13.07.2015 Views

Les ultrasons à faibles intensité (ExogenTM) pour le ... - INESSS

Les ultrasons à faibles intensité (ExogenTM) pour le ... - INESSS

Les ultrasons à faibles intensité (ExogenTM) pour le ... - INESSS

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Les</strong> <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong>intensité (Exogen TM )<strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitementdes fracturesAGENCE D’ÉVALUATION DES TECHNOLOGIESET DES MODES D’INTERVENTION EN SANTÉ


<strong>Les</strong> <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong>intensité (Exogen TM ) <strong>pour</strong> <strong>le</strong>traitement des fracturesNote technique préparée <strong>pour</strong> l'AETMISpar Reiner BankenJanvier 2004


Le contenu de cette publication a été rédigé et édité par l'Agence d'évaluation des technologies et des modesd'intervention en santé (AETMIS). Ce document est éga<strong>le</strong>ment offert en format PDF sur <strong>le</strong> site Web de l'Agence.Révision scientifiqueVéronique Déry, m.d., M. Sc. (sciences cliniques), directrice généra<strong>le</strong> et scientifiqueJean-Marie R. Lance, M. Sc. (sciences économiques), conseil<strong>le</strong>r scientifique principalRévision linguistiqueSuzie ToutantCommunications et diffusionRichard LavoieCoordination et montageJocelyne GuillotMontageLise TurcotteCollaborationLise-Ann DavignonPour se renseigner sur cette publication ou toute autre activité de l'AETMIS, s'adresser à :Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé2021, avenue Union, bureau 1040Montréal (Québec) H3A 2S9Téléphone : (514) 873-2563Télécopieur : (514) 873-1369Courriel : aetmis@aetmis.gouv.qc.cawww.aetmis.gouv.qc.caComment citer ce document :Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé (AETMIS). <strong>Les</strong> <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité(Exogen TM ) <strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitement des fractures. Note technique préparée par Reiner Banken. (AETMIS 03-05).Montréal : AETMIS, 2004, x-15 p.Dépôt légalBibliothèque nationa<strong>le</strong> du Québec, 2004Bibliothèque nationa<strong>le</strong> du Canada, 2004ISBN 2-550-41721-6© Gouvernement du Québec, 2004.La reproduction tota<strong>le</strong> ou partiel<strong>le</strong> de ce document est autorisée, à condition que la source soit mentionnée.ii


AVANT-PROPOS0LES ULTRASONS À FAIBLE INTENSITÉ (EXOGEN TM ) POUR LE TRAITEMENTDES FRACTURES<strong>Les</strong> <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité (Exogen TM ) constituent un traitement de certaines fractures et complicationsde fractures utilisé à domici<strong>le</strong>. La Société de l'assurance automobi<strong>le</strong> du Québec (SAAQ) a demandéà l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé (AETMIS) d'évaluer l'efficacitéet l'innocuité de cette approche de guérison. Cette note technique est l'adaptation d'un avis remis àla SAAQ.Selon l'évaluation de l'AETMIS, sur <strong>le</strong> plan de l'innocuité, <strong>le</strong>s études disponib<strong>le</strong>s ne font état d'aucuneffet négatif associé à l'utilisation des <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité. En ce qui a trait à l'efficacité, <strong>le</strong> documentexamine l'utilisation de l'appareil <strong>pour</strong> trois indications différentes : accélération de la guérison,prévention de l'absence de consolidation et traitement. Pour ces trois indications, <strong>le</strong>s preuves d'efficacitésont <strong>faib<strong>le</strong>s</strong>.En ce qui concerne l'accélération de la guérison et la prévention de l'absence de consolidation, <strong>le</strong> niveaude preuve est insuffisant <strong>pour</strong> recommander l'utilisation des <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité. Pour l'absence deconsolidation des fractures du tibia, cependant, <strong>le</strong> pronostic est si grave qu'il apparaît raisonnab<strong>le</strong> d'envisagerl'utilisation des <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité après l'échec d'une intervention chirurgica<strong>le</strong>.L'AETMIS estime donc que <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité <strong>pour</strong>raient constituer un traitement d'exception<strong>pour</strong> un nombre très restreint de patients. En remettant ce rapport, l'AETMIS souhaite contribuer àl'avancement d'une approche de médecine factuel<strong>le</strong> en orthopédie et à apporter aux chirurgiens orthopédisteset aux gestionnaires du réseau québécois de la santé <strong>le</strong>s éléments d'information nécessaires surcette technologie.Renaldo N. BattistaPrésidentv


Selon l'évaluation de l'AETMIS, <strong>le</strong>s études disponib<strong>le</strong>sne font état d'aucun effet négatif associéà ce traitement. Compte tenu des preuves d'efficacitéet d'innocuité, l'AETMIS estime que, en cequi a trait à l'accélération de la guérison et à laprévention de l'absence de consolidation, <strong>le</strong>niveau de preuve est insuffisant <strong>pour</strong> recommanderl'utilisation des <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité.Pour l'absence de consolidation des fracturesdu tibia, cependant, <strong>le</strong> pronostic est si gravequ'il apparaît raisonnab<strong>le</strong> d'envisager l'utilisationdes <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité après l'échecd'une intervention chirurgica<strong>le</strong> et après un arrêtdu processus de consolidation de plusieurs moismesuré par des séries de clichés radiographiquesen plusieurs plans. En ce qui a trait aux foyersde fractures autres que <strong>le</strong> tibia, <strong>le</strong>s incertitudesconcernant l'efficacité d'Exogen <strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitementde l'absence de consolidation doivent être évaluéesen fonction du pronostic propre à ces fractureset du contexte cliniqueCompte tenu des données disponib<strong>le</strong>s, l'AETMISestime donc que <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité<strong>pour</strong>raient constituer un traitement d'exception<strong>pour</strong> un nombre très restreint de patients.viii


TABLE DES MATIÈRESAVANT-PROPOS...................................................................................................................................... vREMERCIEMENTS..................................................................................................................................viRÉSUMÉ ................................................................................................................................................vii1 INTRODUCTION ........................................................................................................................................12 DESCRIPTION DE LA TECHNOLOGIE...........................................................................................13 MODES D'ACTION ........................................................................................................................24 ÉPIDÉMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE DES FRACTURES .....................................................25 TRAITEMENT DES FRACTURES ET DONNÉES PROBANTES ......................................................46 EFFICACITÉ D'EXOGEN ................................................................................................................56.1 Accélération de la guérison………………………………………………………… . 56.2 Prévention de l'absence de consolidation…………………………………………….. 66.3 Traitement de l'absence de consolidation…………………………………………….. 76.4 Autres indications…………………………………………………………………….. 87 INNOCUITÉ D'EXOGEN............................................................................................................................98 CONCLUSIONS .........................................................................................................................................9ANNEXE................................................................................................................................................11RÉFÉRENCES.......................................................................................................................................12TABLEAUXTABLEAU 1 EXEMPLES DE DÉFINITIONS D'ABSENCE DE CONSOLIDATION ....................................................3TABLEAU 2 PREUVES D'EFFICACITÉ...................................................................................................................9ix


