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La cyphose de l'adolescent et de l'adulte

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R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage24Il y a 6 millions d’années Orrorin présenteun fémur manifestement bipè<strong>de</strong> avec têtefémorale sur col court antéversé <strong>de</strong> 15° <strong>et</strong>présentant un angle cervico-diaphysaire<strong>de</strong> 140° environ.<strong>La</strong> découverte <strong>de</strong> ce squel<strong>et</strong>te peutfaire penser à une hypothèse <strong>de</strong> bipédieinitiale <strong>et</strong> non à une bipédie d’adaptationinduite par <strong>de</strong>s circonstances telles que ladisparition <strong>de</strong> la forêt <strong>et</strong> l’apparition <strong>de</strong> la savane à l’est du Rift.Nous allons étudier les étapes fondamentales <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te bipédie.1°) Adaptation du pied avec rapprochement du premier rayon<strong>de</strong> l’axe du pied <strong>et</strong> constitution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux arches interne <strong>et</strong>antérieure.<strong>La</strong> première empreinte <strong>de</strong> pied bipè<strong>de</strong> a été r<strong>et</strong>rouvée il y a4 millions d’années dans les cendres du volcan <strong>de</strong> <strong>La</strong><strong>et</strong>oli enTanzanie.2°) Adaptation musculaire<strong>de</strong>s membres inférieurs avecdéveloppement duquadriceps <strong>et</strong><strong>de</strong>s grands fessiers.<strong>La</strong> tubérosité tibiale antérieure sedéveloppe au fur <strong>et</strong> à mesure quele quadriceps stabilise le genou enextension.Le grand fessier joue le même rôled’extension <strong>de</strong> la hanche, il est caractéristique <strong>de</strong> l’homo sapiens<strong>et</strong> bien représenté sur les statu<strong>et</strong>tes paléolithiques. L’extension <strong>de</strong>smembres inférieurs rehausse le centre <strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> 30% environpar rapport au grand singe, <strong>de</strong> telle sorte qu’il se projète au niveaudu bassin en avant <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième vertèbre sacrée.3°) Le bassin est un compromis entre les nécessités <strong>de</strong> lamarche bipè<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la reproduction. L’élargissement justifiépar l’augmentation <strong>de</strong> la taille du crâne est freiné par le risqued’hyperpression sur la tête lors <strong>de</strong> l’appui unipodal. C’est labalance <strong>de</strong> Pauwels. De vertical chez le grand singe il est antéverséchez l’homo sapiens.4°) Le rachis se redresse avec création <strong>de</strong> 2 lordoses, la lordoselombaire <strong>et</strong> la lordose cervicale. Ces 2 lordoses perm<strong>et</strong>tent unpositionnement <strong>de</strong> la tête sur la ligne <strong>de</strong> gravité <strong>et</strong> augmententglobalement la résistance du rachis selonla loi d’Euler. <strong>La</strong> résistance du flexible estmultipliée par un chiffre égal au nombre ducarré <strong>de</strong> courbures plus 1 (R = N2 + 1), c’està dire 10 fois plus <strong>de</strong> résistance que lorsquele dos est plat.L’insertion <strong>de</strong> muscles sur la crête iliaqu<strong>et</strong>els que ilio-costauxvont perm<strong>et</strong>tre ladissociation du bassin par rapport au tronc<strong>et</strong> le pas pelvien horizontal caractéristique<strong>de</strong> la tridimensionnalité <strong>de</strong> la marche.<strong>La</strong> tension <strong>de</strong>s fascias superficiels quiperm<strong>et</strong>tent une verticalité sans contractionmusculaire s’adapte. C’est sur ces fascias qu’agissent les techniquesd’étirement <strong>de</strong> la chaîne postérieure type Mézières.5°) Le trou occipital se médialise. Depostérieur chez le grand singe il <strong>de</strong>vientmédian chez les homos, ce qui perm<strong>et</strong>un excellent équilibre <strong>de</strong> la tête sur lerachis cervical. <strong>La</strong> musculature cervicalepostérieure s’affine avec notammentdiminution du volume <strong>de</strong>s épineuses.6°) Les canaux semi-circulaires. En 1994 Fred Spoor <strong>de</strong> Liverpoolcompare l’empreinte <strong>de</strong>s canaux semi-circulaires verticaux dugrand singe <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’homme. Le développement progressif <strong>de</strong>l’empreinte traduit l’importance <strong>de</strong>s phénomènes d’équilibrationliés à la verticalité. Les espèces du genre homo, ont <strong>de</strong>s canauxi<strong>de</strong>ntiques à ceux <strong>de</strong> l’homme actuel, les australopithèques ont<strong>de</strong>s canaux semi-circulaires moins développés ressemblant à ceux<strong>de</strong>s grands singes actuels.7°) Le cerveau se latéralise avec le développement <strong>de</strong> la parole.Chez l’homo sapiens le cerveau gauche est plus développé que ledroit dans 90% <strong>de</strong>s cas.Après avoir rappelé les principales étapes <strong>de</strong> la bipédie, nouspouvons maintenant étudier les paramètres morphostatiques <strong>de</strong>l’homo sapiens vertical.3 - MORPHOTYPOLOGIE DANS LE PLANSAGITTALIl y a 25 ans nous avons entrepris <strong>de</strong> compléter le travailanatomique d’André Delmas pour définir <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong><strong>de</strong>scription du rachis utiles en pratique médicale quotidienne.3.1 – Définition <strong>de</strong> laposition radiologique <strong>de</strong>référenceNous avons choisi <strong>de</strong> réaliser laradiographie dans une position la plusproche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’examen clinique :- membres inférieurs tendus, piedsjoints- ceinture scapulaire <strong>et</strong> tronc relâché,regard horizontal


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage25- mains reposant sur un support, avant bras proche <strong>de</strong> l’horizontal<strong>et</strong> bras légèrement ante proj<strong>et</strong>és pour éviter une superpositionavec le rachis.3.2 – Les paramètres <strong>de</strong>scriptifs :- Leporte à faux est ladistance entre une verticaleabaissée du centre du disqueL5-S1 <strong>et</strong> le centre <strong>de</strong>s têtesfémorales, la moyenne est<strong>de</strong> 2,5 cm. C<strong>et</strong>te distancevarie en fonction <strong>de</strong> laversion pelvienne. Ellediminue <strong>et</strong> s’inverse enantéversion pelvienne, elleaugmente en rétroversion pelvienne.- L’inci<strong>de</strong>nce lombo-pelvienne est l’angle formépar la perpendiculaire aumilieu du plateau sacré<strong>et</strong> la droite joignant lecentre <strong>de</strong>s têtes fémorales.L’angulationmoyenneest <strong>de</strong> 53°. C<strong>et</strong> angle estconstitutionnel <strong>et</strong> ne variepas en fonction <strong>de</strong> la version pelvienne.- <strong>La</strong>pente sacrée estl’inclinaison <strong>de</strong> la basesacrée sur l’horizontale.L’angulation moyenne est<strong>de</strong> 37°.- <strong>La</strong>lordose est l’angleformé par une parallèleau plateau supérieur <strong>de</strong>la vertèbre intermédiaire(la plus inclinée surl’horizontale) au niveau<strong>de</strong> la charnière thoracolombaire<strong>et</strong> une parallèleau plateau inférieur <strong>de</strong> L5.L’angulation moyenne est<strong>de</strong> 45°.- <strong>La</strong><strong>cyphose</strong> est l’angleformé par la tangente auplateau supérieur <strong>de</strong> T4 <strong>et</strong> latangente au plateau inférieur<strong>de</strong> la vertèbre intermédiaireprécé<strong>de</strong>mment décrite.L’angulation moyenne est<strong>de</strong> 37°.- <strong>La</strong>gîte sagittale est l’angleformé entre la verticale passant par le centre <strong>de</strong>s têtes fémorales <strong>et</strong>la droite unissant ce point au corps vertébral <strong>de</strong> T9. L’angulationmoyenne est <strong>de</strong> 9°.<strong>La</strong> distribution <strong>de</strong> cesparamètres est Gaussienneavec mo<strong>de</strong>, moyenne <strong>et</strong>médiane i<strong>de</strong>ntiques <strong>et</strong>symétrie <strong>de</strong> la courbe « enchapeau <strong>de</strong> gendarme »perm<strong>et</strong>tant d’utiliser les loisstatistiques <strong>de</strong> la normalité.Il n’existe pas <strong>de</strong> différencesignificative entre l’homme <strong>et</strong> la femme.Il existe une bonne corrélation entre la mesure clinique <strong>et</strong>l’angulation radiologique. L’examen clinique est donc suffisantpour suivre l’évolution d’une <strong>cyphose</strong> en pratique quotidienne.Il existe une bonne corrélation entre l’inclinaison <strong>de</strong> la pentesacrée <strong>et</strong> <strong>de</strong> la lordose.Ces paramètres ont été r<strong>et</strong>rouvés en 1984 par Mac Ewen chezl’enfant entre 5 <strong>et</strong> 20 ans.Jean Sengler les r<strong>et</strong>rouve également entre 30 <strong>et</strong> 40 ans.Ces paramètres morphostatiques sont essentiels pour évaluerune pathologie dans le plan sagittal : spondylolisthésis ouhyper<strong>cyphose</strong>. Nous allons maintenant étudier les paramètresbiomécaniques <strong>de</strong> la constitution d’une <strong>cyphose</strong>.4 - BIOMECANIQUE DE LA CYPHOSE4.1 - Biomécanique <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong>l’adolescent4.1.1 Eff<strong>et</strong> Balance.Pour une <strong>cyphose</strong> moyenne<strong>de</strong> 37°, on peut calculer lacharge réellement supportéepar le corps vertébral àl’apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> (T7).En situation d’équilibrevertical, pour une charge <strong>de</strong>30 kgs, passant par la ligne<strong>de</strong> gravité à une distance moyenne du corps vertébral <strong>de</strong> 10 cm,la structure musculo ligamentaire postérieure réalise un contrepoids<strong>de</strong> 60 kgs. <strong>La</strong> charge totale au niveau du corps vertébral estdonc <strong>de</strong> 90 kgs.Pour un même patient, lorsque la distance entre la ligne <strong>de</strong>gravité <strong>et</strong> le corps vertébral augmente, le contre-poids musculaireaugmente en proportion ainsi que la charge globale sur le corpsvertébral.4.1.2 Eff<strong>et</strong> flambage.Un soli<strong>de</strong> flexible, lorsqu’ilsubit une charge verticale,se déforme en s’incurvant,c’est le flambage. Deplus, lorsque le rachis estrectiligne les pressions sontréparties <strong>de</strong> façon uniformesur le corps vertébral en avant <strong>et</strong> sur l’arc postérieur en arrière.


