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Mettons-nous en route ensemble - Diocèse de Sens-Auxerre

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<strong>Mettons</strong>-<strong>nous</strong> <strong>en</strong> <strong>route</strong> <strong>en</strong>semble1. <strong>Mettons</strong>-<strong>nous</strong> <strong>en</strong> <strong>route</strong> <strong>en</strong>semble afin d’annoncer le Christ auxfemmes et aux hommes <strong>de</strong> l’Yonne dans les conditions nouvelles que<strong>nous</strong> connaissons aujourd’hui. À tous ceux à qui <strong>nous</strong> proposons la foiet qui le désir<strong>en</strong>t, <strong>nous</strong> voulons permettre <strong>de</strong> connaître le Christ et <strong>de</strong>l’aimer, <strong>de</strong> le célébrer au sein <strong>de</strong> l’Église et <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> sa vie. Cettetâche fondam<strong>en</strong>tale d’ai<strong>de</strong>r à vivre du mystère du Christ est appeléetraditionnellem<strong>en</strong>t catéchèse dans l’Église. Pour beaucoup, ce mot <strong>de</strong>catéchèse r<strong>en</strong>voie à la réalité bi<strong>en</strong> connue <strong>de</strong> l’éducation religieuse <strong>de</strong>s<strong>en</strong>fants qui ont <strong>en</strong>tre 9 et 11 ans dans les paroisses. Or il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>souligner que la catéchèse désigne beaucoup plus largem<strong>en</strong>t ce quiconcerne tous les âges <strong>de</strong> la vie. Même quelqu’un qui est né au seind’une famille et d’un milieu chréti<strong>en</strong>s, qui a été baptisé petit <strong>en</strong>fant,doit à chaque âge <strong>de</strong> sa vie, choisir et découvrir à nouveau le Christpour approfondir sa foi <strong>en</strong> lui. Impossible <strong>de</strong> rester sur <strong>de</strong>s acquis. Cequi était peut-être possible <strong>en</strong> régime <strong>de</strong> chréti<strong>en</strong>té ne l’est plus dutout aujourd’hui. Il <strong>nous</strong> faut p<strong>en</strong>ser surtout à toutes ces personnes sinombreuses qui ne connaiss<strong>en</strong>t pas ou qui connaiss<strong>en</strong>t mal et <strong>de</strong> façondéformée, le cœur du message chréti<strong>en</strong>. Ces hommes et ces femmes ontle droit fondam<strong>en</strong>tal que l’ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> la foi catholique leur soit prés<strong>en</strong>téet offert, quel que soit leur âge, quelle que soit leur origine sociale ouculturelle. Notre responsabilité est <strong>de</strong> <strong>nous</strong> donner les moy<strong>en</strong>s, afin qu<strong>en</strong>otre foi ne s’étiole pas et que ce trésor que <strong>nous</strong> portons dans nos« vases d’argile » (cf. 2 Corinthi<strong>en</strong>s 4, 7) soit réellem<strong>en</strong>t partagé avecune vraie générosité.2. Le pape B<strong>en</strong>oît XVI rappelle que la catéchèse n’est pas une affaire <strong>de</strong>métho<strong>de</strong> mais <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u 1 . En effet, le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong> la catéchèse rési<strong>de</strong> dansle Christ lui-même, Parole <strong>de</strong> Dieu faite chair. Dans le Christ, le messager1« La catéchèse n’est pas d’abord affaire <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>, mais <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u, comme l’indique sonnom même : il s’agit d’une saisie organique (kat-echein) <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la révélation chréti<strong>en</strong>ne,apte à mettre à la disposition <strong>de</strong>s intellig<strong>en</strong>ces et <strong>de</strong>s cœurs la Parole <strong>de</strong> Celui qui a donnésa vie pour <strong>nous</strong>. De cette manière, la catéchèse fait ret<strong>en</strong>tir au cœur <strong>de</strong> chaque être humain ununique appel sans cesse r<strong>en</strong>ouvelé : « Suis-moi » (Mt 9, 9). » Allocution du pape B<strong>en</strong>oît XVIlors <strong>de</strong> sa r<strong>en</strong>contre avec les cardinaux et les évêques français à l’hémicycle Sainte-Berna<strong>de</strong>tteà Lour<strong>de</strong>s, dimanche 14 septembre 2008- 225 - Eglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010


se confond avec le message. Il n’est pas v<strong>en</strong>u <strong>nous</strong> apporter une idéologie,mais <strong>nous</strong> communiquer le don <strong>de</strong> Dieu <strong>en</strong> offrant sa personne. Le Christest pour <strong>nous</strong> « l’image du Dieu invisible » (Colossi<strong>en</strong>s 1, 15)qui <strong>nous</strong>révèle le mystère du Dieu Trinité et qui <strong>nous</strong> fait <strong>en</strong>trer dans sa vie intime.3. Bi<strong>en</strong> sûr, Dieu peut agir <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>nous</strong> d’une manière que lui seulconnaît 2 . Toutefois, il <strong>nous</strong> appelle et il <strong>nous</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>nous</strong> mettre<strong>en</strong> <strong>route</strong> pour son service et celui <strong>de</strong>s hommes. C’est le s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> notreprojet diocésain d’annonce du Christ ou projet catéchétique. Faire unprojet, c’est ne pas vouloir rester passif, c’est ne pas vouloir toujours subir.Faire un projet dans une perspective chréti<strong>en</strong>ne, c’est croire dans l’actionsans pour autant tomber dans le volontarisme. Un projet doit changerquelque chose et ne pas <strong>en</strong> rester à <strong>de</strong> belles paroles. Il y aura <strong>de</strong>s choixà faire et <strong>nous</strong> ne pourrons pas tout faire. Il y aura <strong>de</strong>s chantiers à mettre<strong>en</strong> œuvre pour que notre diocèse progresse concrètem<strong>en</strong>t sur certainspoints précis.