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Rapport d'enquête sur le naufrage de l'ERIKA survenu au large de ...

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METL / IGSAM / BEAmerCOMMISSION PERMANENTE D’ENQUETESSUR LES EVENEMENTS DE MER (CPEM)<strong>Rapport</strong> d’enquête <strong>sur</strong> <strong>le</strong><strong>n<strong>au</strong>frage</strong> <strong>de</strong> l’ERIKA<strong>sur</strong>venu <strong>au</strong> <strong>large</strong> <strong>de</strong> laBretagne <strong>le</strong> 12 décembre 1999Le présent rapport a été établi, d’une part dans <strong>le</strong>s formes prévues par<strong>le</strong>s dispositions du décret du 20/01/81 relatif <strong>au</strong>x commissions d’enquête techniqueet administrative après acci<strong>de</strong>nts et inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> mer et <strong>de</strong> son arrêté d’applicationdu 16/12/97 portant création du Bure<strong>au</strong>-enquêtes-acci<strong>de</strong>nts / mer (BEAmer) et d’uneCommission permanente d’enquête <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s événements <strong>de</strong> mer (CPEM), etd’<strong>au</strong>tre part en application <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong>s Résolutions n°A.849(20) du 27/11/97 etA.884(21) du 25/11/99 <strong>de</strong> l’Organisation maritime internationa<strong>le</strong> (OMI) <strong>sur</strong> <strong>le</strong>senquêtes après acci<strong>de</strong>nts et inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> mer et <strong>de</strong> la Conventioninternationa<strong>le</strong> du droit <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> 1982.Cet ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> textes permet <strong>au</strong>x États qui ont intérêt à connaître <strong>le</strong>sc<strong>au</strong>ses d’un événement <strong>sur</strong>venu en e<strong>au</strong>x internationa<strong>le</strong>s du fait <strong>de</strong>s risques etdommages qu’il fait courir et subir à son littoral, <strong>de</strong> conduire l’enquête technique <strong>le</strong>concernant.


L’ERIKA étant exploité par <strong>de</strong>s ressortissants italiens, conduit par uncapitaine et un équipage indiens et battant pavillon <strong>de</strong> Malte, <strong>le</strong>s contactsnécessaires ont été pris avec la MALTA MARITIME AUTHORITY (MMA) et <strong>le</strong>s informationspertinentes ont été échangées entre toutes <strong>le</strong>s <strong>au</strong>torités chargées, dans chacun <strong>de</strong>spays concernés (Malte, Italie, In<strong>de</strong>), <strong>de</strong>s enquêtes après événement <strong>de</strong> mer,conformément <strong>au</strong>x dispositions <strong>de</strong>s résolutions <strong>de</strong> l’OMI précitées.Le présent rapport a été remis à l’OMI comme prévu par ces résolutionstout comme l’avait été <strong>le</strong> rapport établi par la MMA <strong>sur</strong> <strong>le</strong> même sujet et rendu publicen novembre 2000.Le présent rapport est éga<strong>le</strong>ment transmis, <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités chargées enFrance <strong>de</strong>s suites judiciaires <strong>de</strong> cet événement.Pour la recherche <strong>de</strong>s c<strong>au</strong>ses ayant conduit <strong>au</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong> <strong>de</strong> l’ERIKA, laCPEM a été réunie dans la formation suivante :• co-prési<strong>de</strong>nts• l’administrateur général(2S) <strong>de</strong>s affairesmaritimes Georges TOURRET,directeur du BEAmer.• l’administrateur général(2S) <strong>de</strong>s affairesmaritimes Jean-Louis GUIBERT, secrétairegénéral <strong>de</strong> l’Institut français <strong>de</strong> navigation.• experts• l’ingénieur-mécanicienDaniel DREVET , expertmachines du BEAmer.• l’ingénieur civil dugénie maritime BernardPARIZOT, expert coquesdu BEAmer• <strong>le</strong> commandant YvesHALNA DU FRETTAY,directeur d’opérations à lacompagnie LES ABEILLESINTERNATIONALD’<strong>au</strong>tres experts (commandants <strong>de</strong> pétrolier, architectes navals, ingénieurs <strong>de</strong> laréparation nava<strong>le</strong>, hydrodynamiciens, métallurgistes) ont été consultés en tant que <strong>de</strong> besoin.Par ail<strong>le</strong>urs, ont éga<strong>le</strong>ment participé à la réalisation <strong>de</strong> ce rapport : laDirection <strong>de</strong> la recherche et <strong>de</strong> l’action scientifique et technique (DRAST) duministère chargé <strong>de</strong>s transports, <strong>le</strong> Laboratoire central <strong>de</strong>s ponts et ch<strong>au</strong>ssées(LCPC) et l’Institut <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> la construction nava<strong>le</strong> (IRCN).


Enfin, la Commission a pu étudier <strong>le</strong> dossier comp<strong>le</strong>t <strong>de</strong> l’ERIKA, tel quetransmis par sa société <strong>de</strong> classification.Les trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> la Commission ont été rapportés par M. Bernard LION,secrétaire général du BEAmer= * =


PLAN DU RAPPORT1* RAPPEL DES CIRCONSTANCES DU NAUFRAGE DEL’ERIKA2* L’EXPLOITATION DU NAVIRE3* LE NAVIRE3.1* Généralités et historique3.2* Classification3.3* Certification – cas <strong>de</strong> l’ISM3.4* Inspections par l’État du pavillon3.5* Inspections par l’État du port3.6* Inspections préalab<strong>le</strong>s <strong>au</strong>x affrètements3.7* Inspections antérieures à juin 19983.7.1. LA VISITE OCCASIONNELLE D’AVRIL 19973.7.2. LA VISITE PRELIMINAIRE D’ACCEPTATION DE CLASSE3.8* La visite spécia<strong>le</strong> <strong>de</strong> juin 19983.9* Visites postérieures à la visite spécia<strong>le</strong>


3.10* Synthèse et état du navire lors <strong>de</strong> son <strong>de</strong>rnier voyage4* L’EQUIPAGE5* CHRONOLOGIE5.1* Généralités5.2* Les voyages précédant l’avant <strong>de</strong>rnier voyage5.3* L’avant <strong>de</strong>rnier voyage : La Corogne / Dunkerque5.4* L’esca<strong>le</strong> <strong>de</strong> Dunkerque5.4.1* LES OPERATIONS COMMERCIALES5.4.2* LA CARGAISON5.4.3* LES RESERVES DE SOUTES AU DEPART DEDUNKERQUE5.5* Le <strong>de</strong>rnier voyage5.6* Synthèse chronologique6* LES FACTEURS TECHNIQUES DU SINISTRE6.1* Analyse événementiel<strong>le</strong>6.1.1* LES TRAVAUX DE BIJELA6.1.2* LES BALLASTS SEPARES6.1.3* LE CHARGEMENT DE DUNKERQUE6.1.4* LES CONDITIONS DE NAVIGATIONa) la météorologieb) <strong>le</strong>s routes et vitesses


c) <strong>le</strong>s allures machined) <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s à la navigation6.1.5* LA GITE PRISE PAR L’ERIKA LE 11/12/99a) <strong>le</strong> transfert acci<strong>de</strong>ntel <strong>de</strong> la cargaisonb) l’entrée d’e<strong>au</strong> par <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> pontc) l’entrée d’e<strong>au</strong> par une fis<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> coque6.1.6* LES CRIQUES ET PLIURES DU BORDE DE PONT6.1.7* LES DIFFERENTS MOUVEMENTS DE POIDS6.1.8* L’ARRACHEMENT DU BORDE DE MURAILLE6.1.9* LA CASSURE DU NAVIRE6.2* Observations et analyses techniques6.2.1* LES OBSERVATIONS FAITES SUR L’EPAVE6.2.2* LES ANALYSES DES ELEMENTS DE COQUE ET DE STRUCTURERECUEILLIS6.2.3* LES « SISTER-SHIPS » DE L’ERIKA … ET LES AUTRES6.3* Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong> la structure du navire6.3.1* ANALYSE DE LA RESISTANCE DE LA POUTRE-NAVIRE6.3.2* CALCUL DIRECT DE LA STRUCTURE DE LA TRANCHE 2 DE LA POUTRENAVIRE6.3.3* ETUDE DIRECTE DU COMPORTEMENT A LA MER6.4* Synthèse – <strong>le</strong> processus <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> la structure7* AUTRES FACTEURS7.1* Les décisions du capitaine – <strong>le</strong> SOPEP7.2* L’action du propriétaire


7.3* Les actions du gestionnaire n<strong>au</strong>tique – Cas <strong>de</strong> l’ISM7.4* Les actions <strong>de</strong> l’État du pavillon7.5* Les actions <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> classification7.6* Les actions <strong>de</strong>s affréteurs7.7* L’action <strong>de</strong> l’État côtier7.7.1* LES CENTRES REGIONAUX OPERATIONNELS DE SURVEILLANCE ET DESAUVETAGE (CROSS)7.7.2* LA PREFECTURE MARITIME7.7.3 LA CAPITAINERIE DU PORT DE SAINT-NAZAIRE7.8* Synthèse8* CONCLUSIONS9* RECOMMANDATIONS= * =Avis et observations= * =


ANNEXES• Décision n°765 BEA/ GSAM/METLMETL du 13/12/99• Dossier navire• Cartographie• Données météorologiques• Observation et documents photographiques• Analyses métallurgiques• Calculs• Société <strong>de</strong> classification – r apports= * =


Le présent document fait état, à la date <strong>de</strong> sa publication, <strong>de</strong>sanalyses <strong>de</strong> la CPEM <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s circonstances et <strong>le</strong>s c<strong>au</strong>ses du <strong>n<strong>au</strong>frage</strong> <strong>de</strong>l’ERIKA*.La Commission a rencontré be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> difficultés dans lacol<strong>le</strong>cte <strong>de</strong>s informations nécessaires à la rédaction du présent rapport.Au cas où <strong>de</strong>s éléments nouve<strong>au</strong>x viendraient à saconnaissance, la Commission pourra être conduite à compléter sesconclusions.Conformément <strong>au</strong>x dispositions <strong>de</strong>s Résolutions OMIn°A849(20) du 27/11/97 et A884(21) du 25/11/99 et du décret du 20/01/81<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s commissions d’enquête après événement <strong>de</strong> mer, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce<strong>n<strong>au</strong>frage</strong> n’a pas été conduite <strong>de</strong> façon à établir ou attribuer <strong>de</strong>s f<strong>au</strong>tes àcaractère pénal ou encore à évaluer <strong>de</strong>s responsabilités individuel<strong>le</strong>s oucol<strong>le</strong>ctives à caractère civil.Son seul objectif est <strong>de</strong> tirer <strong>de</strong> cet événement <strong>de</strong>senseignements susceptib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> prévenir <strong>de</strong> futurs sinistres du mêmetype.En conséquence, l’utilisation <strong>de</strong> ce texte à d’<strong>au</strong>tres fins que laprévention pourrait conduire à <strong>de</strong>s interprétations erronées.En application <strong>de</strong> la loi du 11 mars 1957 (a. 41) et du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> lapropriété intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> du 1 er juil<strong>le</strong>t 1992, toute reproduction partiel<strong>le</strong> outota<strong>le</strong> à usage col<strong>le</strong>ctif <strong>de</strong> la présente publication est strictementinterdite sans <strong>au</strong>torisation expresse <strong>de</strong> l’éditeur.


1* RAPPEL DES CIRCONSTANCES DUNAUFRAGE DE L’ERIKALe 11 décembre 1999, en milieu <strong>de</strong> journée, alors qu’il effectuait, chargéd’une cargaison <strong>de</strong> 30884 t <strong>de</strong> fioul lourd n°2, un voyage <strong>de</strong> Dunkerque à Livourne(Italie), <strong>le</strong> pétrolier maltais ERIKA a été victime, pendant sa traversée par gros tempsdu golfe <strong>de</strong> Gascogne, d’une défaillance <strong>de</strong> sa structure. Cel<strong>le</strong>-ci a provoqué,d’abord, une prise <strong>de</strong> gîte importante, puis, après redressement, la cas<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> sacoque quelques heures après. Cette avarie majeure a entraîné <strong>le</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong> du navirealors qu’il se trouvait à une trentaine <strong>de</strong> mil<strong>le</strong>s n<strong>au</strong>tiques (MN) dans <strong>le</strong> Sud <strong>de</strong> lapointe <strong>de</strong> Penmarc’h, en Bretagne. Les <strong>de</strong>ux parties du navire ont ensuite coulé parenviron 120m <strong>de</strong> fond, à peu <strong>de</strong> distance du lieu <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e, malgré une vainetentative <strong>de</strong> remorquage, vers <strong>le</strong> <strong>large</strong>, <strong>de</strong> la partie arrière.Tout l’équipage a été assisté et évacué, sain et s<strong>au</strong>f, par <strong>le</strong>s moyens <strong>de</strong>la Marine nationa<strong>le</strong> coordonnés par <strong>le</strong> Centre régional opérationnel <strong>de</strong> <strong>sur</strong>veillanceet <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage (CROSS) <strong>de</strong> l’Atlantique à Étel. À la suite <strong>de</strong> ce <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>, une partieimportante <strong>de</strong> la cargaison et <strong>de</strong>s soutes du navire s’est répandue en mer. Cettepollution, très diffici<strong>le</strong> à combattre, compte tenu du produit transporté et d’unesituation météorologique très m<strong>au</strong>vaise, a ensuite affecté plusieurs centaines <strong>de</strong>kilomètres <strong>de</strong> côtes <strong>de</strong>puis la pointe <strong>de</strong> Bretagne jusqu’à l’î<strong>le</strong> <strong>de</strong> Ré.Le BEAmer, a commencé ses investigations techniques <strong>le</strong> 12/12/99 <strong>au</strong>matin, dès confirmation du sinistre par <strong>le</strong> CROSS.


Les contacts ont été pris dès <strong>le</strong> 13/12 avec <strong>le</strong>s <strong>au</strong>torités maritimesmaltaises qui ont, <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur côté, désigné une Commission d’enquête. L’OMI a étéprévenue, <strong>le</strong> même jour, par <strong>le</strong> BEAmer. Le présent rapport sera communiqué <strong>au</strong>x<strong>au</strong>torités maritimes maltaises, italiennes et indiennes, conformément <strong>au</strong>xdispositions du Co<strong>de</strong> d’enquête <strong>de</strong> l’OMI, du fait <strong>de</strong> la nationalité <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong>l’équipage et <strong>de</strong> cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s personnes physiques et/ou mora<strong>le</strong>s concernées par lapropriété réel<strong>le</strong> et la classification du navire, ainsi que la gestion n<strong>au</strong>tique et/ou lacertification <strong>de</strong> cel<strong>le</strong>-ci.enquête.Les <strong>au</strong>torités judiciaires ont été informées <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> cetteLa Commission a enfin pris note, suite <strong>au</strong> sinistre <strong>de</strong> l’ERIKA , du rapport<strong>de</strong> la Commission par<strong>le</strong>mentaire d’enquête <strong>de</strong> l’Assemblée Nationa<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong>spratiques <strong>de</strong> la navigation commercia<strong>le</strong> internationa<strong>le</strong> en matière <strong>de</strong> sécurité et<strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la Mission d’information du Sénat chargée d’examiner l’ensemb<strong>le</strong><strong>de</strong>s questions liées à la marée noire provoquée par <strong>le</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong> du navireERIKA, <strong>de</strong> proposer <strong>le</strong>s améliorations concernant la rég<strong>le</strong>mentation applicab<strong>le</strong>et <strong>de</strong> définir <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es propres à prévenir <strong>de</strong> tel<strong>le</strong>s situations. A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> cette Commission et <strong>de</strong> cette mission, la CPEM avait <strong>sur</strong> <strong>le</strong> champ communiqué etcommenté ses trav<strong>au</strong>x. Une démarche <strong>de</strong> même nature a été conduite par <strong>le</strong>Conseil économique et social, et il y a été donné suite dans <strong>le</strong>s mêmes conditions.= * =


2* L’EXPLOITATION DU NAVIREAu moment <strong>de</strong> son <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>, l’ERIKA effectuait un voyage où <strong>de</strong>ux sériesd’entités commercia<strong>le</strong>s, comme dans tout affrètement, étaient impliquées, soit d’unepart <strong>le</strong>s armateurs, et d’<strong>au</strong>tre part <strong>de</strong>s affréteurs. L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers aposé be<strong>au</strong>coup moins <strong>de</strong> problèmes que cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s premiers.En effet, l’exploitation <strong>de</strong> l’ERIKA, comme cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> nombreux naviresexploités <strong>au</strong> « tramping » (navigation à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>), qu’il soit « sec » ou« pétrolier » sous pavillon <strong>de</strong> libre immatriculation, faisait intervenir, à titre principalou secondaire un grand nombre d’entités différentes :• <strong>de</strong>s propriétaires, déterminant la stratégie <strong>de</strong> l’entreprise (choix <strong>de</strong>s sous-traitants,allocation <strong>de</strong>s ressources d’équipement et d’entretien, gestion financière) soit, dans <strong>le</strong> cas<strong>de</strong> l’Erika, une société maltaise contrôlée el<strong>le</strong>-même par <strong>de</strong>ux sociétés libériennes <strong>au</strong> capitaldétenu par <strong>de</strong>s personnes physiques et/ou mora<strong>le</strong>s dont l’i<strong>de</strong>ntité n’a pas été établie aveccertitu<strong>de</strong>.• <strong>de</strong>s cabinets d’avocats domiciliant dans <strong>le</strong>s pays concernés (Malte / Liberia) <strong>le</strong>spersonnes physiques ou mora<strong>le</strong>s directement ou indirectement propriétaires dunavire et chargées <strong>de</strong>s relations avec l’État du pavillon ;• un gestionnaire n<strong>au</strong>tique (shipmanager) installé en Italie et chargé <strong>de</strong> suivrel’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s aspects techniques <strong>de</strong> l’exploitation du navire et éga<strong>le</strong>mentchargé, <strong>sur</strong> la base d’une certification dûment établie, d’as<strong>sur</strong>er <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>de</strong>personne responsab<strong>le</strong> en application du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la sécurité maritime(ISM) et rémunéré à cet effet par <strong>le</strong>s propriétaires du navire ;• une société <strong>de</strong> classification rémunérée par <strong>le</strong>s propriétaires et chargée <strong>de</strong>classer <strong>le</strong> navire et <strong>de</strong> <strong>le</strong> certifier, pour <strong>le</strong> compte <strong>de</strong> l’État du pavillon, notamment<strong>au</strong> titre du co<strong>de</strong> ISM (<strong>le</strong> navire et <strong>le</strong> siège <strong>de</strong> son gestionnaire n<strong>au</strong>tique) ;• une agence indienne <strong>de</strong> recrutement d’équipage (crewing agency) chargée <strong>de</strong>fournir <strong>sur</strong> la base <strong>de</strong> contrats précaires <strong>le</strong>s commandants, officiers et personneld’exécution nécessaires, et disposant <strong>de</strong>s qualifications requises par laconvention internationa<strong>le</strong> (Seafarers training, certification and watchkeeping -STCW) ;


• un affréteur à temps enregistré <strong>au</strong>x Bahamas, mais opérant <strong>de</strong>puis la Suisse,ayant loué <strong>le</strong> navire <strong>au</strong>x propriétaires et <strong>le</strong> commercialisant <strong>sur</strong> la based’affrètements <strong>au</strong> voyage. Il agissait comme <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> apparent du navire,<strong>de</strong> ce fait comme armateur disposant (disponent owner) mais dont <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> s’effacedès lors que <strong>le</strong> navire est mis hors affrètement ;• un agent maritime installé en Suisse agissant en sous traitance <strong>de</strong> l’armateurdisposant, donnant <strong>au</strong> navire ses ordres <strong>de</strong> route, et organisant <strong>le</strong>s esca<strong>le</strong>scommercia<strong>le</strong>s ou techniques du navire ;• un as<strong>sur</strong>eur corps as<strong>sur</strong>ant <strong>le</strong>s propriétaires contre la perte tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur navire ;• un as<strong>sur</strong>eur responsabilité civi<strong>le</strong> (P&I club) londonien, mais enregistré <strong>au</strong>xBermu<strong>de</strong>s, as<strong>sur</strong>ant, <strong>de</strong> façon limitative, <strong>le</strong>s dommages créés à l’environnementet <strong>au</strong>x tiers par <strong>le</strong> navire et/ou son équipage ;• <strong>de</strong>ux courtiers d’affrètement, l’un vénitien, l’<strong>au</strong>tre londonien, agissant pour <strong>le</strong>compte respectivement <strong>de</strong> l’armateur disposant et <strong>de</strong> l’affréteur ;• un affréteur <strong>au</strong> voyage, groupe pétrolier français producteur et propriétaire <strong>de</strong> lacargaison, vendue par l’intermédiaire <strong>de</strong> ses filia<strong>le</strong>s, rendue à <strong>de</strong>stination,disposant d’un service <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s navires avant affrètement etayant loué <strong>le</strong> navire <strong>au</strong> prix du marché ;• un <strong>de</strong>stinataire, producteur d’é<strong>le</strong>ctricité italien, sans influence <strong>sur</strong> l’organisationdu voyage à l’exception du choix du port <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination.La Commission a estimé que ce dispositif, bien qu’il soit très courant dans<strong>le</strong> domaine <strong>de</strong>s transports maritimes <strong>de</strong>s produits en vrac, était comp<strong>le</strong>xe et qu’il nefacilitait pas la claire perception <strong>de</strong>s responsabilités propres à chacune <strong>de</strong>s partiesconcernées.La Commission a éga<strong>le</strong>ment re<strong>le</strong>vé que l’ERIKA était, comme be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong>«product-tankers» <strong>de</strong> son âge, exploité pour <strong>le</strong> transport <strong>de</strong>s produits noirs (fiouls,goudrons), c’est-à-dire <strong>le</strong>s plus polluants mais <strong>le</strong>s moins exigeants en matière <strong>de</strong>qualité <strong>de</strong>s citernes et <strong>de</strong> nettoyage entre <strong>de</strong>ux chargements. Les produits blancs(gazo<strong>le</strong>, essence, kérosène, naphta) sont d’une gran<strong>de</strong> dangerosité immédiate à c<strong>au</strong>se <strong>de</strong><strong>le</strong>ur inflammabilité, mais moins polluants du fait <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur volatilité même. Il s’agit enoutre <strong>de</strong> produits exigeants en ce qui concerne la propreté <strong>de</strong>s citernes. Ce sontgénéra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s «product-tankers» <strong>le</strong>s plus récents, disposant <strong>de</strong> revêtements <strong>de</strong>


citernes efficaces, qui sont affectés à <strong>le</strong>ur transport. Les navires affectésprincipa<strong>le</strong>ment <strong>au</strong> transport <strong>de</strong>s produits noirs sont, statistiquement, plussusceptib<strong>le</strong>s d’acci<strong>de</strong>nts. La protection <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> chargement contre lacorrosion y est certes naturel<strong>le</strong>ment as<strong>sur</strong>ée par la nature même <strong>de</strong> la cargaisontransportée. Ce qui n’est pas <strong>le</strong> cas <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage.Force est donc <strong>de</strong> constater que <strong>le</strong>s produits pétroliers <strong>le</strong>s plus polluantssont transportés par <strong>le</strong>s navires <strong>le</strong>s moins sûrs, mais qu’en la matière <strong>le</strong>comportement <strong>de</strong> l’affréteur <strong>au</strong> voyage <strong>de</strong> l’ERIKA n’était pas sensib<strong>le</strong>ment différent<strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres grands groupes pétroliers et plutôt meil<strong>le</strong>ur que celui <strong>de</strong>snégociants (« tra<strong>de</strong>rs »), ceux-ci ne disposant pas, en règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong>, <strong>de</strong> services<strong>de</strong> «vetting» propres.La Commission a d’ail<strong>le</strong>urs noté que la majeure partie <strong>de</strong>s naviresexploités pour <strong>le</strong> transport <strong>de</strong> produits noirs par <strong>le</strong>s princip<strong>au</strong>x opérateurs européensétaient âgés <strong>de</strong> 17 à 25 ans contre 10 à 18 ans pour <strong>le</strong> pétro<strong>le</strong> brut et <strong>le</strong>s produitsblancs. Au noir, 49% <strong>de</strong>s navires ont plus <strong>de</strong> 20 ans, ce qui ne veut pas dire qu’ilssont tous inacceptab<strong>le</strong>s, mais simp<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong> risque <strong>de</strong> navires défectueux danscette tranche d’âge est plus grand.= * =


3* LE NAVIRE3.1* Généralités — HistoriqueLe navire a été construit en 1975 <strong>au</strong> Japon, <strong>au</strong> chantier KASADODOCK. CO. LTD <strong>de</strong> Kudamatsu coque n°284. C’était à l’origine un transport polyva<strong>le</strong>nt<strong>de</strong> produits pétroliers (bruts, raffinés) à 13 citernes et <strong>de</strong>ux lignes <strong>de</strong> manutention(circuit <strong>de</strong> chargement), avec <strong>de</strong>ux «sloptanks» (citernes à résidus liqui<strong>de</strong>s). Lesprincipa<strong>le</strong>s caractéristiques du navire étaient <strong>le</strong>s suivantes :• longueur hors tout : 184,03m• longueur entre perpendiculaires : 174,00m• <strong>large</strong>ur hors membres : 28,05m• tirant d’e<strong>au</strong> d’été : 11,027m• creux : 14,99m• port en lourd été : 37283t• port en lourd hiver : 36285t• vitesse <strong>au</strong>x essais : 16.4 nœuds• vitesse d’exploitation : 15,2 nœuds• ballasts séparés• gaz inerte (s<strong>au</strong>f dans <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> ballasts)• dispositif <strong>de</strong> réch<strong>au</strong>ffage cargaison jusqu’à 70°c• moteur <strong>de</strong> propulsion IHI SULZER 8RND68 – 9715kW A 150tours/min• 2 Diesel alternateurs DAIHATSU 6PSHTM – 500kW• 1 ch<strong>au</strong>dière à brû<strong>le</strong>ur IHI ADM325 – pression 16 bar• 1 ch<strong>au</strong>dière récupératrice <strong>sur</strong> gaz d’échappement IHI ADM 2800 – pression 7 bar


Compte tenu <strong>de</strong> sa date <strong>de</strong> construction (1975), ce navire était considérécomme «pré-MARPOL». Il était à simp<strong>le</strong> coque et sans ballasts séparés. Mais pour<strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> commodité et <strong>sur</strong>tout parce qu'il n'était pas doté <strong>de</strong> système <strong>de</strong>lavage <strong>au</strong> brut (COW : «cru<strong>de</strong> oil washing»), quatre <strong>de</strong>s citernes – <strong>le</strong>s 2 et 4 latéra<strong>le</strong>s– avaient été, dans un premier temps (1990), transformées en «c<strong>le</strong>an ballast tanks»(CBT).En 1993, <strong>le</strong>s CBT 2 furent dédiés <strong>au</strong> seul ballastage à l'e<strong>au</strong> <strong>de</strong> mer,<strong>de</strong>venant ainsi <strong>de</strong>s "segregated ballast tanks" (SBT). Ce n'est qu'en 1997 que laCBT 4 centra<strong>le</strong> a reçu la même affectation et a été remplacé par <strong>le</strong>s citerneslatéra<strong>le</strong>s n°4 en 1998 à l’issue <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> Bijela, (ceci expliquera, par la suite,que <strong>le</strong>s ballasts 4 étaient en meil<strong>le</strong>ur état que <strong>le</strong>s 2).Dans la configuration fina<strong>le</strong> SBT ballasts défensifs, en application <strong>de</strong> larèg<strong>le</strong> 13 <strong>de</strong> l’annexe I <strong>de</strong> la Convention Marpol, l’ERIKA disposait <strong>de</strong> 9 citernes <strong>de</strong>cargaison, 4 citernes latéra<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ballastage et 2 sloptanks. Le peak avant et <strong>le</strong>peak arrière étaient utilisés comme ballasts séparés (v. tab<strong>le</strong><strong>au</strong>x ci-après).cargaisonciternes <strong>de</strong>CITERNES DE CARGAISON (COT)Volume et répartitioncoup<strong>le</strong>s volume m 31 COT centra<strong>le</strong> 74 - 82 4 841,832 COT centra<strong>le</strong> 70 - 74 2 492,023 COT centra<strong>le</strong> 62 - 70 4 984,044 COT centra<strong>le</strong> 58 - 62 2 492,025 COT centra<strong>le</strong> 50 - 58 4 984,041 COT bâbord 74 - 82 3 076,091 COT tribord 74 - 82 3 076,093 COT bâbord 58 - 66 3 800,623 COT tribord 58 - 66 3 800,62slop tank bâbord 50 - 52 897,83slop tank tribord 50 - 52 897,83


TOTAL 35 343,03CITERNES DE BALLASTAGE SEPAREES (SBT)volume et répartitionséparésbâbordtribordbâbordtribordavantarrièreBallasts2 W.B.T.2 W.B.T.4 W.B.T.4 W.B.T.PEAKPEAKCoup<strong>le</strong>s Volume m 366 -74 3 798,2866 -74 3 798,2852 -58 2 829,5552 -58 2 829,5582 – pp. av 1 831,72pp. ar -11. 201,11TOTAL 15 288,49Le volume total <strong>de</strong>s ballasts séparés était <strong>de</strong> 15288m 3volume total <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison.soit 43% duL’ERIKA n’était pas <strong>au</strong>tomatisé. Il y avait donc un quart permanent dans lamachine.Il était certifié ISM par <strong>le</strong> RINA.D’après certains témoignages recueillis par la Commission, <strong>le</strong> navireparaissait bien entretenu, ses équipements étaient conformes à la rég<strong>le</strong>mentation. Ildisposait d’un calculateur <strong>de</strong> chargement <strong>de</strong> première génération, <strong>de</strong> marqueKOKUMS, à clavier digital et pouvant calcu<strong>le</strong>r et éditer <strong>le</strong>s courbes <strong>de</strong>s momentsfléchissants et <strong>de</strong>s efforts tranchants, mais il n’avait pas <strong>de</strong> téléj<strong>au</strong>geage <strong>de</strong>sciternes, et <strong>le</strong>s vannes <strong>de</strong> cargaison étaient à comman<strong>de</strong> manuel<strong>le</strong>. Il y avait <strong>de</strong>salarmes <strong>de</strong> nive<strong>au</strong> h<strong>au</strong>t.


D’<strong>au</strong>tres témoignages évoquent un état général peu satisfaisant, <strong>de</strong>semménagements mal entretenus et très sa<strong>le</strong>s avec présence <strong>de</strong> cafards, unéquipage ne disposant pas d’équipements <strong>de</strong> sécurité suffisants. Ses moyens <strong>de</strong>navigation étaient succincts.L’impression généra<strong>le</strong> <strong>de</strong> la Commission est qu’il s’agissait d’un navireancien apparemment en état <strong>de</strong> navigabilité, mais équipé et entretenu <strong>de</strong>puislongtemps a minima, et dont <strong>le</strong>s éléments <strong>de</strong> coque visib<strong>le</strong>s avaient mieux vieilli quela structure, dont <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> était, à l’évi<strong>de</strong>nce, plus diffici<strong>le</strong> à réaliser en continu.La Commission a noté que <strong>de</strong>puis 1975 <strong>le</strong> navire avait porté, sous troispavillons, tous <strong>de</strong> libre immatriculation (Panama, Libéria, Malte), 8 noms (ce quilaisse présumer <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> propriété) ; qu’il avait été classé par 4 sociétés<strong>de</strong> classification (toutes membres <strong>de</strong> l’IACS : «International association ofclassification societies»), et qu’il avait été géré successivement par 4 gestionnairesn<strong>au</strong>tiques différents, ce qui peut présenter un risque <strong>de</strong> discontinuité dans l’entretiendu navire.• 1975 : SHINSEI MARU – Japon -NK• 1975 : GLORY OCEAN – Panama -NK• 1977 : INTERMAR PROSPERITY – Libéria -NKBERWICK SHIPPING LTD / INTERMARINE• 1980 : INTERMAR PROSPERITY – Libéria -ABSSOUTH ENERGY SHIPPING COMPANY / WALLEM SHIPMANAGEMENT• 1985 : SOUTH ENERGY - Libéria - ABSSOUTH ENERGY SHIPPING COMPANY / WALLEM SHIPMANAGEMENTABS• 1985 : SOUTH ENERGY Gaymont Inc. MONROVIA - Libéria -• 1986 : JARHE ENERGY Libéria - ABS


• 1990 : PRIME NOBLE Desert Peace ship. Co. Ltd. MALTA ABSSAPHA MARITIME ENTERPRISE – GROUPE POLEMBROS (NICOSIE)• 1993 : PRIME NOBLES – Malte -BV• 1994 : NOBLESS TEVERE SHIPPING CO LTD MALTA BVDRYTANK-CARDIFF / STARSHIP MANAGEMENT• 1996 : ERIKA – Malte –BV• 1998 : ERIKA TEVERE SHIPPING CO LTD MALTA RINAPANSHIP MANAGEMENT3.2* ClassificationClassé à l’origine <strong>au</strong> NKK, selon <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s duquel il avait été construit, <strong>le</strong>navire est ensuite passé à l’ABS, <strong>de</strong> 1980 à 1993 puis <strong>au</strong> BV <strong>de</strong> 1993 à 1998 etensuite <strong>au</strong> RINA.La Commission a noté que <strong>le</strong> BV, pendant sa pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> suivi du navire,avait procédé à une visite spécia<strong>le</strong> (à sec) du navire d’avril à juin 1993, suivie d’unevisite généra<strong>le</strong> à flot en novembre 1993. Le certificat <strong>de</strong> classification a été émis <strong>le</strong>4/06/93 et sa validité était limitée <strong>au</strong> 4/06/98. Des visites intermédiaires <strong>de</strong> la coqueont été faites en 1995 et 1996 et une visite occasionnel<strong>le</strong> du 23/09 <strong>au</strong> 26/09/96 suiteà l’échouement du navire dans <strong>le</strong> chenal <strong>de</strong> Sétubal. Il est à noter que cetéchouement, comme <strong>de</strong>ux <strong>au</strong>tres <strong>sur</strong>venus en 1977 et 1985 dans l’Orénoque(Venezuela), s’étant produit à faib<strong>le</strong> vitesse et <strong>sur</strong> un banc <strong>de</strong> sab<strong>le</strong>, n’avait pas eu<strong>de</strong> conséquence pour la structure du navire.À la veil<strong>le</strong> d’une nouvel<strong>le</strong> «Special Survey» obligatoire, <strong>le</strong>s armateurs dunavire ont décidé <strong>de</strong> <strong>le</strong> transférer <strong>au</strong> RINA, <strong>le</strong> 23/06/98. Conformément à laprocédure TOCA («transfert of class agreement»), formalité contrôlée par l’IACS, c’est


la société «preneuse» qui doit assumer toutes <strong>le</strong>s prescriptions <strong>de</strong> la société«cédante», sans omission, et qui lui rend compte.Cependant dès <strong>le</strong> début <strong>de</strong> 1998, <strong>le</strong>s armateurs semblaient avoirenvisagé un transfert <strong>de</strong> classe <strong>au</strong> RINA et lui avaient <strong>de</strong>mandé d’effectuer uneinspection détaillée du navire. Cel<strong>le</strong>-ci a été faite, en février 1998, à l’occasion d’uneesca<strong>le</strong> commercia<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> port turc d’Aliaga, ce qui a limité <strong>le</strong>s possibilitésd’inspection.Le rapport d’inspection (v. § 3.7*infra et annexe « société <strong>de</strong> classification ») issu<strong>de</strong> cette visite mentionne pas moins <strong>de</strong> très nombreuses déficiences concernantquasiment tous <strong>le</strong>s points examinés (structure, machines, emménagements, équipements). Ilrésulte <strong>de</strong> la consultation <strong>de</strong> ce rapport l’impression d’un manque <strong>de</strong> suivi et <strong>de</strong>maintenance du navire, <strong>sur</strong>tout <strong>de</strong> sa coque et <strong>de</strong> ses structures. L’inspecteurchargé <strong>de</strong> ce contrô<strong>le</strong> en concluait que, s<strong>au</strong>f trav<strong>au</strong>x très importants, <strong>le</strong> navire ne<strong>de</strong>vrait pas être classé par <strong>le</strong> RINA (décision qui n’appartenait qu’<strong>au</strong> siège).Le 13/05/98, <strong>le</strong>s armateurs ont <strong>de</strong>mandé une extension <strong>de</strong> la classe envue <strong>de</strong> se rendre dans un chantier <strong>de</strong> réparation. La visite pour report du terme aété effectuée à Nap<strong>le</strong>s du 2 <strong>au</strong> 3/06/98, et un certificat provisoire <strong>de</strong> classification aété émis pour une durée <strong>de</strong> quelques jours en vue <strong>de</strong> rallier <strong>sur</strong> <strong>le</strong>st <strong>le</strong> chantier <strong>de</strong>réparation <strong>de</strong> Bijela, <strong>au</strong> Monténégro, avec une arrivée prévue <strong>le</strong> 23/06/98. Cecertificat mentionne entre <strong>au</strong>tres <strong>le</strong> diagramme <strong>de</strong> déformation <strong>de</strong> la cloison 58 entre<strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison 4 et 5 centra<strong>le</strong>s. Le transfert <strong>au</strong> RINA a été fait <strong>le</strong> 24/06/98.Le <strong>de</strong>rnier carénage du navire a donc été effectué dans ce chantier enaoût 1998 (<strong>le</strong> suivant était prévu en 2001), époque où <strong>le</strong> RINA a procédé à la visitespécia<strong>le</strong>, la plus complète, qui couvre notamment <strong>le</strong>s aspects structurels.Par la suite, <strong>le</strong> RINA a effectué une visite annuel<strong>le</strong> en <strong>de</strong>ux temps à Gênes<strong>le</strong> 17/08/99 et à Augusta <strong>le</strong> 22/11/99 (examen <strong>de</strong>s ballasts en présence d’un représentant dugestionnaire n<strong>au</strong>tique).


Le navire avait la 1 re cote du RINA : 100 – A.1.1 – Nav. 1L ; Cst (oil) ESP.D’une façon généra<strong>le</strong>, la Commission a remarqué que <strong>le</strong>s inspections etvisites <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> classification qui se sont succédées <strong>de</strong>puis 1997 <strong>sur</strong> l’ERIKAont présenté l’état du navire tantôt comme m<strong>au</strong>vais, tantôt comme acceptab<strong>le</strong>.3.3* Certification — Cas <strong>de</strong> l’I.S.M.Comme <strong>le</strong> plus souvent dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong>s États <strong>de</strong> libre immatriculation, lacertification du navire, en l’occurrence la délivrance <strong>de</strong>s certificats internation<strong>au</strong>x <strong>de</strong>sécurité requis par <strong>le</strong>s conventions pertinentes <strong>de</strong> l’OMI (SOLAS, LOADLINES, MARPOL)était déléguée par l’État maltais <strong>au</strong>x sociétés <strong>de</strong> classification qui classent <strong>le</strong> navire,donc <strong>au</strong> BV puis <strong>au</strong> RINA.En ce qui concerne la certification relative <strong>au</strong> co<strong>de</strong> international <strong>sur</strong> lagestion <strong>de</strong> la sécurité («International Safety Management» – ISM), qui correspondpour partie à une « as<strong>sur</strong>ance qualité maritime », après <strong>au</strong>dit du navire et <strong>de</strong>l’armateur (en l’occurrence <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique), la Commission a re<strong>le</strong>vé que cettecertification avait éga<strong>le</strong>ment été faite par <strong>le</strong> RINA en juin 1998 après un <strong>au</strong>dit qu’ilavait effectué.El<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment observé que, comme pour <strong>le</strong>s <strong>au</strong>tres certifications,c’était <strong>le</strong>s armateurs qui rémunéraient l’<strong>au</strong>diteur.3.4* Inspections par l’Etat du pavillonLa Commission a noté qu’une visite <strong>au</strong> nom <strong>de</strong> l’État du pavillon, enl’occurrence Malte, a été faite <strong>le</strong> 08/05/99 à Porto-Torres en même temps qu’uneinspection PSC. Le rapport d’inspection n’a pas été communiqué à la Commission..


Cette inspection a été conduite par une société <strong>de</strong> service rémunérée par <strong>le</strong>sarmateurs.En fait, lorsqu’un État du pavillon a confié à <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> classificationla certification <strong>de</strong>s navires battant son pavillon, <strong>le</strong>s inspections <strong>de</strong> l’État du pavillonsemb<strong>le</strong>nt consister en un contrô<strong>le</strong> très occasionnel <strong>de</strong>s experts <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong>classification délégataires <strong>de</strong> ses attributions en matière <strong>de</strong> délivrance <strong>de</strong>s titres.C’est ainsi que, s’agissant <strong>de</strong> la certification ISM d’un navire maltais ayantfait l’objet <strong>de</strong> nombreuses prescriptions dans <strong>le</strong> cadre d’un contrô<strong>le</strong> PSC, la MMA arappelé à la société <strong>de</strong> classification que c’était sous son <strong>au</strong>torité qu’el<strong>le</strong> délivrait <strong>le</strong>certificat ISM.3.5* Inspections par l’Etat du port (PSC(PSC)À ce titre <strong>le</strong> navire a été contrôlé notamment dans <strong>le</strong> cadre dumémorandum <strong>de</strong> Paris :• <strong>le</strong> 17/04/96 à Milazzo (Italie) : une déficience <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s embarcations <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage ;• <strong>le</strong> 05/06/96 à Gdynia (Pologne) : rétention pour plusieurs déficiencesessentiel<strong>le</strong>ment dans la machine, due <strong>au</strong> fait qu’el<strong>le</strong> était à cette époque ma<strong>le</strong>ntretenue ;• <strong>le</strong> 22/08/96 à Punta Delgada (Portugal) : quelques déficiences, dont certaines,récurrentes, dans la machine et une relative <strong>au</strong>x treuils et guin<strong>de</strong><strong>au</strong>x ;• <strong>le</strong> 16/01/97 à La Nouvel<strong>le</strong> Orléans: quelques déficiences concernantessentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> système <strong>de</strong> lutte contre l’incendie ;• <strong>le</strong> 11/12/97 à Rotterdam : rétention pour plusieurs déficiences dont une corrosion<strong>de</strong> cloison dans <strong>le</strong>s emménagements. La société <strong>de</strong> classification (BV) avait étéavisée pour réparation. Le navire avait été retenu 24 heures ;


• <strong>le</strong> 20/05/98 à Stavanger (Norvège) : <strong>de</strong> nombreuses déficiences (11), dont troisrelatives à la sécurité incendie et <strong>au</strong>x installations é<strong>le</strong>ctriques, et une faisant étatd’une corrosion <strong>de</strong> coque (sans détention). Le "target factor" 1 <strong>au</strong>rait alors été <strong>de</strong>40 ;• <strong>le</strong> 8/05/99 à Porto Torres (Sardaigne) : bien que qualifiée d’«étendue», cetteinspection ne s'est intéressée qu'<strong>au</strong>x différents certificats et n'a donc re<strong>le</strong>vé<strong>au</strong>cune déficience. Ceci eu pour conséquence d'annu<strong>le</strong>r la "priorité <strong>de</strong> visite"requise par <strong>le</strong>s <strong>au</strong>torités norvégiennes et <strong>de</strong> diminuer <strong>le</strong> "target factor" ;• <strong>le</strong> 12/11/99 à Novorossiysk (Russie) : quatre déficiences concernant la peinture<strong>de</strong>s marques <strong>de</strong> franc bord, <strong>le</strong>s combinaisons d’immersion, <strong>le</strong>s bouées couronneset <strong>le</strong>s équipements <strong>de</strong> pompier.En substance, la Commission a noté que :1 Il est dit éga<strong>le</strong>ment coefficient <strong>de</strong> ciblage et calculé en tenant compte :• d’un facteur générique : pavillon et/ou navire ciblé, société <strong>de</strong> classification, âge du navireratification ou nom <strong>de</strong>s conventions internationa<strong>le</strong>s, pavillon et classe <strong>au</strong> <strong>de</strong>ssous ou <strong>au</strong><strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la moyenne ;• d’un facteur « historique » : détentions, déficiences, …•


• <strong>le</strong> navire a été visité tous <strong>le</strong>s ans (<strong>au</strong> moins) <strong>au</strong> titre du PSC ;• il a été détenu 2 fois, dont une pour corrosion ;• par <strong>de</strong>ux fois <strong>de</strong>s corrosions ont été re<strong>le</strong>vées : coque et cloison d’emménagements ;• la <strong>de</strong>rnière visite, un mois avant <strong>le</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>, ne s’est intéressée qu’à <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong>matériels ou d’équipement ;• <strong>le</strong> «target factor» du navire, qui prend en compte un certain nombre <strong>de</strong> paramètres critiques(pavillon, antécé<strong>de</strong>nts, … etc.) et qui est établi par <strong>le</strong>s organes chargés du PSC, n’était que <strong>de</strong>12.Il n’y a en fait jamais eu <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong> approfondi <strong>au</strong> titre du PSC <strong>de</strong> lastructure interne du navire. En effet ces inspections se font en esca<strong>le</strong> et pendant <strong>le</strong>sopérations commercia<strong>le</strong>s ce qui rend pratiquement impossib<strong>le</strong> la <strong>de</strong>scente dans <strong>le</strong>sciternes, même cel<strong>le</strong>s dédiées <strong>au</strong> ballastage. Les <strong>de</strong>ux inspections <strong>de</strong> décembre1997 (Rotterdam) et <strong>de</strong> mai 1998 (Stavanger) ne font pas mention <strong>de</strong> la situation ISMdu navire.3.6* Les inspections préalab<strong>le</strong>s <strong>au</strong>xaffrètementsPréalab<strong>le</strong>ment à un affrètement, la plupart <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s sociétéspétrolières font en effet procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s visites <strong>de</strong>s navires susceptib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>le</strong>urconvenir, navires qui figurent dans un fichier commun <strong>de</strong> 12000 navires-citernes.


