La lettre de l'IFR - Avril 2010 - Aix-Marseille I

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Avril 2010 – n°9La Lettre de l’IFREDITOLe bon fonctionnement de notre cerveau contribue à notre liberté ; ce même cerveau peut aussiêtre à l'origine de servitudes parfois dramatiques, comme dans le cas des dépendances auxdrogues ou à d'autres activités, ou à des stéréotypes. Comprendre - et possiblement résoudre - cetype de pathologie est un enjeu majeur dans la compréhension du fonctionnement cérébral.Dans ce contexte, les recherches sur l'addiction se développent au sein de notre IFR. En page 5,Christelle Baunez présente un panorama des activités réalisées autour de cette thématique. Lescollaborations entre expérimentalistes et cliniciens portent des fruits à la fois en établissant denouvelles connaissances, et en contribuant à améliorer ou innover dans les pratiques cliniques.Peut-être qu'un jour ces découvertes pourraient aider à soigner une addiction tenace dont souffrentles organisations: l'addiction aux hommes. Catherine Thinus-Blanc, qui a participé à la Missionpour la Place des Femme au CNRS, dresse en pages 3 & 4 un bilan des répartitions entrehommes et femmes *au sein de notre IFR*, à travers les différentes étapes de nos carrières. Lesdonnées sont claires: nous manquons d'addiction aux femmes, et les évolutions sont lentes àvenir……La lettre de l’IFR« Sciences du Cerveau et de la Cognition »31, chemin Joseph Aiguier13402 Marseille cedex 20Tél : 04 91 16 41 05Fax : 04 91 16 44 17Mél : colette.pourpe@incm.cnrs-mrs.frhttp://sites.univ-provence.fr/ifrscc/Directeur de la publication : Bruno PoucetRédactrice en chef : Hélène BrasComité de rédaction :Xavier AlarioChristine AssaianteThomas BrochierBoris BurleMonique EsclapezSecrétaire de rédaction : Colette PourpeSommaire‣ Editorial‣ Hommage à Pierre Bovet p. 2‣ La place des Femmes dans l’IFR p. 3, 4‣ La thématique addiction dans l’IFR p. 5‣ Les collaborations entre laboratoires p. 6, 7‣ Un article à l’honneur p. 8‣ Un ouvrage à l’honneur p. 9‣ Les thèses p. 10,11‣ Le Neurodon p. 12‣ Les annonces de l’IFR p. 13, 14‣ p 4‣ p 5&6‣ Les thèses de l’IFR‣ p 7&8La lettre de l’IFR ‣– avril p 92010

<strong>Avril</strong> <strong>2010</strong> – n°9<strong>La</strong> Lettre <strong>de</strong> l’IFREDITOLe bon fonctionnement <strong>de</strong> notre cerveau contribue à notre liberté ; ce même cerveau peut aussiêtre à l'origine <strong>de</strong> servitu<strong>de</strong>s parfois dramatiques, comme dans le cas <strong>de</strong>s dépendances auxdrogues ou à d'autres activités, ou à <strong>de</strong>s stéréotypes. Comprendre - et possiblement résoudre - cetype <strong>de</strong> pathologie est un enjeu majeur dans la compréhension du fonctionnement cérébral.Dans ce contexte, les recherches sur l'addiction se développent au sein <strong>de</strong> notre IFR. En page 5,Christelle Baunez présente un panorama <strong>de</strong>s activités réalisées autour <strong>de</strong> cette thématique. Lescollaborations entre expérimentalistes et cliniciens portent <strong>de</strong>s fruits à la fois en établissant <strong>de</strong>nouvelles connaissances, et en contribuant à améliorer ou innover dans les pratiques cliniques.Peut-être qu'un jour ces découvertes pourraient ai<strong>de</strong>r à soigner une addiction tenace dont souffrentles organisations: l'addiction aux hommes. Catherine Thinus-Blanc, qui a participé à la Missionpour la Place <strong>de</strong>s Femme au CNRS, dresse en pages 3 & 4 un bilan <strong>de</strong>s répartitions entrehommes et femmes *au sein <strong>de</strong> notre IFR*, à travers les différentes étapes <strong>de</strong> nos carrières. Lesdonnées sont claires: nous manquons d'addiction aux femmes, et les évolutions sont lentes àvenir……<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR« Sciences du Cerveau et <strong>de</strong> la Cognition »31, chemin Joseph Aiguier13402 <strong>Marseille</strong> ce<strong>de</strong>x 20Tél : 04 91 16 41 05Fax : 04 91 16 44 17Mél : colette.pourpe@incm.cnrs-mrs.frhttp://sites.univ-provence.fr/ifrscc/Directeur <strong>de</strong> la publication : Bruno PoucetRédactrice en chef : Hélène BrasComité <strong>de</strong> rédaction :Xavier AlarioChristine AssaianteThomas BrochierBoris BurleMonique EsclapezSecrétaire <strong>de</strong> rédaction : Colette PourpeSommaire‣ Editorial‣ Hommage à Pierre Bovet p. 2‣ <strong>La</strong> place <strong>de</strong>s Femmes dans l’IFR p. 3, 4‣ <strong>La</strong> thématique addiction dans l’IFR p. 5‣ Les collaborations entre laboratoires p. 6, 7‣ Un article à l’honneur p. 8‣ Un ouvrage à l’honneur p. 9‣ Les thèses p. 10,11‣ Le Neurodon p. 12‣ Les annonces <strong>de</strong> l’IFR p. 13, 14‣ p 4‣ p 5&6‣ Les thèses <strong>de</strong> l’IFR‣ p 7&8<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR ‣– avril p 9<strong>2010</strong>