***1 re partie : voir où <strong>nous</strong> <strong>en</strong> sommes4. Avant <strong>de</strong> chercher à définir ce qui pourra être notre projet, il convi<strong>en</strong>t<strong>de</strong> voir où <strong>nous</strong> <strong>en</strong> sommes <strong>en</strong> matière d’annonce et <strong>de</strong> proposition<strong>de</strong> la foi dans notre diocèse <strong>de</strong> S<strong>en</strong>s-<strong>Auxerre</strong>. En effet, le navigateurqui veut atteindre le port qu’il s’est donné pour <strong>de</strong>stination, doit fairele point <strong>de</strong> temps <strong>en</strong> temps avec ses cartes, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> lamétéo ou <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> son bateau. Partons d’un regard sur le mon<strong>de</strong> danslequel <strong>nous</strong> vivons et sur la situation humaine <strong>de</strong> notre départem<strong>en</strong>t. Lapremière donnée importante que <strong>nous</strong> <strong>de</strong>vons mettre <strong>en</strong> valeur est que,d’un point <strong>de</strong> vue démographique, l’Yonne possè<strong>de</strong> un av<strong>en</strong>ir, commele montre une étu<strong>de</strong> réc<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’INSEE 3 . En outre, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’IFOP sur2Cf. Gaudium et spes, 223Christine Charton, Karine Piot, « Les territoires <strong>de</strong> Bourgogne <strong>en</strong> 2030 », Bourgogne Dim<strong>en</strong>sionsN° 147, Insee Bourgogne, juillet 2008. Une projection statistique dans les 30 années à v<strong>en</strong>irmontre <strong>de</strong> manière pour <strong>nous</strong> plutôt <strong>en</strong>courageante que le départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’Yonne gagnera <strong>de</strong>shabitants contrairem<strong>en</strong>t à la t<strong>en</strong>dance générale <strong>de</strong> la Bourgogne et, qu’<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce, un effort<strong>de</strong>vra être fait dans l’accueil <strong>de</strong>s jeunes tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires et <strong>de</strong>s nouveaux retraités.Eglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010- 226 -


le catholicisme <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2009, <strong>nous</strong> procure certains élém<strong>en</strong>ts pourréfléchir à la sociologie religieuse <strong>de</strong> notre pays et <strong>de</strong> notre région 4 . Dece premier regard, <strong>nous</strong> tirons la conclusion que l’Église dans l’Yonne est<strong>en</strong> situation <strong>de</strong> mission et se trouve placée <strong>de</strong>vant un imm<strong>en</strong>se champà défricher. Nous ne sommes plus dans le contexte <strong>de</strong> la Révolutionfrançaise ou <strong>de</strong> la Séparation <strong>de</strong>s Églises et <strong>de</strong> l’État. Les Icaunaises et lesIcaunais ont <strong>de</strong>s att<strong>en</strong>tes spirituelles et beaucoup ne sont pas indiffér<strong>en</strong>ts<strong>de</strong>vant le message du Christ. Il <strong>nous</strong> revi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> savoir accueillir lesatt<strong>en</strong>tes nouvelles, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s parfois fragiles, et <strong>de</strong> savoir proposerà ceux qui cherch<strong>en</strong>t Dieu ou un s<strong>en</strong>s à la vie, <strong>de</strong> « faire un bout <strong>de</strong>chemin » <strong>en</strong>semble.5. Nous ne partons pas <strong>de</strong> zéro et <strong>nous</strong> ne sommes pas seuls au mon<strong>de</strong>.Nous <strong>nous</strong> situons tout d’abord dans le cadre très large <strong>de</strong> l’Égliseuniverselle avec comme point <strong>de</strong> repère important le concile <strong>de</strong> VaticanII (1962-1965), mais aussi l’exhortation apostolique <strong>de</strong> Jean-Paul II sur lacatéchèse (1979), le Catéchisme <strong>de</strong> l’Église catholique (1992), le Directoiregénéral pour la catéchèse (1997) et l’Abrégé du catéchisme <strong>de</strong> l’Églisecatholique (2005). À l’échelle <strong>de</strong> la France égalem<strong>en</strong>t, <strong>nous</strong> sommes placésdans la dynamique <strong>de</strong> la réception <strong>de</strong> la Lettre aux catholiques <strong>de</strong> France,Proposer la foi dans la société actuelle (les évêques <strong>de</strong> France, 1996). Plusspécifiquem<strong>en</strong>t, au sujet <strong>de</strong> la catéchèse, <strong>nous</strong> <strong>nous</strong> référons au Text<strong>en</strong>ational d’ori<strong>en</strong>tation pour la catéchèse – TNOC – (les évêques <strong>de</strong> France,2006), qui repr<strong>en</strong>d à son compte l’effort très important <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> la catéchèse dans notre pays avec comme modèle <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce,l’initiation <strong>de</strong>s adultes telle qu’elle se fait dans le catéchuménat.4IFOP, Le catholicisme <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2009, juillet 2009 (consulté sur le site : www.ifop.com). Cesondage et son analyse confirm<strong>en</strong>t l’érosion du catholicisme dans l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> notre pays <strong>de</strong>puisles cinquante <strong>de</strong>rnières années et met <strong>en</strong> lumière la montée <strong>de</strong>s « sans religion ». En 2009, la populationfrançaise est composée <strong>de</strong> 64 % <strong>de</strong> catholiques, 3 % <strong>de</strong> protestants, 5 % <strong>de</strong> personnes d’uneautre religion, et <strong>de</strong> 28 % <strong>de</strong> « sans religion ». Dans l’<strong>en</strong>semble, les catholiques français sont plusâgés que la moy<strong>en</strong>ne nationale. L’Yonne fait partie <strong>de</strong>s départem<strong>en</strong>ts où le poids <strong>de</strong>s catholiquesest le plus faible <strong>de</strong> toute la France (inférieur à 60 % pour les catholiques, inférieur à 11 % pourles catholiques pratiquants). Selon les son<strong>de</strong>urs, l’Yonne est un territoire « où l’audi<strong>en</strong>ce du catholicismeest la plus faible » dans notre pays.- 227 - Eglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010


6. Enfin, au niveau <strong>de</strong> notre diocèse <strong>nous</strong> ne partons pas non plus<strong>de</strong> ri<strong>en</strong>. Entre 1987 et 1991 notre diocèse a vécu un événem<strong>en</strong>t trèsimportant avec le syno<strong>de</strong> qui s’est conclu par un texte intitulé Témoin<strong>de</strong> l’Évangile dans l’Yonne 5 promulgué par Mgr Gérard Defois. Cetteexpéri<strong>en</strong>ce a marqué un mom<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t déterminant dans la« réception » <strong>de</strong> Vatican II. Nous <strong>nous</strong> situons dans la continuité <strong>de</strong> ceque ce syno<strong>de</strong> a ouvert il y a tr<strong>en</strong>te ans et qui <strong>de</strong>mandait déjà que soit« décloisonnée » la catéchèse. Le projet que <strong>nous</strong> essayons <strong>de</strong> mettre<strong>en</strong> œuvre n’a pas la prét<strong>en</strong>tion d’être un second syno<strong>de</strong> mais il se placedans cette perspective « synodale » (c’est-à-dire une démarche où <strong>nous</strong>avançons <strong>en</strong>semble). Concernant le thème <strong>de</strong> l’annonce du messagechréti<strong>en</strong>, il y a eu, au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années un certain nombred’autres événem<strong>en</strong>ts diocésains qui <strong>nous</strong> ont permis <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre actedu r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la réflexion sur la transmission <strong>de</strong> la foi et sur lacatéchèse. Il y a eu notamm<strong>en</strong>t : le temps <strong>de</strong> réflexion diocésain autour dudocum<strong>en</strong>t Aller au cœur <strong>de</strong> la foi <strong>en</strong> 2003, mais aussi notre participationau grand rassemblem<strong>en</strong>t catéchétique <strong>de</strong> Lour<strong>de</strong>s Ecclésia 2007. C’estainsi que l’idée selon laquelle la catéchèse ne se limite pas à l’éducationreligieuse <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>tre 9 et 11 ans dans les paroisses comm<strong>en</strong>ceà faire son chemin. M<strong>en</strong>tionnons égalem<strong>en</strong>t ces quelques points nonexhaustifs qui sont autant <strong>de</strong> signes d’une certaine vitalité <strong>de</strong> notre Églisediocésaine <strong>en</strong> matière d’annonce et <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> la foi chréti<strong>en</strong>ne :formation <strong>de</strong>s adultes 6 , catéchuménat <strong>de</strong>s adultes 7 , forte inv<strong>en</strong>tivité <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> catéchèse <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants et <strong>de</strong>s adolesc<strong>en</strong>ts dans les paroisses,les aumôneries ou les mouvem<strong>en</strong>ts, construction <strong>de</strong> communautéschréti<strong>en</strong>nes vivantes 8 , pastorale liturgique et sacram<strong>en</strong>telle 9 , temps forts<strong>en</strong> diocèse 10 , un savoir-faire qui <strong>de</strong>meure vivant <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> proximité,5TEDY, 1991 : <strong>en</strong> particulier le prologue du cahier synodal qui avait pour titre « Annoncer le salut »et le chapitre sur la catéchèse.6Formations diverses sur les bases <strong>de</strong> la foi, la liturgie, sur diverses questions <strong>de</strong> pastorale commeles funérailles, l’accompagnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s ou <strong>de</strong>s catéchumènes… Groupes bibliques ; réflexionsur les questions éthiques. Formation aux responsabilités ecclésiales (FARE).7Autour <strong>de</strong> 15 à 20 baptêmes d’adultes par an dans l’Yonne8Ensembles paroissiaux munis d’Équipes d’animation paroissiale (EAP) chargées <strong>en</strong>tre autres <strong>de</strong>veiller à ce que l’annonce <strong>de</strong> la foi et la catéchèse se fass<strong>en</strong>t, mais aussi <strong>de</strong> veiller à la solidaritéet la santé…9Funérailles, baptême <strong>de</strong>s petits <strong>en</strong>fants, mariage, formation <strong>de</strong>s équipes liturgiques…10. Grands rassemblem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> jeunes ou intergénérationnels comme P<strong>en</strong>tecôte 2004, le « Dimanche<strong>en</strong> famille » ou « Festivals », pèlerinages (Lour<strong>de</strong>s, Taizé, JMJ…)Eglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010- 228 -


permettant d’assurer une prés<strong>en</strong>ce réellem<strong>en</strong>t « incarnée » <strong>de</strong> l’Églisecatholique dans la population (notamm<strong>en</strong>t par la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> religieuxet religieuses ou <strong>de</strong> consacrés appart<strong>en</strong>ant – ou pas – aux groupes <strong>de</strong> vieévangélique, dans <strong>de</strong>s lieux marqués par <strong>de</strong> fortes fragilités humaines),mise <strong>en</strong> valeur <strong>de</strong> lieux pour le ressourcem<strong>en</strong>t spirituel 11 , prés<strong>en</strong>ced’établissem<strong>en</strong>ts catholiques d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t allant du primaire jusqu’auBTS (5 120 élèves <strong>en</strong> 2009).7. Une certaine lucidité est nécessaire sur nos limites et nos faiblesses.Nous manquons, <strong>en</strong> effet, <strong>de</strong> prêtres mais aussi <strong>de</strong> religieux et <strong>de</strong> religieuses.Nous r<strong>en</strong>controns le problème <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s responsables laïcs<strong>en</strong> responsabilité dans les services et les mouvem<strong>en</strong>ts ainsi que dans lesparoisses. Nous souffrons <strong>de</strong> l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants et <strong>de</strong>s jeunes ainsique <strong>de</strong> leurs familles aux célébrations. Certains mouvem<strong>en</strong>ts ne sontplus prés<strong>en</strong>ts comme le Mouvem<strong>en</strong>t eucharistique <strong>de</strong>s jeunes (MEJ) etle Mouvem<strong>en</strong>t rural <strong>de</strong> la jeunesse chréti<strong>en</strong>ne (MRJC, l’anci<strong>en</strong>ne JAC). Unéquilibre est à trouver <strong>en</strong>tre les propositions faites au niveau local et auniveau diocésain. De même, la coordination est toujours à améliorer ainsique la communication.8. Si <strong>nous</strong> <strong>de</strong>vons être luci<strong>de</strong>s sur nos limites et nos faiblesses notre Églis<strong>en</strong>’est cep<strong>en</strong>dant pas sur une p<strong>en</strong>te fatale <strong>de</strong> déclin mais vit une l<strong>en</strong>temutation. Ces changem<strong>en</strong>ts qui <strong>nous</strong> affect<strong>en</strong>t <strong>nous</strong> provoqu<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> effet,à rechercher ce qui est vraim<strong>en</strong>t l’ess<strong>en</strong>tiel, c’est-à-dire, à redécouvrircomm<strong>en</strong>t une communauté chréti<strong>en</strong>ne peut annoncer le Christ etproposer d’<strong>en</strong> vivre.9. Pour cela, un certain nombre <strong>de</strong> conversions sont égalem<strong>en</strong>t à vivre. Lapremière conversion est celle du passage <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> du jugem<strong>en</strong>t négatifà la compréh<strong>en</strong>sion d’une culture et d’une société qui ont changé. Lesmutations <strong>de</strong> notre société touch<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la société, la familleet boulevers<strong>en</strong>t les conditions dans lesquelles s’opère la transmission <strong>de</strong>la foi. Faisons att<strong>en</strong>tion à ne pas <strong>nous</strong> représ<strong>en</strong>ter l’Église « à côté » dumon<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> la société 12 alors qu’au contraire elle subit <strong>de</strong> plein fouet les11Pierre-qui-Vire, Pontigny, Vézelay, Puits-d’Hiver à Chichery, Maison Galilée à Soucy, Maisondiocésaine d’<strong>Auxerre</strong>, c<strong>en</strong>tre Sophie-Barat <strong>de</strong> Joigny, Carmel <strong>de</strong> S<strong>en</strong>s, prieuré <strong>de</strong> Cours…12Il <strong>nous</strong> arrive <strong>de</strong> p<strong>en</strong>ser que notre Église doit se transformer <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong> notresociété française. Ce constat est assez juste bi<strong>en</strong> sûr. Nous ne <strong>de</strong>vons pas rester campés sur <strong>de</strong>s- 229 - Eglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010


