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VIAL VAE le nécessaire accompagnateur 2004.pdf - ArianeSud ...

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compétences efficaces déjà-là, sinon il suffirait de « donner ou pas <strong>le</strong> diplôme ». Onpeut « donner » tout ou partie d’un diplôme demandé ou d’un diplôme inférieur dans<strong>le</strong> cursus. Ce qui signifie qu’en termes de demande, on peut avoir trois cas :- ceux qui veu<strong>le</strong>nt un diplôme sans qu’on ait à savoir ce qu’ils en feront,- ceux qui veu<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> diplôme inférieur pour entrer dans <strong>le</strong> cursus du diplômesupérieur,- ceux qui veu<strong>le</strong>nt entrer dans un cursus et économiser certaines unitésd’enseignement.Déjà pour qu’un candidat se situe dans l’un de ces trois cas, il lui faut du conseil (del’information dite administrative) et de l’accompagnement (dit pédagogique).On <strong>le</strong> voit, il n’est rien dans la <strong>VAE</strong> qui relèverait uniquement d’un bilan statique sur<strong>le</strong> possédé, sur <strong>le</strong> déjà-là (même implicite, même « immergé »). La <strong>VAE</strong> n’est pas undévoi<strong>le</strong>ment de savoirs : tout y est dynamique, projection dans l’avenir, travail duprojet du candidat. La <strong>VAE</strong> est l’occasion d’apprentissages, de valorisation de soi.En conclusion, <strong>le</strong> référentiel de formation universitaire, n’est pas <strong>le</strong> référentielmétier. Le premier insiste sur <strong>le</strong>s capacités liées à la fonction critique, travail<strong>le</strong> enpriorité <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> processus de détachement-implication et vise à l’émancipation, àplus d’autonomie, plus de responsabilité. Le second, <strong>le</strong> référentiel métier, nes’intéresse qu’à l‘action efficace et stratégique et à la rationalisation des pratiquesrentab<strong>le</strong>s. L’optique est différente quoique conciliab<strong>le</strong>. A chacun son travail. Seformer à l’université (même dans un master professionnalisé) n’est pas se formerdans un organisme de formation commandité par l’employeur. La formationuniversitaire n’est pas un outil du management d’une entreprise. L’indépendance del’université, et son devoir d’éducation (d’émancipation par la fonction critique) nepeuvent pas être sacrifiés à l’utilité socia<strong>le</strong>. Le pari de la formation universitaire est,en effet, que la distance ou <strong>le</strong> détour (trop souvent appelé « théorique ») est pluspertinent que la simp<strong>le</strong> transmission de bonnes pratiques. En somme, l’universitépense que pour que l’acteur social invente ses bonnes pratiques en pertinence avec<strong>le</strong> contexte professionnel, il lui faut avoir une solide culture, un système deréférences, des modè<strong>le</strong>s et des théories, des formalisations, des abstractionsmatriciel<strong>le</strong>s. Le métier n’est pas conceptualisé par <strong>le</strong>s universitaires commel’application d’un corps fermé de prescriptions que <strong>le</strong> référentiel édicterait. Il est


opportun de mettre en place des actions qui permettent, dans ce contexte, de faireverbaliser <strong>le</strong>s référentiels spécifiques à la mission de l’Université.2/ Sur l’accompagnement :Faisons donc d’abord la distinction souhaitab<strong>le</strong> entre l’accompagnementadministratif et l’accompagnement pédagogique. Informer et conduire vers lanormalisation législative, administrative du dossier ne peut pas être confondu aveccette relation d’accompagnement proprement dite qui consiste à être personneressourcedu candidat pour qu’il se pose, avec mon aide, la question de son devenir,de son projet, de son trajet et qu’il finisse par faire ses choix.Or la notion même d’accompagnement est ambiguë 1 : <strong>le</strong> sens commun confondsouvent accompagner au sens de conduire vers (« j’accompagne mon fils à l’éco<strong>le</strong> »)et accompagner au sens de rencontrer : être avec l’autre sur son chemin à lui, unmoment (« Puis-je t’accompagner ? »). « Conduire » re<strong>le</strong>vant bien sûr d’une logiquede contrô<strong>le</strong> ; « être avec » re<strong>le</strong>vant de l’autre logique de l’évaluation. C’est ladifférence entre piloter <strong>le</strong> changement et accompagner <strong>le</strong> changement. Se réclamerde l’accompagnement ne dit rien de la conceptualisation de l’évaluation qu’on porte.Pour comprendre <strong>le</strong>s relations de rencontre de personne à personne engagées dansla <strong>VAE</strong>, c’est en termes de processus des sujets agissants qu’il serait plusintéressant de conceptualiser la démarche, dans <strong>le</strong> cadre d’un « agirorganisationnel » enfin distingué du fonctionnalisme de la résolution de problèmes 2 .C’est ce que <strong>le</strong> concept de « logiques de l’évaluation 3 » permet de faire. Alors on nepar<strong>le</strong>ra plus d’étapes mais de phases dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s tous <strong>le</strong>s processus sont utilisésmais avec des hiérarchies différentes. Dire que la fin de la démarche est dans lalogique de contrô<strong>le</strong> ne signifie pas du tout que la phase d’accompagnement necomporte pas aussi cette logique de vérification de la conformité, el<strong>le</strong> est simp<strong>le</strong>mentdans un cas au premier plan, dans l’autre cas au second. La logique de contrô<strong>le</strong>traverse toute la procédure de la <strong>VAE</strong> : dans la phase d’accompagnement el<strong>le</strong> ne se1 Ardoino, J. (2000) De l'accompagnement, en tant que paradigme, Pratique-formation-analyse n°40, pp.5-192 Maggi, B. (2003) L’agir organisationnel, Un point de vue sur <strong>le</strong> travail, <strong>le</strong> bien-être, l’apprentissage. Toulouse :Octares3 Vial, M. (2001) Se former pour évaluer, se donner une problématique et élaborer des concepts, Bruxel<strong>le</strong>s : De BoeckUniversité


