri<strong>au</strong>x <strong>de</strong> typesilicates d’aluminium tels que zéolitheou montmorillonite (échangeurscationiques) ; il peut s’agir également<strong>de</strong> résines synthétiques <strong>de</strong> type polymèresd’hydrocarbures (polystyrène,etc.). Le type et la charge <strong>de</strong> ses ionsfixes déterminent le comportement <strong>de</strong>l’échangeur.Les matéri<strong>au</strong>x utilisés doivent être explicitementagréés pour le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong><strong>de</strong>stinée à la consommation, afin <strong>de</strong> garantirqu’<strong>au</strong>cune substance nocive n’estrelâchée dans l’e<strong>au</strong>. La taille <strong>de</strong>s grainsest généralement <strong>de</strong> 0.3 - 1.5 mm.Les échangeurs se présentent le plussouvent sous forme <strong>de</strong> colonnes (litfixe), mais il existe également <strong>de</strong>s procédéssur lit mobile (procédé continu àcontre-courant). L’avantage <strong>de</strong>s colonnesrési<strong>de</strong> dans le bon ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>leur capacité d’échange et donc dansl’abattement élevé <strong>de</strong>s ions à éliminer.Les grains <strong>de</strong> résine peuvent êtremunis d’un noy<strong>au</strong> <strong>de</strong>nse afin d’améliorerleurs performances (MIEX, p. ex.).Le <strong>de</strong>ssalement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> procè<strong>de</strong> par+–– +– ++ –+ –––+++–+ –Na– ++– + + + –Na +–Na +–Ca 2+ Echange d’ions+ –Na + ––+Na + –– +Na + – + +–+ – +Ca 2++Régénération– –– ++– – anion fixé+Ca 2+++ cation échangé–chaîne <strong>de</strong> polystyrène–+Figure 17 : Echange <strong>de</strong> cations schématisé <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> d’un grain <strong>de</strong> résine (purification et régénération).Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 65


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>un échange cationique (type H + ) suivid’un échange anionique (type OH - ) ensérie. Autre possibilité : les procédés àlit mixte dans lesquels les <strong>de</strong>ux résinessont mélangées.Désacidification/adoucissement/décarbonisationBut : inst<strong>au</strong>ration <strong>de</strong> l’équilibrecalcaire-aci<strong>de</strong> carboniqueDans le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, les processus<strong>de</strong> désacidification, d’adoucissementet <strong>de</strong> décarbonatation servent àétablir l’équilibre :CaCO 3(s)+CO 2(g)+H 2O n Ca 2+ +2HCO 3En présence du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbonedissous dans l’e<strong>au</strong>, le calcaire se dissouten calcium et en aci<strong>de</strong> carbonique.Mais un excé<strong>de</strong>nt d’aci<strong>de</strong> dans l’e<strong>au</strong>favorise la corrosion <strong>de</strong>s installations etdu rése<strong>au</strong>. Il en résulte une réduction<strong>de</strong> leur durée <strong>de</strong> vie et, en présence <strong>de</strong>conduites en cuivre ou en acier zingué,<strong>de</strong>s piqûres <strong>de</strong> corrosion et une h<strong>au</strong>sse<strong>de</strong> mét<strong>au</strong>x lourds dans l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson.On évite ce problème en créantune légère sursaturation <strong>de</strong> calcaireà pH neutre, ce qui produira une finecouche <strong>de</strong> protection dans les canalisations.L’excé<strong>de</strong>nt d’aci<strong>de</strong> dans l’e<strong>au</strong>brute peut être neutralisé <strong>de</strong> plusieursmanières :• filtration sur carbonate <strong>de</strong> calcium ousur matéri<strong>au</strong>x dolomitiques, ce quidissout le calcaire (consommationd’aci<strong>de</strong>) et équilibre le pH ;• extraction du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone parventilation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute ;• désacidification par addition <strong>de</strong> sou<strong>de</strong>(Na 2CO 3) ou d’hydroxy<strong>de</strong>s (NaOH,Ca[OH] 2), qui reh<strong>au</strong>ssent le pH et leneutralisent.Si, par contre, l’e<strong>au</strong> est sursaturée enCa 2+ et enCO 32-, le calcaire tend alors àse détacher pour s’incruster ou boucherles canalisations. Pour réduire lesconcentrations <strong>de</strong>s ions responsables<strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, on peut procé<strong>de</strong>r<strong>de</strong> plusieurs manières :• par une résine d’échange du Ca 2+ etdu Mg 2+ contre Na + ou H + ;• par précipitation du calcium parsursaturation <strong>de</strong> calcaire, en ajoutant<strong>de</strong> la sou<strong>de</strong> (Na 2CO 3), <strong>de</strong> la ch<strong>au</strong>x viveou éteinte (CaO ou Ca[OH] 2) ou <strong>de</strong> lasou<strong>de</strong> c<strong>au</strong>stique (NaOH) ;• par nanofiltration ou osmose inverse(procédés membranaires éliminant leCa 2+, l’HCO 3-, etc.).Aucune station suisse ne procè<strong>de</strong> àl’adoucissement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, cet enjeuétant plutôt mineur à l’heure actuelle.On y recourt cependant <strong>au</strong> nive<strong>au</strong>domestique et industriel (e<strong>au</strong> froi<strong>de</strong>,systèmes d’e<strong>au</strong> ch<strong>au</strong><strong>de</strong>, etc.).66 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


DifficultésLa désacidification <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x brutes trèsaci<strong>de</strong>s par NaOH ou Na 2CO 3peut <strong>au</strong>gmenterfortement la concentration <strong>de</strong>sodium, ce qui n’est pas souhaitable <strong>au</strong>plan sanitaire. L’utilisation d’hydroxy<strong>de</strong><strong>de</strong> calcium (Ca[OH 2]) offre une alternativeévitant cette h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong> sodium,mais elle a pour effet secondaire <strong>de</strong>durcir l’e<strong>au</strong>, à l’instar <strong>de</strong> la filtration surmatéri<strong>au</strong>x dolomitiques ou calcaires(introduction <strong>de</strong> Ca 2+ , Mg 2+ et HCO 3-).Enfin, un <strong>de</strong>rnier problème peut résulterdu mélange d’e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> différentesprovenances et salinités. Ce type <strong>de</strong>problème peut être limité en équilibrantles concentrations <strong>de</strong> certaines substancesdans les e<strong>au</strong>x mélangées.Pré/post-<strong>traitement</strong>s possiblesLes procédés <strong>de</strong> désacidification etd’adoucissement s’intègrent généralementdans une filière <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>s,souvent après élimination particulaire.Celle-ci est en effet nécessaire avantun échange d’ions ou une filtrationmembranaire. L’adoucissement parprécipitation requiert <strong>de</strong> toute façonune filtration subséquente pour retirerle précipitat ; mais celle-ci ne doit pasentraver le débit, dont seules <strong>de</strong> faiblesvariations sont <strong>au</strong>torisées. On ajoutegénéralement <strong>de</strong>s floculants pour accélérerla sédimentation et améliorer laséparation. Une <strong>au</strong>tre possibilité rési<strong>de</strong>dans l’emploi <strong>de</strong> sable (grain <strong>de</strong> 0.5 à1 mm) agissant par contact (accumulation<strong>de</strong> calcaire à la surface). Exceptéla nanofiltration et l’osmose inverse,qui éliminent efficacement les germes,la désacidification, l’adoucissement etla décarbonatation n’ont, en soi, <strong>au</strong>cunimpact sur les paramètres d’hygiène.Une désinfection est toujours nécessairepar la suite.Après adoucissement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, il peuts’avérer nécessaire <strong>de</strong> neutraliser le pHpar adjonction d’aci<strong>de</strong>.Valeurs limites/valeurs <strong>de</strong> référenceLe pH <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> doit êtreneutre : le MSDA recomman<strong>de</strong> unpH <strong>de</strong> 6.8 - 8.2. Concernant le calcium,le MSDA recomman<strong>de</strong> un maximum <strong>de</strong>200 mg/l (seuil organoleptique) et, pourle sodium, un t<strong>au</strong>x < 20 mg/l.Monitorage du procédéLa désacidification se gui<strong>de</strong> par la mesurecontinue du pH. L’adoucissementpeut se contrôler via les t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> Ca 2+ et<strong>de</strong> Mg 2+ .Produits et préc<strong>au</strong>tionsDans le processus d’adoucissement <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong>, on distingue fondamentalementl’élimination du Ca 2+ et du Mg 2+ (diminution<strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>) et l’éliminationdu HCO 3-(décarbonatation). Lesprocessus suivants sont utilisés à ceteffet : échange d’ions avec Na + , H + ouOH - , adoucissement par membrane,décarbonatation physique, lente, rapi<strong>de</strong>ou encore aci<strong>de</strong>. Adoucissement etdécarbonatation s’effectuent souventen n’utilisant qu’une partie <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, quiest ensuite remélangée à l’<strong>au</strong>tre partie.Ce procédé permet d’ajuster la duretéet la salinité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. L’une <strong>de</strong>sapplications possibles <strong>de</strong> la filtration surmatéri<strong>au</strong>x alcalins est le « redurcissement» du perméat issu <strong>de</strong>s procédésmembranaires. On réintroduit ainsidans l’e<strong>au</strong> les minér<strong>au</strong>x nécessaires.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 67


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Autres procédés utilisés dans la potabilisation<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Les métho<strong>de</strong>s décrites brièvementci-<strong>de</strong>ssous sont spéciales et moins fréquemmentutilisées dans le <strong>traitement</strong><strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation.Elles sont peu généralisables et nedoivent pas être mises en pratique sansavoir été soigneusement évaluées etajustées <strong>au</strong> cas particulier.Procédés d’oxydation avancésBut : oxydation <strong>de</strong> micropolluantsLes procédés d’oxydation avancés(advanced oxydation processes, AOP)s’appuient sur la formation <strong>de</strong> radic<strong>au</strong>xlibres OH formés secondairement àl’oxydation. Ils combinent par exemplel’ozone et l’e<strong>au</strong> oxygénée, les UV etl’ozone ou les UV et l’e<strong>au</strong> oxygénée.Les radic<strong>au</strong>x hydroxyles réagissent <strong>de</strong>manière non sélective. La MON, l’HCO 3-et le CO 32-sont <strong>de</strong> puissants capteurs<strong>de</strong> radic<strong>au</strong>x OH dans l’e<strong>au</strong> et réduisentdonc la concentrations <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers.Les micropolluants (pestici<strong>de</strong>s, médicaments,etc.) qui ne réagissent quepartiellement avec les <strong>au</strong>tres oxydantspeuvent être oxydés par AOP. Ce procédéengendre néanmoins <strong>de</strong>s sous-produitsprovenant <strong>de</strong>s réactions avec <strong>de</strong>scomposés <strong>de</strong> la matrice. Des étapes <strong>de</strong><strong>traitement</strong> supplémentaires, telles quela filtration (rapi<strong>de</strong>, lente ou sur charbonactif), visant à diminuer les t<strong>au</strong>x <strong>de</strong>COA, à éliminer les sous-produits(p. ex. NO 2-) ou les oxydants (e<strong>au</strong> oxygénée,ozone) sont indispensables pourl’obtention d’une e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> stable.NitrificationBut : diminution <strong>de</strong> l’ammonium/ammoniacL’ammonium et l’ammoniac <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>xbrutes proviennent essentiellement<strong>de</strong> l’agriculture. Dans la nitrificationmicrobiologique, <strong>de</strong>s bactéries oxy<strong>de</strong>ntles composés d’ammonium ennitrates. Cette réaction passe par lenitrite comme étape intermédiaire. Lanitrification <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’oxygène ensuffisance, ce que l’on réalise souventdans les procédés <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> par <strong>de</strong> simples casca<strong>de</strong>s d’aération.Les bactéries implantées peuventainsi disposer <strong>de</strong> tout l’oxygène nécessaire.L’oxydation chimique transforme,elle <strong>au</strong>ssi, l’ammonium en nitrate.L’ammonium revêt une importanceparticulière lorsque le chlore est utilisécomme désinfectant, puisque ces <strong>de</strong>uxcomposés réagissent pour former <strong>de</strong>schloramines, dont les propriétés désinfectantessont très inférieures à cellesdu chlore (chloration <strong>au</strong> point critique,voir plus h<strong>au</strong>t). L’élimination <strong>de</strong> l’ammoniacpeut également se faire par strippage,celui-ci étant extrait <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> sousforme gazeuse par injection d’air ou<strong>de</strong> vapeur dans l’e<strong>au</strong>. Cependant, cesprocédés <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt be<strong>au</strong>coup d’espaceet sont donc réservés <strong>au</strong>x stations<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> capacité. L’élimination <strong>de</strong>l’ammonium peut également s’effectuer,mais à dimension plus restreinte,par nanofiltration, électrodialyse ouéchange d’ions.68 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