Hommage à Pierre BovetPierre Bovet nous a quittés. Il aura passé près d’une quinzaine d’années à <strong>Marseille</strong>, en tant quechercheur CNRS à l’INP/ LNF, dans les années 80 et 90, après Paris et <strong>Aix</strong>, et avant d’émigrer à Genèvecomme professeur <strong>de</strong> Psychologie cognitive. Pierre aimait le hasard, celui <strong>de</strong>s heureusesrencontres, celui qui fait bien les choses. C’était surtout pour lui un formidable moyen <strong>de</strong>formaliser le manque d’information – l’ignorance du prédateur quant à la localisation <strong>de</strong> saproie ou la nôtre quant aux décisions prises par l’un et par l’autre. Pierre a été mon directeur<strong>de</strong> thèse, et il était mon ami. Je lui dois beaucoup, et la rédaction <strong>de</strong> ces quelques lignes merappelle ―le bon vieux temps‖, comme nous avions pris l’habitu<strong>de</strong>, ces <strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong>désigner la pério<strong>de</strong> heureuse pendant laquelle nous travaillions ensemble à <strong>Marseille</strong> sur le rôle du hasarddans les déplacements animaux. Il avait <strong>de</strong>s idées formidables, souvent d’avant-gar<strong>de</strong>. Il a ainsi été l’un <strong>de</strong>spremiers comportementalistes français à comprendre l’intérêt d’analyser les prises <strong>de</strong> décisions dans le cadre<strong>de</strong> la biologie évolutive. Il a également développé une approcheréellement novatrice dans la quantification <strong>de</strong> la sinuosité <strong>de</strong>s trajets<strong>de</strong>s animaux, qui a laissé dubitatifs les spécialistes <strong>de</strong> l’époque –Pierre n’était pas encore membre <strong>de</strong> ce sérail – mais qui maintenant,20 ans plus tard, est reconnue comme une avancée majeure dudomaine. Sa manière d’envisager la mémoire spatiale du point <strong>de</strong> vuedu sujet plutôt que <strong>de</strong> celle d’un observateur extérieur aura égalementété très fructueuse.Depuis plus d’un an, il se savait condamné : il avait trop <strong>de</strong> respectpour les statistiques pour ignorer que ses chances contre le crabe,comme il disait, étaient proches <strong>de</strong> zéro. Pas vraiment <strong>de</strong> place auhasard ici, hélas. Et trop <strong>de</strong> respect pour ses proches – sa famillecomme ses amis – pour les soumettre à une inquiétu<strong>de</strong> continuelle.Alors quand le traitement lui a apporté quelques mois <strong>de</strong> répit sur unchemin, sûrement trop rectiligne à son goût, menant à une fin qu’ilsavait proche et inéluctable, il a repris une vie normale, simple etpaisible, comme si <strong>de</strong> rien n’était, dignement, jusqu’au bout.Les gorges <strong>de</strong> l’Areuse en Suisse où ilaimait se promener ….C’était un grand monsieur. A celles et ceux qui ont eu la chance <strong>de</strong> le côtoyer à un moment ou un autre, puissele souvenir <strong>de</strong> la joie <strong>de</strong> l’avoir connu alléger la tristesse <strong>de</strong> son départ.Simon BenhamouCEFE - Montpellier<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>2


<strong>La</strong> place <strong>de</strong>s femmes dansl’IFR 131 « Sciences du Cerveau & <strong>de</strong> la Cognition »Le centenaire <strong>de</strong> la Journée Internationale <strong>de</strong>s Femmes a été célébré le 8 mars <strong>2010</strong> par <strong>de</strong> nombreuses manifestationsamplement relayées par les médias. Les problèmes liés au genre, à la parité, à l’égalité <strong>de</strong>s chances ne représentent plusseulement une question éthique, comme toute forme <strong>de</strong> discrimination, mais renvoient aussi à <strong>de</strong>s enjeux économiques etpolitiques. Pourquoi la moitié <strong>de</strong> la population n’exprimerait-elle pas pleinement ses potentialités ? Ce mouvement enfaveur <strong>de</strong> la place <strong>de</strong>s femmes dans le mon<strong>de</strong> du travail est en plein essor. Dans le Traité établissant une constitution pourl’Europe, la charte <strong>de</strong>s droits fondamentaux <strong>de</strong> l’Union Européenne (UE) définit <strong>de</strong>s recommandations concernant la priseen compte du genre et <strong>de</strong> la parité en matière d’emploi, <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> rémunération. L’article 2 du Traité UE stipulequ'une <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> la Communauté européenne est <strong>de</strong> promouvoir l'égalité <strong>de</strong>s chances entre les femmes et leshommes. Il est loin, j’ose l’espérer, le temps où ces questions faisaient sourire et évoquaient pour certains une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>harpies frappant d’anathème d’horribles machos, ou, peut-être pire encore, laissaient indifférents. Le CNRS, grâce à laMission pour la Place <strong>de</strong>s Femmes, a participé à la journée du 8 mars en organisant un colloque (« En quête <strong>de</strong>srecherches sur le genre ») sur le Campus Michel-Ange. Quelques jours avant cette manifestation, une conférence <strong>de</strong>presse réunissait quelques spécialistes abordant la question du genre sous <strong>de</strong>s angles très différents. Ainsi, parmi cellesci,Evelyne Peyre 1 , paleoanthropologue évoquait comment la société, les conventions, avaient mo<strong>de</strong>lé, ou plutôt mutilé, lecorps <strong>de</strong>s femmes par le port du corset entre le XVème siècle et le début du XXème 2 (figure ci-<strong>de</strong>ssous). Cette image quiparaît presque insolite dans ce contexte est frappante. Aujourd’hui, c’est vrai, notre corps est libre <strong>de</strong> bouger, <strong>de</strong> respirer,bref libre <strong>de</strong> vivre, tout simplement. Mais ne reste-t-il pas dans les esprits d’invisibles mais non moins contraignantsvestiges <strong>de</strong> ce carcan ?On remarquera, en bas à droite, la déformation du squelette induite par le port quotidien du corsetExaminons quelques chiffres, non pas ceux issus <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> portant sur la totalité <strong>de</strong>s personnels du CNRS (plusieursmilliers d’individus) mais ceux représentant la répartition <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> notre IFR (N=321). On retrouve (cf. pagesuivantes) le phénomène observé au CNRS et dans d’autres grands organismes publics (et privés) français et étrangers :« le plafond <strong>de</strong> verre ». Le nombre <strong>de</strong> femmes dans les gra<strong>de</strong>s les plus élevés est inférieur à celui <strong>de</strong>s hommes, cet effetétant le plus flagrant chez les chercheurs, enseignants-chercheurs et hospitalo-universitaires. Ce type <strong>de</strong> répartition n’apas changé <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années et il est peu probable qu’il se modifie drastiquement dans les années qui viennent. S’il estpossible (bien que difficile) <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong> rang et catégorie B, recensés par lesorganismes auxquels ils appartiennent, il est quasiment impossible à l’heure actuelle <strong>de</strong> savoir ce que sont <strong>de</strong>venues cesjeunes femmes qui ne poursuivent pas une carrière scientifique après avoir obtenu leur Thèse. Quelles raisons les ontpoussées à abandonner cette filière ? Et pour celles qui ont obtenu un poste, pourquoi sont-elles si peu nombreuses àaccé<strong>de</strong>r au rang et catégorie A et, en conséquence, à <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> responsabilité ?1 Unité « Eco-anthropologie et ethnobiologie » (CNRS/MNHN) peyre@mnhm.fr2 cf. aussi le supplément <strong>de</strong> mars du Journal du CNRS, « Le long chemin vers l’égalité »,3<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>