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 26<strong>La</strong> courbure cyphotique modifie c<strong>et</strong>te répartition <strong>de</strong> la charge quiaugmente sur le mur antérieur du corps vertébral entraînant uneaccentuation <strong>de</strong> la déformation sur un os fragile en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>croissance pubertaire.4.1.3 Eff<strong>et</strong> cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’arc.Une attitu<strong>de</strong> cyphotique habituelle accentuée notamment par laposition assise a tendance à raccourcir <strong>et</strong> à rétracter le ligamentcommun vertébral antérieur. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance, celigament joue le rôle <strong>de</strong> la cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’arc. <strong>La</strong> musculature estimpuissante à redresser le rachis. L’un <strong>de</strong>s objectifs du cors<strong>et</strong>plâtré réducteur est d’étirer ce ligament commun vertébralantérieur rétracté en réalisant un véritable fluage ligamentaire.4.1.4 Eff<strong>et</strong> Wolff & Delpech.Julius Wolff démontre que l’os s’adapte en fonction <strong>de</strong>s forcesqui lui sont appliquées par modification <strong>de</strong> la quantité <strong>et</strong> <strong>de</strong> lastructure <strong>de</strong> la masse osseuse. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance JacquesDelpech évoque une inhibition lorsqu’il existe une hyperpression sur le cartilage <strong>de</strong> croissance. Il existe cinq noyaux <strong>de</strong>croissance au niveau du corps vertébral. <strong>La</strong> croissance du noyauantérieur est inhibée alors que les noyaux postérieurs continuentà croître normalement accentuant la <strong>cyphose</strong>. <strong>La</strong> sécrétiond’hormone <strong>de</strong> croissance s’effectuant durant la nuit, c’est le rôledu cors<strong>et</strong> nocturne <strong>de</strong> répartir au mieux les pressions sur le corpsvertébral.4.1.5 Attitu<strong>de</strong> antalgiqueL’existence d’une Dystrophie Rachi<strong>de</strong>nne <strong>de</strong> Croissance, fréquentedans les <strong>cyphose</strong>s <strong>de</strong> l’adolescent, est souvent douloureuse. Poursoulager la douleur, l’enfant réalise un str<strong>et</strong>ching en <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong>sa musculature pavertébrale postéreure, ce qui accentue encore la<strong>cyphose</strong>.En conclusion,Ces différents mécanismes, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance pubertaire,concourent tous à accentuer la <strong>cyphose</strong>. Lorsque l’angulationdépasse 55°, ils réalisent un véritable cercle vicieux, dont seulle traitement orthopédique conservateur perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> sortir. Cesmécanismes existent également à l’âge adulte <strong>et</strong> peuvent êtreaccentués par la déficience <strong>de</strong> la musculature <strong>et</strong> l’ostéoporose.4.2 - Biomécanique <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong> l’adulte.4.2.1 Eff<strong>et</strong> musculature dorsaleL’avènement du scanner a permis <strong>de</strong> visualiser chez certainspatients une dégénérescence <strong>de</strong> la musculature paravertébralepostérieure allant souvent <strong>de</strong> pair avec une atrophie <strong>de</strong>s grandsfessiers. Cliniquement il existe souvent <strong>de</strong>s signes extrapyramidauxou une symptomatologie évoquant une myopathie.<strong>La</strong> musculature ne réalisant plus le contre-poids indispensable àla balance rachidienne, le rachis va avoir tendance à s’effondrer.C’est la camptocormie.4.2.2 Eff<strong>et</strong> ostéoporose.Le seuil <strong>de</strong> fracture osseuse est atteint en moyenne chez lesfemmes à 65 ans <strong>et</strong> chez les hommes à 85 ans. <strong>La</strong> fragilité ducorps vertébral, les micro-traumatismes répétés ou les véritablesfractures, font que le patient se r<strong>et</strong>rouve dans la situationmécanique <strong>de</strong> l’adolescent recréant le cercle vicieux que nousavons décrit précé<strong>de</strong>mment.Le traitement orthopédique conservateur avec réalisation d’uneorthèse polyéthylène bivalve emboîtée à appui sterno-claviculaire,réalise une véritable poutre composite redressant le rachis <strong>et</strong>surtout diminuant les contraintes osseuses.5. DéfinitionsOn distinguera tout d’abord :• les attitu<strong>de</strong>s cyphotiques ou lordotiques, liées à une hyperlaxitéligamentaire ou une hypotonie musculaire ; ces déviations sontréductibles lors du test d’hyperextension <strong>et</strong> s’améliorent avec larééducation spécifique.• Les paramorphismes sont la conséquence d’une activitésportive favorisant la <strong>cyphose</strong>, par exemple : natation (dauphin,papillon).• Les <strong>cyphose</strong>s ou lordoses constitutionnelles, correspondant àun morphotype familial sont habituellement stables.• Les <strong>cyphose</strong>s ou lordoses d’adaptation : les myopies importantesdéterminent une attitu<strong>de</strong> cyphotique qui peut s’enraidir aucours <strong>de</strong> la croissance. De même la longue persistance <strong>de</strong> la<strong>cyphose</strong> infantile chez <strong>de</strong>s enfants encéphalopathes favorise ladéformation structurale progressive <strong>de</strong>s corps vertébraux.• Les <strong>cyphose</strong>s ou lordoses <strong>de</strong> compensation, correspondantà une rééquilibration globale du rachis. Par exemple rachis àcourbures accentuées par augmentation <strong>de</strong> l’inclinaison <strong>de</strong> lapente sacrée sur l’horizontale ou <strong>cyphose</strong>s thoraco-lombaires parhorizontalisation <strong>de</strong> la pente sacrée.• Les déformations structurales qui justifient habituellement uneprise en charge spécifique.5.1 CYPHOSE STRUCTURALE5.1.1 Cyphose régulière<strong>La</strong> déformation corporéale se répartit sur plus <strong>de</strong> trois vertèbres.- Idiopathique : nous avons précisé avec Pierre Stagnara c<strong>et</strong>teentité <strong>de</strong> <strong>cyphose</strong> évolutive en pério<strong>de</strong> pubertaire par analogieaux scolioses idiopathiques.Elle est la conséquence du cercle vicieux <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong>l’adolescent que nos venons d’étudier. C<strong>et</strong>te <strong>cyphose</strong> peut évoluersans douleur <strong>et</strong> du fait <strong>de</strong> l’intégrité <strong>de</strong>s disques, elle conservelongtemps une bonne souplesse.- <strong>La</strong> dystrophie rachidienne<strong>de</strong> croissanceou maladie<strong>de</strong> Scheuermann est unemaladie <strong>de</strong> la plaque<strong>de</strong> croissance du corpsvertébral fragilisant lacorticalesupérieuredu corps vertébral <strong>et</strong>pouvant provoquer unecunéiformisation.AUFDERMAUR <strong>et</strong> IPPOLITO ont mis en évi<strong>de</strong>nce :- une altération <strong>de</strong>s fibres collagènes cartilagineuses <strong>de</strong>s plateauxvertébraux avec rétrécissement ou disparition <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 27croissance.- Une modification <strong>de</strong> l’arrangement <strong>de</strong>s chondrocytes avecdifférentes formes <strong>et</strong> tailles.- Un déficit <strong>de</strong> la biosynthèse du collagène par les chondrocytes.- L’annulus fibrosus peut s’insérer directement sur le plateauvertébral ou sur l’os spongieux. C’est une maladie du noyauprincipal. Le listel vertébral ou noyau d’ossification secondairereliquat chez l’homme <strong>de</strong> l’épiphyse est seulement inhibépar l’hyperpression liée à la <strong>cyphose</strong> ; en cas <strong>de</strong> traitementorthopédique conservateur par cors<strong>et</strong> il peut compenserl’insuffisance <strong>de</strong> la plaque cartilagineuse <strong>et</strong> restaurer un corpsvertébral rectangulaire.C<strong>et</strong>te maladie cesse à la fin <strong>de</strong> la croissance lorsque le cartilagen’est plus actif.- neurologique : la paralysie <strong>de</strong>s abdominaux se compense parune <strong>cyphose</strong> lombaire. <strong>La</strong> paralysie <strong>de</strong>s muscles spinaux entraîneune lordose, le patient se sert <strong>de</strong>s muscles restants commehaubans pour maintenir la colonne vertébrale dans une positionoù elle peut être efficace. Les altérations du développementpsychomoteur s’accompagnent d’anomalies posturales : soit<strong>cyphose</strong> globale chez les enfants qui ne sont parvenus qu’à laposition assise, soit hyperlordose parfois très instable chez lesathétosiques.- post-laminectomie : l’extension <strong>de</strong> la laminectomie auxfac<strong>et</strong>tes articulaires <strong>et</strong> aux complexes ligamentaires postérieursentraîne dans 80% <strong>de</strong>s cas une <strong>cyphose</strong> parfois très sévère.Lorsque le cors<strong>et</strong> <strong>de</strong> Milwaukee est insuffisant il faut envisagerune arthrodèse antérieure.- post-radiothérapie : dans les neuroblastomes <strong>et</strong> les tumeurs <strong>de</strong>Wilms la stérilisation <strong>de</strong>s cartilages <strong>de</strong> croissance <strong>et</strong> la rétraction<strong>de</strong>s parties molles peut entraîner une <strong>cyphose</strong> réagissanthabituellement favorablement au cors<strong>et</strong>.- rhumatologique : la spondylarthrite ankylosante, dont lasymptomatologie peut débuter avant l’âge <strong>de</strong> 20 ans, se traduitpar une <strong>cyphose</strong> dysharmonieuse avec effacement <strong>de</strong> la lordose<strong>et</strong> projection du tronc en avant. Outre le traitement antiinflammatoirela rééducation comporte :- Postures quotidiennes en procubitus- Pratique d’une activité lordosante telle que la natation.Dans les cas extrêmes on peut proposer <strong>de</strong>s ostéotomiespostérieures lordosantes pour rééquilibrer la tête sur la ligne <strong>de</strong>gravité.- ostéoporotique <strong>de</strong> l’adulte : la <strong>cyphose</strong> est souvent thoraciquehaute avec incurvation progressive du tronc en avant limitant lafonction respiratoire. C<strong>et</strong>te <strong>cyphose</strong> est dramatique lorsqu’elles’associe à une perte <strong>de</strong> la lordose physiologique. Elle peut êtr<strong>et</strong>horaco-lombaire, zone fréquente <strong>de</strong> fractures.5.1.2 Cyphose angulaire.Les malformations congénitales cyphotiques sont moinsfréquentes mais plus sévères que celles engendrant une scoliose,le risque <strong>de</strong> paraplégie progressive est important. On en distingue<strong>de</strong>ux types :Type I : hypoplasie du corps vertébral, l’arc postérieur estpréservé <strong>et</strong> entraîne la <strong>cyphose</strong>avec la croissance.Type II : aplasie du corps vertébral.C’ est un défaut congénital <strong>de</strong>segmentation antérieure du corpsvertébral appelé « barre » ou« bloc ».Il n’existe pas <strong>de</strong> noyaud’ossification secondaire <strong>et</strong> lacroissance asymétrique dans le plansagittal provoque une <strong>cyphose</strong>.Lorsque la découverte <strong>de</strong> la malformation a lieu après l’âge <strong>de</strong> 2ans, une orthèse <strong>de</strong> Milwaukee nocturne avec barre transversalecentrée sur la malformation perm<strong>et</strong> d’éviter l’aggravation.Dans les formes majeures découvertes avant l’âge <strong>de</strong> 3 ans uneépiphysiodèse postérieure peut être réalisée dès l’âge <strong>de</strong> 6 mois.Les fractures tassements du corps vertébral : le plus souvent auniveau <strong>de</strong> la charnière thoracolombaire.L’achondroplasie : après le canal lombaire étroit elle constituele <strong>de</strong>uxième problème <strong>de</strong> ces patients. <strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> est localiséeau niveau <strong>de</strong> la charnière thoracolombaire <strong>et</strong> doit êtresystématiquement prévenue par le cors<strong>et</strong>. Dans les cas les plussévères la chirurgie est <strong>de</strong> type antérieur avec utilisation d’undistracteur.<strong>La</strong> maladie <strong>de</strong> Morquio <strong>de</strong> type autosomique récessive entraîneune importante platispondylie avec <strong>cyphose</strong> thoracolombaire.Chez ces patients il existe également une hypoplasie <strong>de</strong>l’odontoï<strong>de</strong> avec instabilité atlas/axis justifiant une gran<strong>de</strong>pru<strong>de</strong>nce au cours <strong>de</strong> la rééducation.5.2 LORDOSESElles sont toujours régulières.Nous avons évoqué l’attitu<strong>de</strong> hyperlordotique en phaseprépubertaire par hypotonie abdominale. L’hyperlordose la plusfréquente est constitutionnelle conséquence d’une augmentation<strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce lombo-pelvienne. Elle s’accompagne souvent d’unespondylolyse, véritable fracture <strong>de</strong> fatigue d’un arc postérieursoumis à <strong>de</strong>s contraintes répétées.Les hyperlordose neurologiques :<strong>La</strong> forme la plus fréquente est celle du spina bifida. L’hypoplasie<strong>de</strong> l’arc postérieur s’accompagne d’un freinage <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>c<strong>et</strong> arc, accentuant la lordose comme la cor<strong>de</strong> d’un arc qui se tendprogressivement.6 EVALUATION CLINIQUE6.1 INTERROGATOIREL’anamnèse précise :• l’ancienn<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s troubles statiques,• l’existence d’une hypotonie habituelle,• la douleur qui présente <strong>de</strong>s caractéristiques particulières chezl’enfant. L’enfant ne mémorise pas sa douleur, il vit dans le tempsprésent. En l’absence <strong>de</strong> représentation corticale du rachis, il nesomatise pas. Elle est classée en 6 sta<strong>de</strong>s :• sta<strong>de</strong> 0 : pas <strong>de</strong> douleur,