DénitrificationBut : diminution du nitrateA l’instar <strong>de</strong> la nitrification, la réduction<strong>de</strong>s nitrates en azote élémentaire(dénitrification) se fait également parvoie microbiologique. Ce processus sedéroule en anaérobie. Dans l’unité <strong>de</strong>dénitrification, les microorganismespeuvent être cultivés sur un supportleur servant également <strong>de</strong> source <strong>de</strong>carbone (mulch, paille, polymérisatsorganiques en granulés, etc.) ou sur unsupport inerte (sable, argile expansée,pierre ponce, styropor, etc.) exigeantl’addition <strong>de</strong> substrats (matéri<strong>au</strong>xorganiques, H 2, etc.). Ce support peutse présenter sous forme <strong>de</strong> lit fixeou fluidisé. Les lits fixes doivent êtrerégulièrement nettoyés pour éliminerla biomasse qui s’y forme. Les <strong>au</strong>tressubstrats (PO 43-, Fe 2+ , etc.) sont ajoutéssi nécessaire sous forme liqui<strong>de</strong> ougazeuse avant l’entrée <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> dansl’unité. La dénitrification est précédée,dans l’unité, par une désoxygénation <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong>. Puis, une fois les nitrates réduits,on procè<strong>de</strong> à sa réoxygénation (air, O 2).La dénitrification <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s structurescomplexes qui sont plutôt réservés<strong>au</strong>x stations <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> capacité.Dans les stations <strong>de</strong> plus petite dimension,les nitrates <strong>de</strong>vraient être éliminéspar échange d’ions ou par procédésmembranaires (nanofiltration et osmoseinverse).ElectrodialyseBut : <strong>de</strong>ssalement, diminution dunitrate et <strong>de</strong> l’ammoniumL’électrodialyse est un procédé <strong>de</strong>séparation électrochimique dans lequel<strong>de</strong>s ions, sous l’influence d’un potentielélectrique, passent une membranesemi-perméable pour aller d’une solutionmoins concentrée (diluat) dans unesolution plus concentrée (concentrat).Dans l’idéal, la membrane ne laissepasser qu’une seule sorte d’ions (p. ex.NO - ). Pour que ce procédé fonctionne,toutes les particules <strong>de</strong> taille supérieureà 10 µm doivent avoir été préalablementéliminées. Le pré<strong>traitement</strong> passepar une floculation/ précipitation, unefiltration ou un <strong>traitement</strong> <strong>au</strong> charbonactif. Pour <strong>de</strong>s raisons techniques,l’électrodialyse est mise en œuvre àgran<strong>de</strong> échelle uniquement, surtoutpour le <strong>de</strong>ssalement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> meret <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x s<strong>au</strong>mâtres (y compris pourla production <strong>de</strong> sel), ainsi que pourtraiter les e<strong>au</strong>x industrielles. Dans cecontexte, elle est souvent utilisée pourlaver les échangeurs d’ions.Déferrisation/démanganisationBut : diminution du fer et/ou du manganèseLe fer et le manganèse pénètrent généralementdans les e<strong>au</strong>x souterrainespar solubilisation <strong>de</strong> leur forme oxy<strong>de</strong>/hydroxy<strong>de</strong> ; cette solubilisation seproduit lorsque prédominent <strong>de</strong>s conditionsréductrices et anaérobies.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 69


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Le fer et le manganèse sont solublesdans l’e<strong>au</strong> lorsqu’ils se trouvent sousforme divalente. Ils en sont extraits encombinant oxydation et précipitation/filtration.Cette extraction peut se faire <strong>de</strong>l’une <strong>de</strong>s manières suivantes :• par oxydation chimique après captage,puis élimination <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s par sédimentation/filtration.• par oxydation biologique après captage,puis élimination <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s parsédimentation/filtration.• par procédé in situ : oxydation duFe(II) et du Mn(II), puis séparationsouterraine <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s avant captage.Les procédés post-captage exigentles unités <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> en station.Pour l’oxydation chimique du fer, onutilise l’oxygène, le chlore, l’ozone oule permanganate <strong>de</strong> potassium ; pourl’oxydation chimique du manganèse onutilise l’ozone et le permanganate <strong>de</strong>potassium. L’oxydation est suivie d’unesédimentation/filtration. Dans le cas <strong>de</strong>l’oxydation biologique, on injecte <strong>de</strong> l’airdans l’e<strong>au</strong> puis le fer et le manganèsesont oxydés par la biomasse implantéegénéralement dans <strong>de</strong>ux filtres séparés.Ces procédés <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt d’unepart <strong>de</strong>s bassins supplémentaires et,d’<strong>au</strong>tre part, l’élimination <strong>de</strong>s mét<strong>au</strong>xprécipités. Avec le procédé in situ,<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> aérée est directement injectéedans le sous-sol, où se déposentl’oxy<strong>de</strong>/hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer et <strong>de</strong> manganèse.Le risque <strong>de</strong> colmatage est faible,puisque ceux-ci sédimentent sur <strong>de</strong>ssurfaces <strong>de</strong> sable ou <strong>de</strong> gravier. Comparé<strong>au</strong>x procédés conventionnels enstation, les installations souterrainesprésentent l’intérêt d’être d’envergurerelativement mo<strong>de</strong>stes et <strong>de</strong> ne pasexiger l’évacuation <strong>de</strong> boues. Un <strong>au</strong>treavantage <strong>de</strong> l’approche in situ rési<strong>de</strong>dans le fait que les cornes <strong>de</strong> rabattementne peuvent se boucher du faitque le fer et le manganèse sont précipitésbien avant.70 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Table<strong>au</strong> 8 : Contrôle <strong>de</strong>s procédésEtape du procédé Paramètre Concentration maximale Mesure Fréquence <strong>de</strong>s contrôlesE<strong>au</strong> bruteE<strong>au</strong> <strong>potable</strong>Floculation/ dosage <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> - 0.3 mg Fe/L concentration hebdomadaire à mensuelleprécipitation l’agent/adjuvant l’agent/adjuvant 0.2 mg Al/L Messung,<strong>de</strong> floculation <strong>de</strong> floculation 0.5 µg Acrylamid/L TurbiditéDéparticulation Turbidité 5 - 200 NTU < 1 NTU Turbidité continueSédimentation Départiculation Turbidité - < 1 NTU Turbidité continueFiltration lente Départiculation Turbidité < 10 NTU < 1 NTU Turbidité continuesur sableFiltration rapi<strong>de</strong> Départiculation Turbidité < 30 NTU < 1 NTU Turbidité continueFiltration Départiculation nombre <strong>de</strong> particules - < 1 NTU analyse particulaire continuemembranaire Départiculation sur/sous-pression - - test d’intégrité : annuelletest du maintien <strong>de</strong>la pression/élimination <strong>de</strong>s microorganismes - GAM: 20/mL test <strong>de</strong> diffusion hebdomadaire à mensuellemicroorganismes (E.coli, GAM, E.Coli: nd/100 mL examen(UF, NF) entérocoques, etc.) EC: nd/100 mL microbiologiqueChloration dosage du chlore chlore résiduel à - 0.1 mg/L concentration par continuedans l’unité la sortie <strong>de</strong> l’unité mesureélectrochimiqueDioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore dosage du-ClO 2& Cl - - 0.05 mg/L concentration par continuedioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore résiduels à la mesure électrosortie<strong>de</strong> l’unitéchimiqueoxydation concentrations <strong>de</strong> 0.4 mg/L 0.05 mg/L concentration par continuechlorure et <strong>de</strong> chloritemesure électroàla sortiechimiqueOzonation dosage d’ozone O 3-résiduel à la - 0.05 mg/L concentration par continuesortie <strong>de</strong> l’unitémesure électrochimiqueoxydation concentration <strong>de</strong> < 50 µg Br - /L 10 µg BrO 3-/L concentration hebdomadaire à mensuellebromi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> bromureUV inactivation Turbidité/transmittance 1 UTN - Turbidité et continueà l’entréetransmittancedésinfection Rayonnement spatial/ - - capteurs UV continueinsuffisante fluence dans le réacteur (min. 400 J/m 2 )Charbon actif adsorption Concentration <strong>de</strong> - selon polluant concentration hebdomadairepolluant à la sortieEchange d’ions échange d’ions Concentration - selon ions concentration <strong>de</strong>s hebdomadaireDésacidification/ Ajustement <strong>de</strong> à la sortie 6.8 – 8.2 ions problématiquesadoucissant l’équilibre pH à la sortie pHDésacidification/ inst<strong>au</strong>ration <strong>de</strong> pH à la sortie - 6.8 - 8.2 pH continueadoucissement l’équilibreOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 71


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Combinaison <strong>de</strong> procédésLorsque l’e<strong>au</strong> d’une nappe ou d’unesource est <strong>de</strong> bonne qualité, elle estsouvent <strong>potable</strong> d’emblée ou nécessitejuste une désinfection et/ou une protectiondu rése<strong>au</strong>. S’il s’agit, par contre,d’une e<strong>au</strong> provenant d’une sourcekarstique (forte turbidité, qualité très inégale,etc.) ou d’une nappe souterraineréduite (teneurs élevées en Fe[II] et/ouen Mn[II]), elle exigera encore d’<strong>au</strong>tres<strong>traitement</strong>s. Enfin les e<strong>au</strong>x <strong>de</strong> surfacesuivent une filière multi-étapes axée surleurs particularités. La figure 18 résumeles différents schémas <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>en fonction <strong>de</strong> la provenance <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>.Nous présenterons ci-<strong>de</strong>ssous, en lescommentant, quelques exemples <strong>de</strong>stations en service en Suisse. Il s’agirad’un <strong>de</strong>scriptif non exh<strong>au</strong>stif. Lesfilières <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> doivent toujoursêtre conçues et dimensionnées en fonctiondu cas particulier.<strong>traitement</strong> multi-étapese<strong>au</strong> superficielleenrichissementartificiel en e<strong>au</strong>souterrainequalité insuffisante• forte turbidité• présence <strong>de</strong> Fe(II)et Mn(II)floculation/précipitationsédimentationfiltrationoxydationdésinfectioncharbon actiféchange d’ionsadoucissementdésacidificatione<strong>au</strong> <strong>de</strong> nappe ou <strong>de</strong> sourceune seule étape <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>désinfectioninjection dansle rése<strong>au</strong>Figure 18: Schéma <strong>de</strong>s filières <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x souterraines, superficielle ou <strong>de</strong> source.72 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Traitement à étape uniqueLe <strong>traitement</strong> à une seule étape consisteuniquement à désinfecter l’e<strong>au</strong> parvoie physique (figure 19) ou chimique.Ce cas particulier, qui concerne surtoutl’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> nappe ou <strong>de</strong> source, vise àgarantir la conformité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> avec lecadre législatif sur l’hygiène. Si la désinfectionse fait par UV, la faible turbiditésera une condition fondamentale ; si ladésinfection est chimique, ce sera alorsla faible teneur en matière organiquequi sera essentielle.Désinfection<strong>au</strong>x UVFiltrationmembranairee<strong>au</strong> brutee<strong>au</strong> brutee<strong>au</strong> <strong>potable</strong>e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>Figure 19 : Options <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> à une seule étape : désinfection physique par UV ou par filtration membranaireTraitement classique multi-étapesd’une e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lacLa chaîne <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> sert à potabiliserune e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lac polluée ; elle intègregénéralement une filtration, visant àéliminer les particules, ainsi qu’une oxydation/désinfection ; d’<strong>au</strong>tres étapesviennent compléter la filière en fonction<strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. La structureet la chronologie <strong>de</strong>s étapes peuventgran<strong>de</strong>ment varier, puisque <strong>de</strong> nouvellesétapes <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> viennentsouvent s’ajouter et compléter la filièred’origine.La station <strong>de</strong> pompage <strong>de</strong> Lengg, quialimente en e<strong>au</strong> la ville <strong>de</strong> Zurich, nousservira d’exemple (figure 20). L’e<strong>au</strong> dulac <strong>de</strong> Zurich y est captée à une trentaine<strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur puisdésinfectée à l’ozone. Après correctiondu pH, elle subit une étape <strong>de</strong> filtrationrapi<strong>de</strong>. Suivent ensuite une ozonationintermédiaire puis une filtration surcharbon actif. La filtration lente sursable, qui vient achever la chaîne <strong>de</strong><strong>traitement</strong>, assure la stabilité biologique<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>.e<strong>au</strong> brutePréozonationcorrectiondu pHFiltrationrapi<strong>de</strong>OzonationintermédiaireCharbonactifFiltration lentesur sablee<strong>au</strong> <strong>potable</strong>Figure 20: Schéma simplifié <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lac <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> Lengg (approvisionnementen e<strong>au</strong> <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Zurich).Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 73


5. Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Traitement classique multi-étapesd’une e<strong>au</strong> karstiqueLes e<strong>au</strong>x karstiques présentent, commeles e<strong>au</strong>x superficielles, <strong>de</strong>s fluctuations<strong>de</strong> qualité relativement importantes.De ce fait, une station typiquement<strong>de</strong>stinée à leur <strong>traitement</strong> intègrera plusieursétapes d’élimination <strong>de</strong> particuleset <strong>de</strong> composés, <strong>de</strong> transformation<strong>de</strong> ces composés et <strong>de</strong> désinfection.La figure 21 illustre la filière <strong>de</strong> l’uned’elles, celle <strong>de</strong> Röschenz (BL).Floculation/sédimentationFiltrationrapi<strong>de</strong>OzonationFiltration surcharbon actifChloratione<strong>au</strong> brutesédimentation.floculatione<strong>au</strong> <strong>potable</strong>Figure 21 : schéma simplifié <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> source karstique <strong>de</strong> Röschenz (BL).Traitement mo<strong>de</strong>rne multi-étapesd’une e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lacLes stations multi-étapes mo<strong>de</strong>rnesten<strong>de</strong>nt à réduire le nombre <strong>de</strong> procédéstout en les mo<strong>de</strong>rnisant - enincluant notamment <strong>de</strong>s procédésmembranaires.A titre d’exemple, la station <strong>de</strong> pompage<strong>de</strong> Männedorf (ZH), intégralementnouvelle, dans laquelle l’e<strong>au</strong> du lac estd’abord ozonée (figure 22) puis filtréesur charbon actif et enfin sur membrane(ultrafiltration).OzonationFiltrationsur charbon actifUltrafiltratione<strong>au</strong> brutee<strong>au</strong> <strong>potable</strong>Figure 22: schéma simplifié <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> lac <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> pompage <strong>de</strong> Männedorf (ZH).74 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


