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Le mot du juriste

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<strong>Le</strong> <strong>mot</strong> <strong>du</strong> <strong>juriste</strong>La Commission Nationale de l'Informatique et des LibertésPrincipes de la protection des données à caractère personnelLa Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés et ses missionsLa Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, dispose en son article 12 : "Nul ne fera l'objetd'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteinte à sonhonneur ou à sa réputation". De même, la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme etdes libertés fondamentales <strong>du</strong> 4 novembre 1950, affirme en son article 8, le droit au respect de la vie privéeet familiale, <strong>du</strong> domicile et de la correspondance. Dans le droit interne français, la loi 70-643 <strong>du</strong> 17 juillet1970 a intro<strong>du</strong>it dans le code civil un article 9 dont le premier alinéa est rédigé ainsi : "Chacun a droit aurespect de sa vie privée".<strong>Le</strong> respect de la vie privée a fait l'objet d'une abondante jurisprudence qui a précisé et élargi le contenu decette notion : le Conseil Constitutionnel lui a aussi reconnu une valeur constitutionnelle en le rattachant auprincipe de la liberté indivi<strong>du</strong>elle qui est une liberté constitutionnellement garantie. <strong>Le</strong>s données personnellesapparaissent comme une partie de ce principe qui englobe tout ce qui se rattache à l'identité personnelle,familiale d'une personne ainsi qu'à son image.<strong>Le</strong>s réseaux sont de nature à mettre en péril cette vie privée. Certaines pratiques des réseaux sontparticulièrement préoccupantes <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> développement <strong>du</strong> commerce électronique qui se fondenotamment sur un "marché" des données personnelles. Des renseignements sur les habitudes deconsommation des indivi<strong>du</strong>s, très souvent collectés à l'insu de ceux-ci sont réunis en bases de donnéesexploitées par des techniques modernes d'investigation.La France, pionnière en matière de données personnelles a très vite réalisé les risques de l’informatiquepour les libertés de la personne humaine et a réagi en se dotant depuis 1978 d’une législation traitant de laprotection de ces données face aux dangers d’une informatique grandissante : la loi <strong>du</strong> 6 janvier 1978 dite"Informatique et Libertés".La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL), est une autorité administrativeindépendante née de l'adoption de la loi précitée. La mission générale de la CNIL est, face aux dangers del’informatique, de protéger la vie privée et les libertés indivi<strong>du</strong>elles ou publiques. Elle est chargée de veillerau respect de la loi Informatique et libertés. Elle doit en particulier faire respecter les principes de loyautédans la collecte des données personnelles, de l'information préalable des personnes concernées, de lafinalité <strong>du</strong> traitement qui doit elle-même répondre à une exigence de proportionnalité. À cette fin, elle garantità toute personne physique un droit à l'information, à l'accès à ses propres données, ainsi qu'un droit derectification, de radiation et d'opposition. Dans le cadre de la mission qui lui est dévolue par la loi, la CNIL ala faculté de recenser les fichiers et de mener des investigations. Elle dispose également <strong>du</strong> pouvoir deprononcer des sanctions pouvant aller jusqu'à 300 000 euros.La composition de Commission Nationale de l'Informatique et des LibertésLa Commission constitue un collège pluraliste de 17 commissaires dont 12 sont élus par les assemblées oules juridictions auxquelles ils appartiennent :• deux députés ;• deux sénateurs ;• deux membres <strong>du</strong> Conseil économique et social ;• deux conseillers d’État ;• deux conseillers à la Cour de cassation ;• deux conseillers à la Cour des comptes.Elle comprend de plus cinq personnalités qualifiées désignées par :• le président de l’Assemblée nationale (une personnalité) ;• le président <strong>du</strong> Sénat (une personnalité) ;École supérieure de l'é<strong>du</strong>cation nationale Page 1 sur 3 www.esen.e<strong>du</strong>cation.fr