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage28• sta<strong>de</strong> + : douleur à la percussion <strong>de</strong>s épineuses,• sta<strong>de</strong> ++ : douleur mécanique à l’effort, pendant ouaprès le sport,• sta<strong>de</strong> +++ : douleurs statiques positionnelles : assis ou<strong>de</strong>bout prolongé,• sta<strong>de</strong> ++++ : douleur au repos,• sta<strong>de</strong> +++++ : prise d’antalgiques, exceptionnelle chezl’enfant.Après la puberté certaines rachialgies sont liées à unehyperexcitabilité neuromusculaire. Les douleurs à type <strong>de</strong>contractures surviennent dans une position assise ou <strong>de</strong>boutprolongée, s’associent à une asthénie, <strong>de</strong>s tremblements <strong>de</strong>spaupières <strong>et</strong> <strong>de</strong>s troubles micro circulatoires : extrémités <strong>de</strong>s pieds<strong>et</strong> <strong>de</strong>s mains froi<strong>de</strong>s.6.2 BILAN STATIQUENous le décrivons dans l’ordre <strong>de</strong> la consultation.<strong>La</strong> position <strong>de</strong> l’examen clinique doit être reproductible. Oninsiste sur les pieds joints au niveau <strong>de</strong>s malléoles <strong>et</strong> du gros orteilen rotation zéro. Les membres inférieurs sont tendus en limitantun recurvatum excessif. Le tronc <strong>et</strong> les membres supérieurs sontrelâchés, paumes <strong>de</strong>s mains sur la face externe <strong>de</strong>s cuisses, leregard est horizontal.6.2.1 DEBOUT DE DOSUn fil à plomb est placé sur l’axe<strong>de</strong> la colonne, la pointe localiséeau niveau du somm<strong>et</strong> du pliinterfessier (S2). <strong>La</strong> main qui tientle fil à plomb se situe au niveau<strong>de</strong> l’occiput <strong>de</strong> l’enfant. Le fil esthabituellement tangent à l’apex <strong>de</strong>la <strong>cyphose</strong> en T7 (correspondant àla pointe <strong>de</strong> l’omoplate).<strong>La</strong> flèche thoracique haute estmesurée en C7 (épineuse la plussaillante au niveau <strong>de</strong> la charnièrecervico-thoracique :«vertebraproeminens»).<strong>La</strong> flèche <strong>de</strong> lordose lombaire est mesurée au creux <strong>de</strong> la lordoseen L2 (la vertèbre L3 correspondant à une horizontale passant parles 2 crêtes iliaques).<strong>La</strong> flèche <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> correspond à la <strong>de</strong>mi-somme <strong>de</strong> la flèch<strong>et</strong>horacique haute <strong>et</strong> <strong>de</strong> la flèche <strong>de</strong> lordose lombaire.6.2.2 DEBOUT DE PROFILOn appréciera l’harmonie globale du rachis, le fil à plomb <strong>de</strong>vantse superposer sur une même verticale, au Tragus, à l’Acromion, auTrochanter <strong>et</strong> aux Malléoles.6.2.3 ASSISL’examen en position assise est imprécis car très variable. Il fautexaminer l’enfant à son insu au cours <strong>de</strong> la consultation.6.2.4 EN DECUBITUSOn appréciera la rigidité <strong>de</strong>s ceintures.Au niveau sous pelvien, lesischios-jambiers sont trèssouvent rétractés <strong>et</strong> l’onmesure l’angle poplité :c’est à dire la cuisse étantverticale, l’angle formépar c<strong>et</strong>te verticale <strong>et</strong> lajambe lorsque l’on essayed’étendre l’ensemble dumembre inférieur.Pour la rétraction <strong>de</strong>s plansantérieurs <strong>et</strong> notammentdu psoas iliaque, on fléchitle membre opposé en<strong>de</strong>mandant au patient <strong>de</strong>tenir son genou, partant<strong>de</strong> la verticale on abaissele membre inférieur testé,tendu en <strong>de</strong>mandant unedécontraction au patient. En fin <strong>de</strong> course on peut constaterune bascule du bassin <strong>et</strong> l’on mesure la distance talon - tablecorrespondant au début <strong>de</strong> la bascule du bassin.Au niveau scapulaire, onfait tendre les membressupérieurs en arrière <strong>et</strong> larétraction <strong>de</strong>s pectorauxs’apprécie par la distancecou<strong>de</strong> – table en veillant àce que le rachis reste bienplaqué sans hyper-lordose.6.2.5 EN PROCUBITUSA l’époque <strong>de</strong> la poliomyélite, c<strong>et</strong>examen était réalisé en bout <strong>de</strong> table,équerre, pour éviter les compensationsliées à l’obliquité du bassin. C<strong>et</strong>t<strong>et</strong>echnique peut encore être utilisée pourles patients âgés ou très douloureuxpour lesquels les changements <strong>de</strong>position sont difficiles.On réalise un examen programmé durachis :- palpation cutanée à la recherched’une fibromyalgie fréquente au niveau<strong>de</strong> la charnière cervico-scapulaire.- <strong>La</strong> percussion <strong>de</strong>s épineuses peut provoquer <strong>de</strong>s douleurscorrespondant habituellement à une dystrophie rachidienne <strong>de</strong>croissance à l’apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> <strong>et</strong> au niveau <strong>de</strong> la charnièr<strong>et</strong>horacolombaire.- Les contractures musculaires seront r<strong>et</strong>rouvées au niveau <strong>de</strong>szones douloureuses lombaire <strong>et</strong> à l’apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong>.- <strong>La</strong> pression <strong>de</strong>s transverses avec douleur provoquée au niveau <strong>de</strong>la charnière lombo-sacrée doit faire rechercher une spondylolysefréquente en cas d’hyper-lordose (7% <strong>de</strong> la population).- Une déhiscence au niveau <strong>de</strong>s épineuses <strong>de</strong>s charnières évoqueun spina bifida.


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage29- <strong>La</strong>rigidité rachidiennedirecte sera appréciéedans c<strong>et</strong>te position, lesmembres supérieurs sontplacés le long du corps enarrière <strong>et</strong> l’on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>au patient un mouvementd’hyperextension du rachis.On mesure la distancemanubrium–table <strong>et</strong> l’on apprécie la réductibilité <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong>dans c<strong>et</strong>te position <strong>et</strong> l’on note la localisation <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>rigidité (apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> ou charnière thoraco-lombaire)6.3 BILAN DYNAMIQUENous utilisons la cotation <strong>de</strong> Russe <strong>et</strong> Gerhard quantifiant lesamplitu<strong>de</strong>s du rachis dans les 3 plans <strong>de</strong> l’espace.DANS LE PLAN SAGITTALL’axe du mouvement correspond à une horizontale passant parles 2 têtes fémorales, <strong>de</strong> profil on imagine une droite virtuellejoignant l’Acromion au Trochanter ; la bascule <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te droite parrapport à la verticale en extension <strong>et</strong> en flexion sera notée ainsique la distance doigt-sol correspondant à la rigidité rachidienne<strong>et</strong> sous pelvienne.Par exemple : S 30-0-90 (<strong>de</strong> 30° d’extension à 90° <strong>de</strong> flexion).DANS LE PLAN FRONTALDe face la droite virtuelle joint le somm<strong>et</strong> du pli inter fessier S2<strong>et</strong> l’épineuse <strong>de</strong> C7. On note les inclinaisons extrêmes <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teligne virtuelle <strong>de</strong> gauche à droite : F 35-0-30 (inclinaison latéralegauche 35° <strong>et</strong> droite <strong>de</strong> 30°).DANS LE PLAN HORIZONTALOn notera <strong>de</strong> gauche à droite la rotation <strong>de</strong> la ceinture scapulairepar rapport à la ceinture pelvienne fixe. Une droite horizontalevirtuelle au niveau pelvien joint les <strong>de</strong>ux têtes fémorales, Auniveau scapulaire une secon<strong>de</strong> droite horizontale virtuelle jointles 2 acromions : R 45-0-45 (45° <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> la ceinturescapulaire à gauche <strong>et</strong> à droite).7 EVALUATION RADIOLOGIQUE7.1 TechnologieLe bilan radiologique initial comporte un cliché <strong>de</strong>face <strong>et</strong> <strong>de</strong> profil réalisé sur cass<strong>et</strong>te à filtre progressif30cm par 90cm en téléradiographie avec tube situéà 2 mètres du patient. Centrage sur T6 pour éviterune déformation excessive du corps vertébral.L’irradiation pour un rachis <strong>de</strong> face <strong>et</strong> <strong>de</strong> profil est<strong>de</strong> 115 mRad au niveau <strong>de</strong> la moëlle, <strong>de</strong> 165 mRadau niveau <strong>de</strong>s ovaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> 15 mRad au niveau <strong>de</strong>stesticules. C<strong>et</strong>te irradiation est réduite par :- la focalisation <strong>de</strong>s rayons,- la protection <strong>de</strong>s gona<strong>de</strong>s,- un filtrage progressif sur le tube radiologique,- l’utilisation <strong>de</strong> cass<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> renforcement auxterres rares.Actuellement, les radiographies digitalisées perm<strong>et</strong>tent unmeilleur réglage <strong>de</strong>s contrastes ; ils doivent comporter la projection<strong>de</strong>s têtes fémorales <strong>et</strong> la réduction sur film soit être <strong>de</strong> 50 % pourfaciliter les mesures directes. Les clichés en taille réelle serontréservés à <strong>de</strong>s zones plus spécifiques pour m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce parexemple les lésions <strong>de</strong> dystrophie rachidienne <strong>de</strong> croissance ouune spondylolyse. Les paramètres morphotypologiques serontsoigneusement mesurés. Ce n’est qu’en cas d’étiologie particulièreque nous serons amené à réaliser <strong>de</strong>s scanners : par exemple pourapprécier l’état du mur postérieur dans une fracture ou dans unemalformation congénitale où l’on s’ai<strong>de</strong>ra <strong>de</strong> la reconstructiontridimensionnelle.Les lésions <strong>de</strong> dystrophie rachidienne <strong>de</strong> croissance sont trèsvisibles sur les clichés en résonance magnétique nucléaire.7.2 Classification <strong>de</strong>s lésions dystrophiquesLes lésions radiologiques <strong>de</strong>s dystrophies rachidiennes <strong>de</strong>croissance sont classées en 4 sta<strong>de</strong>s :• Sta<strong>de</strong> + : irrégularité <strong>de</strong>s plateaux cartilagineux,• Sta<strong>de</strong> ++ : hernie intraspongieuse,• Sta<strong>de</strong> +++ : cunéiformisation <strong>de</strong> 7 à 10° à l’apex du corpsvertébral,• Sta<strong>de</strong> ++++ : cunéiformisation supérieure à 10° sur unevertèbre ou diffusion <strong>de</strong>s lésions dystrophiques sur plus <strong>de</strong> 5vertèbres.7.3 MorphotypologieNous avons défini les principaux paramètres dans le chapitre 3.Pour démontrer leur utilité en pratique quotidienne, prenonsl’exemple <strong>de</strong> l’évaluation d’une hyperlordose chez l’enfant avecaccentuation <strong>de</strong> l’inclinaison <strong>de</strong> la pente sacrée sur l’horizontale.2 situations peuvent être individualisées :- hyperlordose à inci<strong>de</strong>nce lombo-pelvienne physiologique (53°),c’est l’antéversion pelvienne qui modifie la statique. Dans ce cas,la rééducation en rétroversion pelvienne est indiquée.- hyperlordose à inci<strong>de</strong>nce lombo-pelvienne accentuée, lebassin est souvent déjà en rétroversion pour compenser le défautconstitutionnel. <strong>La</strong> rééducation est illusoire, il faudra envisager laréalisation d’un lombostat polyéthylène en sablier.8 BILANS COMPLEMENTAIRES8.1 Evaluation électromyographiqueOutre la recherche d’une paralysie périphérique <strong>de</strong> la musculatureaxiale, on utilisera l’électromyographie pour m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nceune hyperexcitabilité neuromusculaire. Il s’agit d’un véritabledysfonctionnement <strong>de</strong> la plaque neuromusculaire en anoxie.On m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s polypl<strong>et</strong>s caractéristiques sur le 1 erinterosseux après l’ablation d’un garrot serré à 20 cm <strong>de</strong> mercureau niveau du bras gauche. Les signes caractéristiques apparaissent2 minutes après la levée du garrot <strong>et</strong> sont favorisés par l’hyperpnée,10% environ <strong>de</strong> la population est positive à ce test.Les muscles axiaux sont plus sensibles à l’anoxie car travaillantla plupart du temps en statique pour fournir un point d’appuistable aux membres supérieurs. <strong>La</strong> contraction musculaire inhibe