1 INTRODUCTIONLe présent document évalue sommairementl'efficacité et l'innocuité d'une approche de guérisonde certaines fractures et complications defractures par un traitement d'<strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong>intensité (Exogen TM ). Cette note est l'adaptationd'un avis remis à la Société de l'assurance automobi<strong>le</strong>du Québec (SAAQ) au printemps de2003. Si l'avis comportait des informationspropres au contexte décisionnel de cet organisme,cette note technique vise un public pluslarge, comprenant entre autres <strong>le</strong>s professionnelsqui traitent des patients présentant descomplications de fractures. La recension desécrits scientifiques s'est terminée en avril 2003<strong>pour</strong> l'avis, et en septembre 2003 <strong>pour</strong> la présentenote technique.2 DESCRIPTION DE LA TECHNOLOGIELe stimulateur de croissance osseuse Exogenemploie des <strong>ultrasons</strong> de faib<strong>le</strong> intensité (lowintensityultrasound [LIUS], 30 mW par cmcarré d'intensité spatiotemporel<strong>le</strong> moyenne 1 ),alors que <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong> utilisés <strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitementdes b<strong>le</strong>ssures des tissus mous peuvent atteindreune intensité allant jusqu'à 3 000 mW par cmcarré [Medical Services Advisory Committee,2002, p. 3]. Le niveau d'énergie de l'appareilcorrespond à peu près à celui des <strong>ultrasons</strong>diagnostiques. Le traitement est utilisé à domici<strong>le</strong>à raison de 20 minutes par jour pendantplusieurs mois <strong>pour</strong> accélérer la guérison decertaines fractures. L'appareil est soit loué, soitacheté et jeté après la période d'utilisation. Lecoût total d'un traitement est d'environ 3 000 $ 2 .Au niveau clinique, la compagnie Smith &Nephew détient <strong>le</strong> monopo<strong>le</strong> mondial de cettetechnologie.et ce, à condition que ces fractures soient immobiliséespar un plâtre avec une réductionfermée, s'il y a lieu. Pour l'indication d'accélérationde la guérison de certaines fractures, Exogenest donc utilisé comme adjuvant du traitementstandard. En 2000, la FDA a ajoutél'indication d'absence de consolidation de fractures(non-union) à son autorisation [Center forDevices and Radiological Health, 2000]. Pourcette indication, Exogen est employé soit <strong>pour</strong>traiter des patients après que d'autres interventionsont échoué à consolider la fracture, soit<strong>pour</strong> prévenir des chirurgies additionnel<strong>le</strong>s.L'homologation canadienne comprend <strong>le</strong>smêmes indications que la FDA 3 .Aux États-Unis, la Food and Drug Administration(FDA) des États-Unis a autorisé l'utilisationde l'appareil <strong>pour</strong> la première fois en 1994, etce, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s indications suivantes :l'accélération de la guérison des fractures récentesdu radius distal avec déplacement postérieur(fractures de Col<strong>le</strong>s), etl'accélération de la guérison des fractures récentesdu tibia, fermées ou de stade I ouvertes,1. Spatial-averaged temporal-averaged intensity.2. Selon une <strong>le</strong>ttre du 20 février 2002 de Christina Woodside,directrice généra<strong>le</strong> de Smith & Nephew Canada, à Jacques Privé,vice-président de la SAAQ.3. Communication personnel<strong>le</strong> par courriel avec Dorothy Corbett,Santé Canada, 14 juil<strong>le</strong>t 2003.1


3 MODES D'ACTIONL'effet positif des <strong>ultrasons</strong> sur <strong>le</strong> processus deguérison fait l'objet de recherches depuis plusieursdécennies. Un certain nombre de modesd'action ont été proposés <strong>pour</strong> expliquer cet effet[Hadjiargyrou et al., 1998, tab<strong>le</strong>au 1]. La théoriedes micromouvements est la plus généra<strong>le</strong>mentacceptée [Pilla, 2002]. Il est établi que des stressmécaniques, sans aucun déplacement macroscopique,accélèrent la guérison des fractures. Cesmicromouvements seraient <strong>le</strong> principal moded'action des <strong>ultrasons</strong> [Medical Services AdvisoryCommittee, 2002; Pilla, 2002; Sun et al.,2001; Warden et al., 2001a], bien que l'on nesache pas comment ils agissent précisément.Il semb<strong>le</strong> n'exister aucune information sur <strong>le</strong>lien entre <strong>le</strong>s paramètres de stimulation (fréquence,intensité, interval<strong>le</strong>) et l'effet thérapeutique.Des recherches effectuées à partir d'unmodè<strong>le</strong> animal indiquent qu'un appareildiagnostique à <strong>ultrasons</strong> exerce éga<strong>le</strong>ment uneffet thérapeutique <strong>pour</strong> accélérer la guérisondes fractures [Heybeli et al., 2002].4 ÉPIDÉMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE DES FRACTURESAux États-Unis, <strong>le</strong> nombre annuel de fracturesest évalué à 5,6 millions, et 5 à 10 % d'entreel<strong>le</strong>s présenteraient des problèmes de consolidationou de cal vicieux (malunion) [Einhorn,1995]. En ce qui concerne la situation au Canadaet au Québec, il semb<strong>le</strong> qu'aucune étude de cetype n'ait été publiée. En 2001, la SAAQ a reçusept demandes de remboursement. Certainesfractures, dont cel<strong>le</strong>s du tibia et du scaphoïde,sont particulièrement sujettes aux problèmes deconsolidation.<strong>Les</strong> systèmes de classification des fracturesdifférencient <strong>le</strong>s fractures fermées des fracturesouvertes. Ces dernières sont définies commedes fractures qui communiquent avec des plaies,habituel<strong>le</strong>ment à proximité du foyer de fracture[Co<strong>le</strong> et McNally, 2002]. <strong>Les</strong> fractures ouvertessont habituel<strong>le</strong>ment classées selon <strong>le</strong> système deGustilo et Anderson, qui comporte trois niveauxde gravité. Le type I inclut <strong>le</strong>s fractures associéesà des plaies propres de moins de 1 cm, et<strong>le</strong> type II, <strong>le</strong>s fractures associées à des plaies deplus de 1 cm sans atteinte importante des tissusmous. Le type III, qui correspond à des fracturescausées par un impact à forte énergie, comprendtrois sous-types (IIIa, IIIb et IIIc) [Co<strong>le</strong> etMcNally, 2002].<strong>Les</strong> fractures des os longs, tel <strong>le</strong> tibia, sont souventassociées à des traumatismes multip<strong>le</strong>s.<strong>Les</strong> fractures dues à des accidents de la circulationsont généra<strong>le</strong>ment particulièrement graves,c'est-à-dire des types II et III, et sujettes auxproblèmes de consolidation [Karladani et al.,2001].La guérison des fractures dépend d'une cascaded'événements comp<strong>le</strong>xes. <strong>Les</strong> phases d'inductionde cellu<strong>le</strong>s ostéogéniques, de réaction inflammatoire,de formation du cal fibrocartilagineux,de formation du cal osseux et deremodelage se succèdent sur une période deplusieurs mois [Mandracchia et al., 2001]. Si <strong>le</strong>processus de guérison est plus <strong>le</strong>nt que prévu,nous parlons de retard de consolidation, et lorsqu'ily a arrêt du processus de guérison, d'absencede consolidation.Certains facteurs tels qu'un âge avancé et <strong>le</strong>tabagisme ra<strong>le</strong>ntissent la progression du processusde guérison, mais nous ne disposons pas dedonnées solides quant à <strong>le</strong>ur effet sur l'absencede consolidation. En ce qui concerne <strong>le</strong>s fracturesdu tibia fermées ou ouvertes de type I, <strong>le</strong>tabagisme ra<strong>le</strong>ntit <strong>le</strong> processus de guérison maisne semb<strong>le</strong> pas <strong>pour</strong> autant entraîner un risqueaccru d'absence de consolidation [Schmitz et al.,2