6. Monitorage et instrumentationLe bon déroulement <strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong>potabilisation, présentés <strong>au</strong> chapitre 5,exige un monitorage dont nous allonsdécrire brièvement les métho<strong>de</strong>s etl’appareillage. Nous nous concentreronssur le dosage <strong>de</strong>s princip<strong>au</strong>x réactifsdissous dans l’e<strong>au</strong> traitée (chlore, dioxy<strong>de</strong><strong>de</strong> chlore, ozone) et sur la mesure<strong>de</strong>s princip<strong>au</strong>x paramètres <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>(conductivité, turbidité, transmittanceUV, etc.).ChlorePar colorimétrie (métho<strong>de</strong> DPD)Cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> mesurer lateneur en chlore libre. La DPD (diéthyl-pphénylènediamine)oxydée par le chloreprend une couleur rosée à très rouge quiest mesurée par photométrie (510-530nm ; loi <strong>de</strong> Beer-Lambert) Une courbed’étalonnage détermine la concentrationdu chlore. Cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong>prouver <strong>de</strong>s concentrations d’oxydationtrès basses. Le DPD réagit égalementavec le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore et l’ozone,un élément à prendre en compte si lafilière <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> comporte plusieursétapes. Les t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> chlore relatifs <strong>au</strong><strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> consommationse situent entre 0.02 et 1 mg/l ; le seuil<strong>de</strong> détection <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> DPD estd’environ 0.05 mg/l : cette métho<strong>de</strong> estdonc très sensible. Le prélèvement doitêtre dilué si sa teneur en chlore dépasse4 mg/l. L’étalonnage se fait par solutionsstandardisées <strong>de</strong> permanganate <strong>de</strong> potassiumou <strong>de</strong> chloroisocyanurate.Par ampérométrieCette métho<strong>de</strong> consiste à mesurer lecourant produit par le chlore captantun électron entre <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s, enprésence d’un potentiel électrochimiqueconstant. Le courant mesuréest proportionnel à la concentrationdu chlore transformé. Les résultatsdépen<strong>de</strong>nt be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> divers paramètres<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>, tels que le pH, ledébit et la température. Les son<strong>de</strong>ssont souvent munies d’un pH-mètreet d’un thermomètre effectuant unecompensation mathématique <strong>de</strong>srésultats. Il est possible <strong>de</strong> réaliser unemesure sélective en protégeant lesélectro<strong>de</strong>s par une membrane semiperméable: les substances que l’ontveut mesurer diffusent ainsi <strong>au</strong> travers<strong>de</strong> la membrane et sont réduites sur lacatho<strong>de</strong>. La mesure dépend donc dupH. L’étalonnage se fait par colorimétrie(p. ex., métho<strong>de</strong> DPD). On veillera àchanger régulièrement la membrane etla solution d’électrolyte (selon instructiondu fabricant).Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlorePar colorimétrie (métho<strong>de</strong>s DPD etTMB)La métho<strong>de</strong> DPD permet <strong>de</strong> quantifierle dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore <strong>de</strong> la mêmemanière que le chlore (cf. ci-<strong>de</strong>ssus).Pour les concentrations très faibles, onremplacera la DPD par la tetraméthylbenzidine(TMB). La TMB oxydée parle dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore prend une couleurj<strong>au</strong>ne, dont l’absorption est mesuréeà 440 nm. Cette métho<strong>de</strong> n’est passélective puisque la TMB réagit <strong>au</strong>ssiavec d’<strong>au</strong>tres agents oxydants : ons’assurera donc que les échantillons àmesurer n’en contiennent plus.Par ampérométrieLe principe est le même que pour lechlore (cf. ci-<strong>de</strong>ssus). Les catho<strong>de</strong>sutilisées pour le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chlore sontgénéralement en or et les ano<strong>de</strong>s enargent. Une membrane sépare le liqui<strong>de</strong>ambiant <strong>de</strong> l’intérieur <strong>de</strong> l’électro<strong>de</strong> emplie<strong>de</strong> solution électrolyte. Des son<strong>de</strong>sthermiques intégrées compensentles résultats en ajustant le calcul. Lamesure ampérométrique du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong>chlore présente une sensibilité croiséeavec le chlore et l’ozone. Le seuil <strong>de</strong> détectionse situe entre 0.01 et 0.02 mg/let la métho<strong>de</strong> enregistre <strong>de</strong>s concentrationsallant jusqu’à 2 mg/l.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 75


6. Monitorage et instrumentationConductivitéLa conductivité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> est déterminéepar les ions libres qu’elle contient. Onmesure le courant (la résistance) entreune ano<strong>de</strong> et une catho<strong>de</strong> complètementimmergées dans l’e<strong>au</strong>. La conductivitése définit comme l’inverse <strong>de</strong>la résistance spécifique entre les <strong>de</strong>uxélectro<strong>de</strong>s. Un senseur thermique esttoujours intégré puisque la conductivitéest thermodépendante. On l’exprimegénéralement pour une température <strong>de</strong>25°C. La linéarité est incertaine à concentrationsioniques très basses et trèsélevées, ce qui empêche parfois lesmesures précises. On peut cependantremédier à ce problème en choisissantle matériel et l’appareillage adapté à lafourchette <strong>de</strong> conductivité à mesurer.Un courant alternatif permet <strong>de</strong> diminuerla polarisation induite. L’étalonnagerepose sur <strong>de</strong>s solutions standards dontla conductivité est connue. On veillera àétalonner dans la même fourchette <strong>de</strong>conductivité que celle anticipée.OzonePar colorimétrie (métho<strong>de</strong>s indigo)La métho<strong>de</strong> indigo repose sur la décolorationtrès rapi<strong>de</strong> du carmin d’indigotrisulfonate par l’ozone. La réactionest stoechiométrique. Elle est réaliséedans l’e<strong>au</strong> acidifiée, afin d‘éviter ladécomposition <strong>de</strong> l’ozone. Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>décoloration est mesuré par absorptionà 600 nm et par rapport à un échantillon<strong>de</strong> référence (loi <strong>de</strong> Beer-Lambert). Lerésultat est converti en concentrationd’ozone. Les réactifs sont ajoutésdirectement lors du prélèvement et lamesure doit être effectuée dans les 4heures qui suivent.Les effets du chlore résiduel peuventêtre limités par l’addition d’aci<strong>de</strong>malique. D’<strong>au</strong>tres composés tels quel’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> manganèse et le bromepeuvent perturber la mesure et doiventêtre pris en compte.Par ampérométrieLe principe est le même que celuiutilisé pour le chlore (cf. ci-<strong>de</strong>ssus). Lacatho<strong>de</strong> est généralement en platine.L’électro<strong>de</strong> est soit ouverte, soit immergéedans une solution électrolyte protégéepar une membrane (électro<strong>de</strong> <strong>de</strong>Clark). On utilise une e<strong>au</strong> sans ozonepour caler le point zéro.ParticulesMesure continueCe principe repose sur la diffraction <strong>de</strong>la lumière par les particules en suspension.Un rayon lumineux très mince(rayon laser, p. ex.) traverse un capillairedans lequel passe l’e<strong>au</strong> à analyser.Lorsqu’une particule traverse le rayon,elle soustrait celui-ci à un photodétecteurplacé vis-à-vis <strong>de</strong> la sourcelumineuse. Le signal mesuré dépend<strong>de</strong>s caractéristiques particulaires. Laconcentration <strong>de</strong> particules est doncdistribuée selon la taille, la surface oule volume particulaire. Chaque particuleest classée par analogie avec unesphère <strong>de</strong> diamètre défini produisant lamême absorption. Le seuil <strong>de</strong> détectionse situe entre 1 et 3 µm <strong>de</strong> diamètre ;le diamètre <strong>de</strong>s particules que contientl’e<strong>au</strong> à traiter se situe généralemententre 1 et 100 µm. Les problèmes potentielssont liés à <strong>de</strong>s concentrationsparticulaires trop élevées, <strong>de</strong>s particularitésoptiques (structure, transparence,forme <strong>de</strong>s particules) ou encore à lavariation du débit.76 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Mesures ponctuellesDe nouvelles métho<strong>de</strong>s telle que la cytométrie<strong>de</strong> flux reposent sur le mêmeprincipe que les mesures en continu,mais permettent en plus <strong>de</strong> distinguerles microorganismes vivants <strong>de</strong>s morts.A cet effet, ceux-ci sont marqués surdifférentes structures (paroi cellulaire,ADN, ARN) et sont ensuite analysésindividuellement. C’est une métho<strong>de</strong>qui ne peut s’effectuer que <strong>de</strong> manièreponctuelle, puisque le marquage <strong>de</strong>smicroorganismes ne peut être réalisé encontinu. La microscopie classique estune <strong>au</strong>tre métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure ponctuellequi permet l’analyse qualitative <strong>de</strong>sparticules et <strong>de</strong>s microorganismes.pHLe pH se mesure par potentiométrie, <strong>au</strong>moyen <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s protégéespar une membrane <strong>de</strong> verre. L’échange<strong>de</strong> protons (H + ) sur la membraneentraîne une différence <strong>de</strong> potentiel.Le pH-mètre utilisé doit convenir <strong>au</strong>xsolutions à basses températures et peutamponnées. Pendant les mesures,on veillera à ce que les prélèvementsne changent pas <strong>de</strong> température et neper<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> gaz dissous (CO 2). LepH mesuré est corrigé en fonction <strong>de</strong>la température (mesurée séparément).Le pH-mètre est étalonné <strong>au</strong> moyen<strong>de</strong> solutions tampons <strong>de</strong> pH connu. Onle réétalonne généralement tous les3 mois en suivant les instructions dufabricant.Oxygène dissousPar ampérométrieLe principe est le même que celui utilisépour le chlore (cf. ci-<strong>de</strong>ssus) et reposesur la polarisation d’une catho<strong>de</strong> enplatine (électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> Clark). La précision<strong>de</strong> la mesure est affectée par <strong>de</strong> fortesconcentrations <strong>de</strong> CO 2(modifiant le pH<strong>de</strong> la solution électrolyte) et <strong>de</strong> sulfured’hydrogène (H 2S). Les mesures se situentdans l’ensemble entre 0 et 20 mg/l.Par titrimétrie (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Winkler)On forme d’abord un précipitéd’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> manganèse (II) quiest alors oxydé en Mn(III) et Mn (IV)par l’oxygène dissous dans l’e<strong>au</strong>. Lemanganèse est ensuite réduit parl’addition d’aci<strong>de</strong> et d’io<strong>de</strong>, ce qui libèrel’io<strong>de</strong> en quantité équivalente à celle <strong>de</strong>l’oxygène dissous. Il suffit alors <strong>de</strong> titrerla concentration d’io<strong>de</strong> libéré <strong>au</strong> moyend’une solution <strong>de</strong> thiosulfate. On veilleraà éviter toute évaporation ou aération<strong>de</strong>s prélèvements d’e<strong>au</strong>.Par luminescence (LDO)On utilise <strong>de</strong> plus en plus <strong>au</strong>jourd’hui lamesure optique <strong>de</strong> l’oxygène par son<strong>de</strong>LDO (Luminescent Dissolved Oxygen).Celle-ci contient un capteur sensible àl’oxygène. Ce capteur réagit égalementà la lumière bleue, émise par une dio<strong>de</strong>(DEL), en renvoyant <strong>de</strong> la lumière rouge(luminescence). Or, l’oxygène interfèreavec la formation <strong>de</strong> cette lumière rouge.La durée et l’intensité <strong>de</strong> la lumièrerouge (mesurée par une photodio<strong>de</strong>)est donc inversement proportionnelleà la concentration d’oxygène dissousdans l’e<strong>au</strong> (mg d’O 2/l).Absorbance/Transmittance UVCette métho<strong>de</strong> consiste à mesurerla perte d’énergie d’un rayonnementtraversant un liqui<strong>de</strong>. L’absorption (plusjustement appelée absorbance) estla quantité <strong>de</strong> lumière retenue par lesparticules et les substances organiquesdissoutes dans l’e<strong>au</strong>. La mesure esteffectuée en continu par un photomètre; celui-ci se compose d’une source d’UVet d’une cellule photoélectrique qui sefont face en encadrant une fenêtre <strong>de</strong>mesure. On mesure ainsi le coefficientd’absorption <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> à 254 nm (CAS 254)et les résultats obtenus permettent <strong>de</strong>déduire, par corrélation, la teneur encarbone organique dissous (COD) et la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> chimique en oxygène (DCO).En effet, les substances humiquesOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 77


