La Grappe d'Autan n°89 de mai 2012 - IFV Sud-Ouest

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Dossier : Vignobles et vins espagnolscouplées à de l’irrigation se ssont développées ces dernièresannées. La mécanisation de la taille et la non-taille sontdes pratiques qui demeurent peu développées. Règle quine fait presque jamais d’exception en Espagne, l’inter-rangest toujours travaillé afin d’améliorer l’infiltration des raresprécipitations. Le rang est par contre, en règle générale,désherbé chimiquement. Les traitements phytosanitairesrestent limités (de 2 à 4 par an) et sont essentiellementorientés contre l’oïdium. Les vers de grappe peuvent provoquerlocalement des dégâts majeurs.Techniques de vinification et d’élevageLes chais espagnols sont modernes et toujours très bienéquipés. Ces investissements ont pu être réalisés, en fonctiondes structures, grâce aux aides de l’Union Européenneou au soutien financier d’investisseurs privés (banques,industriels...). Cuverie thermorégulée, cuves de fermentationtronconiques en inox ou en bois, égreneur vibrant,chambre réfrigérée pour le stockage de la vendange encaissettes avant traitement, unité de conditionnement entièrementrobotisée ou pressoir vertical hydraulique, sontquelques exemples les plus fréquemment rencontrés. Lesversions « haut de gamme », comme les chais d’Alvaro Palaciosou de Vega Sicilia, sont conçus pour bénéficier entièrementde la gravité. Les process de vinification en rougemis en oeuvre par les oenologues espagnols sont classiques.Compte tenu des niveaux de maturité importantset de la bonne extractibilité des composés phénoliques,les durées de macération sont en général courtes (6 à 12jours maximum) et les températures de macération plutôtfraîches (de 22 à 26°C). En ce qui concerne la gestionde l’élevage sous bois, les copeaux de chêne ne sont passi fréquemment utilisés, et l’Espagne reste très attachée àl’utilisation de barriques de chêne. Les parcs importants debarriques imposent une gestion sur racks et la possessionde stations de nettoyage automatisées. Brettanomyces estun ennemi redouté et des plans de contrôle sont mis enplace par les bodegas.4Batterie de cuves tronconiques de250 hl chez la Bodega Caré (DO Cariñena)L’Espagne cherche à développer l’oenotourismeA l’image de la France, l’Espagne cherche à développer letourisme viticole dans ses vignobles. La diversité de l’architecturedes caves vinicoles est un atout majeur pourson développement. Les statistiques liées à l’oenotourismemontrent que la fréquentation de ces caves était enlégère hausse en 2011 (+6%) pour atteindre 1,5 millionsde visiteurs. Ces chiffres sont très nettement en retrait parrapport à la France, 1 ère destination touristique au monde,qui accueille plus de 7 millions de visiteurs chaque annéedans ces caves. Les deux routes espagnoles des vinsles plus fréquentées sont celles du Brandy de Jerez et duPenedès qui attirent chacune près de 480 000 visiteurs.Inauguré en 2006 par le roi d’Espagne en personne, l’hôtelMarques de Riscal dans La Rioja fait figure d’exemple enmatiere d’oenotourisme. Ce pari fou a vu le jour en 2005,lorsque la bodega a souhaité dynamiser les visites sur sonsite historique d’El Ciego. Frank Ghery, l’architecte canadiendu musée Guggenheim de Bilbao, a construit à coupde titane et de millions d’euros (60 extactement) la plusincroyable cité du vin jamais pensée. Entre 2005 et 2011,le nombre de visiteurs est passé de 2 300 à 70 000. L’hôtelde luxe possède 40 chambres dont le prix minimum de lanuitée se situe autour de 500 €. En considérant un taux deremplissage à l’année de 60%, le chiffre d’affaire s’élève àplus de 43 millions d’euros. Après 5 années de fonctionnement,on imagine facilement que l’investissement initial aété amorti sans grande peine.Pour en savoir plus sur l’Espagne viticoleCe voyage de formation nous a permis d’appréhenderles deux visages de la viticulture ibérique : dela « production haut de gamme » et ses chais toujoursneufs et clinquants des