REPARTITION DES HOMMES ET DES FEMMES AU SEIN DE L’IFRL’indice <strong>de</strong> parité (IP) est calculé en divisant le nombre <strong>de</strong> femmes par le nombre d’hommes. Un chiffre > à 1 signifie qu’il y a davantage<strong>de</strong> femmes que d’hommes dans un sous-groupe donné. Les post-doctorants, peu nombreux, n'ont pas été comptabilisés.L’explication <strong>de</strong> ce phénomène n’est pas simple car multifactorielle. Agnès Netter, directrice <strong>de</strong> la Mission pour la Place<strong>de</strong>s Femmes au CNRS souligne que l’histoire du CNRS (et <strong>de</strong>s autres organismes publics comme les Universités) et lesdécisions prises il y a <strong>de</strong>s dizaines d’années ne suffisent pas à rendre compte <strong>de</strong>s disparités observées : « Une partie <strong>de</strong>sdifférences relève <strong>de</strong> règles, procédures, critères d’évaluation, pratiques quotidiennes qui, étant appliqués <strong>de</strong> manièrei<strong>de</strong>ntique à <strong>de</strong>s situations inégalitaires, défavorisent les femmes….. » 3 . Mais cela n’explique pas l’origine <strong>de</strong> ces micromécanismesencore méconnus, non quantifiés, et souvent mis en jeu en toute bonne foi. L’un <strong>de</strong>s éléments déterminantsest le poids <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> l’histoire du statut <strong>de</strong>s femmes. Au fil du temps, <strong>de</strong>s conceptions stéréotypées etcaricaturales se sont installées dans nos mentalités, parfois à notre insu, et influencent nos comportements, toujours ànotre insu. Des « automatismes cognitifs» ancrés dans <strong>de</strong>s stéréotypes sociaux sont susceptibles <strong>de</strong> contribuer auxdisparités H/F au niveau <strong>de</strong> la candidature à un poste et à celui <strong>de</strong>s recrutements et promotions. Ces automatismes sont<strong>de</strong> mieux en mieux connus. Jusqu’à présent, les étu<strong>de</strong>s sur ce thème utilisaient <strong>de</strong>s questionnaires explicites. Plusrécemment, la mesure <strong>de</strong>s « associations implicites » développée par Greenwald et collaborateurs aux USA permet <strong>de</strong>son<strong>de</strong>r certains automatismes culturels (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s stéréotypes sociaux) tout en éliminant le biais <strong>de</strong> désirabilitésociale 4 .Et donc, pour répondre à la question du début, oui, nous les femmes, portons toujours un carcan, d’autant plus insidieux etdangereux qu’il est souvent dissimulé. Il a <strong>de</strong>s formes multiples : dilemme entre vie privée et vie professionnelle, existenced’un modèle unique (« le jeune chercheur dynamique »), culpabilité, stress, autocensure, etc. Mais cela va changer. A tousles niveaux, politique, économique, académique, et dans les mentalités en général, s’opèrent <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> conscience,<strong>de</strong>s constats et <strong>de</strong>s mesures commencent à être prises. Le mouvement est en marche et s’amplifie. Bien sûr, la route seralongue car, comme tous les autres stéréotypes, ceux défavorables aux femmes ont la peau dure !Catherine Thinus-Blanc 5Directrice <strong>de</strong> Recherche au CNRSAttachée scientifique auprès <strong>de</strong> la Mission pour la Place <strong>de</strong>s Femmes au CNRS 6UMR 6146, Equipe ―Comportement & Contexte‖3 <strong>La</strong> Lettre <strong>de</strong> L’INSHS ; http://www.cnrs.fr/inshs/4 Nosek et al., PNAS, 2009, 106, no. 26, 10593-10597. Etu<strong>de</strong> conduit sur 500 000 participants dans 34 pays. Voir aussihttps://implicit.harvard.edu/implicit/pour tester votre <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> stéréotypie dans différents domaines !5 catherine.thinus-blanc@univ-provence.fr6 http://www.cnrs.fr/mpdf/<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>4