6. Monitorage et instrumentationayant une forte proportion <strong>de</strong> groupesaromatiques, elles absorbent be<strong>au</strong>coupd’UV. La transmission (plus justementappelée transmittance) repose sur lemême principe, puisqu’elle mesurel’énergie lumineuse traversant uneépaisseur d’e<strong>au</strong> sans être diffusée niabsorbée (figure 23). La transmittanceest surtout utilisée dans le monitorage<strong>de</strong>s unités UV. On mesure ainsi lecoefficient d‘absorption/d‘atténuation<strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong> à 254 nm (CAS 254/CTS 254). Lavaleur CTS 254comprend <strong>au</strong>ssi bien ladistribution <strong>de</strong>s particules insolublesque l‘absorption pour l‘ensemble <strong>de</strong>Source/dio<strong>de</strong>Particule ensuspensionCapteur UVSubstance dissouteFigure 23 : Principe <strong>de</strong> la transmittance (transmissionlumineuse). Le paramètre mesuré est l’énergielumineuse qui parvient <strong>au</strong> capteur sans avoir étéabsorbée ni réfléchie par l’échantillon d’e<strong>au</strong>l‘échantillon. Par contre, la valeur CAS 254après filtration <strong>de</strong> l‘echantillon ne comprendque l‘absorption <strong>de</strong>s substancesdissoutes. Au contraire <strong>de</strong>s valeursCTS 254et CAS 254, la transmission UVdépend <strong>de</strong> l‘épaisseur <strong>de</strong> la couche duflui<strong>de</strong> irradié. Par corrélation, il est possible<strong>de</strong> déduire la teneur en carboneorganique dissous (COD) et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>chimique en oxygène (DCO).TurbiditéLa turbidité d’un milieu correspond à sateneur en matières en suspension. Elleindique combien d’énergie émise dansce milieu est réfléchie par les particulesqu’il contient. La turbidimétrie consisteà mesurer l’intensité <strong>de</strong> la lumièreréfléchie par un liqui<strong>de</strong>. Une partie <strong>de</strong>la lumière percutant une particule esttoujours réfléchie par cette <strong>de</strong>rnière.L’ampleur <strong>de</strong> cette réflexion dépend <strong>de</strong>la <strong>de</strong>nsité et <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s particules(forme, taille, couleur). Ce sontessentiellement les particules mesurant0.1 - 1 µm qui sont responsables <strong>de</strong>la turbidité. Les mesures utilisent unrayonnement infrarouge <strong>de</strong> 860 nm.La mesure porte sur l’intensité <strong>de</strong> lalumière réfléchie à 90° <strong>de</strong> la sourcelumineuse (figure 24). Les résultatssont exprimés soit en FNU soit en UTN(unités utilisées par l’agence américainepour la protection <strong>de</strong> l’environnement[EPA]). Notons que ces unités sontéquivalentes lorsque les normes <strong>de</strong> mesuresont respectées (longueur d’on<strong>de</strong>,angle <strong>de</strong> mesure, etc.), <strong>au</strong>quel cas1 UTN = 1 FNU = 1 FTU = 1 TE/F 90° =1 JTU. L’étalonnage se fait par solutionsstandard <strong>de</strong> formazine ; celles-cisont commercialisées mais peuventégalement se fabriquer. On utilise engénéral une solution <strong>de</strong> 400 UTN. Pourles faibles turbidités (< 1 UTN), la précision<strong>de</strong> mesure doit être <strong>de</strong> 0.02 UTN(MSDA). Lorsque la turbidité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>est faible, l’emploi d’une lumière <strong>de</strong>longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> 550 nm donne uneplus gran<strong>de</strong> diffusion et donc une meilleurereproductibilité <strong>de</strong>s mesures. Lalimite <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l’appareil dépend<strong>de</strong> ses caractéristiques. En cas <strong>de</strong> forteturbidité, il peut s’avérer judicieux <strong>de</strong>diluer l’échantillon prélevé.Source/dio<strong>de</strong>Particule ensuspensionDétecteurSubstance dissouteFigure 24 : La turbidimétrie mesure la lumièreréfléchie avec un angle <strong>de</strong> 90° par rapport à la sourcelumineuse.78 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


7. Homologation <strong>de</strong>s nouve<strong>au</strong>xprocédésLa population suisse est très attachéeà l’excellente qualité <strong>de</strong> son e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.Or la qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute estsouvent affectée par l’activité humaine(agglomérations, industrie, agriculture,circulation, etc.). Rester fidèle <strong>au</strong>xattentes que suscite l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> exige<strong>de</strong> s’adapter <strong>au</strong>x évolutions <strong>de</strong> la sociétéet <strong>au</strong>x situations nouvelles - commepar exemple l’apparition d’un nouve<strong>au</strong>polluant. Ce qui suppose d’adapter lesstations existantes et d’y introduire<strong>de</strong> nouve<strong>au</strong>x procédés <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>.Lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> potabiliser une e<strong>au</strong>superficielle, une e<strong>au</strong> <strong>de</strong> source ou unee<strong>au</strong> provenant d’une nappe en rochemeuble, on cherchera, <strong>au</strong>tant quepossible, à en préserver les propriétésinitiales et à minimiser l’adjonction <strong>de</strong>produits.En Suisse, l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> est soumiseà la législation sur les <strong>de</strong>nrées alimentaires.C’est donc l’ordonnance du DFIsur l‘e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>, l‘e<strong>au</strong> <strong>de</strong> source etl‘e<strong>au</strong> minérale (RS 817.022.102) quirègle les conditions d’homologationd’un nouve<strong>au</strong> procédé <strong>de</strong> préparation<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. L’art. 6 al. 5 stipule eneffet que « les procédés <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>et <strong>de</strong> désinfection <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> sontsoumis à l’<strong>au</strong>torisation <strong>de</strong> l’Office fédéral<strong>de</strong> la santé publique (OFSP) ».Cette disposition vise à s’assurer queseuls seront utilisés les produits etprocédés efficaces, sûrs et dénuésd’effets délétères sur la santé <strong>de</strong>s consommateurs.Pour pouvoir être utilisésdans la production d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>, lesproduits chimiques sont d’abord soumisà une <strong>au</strong>torisation qui dépend <strong>de</strong> lalégislation suisse sur les produits chimiques,puis, dans un second temps, àune <strong>au</strong>torisation <strong>de</strong> l’OFSP. Un dossiertrès complet <strong>de</strong>vra accompagner larequête pour permettre <strong>au</strong>x servicescompétents d’évaluer le nouve<strong>au</strong>procédé. Le requérant y présenterad’une part les preuves scientifiques <strong>de</strong>l’efficacité du procédé contre le polluantou le microorganisme visé, et d’<strong>au</strong>trepart, les preuves <strong>de</strong> son innocuité. Pourqu’ils soient considérés comme <strong>de</strong>spreuves scientifiques, les élémentsavancés doivent remplir les critèressuivants :• Les essais doivent être réalisés parune institution reconnue (laboratoire,organisation, etc.) et l’efficacité doitêtre confirmée par un second organismeindépendant ;• Les essais doivent recourir à <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s connues ; les sourcesd’information seront indiquées explicitementet les expériences décrites<strong>de</strong> telle sorte qu’elles puissent êtrereproduites par l’organisme indépendant;• Les bases d’analyse (lois, normes,etc.) doivent être clairement établieset seront rédigées dans un langageaccessible <strong>au</strong>x experts qui se chargeront<strong>de</strong> l’évaluation ;• Les données fournies doivent permettreà <strong>de</strong>s spécialistes indépendants <strong>de</strong>reproduire les procédés et d’obtenirla même efficacité que celle observéelors <strong>de</strong>s essais initi<strong>au</strong>x ;• Les résultats doivent être reproductiblesen situation réelle, c’est-àdireen station <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>. Dansce contexte, on attachera be<strong>au</strong>coupd’importance <strong>au</strong>x particularités <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> brute et <strong>au</strong> dimensionnement<strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> (paramètreshydr<strong>au</strong>liques, durées <strong>de</strong> séjour, etc.).Les listes <strong>de</strong> contrôle et arbres décisionnelsqui suivent visent à faciliter laconstitution du dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d’homologation d’un nouve<strong>au</strong> procédé <strong>de</strong><strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Ils permettront également<strong>de</strong> vérifier si le procédé en questionest réellement adapté à la problématique.La liste <strong>de</strong> contrôle 1 concerne les infor-Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 79


7. Homologation <strong>de</strong>s nouve<strong>au</strong>x procédésmations générales. La figure 25 et la liste<strong>de</strong> contrôle 2 concernent les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>spour nouve<strong>au</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> micropollu-ants ; la figure 26 et la liste <strong>de</strong> contrôle 3concernent les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s pour nouve<strong>au</strong><strong>traitement</strong> <strong>de</strong> microorganismes.Liste <strong>de</strong> contrôle 1: Informations générales requises dans le cadre d’un dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’homologationd’un nouve<strong>au</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Information requise Détails à fournirInformations Requérant Nom et adresse complète qgénéralesdu requérantRenseignementsStationNom et adresse complète <strong>de</strong> la per- qsonne à contacter pour toutrenseignementDénomination précise <strong>de</strong> la station qconcernée : alimentation en e<strong>au</strong>,adresse, données techniques-But But recherché, modification d’une qstation ou construction d’unenouvelle unitéInformation Nom <strong>de</strong> marque Dénomination précise permettant qsur les d’i<strong>de</strong>ntifier le produit :produitsnom du produitType <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> Pour quel type <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> le qprocédé sera utilisé : séparationou transformation <strong>de</strong> substance,désinfectionPromoteur Nom et adresse complète du qpromoteurFabricantNom et adresse complète dufabricantRenseignements Nom et adresse complète <strong>de</strong> la qpersonne à contacter pourrenseignementsCertification/ Type <strong>de</strong> certification, numéro qenregistrement d’enregistrement du dossier,numéro d’<strong>au</strong>torisationDocumentation Description détaillée <strong>de</strong> la station, qtechniqueinstructions techniquesFait80 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Micropolluants1E<strong>au</strong> brute :Ressource AE<strong>au</strong> brute :Ressource B2Traitement5Autresprocédés3 4SéparationTransformation6 7 8ProcédéAdsorptionmembranaireOxydationchim./biol.9Réductionchim./biol.Figure 25: Arbre décisionnel servant à classer les nouve<strong>au</strong>x procédés <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> micropolluants. Laliste <strong>de</strong> contrôle correspondante (no 2) indique les informations requises dans le cadre <strong>de</strong> cette procédured’homologation.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 81


7. Homologation <strong>de</strong>s nouve<strong>au</strong>x procédésListe <strong>de</strong> contrôle 2 : Constitution d’un dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’homologation d’un nouve<strong>au</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>micropolluantsRessourced’e<strong>au</strong>TraitementSéparationInformation requiseComposition chimique<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brutecomme base <strong>de</strong>décisionAlternatives testéesDescription <strong>de</strong>séléments oucomposés ciblésEvaluation du type<strong>de</strong> procédéMécanismeRéactifs utilisésProblèmesRestrictionsAutres facteursParamètres ciblésDétails à fournirRésultats <strong>de</strong>s analyses chimiques(programmes d’analyses)Analyse <strong>de</strong>s ressources d’e<strong>au</strong> alternativeset <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres possibilitésd’approvisionnementQuels éléments ou composés sontindésirables et quelle est leurconcentrationBase <strong>de</strong> décision, <strong>de</strong>scription duprocédé : séparation, transformation,<strong>au</strong>tres procédésDéfinition du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> séparation :adsorption, procédé membranaire,<strong>au</strong>tre procédéDescription <strong>de</strong> leurs propriétésphysicochimiquesSubstances ou sous-produitsproblématiques, problèmes potentielstels que corrosion, lessivage,fouling, activité biologiqueExigences <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute, substancesconcurrentes pour le site <strong>de</strong>liaison, critères/restrictions d’emploiEffets <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres composants sur leprocédé (concurrence pour les sitesd’adsorption, fouling, etc.)Définition <strong>de</strong>s élément/composéset <strong>de</strong>s paramètres ciblés, fournir lapreuve que le procédé les cible bienFaitqqqqqqqqqq82 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Liste <strong>de</strong> contrôle 2 (suite) : Constitution d’un dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’homologation d’un nouve<strong>au</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>micropolluantsTransformationAutresprocédésInformation requiseParamètres ciblésRéactionRéactifs utilisésSous-produitsAutres facteursRestrictionsType <strong>de</strong> procédéDétails à fournirDéfinition <strong>de</strong>s élément/composéset <strong>de</strong>s paramètres ciblés, fournir lapreuve que le procédé les cible bienDescription <strong>de</strong> la transformation (chimique,physique, biologique), <strong>de</strong>smécanismes impliqués, concentration<strong>de</strong>s réactifs utilisésDescription <strong>de</strong>s réactifs utilisés,avec une évaluation <strong>de</strong> leur tolérabilitépar l’e<strong>au</strong> brute, <strong>de</strong> leur toxicité et<strong>de</strong> leurs effets sur la santéDescriptions <strong>de</strong>s sous-produitsindésirables <strong>de</strong>s réactionsRéactions avec les <strong>au</strong>tres composants,répercussions sur la stabilité<strong>de</strong>s agents oxydantsExigences <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute, substancesconcurrentes pour la réaction,critères/restrictions d’emploiDescription détaillée du procédéglobal, <strong>de</strong> son but, <strong>de</strong> son mo<strong>de</strong>d’action, <strong>de</strong> ses sous-produits etdéchetsFaitqqqqqqqLes <strong>au</strong>torités d’homologation développeront un formulaire ad hoc pourchaque procédé.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 83