vignobles du nord à la« production de masse» et ses installations vétustesdes caves coopératives de la Mancha. Des demijournéesde restitution autour de ce voyage avecdégustation seront prochainement organisées dansles vignobles du Sud-Ouest (Gaillac, Gers, Frontonet Buzet) et nous vous tiendrons informés des datesprochainement. En attendant, si vous le souhaitez,nous vous invitons à télécharger le compte renducomplet de 25 pages sur notre site Internet (rubrique«publications et ressources»).Contact :L’incroyable complexe oenotouristique de Marquès de RiscalOlivier GeffroyIFV Sud-Ouest81 310 Lisle Sur Tarntel. 05.63.33.62.62olivier.geffroy@vignevin.comla Grappe d’Autan n°89

Dossier : Les engrais verts en viticultureLes engrais verts en viticultureEléments techniques de mise en oeuvre et premiers résultats d’essaisL’utilisation des engrais verts en agriculture est un phénomènetrès ancien puisque dès l’antiquité, les Grecs etles Romains cultivaient la fève des marais, le haricot et lelupin pour amender le sol. Largement utilisés en grandescultures, les engrais verts suscitent de plus en plus d’intérêtsdepuis quelques années auprès des viticulteursnotamment ceux ayant choisi un mode de productionbiologique. Depuis 2010, l’IFV Sud-Ouest étudie l’intérêttechnico-économique de l’implantation d’engrais verts hivernauxen viticulture pour différentes productions de vinsdu Sud-Ouest. Cet article se propose d’aborder quelqueséléments techniques de mise en oeuvre adaptés d’une ficheréalisée par l’ITAB, ainsi que les premiers résultats desessais menés par l’IFV Sud-Ouest à Madiran et à Gaillac.Qu’est-ce qu’un engrais vert ?On peut définir un engrais vert comme toute plante cultivéepour augmenter la fertilité du sol et non pour êtrerécoltée. La culture d’engrais verts est une pratique ancestraleet connue de tous ; elle est utilisée dans de nombreuxsystèmes de culture (rotations à base de céréales,maraîchage…). Les aspects techniques à mettre en oeuvresont cependant délicats et doivent être réfléchis si on veutbénéficier des effets positifs attendus au niveau du sol. Enviticulture, cette pratique très répandue en Californie parexemple est encore peu étudiée en France.Pourquoi implanter un engrais vert ?L’implantation d’engrais vert peut présenter plusieurs intérêts:●amélioration de la structure du sol. L’action mécaniquedes racines de l’engrais vert permet d’ameublir le sol del’inter-rang jusqu’à 1,5 m de profondeur et d’améliorer lapénétration de l’eau et de l’air. Les exsudats racinaires etles microorganismes de la rhizosphère du couvert végétalcontribuent également à stabiliser les particules de terre●amélioration de la fertilité minérale : certains engraisverts, comme les Crucifères pour la potasse, utilisent leséléments minéraux sous forme insoluble alors qu’ils sontinutilisables tels quels par la vigne. La destruction de l’engraisvert permet leur restitution à la vigne sous une formeassimilable. Les engrais verts permettent également enstockant les éléments durant l’hiver, de limiter les phénomènesde lessivage par les pluies. Les Légumineusescontribuent à enrichir le sol en azote par fixation symbiotiquede l’azote atmosphérique, si le temps de culture estsupérieur à 50 jours●apport de matière organique et amélioration de l’activitébiologique. Les engrais verts stimulent l’activité biologiquedu sol de manière rapide et intense pendant leurcroissance et surtout après enfouissement. Les quantitésd’humus formées permettent d’entretenir le taux de matièreorganique du sol, mais sont souvent insuffisantespour le faire remonterQuelles sont les espèces régulièrement utilisées ?Dans quelques cas très rares comme pour la moutardesauvage, la végétation spontanée se développant sur uneparcelle peut jouer le rôle d’engrais verts. Cependant, dansla majorité des cas l’implantation d’engrais verts nécessitela réalisation d’un semis. La culture des engrais verts étantencore assez peu pratiquée en viticulture, les semencesdisponibles sur le marché