Ces visites faites dans <strong>le</strong> cadre du « vetting » (contrô<strong>le</strong> <strong>de</strong> sécurité) sonteffectuées par <strong>le</strong>urs inspecteurs (techniciens <strong>de</strong> la réparation nava<strong>le</strong> et officiers <strong>de</strong>la marine marchan<strong>de</strong>) qui en font un rapport normalisé (qui peut être assorti <strong>de</strong>commentaires). Ce document entre ensuite dans une base <strong>de</strong> données. La plususuel<strong>le</strong>, notamment en Europe est la base SIRE («Ship Inspection REport») communeà certaines sociétés pétrolières tel<strong>le</strong>s que, notamment EXXON, MOBIL, SHELL, BP,TOTAL, ELF (mais pas REPSOL) 2 . La plupart <strong>de</strong>s sociétés se font confiancemutuel<strong>le</strong>ment en matière d’inspection, mais prennent <strong>le</strong>urs décisions fina<strong>le</strong>s enfonction <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs propres critères qui peuvent ne pas se réduire <strong>au</strong>x résultatsd’inspection et intégrer d’<strong>au</strong>tres critères (âge, classification, pavillon, …) combinésou non entre eux.Les rapports comportent 14 rubriques : généralités, certification etdocumentation, équipage, moyens <strong>de</strong> navigation, ISM, prévention <strong>de</strong> la pollution,STRUCTURE, moyens <strong>de</strong> manutention <strong>de</strong> la cargaison et du ballast, inertage <strong>de</strong>sciternes, moyens <strong>de</strong> mouillage, machines et appareil à gouverner, aspect général,capacité <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> cargaison <strong>de</strong> navire à navire.La Commission a noté que <strong>le</strong>s citernes, même cel<strong>le</strong>s dédiées <strong>au</strong>ballastage, sont, là <strong>au</strong>ssi, rarement visitées, du fait <strong>de</strong>s opérations commercia<strong>le</strong>s.L’«inspection» dans ce domaine est donc essentiel<strong>le</strong>ment documentaire. Le bord,par contre, doit essayer <strong>de</strong> visiter <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> ballasts tous <strong>le</strong>s trois mois. LaCommission a constaté que cela avait été fait et que <strong>le</strong>s commandants successifs <strong>de</strong>ce navire avaient fait état <strong>de</strong> corrosions notamment dans <strong>le</strong>s ballasts n°2.Après une visite satisfaisante ou assortie <strong>de</strong> quelques prescriptions quel’armateur atteste avoir réalisées, l’affréteur fait connaître son accord pour unaffrètement d’une durée limitée en fonction <strong>de</strong> l’âge du navire :2Il est à noter éga<strong>le</strong>menment l’existence <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données privée éditée par la firmeaméricaine MACKENZIE. Sa <strong>de</strong>rnière édition disponib<strong>le</strong> (1999) indique pour <strong>le</strong> groupe détenant l’ERIKAune note <strong>de</strong> 2/5. En ce qui concerne plus particulièrement l’ERIKA , la note MACKENZIE est basse (1/5


• <strong>de</strong> 0 à 10 ans : 24 mois,• <strong>de</strong> 10 à 20 ans : 18 mois,• plus <strong>de</strong> 20 ans : 12 mois, mais <strong>le</strong> plus souvent <strong>au</strong> voyage.L’ERIKA n’était affrété qu’<strong>au</strong> voyage. En effet, il n’avait pas <strong>de</strong> groupeé<strong>le</strong>ctrogène <strong>de</strong> secours, une seu<strong>le</strong> ch<strong>au</strong>dière à brû<strong>le</strong>ur, et pas <strong>de</strong> compresseur <strong>de</strong>secours. Ces équipements, non rég<strong>le</strong>mentaires lors <strong>de</strong> la construction, participenten fait à la sûreté d’exploitation commercia<strong>le</strong>. TOTAL a d’ail<strong>le</strong>urs indiqué que, pour sapart, il n’affrétait qu’<strong>au</strong> voyage, c’est-à-dire pour seu<strong>le</strong>ment quelques jours ouquelques semaines, <strong>le</strong>s navires <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 15 ans. Suivant <strong>le</strong>s standards <strong>de</strong> TOTAL,l’ERIKA n’<strong>au</strong>rait pu être affrété à temps, c’est-à-dire pour <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plusieursmois ou plusieurs années.C’est dans ce contexte que l’ERIKA a été visité sept fois pendant sa<strong>de</strong>rnière année d’exploitation.Le 21/11/98 à Mellilli, pour TOTAL :• citernes et ballasts non inspectés, mais <strong>le</strong>s citernes seraient complètementenduites d’époxy (?), et il y <strong>au</strong>rait <strong>de</strong>s ano<strong>de</strong>s dans <strong>le</strong>s ballasts ;• enduits du peak et <strong>de</strong>s ballasts latér<strong>au</strong>x en m<strong>au</strong>vais état ;• réfection du bordé <strong>de</strong> pont tranche 1 et ballasts latér<strong>au</strong>x.Le 25/01/99 à Thessalonique, pour SHELL (STASCO) :• enduits d’origine <strong>de</strong>s ballasts, non visités, seraient en plus ou moins bon état ;• pas <strong>de</strong> protection cathodique ;• corrosions, manque d’étanchéité <strong>de</strong>s espaces sous la teugue (rectifié).


• navire acceptab<strong>le</strong>, sous réserve d'inspection tous <strong>le</strong>s ans, pour unchargement à un terminal SHELL, mais pas pour un affrètement SHELL (âge) ;Le 03/04/99 à Porto Torres (Sardaigne), pour TEXACO :• pas d’inspection interne.Le 20/11/99 à Termimi Imerese (Italie), pour TEXACO• pas d’inspection interne, mais, <strong>le</strong> rapport reprend <strong>de</strong>s propos du capitaine quiavait pu, lors d’une précé<strong>de</strong>nte esca<strong>le</strong>, visiter <strong>le</strong>s capacités :• citernes et ballasts partiel<strong>le</strong>ment enduits (époxy) mais seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> fon<strong>de</strong>t <strong>le</strong> plafond ;• enduits en plus ou moins bon état ;• pas d’ano<strong>de</strong>s dans <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison mais seu<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>sciternes <strong>de</strong> ballast ;• ano<strong>de</strong>s ayant perdu 25% <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur volume ;• pas <strong>de</strong> criques visib<strong>le</strong>s ;• bon état <strong>de</strong>s tuy<strong>au</strong>tages ;• pas <strong>de</strong> trace <strong>de</strong> fuites.Le 23/11/99 à Augusta (Sici<strong>le</strong>), pour EXXON :• quelques plans requis par la procédure IACS pour <strong>le</strong> transfert <strong>de</strong> classemanquent,• d’<strong>au</strong>tres documents requis par l’État du pavillon et <strong>le</strong> RINA manquentéga<strong>le</strong>ment,• <strong>le</strong>s revêtements <strong>de</strong>s ballasts seraient en m<strong>au</strong>vais état … un expert du RINA <strong>le</strong>svisite <strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, mais ne « <strong>le</strong>ur trouve rien d’anormal … et qui puisseaffecter la cote » :


• <strong>le</strong> calculateur <strong>de</strong> chargement ne calcu<strong>le</strong> (et n’imprime) que <strong>le</strong>s effortstranchants et <strong>le</strong>s moments fléchissants, pas la stabilité.• bon état général <strong>de</strong> la coque et <strong>le</strong> pont est bien peint,• cependant <strong>le</strong> rapport fait mention d’un certain nombre <strong>de</strong> déficiences en cequi concerne <strong>le</strong>s moyens <strong>de</strong> navigation notamment, <strong>de</strong>ficiences qui avaient duêtre rectifiées pour que <strong>le</strong> navire puisse être considéré comme« techniquement » acceptab<strong>le</strong> pour EXXON.Le 23/11/99 à Augusta (Sici<strong>le</strong>) pour BP AMOCO :• <strong>le</strong> navire a changé <strong>de</strong> propriétaire en mars 1997 ;• il arrive <strong>de</strong> Novorossyk ;• c’est <strong>le</strong> premier voyage du commandant <strong>sur</strong> ce navire (et <strong>le</strong> premier voyage dusecond capitaine dans ses fonctions à bord) ;• la passation <strong>de</strong> suite avec <strong>le</strong> commandant précé<strong>de</strong>nt s’est faite norma<strong>le</strong>mentet <strong>le</strong> nouve<strong>au</strong> commandant a l’expérience <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> navire ;• il y a be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> déficiences en ce qui concerne <strong>le</strong>s équipements <strong>de</strong>navigation, <strong>de</strong> sécurité, <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> la pollution , l’état <strong>de</strong> la machine et lapropreté <strong>de</strong>s emménagements ;• <strong>le</strong> navire paraît âgé, il y a quelques chancres profonds <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont mais lacoque semb<strong>le</strong> être en bon état ;• Les ballasts ne sont pas visités mais <strong>le</strong> rapport évoque :


‣ <strong>le</strong> re<strong>le</strong>vé d’échantillonnage <strong>de</strong> juin 1998, qui faisait état d’une diminution <strong>de</strong>s épaisseurateignant 26% dans <strong>le</strong>s ballasts n°2,‣ <strong>le</strong> rapport RINA du 16/12/98 mentionnant un « poor coating »,‣ <strong>le</strong> « vessel particular questionning » qui note une u<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> 25% <strong>de</strong>s anno<strong>de</strong>s (ce que disait <strong>le</strong>commandant <strong>de</strong> l’ERIKA faisant état, comme son prédécesseur, du fait que <strong>le</strong>s cloisons <strong>de</strong>s citernes<strong>de</strong> ballast sont corrodées avec <strong>de</strong>s oxydations foisonnantes et <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> plaques <strong>de</strong>rouil<strong>le</strong>. et <strong>de</strong> l’état particulièrement inquiétant <strong>de</strong> la citerne <strong>de</strong> ballast n°2 tribord avec <strong>de</strong>sdiminutions d’épaisseur <strong>de</strong> 26%) ;• Le rapport se conclut par un refus d’approbation s<strong>au</strong>f rectification <strong>de</strong>s déficiences. Parail<strong>le</strong>urs, BP rappel<strong>le</strong> qu’à partir <strong>de</strong> 25 ans, <strong>le</strong> navire <strong>de</strong>vra être conforme à la règ<strong>le</strong> 13G <strong>de</strong>MARPOL.Le 03/12/99, à La Corogne, <strong>le</strong> navire a été inspecté pour REPSOL, mais iln’y a pas eu <strong>de</strong> transmission du rapport d’inspection <strong>au</strong> SIRE, REPSOL n’y adhérantpas. REPSOL a considéré cependant <strong>le</strong> navire comme affrétab<strong>le</strong> sans restrictions.Toutefois, l’inspecteur a noté qu’il n’existait pas à bord d’officier spécia<strong>le</strong>mentchargé <strong>de</strong>s communications en cas d’urgence. La Commission a noté que cette<strong>de</strong>rnière inspection n’avait pas été faite avant l’affrètement du navire mais après sondéchargement.En substance :• l’ERIKA a effectivement été souvent visité, d’<strong>au</strong>tant plus qu’<strong>au</strong> cours <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>rnières années, il n’était <strong>le</strong> plus souvent affrété qu’<strong>au</strong> voyage ;• ces inspections semb<strong>le</strong>nt avoir été faites par <strong>de</strong>s officiers compétents etconsciencieux : en témoignent <strong>le</strong> nombre <strong>de</strong> commentaires additionnels, ainsique <strong>le</strong> temps passé à bord (10 heures et plus) ;• mais, à ces occasions, <strong>au</strong>cune inspection <strong>de</strong> structure n’a été faite, notammentdans <strong>le</strong>s ballasts pour <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s rapports ne font que reprendre <strong>le</strong>sobservations <strong>de</strong>s capitaines (il est rappelé que <strong>le</strong> <strong>de</strong>rnier capitaine, embarquéseu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> 21/10/99 à Sébastopol a fait <strong>le</strong>s mêmes observations que sonprédécesseur).


Suite à toutes ces inspections <strong>le</strong> navire avait reçu notamment <strong>le</strong>s « <strong>le</strong>ttresd’acceptation » suivantes :• REPSOL du 03/12/99 <strong>au</strong> 02/05/00• TEXACO du 20/11/99 <strong>au</strong> 20/08/00• EXXON du 10/12/99 <strong>au</strong> 22/11/00• SHELL du 25/01/99 <strong>au</strong> 24/01/00s<strong>au</strong>f pour un affrètement SHELL.La Commission a noté que certaines <strong>de</strong> ces <strong>le</strong>ttres comprenaient <strong>de</strong>sréserves importantes. Quelques sociétés ont en effet considéré que l’ERIKA pouvaitêtre reçu dans <strong>le</strong>urs installations portuaires, mais que son âge <strong>le</strong> rendaitinacceptab<strong>le</strong>, à plus ou moins long terme, pour <strong>le</strong> transport <strong>de</strong> cargaisons <strong>le</strong>urappartenant.Il convient éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> remarquer que <strong>sur</strong> ses quarante <strong>de</strong>rniersvoyages, soit <strong>de</strong>puis septembre 1996, pratiquement <strong>au</strong>cun <strong>de</strong> ces groupes pétroliers(adhérents ou non <strong>au</strong> système SIRE) n’a affrété l’ERIKA , à l’exception <strong>de</strong> SHELL (endécembre 1997) et <strong>de</strong> REPSOL (en novembre 1999), chacun pour un seul voyage <strong>de</strong>quelques jours. TOTAL a affrété <strong>le</strong> navire quatre fois en 1999. Les trois précé<strong>de</strong>ntsvoyages <strong>de</strong> l’ERIKA pour <strong>le</strong> compte <strong>de</strong> TOTAL concernaient <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong> pétro<strong>le</strong>brut en provenance d’Algérie et <strong>de</strong> Russie à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> Varna en Bulgarie.La Commission observe que, comme pour <strong>le</strong>s visites PSC, <strong>au</strong>cune visite« vetting » n’a fait état <strong>de</strong> la situation structurel<strong>le</strong> du navire, f<strong>au</strong>te d’avoir été enme<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> la constater par el<strong>le</strong> même.La Commission a d’ail<strong>le</strong>urs noté que, selon <strong>le</strong>s témoignages du bord, lacorrosion <strong>de</strong>s parties h<strong>au</strong>tes et basses <strong>de</strong>s cloisons séparant <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> ballast<strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> chargement, avec <strong>de</strong>s foisonnements et <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong>plaques <strong>de</strong> rouil<strong>le</strong>, constituait un indice précurseur d’affaiblissement <strong>de</strong> la structure.


3.7* Inspections antérieures à juin 19983.7.1* VISITE OCCASIONNELLE D’AVRIL 1997 ARAVENNELe navire était alors classé <strong>au</strong> Bure<strong>au</strong> Veritas.Les citernes latéra<strong>le</strong>s n°4 ont été trouvées dans un état acceptab<strong>le</strong> (cesciternes étaient utilisées pour la cargaison jusqu’à cette époque). Par contre, l’état<strong>de</strong>s ballasts latér<strong>au</strong>x n°2 n’a pas été jugé satisfaisant. Les parties supérieures <strong>de</strong>sporques correspondant <strong>au</strong>x coup<strong>le</strong>s 68, 69, 70 dans <strong>le</strong> ballast n°2 bâbord et <strong>au</strong>xcoup<strong>le</strong>s 69, 70 dans <strong>le</strong> ballast n°2 tribord étaient très dégradées et ont du êtreremplacées. Le rapport <strong>de</strong> visite du BUREAU VERITAS confirme d’ail<strong>le</strong>urs à l’occasion<strong>de</strong> cette visite l’aggravation <strong>de</strong> la corrosion <strong>de</strong>s citernes latéra<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ballastage n°2où l’on a constaté <strong>de</strong>s diminutions d’épaisseurs dépassant <strong>large</strong>ment 10% pouratteindre 19% et dans une moindre me<strong>sur</strong>e cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s citernes latéra<strong>le</strong>s n°4. Déjà enavril 1993, <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es d’épaisseur faites lors <strong>de</strong> la visite spécia<strong>le</strong> re<strong>le</strong>vaient unecorrosion importante qui se traduisait par <strong>de</strong>s diminutions d’épaisseur <strong>de</strong> 10% etplus <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure essentiels. Les rapports <strong>de</strong> cette visitementionnaient éga<strong>le</strong>ment l’absence <strong>de</strong> revêtement intérieur et <strong>de</strong> protectioncathodique.3.7.2* VISITE PRELIMINAIRE INAIRE D’ACCEPTATION DECLASSECette visite faite à Aliaga (Turquie) en février 1998 s’est déroulée <strong>sur</strong><strong>de</strong>ux jours. El<strong>le</strong> a consisté en un état <strong>de</strong>s lieux préalab<strong>le</strong> à l’acceptation du navirepar <strong>le</strong> RINA avant <strong>le</strong> changement <strong>de</strong> société <strong>de</strong> classification.


Au cours <strong>de</strong> cette visite, il n’a pas été possib<strong>le</strong> d’inspecter <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong>cargaison, <strong>le</strong> navire étant en opérations commercia<strong>le</strong>s. Le pont principal, <strong>le</strong> gaillardd’avant, <strong>le</strong> peak avant, <strong>le</strong> ballast n°2 bâbord et la machine notamment ont étéexaminés. Le ballast n°2 tribord n’a pu être visité. Le rapport <strong>de</strong> visite (v. annexe« société <strong>de</strong> classification ») signalait <strong>de</strong>s détériorations et corrosions importantes etnotamment :• une corrosion généralisée <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s du pont principal (piqûres et plaques <strong>de</strong> rouil<strong>le</strong>) avec<strong>de</strong>s pertes d’épaisseur allant <strong>de</strong> 18 à 68%, <strong>de</strong>s trous entre <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s 80 et 82 et unecorrosion avancée <strong>de</strong>s soudures <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s dans certaines zones ;• une forte dégradation <strong>de</strong> toute la partie avant du navire et <strong>de</strong>s équipements s’y trouvant,ainsi que <strong>de</strong>s tuy<strong>au</strong>tages <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont principal ;• un très m<strong>au</strong>vais état, à première vue, <strong>de</strong>s citernes latéra<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ballastage n°2 bâbord ettribord, très polluées par <strong>de</strong>s résidus d’hydrocarbures (qui n’<strong>au</strong>raient jamais du s’y trouver),avec <strong>de</strong>s porques fis<strong>sur</strong>ées, <strong>de</strong> fortes corrosions <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s raidisseurs, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scentes d’accèscomplètement usées rendant très diffici<strong>le</strong> la visite <strong>de</strong> ces citernes ;• une dégradation très importante du peak avant où <strong>de</strong>s corrosions et <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es sontconstatées <strong>sur</strong> la cloison d’abordage, <strong>le</strong>s serres, <strong>le</strong>s raidisseurs vertic<strong>au</strong>x et <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong>fond ;• l’absence <strong>de</strong> revêtement dans <strong>le</strong>s citernes latéra<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ballastage n°2 et <strong>le</strong> peak avant.Seul <strong>le</strong> compartiment machine fait l’objet <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> remarques.Suite à cette inspection, compte tenu <strong>de</strong>s déficiences re<strong>le</strong>vées, <strong>le</strong> navireest jugé non acceptab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> RINA ; sa classification est subordonnée à uncontrô<strong>le</strong> ultérieur <strong>de</strong>s épaisseurs et à l’exécution <strong>de</strong> trav<strong>au</strong>x indispensab<strong>le</strong>s ; unepremière liste <strong>de</strong>s réparations nécessaires est proposée, sous réserve <strong>de</strong>s résultatsdu re<strong>le</strong>vé comp<strong>le</strong>t <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s et <strong>au</strong>tres éléments <strong>de</strong> structure. El<strong>le</strong>concerne <strong>le</strong> peak avant, <strong>le</strong>s ballasts latér<strong>au</strong>x n°2 bâbord et tribord, <strong>le</strong>s moyensd’accès <strong>au</strong>x citernes, <strong>le</strong> gaillard d’avant ainsi que <strong>le</strong>s lignes <strong>de</strong> tuy<strong>au</strong>tages et lasuperstructure arrière.Au vu <strong>de</strong> ce rapport <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique a décidé <strong>de</strong> ne pas faireclasser <strong>le</strong> navire en mars 1998 (pendant un arrêt prévu en ca<strong>le</strong> sèche), comme cela avaitété envisagé à l’origine <strong>au</strong> moment où la visite préliminaire avait été <strong>de</strong>mandée.


3.8. La visite spécia<strong>le</strong> <strong>de</strong> juin 1998Cette visite est cel<strong>le</strong> exigée par la rég<strong>le</strong>mentation internationa<strong>le</strong> et <strong>le</strong>règ<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> l’IACS qui prévoient qu’une visite spécia<strong>le</strong> du navire soit effectuée tous<strong>le</strong>s cinq ans suivant <strong>le</strong>s directives du programme renforcé d’inspections <strong>de</strong>spétroliers <strong>de</strong> la Résolution A.744(18) <strong>de</strong> l’OMI («Enhanced Survey Program» – ESP).El<strong>le</strong> s’est déroulée du 23 juin <strong>au</strong> 15 août 1998 pendant <strong>le</strong> séjour <strong>de</strong>l’ERIKA dans <strong>le</strong> chantier naval <strong>de</strong> Bijela. El<strong>le</strong> a servi <strong>de</strong> visite <strong>de</strong> premièreclassification dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> la procédure TOCA prévue par l’IACS pour <strong>le</strong> transfert<strong>de</strong> classe entre <strong>le</strong> BUREAU VERITAS et <strong>le</strong> RINA.Au cours <strong>de</strong> cette visite ont été inspectés :• la coque ;• toutes <strong>le</strong>s citernes à cargaison et <strong>de</strong> ballastage ;• <strong>le</strong> moteur principal ;• la ch<strong>au</strong>dière ;• <strong>le</strong>s moteurs <strong>au</strong>xiliaires ;• <strong>le</strong>s pompes ;• <strong>le</strong>s tuy<strong>au</strong>tages <strong>de</strong>s ballasts et <strong>de</strong>s citernes ;• <strong>le</strong> système <strong>de</strong> gaz inerte.Un re<strong>le</strong>vé <strong>de</strong>s épaisseurs a été effectué par une entreprise agréée par <strong>le</strong>RINA selon la procédure définie par <strong>le</strong> programme ESP et <strong>le</strong>s instructions données<strong>au</strong>x inspecteurs.Environ 7000 points, dont 250 <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont principal, ont été me<strong>sur</strong>és.L’analyse montre que :


• pour <strong>le</strong>s éléments longitudin<strong>au</strong>x (fond, cloison et murail<strong>le</strong>s), on atteint une pertegénéra<strong>le</strong> d’échantillonnage <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10% :‣ <strong>le</strong>s bordés <strong>de</strong> fond et <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> (10 à 13%) ;‣ <strong>le</strong>s cloisons longitudina<strong>le</strong>s (10 à 12%) ;• pour <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont (tô<strong>le</strong>s et lisses) on constate une perte moyenne <strong>de</strong> 14 à16% atteignant loca<strong>le</strong>ment 25 à 26 % et plus particulièrement dans la moitiéavant du navire.En ce qui concerne <strong>le</strong>s citernes latéra<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ballastage <strong>de</strong> la tranche 2,l’analyse <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es d’épaisseur <strong>de</strong> la structure transversa<strong>le</strong> conduit <strong>au</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong>suivant.DIMINUTION D’EPAISSEUR EN POURCENTAGECoup<strong>le</strong> Transversa<strong>le</strong> <strong>de</strong> pont % Transversa<strong>le</strong> <strong>de</strong> fond %67 25-26 9-1168 bâbord 9 / tribord 24-27 10-1269 9-11 11-1270 9-11 10-1271 23-27 1072 24-26 9-1273 24-26 8-10La corrosion dans ces espaces était donc importante et cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s partiesh<strong>au</strong>tes participait à l’affaiblissement du bordé <strong>de</strong> pont <strong>sur</strong> l’avant <strong>de</strong> la section milieu<strong>de</strong> la poutre navire.La Commission estime que <strong>le</strong> nombre <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>es n’était pas suffisantcompte tenu <strong>de</strong>s dimensions du navire.


La quasi disparition du revêtement <strong>de</strong> ce qui était encore quelquesannées <strong>au</strong>paravant <strong>de</strong>s citernes à produit, <strong>le</strong> ballastage à l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> mer et lacon<strong>de</strong>nsation due à la présence <strong>de</strong> produits réch<strong>au</strong>ffés dans <strong>le</strong>s citernes adjacentessont <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s c<strong>au</strong>ses <strong>de</strong> cette détérioration.3.9* Visites postérieures à la visitespécia<strong>le</strong>Par la suite, <strong>le</strong> RINA a effectué une visite annuel<strong>le</strong> en 1999. L’ERIKA étantsorti <strong>de</strong> visite spécia<strong>le</strong> <strong>le</strong> 15 août 1998, une visite annuel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la coque et <strong>de</strong> lamachine <strong>de</strong>vait être effectuée en utilisant <strong>le</strong>s critères ESP, selon <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’IACS,entre <strong>le</strong> 15 mai et <strong>le</strong> 15 novembre 1999.El<strong>le</strong> s’est déroulée en <strong>de</strong>ux étapes, d’abord à Gênes, puis à Augusta.A) GENES DU 16/08/99 AU 17/08/99El<strong>le</strong> s’est limitée à la machine et à l’installation <strong>de</strong> gaz inerte. La visite <strong>de</strong>la coque et en particulier cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage, n’a pas été effectuéedans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> l’ESP.On note dans <strong>le</strong> rapport <strong>de</strong> visite que <strong>le</strong>s documents suivants sontmanquants :• courbes hydrostatiques ;• manuel d’exploitation du calculateur <strong>de</strong> chargement ;• SOPEP.


B) AUGUSTA DU 22/11/99 AU 24/11/99Cette visite a complété cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> Gênes. El<strong>le</strong> a été faite en présence d’unreprésentant du ship manager. L’examen <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage a confirmé <strong>le</strong>m<strong>au</strong>vais état du revêtement interne (v. annexe).Ballasts latér<strong>au</strong>x n° 2 : <strong>de</strong>s diminutions d’épaisseurs <strong>de</strong>s lisses <strong>de</strong> pontont été constatées. Les épaisseurs dans <strong>le</strong>s zones suspectes n’ont pas étéme<strong>sur</strong>ées. Une réduction d’épaisseur <strong>de</strong> la partie supérieure <strong>de</strong> l’échel<strong>le</strong> d’accès a<strong>au</strong>ssi été constatée.Peak avant : cloison d’abordage.Première plate-forme sous <strong>le</strong> pont supérieur : Corrosion et réduction d’épaisseur <strong>de</strong>la tô<strong>le</strong> <strong>sur</strong> environ 4 mètres <strong>sur</strong> l’avant <strong>de</strong> la cloison d’abordage.Corrosion et réduction d’épaisseur <strong>de</strong>s plats longitudin<strong>au</strong>x I, II, III, IV à partir dubordé bâbord et du bordé tribord.Corrosion et réduction d’épaisseur <strong>de</strong>s goussets entre lisses <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> et cloisond’abordage.Corrosion et diminution d’épaisseur <strong>de</strong>s goussets <strong>de</strong> liaison entre <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong>bordé et la cloison d’abordage.Première serre : corrosion et réduction d’épaisseur <strong>de</strong> la tô<strong>le</strong>.A l’issue <strong>de</strong> cette visite, il a été recommandé :• avant janvier 2000, faire un nouvel examen <strong>de</strong>s lisses <strong>de</strong> pont et effectuer <strong>de</strong>sme<strong>sur</strong>es d’épaisseur dans <strong>le</strong>s zones suspectes <strong>de</strong>s ballasts 2 babord et tribord ;• réparer la partie supérieure <strong>de</strong> l’échel<strong>le</strong> d’accès ;• refaire <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es d’épaisseurs dans <strong>le</strong> peak avant et exécuter <strong>le</strong>s réparationsnécessaires.Selon certains témoignages, <strong>de</strong> tel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s n’entraient pas dans <strong>le</strong>cadre d’une simp<strong>le</strong> visite annuel<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s n’en sont que plus préoccupantes.


Les armateurs <strong>au</strong>raient prévu <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à ces me<strong>sur</strong>es d’épaisseur àl’esca<strong>le</strong> suivante <strong>de</strong> Cartagène. Une entreprise se serait présentée à bord pour <strong>le</strong>sréaliser, mais après examen <strong>de</strong>s parties à renforcer, <strong>le</strong>s trav<strong>au</strong>x <strong>au</strong>raient été différésf<strong>au</strong>te <strong>de</strong> matériel.Aux esca<strong>le</strong>s suivantes, à La Corogne et à Dunkerque, <strong>au</strong>cune entreprisene s’est présentée pour réaliser ces trav<strong>au</strong>x.3.10*Synthèse et état du navire lors du<strong>de</strong>rnier voyageDeuxième d’une série <strong>de</strong> 8 pétroliers construits <strong>au</strong> Japon entre 1974 et1976, l’ERIKA a transporté du pétro<strong>le</strong> brut mais <strong>sur</strong>tout <strong>de</strong>s produits noirs réch<strong>au</strong>ffés.Il a eu plusieurs noms – donc plusieurs propriétaires – plusieurs pavillons,généra<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> « libre immatriculation ». Il a toujours été classé par <strong>de</strong>s sociétés<strong>de</strong> classification appartenant à l’IACS.Si certains <strong>de</strong> ses sister-ships (v. § 6.2.3.) ont connu <strong>de</strong> nombreux etgraves problèmes structurels <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur existence (<strong>de</strong>ux ont été livrés à ladémolition), l’ERIKA a, semb<strong>le</strong>-t-il, connu <strong>de</strong>s problèmes <strong>sur</strong>tout dus à son« adaptation » en pétrolier à ballasts séparés, adaptation commencée en 1990 (CBT)et parachevée en 1998 (SBT 4 et 2).Les (rares) inspections <strong>de</strong> l’État du pavillon, <strong>de</strong> l’État du port et <strong>le</strong>svettings ne semb<strong>le</strong>nt pas en avoir eu connaissance. Seuls étaient <strong>au</strong> courant <strong>le</strong>séquipages, (mais sans véritab<strong>le</strong> possibilité d’expertise), gestionnaire n<strong>au</strong>tique, et,bien sûr <strong>le</strong>s sociétés <strong>de</strong> classification dont l’action était indubitab<strong>le</strong>ment gênée par<strong>le</strong> contexte socio-économique propre à l’exploitation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> navire.


=*=Les différents rapports et témoignages, font incontestab<strong>le</strong>ment apparaîtreque <strong>de</strong>puis la visite spécia<strong>le</strong> d’août 1998, la corrosion <strong>de</strong>s ballasts n°2 bâbord ettribord s’était très rapi<strong>de</strong>ment développée, affaiblissant <strong>de</strong> façon rédhibitoire lastructure <strong>de</strong> la tranche 2.= * =


4* L’EQUIPAGEL’équipage <strong>de</strong> l’ERIKA était composé <strong>de</strong> 26 officiers et marins, effectifcorrespondant à celui d’un navire non <strong>au</strong>tomatisé et <strong>sur</strong> <strong>le</strong>quel il y a un quart dans lamachine.La totalité <strong>de</strong> l’équipage était <strong>de</strong> nationalité indienne. Le recrutementavait été fait par l’intermédiaire <strong>de</strong> la HERALD MARITIME SERVICES <strong>de</strong> Bombay, agentpour l’In<strong>de</strong> <strong>de</strong> PANSHIP, gestionnaire n<strong>au</strong>tique du navire. Les contrats <strong>de</strong> travailprévoyaient <strong>le</strong>s durées d’embarquement suivantes :• 5 à 7 mois pour <strong>le</strong>s officiers,• 9 mois pour <strong>le</strong> personnel d’exécution,• 11 mois pour <strong>le</strong>s élèves officiers («ca<strong>de</strong>ts»).Au 12/12/99, la situation détaillée <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> présence dans lacompagnie PANSHIP, d’exercice <strong>de</strong> la fonction, d’ancienneté dans <strong>le</strong> gra<strong>de</strong>,d’expérience <strong>de</strong>s pétroliers et enfin <strong>de</strong> séjour à bord <strong>de</strong> l’ERIKA était la suivante pour<strong>le</strong>s officiers :


CompGPétrBagniera<strong>de</strong>olierordCommanda2362ntmoisansansmoisSecond1131capitainemoisanansmoisPremier1 an 115lieutenantananmoisSecond1111lieutenantmoisanmoismoisChef-2232mécanicienansansansmoisSecond-82102mécanicienmoisans ½ansmoisTroisième-1mécanicienmoisQuatrième-1 an m25mécanicienoins d’un anansmoisLa Commission a constaté que certains <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> cet état-majoravaient déjà effectué <strong>de</strong>s embarquements <strong>sur</strong> l’ERIKA, mais que d’<strong>au</strong>tres n’étaient àbord que <strong>de</strong>puis peu <strong>de</strong> temps et qu’ils pouvaient, en conséquence, ne pas êtrecomplètement <strong>au</strong> fait <strong>de</strong>s caractéristiques du navire. Cependant, ils disposaient tousd’une bonne connaissance du transport pétrolier et d’une expérience certaine.Quant <strong>au</strong> commandant, il avait, avant d’embarquer, passé 48 heures à Ravennechez PANSHIP et avait bénéficié <strong>de</strong> son prédécesseur d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> passation <strong>de</strong>suite <strong>de</strong> 4 jours à Sébastopol <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> laquel<strong>le</strong> il avait complètement visité <strong>le</strong>scompartiments accessib<strong>le</strong>s, y compris <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage.On peut noter que cet équipage était homogène et que sa cohésionparaissait bonne comme en témoigne <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> l’évacuation, notammentlors <strong>de</strong> la mise à l’e<strong>au</strong> par très gros temps <strong>de</strong> l’embarcation <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage.


En ce qui concerne plus particulièrement <strong>le</strong> commandant, la Commissiona noté que cet officier, âgé <strong>de</strong> 35 ans, disposant d’une soli<strong>de</strong> formation maritime etd’une expérience <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 15 ans à la mer, avait, en l’état <strong>de</strong> ses connaissances,rempli correctement ses fonctions. Il a quitté son navire <strong>le</strong> <strong>de</strong>rnier et en prenantavec lui <strong>le</strong>s princip<strong>au</strong>x documents <strong>de</strong> bord.La Commission s’est éga<strong>le</strong>ment posé la question <strong>de</strong> savoir s’il existait àbord une langue <strong>de</strong> travail commune compte tenu <strong>de</strong> la diversité linguistique <strong>de</strong>l’In<strong>de</strong>. L’état-major se servait couramment <strong>de</strong> l’anglais. C’est dans cette langue quetous <strong>le</strong>s documents du bord étaient tenus. Pour <strong>le</strong> personnel d’exécution cetteconnaissance <strong>de</strong> l’anglais est moins établie.= * =


5* CHRONOLOGIE5.1* GénéralitésLa chronologie est essentiel<strong>le</strong>ment basée <strong>sur</strong> <strong>le</strong> journal <strong>de</strong> bord (copiecommuniquée par l’administration maltaise) pour <strong>le</strong>s <strong>de</strong>rniers jours, la messagerie entre <strong>le</strong>navire et la terre, <strong>le</strong>s <strong>au</strong>ditions et témoignages et <strong>le</strong>s recoupements entre <strong>le</strong>sdifférentes informations.A) LE JOURNAL DE BORDSi <strong>le</strong>s <strong>de</strong>rnières pages du journal <strong>de</strong> bord représentent un intérêt évi<strong>de</strong>nt,il est apparu éga<strong>le</strong>ment intéressant d’étudier l’ensemb<strong>le</strong> du document pour se faireune idée généra<strong>le</strong>.Le journal <strong>de</strong> bord commence <strong>le</strong> 1 er octobre 1999 à Varna (Bulgarie). I<strong>le</strong>st bien tenu, en anglais, du début à la fin, c’est à dire une heure avant <strong>le</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong> :• toutes <strong>le</strong>s routes y sont indiquées, avec <strong>le</strong>s comparaisons entre <strong>le</strong>s différentscompas, s<strong>au</strong>f, bien sûr, cel<strong>le</strong>s suivies "<strong>sur</strong> ordre du commandant et conseils dupilote" ;• par contre, <strong>le</strong>s positions sont plus souvent données par GPS que par positionpar rapport à la terre (c'est ainsi que <strong>le</strong> passage du Bosphore se "lit", en général,en suivant <strong>le</strong>s changements <strong>de</strong> route) ;• <strong>le</strong>s observations météorologiques y sont régulièrement reportées avecexplicitations quant <strong>au</strong>x conséquences pour <strong>le</strong> navire, en tant que <strong>de</strong> besoin ;• la veil<strong>le</strong> <strong>de</strong>s différents récepteurs radio GMDSM y est systématiquementconsignée ;


• en <strong>de</strong>ux mois et <strong>de</strong>mi, on y relève une douzaine d'exercices <strong>de</strong> sécurité divers,dont <strong>de</strong>s exercices d'incendie et d'abandon ;• <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s indications commercia<strong>le</strong>s y sont données (inspection <strong>de</strong>sciternes, me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong>s ullages, prise d'échantillons, …) mais sans détails, ceux-ci<strong>de</strong>vant naturel<strong>le</strong>ment figurer dans <strong>le</strong> "cahier <strong>de</strong> chargement", <strong>de</strong>meuré à bord.B) LA MESSAGERIEEl<strong>le</strong> est essentiel<strong>le</strong>ment constituée <strong>de</strong> té<strong>le</strong>x transmis par INMARSAT Centre :• <strong>le</strong> navire et <strong>le</strong>(s) CROSS ;• <strong>le</strong> navire et son gestionnaire technique (PANSHIP) ;• <strong>le</strong> navire et son affréteur (TOTAL) ;• et réciproquement.Seu<strong>le</strong>s quelques communications « phoniques » ont été échangées, enMHF et VHF, certaines ayant été enregistrées par <strong>le</strong>(s) CROSS, ce qui n’est pasobligatoire.Les liaisons entre <strong>au</strong>torités à terre, tel<strong>le</strong>s que Préfecture maritime, CROSS,port <strong>au</strong>tonome <strong>de</strong> Saint-Nazaire (PASN) se font par téléphone ; certaines sontenregistrées, d’<strong>au</strong>tres font l’objet d’une mention <strong>sur</strong> la « main courante » du PCradio.D’une manière généra<strong>le</strong>, ce sont <strong>le</strong>s CROSS qui as<strong>sur</strong>ent <strong>le</strong>scommunications avec <strong>le</strong>s navires à la mer, à charge pour eux <strong>de</strong> prévenir <strong>le</strong> centreopérationnel <strong>de</strong> la marine (COM) où un officier <strong>de</strong> marine as<strong>sur</strong>e une permanence(officier <strong>de</strong> suppléance d’état-major – OSEM) notamment pour <strong>le</strong> préfet maritime (PREMAR)dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> ses responsabilités (s<strong>au</strong>vetage, police <strong>de</strong> la navigation, prévention et luttecontre <strong>le</strong>s pollutions, …).


Il est à noter que, pour <strong>de</strong>s raisons techniques, <strong>le</strong> CROSS Corsen peutmieux que <strong>le</strong> CROSS A Étel recevoir <strong>de</strong>s messages <strong>de</strong> navires en fait <strong>de</strong>stinés <strong>au</strong>CROSS A, dans sa zone <strong>de</strong> responsabilité.S<strong>au</strong>f indications contraires, <strong>le</strong>s heures figurant dans la chronologie sont<strong>de</strong>s heures loca<strong>le</strong>s soit à l’époque l’heure A (UTC + 1).5.2* Les voyages précédant l’avant <strong>de</strong>rniervoyageCes voyages ont été effectués en Mer Noire et en Méditerranée pour ytransporter soit du pétro<strong>le</strong> brut soit du fioul. (voir annexe cartographique).On y trouve certaines informations, notamment quant <strong>au</strong>x conditionsmétéorologiques qui s'avèrent médiocres, voire m<strong>au</strong>vaises.OCTOBREVarna 1 / 02 Déchargement <strong>de</strong> brut* Varna – Tuapse 3 / 05 Routes EST – vent E. 5 – mer 4Tuapse 5 / 07 Chargement F.O.* Tuapse – Beyrouth 8 / 131111 / 13Routes WSW – vent NW 7 – mer 6BosphoreRoutes EST – vent E 6/7 – mer 7/8Beyrouth 14 / 15 Déchargement* Beyrouth - Sébastopol 16 / 212020 / 21Routes WqNW – vent NW 5/6 – mer 4/5Bosphore. Avitail<strong>le</strong>ment soutes FO. DO àIstanbulRoutes NE – vent N 6/7 – mer 6Sebastopol 2 / 23 Chargement <strong>de</strong> brutEmbarquement du Commandant MATHUR


* Sebastopol - Varna 4 / 25 Route WSW – vent N 6 – mer 6Varna 5 / 26DéchargementAttente6 Nov.RINA – Franc bordNOVEMBRE* Varna –Novorossiysk7 / 10 Routes ENE – vent NE. 4/8 – mer4/8Port consignéNovorossiysk 1 / 132Chargement F.O.Visite vettingT.Imerese* Novorossiysk –3 / 1855 / 18mer 5/65/6Routes WSW – vent SW 5/7 –BosphoreRoutes W – vent SW 7/8 – merTermini Imerese 9 / 21 Déchargement partiel* Termini – Augusta 1 / 22Augusta 2 / 2423Fin déchargementVisite vettingVisite RINA. Avitail<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>soutes FO, DOCarthagena* Augusta –4 / 27 Route W – vent NW à SW 4/5 –mer 4/5Carthagena 7 / 29. Chargement F.O.Corogne* Carthagena – La9 / 0206/7 –3Gibraltar – routes WNW – vent Emer 710C. St. Vincent – routes N – ventNE 6/8 – mer 5/7


DECEMBRELa Corogne 3/ 04DéchargementVisite vetting REPSOL5.3* L’avant <strong>de</strong>rnier voyage : La Corogne /Dunkerque• Le navire a appareillé <strong>de</strong> La Corogne <strong>le</strong> 05/12, <strong>sur</strong> <strong>le</strong>st évalué à 10.000tréparties entre <strong>le</strong> peak avant et <strong>le</strong>s ballasts latér<strong>au</strong>x 2 et 4..• En route <strong>au</strong> Nord quart WE, il a eu :• un vent <strong>de</strong> NNE 5/6 puis WSW 8• une mer <strong>de</strong> 6 à 8• Ayant doublé Ouessant <strong>le</strong> 06/12, il a fait route en Manche avec vent d'Ouest 8 etune mer 7.5.4* L’esca<strong>le</strong> <strong>de</strong> Dunkerque5.4.1* Les opérations commercia<strong>le</strong>sLe 7 décembre 1999, l’ERIKA est arrivé à Dunkerque, <strong>sur</strong> ballast. Ayantdéjà partiel<strong>le</strong>ment déballasté, il avait alors un tirant d'e<strong>au</strong> avant <strong>de</strong> 3,50m et arrière<strong>de</strong> 6,50m.fait normal.Le pilote est monté à bord <strong>le</strong> 07/12 à 16H30. Le navire lui a paru tout àLe 07/12 à 20H42, <strong>le</strong> navire est tribord à quai <strong>le</strong> long <strong>de</strong> l’appontementpétrolier <strong>de</strong> la raffinerie <strong>de</strong> Mardyck appartenant à Total Fina.