1999]. Pour ce qui est des fractures du tibia plusgraves, <strong>le</strong> tabagisme semb<strong>le</strong> augmenter <strong>le</strong> risqued'absence de consolidation [Adams et al., 2001].De plus, <strong>le</strong> tabagisme constitue un facteur derisque de fractures du tibia, peut-être à cause deson effet de décalcification [Kyro et al., 1993].Certains auteurs jugent que <strong>le</strong> diabète constitueéga<strong>le</strong>ment un facteur de risque de complications[Loder, 1988], mais <strong>le</strong>s études sont contradictoiresà cet égard [Herskind et al., 1992].Compte tenu de la grande variabilité des typesde fractures et de <strong>le</strong>ur gravité, il est très diffici<strong>le</strong>de déterminer des critères généraux de retard oud'absence de consolidation. Le tab<strong>le</strong>au 1 montredes exemp<strong>le</strong>s de définitions d'absence deconsolidation.TABLEAU 1Exemp<strong>le</strong>s de définitions d'absence de consolidationTYPE DE FRACTURE DÉFINITION RÉFÉRENCEToutes <strong>le</strong>s fracturesToutes <strong>le</strong>s fracturesToutes <strong>le</strong>s fracturesScaphoïdeTibiaFracture non consolidée survenue il y a plus dehuit moisFracture non consolidée survenue il y a plus desix moisArrêt de guérison pendant plus de trois mois,objectivé par des séries de clichésradiographiques en plusieurs plansFracture non consolidée survenue il y a plus de240 joursFracture non consolidée survenue dans uninterval<strong>le</strong> allant de plus de deux mois jusqu'àplus de 12 mois, variation dans <strong>le</strong>s opinionsexprimées par <strong>le</strong>s praticiensDanis, 1949, cité dans Randolphet Vog<strong>le</strong>r, 1985Crenshaw, 1971, cité dansRandolph et Vog<strong>le</strong>r, 1985Centers for Medicare& Medicaid Services, 1999Mayr et al., 2002Opinions d'orthopédistes selonune enquête internationa<strong>le</strong>[Bhandari et al., 2002b]Une proportion certaine des absences de consolidation(tel<strong>le</strong>s qu'el<strong>le</strong>s sont définies au tab<strong>le</strong>au1) guériront si l'immobilisation est maintenuependant une assez longue période. Eneffet, la consolidation par voie endo-osseusepeut mener <strong>le</strong>ntement vers la guérison, et ce,même si la voie habituel<strong>le</strong> de consolidation parcal osseux fait défaut [Marsh, 1998].Dans <strong>le</strong> cadre d'une décision de remboursementdu traitement d'absence de consolidation pardes moyens é<strong>le</strong>ctromagnétiques, <strong>le</strong> programmeMedicare, à partir d'une consultation d'experts, aétabli un critère d'arrêt de guérison d'au moinstrois mois fondé notamment sur <strong>le</strong>s résultats deséries de clichés radiographiques en plusieursplans [Centers for Medicare & Medicaid Services,1999].3


5 TRAITEMENT DES FRACTURES ET DONNÉES PROBANTESLe traitement des fractures vise à créer un milieufavorab<strong>le</strong> aux processus de guérison [Marshet Li, 1999]. La compréhension de ces processusa permis une évolution importante des techniqueset des résultats thérapeutiques. Lors de la guerrecivi<strong>le</strong> américaine, une fracture ouverte du tibia sesoldait presque toujours par une amputation.Depuis quelques décennies, ces fractures ne nécessitentune amputation que dans des cas trèsgraves. Pour ces fractures du tibia de type IIIc,<strong>le</strong>s taux globaux d'amputation varient entre 42 et88 % selon différentes études [Rosenberg et Patterson,1998, tab<strong>le</strong>au 1]. L'auteur de l'étude(Georgiadis, 1993) indiquant <strong>le</strong> taux d'amputation<strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vé dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au de Rosenberg etPatterson (88 %, soit 15 patients sur 17) faisaitétat, neuf ans plus tard, d'un taux d'amputation de7 % (1 patient sur 14) [Georgiadis, 2002].Le traitement des fractures comprend un nombrecroissant d'approches et de techniques différentes.<strong>Les</strong> thérapies fondées sur l'amplification desphénomènes biologiques naturels de guérisonpar des moyens é<strong>le</strong>ctromagnétiques, des <strong>ultrasons</strong>ou des protéines ostéogéniques s'inscriventdans cette évolution technologique [Einhorn,1996; Niyibizi et Kim, 2000].L'élargissement de l'éventail des options de traitementdes différentes fractures ne s'est cependantpas assorti d'un processus d'évaluation comparativedes différentes approches. <strong>Les</strong> effortsd'évaluation sont donc insuffisants, et souventd'une qualité méthodologique relativement faib<strong>le</strong>[Bhandari et al., 2002a; Bhandari et al., 2001].Pour plusieurs fractures, <strong>le</strong> traitement optimal faitl'objet de controverses cliniques. Dans un traitéde référence en orthopédie [Rockwood et al.,2001], chaque description d'un problème cliniqueet de son traitement se termine par une sectionintitulée « Méthode de traitement privilégiée parl'auteur ». Cette conclusion subjective des discussionssur <strong>le</strong>s approches thérapeutiques <strong>pour</strong>raitprobab<strong>le</strong>ment s'expliquer par <strong>le</strong> manque de donnéesprobantes en orthopédie et par <strong>le</strong> fait qu'ons'en sert peu <strong>pour</strong> appuyer <strong>le</strong>s pratiques cliniques.4L'évaluation de l'efficacité d'Exogen s'inscritdans ce contexte, qui s'accompagne d'une <strong>faib<strong>le</strong>s</strong>tandardisation de la pratique <strong>pour</strong> un mêmeproblème clinique. Comment évaluer, par exemp<strong>le</strong>,la va<strong>le</strong>ur d'une nouvel<strong>le</strong> technique commeExogen <strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitement des fractures du tibiaalors qu'il n'y a pas de consensus chez <strong>le</strong>s orthopédistesquant aux approches à privilégier <strong>pour</strong>traiter cette fracture ? Il existe des données probantes<strong>pour</strong> guider <strong>le</strong>s choix de traitement decertains types de fractures du tibia, mais el<strong>le</strong>s nesont pas toujours prises en compte par <strong>le</strong>s praticiens[Bhandari et al., 2001; Bhandari et al.,2002]; quant au traitement d'autres types de fracturesdu tibia, il n'y a pas encore suffisamment depublications scientifiques <strong>pour</strong> guider <strong>le</strong> choixdes praticiens [Littenberg et al., 1998].Le manque de standardisation dans <strong>le</strong>s mesuresdes résultats des traitements constitue une difficultéimportante dans l'évaluation des différentesapproches thérapeutiques d'un même problèmeclinique. Ainsi, l'évaluation des résultats destraitements de fractures fermées du tibia dans uncentre hospitalier écossais conclut qu'il n'existeaucune échel<strong>le</strong> d'évaluation validée. Avec deuxéchel<strong>le</strong>s de mesure comportant des critères différents,<strong>le</strong> <strong>pour</strong>centage de patients traités ayant euun résultat insatisfaisant était soit de 4 %, soit de42 % [Bridgman et Baird, 1993]. L'évaluationradiologique de la consolidation, qui devrait êtreplus objective, reflète aussi ce manque de standardisation.Ainsi, une étude menée sur laconcordance interobservateurs et intra-observateurde l'évaluation radiologique de la consolidationdes fractures du tibia par enclouage conclutqu'avec un coefficient Kappa 4 de 0,82, la continuitéde l'os cortical sur plusieurs plans constitue<strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur critère, mais qu'il n'existe aucuneéchel<strong>le</strong> d'évaluation validée [Whelan et al.,2002].4. Pour plus d’informations sur <strong>le</strong> test non paramétrique Kappa(K) de Cohen utilisé dans cette étude, consulter l’adresse Internetsuivante : http://kappa.chez.tiscali.fr/kappa_intro.htm.