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage30la micro-circulation périphérique <strong>et</strong> lorsque celle-ci se prolongesurvient la contracture.8.2 Evaluation spirométriqueIl n’existe pas <strong>de</strong> répercussion <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> sur la fonctionpulmonaire, par contre les syndromes obstructifs <strong>de</strong> typeasthmatique favorisent la constitution d’une hyper<strong>cyphose</strong>thoracique.8.3 Evaluation psychologiqueLes déviations du rachis étaient autefois d’origine tuberculeuse(mal <strong>de</strong> Pott) ou poliomyélitique associant <strong>cyphose</strong> <strong>et</strong> scoliose ;le terme <strong>de</strong> gibbosité désignait ces déformations mixtescypho-scoliotiques. Actuellement les scolioses idiopathiquess’accompagnent d’un dos plat <strong>et</strong> la gibbosité désigne la seuleasymétrie costale conséquence <strong>de</strong> la rotation du corps vertébral.Le dos rond est inscrit dans un contexte culturel qui lui attribue<strong>de</strong>s valeurs morales <strong>et</strong> le définit par rapport à <strong>de</strong>s normes : « tienstoidroit, sinon tu <strong>de</strong>viendras bossu ». L’axe droit est un axe <strong>de</strong>volonté ; la verticalité du corps est un élément <strong>de</strong> son expression.<strong>La</strong> relation entre le corps <strong>et</strong> l’esprit est établie sur la base d’unei<strong>de</strong>ntité : corps tordu <strong>et</strong> idée tordue sont le fait du même être.<strong>La</strong> «bosse» est souvent siège du ridicule, <strong>de</strong> la méchanc<strong>et</strong>é,comme une réaction aux moqueries dont les enfants sont l’obj<strong>et</strong>.L’esprit malin ou le diable siège dans la bosse. Saturne, le patron<strong>de</strong>s sorciers, est souvent représenté avec un dos voûté. Si elle est lesigne <strong>de</strong> la malédiction elle peut aussi porter bonheur « toucherla bosse porte bonheur ».C<strong>et</strong>te évocation culturelle du dos rond perm<strong>et</strong> d’expliciterl’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entourage <strong>de</strong>s enfants cyphotiques. L’enfant quise tient mal est différent <strong>de</strong>s autres <strong>et</strong> son corps porteur d’unedisgrâce physique est dévalorisé. L’enfant cyphotique peutprésenter <strong>de</strong>s sentiments d’agressivité, <strong>de</strong> frustration <strong>et</strong> <strong>de</strong> replisur soi. Le dos voûté, attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vieillesse, <strong>de</strong> ceux qui ont« roulé leur bosse » déstabilise l’adolescent. L’enfant cyphotiqueéchappe à c<strong>et</strong>te attitu<strong>de</strong> négative en se réfugiant dans un mon<strong>de</strong>imaginaire, il présente <strong>de</strong>s conduites d’évitement <strong>et</strong> <strong>de</strong> déviationen se détachant <strong>de</strong> la réalité frustrante : « c’est toujours moi qu’onaccuse, mais maintenant ça ne me fait rien, j’ai l’habitu<strong>de</strong>. »Les tests psychologiques indiquent insécurité, introversion <strong>et</strong>timidité.On note <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> perception du corps. Le contrôle émotifest moins bon. Ils ont besoin <strong>de</strong> soutien <strong>et</strong> d’encouragement dansleurs actions.9 TRAITEMENT : CYPHOSES DEL’ADOLESCENTHistorique<strong>La</strong> gymnastique trouve sa meilleure indication dans leshyper<strong>cyphose</strong>s <strong>et</strong> hyperlordoses réductibles. L’antique positionfleur <strong>de</strong> lotus décrite comme une position contemplative estune excellente posture d’auto élongation axiale du rachis. A lafin du 18 ème siècle, le suédois Ling crée une gymnastique baséesur les mouvements <strong>de</strong> redressement du tronc associée à <strong>de</strong>sexercices respiratoires. Au début du 20 ème siècle <strong>de</strong> nombreusesmétho<strong>de</strong>s visent à traiter lesdéformationsvertébralesdans <strong>de</strong>s institutsspécialisés. Pour les formesrigi<strong>de</strong>s la gymnastiqueseule s’avère insuffisante<strong>et</strong> Abbott, Erlacher, Cotreldécrivent <strong>de</strong>s techniques<strong>de</strong> réduction plâtrée quiseront complétées par leport d’une orthèse « anti-gravité ». Les noms <strong>de</strong> Spitzy, Blount <strong>et</strong>Schmitt pour le cors<strong>et</strong> <strong>de</strong> Milwaukee <strong>et</strong> Stagnara pour l’orthèseplexidur bivalves sont les plus fréquemment cités.9.1 Rééducation libre<strong>La</strong> rééducation <strong>de</strong>s <strong>cyphose</strong>s bien que mono-dimensionnelle dansle plan sagittal, est difficile :1. du fait <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux lordoses lombaire <strong>et</strong> cervicalequi limitent le mouvement correcteur par défaut <strong>de</strong> point d’appuistable,2. du fait <strong>de</strong> l’existence fréquente d’une dystrophie rachidienne<strong>de</strong> croissance diminuant la hauteur du disque <strong>et</strong> entraînantdouleurs <strong>et</strong> rigidité du segment vertébral cyphosé,3. du fait <strong>de</strong> l’intrication <strong>de</strong> la génétique (<strong>cyphose</strong> familiale), <strong>de</strong>la posturologie (hypotonie <strong>de</strong> l’adolescence) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’orthopédie,4. du fait d’une position assise qui <strong>de</strong>vient prédominante.Actuellement l’homo Sapiens est avant tout un « homo Se<strong>de</strong>ns ».5. du fait <strong>de</strong> la croissance pubertaire caractéristique <strong>de</strong> l’homoSapiens avec croissance <strong>de</strong> 25 cm au niveau du rachis freinée parligaments <strong>et</strong> fascias paravertébraux.6. du fait d’une kinésithérapie ambivalente qui est à la foisglobale <strong>et</strong> analytique, à la fois assouplissante <strong>et</strong> musclante, à lafois statique <strong>et</strong> dynamique ...Le concept biomécanique d’intégrité tensionnelle avec un axevertébral en compression discontinue <strong>et</strong> une tension continue<strong>de</strong>s cordages <strong>et</strong> fascias périvertébraux sert <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> à c<strong>et</strong>terééducation.<strong>La</strong> kinésithérapie classique comporte :1. une prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> la déviation postérieure, soit aumiroir soit à la vidéo-caméra,2. l’apprentissage <strong>de</strong> la position corrigée,3. l’assouplissement segmentaire en cas <strong>de</strong> <strong>cyphose</strong> rai<strong>de</strong>,4. le maintien <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te posture corrigée en auto-élongation axialeactive,5. le maintien <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te position corrigée par la musculatureréflexe, dans <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> déséquilibre soit sur plateaubasculant, soit marche sur poutre...6. le contrôle ergonomique <strong>de</strong> la position assise.On alterne donc kinésithérapie analytique <strong>et</strong> kinésithérapieglobale à l’intérieur du programme réhabilitatif.<strong>La</strong> kinésithérapie analytique est basée sur la mobilisationsegmentaire <strong>et</strong> le renforcement <strong>de</strong> la musculature profon<strong>de</strong> enmétabolisme aérobie.<strong>La</strong> kinésithérapie globale fait travailler les muscles superficiels <strong>de</strong>façon synergique.


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 32servant avec passage progressif du sol au genou surélevé puisdu genou au plan <strong>de</strong> travail, le tronc restant fixe. Dans certainscas on pourra utiliser la technique dynamique du « gerbage »pieds écartés, cartable placé légèrement en arrière <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong>gravité, les membres inférieurs se fléchissent, tronc droit, jusqu’àce que les mains atteignent la poignée, on décolle légèrement lecartable du sol <strong>et</strong> l’on réalise un mouvement <strong>de</strong> balancier d’arrièreen avant en soulevant le cartable jusqu’au plan <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> enavançant le pied d’appel réalisant une fente antérieure.Le cartable <strong>de</strong>vra être bien équilibré avec répartition droitegauche<strong>de</strong>s livres. Les livres les plus lourds seront placés le plusproche possible du dos.9.1.3 LA POSITION DEBOUT* IMMOBILEEn position <strong>de</strong>bout, il faut privilégier la stabilité en élargissant labase d’appui au sol : les pieds doivent être écartés à l’aplomb dubassin.Il faut répartir le poids du corps <strong>de</strong> façon égale sur les 2 jambes <strong>et</strong>éviter les positions déhanchées.En position <strong>de</strong>bout immobile prolongée, il faut s’adosser à unesurface verticale.* EN MOUVEMENTIl faut éviter :- la position du tronc penchée en avant prolongée,- les mouvements <strong>de</strong> rotation extrême,- les inclinaisons forcées,- les mouvements «en hyperextension» ( regar<strong>de</strong>r le ciel )Ces mouvements sont d’autant plus déconseillés qu’ils seronteffectués <strong>de</strong> façon répétitive avec port <strong>de</strong> charges ou dansl’amplitu<strong>de</strong> extrême du mouvement.COMMENT EVITER CES POSITIONS ET PAR QUOI LESREMPLACER ?En utilisant les «fentes» (flexion partielle <strong>de</strong>s genoux comme àl’escrime)- fente avant : travail <strong>de</strong>vant un établi- fentes latérales- en pliant les jambes pour ramasser un obj<strong>et</strong>- en rehaussant le plan <strong>de</strong> travail- en écartant les pieds au sol (élargissement du polygone <strong>de</strong>sustentation)- en s’asseyant ou en prenant appuiD’une façon générale, toute activité qui se fait au <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> lataille <strong>de</strong>vrait être réalisée avec une flexion <strong>de</strong>s jambes, <strong>et</strong> touteactivité se situant au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la taille, bras tendus, <strong>de</strong>vrait sefaire avec un marche pied ou un escabeau.LE PORT DE CHARGESDans la mesure du possible, il faut fragmenter les charges lour<strong>de</strong>s.Si cela est impossible il faut :- m<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s vêtements sales- diminuer le bras <strong>de</strong> levier en plaçant la charge contre soi- faire agir simultanément les jambes, les cuisses, les bras, le dos- contrôler sa respiration au moment <strong>de</strong> l’effort en criant «HOHISSE»9.1.4 <strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> hypotoniqueL’hypotonie musculaire est physiologique en pério<strong>de</strong> pubertaire,la pratique d’une activité sportive régulière perm<strong>et</strong> habituellement<strong>de</strong> la compenser.Nous insisterons en rééducation sur un programme actif <strong>de</strong>renforcement musculaire <strong>de</strong>s extenseurs du rachis sur lordosestabilisée par sanglage abdominal.Conformément au concept biomécanique d’intégrité tensionnelle,l’objectif est <strong>de</strong> r<strong>et</strong>endre activement les cordages pour corriger aumieux la <strong>cyphose</strong>.<strong>La</strong> musculation statique en auto-élongation axiale active telleque le « grand porter », est toujours complétée par <strong>de</strong>s exercicesrespiratoires en insistant sur l’inspiration profon<strong>de</strong>.Un <strong>de</strong>uxième exercice concerne le contrôle proprioceptif parexemple en procubitus sur ballon <strong>de</strong> Klein Vogelbach, les brassont tendus en arrière, les membres inférieurs sont tenus par lekinésithérapeute.9.1.5 <strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> dysharmonieuseElle peut être associée à la <strong>cyphose</strong> hypotonique : attitu<strong>de</strong>évoquant le personnage <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée « Gaston <strong>La</strong>gaffe »membres inférieurs fléchis <strong>et</strong> tronc proj<strong>et</strong>é en arrière <strong>et</strong> tête enavant.Radiologiquement on constate :- un flexum <strong>de</strong> hanches,- une lordose normale ou légèrement diminuée,- une accentuation <strong>de</strong> la gîte,- un éloignement du corps vertébral apical par rapport à la ligne<strong>de</strong> gravité,- une augmentation <strong>de</strong> l’angulation <strong>de</strong> <strong>cyphose</strong>.<strong>La</strong> rééducation comporte :1°) une correction posturale : l’enfant doit prendre conscience <strong>de</strong>son dos <strong>et</strong> en acquérir une meilleure représentation <strong>de</strong> sa forme,<strong>de</strong> sa position <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa dynamique dans l’espace. C<strong>et</strong>te prise <strong>de</strong>conscience statique <strong>et</strong> dynamique s’effectue grâce à la vidéo, lacaméra étant placée latéralement pour visualiser le plan sagittal.On explique à l’enfant la position idéale dans le plan sagittal, lesmoyens <strong>de</strong> parvenir à c<strong>et</strong>te position idéale avec apprentissage <strong>de</strong>la correction <strong>de</strong>s dysharmonies constatées <strong>et</strong> perçues tout d’abord<strong>de</strong> façon segmentaire <strong>de</strong> bas en haut puis <strong>de</strong> façon globale enstatique, puis lors du mouvement notamment <strong>de</strong> la marche.2°) une restauration <strong>de</strong> l’extension fémorale par <strong>de</strong>s techniquesd’assouplissement du psoas,3°) une restauration <strong>de</strong> la lordose physiologique par exempl<strong>et</strong>echnique Mackenzie,4°) une correction <strong>de</strong> l’hyper<strong>cyphose</strong> par musculation <strong>de</strong>sextenseurs du rachis.5°) une correction globale par exemple exercices d’accroupissement,dos contre un mur.9.1.6 <strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> rigi<strong>de</strong> directeHabituellement par dystrophie rachidienne <strong>de</strong> croissance quientraîne un pincement du disque avec limitation <strong>de</strong> la mobilitésegmentaire.On insistera en rééducation sur l’assouplissement du rachis en