Le chargement <strong>de</strong> fioul n°2 (FO2), a commencé <strong>le</strong> jour même à 23H30 ets’est terminé <strong>le</strong> 08/12 à 15H54.Il a été effectué, conformément <strong>au</strong>x dispositions habituel<strong>le</strong>s, par <strong>le</strong> secondcapitaine, en accord avec <strong>le</strong> commandant : (v. § 6.1.3.).5.4.2* LA CARGAISOND’après <strong>le</strong>s documents <strong>de</strong> transport, la cargaison <strong>de</strong> l’ERIKA était du fioullourd n°2 dont <strong>le</strong> bul<strong>le</strong>tin d’analyse fourni par la raffinerie <strong>de</strong>s Flandres TOTAL estdonné en annexe.Il a paru intéressant à la Commission <strong>de</strong> comparer <strong>le</strong>s caractéristiques dufioul lourd transporté par l’ERIKA avec cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s fiouls lourds utilisés courammentpour <strong>le</strong>s soutes <strong>de</strong>s navires (qui sont <strong>de</strong>s fiouls résiduels) et brûlés dans <strong>le</strong>s moteursdiesel <strong>de</strong> propulsion ou <strong>le</strong>s ch<strong>au</strong>dières <strong>de</strong>s navires.ERIKAspécification ISO 8217 Fioul MarineRMK 45spécification Sulzer pour moteurRNDDensité à1,0025 1,010 0,991* à15° c kg/dm 3 1,010Viscositécinématique à 100°c (cSt)4545 45* - 55Pointdécou<strong>le</strong>ment °c3 30 30Conradson% poidsRésidu11,85 22 20* - 22E<strong>au</strong> % poids 0,05 1,0 1,0Cendres 0,01 0,20 0,1 – 0,2Soufre % 2,28 5 5


ppmAluminium36 80 30Nickel ppm 45 -Sodium ppm 10,8 -


Arrivée à Dunkerque (navire avec 3m d’assiette)• FO : 232 t• DO : 133 tDépart <strong>de</strong> Dunkerque (navire « even keel »)• FO : 227 t• DO : 130 tCes quantités sont à comparer avec cel<strong>le</strong>s figurant dans <strong>le</strong>s té<strong>le</strong>xenvoyés par <strong>le</strong> bord à AMARSHIP <strong>le</strong> 7/12 et à PANSHIP <strong>le</strong> 8/12 où l’on note :• arrivée à Dunkerque : FO : 189 t – DO : 113 t• départ <strong>de</strong> Dunkerque : FO : 179 t – DO : 108 tCes différences peuvent s’expliquer si l’on considère que ces <strong>de</strong>rniersexistants ne tiennent compte que <strong>de</strong>s quantités présentes dans <strong>le</strong>s soutes, cel<strong>le</strong>s<strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong> décantation et journalière n’étant sans doute pas comptées.Par conséquent <strong>le</strong> navire <strong>au</strong>rait disposé <strong>au</strong> total <strong>au</strong> départ <strong>de</strong> Dunkerque<strong>de</strong> 227 t <strong>de</strong> FO et <strong>de</strong> 130 t <strong>de</strong> DO (correspondant respectivement à environ 10% <strong>de</strong> sa capacitémaximum <strong>de</strong> soutes FO et 60% <strong>de</strong> cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> DO), soit en déduisant environ 10%d’impompab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> 204 t <strong>de</strong> FO et <strong>de</strong> 118 t <strong>de</strong> DO.Il était prévu que <strong>le</strong> navire fasse <strong>de</strong>s soutes à Algésiras soit une distance<strong>de</strong> 1282 mil<strong>le</strong>s à parcourir <strong>de</strong>puis Dunkerque.Les consommations <strong>de</strong> combustib<strong>le</strong> figurant dans <strong>le</strong>s documents du bordfont état d’une consommation journalière tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> FO <strong>de</strong> 44 à 48 t (27 à 31 t pour lapropulsion, plus 17 t pour <strong>le</strong> réch<strong>au</strong>ffage <strong>de</strong> la cargaison) et <strong>de</strong> 2,8t <strong>de</strong> DO. Lesconsommations dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la vitesse et du déplacement du navire, <strong>de</strong>sconditions météo, <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> cargaison à maintenir.


Le vendredi 10/12, l’état <strong>de</strong>s soutes figurant <strong>au</strong> journal <strong>de</strong> bord était <strong>le</strong>suivant : 165,9 t <strong>de</strong> FO et 104,9 t <strong>de</strong> DO, ce qui correspondrait à une consommationjournalière d’environ 42 t <strong>de</strong> FO 3 et <strong>de</strong> 2,4 t <strong>de</strong> DO à la vitesse moyenne <strong>de</strong> 8 nœuds.Dans ce cas il disposait d’à peine 4 jours <strong>de</strong> réserve <strong>de</strong> FO. Son ETA à Algésirasétant prévu <strong>le</strong> 14/12 après-midi, il <strong>au</strong>rait sans doute fallu pour <strong>au</strong>gmenterl’<strong>au</strong>tonomie, couper <strong>le</strong> réch<strong>au</strong>ffage cargaison ou <strong>le</strong> cas échéant utiliser pour lapropulsion <strong>le</strong> DO, dont la réserve était suffisante.En cas <strong>de</strong> force majeure, <strong>le</strong> navire avait la possibilité <strong>de</strong> faire unavitail<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> fioul à la Corogne ou dans un port portugais.D’une manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> navire n’étant affrété qu’<strong>au</strong> voyage, il avaitintérêt à ne pas avoir trop <strong>de</strong> réserves.5.5* Le <strong>de</strong>rnier voyageOn notera que <strong>le</strong> navire était conforme <strong>au</strong> système mondial (<strong>de</strong>radiocommunications) <strong>de</strong> détresse et <strong>de</strong> sécurité maritime (SMDSM) zone A3(couverte par satellites). Par contre comme sa station INMARSAT A (phonie) setrouvait dans un local situé sous la passerel<strong>le</strong> et fonctionnait <strong>de</strong> façon aléatoire, il seservait essentiel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> sa station INMARSAT C (te<strong>le</strong>x) située en passerel<strong>le</strong>.Le navire a appareillé « even keel » à 10,50m <strong>de</strong> tirant d’e<strong>au</strong> <strong>le</strong> 08/12 à19H45 pour Milazzo et <strong>le</strong> pilote a débarqué à 23H34. Dans son rapport <strong>de</strong>manœuvre, celui ci a constaté <strong>le</strong> bon état général extérieur du navire «qui ne faisaitpas son âge» (15/20 ans <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> 24), <strong>le</strong> bon fonctionnement <strong>de</strong> la machine et <strong>de</strong>séquipements participant à la manœuvre, ainsi que la compétence <strong>de</strong> l’équipage.3Ce chiffre paraît excessif. Les consommations notées lors <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts voyages nedépassaient guère 26 t/j.


Pendant toute sa navigation en Manche, <strong>le</strong> navire a trouvé du gros temps,avec <strong>de</strong>s vents d' W/SW force 7/8 (30 à 35 nœuds) et <strong>de</strong>s creux <strong>de</strong> 3 à 4 m.Le navire s’est rég<strong>le</strong>mentairement signalé lors <strong>de</strong> son passage <strong>de</strong>vantCherbourg (CROSS Jobourg) <strong>le</strong> 09/12 à 23H01 (vent W/SW.7 - mer forte).Le navire s’est rég<strong>le</strong>mentairement signalé lors <strong>de</strong> son passage àOuessant (CROSS Corsen), <strong>le</strong> 10/12 à 13H12 (vent SW.8 - mer forte) , alors qu’i<strong>le</strong>ntrait dans la zone <strong>de</strong> <strong>sur</strong>veillance du CROSS. Il n’a alors fait état d’<strong>au</strong>cune difficultéparticulière. Entre Jobourg et Corsen, compte tenu <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> mer, sa vitessea été <strong>de</strong> 7,9 nœuds à 107,9 tours/min (vitesse norma<strong>le</strong> : 12,5 nœuds à 120tours/min).Il a ensuite, à la sortie du dispositif <strong>de</strong> séparation du trafic d’Ouessant,pris un cap <strong>au</strong> 210 pour rallier <strong>le</strong> cap Finisterre <strong>au</strong> NW <strong>de</strong> la péninsu<strong>le</strong> ibérique (voirdossier cartographique) à la vitesse moyenne <strong>de</strong> 7 nœuds. Sa nouvel<strong>le</strong> <strong>de</strong>stinationest alors Livourne.L’ERIKA a ensuite navigué jusqu’<strong>au</strong> 11/12 à 14H18 par très gros temps :<strong>le</strong> vent est SW force 8/9 (plus <strong>de</strong> 40 à 45 nœuds), la hou<strong>le</strong> W et la mer du vent sontgrosses (plus <strong>de</strong> 6m <strong>de</strong> creux). Le navire tangue fortement et retombe pesammentdans <strong>le</strong>s creux (mer du vent, T 8/10 s, L=100 à 155 m; hou<strong>le</strong> T = 10/12 s, L=125 à225 m); <strong>de</strong> lourds paquets <strong>de</strong> mer s’abattent <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont et <strong>le</strong> balayent sans relâche.À partir <strong>de</strong> 12H40 <strong>le</strong> 11/12, <strong>le</strong> navire prend progressivement <strong>sur</strong> tribordune gîte estimée, par <strong>le</strong> commandant, à une quinzaine <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés.Le commandant fait son<strong>de</strong>r <strong>le</strong>s ballasts 4 dont <strong>le</strong> ullage n’a pas changé.Ils sont donc toujours à moitié p<strong>le</strong>ins.


À 14H08, <strong>le</strong> commandant lance un appel <strong>de</strong> détresse par INMARSAT C(té<strong>le</strong>x). Ce message est reçu, via France Te<strong>le</strong>com, par <strong>le</strong> CROSS d’Étel. Il précise laposition du navire par 46°29’N et 07°20’W soit à plus <strong>de</strong> 300 km <strong>de</strong> Brest (et <strong>de</strong>Lanvéoc-Poulmic où se trouvent <strong>le</strong>s hélicoptères lourds dont <strong>le</strong> rayon d’action estlimité à 220km et la mise en œuvre à une vitesse du vent à la base inférieure à 45nœuds), 355 km <strong>de</strong> la Corogne et 400 <strong>de</strong> Donges. Il fait route à 6 nœuds. Lemessage ne précise pas la c<strong>au</strong>se <strong>de</strong> l’appel.À 14H11, <strong>le</strong> CROSS accuse réception <strong>sur</strong> INMARSAT C <strong>de</strong> ce message etessaye en vain <strong>de</strong> rentrer en contact phonique avec <strong>le</strong> navire.À 14H15, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA (probab<strong>le</strong>ment par VHF) prend uncontact avec <strong>le</strong> porte conteneurs NAUTIC qui se trouve à proximité, en vue d’uneassistance éventuel<strong>le</strong>, pour prévenir (par INMARSAT A — radiophonie) sesarmateurs à Ravenne. Le NAUTIC lui indique ne pas être arrivé à établir ce contact,mais relaye la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à d’<strong>au</strong>tres navires proches.À 14H18, <strong>le</strong> navire étant partiel<strong>le</strong>ment redressé (gîte résiduel<strong>le</strong> <strong>de</strong> 5°), <strong>le</strong>commandant met en fuite (route <strong>au</strong> 030) pour pouvoir prendre <strong>le</strong>s ullages et faireune inspection du pont sans exposer ses hommes <strong>au</strong>x paquets <strong>de</strong> mer qui <strong>le</strong>balayent <strong>de</strong> façon continue.On constate alors que <strong>le</strong> ballast n°2 tribord qui <strong>au</strong>rait du être presquevi<strong>de</strong> se trouve à moitié p<strong>le</strong>in et que <strong>le</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n°3 qui <strong>au</strong>rait duêtre p<strong>le</strong>ine («ullage» <strong>de</strong> 1,49 m) « a fortement baissé ». Le commandant estimealors que tout ou partie <strong>de</strong> la cargaison <strong>de</strong> fioul <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong> est passédans <strong>le</strong> ballast n°2 tribord. Il fait alors vi<strong>de</strong>r <strong>le</strong> ballast n°4 tribord, jusque là à moitiép<strong>le</strong>in d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> mer. Ce déballastage durera <strong>de</strong> 13H40 à 15H30.À 14H30, <strong>le</strong> second capitaine lui rend compte qu’il a trouvé dans <strong>le</strong> bordé<strong>de</strong> pont <strong>sur</strong> l'avant du ballast n°2 tribord :


• 3 fis<strong>sur</strong>es (ou criques)‣ une transversa<strong>le</strong> d’environ 1,5m ouverte <strong>de</strong> 1 à 2cm,‣ une diagona<strong>le</strong> d’environ 2,4m ouverte <strong>de</strong> 5cm,‣ une longitudina<strong>le</strong> d’environ 1,5m ouverte <strong>de</strong> 1 à 2 cm ;• 3 plis (ou boursouflures) <strong>de</strong> flambage, <strong>de</strong> 2 à 3,5m <strong>de</strong> long et <strong>de</strong> 7cm <strong>de</strong> h<strong>au</strong>teur, espacésd’environ 60cm.À 14H34, <strong>le</strong> commandant met ces défaillances du bordé <strong>de</strong> pont sous<strong>sur</strong>veillance. Il fait réduire l'allure <strong>de</strong> la machine <strong>de</strong> 105 à 90 puis 75 tours/mn. I<strong>le</strong>stime alors ne plus avoir besoin d’assistance et annu<strong>le</strong> son appel <strong>de</strong> détressetransformé dès lors en message <strong>de</strong> sécurité (MAYDAY en PAN). Il <strong>le</strong> fait savoir <strong>au</strong>CROSS en répondant à son message <strong>de</strong> 14H11, lui précisant que <strong>le</strong> navire a eu unegîte importante, mais qu’il a repris la situation en main.À 14H38, l’officier coordonnateur <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage (CMS) duCROSS d’Étel appel<strong>le</strong> l’officier <strong>de</strong> suppléance <strong>de</strong> l'état major (OSEM) du Centreopérationnel <strong>de</strong> la Marine (COM) <strong>de</strong> Brest et l'informe <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’ERIKA .Considérant :• que <strong>le</strong> navire ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus assistance,• que son commandant dit qu’il contrô<strong>le</strong> la situation,• que l’ERIKA se trouve <strong>au</strong> milieu du Golfe <strong>de</strong> Gascogne, pratiquement à mi-distance entreOuessant et Finisterre espagnol,• qu'il n'y a <strong>au</strong>cun moyen <strong>sur</strong> zone, à l'exception <strong>de</strong> navires <strong>de</strong> commerce seuls susceptib<strong>le</strong>s<strong>de</strong> s<strong>au</strong>ver (éventuel<strong>le</strong>ment) l'équipage,<strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux officiers conviennent <strong>de</strong> se rappe<strong>le</strong>r en cas d'évolution <strong>de</strong> lasituation. Les moyens <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage <strong>de</strong>meurent en a<strong>le</strong>rte (ATLANTIC et SUPER FRELONà 1 heure <strong>de</strong> décollage).À 14H42, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> <strong>l'ERIKA</strong> informe <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique que,dans <strong>le</strong> m<strong>au</strong>vais temps, il y a eu une gîte importante <strong>sur</strong> tribord, qu'il voit du FO <strong>sur</strong><strong>le</strong> pont, <strong>sur</strong> l'avant du manifold, que du fioul est passé <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n° 3 <strong>au</strong>


allast n°2 tribord qui serait p<strong>le</strong>in <strong>de</strong> fioul (d’où la gîte) et qu'il y a plusieurs fis<strong>sur</strong>esdans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont <strong>de</strong> la citerne n°1 tribord.On notera <strong>le</strong>s imprécisions <strong>de</strong> ce premier message, notamment en ce quiconcerne <strong>le</strong> FO <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont, dont on ne retrouve plus « trace » après inspectiondétaillée du pont.À 14H48, répondant à un appel VHF d'un navire <strong>de</strong> guerre britannique –<strong>le</strong> FORT-GEORGE - , il confirme la gîte, l'inspection <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es, mais précise qu'il ne<strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas assistance, ayant la situation en main. Cette communication ne seraconnue <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités françaises que <strong>le</strong> 11/01/00, un mois plus tard.À 14H55, un contact en phonie est enfin établi <strong>sur</strong> la fréquence HF2182entre <strong>le</strong> CROSS et <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA. Ce <strong>de</strong>rnier confirme <strong>au</strong> CROSS <strong>le</strong>stermes <strong>de</strong> son message. Il indique que tout va bien à bord, que la gîte tribord estsous contrô<strong>le</strong> et confirme qu’il ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus assistance. Il ne sera pas faitmention (est-ce par oubli, omission, …) <strong>de</strong>s criques constatées <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont <strong>au</strong> cours<strong>de</strong> cette conversation. Ce sera la seu<strong>le</strong> communication en phonie que <strong>le</strong>commandant <strong>de</strong> l’ERIKA <strong>au</strong>ra avec <strong>le</strong> CROSS.À 15H00, machines réglées avant-<strong>de</strong>mi.À 15H10, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA a un contact radio avec un <strong>au</strong>trenavire marchand, <strong>le</strong> SEA CRUSADER , toujours en vue d’une assistance éventuel<strong>le</strong>,pour prévenir par radio phonie satellite ses armateurs à Ravenne. Ce navire luiindique être arrivé à établir ce contact avec la «personne désignée» (<strong>au</strong> sens du co<strong>de</strong>ISM) chez PANSHIP.À 15H14, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA confirme par un message <strong>au</strong> CROSS,qu’il a la situation en main, qu’il transforme son message <strong>de</strong> détresse (MAYDAY) enmessage <strong>de</strong> sécurité (PAN) et que l’équipage est en sécurité.


A 15H30, en fin <strong>de</strong> déballastage du ballast n°4 tribord, l’assiette du navireest <strong>de</strong> - 0,6 m. Le ullage <strong>de</strong> la citerne <strong>de</strong> cargaison centra<strong>le</strong> n°3 <strong>au</strong>rait <strong>au</strong>gmenté <strong>de</strong>façon importante et celui du ballast n°2 tribord serait <strong>de</strong> 5m. Les ballasts n°2 tribor<strong>de</strong>t bâbord seraient mis en communication jusqu’à équilibrage <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur nive<strong>au</strong>. Lenavire a une légère gîte <strong>sur</strong> bâbord et <strong>le</strong>s efforts subis sont inférieurs <strong>au</strong>x limitesadmissib<strong>le</strong>s, comme l’indique <strong>le</strong> calculateur <strong>de</strong> chargement («load master») du bord.À 15H47, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA confirme <strong>au</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tiquequ'il a annulé sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'assistance, qu'il a la situation en main, qu’il fait routeinverse (030).À 16H12, <strong>le</strong> commandant entre en contact phonique (via Monaco Radio)avec la «personne désignée» chez <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique. Il lui dit que <strong>le</strong> navire apris <strong>de</strong> la gîte du fait du passage du fioul <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> ballastn°2 tribord, qu’il a changé <strong>de</strong> cap pour rallier <strong>le</strong> port <strong>le</strong> plus sûr. Il par<strong>le</strong> <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>esmais précise qu’à part la n°3 centra<strong>le</strong>, toutes <strong>le</strong>s citernes sont p<strong>le</strong>ines. Il n’<strong>au</strong>rait pasparlé <strong>de</strong> fioul à la mer.Le 11/12 à 16H27, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA met <strong>le</strong> cap <strong>au</strong> 085,machines toujours réglées <strong>sur</strong> AV1/2, pour al<strong>le</strong>r se mettre à l’abri à Donges. Sur labase <strong>de</strong>s adresses indiquées par <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique, <strong>de</strong>s contacts sont prispar <strong>le</strong> commandant avec <strong>le</strong> consignataire retenu soit, l’AGENCE MARITIME POMME <strong>de</strong>Port-<strong>de</strong>-Bouc, laquel<strong>le</strong> désigne à son tour l’agence maritime STOCKALOIRE à Dongespour traiter cette esca<strong>le</strong> improvisée.Cette nouvel<strong>le</strong> route rapproche l’ERIKA <strong>de</strong> la terre et d’un abri maisl’expose <strong>au</strong>ssi à l’<strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong> la hou<strong>le</strong> à l’approche du plate<strong>au</strong> continental,comme cela <strong>au</strong>rait été <strong>le</strong> cas éga<strong>le</strong>ment si <strong>le</strong> navire avait fait route <strong>sur</strong> Brest.Le 11/12 à 17H25, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA prévient <strong>le</strong> CROSS <strong>de</strong> sonchangement <strong>de</strong> route <strong>de</strong> 14H18 (cap <strong>au</strong> 030) et annu<strong>le</strong> <strong>le</strong> message <strong>de</strong> sécurité (PAN)qui avait lui même succédé à l’annulation <strong>de</strong> son message <strong>de</strong> détresse (MAYDAY). Illui précise qu’il fait route vers un port <strong>de</strong> refuge.


A 17H28, <strong>le</strong> CROSS prévient par un message <strong>de</strong> type SITREP la Préfecturemaritime avec copie à l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités concernées (y compris à toutes finsuti<strong>le</strong>s <strong>le</strong> BEAmer et la Capitainerie du port <strong>de</strong> Saint-Nazaire) <strong>de</strong> ce qu’il sait <strong>de</strong> lasituation du navire. N’en étant pas encore informé, <strong>le</strong> CROSS ne fait évi<strong>de</strong>mment pasmention dans ce message <strong>de</strong>s avaries <strong>de</strong> pont du navire. Le message <strong>de</strong> sécurité(PAN) ayant été annulé, il y a tout lieu <strong>de</strong> croire que la situation à bord estcorrectement maîtrisée.Vers 17H30, pour éviter que <strong>le</strong> fioul contenu dans la citerne n°1 tribord nefuie en cas <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong>s criques dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont <strong>de</strong> cette citerne, <strong>le</strong>commandant <strong>de</strong> l’ERIKA fait effectuer un transfert du fioul <strong>de</strong> cargaison <strong>de</strong> cetteciterne vers la citerne n°1 centra<strong>le</strong> (l’une et l’<strong>au</strong>tre partiel<strong>le</strong>ment remplies). La citerne<strong>de</strong> cargaison n°1 centra<strong>le</strong> se trouve alors p<strong>le</strong>ine tandis que la citerne <strong>de</strong> cargaisonn°1 tribord se retrouve à moitié vi<strong>de</strong> (ullage <strong>de</strong> 7m).À 17H44, <strong>le</strong> CROSS <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>au</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA <strong>de</strong> préciser <strong>le</strong>port <strong>de</strong> refuge mentionné dans son message <strong>de</strong> 17H25.<strong>le</strong> 12/12 à 18H00.À 18H08, l’ERIKA indique qu’il fait route <strong>sur</strong> Donges, qu’il compte atteindreÀ 18H30, <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux ballast latér<strong>au</strong>x n°2 sont équilibrés avec un ullage <strong>de</strong>10m. Leur traverse <strong>de</strong> communication est fermée.À 18H34, la Cellu<strong>le</strong> sécurité-environnement / maritime <strong>de</strong> TOTAL Parisreçoit <strong>sur</strong> son répon<strong>de</strong>ur téléphonique un message l’informant <strong>de</strong>s difficultés dunavire, à l’exception <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es. El<strong>le</strong> est ensuite informée <strong>de</strong> la désignation <strong>de</strong>POMME / STOCKALOIRE comme agent à Saint-Nazaire. Par la suite, jusqu’<strong>au</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>,<strong>au</strong>cun contact ne sera pris par PANSHIP avec <strong>le</strong>s services concernés <strong>de</strong> TOTAL.À 19H17, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA prévient PANSHIP :


• qu'il a tenu Total <strong>au</strong> courant <strong>de</strong> la situation,• qu'il fait route <strong>sur</strong> Donges,et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prévenir, <strong>de</strong> son côté, <strong>le</strong>s as<strong>sur</strong>eurs, <strong>le</strong> P&I et lasociété <strong>de</strong> classification. Il précise que <strong>le</strong>s criques n'ont pas évolué.À 19H46, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA confirme à TOTAL <strong>le</strong> message <strong>de</strong>18H34 et fait état <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es prises.CROSS A Étel.À 20H40, STOCKALOIRE envoie à l’ERIKA <strong>le</strong>s directives pour contacter <strong>le</strong>À 21H15, <strong>le</strong> commandant du port <strong>de</strong> Saint-Nazaire indique <strong>au</strong> CROSS quel’agent désigné par <strong>le</strong>s opérateurs <strong>de</strong> l’ERIKA est STOCKALOIRE qui a pris contactavec lui. Il fait état <strong>de</strong> ce que <strong>le</strong> représentant <strong>de</strong> cette agence a indiqué que <strong>le</strong> navire« <strong>au</strong>rait une forte gîte » et qu’il « <strong>au</strong>rait colmaté <strong>de</strong>s fuites ».La Commission note que c’est la première fois que <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es sontainsi portées à la connaissance <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités maritimes françaises. Lecommandant du port <strong>de</strong> Saint-Nazaire répond que <strong>le</strong> navire peut accoster à Dongesen dépit <strong>de</strong> sa gîte mais qu’il ne pourra pas <strong>le</strong> faire s’il y a <strong>de</strong>s fuites extérieures <strong>de</strong>fioul, <strong>au</strong>cun barrage n’étant susceptib<strong>le</strong> d’être installé en Loire du fait du courant. Ilévoque l’idée d’un déroutement <strong>sur</strong> Brest.À 21H20, <strong>le</strong> CROSS <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>au</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA <strong>de</strong> préciser lasituation exacte <strong>de</strong>s fuites entre ses citernes en vue d’en avertir <strong>le</strong> port <strong>de</strong>Saint-Nazaire.À 21H20, <strong>le</strong> CROSS informe la Préfecture maritime <strong>de</strong>s développements<strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’ERIKA .


À 22H27, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA fait parvenir <strong>au</strong> CROSS un messageSURNAV qui précise la position du navire en 46 55N / 006 04W, son cap <strong>au</strong> 90, savitesse <strong>de</strong> 9 nœuds, sa <strong>de</strong>stination (Donges), son heure prévisionnel<strong>le</strong> d’arrivée <strong>le</strong>12/12 à 14H30 ses prévisions <strong>de</strong> tirant d’e<strong>au</strong> à l’arrivée (avant à 11,9m et arrière à10,5m) ainsi que sa cargaison <strong>de</strong> 30884t <strong>de</strong> produits pétroliers. Ce messageindique éga<strong>le</strong>ment que <strong>de</strong>s criques se sont développées <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont <strong>sur</strong> l'avant duballast n°2 tribord.À 22H50, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA fait parvenir <strong>au</strong> CROSS une synthèse<strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>puis la gîte <strong>de</strong> 14H18 faisant connaître pour la première foisl'existence <strong>de</strong> fis<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont.À 23H30, <strong>le</strong> CROSS informe la Préfecture maritime <strong>de</strong>s nouve<strong>au</strong>xdéveloppements <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’ERIKA. Une copie <strong>de</strong> l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s messageséchangés avec <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA est jointe à ce message circonstancié.Le 12/12/99 à 00H10, <strong>le</strong> vent est <strong>de</strong> SW 9/10. La mer est très grosse. Unenouvel<strong>le</strong> gîte <strong>de</strong> 3 à 4° apparaît <strong>sur</strong> tribord. Le ullage du ballast n°2 tribord qui était<strong>de</strong> 10m est maintenant <strong>de</strong> 5 à 6m. Le commandant fait vidanger en permanence ceballast <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> qu’il contient. Cette opération durera jusqu’à environ 03H00. Lenavire <strong>au</strong>rait une assiette négative <strong>de</strong> 0.60 m.De manière à atténuer <strong>le</strong>s fatigues du navire, à 01H00, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong>l’ERIKA met <strong>le</strong> cap <strong>au</strong> 050 jusqu’à 04H10.À partir <strong>de</strong> 03H00, <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es s’agrandissent. Le navire, à la vitesse <strong>de</strong>5 nœuds, gouverne diffici<strong>le</strong>ment. Allure maintenue à 75 tours/min. Le ullage <strong>de</strong> laciterne n°3 tribord <strong>au</strong>gmente.À 03H30, une fuite du fioul <strong>de</strong> la citerne n°3 tribord est constatée, <strong>le</strong>ullage y est passé <strong>de</strong> 1,5 à 4m. Le cap est mis <strong>au</strong> 085 pour rallier Donges <strong>au</strong> plusvite. Des traces <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> fioul à la mer sont re<strong>le</strong>vées.


À 03H30, à 03H40, puis à 03H50, <strong>le</strong> CROSS essaie, en vain, <strong>de</strong> rentrer encontact avec <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA en utilisant la fréquence <strong>de</strong> détresseHF2182. Puis, il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sa position par message.À 04H05, <strong>le</strong> CROSS reçoit un message du commandant <strong>de</strong> l’ERIKA quiprécise sa position et sa vitesse : 47’11’N, 04.54W, cap <strong>au</strong> 95, vitesse 9 nœuds (enfait 8,3 nœuds).À 05H54, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA signa<strong>le</strong> la déchirure <strong>de</strong> la coqueentraînant une voie d’e<strong>au</strong>. Il lance un nouvel appel <strong>de</strong> détresse et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>l’évacuation <strong>de</strong> son équipage. La Préfecture maritime est informée <strong>de</strong> la situation et<strong>le</strong> CROSS prend en charge la direction <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage.À 06H12, <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA signa<strong>le</strong> à PANSHIP que <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong>murail<strong>le</strong> du ballast n°2 tribord s'ouvre <strong>sur</strong> la moitié <strong>de</strong> sa longueur, se rabat <strong>sur</strong> <strong>le</strong>pont, puis cou<strong>le</strong>. Le navire ne gouverne plus.s’arracher.À 06H20, <strong>le</strong> bord signa<strong>le</strong> à TOTAL que <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> bordé continuent àÀ 06H55, <strong>le</strong> bord donne sa <strong>de</strong>rnière position en 47°12’N/004°36W.sont mis en œuvre.À 07H37, <strong>le</strong>s moyens aériens d’évacuation, tenus jusque là en a<strong>le</strong>rte,À 08H08, <strong>le</strong> navire commence à se casser.À 08H21, <strong>le</strong>s parties avant et arrière se séparent.Entre 06H00, heure d'arrachement du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> du ballast 2tribord et 08H20, heure à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> navire se casse, l'arrachement se propage par<strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> fond, dans la tranche 2. Le navire se plie, <strong>le</strong> pont faisant "charnière".


À 08H20, l’hélitreuillage <strong>de</strong> l’équipage commence.sont sains et s<strong>au</strong>fs.À 10H43, <strong>le</strong> <strong>de</strong>rnier homme <strong>de</strong> l’équipage (26 hommes) est évacué. TousLa partie avant du navire (environ 80 m) a d’abord flotté vertica<strong>le</strong>ment,gaillard d’avant <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> grâce à la flottabilité <strong>de</strong>meurant dans <strong>le</strong> peakavant et <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> la tranche n°1. El<strong>le</strong> a coulé dans la nuit du 13 <strong>au</strong> 14/12.La partie arrière (104.45 m) après un essai <strong>de</strong> remorquage par l’ABEILLEFLANDRE, a coulé <strong>le</strong> 14/12 à 14H45 par 120m <strong>de</strong> fond.Au cours <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> remorquage, la passerel<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’ERIKA a puêtre visitée <strong>le</strong> 13/12 à 14H20. El<strong>le</strong> a paru être en bon ordre, mais ni <strong>le</strong>s cartes, ni <strong>le</strong>journal <strong>de</strong> bord, tenu à jour jusqu’<strong>au</strong> MAYDAY <strong>de</strong> 05H54, et emporté par <strong>le</strong>commandant, ne se trouvaient à la timonerie. Le radar était encore en marche et labarre n’était pas à zéro.5.6* SynthèsePour « fatigants » qu’ils aient pu être du fait <strong>de</strong>s conditionsmétéorologiques apparemment défavorab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s voyages <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong>l’existence <strong>de</strong> l’ERIKA n’ont pas eu pour <strong>au</strong>tant <strong>de</strong>s effets néfastes <strong>sur</strong> <strong>le</strong> navire.Les chargements étaient pratiquement toujours <strong>le</strong>s mêmes –essentiel<strong>le</strong>ment du FO2 réch<strong>au</strong>ffé à 65° - pour <strong>de</strong>s voyages assez courts en MerNoire, en Méditerranée et, pour <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers, en Atlantique du Nord-Est.


Si <strong>le</strong>s conditions <strong>de</strong> mer <strong>de</strong> l’Atlantique sont quelque peu différentes <strong>de</strong>cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la Méditerranée par exemp<strong>le</strong>, el<strong>le</strong>s ne furent pas pour <strong>au</strong>tant « extrêmes »,ni pour un navire en bon état, ni pour un équipage indien ayant affronté la plupart<strong>de</strong>s mers du mon<strong>de</strong> et notamment cel<strong>le</strong>s souvent diffici<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’océan Indien, du su<strong>de</strong>st asiatique en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mousson …. et <strong>de</strong> typhons, sans par<strong>le</strong>r du Pacifique.= * =


6* LES FACTEURS TECHNIQUES DUSINISTRE6.1.* Analyse événementiel<strong>le</strong>6.1.1* LES TRAVAUX DE BIJELASur la base <strong>de</strong> la visite préliminaire d’acceptation <strong>de</strong> classe, ainsi que <strong>de</strong>sprescriptions prévues par <strong>le</strong> BV, <strong>le</strong>s armateurs ont défini une liste <strong>de</strong> trav<strong>au</strong>x et ontretenu <strong>le</strong> chantier <strong>de</strong> Bijela, pour <strong>le</strong>s réaliser. D’une manière généra<strong>le</strong> la sé<strong>le</strong>ctiondu chantier <strong>de</strong> réparation tient compte <strong>de</strong>s éléments suivants :• conditions commercia<strong>le</strong>s ;• réputation technique ;• disponibilité <strong>de</strong> ca<strong>le</strong> sèche ;• position géographique (à partir du <strong>de</strong>rnier port <strong>de</strong> déchargement et jusqu’à celuiprobab<strong>le</strong> <strong>de</strong> remise en charte).Le chantier <strong>de</strong> Bijela effectue régulièrement <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s naviresclassés par différentes sociétés <strong>de</strong> classification. Au moment <strong>de</strong> l’événement, il étaiten cours <strong>de</strong> certification ISO 9002 par <strong>le</strong> BUREAU VERITAS.L’ERIKA est arrivé <strong>au</strong> chantier <strong>de</strong> Bijela <strong>le</strong> 18 juin 1998 en provenance <strong>de</strong>Nap<strong>le</strong>s. Il a séjourné en ca<strong>le</strong> sèche du 19 juin <strong>au</strong> 7 juil<strong>le</strong>t. Il a quitté <strong>le</strong> chantier <strong>de</strong>Bijela <strong>le</strong> 15 août 1998.


En ce qui concerne la structure du navire, <strong>le</strong>s trav<strong>au</strong>x ont comprisessentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> remplacement d’éléments <strong>de</strong> renforts et <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> pont (dont <strong>le</strong>détail est donné en annexe), soit ;• 14 tô<strong>le</strong>s du bordé <strong>de</strong> pont <strong>au</strong> <strong>de</strong>ssus :‣ <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison n°1 bâbord (58m 2 ) et tribord (66m 2 ) ;‣ <strong>de</strong> la citerne <strong>de</strong> cargaison n°1 centra<strong>le</strong> (12m 2 ) ;‣ <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage n°2 bâbord (15m 2 ) et tribord (19m 2 ) ;‣ <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison n°3 bâbord (43m 2 ) et tribord (37m 2 ) ;‣ <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage n°4 tribord (22m 2 ) ;‣ <strong>de</strong> la caisse journalière FO (3m 2 ) ;représentant <strong>au</strong> total 275m 2 d’après la facture du chantier (316m 2 d’après <strong>le</strong>rapport RINA) soit 8 à 9% <strong>de</strong> la <strong>sur</strong>face tota<strong>le</strong> du pont ;• ainsi que <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont du gaillard,• la moitié <strong>de</strong>s lisses <strong>de</strong> pont (une <strong>sur</strong> <strong>de</strong>ux) dans <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage n°2 bâbord ettribord entre <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s 66-70 et 70-74 ;• <strong>le</strong>s parties supérieures <strong>de</strong>s porques dans <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage 2 bâbord (<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>scoup<strong>le</strong>s 67, 70, 71, 72, 73) et 2 tribord (<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s coup<strong>le</strong>s 67, 68, 70, 71, 73) ;• 2 tô<strong>le</strong>s et une membrure <strong>sur</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong> entre la citerne <strong>de</strong> cargaison 3 centra<strong>le</strong>et la citerne <strong>de</strong> ballastage 2 tribord ainsi qu’une tô<strong>le</strong> <strong>sur</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong> entre laciterne <strong>de</strong> cargaison 5 centra<strong>le</strong> et <strong>le</strong> ballast 4 tribord ;• <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s et <strong>de</strong>s raidisseurs <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s cloisons transversa<strong>le</strong>s étanches <strong>de</strong>s ballasts 2 bâbord et2 tribord <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 66.Dans <strong>le</strong> peak avant une partie <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s et <strong>de</strong>s raidisseurs a étéremplacée <strong>sur</strong> la cloison d’abordage à bâbord et à tribord ; d’<strong>au</strong>tres réparations ontété faites <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong>stinées à limiter <strong>le</strong>s effets <strong>de</strong> <strong>sur</strong>face liqui<strong>de</strong>, et <strong>le</strong>s puits<strong>au</strong>x chaînes.Au total, seu<strong>le</strong>ment 100 tonnes d’acier <strong>au</strong>raient été remplacées.


D’<strong>au</strong>tres trav<strong>au</strong>x ont été réalisés concernant :• <strong>le</strong>s moyens d’accès <strong>au</strong>x citernes ;• <strong>le</strong>s appar<strong>au</strong>x <strong>de</strong> pont (guin<strong>de</strong><strong>au</strong>, treuils d’amarrage) ;• <strong>le</strong>s tuy<strong>au</strong>tages <strong>de</strong>s ballasts et <strong>de</strong>s citernes, vapeur <strong>de</strong> réch<strong>au</strong>ffage cargaison ;• la ch<strong>au</strong>dière ;• <strong>le</strong> moteur principal et <strong>le</strong>s moteurs <strong>au</strong>xiliaires, <strong>le</strong>s pompes ;• <strong>le</strong>s pa<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’hélice (réparations définitives) ;• <strong>le</strong> dispositif <strong>de</strong> remorquage d’urgence ;• <strong>le</strong> système <strong>de</strong> gaz inerte ;• et l’aménagement <strong>de</strong>s ballasts 4 bâbord et tribord en ballasts séparés.Le pont <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison a été sablé et repeint. Desouvertures techniques <strong>de</strong> 1 mètre <strong>de</strong> long par 1 mètre <strong>de</strong> h<strong>au</strong>t ont été pratiquéesdans <strong>le</strong>s bouchains <strong>de</strong>s ballasts n°2 tribord (5 ouvertures) et bâbord (3 ouvertures)<strong>de</strong> façon à permettre <strong>le</strong> nettoyage <strong>de</strong> ces ballasts. Ces ouvertures ont été faitessans l’accord préalab<strong>le</strong> du RINA quelques jours après l’entrée du navire en ca<strong>le</strong>sèche. Les éléments <strong>de</strong> tô<strong>le</strong> découpés ont été remis en place après nettoyage <strong>de</strong>sballasts selon <strong>le</strong>s instructions données par l’inspecteur du RINA. En revanche il n’apas été nécessaire <strong>de</strong> pratiquer <strong>de</strong>s ouvertures spécia<strong>le</strong>s pour introduire dans <strong>le</strong>sballasts <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure, lisses et porques notamment, du fait <strong>de</strong>l’enlèvement <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>s du pont principal pour <strong>le</strong>ur remplacement.Les lisses <strong>de</strong> pont neuves ont été soudées en about <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s parties <strong>de</strong>sanciennes lisses qui ont été coupées à environ 200 à 300mm <strong>de</strong>s cloisons. Desinserts ont été soudés entre <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong> pont <strong>sur</strong> la cloison transversa<strong>le</strong> entre laciterne n°1 bâbord et <strong>le</strong> ballast n°2 bâbord et entre la citerne n°1 tribord et <strong>le</strong> ballastn°2 tribord <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 74.


L’exécution <strong>de</strong> ces trav<strong>au</strong>x a été suivie et contrôlée par <strong>le</strong> superintendant<strong>de</strong> PANSHIP et l’inspecteur du RINA ; <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier ont porté plusspécia<strong>le</strong>ment <strong>sur</strong> la préparation <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s à sou<strong>de</strong>r, <strong>le</strong>s certificats <strong>de</strong>sé<strong>le</strong>ctro<strong>de</strong>s et la qualification <strong>de</strong>s sou<strong>de</strong>urs, la séquence <strong>de</strong> soudage, et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><strong>de</strong>s soudures.Ainsi qu’il est d’usage, <strong>le</strong> RINA n’a pas joué <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> donneur d’ordres ;c’est <strong>le</strong> superintendant <strong>de</strong> PANSHIP qui a donné <strong>le</strong>s ordres concernant <strong>le</strong>s trav<strong>au</strong>x àeffectuer.La qualité <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x exécutés a été jugée suffisante par <strong>le</strong> RINA qui aaccepté <strong>de</strong> classer <strong>le</strong> navire en l’état.Toutefois la Commission a re<strong>le</strong>vé <strong>de</strong>s différences entre <strong>le</strong>s trav<strong>au</strong>xindiqués <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s schémas faits par <strong>le</strong> RINA et ceux indiqués <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s plans et la facturedu chantier et <strong>au</strong>ssi entre ceux portés <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s croquis du chantier et ceux facturés.Ainsi <strong>le</strong> remplacement <strong>de</strong> la partie supérieure <strong>de</strong> l’anne<strong>au</strong> transversal <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 72tribord figure <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s croquis du chantier mais pas <strong>sur</strong> sa facture.El<strong>le</strong> a noté que certaines tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> pont dont l’épaisseur d’origine est16mm ont été remplacées par <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s neuves <strong>de</strong> 14mm voire <strong>de</strong> 12mm. Lechantier, ne disposant pas <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> 16mm, <strong>au</strong>rait proposé d’utiliser <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong>14mm. Cette proposition <strong>au</strong>rait été acceptée par l’inspecteur du RINA pour <strong>le</strong>sraisons suivantes :• la différence d’épaisseur <strong>de</strong> 2mm était inférieure à la tolérance <strong>de</strong> 25% ;• <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s voisines avaient <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 13,9mm ; il y avait donchomogénéité ; <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> 13,7mm dont l’examen visuel n’était pas satisfaisant ont étéremplacées.La Commission estime que cette pratique est peu conforme <strong>au</strong>x règ<strong>le</strong>s <strong>de</strong>l’art en matière <strong>de</strong> réparation nava<strong>le</strong>.


L’exécution d’inserts entre <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong> pont <strong>sur</strong> la cloison transversa<strong>le</strong><strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 74 peut, si el<strong>le</strong> n’est pas suffisamment soignée, engendrer <strong>de</strong>s criques quiprogressivement conduiront à une défaillance <strong>de</strong> la structure.La Commission a <strong>au</strong>ssi noté que <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>s non <strong>de</strong>structifs <strong>de</strong>ssoudures se sont limités à <strong>de</strong>s tests <strong>au</strong> kérosène et d’étanchéité à la lance.Aucun contrô<strong>le</strong> radiographique, ou par ultra-sons, <strong>de</strong>s soudures <strong>au</strong> moins<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s éléments <strong>le</strong>s plus sensib<strong>le</strong>s (bouchains, tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> pont, par exemp<strong>le</strong>) n’a étéfait.La Commission a éga<strong>le</strong>ment noté :• un certain manque <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> la visite spécia<strong>le</strong> du navire• <strong>le</strong> peu d’informations transmises <strong>au</strong> siège par l’inspecteur du RINA.• un re<strong>le</strong>vé <strong>de</strong>s épaisseurs pour analyse technique <strong>de</strong>s résultats remis seu<strong>le</strong>ment <strong>au</strong> mois <strong>de</strong>septembre, c’est à dire après la reprise <strong>de</strong> l’exploitation du navire,• l’absence <strong>de</strong> traçabilité <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x et contrô<strong>le</strong>s effectués.6.1.2. LES BALLASTS SEPARESL’aménagement <strong>de</strong> ballasts séparés constitue un point faib<strong>le</strong> bien connu<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s navires-citernes du type et <strong>de</strong> l’époque <strong>de</strong> l’ERIKA. Mal, peu, pas ou plusprotégés par un revêtement (du genre époxy), ils subissent l’alternance d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong>mer et d’«atmosphère saline» qui y favorisent <strong>le</strong> développement <strong>de</strong> la corrosion,plus particulièrement dans <strong>le</strong>s «recoins» que constituent <strong>le</strong>s lisses et <strong>le</strong>urs jonctionsavec <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s cloisons et <strong>de</strong>s bordés qu’el<strong>le</strong>s renforcent.De plus, <strong>le</strong> réch<strong>au</strong>ffage <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison produit dans <strong>le</strong>sballasts adjacents <strong>de</strong>s con<strong>de</strong>nsations qui favorisent éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> développement <strong>de</strong>la corrosion. Les tô<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong> pont qui participent à la rigidité <strong>de</strong> la poutrenavire sont <strong>le</strong>s parties <strong>le</strong>s plus exposées (v. annexe navire).