6 EFFICACITÉ D'EXOGENL'efficacité d'une technologie ou d'une interventiondépend de son aptitude à produire <strong>le</strong> bénéficeescompté <strong>pour</strong> un problème de santé donné,dans des conditions définies <strong>pour</strong> des patientsappartenant à une population déterminée. Il estdonc nécessaire de préciser <strong>le</strong> bénéfice escomptépar l'application d'Exogen, son aptitude à produirece bénéfice, <strong>le</strong> problème de santé encause, <strong>le</strong> type de patients visés et <strong>le</strong>s conditionsd'utilisation de cette forme de traitement. Dans<strong>le</strong> cas des fractures, Exogen peut être utilisé<strong>pour</strong> trois indications différentes :• l'accélération de la guérison, incluant <strong>le</strong>sretards de consolidation,• la prévention de l'absence de consolidation,et• <strong>le</strong> traitement de l'absence de consolidation.Nous allons maintenant examiner l'efficacitéd'Exogen <strong>pour</strong> chacune de ces indications.6.1 ACCÉLÉRATION DE LAGUÉRISONComme on l'a mentionné, la FDA a autorisé en1994 l'utilisation d'Exogen aux États-Uniscomme adjuvant du traitement standard desfractures récentes du radius distal avec déplacementpostérieur (fractures de Col<strong>le</strong>s) et desfractures récentes du tibia fermées ou ouvertesde type I selon la classification de Gustilo etAnderson (voir la section 4).En 1996 et en 1998, Medicare a refusé <strong>le</strong>s demandesdu fabricant de rembourser <strong>le</strong>s fraisd'utilisation d'Exogen <strong>pour</strong> accélérer la guérisondes fractures. <strong>Les</strong> motifs invoqués dans <strong>le</strong> refusde 1996 portent sur <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> niveau de preuvedes études d'efficacité et sur <strong>le</strong> fait que la populationassurée par <strong>le</strong> programme Medicare necorrespond pas au profil de population de cesétudes. Medicare assure essentiel<strong>le</strong>ment despersonnes de 65 ans et plus qui souffrent souventde maladies concomitantes. Or, <strong>le</strong>s étudesd'efficacité soumises par la compagnie à l'appui desa demande excluaient <strong>le</strong>s patients qui recevaientdes anticoagulants, des anti-inflammatoires ou desinhibiteurs calciques. De plus, <strong>le</strong>s patients souffrantd'insuffisance vasculaire, ayant des antécédentsde thrombophlébite ou des problèmesde nutrition ou d'alcoolisme étaient exclus desétudes sur l'efficacité du traitement. La décisionde 1998, quant à el<strong>le</strong>, a été fondée sur l'absenced'études :• examinant <strong>le</strong>s répercussions fonctionnel<strong>le</strong>s;• d'efficacité <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s personnes âgées; et• portant sur la prévention des retards et desabsences de consolidation [Centers for Medicare& Medicaid Services, 2000].L'agence australienne d'évaluation des technologies,<strong>le</strong> Medical Services Advisory Committee,a répertorié quatre études randomisées sur l'efficacitéd'Exogen <strong>pour</strong> accélérer la guérison desfractures [Emami et al., 1999; Heckman et al.,1994; Kristiansen et al., 1997; Mayr et al.,2000]. <strong>Les</strong> détails de ces études sont présentésen annexe. Deux de ces études, qui ont été jugéesd'excel<strong>le</strong>nte qualité, ont évalué l'efficacitéd'Exogen <strong>pour</strong> accélérer la guérison de fracturesdu tibia fermées et ouvertes de type I. L'étudequi a comparé l'efficacité d'Exogen associé à untraitement d'immobilisation par plâtre conclutque ce traitement est efficace [Heckman et al.,1994]. L'autre, qui a comparé l'efficacité d'Exogenassocié à un traitement par enclouage,conclut que ce traitement n'est pas efficace[Emami et al., 1999]. À la lumière de ces résultatscontradictoires, l'agence d'évaluation australiennerecommande de ne pas rembourser <strong>le</strong>sfrais liés à l'utilisation d'Exogen <strong>pour</strong> l'indicationd'accélération de la guérison de fractures[Medical Services Advisory Committee, 2002].La seu<strong>le</strong> méta-analyse qui a examiné l'efficacitédes <strong>ultrasons</strong> <strong>pour</strong> accélérer <strong>le</strong> processus deguérison [Busse et al., 2002] a répertorié <strong>le</strong>squatre mêmes études randomisées que l'agenceaustralienne [Medical Services Advisory Committee,2002]. El<strong>le</strong> n'inclut cependant que <strong>le</strong>sétudes qui ont comparé l'efficacité d'Exogenassocié à une immobilisation par plâtre[Heckman et al., 1994; Kristiansen et al., 1997;Mayr et al., 2000], excluant ainsi l'étude qui5


avait obtenu des résultats négatifs [Emami et al.,1999]. <strong>Les</strong> auteurs n'ont pas justifié <strong>le</strong> critèred'exclusion des études comportant une stabilisationchirurgica<strong>le</strong>.Selon cette méta-analyse de Busse, Exogenserait efficace <strong>pour</strong> accélérer <strong>le</strong> processus deguérison. Compte tenu des diverses lacunes desétudes primaires et de la méta-analyse, <strong>le</strong>s auteursse bornent à conclure que <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong>peuvent être efficaces (plutôt que d'affirmerqu'ils sont efficaces) <strong>pour</strong> cette indication. Larevue Bandolier, une publication é<strong>le</strong>ctroniquedans <strong>le</strong> domaine de la médecine factuel<strong>le</strong>, félicite<strong>le</strong>s auteurs de cette méta-analyse <strong>pour</strong> <strong>le</strong>urprudence quant à l'interprétation des données.La revue souligne éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s étudesincluses dans cette méta-analyse ne comprennentque de petits effectifs et que des études auxrésultats négatifs non publiées <strong>pour</strong>raient faci<strong>le</strong>menten invalider <strong>le</strong>s conclusions :<strong>Les</strong> auteurs sont à juste titre prudents dans <strong>le</strong>ursconclusions. Ils affirment que <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong> peuventréduire <strong>le</strong> temps de guérison des fracturesnon traitées par voie chirurgica<strong>le</strong>. Ils laissent entendreque nous devrions nous méfier du résultatde la méta-analyse parce qu'il y a peu de données.Et <strong>le</strong>s essais sont bons, ont des cotes dehaute qualité, contrairement à certaines recensionscomportant de petites quantités d'informationsdont la piètre qualité est noyée sous unelogorrhée d'équivoques et d'ambiguïtés.Souvent lorsque nous procédons à une recensionsystématique, nous n'avons pas idée de la quantitéd'informations qui nous permettrait d'êtresûrs du résultat. S'il y a peu d'informations,comme c'est <strong>le</strong> cas ici, des essais non publiésayant obtenu des résultats négatifs <strong>pour</strong>raientalors revêtir une grande importance. Et bientôt,on essaiera de vous vendre l'idée en vous disantqu'el<strong>le</strong> est fondée sur « des données probantes » !(traduction libre) [Pulsed ultrasound for fracturehealing, 2002].Malgré la bonne qualité méthodologique desétudes qui comparent l'utilisation d'Exogen associéà une immobilisation par plâtre et <strong>le</strong> résultatde la méta-analyse de ces études, nous constatonsdes carences importantes quant à la forcede cette preuve, et ce, à cause du faib<strong>le</strong> effectifde la méta-analyse et de l'exclusion de l'étudecomportant une stabilisation chirurgica<strong>le</strong>, que<strong>le</strong>s auteurs n'ont pas justifiée.Dans <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s animaux, la présence d'implantsmétalliques n'affecte pas l'efficacité des<strong>ultrasons</strong> [Center for Devices and RadiologicalHealth, 2000]. Il serait donc étonnant que <strong>le</strong>srésultats de l'étude où <strong>le</strong>s sujets avaient eu unestabilisation chirurgica<strong>le</strong> soient négatifs à causede l'implant métallique. <strong>Les</strong> différences de résultats<strong>pour</strong>raient peut-être s'expliquer par <strong>le</strong>type de patients inclus dans <strong>le</strong>s deux études. Sil'on veut étudier l'effet adjuvant des <strong>ultrasons</strong><strong>pour</strong> traiter des fractures immobilisées par plâtre,il faut que la fracture soit stab<strong>le</strong>, une fractureinstab<strong>le</strong> devant être traitée par stabilisation chirurgica<strong>le</strong>.<strong>Les</strong> patients de l'étude utilisant untraitement adjuvant par <strong>ultrasons</strong> associé à unestabilisation chirurgica<strong>le</strong> avaient probab<strong>le</strong>mentdes fractures instab<strong>le</strong>s. Il y a donc une différencedans <strong>le</strong> type de fractures incluses dans <strong>le</strong>sdeux études qui arrivent à des conclusionscontradictoires.De plus, dans l'étude comportant une immobilisationpar plâtre, 64 des 67 sujets présentaientune fracture fermée [Heckman et al., 1994]. Il ydonc lieu de s'interroger globa<strong>le</strong>ment sur l'efficacitéd'Exogen <strong>pour</strong> accélérer la guérison desfractures ouvertes, même de type I.Aucune des trois études n'a mesuré l'effet dutraitement sur <strong>le</strong> fonctionnement du membreatteint. L'une des études a utilisé la consolidationobjectivée radiologiquement et cliniquementcomme mesure de résultat [Heckman etal., 1994], et <strong>le</strong>s deux autres uniquement laconsolidation objectivée radiologiquement[Kristiansen et al., 1997; Mayr et al., 2000].6.2 PRÉVENTION DE L'ABSENCE DECONSOLIDATIONIl semb<strong>le</strong> qu'aucune étude n'ait visé à examinerl'efficacité d'Exogen <strong>pour</strong> prévenir l'absence deconsolidation. En se fondant sur des études portantsur l'accélération du temps de guérison,certains auteurs affirment que ce traitement peutprévenir <strong>le</strong>s problèmes d'absence de consolidation.Ainsi, <strong>le</strong>s auteurs de la méta-analyseconcluent que <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong> non seu<strong>le</strong>ment peuventêtre efficaces <strong>pour</strong> accélérer la guérison,mais qu'ils peuvent éga<strong>le</strong>ment diminuer <strong>le</strong>s problèmesde retard et d'absence de consolidation[Busse et al., 2002]. Dans une <strong>le</strong>ttre au rédacteur,un commentaire sur cet artic<strong>le</strong> juge que6