<strong>La</strong> thématique addiction se développe au sein <strong>de</strong> <strong>l'IFR</strong><strong>La</strong> question <strong>de</strong> la dépendance aux drogues ou à d'autres activités (jeux, sexe, nourriture, etc…) est une question <strong>de</strong> santépublique. Un <strong>de</strong>s enjeux majeurs dans le cadre <strong>de</strong>s recherches portant sur l'addiction est <strong>de</strong> comprendre pourquoi <strong>de</strong>sindividus passent d'un usage récréatif à un usage compulsif (15% environ). Le second enjeu est <strong>de</strong> trouver un traitementpour diminuer la motivation à prendre la drogue sans altérer la motivation, voire même restaurer la motivation pour <strong>de</strong>sactivités plus naturellement renforçantes.C'est sur ce <strong>de</strong>rnier point que certaines recherchesmenées par Christelle Baunez au sein <strong>de</strong> <strong>l'IFR</strong> ontapporté <strong>de</strong>s résultats intéressants. En 1997 cette équipeavait observé que <strong>de</strong>s rats porteurs d'une lésion dunoyau subthalamique (NST)visitaient <strong>de</strong> manière répétitive lamangeoire dans laquelle ilsrécupéraient leur récompense lors<strong>de</strong> la réalisation d'une tâcheattentionnelle. Les recherchesultérieures sur les implications duNST dans les processusmotivationnels montraient que lalésion du NST n'augmente pas laconsommation <strong>de</strong> nourriture, maisaugmente la réactivité à <strong>de</strong>s stimuliassociés à la nourriture etaugmente la motivation <strong>de</strong>sanimaux à fournir un effort pourobtenir une récompensealimentaire. Or le NST est la cible<strong>de</strong>s stimulations à haute fréquenceappliquées chez le patientparkinsonien qui prend <strong>de</strong>sagonistes dopaminergiques à potentiel addictif. Unequestion importante concernait donc les effets <strong>de</strong> lalésion du NST sur la motivation pour la cocaïne, unedrogue que le rat s'auto-administre très facilement et quiagit directement sur le transporteur <strong>de</strong> DA. De façonremarquable, les résultats montrent que la lésion du NSTinduit un effet opposé pour la cocaïne par rapport à lanourriture puisqu'elle diminue la motivation à fournir uneffort pour s'auto-administrer la cocaïne. Cettedissociation positionne donc le NST comme une ciblepotentielle intéressante pour le traitement <strong>de</strong> ladépendance à la cocaïne. <strong>La</strong> lésion étant toutefoisdifficile à promouvoir pour le traitement d'une tellepathologie, il était important <strong>de</strong> tester les effets <strong>de</strong> lastimulation à haute fréquence du NST sur la motivationpour la nourriture et pour la cocaïne. C'est ce qui a étéréalisé récemment et les résultats montrent que laStimulation à Haute Fréquence (SHF)du NST reproduit les effets <strong>de</strong> la lésionen diminuant la motivation pour lacocaïne tout en augmentant lamotivation pour la nourriture. Cette<strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> confirme le NSTcomme cible intéressante et vali<strong>de</strong> laSHF comme un outil chirurgicalintéressant pour un traitement potentiel<strong>de</strong> la dépendance à la cocaïne. Au<strong>de</strong>là<strong>de</strong> cette application possible, cesobservations sont égalementintéressantes dans le contexte <strong>de</strong> lathérapie parkinsonienne puisqu'unemeilleure compréhension <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> la manipulation duNST est déterminante pour mieuxappréhen<strong>de</strong>r les effets secondairespossibles chez les patients. C'est ceque s'efforce <strong>de</strong> faire, au sein <strong>de</strong> <strong>l'IFR</strong>,le groupe <strong>de</strong>s neurologues <strong>de</strong> la Timone (Jean-PhilippeAzulay, Alexandre Eusebio et Tatiana Witjas), quiétudient les conséquences <strong>de</strong> la SHF du NST chez lespatients parkinsoniens souffrant <strong>de</strong> dépendance à leurstraitements dopaminergiques et montrent un effetbénéfique <strong>de</strong> la SHF du NST. Nul doute que cescollaborations entre expérimentalistes et cliniciens ont unbel avenir.Pour en savoir plus-Rouaud T*, <strong>La</strong>r<strong>de</strong>ux S*, Panayotis N, Paleressompoulle D, Cador M, Baunez C (<strong>2010</strong>) Reducing the <strong>de</strong>sire for cocaine with subthalamicnucleus <strong>de</strong>ep brain stimulation. P. Natl. Acad. Sci. USA 107:1196-1200, published online 28 <strong>de</strong>c. 2009, doi:10.1073/pnas.0908189107<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>5


LES COLLABORATIONS ENTRE LABORATOIRES DE L’IFRRoger, C. 1 , Bénar, C. 2 , Vidal, F. 1 , Hasbroucq, T. 1 & Burle, B. 1Rostral Cingulate Zone and correct response monitoring: ICA and source localization evi<strong>de</strong>nces for theunicity of correct- and error-negativities. NeuroImage (in press)1 LNC, <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université, CNRS2 Epilepsie & Cognition, <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université, INSERMABSTRACTFalkenstein et al. (1991) first <strong>de</strong>scribed a negative waveoccurring just after an erroneous response in choiceReaction time tasks (―Error Negativity‖—Ne or ―ErrorRelated Negativity‖—ERN). Thanks to <strong>La</strong>placiantransform of the data, Vidal et al. (2000, 2003a)<strong>de</strong>scribed a wave on correct trials with similar topographyand latency, although of smaller amplitu<strong>de</strong> compared tothe errors. A critical question is whether the Ne observedon errors and the negativity reported on correct trialsreflect the same (modulated) activity, or whether theyreflect completely different mechanisms. These twoalternative possibilities were tested thanks toIn<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt Component Analysis (ICA) and sourcelocalization. ICA results showed that the waves recor<strong>de</strong>don errors and correct trials can be accounted for by thesame in<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt component, corresponding to adipolar source located withinthe Rostral Cingulate Zone.Source localization on theraw data also confirmed acommon generator forcorrect and error trials.These data suggest that thewaves on errors and correcttrials reflect the same brainactivity, whose amplitu<strong>de</strong>varies as a function of thecorrectness of the response.The implications of this resultfor cognitive control arediscussed.Riés, S. 1,2 , Janssen, N. 1 , Dufau, S. 1 , Alario F.-X. 1 & Burle, B. 2General purpose monitoring during speech production. Journal of Cognitive Neuroscience(in press).1 LPC, <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université, CNRS2 LNC, <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université, CNRSABSTRACTThe concept of ―monitoring‖ refers to our ability to controlour actions on-line. Monitoring involved inspeech production is often <strong>de</strong>scribed inpsycholinguistic mo<strong>de</strong>ls as an inherent part ofthe language system. We probed thespecificity of speech monitoring in twopsycholinguistic experiments whereelectroencephalographic activities wererecor<strong>de</strong>d. Our focus was on a componentpreviously reported innon-linguistic manualtasks, and interpreted as a marker ofmonitoring processes. The error negativity(Ne, or Error Related Negativity - ERN),thought to originate in medial frontal areas,peaks shortly after erroneous responses. Acomponent of seemingly comparableproperties has been reported, following errors,in tasks requiring access to linguistic knowledge (e.g.speech production), compatible with a generic error<strong>de</strong>tection process.However, in contrast to its originalname, advanced processing methods laterrevealed that this component is also presentafter correct responses in visuo-motor tasks.Here, we report the observation of the samenegativity following correct responses acrossoutput modalities (manual and vocalresponses). This indicates that, in languageproduction too, the Ne reflects on-lineresponse monitoring rather than error<strong>de</strong>tection specifically. Furthermore, thetemporal properties of the Ne suggest thismonitoring mechanism is engaged before anyauditory feedback. The convergence of ourfindings with those obtained with non-linguistictasks suggests that at least part of themonitoring involved in speech production issubten<strong>de</strong>d by a general-purpose mechanism. "<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>6