sont issues de la céréalicultureou du maraîchage. Selon certains auteurs, les famillesd’engrais verts peuvent être classées en fonction de leuraptitude à fournir du carbone (“lent” ou “rapide”) et del’azote. Le carbone “lent” correspond aux matières richesen cellulose et lignine comme les céréales à paille. Lecarbone “rapide” est associé aux Graminées prairiales etaux Crucifères, sources de sucres facilement dégradables.Les légumineuses quant à elles apportent de l’azote. Afinde s’assurer que les microorganismes puissent dégradercorrectement la matière organique sans priver la cultured’azote (faim d’azote), il apparaît souhaitable de mélangerles engrais verts afin de disposer d’une formulation équilibréeentre carbone lent, rapide et azote. Le tableau 1 cidessousprésente quelques-unes des espèces utilisablesen viticulture avec semis entre mi-août et mi-octobre.FamilleGraminéesLégumineusesCrucifèresNomcommunseigleavoinetriticaletrèfleincarnatféverolevescecommunepoisfourragerfénugrecnavettefouragèrecolzafourragerPérioded’implantationaoût àoctobreseptembre àoctobreseptembre àoctobreaoût àseptembreseptembre àoctobreaoût àseptembreaoût àseptembreaoût àseptembreaoût àseptembreaoût àseptembreDosesemis(kg/ha)Sensibilitéau gelMatièresèche(T/ha)40-120 peu sensible 3 à 8120-150peu sensible(-13°C)3 à 6100 sensible 5 à 1025-30 peu sensible 4 à 6160-200100-20050-15015-50sensible(-5°C)peu sensible(-10°C)peu sensible(-10°C)assez sensible(-7°C)5 à 83 à 85 à 84 à 610-20 sensible 3 à 58-15 peu sensible 4 à 9Tableau 1 : les principales espèces d’engrais verts semées en viticulture1 ha de vigne représente 50 à 75 ares d’engrais semésla Grappe d’Autan n° 89 5

Dossier : Vignobles et vins espagnolscouplées à <strong>de</strong> l’irrigation se ssont développées ces <strong>de</strong>rnièresannées. <strong>La</strong> mécanisation <strong>de</strong> la taille et la non-taille sont<strong>de</strong>s pratiques qui <strong>de</strong>meurent peu développées. Règle quine fait presque ja<strong>mai</strong>s d’exception en Espagne, l’inter-rangest toujours travaillé afin d’améliorer l’infiltration <strong>de</strong>s raresprécipitations. Le rang est par contre, en règle générale,désherbé chimiquement. Les traitements phytosanitairesrestent limités (<strong>de</strong> 2 à 4 par an) et sont essentiellementorientés contre l’oïdium. Les vers <strong>de</strong> grappe peuvent provoquerlocalement <strong>de</strong>s dégâts majeurs.Techniques <strong>de</strong> vinification et d’élevageLes chais espagnols sont mo<strong>de</strong>rnes et toujours très bienéquipés. Ces investissements ont pu être réalisés, en fonction<strong>de</strong>s structures, grâce aux ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’Union Européenneou au soutien financier d’investisseurs privés (banques,industriels...). Cuverie thermorégulée, cuves <strong>de</strong> fermentationtronconiques en inox ou en bois, égreneur vibrant,chambre réfrigérée pour le stockage <strong>de</strong> la vendange encaissettes avant traitement, unité <strong>de</strong> conditionnement entièrementrobotisée ou pressoir vertical hydraulique, sontquelques exemples les plus fréquemment rencontrés. Lesversions « haut <strong>de</strong> gamme », comme les chais d’Alvaro Palaciosou <strong>de</strong> Vega Sicilia, sont conçus pour bénéficier entièrement<strong>de</strong> la gravité. Les process <strong>de</strong> vinification en rougemis en oeuvre par les oenologues espagnols sont classiques.Compte tenu <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> maturité importantset <strong>de</strong> la bonne extractibilité <strong>de</strong>s composés phénoliques,les durées <strong>de</strong> macération sont en général courtes (6 à 12jours maximum) et les températures <strong>de</strong> macération plutôtfraîches (<strong>de</strong> 22 à 26°C). En ce qui concerne la gestion<strong>de</strong> l’élevage sous bois, les copeaux <strong>de</strong> chêne ne sont passi fréquemment