évolutions <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier <strong>en</strong> particulier, <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> rapport au tempset à l’espace. Tout n’est pas négatif dans les changem<strong>en</strong>ts que <strong>nous</strong>connaissons. Certaines nouveautés sont porteuses <strong>de</strong> risques mais aussid’espoirs comme par exemple l’Internet. Compr<strong>en</strong>dre ne veut pas direpour autant tout approuver. Développons opportuném<strong>en</strong>t notre capacité<strong>de</strong> contestation et n’ayons pas peur d’être « différ<strong>en</strong>ts », <strong>en</strong> proposantquelque chose <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>t, comme par exemple, la sanctification dudimanche. Ne <strong>nous</strong> épuisons pas à « vouloir sauver les meubles » àtout prix, mais mettons-<strong>nous</strong> au service <strong>de</strong> ce qui est <strong>en</strong> train <strong>de</strong> naître.***2 e partie : Dégager un esprit et discerner un cap missionnaireà partir <strong>de</strong> la « boussole Vatican II »10. Après avoir porté notre regard sur notre situation et sur les bouleversem<strong>en</strong>tsque <strong>nous</strong> vivons, <strong>nous</strong> pouvons maint<strong>en</strong>ant <strong>nous</strong> « projeter » <strong>en</strong> essayant toutd’abord <strong>de</strong> dégager un cap vraim<strong>en</strong>t missionnaire pour notre Église. Le papeJean-Paul II, indiquait le concile <strong>de</strong> Vatican II comme une boussole fiable pourque l’Église puisse <strong>en</strong>trer dans le nouveau millénaire 13 . Après le syno<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1987-1991 <strong>nous</strong> affirmons notre volonté <strong>de</strong> <strong>nous</strong> inscrire dans la réception du concileVatican II, que <strong>nous</strong> compr<strong>en</strong>ons comme un mom<strong>en</strong>t décisif, plutôt que commeune rupture ou un nouveau point <strong>de</strong> départ absolu pour l’Église. Vatican II <strong>nous</strong>donne quelques points <strong>de</strong> repère ess<strong>en</strong>tiels pour <strong>nous</strong> ori<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> ce début <strong>de</strong>XXI e siècle plutôt déboussolé.11. En matière d’annonce <strong>de</strong> la foi, l’Église privilégie tout particulièrem<strong>en</strong>t ledialogue et le compagnonnage avec les hommes et les femmes <strong>de</strong> notre temps 14 ,structures qui ne répond<strong>en</strong>t plus aux besoins <strong>de</strong> notre temps mais <strong>nous</strong> ne <strong>de</strong>vons pas non plus<strong>nous</strong> imaginer que <strong>nous</strong> sommes <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du mon<strong>de</strong> ; elle vit dans ce temps et elle respire lemême air que celui <strong>de</strong>s non chréti<strong>en</strong>s.13Jean-Paul II, Novo mill<strong>en</strong>io ineunte, 200114« L’Église se fait conversation » (cf. Paul VI, <strong>en</strong>cyclique Ecclesiam suam, 1964) ; « Les joies etles espoirs, les tristesses et les angoisses <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> ce temps, <strong>de</strong>s pauvres surtout et <strong>de</strong> tousceux qui souffr<strong>en</strong>t, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses <strong>de</strong>s disciples duChrist » (Gaudium et Spes, 1) ; cf. aussi Evangelium nuntiandi (Exhortation apostolique <strong>de</strong> PaulVI, 1975), et Re<strong>de</strong>mptoris missio (lettre <strong>en</strong>cyclique <strong>de</strong> Jean-Paul II, 1990) qui sont <strong>de</strong>s docum<strong>en</strong>ts<strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce du magistère sur l’évangélisation. Nous signalons égalem<strong>en</strong>t les textes importantsEglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010- 230 -


<strong>en</strong> suivant l’exemple du Christ ressuscité qui est apparu aux pèlerins d’Emmaüs (cf.Luc 24, 13-35). L’Église n’impose pas mais « propose » (cf. Lettre aux catholiques<strong>de</strong> France), <strong>en</strong> respectant les règles du jeu d’une société pluraliste et laïque qu’ilne faut pas confondre avec le relativisme et le laïcisme. La compréh<strong>en</strong>sion quel’Église catholique a d’elle-même, <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> « signe et <strong>de</strong> sacrem<strong>en</strong>t » (cf.la constitution dogmatique Lum<strong>en</strong> G<strong>en</strong>tium), offre <strong>de</strong>s perspectives très richespour p<strong>en</strong>ser notre situation <strong>de</strong> catholiques dans une société déchristianisée,dans laquelle <strong>nous</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> moins <strong>en</strong> moins