H. Glotin, P. Warnier, F. Dandurand 1 , S. Dufau 1 , B. Lete, C. Touzet 2 , J.C. Ziegler 1 , J. Grainger 1An Adaptive Resonance Theory Account of the Implicit Learning of Orthographic Word Forms.Journal of Physiology (Paris). <strong>2010</strong>,104 : 19-26.1 LPC, <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université, CNRS2 LNIA, <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université, CNRSABSTRACTAn ART (Adaptive Resonance Theory)network was trained to i<strong>de</strong>ntify uniqueorthographic word forms. Each word input tothe mo<strong>de</strong>l was represented as an unor<strong>de</strong>redset of or<strong>de</strong>red letter pairs (open-bigrams)that implement a flexible prelexicalorthographic co<strong>de</strong>. The network learned tomap this prelexical orthographic co<strong>de</strong> ontounique word representations (orthographicword forms). The network was trained on arealistic corpus of reading textbooks used inFrench primary schools. The amount oftraining was strictly i<strong>de</strong>ntical to childrensexposure to reading material from gra<strong>de</strong> 1 togra<strong>de</strong> 5. Network performance wasexamined at each gra<strong>de</strong> level. Adjustment ofthe learning and vigilance parameters ofthe network allowed us to reproduce the<strong>de</strong>velopmental growth of wordi<strong>de</strong>ntification performance seen inchildren. The network exhibited a wordfrequency effect and was found to besensitive to the or<strong>de</strong>r of presentation ofword inputs, particularly with lowfrequency words. These words werebetter learned with arandomizedpresentation or<strong>de</strong>r compared with theor<strong>de</strong>r of presentation in the school books.These results open up interestingperspectives for the application of ARTnetworks in the study of the dynamics oflearning to read.S. Dufau 1 , B. Lete, C. Touzet 2 , H. Glotin, J.C. Ziegler 1 & J. Grainger 1Developmental Perspective on Visual Word Recognition: New Evi<strong>de</strong>nce and a Self-Organizing Mo<strong>de</strong>l.European Journal of Cognitive Psychology. (in press)1 LPC, <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université, CNRS2 LNIA, <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université, CNRSABSTRACTThis study investigated the <strong>de</strong>velopmentaltrajectory of two marker effects of visual wordrecognition, word frequency, and orthographicneighbourhood effects, in French primaryschool children from Gra<strong>de</strong>s 1 to 5. Frequencyand neighbourhood size were estimated usinga realistic <strong>de</strong>velopmental database, which alsoallowed us to control for the effects of age-ofacquisition.A lexical <strong>de</strong>cision task was usedbecause the focus of this study wasorthographic <strong>de</strong>velopment. The results showedthat frequency had clear effects thatdiminished with <strong>de</strong>velopment, whereasorthographic neighbourhood had no significantinfluence at either gra<strong>de</strong>. A selforganisingneural network was trained on the realistic<strong>de</strong>velopmental corpus. The mo<strong>de</strong>lsuccessfully simulated the overall patternfound with children, including the absenceof neighbourhood size effects. The selforganisingneural network outperformed theclassic interactive activation mo<strong>de</strong>l in whichfrequency effects are simulated in a staticway. These results highlight the potentiallyimportant role of unsupervised learning forthe <strong>de</strong>velopment of orthographic wordforms.<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>7


UN ARTICLE A L’HONNEURPascale Boulenguez 1 , Sylvie Liabeuf 1 , Rémi Bos 1 , Hélène Bras 1 , Céline Jean-Xavier 1 , Cécile Brocard 1 ,Aurélie Stil 1 , Pascal Darbon 1 , Daniel Cattaert 2 , Eric Delpire 3 , Martin Marsala 4 , 5 & <strong>La</strong>urent Vinay 1Down-regulation of the cation-chlori<strong>de</strong> cotransporter KCC2 and its contribution to the hyperexcitabilityof reflexes un<strong>de</strong>rlying spasticity after spina cord injury. (<strong>2010</strong>)Nature Medicine. 16, p 302-3071P3M, CNRS & <strong>Aix</strong>-<strong>Marseille</strong> Université,2Centre <strong>de</strong> Neurosciences Intégratives et Cognitives, CNRS & Université <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux,3Department of Anesthesiology, Van<strong>de</strong>rbilt University Medical Center, Nashville, Tennessee, USA.4Anesthesiology Research <strong>La</strong>boratory, Department of Anesthesiology, University of California–San Diego,<strong>La</strong> Jolla, California, USA.5 Institute of Neurobiology, Slovak Aca<strong>de</strong>my of Sciences, Kosice, Slovakia.Abstract:Hyperexcitability of spinal reflexes and reduced inhibition are commonlyassociated with spasticity after spinal cord injuries (SCI). In adults, the activationof GABA_ A and glycine receptors inhibits neurons as a result of low intracellularCl^– concentration, which is maintained by the potassium-chlori<strong>de</strong> co-transporterKCC2. We show that KCC2 is down-regulated following SCI in rats, particularlyin motoneurons membranes, causing a <strong>de</strong>polarization of the Cl^– equilibriumpotential and a reduction of the strength of postsynaptic inhibitions. BlockingKCC2 in intact animals increased the excitability of spinal networks and reducedthe rate-<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>pression (RDD) of the Hoffmann reflex as observed inspasticity. The RDD was also <strong>de</strong>creased in KCC2-<strong>de</strong>ficient mice and in intactrats after BDNF injection which downregulates KCC2. The early <strong>de</strong>crease inKCC2 after SCI was prevented by intrathecal pre-treatment with the BDNFsequesteringTrkB/Fc chimera protein. Our results open new perspectives for the<strong>de</strong>velopment of therapeutic strategies to alleviate spasticity.Inhibition neuronale après traumatisme <strong>de</strong> la moelle épinière : Dr Jekyll et Mr Hy<strong>de</strong>Le bon fonctionnement <strong>de</strong>s réflexes repose sur unéquilibre entre l’activité <strong>de</strong>s neurones excitateurs etcelle <strong>de</strong>s neurones inhibiteurs. Après untraumatisme <strong>de</strong> la moelle épinière, les processusinhibiteurs sont altérés, conduisant à l’hyperactivité<strong>de</strong> certains réflexes et à une rai<strong>de</strong>ur musculaire, quicaractérisent la spasticité. L’équipe <strong>de</strong> <strong>La</strong>urentVinay, directeur <strong>de</strong> l'Unité "Plasticité et Physio-Pathologie <strong>de</strong> la motricité" (P 3 M, CNRS / Université<strong>de</strong> la Méditerranée) vient <strong>de</strong> révéler le mécanisme àl’origine <strong>de</strong> ces dysfonctionnements. Cettedécouverte ouvre <strong>de</strong> nouvelles perspectives pour letraitement <strong>de</strong> la spasticité qui affecte 75 % <strong>de</strong>spatients hémiplégiques et paraplégiques. Menés encollaboration avec un laboratoire bor<strong>de</strong>lais et <strong>de</strong>uxlaboratoires américains, ces travaux font l'objetd'une publication le 28 février <strong>2010</strong> dans la revueNature Medicine.<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>8