A cela s’ajoutent <strong>le</strong>s contraintes thermiques liées <strong>au</strong>x écarts <strong>de</strong>température entre <strong>le</strong>s différentes parois. La protection cathodique seu<strong>le</strong> estgénéra<strong>le</strong>ment insuffisante pour éviter <strong>le</strong> développement <strong>de</strong> la corrosion, notammentlorsque <strong>le</strong> ballast n’est que partiel<strong>le</strong>ment rempli.Par ail<strong>le</strong>urs, la transformation <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison en ballastsséparés peut conduire à une répartition différente <strong>de</strong>s efforts dans la structure etcertains éléments comme <strong>le</strong>s cloisons peuvent être davantage sollicités.Ainsi, <strong>le</strong>s cloisons <strong>de</strong> ces ballasts sont soumises à la pressionhydrostatique <strong>de</strong>s citernes voisines. Tel était <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong>entre <strong>le</strong> ballast n°2 tribord (vi<strong>de</strong>) et la citerne n°3 centra<strong>le</strong> (p<strong>le</strong>ine). Il convient <strong>de</strong>noter que lorsque <strong>le</strong> navire est <strong>sur</strong> <strong>le</strong>st, ces pressions s’exercent dans <strong>le</strong> sensinverse.Les mouvements <strong>de</strong> la <strong>sur</strong>face liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> la cargaison dans<strong>le</strong>s citernes doivent enfin être mentionnés. Ils prennent la forme <strong>de</strong> «vagues»(«sloshing») qui heurtent vio<strong>le</strong>mment <strong>le</strong>s cloisons par m<strong>au</strong>vais temps, engendrant<strong>de</strong>s efforts dynamiques. Toutefois <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> «ullage» <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n°3 aévi<strong>de</strong>mment limité ce phénomène.On peut rappe<strong>le</strong>r que la « corrosion » est en quelque sortel’aboutissement du processus d’oxydation qui commence par la rouil<strong>le</strong>. Maiscontrairement à la rouil<strong>le</strong> qui, uniformément répartie <strong>sur</strong> une pièce métallique,constitue en quelque sorte une « protection », la corrosion se développeirrégulièrement. Se « fixant » en une zone déterminée el<strong>le</strong> va proliférer, foisonner,jusqu’à se stratifier puis se décol<strong>le</strong>r, notamment sous l’effet <strong>de</strong>s mouvements d’e<strong>au</strong>dans <strong>le</strong> ballast et <strong>de</strong>s vibrations


El<strong>le</strong> se détache alors en partie laissant apparaître un métal « neuf » quisera encore plus sensib<strong>le</strong> à une nouvel<strong>le</strong> attaque d’une « corrosion active ». <strong>le</strong>processus est générateur <strong>de</strong> chancres, trous dans <strong>le</strong> métal, qui peuvent initier <strong>de</strong>sdéparts <strong>de</strong> cas<strong>sur</strong>es et <strong>de</strong> diminution d’épaisseur <strong>de</strong> <strong>sur</strong>faces métalliques quipeuvent <strong>de</strong>venir rédhibitoires en moins <strong>de</strong> six mois.6.1.3. LE CHARGEMENT DE DUNKERQUE.a) GénéralitésSur <strong>le</strong>s navires citernes du type <strong>de</strong> l’ERIKA, comme <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s vraquiersd’ail<strong>le</strong>urs, la séquence et la répartition du chargement sont fondamenta<strong>le</strong>s pourlimiter <strong>le</strong>s efforts résultants <strong>de</strong> l’inégalité <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s poids <strong>de</strong>s éléments dunavire et <strong>de</strong> la poussée <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>le</strong> long <strong>de</strong> l’axe longitudinal.• efforts tranchants : cisail<strong>le</strong>ment entre 2 citernes voisines <strong>de</strong> poids différents (ex.l’une p<strong>le</strong>ine et l’<strong>au</strong>tre vi<strong>de</strong>).• moments fléchissants : selon que l’on charge <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong>s extrémités (arc) ou<strong>le</strong>s citernes centra<strong>le</strong>s (contre arc) ils se traduisent alternativement par <strong>de</strong>s efforts<strong>de</strong> traction et <strong>de</strong> compression du pont et <strong>de</strong>s fonds.• efforts <strong>de</strong> torsion : chargement <strong>de</strong>s citernes tribord avant et bâbord arrière, parexemp<strong>le</strong>.De plus, dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong>s navires pétroliers, il convient d’éviter l’action <strong>de</strong>smouvements <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> (« sloshing ») <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s éléments <strong>de</strong> structure interne <strong>de</strong>sciternes. Des restrictions sont quelquefois imposées <strong>au</strong> remplissage partiel afind’éviter <strong>de</strong>s efforts trop importants engendrés par <strong>le</strong>s mouvements <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>.Il est éga<strong>le</strong>ment important, dans <strong>le</strong> cas du transport <strong>de</strong> produits pétroliersréch<strong>au</strong>ffés, d’éviter <strong>le</strong>s contraintes thermiques.


Afin <strong>de</strong> prévoir et donc <strong>de</strong> limiter ces efforts, <strong>le</strong> chargement doit êtreprogrammé et vérifié <strong>sur</strong> <strong>le</strong> calculateur <strong>de</strong> chargement du bord qui permet <strong>de</strong>s’as<strong>sur</strong>er que l’on ne dépasse pas <strong>le</strong>s moments fléchissants et efforts tranchantsadmissib<strong>le</strong>s. Avant <strong>de</strong> démarrer <strong>le</strong>s opérations commercia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> bord et <strong>le</strong> terminalse mettent d’accord <strong>sur</strong> une ca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> chargement à adopter <strong>au</strong> départ et à lafinition. Les col<strong>le</strong>cteurs <strong>de</strong> chargement du navire ayant été raccordés à ceux <strong>de</strong> terre— en l’occurrence par <strong>de</strong>ux f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>s ou bras, branchés <strong>sur</strong> <strong>le</strong> «manifold» (dispositif central <strong>de</strong>répartition du chargement)-- il appartient alors à l’équipage <strong>de</strong> répartir <strong>le</strong> chargemententre <strong>le</strong>s différentes citernes en vérifiant <strong>le</strong>s indications données et éditées par <strong>le</strong>calculateur <strong>de</strong> manière à ne pas dépasser <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs <strong>de</strong>s efforts maximumadmissib<strong>le</strong>s.b) Quantité – Franc bordLa charte partie du navire ne fixait pas <strong>de</strong> tonnage précis mais prévoyaitun minimum <strong>de</strong> 30000t. Par ail<strong>le</strong>urs, il était prévu que c’était <strong>le</strong> bord qui arrêtait <strong>le</strong>chargement.Pour respecter la va<strong>le</strong>ur <strong>de</strong> son franc-bord minimum d’hiver, <strong>le</strong> navire ne<strong>de</strong>vrait pas s’enfoncer <strong>au</strong> <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 10,798m, ce qui correspond à un port en lourduti<strong>le</strong> <strong>de</strong> 36285t.Compte tenu par ail<strong>le</strong>urs du poids <strong>de</strong> ses approvisionnements, soitenviron 1000t, <strong>le</strong> navire ne pouvait pas charger plus <strong>de</strong> 35000t.Le chargement a en fait été arrêté à 30882t ce qui correspond à unenfoncement <strong>de</strong> 10,550m en tenant compte d’un ballast d’environ 3000t et d’uncontre arc évalué à 5cm.


c) Séquence <strong>de</strong> chargementLe «plan <strong>de</strong> séquence <strong>de</strong> chargement» <strong>de</strong> l’ERIKA n’a malheureusementpas pu être exploité. Il est en effet resté dans <strong>le</strong> PC cargaison situé <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> dupont principal du navire.Il est à noter que, contrairement à ce qui se fait notamment pour <strong>le</strong>chargement <strong>de</strong> marchandises dangereuses, la «terre» ne détient pas la copie d’untel document.D’après <strong>le</strong> commandant, <strong>le</strong> chargement a commencé par la citerne 4C(comme mentionné <strong>sur</strong> <strong>le</strong> journal passerel<strong>le</strong>) tandis que, d’après <strong>le</strong> second capitaine, laséquence <strong>de</strong> chargement <strong>au</strong>rait été la suivante : citernes n°1, 3 et 5 centra<strong>le</strong>s puisn°2 et 4 centra<strong>le</strong>s et enfin n°1 et n°3 bâbord et tribord.d) Répartition – Efforts - AssietteLa cargaison a été répartie entre toutes <strong>le</strong>s citernes remplies entre 95 et98% à l’exception <strong>de</strong>s trois citernes <strong>de</strong> la tranche 1, dotées <strong>de</strong> « swash bulkhead »,qui ne l’étaient qu’à 78%.Il est à noter que l’on ne pouvait pas mieux faire sans téléj<strong>au</strong>geage et enmanœuvrant manuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s vannes <strong>de</strong> remplissage <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont.La ca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> chargement (1957m 3 /h) était inférieure à la ca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>référence du navire (3000m 3 /h) .Les efforts tranchants et <strong>le</strong>s moments fléchissants calculés étaientinférieurs <strong>au</strong>x limites admissib<strong>le</strong>s : effort tranchant 40% du maximum <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 66,moment fléchissant 75% du maximum <strong>au</strong>x coup<strong>le</strong>s 61, 62 (v. annexe navire).Avec ce chargement, <strong>le</strong> navire, pour être «even keel», a ballasté 1500tdans chacun <strong>de</strong>s ballasts 4 qui ont été ainsi à moitié remplis.


e) TempératureLa température du fioul chargé était comprise entre 64 et 69°C. Lesrèg<strong>le</strong>s RINA 1998 section B. Part II – Paragraphe 5.4.5. stipu<strong>le</strong>nt que <strong>le</strong>s calculs <strong>de</strong>contraintes dues <strong>au</strong>x gradients <strong>de</strong> température doivent être faits pour <strong>le</strong>s navirestransportant <strong>de</strong>s produits dont la température dépasse <strong>de</strong> 75°C. Mais cette règ<strong>le</strong>n’est applicab<strong>le</strong> qu’<strong>au</strong>x navires neufs et <strong>de</strong> toute façon, <strong>le</strong> navire avait été conçupour transporter <strong>de</strong>s cargaisons réch<strong>au</strong>ffées à 70° et était commercia<strong>le</strong>mentprésenté avec cette caractéristique. S’agissant <strong>de</strong> la recommandation du §7.6.14 <strong>de</strong>l’International Safety Gui<strong>de</strong> for Oil Tankers & Terminals (ISGOTT) prévoyant que <strong>le</strong>sarmateurs <strong>de</strong>vaient être prévenu quand on chargeait <strong>de</strong>s cargaisons à plus <strong>de</strong> 60°C,la Commission a observé qu’il s’agissait pour ce navire d’une pratique courante etque ses armateurs ne pouvaient donc l’ignorer. Les écarts <strong>de</strong> température entre <strong>le</strong>sdifférentes citernes étaient inférieurs à 5°C (v. tab<strong>le</strong><strong>au</strong>x ci-<strong>de</strong>ssous).Répartition du chargement départ DunkerqueCiterneUllage(final)(m)n°1 centra<strong>le</strong> 44.10n°2 centra<strong>le</strong> 11.13n°3 centra<strong>le</strong> 11.49n°4 centra<strong>le</strong> 11.31n°5 centra<strong>le</strong> 11.03n°1 bâbord 44.02n°1 tribord 44.00n°3 bâbord 11.75n°3 tribord 11.75Sloptank 5 bâbord 11.15Sloptank 5 tribord 11.07Volume(m 3 )Température (C°)Capacité citerne(m 3 )Remplissage %3804,04 69,0 4842 78,572443,48 66,8 2492 98,054769,27 66,5 4984 95,692414,06 66,6 2492 96,874915,30 67,0 4984 98,622403,23 64,5 3076 78,132407,50 64,5 3076 78,263588,47 66,5 3800 94,453588,47 66,2 3800 94,45883,15 65,5 898 98,34888,11 64,4 898 98,89TOTAL 32105,08 66,1 (moy,) 35342


Chargement fioul n°2 <strong>de</strong>nsité(15°C) 1,0025NavireSelon terminal : 30884,47tSelon navire : 30946,54tTirant d’e<strong>au</strong>Avant : 10,5mArrière : 10,5mAssiette : 0Gîte : 0En conclusion, considérant que :• que <strong>le</strong> franc bord était supérieur <strong>au</strong> minimum admissib<strong>le</strong>,• que <strong>le</strong> navire travaillait dans <strong>de</strong>s lignes d’e<strong>au</strong> norma<strong>le</strong>s,• que <strong>le</strong>s efforts subis par la poutre navire ne dépassaient pas <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs admissib<strong>le</strong>s,• que la cargaison était bien répartie,• que <strong>le</strong> navire transportait pratiquement toujours <strong>le</strong> même genre <strong>de</strong> produit dans <strong>de</strong>squantités équiva<strong>le</strong>ntes soit 30000t à 32000t environ dans <strong>le</strong>s mêmes conditions <strong>de</strong>température et avec pratiquement la même répartition entre <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison,• que <strong>le</strong>s officiers du navire avaient tous une bonne expérience <strong>de</strong>s pétroliers et avaientprocédé à <strong>de</strong>ux chargements similaires <strong>de</strong> l’Erika <strong>de</strong>puis <strong>le</strong>ur embarquement,la Commission estime que rien ne permet <strong>de</strong> penser que <strong>le</strong> chargementdu navire ait pu constituer l’une <strong>de</strong>s c<strong>au</strong>ses du <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>.6.1.4* LES CONDITIONS DE NAVIGATIONa) La météorologieLe rapport <strong>de</strong> situation météorologique qui figure en annexe pour lapério<strong>de</strong> du 08 <strong>au</strong> 12 décembre 1999 fait état d’une situation perturbée <strong>de</strong> secteurOuest dominant, s’orientant tantôt <strong>au</strong> Nord Ouest , tantôt <strong>au</strong> Sud Ouest avec <strong>de</strong>svents <strong>de</strong> 6 à 7 Be<strong>au</strong>fort atteignant 8 à 9 <strong>le</strong> dimanche 12 décembre.La mer du vent est forte avec <strong>de</strong>s creux <strong>de</strong> 5 à 6m. La hou<strong>le</strong> d’ouest a lamême amplitu<strong>de</strong>, mais avec une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 à 12 secon<strong>de</strong>s, ce qui correspond àune longueur <strong>de</strong> 125 à 200 mètres.


Ce n’est pas une situation exceptionnel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> golfe <strong>de</strong> Gascogne enpareil<strong>le</strong> saison, et cela n’y empêche pas la navigation <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> h<strong>au</strong>te merpossédant la 1 re cote d’une société <strong>de</strong> classification, sans restriction.Les va<strong>le</strong>urs données par METEO-FRANCE sont un peu plus faib<strong>le</strong>s quecel<strong>le</strong>s portées <strong>au</strong> journal <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> <strong>l'ERIKA</strong>, ce qui n’a rien d’anormal.L’ERIKA a navigué en Manche du mercredi 08/12 <strong>au</strong> soir <strong>au</strong> vendredi 10dans l’après-midi avec <strong>de</strong>s vents <strong>de</strong> secteur W. 6/7, <strong>de</strong>s creux <strong>de</strong> 3 à 5 mètres etune pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10s.Ayant doublé Ouessant dans l’après-midi du 10/12 et abordé <strong>le</strong> golfe <strong>de</strong>Gascogne, il y a subi jusqu’<strong>au</strong> 11 à 12h40 du vent <strong>de</strong> SW 7/8, avec <strong>de</strong>s creux <strong>de</strong> 5 à6m et une hou<strong>le</strong> w <strong>de</strong> 10s à 12s.Dans la nuit du 11 <strong>au</strong> 12 <strong>le</strong> vent serait remonté à l’Ouest puis <strong>au</strong> Nordouest 8 à 10 avec <strong>de</strong>s creux <strong>de</strong> 5 à 6m et une hou<strong>le</strong> d' W d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10s à12s.b) <strong>le</strong>s routes et vitesses• Les routes en MancheDe Dunkerque à Ouessant, <strong>le</strong> navire a suivi <strong>le</strong>s routes norma<strong>le</strong>sjalonnées par <strong>le</strong>s dispositifs <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong> trafic (DST) du Pas-<strong>de</strong>-Calais, <strong>de</strong>sCasquets et d’Ouessant.Donné pour 12,5 nœuds à 125 tours machine par minute, il marchait 7.5nœuds en moyenne réglé à 107 tours.• La route dans <strong>le</strong> golfe <strong>de</strong> Gascogne


Ayant doublé Ouessant à 17 heures <strong>le</strong> 10 décembre, l’ERIKA a fait route<strong>au</strong> 210 pour al<strong>le</strong>r chercher la voie <strong>de</strong>scendante du DST <strong>de</strong> Finisterre en Espagne.Sa vitesse moyenne entre Ouessant et l’endroit où il prend <strong>de</strong> la gîte, <strong>le</strong>11 à 12H40 est <strong>de</strong> 7,1 nœuds. Certes <strong>le</strong> navire rou<strong>le</strong> et tangue et <strong>de</strong>s paquets <strong>de</strong>mer s’abattent <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont venant par tribord avant. Il fatigue éga<strong>le</strong>ment dans lame<strong>sur</strong>e où la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la hou<strong>le</strong>, une dizaine <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>s, fait que <strong>le</strong> navire estsouvent alternativement porté par une ou <strong>de</strong>ux crêtes <strong>de</strong> hou<strong>le</strong>.Les calculs <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> la poutre navire (v. annexe calculs) prouventtoutefois qu’à vitesse nul<strong>le</strong> ou vitesse <strong>de</strong> 6,8 nœuds, <strong>le</strong>s efforts subis par la poutrenavire, et notamment <strong>le</strong> moment fléchissant, <strong>de</strong>meurent à peu près <strong>le</strong>s mêmes etdans <strong>le</strong>s limites rég<strong>le</strong>mentaires admissib<strong>le</strong>s.Au moment où se produit la gîte, à 12H40, la première réaction ducommandant <strong>de</strong> l’ERIKA est d’y remédier, du moins suffisamment pour faire <strong>de</strong>mi-touret être ainsi en me<strong>sur</strong>e d’inspecter <strong>le</strong> pont <strong>de</strong> son navire.030 par la g<strong>au</strong>che.C’est pourquoi, il continue <strong>au</strong> 210 jusqu’à 14H18, moment où il vient <strong>au</strong>Il procè<strong>de</strong> alors à un certain nombre <strong>de</strong> vérifications et d’opérations, etconsidère qu’il ne peut plus continuer sa route vers l’Italie, mais doit chercher unport <strong>de</strong> refuge où il pourra alléger, voire décharger son navire.Il pouvait al<strong>le</strong>r à la Corogne, mais il est alors presque 16H30 et <strong>de</strong>puisqu’il a fait <strong>de</strong>mi-tour, il s’est éloigné <strong>de</strong> ce port. De plus la route à faire serait du195°, assez voisine <strong>de</strong> cel<strong>le</strong> qu’il faisait <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> gîte.Il pouvait remonter à Brest. L’idée d’une route vers Brest se fon<strong>de</strong> <strong>sur</strong>l’idée <strong>de</strong> route <strong>de</strong> fuite. Or, la route <strong>au</strong> 210 n’étant pas véritab<strong>le</strong>ment une route<strong>de</strong>bout à la mer puisque <strong>le</strong> navire ép<strong>au</strong>lait la composante mer-hou<strong>le</strong> (v. croquisposition <strong>de</strong> 14H08), la route <strong>au</strong> 030 n’était pas réel<strong>le</strong>ment une route <strong>de</strong> fuite.


Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s calculs montrent que <strong>le</strong>s efforts dans la poutre navireseraient <strong>de</strong>meurés pratiquement <strong>le</strong>s mêmes, et si l’on mettait <strong>le</strong> flanc tribord plus àl’abri, on exposait bâbord, ce qui ne valait guère mieux.Enfin, on note qu’en faisant une tel<strong>le</strong> route, la situation météorologiqueévoluant, l’ERIKA se serait retrouvé, <strong>le</strong> 12/12 vers 08H00 avec une composante merdu vent/hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> travers, d’où un fort roulis propice à l’accélération <strong>de</strong> ladéstructuration interne en cours (v. § 6.3.3* infra).La route vers DongesAprès avoir pensé à La Rochel<strong>le</strong>, il déci<strong>de</strong> en accord avec songestionnaire n<strong>au</strong>tique, <strong>de</strong> faire route <strong>sur</strong> Donges pour y trouver un refuge. Comme ils’agit d’un port pétrolier, il y trouvera ses capacités d’allégement, voire <strong>de</strong>déchargement qui pourraient s’avérer nécessaires.Il met donc <strong>le</strong> cap <strong>au</strong> 085 <strong>le</strong> 11 à 16H27 machine réglée à 75 tours.Force est <strong>de</strong> constater que <strong>le</strong> navire est alors globa<strong>le</strong>ment mer <strong>de</strong> l’arrière(v. schémas routes, vitesses et météo).La vitesse moyenne entre 00H00 et 05H00 est <strong>de</strong> 8,07nœuds, mais nepeut guère être réduite pour <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> manoeuvrabilité avec <strong>de</strong> tel<strong>le</strong>sconditions <strong>de</strong> mer <strong>de</strong> l’arrière.Les calculs montrent d’ail<strong>le</strong>urs que si <strong>le</strong>s mouvements <strong>de</strong> plate-forme sontdiminués avec la mer <strong>de</strong> l’arrière, <strong>le</strong>s efforts dans la poutre navire, restent, eux, dumême ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur.


ROUTES, VITESSES ET ALLURES MACHINEE. 08/12eureM3.36Houte vraie270R2entW 7Ver (1)SMours/minitesse(2)7 107tVeculéliceRhroute libreObservationsenE. 09.12J3.222.003.00036115522W 7W 8/9SS78,0273%4E. 10.12V1.002.007.003.000311311102102222W 8W 8SW 8SW 8SSWW88 1 8 307 9 8 ,33 3% Doublé8Ouessant7,8A. 11.12S6.002.403.414.104.184.305.026.246.278.300.000101101130111851185122SW 8/920 W 90W 90W/9SS5889,14,46776progressiveGîteDébutdéballastage 4TAYMAYDFOn°2 tribord +FISSURES <strong>de</strong> pontAY ? PANPANDONGESMAYDannuléVersFindéballastage 4 T


D0I. 12/12 0.1000501.00S980 0 W 9/10,72.30 5080 0,33.00 8570 09,34.00 85S0W 9/105.003,806.0406.1208.20(1) force <strong>de</strong> la mer – (2) moyenne entre points GPS (compilations BEAmer)<strong>le</strong>ullage du n°2 triborddiminue200mson<strong>de</strong>FISSURES AUGMENTENTmerFO à laTOLEBORDE SE REPLIEymaydaARRACHEMENT BORDEecas<strong>sur</strong>c) Les allures machineL’ERIKA était équipé d’un moteur <strong>de</strong> propulsion IHI SULZER 8 RND68,puissance maximum continue 9715kW à 150tours/min, puissance norma<strong>le</strong>d’utilisation 8743kW à 144,8tours/min.A 107tours/min. d’après <strong>le</strong> diagramme <strong>de</strong> fonctionnement moteur-héliceselon la « loi d’hélice » on obtiendrait une puissance correspondante <strong>de</strong> 4300kW,soit 49% <strong>de</strong> la puissance norma<strong>le</strong> d’utilisation. Cette va<strong>le</strong>ur est théorique.L’absence <strong>de</strong> renseignements <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s paramètres <strong>de</strong> fonctionnement dumoteur (cran et variation du cran <strong>de</strong> combustib<strong>le</strong>, température d’échappement, pression d’air <strong>de</strong><strong>sur</strong>alimentation) ne permet pas <strong>de</strong> connaître <strong>de</strong> façon plus précise la charge dumoteur.Les reculs <strong>de</strong> l’hélice (43% et 33%) sont importants, ce qui traduit unediminution du ren<strong>de</strong>ment propulsif due <strong>au</strong>x conditions météorologiques rencontréespar <strong>le</strong> navire.


d’hélice.Il f<strong>au</strong>t <strong>au</strong>ssi tenir compte, <strong>de</strong> la salis<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> la carène et <strong>de</strong>s pa<strong>le</strong>sLes reculs <strong>de</strong> l’hélice re<strong>le</strong>vés <strong>sur</strong> <strong>le</strong> journal <strong>de</strong> bord lors <strong>de</strong>s voyagesprécé<strong>de</strong>nts étaient compris entre 6 et 13% (navire lège) et entre 7 et 17,5% (navirechargé).Ces va<strong>le</strong>urs doivent donc être considérées avec préc<strong>au</strong>tion et nepermettent pas d’affirmer que <strong>le</strong> navire naviguait avec une puissance <strong>de</strong> propulsionexcessive.d) Les obstac<strong>le</strong>s à la navigationDans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> l’ERIKA, la présence <strong>de</strong> bil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> bois en dérive a étéévoquée. Cel<strong>le</strong>s-ci ont effectivement été mentionnées par un message <strong>de</strong> sécuritéNAVAREA n°333/99 signalant.… <strong>le</strong> 4 novembre 1999, soit cinq semaines <strong>au</strong>paravant,<strong>de</strong>s bil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> bois dans la voie montante Est du DST d’Ouessant.6.1.5* LA GITE PRISE PAR L’ERIKALE 11/12/99Le 11 décembre à 12H40, <strong>le</strong> commandant « observe une gîte importanteet progressive <strong>sur</strong> tribord ».Cette gîte paraît « importante » parce qu’el<strong>le</strong> est, bien sûr, anorma<strong>le</strong>,mais <strong>au</strong>ssi à c<strong>au</strong>se du roulis qui fait que <strong>le</strong> navire oscil<strong>le</strong> alors entre 10 à 12° <strong>sur</strong>tribord et 2° <strong>sur</strong> bâbord, puis, un peu plus tard, entre 12 et 15° <strong>sur</strong> tribord sansrevenir en position droite.Cette gîte paraît « progressive » parce que l’on ressent et constate sonévolution comme étant due à un mouvement <strong>de</strong> poids à peu près constant etinexorab<strong>le</strong>, qui se produirait <strong>sur</strong> plusieurs dizaines <strong>de</strong> minutes.


Cette gîte peut être due :• à un transfert acci<strong>de</strong>ntel <strong>de</strong> cargaison,• à une entrée d’e<strong>au</strong> par <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> pont (v. § 6.1.3.),• à une entrée d’e<strong>au</strong> par une fis<strong>sur</strong>e dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>,• ou à une combinaison <strong>de</strong> ces c<strong>au</strong>ses,étant entendu, qu’à l’origine du moins, seul <strong>le</strong> ballast n°2 tribord pouvaitse remplir.a) Le transfert acci<strong>de</strong>ntel <strong>de</strong> cargaisonIl est incontestab<strong>le</strong> qu’il y a eu transfert <strong>de</strong> cargaison entre la citerne n°3centra<strong>le</strong> et <strong>le</strong> ballast n°2 tribord ; en effet, on a noté :• une <strong>au</strong>gmentation du ullage dans la 3 centra<strong>le</strong>,• la diminution du ullage dans <strong>le</strong> 2 tribord,• et la présence <strong>de</strong> fioul dans <strong>le</strong> 2 tribord.Ce transfert est du à une rupture <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong> entre laciterne n°3 centra<strong>le</strong> et <strong>le</strong> ballast n°2 tribord. Cette rupture ne peut qu’<strong>au</strong>gmenter, neserait-ce que du fait <strong>de</strong> la pression hydrostatique aggravée par un effet, mêmelimité, <strong>de</strong> carène liqui<strong>de</strong>. El<strong>le</strong> peut avoir été partiel<strong>le</strong> ou tota<strong>le</strong>. Cette ruptures’explique par la corrosion importante évoquée notamment dans <strong>le</strong>s § 3.6* à3.9*supra. Deux hypothèses <strong>de</strong> transfert sont alors envisageab<strong>le</strong>s :


• UN TRANSFERT DE CARGAISON TOTAL, mais progressif, par propagation norma<strong>le</strong> <strong>de</strong> la ruptureinitia<strong>le</strong> jusqu’à l’effondrement <strong>de</strong> la cloison, se traduirait par <strong>le</strong> passage d’environ 2010t <strong>de</strong>fioul <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> ballast n°2 tribord, ce qui, selon <strong>le</strong>s calculs provoquela gîte moyenne observée <strong>de</strong> 7°5, en tenant compte <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> carène liqui<strong>de</strong>, et selon <strong>le</strong>sme<strong>sur</strong>es, un ullage <strong>de</strong> 5m dans la 2 tribord.• UN TRANSFERT PARTIEL DE LA CARGAISON correspondrait à une <strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong> 1,49m à 3,50mdu ullage <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong>.Il est à noter que cette « me<strong>sur</strong>e » n’apparaît pas dans <strong>le</strong>s premières<strong>au</strong>ditions. Le second capitaine avait <strong>de</strong> prime abord évoqué « une gran<strong>de</strong><strong>au</strong>gmentation du ullage dans la citerne n° 3 centra<strong>le</strong> ».Il convient éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s réserves quant à <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es prisesdans <strong>de</strong> tel<strong>le</strong>s conditions : son<strong>de</strong>s à ruban, mouvements <strong>de</strong> plate-forme et <strong>de</strong>s<strong>sur</strong>faces liqui<strong>de</strong>s.Par ail<strong>le</strong>urs, on observe que, par la suite, on n’a <strong>au</strong>cune indication <strong>sur</strong>l’évolution du ullage dans la citerne n°3 centra<strong>le</strong>.Quoiqu’il en soit, si l’on retient un ullage <strong>de</strong> 3,50m, il n’y a alors qu’untransfert partiel <strong>de</strong> cargaison, soit environ 650t <strong>de</strong> fioul, ce qui est insuffisant pourexpliquer une gîte <strong>au</strong>ssi importante.L’hypothèse d’un transfert <strong>de</strong> fioul <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n°3 dans <strong>le</strong>ballast n° tribord par l’intermédiaire du circuit <strong>de</strong> ballastage a été <strong>au</strong>ssi envisagée.El<strong>le</strong> supposerait que la vanne du ballast n°2 tribord soit ouverte et que <strong>le</strong> tuy<strong>au</strong> <strong>de</strong>ballastage passant dans la citerne centra<strong>le</strong> n°3 soit percé ou que <strong>le</strong> tuy<strong>au</strong> soit percéà la fois dans la citerne centra<strong>le</strong> n°3 et <strong>le</strong> ballast n°2 tribord.Cette hypothèse n’a pas été retenue par la Commission.


) l’entrée d’e<strong>au</strong> par <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> pont (v. § 6.1.6*)Qu’el<strong>le</strong> soit concomitante ou non du transfert <strong>de</strong> cargaison pourpermettre, l’entrée d’e<strong>au</strong> par <strong>le</strong> pont et/ou par la coque est indubitab<strong>le</strong>, ne serait-ceque parce qu’à 00H10 <strong>le</strong> 12/12, <strong>le</strong> ullage du n°2 tribord, qui était <strong>de</strong> 10m aprèsl’équilibrage 2 tribord /2 bâbord <strong>de</strong> 18H30, est remonté à 5m, ce qui représente2500t dont 1250t d’entrée « d’e<strong>au</strong> nouvel<strong>le</strong> ».Mais cette entrée d’e<strong>au</strong>, qui doit être d’environ 1360t pour, en s’ajoutant<strong>au</strong> 650t <strong>de</strong> fioul, provoquer une gîte <strong>de</strong> 7,5°, ne peut se faire « progressivement ».En effet :• soit l’e<strong>au</strong> est entrée <strong>de</strong>puis l’origine <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es, qui peut remonter <strong>au</strong> 9/10décembre et la gîte <strong>au</strong>rait été constatée plus tôt,• soit l’e<strong>au</strong> entre « en même temps » que <strong>le</strong> fioul, ce qui nécessite uneconcomitance et un débit compatib<strong>le</strong>s.compte tenu :Or, l’e<strong>au</strong> susceptib<strong>le</strong> d’entrer par <strong>le</strong> pont provient <strong>de</strong> paquets <strong>de</strong> mer qui,• <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur vitesse relative,• <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> plate-forme,• du remplacement, <strong>sur</strong> ces navires, <strong>de</strong>s parois à sabords <strong>de</strong> décharge par <strong>de</strong>sbatayol<strong>le</strong>s,• du bouge important du navire accentué par l’arrondi <strong>de</strong> la virure <strong>de</strong> carre<strong>au</strong>.ne « font que passer ». Il n’y a pas une couche d’e<strong>au</strong> permanente et <strong>de</strong>h<strong>au</strong>teur, donc <strong>de</strong> charge, constante, et seu<strong>le</strong> une « pellicu<strong>le</strong> » d’e<strong>au</strong> est susceptib<strong>le</strong>d’être captée par <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es dont <strong>le</strong>s directions sont <strong>de</strong> <strong>sur</strong>croît différentes.Le calcul très théorique du § 6.1.6* tendrait à montrer qu’il f<strong>au</strong>draitenviron trois heures pour permettre l’entrée <strong>de</strong> 1360t d’e<strong>au</strong> à raison d’une« couche » <strong>de</strong> 0,10m d’e<strong>au</strong> en permanence <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont, du moins <strong>au</strong> <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>scriques.


c) l’entrée d’e<strong>au</strong> par une fis<strong>sur</strong>e dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>On peut imaginer qu’une fis<strong>sur</strong>e dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> ait pu prendrenaissance suite à l’affaiblissement <strong>de</strong>s anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>x, lui même c<strong>au</strong>sé par larupture <strong>sur</strong>venue dans la cloison 3 centra<strong>le</strong>/n°2 tribord.Cette fis<strong>sur</strong>e, dont l’existence ne fait pas <strong>de</strong> doute, est el<strong>le</strong>-même àl’origine <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e puis ultérieurement <strong>de</strong> la déchirure du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>. Parcontre, el<strong>le</strong> n’a pas pu, à ce sta<strong>de</strong>, permettre une entrée d’e<strong>au</strong> assez importantedans <strong>le</strong> n°2 tribord pour <strong>le</strong> remplir <strong>au</strong> point <strong>de</strong> provoquer une gîte progressiveimportante.Ainsi qu’il est dit par ail<strong>le</strong>urs, c’est plus sûrement la rupture <strong>de</strong> la cloisonlongitudina<strong>le</strong> entre la n°3 centra<strong>le</strong> et <strong>le</strong> n°2 tribord, et son aggravation, qui s’esttransmise à la coque par la déstructuration progressive <strong>de</strong> l’architecture dun°2 tribord.D’une manière généra<strong>le</strong>, la gîte du navire tiendrait plus à un transfertacci<strong>de</strong>ntel <strong>de</strong> cargaison ; <strong>le</strong>s entrées d’e<strong>au</strong>, quant à el<strong>le</strong>s, interviennent <strong>de</strong> manièresignificative à la fin <strong>de</strong> la journée du 11/12 : la diminution du ullage dans <strong>le</strong>n°2 tribord et l’agrandissement <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> pont annoncent l’ouverture <strong>de</strong> bordéqui commence à 03H30 avec la mise à la mer du n°2 tribord et <strong>de</strong> la n°3 tribord.6.1.6* LES CRIQUES ET LES PLIURES DU BORDE DEPONTLe 12 à 14H30, <strong>le</strong> second capitaine a découvert, rappelons <strong>le</strong>, <strong>de</strong>scriques et <strong>de</strong>s boursouflures ou plis <strong>de</strong> flambage <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont à l’avanttribord du ballast n°2 tribord, décrites <strong>de</strong> la façon suivante :


• 1 fis<strong>sur</strong>e transversa<strong>le</strong> <strong>de</strong> 1,5m <strong>de</strong> long et 1 à 2 cm <strong>de</strong> <strong>large</strong> ;• 1 fis<strong>sur</strong>e en diagona<strong>le</strong> <strong>de</strong> 2,4m <strong>de</strong> long et <strong>de</strong> 5 cm <strong>de</strong> <strong>large</strong> ;• 1 fis<strong>sur</strong>e longitudina<strong>le</strong> <strong>de</strong> 1,5m <strong>de</strong> long et <strong>de</strong> 1 à 2 cm <strong>de</strong> <strong>large</strong> ;• 3 plis <strong>de</strong> flambage <strong>de</strong> 2 à 3,5m <strong>de</strong> long, h<strong>au</strong>ts <strong>de</strong> 7 cm et espacés <strong>de</strong> 60 cm environ.Ces déf<strong>au</strong>ts, situés <strong>au</strong>x environs <strong>de</strong>s coup<strong>le</strong>s 72/73, donc bien <strong>sur</strong> l’avantdu maître coup<strong>le</strong>, peuvent être interprétés :• soit comme un « flambement propre » du bordé <strong>de</strong> pont privé <strong>de</strong> ses raidisseurs(corrodés) et supportant seul <strong>le</strong> poids <strong>de</strong>s paquets <strong>de</strong> mer s’écrasant plusparticulièrement à cet endroit du pont principal,• soit plus vraisemblab<strong>le</strong>ment par un phénomène <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction progressiveentraînant un « glissement » du bordé <strong>de</strong> pont.Ainsi, <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> mer a donc pu rentrer par ces fis<strong>sur</strong>es, dans <strong>le</strong> ballastn°2 tribord :La <strong>sur</strong>face moyenne <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es étant <strong>de</strong> :• 1,5m x 0,015 m = 0,0225m2• 2,4 m x 0,05 m = 0,120m2• 1,5 m x 0,015 m = 0,0225m2• soit <strong>au</strong> total S = 0,1650 m2,Si l’on suppose une couche d’e<strong>au</strong>, très théorique, <strong>de</strong> 0,10 m enpermanence <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont, la quantité d’e<strong>au</strong> susceptib<strong>le</strong> <strong>de</strong> rentrer dans <strong>le</strong> ballastn°2 tribord par ces fis<strong>sur</strong>es est donnée par la formu<strong>le</strong> :____Qm 3 /h = S x 0,6 x 3600 V 2g hsoit____________Qm 3 /h = 0,1650 x 0,6 x 3600V 2 x 9,81 x 0,10= 500m3/h


= 512t d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> mer par heureCette quantité serait <strong>de</strong> 723t/heure pour une couche d’e<strong>au</strong> permanente<strong>de</strong> 0,20m … et ainsi <strong>de</strong> suite.Toutefois, on ne sait pas <strong>de</strong> quand datent ces criques et boursouflures.On sait seu<strong>le</strong>ment qu’el<strong>le</strong>s n’<strong>au</strong>raient pas été vues <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnièreron<strong>de</strong> <strong>au</strong>torisée par <strong>le</strong>s conditions météorologiques, <strong>le</strong> 09/12/99.6.1.7* LES DIFFERENTS MOUVEMENTS DE POIDSIls comprennent :• <strong>le</strong>s 2010t qui sont entrées dans <strong>le</strong> ballast n°2 tribord ;• <strong>le</strong> déballastage <strong>de</strong> 1400t du ballast 4 tribord ;• l’équilibrage 2 tribord/3 centra<strong>le</strong>/2 bâbord à raison respectivement <strong>de</strong>1400t/1812t/1400t ;• et enfin <strong>le</strong> transfert du 1T dans <strong>le</strong> 1C (1491t/4512t).Les calculs montrent et <strong>le</strong> commandant avait déclaré l’avoir vérifié <strong>au</strong>«load master», que ces mouvements étaient compatib<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong>s critères <strong>de</strong>résistance <strong>de</strong> la poutre navire et qu’ils ont même diminué <strong>le</strong>s efforts tranchants etmoments fléchissants <strong>au</strong> maître coup<strong>le</strong> et <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 71, faisant notamment passer <strong>le</strong>moment fléchissant <strong>au</strong> maître coup<strong>le</strong> <strong>de</strong> 73% à 40% <strong>de</strong> la va<strong>le</strong>ur maximumadmissib<strong>le</strong> en e<strong>au</strong> calme.Ils ont eu pour conséquence <strong>de</strong> donner <strong>au</strong> navire une assiette négativecalculée <strong>de</strong> 1,92m, entraînant, entre <strong>au</strong>tres choses, une moins bonne protection <strong>de</strong>l’avant, <strong>sur</strong>tout si <strong>le</strong> navire était resté cap <strong>au</strong> 210.


6.1.8* L’ARRACHEMENT DU BORDE DE MURAILLEL’arrachement du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> du ballast n°2 tribord et d’une partie<strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong> est la conséquence <strong>de</strong> la ruine du ballast n°2 àpartir du moment où l’effondrement total ou partiel <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong> entrela citerne centra<strong>le</strong> n°3 et <strong>le</strong> ballast n°2 tribord a lui-même provoqué la dislocation<strong>de</strong>s anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>x et l’effondrement <strong>de</strong>s serres et lisses restantes. Lacas<strong>sur</strong>e d’un <strong>de</strong>s tirants <strong>de</strong>meurant attaché <strong>au</strong> morce<strong>au</strong> <strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> qui acoulé à 4,8MN <strong>de</strong> l’endroit où <strong>le</strong> navire s’est cassé en est l’une <strong>de</strong>s preuves.6.1.9* LA CASSURE DU NAVIREJusqu’<strong>au</strong> moment <strong>de</strong> l’arrachement du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s calculsmontrent que <strong>le</strong> navire pouvait résister à ses avaries « internes » et <strong>au</strong> m<strong>au</strong>vaistemps. Il pouvait même résister à une seu<strong>le</strong> avarie <strong>de</strong> coque provoquant la mise à lamer du ballast n°2 tribord. Par contre, <strong>le</strong>s calculs montrent bien que la mise à la merd’une <strong>au</strong>tre capacité et notamment <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong> par effondrement <strong>de</strong> lacloison longitudina<strong>le</strong>, sans par<strong>le</strong>r <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong> la mise en communication éga<strong>le</strong>mentavec la mer <strong>de</strong> la citerne n°3 tribord, provoquait un dépassement <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 65% dumoment fléchissant admissib<strong>le</strong> dans la section milieu. L’arrachement (commed’ail<strong>le</strong>urs dans <strong>le</strong> cas d’un vraquier) du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> n°2 tribord / n°3 tribord etla communication n°3 centra<strong>le</strong>/n°2 tribord ont provoqué la rupture du navire <strong>de</strong>uxheures plus tard.Il est à noter que cette séquence ne s’oppose pas à une mise encommunication progressive avec la mer du ballast n°2 tribord préalab<strong>le</strong> à la rupture<strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong> n°3 centra<strong>le</strong>/n°2 tribord, <strong>le</strong> 11/12 à 12H40, puisque c’estla mise en communication <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux capacités qui provoque la cas<strong>sur</strong>e du fait dudépassement <strong>de</strong> 60% du moment fléchissant admissib<strong>le</strong>.


Toutefois, dans cette hypothèse <strong>de</strong> mise en communication tota<strong>le</strong> avec lamer, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comment <strong>le</strong> navire <strong>au</strong>rait pu encore résister près <strong>de</strong> 20heures.6.2.* Observations & analyses techniques6.2.1* LES OBSERVATIONS ONS FAITES SUR L’EPAVELes opérations <strong>de</strong> reconnaissance et d’inspection <strong>de</strong> l’épave ontcommencé dès <strong>le</strong> 30 décembre 1999.El<strong>le</strong>s ont été conduites d’une part par l’ABEILLE SUPPORTER, d’<strong>au</strong>tre partpar <strong>le</strong> « CSO MARIANOS » <strong>au</strong> moyen <strong>de</strong> robots pilotés à partir <strong>de</strong> la <strong>sur</strong>face (ROV).L’examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parties <strong>de</strong> l’épave, partie avant et partie arrière, enparticulier celui du faciès <strong>de</strong>s cas<strong>sur</strong>es et <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structure, s’est intégrédans <strong>le</strong>s opérations <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong> et <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong>s fuites effectuées par TOTALdans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x préliminaires <strong>au</strong>x opérations <strong>de</strong> pompage.La première phase s’est déroulée du 31/12/99 <strong>au</strong> 19/01/00 avec <strong>le</strong>remorqueur ABEILLE SUPPORTER. El<strong>le</strong> a porté <strong>sur</strong> une inspection généra<strong>le</strong> <strong>de</strong>s partiesavant et arrière par <strong>le</strong>s ROV ABYSSUB, ACHILLE TRAVOCEAN, TRITON XL18 COFLEXIP etopérations d’obstruction <strong>de</strong>s brèches.Les <strong>de</strong>ux phases suivantes ont permis un examen vidéo plus précis et unre<strong>le</strong>vé cartographique <strong>de</strong> l’épave (v. annexes).


• entre <strong>le</strong>s 4 et 13/02/2000 pour la partie avant et une première étape <strong>de</strong> la partie arrière.• entre <strong>le</strong>s 17 et 21/02/2000 pour la partie arrière ainsi que <strong>de</strong>ux <strong>au</strong>tres morce<strong>au</strong>x d’épavelocalisés, l’un à 150 mètres dans l’est <strong>de</strong> la partie arrière, l’<strong>au</strong>tre situé à 5,8 mil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la partieavant à la position 47°14,30N / 4°31W.Une inspection complémentaire <strong>au</strong> eu lieu du 15 <strong>au</strong> 22 septembre 2000,après <strong>le</strong> pompage <strong>de</strong>s parties avant et arrière. Cel<strong>le</strong>-ci a été réalisée par <strong>de</strong>splongeurs plus un ROV.Au cours <strong>de</strong> ces investigations sous-marines, <strong>de</strong>s débris et piècesprovenant <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’ERIKA ont été recueillis par <strong>le</strong> ROV <strong>de</strong> l’ABEILLESUPPORTER, ainsi que par <strong>le</strong> navire hydrographique LA PEROUSE à l’occasion <strong>de</strong> lamission SHOM du 03/02/00, lors <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> pompage.métallurgiques.Ces différentes pièces ont fait l’objet <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>es d’épaisseur d’analyses6.2.1.1* Examen <strong>de</strong> la partie avant• Position : N 47°14’24 »,0718 / W 004°22’21 »,8871• Orientation : 045°• Gîte : 4 – 5° à droite• Profon<strong>de</strong>ur : 114.2 m• Fond : sab<strong>le</strong> + coquillage• Température du fond : 11°• Visibilité <strong>au</strong> fond <strong>de</strong> 5 à 6 m <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> l’inspection• Pas d’ensouil<strong>le</strong>ment.L’épave avant est retournée. Le pont repose <strong>sur</strong> <strong>le</strong> fond à une profon<strong>de</strong>ur<strong>de</strong> 114.2 m. L’inspection s’est déroulée <strong>le</strong> 05/02/2000.Les résultats ont été <strong>le</strong>s suivants :• Enfoncement important avec cas<strong>sur</strong>e <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> l’arrondi entre bulbe et étrave.