7. Homologation <strong>de</strong>s nouve<strong>au</strong>x procédésMicroorganismes1E<strong>au</strong> brute :Ressource AE<strong>au</strong> brute :Ressource B2Traitement5Autresprocédés3 4SéparationDésinfection6 7 8ProcédéFiltrationmembranaireDésinfectionchimique9DésinfectionphysiqueFigure 26: Arbre décisionnel servant à classer les nouve<strong>au</strong>x procédés <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> microorganismes. Laliste <strong>de</strong> contrôle correspondante (no 3) indique les informations requises dans le cadre <strong>de</strong> cette procédured’homologation.84 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Liste <strong>de</strong> contrôle 3 : Constitution d’un dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’homologation d’un nouve<strong>au</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>microorganisme.Ressourced’e<strong>au</strong>TraitementSéparationDésinfectionAutresprocédésInformation requiseComposition microbiologique<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>brute comme base<strong>de</strong> décisionAutres solutionstestéesDescription <strong>de</strong>sorganismes ciblésEvaluation du type<strong>de</strong> procédéMécanismeRéactifs utilisésProblèmesAutres facteursMo<strong>de</strong> d’actionMo<strong>de</strong> d’inactivationProduits utilisésSous-produitsAutres facteursRestrictionsType <strong>de</strong> procédéDétails à fournirRésultats <strong>de</strong>s analyses microbiologiques(programmes <strong>de</strong> mesures)Analyse <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres ressources d’e<strong>au</strong>et possibilités d’approvisionnementQuels microorganismes sontindésirables et quelle est leurconcentration ?Base <strong>de</strong> décision, <strong>de</strong>scription duprocédé : séparation, désinfection,<strong>au</strong>tres procédésDéfinition du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> séparation :procédé membranaire, filtrationDescription <strong>de</strong>s propriétésphysicochimiquesRétention incomplète, percée <strong>de</strong>microorganismesEffet <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres composés sur leprocédé (fouling, etc.)Désinfection chimique ou physiqueStructure ciblée sur les microorganismes,effets sur ces <strong>de</strong>rniersDescription <strong>de</strong>s produits utilisés,avec une évaluation <strong>de</strong> leur tolérabilitépar l’e<strong>au</strong> brute, <strong>de</strong> leur toxicité et<strong>de</strong> leurs effets sur la santéDescriptions <strong>de</strong>s sous-produitsdésirables et indésirablesRéaction avec les <strong>au</strong>tres composants,stabilité du désinfectant,bouclier pour les microorganismesexigences <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> brute, substancesconcurrentes, critères/restrictions d’emploiDescription détaillée du procédéglobal, <strong>de</strong> son but, <strong>de</strong> son mo<strong>de</strong>d’action, <strong>de</strong> ses sous-produits etdéchetsFaitqqqqqqqqqqqqqqLes <strong>au</strong>torités d’homologation développeront un formulaire ad hoc pourchaque procédé.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 85


8. Bases légales1. Législation suisse sur l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>L’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> est vitale et c’est une<strong>de</strong>nrée alimentaire. Elle est doncsoumise à la législation sur les <strong>de</strong>nréesalimentaires, dont la structure estreprésentée en figure 27.PeupleCONSEILNATIONALCONSEIL DESÉTATSConseil fédéralArt. 97 <strong>de</strong> la Constitution fédéraleProtection <strong>de</strong>s consommatrices et <strong>de</strong>s consommateursOrdonnance sur les <strong>de</strong>nréesalimentaires et les objets usuelsLOI SUR LES DENRÉES ALIMENTAIRESOrdonnance sur le tabacOrdonnance sur l’hygièneOrdonnance sur les substancesétrangères et les composantsOrdonnance sur les additifsOrdonnance sur les <strong>de</strong>nrées alimentairesgénétiquement modifiéesOrdonnance surl’étiquetage et lapublicité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nréesalimentairesExécution <strong>de</strong> la législationsur les <strong>de</strong>nrées alimentairesDÉP.FÉDÉRALDE L’INTÉRIEUROFSPManuel suisse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentairesLettres d’information, bulletins OFSP, trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> laSSCAE, etc.Figure 27 : Structure <strong>de</strong> la législation suisse sur les <strong>de</strong>nrées alimentaires à partir <strong>de</strong> 2005.1.1 Exigences en matière d’e<strong>au</strong><strong>potable</strong>« Par e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>, on entend l’e<strong>au</strong> qui,à l’état naturel ou après <strong>traitement</strong>,convient à la consommation, à la cuissond’aliments, à la préparation <strong>de</strong> mets et<strong>au</strong> nettoyage d’objets entrant en contactavec les <strong>de</strong>nrées alimentaires. » (art. 2<strong>de</strong> l’ordonnance du DFI sur l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>,l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> source et l’e<strong>au</strong> minérale). L’e<strong>au</strong><strong>potable</strong> est également nécessaire pourfabriquer, traiter et conserver certaines<strong>de</strong>nrées alimentaires <strong>de</strong>stinées à êtreconsommées par l’homme. Elle doitêtre salubre sur les plans microbiologique,chimique et physique, <strong>de</strong> plusson goût, son o<strong>de</strong>ur et son aspectdoivent être irréprochables. Elle ne doitpas contenir <strong>de</strong> microorganismes, <strong>de</strong>parasites, ni <strong>de</strong> substances en nombreou à concentration représentant un dangerpotentiel pour la santé <strong>de</strong> l’homme.Le distributeur est responsable <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> jusqu’<strong>au</strong> raccor<strong>de</strong>mentprivé (compteur), après quoi cette responsabilitéincombe à l’exploitant ou <strong>au</strong>propriétaire.86 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


1.2 Exigences en matière <strong>de</strong>production d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>La production d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> est unprocessus continu. Contrairement <strong>au</strong>x<strong>au</strong>tres <strong>de</strong>nrées alimentaires, l’e<strong>au</strong> nepeut être rappelée en cas, par exemple,<strong>de</strong> non-conformité à une norme. L’e<strong>au</strong><strong>potable</strong> est une <strong>de</strong>nrée essentielle etperpétuellement requise en gran<strong>de</strong>quantité. Elle se distingue <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong>s<strong>au</strong>tres <strong>de</strong>nrées alimentaires par le faitqu’elle doit être produite localement, àpartir <strong>de</strong> ressources naturelles situéesà proximité <strong>de</strong> son lieu <strong>de</strong> consommation.En effet, les quantités requisessont telles qu’elles seraient difficilementtransportables sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s distances.Or, l’intégrité <strong>de</strong> ces ressourcesest souvent menacée par leur expositionà l’environnement et à la pollution,ainsi que par les différentes exploitationsdont elles peuvent faire l’objet.Les facteurs à même d’influer sur la qualité<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> sont les suivants :• la protection <strong>de</strong>s ressources naturellescontre toute forme <strong>de</strong> pollution ;• l’exploitation durable <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>• l’état technique et structurel <strong>de</strong>sinstallations ;• les moyens techniques mis en œuvrepour traiter l’e<strong>au</strong> ;• la propreté <strong>de</strong>s installations (aspecthygiénique) ;• la formation <strong>de</strong>s fontainiers• le sens <strong>de</strong>s responsabilités <strong>de</strong> tous lesintervenants1.3 Exigences en matière d’e<strong>au</strong><strong>potable</strong> en temps <strong>de</strong> criseEn cas <strong>de</strong> crise, l’e<strong>au</strong> que reçoit la populationdoit normalement répondre <strong>au</strong>xexigences en matière d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>,même si cette e<strong>au</strong> est acheminée parvoies alternatives (rése<strong>au</strong>x provisoires,réservoirs, citernes <strong>de</strong> ravitaillement).En cas <strong>de</strong> doute, ou sur instruction <strong>de</strong>l’organe responsable, l’e<strong>au</strong> distribuéesera encore désinfectée (addition <strong>de</strong>désinfectant ou cuisson).2. Extraits <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> loi concernantl’approvisionnement en e<strong>au</strong><strong>potable</strong>2.1 Loi du 9 octobre 1992sur les<strong>de</strong>nrées alimentaires (LDAI) ;RS 817.0(état <strong>au</strong> 1 er avril 2008)Art. 23 Autocontrôle1Quiconque fabrique, traite, distribue,importe ou exporte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires,<strong>de</strong>s additifs et <strong>de</strong>s objets usuels,doit veiller, dans le cadre <strong>de</strong> ses activités,à ce que les marchandises soientconformes <strong>au</strong>x exigences légales. Ilest tenu <strong>de</strong> les analyser ou <strong>de</strong> les faireanalyser, selon les règles <strong>de</strong> la bonnepratique <strong>de</strong> fabrication.2Le contrôle officiel ne libère pas <strong>de</strong>l’<strong>au</strong>tocontrôle.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 87


8. Bases légales2bisQuiconque constate que <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nréesalimentaires ou <strong>de</strong>s objets usuelsqu’il a importés, fabriqués, transformés,traités ou distribués peuvent présenterun danger pour la santé doit veiller à cequ’il n’en résulte <strong>au</strong>cun dommage pourles consommateurs. Si ces <strong>de</strong>nrées alimentairesou objets usuels ne se trouventplus sous son contrôle immédiat,il doit informer sans délai les <strong>au</strong>toritésd’exécution compétentes et collaboreravec elles.3Le Conseil fédéral règle les conditions<strong>au</strong>xquelles on peut renoncer à l’analysedans un cas précis.5Le Conseil fédéral peut définir la documentationà fournir en relation avecl’<strong>au</strong>tocontrôle.2.2 Ordonnance du 23 novembre2005 sur les <strong>de</strong>nrées alimentaireset les objets usuels (ODAlOUs) ;RS 817.02 (état <strong>au</strong> 1 er avril 2008)Art. 3 Personne responsable1Il y a lieu <strong>de</strong> désigner, pour chaqueétablissement du secteur alimentaire,une personne qui, outre la direction <strong>de</strong>l’entreprise, assume la h<strong>au</strong>te responsabilité<strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s produits (personneresponsable).2A déf<strong>au</strong>t, la sécurité <strong>de</strong>s produits relève<strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong>l’entreprise.Art. 12 Obligation d’annoncer1Toute personne qui fabrique, transforme,traite, entrepose, transporte,remet, importe ou exporte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nréesalimentaires est tenue d’annoncer sonactivité à l’<strong>au</strong>-torité cantonale d’exécutioncompétente.2L’obligation d’annoncer ne s’appliquepas à la remise occasionnelle <strong>de</strong> <strong>de</strong>nréesalimentaires dans le cadre limitéd’un bazar, d’une fête scolaire ou d’une<strong>au</strong>tre situation analogue.3Doivent également être annoncés leschangements d’activité importants et lacessation d’activité.Art. 47 Hygiène1La personne responsable doit veiller àce que :a. les <strong>de</strong>nrées alimentaires et les objetsusuels ne subissent pas d’altérationpréjudiciable sous l’effet <strong>de</strong> microorganismes,<strong>de</strong> substances étrangères oud’<strong>au</strong>tres c<strong>au</strong>ses ;b. les <strong>de</strong>nrées alimentaires dont ellea la responsabilité soient propres à laconsommation humaine, compte tenu<strong>de</strong> l’usage prévu.2Elle doit prendre toutes les préc<strong>au</strong>tionset mesures nécessaires pour maîtriserles risques d’atteinte à la santéhumaine.3Les récipients, les appareils, les instruments,les emballages, les moyens<strong>de</strong> transport, etc. intervenant dans lamanipulation <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentairesainsi que les loc<strong>au</strong>x <strong>de</strong>stinés à la fabrication,à la conservation et à la vente<strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaires doivent êtrepropres et en bon état.Chapitre 5 : ContrôlesSection 1 : AutocontrôleArt. 49 Principe1La personne responsable veille, dansle cadre <strong>de</strong> son activité, à ce que lesexigences légales s’appliquant <strong>au</strong>x <strong>de</strong>n-88 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


ées alimentaires et <strong>au</strong>x objets usuelssoient respectées à toutes les étapes<strong>de</strong> la fabrication, <strong>de</strong> la transformation et<strong>de</strong> la distribution, et en particulier à garantirla protection <strong>de</strong> la santé humaine,la protection contre la tromperie ainsique l’utilisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaireset <strong>de</strong>s objets usuels dans <strong>de</strong>sconditions hygiéniques.2La personne responsable est tenue àl’<strong>au</strong>tocontrôle pour satisfaire <strong>au</strong>x exigences<strong>de</strong> l’al. 1.3Les instruments importants <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>tocontrôlesont notamment :a. la maîtrise <strong>de</strong>s procédures (bonnespratiques d’hygiène, bonnes pratiques<strong>de</strong> fabrication) ;b. le recours à <strong>de</strong>s procéduresconformes <strong>au</strong>x principes <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong>HACCP (art. 51) ;c. la traçabilité ;d. le prélèvement d’échantillons ainsique l’analyse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaireset <strong>de</strong>s objets usuels.Art. 50 Traçabilité1Les <strong>de</strong>nrées alimentaires, les anim<strong>au</strong>x<strong>de</strong> rente <strong>de</strong>stinés à l’obtention <strong>de</strong><strong>de</strong>nrées alimentaires, ainsi que toutesles substances susceptibles d’êtretransformées en <strong>de</strong>nrées alimentairesdoivent être traçables à toutes lesétapes <strong>de</strong> la fabrication, <strong>de</strong> la transformationet <strong>de</strong> la distribution. L’art. 5 <strong>de</strong>l’ordonnance du 23 novembre 2005 surla production primaire est réservé.2Toute personne qui fait le commerce<strong>de</strong>s produits visés à l’al. 1 doit pouvoirindiquer <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités cantonales d’exécutioncompétentes :a. <strong>de</strong> qui elle a reçu les produits, etb. à qui elle les a livrés; fait exception laremise directe <strong>au</strong> consommateur.Art. 51 Hazard Analysis and CriticalControl Points (métho<strong>de</strong> HACCP)1Toute personne qui fabrique, transforme,traite, entrepose, transporte ouremet <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires doitmettre en place et appliquer une ouplusieurs procédures <strong>de</strong> surveillancepermanente fondées sur les principesHACCP, visant à maîtriser les risquesbiologiques, chimiques et physiques.L’art. 53 est réservé.2Ce système d’assurance-qualité doitinclure les fonctions suivantes :a. i<strong>de</strong>ntifier et analyser les risques qu’ils’agit <strong>de</strong> prévenir, d’éliminer ou <strong>de</strong> ramenerà un nive<strong>au</strong> acceptable (« hazardanalysis », HA) ;b. i<strong>de</strong>ntifier, dans la chaîne <strong>de</strong>s processus,les points critiques nécessitantun contrôle pour prévenir, éliminer ouramener à un nive<strong>au</strong> acceptable lesrisques alimentaires (« critical controlpoint(s), CCP », points critiques <strong>de</strong>contrôle) ;c. établir, dans cette chaîne <strong>de</strong> processus,<strong>de</strong>s valeurs indicatives qui différencientl’acceptabilité <strong>de</strong> l’inacceptabilitépour la prévention, l’élimination ou laréduction <strong>de</strong>s dangers i<strong>de</strong>ntifiés ;d. établir et mettre en oeuvre unsystème efficace <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>spoints critiques ;e. établir les mesures correctives àprendre lorsque la surveillance révèle laperte <strong>de</strong> maîtrise d’un point critique ;f. établir la procédure visant à vérifierle respect <strong>de</strong>s mesures prévues <strong>au</strong>xlet. a à e; les procédures <strong>de</strong> vérificationdoivent être exécutées régulièrement,ainsi que lors <strong>de</strong> tout changement <strong>de</strong>production susceptible d’avoir uneinci<strong>de</strong>nce négative sur la sécurité <strong>de</strong>s<strong>de</strong>nrées alimentaires ;Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 89