l'affirmation concernant l'absence de consolidationn'est pas appuyée par des données scientifiques[McAlinden, 2002].En effet, un traitement qui accélère <strong>le</strong> processusde guérison diminuera <strong>le</strong>s retards de consolidation,qui sont par définition des guérisons plus<strong>le</strong>ntes que prévu. Ce qui ne signifie aucunementqu'il agira automatiquement sur l'absence deconsolidation, qui est un arrêt du processus deguérison. À ce jour, il n'existe donc aucunepreuve qu'Exogen soit efficace <strong>pour</strong> prévenirl'absence de consolidation.Au moins une compagnie d'assurance américainea toutefois accepté de rembourser <strong>le</strong>s fraisd'utilisation d'Exogen <strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitement desfractures chez des patient fumeurs ou diabétiques,à partir du principe que ces derniers sontplus susceptib<strong>le</strong>s d'avoir des retards et des absencesde consolidation [The Regence Group,2002].6.3 TRAITEMENT DE L'ABSENCE DECONSOLIDATION<strong>Les</strong> seu<strong>le</strong>s études qui ont examiné l'efficacitéd'Exogen <strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitement de l'absence deconsolidation sont des études de séries de casrétrospectives [Frankel et Mizuho, 2002; Mayret al., 2000; Mayr et al., 2002; Nolte et al.,2001] 5 . L'agence d'évaluation australienne jugeque <strong>le</strong> niveau de preuve de ce type d'étude esttrop faib<strong>le</strong> <strong>pour</strong> justifier un remboursement desfrais d'utilisation de cette technologie [MedicalServices Advisory Committee, 2002]. Toutefois,l'évaluation effectuée <strong>pour</strong> <strong>le</strong> compte deMedicare aux États-Unis juge que la méthodedes études de séries de cas rétrospectives peutêtre acceptab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> cette indication, même sides études randomisées auraient été préférab<strong>le</strong>s.Ces études de séries de cas ont utilisé un pland'auto-appariement où chaque patient est sonpropre témoin (self-paired study design). El<strong>le</strong>sse fondent sur <strong>le</strong> postulat que <strong>le</strong>s chances deguérison spontanée d'une absence de consolidationsont de l'ordre de zéro. Selon une analyseen intention de traiter, <strong>le</strong> taux de guérison seraitde 64 à 82 %, et donc suffisant <strong>pour</strong> établir l'efficacitéde l'intervention 6 . L'évaluation américaineaccepte cette analyse, et <strong>le</strong> programmeMedicare rembourse <strong>le</strong>s frais liés à l'utilisationd'Exogen <strong>pour</strong> traiter l'absence de consolidation,définie comme un arrêt du processus de guérisond'au moins trois mois, et fondée notammentsur l'examen des résultats de séries de clichésradiographiques en plusieurs plans [Centers forMedicare & Medicaid Services, 1999]. De plus,il faut qu'au moins une intervention chirurgica<strong>le</strong>ait été effectuée <strong>pour</strong> traiter cette absence deconsolidation.Ce dernier critère est basé sur <strong>le</strong> fait que 80 %des patients inclus dans <strong>le</strong>s études encore inéditeslors de l'évaluation de Medicare ont subi aumoins une intervention chirurgica<strong>le</strong> avant decommencer un traitement avec Exogen. Depuiscette évaluation, l'une de ces études a été publiée[Nolte et al., 2001], dans laquel<strong>le</strong> 21 des29 patients (72 %) avaient subi une interventionchirurgica<strong>le</strong> <strong>pour</strong> traiter l'absence de consolidationde fractures de différents os avant de recevoir<strong>le</strong> traitement par <strong>ultrasons</strong>.Depuis l'évaluation de Medicare, une autreétude a été publiée. El<strong>le</strong> portait sur 36 patientsayant une absence de consolidation de fracturedu scaphoïde, et a enregistré un taux de succèsde 86,1 %. La définition de l'absence de consolidationutilisée dans cette étude était l'absencede guérison plus de 240 jours après la fracture[Mayr et al., 2002]. L'artic<strong>le</strong> ne permet pas dedéterminer avec certitude <strong>le</strong> nombre de patientsqui ont subi une intervention chirurgica<strong>le</strong> avant<strong>le</strong> début du traitement.L'écart entre <strong>le</strong> jugement de l'agence d'évaluationaustralienne et celui de l'agence d'évaluationaméricaine concernant <strong>le</strong> traitement de l'absencede consolidation illustre <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> central du cadrede référence qui sert à établir la force de lapreuve. En ce qui concerne l'acceptation deplans d'études de séries de cas où chaque patientest son propre témoin (auto-appariement), nousnous interrogeons sur l'affirmation selon laquel<strong>le</strong><strong>le</strong>s chances de guérison tardive d'une absence de5. L’évaluation de l’agence australienne et cel<strong>le</strong> effectuée <strong>pour</strong> <strong>le</strong>compte de Medicare font éga<strong>le</strong>ment référence à un certain nombred’études qui ont été soumises par <strong>le</strong> fabricant comme des étudesnon publiées.6. <strong>Les</strong> auteurs de cette analyse ont opté <strong>pour</strong> un taux de guérisontardive dit prudent de 5 % plutôt que de 0 % [Centers for Medicare& Medicaid Services, 2000].7


