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Une approche simple pour l'étude du flambement d'un pieu souple ...

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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012UNE APPROCHE SIMPLE POUR L’ETUDE DU FLAMBEMENT D’UNPIEU SOUPLE DANS UN SOL MULTICOUCHEA SIMPLE NUMERICAL METHOD TO STUDY BUCKLING OF FLEXIBLE PILESEMBEDDED IN A MULTI-LAYERED SOILFahd CUIRA 11 TERRASOL, Paris, FranceRÉSUMÉ — <strong>Une</strong> méthode numérique a été mise au point <strong>pour</strong> l’analyse <strong>du</strong><strong>flambement</strong> d’un <strong>pieu</strong> <strong>souple</strong> ancré dans un sol multicouche. La méthode consiste àcombiner les éléments finis de poutre <strong>pour</strong> le <strong>pieu</strong> avec un modèle p-y généralisé<strong>pour</strong> la réaction latérale <strong>du</strong> sol. Cette formulation permet d’écrire l’équilibre de 2 ndordre <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> sous la forme d’un système matriciel <strong>simple</strong> dont les valeurs etvecteurs propres ne sont autres que les efforts critiques de <strong>flambement</strong> et lesmécanismes de <strong>flambement</strong> associés. La mise en œuvre de la méthode illustre l’effetbénéfique de la prise en compte d’une réaction élastique sur l’effort de <strong>flambement</strong>,et montre qu’une ruine par <strong>flambement</strong> « pur » n’est en pratique pas le mécanismede ruine le plus dimensionnant même dans des conditions de sol médiocres. Parailleurs, la méthode permet d’évaluer facilement l’amplification des déplacements etdes moments par effets de 2 nd ordre sous l’action d’une charge axiale. Ainsi, uneanalyse complète <strong>du</strong> <strong>flambement</strong> montre qu’un <strong>pieu</strong> présentant une courbure initialenon nulle périt toujours par flexion composée avant que la charge critique de<strong>flambement</strong> ne soit atteinte.ABSTRACT — A numerical method has been implemented for the buckling analysis offlexible piles, allowing direct computation of the buckling critical load of any pile withknown rigidity and shape, embedded in a multilayered soil. The method consists ofcoupling beam finite elements for the pile with a heterogeneous distribution ofcontinuous springs for soil. This enables to write the 2 nd order static equilibrium of thepile as a <strong>simple</strong> matrix system whose eigenvalues are the critical buckling loads, andeigenvectors are the characteristic buckling mechanisms. Results illustrate how thebuckling critical load is significantly increased by intro<strong>du</strong>cing lateral soil reaction. It isalso shown that a pure buckling analysis has practically no impact on flexible pilesdesign even in very poor soil conditions. Moreover, the method enables easily tocompute 2 nd order amplification of displacements and bending forces. Thus, acomplete buckling analysis shows that for a pile with an initial deflection, 2 nd ordereffects lead rigorously to a bending failure long before reaching the theoretical valueof the critical buckling load.‐ 625 ‐


Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 20121. Intro<strong>du</strong>ctionLa justification d’un élément de fondation profonde passe par l’étude de plusieursmécanismes de ruine potentiels : perte de portance, défaut de réaction latérale, ruinepar flexion composée…Pour le cas d’un élément de fondation de grande longueur ou<strong>souple</strong>sse travaillant en compression (micro<strong>pieu</strong>x, inclusions longues…), un autremécanisme qui peut sembler particulièrement dimensionnant, est celui d’une ruinepar <strong>flambement</strong>. Certes, tous les géotechniciens savent qu’en dehors de tout« défaut de forme » (Vezole, 1989), le <strong>flambement</strong> n’est en général pasdimensionnant <strong>pour</strong> un <strong>pieu</strong> ancré même dans des conditions de sol très médiocres.Mais nous restons tenus de justifier cela par le calcul en évaluant la charge critiquede <strong>flambement</strong> tenant compte de la réaction <strong>du</strong> sol. De plus, même dans les cas oùl’évaluation de cette charge critique est ren<strong>du</strong>e possible soit par recours aux<strong>approche</strong>s analytiques <strong>pour</strong> des cas <strong>simple</strong>s, soit par traitement numérique engrandes déformations, il demeure nécessaire de statuer sur les effets de 2 nd ordre<strong>du</strong>s à un défaut de forme initial ou un chargement latéral permanent ou parasite, etqui peuvent s’avérer dans certaines configurations très pénalisantes même <strong>pour</strong> desniveaux de chargement axial bien inférieurs à la charge critique de <strong>flambement</strong>.2. Pieu sous chargement latéral2.1. Modélisation <strong>du</strong> <strong>pieu</strong>On considère le cas d’un <strong>pieu</strong> d’inertie et de géométrie variables, ancré dans un solmulticouche, et soumis à des sollicitations latérales : efforts en tête (T 0 , M 0 ),poussées des terres latérales directes, celles provenant d’une déformée libre g(z)...Le comportement en flexion <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> peut être abordé à l’aide <strong>du</strong> modèle de Bernoulli(poutres minces) qui néglige la contribution des déformations d’effort tranchant. Aveccette hypothèse, la combinaison des équations d’équilibre et de comportementcon<strong>du</strong>it à l’équation générale suivante :4d yEI q4dxx‐ 626 ‐rxAvec : x, abscisse local dans l’axe <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> ; EI, son pro<strong>du</strong>it d’inertie ; q(x), densité dechargement latéral sur le <strong>pieu</strong> (autre que la réaction <strong>du</strong> sol), et r(x), densité deréaction latérale <strong>du</strong> sol. La résolution de l’équation (1) peut être menée endiscrétisant le <strong>pieu</strong> en éléments finis de poutre (Zienkiewicz et Taylor, 1991) avec unmodèle en déplacements basé sur des éléments à 2 nœuds et 4 degrés de liberté.Dans le cadre de cette discrétisation, l’équilibre <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> se tra<strong>du</strong>it par un « <strong>simple</strong> »système matriciel équivalent :eexts(1)K . y F R(2)Où : K e représente la matrice de rigidité <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> ; F ext , le vecteur chargement relatifaux charges latérales sur le <strong>pieu</strong> autres que la réaction <strong>du</strong> sol (y compris les chargesen tête); R s , le vecteur chargement relatif à la réaction <strong>du</strong> sol, et y le vecteur


Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012déplacement équivalent constitué par le déplacement et la rotation en chaque nœud<strong>du</strong> maillage.2.2. Modélisation de la réaction <strong>du</strong> solLe sol est assimilé à une distribution hétérogène de ressorts juxtaposés decomportement élastoplastique selon une loi de mobilisation à trois paliers comme lemontre la figure 1. La réaction latérale <strong>du</strong> sol s’exprime en fonction <strong>du</strong> déplacementrelatif <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> (y) par rapport au sol (g). Cela permet de traiter directement le casd’une déformée libre « g(z) » se développant dans une ou plusieurs couches de sol.réaction<strong>du</strong> solp 2(3 e palier)p 1Es 2 (2 e palier)Es 1 (1 er palier)déplacementrelatify - gFigure 1 . Loi de mobilisation de la réaction latérale <strong>du</strong> solDans le cadre de la discrétisation considérée <strong>pour</strong> le <strong>pieu</strong>, le vecteur représentatif dela réaction <strong>du</strong> sol s’exprime ainsi selon la formule (matricielle) générale suivante :Rssey gc K . (3)Où K s désigne la matrice de rigidité <strong>du</strong> sol correspondant à la part « élastique » de lacourbe de mobilisation dans chaque élément ; c e , le vecteur chargement équivalentcorrespondant à la part « constante » de la courbe de mobilisation dans chaqueélément, et g le vecteur déplacement correspondant à la déformée libre <strong>du</strong> sol.2.3. RésolutionLa combinaison des équations (2) et (3) con<strong>du</strong>it à la formulation globale <strong>du</strong> système« <strong>pieu</strong> + sol », complétée par les conditions aux limites éventuelles :s e ext s eK K y F K . g c. (4)La gestion de la plastification <strong>du</strong> sol est con<strong>du</strong>ite par un processus itératif <strong>du</strong>rantlequel les termes K s et c e évoluent jusqu’à obtention d’une solution compatible, entout point <strong>du</strong> <strong>pieu</strong>, avec la loi de mobilisation de la réaction latérale. La résolution <strong>du</strong>système final permet d’obtenir les déplacements, rotations, réactions et sollicitations.‐ 627 ‐


Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 20123. Pieu sous effort axial : recherche des charges critiques de <strong>flambement</strong>3.1. Flambement d’un <strong>pieu</strong> élastiqueLe <strong>flambement</strong> peut être défini comme étant une forme d’instabilité élastique setra<strong>du</strong>isant par la pro<strong>du</strong>ction d’une déformée latérale non nulle sous le seul effet d’unchargement axial. Ce phénomène est susceptible de se pro<strong>du</strong>ire <strong>pour</strong> des valeursprécises de l’effort axial, dites « charges critiques de <strong>flambement</strong> ». Celles-ci sontassociées chacune à un mode de <strong>flambement</strong> spécifique. En général, une étude de<strong>flambement</strong> consiste à s’assurer que l’effort axial repris par le <strong>pieu</strong> demeure inférieur,avec une sécurité suffisante, à la plus petite charge critique de <strong>flambement</strong>.Fq(x)y(x)Flambement :F = F (i) , q(x) = 0 et y(x) ≠ 0Charges critiquesde <strong>flambement</strong>xFigure 2 . Notion de <strong>flambement</strong>Il existe une analogie directe entre le <strong>flambement</strong> en tant que mécanisme d’instabilitéélastique et le phénomène de « résonance » en tant qu’instabilité dynamique quiapparaît <strong>pour</strong> des valeurs précises de la fréquence d’excitation (fréquences propres).L’<strong>approche</strong> proposée ici s’appuie sur cette analogie et con<strong>du</strong>it la recherche descharges critiques de <strong>flambement</strong> selon la méthode de « valeurs propres » enbénéficiant de la formulation matricielle présentée précédemment.3.2. Mise en équationOn considère le cas d’un <strong>pieu</strong> soumis à un effort axial en tête, supposé entièrement« récupéré » en pointe : on néglige ainsi la dissipation de l’effort axial par frottement,ce qui constitue une <strong>approche</strong> sécuritaire. L’équilibre de 2 nd ordre <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> s’écrit :4d y d yEI F q42dx dx2‐ 628 ‐xrxOn cherche donc les valeurs de F permettant d’obtenir une solution non nulle y(x) decette équation en l’absence de tout chargement latéral sur le <strong>pieu</strong>, soit q(x) = 0. De(5)


Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012plus, sur la base de la discrétisation <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> présentée précédemment, on peutexprimer l’équation (5) sous la forme d’un système matriciel équivalent :s eKK . y F. M.y (6)Où M désigne une matrice de « transfert » ou « d’influence » représentative deseffets de 2 nd ordre. Les autres éléments <strong>du</strong> système sont ceux intervenant en (4).Par définition, F est un effort de <strong>flambement</strong> si et seulement si l’équation (5) et donc(6) admet une solution non nulle y. Mathématiquement, cela signifie que F est unevaleur propre <strong>du</strong> système matriciel (6). Ainsi la recherche des valeurs propres de cesystème et des vecteurs propres associés con<strong>du</strong>it respectivement aux effortscritiques de <strong>flambement</strong> ainsi qu’aux mécanismes de ruine correspondants.3.3. Mise en œuvre pratiqueLa mise en œuvre <strong>du</strong> modèle nécessite <strong>simple</strong>ment de définir, dans chaque couche,le pro<strong>du</strong>it d’inertie <strong>du</strong> <strong>pieu</strong>, le mo<strong>du</strong>le de réaction <strong>du</strong> sol, ainsi que les conditionsd’appui éventuelles, en n’importe quel point <strong>du</strong> <strong>pieu</strong>. Le programme constitue leséléments <strong>du</strong> système (6) et calcule l’ensemble de ses valeurs et vecteurs propres. Laplus petite valeur propre n’est autre que la charge critique de <strong>flambement</strong> àconsidérer <strong>pour</strong> le dimensionnement. La figure suivante présente le cas d’unmicro<strong>pieu</strong> encastré en tête, et traversant une succession de 5 couches. Troissituations sont examinées en fonction <strong>du</strong> mo<strong>du</strong>le pressiométrique affecté aux limonsargileux traversés deux fois par le micro<strong>pieu</strong> : E M = 0 (réaction latérale négligée danscette formation), E M = 1 et E M = 2 MPa. Cette condition influe sur le mécanisme de<strong>flambement</strong> potentiel et par conséquent sur l’amplitude de la charge critique : celle-civaut respectivement F cr = 850, 3390 et 4580 kN <strong>pour</strong> les trois situations étudiées.1,50 mRemblaiE M = 10 MPaPl*= 0,9 MPaα = 0,50025,50 mLimonsargileuxE M = 0 – 2 MPaPl*= 0,25 MPaα = 0,674618 m2,50 m5,50 mSablesargileuxLimonsargileuxE M = 8 MPaPl*= 0,8 MPaα = 0,33E M = 0 – 2 MPaPl*= 0,25 MPaα = 0,6781012143,00 mMicro<strong>pieu</strong>EI = 1000 kNm²Φ forage = 25 cmSablesdensesE M = 20 MPaPl*= 2,5 MPaα = 0,3316 EM = 0 MPaEM = 1 MPa18 EM = 2 MPaMécanismes de <strong>flambement</strong> critiquesen fonction <strong>du</strong> mo<strong>du</strong>le pressiométriqueEM affecté aux limons argileuxFigure 3 . Application au cas d’un Micro<strong>pieu</strong> ancré dans un multicouche‐ 629 ‐


Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012Les résultats obtenus confirment l’effet très bénéfique d’une réaction latérale <strong>du</strong> sol,même très faible, par rapport à la situation où, parfois <strong>pour</strong> des « besoins » de calculliés au domaine d’application de certaines <strong>approche</strong>s analytiques simplifiées, onnéglige la raideur <strong>du</strong> sol dans les horizons meubles. En pratique, l’expérience montreque le mécanisme de ruine par <strong>flambement</strong> « pur » n’est pas dimensionnant mêmedans des conditions de sol médiocres. Enfin, notons que <strong>pour</strong> des configurations<strong>simple</strong>s où les <strong>approche</strong>s analytiques usuelles s’appliquent : <strong>pieu</strong> dans un solhomogène (Mandel, 1936) ou <strong>pieu</strong> partiellement immergé (Souche, 1984), laméthode développée con<strong>du</strong>it à des résultats identiques.4. Cas d’un <strong>pieu</strong> présentant une courbure initiale non nulle4.1. Mise en équationOn considère à présent le cas d’un <strong>pieu</strong> présentant initialement une déformée y 0 nonnulle. Celle-ci peut être représentative soit d’un chargement latéral initial <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> soitpar exemple d’un défaut de forme. Ce <strong>pieu</strong> est ensuite soumis à l’application d’uneffort axial en tête F, qui con<strong>du</strong>it, par effets de 2 nd ordre, à un supplément dedéplacement latéral noté « y » comme le schématise la figure suivante.FDéformée initiale(chargement initialou défaut de forme)y 0yDéformée résultante(initiale + 2 nd ordrexFigure 4 . Pieu avec courbure initiale non nulle – effets de 2 nd ordreL’équilibre de 2 nd ordre <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> s’écrit ainsi :4d y d²EI E y F y y004 s(7)dxdx²La discrétisation <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> présentée précédemment permet là aussi d’exprimer cesystème sous une forme matricielle homogène sans second membre :s eKK . y . M.y y F (8)0‐ 630 ‐


Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012En l’absence de déformée initiale (y 0 = 0), on retrouve le système (6) vérifié par lesefforts de <strong>flambement</strong> notés F (i) et les déformées associées notées y (i) :s e ( i)( i)( i)KK . y F . M.y (9)Les matrices formant le système (9) étant symétriques et définies positives, lesvecteurs propres de ce système forment ainsi une base orthogonale selon laquelle ilest possible de décomposer tout vecteur <strong>du</strong> même espace. En particulier, la solutiony de l’équation (8) et la déformée initiale y 0 peuvent ainsi s’exprimer comme suit :y ni1( i)( i)n y y y(10)En remplaçant dans (8) et en projetant selon les y (i) , on aboutit à l’expression de ladéformée résultante tenant compte des effets de 2 nd ordre :n( i)( i)( i)( i)( i)Fy y 0 0y (11)( i)F Fi1Connaissant le champ de déplacement « amplifié », on peut dé<strong>du</strong>ire les sollicitationsde « 2 nd ordre » in<strong>du</strong>ites dans le <strong>pieu</strong> sous l’effet de la charge axiale.L’expression ci-dessus fait apparaître, selon chaque composante « i », un facteurd’amplification Φ (i) par rapport à la déformée initiale supérieur à 1. On remarque enparticulier que, lorsque l’effort axial s’<strong>approche</strong> de l’un des efforts de <strong>flambement</strong>« i », le facteur d’amplification Φ (i) associé tend vers l’infini. Cela signifie que le <strong>pieu</strong>périt toujours en flexion composée avant que la charge critique de <strong>flambement</strong> nesoit atteinte (Coin et Albigés, 1978). Notons par ailleurs que la démarche présentéeest analogue à celle d’une analyse modale, qui consiste à évaluer la réponsedynamique (forcée) d’un système élastique par projection selon les modes propres.4.2. Mise en œuvreOn illustre la mise en œuvre de cette <strong>approche</strong> à travers l’exemple schématique d’unmini-<strong>pieu</strong> de 18 m de longueur, traversant une couche superficielle molle (figure 5).La courbure « initiale » <strong>du</strong> <strong>pieu</strong> correspond à un chargement latéral en têtepermanent T 0 . Le <strong>pieu</strong> est soumis en tête à l’application d’une charge axialeinférieure à la charge critique de <strong>flambement</strong>. A l’aide <strong>du</strong> modèle ainsi présenté, il estpossible d’évaluer les déplacements et moments de 2 nd ordre correspondant à cettecharge axiale. Les résultats obtenus montrent que les moments fléchissants sontamplifiés de 1,25 à 6 fois leur valeur initiale <strong>pour</strong> une charge axiale F allant de 20 et80% de la charge critique de <strong>flambement</strong> Fcr . En particulier, <strong>pour</strong> F = 0,6 Fcr, lefacteur d’amplification est d’environ 2,80. Ces niveaux d’amplification s’expliquent enréalité par une courbure initiale « imitant » le mécanisme de <strong>flambement</strong> potentiel <strong>du</strong><strong>pieu</strong>, ce qui favorise le développement des effets de 2 nd ordre. Cet exemple estreprésentatif des situations <strong>pour</strong> lesquelles les effets de 2 nd ordre sont susceptibles0i1( i)0( i)‐ 631 ‐


Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012de con<strong>du</strong>ire à une ruine par flexion composée <strong>pour</strong> des niveaux de chargement axialbien inférieurs à la charge critique.FMoment normalisé M/M max,F=0-1 0 1 2 3 4 5 6T 0 010 mArgilemolleE M = 2,5 MPaPl*= 0,4 MPaα = 0,672418 m5 m3 mMini-<strong>pieu</strong>EI = 10 MNm²Φ forage < 60 cmLimonssableuxMarnesE M = 5 MPaPl*= 0,6 MPaα = 0,5E M = 20 MPaPl*= 4 MPaα = 0,56810121416F = 0,8 FcrF = 0,6 FcrF = 0,4 FcrF = 0,2 FcrF = 0Figure 5 . Cas d’une courbure initiale non nulle <strong>du</strong>e à un chargement latéralNotons enfin que de tels résultats sont identiques à ceux qu’on obtiendrait partraitement numérique en grandes déformations de type « pas à pas », dont la miseen œuvre nécessite par ailleurs un temps de calcul beaucoup plus important.5. ConclusionLa méthode présentée a fait l’objet d’un outil de calcul appelé « Piecoef+ », qui s’estrévélé efficace dans de nombreuses études de fondation sur inclusions <strong>souple</strong>s oumicro<strong>pieu</strong>x, verticaux ou inclinés, où la problématique <strong>du</strong> <strong>flambement</strong> devait êtreabordée. Cette méthode a l’intérêt de s’affranchir de la limitation des <strong>approche</strong>sanalytiques usuelles en fournissant une estimation directe de la charge critique de<strong>flambement</strong> <strong>pour</strong> des configurations complexes. Elle permet également d’évaluer leseffets de 2 nd ordre dans le cas d’un défaut de forme ou d’un chargement latéralconcomitant à une charge axiale inférieure à la charge critique de <strong>flambement</strong>.Références bibliographiquesCoin A., Albiges M. (1978). RDM appliquée, Flambement et Instabilité élastique, Eyrolles,pp.575.Mandel M. (1936). Flambage au sein d’un milieu élastique. Annales des Ponts et Chaussées, n°20.Souche P. (1984). Flambement de <strong>pieu</strong>x partiellement immergés, Annales de l’ITBTP, N° 238.Vezole P. (1989). Stabilité de forme des micro<strong>pieu</strong>x, Annales de l’ITBTP, N° 478.Zienkiewicz O.C., Taylor R.L. (1991). The Finite Element Method. McGraw‐Hill book Company, pp.807.‐ 632 ‐

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