8. Bases légalesg. établir une documentation à même<strong>de</strong> démontrer l’application effective <strong>de</strong>sdispositions visées <strong>au</strong>x let. a à f; cettedocumentation doit correspondre à lanature et à la taille <strong>de</strong> l’entreprise; elledoit être tenue à jour et archivée pendantune pério<strong>de</strong> appropriée.3La métho<strong>de</strong> HACCP doit être appliquéeproportionnellement <strong>au</strong> risquealimentaire encouru et <strong>au</strong> volume <strong>de</strong>production.4Le DFI peut réduire ces exigences <strong>de</strong>manière appropriée pour les détaillants.Art. 52 Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bonnes pratiques1L’industrie alimentaire peut établir ungui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bonnes pratiques fondées surles principes <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> HACCP. Ildoit être approuvé par l’OFSP.2Ce gui<strong>de</strong> doit :a. permettre l’application correcte <strong>de</strong>sdispositions <strong>de</strong> la présente section ainsique <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres dispositions relevant <strong>de</strong>l’hygiène <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires;b.tenir compte <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s d’usages pertinentsdu Co<strong>de</strong>x Alimentarius, etc. être élaboré en concertation avec lesmilieux concernés.Art. 53 Preuves <strong>de</strong>s bonnes pratiquesLa personne responsable doit pouvoirfournir à l’<strong>au</strong>torité cantonale d’exécutioncompétente la preuve :a. qu’une procédure conforme à la métho<strong>de</strong>HACCP est appliquée, oub. pour <strong>au</strong>tant qu’un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bonnespratiques approuvé par l’OFSP soit existant,que son activité est conforme à cegui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bonnes pratiques.Art. 54 Remise <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaireset d’objets usuels présentantun danger pour la santé humaine1SSi la personne responsable constateou a <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> supposer que <strong>de</strong>s<strong>de</strong>nrées alimentaires ou <strong>de</strong>s objetsusuels importés, fabriqués, transformés,traités ou remis par son établissementont mis en danger la santéhumaine ou sont susceptibles <strong>de</strong> présenterun tel danger, et que ces <strong>de</strong>nréesalimentaires ou ces objets usuelsne sont plus sous le contrôle immédiat<strong>de</strong> son établissement, elle doit immédiatement:a. informer les <strong>au</strong>torités cantonalesd’exécution compétentes ;b. prendre les dispositions nécessairespour retirer du marché les produitsconcernés (retrait), etc. rappeler les produits qui <strong>au</strong>raient déjàpu parvenir jusqu’<strong>au</strong>x consommateurs(rappel) et informer ceux-ci <strong>de</strong> manièreclaire et précise sur les motifs du rappel.2Si elle apprend ou a <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong>supposer l’apparition d’un foyer <strong>de</strong>toxi-infection alimentaire en relationavec son établissement, elle veille àce que <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nréesalimentaires en c<strong>au</strong>se ou <strong>de</strong>s souchesd’agents infectieux soient conservés et,si nécessaire, mis à la disposition <strong>de</strong>s<strong>au</strong>torités d’exécution.3Elle est tenue <strong>de</strong> collaborer avec les<strong>au</strong>torités d’exécution.90 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


2.3 Ordonnance du 23 novembre2005 sur l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>, l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>source et l’e<strong>au</strong> minérale(état <strong>au</strong> 27 décembre 2005))Section 2 : E<strong>au</strong> <strong>potable</strong>Art. 2 DéfinitionPar e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>, on entend l’e<strong>au</strong> qui,à l’état naturel ou après <strong>traitement</strong>,convient à la consommation, à la cuissond’aliments, à la préparation <strong>de</strong> metset <strong>au</strong> nettoyage d’objets entrant encontact avec les <strong>de</strong>nrées alimentaires.Art. 3 Exigences1L’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> doit être salubre surles plans microbiologique, chimique etphysique.2Elle est réputée telle, à l’endroit oùelle est mise à disposition du consommateur:a. lorsqu’elle répond <strong>au</strong>x critères hygiéniqueset microbiologiques fixés pourl’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> dans l’ordonnance du DFIdu 23 novembre 2005 sur l’hygiène ;b. lorsqu’elle ne dépasse pas les valeurs<strong>de</strong> tolérance ni les valeurs limitesfixées pour l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> dans l’ordonnancedu 26 juin 1995 sur les substancesétrangères et les composants,etc. lorsque son goût, son o<strong>de</strong>ur et sonaspect sont irréprochables.Art. 4 EtiquetageIl est interdit <strong>de</strong> faire figurer sur lesrécipients d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> <strong>de</strong>stinés à êtreremis <strong>au</strong> consommateur :a. toute indication relative à un lieu oùest exploitée une source, tout nom <strong>de</strong>source ainsi que tout <strong>de</strong>ssin, illustrationou dénomination susceptible <strong>de</strong> créerune confusion avec une e<strong>au</strong> minéralenaturelle ou une e<strong>au</strong> <strong>de</strong> source ;b. une quelconque mention publicitairerelative à la santé.Art. 5 InformationToute personne qui exploite <strong>de</strong>s infrastructuresd’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> pour remettre<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> <strong>au</strong>x consommateursest tenue d’informer ceux-ci <strong>au</strong> moinsune fois par année, <strong>de</strong> manière exh<strong>au</strong>stive,<strong>au</strong> sujet <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong>.Art. 6 Infrastructures, moyens etprocédés pour l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>1Les infrastructures d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> comprennentles ouvrages <strong>de</strong> captage ou <strong>de</strong><strong>traitement</strong>, <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong> stockage et<strong>de</strong> distribution d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> à <strong>de</strong>s tiers.2Toute personne qui entend construireou modifier <strong>de</strong>s infrastructures d’e<strong>au</strong><strong>potable</strong> doit l’annoncer préalablement àl’<strong>au</strong>torité cantonale d’exécution compétente.3Les ouvrages, appareils et équipements<strong>de</strong>s infrastructures d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>doivent être aménagés, exploités,agrandis ou modifiés conformément<strong>au</strong>x règles reconnues <strong>de</strong> la technique.L’exploitant est tenu <strong>de</strong> les faire contrôleret entretenir régulièrement par dupersonnel spécialement qualifié.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 91


8. Bases légales4Les ouvrages, appareils, équipementset procédés servant <strong>au</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> ne peuvent être exploitésque si l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> traitée répond entout temps <strong>au</strong>x critères fixés à l’art. 3.5Les procédés <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> et <strong>de</strong> désinfection<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> sont soumisà l’<strong>au</strong>torisation <strong>de</strong> l’Office fédéral <strong>de</strong> lasanté publique (OFSP).2.4 Ordonnance du 26 juin 1995 surles substances étrangères et lescomposants dans les <strong>de</strong>nrées alimentaires(OSEC) ; RS 17.021.23(état <strong>au</strong> 1 er avril 2008)Art. 1 PrincipeLes substances étrangères et lescomposants (substances) ne doiventêtre présents dans ou sur les <strong>de</strong>nréesalimentaires qu’en quantités techniquementinévitables et ne présentant pas<strong>de</strong> danger pour la santé.Art. 2 Concentration maximale, valeurs<strong>de</strong> tolérance et valeurs limites1Il f<strong>au</strong>t entendre par concentrationmaximale la concentration d’une substanceet <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> ses produits <strong>de</strong>dégradation qui ont une importancetoxicologique, admise dans ou sur une<strong>de</strong>nrée alimentaire déterminée.2La concentration maximale d’unesubstance sera exprimée en tant quevaleur <strong>de</strong> tolérance ou en tant quevaleur limite.3La valeur <strong>de</strong> tolérance est la concentrationmaximale <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquellela <strong>de</strong>nrée alimentaire est considéréecomme souillée ou diminuée d’une<strong>au</strong>tre façon dans sa valeur intrinsèque.4La valeur limite est la concentrationmaximale <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelle la <strong>de</strong>nréealimentaire est jugée impropre à l’alimentationhumaine.5Lorsque les circonstances le justifient,une valeur <strong>de</strong> tolérance et une valeurlimite sont établies pour une mêmesubstance.6Les valeurs <strong>de</strong> tolérance et les valeurslimites sont fixées dans les listes annexéesà la présente ordonnance.2.5 Ordonnance du 23 novembre2005 sur l’hygiène (OHyg) ;RS 817.024.1 (état <strong>au</strong> 1 er avril 2008)Art. 5 Critères microbiologiques, valeurslimites et valeurs <strong>de</strong> tolérancepour les microorganismes1Un critère microbiologique est un critèrequi définit l’acceptabilité d’un produit,d’un lot <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaires,d’un procédé ou d’un objet usuel, surla base <strong>de</strong> l’absence, <strong>de</strong> la présenceou du nombre <strong>de</strong> microorganismesou <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> leurs toxines, parunité fixée. Une différenciation est faiteentre:a. critère <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires;b. critère d’hygiène du procédé.2Un critère <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nréesalimentaires définit l’acceptabilité d’unproduit mis sur le marché.3Un critère d’hygiène du procédé indiquel’acceptabilité du fonctionnementdu procédé <strong>de</strong> production. Son dépassementexige <strong>de</strong>s mesures correctivesappropriées <strong>de</strong>stinées à maintenirl’hygiène du procédé. Les critèresd’hygiène ne sont pas applicables <strong>au</strong>xproduits mis sur le marché.4Les critères microbiologiques sontexprimés par <strong>de</strong>s valeurs limites et <strong>de</strong>svaleurs <strong>de</strong> tolérance.92 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


5Une valeur limite exprime le nombre<strong>de</strong> microorganismes <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelleun produit est réputé dangereux pour lasanté.6Une valeur <strong>de</strong> tolérance exprime lenombre <strong>de</strong> microorganismes dont onadmet empiriquement qu’il ne doitpas être dépassé lorsque les matièrespremières sont choisies avec soin,que les règles <strong>de</strong> bonnes pratiques <strong>de</strong>fabrication sont respectées et que leproduit est conservé dans <strong>de</strong>s conditionsappropriées. Lorsque la valeur <strong>de</strong>tolérance est dépassée, le produit estréputé amoindri dans sa valeur marchan<strong>de</strong>.Art. 6 Métho<strong>de</strong>s d’analyse1L’analyse microbiologique <strong>de</strong>s échantillonsdoit être effectuée conformément<strong>au</strong>x métho<strong>de</strong>s d’analyse microbiologiques<strong>de</strong> référence figurant dansle Manuel suisse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires.2D’<strong>au</strong>tres métho<strong>de</strong>s d’analyse sontadmises pour <strong>au</strong>tant qu’elles soientvalidées par rapport à la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence,conformément <strong>au</strong>x protocoles<strong>reconnus</strong> <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> international, etqu’elles aboutissent <strong>au</strong>x mêmes évaluationsque les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> référence.Art. 17 Alimentation en e<strong>au</strong>1Les établissements du secteur alimentairedoivent disposer, en quantitésuffisante, d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> conforme àl’ordonnance du DFI du 23 novembre2005 sur l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>, l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> sourceet l’e<strong>au</strong> minérale.2Le recours à l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> est indispensabledès lors que toute contamination<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires doit êtreévitée.3L’e<strong>au</strong> traitée pour servir à la transformation<strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaires ou pourservir d’ingrédient ne doit présenter<strong>au</strong>cune source <strong>de</strong> risque microbiologique,chimique ou physique et doitsatisfaire <strong>au</strong>x mêmes exigences quel’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.4La glace entrant en contact avec les<strong>de</strong>nrées alimentaires ou susceptible <strong>de</strong>contaminer celles-ci doit être fabriquéeà partir d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. Elle doit être fabriquée,manipulée et entreposée dans<strong>de</strong>s conditions excluant toute contamination.5La vapeur entrant directement encontact avec <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentairesne doit contenir <strong>au</strong>cune substanceprésentant un risque pour la santé oususceptible <strong>de</strong> contaminer lesdites<strong>de</strong>nrées.6L’e<strong>au</strong> non <strong>potable</strong> utilisée pour lalutte contre l’incendie, la production <strong>de</strong>vapeur ou la réfrigération, ou à d’<strong>au</strong>tresfins analogues, doit circuler dans unsystème séparé et être dûment i<strong>de</strong>ntifiéeen tant que telle. Le système d’e<strong>au</strong>non <strong>potable</strong> ne doit en <strong>au</strong>cun cas êtreraccordé <strong>au</strong> rése<strong>au</strong> d’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> nipouvoir refluer dans ce rése<strong>au</strong>.Cette ordonnance contient en annexe<strong>de</strong>s listes spécifiant certaines limites<strong>au</strong>torisées pour l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 93