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 33extension :- postures passives en procubitus ou en quadrupédie,- étirement du ligament intervertébral postérieur en décubitusdorsal, apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> sur un billot,- techniques activo-passive avec postures en fin d’extensionactive,- mobilisation articulaire postérieure dans les 3 plans <strong>de</strong> l’espaceen associant inflexion latérale active, hyperextension <strong>et</strong> rotationactive associée à l’hyperextension. L’assouplissement global doitêtre tridimensionnel.L’enraidissement segmentaire au niveau <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> favorise unelimitation <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s thoraciques en inspiration profon<strong>de</strong>.On veillera à mobiliser les côtes par <strong>de</strong>s exercices respiratoires enamplitu<strong>de</strong> extrême : inspiration <strong>et</strong> expiration profon<strong>de</strong>s.9.1.7 <strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> rigi<strong>de</strong> indirecteOn constate le plus souvent une rigidité <strong>de</strong>s ceintures, sans douteprimitive, entraînant le rachis.Ce sont les techniques <strong>de</strong> str<strong>et</strong>ching en équerre type Mézièresqui perm<strong>et</strong>tront au mieux d’assouplir la région sous pelvienne.Au niveau <strong>de</strong> la ceinture scapulaire, on pourra utiliser les chaînesdiagonales-spirales <strong>de</strong> Kabat <strong>et</strong> le contracté-relaché lorsque lespectoraux sont en étirement maximal.9.1.8 <strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> douloureuseL’origine <strong>de</strong> la douleur est précisée par l’examen programmé quenous avons envisagé dans l’examen clinique. C’est dans ce cas queles manipulations vertébrales sont les plus utiles.<strong>La</strong> fibromyalgie <strong>de</strong> la charnière cervico-thoracique sera traitéeclassiquement par massages, mésothérapie <strong>et</strong> physiothérapie. <strong>La</strong>pratique d’une activité sportive telle que natation est vivementconseillée.Les contractures musculaires peuvent être secondaires à uneinstabilité vertébrale habituellement discale antérieure du fait <strong>de</strong>sirrégularités du plateau vertébral <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’amincissement discal. Lemouvement du rachis s’effectue alors <strong>de</strong> manière irrégulière.Elles peuvent être primitives, lorsqu’il existe une hyperexcitabiliténeuromusculaire.Les indications sont les suivantes :- bain chaud pendant 1⁄4 d’heure en cas <strong>de</strong> douleur,- boire au moins <strong>de</strong>ux litres par jour car la déshydratationmusculaire est l’un <strong>de</strong>s premiers facteurs <strong>de</strong> contracturemusculaire,- pratique d’une activité sportive favorisant la microcirculationpériphérique, c’est à dire aux 2/3 <strong>de</strong> la capacité maximale. <strong>La</strong>transpiration au cours <strong>de</strong> l’activité sportive traduit l’eff<strong>et</strong> cardiovasculaire.Un traitement médicamenteux complémentaire à base <strong>de</strong>vitamines D, Phosphore <strong>et</strong> Magnésium diminue l’asthénieressentie habituellement par le patient. Ce traitementmédicamenteux est renouvelé pendant 2 mois au printemps <strong>et</strong>à l’automne.L’instabilité vertébrale douloureuse, habituelle en cas <strong>de</strong>dystrophie rachidienne <strong>de</strong> croissance, nécessite souvent le recoursau traitement orthopédique conservateur, car peu accessible à larééducation classique.Les antalgiques ne sont pas utilisés chez l’enfant à qui l’on doitexpliquer que la douleur est le plus souvent témoin d’un défautd’hygiène vertébrale.9.1.9 <strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> inversée ou syndrome du dosplatTableau cliniqueElle comporte :- diminution <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce,- horizontalisation <strong>de</strong> la pente sacrée,- <strong>cyphose</strong> thoracolombaire,- dos plat thoracique,- <strong>cyphose</strong> cervicale.PrincipesOn inverse les exercices classiques :- exercices assouplissants en lordotisation lombaire <strong>et</strong> antéversionpelvienne,- enroulement thoracique en flexion en utilisant la tractioncyphosante <strong>de</strong> la partie sus-ombilicale <strong>de</strong>s grands droits <strong>de</strong>l’abdomen avec travail en concentrique. Les masses paravertébralesthoraciques postérieures sont mobilisées en excentrique.- Enroulement <strong>de</strong>s épaules ; les masses pectorales sont renforçéesen position courte systématique.Métho<strong>de</strong>s- <strong>La</strong> rééducation posturale peut être réalisée, en position assise :stabilisation lombo-pelvienne en antéversion, pieds en arrière,l’ischion est en arrière <strong>de</strong> l’assise. Le rachis thoracique <strong>et</strong> laceinture scapulaire s’enroulent en position d’écriture.- L’assouplissement porte surtout sur le rachis lombaire enextension. Le patient est en procubitus, un coussin placé sous lapoitrine <strong>et</strong> la lordose est obtenue grâce à l’extension passive <strong>de</strong>scuisses sur le bassin. C<strong>et</strong> exercice peut également être réalisé surballon <strong>de</strong> Klein Vogelbach.- <strong>La</strong> musculation : au niveau lombaire postérieur est réaliséeen position courte. Au niveau thoracique ce sont les musclesantérieurs pectoraux <strong>et</strong> abdominaux sus ombilicaux qui sontmusclés en position courte.Globalement exercices d’enroulement du tronc en avant type« embrasser un nounours » ou porter d’un gros ballon.9.1.10 SPORTLe sport est un complément indispensable <strong>de</strong> la kinésithérapie<strong>et</strong> du traitement orthopédique conservateur. Nous constatonsque les sportifs ont plutôt moins d’ennuis rachidiens que lessé<strong>de</strong>ntaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreux sportifs <strong>de</strong> haut niveau présentantune pathologie rachidienne ont pu poursuivre leur sport encompétition sans douleur <strong>et</strong> sans accentuation <strong>de</strong> la pathologierachidienne.Nous distinguons 3 cycles d’activité en fonction <strong>de</strong> l’âge :• 1 er cycle : 6 à 10 ans, on insistera sur le rythme, la coordination,l’enrichissement du schéma corporel <strong>et</strong> le contrôle espace/temps.Vélo, patinage...• 2 ème cycle : 11 à 14 ans, c’est l’époque <strong>de</strong> la forte croissancepubertaire. On insistera sur l’assouplissement <strong>de</strong>s cordages par lapratique <strong>de</strong> sports tels que la natation <strong>et</strong> l’escala<strong>de</strong>.• 3 ème cycle : 15 à 18 ans, c’est le moment <strong>de</strong> la constitution <strong>de</strong>


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage34la masse osseuse stimulée par les compressions discontinues. Onconseille <strong>de</strong>s sports à impact, sports collectifs, jogging...A partir <strong>de</strong> 17 ans la musculation peut être effectuée en résistance(body building). Le sport <strong>de</strong>vra être intégré à l’activité d’étudiantsupérieur ou au début d’activité professionnelle.Les p<strong>et</strong>its détails ont leur importance : les chaussures <strong>de</strong> sportsont faites pour le sport, les chaussures <strong>de</strong> ville à semelle en cuirfournissent les impacts nécéssaires à une bonne qualité <strong>de</strong> lamasse osseuse.LA DISPENSE DE GYMNASTIQUE SCOLAIRE est logiqueen phase <strong>de</strong> réduction plâtrée. En phase <strong>de</strong> cors<strong>et</strong>, l’activitésportive est reprise avec, en cas <strong>de</strong> dystrophie rachidienne <strong>de</strong>croissance ou <strong>de</strong> spondylolyse, contre-indication <strong>de</strong>s sauts <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 50 cm : sauts en hauteur, sauts en longueur, sauts <strong>de</strong> haie,ainsi que <strong>de</strong>s plongeons en natation.Pour les <strong>cyphose</strong>s on peut distinguer :§ les sports sans risque :- natation, en évitant toutefois les styles dauphin <strong>et</strong> papillon quifavorisent l’accentuation <strong>de</strong>s courbures dans le plan sagittal.- Les sports d’extension du rachis : volley ball, bask<strong>et</strong> ball, danseclassique§ Les sports avec risque :- Cyclo-tourisme où l’on veillera particulièrement au réglage duguidon <strong>et</strong> <strong>de</strong> la selle.- Equitation qui induit <strong>de</strong>s micro traumatismes répétés.- Gymnastique avec mouvement forcé en amplitu<strong>de</strong> extrême durachis- Football avec contrainte en accélération <strong>et</strong> décélérationbrutales.§ Les sports contre-indiqués <strong>de</strong> principe :- Rugby, haltérophilie, sport <strong>de</strong> combat, trial…Avant <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r définitivement l’arrêt <strong>de</strong> la compétition, untest <strong>de</strong> 3 mois est habituel ; si les signes cliniques s’améliorent lacompétition sera reprise à l’issue <strong>de</strong> ce délai.Pour les lordoses on préférera les sports musclant la chaîneantérieure en évitant le badminton <strong>et</strong> la plongée en natation.On insistera sur le travail musculaire en métabolisme aérobieen limitant au maximum les efforts contre résistance surtout enanoxie.L’activité est pratiquée aux 2/3 <strong>de</strong> la capacité maximale, ce qu’ilest toujours difficile <strong>de</strong> faire comprendre à l’adolescent quipratique le sport pour gagner ou battre <strong>de</strong>s records.L’hydratation est fondamentale, il faut boire au moins <strong>de</strong>ux litrespar jour, davantage en cas <strong>de</strong> sport.Dans certains cas <strong>de</strong> mauvaise représentation du schéma corporella pratique <strong>de</strong> la danse <strong>et</strong> du théâtre facilite le contrôle postural.9.2 Le p<strong>et</strong>it appareillage <strong>de</strong>s <strong>cyphose</strong>sORTHESE CERVICO -DORSALEREDRESSE-DOS DLM 76DESCRIPTIONC’est une orthèse <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> la déviation du rachis dans leplan sagittal.Elle se compose d’uneplaque dorsale en plexi dursur laquelle se fixent 2sangles passant au <strong>de</strong>vant<strong>de</strong>s épaules, un mâtsupportant un collier <strong>de</strong>rappel <strong>et</strong> une sangle passantsous l’auvent costal.INDICATIONC’est une orthèse <strong>de</strong> correction d’une <strong>cyphose</strong> idiopathiquesouple, sans lordose sous-jacente excessive.MODE D’ACTIONLes sangles passent <strong>de</strong>vant les épaules en corrigeant l’enroulement<strong>de</strong> la ceinture scapulaire. Elles agissent <strong>de</strong> façon dynamique sur lesmuscles inter-scapulaires. <strong>La</strong> sangle inférieure par sa position <strong>et</strong>son serrage provoque une délordose tandis que le collier controlela projection antérieure <strong>de</strong> la colonne cervicale.MODE D’EMPLOIC<strong>et</strong>te orthèse peut se porter directement sur la peau ou sur unmaillot <strong>de</strong> corps.<strong>La</strong> durée <strong>de</strong> port sera progressive au cours <strong>de</strong>s 15 premiers jours<strong>et</strong> l’appareil pourra être temporairement abandonné pour lapratique du sport.L’orthèse n’est pas portée la nuit.9.3 TRAITEMENT ORTHOPEDIQUECONSERVATEUR PUBERTAIRE9.3.1 ProtocoleLe premier temps est une réduction <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> effectuée parun plâtre qui sera porté au moins 4 semaines : temps nécessairepour obtenir un fluage ligamentaire au niveau du ligamentcommun vertébral antérieur.A l’issue <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réduction est réalisé le moulage du cors<strong>et</strong> <strong>de</strong> typeplexidur bivalve qui est porté la nuit <strong>et</strong> en position assise scolairejusqu’à la fin <strong>de</strong> la croissance staturale <strong>et</strong> pour un minimum <strong>de</strong>18 mois.Une rééducation spécifique fait partie intégrante du traitement.9.3.2 Techniques <strong>de</strong> réalisation du cors<strong>et</strong>plâtré.Le tronc est recouvert <strong>de</strong> 2jerseys interne <strong>de</strong> 20cm <strong>et</strong>externe <strong>de</strong> 15cm.Deux feutres <strong>de</strong> 5mm sontinsérés entre les <strong>de</strong>ux jerseysau niveau <strong>de</strong>s épines iliaquesantéro-supérieures.L’enfant est placé en cadred’Abbott, une traction classique est réalisée au niveau du bassin<strong>et</strong> une mentonnière reliée à un dynamomètre complète la tractionaxiale.Une légère traction axiale (6 kg) favorise la mobilité discale.Une ban<strong>de</strong> transversale est placée sous l’apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> <strong>et</strong> unfeutre transversal est placé entre la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> toile <strong>et</strong> le jersey. Des