• Le ballast n°2 tribord (à g<strong>au</strong>che <strong>de</strong> l’épave) a entièrement disparu à l’exception d’une partie<strong>de</strong>s bordés <strong>de</strong> fond <strong>au</strong> voisinage <strong>de</strong> la quil<strong>le</strong> <strong>de</strong> roulis et du bouchain.• La cas<strong>sur</strong>e est nette et continue <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la cloison arrière <strong>de</strong> la citerne latéra<strong>le</strong> tribordn°1 (coup<strong>le</strong> 74). On note une brèche dans la cloison 1 tribord n°2 tribord à 3 m du sol.• Une petite partie <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong> entre la citerne latéra<strong>le</strong> n°2 tribord et la citernecentra<strong>le</strong> n°2 subsiste : el<strong>le</strong> est visib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s lisses longitudina<strong>le</strong>s.• La pliure dans la citerne latéra<strong>le</strong> n°2 bâbord (à droite <strong>de</strong> l’épave) est située entre <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s69 et 70. Quelques lisses du bordé déchiré sont encore en position.• Une pliure longitudina<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> fond <strong>de</strong> la citerne latéra<strong>le</strong> 2 tribord à partir du coup<strong>le</strong> 74.• Dans <strong>le</strong> bouchain <strong>de</strong> la citerne latéra<strong>le</strong> n°2 bâbord, près <strong>de</strong> la quil<strong>le</strong> <strong>de</strong> roulis, on relève laprésence <strong>de</strong> 2 panne<strong>au</strong>x soudés qui pourraient correspondre à <strong>de</strong>s ouvertures faites <strong>au</strong>chantier <strong>de</strong> Bijela pour <strong>le</strong> nettoyage <strong>de</strong> cette citerne.• La coque parait très « martelée » (<strong>le</strong> fond, bouchains et bordés, exposant <strong>de</strong> charge) avecprésence <strong>de</strong> nombreux chancres <strong>de</strong> corrosion.• Le bordé <strong>de</strong> fond est arraché <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du bouchain et la quil<strong>le</strong> <strong>de</strong> roulis bâbord se trouve enpendant.• Le bordé <strong>de</strong> fond du ballast latéral n°2 tribord, <strong>de</strong> toute la citerne centra<strong>le</strong> n°2 et d’une bonnepartie <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n°3 est replié à 90° à partir du coup<strong>le</strong> 74 formant une paroivertica<strong>le</strong> <strong>sur</strong> toute la h<strong>au</strong>teur <strong>de</strong> l’épave (15 m), <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> fond se trouvant repliées <strong>sur</strong> <strong>le</strong>fond <strong>de</strong> sab<strong>le</strong>. (voir plan et schéma établis à bord du CSO MARIANOS » d’après <strong>le</strong>s re<strong>le</strong>vés).• Le bouchon <strong>de</strong> nab<strong>le</strong> <strong>de</strong> la citerne n°2 centra<strong>le</strong> se trouve à 107 mètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur (<strong>le</strong>nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la quil<strong>le</strong> est à 99 m) confirmant l’écrasement <strong>de</strong> cette citerne alors que <strong>le</strong>sstructures <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n°3 se sont écrasées (sous <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> fond).• Aucune tô<strong>le</strong> ou structure appartenant à l’épave avant n’a été retrouvée <strong>sur</strong> <strong>le</strong> fond àproximité dans un rayon <strong>de</strong> 150 m <strong>au</strong> cours <strong>de</strong>s inspections ultérieures.• La caméra du robot a mis en évi<strong>de</strong>nce ce qui semb<strong>le</strong>rait être un anne<strong>au</strong> (coup<strong>le</strong> 73 dans laciterne latéra<strong>le</strong> n°2 bâbord).• L’inspection du bordé <strong>de</strong> fond pour localisation <strong>de</strong>s bouchons <strong>de</strong> nab<strong>le</strong> a permis <strong>de</strong> re<strong>le</strong>ver<strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s en meil<strong>le</strong>ur état <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la citerne n°1 tribord.• Toutefois, la présence <strong>de</strong> sab<strong>le</strong> et la visibilité décroissante n’ont pas permis <strong>de</strong> <strong>le</strong>ver <strong>le</strong>sincertitu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> ce point.


citernes :Des me<strong>sur</strong>es d’épaisseur ont été effectuées <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> fond <strong>de</strong>s• 1 tribord : 14,9 mm – 15,2 mm• 1 C : 17,6 mm – 18,3 mm• 1 bâbord : 14,7 mm – 16,7 mm• 2 C : 17,6 mm – 22,7 mm.6.2.1.2* Examen <strong>de</strong> la partie arrièreL’inspection <strong>de</strong> la partie arrière, commencée <strong>le</strong> 12/02/00, a du êtreinterrompue pour c<strong>au</strong>se <strong>de</strong> conditions météorologiques défavorab<strong>le</strong>s.Cette inspection a suivi <strong>le</strong>s opérations <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong>s fuites <strong>de</strong>citernes <strong>de</strong> la partie avant et la revue <strong>de</strong>s positions géographiques ainsi quel’inspection par sonar et visuel<strong>le</strong> d’une zone <strong>de</strong> 50 mètres <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> la partie avant<strong>de</strong> l’épave.• Position : N 47°09’25 »,4464 / W 04°15’47 »,3270• Orientation : 011°• Gîte : 0.8° bâbord• Assiette : + 0,5m• Profon<strong>de</strong>ur : 129m• Fond : Sab<strong>le</strong> dur – Petits rochers à bâbord <strong>de</strong> l’épave• Température du fond : 11°• Visibilité du fond <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> l’inspection : 2 à 3 m• Ensouil<strong>le</strong>ment : nonCette première inspection <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> la partie arrière s’est dérouléeà l’ai<strong>de</strong> du ROV TIGER 807 <strong>le</strong> 12/02/00.El<strong>le</strong> a consisté à <strong>de</strong>scendre <strong>le</strong> long <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e située à bâbord <strong>au</strong>nive<strong>au</strong> du coup<strong>le</strong> 66 (arrière du ballast bâbord n°2).


Il a été constaté :• <strong>de</strong>s moignons <strong>de</strong> lisses tordus <strong>au</strong> ras <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e, la cloison entre <strong>le</strong>s citernes n°2 tribor<strong>de</strong>t n°3 tribord étant situées à environ 0,50m <strong>sur</strong> l’arrière <strong>de</strong> la déchirure du bordé puis <strong>au</strong> ras<strong>de</strong> la déchirure jusqu’à la marque peinte en forme <strong>de</strong> diamant (marque d’appui <strong>de</strong>remorqueur) <strong>au</strong> droit <strong>de</strong> la cloison ;• une cas<strong>sur</strong>e assez franche <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> bâbord (seuls 3 morce<strong>au</strong>x <strong>de</strong> bordé duballast 2 bâbord, <strong>de</strong> petites dimensions, sont restés en place) ;• <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> pont sont constituées <strong>de</strong> fers plats ;• <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> la citerne n°2 bâbord sont pliées et remontent vertica<strong>le</strong>ment jusqu’à 2mètres du fond ;• <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé bâbord on relève un enfoncement <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du coup<strong>le</strong> 50 ;• <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont à bâbord, une fis<strong>sur</strong>e <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la citerne <strong>de</strong> ballastage bâbord n°4 à partir dumât <strong>de</strong> charge placé <strong>le</strong> long du bordé, orientée ne d’une longueur estimée à 5 – 6 mètres, à lah<strong>au</strong>teur <strong>de</strong>s coup<strong>le</strong>s 33 – 34.Des re<strong>le</strong>vés d’épaisseurs ont été faits <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont :• sloptank tribord : 11,6 mm• citerne 5 : 14,8 mm – 16,8 mm à tribord <strong>de</strong>s tuy<strong>au</strong>tages15,3 mm - 16,4 mm à bâbord <strong>de</strong>s tuy<strong>au</strong>tages• ballast 4 tribord : 12,1 mm• sloptank bâbord : 11,5 mm – 15,2 mm• citerne 4 c : 17,3 mm• ballast 4 bâbord : 11,9 mmL’inspection, <strong>le</strong> 18/02/00 <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>s 150 m <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> l’épave a révéléla présence <strong>de</strong> débris (embarcation tribord, dôme d’antenne satellite) et la présence à 150m,dans l’Est <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> l’épave arrière, d’un débris <strong>de</strong> dimensions 15 m x 3 mprovenant apparemment du pont supérieur (revêtement <strong>de</strong> peinture <strong>de</strong> cou<strong>le</strong>ur verte).L’inspection a été interrompue du fait <strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong> l’ombilical du ROVrécupéré en <strong>sur</strong>face. Les conditions <strong>de</strong> mer et <strong>de</strong> vent n’ont pas permis <strong>de</strong> reprendre<strong>le</strong>s opérations d’inspection et <strong>le</strong>s trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> colmatage avant <strong>le</strong> 19/02/00 ;


Après inspection du bordé tribord, cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> ducoup<strong>le</strong> 66 s’est déroulée <strong>le</strong> 19/02/00 entre 13H30 et 15H30 (soit un temps net <strong>de</strong>02H00 mn).Cette inspection a révélé :• Le magasin du pont tribord situé à cheval <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux citernes latéra<strong>le</strong>s n°2 et 3 comporteune déchirure en sa partie inférieure, laquel<strong>le</strong> se prolonge <strong>le</strong> long <strong>de</strong> la cloison transversa<strong>le</strong>jusqu’à environ 3 mètres du livet <strong>de</strong> pont. Cette déchirure mord dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> la cloisonlatéra<strong>le</strong> n°3 tribord jusqu’à 7 mètres <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus du nive<strong>au</strong> du bouchain pour suivre ànouve<strong>au</strong> la cloison transversa<strong>le</strong> jusqu’à la 1re serre située à 5,1 mètres du fond.• La cloison transversa<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s citernes n°2 tribord et n°3 tribord paraît ne pas avoir subi<strong>de</strong> dommage à l’exception d’une déchirure <strong>au</strong> voisinage du bordé dans la zone <strong>de</strong> l’ouverturedans la citerne n°3 tribord citée ci-<strong>de</strong>ssus (voir plan ci-joint établi à bord après <strong>le</strong>s re<strong>le</strong>vés).• Dans la brèche située dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> la citerne n°3 tribord, <strong>le</strong>s lisses sont visib<strong>le</strong>s et laplupart d’entre el<strong>le</strong>s, s<strong>au</strong>f cel<strong>le</strong> située <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la serre intermédiaire, sont cassées <strong>au</strong>ras <strong>de</strong> la cloison.• Les raidisseurs vertic<strong>au</strong>x <strong>de</strong> la cloison 2 tribord / n°3 tribord (8) sont intacts à l’exception <strong>de</strong>ceux correspondant à la déchirure.• Les <strong>de</strong>ux serres horizonta<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la cloison 66 à tribord paraissent en partie arrachées. Ilsemb<strong>le</strong> que la tab<strong>le</strong>tte horizonta<strong>le</strong> <strong>de</strong> la serre inférieure soit en place, alors que cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> laserre supérieure ait été emportée avec <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>.• Les raidisseurs du pont, <strong>au</strong> nombre <strong>de</strong> 10, dont 6 sont situés sous <strong>le</strong> magasin <strong>de</strong> pont, ontété sectionnés <strong>au</strong> ras du magasin et à peu <strong>de</strong> distance <strong>de</strong>s cloisons transversa<strong>le</strong>s.• Les mêmes constatations ont été faites à bâbord pour la cloison transversa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s citerneslatéra<strong>le</strong>s n°2 bâbord / 2 tribord.• Les tô<strong>le</strong>s du bordé <strong>de</strong> fond et <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong> fond sont repliées et tournées vers <strong>le</strong> h<strong>au</strong>t <strong>sur</strong>une h<strong>au</strong>teur <strong>de</strong> 4 mètres et <strong>sur</strong> toute la <strong>large</strong>ur <strong>de</strong> l’épave.• Le pont principal <strong>de</strong>s citernes centra<strong>le</strong>s est, quant à lui, replié <strong>de</strong>scendant jusqu’<strong>au</strong> bordé <strong>de</strong>fond. La déchirure s’est faite <strong>de</strong> chaque côté <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> pont.• Il correspond à la partie avant <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n°3 (<strong>de</strong>ux volants <strong>de</strong> vannes <strong>de</strong> pontsont visib<strong>le</strong>s. Il s’agit <strong>de</strong>s vannes d’aspiration et d’assèchement <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n°2tribord).


• Le ROV tiger est ensuite passé <strong>de</strong>rrière la paroi vertica<strong>le</strong> formée par <strong>le</strong> pont principal, afranchi l’anne<strong>au</strong> central du coup<strong>le</strong> 66. Des tuy<strong>au</strong>x <strong>de</strong> réch<strong>au</strong>ffage étaient visib<strong>le</strong>s ainsi quel’échel<strong>le</strong> et <strong>le</strong> panne<strong>au</strong> <strong>de</strong> la citerne centra<strong>le</strong> n°3.En résumé <strong>le</strong> cheminement <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e peut être décrit <strong>de</strong> la façonsuivante : <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> h<strong>au</strong>t, la cas<strong>sur</strong>e suit globa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> pont <strong>sur</strong> toute la <strong>large</strong>urs<strong>au</strong>f une languette <strong>de</strong> pont repliée vers <strong>le</strong> fond.El<strong>le</strong> repart <strong>le</strong> long <strong>de</strong> la cloison, fait <strong>le</strong> tour du magasin <strong>de</strong> pont tribord etvient finir <strong>au</strong> droit du coup<strong>le</strong> 66 jusqu’à la murail<strong>le</strong> tribord. El<strong>le</strong> <strong>de</strong>scend ensuite <strong>le</strong>long du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> tribord.6.2.1.3* Examen du morce<strong>au</strong> d’épave situé à 150m dans l’Est <strong>de</strong>l’épave arrière• position : N 47°09’28 » / W 04°15’38 »• Profon<strong>de</strong>ur : 135 m• Visibilité <strong>au</strong> fond <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> l’inspection :2 mCe morce<strong>au</strong> d’épave a été examiné après la fin <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong>colmatage <strong>de</strong>s fuites <strong>le</strong> 20/02/00.Ce morce<strong>au</strong> <strong>de</strong> dimensions approximatives 15 m x 3 m, est revêtu <strong>de</strong>peinture verte et comporte un panne<strong>au</strong> <strong>de</strong> citerne ainsi qu’une partie <strong>de</strong> cloisonperpendiculaire <strong>au</strong> pont principal.Il s’agit d’un morce<strong>au</strong> <strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> pont comportant <strong>de</strong>s lisses visib<strong>le</strong>s ettrès vraisemblab<strong>le</strong>ment un morce<strong>au</strong> <strong>de</strong> cloison longitudina<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s citerneslatéra<strong>le</strong>s n°2 et la citerne centra<strong>le</strong> n°3.Aucune indication n’est lisib<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong> panne<strong>au</strong> qui dispose encore <strong>de</strong> soncouverc<strong>le</strong>. Ce panne<strong>au</strong> porte une manchette avec une tape d’obturation (il s’agit <strong>de</strong> latape <strong>sur</strong> <strong>le</strong> circuit <strong>de</strong> gaz inerte qui a été obturé <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s citernes <strong>de</strong> ballastage permanent).


En abord et du coté <strong>de</strong> la déchirure, on observe <strong>de</strong>ux ouverturescirculaires <strong>de</strong> diamètre 100 ou 150 comportant <strong>de</strong>s lèvres avec <strong>de</strong>s cordons <strong>de</strong>soudure pouvant être <strong>de</strong>s dalots.Deux essais <strong>de</strong> re<strong>le</strong>vage <strong>de</strong> ce morce<strong>au</strong> dont <strong>le</strong> poids est estimé à 50tonnes ont été effectués à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la grue du « CSO MARIANOS » et <strong>de</strong>s élinguesdisponib<strong>le</strong>s à bord. Ces moyens ont été insuffisants pour permettre <strong>le</strong> re<strong>le</strong>vage <strong>de</strong>l’épave <strong>de</strong> ce tronçon.6.2.1.4* Examen du morce<strong>au</strong> d’épave dit débris LA PEROUSECe morce<strong>au</strong> d’épave a été localisé par <strong>le</strong> navire hydrographique LAPEROUSE, d’où sa dénomination. Il est situé à 5,8MN dans l’ouest <strong>de</strong> l’épave avant età 3,6 mi<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> 050° <strong>de</strong> la position que donnait <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA <strong>le</strong>12/12/99 à 05H20.• Position :: N 47°14’37 ».266 : W 04°31’07 ».177• Profon<strong>de</strong>ur : 123,5 m• Visibilité <strong>au</strong> fond <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> l’inspection : 2 mL’inspection <strong>de</strong> ce tronçon s’est déroulée <strong>le</strong> 21/02/.Il s’agit d’une épave <strong>au</strong>x dimensions approximatives suivantes :longueur : 10 m, <strong>large</strong>ur : 5 m, h<strong>au</strong>teur moyenne : 4 m, h<strong>au</strong>teur maxi : 7 m, <strong>de</strong> formetrès tourmentée avec <strong>de</strong> très nombreuses déchirures. Aucune trace <strong>de</strong> peinturen’est visib<strong>le</strong> <strong>sur</strong> cette épave où ont pu être i<strong>de</strong>ntifiés <strong>de</strong> nombreux raidisseurs lissesarrachés et tordus, <strong>de</strong>s goussets, une structure vertica<strong>le</strong> <strong>de</strong> 7 m <strong>de</strong> h<strong>au</strong>teur et unanne<strong>au</strong> en gran<strong>de</strong> partie arraché. On y distingue nettement un tirant près <strong>de</strong> sonattache avec la clkoison longitudina<strong>le</strong>. Son poids peut être estimé à 100 t.Un chalut s’est pris dans l’épave et en masque une bonne partie.


Cette épave correspond à tout ou partie du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> dont <strong>le</strong>commandant a signalé l’arrachement à 06H12 (v. carte en annexe), heure à partir <strong>de</strong>laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s citernes n°3 centra<strong>le</strong> et n°3 tribord (une partie <strong>de</strong> ce morce<strong>au</strong> appartient <strong>au</strong>bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> situé <strong>sur</strong> l’avant du n°3 tribord) et <strong>le</strong> ballast n°2 tribord se sont trouvées encommunication avec la mer, d’où la cas<strong>sur</strong>e du navire à 08H20, 8MN plus loin.6.2.2* LES ANALYSES DES ELEMENTS DE COQUE ET DESTRUCTURE RECUEILLISCinq débris provenant avec certitu<strong>de</strong> ou du moins avec une forteprobabilité <strong>de</strong> l’ERIKA, ont été recueillis.a) Un élément, qui pourrait être une lisse du bordé <strong>de</strong> fond, fortement corrodée, aété remis pour analyse, pour <strong>le</strong> compte <strong>de</strong> l’instruction péna<strong>le</strong>, à l’établissementd’Indret <strong>de</strong> la DGA.b) Un profilé i<strong>de</strong>ntifié comme une lisse <strong>de</strong> cloison longitudina<strong>le</strong> ou <strong>de</strong> bordé <strong>de</strong>murail<strong>le</strong> pouvant provenir <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s citernes latéra<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ballastage n°2. Il aété recueilli par la mission SHOM du 03/02/00 à proximité immédiate du fragment<strong>de</strong> structure <strong>de</strong> bordé dit épave LA PEROUSE et situé à la position47°14,30N/4°31W. Ce profilé a été analysé par <strong>le</strong> Laboratoire central <strong>de</strong>s ponts &ch<strong>au</strong>ssées (LCPC).c) Un élément <strong>de</strong> profilé recueilli <strong>au</strong> pied <strong>de</strong> la cas<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> la partie arrière par <strong>le</strong> CSOCONSTRUCTOR à la fin <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> pompage et remis <strong>au</strong> BEAmer et qui pourraitappartenir à une lisse <strong>de</strong> fond provenant <strong>de</strong> la citerne 3 centra<strong>le</strong>.d) Un débris <strong>de</strong> très petite tail<strong>le</strong> fortement corrodé n’a pu être i<strong>de</strong>ntifié ; situé dansla structure du navire qui a été recueilli dans <strong>le</strong>s mêmes conditions que <strong>le</strong>profilé « b ».e) Un petit fragment provenant du morce<strong>au</strong> <strong>de</strong> pont situé à 150 mètres à l’arrière dutravers <strong>de</strong> l’épave arrière <strong>de</strong> l’ERIKA a été pré<strong>le</strong>vé <strong>le</strong> 03/03/00 par <strong>le</strong> ROV <strong>de</strong>l’ABEILLE SUPPORTER.


À ces débris sont venus s’ajouter 52 disques d’environ 185mm <strong>de</strong>diamètre, percés en <strong>le</strong>ur centre et découpés <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s bordés <strong>de</strong> fond et <strong>de</strong> pont àl’occasion <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> forage <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux épaves avant et arrièrepréalab<strong>le</strong>ment <strong>au</strong>x pompages. Ces prélèvements ont été effectués en présence <strong>de</strong>représentants embarqués du BEAmer.39 <strong>de</strong> ces disques ont été remis par TOTAL <strong>au</strong> BEAmer sous contrô<strong>le</strong> d’unhuissier <strong>de</strong> justice. Ils ont ensuite été analysés <strong>au</strong> LCPC à Nantes puis remis <strong>au</strong>xexperts judiciaires désignés par <strong>le</strong> tribunal <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Dunkerque.Résultats <strong>de</strong>s observations et analysesa) Profilé (type lisse <strong>de</strong> cloison ou <strong>sur</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>)Ce profilé est un élément <strong>de</strong> cornière métallique à ai<strong>le</strong>s inéga<strong>le</strong>s <strong>de</strong>dimensions me<strong>sur</strong>ées 300 x 85mm correspondant à un profilé standard d’origine 300x 90mm et d’épaisseur 11 mm pour l’âme et 16 mm pour la semel<strong>le</strong>.Cet élément a été i<strong>de</strong>ntifié sous <strong>le</strong>s numéros 25, 26, 27 <strong>de</strong> la coupe <strong>au</strong>maître comme appartenant à l’un <strong>de</strong>s raidisseurs horizont<strong>au</strong>x soudés <strong>sur</strong> la cloisonlongitudina<strong>le</strong> entre <strong>de</strong>ux citernes ou <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>.Les résultats <strong>de</strong>s épaisseurs moyennes résiduel<strong>le</strong>s, dont <strong>le</strong> détail estdonné en annexe « analyses », montrent une diminution d’épaisseur d’environ 28%avec <strong>de</strong>s pertes loca<strong>le</strong>s <strong>de</strong> 50% pour l’âme et <strong>de</strong> 22 à 35% pour la semel<strong>le</strong>.En ce qui concerne la structure du métal, <strong>le</strong>s analyses chimiques etl’examen <strong>de</strong>s coupes métallographiques correspon<strong>de</strong>nt à un acier <strong>de</strong> bonnesoudabilité (v. tab<strong>le</strong><strong>au</strong> ci-après).


Analyses chimiques exprimées en pour cent (pourcentage pondéral)C MN SI S P NI CR MOEch. 1 0,17 0,71 0,044 0,016 0,022 0,014 0,017 < 0,002Ech. 2 0,18 0,72 0,044 0,016 0,022 0,014 0,016 < 0,002<strong>le</strong> raidisseur était initia<strong>le</strong>ment fixé <strong>sur</strong> sa tô<strong>le</strong> par <strong>de</strong>ux cordons <strong>de</strong>soudure monopasse semi-<strong>au</strong>tomatique non pénétrants. ces cordons <strong>de</strong> soudure ontété rompus entièrement dans <strong>le</strong> métal d’apport ; l’épaisseur du cordon <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>la rupture était comprise entre 2,7 et 3mm.On note éga<strong>le</strong>ment la présence <strong>de</strong> trois cordons multipasses d’environ 8centimètres <strong>de</strong> long, distants <strong>de</strong> 20 à 25 cm <strong>sur</strong> un seul côté <strong>sur</strong> la face supérieure<strong>de</strong> la liaison raidisseur / tô<strong>le</strong>.Les ruptures <strong>de</strong> ces cordons semb<strong>le</strong>nt plus récentes, on remarque enparticulier <strong>le</strong> relief créé par l’arrachement local <strong>de</strong> la tô<strong>le</strong> support.Alors que <strong>le</strong>s joints continus présentent une <strong>sur</strong>face dégradée par lacorrosion, <strong>le</strong> relief <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> ces trois cordons est peu corrodé.Ces trois cordons discontinus sont probab<strong>le</strong>ment liés à une réparation <strong>de</strong>la fixation du raidisseur <strong>sur</strong> son support.Les <strong>sur</strong>faces <strong>de</strong> rupture présentent un faciès ducti<strong>le</strong>. Les ruptures ont étéprécédées d’une forte déformation plastique.


) disques <strong>de</strong> bordés <strong>de</strong> fond et <strong>de</strong> pont (lot analysé par <strong>le</strong> BEA mer)La localisation <strong>de</strong> ces disques ainsi que <strong>le</strong>ur <strong>de</strong>scription et <strong>le</strong> re<strong>le</strong>vé <strong>de</strong>sépaisseurs sont donnés en annexe « analyses ». La plupart <strong>de</strong>s disques ont étédécoupés <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s citernes <strong>de</strong> cargaison ou <strong>le</strong>s slop-tanks. Seuls trois disquesconcernent <strong>le</strong>s citernes latéra<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ballastage :• l’un (n°9) <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont du ballast 4 tribord (épave arrière coup<strong>le</strong> 57 – 58) ;• <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>au</strong>tres (EX1 et EX2) respectivement <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> fond <strong>de</strong>s ballasts 2 tribord et 2bâbord (épave avant coup<strong>le</strong> 73 – 74).Les échantillons pré<strong>le</strong>vés <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont <strong>de</strong> l’épave arrièreprésentent <strong>de</strong>s réductions d’épaisseur comprises entre 16% et 63% (maxi <strong>sur</strong> uncratère) et pour la plupart supérieure à 20% ; la va<strong>le</strong>ur moyenne est <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 25%.Ceux du bordé <strong>de</strong> fond présentent <strong>de</strong>s réductions d’épaisseur <strong>de</strong> 15 à25% pouvant al<strong>le</strong>r ponctuel<strong>le</strong>ment jusqu’à 30%.L’analyse chimique par spectromètre d’émission <strong>de</strong>s coupons n°9 et n°10a donné <strong>le</strong>s résultats suivants (v. tab<strong>le</strong><strong>au</strong> ci-après).C % MN % SI % S % P % NI % CR % MO % V % CM %Ech. 9 0,19 0,56 0,23 0,011 0,013 0,037 0,043 0,002 0,036 0,051Ech. 10 0,15 0,73 0,20 0,013 0,014 0,012 0,009 0,002 0,005 0,018


ordinaires.ce qui correspond à <strong>de</strong>s aciers <strong>de</strong> construction soudab<strong>le</strong>s, <strong>de</strong> propriétésLe coupon n°9 présente un intérêt particulier car il s’agit d’une tô<strong>le</strong> neuved’une épaisseur <strong>de</strong> 12mm (alors que l’échantillonnage d’origine est <strong>de</strong> 16mm). Ce quiconfirme l’épaisseur indiquée d’une part dans <strong>le</strong> rapport RINA, d’<strong>au</strong>tre part dans lafacture du chantier, mais qui infirme l’épaisseur notée <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan <strong>de</strong>s réparations duchantier. Les disques observés ont <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> <strong>sur</strong>face très dégradés par lacorrosion avec présence <strong>de</strong> crevasses ou <strong>de</strong> cuvettes <strong>de</strong> dissolution <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s <strong>de</strong>uxfaces, qui peuvent atteindre 4 à 5mm <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Les analyses qui précè<strong>de</strong>ntconfirment une corrosion sévère <strong>de</strong>s renforts et bordés <strong>de</strong> la tranche 2 et <strong>le</strong>scouches <strong>de</strong> peinture qui recouvrent <strong>le</strong>s cratères <strong>de</strong> corrosion <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur notab<strong>le</strong>,confirme <strong>le</strong> caractère superficiel <strong>de</strong>s réparations du navire et un traitement limité <strong>au</strong>xapparences.c) élément <strong>de</strong> profilé (type lisse <strong>de</strong> fond)Cette pièce a pu être i<strong>de</strong>ntifiée comme appartenant à une lisse <strong>de</strong> fond enforme <strong>de</strong> L correspondant à un profilé <strong>de</strong> dimensions : 500 X 11,5 m (âme) par150 X 22m (semel<strong>le</strong>) repéré <strong>sur</strong> la coupe <strong>au</strong> maître.Seu<strong>le</strong> la semel<strong>le</strong> (140 à 150 épaisseur 16mm) a été récupérée et est encours d’examen. Son épaisseur moyenne résiduel<strong>le</strong> <strong>de</strong> 16mm comparée à cel<strong>le</strong>d’origine <strong>de</strong> 22 mm montre une diminution d’épaisseur <strong>de</strong> 28%.Bien sûr, il <strong>au</strong>rait été souhaitab<strong>le</strong> <strong>de</strong> pouvoir disposer d’<strong>au</strong>tres éléments<strong>de</strong> structure <strong>au</strong>x fins d’analyses.


6.2.3* LES « SISTER SHIPS » DE L’ERIKA … ET LESAUTRESa) L’ERIKAfaisait partie d’une série <strong>de</strong> 8 navires construitsdans <strong>le</strong>s chantiers japonais <strong>de</strong> Kasado entre 1974 et1976.Selon un rapport succinct <strong>de</strong> l’Association internationa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong>classification (IACS), presque tous ces navires ont connu <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> structure<strong>au</strong> cours <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur existence.La Commission a noté que ces navires ne pesaient que 7000t lèges, soitenviron 1000t <strong>de</strong> moins que <strong>le</strong>s <strong>au</strong>tres pétroliers <strong>de</strong> cette catégorie sans pour<strong>au</strong>tant avoir la marque <strong>de</strong> classification « contrô<strong>le</strong> <strong>de</strong> corrosion » et que l’acier àh<strong>au</strong>te résistance soit utilisé dans la construction. En <strong>de</strong>hors d’une meil<strong>le</strong>ureoptimisation <strong>de</strong> la structure par utilisation <strong>de</strong> l’informatique, l’une <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong>cette différence pourrait être <strong>au</strong>ssi <strong>le</strong> fait que ces navires disposaient d’une machinemoins importante (une seu<strong>le</strong> ch<strong>au</strong>dière, 2 groupes é<strong>le</strong>ctrogènes, par exemp<strong>le</strong>), d’oùun poids lège inférieur à l’arrière. Ceci expliquerait éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s problèmes pourcorriger l’assiette du navire.Tous étaient suivis par <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> classification appartenant à l’IACS,mais el<strong>le</strong>s ne se sont pas communiqué ces informations.a) Le SEA CROSS, pavillon maltais, classé ABS – démoli.b) L’ERIKA, pavillon maltais, classé NKK puis ABS, puis BV et enfin RINA.• • 1985 flambement <strong>de</strong>s cloisons avant et arrière <strong>de</strong> la citerne 4 centra<strong>le</strong>.• • 1997 renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> lot <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>s et raidisseurs du ballast 2 tribord.• • 1998 renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> 100t <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>s et raidisseurs.• • 1999 cassé.c) Le SIENA, pavillon maltais, classé NKK, BV, DNV.• • 1995 corrosions substantiel<strong>le</strong>s du bordé <strong>de</strong> pont.• • 1998 renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>s et raidisseurs.d) Le MARINER A, pavillon maltais, classé NKK.


• • 1990 cas<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> soudures <strong>sur</strong> raidisseurs <strong>de</strong> pont citernes 1bâbord/tribord.e) Le NEW VENTURE – PATRIOT, pavillon panaméen, classé ABS, LR.• • 1991 acci<strong>de</strong>nt.• • 1992 cas<strong>sur</strong>e du pont 3 centra<strong>le</strong>, détachement <strong>de</strong>s lisses <strong>de</strong> pontn°3 tribord et 4 bâbord réparations <strong>de</strong> pont 3 centra<strong>le</strong>.• • 1998 réparations 3 centra<strong>le</strong>.• • 2000 réparation 3 centra<strong>le</strong>.f) LeYASMEEN, pavillon libérien, classé NKK.• • 1991 flambement <strong>de</strong> pont citerne 3 bâbord.• détachement <strong>de</strong> lisses <strong>de</strong> pont citernes 3 bâbord/tribord.• • 1999 renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> pont et <strong>de</strong> renforts n°2 tribord,4 bâbord, 3 bâbord et centra<strong>le</strong>, 1 bâbord et centra<strong>le</strong>.g) Le FENERBAHCE, pavillon turc, classé NKK, BV.• • 1986 raidisseurs longitudin<strong>au</strong>x 3bâbord et tribord détachés.• • 1987 raidisseurs longitudin<strong>au</strong>x <strong>de</strong> pont 1 tribord cassés.• • 1991 acci<strong>de</strong>nt – cas<strong>sur</strong>es et flambement <strong>de</strong> pont 3 bâbord, central ettribord.• détachement <strong>de</strong> raidisseurs 2 et 3 bâbord, central et tribord..• • 1992 renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> pont et <strong>de</strong> raidisseurs 1 tribord.• • 1994 repris soudures raidisseurs n°2 tribord coup<strong>le</strong> 67.• • 1995 renouvel<strong>le</strong>ment important du bordé <strong>de</strong> pont et <strong>de</strong>s raidisseurs avant• 185t d’acier dont 107t <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont principal• • 1998 renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s raidisseurs supérieurs 2 et 3 bâbord et tribord.• • 2000 visite spécia<strong>le</strong> – Remplacement <strong>de</strong> 650 tonnes <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>s et renforts.h) Le GREEN KING – MUTANK VISION, pavillon libérien, classé NKK, DNV, LR, CCS.• 1990 acci<strong>de</strong>nt ; flambage du pont coup<strong>le</strong>s 66, 67. Détachement <strong>de</strong>s renfortsciternes tranches 2 et 3.• 1992 détachement <strong>de</strong> raidisseurs <strong>de</strong> pont et <strong>de</strong> cloison –corrosion excessive 2,3, 4 bâbord et tribord etsévère corrosions du bordé <strong>de</strong> pont et <strong>de</strong>s raidisseurs.• 1995 i<strong>de</strong>m.• 1996 i<strong>de</strong>m.• 1997 corrosions du pont.• 1998 renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s cloisons coup<strong>le</strong>s74 et L82 et <strong>de</strong>s cloisonslongitudina<strong>le</strong>s bâbord et tribord.• 2000 spécial <strong>sur</strong>vey – démolition.


i) Les « sister ships » <strong>de</strong> l’ERIKA, ne doivent pas faire oublier queplusieurs centaines <strong>de</strong> navires du même type, et du même âge,naviguent toujours.Plusieurs navires-citernes se sont cassés, mais ail<strong>le</strong>urs : notamment <strong>le</strong>KATINA en 1992 <strong>au</strong> Mozambique, <strong>le</strong> THANASSIS A en 1994 en Chine, <strong>le</strong> NAKHODKA en1997 <strong>au</strong> Japon, <strong>le</strong> VOLGONEFT en 1999 en Turquie.6.3* Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la résistance <strong>de</strong> la structuredu navireINTRODUCTIONLes étu<strong>de</strong>s engagées par <strong>le</strong> BEA mer <strong>sur</strong> la structure <strong>de</strong> l’ERIKA avaientpour objectif :• <strong>de</strong> déterminer la va<strong>le</strong>ur <strong>de</strong>s contraintes subies par la coque sous <strong>de</strong>s sollicitationsconformes <strong>au</strong>x conditions du <strong>de</strong>rnier voyage, tant en ce qui concerne <strong>le</strong> chargement que <strong>le</strong>sétats <strong>de</strong> mer rencontrés, et cela tout <strong>au</strong> long du processus d’avarie. La structure était el<strong>le</strong>mêmeconforme à l’état défini lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière campagne <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>es d’épaisseurs en1998, et <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x effectués <strong>au</strong>x chantiers <strong>de</strong> Bijela à l’occasion <strong>de</strong> la visite <strong>de</strong>reclassification, en août 1998. ;• <strong>de</strong> comparer <strong>le</strong>s résultats <strong>de</strong> ces calculs avec <strong>le</strong>s critères rég<strong>le</strong>mentaires <strong>de</strong> l’iacs pour cenavire.Dans un premier temps l’étu<strong>de</strong> a concerné l’équilibre statistique dupétrolier <strong>de</strong>puis son départ <strong>de</strong> Dunkerque jusqu’à l’envahissement du ballastn°2 tribord en passant par toutes <strong>le</strong>s séquences d’avarie et <strong>de</strong> transferts <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>seffectués par <strong>le</strong> bord.


El<strong>le</strong> comprend huit configurations :• arrivée à Dunkerque ;• départ <strong>de</strong> Dunkerque ;• arrivée dans <strong>le</strong> golfe <strong>de</strong> Gascogne ;• cas 1 – rupture <strong>de</strong> la cloison 3 centra<strong>le</strong>/2 tribord entraînant <strong>le</strong> transfert <strong>de</strong> 2010t<strong>de</strong> fioul <strong>de</strong> la 3 centra<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> 2 tribord (ce cas correspond à l’équilibrage <strong>de</strong>snive<strong>au</strong>x entre 3C et 2T) ;• cas 2 –la mer ;cas précé<strong>de</strong>nt, avec déballastage du 4 tribord, soit un rejet <strong>de</strong> 1400t à• cas 3 – cas précé<strong>de</strong>nt, avec équilibrage 2 tribord / 3 centra<strong>le</strong> / 2 bâbord, (cequi correspond à un chargement dans ces capacités <strong>de</strong> 1400t/1812t/1400t ;• cas 4 – cas précé<strong>de</strong>nt,, avec transfert 1 tribord vers 1 coup<strong>le</strong>, soit1491t / 1512t ;• cas 5 – mise à la mer du 2 tribord, seul, puis en effectuant <strong>le</strong>s transferts <strong>de</strong>flui<strong>de</strong>s décrits précé<strong>de</strong>mment.Dans chacune <strong>de</strong> ces configurations, on évalue l’état d’équilibre en e<strong>au</strong>calme du navire et on calcu<strong>le</strong> <strong>le</strong>s efforts maxim<strong>au</strong>x dans la poutre. Ces va<strong>le</strong>urs sontensuite comparées <strong>au</strong>x va<strong>le</strong>urs admissib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’IACS.Ces étu<strong>de</strong>s ont comporté <strong>de</strong>ux phases distinctes :• l’évaluation globa<strong>le</strong> (v. § 6.3.1) a consisté à calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s contraintes subies par lapoutre navire, définie par ses échantillonnages réels, et soumise à <strong>de</strong>schargements statiques <strong>de</strong> cargaison et quasi-statiques dûs à la hou<strong>le</strong>, définie enfonction <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> mer rencontrés.Ces calculs sont effectués pour <strong>le</strong>s sta<strong>de</strong>s successifs <strong>de</strong> l’avarie prenant en compte <strong>le</strong>scommunications et transferts entre <strong>le</strong>s capacités, avec estimation <strong>de</strong> l’état d’équilibre statique dunavire dans chaque configuration, et permettent la comparaison <strong>de</strong>s résultats avec <strong>le</strong>s t<strong>au</strong>x <strong>de</strong>contraintes admissib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la poutre.


• l’évaluation détaillée (v. § 6.3.2.) <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>la tranche n°2, en <strong>le</strong>ur appliquant <strong>le</strong>s conditions réel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> chargement statiqueet dynamique ; on a fait appel pour cette étu<strong>de</strong> à un traitement par la métho<strong>de</strong><strong>de</strong>s éléments finis.Ces <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s ont été conduites par l’Institut <strong>de</strong> Recherche <strong>de</strong> laConstruction Nava<strong>le</strong>, <strong>sur</strong> spécification technique du BEAmer. Le rapport final rédigépar l’IRCN comprend quatres tomes :• un tome traitant <strong>de</strong> la résistance d’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> la poutre-navire, et <strong>de</strong> l’estimation <strong>de</strong>sefforts dûs à la hou<strong>le</strong>,• un tome <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s calculs par éléments finis et <strong>de</strong> commentaires <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s résultats,• <strong>de</strong>ux tomes donnant <strong>le</strong> détail <strong>de</strong>s contraintes dans <strong>le</strong>s composants longitudin<strong>au</strong>x ettransvers<strong>au</strong>x <strong>de</strong> la tranche 2, dans <strong>le</strong>s 4 cas <strong>de</strong> chargement considérés.6.3.1* ANALYSE DE LA RESISTANCE DE LA POUTRENAVIREa) IntroductionA partir <strong>de</strong>s charges hydrostatiques et hydrodynamiques subies par <strong>le</strong>navire avant et après avarie, nous avons estimé ses positions d’équilibre en mer etvérifié la résistance d’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> la poutre-navire dans <strong>le</strong>s diverses configurations<strong>de</strong> chargement.On compare ainsi <strong>le</strong>s capacités <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> la coque :


• à partir <strong>de</strong> l’échantillonnage d’origine (plan <strong>de</strong> construction) ;• à partir <strong>de</strong>s re<strong>le</strong>vés d’épaisseurs effectués lors <strong>de</strong> la visite spécia<strong>le</strong> d’août 1998 à Bijela.b) Déplacements pris en considération pour <strong>le</strong>s calculs :• navire lège : 7 238t• à l’arrivée, <strong>sur</strong> ballast, à Dunkerque : 18 858t• <strong>au</strong> départ <strong>de</strong> Dunkerque : 42 187t• <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> gîte : 42 057t• après déballastage du 4T : 40 657tc) Position d’équilibre en e<strong>au</strong> calme :Les va<strong>le</strong>urs <strong>de</strong> l’assiette ∆ (positive <strong>sur</strong> l’arrière) et <strong>de</strong> la gîte θ (positive<strong>sur</strong> tribord) sont données dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> suivant pour <strong>le</strong>s huit cas étudiés :Casmètres∆<strong>de</strong>grésθEffet <strong>de</strong> carèneliqui<strong>de</strong>total<strong>de</strong>grésθDunkerqueDunkerqueArrivée àDépart <strong>de</strong>+3.18+0.04GolfeCas 1Cas 2—0,10*—0,76+6°+1,9°+1,5°+0,5°+7,5+2,4Cas 3Cas 4Cas 5—1,60—1,87—5°—7,4°—1,2°—2,2°—6,2—9,6—1,92+10,2°+1,8°+13—2,23


* 130T <strong>de</strong> fioul consomméOn constate déjà que <strong>le</strong>s cas 1 puis 4 et 5 correspon<strong>de</strong>nt <strong>au</strong>xobservations faites <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> l’événement.d) Efforts internes dans la poutre navire : efforts tranchantset moments fléchissantsLe tab<strong>le</strong><strong>au</strong> ci-après résume <strong>le</strong>s résultats <strong>de</strong>s calculs dans <strong>le</strong>s différentscas et <strong>le</strong>s compare <strong>au</strong>x va<strong>le</strong>urs maximums rég<strong>le</strong>mentaires (critères <strong>de</strong> l’IACS) <strong>au</strong>coup<strong>le</strong> milieu (CM) et <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> (C71).EFFORTS INTERNES DANS LA POUTRE NAVIRE EN EAU CALMEEfforttranchant tMoment fléchissant tm% /va<strong>le</strong>ur admissib<strong>le</strong> duMomentarcmaximaMC±6120+ 82 771contre arcarcadmissib<strong>le</strong>s71C±5173-77 372+ 82 771contre arc-77 372arrivée DunkerqueM71CC-1110100+ 22 500-31 00027%40%départ DunkerqueM71CC480500-56 800-5 60073%7%GolfeM71CC649500-57 500-4 00074%5%Cas 1Rupt. Cloison 3C/2TM71CC1000-100-44 000-7 30057%9%


4TCas 2i<strong>de</strong>m + déballastageM71CC650-160-37 000-5 60048%7%2T/3C/2BCas 3id + équilib.M71CC+800-390-30 000-5 20039%7%Cas 4id. + transf. 1T/1CM71CC+800-365-31 000-6 70040%9%2Tcas 5. Mise à la mera) Golfeb) TransfertsM71MCCC-230+800-650- -67 000-37 000-70 00086%50%90%74%71C+880-57 000Dans un <strong>de</strong>uxième temps, on a ajouté à cette analyse, qui prend pourhypothèse la seu<strong>le</strong> avarie <strong>de</strong> la cloison 3C / 2T, puis, dans son sta<strong>de</strong> final,l’envahissement du 2T, l’examen <strong>de</strong>s cas où l’on a une mise en communication avecla mer <strong>de</strong>s capacités concernées par rupture <strong>de</strong> la coque ; <strong>le</strong> calcul est éga<strong>le</strong>mentfait en tenant compte <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>.On rappel<strong>le</strong> qu’il s’agit <strong>de</strong> calculs par application <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> dite <strong>de</strong>s« carènes perdues » qui suppose une libre communication <strong>de</strong>s capacités avec lamer, ce qui n’est effectivement pas <strong>le</strong> cas s<strong>au</strong>f dans la toute <strong>de</strong>rnière phase du<strong>n<strong>au</strong>frage</strong>. Les résultats n’ont donc qu’une va<strong>le</strong>ur d’indication <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s conséquences,pour <strong>le</strong>s contraintes <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xion <strong>de</strong> la poutre navire, <strong>de</strong> l’envahissement <strong>de</strong>scompartiments.Le tab<strong>le</strong><strong>au</strong> ci-après est relatif <strong>au</strong> cas n°6, défini par la communicationavec la mer <strong>de</strong>s citernes 2T et 3C (perte tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong>). Le navireatteint alors une gîte <strong>de</strong> + 5,2° et une assiette <strong>de</strong> – 5,95m.