8. Bases légales2.6 Autres lois et ordonnancesconcernant la qualité <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong> (sélection)Domaine <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires :Ordonnance du 23 novembre 2005 surles objets et matéri<strong>au</strong>x ; RS 817.023.21.Domaine <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x :Ordonnance du 28 octobre 1998 sur laprotection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x (OE<strong>au</strong>x) ;RS 814.201.Domaine <strong>de</strong>s maladies:Loi du 18 décembre 1970 sur lesépidémies ; RS 818.101.Domaine <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> crises :Ordonnance sur la garantie <strong>de</strong> l’approvisionnementen e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> en temps<strong>de</strong> crise (OAEC) du 20 novembre 1991RS 531.32.2.7 Manuel suisse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nréesalimentairesChap. 27A « E<strong>au</strong> <strong>potable</strong> », édition1985 (version 2000)Le MSDA décrit et recomman<strong>de</strong> certainesmétho<strong>de</strong>s d’analyse <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong> ; il conseille sur l’interprétation<strong>de</strong>s résultats d’analyse ; il recomman<strong>de</strong><strong>de</strong>s normes physiques et chimiquespour les e<strong>au</strong>x <strong>de</strong>stinées à la consommationet naturellement peu ou paspolluées par l’homme ou par le milieunaturel.94 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


9. GlossaireAOP: Advanced Oxidation Processes : métho<strong>de</strong> d‘oxydation poussée basée sur laformation secondaire <strong>de</strong> radic<strong>au</strong>x libres OHBDOC (Bio<strong>de</strong>gradable Dissolved Organic Carbon) : carbone organique dissousbiodégradableBiodosimétrie, test biodosimétrique: test d‘évaluation <strong>de</strong> l‘efficacité <strong>de</strong>s appareillages<strong>de</strong> désinfection par UV. Le principe du test repose sur l‘emploi <strong>de</strong>microorganismes (B. subtilits) dont la sensibilité <strong>au</strong>x UV est connueBiofouling: colmatage progressif <strong>de</strong>s membranes <strong>de</strong> filtration par <strong>de</strong>s microorganismesvivants qui prolifèrent sur les membranes (cf. également fouling).BTEX: paramètre cumulatif regroupant les quatre hydrocarbures aromatiques benzène,toluène, éthylbenzène et xylène.C*t (produit): paramètre permettant <strong>de</strong> standardiser l‘efficacité <strong>de</strong>s désinfectantschimiques ; il s‘agit du produit <strong>de</strong> la concentration efficace c du désinfectant multipliépar la durée <strong>de</strong> contact t.CAP: charbon actif en poudre (PAC, Pow<strong>de</strong>red Activated Carbon).Capsi<strong>de</strong>: enveloppe <strong>de</strong>s virus renfermant le génome viral. Elle est formée parl‘assemblage complexe <strong>de</strong> protéines.Chlore libre: Le chlore libre est l’addition du chlore actif ou aci<strong>de</strong> hypochloreux,c’est-à-dire le chlore disponible pour agir dans l’e<strong>au</strong>. Le chlore lié est la part enchlore qui a réagi avec <strong>de</strong>s composés azoté, comme la chloramine, et dont le pouvoirdésinfectant est fortement diminué. La somme du chlore libre et lié donne lateneur en chlore total.COA: carbone organique assimilable (AOC, Assimilable Organic Carbon).COD: carbone organique dissous : somme du carbone organique dissous d‘originenaturelle ou anthropogène (DOC, Dissolved Organic Carbon).Coefficient d’uniformité: Caractéristique granulométrique d’un matéri<strong>au</strong> filtrant :c’est le rapport entre le diamètre qui laisse passer <strong>de</strong>s 60 % particules et celui quien laisse passer 10 % : U = d60/d10.Colonne d’adsorption: (lit fluidisé) masse <strong>de</strong> grains très fins maintenus en suspensiondans un milieu liqui<strong>de</strong> par un courant gazeux ou liqui<strong>de</strong> orienté <strong>de</strong> bas en h<strong>au</strong>t.Dalton: (Da) unité <strong>de</strong> masse atomique correspondant à la masse d‘un atomed‘hydrogène (soit 1/12 <strong>de</strong> la masse du carbone 12C ; 1 Da = 1,6605655 • 10-27 kg).Dénitrification: réaction chimique consistant à réduire le nitrate (NO3-) en azoteélémentaire (N2).DFI: Département fédéral <strong>de</strong> l‘intérieur.Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 95


9. GlossaireDisproportionnement: réaction redox <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> laquelle un réactif se trouvesimultanément sous forme d‘oxydant et <strong>de</strong> réducteur ; ainsi, avant la réactionil se trouve dans un état d‘oxydation moyen et après la réaction dans un étatd‘oxydation en partie plus positif et en partie plus négatifDNAPL: Dense Non Aqueous Phase Liquids : liqui<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nses en phase nonaqueuse : phase liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> substances organiques (polluants) <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité supérieureà celle <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong> (> 1 kg/l)Dose UV: la dose UV (exprimée ne J/m 2 ) est le produit <strong>de</strong> l‘intensité du rayonnementet <strong>de</strong> sa durée. Elle caractérise la puissance <strong>de</strong> désinfection <strong>de</strong>s appareils UVDPD: diéthyl-p-phénylènediamine : métho<strong>de</strong> colorimétrique permettant <strong>de</strong> mesurerla concentration <strong>de</strong> chlore libreE<strong>au</strong> brute: e<strong>au</strong> souterraine ou superficielle dont le <strong>traitement</strong> donnera <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong><strong>potable</strong>E<strong>au</strong> <strong>potable</strong>: e<strong>au</strong> qui, à l’état naturel ou après <strong>traitement</strong>, convient à la consommation,à la cuisson d’aliments, à la préparation <strong>de</strong> mets et <strong>au</strong> nettoyage d’objetsentrant en contact avec les <strong>de</strong>nrées alimentaires (ordonnance du DFI sur l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong>, l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> source et l’e<strong>au</strong> minérale, RS 817.022.102)E<strong>au</strong> souterraine: e<strong>au</strong> emplissant les cavités naturelles du sous-sol <strong>de</strong> manièrecontinue et s’écoulant uniquement par gravitéECEH Escherichia coli: entéro-hémorragique (EHEC, Enterohemorrhagic E. Coli).Endogène: Substances, maladies ou agents pathogènes qui prennent naissance àl‘intérieur du corps ou d‘un organismeEntartrage: obstruction d‘une membrane <strong>de</strong> filtration par précipitation/cristallisation<strong>de</strong> substances contenues dans l‘e<strong>au</strong> (scaling)Entérite: inflammation <strong>de</strong> la muqueuse intestinaleFéco-orale (voie): voie <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> microorganismes excrétés par les fècespuis ingérés (aliments, e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>)Fouling: dépôt se formant sur une membrane <strong>de</strong> filtration (surface et/ou pores) etentravant le passage <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong>GAM: germe aérobie mésophileGastroentérite: inflammation gastro-intestinaleHCC: hydrocarbures chlorés96 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Ion: atome ou molécule qui a acquis une charge positive ou négative et qui n‘estdonc plus électriquement neutreJar-test: Métho<strong>de</strong> d‘évaluation <strong>de</strong> la floculation en laboratoire, <strong>au</strong> moyen d‘unbécher et d‘un agitateurKyste: forme encapsulée et très résistante <strong>de</strong> certains protozoairesLDAl: Loi fédérale sur les <strong>de</strong>nrées alimentaires et les objets usuels (RS 817.0)Le<strong>au</strong>x: Loi fédérale sur la protection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x (RS 814.20)Lessivage: processus d‘entraînement par l‘e<strong>au</strong> <strong>de</strong>s substances solubles contenuesdans le sol (leaching)Lit fixe: amas <strong>de</strong> matéri<strong>au</strong> soli<strong>de</strong> (particules, sables, gravier, etc.) qui reste immobilependant une filtration ou un échange d‘ions, par exemple, alors que l‘e<strong>au</strong>passe <strong>au</strong> traversLyse: Destruction d‘une cellule par dissolution ou lésion membranaire ; le milieuintracellulaire est alors libéré dans le milieu ambiantMicrotamis: tamis en acier ou en toile dont le diamètre <strong>de</strong>s pores est <strong>de</strong>0.016 - 0.05 mm. Un rétrolavage continu empêche l‘obstruction du dispositifMON: matière organique naturelle : composés humiques, etc. (NOM, NaturalOrganic Matter)MSDA: Manuel suisse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires : ouvrage officiel regroupant <strong>de</strong>srecommandations concernant la manière dont les <strong>de</strong>nrées alimentaires, les additifset les objets usuels doivent être analysés et évalués. L‘application <strong>de</strong> ces recommandationsest parfois obligatoireMWCO: Molecular Weight Cut-Off : pouvoir <strong>de</strong> coupure d‘une membrane <strong>de</strong> filtrationdéfini en termes <strong>de</strong> poids moléculaire et exprimé en Dalton (Da)NAQUA: Observation nationale <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x souterrainesNitrification: oxydation biologique <strong>de</strong> l‘ammonium (NH+) en nitrate (NO-)ODAlOUs: Ordonnance sur les <strong>de</strong>nrées alimentaires et les objets usuels(RS 817.02)OE<strong>au</strong>x: Ordonnance sur la protection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x (RS 814.201)OFEV: Office fédéral <strong>de</strong> l‘environnementOFSP: Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqueOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 97


9. GlossaireOHyg: Ordonnance du DFI sur l’hygiène (RS 817.024.1)Oocyste (ookyste): forme encapsulée et très résistante <strong>de</strong> l‘œuf <strong>de</strong> certainsprotozoairesOrganoleptique: Qui stimules les organes <strong>de</strong>s sens (p. ex. l‘odorat et le goût)OSEC: Ordonnance sur les substances étrangères et les composants(RS 817.021.23)Pathogène: qui peut provoquer une maladiePerméat: liqui<strong>de</strong> issu <strong>de</strong> la filtration membranaire, donc débarrassé <strong>de</strong> certainessubstancesPersistant: difficilement éliminable par procédés physiques, chimiques oubiologiquesPrédation: activité <strong>de</strong>s prédateurs consistant à se nourrir <strong>de</strong> proiesPréparation <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>: <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong> brute pour en faire une e<strong>au</strong> <strong>de</strong>boisson conforme <strong>au</strong> cadre légalPression transmembranaire: pression s‘exerçant sur une membrane <strong>de</strong> filtration :différence entre pression pré-membranaire (côté e<strong>au</strong> brute) et post-membranaire (côtéperméat)Recroissance (reviviscence): bactérienne croissance <strong>de</strong> microorganismes dans lerése<strong>au</strong> d‘e<strong>au</strong> <strong>potable</strong> (réservoirs, conduites, etc.)Spéciation: distribution <strong>de</strong>s différentes formes sous lesquelles se présente unélément chimique donné dans un environnement donnéSpore: forme que peuvent prendre certaines bactéries et qui est très résistante<strong>au</strong>x conditions défavorablesSSIGE: Société Suisse <strong>de</strong> l’Industrie du Gaz et <strong>de</strong>s E<strong>au</strong>xStabilité biologique: mesures qui permettent <strong>de</strong> diminuer <strong>de</strong> manière significativela croissance <strong>de</strong> bactérie, par exemple ne réduisant la quantité <strong>de</strong> matièreorganique assimilable par le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong>. La stabilité biologique <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong><strong>potable</strong> dépend en particulier <strong>de</strong> la concentration en éléments nutritifs, <strong>de</strong> la concentrationen désinfectant et <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l‘e<strong>au</strong>STEC: Escherichia coli produisant <strong>de</strong>s shigatoxinesSUVA: institution suisse d‘assurance contre les acci<strong>de</strong>nts (SchweizerischeUnfallversicherungsanstalt)98 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