UN OUVRAGE A L’HONNEURAnna C. Nobre 1 , and Jennifer T. Coull 2"Attention and Time", Oxford University Press1 Brain & Cognition <strong>La</strong>boratory, Department of Experimental Psychology, University of Oxford, UK,2 <strong>La</strong>boratoire <strong>de</strong> Neurobiologie <strong>de</strong> la Cognition, Université <strong>de</strong> Provence and CNRS. FranceAttention is a core topic within cognitive neuroscience. Whilst countless books exist on attention, this is unique in exploringthe relationship between attention and time. Our ability to attend selectively to our surroundings - taking notice of the thingsthat matter, and ignoring those that don't - is crucial if we are to negotiate the world around us in an efficient manner.Several aspects of the temporal dimension turn out to be critical in <strong>de</strong>termining how we can put together and select theevents that are important to us as they themselves unfold over time. Forexample, we often miss events that happen while we are occupied perceivingor responding to another stimulus. On the other hand, temporal regularitybetween events can also greatly improve our perception. In addition, ourperception of the passage of time itself can also be distorted as while we areperforming actions or paying attention to different aspects of theenvironment. Surprisingly, this fascinating and fundamental interplaybetween ' attention' and 'time' has been relatively neglected in thepsychology and neuroscience literatures until very recently. Attention & Timeis the first book to address this foundational topic, bringing together severalintriguing and hitherto fragmented findings into a compelling and cohesivefield of enquiry. The book contains thirty-one critical-review chapters frominternationally recognised experts in the field, carefully organised into threestand-alone, yet extensively cross-referenced, themed sections. Eachsection focuses on distinct ways in which attention and time influence oneanother. These sections, each encompassing a range of methodologies fromclassical cognitive psychology to single-cell neurophysiology, provi<strong>de</strong>functionally unifying frameworks to help gui<strong>de</strong> the rea<strong>de</strong>r through the manyvarious experimental and theoretical approaches adopted. Bringingconceptually discrete, yet functionally related, fields of temporal attentionresearch together within a single volume, this book provi<strong>de</strong>s acomprehensive overview that will be of value to the interested novice incognitive neuroscience, whilst also inspiring experts in the field to make,perhaps previously overlooked, links with their own field of research.<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>9


