589-(03) Ch. Eggers - Mémorial de la Shoah

LE TEMPS DES “INDÉSIRABLES” 61camps existant fin décembre 1940 donne un chiffre global avoisinantles 35 000.Le plus grand camp à ce moment-là est Argelès avec un effectif de14 000 personnes. En ce qui concerne les travailleurs étrangers, lesindications disponibles sont particulièrement rares pour cette période.Au moment de l’armistice, il y aurait eu environ 70 000 Travailleursétrangers en zone non-occupée. Fin août 1940, le chiffre des Françaisinternés s’élève à au moins 2 500.La carte n° 1 représente le système au printemps 1941. Incomplèteen ce qui concerne les GTE, elle permet toutefois de donner un aperçude la répartition géographique des lieux d’internement une fois terminéela réorganisation opérée par Vichy. Il faut notamment souligner laconcentration et la réduction du nombre de lieux d’internement. Sixmois plus tôt il existait au moins 27 camps d’internement pour étrangers.Au printemps 1941 il en reste onze, situés tous – à part Rieucros –au sud d’une ligne Nice-Toulouse. En avril 1941, ces onze camps renfermentenviron 23 000 internés étrangers, dont 13 350 Juifs.3 100 enfants de moins de 10 ans se trouvent à ce moment-là dans lescamps, et le nombre global des enfants et adolescents de moins de16 ans s’élève à environ 6 000. Sur les 13 350 internés juifs, au moinsdeux tiers sont originaires d’Allemagne. Pour le mois de février 1941,Barbara Vormeier indique, malheureusement sans indiquer sessources, le chiffre de 9 905 Allemands dans les camps du Midi, dont8 988 recensés comme Juifs selon la définition du statut des Juifs. 116La grande majorité sont certainement des expulsés du pays de Bade etdu Palatinat.Cinq “Centres de séjour surveillé” pour l’internement de Françaisexistent à ce moment-là et sont indiqués sur la carte : Nexon et St-Paul-d’Eyjeaux près de Limoges, Fort-Barraux et Sisteron dans lesAlpes et St-Sulpice près de Toulouse. Pour le printemps 1941, nous nepossédons des chiffres que pour deux de ces camps, Fort Barraux (850)et Sisteron (377), auxquels il faut rajouter le chiffre de 100 Françaisesà Rieucros. Pour St-Sulpice-la-Pointe, St-Paul-d’Eyjeaux et Nexon desindications précises manquent, mais on connaît les “capacités d’accueil”des ces camps (250 à 500), ce qui permet une estimation. Le chiffreglobal de ceux que l’administration appelle les “indésirables français”se situe probablement entre 2 000 et 2 750 au printemps 1941.Une note de la Commission des camps, non-datée mais sans douterédigée au printemps 1941, indique pour la zone sud l’existence d’unecinquantaine de GTE. 117 Nous n’avons pu en localiser que 31 qui sontindiqués sur la carte. La concentration dans le midi est évidente. Parrapport à la situation en automne 1940, des unités installées à proximitéde la ligne de démarcation (Issoudun, Guéret, Montmorillon, etc.)