nombreux. Pour repr<strong>en</strong>dre ceque disait le pape Jean-Paul II, <strong>nous</strong> ne sommes pas appelés à « faire nombre »mais à « faire signe » 15 . Dernièrem<strong>en</strong>t, le pape B<strong>en</strong>oît XVI, dans son <strong>en</strong>cycliqueDieu est amour, indiquait que la forme <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s chréti<strong>en</strong>s marquée par la charitéconstituait le premier témoignage à donner : « (…) l’amour, dans sa pureté etdans sa gratuité, est le meilleur témoignage du Dieu auquel <strong>nous</strong> croyons et qui<strong>nous</strong> pousse à aimer. Le chréti<strong>en</strong> sait quand le temps est v<strong>en</strong>u <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> Dieuet quand il est juste <strong>de</strong> Le taire et <strong>de</strong> ne laisser parler que l’amour. » 16 Le concileVatican II <strong>nous</strong> pousse égalem<strong>en</strong>t à r<strong>en</strong>ouveler notre expression <strong>de</strong> la foi, tout <strong>en</strong>étant fidèles à l’Écriture, à la tradition et au magistère <strong>de</strong> l’Église 17 . Il s’agit pour<strong>nous</strong> <strong>de</strong> dire la foi <strong>de</strong> toujours dans les mots d’aujourd’hui.12. S’il y a une ori<strong>en</strong>tation majeure à dégager, c’est bi<strong>en</strong> l’importance vitale<strong>de</strong> la communauté chréti<strong>en</strong>ne au sein <strong>de</strong> laquelle naiss<strong>en</strong>t les chréti<strong>en</strong>s. Eneffet, <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir chréti<strong>en</strong> ne peut se faire que dans une communauté <strong>de</strong> foi quifait naître une personne dans un peuple, qui est le peuple <strong>de</strong> Dieu. Dev<strong>en</strong>irchréti<strong>en</strong>, c’est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir homme ou femme <strong>de</strong> l’Église au s<strong>en</strong>s fort du terme,du Vatican sur le rapport <strong>en</strong>tre le dialogue et la mission très nombreux <strong>de</strong>puis 45 ans :Conseil Pontificalpour le dialogue interreligieux, Le dialogue interreligieux dans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t officiel <strong>de</strong>l’Église catholique du concile Vatican II à Jean-Paul II, 1963-2005, Éditions <strong>de</strong> Solesmes, 2005.15Sur cette question, les évêques <strong>de</strong> France ont apporté récemm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s développem<strong>en</strong>ts importantsavec le docum<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Mgr Clau<strong>de</strong> Dag<strong>en</strong>s, Entre épreuves et r<strong>en</strong>ouveaux, la passion <strong>de</strong> l’évangile.Indiffér<strong>en</strong>ce religieuse, visibilité <strong>de</strong> l’Église et évangélisation, Bayard/Cerf/Fleurus-Mame,201016B<strong>en</strong>oît XVI, Dieu est amour, n° 3117Dans son discours d’ouverture du concile, le pape Jean XXIII (11 octobre 1962, édité dans JeanXXIII, Paul VI, Discours au Concile, coll. « Concile œcuménique Vatican II, Docum<strong>en</strong>ts conciliaires», vol. 6, Paris, C<strong>en</strong>turion, 1966, p. 51-70) souligne qu’il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> faire la distinction<strong>en</strong>tre le « dépôt <strong>de</strong> la foi » et les expressions <strong>de</strong> la foi situées dans <strong>de</strong>s contextes historiques etculturels variés. Cette distinction est reprise par le concile à plusieurs reprises : Gaudium et Spes62, § 2 et Unitatis Redintegratio, 6.- 231 - Eglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010


14. Avec la bible, les sacrem<strong>en</strong>ts occup<strong>en</strong>t une place c<strong>en</strong>trale dans la pédagogie<strong>de</strong> la foi. Dieu <strong>nous</strong> convoque aux <strong>de</strong>ux tables <strong>de</strong> la parole et <strong>de</strong>s sacrem<strong>en</strong>ts 19qu’il convi<strong>en</strong>t d’unir, et non d’opposer. Au cœur du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lapédagogie catéchétique actuelle se situe le déploiem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’initiation à la foipar les sacrem<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> particulier le baptême, la confirmation et l’eucharistie (cf.annexe B sur la pédagogie <strong>de</strong> l’initiation).