THESES <strong>2010</strong>Gaëlle Bettus – Vendredi 22 janvier <strong>2010</strong>Epilepsie et Cognition (UMR 751)Sous la direction <strong>de</strong> : Jean-Philippe RANJEVA (UMR 6612) & Fabrice BARTOLOMEI« Connectivité Fonctionnelle Interictale dans les Epilepsies du Lobe Temporal :Etu<strong>de</strong> par SEEG et IRMf au repos»RESUMELe but <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse a été <strong>de</strong> caractériser invivo chez l’Homme, la connectivité cérébrale surson versant fonctionnel, par le biais <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxtechniques: la stéréoélectro-encéphalographie(SEEG) et l’IRM fonctionnelle (IRMf) <strong>de</strong> repos.Ces travaux se sont intégrés dans le cadre du bilanpréchirurgical <strong>de</strong>s épilepsies du lobe temporalpharmacorésistantes, dont le but est <strong>de</strong> déterminerla zone épileptogène à réséquer pour traiter cespatients. Alors que plusieurs étu<strong>de</strong>s enélectrophysiologie ont montré que durant les crises,il existait une synchronisation anormalement élevéeentre les structures impliquées dans les processusépileptogènes, aucune donnée <strong>de</strong> connectivitén’était disponible en pério<strong>de</strong> intercritique. Pourtant,la pério<strong>de</strong> intercritique est le siège d’anomaliesinterictales enregistrées en EEG, <strong>de</strong> profondsremaniements morphologiques, et est associée à<strong>de</strong>s troubles cognitifs. Nous apportons avec cetravail, grâce au recueil et au traitement <strong>de</strong> signauxSEEG et IRMf enregistrés durant la pério<strong>de</strong>intercritique, <strong>de</strong> nouvelles connaissances i) surl’organisation <strong>de</strong> la connectivité fonctionnelle basale(CFB) chez les sujets sains ; ii) sur les altérations<strong>de</strong> la CFB chez <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> patients maiségalement au niveau individuel ; iii) sur le rapportentre ces anomalies <strong>de</strong> CFB et les troubles cognitifsobservés chez ces patients ; iv) enfin, sur lesdifférences et les similitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la CFB évaluée parSEEG et IRMf chez les mêmes sujets, ouvrant ainsi<strong>de</strong> nouvelles perspectives dans la compréhension<strong>de</strong>s relations entre le signal BOLD et le signal EEG.RESUMESandrine Chemla – Jeudi 18 février <strong>2010</strong>Institut <strong>de</strong> Neurosciences Cognitives <strong>de</strong> la Méditerranée (UMR 6193)Sous la direction <strong>de</strong> : Frédéric Chavane & Thierry Viéville (INRIA-Sophia Antipolis)" Un modèle biophysique <strong>de</strong> colonne corticale pour l'analyse du signal d'imagerie optique "L'imagerie optique extrinsèque basée sur l'utilisation<strong>de</strong> colorants sensibles aux potentiels (VSD) estactuellement la seule technique <strong>de</strong> neuroimagerieoffrant la possibilité d'observer l'activité d'une largepopulation <strong>de</strong> neurones avec une forte résolutionspatiale et temporelle. Dans cette thèse, notre butest d'étudier les origines biologiques du signald'imagerie optique (signal VSD), étant donné quecette question reste sans réponse claire dans lalittérature. I<strong>de</strong>ntifier l'origine du signal VSD estdifficile au niveau physiologique car les molécules<strong>de</strong> colorant reflètent la dynamique du potentiel <strong>de</strong>membrane <strong>de</strong> toutes les membranes du tissucortical, incluant toutes les couches corticales, tousles types <strong>de</strong> cellules (excitatrices, inhibitrices,gliales) et tous les compartiments neuronaux(somas, axons, <strong>de</strong>ndrites). Pour répondre à cettequestion, nous proposons dans cette thèse d'utiliserun modèle biophysique <strong>de</strong> colonne corticale, à uneéchelle mésoscopique, prenant en compte lesparamètres neuronaux biologiques connus <strong>de</strong> lastructure corticale. Le modèle est basé sur unmicrocircuit cortical à six populations <strong>de</strong> neuronesinterconnectés: une population excitatrice et unepopulation inhibitrice dans chacune <strong>de</strong>s troisprincipales couches du cortex. Chaque neurone estreprésenté par une structure morphologique réduiteà compartiments avec une dynamique <strong>de</strong> typeHodgkin-Huxley. Le modèle est alimenté par uneactivité spontanée, <strong>de</strong>s connexions latérales et uneentrée thalamique d'intensité croissante. Lesneurones isolés et le comportement en réseau ontété ajustés pour correspondre à <strong>de</strong>s donnéespubliées dans la littérature. Le modèle ainsi ajustéoffre ainsi la possibilité <strong>de</strong> calculer le signal VSDavec une formule linéaire. Nous avons validé lemodèle en comparant le signal VSD simulé et lesignal VSD mesuré expérimentalement. Grâce à laconstruction compartimentale <strong>de</strong> ce modèle, nousconfirmons et quantifions le fait que le signal VSDest le résultat d'une moyenne <strong>de</strong> plusieurscomposantes, avec comme contribution majeure,l'activité <strong>de</strong>ndritique <strong>de</strong>s neurones excitateurs <strong>de</strong>scouches superficielles du cortex. Le modèle<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>10