consolidation sont de l'ordre de 0 %. <strong>Les</strong> résultatspréliminaires d'une étude randomisée portantsur l'efficacité des champs é<strong>le</strong>ctromagnétiques<strong>pour</strong> traiter l'absence de consolidation defractures du tibia faisaient état d'une efficacitécomparab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> groupe traité avec deschamps é<strong>le</strong>ctromagnétiques (cinq patients surneuf) et dans <strong>le</strong> groupe témoin traité par uneimmobilisation prolongée (cinq patients sursept) sur une période de 24 semaines. Ces résultatssont surprenants, étant donné que <strong>le</strong>s critèresd'inclusion de cette étude exigeaient un interval<strong>le</strong>d'au moins un an depuis la fracture et unarrêt du processus de guérison d'au moins troismois [Barker et al., 1984]. Malheureusement,nous n'avons pu retracer d'autres publicationsreliées à cette étude. Ces résultats semb<strong>le</strong>nt cependantindiquer qu'un traitement non chirurgicalde l'absence de consolidation peut donnerdes taux de guérison importants même si <strong>le</strong>processus de consolidation a été arrêté pendanttrois mois. Ces résultats s'expliquent probab<strong>le</strong>mentpar la guérison par voie endo-osseuse, quipeut mener <strong>le</strong>ntement vers une guérison, et ce,même si la voie de consolidation habituel<strong>le</strong> parcal osseux fait défaut [Marsh, 1998]. De plus,l'absence d'échel<strong>le</strong>s d'évaluation radiologique etla variabilité dans la concordance interobservateurset intra-observateur de cette évaluation[Whelan et al., 2002] peuvent entraîner deserreurs de jugement quant à l'arrêt du processusde consolidation.L'étude portant sur <strong>le</strong> traitement de l'absence deconsolidation de fractures du scaphoïde a utilisécomme critère d'absence de guérison la nonconsolidationd'une fracture survenue il y a plusde 240 jours [Mayr et al., 2002]. À partir del'artic<strong>le</strong>, il est impossib<strong>le</strong> de conclure à l'efficacitéd'Exogen selon <strong>le</strong> critère de Medicare, àsavoir un arrêt de guérison d'au moins trois moisfondé notamment sur l'examen des résultats deséries de clichés radiographiques en plusieursplans. L'autre étude a utilisé <strong>le</strong> critère d'un arrêtde guérison d'au moins trois mois <strong>pour</strong> évaluerl'efficacité d'Exogen (chez 29 patients) <strong>pour</strong> <strong>le</strong>traitement de fractures dont <strong>le</strong> foyer et <strong>le</strong> typeétaient différents os. <strong>Les</strong> auteurs n'ont cependantpas précisé <strong>le</strong> mode de suivi radiologique [Nolteet al., 2001].Dans certains pays d'Europe, <strong>le</strong> traitement del'absence de consolidation par des ondes de chocextracorporel<strong>le</strong>s est très répandu. Une évaluationrécente indique que la preuve d'efficacitébasée sur des études de séries de cas disparaîtlorsque l'on compare l'amélioration cliniqueavec l'évolution naturel<strong>le</strong> de ce problème deguérison [Biedermann et al., 2003].La force de la preuve de l'efficacité d'Exogen<strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitement de l'absence de consolidationest donc fortement affaiblie par l'absence d'étudesrandomisées et par des indications selon <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>sla méthode d'analyse par auto-appariement utiliséedans <strong>le</strong>s études de séries de cas n'est pas appropriéeà cause de l'évolution naturel<strong>le</strong> de ceproblème de guérison.6.4 AUTRES INDICATIONSL'effet possib<strong>le</strong> de stimulation de la croissanceosseuse par <strong>ultrasons</strong> <strong>pour</strong>rait s'avérer intéressant<strong>pour</strong> l'ancrage de certains types de prothèseset <strong>le</strong> traitement de l'ostéoporose. Une étude réaliséesur des animaux indique qu'Exogen augmentel'ancrage osseux d'un implant métalliqueporeux [Tanzer et al., 2001]. Il semb<strong>le</strong> que cetype d'utilisation n'ait pas fait l'objet d'étudeschez l'humain. L'emploi des <strong>ultrasons</strong> <strong>pour</strong> influencer<strong>le</strong> processus d'ostéoporose ne semb<strong>le</strong>pas efficace, probab<strong>le</strong>ment parce que l'énergiedes <strong>ultrasons</strong> ne permet pas de pénétrer suffisamment<strong>le</strong> cortex d'os intacts [Warden et al.,2001b].8


7 INNOCUITÉ D'EXOGEN<strong>Les</strong> <strong>ultrasons</strong> utilisés à des fins thérapeutiquessur <strong>le</strong>s tissus mous produisent des effets thermiquesà l'intérieur des tissus. Appliqués au niveaumaximal de puissance (3 000 mW par cmcarré d'intensité moyenne), ils peuvent nuire autissu osseux, particulièrement aux os en croissance[Nussbaum, 1998]. Le stimulateur decroissance osseuse Exogen emploie des <strong>ultrasons</strong>de faib<strong>le</strong> intensité dont <strong>le</strong> niveau d'énergieest comparab<strong>le</strong> à celui des <strong>ultrasons</strong> diagnostiques(30 mW par cm carré d'intensité moyenne).Ce niveau d'énergie n'a pas d'effets thermiquesni d'effet néfaste apparent [Nussbaum, 1998].<strong>Les</strong> études présentées <strong>pour</strong> appuyer l'ajout « absencede consolidation » aux indications reconnuespar la FDA montrent de plus que la présenced'implants métalliques n'entraîne ni effetthermique, ni interactions avec ces implants[Center for Devices and Radiological Health,2000].La méta-analyse portant sur l'efficacité d'Exogen<strong>pour</strong> accélérer la guérison de fractures mentionnedes études qui montrent que <strong>le</strong>s appareilsd'<strong>ultrasons</strong> utilisés <strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitement des tissusmous ne sont souvent pas assez calibrés. <strong>Les</strong>auteurs mentionnent que <strong>le</strong>s appareils de typeExogen ne semb<strong>le</strong>nt pas sujets à des problèmesde calibrage [Busse et al., 2002].En conclusion, <strong>le</strong>s études disponib<strong>le</strong>s ne fontétat d'aucun effet néfaste associé à l'utilisationde la technologie Exogen.8 CONCLUSIONSLe rô<strong>le</strong> thérapeutique des <strong>ultrasons</strong> <strong>pour</strong> laconsolidation des fractures reste marginal. Àtitre d'exemp<strong>le</strong>, un traité récent d'orthopédie nefait aucune mention de ce type de traitement[Bulstrode, 2002]. Un autre traité juge que,<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s absences de consolidation des fracturesdu tibia, <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong> sont recommandés lorsque<strong>le</strong>s interventions chirurgica<strong>le</strong>s sont contreindiquées;il s'agirait cependant d'un traitementexceptionnel [Gou<strong>le</strong>t et Hak, 2001].<strong>Les</strong> preuves d'efficacité que nous avons analyséess'avèrent <strong>faib<strong>le</strong>s</strong> (tab<strong>le</strong>au 2).TABLEAU 2Preuves d'efficacitéINDICATIONAccélération de la guérisonPrévention de l'absence de consolidationTraitement de l'absence de consolidationAutres indicationsPREUVE D'EFFICACITÉEfficace <strong>pour</strong> des fractures traitées sans interventionchirurgica<strong>le</strong>, selon une méta-analyse de trois étudesrandomisées comprenant un faib<strong>le</strong> effectif total de patients.Ce petit effectif affaiblit considérab<strong>le</strong>ment la preuve.Pas de preuve d'efficacité clinique.Efficace selon des études de séries de cas. Aucune étuderandomisée.Pas de preuve d'efficacité clinique.9