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage35feutres complémentaires protègent les auvents chondro-costaux,le manubrium sternal <strong>et</strong> les clavicules.<strong>La</strong> flexion <strong>de</strong> hanche perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> réharmoniser les courbures dansle plan sagittal par une correction plus ou moins importante <strong>de</strong>la lordose. <strong>La</strong> ban<strong>de</strong> transversale se situe sur la même horizontaleque la barre métallique d’appui ischiatique. On recouvre le troncavec <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s plâtrées circulaires <strong>de</strong> 20cm <strong>de</strong> manière à faciliterl’adhérence <strong>de</strong>s 4 attelles plâtrées longitudinales <strong>de</strong> 30 ou 20cm<strong>de</strong> large. Les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 30cm étant placées en priorité en avant <strong>et</strong>en arrière. Ces attelles sont solidarisées par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s plâtrées <strong>de</strong>20cm passant en épaulières pour bien plaquer la partie haute auniveau <strong>de</strong> la charnière cervico-thoracique.Au bout <strong>de</strong> quelques minutes l’enfant est verticalisé <strong>et</strong> le plâtredécoupé :- au niveau <strong>de</strong> la poitrine,- au niveau abdominal où l’on <strong>de</strong>ssine un triangle à pointesupérieure,- au niveau du pli inguinal, <strong>de</strong> telle sorte que l’enfant puisses’asseoir sans difficulté dans les positions préalablement définies.Au niveau postérieur une fenêtre rectangulaire centrée sur larégion lombaire facilitera les soins <strong>de</strong> peau.Un séchage intensif sur siège ergonomique assis à genoux perm<strong>et</strong><strong>de</strong> réaliser ce plâtre en hôpital <strong>de</strong> jour.<strong>La</strong> rééducation débute dès le séchage. <strong>La</strong> sensation d’étouffementdisparaîtra par la rééducation respiratoire avec déplacement duvolume courant vers le volume <strong>de</strong> réserve expiratoire. Il fautapprendre à l’enfant à respirer lentement <strong>et</strong> expirer profondément.Un vidéogramme montre aux parents comment réaliser les soins<strong>de</strong> peau.<strong>La</strong> rééducation quotidienne sera poursuivie à la maison aveccontrôle <strong>de</strong>ux fois par semaine par le kinésithérapeute libéral.Celui-ci profitera du bras <strong>de</strong> levier fourni par l’immobilisationthoracique pour assouplir les ceintures <strong>et</strong> lutter contre la rigiditéindirecte.Un feutrage progressif à l’apex <strong>de</strong> la gibbosité <strong>et</strong> éventuellementau niveau sacré perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> diminuer la rigidité directe.Il faut profiter <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> d’immobilisation plâtrée pourcontrôler les gestes d’économie <strong>de</strong> la colonne, par exemple : miseen place <strong>de</strong>s chaussures en position assise, avec rotation externedu membre inférieur, la cheville étant positionnée sur le genouopposé.9.3.3 Le Cors<strong>et</strong> LyonnaisL’orthèse plexidur bivalvecomprend :- une valve postérieure T7-S3 découpée sous la pointe<strong>de</strong>s omoplates pour fournirun bras <strong>de</strong> levier facilitantl’extension du rachisthoracique supérieur.- Une valve antérieure avecappui manubrial renforcé par une barre métallique.- Eventuellement, on peut adjoindre un collier cervical <strong>de</strong> Spitzy<strong>et</strong> une épaulière perm<strong>et</strong>tant une rétropulsion <strong>de</strong> la ceinturescapulaire.Nous préférons cependant que l’enroulement <strong>de</strong>s épaules <strong>et</strong> laprojection du cou en avant soient corrigés activement par larééducation.<strong>La</strong> rééducation en orthèse sera progressivement musclante. Onpoursuivra à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’orthèse les assouplissements <strong>de</strong>s ceinturesprofitant du bras <strong>de</strong> levier fourni par l’orthèse.Protocole <strong>de</strong> port <strong>de</strong> l’orthèse : les 6 premiers mois l’orthèse estportée la nuit <strong>et</strong> en position assise scolaire. A l’occasion d’un étéle port sera nocturne plus 2 heures le matin <strong>et</strong> 2 heures le soir <strong>et</strong>en fonction <strong>de</strong> la position assise <strong>et</strong> <strong>de</strong> la correction radiologique,le sevrage diurne sera éventuellement poursuivi.9.3.4 INDICATIONS DU TRAITEMENTORTHOPEDIQUE CONSERVATEUR (T.O.C.)1°) En fonction <strong>de</strong> l’angulation <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong>.L’angulation doit dépasser 55° <strong>et</strong> s’aggraver à l’occasion <strong>de</strong>scontrôles successifs.2°) En fonction <strong>de</strong> la douleur.<strong>La</strong> douleur traduit essentiellement une dystrophie rachidienne<strong>de</strong> croissance <strong>et</strong> lorsqu’elle persiste malgré la rééducation orientevers le traitement conservateur.3°) En fonction <strong>de</strong> la rigidité.Dès qu’il existe une correction partielle en hyperextension, leT.O.C. va perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> récupérer l’extension <strong>et</strong> ainsi faciliter l<strong>et</strong>ravail <strong>de</strong> la musculature.On tiendra bien sûr compte <strong>de</strong> la dysharmonie, <strong>de</strong> l’hypotonie <strong>et</strong><strong>de</strong>s rigidités secondaires.4°) En fonction <strong>de</strong> l’âge, on s’orientera vers une orthèse <strong>de</strong>Milwaukee anti-<strong>cyphose</strong> avant l’âge <strong>de</strong> 13 ans chez le garçon,pour ne pas déformer une cage thoracique en croissance. Le port<strong>de</strong> l’orthèse est nocturne.Après la puberté le Milwaukee <strong>de</strong>vient moins efficace du fait<strong>de</strong>s rigidités <strong>et</strong> la nécessité d’un port en position assise justifiehabituellement le recours au traitement orthopédique Lyonnais(plâtre <strong>et</strong> cors<strong>et</strong>).9.3.5 CYPHOSE THORACO-LOMBAIREDans le cas d’une <strong>cyphose</strong>thoraco-lombairebasse,le cors<strong>et</strong> plâtré peut êtreréalisé en position <strong>de</strong>bout,les mains croisées <strong>de</strong>rrièrela nuque, ce qui perm<strong>et</strong> unbon mo<strong>de</strong>lage. Un excès<strong>de</strong> lordose sera corrigé parune légère projection dutronc en avant. L’orthèse est en polyéthylène monocoque avecappui antérieur maintenant soigneusement les auvents chondrocostaux.On insistera sur la position assise habituelle, le cors<strong>et</strong>touchant la partie antérieure du plan <strong>de</strong> travail, les cou<strong>de</strong>s sontsur la table <strong>et</strong> les pieds en arrière.9.3.6 RESULTATS du Traitement Orthopédique Conservateur<strong>La</strong> statistique a été réalisée sur 273 patients traités <strong>de</strong> façonhomogène selon le protocole pubertaire lyonnais. Les 2/3 <strong>de</strong>s


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 36patients sont <strong>de</strong>s hommes.m273 Init Platre Orth 1 an 2 ans Ablat Ab+2 Ab+5Taille 167.5 171 171 172 173 173 173Poids 53 54 57 58 59 61 61C.V. 2.7 2.8 3.1 3.1 3.3 3.5 3.5Flèch 51 36 40 40 41 43 43B.S. 39 35 36 37 37 37 37 37Lord 48 38 41 45 43 44 44 45Cyph 60 31 37 39 39 40 41 41Le traitement orthopédique Conservateur perm<strong>et</strong> une guérison<strong>de</strong>la <strong>cyphose</strong> avec restauration <strong>de</strong> courbures physiologiques. Cerésultat est stable 5 ans après l’ablation <strong>de</strong> l’orthèse.Les douleurs sont soulagées dans tous les cas.Aucun <strong>de</strong>s patients n’a été opéré.9.4 TRAITEMENT ORTHOPEDIQUECONSERVATEUR PRE-PUBERTAIRELes indications sont relativement rares en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s formescongénitales.9.4.1 Orthèse <strong>de</strong> Milwaukee nocturneOn réalise une orthèse<strong>de</strong> Milwaukee avecmoulage lombo-pelvienen délordose <strong>et</strong> barred’appui transversale centréesur l’apex <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong>.C<strong>et</strong>te orthèse est portée lanuit. <strong>La</strong> rééducation seraquotidienne avec exercicesd’auto-élongation axiale active : décollement du menton, les mainsprenant appui sur le mât antérieur <strong>et</strong> exercices d’hyperextensionen prenant appui sur la barre transversale postérieure, les brasen chan<strong>de</strong>lier. Un contrôle hebdomadaire par kinésithérapeuteperm<strong>et</strong>tra une correction posturale <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> habituelle <strong>et</strong> uncontrôle en position assise.9.5 TRAITEMENT CHIRURGICALécrit par Jean Jacques <strong>La</strong>lain<strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> est un trouble <strong>de</strong> statique dans le plan sagittal. Enpathologie chirurgicale les étiologies les plus fréquemmentrencontrées sont les <strong>cyphose</strong>s dégénératives <strong>et</strong> les <strong>cyphose</strong>spost-traumatiques. Bien sûr quelques indications peuvent êtreposées dans le cadre <strong>de</strong> <strong>cyphose</strong>s idiopathiques ou sur dystrophierachidienne <strong>de</strong> croissance très évolutive, <strong>et</strong> surtout dans lespathologies où la scoliose est intriquée (maladie neurologique oumétabolique)I) LES TECHNIQUES CHIRURGICALESDeux grands types <strong>de</strong> voie s’offrent aux chirurgiens pour abor<strong>de</strong>rle rachis : soit une voie d’abord postérieure soit une voie d’abordantérieure. Les indications <strong>et</strong> les difficultés techniques sont biensûr variables en fonction <strong>de</strong> l’étage.- LES VOIES D’ABORD POSTERIEURESDans les <strong>cyphose</strong>s en particulier traumatiques, ellessont, <strong>de</strong>puis une dizaine d’années, <strong>de</strong> pratique plus courante dansla mesure où le matériel d’arthrodèse <strong>et</strong> <strong>de</strong> correction postérieuresa une efficacité mécanique plus importante. Ceci est vrai enparticulier <strong>de</strong>puis l’avènement du matériel <strong>de</strong> Coterel Dubouss<strong>et</strong><strong>et</strong> <strong>de</strong> ses dérivés. Auparavant le matériel <strong>de</strong> type Harrington avaitau contraire un eff<strong>et</strong> plutôt cyphosant <strong>et</strong> les résultats étaient trèsdécevants.Dans la pathologie dégénérative en particulier au niveau<strong>de</strong> la charnière dorso-lombaire <strong>et</strong> dans les zones <strong>de</strong> <strong>cyphose</strong> au<strong>de</strong>ssus d’arthrodèses, le matériel d’arthrodèse postérieure perm<strong>et</strong>une réduction tout à fait satisfaisante <strong>et</strong> une bonne stabilisationdans la mesure où les lésions antérieures sont peu marquées <strong>et</strong>non prédominantes dans la pathogénie <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong>.Dans les <strong>cyphose</strong>s post-traumatiques, il est souventimpossible à distance <strong>de</strong> la fracture <strong>de</strong> corriger <strong>de</strong> manièresatisfaisante la déformation par un abord postérieur isolé.- LES VOIES D’ABORD ANTERIEURESElles sont rétro-péritonéales en zone lombaire, rétropleurales- rétro-péritonéales dans la zone <strong>de</strong> la charnièredorso-lombaire <strong>et</strong> thoraciques dans la zone dorsale. Elles sontrétro-oesophagiennes dans la zone cervicale. L’intérêt <strong>de</strong> cesabords est d’avoir une vision directe sur la lésion cyphosante <strong>et</strong> <strong>de</strong>perm<strong>et</strong>tre une correction géométrique <strong>et</strong> mécanique directementen rapport avec les séquelles <strong>de</strong> la fracture. Elles perm<strong>et</strong>tent unelibération <strong>de</strong> la zone du cal fracturaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s disques adjacents.Les matériels <strong>de</strong> réduction <strong>et</strong> d’ostéosynthèse actuels perm<strong>et</strong>tentune parfaite correction. Celle-ci est consolidée par une greffecortico-spongieuse prélevée en général sur la crête iliaque.Dans les <strong>cyphose</strong>s congénitales, c<strong>et</strong>te voie d’abor<strong>de</strong>st toujours indispensable pour libérer les blocs congénitaux<strong>et</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s parties molles participant au processuscyphosant.Dans certains cas, l’abord antérieur pourra être réalisé sousarthroscopie.- L’ASSOCIATION DES DEUX VOIES D’ABORDElle est nécessaire en particulier dans les <strong>cyphose</strong>sangulaires où il faut associer à la fois un geste <strong>de</strong> libérationantérieure <strong>de</strong> relèvement <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> <strong>et</strong> à la fois un geste <strong>de</strong>stabilisation postérieure. Nous ne rentrons pas là dans le détail<strong>de</strong>s <strong>cyphose</strong>s congénitales où certains gestes doivent être répétitifsau cours <strong>de</strong> la croissance pour assurer une bonne correction <strong>et</strong> unbon équilibre dans les <strong>de</strong>ux plans, frontal <strong>et</strong> sagittal.