suggère également que les neurones inhibiteurs,l'activité supraliminaire et les couches profon<strong>de</strong>sparticipent également au signal, et ce <strong>de</strong> manièredépendante du temps et <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> la réponse.Nous arrivons à la conclusion que le signal VSDpossè<strong>de</strong> une origine multicomposante dynamique etproposons un nouveau formalisme pour l'interpréterKarima Mâaroufi - Samedi 27 février <strong>2010</strong><strong>La</strong>boratoire <strong>de</strong> Neurobiologie <strong>de</strong> la Cognition UMR 6155Thèse en co-tutelle avec la Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> Bizerte <strong>de</strong> l'Université <strong>de</strong> Tunissous la direction <strong>de</strong> Bruno Poucet et Etienne Save"Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> l'exposition aux champs électromagnétiques et <strong>de</strong> la surcharge en fer sur la mémoire spatialedu rat : Rôle <strong>de</strong>s systèmes monoaminergiques et évaluation du stress oxydant"RESUMECe travail vise à mieux comprendre les effets <strong>de</strong>l’exposition aux champs électromagnétiques sur lescomportements moteurs, cognitifs et émotionnels, ainsique les mécanismes d’action impliqués. Dans ce cadre,nous avons étudié la performance d'animaux exposés à<strong>de</strong>s champs électromagnétiques dans différentes tâchescomportementales et la relation entre les altérationscomportementales et les modifications affectantdifférents systèmes <strong>de</strong> neurotransmission. De plus, leseffets <strong>de</strong> l’exposition à différents types <strong>de</strong> champsélectromagnétiques (statique, basses fréquences ouhautes fréquences) ont été analysés chez <strong>de</strong>s animauxayant reçu ou non une surcharge en fer. Lescomportements étudiés concernent la réactivitéémotionnelle classique (open field et labyrinthe en croixsurélevé), les performances cognitives (tâche <strong>de</strong>navigation spatiale, performance dans le labyrinthe radialet test <strong>de</strong> réaction à la nouveauté spatiale et nonspatiale)et les comportements moteurs (équilibre,activité). Nos résultats montrent <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> lasurcharge subaiguë en fer sur les comportementsémotionnels (induction d'un phénomène d’anxiété) et surles comportements cognitifs (réduction <strong>de</strong>l’apprentissage dans la piscine <strong>de</strong> Morris) associés à uneaugmentation du niveau du fer dans le cortex préfrontal,le striatum et l’hippocampe. Les résultats montrent aussiun effet d'une co-exposition sub-chronique à un champélectromagnétique à basses fréquences et d'unesurcharge en fer sur la mémoire spatiale (test <strong>de</strong>réactivité à la nouveauté spatiale). Ces déficitss'accompagnent d'une augmentation du niveau <strong>de</strong> lasérotonine (5HT) chez les animaux traités au fer seul etd'une augmentation <strong>de</strong>s marqueurs <strong>de</strong> stress oxydant(TBARS) chez les animaux exposés au champélectromagnétique, qu'ils soient traités ou non au fer.L’exposition sub-chronique à <strong>de</strong>s champsélectromagnétiques à hautes fréquences (900 MHz)entraîne une diminution <strong>de</strong> réactivité à la nouveautéspatiale et une augmentation <strong>de</strong>s marqueurs <strong>de</strong> stressoxydant accompagnée d'une diminution dopaminergiqueet d'une augmentation <strong>de</strong> la 5HT. De manière inattendue,ces effets sont diminués chez <strong>de</strong>s animaux co-exposésau fer et à un champ à hautes fréquences. Ces résultatssurprenants suggèrent que les <strong>de</strong>ux traitements, qui<strong>de</strong>vraient induire chacun un stress oxydant, sontcapables <strong>de</strong> se bloquer mutuellement ce qui impliquel'existence <strong>de</strong> mécanismes régulateurs provoqués par lasurcharge ferrique.Céline Marie – Vendredi 22 janvier <strong>2010</strong>Institut <strong>de</strong> Neurosciences Cognitives <strong>de</strong> la Méditerranée (UMR 6193)Sous la direction <strong>de</strong> : Mireille Besson"Influence <strong>de</strong> l’expertise musicale et linguistique sur le traitement <strong>de</strong>s sons linguistiques et non linguistiques"RESUMELe but <strong>de</strong> ce travail est d’étudier l’influence <strong>de</strong> l’expertise(musicale ou linguistique) sur le traitement <strong>de</strong>s sonslinguistiques et non-linguistiques chez l’adulte sain. Plusprécisément, il s’agit <strong>de</strong> cerner les effets <strong>de</strong> transfertd’apprentissage d’un domaine d'expertise vers un autredomaine afin <strong>de</strong> tester la spécificité <strong>de</strong>s processus quisous-ten<strong>de</strong>nt le traitement <strong>de</strong> la musique et du langageet <strong>de</strong> mieux comprendre les phénomènes <strong>de</strong> plasticitéinduits par l’expertise. Pour étudier ces questions, j’aiconduit plusieurs expériences, basées sur l’utilisationconjointe <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s issues <strong>de</strong> la psychologieexpérimentale (Temps <strong>de</strong> Réaction et pourcentaged’erreurs) et <strong>de</strong> l’électrophysiologie chez l’homme(Potentiels Evoqués). En comparant <strong>de</strong>s musiciens et<strong>de</strong>s non-musiciens, j’ai d’abord testé les effets <strong>de</strong><strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>transfert d’apprentissage <strong>de</strong> la musique sur le traitementdu mètre et <strong>de</strong> la sémantique dans le langage(Expérience 1), ainsi que sur la phonologie et lesvariations <strong>de</strong> hauteur tonale (Expérience 2). Les résultatsmontrent que l'expertise musicale améliore la perception<strong>de</strong>s aspects métriques du langage parlé et réduit lesinterférences liées au traitement sémantique. Ilssoulignent également que l'expertise musicale améliorela discrimination <strong>de</strong> variations tonales et phonologiquesdans une langue à tons inconnue <strong>de</strong>s participants: leMandarin. Dans une troisième étu<strong>de</strong> j’ai testé l’hypothèseinverse, celle d’un transfert d’apprentissage du langagevers <strong>de</strong>s sons non-linguistiques. Pour ce faire, j’aicomparé le traitement pré-attentif et attentif <strong>de</strong> variations<strong>de</strong> durée, <strong>de</strong> fréquence et d’intensité <strong>de</strong> sons non-11


linguistiques chez <strong>de</strong>s locuteurs d’une langue à quantité,le Finnois, et chez <strong>de</strong>s Français. Les résultats montrentque les participants Finlandais sont plus sensibles auxvariations <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> sons non-linguistiques que lesparticipants Français. En incluant un groupe <strong>de</strong> sujetsmusiciens Français à cette étu<strong>de</strong>, j’ai également pucomparer l’influence <strong>de</strong> l’expertise linguistique et <strong>de</strong>l’expertise musicale. Les résultats révèlent une influencesimilaire <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux types d’expertise sur le traitement<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> durée. Enfin, les résultats <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxétu<strong>de</strong>s visant à comparer les processusconceptuels/sémiotiques impliqués dans l’analyse <strong>de</strong>sons <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> sons musicaux à ceuximpliqués dans l’analyse <strong>de</strong> sons du langage, révèlent<strong>de</strong>s similarités dans les corrélats électrophysiologiques(N400) associés aux différents types <strong>de</strong> sons. Deuxinterprétations complémentaires, reposant sur la mise enjeu d’effets « bottom-up » et « top-down », sontproposées pour rendre compte <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> transfertd’apprentissage.<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong> 12


RESERVEZ LA JOURNEE DU 9 SEPTEMBRE <strong>2010</strong><strong>La</strong> journée <strong>de</strong> l’IFR aura lieuLe jeudi 9 septembre <strong>2010</strong> à St CharlesSur le thème"Variabilité : bruit ou source d'information"Le programme est en cours <strong>de</strong> finalisation**********************2 ème conférence exceptionnelle <strong>2010</strong> <strong>de</strong> l’IFRLe vendredi 10 décembre <strong>2010</strong> à 10h30Annette Karmiloff-Smith―Evolution, genes, and the human brain :Insights from <strong>de</strong>velopmental disor<strong>de</strong>rs(Autism, Down syndrome and Williams syndrome)‖Amphi Charve à St Charles<strong>La</strong> conférence sera suivie d’un apéritif convivial<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>13


APPEL D’OFFRES ACTIONS INCITATIVES!Date limite <strong>de</strong> renvoi <strong>de</strong>s dossiers30 avril <strong>2010</strong>Les équipes dont les projets ont été financés en 2008,présenteront un poster sur l’avancement <strong>de</strong> leur projetà la journée <strong>de</strong> l’IFR du 9 septembre prochain.<strong>La</strong> <strong>lettre</strong> <strong>de</strong> l’IFR – avril <strong>2010</strong>14

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