met plus en avant et c’est la logique du reste de l’évaluation qui devient prioritaire,cel<strong>le</strong> de promotion des potentiels, des possib<strong>le</strong>s du sujet concerné.On est donc dans un doub<strong>le</strong> processus pris dans une hiérarchie fluctuante : vérifier laconformité et aider l’autre à développer ses potentiels. La difficulté pour <strong>le</strong>s acteursest d’assumer cette doub<strong>le</strong> orientation simultanée et symétriquement opposée :contradictoire, dans un contexte où la cohérence, partout prônée comme la va<strong>le</strong>urabsolue de l’ingénierie, ne permet pas aux sujets de reconnaître ni d’assumer <strong>le</strong>ssituations dia<strong>le</strong>ctiques, dynamiques. Il y faut donc une formation. Cette situationéducative d’accompagnement est très proche de la direction de mémoires ou dethèses. Le directeur de mémoire est aussi un <strong>accompagnateur</strong>. Ce n’est pas unecompétence nouvel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s universitaires. En revanche, <strong>le</strong>s professionnels comme<strong>le</strong>s formateurs d’adultes n’ont pas ipso facto cette compétence, encore moins <strong>le</strong>spsychologues qui, eux, savent faire dans une relation thérapeutique mais pasforcément dans une relation éducative. Le titre n’est donc pas la bonne entrée, àprocédure nouvel<strong>le</strong>, formation nouvel<strong>le</strong>. Former tous <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s de diplômesuniversitaires à tenir cette posture d’éducateur-évaluateur est impossib<strong>le</strong>. C’est pourbeaucoup d’entre eux une charge supplémentaire de travail inenvisageab<strong>le</strong>. D’où lanécessité d’avoir des personnes-ressources capab<strong>le</strong>s de tenir une fonctiond’<strong>accompagnateur</strong> <strong>VAE</strong>.3/ Sur l’accompagnement <strong>VAE</strong> à l’UniversitéA l’université, <strong>le</strong>s référentiels métiers sont étrangers à la tradition académique. Même<strong>le</strong>s cursus professionnalisés ne s’appuient que bien trop rarement sur <strong>le</strong>scompétences du métier auquel pourtant ils préparent. Dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur des cas,l’accent est mis sur <strong>le</strong>s savoirs uti<strong>le</strong>s à la constitution du système de références del’étudiant pour agir, ce qui est certes légitime dans l’Université, et non pas sur <strong>le</strong>scompétences de l’exercice du métier. Encore que <strong>le</strong> lien entre <strong>le</strong>s savoirs distribuésdans <strong>le</strong>s diplômes et l’action professionnel<strong>le</strong> à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> programme de formation ditpréparer n’est la plupart du temps pas fait. Le programme est imposé commeévidemment uti<strong>le</strong>.C’est pourquoi il semb<strong>le</strong> en l’état actuel de la réf<strong>le</strong>xion pédagogique universitaire quel’accompagnement dit pédagogique ne peut pas être confié à quelqu’un qui ne


connaît pas en profondeur <strong>le</strong> diplôme demandé. L’avis du responsab<strong>le</strong> du diplômeest nécessaire pour aider un candidat à identifier <strong>le</strong>s compétences qui n’apparaissentpas dans <strong>le</strong>s plaquettes actuel<strong>le</strong>s des diplômes qui sont libellées en savoirs àacquérir et non pas en savoirs uti<strong>le</strong>s pour exercer un métier. En tenant compte que<strong>le</strong>s objectifs de formation universitaire (même dans <strong>le</strong>s cursus professionnalisés) nesont pas <strong>le</strong>s compétences d’exercice du métier : <strong>le</strong>s uns préparent aux autres. Alorsil s’agit moins, contrairement à ce qu’assène <strong>le</strong> rapport Romainvil<strong>le</strong> 4 (p. 25) de « fixer<strong>le</strong>s objectifs attendus en fin de formation » que de montrer la pertinence de cettepréparation. Expliciter <strong>le</strong>s compétences à avoir acquis en fin de formation relèved’une ingénierie fonctionnaliste qui privilégie <strong>le</strong>s trajectoires programmées sur <strong>le</strong>cheminement dans un projet. Il s’agit davantage de montrer, de donner à discuter <strong>le</strong>scompétences qui sont mises en travail pendant la formation en lien avec l’exercice dumétier.Les consultants formés en évaluation peuvent être des personnes ressourcescapab<strong>le</strong>s de faire <strong>le</strong> lien entre <strong>le</strong>s plaquettes de diplômes et <strong>le</strong>s référentiels métierspour aider <strong>le</strong>s universitaires à formu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur référentiel de formation en pertinenceavec <strong>le</strong>s référentiels métiers et non pas passer directement du référentiel métier àl’obtention d’un diplôme universitaire. Cette formulation ne peut viser à l’exhaustivité,à la complétude. Il s’agit bien de verbaliser quelques compétences supposéesprioritaires, quitte à régu<strong>le</strong>r par la suite, quand un événement <strong>le</strong> demandera, <strong>le</strong>document obtenu.4 Rapport Romainvil<strong>le</strong> : L’évaluation des acquis des étudiants dans l’enseignement supérieur universitaire, à lademande du Haut conseil de l’évaluation de l’éco<strong>le</strong> belge, 2002

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