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 37II) LE CHOIX DES INDICATIONSIl faut gar<strong>de</strong>r en mémoire que l’intervention sur <strong>cyphose</strong> estune intervention rare par rapport à l’intervention sur la scoliose.En zone médullaire, c<strong>et</strong>te intervention peut entraîner <strong>de</strong>srisques d’étirement <strong>de</strong>s pédicules vasculaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> paraplégie.Le bilan pré-opératoire doit comporter systématiquementune étu<strong>de</strong> I.R.M pour vérifier qu’il n’existe pas une anomaliecongénitale intra-médullaire qui pourrait grever le pronostic <strong>de</strong>l’intervention. Une surveillance per-opératoire, <strong>de</strong>s potentielsévoqués somesthésiques <strong>et</strong> moteurs <strong>et</strong> le réveil per-opératoireperm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> contrôler <strong>de</strong> façon la plus précise possible leséventuels troubles neurologiques.En zone radiculaire, (en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> L2), le risque neurologiqueest bien moindre.L’argument décisif <strong>de</strong> l’indication chirurgicale est l’évolutivité,le trouble fonctionnel <strong>et</strong> l’éventuelle conséquence neurologique<strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> évolutive. Devant une <strong>cyphose</strong> importante, maisstable, il ne faut pas se précipiter <strong>et</strong> gar<strong>de</strong>r l’argument du temps.Certaines <strong>cyphose</strong>s ont une répercussion fonctionnelle telle quel’indication est d’emblée justifiée comme par exemple dans lesspondylarthrites ankylosantes lorsque les patients consultent avecun regard perpendiculaire au sol.Dans le cadre <strong>de</strong> la pathologie cyphotique idiopathique, lesindications sont exceptionnelles. En eff<strong>et</strong>, les gran<strong>de</strong>s courburessont souvent bien tolérées <strong>et</strong> les patients souffrent souvent en<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> dans les charnières dorso-lombaires oulombo-sacrées. En cas <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> douloureuse, un traitementorthopédique antalgique doit être proposé.Par contre dans le domaine <strong>de</strong> la pathologie dégénérative, il y asouvent association avec <strong>de</strong>s troubles radiculaires ou médullaires,<strong>et</strong> <strong>de</strong>s troubles mécaniques à type <strong>de</strong> déstabilisation frontale ousagittale. L’âge ne doit pas être un argument pour repousserl’indication . Actuellement la prise en charge du risque pré, per<strong>et</strong> post-opératoire par les anesthésistes réanimateurs perm<strong>et</strong> unegran<strong>de</strong> sécurité dans ces gestes chirurgicaux. Il est dommage<strong>de</strong> voir évoluer <strong>de</strong>s patients que l’on trouve « trop âgés » pourbénéficier d’une intervention, alors qu’on pourrait voir leur<strong>de</strong>venir fonctionnel parfaitement amélioré.Un mot particulier pour les <strong>cyphose</strong>s cervicales quelquefois postchirurgicales.En eff<strong>et</strong>, dans certains cas les chirurgiens ne fixentpas la colonne après une intervention par voie antérieure, par voiepostérieure <strong>et</strong> compte tenu <strong>de</strong>s forces gravitaires s’exerçant sur latête, il y a souvent glissement <strong>et</strong> inclinaison en avant <strong>de</strong> celle-ci.Le geste chirurgical est alors impératif.En conclusion l’environnement chirurgical a n<strong>et</strong>tement progressétant en ce qui concerne la prise en charge par les anesthésistesréanimateurs que le contrôle per-opératoire d’éventuelles lésionsneurologiques. L’indication doit se discuter surtout en termefonctionnel : l’apparition <strong>de</strong> douleurs rachidiennes chroniquesinvalidantes non soulagées médicalement ou orthopédiquement,l’apparition <strong>de</strong> troubles neurologiques ou <strong>de</strong> troubles <strong>de</strong>l’équilibre doit faire porter une indication. Nous soulignonsencore l’intérêt d’une équipe multidisciplinaire qui perm<strong>et</strong>d’apporter <strong>de</strong>s arguments sérieux dans le choix <strong>de</strong> l’indication.9.5.1 Rééducation en Pério<strong>de</strong> pré-opératoireOn insiste sur l’assouplissement avec ouverture <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong> pardéblocage du complexe vertébro-thoracique puis l’assouplissement<strong>de</strong>s courbures adjacentes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ceintures complète le travailsegmentaire.L’éducation respiratoire veille à améliorer les échanges alvéolairesen diminuant le volume <strong>de</strong> réserve expiratoire <strong>et</strong> en abaissant lediaphragme.Dans certains cas on utilise une traction berckoise avec autoélongationvertébrale pratiquée plusieurs fois par jour. Par <strong>de</strong>sefforts <strong>de</strong> poussée symétrique le suj<strong>et</strong> réalise un étirement axialsoit rythmique : 7 secon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traction, 7 secon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repos, soitune série <strong>de</strong> postures prolongées <strong>de</strong> 5 minutes environ.Les plâtres d’élongation comportent un poussoir anti<strong>cyphose</strong>placé au niveau <strong>de</strong> l’apex <strong>de</strong> la courbure.Le halo crânien est utilisé soit en suspension en fauteuil roulantavec traction au lit pendant la nuit, soit sur ceinture plâtréepelvienne reliée au halo par <strong>de</strong>s tiges fil<strong>et</strong>ées.<strong>La</strong> kinésithérapie concilie un entr<strong>et</strong>ien trophique général à larelaxation neuromusculaire.9.5.2 Pério<strong>de</strong> post-opératoire immédiate- Nursing cutané,- verticalisation rapi<strong>de</strong> sur table à inclinaison variable,- exercices respiratoires. A l’ablation du drain on rééduquele diaphragme pour lutter contre la formation <strong>de</strong>s bri<strong>de</strong>scicatricielles. Le patient est couché sur le côté sain, ce qui facilitela position inspiratoire du côté opéré. Respiration profon<strong>de</strong> <strong>et</strong>lente au rythme <strong>de</strong> 5 à 10 minutes toutes les heures, associée à<strong>de</strong>s contractions statiques <strong>de</strong>s membres inférieurs pour éliminerla stase veineuse <strong>et</strong> limiter les risques <strong>de</strong> phlébite ou d’embolie,- récupération musculaire :- la contraction <strong>de</strong>s plans musculaires postérieure rachidien est<strong>de</strong> type statique contre forte résistance <strong>et</strong> tenue longtemps. Lescontre courbures sont placées en position <strong>de</strong> correction.- Les abdominaux sont travaillés en position courte en insistantsur les obliques <strong>et</strong> le transverse.- Réentraînement à la marche, avec stimulation <strong>de</strong> l’équilibre,contrôle <strong>de</strong> la dissociation <strong>de</strong>s ceintures dans les trois plans <strong>de</strong>l’espace.- Gymnastique globale avec conseils d’hygiène <strong>de</strong> vie :- port <strong>de</strong> chaussures stables à p<strong>et</strong>its talons,- literie correcte avec matelas souple sur un plan dur,- aménagement du poste <strong>de</strong> conduite en voiture avec coussindans le dos,- pratique d’une activité physique <strong>de</strong> plein air telle que lamarche.- Au cours <strong>de</strong> l’activité professionnelle, on adapte la positionassise avec variations <strong>de</strong>s positions au cours <strong>de</strong> la journée.10 TRAITEMENT DES CYPHOSES DEL’ADULTE10.1 CYPHOSES TRAUMATIQUESLes fractures se situent habituellement au niveau <strong>de</strong> la charnière