<strong>Le</strong> <strong>mot</strong> <strong>du</strong> <strong>juriste</strong>• le Conseil des ministres (trois personnalités).<strong>Le</strong> mandat des membres est de cinq ans sauf pour les parlementaires, pour lesquels il est d’une <strong>du</strong>rée égaleà celle de leur mandat électif.<strong>Le</strong>s droits et principes fondamentaux de la loi "Informatique et Libertés"La loi de 1978 et la CNIL instaurent en effet de nombreux droits et principes fondamentaux :<strong>Le</strong> principe de finalité<strong>Le</strong>s données personnelles ne peuvent être collectées, traitées, conservées ou transmises à des tiers qu’envue de réaliser des finalités déterminées, légitimes et compatibles entre elles. L’article L. 226-21 <strong>du</strong> codepénal sanctionne le délit de détournement des informations de leur finalité de cinq ans d’emprisonnement etde 300 000 € d’amende.<strong>Le</strong> principe de loyauté et de transparenceLa collecte, le traitement, la conservation des données personnelles et leur transmission éventuelle à destiers doivent s’effectuer de manière loyale. Cela suppose que les données ne soient pas collectées ettraitées à l’insu de la personne concernée et que les personnes soient informées de l’identité et <strong>du</strong> lieud’établissement de la personne qui traite ces données, des finalités poursuivies, <strong>du</strong> caractère obligatoire oufacultatif <strong>du</strong> traitement des données, des destinataires des informations, ainsi que toute informationnécessaire à l’exercice de leurs droits.L'article L. 226-16 <strong>du</strong> code pénal rappelle que le fait de procéder à des traitements automatisésd'informations nominatives sans le respect des formalités préalables à leur mise en œuvre prévuespar la loi est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende. (délit de création defichier clandestin).L’article L. 226-18 <strong>du</strong> code pénal sanctionne de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 €d’amende le fait de collecter des données par un moyen frau<strong>du</strong>leux déloyal ou illicite, ou de procéderà un traitement automatisé d’informations nominatives concernant une personne physique malgrél’opposition de cette personne, lorsque cette opposition est fondée sur des raisons légitimes " (délitsd'enregistrement ou de conservation illicites d'informations à caractère personnel).<strong>Le</strong> principe de la pertinence et de l’exactitude des données<strong>Le</strong>s données personnelles faisant l’objet d’un traitement doivent être pertinentes au regard des finalitéspoursuivies. Elles doivent être exactes et mises à jour.<strong>Le</strong> principe <strong>du</strong> consentement pour les traitements de données sensiblesLorsque des traitements portent sur des données sensibles (religion, opinion politique ou philosophique,appartenance syndicale, origine raciale et ethnique, santé et vie sexuelle), celles-ci ne peuvent êtrecollectées qu’avec le consentement des personnes (article L. 226-19 <strong>du</strong> code pénal), sous peine d’unesanction de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende.<strong>Le</strong> principe d’accès, de rectification et d’opposition<strong>Le</strong>s personnes doivent se voir reconnaître les droits d’accéder, sans subir de coût dissuasif, à toute donnéeles concernant, de corriger les données incomplètes ou inexactes et de s’opposer sans avoir à se justifier àl’exploitation de leurs données à des fins commerciales.<strong>Le</strong> principe de sécuritéL’article L.226-17 <strong>du</strong> code pénal incrimine le traitement, sans que soient prises les mesures de précaution,et prévoit des sanctions de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende à l'encontre del’administrateur ne protégeant pas assez efficacement son système : le délit de manquement à la sécurité.École supérieure de l'é<strong>du</strong>cation nationale Page 2 sur 3 www.esen.e<strong>du</strong>cation.fr


<strong>Le</strong> <strong>mot</strong> <strong>du</strong> <strong>juriste</strong><strong>Le</strong> principe <strong>du</strong> droit à l’oubliL’article 226-20 <strong>du</strong> code pénal incrimine le fait, sans l'accord de la CNIL de conserver une information sousla forme nominative au-delà de la <strong>du</strong>rée prévue à la demande d'avis ou à la déclaration préalable est puni decinq ans et de et de 300 000 € d’amende.<strong>Le</strong> principe de protection de la considération et de l’intimité<strong>Le</strong> fait de porter à la connaissance d'un tiers des images portant atteinte à la considération de l'intéressé ouà l'intimité de sa vie privée, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende. Cettedivulgation est sanctionnée par trois ans d’emprisonnement et de 100 000 € d’amende, si elle a été faite parimprudence ou négligence - article L. 226-22 alinéa 1 <strong>du</strong> code pénal. (délit d'atteinte à la considération ou àl'intimité).École supérieure de l'é<strong>du</strong>cation nationale Page 3 sur 3 www.esen.e<strong>du</strong>cation.fr

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