Efforttranchanttfléchissantt.mMt/ va<strong>le</strong>uradmissib<strong>le</strong>%+ 3C/2TCas 6 2T mera) Golfeb) TransfertsCMC71CMC71–1870+2600–2400–128 000–80 000–125 00065%03%61%111+2700–105 00035%1On en tire <strong>le</strong>s conclusions suivantes :Jusque et y compris <strong>le</strong> cas n°4 (rupture <strong>de</strong> la cloison 3centra<strong>le</strong>/2 tribord et différents transferts <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>), <strong>le</strong>s efforts, et toutparticulièrement <strong>le</strong>s moments fléchissants, sont inférieurs <strong>au</strong>x va<strong>le</strong>urs admissib<strong>le</strong>s.On note que <strong>le</strong>s transferts ont pour effet <strong>de</strong> diminuer <strong>le</strong>s moments fléchissants dansune proportion appréciab<strong>le</strong> <strong>au</strong> Maître-Coup<strong>le</strong> et dans la tranche 2.Dans <strong>le</strong> cas n°5, où la citerne 2 tribord est en libre communication avecla mer, <strong>le</strong>s efforts restent inférieurs <strong>au</strong>x limites admissib<strong>le</strong>s ; cependant, ils s’enrapprochent, et <strong>le</strong> moment <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xion <strong>au</strong>gmente <strong>de</strong> 50% <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 71 du fait <strong>de</strong>stransferts.Dans <strong>le</strong> cas n°6, qui combine <strong>le</strong>s cas précé<strong>de</strong>nts <strong>au</strong>xquels s’ajoute lalibre communication avec la mer du ballast n°2 tribord et <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong>,<strong>le</strong>s moments <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xion dépassent <strong>de</strong> 60% <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs admissib<strong>le</strong>s. Une tel<strong>le</strong>situation conduit très rapi<strong>de</strong>ment à une ruine globa<strong>le</strong> <strong>de</strong> la coque. Cela suppose,comme écrit précé<strong>de</strong>mment, que <strong>le</strong> n°2 tribord et la n°3 centra<strong>le</strong> communiquentp<strong>le</strong>inement.


Ce cas est celui qui correspond <strong>le</strong> mieux <strong>au</strong>x observations qui ont étéfaites pendant toute la durée <strong>de</strong> l’événement, <strong>de</strong>puis la gîte du 11/12 à 12H40,jusqu’à la nouvel<strong>le</strong> diminution du ullage dans <strong>le</strong> n°2 tribord, <strong>le</strong> 12/12 à 00H10.e) Modu<strong>le</strong> <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> la poutre navireLes inerties <strong>de</strong>s sections sont calculées conformément <strong>au</strong>x règ<strong>le</strong>s <strong>de</strong>l’IACS et à l’échantillonnage d’origine <strong>de</strong> la structure. D’après <strong>le</strong>s re<strong>le</strong>vés el<strong>le</strong>s ontdiminuées entre 1975 et 1998, dans <strong>le</strong>s proportions suivantes :• 10,9% <strong>au</strong> maître coup<strong>le</strong>,• 12,9% <strong>au</strong> C71.D’<strong>au</strong>tre part, la rupture <strong>de</strong> la cloison 3 centra<strong>le</strong>/n°2 tribord peut entraînerla diminution du modu<strong>le</strong> d’inertie éga<strong>le</strong> à :• 16,5% si on supprime <strong>le</strong>s virures tout en conservant l’efficacité <strong>de</strong>s raidisseurslongitudin<strong>au</strong>x,• 23,2% si on perd tota<strong>le</strong>ment l’efficacité <strong>de</strong> la cloison.Le tab<strong>le</strong><strong>au</strong> ci-après montre que la va<strong>le</strong>ur du modu<strong>le</strong> <strong>de</strong> résistance restesupérieur <strong>au</strong> critère minimal <strong>de</strong> l’IACS, à l’exception <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière configuration,théorique, <strong>de</strong> la perte d’efficacité <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong>.La diminution du modu<strong>le</strong> d’inertie <strong>au</strong> pont et <strong>au</strong> fond soit 10% admissib<strong>le</strong>s’apprécie par rapport à la va<strong>le</strong>ur rég<strong>le</strong>mentaire <strong>de</strong> ce modu<strong>le</strong>.Cette va<strong>le</strong>ur rég<strong>le</strong>mentaire est cel<strong>le</strong> déduite <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s règ<strong>le</strong>sIACS : URS7 (modu<strong>le</strong> minimal) et URS11 (contrainte d’ensemb<strong>le</strong> en f<strong>le</strong>xion, cisail<strong>le</strong>ment etflambement <strong>de</strong>s éléments longitudin<strong>au</strong>x).


w navire1. NAVIRE NEUFModu<strong>le</strong>s <strong>de</strong> résistance• <strong>au</strong> livet <strong>de</strong> pont wp• <strong>au</strong> fond wfw mini.(réf. IACS URS7)Marge en % / w miniw p = 12.808m3w f = 14.6182. NAVIRE 1998 – sortieBijelaa) maîtresse sectionw p = 11.318m 3w f = 13.149b) C71w p = 11.097m 3w f = 12.802c) Perte cloison 3 C/2Traidisseurs conservésw p = 10,619m 3w f = 12.30711.9265m 3+7,4%11.9265+22,6%w = w mini x0,910.73m 3+10,735,5%+10,73m 322,5%10,73+3,4%+19,3%10,73m 3supprimésraidisseursw p = 9.384w f = 11.876– 1%+9%– 13%+11%f) Contrainte globa<strong>le</strong> <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xionLes contraintes admissib<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s navires âgés sont, selon <strong>le</strong>sformu<strong>le</strong>s rég<strong>le</strong>mentaires, éga<strong>le</strong>s à :óp = óf = 194,4N/mm2pour <strong>le</strong> navire, en application <strong>de</strong> la formu<strong>le</strong> :óp = Mec + Mhv. 10 -3


W póf = Mec + Mhv. 10 -3WfMec étant <strong>le</strong> moment fléchissant en e<strong>au</strong> calme du cas considéré, Mhvétant <strong>le</strong> moment engendré par la hou<strong>le</strong>, estimé par une formu<strong>le</strong> empiriquerég<strong>le</strong>mentaire, à savoir Mhv = 13.119 10 6 kNm pour l’ERIKA et Wf et Wp <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>ursdu modu<strong>le</strong> d’inertie <strong>au</strong> pont et <strong>au</strong> fond.Les résultats sont <strong>le</strong>s suivants :Avant avarie, <strong>au</strong> départ <strong>de</strong> DunkerqueMaître coup<strong>le</strong> Coup<strong>le</strong>s 71 – 72ó p (N/mm 2 ) 167.2 < 194.4 170.5 < 194.4ó f (N/mm 2 ) 143.9 < 194.4 147.8 < 194.4Les contraintes globa<strong>le</strong>s vérifient donc <strong>le</strong>s critères minim<strong>au</strong>x <strong>de</strong> l’IACS, <strong>le</strong>moment <strong>sur</strong> hou<strong>le</strong> rég<strong>le</strong>mentaire pris pour <strong>le</strong> calcul étant lui-même supérieur <strong>au</strong>moment estimé par <strong>le</strong> calcul direct en fonction <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> mer.Après avarie <strong>de</strong> la cloison entre la citerne centra<strong>le</strong> n°3 et <strong>le</strong> ballast n°2 tribordsuivants :En supprimant tota<strong>le</strong>ment l’efficacité <strong>de</strong> la cloison on obtient <strong>le</strong>s résultatsAvec raidisseurs cloisonSans raidisseurs cloison


W p (m 3 )W f (m 3 )ó p (N/mm 2 )ó f (N/mm 2 )10.61912.307178.2 < 194.4153.7 < 194.49.38411.876201.6 > 194.4159.3 < 194.4Théoriquement, l’absence <strong>de</strong> participation <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong>entraîne un dépassement <strong>de</strong> la contrainte admissib<strong>le</strong> <strong>au</strong> pont dans la tranche 2.6.3.2. CALCUL DIRECT DE LA STRUCTURE DE LATRANCHE 2comp<strong>le</strong>xes :Il convient <strong>de</strong> rappe<strong>le</strong>r la logique qui s’attache à <strong>de</strong> tels calculs lourds et1- On doit partir d’une modélisation <strong>de</strong> la structure établie à partir <strong>de</strong>s informationsfigurant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s documents <strong>de</strong> référence disponib<strong>le</strong>s et adaptés à l’exploitation quel’on veut en faire. Dans ce cas précis, il s’agit d’analyser <strong>le</strong>s contraintes dans <strong>le</strong>scomposants résistants <strong>de</strong> la tranche n°2, d’une part dans <strong>le</strong> plan longitudinalcorrespondant <strong>au</strong>x efforts loc<strong>au</strong>x engendrés par <strong>de</strong>s charges hydrostatiques ethydrodynamiques. Tous <strong>le</strong>s éléments constitutifs <strong>de</strong> la structure ont donc étémodélisés finement en éléments plaques, qu’il s’agisse <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s ou <strong>de</strong>s raidisseurs.Avec <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> mail<strong>le</strong> <strong>de</strong> 0,75m en longitudinal, on arrive à un modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> :


• 108.739 éléments,• 90.788 nœuds,• 544.728 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté.Le modè<strong>le</strong> s’étend <strong>sur</strong> l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s tranches 1 à 3, du coup<strong>le</strong> 58 <strong>au</strong>coup<strong>le</strong> 74, <strong>le</strong> maillage fin étant limité à la tranche 2 qui sera seu<strong>le</strong> exploitée dans <strong>le</strong>dépouil<strong>le</strong>ment. Tous <strong>le</strong>s éléments <strong>de</strong> structure se trouvent modélisés, à l’exception<strong>de</strong>s goussets <strong>de</strong> liaison entre éléments. La modélisation reflète l’état <strong>de</strong> la structuredans la <strong>de</strong>rnière configuration connue en août 1998 (campagne <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>esd’épaisseur et réparations à Bijela). Compte tenu du grand nombre <strong>de</strong> points <strong>de</strong>me<strong>sur</strong>es effectués <strong>sur</strong> la structure, seuls quelques éléments <strong>de</strong> mobilisationn’étaient pas chiffrés : dans la tranche 2, on a pris une va<strong>le</strong>ur extrapolée <strong>de</strong> cel<strong>le</strong>sme<strong>sur</strong>ées <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s éléments voisins.Dans <strong>le</strong>s tranches 1 et 3, on a retenu pour <strong>le</strong>s épaisseurs une diminutionforfaitaire par rapport <strong>au</strong>x va<strong>le</strong>urs d’origines, pour corriger la rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ces tranchesincorporées dans <strong>le</strong> modè<strong>le</strong>.Le logiciel utilisé pour <strong>le</strong> maillage, ainsi que pour <strong>le</strong>s post-traitementsgraphiques, est IDEAS Master Series.2- On définit <strong>le</strong> chargement <strong>de</strong> la tranche et on équilibre <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> tout <strong>au</strong> long <strong>de</strong>la partie traitée.Deux configurations <strong>de</strong> chargement ont été étudiées :cas A : à l’entrée du golfe <strong>de</strong> Gascogne, avec route <strong>au</strong> 210°.cas B : dans <strong>le</strong>s mêmes conditions <strong>de</strong> chargement, mais avec unehou<strong>le</strong> d’inci<strong>de</strong>nce 30° <strong>sur</strong> tribord par rapport à l’axe longitudinal. Dans <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux cas,la structure du navire est intacte.


Le chargement statique est défini sans ambiguïté, la seu<strong>le</strong> imprécisionrésidant dans <strong>le</strong> poids exact du ballastage chargé à Dunkerque dans <strong>le</strong>s citerneslatéra<strong>le</strong>s 4 tribord et bâbord. C’est <strong>le</strong> respect <strong>de</strong> la condition « even-kell » quiconduit à un poids <strong>de</strong> 1400 tonnes dans chacune <strong>de</strong> ces capacités.Les inci<strong>de</strong>nces <strong>sur</strong> <strong>le</strong> chargement et <strong>sur</strong> la coque armée ont étédéterminées par application du co<strong>de</strong> AQUA PLUS ; <strong>le</strong>s résultantes <strong>de</strong>s mouvements etaccélérations permettent d’évaluer <strong>le</strong>s efforts inertiels, tant <strong>sur</strong> la coque que <strong>sur</strong> <strong>le</strong>scargaisons liqui<strong>de</strong>s.Le chargement hydrodynamique est éga<strong>le</strong>ment calculé par AQUA PLUS, eton applique là <strong>au</strong>ssi la composante inertiel<strong>le</strong> liée <strong>au</strong>x mouvements du navire.Ici intervient <strong>le</strong> choix du chargement <strong>de</strong> hou<strong>le</strong> appliqué à la structure.L’analyse quasi-statique <strong>de</strong> la structure implique un mo<strong>de</strong> d’application, <strong>de</strong>s effortscohérent avec <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> linéaire d’AQUA-PLUS, donc la définition d’un profil <strong>de</strong> hou<strong>le</strong>régulière.rencontrés :Nous avons retenu 2 définitions <strong>de</strong> cette hou<strong>le</strong>, à partir <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> mera) Amplitu<strong>de</strong> 8m T = 11s Va = 3,5m/sen positionnant la hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> façon à obtenir <strong>le</strong> moment fléchissant maxima<strong>le</strong>n contre-arc entre <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s 66 et 70.Ce type <strong>de</strong> calcul ne conduit pas <strong>au</strong>x efforts maxim<strong>au</strong>x que peut supporter<strong>le</strong> navire, si on <strong>le</strong>s compare <strong>au</strong>x va<strong>le</strong>urs que donne l’approche statique à long terme(10 -8 ), avec une hou<strong>le</strong> définie par une h<strong>au</strong>teur significative Hs = 8m et T = 11s.


) Pour se mettre dans <strong>le</strong>s conditions plus sévères que peut subir <strong>le</strong>navire, qui sont, comme dit précé<strong>de</strong>mment, obtenues par un calcul à long terme 10 -8 ,on a déterminé une hou<strong>le</strong> régulière qui, appliquée à la carène, fournit un momentfléchissant <strong>au</strong> maître-coup<strong>le</strong> (C62) égal <strong>au</strong> moment maximal à long terme, soit113.000 tm. Le profils <strong>de</strong> la hou<strong>le</strong> correspondante est alors nettement plus é<strong>le</strong>vé,6,596m d’amplitu<strong>de</strong> pour 4m dans <strong>le</strong> cas n°1. Ce modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> hou<strong>le</strong> ne peut être quethéorique, puisqu’une tel<strong>le</strong> amplitu<strong>de</strong> est supérieure à la va<strong>le</strong>ur du franc-bord àl’emplacement considéré du navire.De même, dans <strong>le</strong> cas d’une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> 30° <strong>sur</strong> l’avant, onpeut définir une hou<strong>le</strong> régulière donnant une va<strong>le</strong>ur cib<strong>le</strong> <strong>de</strong> moment résultant. Lasituation est plus comp<strong>le</strong>xe du fait <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> moments <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xion horizont<strong>au</strong>xet <strong>de</strong> moment <strong>de</strong> torsion. En conséquence, nous avons retenu <strong>le</strong> même profil quepour la hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> face.Le traitement est effectué avec <strong>le</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul PERMAS. Pour laprésentation et l’interprétation <strong>de</strong>s résultats, on a utilisé <strong>le</strong> logiciel I.DEAS. Les <strong>de</strong>uxtypes <strong>de</strong> chargement dynamiques ont été analysés et <strong>le</strong>s résultats figurent dansl’annexe « calculs » :• Cas A et B (hou<strong>le</strong> régulière d’amplitu<strong>de</strong> 4m).• Cas A’ et B’ (Mf <strong>de</strong> hou<strong>le</strong> égal à 113.000 tm <strong>au</strong> C62, évalué dans l’analysestatistique <strong>de</strong>s efforts avec la probabilité <strong>de</strong> 10 -8 ).Analyse <strong>de</strong>s résultats :Rappel <strong>de</strong>s configurations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux calculs :Cas A –Navire à l’entrée du Golfe <strong>de</strong> Gascogne et chargement statiquecorrespondant.Hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> face définie par H = 8m. (hou<strong>le</strong> régulière)T = 11sLa vitesse du navire est <strong>de</strong> 6,8 nœuds.


Le calcul est <strong>de</strong>stiné à évaluer <strong>le</strong>s efforts maxim<strong>au</strong>x subis par <strong>le</strong>séléments longitudin<strong>au</strong>x <strong>de</strong> la poutre navire s’il avait été <strong>de</strong> bout à la mer.Cas B – Navire dans <strong>le</strong>s mêmes conditions <strong>de</strong> chargement que <strong>le</strong> casA, <strong>sur</strong> une hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> mêmes caractéristiques (H = 8m, T = 11s), mais avec uneinci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 30° <strong>sur</strong> tribord par rapport à l’axe.Ce calcul est <strong>de</strong>stiné à prendre en compte <strong>le</strong>s sollicitations dans un plantransversal, correspondant à l’allure qui n’est probab<strong>le</strong>ment pas la plus sévère, maisqui a été effectivement supportée par <strong>le</strong> navire avant qu’il ne modifie sa route, endébut d’après-midi du 11.Cas A’ – Même chargement que A, mais avec une hou<strong>le</strong> régulièrepermettant <strong>de</strong> retrouver <strong>le</strong> moment <strong>de</strong> 113.000 tm à 10 -8 .Cas B’ -Même chargement que B avec une hou<strong>le</strong> régulière permettant<strong>de</strong> retrouver <strong>le</strong> moment <strong>de</strong> 113.000 tm à 10 -8 .1°) Contraintes longitudina<strong>le</strong>sL’analyse sera limitée <strong>au</strong>x cas A et A’, pour la hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> face, puisqu’ilssont déterminants pour cette catégorie <strong>de</strong> contrainte.Les sorties graphiques donnant la gradation <strong>de</strong>s contrainteslongitudina<strong>le</strong>s σ x <strong>de</strong>s éléments du modè<strong>le</strong> sont exprimés en MPa.Les graphiques représentent, pour bâbord et tribord :• <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont,• <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong> pont,• <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> fond,• <strong>le</strong>s longitudin<strong>au</strong>x <strong>de</strong> fond,• <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>,


• <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>,• <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> cloison longitudina<strong>le</strong>,• <strong>le</strong>s lisses <strong>de</strong> cloison longitudina<strong>le</strong>.Le navire est en contre-arc (« sagging »). La position <strong>de</strong> la tranche 2 àl’avant du maître-coup<strong>le</strong> a pour effet que, du C66 <strong>au</strong> C74, <strong>le</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s contrainteslongitudina<strong>le</strong>s décroît rapi<strong>de</strong>ment :• <strong>au</strong> pont, <strong>de</strong> 92 à 21 MPa en compression pour <strong>le</strong> cas A.<strong>de</strong> 133 à 35 MPa en compression dans <strong>le</strong> cas A’.• <strong>au</strong> fond, <strong>de</strong> 120 à 40 MPa en traction, dans <strong>le</strong> cas A.<strong>de</strong> 163 MPa en traction à –15 MPa en compression dans <strong>le</strong> cas A’.On se trouve donc très nettement en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s va<strong>le</strong>urs admissib<strong>le</strong>s <strong>de</strong>l’IACS qui, pour un moment fléchissant rég<strong>le</strong>mentaire <strong>de</strong> hou<strong>le</strong> éga<strong>le</strong> à 131.190 tm(plus é<strong>le</strong>vé que <strong>le</strong> moment réel calculé <strong>de</strong> 113.00 tm), donne un nive<strong>au</strong> admissib<strong>le</strong><strong>de</strong> 194,4 MPa.A l’égard du flambement, qui constitue <strong>le</strong> risque essentiel pour <strong>le</strong> pont encompression, la contrainte critique suivant <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s unifiées <strong>de</strong> l’IACS est <strong>de</strong>155 MPa pour <strong>le</strong> panne<strong>au</strong> élémentaire (e = 785mm, t= 12mm). La marge est proche<strong>de</strong> 50% dans <strong>le</strong> cas A et <strong>de</strong> 15% dans <strong>le</strong> cas A’.Pour <strong>le</strong>s <strong>au</strong>tres éléments participant à la résistance d’ensemb<strong>le</strong>, <strong>le</strong>sconstatations seraient du même ordre (voir tab<strong>le</strong><strong>au</strong>x récapitulatifs).On a voulu apporter dans ce type <strong>de</strong> calcul une gran<strong>de</strong> rigueur dans <strong>le</strong>choix <strong>de</strong>s hypothèses, à partir <strong>de</strong> conditions <strong>au</strong>ssi proches que possib<strong>le</strong> du réel,cela afin que <strong>le</strong>s résultats ne soient pas contestab<strong>le</strong>s du fait <strong>de</strong> choix pessimistes<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> chargement ; cela permet d’apprécier ensuite <strong>le</strong>s marges <strong>de</strong>sécurité qui subsistent, pour tenir compte <strong>de</strong>s marges d’incertitu<strong>de</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong>shypothèses.


Ces marges <strong>de</strong> sécurité sont importantes, <strong>au</strong> moins 30% à l’arrière <strong>de</strong> latranche 2, et couvriraient donc sans problème <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20% <strong>sur</strong> <strong>le</strong>sépaisseurs introduites dans <strong>le</strong> calcul ou une majoration <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong>s efforts dûs à lahou<strong>le</strong>.Pour <strong>le</strong> cas A’ <strong>le</strong>s marges sont plus faib<strong>le</strong>s, mais il convient <strong>de</strong> rappe<strong>le</strong>rqu’il s’agit d’une hypothèse majorante à l’égard <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xion.À ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre analyse, on peut dire que <strong>le</strong> navire, dans son état« usé » en 1998, était capab<strong>le</strong> <strong>de</strong> résister <strong>au</strong>x efforts d’ensemb<strong>le</strong>, dans l’hypothèse,fondamenta<strong>le</strong>, d’une parfaite intégrité <strong>de</strong> la structure, incluant l’existence <strong>de</strong> toutes<strong>le</strong>s liaisons entre <strong>le</strong>s éléments participants et sans discontinuité entre ces mêmeséléments.À titre d’exemp<strong>le</strong>, si l’on reprend l’estimation du risque <strong>de</strong> flambement dupont évoqué précé<strong>de</strong>mment, la contrainte critique <strong>de</strong>s panne<strong>au</strong>x <strong>de</strong> pont, qui est <strong>de</strong>155 MPa pour un écartement <strong>de</strong>s lisses <strong>de</strong> 785mm, tombe à 43 MPa, si une <strong>de</strong> ceslisses n’est plus attachée <strong>au</strong> bordé. Les trav<strong>au</strong>x effectués <strong>sur</strong> la structure du pontren<strong>de</strong>nt cette hypothèse peu réaliste, mais <strong>le</strong> même type <strong>de</strong> raisonnements’applique <strong>au</strong>x virures h<strong>au</strong>tes <strong>de</strong>s cloisons longitudina<strong>le</strong>s ou à tout panne<strong>au</strong> <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>raidi chargé en compression.


Contraintes longitudina<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s éléments longitudin<strong>au</strong>x – Cas A mer <strong>de</strong> faceontndpfobordé tribordbordé bâbordcloisonlongitudina<strong>le</strong>tribordoisonlongitudina<strong>le</strong>bâbordclZoneseursseursseursseursseursR15seursR15variation <strong>de</strong> σx dans latranche(Mpa)tô<strong>le</strong> - 92 - 21raidis- 87 - 12tô<strong>le</strong> - 40 120raidis- 40 96tô<strong>le</strong> - 97 80raidis- 98(semel<strong>le</strong>s :- 145)tô<strong>le</strong> - 97raidis- 99(semel<strong>le</strong>s : - 147)79(semel<strong>le</strong>s : 119)80(semel<strong>le</strong>s 121)tô<strong>le</strong> - 81 109raidisâmes :âmes :- 9182s<strong>au</strong>fsemellsemel<strong>le</strong>s : - 189es : 256tô<strong>le</strong> - 82 110raidiss<strong>au</strong>fâmes :- 91semel<strong>le</strong>s : - 190âmes :83semel<strong>le</strong>s : 257Observationsva<strong>le</strong>urs picstrès loca<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs picstrès loca<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs picstrès loca<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs picstrès loca<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>sContraintes longitudina<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s éléments longitudin<strong>au</strong>x – Cas A’ontndpfoseursseursvariation <strong>de</strong> σx dans latranche(Mpa)tô<strong>le</strong> - 133 - 35raidis- 125 - 18tô<strong>le</strong> - 15 163raidis- 26 137Observations


ordé tribordordé bâbordoisonlongitudina<strong>le</strong>tribordoisonlongitudina<strong>le</strong>bâbordbbclclseursseursseursR15tô<strong>le</strong> - 129 109raidis- 109(semel<strong>le</strong>s :- 240)95(semel<strong>le</strong>s : 103)tô<strong>le</strong> - 128 105raidisraidisseurs s<strong>au</strong>f R15- 110(semel<strong>le</strong>s : - 243)93(semel<strong>le</strong>s 103)tô<strong>le</strong> - 117 140raidisâmes :âmes :- 110104s<strong>au</strong>fsemellsemel<strong>le</strong>es : - 225s : 302tô<strong>le</strong> - 118 142âmes :- 109semel<strong>le</strong>s : - 226âmes :105semel<strong>le</strong>s : 304va<strong>le</strong>ursloca<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>sva<strong>le</strong>ursloca<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>sva<strong>le</strong>ursloca<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>sva<strong>le</strong>ursloca<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>s semel<strong>le</strong>spicspicspicspics2°) La structure transversa<strong>le</strong>Seuls <strong>le</strong>s cas B et B’ ont été pris en considération pour cette analyse. Ilssont représentatifs <strong>de</strong>s efforts subis par la coque avant que <strong>le</strong> navire ne fasse<strong>de</strong>mi-tour en début d’après-midi du 11 décembre.L’évaluation <strong>de</strong>s efforts hydrodynamiques montre bien un partage <strong>de</strong>sefforts tranchants et <strong>de</strong>s moments fléchissants (T et Mf) dans <strong>le</strong>s plans longitudin<strong>au</strong>xet transvers<strong>au</strong>x. Il <strong>au</strong>rait été possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> trouver un chargement plus défavorab<strong>le</strong><strong>au</strong>x anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>x en choisissant une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> hou<strong>le</strong> plus traversière,mais cela <strong>au</strong>rait été contraire <strong>au</strong> principe fixés, <strong>de</strong> ne pas retenir d’hypothèsespessimistes pour <strong>le</strong>s conditions <strong>de</strong> calcul.Pour l’interprétation, <strong>le</strong>s sorties graphiques ont été effectuées suivant <strong>le</strong>critère <strong>de</strong> contraintes équiva<strong>le</strong>ntes <strong>de</strong> VON MISES, donnant la norme <strong>de</strong>s contraintesprincipa<strong>le</strong>s.


L’analyse qualitative <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s contraintes dans <strong>le</strong>s anne<strong>au</strong>x nerévè<strong>le</strong> rien d’anormal. L’emplacement <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> contraintes significatives estéga<strong>le</strong>ment logique en fonction <strong>de</strong>s sollicitations.Quant <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> atteint, il permet une marge appréciab<strong>le</strong> par rapport à lacontrainte admissib<strong>le</strong>, puisque dans <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s, on est loin d’atteindre <strong>le</strong> début <strong>de</strong>plasticité.Les tab<strong>le</strong><strong>au</strong>x ci-après donnent un aperçu <strong>de</strong>s zones sensib<strong>le</strong>s, avecindication <strong>de</strong>s contraintes maxima<strong>le</strong>s calculées, dans <strong>le</strong>s cas B et B’. Bienévi<strong>de</strong>mment, si l’allure <strong>de</strong>s phénomènes est i<strong>de</strong>ntique dans <strong>le</strong>s 2 étu<strong>de</strong>s, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urssont plus importantes pour B’. En conclusion, <strong>le</strong>s anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>x sontchargés, mais pas <strong>de</strong> façon dangereuse par rapport <strong>au</strong> t<strong>au</strong>x admissib<strong>le</strong> (voir tab<strong>le</strong><strong>au</strong>xci-<strong>de</strong>ssous et annexes calculs).Contraintes dans <strong>le</strong>s éléments transvers<strong>au</strong>x – Cas Bone666768697071727374zCCCCCCCCCóVON MISES maxObservations(MPa)76 Proche axe du bouchain tribord – F<strong>le</strong>xion +pression inci<strong>de</strong>nte <strong>sur</strong> tribord87 Limite Wing tank – Central tank <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> la varangue <strong>sur</strong> bâbord110 Coins intérieurs bas Wing tank tribord etbâbord104 I<strong>de</strong>m (max <strong>sur</strong> tribord) + tournant varanguecentra<strong>le</strong>104 Coin intérieur bas Wing tank tribord90 Tournant varangue centra<strong>le</strong> bâbord120 Tournant varangue centra<strong>le</strong> bâbord100 Tournant varangue centra<strong>le</strong> bâbord + coinintérieur h<strong>au</strong>t tirant tribord63 Proche axe du bouchain tribord – F<strong>le</strong>xion +pression inci<strong>de</strong>nte <strong>sur</strong> tribord


Contraintes dans <strong>le</strong>s éléments transvers<strong>au</strong>x – Cas B’one666768697071727374ZCCCCCCCCCMISESó VONObservations(Mpa)91 Wing tank tribord à h<strong>au</strong>teur <strong>de</strong> la serre à z =9,35m97 Limite Wing tank – central tank <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>la varangue <strong>sur</strong> bâbord140 Tournants <strong>de</strong> varangue centra<strong>le</strong> bâbord118 Tournants <strong>de</strong> varangue centra<strong>le</strong> bâbord137 Coin intérieur bas wing tank tribord121 Coin extérieur bas wing tank tribord146 Coin extérieur bas wing tank tribord144 Coin extérieur bas wing tank tribord78 Proches axes bouchain tribord – f<strong>le</strong>xion +pression inci<strong>de</strong>nte <strong>sur</strong> tribordComme pour <strong>le</strong>s éléments résistants à la f<strong>le</strong>xion longitudina<strong>le</strong>, on peutappliquer à ce t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> contrainte une majoration due <strong>au</strong>x incertitu<strong>de</strong>s concernant <strong>le</strong>sépaisseurs, et cel<strong>le</strong>s existant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s sollicitations <strong>de</strong> hou<strong>le</strong>. On pourrait atteindre,avec une marge d’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong>s nive<strong>au</strong>x <strong>de</strong> contrainte <strong>de</strong> 130 à 150 MPa,ce qui commence à être appréciab<strong>le</strong> pour <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> faib<strong>le</strong> épaisseur et <strong>de</strong>géométrie relativement comp<strong>le</strong>xe comme <strong>le</strong>s anne<strong>au</strong>x porque.Pour <strong>le</strong>s éléments transvers<strong>au</strong>x, on peut conclure à la capacité <strong>de</strong> lastructure à résister <strong>au</strong>x sollicitations dues <strong>au</strong> chargement et à la hou<strong>le</strong>. Dans unestructure d’un <strong>de</strong>ssin relativement comp<strong>le</strong>xe, comportant <strong>de</strong> nombreuses liaisons,croisements d’éléments, raccor<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> semel<strong>le</strong>s, etc. On ne peut que soulignerà nouve<strong>au</strong> que la validité <strong>de</strong> ces calculs est conditionnée par l’intégrité <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>séléments pris en compte.Nous rappel<strong>le</strong>rons éga<strong>le</strong>ment que l’étu<strong>de</strong>, effectuée dans <strong>le</strong> domaineélasto-plastique et <strong>de</strong> manière quasi-statique, ne prend pas en compte <strong>le</strong>s effetsdynamiques dûs <strong>au</strong>x mouvements <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>, pas plus que <strong>le</strong>s efforts non linéairesloc<strong>au</strong>x dûs à la hou<strong>le</strong>.


Il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s effets thermiques engendrés par <strong>le</strong> réch<strong>au</strong>ffage <strong>de</strong>la cargaison, dont la température est maintenue à 60° environ, avec <strong>le</strong>sconséquences que l’on peut en attendre <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s parois <strong>de</strong>s citernes.Ces calculs montrent qu’une défaillance d’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> la structure n’estpas à retenir comme étant à l’origine du sinistre. Le sinistre a bien eu lieu ; c’estdonc qu’il a été initié à partir d’une défaillance d’un élément particulier <strong>de</strong> cettestructure. On reviendra <strong>sur</strong> ce processus dans la suite du rapport.6.3.3. ETUDE DIRECTE DU COMPORTEMENT A LA MER (V.CARTOGRAPHIE)L’étu<strong>de</strong> donne l’estimation <strong>de</strong>s mouvements et <strong>de</strong>s efforts subis par <strong>le</strong>navire dans <strong>le</strong>s conditions météorologiques (hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> 7 à 8 mètres <strong>de</strong> creux, pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 9 à11 secon<strong>de</strong>s, longueur 150 à 200 mètres), avec <strong>le</strong>s conditions <strong>de</strong> chargement à l’entrée duGolfe <strong>de</strong> Gascogne, et pour <strong>le</strong>s routes suivies <strong>le</strong>s 11 et 12 décembre.Les paramètres calculés sont :• <strong>le</strong> pilonnement ;• <strong>le</strong> tangage ;• l’effort tranchant et <strong>le</strong> moment fléchissant <strong>au</strong> maître-coup<strong>le</strong> et <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 71.Les condtions <strong>de</strong> mer retenues sont <strong>le</strong>s suivantes :• mer <strong>de</strong> l’avant ;• mer à inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 30° <strong>sur</strong> l’avant tribord ;• mer <strong>de</strong> l’arrière.Les tab<strong>le</strong><strong>au</strong>x ci-après permettent la comparaison entre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs ditesrég<strong>le</strong>mentaires et <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs déduites du calcul direct (<strong>le</strong> tome <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> effectuéepar l’IRCN rappel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s hypothèses prises pour ce calcul).


Les trois configurations citées précé<strong>de</strong>mment y sont représentées. L’état<strong>de</strong> mer est <strong>le</strong> même pour tous <strong>le</strong>s cas, défini par la h<strong>au</strong>teur significative Hs = 8m etla pério<strong>de</strong> T = 11 s.Les vitesses d’avance retenues sont :• V = 0 et V1 = 6,8 nœuds pour hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> face ;• V = 6,8 nœuds pour hou<strong>le</strong> à 30° ;• V = 9 nœuds pour mer <strong>de</strong> l’arrière.1 – Va<strong>le</strong>urs rég<strong>le</strong>mentaires :contre-arcarcCMeffort tranchantmoment fléchissant- 1,439 10. 4 kN- 1,3119 10. 6 kNm+ 1,439 10. 4 kN+ 1,219 10. 6 kNmC71effort tranchantmoment fléchissant- 1,902 10. 4 kN- 0,9347 10. 6 kNm+ 2,056 10. 4 kN+ 0,8643 10. 6 kNm2 – Hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> face :V = 0 nœudsV = 6,8 nœudsCMeffort tranchantmoment fléchissant1,38 10. 4 kN1,4 10. 6 kNm1,52 10. 4 kN1,13 10. 6 kNmC71effort tranchantmoment fléchissant2,12 10. 4 kN0,744 10. 6 kNm2,11 10. 4 kN0,745 10. 6 kNmLes va<strong>le</strong>urs <strong>de</strong>s moments sont inférieures <strong>au</strong>x va<strong>le</strong>urs rég<strong>le</strong>mentaires.


3 – Hou<strong>le</strong> à 30° <strong>sur</strong> l’avant tribord V = 6,8 nœuds.Vertical Horizontal TorsionnelCMeffort tranchantmoment fléchissant1,3 10. 4 kN1,1 10. 6 kNm1,2 10. 4 kN0,73 10. 6 kNm 0,04 10. 6 kNmeffort tranchantC71moment fléchissant1,9 10. 4 kN0,7 10. 6 kNm1,6 10. 4 kN0,54 10. 6 kNm 0,33 10. 6 kNm4 – Mer <strong>de</strong> l’arrière – V = 9 nœudsCMeffort tranchantmoment fléchissant1,1 10. 4 kN1,0 10. 6 kNmCM 71effort tranchantmoment fléchissant1,9 10. 4 kN0,64 10. 6 kNmLes va<strong>le</strong>urs <strong>de</strong>s efforts sont du même ordre que pour la hou<strong>le</strong> <strong>de</strong> face.Ces calculs appel<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s commentaires suivants :a) mer <strong>de</strong> l’avantLes mouvements à la vitesse V1 <strong>au</strong>gmentent par rapport à V0 dans <strong>le</strong>sproportions <strong>de</strong> :• 50% en pilonnement ;• 25% en tangage.En revanche, <strong>le</strong>s efforts tranchants et moments fléchissants sontpratiquement du même ordre à V0 et à V1.


Les efforts tranchants dépassent <strong>de</strong> 5 à 10% <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs <strong>de</strong> l’IACS ; <strong>le</strong>smoments fléchissants atteignent 93% <strong>de</strong> ces mêmes va<strong>le</strong>urs.b) mer à 30° <strong>sur</strong> l’avant tribordC’était en fait la route suivie par l’ERIKA. Par rapport à la route « mer <strong>de</strong>l’avant », on observe :• un tangage et un pilonnement moindre, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 à 25% ;• <strong>de</strong>s efforts internes <strong>de</strong> va<strong>le</strong>urs à peu près équiva<strong>le</strong>ntes, l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la hou<strong>le</strong> engendrant<strong>de</strong>s efforts tranchants et <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xion dans <strong>le</strong>s plans horizont<strong>au</strong>x et vertic<strong>au</strong>x,qu’il convient <strong>de</strong> combiner pour estimer <strong>le</strong>s efforts glob<strong>au</strong>x <strong>sur</strong> la coque.c) mer <strong>de</strong> l’arrièreCela correspond à la route vers Donges. On notera que, si <strong>le</strong> navire était« remonté » <strong>sur</strong> Brest, il <strong>au</strong>rait trouvé, dès <strong>le</strong> 12 <strong>au</strong> matin, <strong>de</strong>s conditionsmétéorologiques différentes, avec une mer <strong>de</strong> travers.La vitesse prise en compte est cel<strong>le</strong> donnée par <strong>le</strong> bord, soit 9 nœuds, enréalité un peu <strong>sur</strong>estimée.Les mouvements du navire sont inférieurs en amplitu<strong>de</strong> <strong>au</strong>x va<strong>le</strong>urscorrespondant à la mer <strong>de</strong> face, <strong>de</strong> 20 à 25%.Les efforts dans la poutre navire sont du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur.En conclusion, <strong>le</strong>s calculs confirment que <strong>le</strong>s routes et vitesses n’ontpas été un facteur déterminant <strong>de</strong> la catastrophe.


6.4* Synthèse - <strong>le</strong> processus <strong>de</strong> ruine <strong>de</strong> lastructure6.4.1* L’ORIGINE DU SINISTRE EST A RECHERCHERDANS UNE INSUFFISANCE D’UN ELEMENT DE LASTRUCTURE TRANSVERSALE DE LA CITERNE 2TRIBORD.On sait en effet que la structure du pont dans cette même tranche estsoumise, dans <strong>le</strong>s conditions <strong>de</strong> chargement et <strong>de</strong> mer qui ont précédé l’acci<strong>de</strong>nt, à<strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> compression d’un nive<strong>au</strong> relativement faib<strong>le</strong>, si on <strong>le</strong>s compare<strong>au</strong>x va<strong>le</strong>urs admissib<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong> flambement <strong>de</strong>s panne<strong>au</strong>x <strong>de</strong> tô<strong>le</strong> et <strong>de</strong> <strong>le</strong>ursraidisseurs, et cela reste vrai si l’on <strong>au</strong>gmente ces contraintes <strong>de</strong> 20 à 30%, pourtenir compte <strong>de</strong> t<strong>au</strong>x d’u<strong>sur</strong>e plus é<strong>le</strong>vés loca<strong>le</strong>ment. D’<strong>au</strong>tre part, cette structure <strong>de</strong>pont a bénéficié en août 1998 <strong>de</strong> trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> remplacement <strong>de</strong>s transversa<strong>le</strong>s <strong>de</strong>pont et du remplacement d’une lisse <strong>de</strong> pont <strong>sur</strong> <strong>de</strong>ux.En ce qui concerne la structure <strong>de</strong>s fonds dans cette zone, el<strong>le</strong> travail<strong>le</strong>en traction, et là <strong>au</strong>ssi, <strong>le</strong>s t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> contrainte sont nettement inférieurs <strong>au</strong>x limitesadmissib<strong>le</strong>s.L’apparition d’une crique dans une virure <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong>,située longitudina<strong>le</strong>ment entre <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s 66 et 70, et vertica<strong>le</strong>ment <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>l’attache du tirant a été retenue. Dans cette zone, la cloison, corrodée ne me<strong>sur</strong>epas plus <strong>de</strong> 10mm d’épaisseur et un insert y a été réalisé en 1998. Ce scénario esten conformité avec <strong>le</strong>s constatations du bord relatives <strong>au</strong> déversement <strong>de</strong> lacargaison <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> ballast n°2 tribord, se limitant dans unpremier temps à une <strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong> ullage <strong>de</strong> 3,5m.Si on essaye <strong>de</strong> respecter ces constatations, on note que <strong>le</strong>s re<strong>le</strong>vés <strong>de</strong>ullage effectués dès que <strong>le</strong> bord a pu intervenir <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont à l'avant indiquent que<strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> mer est entrée dans <strong>le</strong> ballast n°2 tribord.


L’avarie <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong> tribord entraîne un affaiblissementd’un ou plusieurs anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>x par suppression <strong>de</strong> la tô<strong>le</strong> associée <strong>au</strong>xrenforts vertic<strong>au</strong>x. D’où un début <strong>de</strong> flambement <strong>de</strong> cet anne<strong>au</strong>, ou un début <strong>de</strong>déversement du tirant. C’est l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s anne<strong>au</strong>x qui sont affectés par cetaffaiblissement, et <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> se fis<strong>sur</strong>e <strong>au</strong> droit <strong>de</strong> l’anne<strong>au</strong> affaibli. Ils’en suit une entrée d’e<strong>au</strong>, limitée à la présence <strong>de</strong> cette crique, que l’on peutsupposer située <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du tirant ou légèrement <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus.Ce scénario est compatib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s observations faites par <strong>le</strong> bord. À cesta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’explication, il convient toutefois <strong>de</strong> faire remarquer qu’il est diffici<strong>le</strong>d’accor<strong>de</strong>r une p<strong>le</strong>ine confiance à <strong>de</strong>s re<strong>le</strong>vés effectués dans un environnement qui,sans être dramatique (<strong>le</strong> navire n’est pas en perdition et <strong>le</strong> bord a annulé son message <strong>de</strong>détresse), est déjà, du fait <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> la mer et <strong>de</strong> la gîte, suffisamment délicat pourque l’on puisse envisager une certaine marge d’erreur ou d’appréciation <strong>de</strong> la part<strong>de</strong>s responsab<strong>le</strong>s du navire.C’est ainsi que la va<strong>le</strong>ur <strong>de</strong> gîte <strong>de</strong> 12°, rapportée par <strong>le</strong> bord, n’a pas puêtre retenue dans <strong>le</strong>s simulations effectuées pour <strong>le</strong>s sta<strong>de</strong>s successifs d’avarie dunavire, car el<strong>le</strong> ne correspond pas à une situation pratiquement envisageab<strong>le</strong> duchargement liqui<strong>de</strong>.Les calculs hydrostatiques montrent que la gîte obtenue dans cettepremière phase <strong>de</strong> l’avarie peut se justifier par une simp<strong>le</strong> communication <strong>de</strong> laciterne n°3 centra<strong>le</strong> et du ballast n°2 tribord, sans apport d’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> mer. Dans ce cas,bien entendu, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs <strong>de</strong>s ullages ne sont plus conformes à ce qui a été indiquépar <strong>le</strong> bord.Ces incertitu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> l’ang<strong>le</strong> <strong>de</strong> gîte ou <strong>sur</strong> <strong>le</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> remplissage <strong>de</strong>sciternes ne gênent pas <strong>le</strong> raisonnement <strong>sur</strong> <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s événements, dans lame<strong>sur</strong>e où la chronologie <strong>de</strong> ces événements reste la même, et où il y a uniquementdécalage dans <strong>le</strong> temps <strong>de</strong>s différentes phases <strong>de</strong> la ruine <strong>de</strong> la structure.


Pour résumer, l’avarie <strong>de</strong> cloison longitudina<strong>le</strong> s’est traduite par unaffaiblissement <strong>de</strong>s anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>x, qui a lui-même conduit à une crique dans<strong>le</strong> bordé extérieur.Revenant à la chronologie <strong>de</strong>s événements, on note que <strong>le</strong>s mouvements<strong>de</strong> ballast effectués par <strong>le</strong> bord après <strong>le</strong> constat <strong>de</strong> gîte <strong>sur</strong> tribord sont sansinfluence <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s sollicitations s’appliquant <strong>au</strong>x citernes n°3 centra<strong>le</strong> et n°2 tribord,mis à part l’équilibrage <strong>de</strong>s n°2 tribord et n°2 bâbord ; cet équilibrage s’est fait à18H30 l’après-midi du 11, apparemment sans difficulté et <strong>le</strong>s ullages étaientéquilibrés.Si l’on accor<strong>de</strong> foi <strong>au</strong>x déclarations du bord, <strong>le</strong> ballast n°2 tribord n’étaitpas alors en communication avec la mer, s<strong>au</strong>f par l’intermédiaire <strong>de</strong> la crique dansla murail<strong>le</strong>, et éga<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong>s criques re<strong>le</strong>vées dans la partie avant du pontprincipal. L’analyse n’a pas négligé l’existence <strong>de</strong> ces criques et on y reviendra plusloin.Il convient <strong>de</strong> noter ici, <strong>sur</strong> un plan plus général, que <strong>le</strong>s mouvements <strong>de</strong>liqui<strong>de</strong> effectués par <strong>le</strong> bord durant <strong>le</strong> développement <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt, ont été analyséstant <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan <strong>de</strong> l’équilibre hydrostatique du navire que <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan <strong>de</strong>s effortsappliqués à la coque. Ces opérations ne conduisent pas à une <strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong> cesefforts, mais plutôt à une diminution.Durant l’après-midi du 11 décembre, pério<strong>de</strong> durant laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> navire afait <strong>de</strong>mi-tour, et durant laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> bord a pu examiner <strong>le</strong> pont dans sa partie avant,et ensuite procé<strong>de</strong>r à certains transferts, la cas<strong>sur</strong>e initia<strong>le</strong> va se développer dansla cloison longitudina<strong>le</strong> et <strong>sur</strong>tout dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>, qui est soumis à<strong>de</strong>s charges hydrodynamiques plus fortes que la cloison, el<strong>le</strong>-même moinssollicitée, du fait que la citerne n°3 centra<strong>le</strong> s’est en partie vidée dans <strong>le</strong> ballastn°2 tribord. Les anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>x continuent à se disloquer, entraînant <strong>de</strong>sdéformations dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>.