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 38thoraco-lombaire. Nous étudierons les fractures-tassement ducorps vertébral, sans rupture du mur <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’arc postérieur, doncsans instabilité.10.1.1 Le cors<strong>et</strong> 3 points C35Ce cors<strong>et</strong> reprend le principe du 3points sagittal <strong>et</strong> évite l’accentuationdu tassement vertébral en attendantla consolidation. Même encas d’ostéoporose, le temps <strong>de</strong>consolidation n’est pas modifié <strong>et</strong>il faudra donc envisager un port <strong>de</strong>l’orthèse pendant 3 mois. Ce cors<strong>et</strong>évite l’hyperpression sur le murantérieur du corps vertébral, mais ilne réalise pas <strong>de</strong> décharge mécaniqueglobale sur l’ensemble <strong>de</strong> la colonne ostéoporotique douloureuse.Il sera donc utilisé pour les fractures avec cunéiformisationinférieure à 12° du suj<strong>et</strong> jeune sans ostéoporose.10.1.2 Le Traitement Orthopédique Conservateur<strong>de</strong> BoëhlerIl s’adresse aux patients présentant une fracture dont lacunéiformisation dépasse 12°. Le plâtre <strong>de</strong> Boehler estclassiquement réalisé en cadre d’abbott «à plat ventre». C<strong>et</strong>teposition est toutefois inconfortable pour le patient <strong>et</strong> nousconseillons le décubitus avec ban<strong>de</strong> transversale sous l’apex <strong>de</strong>la fracture. Pour les personnes âgées ostéoporotiques, le plâtrepeut être réalisé en position <strong>de</strong>bout, tête stabilisée dans unementionnièr, mains croisées <strong>de</strong>rrière la tête. Le cors<strong>et</strong> plâtré est leplus léger possible avec une très importante ouver ture antérieur<strong>et</strong>horaco-abdominale. Le plâtre est habituellement conservé 4semaines, <strong>et</strong> sera remplacé pendant encore 2 mois par une orthèsepolyéthylène bivalves emboîtées avec appui sterno-claviculaire <strong>et</strong>gran<strong>de</strong> découpe thoraco-abdominale antérieure. Le moulagesera également réalisé en position <strong>de</strong>bout sous suspension, enmo<strong>de</strong>lant une lordose thoraco-lombaire.L’eff<strong>et</strong> mécanique duchevauchement latéralperm<strong>et</strong> une déchargemécanique <strong>de</strong>s corpsvertébraux <strong>et</strong> un meilleursoulagement <strong>de</strong>s douleursostéoporotiques. Cesoulagement concourt àune reprise immédiate <strong>de</strong>l’activité du patient <strong>et</strong> évite ainsi l’immobilisation au lit néfastepour l’ostéoporose.<strong>La</strong> rééducation fait partie intégrante du traitement orthopédique.Elle débute dès le len<strong>de</strong>main du plâtre. Son objectif est d’éviterl’atrophie musculaire, <strong>de</strong> stimuler la régénération osseuse <strong>et</strong><strong>de</strong> prouver au mala<strong>de</strong> qu’il peut reprendre une activité quasinormale malgré "la fracture <strong>de</strong> la colonne".Les exercices comprennent :. • un auto-grandissement axial actif contre résistance <strong>de</strong>plus en plus importantes. • une musculation <strong>de</strong>s abdominaux pour favoriser lacréation d’une poutre composite lors <strong>de</strong>s efforts à glotte fermée.<strong>La</strong> rééducation s’effectueclassiquement en charge axiale <strong>et</strong>contre forte résistance comme entémoigne c<strong>et</strong>te illustration extraitedu livre <strong>de</strong> Boëhler.A l’ablation du plâtre ou du cors<strong>et</strong>,les exercices sont poursuivis, touten récupérant progressivement laflexion du tronc.Un massage profond <strong>de</strong>s massesparavertébrales perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>s micromobilisationsau niveau <strong>de</strong>s tissusfibrosés. Un contrôle du verrouillage lombaire notamment lors<strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> soulèvement est indispensable.L’assouplissement dans le plan frontal est réalisé en procubituspour éviter toute <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong> la charnière thoraco-lombaire.10.2 CYPHOSE DORSALE «SENILE»(écrit en collaboration avec Sam Charhon)Elle réalise le classique «dos rond»du vieillard. Il s’agit d’une <strong>cyphose</strong>dorsale très lentement progressive,rigi<strong>de</strong> mais généralement bienacceptée par le mala<strong>de</strong>. Les douleurssont peu importantes <strong>et</strong> siègent dansles zones <strong>de</strong> compensation au niveaucervical <strong>et</strong> lombaire (hyperlordose).<strong>La</strong> radiographie objective une dorsarthrose avec réduction <strong>de</strong> lahauteur antérieure <strong>de</strong>s disques <strong>et</strong> ostéophytose à laquelle s’associesouvent une arthrose lombaire.<strong>La</strong> rééducation avec postures «àplat ventre» <strong>et</strong> musculation durachis en hyper-extension est parfois insuffisante <strong>et</strong> l’on utiliseraune orthèse polyéthylène bivalves emboîtées avec appui sternoclaviculairecomme en cas <strong>de</strong> fracture ostéoporotique.10.3 CYPHOSE DORSALE OSTEOPOROTIQUE<strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> dorsale par tassementsvertébraux <strong>de</strong> l’ostéoporose ou <strong>de</strong>l’ostéomalacie est beaucoup plusdouloureuse. Sur un fond douloureuxchronique surviennent <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>saigus correspondant à chaque nouveautassement vertébral. Le r<strong>et</strong>entissementfonctionnel peut être sévère avec uneréduction marquée <strong>de</strong> la taille <strong>et</strong> <strong>de</strong>sperformances physiques. En outre, ilexiste un risque - exceptionnel - <strong>de</strong>compression médullaire.Les tassements vertébraux dorsaux ontun aspect plus souvent cunéiformeque biconcave ou en gal<strong>et</strong>te. Ilsimposent <strong>de</strong>s examens biologiquespour exclure une ostéopathie maligne<strong>et</strong> préciser l’étiologie (ostéoporose ouostéomalacie), <strong>et</strong> la réalisation d’une<strong>de</strong>nsitométrie osseusecorps entier.


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 39Le traitement symptomatique associant repos, antalgiques, cors<strong>et</strong><strong>et</strong> kinésithérapie est <strong>de</strong> règle <strong>et</strong> il est exceptionnel <strong>de</strong> recourir àune vertébroplastie.Il est impératif d’entreprendre un traitement curatif <strong>de</strong>l’ostéoporose ou <strong>de</strong> l’ostéomalacie pour réduire le risque <strong>de</strong>nouveau tassement vertébral <strong>et</strong> limiter l’évolution <strong>de</strong> la <strong>cyphose</strong>.Mais c’est à la mise en route précoce d’un traitement préventif <strong>de</strong>l’ostéoporose qu’il faut s’attacher si l’on veut réduire l’inci<strong>de</strong>nce<strong>de</strong>s fractures vertébrales.10.4 SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE<strong>La</strong> <strong>cyphose</strong> dorsale <strong>de</strong> laspondylarthriteankylosantedébute chez l’homme jeune.Initialement réductible, elle <strong>de</strong>vientprogressivement fixe lorsquel’inflammation se pérennise <strong>et</strong>l’ankyloses’installe. Elle s’associealors à une perte <strong>de</strong> la lordoselombaire, à une projection du couen avant, à une ankylose costovertébrale<strong>et</strong> parfois à une coxite.A ce sta<strong>de</strong> les douleurs sont souventmoins inflammatoires mais lehandicap est considérable.Le diagnostic radiologique estévi<strong>de</strong>nt avec la présence <strong>de</strong>syn<strong>de</strong>smophytes en couléesrigidifiant le rachis <strong>et</strong> réalisant lacolonne «bambou».L’ankylose porte sur les élémentsantérieurs <strong>et</strong> postérieurs <strong>de</strong> lacolonne.Sur ce rachis complètement ankylosépeuvent survenir <strong>de</strong>s fracturesvertébrales qui aggraveront la<strong>cyphose</strong>. Elles siègent plus souventà l’étage cervical bas (c5-c7) quedorso-lombaire (D9-L2). C<strong>et</strong>te complication relativement raredoit être recherchée systématiquement lorsque la <strong>cyphose</strong> <strong>de</strong>vientdouloureuse ou s’accentue <strong>de</strong> manière brutale. Ces fractures sontsouvent instables <strong>et</strong> nécessitent une immobilisation prolongée.Ces formes sévères <strong>de</strong> spondylarthrite semblent bien moinsfréquentes que par le passé sans que l’on sache réellement sicela résulte d’une meilleure prise en charge <strong>de</strong> la maladie <strong>et</strong> <strong>de</strong>la mise en route plus précoce <strong>de</strong>s traitements anti-inflammatoire<strong>et</strong> orthopédique.10.5 LA CAMPTOCORMIEdu suj<strong>et</strong> âgé est une <strong>cyphose</strong> dorsale ou dorso-lombaire qui estcaractérisée par son apparition ou son accentuation à la marche<strong>et</strong> à la fatigue. C’est uneaffection <strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptionrécente, mais <strong>de</strong> plus enplus fréquente compt<strong>et</strong>enu du viellissement<strong>de</strong> la population. <strong>La</strong><strong>cyphose</strong> est indolore,réductible <strong>et</strong> d’évolutionprogressive. Elle est laconséquence d’une faiblesse <strong>de</strong>s muscles spinaux, le mala<strong>de</strong> nepouvant réaliser une extension du tronc.<strong>La</strong> biologie <strong>et</strong> lesradiographies sont sansparticularité. Le scannerou I’IRM centrés sur L3m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce unaspect <strong>de</strong> dégénérescencegraisseuse <strong>de</strong>s musclesspinaux. Ces signes, sansêtre spécifiques, présententnéanmoins une intensité particulière.<strong>La</strong> biopsie chirurgicale <strong>de</strong>s muscles spinaux objectivefréquemment <strong>de</strong>s infiltrats inflammatoires d’importance variable<strong>et</strong> une atrophie musculaire.L’orthèse monocoque polyéthylène basse <strong>de</strong>nsité perm<strong>et</strong> unsoutien du rachis <strong>et</strong> une ferm<strong>et</strong>ure possible par <strong>de</strong>spatients âgésqui vivent souvent seuls.11 TRAITEMENT DES LORDOSES11.1 LA REEDUCATION LIBREs’adresse essentiellement aux lordoses soit douloureuses, soitassociées à une spondylolyse ou lorsque l’angulation dépasse65°. Lorsque l’inci<strong>de</strong>nce est élevée la rééducation seule esthabituellement insuffisante <strong>et</strong> l’on aura recours au T.O.C.<strong>La</strong> rééducation comporte :- un assouplissement <strong>de</strong>s psoas <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la chaîneantérieure par technique Mézière,- un renforcement <strong>de</strong> la musculature abdominale,- un assouplissement <strong>de</strong>s muscles paravertébraux lombaires,- un contrôle <strong>de</strong> la version pelvienne.11.2 Le Traitement Orthopédique Conservateurcomporte :1°) une réduction plâtrée par lombostat délordosant réalisé enléger flexum <strong>de</strong> hanches <strong>et</strong> projection du tronc en avant. Il fautcependant éviter toute hyperpression abdominale <strong>et</strong> insister surle mo<strong>de</strong>lage <strong>de</strong>s crêtes iliaques perm<strong>et</strong>tant une véritable prisesous costale. Le plâtre est réalisé en position <strong>de</strong>bout, lorsquel’angle d’inci<strong>de</strong>nce est physiologique, c’est à dire qu’il est possible<strong>de</strong> rétroverser la bassin. Il sera réalisé en cadre d’abbott lorsquel’angle d’inci<strong>de</strong>nce est augmenté <strong>et</strong> que la rétroversion n’est pluspossible.2°) L’orthèse est habituellement en polyéthylène monocoque <strong>de</strong>3mm <strong>et</strong> maintient la correction obtenue par le plâtre.<strong>La</strong> partie postérieure remonte en T7 pour stimuler la pointe<strong>de</strong> l’omoplate <strong>et</strong> <strong>de</strong>scend suffisamment bas au niveau S3 (bordinférieur à 4 cm <strong>de</strong> l’assise). En avant on maintient les auventschondro-costaux.Lorsqu’il existe une forte hypotonie <strong>de</strong> la sangle abdominalepostérieure on peut utiliser le module lombo-pelvien <strong>de</strong> Bostonqui maintient parfaitement la région abdominale <strong>et</strong> s’ouvre en


R.E.R. Edition Spéciale - Groupe d’Enseignement d’Ostéopathie <strong>et</strong> Pathologie du Sportpage 40arrière.Les risques d’hyperlordose en position assise étant limités,l’orthèse est portée essentiellement après le sport <strong>et</strong> la nuit.12 - CONCLUSIONMême si le soulagement <strong>de</strong> la douleur est le principal motif <strong>de</strong>consultation du mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine Manuelle, une meilleurecompréhension <strong>de</strong> la physiologie du rachis dans le plan sagittalperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mieux en préciser la cause <strong>et</strong> si nécessaire <strong>de</strong> réaliserun véritable traitement étiologique en plus <strong>de</strong> la manipulationvertébrale.Les hyper<strong>cyphose</strong>s, hyperlordoses <strong>et</strong> inversions vertébralesforment un groupe très disparate dont il est parfois diffi ciled’affi rmer le caractère pathologique tant les variationsindividuelles sont fréquentes. L’évolution est très variable <strong>et</strong>diffi cile a pronostiquer. Si le r<strong>et</strong>entissement respiratoire est nuldans les formes habituelles, l’accentuation ou la diminution<strong>de</strong>s courbures favorisent les rachialgies <strong>et</strong> risquent d’enraidir lerachis dans une position moins favorable à un âge avancé.Les traitements les plus précoces possibles, seront adaptés enfonction <strong>de</strong> multiples critères d’évaluation : âge, déformationanatomique, douleurs, évolutivité en recherchant la contrainteminimum par rapport à l’effi cacité. Lorsqu’il est réalisé dans<strong>de</strong> bonnes conditions, le traitement orthopdique conservateurperm<strong>et</strong> la restauration d’une morphostatique physiologiquecorrespondant à une véritable guérison.

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