La preuve de l'efficacité d'Exogen <strong>pour</strong> accélérerla guérison est affaiblie par <strong>le</strong> petit effectifdes études et de la méta-analyse. De plus, laforce de cette preuve dépend du fait que la métaanalysea exclu l'étude portant sur des fracturestraitées par stabilisation chirurgica<strong>le</strong>. Comme onl'explique à la section 6.1, en ce qui concerne <strong>le</strong>sfractures du tibia, <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong> ne semb<strong>le</strong>ntefficaces que <strong>pour</strong> accélérer la guérison desfractures fermées suffisamment stab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> êtreimmobilisées par plâtre. Pour <strong>le</strong> traitement del'absence de consolidation, la preuve de l'efficacitéest fortement affaiblie par l'absence d'étudesrandomisées et par des indications selon <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>sla méthode d'analyse par auto-appariementutilisée dans <strong>le</strong>s études de séries de cas n'est pasappropriée à cause de l'évolution naturel<strong>le</strong> de ceproblème de guérison.Compte tenu de ce faib<strong>le</strong> niveau de preuve, nousne pouvons recommander l'utilisation des <strong>ultrasons</strong><strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitement des fractures. L'absencede consolidation constitue cependant une exception.En ce qui concerne l'absence de consolidationdes fractures du tibia, <strong>le</strong> pronostic est sigrave qu'il nous apparaît raisonnab<strong>le</strong> d'envisagerl'utilisation des <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité aprèséchec d'au moins une intervention chirurgica<strong>le</strong>et après un arrêt du processus de consolidationde plusieurs mois mesuré par des séries de clichésradiographiques en plusieurs plans. Pour<strong>le</strong>s foyers de fractures autres que <strong>le</strong> tibia, <strong>le</strong>sincertitudes concernant l'efficacité d'Exogen<strong>pour</strong> <strong>le</strong> traitement de l'absence de consolidationdoivent être évaluées en fonction du pronosticpropre à ces fractures et du contexte clinique.Compte tenu des données disponib<strong>le</strong>s, l'AETMISestime donc que <strong>le</strong>s <strong>ultrasons</strong> à faib<strong>le</strong> intensité<strong>pour</strong>raient constituer un traitement d'exception<strong>pour</strong> un nombre très restreint de patients.10


ANNEXEÉtudes randomisées sur l'accélération de la guérisonÉTUDEFOYER DEFRACTURETRAITEMENTNOMBRE DEFRACTURESGroupeexpérimentalGroupetémoinFerméeTYPE DEFRACTUREOuverteEFFETMayr et al.,2000ScaphoïdeImmobilisationpar plâtre15 15 30 0 Moyenne deconsolidationobjectivée parradiographie de 43versus 62 jours.Différencestatistiquementsignificative.Emami etal., 1999Diaphyse dutibiaEnclouage 15 17 28 4(stade I)Moyenne deconsolidation de155 versus125 jours. Pas dedifférencesignificative.Kristiansenet al., 1997Radius distalImmobilisationpar plâtre30 31 61 0 Moyenne deconsolidationobjectivée parradiographie de 64versus 87 jours.*Différencestatistiquementsignificative.Heckman etal., 1994Diaphyse dutibiaImmobilisationpar plâtre33 34 64 3(stade I)Moyenne deconsolidationobjectivée parradiographie de 102versus 190 jours.Différencestatistiquementsignificative.* Selon l’analyse de cette étude effectuée par <strong>le</strong> Medical Services Advisory Committee, qui a retenu <strong>le</strong> critère d’une consolidation de trois cortexosseux sur quatre selon <strong>le</strong> radiologiste indépendant plutôt que selon <strong>le</strong> chercheur principal [Medical Services Advisory Committee, 2002].11


RÉFÉRENCESPulsed ultrasound for fracture healing, 2002. Disponib<strong>le</strong> : http://www.jr2.ox.ac.uk/bandolier/band99/b99-5.html. (Page consultée <strong>le</strong> 12 janvier 2004.)Adams CI, Keating JF, Court-Brown CM. Cigarette smoking and open tibial fractures. Injury2001;32(1):61-5.Barker AT, Dixon RA, Sharrard WJ, Sutcliffe ML. Pulsed magnetic field therapy for tibial non-union.Interim results of a doub<strong>le</strong>-blind trial. Lancet 1984;1(8384):994-6.Bhandari M, Guyatt GH, Montori V, Devereaux PJ, Swiontkowski MF. User's guide to the orthopaedicliterature: how to use a systematic literature review. J Bone Joint Surg Am 2002a;84-A(9):1672-82.Bhandari M, Guyatt GH, Swiontkowski MF, Tornetta P 3rd, Sprague S, Schemitsch EH. A lack of consensusin the assessment of fracture healing among orthopaedic surgeons. J Orthop Trauma2002b;16(8):562-6.Bhandari M, Guyatt GH, Swiontkowski MF, et al. Surgeons' preferences for the operative treatment offractures of the tibial shaft. An international survey. J Bone Joint Surg Am 2001;83-A(11):1746-52.Bhandari M, Guyatt GH, Tornetta P 3rd, et al. Current practice in the intramedullary nailing of tibialshaft fractures: an international survey. J Trauma 2002;53(4):725-32.Bhandari M, Morrow F, Kulkarni AV, Tornetta P 3rd. Meta-analyses in orthopaedic surgery. A systematicreview of their methodologies. J Bone Joint Surg Am 2001;83-A(1):15-24.Biedermann R, Martin A, Hand<strong>le</strong> G, Auckentha<strong>le</strong>r T, Bach C, Krismer M. Extracorporeal shock wavesin the treatment of nonunions. J Trauma 2003;54(5):936-42.Bridgman SA, Baird K. Audit of closed tibial fractures: what is a satisfactory outcome? Injury 1993;24(2):85-9.Bulstrode CJ. Oxford Textbook of Orthopedics and Trauma. Oxford : Oxford University Press; 2002.Busse JW, Bhandari M, Kulkarni AV, Tunks E. The effect of low-intensity pulsed ultrasound therapy ontime to fracture healing: a meta-analysis. CMAJ 2002;166(4):437-41. Disponib<strong>le</strong> : http://www.pubmedcentral.gov/artic<strong>le</strong>render.fcgi?tool=pubmed&pubmedid=11873920. (Page consultée <strong>le</strong> 12 janvier2004.)Center for Devices and Radiological Health. P900009-Exogen 2000 ® Summary of Safety and Effectiveness.Rockvil<strong>le</strong>, Maryland : Food and Drug Administration, 2000. Disponib<strong>le</strong> : http://www.fda.gov/cdrh/pdf/p900009s006.html. (Page consultée <strong>le</strong> 12 janvier 2004) .Centers for Medicare & Medicaid Services. E<strong>le</strong>ctrical Stimulation for Fracture Healing (#CAG-00043).Baltimore : Centers for Medicare & Medicaid Services, 1999. Medicare Coverage Policy. Disponib<strong>le</strong> :http://www.cms.hhs.gov/ncdr/searchdisplay.asp?id=24. (Page consultée <strong>le</strong> 12 janvier 2004.)12