Lors <strong>de</strong> son inspection du pont, après <strong>le</strong> changement <strong>de</strong> route du navire,<strong>le</strong> bord a constaté l’existence <strong>de</strong> criques à l'avant du ballast n°2 tribord, unetransversa<strong>le</strong>, une en diagona<strong>le</strong> et une longitudina<strong>le</strong>, assez ouvertes, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>2cm.Dans <strong>le</strong> scénario adopté par la Commission, la présence <strong>de</strong> ces criquespeut s’expliquer comme suit.• Les anne<strong>au</strong>x per<strong>de</strong>nt progressivement <strong>le</strong>ur rigidité et commencent à flamber ; ce faisant, ilsamènent une certaine soup<strong>le</strong>sse dans <strong>le</strong> bordé extérieur, dans <strong>le</strong> sens transversal.• Le panne<strong>au</strong> <strong>de</strong> pont, lui, conserve une bonne rigidité, et la poutre horizonta<strong>le</strong> qu’il constituen’est plus liée efficacement <strong>au</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>. On peut, dans une hypothèse évi<strong>de</strong>mmentextrême, envisager un léger déplacement du panne<strong>au</strong> <strong>de</strong> pont dans <strong>le</strong> sens transversal,déplacement qui engendre <strong>de</strong>s contraintes <strong>au</strong>x encastrements constitués par <strong>le</strong>s cloisonstransversa<strong>le</strong>s <strong>au</strong>x coup<strong>le</strong>s 66 et 74. Ces contraintes peuvent faire flamber <strong>le</strong>s panne<strong>au</strong>x <strong>de</strong>tô<strong>le</strong>s à proximité <strong>de</strong>s encastrements. Plus simp<strong>le</strong>ment, <strong>de</strong>ux anne<strong>au</strong>x contigus etpartiel<strong>le</strong>ment désolidarisés du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong>, peuvent entraîner un déplacement latéral<strong>de</strong>s transversa<strong>le</strong>s <strong>de</strong> pont, engendrant <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> cisail<strong>le</strong>ment dans la tô<strong>le</strong>, d’oùl’aspect <strong>de</strong>s cas<strong>sur</strong>es.Il s’agit là d’une explication pl<strong>au</strong>sib<strong>le</strong>, en accord avec une défaillance <strong>de</strong>la murail<strong>le</strong> du navire.6.4.2* PHASE FINALE DE LA RUPTUREEntre 0 et 4 heures du matin <strong>le</strong> 12, la structure interne du ballastn°2 tribord continue à se disloquer, et ce compartiment se trouve <strong>de</strong> plus en plusen communication avec la mer. On peut, en s’appuyant <strong>sur</strong> l’examen <strong>de</strong> l’épave,aboutir <strong>au</strong> scénario suivant pour la <strong>de</strong>rnière phase du <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>.


Cas<strong>sur</strong>e du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 66Le panne<strong>au</strong> <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> s’est arraché en pivotant <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> la cloison ducoup<strong>le</strong> 66, emportant avec lui un morce<strong>au</strong> <strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> la citerne n°3 tribord. C’estd’ail<strong>le</strong>urs la phase ultime <strong>de</strong> la séparation avec la coque (bordé <strong>de</strong> la n°3 tribord arrachépar pelage). En partie h<strong>au</strong>te, <strong>le</strong> panne<strong>au</strong> arraché passe sous la virure carre<strong>au</strong>, et enpartie basse <strong>au</strong> <strong>de</strong>ssus du bouchain.D’après l’examen <strong>de</strong> la vidéo, la cloison transversa<strong>le</strong> <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 66 estintacte avec ses raidisseur. Les lisses <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> se sont rompues pratiquement <strong>au</strong>droit <strong>de</strong> la cloison. Il semb<strong>le</strong> que la tab<strong>le</strong>tte horizonta<strong>le</strong> <strong>de</strong> la serre inférieure soit enplace, alors que cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la serre supérieure ait été emportée avec la murail<strong>le</strong>.Cas<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> la murail<strong>le</strong> <strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 74El<strong>le</strong> présente <strong>sur</strong> l’épave avant <strong>le</strong> même aspect que cel<strong>le</strong> du coup<strong>le</strong> 66.El<strong>le</strong> s’arrête <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus du bouchain. Le bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> s’est désolidarisé du reste<strong>de</strong> la structure interne. Sous l’effet <strong>de</strong> la mer, il s’est cassé <strong>au</strong> ras <strong>de</strong> la cloisontransversa<strong>le</strong> 74.Ce qui précè<strong>de</strong> suppose que <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> s’est disloqué en <strong>au</strong>moins <strong>de</strong>ux panne<strong>au</strong>x, ce qui semb<strong>le</strong> normal étant donné sa faib<strong>le</strong> rigidité propre etsa gran<strong>de</strong> longueur, 30 mètres.Un panne<strong>au</strong> <strong>de</strong> bordé a été retrouvé <strong>sur</strong> <strong>le</strong> fond à environ 5MN <strong>de</strong> l’épave<strong>de</strong> l’avant (environ 100t). On y distingue nettement un tirant rompu près <strong>de</strong> sonattache avec la cloison longitudina<strong>le</strong>.


Les fonds du navire se sont rompus par traction, probab<strong>le</strong>ment <strong>au</strong>milieu <strong>de</strong> la tranche, vers <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> 70, si l’on en juge par <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s qui subsistent <strong>sur</strong><strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux parties <strong>de</strong> l’épave. Cette traction <strong>sur</strong> la structure <strong>de</strong>s fonds n’était pas trèsé<strong>le</strong>vée dans la phase initia<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt. Mais il f<strong>au</strong>t noter que, dès que l’on doitconsidérer que <strong>le</strong> ballast n°2 tribord est en libre communication avec la mer, l’effet<strong>de</strong> carène perdue se traduit par une <strong>au</strong>gmentation importante du moment <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xionlongitudinal, et on atteint un nive<strong>au</strong> proche du moment maximal admissib<strong>le</strong>.Si l’on ajoute à cela <strong>le</strong> fait que la structure est déjà atteinte, avec la perte<strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> la cloison et du bordé extérieur, réduisant en conséquence lava<strong>le</strong>ur du modu<strong>le</strong> d’inertie, il est clair que <strong>le</strong>s criques initiées dans la murail<strong>le</strong> seprolongent vers <strong>le</strong> fond et on aboutit inéluctab<strong>le</strong>ment à la rupture complète <strong>de</strong> lacoque.À ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong>s fonds, la coque présente encore unestructure relativement rigi<strong>de</strong> prenant la forme du parallélogramme constitué par <strong>le</strong>sciternes centra<strong>le</strong>s (<strong>le</strong>s épaisseurs sont certainement supérieures à cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s tranches latéra<strong>le</strong>s).À tribord, la murail<strong>le</strong> a été emportée, en <strong>de</strong>ux ou trois morce<strong>au</strong>x ; <strong>le</strong> panne<strong>au</strong> <strong>de</strong>pont, d’une structure que l’on peut supposer relativement intègre et rigi<strong>de</strong> dans <strong>le</strong>plan horizontal, n’est plus supporté en abord ; il se rompt à une <strong>de</strong> ses charnières<strong>au</strong> coup<strong>le</strong> 66 ou 74.longitudina<strong>le</strong>.Ce panne<strong>au</strong> <strong>de</strong> 30 m <strong>de</strong> longueur se déchire ensuite <strong>le</strong> long <strong>de</strong> la cloisonLa partie centra<strong>le</strong> se sépare à la suite <strong>de</strong> l’arrachement <strong>de</strong>s fonds.L’épave avant dérive <strong>sur</strong> bâbord, entraînant la cas<strong>sur</strong>e du bordé <strong>de</strong> pont et <strong>de</strong> lamurail<strong>le</strong> bâbord.Le scénario qui vient d’être décrit n’est certainement pas exempt <strong>de</strong>critiques. Il est toutefois conforté par <strong>le</strong>s constatations suivantes :


• LA PERTE D’UN ELEMENT DE MURAILLE, 2 heures environ avant <strong>le</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>. Unmorce<strong>au</strong> <strong>de</strong> cet élément a été retrouvé à 5MN <strong>de</strong> l’épave ;• lorsque la citerne 2 tribord est en p<strong>le</strong>ine ou quasi p<strong>le</strong>ine communication avec lamer, <strong>le</strong> moment <strong>de</strong> f<strong>le</strong>xion longitudinal subi par <strong>le</strong> navire est proche du maximumadmissib<strong>le</strong>. Dans ces conditions la RUPTURE DES FONDS EST INELUCTABLE ;• pont et murail<strong>le</strong> <strong>de</strong>s ballasts n°2 latér<strong>au</strong>x se sont brisés <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> LASEPARATION AVEC LA COQUE EN PLUSIEURS TRONÇONS. Il est à noter quel’examen <strong>de</strong> l’épave et l’examen <strong>de</strong>s fonds environnants n’ont permis <strong>de</strong>retrouver que très peu d’éléments appartenant à ces structures. On peut enconclure que <strong>le</strong>ur état initial <strong>de</strong> fragilité ou <strong>de</strong> corrosion a contribué à multiplier<strong>le</strong>s cas<strong>sur</strong>es <strong>au</strong> sein <strong>de</strong> la structure et à disperser toute cette structure en unemultitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> petits composants.En résumé, la perte tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’ERIKA est imputab<strong>le</strong> à une défaillance <strong>de</strong> lastructure du navire. Cette défaillance s’est manifestée par :• la rupture d’un élément <strong>de</strong> la cloison longitudina<strong>le</strong> entre la citerne centra<strong>le</strong> n°3 et <strong>le</strong> ballastn°2 tribord ;• l’affaiblissement subséquent d’un ou plusieurs anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>x du ballast n°2 tribord,conduisant à l’amorce d’une crique dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> ;• l’apparition <strong>de</strong> criques dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont, conséquence <strong>de</strong> l’affaiblissement <strong>de</strong>s anne<strong>au</strong>xtransvers<strong>au</strong>x.Ces phénomènes entraînent une déstructuration progressive <strong>de</strong>sanne<strong>au</strong>x porques et du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> du ballast n°2 tribord, dont un panne<strong>au</strong>s’est détaché <strong>de</strong> la coque <strong>de</strong>ux heures environ avant <strong>le</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>. La rupture <strong>de</strong>sfonds par traction s’est ensuite produite, <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont s’est plié en faisantcharnière et la rupture tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> la coque s’est produite à l’arrière <strong>de</strong> la tranche 2.= * =


7* AUTRES FACTEURS7.1* Les décisions du capitaine - <strong>le</strong> SOPEPLe capitaine savait certes que l’ERIKA était un navire âgé. Il savaitéga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s ballasts n°2 bâbord et tribord étaient « fortement corrodés »,mais il ne pouvait en tirer <strong>au</strong>cune conclusion quant à l’intégrité structurel<strong>le</strong> <strong>de</strong> sonnavire.Comme il l’a lui-même déclaré, ce navire, qui n’avait pas un m<strong>au</strong>vaisaspect général extérieur :• avait subi un an <strong>au</strong>paravant une visite <strong>de</strong> reclassification majeure et fait l’objet <strong>de</strong> trav<strong>au</strong>xsomme toute importants,• avait la première cote d’une société <strong>de</strong> classification appartenant à l’IACS,• avait subi une visite annuel<strong>le</strong> <strong>de</strong> cette même société en août et novembre 1999, avec commeseu<strong>le</strong> réserve <strong>de</strong> faire effectuer un contrô<strong>le</strong> d’échantillonnage du ballast n°2 tribord et dupeak avant d’ici la fin du mois <strong>de</strong> janvier 2000.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s installations du navire : pompes <strong>de</strong> cargaison et <strong>de</strong>ballastage, appareils propulsifs et <strong>au</strong>xiliaires (appareil à gouverner et équipements <strong>de</strong>passerel<strong>le</strong>) fonctionnaient <strong>de</strong> façon satisfaisante, à l’exception <strong>de</strong> l’émetteur-récepteurINMARSAT A (phonie), qui n’était d’ail<strong>le</strong>urs pas requis pour la navigation qu’i<strong>le</strong>ffectuait, <strong>le</strong> navire disposant par ail<strong>le</strong>urs d’un émetteur-récepteur INMARSAT C (té<strong>le</strong>x)en passerel<strong>le</strong>.


La météorologie n’était certes pas bonne pour cette traversée Dunkerque– Livourne, mais el<strong>le</strong> n’avait guère été meil<strong>le</strong>ure pendant <strong>le</strong>s voyages précé<strong>de</strong>nts,même en Méditerranée. Par ail<strong>le</strong>urs, un vent <strong>de</strong> secteur ouest force 8/9 n’est paschose extraordinaire dans <strong>le</strong> golfe <strong>de</strong> Gascogne à pareil<strong>le</strong> époque et n’est pasin<strong>sur</strong>montab<strong>le</strong> par un navire-citerne <strong>de</strong> cette tail<strong>le</strong>.Aussi, <strong>le</strong> commandant a-t-il été <strong>sur</strong>pris lorsqu’il a constaté une gîteimportante et progressive <strong>sur</strong> tribord, <strong>le</strong> 11 décembre à 12H40. Le ullage du ballastn°4 tribord n’ayant pas varié (à moitié p<strong>le</strong>in) il ne pouvait s’agir que d’un transfert <strong>de</strong>cargaison <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong>, p<strong>le</strong>ine, vers <strong>le</strong> ballast n°2 tribord, pratiquementvi<strong>de</strong>, ce que vérifieront <strong>le</strong>s ullages et la présence <strong>de</strong> fioul <strong>sur</strong> la son<strong>de</strong> dans <strong>le</strong>ballast n°2 tribord, peu après.Sa première réaction a été <strong>de</strong> déballaster <strong>le</strong> ballast n°4 tribord pourredresser avant <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>mi-tour pour vérifier la situation en étant à l’abri <strong>de</strong> laforce <strong>de</strong> la mer. Le calculateur <strong>de</strong> chargement, <strong>au</strong>torisait ce mouvement, ce que <strong>le</strong>scalculs ultérieurs ont confirmé en constatant, comme pour <strong>le</strong>s <strong>au</strong>tres mouvements,une diminution du moment fléchissant (on ne pouvait alors déballaster <strong>le</strong> ballast n°2 triborddans <strong>le</strong>quel on savait qu’il y avait du fioul).Le MAYDAY <strong>de</strong> 14H10, correspond à une « <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’assistanceimmédiate <strong>au</strong>x personnes en vue <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur évacuation ». Le navire est encore en route<strong>au</strong> 210, avec <strong>de</strong> la gîte. Il suffit pour envoyer ce MAYDAY par té<strong>le</strong>x, d’appuyer <strong>sur</strong><strong>de</strong>ux boutons qui déc<strong>le</strong>nchent <strong>au</strong>tomatiquement la procédure en donnantnotamment position, cap et vitesse.À 15H02, la situation s’est notab<strong>le</strong>ment améliorée : <strong>le</strong> navire a commencéà se redresser, il a fait <strong>de</strong>mi-tour, il n’est plus question <strong>de</strong> l’évacuer, d’où l’annulationdu MAYDAY et ce nouve<strong>au</strong> message PAN, message <strong>de</strong> sécurité, qui viseessentiel<strong>le</strong>ment à conserver veil<strong>le</strong> et communications, sera lui-même annuléà 16H24.


À partir <strong>de</strong> ce moment (16H27) <strong>le</strong> commandant, ayant eu confirmation dutransfert <strong>de</strong> fioul <strong>de</strong> la citerne n°3 centra<strong>le</strong> <strong>au</strong> ballast n°2 tribord, puis connaissance<strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es et du flambement dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont, déci<strong>de</strong> avec l’accord dugestionnaire n<strong>au</strong>tique <strong>de</strong> faire route vers un port <strong>de</strong> refuge, Donges en l’occurrence,en réduisant l’allure machine <strong>de</strong> 107 à 75tours/min.À partir <strong>de</strong> 03H00 <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es qui étaient <strong>sur</strong>veillées <strong>de</strong>puis <strong>le</strong>urdécouverte s’agrandissent, la ruine du navire s’accélère avec l’arrachement d’unepartie du bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> à partir <strong>de</strong> 05H00, <strong>le</strong> capitaine ne peut plus que lancer <strong>le</strong>« vrai » MAYDAY. Celui ci entraîne l’évacuation <strong>de</strong> l’équipage.L’ACTION DU CAPITAINE DANS LE CADRE DU PLAND’URGENCE ANTI-POLLUTION - SOPEPL’artic<strong>le</strong> 8 et <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> 1 <strong>de</strong> MARPOL 73/78 exigent que l’État côtier <strong>le</strong>plus proche soit averti <strong>de</strong> tout déversement effectif ou probab<strong>le</strong>.Cette prescription vise à garantir que <strong>le</strong>s États côtiers soient informéssans retard <strong>de</strong> tout événement ou toute menace <strong>de</strong> pollution du milieu marin, ainsique <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es d’assistance ou <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage, afin que <strong>le</strong>s dispositionsappropriées puissent être prises.La procédure à suivre doit être appliquée par <strong>le</strong> capitaine ou toutepersonne habilitée à agir en son nom en conformité avec <strong>le</strong>s recommandations <strong>de</strong> laRésolution A. 648(16) <strong>de</strong> l’OMI, dans <strong>le</strong> cadre du plan d’urgence Shipboard OilPollution Emergency Plan (SOPEP).L’événement doit être rapporté simultanément à la station côtière (navire àla mer) ou <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités portuaires (navire <strong>au</strong> port), suivant <strong>le</strong> cas, et <strong>au</strong>x personnesresponsab<strong>le</strong>s du suivi du navire à terre.


Le plan fait appel à <strong>de</strong>s logigrammes et <strong>de</strong>s check-lists d’ai<strong>de</strong> à ladécision, visant à éviter <strong>le</strong>s oublis, <strong>le</strong>s erreurs et <strong>le</strong>s risques pris par précipitation oumanque <strong>de</strong> réf<strong>le</strong>xion <strong>au</strong> tout début d’un événement majeur.Le navire disposait <strong>de</strong>puis 1997 d’un tel plan approuvé par <strong>le</strong> BUREAUVERITAS puis par <strong>le</strong> RINA, par délégation <strong>de</strong> l’administration maritime maltaise.Ce plan contient <strong>le</strong>s instructions en cas <strong>de</strong> pollution ou <strong>de</strong> risque <strong>de</strong>pollution. Il décrit la démarche à suivre et <strong>le</strong>s procédures à appliquer par ordre <strong>de</strong>priorité ainsi que <strong>le</strong>s informations requises. Il donne éga<strong>le</strong>ment la liste <strong>de</strong>spersonnes, <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités et organismes à contacter avec <strong>le</strong>urs coordonnées (n° <strong>de</strong>téléphone, téléfax, té<strong>le</strong>x).Ce plan stipu<strong>le</strong> que l’Etat côtier et <strong>le</strong>s <strong>au</strong>torités compétentes doivent êtreinformés sans délai <strong>de</strong> tout déversement d’hydrocarbures ou du risque <strong>de</strong>déversement d’hydrocarbures et <strong>de</strong> menace <strong>de</strong> pollution en particulier dans <strong>le</strong>s cassuivants :• dommages ou avaries affectant la sécurité du navire lui-même ou cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres navires àla suite d’une collision, d’un échouement, d’un incendie, d’une explosion, d’unedéfaillance <strong>de</strong> structure, d’une voie d’e<strong>au</strong> ;• dommages ou avaries <strong>de</strong> machine ou d’équipements pouvant compromettre la sécurité <strong>de</strong> lanavigation.Des fiches présentées sous forme <strong>de</strong> check list précisent <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es àprendre par l’équipage et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> chacun en fonction <strong>de</strong> la gravité pour 9 cas <strong>de</strong>pollution ou <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> pollution :Trois d’entre el<strong>le</strong>s se rapportaient plus spécia<strong>le</strong>ment à l’événement :


• check list n°3 : suspected hull <strong>le</strong>akage (soupçon <strong>de</strong> fuite),• check list n°7 : hull failure (défaillance <strong>de</strong> coque),• check list n°8 : excessive list (gîte importante).L’information doit être adressée à l’État côtier, <strong>au</strong>x organisations etpersonnes concernées figurant dans <strong>le</strong>s listes <strong>de</strong> l’annexe 1 « Coastal StateContacts » et <strong>de</strong> l’annexe 3 « Ship Interest contacts » , par une note formalisée« Initial notification » comprenant <strong>le</strong>s renseignements nécessaires :Dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> l’ERIKA, <strong>le</strong> capitaine <strong>de</strong>vait d’abord envoyer la noted’information initia<strong>le</strong> « Initial notification » :• <strong>au</strong> Secrétariat général <strong>de</strong> la mer ;• <strong>au</strong> CROSS Corsen ;• à la Préfecture maritime <strong>de</strong> l’Atlantique ;• <strong>au</strong> ship manager PANSHIP ;• <strong>au</strong> technical advisor RINA.De son côté, <strong>le</strong> ship-manager <strong>de</strong>vait transmettre cette note <strong>au</strong> propriétaire<strong>de</strong> la cargaison, <strong>au</strong>x représentants <strong>de</strong> l’as<strong>sur</strong>eur et du P&I Club.Le capitaine <strong>de</strong>vait dans un <strong>de</strong>uxième temps adresser <strong>au</strong> technicaladvisor, <strong>le</strong>s éléments d’évaluation <strong>de</strong> stabilité et <strong>de</strong> résistance du navire selon lanote formalisée « stability and strength assessment notification ».Le capitaine <strong>de</strong>vait ensuite rendre compte, à interval<strong>le</strong>s réguliers, <strong>au</strong>xparties concernées, <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la situation et <strong>de</strong>s actions entreprises (formulairen°3 « Follow up notification »).Par conséquent, la Commission estime que dans sa gestion <strong>de</strong>l’événement, <strong>le</strong> capitaine, s’il a fait procé<strong>de</strong>r <strong>au</strong>x contrô<strong>le</strong>s nécessaires, n’a pas suivi<strong>le</strong>s instructions figurant dans son plan d’urgence qu’il <strong>de</strong>vait pourtant connaîtrepuisque <strong>de</strong>s exercices impliquant la mise en œuvre <strong>de</strong> ce plan ont été notés <strong>sur</strong> <strong>le</strong>journal <strong>de</strong> bord :


• un exercice anti-pollution <strong>le</strong> 16/11,• un exercice d’échouement et d’avarie <strong>de</strong> machine <strong>le</strong> 26/11.La Commission considère que, dès <strong>le</strong> 11/12 lorsque la gîte <strong>sur</strong> tribord aété constatée vers 13H00, <strong>le</strong> SOPEP <strong>au</strong>rait du être appliqué dans son intégralité(check list n°8) ou du moins à 14H48 après la me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong>s ullages et la détection <strong>de</strong>fioul dans <strong>le</strong> ballast n°2 tribord et <strong>de</strong>s cas<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont (check list n°3 etn°7).En fait, dès l’apparition <strong>de</strong> l’événement, <strong>le</strong> capitaine a cherché, sanssuccès immédiat, à entrer en contact avec son gestionnaire n<strong>au</strong>tique et <strong>le</strong>s <strong>au</strong>toritésfrançaises n’ont eu connaissance <strong>de</strong> ces éléments qu’en fin <strong>de</strong> soirée <strong>le</strong> 11/12/99,quelques heures avant <strong>le</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong>.Estimait-il que son navire ne présentait pas un danger réel <strong>de</strong> pollutiondans la me<strong>sur</strong>e où il prenait <strong>de</strong>s préc<strong>au</strong>tions tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> transfert <strong>de</strong> fioul <strong>de</strong> laciterne n°1 tribord à la citerne n°1 centra<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es sepropageraient <strong>au</strong> <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la n°1 tribord, puis, plus tard, la <strong>sur</strong>veillance dudéballastage, <strong>de</strong>venu nécessaire du ballast n°2 tribord ?La fuite <strong>de</strong> fioul <strong>sur</strong> l’avant du manifold évoquée dans <strong>le</strong> message <strong>de</strong>14H42 n’a pas été confirmée par l’inspection ultérieure du pont, du moins <strong>au</strong> travers<strong>de</strong>s déclarations faites par <strong>le</strong> commandant à la Commission. Ce n’est que dans <strong>le</strong>message du 12/12 à 03H30 que l’on par<strong>le</strong> <strong>de</strong> « traces <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> fioul à la mer ».S’il y a, peut être, eu carence <strong>de</strong> la part du commandant <strong>de</strong> l’ERIKA enmatière d’information <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités maritimes, il semb<strong>le</strong> <strong>sur</strong>tout qu’il ait été dépassépar <strong>le</strong>s événements sans ai<strong>de</strong> extérieure, <strong>le</strong> s<strong>au</strong>vetage excepté.Par ail<strong>le</strong>urs et d’une manière très généra<strong>le</strong>, la Commission estime que ladocumentation rég<strong>le</strong>mentaire et <strong>le</strong>s procédures étaient be<strong>au</strong>coup trop nombreusespour pouvoir être utilisées efficacement en pareil<strong>le</strong>s circonstances.


7.2. L’action du propriétaireAu nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> l’exploitation du navire : <strong>le</strong> propriétaire s’occupaitlui-même <strong>de</strong> la gestion financière, commercia<strong>le</strong> et administrative du navire ainsi que<strong>de</strong>s questions juridiques et d’as<strong>sur</strong>ance. Toute la gestion technique et l’armementdu navire étaient confiés d’une part à un gestionnaire n<strong>au</strong>tique, d’<strong>au</strong>tre part pour <strong>le</strong>recrutement <strong>de</strong> l’équipage à une société spécialisée.Le choix du RINA comme société <strong>de</strong> classification à la place du Bure<strong>au</strong>Veritas a été fait <strong>sur</strong> la suggestion du gestionnaire n<strong>au</strong>tique. N’ayant pasd’expérience technique, <strong>le</strong> propriétaire lui faisait confiance pour :• la programmation <strong>de</strong>s arrêts et visites du navire ;• l’établissement <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x, achat <strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> rechange, budget annuel d’entretien et <strong>de</strong>réparations ;• la consultation et <strong>le</strong> choix du chantier <strong>de</strong> réparation (il intervenait toutefois dans lanégociation commercia<strong>le</strong> et <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s factures).Le propriétaire n’a jamais eu <strong>de</strong> contact direct ni avec la société <strong>de</strong>classification RINA, ni avec <strong>le</strong> chantier <strong>de</strong> Bijela. Toutefois il avait eu connaissance<strong>de</strong> la visite préliminaire d’acceptation <strong>de</strong> classe faite à Aliaga en février 1998 et <strong>de</strong>cel<strong>le</strong> d’Augusta <strong>de</strong> novembre 1999. Il ne pouvait donc ignorer l’état réel <strong>de</strong> sonnavire.Ce sont sans doute <strong>de</strong>s préoccupations purement économiques quiprévalaient quant <strong>au</strong> choix <strong>de</strong>s fournisseurs et notamment du chantier <strong>de</strong> réparation.Au nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> l’événement : <strong>le</strong> propriétaire du navire a été informé<strong>de</strong>s premières difficultés techniques <strong>de</strong> l’ERIKA par <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique <strong>le</strong>samedi 11/12 vers 15H00, notamment <strong>de</strong> la gîte et <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont et <strong>de</strong> ceque <strong>le</strong> navire avait lancé un message <strong>de</strong> détresse. À réception <strong>de</strong> ces informations iln’a donné <strong>au</strong>cune instruction particulière, s’en remettant <strong>au</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique.


Il a seu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>mandé à être tenu régulièrement informé <strong>de</strong> l’évolution<strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’ERIKA. Son <strong>de</strong>rnier contact avec <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique a eulieu <strong>le</strong> 11/12 vers 23/23H30.Le 12/12 après l’acci<strong>de</strong>nt, il a été informé que <strong>le</strong> navire s’était cassé etque <strong>le</strong>s opérations <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage <strong>de</strong> l’équipage étaient en cours.7.3* Les actions du gestionnaire n<strong>au</strong>tique –cas <strong>de</strong> l’ISMLes différentes actions du gestionnaire n<strong>au</strong>tique <strong>au</strong> moment <strong>de</strong>l’événement se résument pour l’essentiel : (cf.§ 5.5*supra).• à suivre l’évolution <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’ERIKA en s’inquiétant plus particulièrement, tard il estvrai, <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> pont et en se souciant d’éviter toute pollution ;• à prévenir toutes <strong>le</strong>s parties « commercia<strong>le</strong>s » à l’affaire ;• à faire désigner un agent pour l’esca<strong>le</strong> à Donges <strong>de</strong> l’ERIKA.Il convient <strong>de</strong> rappe<strong>le</strong>r que <strong>le</strong> RINA, par délégation <strong>de</strong> la MMA, avait certifiéISM (délivrance d’un « document of compliance » - DOC) à la fois <strong>le</strong> siège du gestionnairen<strong>au</strong>tique et ses navires, en 1998, après <strong>au</strong>dit.Or, en août 1999, à la suite <strong>de</strong> la détention d’un navire géré par PANSHIP,la MMA a <strong>de</strong>mandé <strong>au</strong> RINA d’y procé<strong>de</strong>r à un <strong>au</strong>dit <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong>.À l’occasion <strong>de</strong> cet <strong>au</strong>dit, <strong>le</strong> RINA a constaté <strong>de</strong> nombreuses etimportantes déficiences révélant à ses yeux <strong>de</strong> sérieuses défaillances dans <strong>le</strong>système <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la sécurité. Ces points ont été confirmés par un <strong>de</strong>uxième<strong>au</strong>dit conduit par <strong>le</strong> chef <strong>de</strong> la section chargée <strong>de</strong> l’ISM <strong>au</strong> siège du RINA.Par <strong>le</strong>ttre en date du 23/08/99, <strong>le</strong> RINA avait donc recommandé à la MMA<strong>de</strong> suspendre <strong>le</strong> D.O.C. <strong>de</strong> PANSHIP. Cette recommandation n’a pas été suivie d’effet.


La Commission considère que si la certification ISM du gestionnairen<strong>au</strong>tique avait été suspendue dès cette grave a<strong>le</strong>rte, <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique<strong>au</strong>rait été amené à prendre <strong>le</strong> temps nécessaire pour revoir toutes sesprocédures et que cela <strong>au</strong>rait pu donner un tour différent à la suite <strong>de</strong>sévénements.À la suite du <strong>n<strong>au</strong>frage</strong> <strong>de</strong> l’ERIKA, la MMA a <strong>de</strong>mandé <strong>au</strong> RINA <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>rà un nouvel <strong>au</strong>dit. Celui-ci a été conduit <strong>de</strong> façon conjointe par <strong>le</strong> RINA et la MMA <strong>le</strong>s26 et 27/01/00. Les constatations faites à cette occasion et <strong>de</strong>s déficiencesrécurrentes ont confirmé pour <strong>le</strong> RINA la persistance <strong>de</strong> sérieuses défaillances dansla gestion <strong>de</strong> PANSHIP, et l’ont amené à nouve<strong>au</strong> à recomman<strong>de</strong>r à la MMA <strong>le</strong> retrait<strong>de</strong> son DOC. Cel<strong>le</strong>-ci n’a pas eu à y procé<strong>de</strong>r, PANSHIP ayant, début février,volontairement restitué son DOC à la MMA.L’<strong>au</strong>dit initial <strong>de</strong> l’ERIKA a été réalisé en juin 98 par <strong>le</strong> RINA qui a délivré lacertification ISM <strong>de</strong> ce navire (SMC « Safety Management Certificat »). Un <strong>au</strong>tre <strong>au</strong>dita été réalisé à bord <strong>de</strong> l’ERIKA en septembre 1999. À l’occasion <strong>de</strong> ces <strong>au</strong>dits, <strong>le</strong>RINA a constaté la présence à bord <strong>de</strong> l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> la documentation nécessaire eten particulier <strong>le</strong> SOPEP « Shipboard Oil Pollution Emergency Plan ».La personne désignée chez PANSHIP pour <strong>le</strong>s situations d’urgence nes’est apparemment pas référée <strong>au</strong>x procédures d’urgence en conformité avec <strong>le</strong>co<strong>de</strong> ISM et <strong>le</strong> SOPEP, puisqu’el<strong>le</strong> n’a pas pris contact <strong>le</strong> 11/12/99 avec <strong>le</strong>s <strong>au</strong>toritésmaritimes françaises pour <strong>le</strong>s informer, comme <strong>le</strong> commandant, ou à sa place, <strong>de</strong> lasituation <strong>de</strong> l’ERIKA, et <strong>de</strong>s particularités concernant l’état réel du navire. Avantmême d’avoir une liaison phonique directe avec <strong>le</strong> commandant, la personnedésignée <strong>au</strong> titre du co<strong>de</strong> ISM, a eu <strong>de</strong>s contacts avec notamment :


• <strong>le</strong> service «avaries» du quotidien britannique Lloyd’s List (prévenu en début d’après-midi par<strong>le</strong> MRCC <strong>de</strong> Milford Haven),• <strong>le</strong> propriétaire du navire,• <strong>le</strong>s as<strong>sur</strong>eurs,• la société <strong>de</strong> classification,• <strong>le</strong>s éventuels agents portuaires du navire,• la société <strong>de</strong> remorquage et d’assistance SMITTAK ,c’est à dire pratiquement toutes <strong>le</strong>s parties concernées, s<strong>au</strong>f <strong>le</strong>s <strong>au</strong>toritésmaritimes compétentes dont <strong>le</strong>s adresses figuraient explicitement dans son pland’urgence.El<strong>le</strong> a été assistée pendant cette phase d’un commandant (à titre d’expert)d’un navire du même type et géré par PANSHIP. Bien qu’ayant informé <strong>le</strong> RINA <strong>de</strong>sproblèmes <strong>de</strong> l’ERIKA, <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique (qui n’était pas sans connaître l’état structureldu navire) n’a pas jugé uti<strong>le</strong> <strong>de</strong> solliciter une assistance technique particulière <strong>de</strong>celui-ci.Il apparaît donc que <strong>le</strong>s princip<strong>au</strong>x intéressés à l’exploitation du naviren’ont, <strong>le</strong> 11/12/99 et dans la nuit du 11 <strong>au</strong> 12/12/99, affiché vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités <strong>de</strong>l’État côtier <strong>au</strong>cune inquiétu<strong>de</strong>, en matière <strong>de</strong> pollution comme <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> lavie humaine en mer et ont sous évalué la situation <strong>de</strong> l’ERIKA. C’est pourquoi <strong>le</strong> RINAa estimé que la gestion <strong>de</strong> la crise du 11/12/99 constituait en el<strong>le</strong>-même unesérieuse carence <strong>au</strong> regard du co<strong>de</strong> ISM.Par ail<strong>le</strong>urs, s’agissant <strong>de</strong> certains équipements <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong> l’ERIKA, laCommission a re<strong>le</strong>vé <strong>le</strong>s points suivants :


• l’équipement INMARSAT A (phonique) du bord, certes non obligatoire <strong>au</strong> titre SMDSM maisprésent à bord, s’est trouvé défaillant dans la journée du 11/12/99 <strong>au</strong> moment même ou sonbon fonctionnement était <strong>le</strong> plus nécessaire, f<strong>au</strong>te d’officier spécia<strong>le</strong>ment affecté <strong>au</strong>xliaisons d’urgence avec la terre ;• <strong>le</strong> moteur du canot <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage dans <strong>le</strong>quel certains membres <strong>de</strong> l’équipage avaient prisplace n’a pas démarré ;• <strong>le</strong>s largueurs hydrostatiques et/ou <strong>le</strong>s dispositifs <strong>de</strong> gonf<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s ra<strong>de</strong><strong>au</strong>x pneumatiques<strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage (<strong>de</strong>ux en principe présents à bord) n’ont pas fonctionné ;• <strong>le</strong> largueur hydrostatique et/ou <strong>le</strong> déc<strong>le</strong>ncheur d’émission <strong>de</strong> la balise <strong>de</strong> détresse dont <strong>le</strong>navire était, en principe, doté n’a éga<strong>le</strong>ment pas fonctionné.Ces déf<strong>au</strong>ts multip<strong>le</strong>s et simultanés concernant <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong>sécurité fondament<strong>au</strong>x, ont peut-être un caractère fortuit, mais venant après <strong>le</strong>constat tiré <strong>de</strong>s <strong>au</strong>dits effectués par <strong>le</strong> RINA agissant en tant qu’organismecertificateur, ils sont préoccupants.En résumé la Commission considère donc que <strong>le</strong>s gestionnaires dunavire à terre n’ont pas apporté <strong>au</strong> commandant <strong>le</strong> soutien nécessaire en pareil<strong>le</strong>circonstance.7.4* Les actions <strong>de</strong> l’État du pavillonA) – Pour <strong>le</strong>s navires battant pavillon maltais, <strong>le</strong>s CERTIFICATS DESECURITE INTERNATIONAUX (cf. § 3.4 supra) sont délivrés et renouvelés aprèsvisite annuel<strong>le</strong> par <strong>le</strong>s agents <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> classification agréées à cet effet, etcel<strong>le</strong>s-ci sont rémunérés par <strong>le</strong>s armateurs <strong>de</strong>s navires inspectés.En dépit <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, la Commission n’a pas reçu copie du rapport <strong>de</strong>la <strong>de</strong>rnière visite annuel<strong>le</strong> effectuée dans ces conditions.


Il ne lui a donc pas été possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> savoir si cel<strong>le</strong>-ci avait re<strong>le</strong>vé <strong>de</strong>sdéfaillances ou <strong>de</strong>s signes précurseurs d’une faib<strong>le</strong>sse structurel<strong>le</strong> loca<strong>le</strong> pouvantavoir un lien avec <strong>le</strong> sinistre du 12/12/99. Le navire n’ayant pas été arrêté, il y a toutlieu <strong>de</strong> penser qu’<strong>au</strong>cune remarque particulière n’avait été faite.à cette visite.La Commission ne sait pas non plus si un agent <strong>de</strong> la MMA avait participéB) – En ce qui concerne la CERTIFICATION ISM, effectuée par <strong>le</strong> RINA,après <strong>au</strong>dit (cf. § 3.3* supra), la Commission a noté que, dès la constitution <strong>de</strong>PANSHIP, ses animateurs ont pris contact avec <strong>le</strong> RINA en vue <strong>de</strong> réaliser, à <strong>le</strong>ursfrais, l’<strong>au</strong>dit préalab<strong>le</strong> à <strong>le</strong>ur certification ISM.La Commission a constaté que, par la suite, la MMA n’avait pas donnésuite <strong>au</strong>x recommandations (cf. § 7.3*supra) du RINA, recommandations qui visaienten août 1999 à suspendre cette certification, à la suite <strong>de</strong> vérifications tant à bord <strong>de</strong>navires que du siège même <strong>de</strong> la société.Il a fallu <strong>le</strong> <strong>n<strong>au</strong>frage</strong> <strong>de</strong> l’ERIKA, et un nouvel <strong>au</strong>dit du RINA allant dans <strong>le</strong>même sens en janvier 2000 pour que PANSHIP abandonne <strong>de</strong> lui même sacertification ISM en février 2000.7.5* Les actions <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>classificationAvant <strong>de</strong> prendre en charge la classification du navire, <strong>le</strong> RINA a faiteffectuer, comme il se doit, une visite assez approfondie par un <strong>de</strong> ses experts.Ce rapport est pour <strong>le</strong> moins pessimiste quant à ce qu’il peut constater <strong>de</strong>l’état structurel du navire et <strong>de</strong> l’étendue <strong>de</strong>s corrosions. Le rapport <strong>au</strong> siège du RINA– à qui revient la décision – mentionne que <strong>le</strong> navire n’est pas acceptab<strong>le</strong> et indique,sous toutes réserves, ce qu’il f<strong>au</strong>drait faire pour qu’il puisse être classé par <strong>le</strong> RINA.


La décision du RINA ayant fina<strong>le</strong>ment été positive, cette expertise et <strong>le</strong>re<strong>le</strong>vé d’échantillonnage fait en juin 1998, constituent en fait la base <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x<strong>de</strong>mandés pour la visite quinquenna<strong>le</strong> spécia<strong>le</strong> d’août 1998.Dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> la visite spécia<strong>le</strong>, <strong>le</strong> programme <strong>de</strong>s inspections et <strong>le</strong>strav<strong>au</strong>x doivent être préparés près d’un an à l’avance par l’armateur et la société <strong>de</strong>classification. Dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> l’ERIKA, il n’y a pas eu <strong>le</strong> temps nécessaire pour cettepréparation.En tout état <strong>de</strong> c<strong>au</strong>se la liste <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x n’<strong>au</strong>rait du être établie qu’aprèsune visite approfondie <strong>de</strong> la structure (et notamment <strong>de</strong>s ballasts) qui ,seu<strong>le</strong> ,permettaitd’en apprécier l’étendue, après concertation avec tous <strong>le</strong>s partenaires concernés.La garantie <strong>de</strong> la bonne exécution <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x appartenait naturel<strong>le</strong>ment<strong>au</strong> chantier, mais sous <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du représentant <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> classification. LaCommission a noté que ce <strong>de</strong>rnier n’avait pas été présent en permanence pendanttoute la durée <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x.Dans <strong>de</strong> tels trav<strong>au</strong>x, <strong>de</strong>s erreurs, diffici<strong>le</strong>ment visib<strong>le</strong>s et, plus encore,irréparab<strong>le</strong>s, peuvent rapi<strong>de</strong>ment être commises. La visite annuel<strong>le</strong> <strong>de</strong> 1999 (août etnovembre à Augusta) est considérée comme une «visite <strong>de</strong> routine » par rapport à lavisite spécia<strong>le</strong> (<strong>de</strong> 1998) ou même la visite intermédiaire, qui <strong>au</strong>rait du intervenir enfévrier 2001.L’expert d’Augusta n’a pu faire qu’un contrô<strong>le</strong> superficiel du ballast n°2tribord. Néanmoins, <strong>le</strong> peu qu’il a vu (échel<strong>le</strong> corrodée, lisse usée) l’a conduit à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rune nouvel<strong>le</strong> visite et <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es dans <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs délais (janvier 2000).La validité <strong>de</strong>s certificats a alors été prolongée jusqu’<strong>au</strong> 31 janvier 2000.Les actions <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> classification <strong>au</strong> titre d’ISMpétroliers.En février 1998 <strong>le</strong> document ISM a été délivré à PANSHIP pour <strong>le</strong>s


L’ERIKA a été certifié <strong>le</strong> 3 juin 1998, avant l’arrêt technique <strong>de</strong> Bijela.Le RINA n’est pas habilité à retirer l’agrément mais à faire <strong>de</strong>s propositions<strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités <strong>de</strong> l’Etat du pavillon en fonction <strong>de</strong>s non conformités re<strong>le</strong>vées lors <strong>de</strong>s<strong>au</strong>dits. La décision <strong>de</strong> retirer un agrément ne peut être prise que par <strong>le</strong>s <strong>au</strong>torités dupavillon (en l’occurrence Malte).Les actions <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> classification <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>l’événementLe RINA a été prévenu par <strong>le</strong> gestionnaire n<strong>au</strong>tique dès <strong>le</strong> début <strong>de</strong>l’événement <strong>de</strong>s difficultés techniques rencontrées par l’ERIKA (gîte, fis<strong>sur</strong>es etflambement du pont principal).Le spécialiste <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> coque désigné pour intervenir dans cegenre <strong>de</strong> situation en <strong>au</strong>rait été informé, mais il ne semb<strong>le</strong> pas qu’une ai<strong>de</strong>spécifique ait été <strong>de</strong>mandée.Bien que <strong>le</strong> RINA figure en tant que technical advisor dans <strong>le</strong> SOPEP,l’ERIKA n’était pas abonné <strong>au</strong> « Technical Advising Service », service chargé <strong>de</strong>répondre en permanence 24/24 <strong>au</strong>x appels urgents <strong>de</strong>s armateurs – ou <strong>de</strong>s navireset d’apporter une assistance technique <strong>au</strong>x navires en difficulté.Ce service a été mis en place en application <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l’OilPollution Act 90 exigées par l’US Coast Guard pour <strong>le</strong>s navires fréquentant <strong>le</strong>s ports<strong>de</strong>s Etats-Unis.L’adhésion <strong>de</strong>s armateurs est facultative. El<strong>le</strong> fait l’objet d’un contratspécifique navire par navire et suppose que toutes <strong>le</strong>s caractéristiques du navirebénéficiaire du contrat soient informatisées. Une préparation technique estindispensab<strong>le</strong>.


Au moment <strong>de</strong> l’avarie <strong>de</strong> l’ERIKA, <strong>le</strong> service n’<strong>au</strong>rait pas été activé parPANSHIP.En effet une tel<strong>le</strong> assistance n’<strong>au</strong>rait pas été réclamée <strong>au</strong> RINA, soit enqualité <strong>de</strong> « Technical Advisor », soit même en sa qualité d’Expert/Société <strong>de</strong>classification. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas on peut penser qu’il <strong>au</strong>rait fait tout ce qui était enson pouvoir pour apporter son concours, bien que n’y étant pas obligé et malgrél’absence d’informations qui lui <strong>au</strong>raient été nécessaires à cet effet, contrairement àcel<strong>le</strong>s qui <strong>au</strong>raient été immédiatement à sa disposition si la prestation <strong>de</strong>« Technical Advisor » avait été activée.Seuls 3 navires gérés par PANSHIP bénéficiaient <strong>de</strong> ce service mais cen’était pas <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> l’ERIKA, bien que <strong>le</strong>s numéros <strong>de</strong> téléphone <strong>de</strong>s TechnicalAdvisors figuraient dans son SOPEP. En réalité <strong>le</strong> SOPEP <strong>de</strong> l’ERIKA ayant étéapprouvé par <strong>le</strong> BUREAU VERITAS <strong>au</strong> nom <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités maltaises <strong>le</strong> 3/09/97, <strong>le</strong> RINAn’a fait que <strong>le</strong> viser <strong>le</strong> 10/08/98 comme existant à bord lors du changement <strong>de</strong>classe.