***3 e partie : Se mettre <strong>en</strong> marche pour avancer <strong>en</strong>semble dansla même direction15. Le concile Vatican II est notre boussole pour <strong>en</strong>trer dans le nouveaumillénaire. Il <strong>nous</strong> fournit un cap pour la mission et un certain nombre <strong>de</strong> points<strong>de</strong> repères importants. Il <strong>nous</strong> faut maint<strong>en</strong>ant <strong>nous</strong> mettre <strong>en</strong> marche pouravancer <strong>en</strong>semble dans la même direction, ou comme on dit dans la marine,naviguer <strong>de</strong> conserve, c’est-à-dire <strong>en</strong> suivant la même <strong>route</strong> et <strong>en</strong> gardantun contact visuel mutuel. La mission suppose la communion. Les divisionset l’éparpillem<strong>en</strong>t risqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> produire <strong>en</strong> effet <strong>de</strong>s déchirures, et <strong>de</strong> nuire àl’annonce et à la proposition <strong>de</strong> la foi. Il n’est vraim<strong>en</strong>t pas possible que chacunfasse ce qu’il veut dans son coin, <strong>en</strong> ignorant le reste <strong>de</strong> l’Église diocésaine.En même temps, cette <strong>de</strong>rnière n’est pas une organisation dans laquelle toutpart d’<strong>en</strong> haut et qui interdit toute initiative. Il ne s’agit pas <strong>de</strong> mettre tout le19« L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle l’a toujours fait aussi pour le Corpsmême du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre le pain <strong>de</strong> viesur la table <strong>de</strong> la parole <strong>de</strong> Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles. Toujourselle eut et elle a pour règle suprême <strong>de</strong> sa foi les Écritures, conjointem<strong>en</strong>t avec la sainte tradition,puisque, inspirées par Dieu et consignées une fois pour toutes par écrit, elles communiqu<strong>en</strong>timmuablem<strong>en</strong>t la parole <strong>de</strong> Dieu lui-même et, font résonner dans les paroles <strong>de</strong>s prophètes et <strong>de</strong>sapôtres la voix <strong>de</strong> l’Esprit Saint. Il faut donc que toute la prédication ecclésiastique, comme lareligion chréti<strong>en</strong>ne elle-même, soit nourrie et régie par la Sainte Écriture. Dans les Saints Livres,<strong>en</strong> effet, le Père qui est aux cieux vi<strong>en</strong>t avec t<strong>en</strong>dresse au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> ses fils et <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> conversationavec eux ; or, la force et la puissance que recèle la parole <strong>de</strong> Dieu sont si gran<strong>de</strong>s qu’ellesconstitu<strong>en</strong>t, pour l’Église, son point d’appui et sa vigueur et, pour les <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> l’Église, la force<strong>de</strong> leur foi, la nourriture <strong>de</strong> leur âme, la source pure et perman<strong>en</strong>te <strong>de</strong> leur vie spirituelle. Dèslors ces mots s’appliqu<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t à la Sainte Écriture : « Elle est vivante donc et efficacela parole <strong>de</strong> Dieu » (Héb. 4, 12, « qui a le pouvoir d’édifier et <strong>de</strong> donner l’héritage avec tous lessanctifiés » (Act. 20, 32 ; 1 Thess. 2, 13). » Dei Verbum, 21 (c’est <strong>nous</strong> qui soulignons).- 233 - Eglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010


mon<strong>de</strong> <strong>en</strong> ordre <strong>de</strong> marche <strong>de</strong> façon autoritaire, mais il s’agit <strong>de</strong> s’inscriredansune forme « synodale » <strong>de</strong> la vie <strong>en</strong> Église (cf. l’étymologie du mot synodal= marcher <strong>en</strong>semble).16. Il ne faut donc pas att<strong>en</strong>dre que tout vi<strong>en</strong>ne d’<strong>en</strong> haut, <strong>de</strong> l’évêque et <strong>de</strong>sresponsables diocésains. Le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> notre manière d’annoncer et<strong>de</strong> transmettre la foi doit se produire à tous les niveaux <strong>de</strong> l’Église. Il est avanttout l’œuvre <strong>de</strong> l’Esprit Saint qui agit dans le cœur <strong>de</strong> tous les fidèles, <strong>de</strong> tousles états <strong>de</strong> vie et qui agit égalem<strong>en</strong>t dans le cœur <strong>de</strong>s hommes pour les r<strong>en</strong>dredisponibles à l’accueil du don <strong>de</strong> Dieu. Le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t que <strong>nous</strong> appelons<strong>de</strong> nos vœux, désigne avant tout une conversion dans <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>s,avant même d’être un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s actions concrètes, afin que notreÉglise soit davantage hospitalière et servante, témoin <strong>de</strong> la bonté <strong>de</strong> Dieu pourles hommes, disponible pour faire avec quiconque un bout <strong>de</strong> chemin. Il appelleégalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s efforts assez coûteux pour essayer <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s communautéschréti<strong>en</strong>nes vivantes au sein <strong>de</strong>squelles, ceux qui seront accueillis, pourrontnaître à la foi. Des efforts importants égalem<strong>en</strong>t seront requis pour mettre àjour notre pédagogie, quitte à remettre <strong>en</strong> cause certaines habitu<strong>de</strong>s et à êtreplus imaginatifs. La conviction que le Seigneur <strong>nous</strong> gui<strong>de</strong> et <strong>nous</strong> fait faire unappr<strong>en</strong>tissage doit <strong>nous</strong> habiter, plutôt que la nostalgie d’un prét<strong>en</strong>du âge d’orqui n’a jamais vraim<strong>en</strong>t