Centers for Medicare & Medicaid Services. Ultrasound Stimulation for Nonunion Fracture Healing(#CAG-00022N). Baltimore : Centers for Medicare & Medicaid Services, 2000. Medicare CoveragePolicy. Disponib<strong>le</strong> : http://www.cms.hhs.gov/ncdr/memo.asp?id=76. (Page consultée <strong>le</strong> 12 janvier2004.)Co<strong>le</strong> AS, McNally MA. The management of open fractures. Dans : Bulstrode CJ. Oxford Textbook ofOrthopedics and Trauma. Oxford : Oxford University Press; 2002: 1636-51.Crenshaw AH. Campbell's Operative Orthopaedics. 5 e éd. St. Louis : Mosby; 1971.Danis R. Théorie et pratique de l'ostéosynthèse. Paris : Masson; 1949.Einhorn TA. Enhancement of fracture-healing. J Bone Joint Surg Am 1995;77(6):940-56.Einhorn TA. Enhancement of fracture healing. Instr Course Lect 1996;45:401-16.Emami A, Petren-Mallmin M, Larsson S. No effect of low-intensity ultrasound on healing time of intramedullaryfixed tibial fractures. J Orthop Trauma 1999;13(4):252-7.Frankel VH, Mizuho K. Management of non-union with pulsed low-intensity ultrasound therapy―internationalresults. Surg Technol Int 2002;10:195-200.Georgiadis GM. Limb salvage versus amputation. Dans : Bulstrode CJ. Oxford Textbook of Orthopedicsand Trauma. Oxford : Oxford University Press; 2002: 1681-90.Gou<strong>le</strong>t JA, Hak DJ. Tibial malunion and nonunion. Dans : Chapman MW, Campbell WC. Chapman'sorthopaedic surgery. 3 e éd. Philadelphia : Lippincott Williams & Wilkins; 2001.Hadjiargyrou M, McLeod K, Ryaby JP, Rubin C. Enhancement of fracture healing by low intensity ultrasound.Clin Orthop 1998(355 Suppl):S216-29.Heckman JD, Ryaby JP, McCabe J, Frey JJ, Kilcoyne RF. Acce<strong>le</strong>ration of tibial fracture-healing by noninvasive,low-intensity pulsed ultrasound. J Bone Joint Surg Am 1994;76(1):26-34.Herskind AM, Christensen K, Norgaard-Andersen K, Andersen JF. Diabetes mellitus and healing ofclosed fractures. Diabete Metab 1992;18(1):63-4.Heybeli N, Yesildag A, Oyar O, Gulsoy UK, Tekinsoy MA, Mumcu EF. Diagnostic ultrasound treatmentincreases the bone fracture-healing rate in an internally fixed rat femoral osteotomy model. J UltrasoundMed 2002;21(12):1357-63.Karladani AH, Granhed H, Karrholm J, Styf J. The influence of fracture etiology and type on fracturehealing: a review of 104 consecutive tibial shaft fractures. Arch Orthop Trauma Surg 2001;121(6):325-8.Kristiansen TK, Ryaby JP, McCabe J, Frey JJ, Roe LR. Acce<strong>le</strong>rated healing of distal radial fractureswith the use of specific, low-intensity ultrasound. A multicenter, prospective, randomized, doub<strong>le</strong>blind,placebo-control<strong>le</strong>d study. J Bone Joint Surg Am 1997;79(7):961-73.Kyro A, Usenius JP, Aarnio M, Kunnamo I, Avikainen V. Are smokers a risk group for delayed healingof tibial shaft fractures? Ann Chir Gynaecol 1993;82(4):254-62.Littenberg B, Weinstein LP, McCarren M, et al. Closed fractures of the tibial shaft. A meta-analysis ofthree methods of treatment. J Bone Joint Surg Am 1998;80(2):174-83.13


Loder RT. The influence of diabetes mellitus on the healing of closed fractures. Clin Orthop 1988;232:210-6.Mandracchia VJ, Nelson SC, Barp EA. Current concepts of bone healing. Clin Podiatr Med Surg 2001;18(1):55-77.Marsh D. Concepts of fracture union, delayed union, and nonunion. Clin Orthop 1998(355 Suppl):S22-30.Marsh DR, Li G. The biology of fracture healing: optimising outcome. Br Med Bull 1999;55(4):856-69.Mayr E, Frankel V, Ruter A. Ultrasound―an alternative healing method for nonunions? Arch OrthopTrauma Surg 2000;120(1-2):1-8.Mayr E, Mockl C, Lenich A, Ecker M, Ruter A. Ist niedrig-intensiver Ultraschall bei der Behandlungvon Frakturheilungsstörungen wirksam? Unfallchirurg 2002;105(2):108-15.Mayr E, Rudzki MM, Rudzki M, Borchardt B, Hausser H, Ruter A. Besch<strong>le</strong>unigt niedrig intensiver, gepulsterUltraschall die Heilung von Skaphoidfrakturen? Handchir Mikrochir Plast Chir 2000;32(2):115-22.McAlinden MM. Fracture healing using low-intensity pulsed ultrasound. CMAJ 2002;167(2):128-a. Disponib<strong>le</strong>: http://www.cmaj.ca/cgi/content/full/167/2/128-a. (Page consultée <strong>le</strong> 12 janvier 2004.)Medical Services Advisory Committee. Low Intensity Ultrasound Treatment for Acce<strong>le</strong>ration of BoneFracture Healing―Exogen Bone Growth Stimulation. Canberra : Medical Services AdvisoryCommittee, 2002. Disponib<strong>le</strong> : http://www.msac.gov.au/pdfs/msac1030.pdf. (Page consultée <strong>le</strong> 12janvier 2004.)Niyibizi C, Kim M. Novel approaches to fracture healing. Expert Opin Investig Drugs 2000;9(7):1573-80.Nolte PA, van der Krans A, Patka P, Janssen IM, Ryaby JP, Albers GH. Low-intensity pulsed ultrasoundin the treatment of nonunions. J Trauma 2001;51(4):693-702; discussion 702-3.Nussbaum E. The influence of ultrasound on healing tissues. J Hand Ther 1998;11(2):140-7.Pilla AA. Low-intensity e<strong>le</strong>ctromagnetic and mechanical modulation of bone growth and repair: are theyequiva<strong>le</strong>nt? J Orthop Sci 2002;7(3):420-8.Randolph TJ, Vog<strong>le</strong>r H. Nonunions and delayed unions. J Foot Surg 1985;24(1):62-7.The Regence Group. Ultrasound Acce<strong>le</strong>rated Fracture Healing (5 mars 2002). Disponib<strong>le</strong> : http://www.regence.com/trgmedpol/dme/dme40.html. (Page consultée <strong>le</strong> 12 janvier 2004.)Rockwood CA, Green DP, Bucholz RW, Heckman JD. Rockwood and Green's fractures in adults. 5 e éd.Philadelphia : Lippincott Williams & Wilkins; 2001.Rosenberg GA, Patterson BM. Limb salvage versus amputation for severe open fractures of the tibia.Orthopedics 1998;21(3):343-9; quiz 350-1.Schmitz MA, Finnegan M, Natarajan R, Champine J. Effect of smoking on tibial shaft fracture healing.Clin Orthop 1999;(365):184-200.Sun JS, Hong RC, Chang WH, Chen LT, Lin FH, Liu HC. In vitro effects of low-intensity ultrasoundstimulation on the bone cells. J Biomed Mater Res 2001;57(3):449-56.14


Tanzer M, Kantor S, Bobyn JD. Enhancement of bone growth into porous intramedullary implants usingnon-invasive low intensity ultrasound. J Orthop Res 2001;19(2):195-9.Warden SJ, Bennell KL, Forwood MR, McMeeken JM, Wark JD. Ske<strong>le</strong>tal effects of low-intensitypulsed ultrasound on the ovariectomized rodent. Ultrasound Med Biol 2001a;27(7):989-98.Warden SJ, Bennell KL, Matthews B, Brown DJ, McMeeken JM, Wark JD. Efficacy of low-intensitypulsed ultrasound in the prevention of osteoporosis following spinal cord injury. Bone 2001b;29(5):431-6.Whelan DB, Bhandari M, McKee MD, et al. Interobserver and intraobserver variation in the assessmentof the healing of tibial fractures after intramedullary fixation. J Bone Joint Surg Br 2002;84(1):15-8.15

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!