7.6* <strong>le</strong>s actions <strong>de</strong>s affréteursLes actions <strong>de</strong>s affréteurs peuvent être appréciées à <strong>de</strong>ux nive<strong>au</strong>x :• celui <strong>de</strong>s conditions économiques dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s l’ERIKA était exploité,• celui <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs réactions à la première annonce <strong>de</strong>s avaries du navire.7.6.1. LES CONDITIONS DE CHARTE PARTIELa Commission a constaté qu’el<strong>le</strong>s s’inscrivaient dans <strong>le</strong>s limites dumarché <strong>au</strong> moment <strong>de</strong>s faits. Cependant, cette situation était la même pourquasiment toutes <strong>le</strong>s unités <strong>de</strong> ce type. Ceci était suffisant pour couvrir <strong>le</strong>sdépenses courantes, mais ne permettait pas d’envisager un renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> laflotte âgée affectée <strong>au</strong> transport <strong>de</strong>s produits noirs et encore moins la mise <strong>au</strong> pointd’une technologie dédiée à ces matières spécifiques et tenant compte <strong>de</strong> <strong>le</strong>urcaractère dangereux et polluant.7.6.2. LA REACTION DES AFFRETEURS A L’ANNONCEDES AVARIES DU NAVIRELa Commission a noté qu’avant même d’avoir une liaison phonique avec<strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA, la personne désignée <strong>de</strong> PANSHIP, avait pris contact avecl’affréteur à temps du navire via son courtier. Il n’y a pas eu <strong>de</strong> contact direct entrela personne désignée et l’affréteur <strong>au</strong> voyage du navire, et pas d’avantage entrel’affréteur à temps et l’affréteur <strong>au</strong> voyage.L’affréteur <strong>au</strong> voyage, propriétaire <strong>de</strong> la cargaison prendconnaissance vers 21H30 du message laissé à 18H34 <strong>sur</strong> l’enregistreur <strong>de</strong> sa ligned’urgence, message lui faisait part <strong>de</strong> difficultés rencontrées par <strong>le</strong> navire enapplication <strong>de</strong>s instructions annexées à la charte-partie.


C’est éga<strong>le</strong>ment à ce moment que l’affréteur <strong>au</strong> voyage prendconnaissance d’un message similaire <strong>de</strong>s agents consignataires contactés par <strong>le</strong>gestionnaire n<strong>au</strong>tique pour organiser l’esca<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’ERIKA dans un port <strong>de</strong> refugeprécisant que c’était Donges qui avait été retenu à cet effet.À la suite <strong>de</strong> cette information, la cellu<strong>le</strong> d’urgence <strong>de</strong> l’affréteur <strong>au</strong>voyage a pris contact phoniquement avec <strong>le</strong> commandant <strong>de</strong> l’ERIKA vers 21H00. Ce<strong>de</strong>rnier a confirmé <strong>le</strong>s termes <strong>de</strong> son message initial <strong>de</strong> 18H34 qui indiquait :• la position du navire (46°47’N/006°43’W) ;• une fuite interne entre la citerne n°3 centra<strong>le</strong> et <strong>le</strong> ballast n°2 tribord ;• <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es correctives prises pour redresser la gîte subséquente ;• la situation météorologique loca<strong>le</strong> ;• une réduction <strong>de</strong> vitesse et un changement <strong>de</strong> cap ;et qui est donc complété par la mention :• d’une route vers Donges ;• <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> fis<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong> <strong>le</strong> pont ;<strong>le</strong> commandant confirmant dans cette conversation que la situation étaitsous contrô<strong>le</strong> que, <strong>le</strong> navire était manœuvrant et qu’il n’y avait pas <strong>de</strong> fuite <strong>de</strong>produit à la mer.La Commission constate donc que la cellu<strong>le</strong> d’urgence <strong>de</strong> l’affréteur <strong>au</strong>voyage a reçu <strong>le</strong>s informations relatives à la situation et l’état du navire <strong>au</strong> moinsdans <strong>le</strong>s mêmes conditions que <strong>le</strong>s services d’Etat concernés.Dans la soirée du 11/12/99, la cellu<strong>le</strong> d’urgence <strong>de</strong> l’affréteur <strong>au</strong> voyage acomplété sa documentation par confirmation <strong>de</strong>s données relatives à la cargaison et<strong>au</strong>x fréteurs du navire. F<strong>au</strong>te d’informations plus précises <strong>de</strong> la part du gestionnairen<strong>au</strong>tique en ce qui concerne l’état du navire, el<strong>le</strong> est simp<strong>le</strong>ment restée en a<strong>le</strong>rte.Entre 23H00 <strong>le</strong> 11/12 et 07H00 <strong>le</strong> 12/12, il n’y a pas eu d’action <strong>de</strong> la part<strong>de</strong> cette cellu<strong>le</strong>, <strong>au</strong>cun message complémentaire ne lui étant parvenu.


Pendant <strong>le</strong>s journées du 11 et du 12/12 il n’y a pas eu d’actionsparticulières <strong>de</strong>s affréteurs à temps.7.7* L’action <strong>de</strong> l’État côtier7.7.1* LES CENTRES REGIONAUX OPERATIONNELS DESURVEILLANCE ET DE SAUVETAGE (CROSS)D’une manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s centres région<strong>au</strong>x opérationnels <strong>de</strong><strong>sur</strong>veillance et <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage (CROSS), placés sous l’<strong>au</strong>torité organique du ministèrechargé <strong>de</strong>s transports et sous l’<strong>au</strong>torité opérationnel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s préfets maritimes(PREMAR) ont pour principa<strong>le</strong>s missions :• <strong>le</strong> s<strong>au</strong>vetage maritime,• la <strong>sur</strong>veillance <strong>de</strong> la circulation maritime,• la <strong>sur</strong>veillance <strong>de</strong>s pêches,• la <strong>sur</strong>veillance <strong>de</strong>s pollutions,• la diffusion <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong> sécurité,en tout ou partie, dans <strong>le</strong>ur zone <strong>de</strong> compétence.Dotés <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> radiocommunications rég<strong>le</strong>mentaires à bord <strong>de</strong>snavires «civils » SMDSM (ce qui n’est pas <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> la Marine nationa<strong>le</strong>) ils sont en quelquesorte <strong>le</strong>s «oreil<strong>le</strong>s » et <strong>le</strong>s intermédiaires <strong>de</strong>s Préfets maritimes.


A) Le CROSS Corsen.Généralités :La zone <strong>de</strong> compétence du CROSS Corsen (CROSS.CO). s’étend <strong>de</strong> la baiedu mont Saint-Michel <strong>au</strong> parallè<strong>le</strong> passant par la pointe <strong>de</strong> Penmarc’h.Sa principa<strong>le</strong> mission est sans conteste la <strong>sur</strong>veillance du trafic maritime<strong>au</strong> <strong>large</strong> <strong>de</strong> la pointe <strong>de</strong> Bretagne et plus précisément dans une zone <strong>de</strong> 35MNcentrée <strong>sur</strong> la tour radar d’Ouessant, zone où se trouve un dispositif <strong>de</strong> séparation<strong>de</strong> trafic et à l’entrée <strong>de</strong> laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s navires doivent obligatoirement se signa<strong>le</strong>r etrendre compte <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs difficultés éventuel<strong>le</strong>s.En cas <strong>de</strong> difficulté et notamment s’il s’avère qu’un navire a besoind’assistance, <strong>le</strong> CROSS.CO prévient <strong>le</strong> Centre Opérationnel <strong>de</strong> la Marine (COM) <strong>de</strong>Brest qui peut mettre en œuvre <strong>le</strong>s moyens nécessaires, et notamment <strong>le</strong>remorqueur ABEILLE FLANDRES.S’agissant <strong>de</strong> l’ERIKA :- Le navire s’est signalé <strong>le</strong> 10/12/99 à 14H07 et n’a fait état d’<strong>au</strong>cuneavarie. Il a quitté la zone <strong>de</strong> responsabilité du CROSS.CO., <strong>le</strong> 10/12/99vers minuit.- Par la suite, compte tenu <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> son émetteurrécepteurMHF, <strong>le</strong> CROSS.CO. a pu entendre et enregistrer (ce qui n’estpas obligatoire, pour <strong>de</strong>s raisons techniques) <strong>de</strong>s communications,toujours diffici<strong>le</strong>s, <strong>sur</strong> 2182.- Ce fut <strong>le</strong> cas pour la conversation entre l’ERIKA et <strong>le</strong> navire <strong>de</strong> guerrebritannique FORT GEORGE, <strong>le</strong> 11/12/99 entre 14H50 et 14H55,conversation qui évoquait une tô<strong>le</strong> <strong>de</strong> pont fis<strong>sur</strong>ée.- En fait, cette conversation, quasi in<strong>au</strong>dib<strong>le</strong>, n’a pas été «entendue »par <strong>le</strong> CROSS.CO., mais enregistrée par hasard et c’est sa ré<strong>au</strong>dition, <strong>le</strong>


05/01/00 qui a conduit <strong>le</strong> Préfet maritime à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à la marinebritannique <strong>de</strong> lui adresser copie du journal radio du FORT GEORGE, cequi fut fait <strong>le</strong> 11/01/00.- C’est en fait la <strong>le</strong>cture du message qui permet <strong>de</strong> comprendrel’enregistrement.B) Le CROSS.A. . Étel.GénéralitésLa zone <strong>de</strong> compétence du CROSS.A. Étel s’étend du parallè<strong>le</strong> <strong>de</strong> la pointe<strong>de</strong> Penmarc’h à la frontière espagno<strong>le</strong> et comprend l’essentiel du golfe <strong>de</strong> Gascognejusqu’<strong>au</strong> méridien 08°00’W.Ses principa<strong>le</strong>s missions sont <strong>le</strong> s<strong>au</strong>vetage dans sa zone et en <strong>de</strong>hors (entant que correspondant international <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage étrangers), ainsi que la<strong>sur</strong>veillance <strong>de</strong>s pêches.L’activité du CROSS.A <strong>le</strong>s 11 et 12 décembre 1999 :l’accoutumée :Le samedi 11/12/99, l’ »équipe » <strong>de</strong> permanence est composée, comme à• d’un officier <strong>de</strong> permanence, as<strong>sur</strong>ant éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s fonctions <strong>de</strong> coordonateur<strong>de</strong> mission <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage (CMS) ;• d’un chef <strong>de</strong> quart ;• d’un opérateur et d’un transmetteur as<strong>sur</strong>ant toutes <strong>le</strong>s communications par VHF,MHF, INMARSAT, té<strong>le</strong>x, …etc…En raison <strong>de</strong> la tempête, ce CROSS dirige ce jour là une dizained’opérations <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage mettant en jeu la vie <strong>de</strong> plusieurs personnes. De plus, ilsuit, en liaison avec la Préfecture maritime (PREMAR) l’affaire du MARIA. K., navire quirisquait <strong>de</strong> s’échouer et donc <strong>de</strong> polluer.


Ce vraquier maltais <strong>de</strong> 180m <strong>de</strong> long se trouvait en effet dans l’estuaire<strong>de</strong> la Loire, par gros temps (lui <strong>au</strong>ssi), en gran<strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong> manœuvre, f<strong>au</strong>ted’être suffisamment ballasté.Prévenu dès 19H55 par <strong>le</strong> sémaphore <strong>de</strong> Chémoulin que <strong>le</strong> navire dérivevers <strong>le</strong>s h<strong>au</strong>ts fonds, <strong>le</strong> CROSS en informe <strong>le</strong> COM dès 20H20 puis suit l’affaire toutela nuit du 11 <strong>au</strong> 12 (quinze messages), jusqu’à l’appareillage du MARIA. K. <strong>le</strong> 12 à07H44, après une longue opération <strong>de</strong> ballastage <strong>sur</strong> un mouillage précaire.Il est à noter que <strong>le</strong> MARIA. K. construit en 1977, <strong>au</strong> Japon, en était à soncinquième propriétaire et que <strong>le</strong>s visites effectuées <strong>au</strong> titre du Port State Control(PSC) avaient conduit à re<strong>le</strong>ver <strong>de</strong> nombreuses déficiences et à lui affecter un« target factor » <strong>de</strong> 22 (contre 12 à l’ERIKA).S’agissant <strong>de</strong> l’ERIKA :Le CROSS.A n’a eu connaissance <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> l’ERIKA, pratiquement<strong>au</strong> milieu du Golfe <strong>de</strong> Gascogne, que par <strong>le</strong> MAYDAY émis via INMARSAT.C <strong>le</strong> 11/12 à14H08.CROSS :En recevant <strong>le</strong> MAYDAY <strong>de</strong> l’ERIKA, par INMARSAT C. (té<strong>le</strong>x) à 14H08, <strong>le</strong>• à 14H11 en accuse réception et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> confirmation sachant que <strong>le</strong> systèmeest à l’origine <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong> f<strong>au</strong>sses a<strong>le</strong>rtes ;• puis s’enquiert <strong>au</strong>près <strong>de</strong> la PREMAR <strong>de</strong>s moyens lourds utilisab<strong>le</strong>s si loin (<strong>au</strong>milieu <strong>de</strong> golfe <strong>de</strong> Gascogne, à 300 km <strong>de</strong>s côtes françaises et espagno<strong>le</strong>s) dansl’optique d’un s<strong>au</strong>vetage.À 14H55, 47 minutes plus tard, <strong>le</strong> CROSS apprend que la gîte du navireest en cours <strong>de</strong> correction, et que l’assistance n’est plus nécessaire.trouver refuge.À 18H01, <strong>le</strong> CROSS apprend que l’ERIKA se dirige vers Donges pour y


À 21H01 à l’occasion d’une conversation avec <strong>le</strong> port <strong>de</strong> Donges à proposdu MARIA. K., il apprend inci<strong>de</strong>mment que l’ERIKA <strong>au</strong>rait <strong>de</strong>s « fis<strong>sur</strong>es » et que sonesca<strong>le</strong> à Donges poserait <strong>de</strong>s problèmes s’il y avait <strong>de</strong>s fuites.Il s’en inquiète <strong>au</strong>près du navire, qui, à 22H27 confirme <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong> <strong>le</strong>pont, mais pas <strong>le</strong>s fuites (ce qui est normal puisque c’est <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> pont du ballast n°2 tribordqui est en c<strong>au</strong>se).C’est donc à ce moment là seu<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong> CROSS.A a été en possession<strong>de</strong> toutes <strong>le</strong>s informations, <strong>le</strong> commandant confirmant qu’il a la situation en main.Quant à l’officier <strong>de</strong> suppléance <strong>de</strong> la PREMAR, ce n’est qu’à 23H30(message reçu à 00H03) qu’il l’apprendra du CROSS.A.Le s<strong>au</strong>vetage <strong>de</strong> l’équipage <strong>de</strong> l’ERIKALe 12 décembre 1999, à 06H00, <strong>le</strong> CROSS.A reçoit <strong>le</strong> MAYDAY <strong>de</strong> l’ERIKA,par INMARSAT C :• <strong>le</strong> navire se trouve à 35’ dans <strong>le</strong> sud <strong>de</strong> Penmarc’h ;• il a une voie d’e<strong>au</strong> consécutive à une déchirure <strong>de</strong> coque ;• il y a 26 hommes d’équipage à évacuer ;• <strong>le</strong> vent souff<strong>le</strong> d'WqNW à 50 nœuds. Mer 6.À 06H17, après avoir mis en place <strong>le</strong>s procédures <strong>de</strong> relais <strong>de</strong> ceMAYDAY, et tenté en vain <strong>de</strong> joindre l’ERIKA en HF, <strong>le</strong> CROSS <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>au</strong> COM <strong>de</strong>mettre en œuvre <strong>le</strong>s aéronefs d’a<strong>le</strong>rte, à savoir :• un ATLANTIC 2 basé à Lann Bihoué ;• un SUPER FRELON basé à Lanvéoc ;• distants respectivement <strong>de</strong> 52 mn et 64 mn <strong>de</strong> l’ERIKA.Ces <strong>de</strong>ux appareils décol<strong>le</strong>nt respectivement à 07H00 et 07H39 etarrivent <strong>sur</strong> zone à 07H40 et 08H00.


commence.À 08H14, tandis que <strong>le</strong> navire commence à se casser, <strong>le</strong> treuillageÀ 08H21, alors que 5 hommes ont déjà été treuillés (il en reste 21, plus <strong>le</strong>plongeur), une panne <strong>de</strong> treuil contraint <strong>le</strong> SUPER FRELON à rejoindre sa base.Le CROSS <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alors l’intervention d’<strong>au</strong>tres hélicoptères.À 09H04, un LYNX arrive <strong>sur</strong> zone.À 09H24, il a treuillé 6 hommes (sa capacité maximum). Il reste alors 3hommes à bord, dont <strong>le</strong> plongeur, <strong>le</strong>s 13 <strong>au</strong>tres ayant évacué dans une embarcation<strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage.À 10H12, <strong>le</strong> LYNX, revenu, a treuillé <strong>le</strong>s 3 hommes <strong>de</strong>meurés à bord, dont<strong>le</strong> plongeur. Il ne reste donc plus que <strong>le</strong>s 13 <strong>de</strong> l’embarcation.À 10H15, alors qu’arrivent 2 SEAKING britanniques, <strong>le</strong> SUPER FRELON, <strong>de</strong>retour, commence <strong>le</strong> treuillage <strong>de</strong>s 13 hommes <strong>de</strong> l’embarcation, treuillage qui setermine à 10H43.Les 26 hommes <strong>de</strong> l’équipage <strong>de</strong> l’ERIKA sont s<strong>au</strong>vés.La Commission considère que cette opération est remarquab<strong>le</strong> comptetenu <strong>de</strong>s circonstances et <strong>de</strong>s conditions météorologiques limites, même pour <strong>le</strong>shélicoptères lourds. Sa réussite tient <strong>au</strong> courage et à la compétence <strong>de</strong>s équipages,pilotes et plongeurs, <strong>de</strong>s hélicoptères <strong>de</strong> la Marine.


7.7.2* LA PREFECTURE MARITIME.Généralités :Les préfets maritimes (PREMAR) sont responsab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la coordination <strong>de</strong>l’action <strong>de</strong> l’État en mer (AEM) et, à ce titre et ,entre <strong>au</strong>tres choses, <strong>de</strong> la préventionet <strong>de</strong> la lutte contre la pollution.Pour ce faire, ils disposent, notamment dans <strong>le</strong>s passages diffici<strong>le</strong>s telsque <strong>le</strong>s atterrages d’Ouessant, <strong>de</strong>s Casquets et dans <strong>le</strong> Pas-<strong>de</strong>-Calais :• <strong>de</strong>s CROSS/VTS (Vessels Traffic Services) qui y <strong>sur</strong>veil<strong>le</strong>nt la circulation à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>radars et d’équipements <strong>de</strong> radiocommunications maritimes ;• <strong>de</strong> remorqueurs puissants (160t <strong>au</strong> croc), affrétés par la marine nationa<strong>le</strong>. Il est ànoter que ceux-ci ne doivent pas s’éloigner à plus <strong>de</strong> 60’ <strong>de</strong> Brest, et <strong>de</strong>Cherbourg.En cas d’inci<strong>de</strong>nt, <strong>le</strong> CROSS prévient l’officier <strong>de</strong> suppléance d’État major(OSEM), <strong>de</strong> permanence <strong>au</strong> centre opérationnel <strong>de</strong> la marine (COM) avec qui ilprocè<strong>de</strong> à une première évaluation <strong>de</strong> la situation. En fonction <strong>de</strong> cette analysel’OSEM <strong>sur</strong>veil<strong>le</strong> l’évolution <strong>de</strong> la situation et si nécessaire prévient <strong>le</strong>s adjoints«opérations » et «AEM » (Action <strong>de</strong> l’État en Mer) qui à <strong>le</strong>ur tour étudient la situationet proposent éventuel<strong>le</strong>ment <strong>au</strong> PREMAR <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es à prendre.Cel<strong>le</strong>s-ci peuvent consister en :• la simp<strong>le</strong> <strong>sur</strong>veillance du navire par <strong>le</strong> CROSS, dans <strong>le</strong> cadre d’une réparation, parexemp<strong>le</strong>, et temps permettant,• l’envoi d’une équipe «évaluation-intervention » par hélicoptère <strong>de</strong>stinée àrenseigner <strong>le</strong> PREMAR <strong>sur</strong> la situation exacte du navire et à parer à uneintervention ultérieure.• la mise en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> l’armateur <strong>de</strong> prendre toute me<strong>sur</strong>e propre à faire cesser<strong>le</strong> danger présenté par son navire dans un délai imparti, f<strong>au</strong>te <strong>de</strong> quoi c’est <strong>le</strong>PREMAR qui <strong>le</strong>s prend, <strong>au</strong>x frais <strong>de</strong> l’armateur, notamment en faisant prendre sonnavire en remorque.


L’activité du COM <strong>le</strong>s 11 et 12 décembre 1999 :l’accoutumée :Le samedi 11/12/99, l’équipe <strong>de</strong> permanence est composée, comme à• d’un officier <strong>de</strong> suppléance <strong>de</strong> l’État major (OSEM) ;• <strong>de</strong> plusieurs chefs <strong>de</strong> quart et opérateurs.Il y a peu <strong>de</strong> moyens à la mer, <strong>au</strong>cun dans <strong>le</strong> Golfe <strong>de</strong> Gascogne.Par contre, rég<strong>le</strong>mentairement, du fait <strong>de</strong> la tempête :• l’ABEILLE FLANDRE est <strong>sur</strong> coffre en Baie du Stiff, à proximité du dispositif <strong>de</strong>séparation <strong>de</strong> trafic d’Ouessant ;• un avion <strong>de</strong> patrouil<strong>le</strong> et <strong>de</strong> reconnaissance maritime PATMAR ainsi qu’unhélicoptère lourd SUPER FRELON sont à une heure <strong>de</strong> décollage.S’agissant <strong>de</strong> l’ERIKA… et du MARIA.K. . :… ERIKA …Lorsqu’il est prévenu à 14H38 par <strong>le</strong> CROSS. A du premier MAYDAY <strong>de</strong>l’ERIKA, (<strong>le</strong> 11/12/99 à 14H08), l’OSEM lui fait part qu’il ne dispose d’<strong>au</strong>cun moyen <strong>sur</strong>zone.assistance.De la même manière il apprend à 15H05 que <strong>le</strong> navire ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plusTenu téléphoniquement informé par <strong>le</strong> CROSS <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> l’affaire,c’est que vers minuit qu’il prend connaissance par message écrit <strong>de</strong> tout ce qui estadvenu à bord <strong>de</strong> l’ERIKA à partir <strong>de</strong> 14H08.


… MARIA. K. …Entre temps, à 20H20, l’OSEM apprend du CROSS.A., et du sémaphore <strong>de</strong>Chémoulin la situation pour <strong>le</strong> moins préoccupante du vraquier maltais <strong>de</strong> 180mMARIA. K. (1977) qui, peu ou pas ballasté, dérive dans la tempête vers <strong>le</strong>s h<strong>au</strong>tsfonds <strong>de</strong> l’estuaire <strong>de</strong> la Loire, puis chasse <strong>sur</strong> <strong>le</strong> mouillage qu’il était parvenu àprendre.La situation est tel<strong>le</strong> que, sitôt prévenue, la division Action <strong>de</strong> l’État enMer (AEM) rallie la préfecture maritime et fait signer <strong>au</strong> PREMAR une mise en <strong>de</strong>meureà l’adresse <strong>de</strong> l’armateur du MARIA. K., ce qui lui permet <strong>de</strong> faire assister <strong>le</strong> MARIA.K., par un remorqueur du port <strong>de</strong> Saint-Nazaire, à partir <strong>de</strong> 22H45 et ce jusqu’à07H00 <strong>le</strong> 12 décembre.<strong>de</strong> l’ERIKA (12).Rappelons que <strong>le</strong> « target factor » du MARIA. K. (22) était supérieur à celui- … ERIKAERIKA… … -En apprenant <strong>le</strong> MAYDAY <strong>de</strong> l’ERIKA , <strong>le</strong> dimanche 12 à 06H00, <strong>le</strong> chef <strong>de</strong>la division OPS fait mettre en œuvre <strong>le</strong>s moyens <strong>de</strong> s<strong>au</strong>vetage <strong>de</strong>mandés par <strong>le</strong>CROSS.A. et fait appareil<strong>le</strong>r l’ABEILLE FLANDRE qui ralliera ce qui n’est déjà plusqu’une épave, vers 09H00. Il est à noter :• que <strong>le</strong> remorquage du navire, même non brisé risquait d’accélérer la cas<strong>sur</strong>e ;• que la Préfecture maritime prenait <strong>de</strong>s risques en envoyant ce remorqueur <strong>au</strong> <strong>de</strong>là <strong>de</strong> seslimites <strong>de</strong> navigation fixées pour la protection <strong>de</strong>s atterrages bretons.


7.7.3* LA CAPITAINERIE DU PORT DE SAINT-NAZAIRELes Capitaineries <strong>de</strong> port sont quant à el<strong>le</strong>s chargées <strong>de</strong> veil<strong>le</strong>r à lasécurité <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs ports dans <strong>le</strong>s limites administratives <strong>de</strong> ceux-ci. El<strong>le</strong>s peuvent ens’appuyant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s dispositions du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ports maritimes ne pas accepter l’accès<strong>de</strong>s installations placées sous <strong>le</strong>ur responsabilité <strong>au</strong>x navires qui seraientsusceptib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s dangers pour <strong>le</strong>s installations ou <strong>le</strong>s accès portuaires,<strong>le</strong>s marchandises qui y sont entreposées, et <strong>le</strong>s personnes qui s’y trouvent.Compte tenu <strong>de</strong> la faib<strong>le</strong> qualité <strong>de</strong> certains navires que <strong>le</strong>s expéditeurset réceptionnaires sont capab<strong>le</strong>s, dans certains cas, d’accepter, il ne s’agit pas <strong>de</strong>responsabilités sans consistance. Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins que <strong>le</strong>s officiers <strong>de</strong>port sont éga<strong>le</strong>ment assujettis <strong>au</strong>x règ<strong>le</strong>s généra<strong>le</strong>s relatives à l’assistance <strong>au</strong>xpersonnes en danger. Il est <strong>de</strong> fait que <strong>le</strong>s navires en situation diffici<strong>le</strong> sontévi<strong>de</strong>mment plus faci<strong>le</strong>s à abriter et réparer dans un port <strong>au</strong>quel il <strong>le</strong>ur f<strong>au</strong>t bienaccé<strong>de</strong>r.Dans ces conditions, et en liaison avec <strong>le</strong>s services du préfet maritime,<strong>le</strong>s arbitrages nécessaires sont pris entre <strong>le</strong>s exigences <strong>de</strong> la sécurité portuaire et<strong>le</strong>s nécessités <strong>de</strong> la s<strong>au</strong>vegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie humaine en mer et <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>l’environnement.S’agissant <strong>de</strong> l’ERIKA, c’est en fin <strong>de</strong> soirée, vers 21H00 heures <strong>le</strong> 11/12que la capitainerie est prévenue par l’agent potentiel du navire <strong>de</strong> l’arrivée <strong>de</strong> cenavire <strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main.L’ERIKA <strong>au</strong>rait <strong>de</strong> la gîte et <strong>de</strong>s fis<strong>sur</strong>es, réputées colmatées, dans lacoque. Le commandant <strong>de</strong> port indique que la gîte n’empêcherait pas l’esca<strong>le</strong> maisrendrait la manœuvre et l’accostage diffici<strong>le</strong>. Il ajoute que par contre <strong>de</strong>s fuitesexternes ne pourraient être traitées en Loire à c<strong>au</strong>se du courant.


Bien que fortement réticent à l’idée d’accueillir un navire-citerne encharge et avec <strong>de</strong>s avaries probab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> commandant du port <strong>de</strong> Saint-Nazaire ad’ail<strong>le</strong>urs admis, dès ce moment, qu’il pourrait recevoir l’ERIKA si <strong>au</strong>cune solutionn’était praticab<strong>le</strong>.= * =


8* CONCLUSION1. L’ERIKA était un navire âgé certes, mais <strong>sur</strong>tout utilisé pour <strong>le</strong>transport <strong>de</strong> produits noirs à <strong>de</strong>s t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> fret insuffisants, s<strong>au</strong>f àdiminuer <strong>le</strong>s coûts <strong>de</strong> façon drastique, notamment en matière <strong>de</strong>maintenance.2. Déjà « sensib<strong>le</strong> » à la corrosion l’ERIKA a véritab<strong>le</strong>ment commencéà se dégra<strong>de</strong>r quand <strong>le</strong>s citernes 4 et <strong>sur</strong>tout 2 latéra<strong>le</strong>s ont étédédiées <strong>au</strong> ballastage, ce dont témoignent :a) avant l’acci<strong>de</strong>nt• <strong>le</strong>s re<strong>le</strong>vés d’épaisseurs <strong>de</strong> 1997 et <strong>sur</strong>tout <strong>de</strong> 1998 qui d’une manièregénéra<strong>le</strong> donnent une moyenne apparemment favorab<strong>le</strong>, s<strong>au</strong>f dansla tranche 2 ;• <strong>le</strong> remplacement <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s raidisseurs longitudin<strong>au</strong>x <strong>de</strong> pont et<strong>de</strong> la partie supérieure <strong>de</strong> la quasi-totalité <strong>de</strong>s anne<strong>au</strong>x transvers<strong>au</strong>xdans <strong>le</strong>s ballasts 2 ;• l’absence ou <strong>le</strong> m<strong>au</strong>vais état du revêtement <strong>de</strong> protection, et laprotection cathodique insuffisante ;• <strong>le</strong> foisonnement <strong>de</strong> la corrosion et <strong>le</strong>s dépôts <strong>de</strong> rouil<strong>le</strong> observés,même par <strong>le</strong> ROV ;• l’état <strong>de</strong> l’échel<strong>le</strong> du ballast n°2 tribord et <strong>le</strong> constat, forcément limité,<strong>de</strong> lisses <strong>de</strong> pont corrodées, <strong>le</strong> tout conduisant à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, en


décembre 1999 un nouve<strong>au</strong> contrô<strong>le</strong> plus approfondi en janvier 2000,ce moins d’un an et <strong>de</strong>mi après une visite spécia<strong>le</strong> <strong>de</strong> reclassification ;b) pendant l’acci<strong>de</strong>nt :• la cas<strong>sur</strong>e / effondrement <strong>de</strong> la cloison entre la citerne n°3 centra<strong>le</strong> et<strong>le</strong> ballast n°2 tribord ;• <strong>le</strong>s fis<strong>sur</strong>es et <strong>le</strong> flambement du bordé <strong>de</strong> pont à l’avant du ballast n°2tribord ;• la propagation <strong>de</strong>s cas<strong>sur</strong>es dans <strong>le</strong> bordé <strong>de</strong> coque et ladéstructuration du ballast n°2 tribord ;• l’arrachement et la perte d’une partie <strong>de</strong> bordé <strong>de</strong> murail<strong>le</strong> du ballast 2tribord et <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la citerne n°3 tribord ;• l’inévitab<strong>le</strong> mise en communication avec la mer <strong>de</strong>s citernes n°3centra<strong>le</strong> et n°3 tribord et du ballast n°2 tribord ;• la cas<strong>sur</strong>e du navire dans la tranche 2 ;c) après l’acci<strong>de</strong>nt :• <strong>le</strong> constat par <strong>le</strong> ROV <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’épave qui se résume <strong>de</strong> lafaçon suivante : si l’on excepte ce que l’on voit <strong>de</strong>s cloisons <strong>de</strong> laciterne n°2 centra<strong>le</strong>, qui ne me<strong>sur</strong>e que la moitié <strong>de</strong> la tranche 2, il n’ya plus <strong>de</strong> tranche 2 ;


• l’analyse d’éléments <strong>de</strong> coque qui montre :‣ pour certaines tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> pont remplacées, l’utilisation <strong>de</strong> tô<strong>le</strong>s <strong>de</strong> 12mm <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> 16 ;‣ pour <strong>le</strong>s tô<strong>le</strong>s d’origine, une perte d’échantillonnage <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30%,• l’analyse <strong>de</strong> renforts qui montre :‣ la disparition <strong>de</strong> cordons <strong>de</strong> soudure ;‣ <strong>de</strong>s pertes d’échantillonnage atteignant 30%,et qui confirment une corrosion généralisée mais <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong>s corrosionsponctuel<strong>le</strong>s n’affectant que quelque cm 2 observées en <strong>de</strong> nombreux endroits, <strong>de</strong> loin<strong>le</strong>s plus dangereuses.Ces corrosions ponctuel<strong>le</strong>s sont profon<strong>de</strong>s.Les trav<strong>au</strong>x réalisés <strong>au</strong> chantier <strong>de</strong> Bijela constituent eux <strong>au</strong>ssi un facteurdéterminant dans l’enchaînement <strong>de</strong>s faits ayant conduit à l’acci<strong>de</strong>nt.Des modifications dans la distribution <strong>de</strong>s contraintes subies par la coqueont pu être créés lors <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x par :• l’utilisation <strong>de</strong>s tô<strong>le</strong>s d’acier d’épaisseur différentes et plus faib<strong>le</strong>s ;• <strong>de</strong>s décisions hasar<strong>de</strong>uses <strong>sur</strong> la position <strong>de</strong>s coupes exécutées <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s structures, <strong>le</strong>sbordés et <strong>le</strong>s cloisons ;• <strong>de</strong>s erreurs <strong>au</strong>x nive<strong>au</strong>x <strong>de</strong> la précision <strong>de</strong>s montages, <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s soudures, etc.Les contraintes ainsi provoquées n’ont pu que favoriser <strong>le</strong>s cas<strong>sur</strong>es et<strong>au</strong>tres fis<strong>sur</strong>es et lorsqu’une fêlure apparaît, un processus d’avarie majeure estengagé ; ce processus pourra <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r plusieurs mois pour arriver à son terme.C’est donc bien l’insuffisance d’entretien et corrélativement<strong>le</strong> développement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la corrosion qui sont à l’origine <strong>de</strong>l’affaiblissement <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la tranche 2 <strong>de</strong> l’ERIKA,affaiblissement qui s’est traduit par <strong>de</strong>s ruptures en chaîne jusqu’àla ruine tota<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’ensemb<strong>le</strong>.


Ce facteur est déterminant, <strong>au</strong> point <strong>de</strong> pouvoir considérer<strong>le</strong>s <strong>au</strong>tres facteurs comme relativement secondaires.En bref, l’état du navire et sa dégradation rapi<strong>de</strong> dans <strong>le</strong>s<strong>de</strong>rnières heures ont été tels que rien ne permettait d’éviter lacatastrophe.= * =


9* RECOMMANDATIONSLa Commission recomman<strong>de</strong> :1. Que <strong>le</strong>s INSTANCES INTERNATIONALES qui ont à en connaître veil<strong>le</strong>nt àlimiter la prolifération <strong>de</strong>s instructions, check. lists et <strong>au</strong>tres gui<strong>de</strong> lines quis’imposent à <strong>de</strong>s capitaines qui <strong>de</strong> ce fait ne sont plus capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> toutes <strong>le</strong>sprendre en compte en cas d’urgence.2. Que <strong>le</strong>s ÉTATS DU PAVILLON qui délèguent tout ou partie <strong>de</strong> <strong>le</strong>ursattributions en matière <strong>de</strong> certification internationa<strong>le</strong> se dotent en propre <strong>de</strong>smoyens juridiques et techniques nécessaires pour exercer un contrô<strong>le</strong> effectif <strong>de</strong>l’exécution <strong>de</strong> ces délégations.3. Que <strong>le</strong>s SOCIETES DE CLASSIFICATION :a) Veil<strong>le</strong>nt à ce que toutes <strong>le</strong>s capacités susceptib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> corrosion soient dûmentprotégées dès la construction, puis <strong>sur</strong>veillées et entretenues selon unepériodicité adaptée <strong>au</strong>x observations faites quant à <strong>le</strong>ur évolution.b) Effectuent <strong>de</strong>s visites périodiques plus complètes en faisant appel tout à la fois<strong>au</strong>x re<strong>le</strong>vés d’échantillonnage, <strong>au</strong>x calculs <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong> et à l’expérience <strong>de</strong>sexperts.c) Etudient et utilisent <strong>de</strong>s équipements et métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong>séchantillonnages qui donnent <strong>de</strong>s résultats plus fiab<strong>le</strong>s et plus représentatifs queceux utilisés actuel<strong>le</strong>ment.d) Informatisent <strong>le</strong>s dossiers <strong>de</strong>s navires qu’el<strong>le</strong>s classent, notamment en ce quiconcerne la structure et la stabilité.


e) Transmettent intégra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> dossier <strong>de</strong> classification qu’el<strong>le</strong>s détiennent, à lanouvel<strong>le</strong> société <strong>de</strong> classification lorsque <strong>le</strong> navire change <strong>de</strong> société <strong>de</strong>classification.f) Systématisent <strong>le</strong>s permanences « sécurité » susceptib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> répondre <strong>au</strong>xquestions posées par un commandant ou un armateur quant à la conduite à tenirsuite à une avarie affectant la structure et/ou la stabilité <strong>de</strong> son navire.g) Puissent établir un « diagnostic », avec une « équipe » qui pourrait comprendreun expert <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> classification du navire, un expert d’une <strong>au</strong>tre société,un inspecteur <strong>de</strong> l’État du pavillon et un <strong>de</strong> l’État du port, dès que l’on constate <strong>le</strong>développement <strong>de</strong> corrosions significatives et que ce diagnostic puisse conduireà une réforme à court ou moyen terme dès lors :• que <strong>le</strong>s corrosions <strong>de</strong>viennent trop importantes ;• et que <strong>le</strong>s réparations nécessaires pourraient s’avérer pires que <strong>le</strong> mal :(discontinuités, contraintes, …).h) Communiquent à l’État du port, ou à l’État côtier, <strong>le</strong>s dossiers <strong>de</strong>s naviresqu’el<strong>le</strong>s détiennent, en cas d’acci<strong>de</strong>nt ou <strong>de</strong> doute quant à <strong>le</strong>ur navigabilité, sansplus pouvoir invoquer la confi<strong>de</strong>ntialité due à l’armateur <strong>au</strong> titre <strong>de</strong> la classe et <strong>de</strong>l’État du pavillon <strong>au</strong> titre <strong>de</strong> la certification déléguée.i) Etudient plus avant la possibilité d’instal<strong>le</strong>r <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s navires neufs, et <strong>le</strong> caséchéant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s navires existants, particulièrement sensib<strong>le</strong>s à la corrosion et <strong>au</strong>xpertes <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong> la poutre navire, <strong>de</strong>s systèmes permettant un suivi entemps réel <strong>de</strong> la fatigue du navire et susceptib<strong>le</strong>s <strong>de</strong> donner <strong>au</strong>x opérateurs <strong>de</strong>sindications <strong>de</strong> cap et <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> nature à ne pas <strong>le</strong>s aggraver.j) S’informent mutuel<strong>le</strong>ment et systématiquement <strong>de</strong>s problèmes graves constatés<strong>sur</strong> certains types <strong>de</strong> navires, et notamment <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s sister-ships.


4. Que <strong>le</strong>s SERVICES D’INSPECTION DES NAVIRES :a) S’attachent davantage à l’inspection <strong>de</strong>s coques et structures internes, tant lors<strong>de</strong>s visites rég<strong>le</strong>mentaires qu’<strong>au</strong> cours <strong>de</strong> visites occasionnel<strong>le</strong>s exigib<strong>le</strong>s en cas<strong>de</strong> doute quant à l’état réel d’un navire.b) Veil<strong>le</strong>nt à ce que <strong>le</strong>s séquences <strong>de</strong> chargement <strong>de</strong>s navires citernes (comme <strong>de</strong>sbulk) soient déposées <strong>au</strong> port <strong>de</strong> départ avant l’appareillage du navire.5. Que <strong>le</strong>s SOCIETES PETROLIERES (y compris <strong>le</strong>s négociants en produitspétroliers qui se trouvent être en position d’affréteurs) alignent en matière <strong>de</strong>sécurité et <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s navires, <strong>le</strong>s conditions <strong>de</strong>s affrètements <strong>au</strong> voyage dontel<strong>le</strong>s peuvent avoir besoin <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s conditions d’affrètement à temps qu’el<strong>le</strong>s utilisentactuel<strong>le</strong>ment.La Commission estime éga<strong>le</strong>ment que ces sociétés <strong>de</strong>vraient être <strong>au</strong>ssi exigeantes<strong>sur</strong> la qualité <strong>de</strong>s navires (en termes d’âge moyen notamment) utilisés pour <strong>le</strong>transport <strong>de</strong>s produits pétroliers noirs (fioul, goudron, brut) que pour <strong>le</strong> transport <strong>de</strong>sproduits pétroliers blancs (naphta, kérosène, essence, gazo<strong>le</strong>).La Commission recomman<strong>de</strong> éga<strong>le</strong>ment <strong>au</strong>x affréteurs <strong>de</strong> navires, en applicationd’un simp<strong>le</strong> principe <strong>de</strong> préc<strong>au</strong>tion, <strong>de</strong> n’utiliser que <strong>de</strong>s unités dont la gestion et lasituation <strong>de</strong> propriété sont claires.La Commission <strong>le</strong>ur recomman<strong>de</strong> <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong> ne pas affréter, sans prendre <strong>le</strong>s plusgran<strong>de</strong>s préc<strong>au</strong>tions, <strong>de</strong>s navires anciens dont la propriété vient <strong>de</strong> changer <strong>de</strong>puismoins <strong>de</strong> 24mois et/ou dont <strong>le</strong>s conditions d’armement viennent d’être renouvelées.La Commission <strong>le</strong>ur recomman<strong>de</strong> enfin <strong>de</strong> n’affréter <strong>au</strong>cun navire sans avoirrecueilli tous <strong>le</strong>s éléments PSC disponib<strong>le</strong>s, et tous <strong>le</strong>s éléments d’archives <strong>le</strong>


concernant. Les courtiers d'affrètement <strong>le</strong>s plus qualifiés sont d’ail<strong>le</strong>urs en me<strong>sur</strong>e<strong>de</strong> <strong>le</strong>ur fournir ces informations <strong>au</strong> cas où el<strong>le</strong>s ne <strong>le</strong>s détiendraient pas.En outre, il serait pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur part <strong>de</strong> ne pas affréter <strong>de</strong> navire dont <strong>le</strong>sarmateurs ne <strong>le</strong>ur garantiraient pas, à tout moment et sans délais, l’accès à latotalité <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong> classification et <strong>de</strong> certification ISM du navire comme dusiège d’exploitation.Pour <strong>le</strong>s groupes pétroliers français, la Commission estime qu’ils pourraient as<strong>sur</strong>erà nouve<strong>au</strong> sous <strong>le</strong>ur pavillon national, la propriété directe, l’armement etl’exploitation d’une part majoritaire <strong>de</strong> la flotte (bruts et produits) qu’ils utilisent etque ceci contribuerait sûrement à réduire <strong>le</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> la qualité <strong>de</strong>s naviresutilisés. Ceci v<strong>au</strong>t pour l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres groupes pétroliers.6. Que <strong>le</strong>s RAFFINEURS & EXPORTATEURS D’HYDROCARBURES, etd’une façon généra<strong>le</strong> <strong>le</strong>s chargeurs, prennent <strong>le</strong>s dispositions nécessaires pourque la copie du plan <strong>de</strong> séquence <strong>de</strong> chargement soit toujours conservée par <strong>le</strong>sétablissements expéditeurs, à la disposition <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités maritimes ayant à enconnaître en cas d’acci<strong>de</strong>nt <strong>au</strong> titre <strong>de</strong> la Résolution OMI n° A849(20) et <strong>de</strong> laConvention internationa<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong> droit <strong>de</strong> la mer.7. Que <strong>le</strong>s NAVIRES-CITERNES «PRE-MARPOL» soient affectés d’unemajoration significative <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur «target factor» (coefficient <strong>de</strong> ciblage pour visitePSC), et que d’une façon généra<strong>le</strong> celui-ci ainsi que <strong>le</strong>s résultats <strong>de</strong>s 12 précé<strong>de</strong>ntesvisites PSC soient communiqués, à titre indicatif, <strong>au</strong>x affréteurs et <strong>au</strong>x courtiers qui<strong>le</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>raient. Une tel<strong>le</strong> communication <strong>de</strong>vrait éga<strong>le</strong>ment être faite <strong>au</strong>xsociétés <strong>de</strong> classification qui s’engageraient à ne mettre <strong>au</strong>cun obstac<strong>le</strong> à lacommunication immédiate et complète <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs dossiers <strong>de</strong> classification <strong>de</strong>snavires et <strong>de</strong> certification ISM <strong>de</strong>s navires comme <strong>de</strong>s sièges <strong>au</strong>x enquêteurs


agissant dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> la résolution A840(20) <strong>de</strong> l’OMI et <strong>de</strong> la Conventioninternationa<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> droit <strong>de</strong> la Mer.

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