existé.17. La prière, l’écoute mutuelle et l’amour <strong>de</strong> l’Église qui est toujours pluslarge que l’horizon <strong>de</strong> notre clocher particulier, sont certainem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s points<strong>de</strong> repère fondam<strong>en</strong>taux pour chacun. Nous sommes moins nombreux et celarisque <strong>de</strong> <strong>nous</strong> faire cé<strong>de</strong>r à la p<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’éparpillem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> l’insignifiance, voiredu « sauve qui peut ! ». Les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre générations peuv<strong>en</strong>t dégénérer<strong>en</strong> conflits stériles, <strong>de</strong> même que les différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilités. Or, <strong>nous</strong> nepourrons jamais prét<strong>en</strong>dre transmettre la foi catholique (cf. l’étymologie dumot catholique = « selon le tout ») si <strong>nous</strong> ne sommes pas capables <strong>de</strong> <strong>nous</strong>reconnaître mutuellem<strong>en</strong>t. La communion suppose l’union dans la différ<strong>en</strong>ce,mais n’autorise pas pour autant, tout et n’importe quoi. Il existe une pluralité<strong>de</strong> formes <strong>de</strong> la vie chréti<strong>en</strong>ne comme il existe <strong>de</strong>s expressions différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>la foi chréti<strong>en</strong>ne. Toutefois, comme l’indique le P. Bernard Sesboüé, théologi<strong>en</strong>,ces différ<strong>en</strong>ces ne peuv<strong>en</strong>t se contredire <strong>en</strong>tre elles sur l’ess<strong>en</strong>tiel par rapport àla foi : « Quand l’Évangile est <strong>en</strong> cause dans sa substance, l’Église ne peut laisserEglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010- 234 -


se développer simultaném<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s discours contradictoires. La contradictionn’est pas <strong>en</strong> effet la simple différ<strong>en</strong>ce. Il est donc <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts où une questiondoit être tranchée, car ne peut se dire chréti<strong>en</strong> quiconque <strong>en</strong> appelle à Jésus<strong>de</strong> Nazareth. Le chréti<strong>en</strong> est celui qui confesse ce Jésus <strong>de</strong> Nazareth commeSeigneur et compr<strong>en</strong>d ce titre à l’intérieur <strong>de</strong> la foi <strong>de</strong> l’Église. » 2018. Ce souci que les chréti<strong>en</strong>s « s’accord<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre frères » (cf. Matthieu 5, 21-26),l’évêque assisté <strong>de</strong>s prêtres qui form<strong>en</strong>t le presbyterium et aidé par les diacres,le porte tout particulièrem<strong>en</strong>t. Il a pour mission <strong>de</strong> veiller à la communion dansl’Église diocésaine, mais aussi, à <strong>nous</strong> situer au sein <strong>de</strong> la communion <strong>de</strong>s Églisesparticulières, elles-mêmes <strong>en</strong> communion avec le pape. Il doit veiller à ce quetout ce qui concerne l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la foi soit fidèle à ce que l’Église reçoit<strong>de</strong>s Apôtres. C’est la raison pour laquelle c’est lui qui promulgue les parcours,vali<strong>de</strong> les propositions catéchétiques et reconnaît ceux et celles qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.L’activité catéchétique se fait dans tous les diocèses <strong>en</strong> phase avec l’ori<strong>en</strong>tationet les instructions données par l’évêque, comme, par exemple, la pastoraledu baptême <strong>de</strong>s petits <strong>en</strong>fants, la confirmation <strong>de</strong>s jeunes, les célébrationspénit<strong>en</strong>tielles ou les célébrations <strong>de</strong> la parole. Les services diocésains et lesresponsables diocésains nommés par lui, veill<strong>en</strong>t à la communion missionnaireet au respect <strong>de</strong> l’esprit synodal. Dans les paroisses, curés (qui sont d’unecertaine manière les premiers « catéchètes » <strong>de</strong> leur communauté) et équipesd’animation paroissiale (EAP) ont un rôle <strong>de</strong> premier plan dans cette vigilance.La collaboration <strong>en</strong>tre prêtres et laïcs n’est pas à <strong>en</strong>visager seulem<strong>en</strong>t comme unpartage <strong>de</strong> tâche, mais il s’agit <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> façon solidaire, l’expéri<strong>en</strong>ce humaine etchréti<strong>en</strong>ne qui <strong>nous</strong> habite. Prêtres et laïcs se situ<strong>en</strong>t dans une coresponsabilitédiffér<strong>en</strong>ciée. Un chemin doit être fait <strong>en</strong>core pour aller dans le s<strong>en</strong>s d’une plusgran<strong>de</strong> reconnaissance mutuelle <strong>en</strong>tre prêtres et laïcs.20Bernard Sesboüé, L’Évangile et la tradition, Montrouge, Bayard, 2008, p. 98- 235 - Eglise dans l’Yonne n° 9 du 15 mai 2010

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