THM: Trihalométhane, méthane triplement halogéné, potentiellement cancérigèneTMB: tétraméthylbenzidine : métho<strong>de</strong> colorimétrique <strong>de</strong> quantification du dioxy<strong>de</strong><strong>de</strong> chloreTransmission: elle représente le pourcentage <strong>de</strong> rayonnement à une longueurd‘on<strong>de</strong> donnée qui traverse un flui<strong>de</strong>. Elle dépend <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>: plusl‘épaisseur <strong>de</strong>s importante, plus la transmission faiblit. En général, la transmissionUV indiquées est mesurée à une longueur d‘on<strong>de</strong> <strong>de</strong> 254 nanomètresTSS: total <strong>de</strong>s particules en suspension dans l‘e<strong>au</strong> (Total Suspen<strong>de</strong>d Solids)UNF: unité néphélométrique <strong>de</strong> formaline : unité <strong>de</strong> turbidité utilisée pour lalumière <strong>de</strong> longueur d‘on<strong>de</strong> 880 nm diffusée à 90° selon la norme DIN EN ISO7027 ; cf. UTN pour les conversions (FNU, Formazine Nephelometric Unit)US-EPA: Agence américaine pour la protection <strong>de</strong> l’environnement (United StatesEnvironmental Protection Agency)UTN: unité <strong>de</strong> turbidité néphélométrique : unité <strong>de</strong> turbidimétrie pour la lumièrediffusée à 90° selon les critères <strong>de</strong> l’Agence américaine pour la protection <strong>de</strong>l’environnement (EPA) ; 1 UTN = 1 UFN = 1 UTF = 1 TE/F 90° = UTJ <strong>au</strong>x conditions<strong>de</strong> mesures spécifiées (NTU, Nephelometric Turbidity Unit)Valeur <strong>de</strong> tolérance: concentration maximale <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelle la <strong>de</strong>nrée alimentaireest considérée comme souillée ou diminuée d’une <strong>au</strong>tre façon dans sa valeurintrinsèque (OSEC, art. 2, al. 3)Valeur limite concentration maximale <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> laquelle la <strong>de</strong>nrée alimentaire estjugée impropre à l’alimentation humaine (OSEC, art. 2, al. 4)VME: valeur limite moyenne d’exposition : concentration moyenne maximale <strong>au</strong>toriséesur le lieu <strong>de</strong> travail (MAK-Wert en allemand) ; la SUVA fixe une VME pourchaque substance toxiqueVTEC: Escherichia coli produisant <strong>de</strong>s verotoxinesOMS Organisation mondiale <strong>de</strong> la santé : l‘une <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> l‘ONU (WHO,World Health Organization)Zoonose (zoonotique): maladie transmissible <strong>de</strong> l‘animal à l‘homme et vice versaOffice fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 99


10. BibliographieIntroductionOFEV (2004) : Instructions pratiques pour la protection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x souterraines.L‘environnement pratique, Office fédéral <strong>de</strong> l’environnement, BerneOFEG (2005) : Hydrogéologie. Les e<strong>au</strong>x souterraines sous la loupe. Aquaterra2/2005 (téléchargeable sur le site <strong>de</strong> l’OFEV)Gujer W. (2002): Siedlungswasserwirtschaft, 2.Auflage, Springer Verlag BerlinHei<strong>de</strong>lberg New YorkWHO (2004): Gui<strong>de</strong>lines for drinking-water quality, Vol. 1, Recommendations. – 3rd ed.MicroorganismesAuckenthaler A., Huggenberger P. (2003): Pathogene Mikroorganismen imGrund- und Trinkwasser, Birkhäuser Verlag, Basel Boston BerlinBotzenhard K. (1994): Die Beherrschung mikrobiologischer Belastungen bei <strong>de</strong>rOberflächenwasser<strong>au</strong>fbereitung nach <strong>de</strong>r SWTR (USA), GWF Wasser/Abwasser135: 201 - 206Cook K.L., Bolster C.H. (2006): Survival of Campylobacter jejuni and Escherichiacoli in groundwater during prolonged starvation at low temperatures, Journal ofApplied Microbiology 103: 573 - 583LeChevallier M.W., Au K.-K. (2004): Water treatment and Pathogen Control: ProcessEfficiency in Achieving Safe Drinking Water, World Health OrganizationMamane H., Shemer H., Lin<strong>de</strong>n K.G. (2007): Inactivation of E. coli, B. subtilisspores, and MS2, T4 and T7 phage using UV/H2O2 advanced oxidation, Journal ofHazardous Materials 146: 479 - 486Moreno Y., Piqueres P., Alonso J.L., Jiménez A., González A., Ferrús M.A. (2007):Survival and viability of Heliobacter pylori after inoculation into chlorinated drinkingwater, Water Research 41: 3490 - 3496Schoenen D. (1996): Die hygienisch-mikrobiologische Beurteilung von Trinkwasser,GWF Wasser/Abwasser 137: 72 - 82Snozzi M. (1999): Prüfung und Zertifizierung von UV-Anlagen, Gas Wasser Abwasser,5/99Suslov T.V. (2001): Water disinfection: A practical approach to calculating dose valuesfor preharvest and postharvest applications, Agriculture and natural resources,Publication 7256100 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Thurston-Enriquez J.A., Haas C.N., Jacangelo J., Gerba C.P. (2003): Chlorine Inactivationof A<strong>de</strong>novirus Type 40 and Feline Calicivirus, Applied and EnvironmentalMicrobiology, Vol. 69, No. 7: 3979 - 3985OMS (2004): Directives <strong>de</strong> qualité pour l‘e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson, vol. 1, Recommandations. –3e éd. (téléchargeable sur le site <strong>de</strong> l’OMS)Substances contenues dans l’e<strong>au</strong>OFEV (2004): Instructions pratiques pour la protection <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x souterraines.L‘environnement pratique, Office fédéral <strong>de</strong> l’environnement, Berne (téléchargeablesur le site <strong>de</strong> l’OFEV)OFEV, OFEG (2004): NAQUA - Qualité <strong>de</strong>s e<strong>au</strong>x souterraines en Suisse 2002/2003,Berne (téléchargeable sur le site <strong>de</strong> l’OFEV)Chaabane H. (2005): Influence of soil properties on the adsorption-<strong>de</strong>sorption ofsulcotrine and its hydrolysis metabolites on various soils, Journal of agricultural andfood chemistry 53: 4091 - 4095Berné F., Richard Y. (1991): Water Treatment Handbook, Vol. 1 & 2, 6th Edition,Lavoisier Publishing, ParisSchmidt C. K. (2005): Datenbank zum Verhalten organischer Spurenstoffe bei <strong>de</strong>rUferfiltration; DVGW-Technologiezentrum Wasser (TZW), Karlsruhevon Gunten U. (2000): Bromat im Trinkwasser: Ein Problem in <strong>de</strong>r Schweiz?; GasWasser Abwasser 10: 705 - 710OMS (2004): Directives <strong>de</strong> qualité pour l‘e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson, vol. 1, Recommandations. –3e éd. (téléchargeable sur le site <strong>de</strong> l’OMS)Procédés <strong>de</strong> potabilisation <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>Berné F., Richard Y. (1991): Water Treatment Handbook, Vol. 1 & 2, 6th Edition,Lavoisier Publishing, ParisBolto B. Gregory J. (2007): Organic Polyelectrolytes in water treatment, WaterResearch 41: 2301 - 2324Botzenhard K. (1994): Die Beherrschung mikrobiologischer Belastungen bei <strong>de</strong>rOberflächenwasser<strong>au</strong>fbereitung nach <strong>de</strong>r SWTR (USA), GWF Wasser/Abwasser135: 201 - 206Conradin F. (1999): Wasserversorgungs- und Abwassertechnik, 6. Ausgabe, Band2, Vulkan-Verlag, EssenDamakouka I. (2007): Application of HACCP principles in drinking water treatment,Desalination 210: 138 - 145Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 101


10. BibliographieGujer W. (2002): Siedlungswasserwirtschaft, 2. Auflage, Springer Verlag BerlinHei<strong>de</strong>lberg New YorkJerman D. (2006): Interplay of different NOM fouling mechanisms during ultrafiltrationfor drinking water production, Water Research 41: 1713 - 1722Masschelein W. J. (1979): Chorine Dioxi<strong>de</strong>: Chemistry and Environmental Impact ofOxychlorine Compounds, Ann Arbor Science Publishers Inc, Ann Arbor, MichiganPianta R., Boller M., Janex M.-L., Chappaz A., Birou B., Ponce R., Walther J.-L.(1998): Micro- and ultrafiltration of karstic spring water, Desalination 117: 61 - 71Rosenfeldt, E.J., Lin<strong>de</strong>n K.G., Canonica S., von Gunten U. (2006): Comparisonof the efficiency of OH radical formation during ozonation and the advanced oxidationprocesses O 3/H2O2 and UV/H2O2, Water Research 40: 3695 - 3704Schmidt C. K. (2005): Datenbank zum Verhalten organischer Spurenstoffe bei <strong>de</strong>rUferfiltration; DVGW-Technologiezentrum Wasser (TZW), KarlsruheSpellman F. R. (2000): The Drining Water Handbook, Technomic Publishing Company,Inc., LancasterSUVA (2009): Valeurs limites d’exposition <strong>au</strong>x postes <strong>de</strong> travail 2009(téléchargeable sur le site <strong>de</strong> l’OMS)Uhl W. (2000): Simultane biotische und abiotische Prozesse in Aktivkohlefiltern <strong>de</strong>rTrinkwasser<strong>au</strong>fbereitung; TU-Berlin Universitätsbibliothek, Berlinvon Gunten U. (2003): Ozonation of drinking water: Part I. Oxidation kinetics andproduct formation, Water Research 37: 1443 - 1467Wang G.-S. et al. (2007): Cancer risk assessment from trihalomethanes in drinkingwater, Science of the Total Environment 387: 86 - 95OMS (2004): Directives <strong>de</strong> qualité pour l‘e<strong>au</strong> <strong>de</strong> boisson, vol. 1, Recommandations. –3e éd. (téléchargeable sur le site <strong>de</strong> l’OMS)Monitorage et instrumentationDamikouka I., Katsiri A., Tzia C. (2007): Application of HACCP principles in drinkingwater treatment, Desalination 210: 138 - 145Lumpp R. (1993): Entwicklung eines optisch-chemischen Sensors zur kontinuierlichenNitratbestimmung in Trink- und Grundwasser, Dissertation, KernforschungszentrumKarlsruhe GmbH, KarlsruheMeissner H. (1955): Über die Chlorbestimmung im Wasserwerksbetrieb und dieEichmetho<strong>de</strong> zur Bestimmung kleiner Chlormengen <strong>au</strong>f elektrometrischem Wege,Dissertation, TH Karlsruhe, Karlsruhe102 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


Roeske W. (1999): Betriebsmessgeräte zur Kontrolle <strong>de</strong>r Wassergüte, Teil 1, bbrWasser und Rohrb<strong>au</strong> 12/1999Roeske W. (2000): Betriebsmessgeräte zur Kontrolle <strong>de</strong>r Wassergüte, Teil 2, bbrWasser und Rohrb<strong>au</strong> 1/2000Schoenen D. (1996): Die hygienisch-mikrobiologische Beurteilung von Trinkwasser,GWF Wasser/Abwasser 137: 72 - 82Snozzi M. (1999): Prüfung und Zertifizierung von UV-Anlagen, Gas Wasser Abwasser,5/99SSIGE (2005): W1 - Directives pour la surveillance qualité <strong>de</strong> la distribution d‘e<strong>au</strong>,Société Suisse <strong>de</strong> l’Industrie du Gaz et <strong>de</strong>s E<strong>au</strong>x, Zurich (téléchargeable sur le site<strong>de</strong> la SSIGE)Homologation <strong>de</strong>s nouve<strong>au</strong>x procédésDVGW (2007): Geschäftsordnung zur DVGW-Zertifizierung von ProduktenSnozzi M. (1999): Prüfung und Zertifizierung von UV-Anlagen, Gas Wasser Abwasser,5/99SSIGE (2005): W1 - Directives pour la surveillance qualité <strong>de</strong> la distribution d‘e<strong>au</strong>,Société Suisse <strong>de</strong> l’Industrie du Gaz et <strong>de</strong>s E<strong>au</strong>x, Zurich (téléchargeable sur le site<strong>de</strong> la SSIGE)Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqu (OFSP) | 103


11. Valeur juridiqueStatut juridique <strong>de</strong> cette publicationCe gui<strong>de</strong> pratique est une ai<strong>de</strong> à la mise en application <strong>de</strong> la législation sur l’e<strong>au</strong><strong>potable</strong>, dont l’OFSP est l’<strong>au</strong>torité <strong>de</strong> surveillance. Il est avant tout <strong>de</strong>stiné <strong>au</strong>xexploitants <strong>de</strong> stations, <strong>au</strong>x bure<strong>au</strong>x d’ingénieurs et <strong>au</strong>x services canton<strong>au</strong>x etconcrétise tout particulièrement l’art. 6 <strong>de</strong> l’ordonnance sur l’e<strong>au</strong> <strong>potable</strong>. Son utilisationcontribuera dans une large mesure à la sécurité du droit. Par ailleurs, utiliserce gui<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> partir du principe que la législation fédérale est correctementmise en application.104 | Traitement <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>stinée à la consommation


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Impressum© Office fédéral <strong>de</strong> la santé publique (OFSP)Editeur : Office fédéral <strong>de</strong> la santé publiqueParution : août 2010Complément d’information :OFSP, Protection <strong>de</strong>s consommateurs, Division Sécurité alimentaire, 3003 BerneTéléphone +41 31 323 31 05, fax +41 31 322 95 74E-mail: pierre.stu<strong>de</strong>r@bag.admin.ch, www.bag.admin.chCette publication est également disponible en allemand et en italienChefs <strong>de</strong> projet : Adrian Auckenthaler (OFSP) et Urs von Gunten (EAWAG)Réalisation : Matthias Sturzenegger (EAWAG), avec la collaboration <strong>de</strong> Markus Boller,Thomas Egli, Wouter Pronk et Pierre Stu<strong>de</strong>rMise en page et illustrations : Silversign, visuelle Kommunikation, BernePhotographies : FotoliaNuméro <strong>de</strong> publication OFSP: VS 08.10 1200 d 400 f 100i 40EXT1011Diffusion:OFCL, Diffusion publications,CH-3003 Bernewww.publicationsfe<strong>de</strong>rales.admin.chNuméro <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> : 311.150.fImprimé sur papier blanchi sans chlore

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