utilisés, et l’Espagne reste très attachée àl’utilisation <strong>de</strong> barriques <strong>de</strong> chêne. Les parcs importants <strong>de</strong>barriques imposent une gestion sur racks et la possession<strong>de</strong> stations <strong>de</strong> nettoyage automatisées. Brettanomyces estun ennemi redouté et <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> contrôle sont mis enplace par les bo<strong>de</strong>gas.4Batterie <strong>de</strong> cuves tronconiques <strong>de</strong>250 hl chez la Bo<strong>de</strong>ga Caré (DO Cariñena)L’Espagne cherche à développer l’oenotourismeA l’image <strong>de</strong> la France, l’Espagne cherche à développer letourisme viticole dans ses vignobles. <strong>La</strong> diversité <strong>de</strong> l’architecture<strong>de</strong>s caves vinicoles est un atout majeur pourson développement. Les statistiques liées à l’oenotourismemontrent que la fréquentation <strong>de</strong> ces caves était enlégère hausse en 2011 (+6%) pour atteindre 1,5 millions<strong>de</strong> visiteurs. Ces chiffres sont très nettement en retrait parrapport à la France, 1 ère <strong>de</strong>stination touristique au mon<strong>de</strong>,qui accueille plus <strong>de</strong> 7 millions <strong>de</strong> visiteurs chaque annéedans ces caves. Les <strong>de</strong>ux routes espagnoles <strong>de</strong>s vinsles plus fréquentées sont celles du Brandy <strong>de</strong> Jerez et duPenedès qui attirent chacune près <strong>de</strong> 480 000 visiteurs.Inauguré en 2006 par le roi d’Espagne en personne, l’hôtelMarques <strong>de</strong> Riscal dans <strong>La</strong> Rioja fait figure d’exemple enmatiere d’oenotourisme. Ce pari fou a vu le jour en 2005,lorsque la bo<strong>de</strong>ga a souhaité dynamiser les visites sur sonsite historique d’El Ciego. Frank Ghery, l’architecte canadiendu musée Guggenheim <strong>de</strong> Bilbao, a construit à coup<strong>de</strong> titane et <strong>de</strong> millions d’euros (60 extactement) la plusincroyable cité du vin ja<strong>mai</strong>s pensée. Entre 2005 et 2011,le nombre <strong>de</strong> visiteurs est passé <strong>de</strong> 2 300 à 70 000. L’hôtel<strong>de</strong> luxe possè<strong>de</strong> 40 chambres dont le prix minimum <strong>de</strong> lanuitée se situe autour <strong>de</strong> 500 €. En considérant un taux <strong>de</strong>remplissage à l’année <strong>de</strong> 60%, le chiffre d’affaire s’élève àplus <strong>de</strong> 43 millions d’euros. Après 5 années <strong>de</strong> fonctionnement,on imagine facilement que l’investissement initial aété amorti sans gran<strong>de</strong> peine.Pour en savoir plus sur l’Espagne viticoleCe voyage <strong>de</strong> formation nous a permis d’appréhen<strong>de</strong>rles <strong>de</strong>ux visages <strong>de</strong> la viticulture ibérique : <strong>de</strong>la « production haut <strong>de</strong> gamme » et ses chais toujoursneufs et clinquants <strong>de</strong>s vignobles du nord à la« production <strong>de</strong> masse» et ses installations vétustes<strong>de</strong>s caves coopératives <strong>de</strong> la Mancha. Des <strong>de</strong>mijournées<strong>de</strong> restitution autour <strong>de</strong> ce voyage avecdégustation seront prochainement organisées dansles vignobles du <strong>Sud</strong>-<strong>Ouest</strong> (Gaillac, Gers, Frontonet Buzet) et nous vous tiendrons informés <strong>de</strong>s datesprochainement. En attendant, si vous le souhaitez,nous vous invitons à télécharger le compte renducomplet <strong>de</strong> 25 pages sur notre site Internet (rubrique«publications et ressources»).Contact :L’incroyable complexe oenotouristique <strong>de</strong> Marquès <strong>de</strong> RiscalOlivier Geffroy<strong>IFV</strong> <strong>Sud</strong>-<strong>Ouest</strong>81 310 Lisle Sur Tarntel. 05.63.33.62.62olivier.geffroy@vignevin.comla <strong>Grappe</strong> d’Autan n°89

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