5.2 EFFICACITÉ DE LA CPE POURLE TRAITEMENT DESPATIENTS ATTEINTSD'INSUFFISANCE CARDIAQUEOU DE DYSFONCTIONVENTRICULAIRE GAUCHECette section n’entend pas faire une revuesystématique de toutes les études portant surla question. Elle vise plutôt à présenter succinctementles résultats les plus déterminantspour la compréhension de l’efficacité de laCPE dans le contexte de telles indications.Comme nous l'avons mentionné précédemment,l'une des craintes initiales majeures relativesà l’utilisation de la CPE découlait dufait que cette technologie, en augmentant leretour veineux, augmente conséquemment laprécharge cardiaque. On craignait alors quel'intervention puisse ainsi provoquer une insuffisancecardiaque chez les personnes atteintesd’une dysfonction ventriculaire gauche(DVG) [Lawson, 2002; Soran et al.,2002]. En conséquence, on excluait des étudesinitiales tout patient présentant des antécédentsd'insuffisance cardiaque ou une <strong>fr</strong>actiond’éjection inférieure à 35 % [Lawson,2002]. Il y a moins d'études étayant l’efficacitéde la CPE pour le traitement de patients atteintsd'insuffisance cardiaque ou de DVGque dans le cas de l’angine chronique stable.Ainsi, on ne dispose d'aucun résultat provenantd’un essai comparatif randomisé. Cependant,l’étude PEECH (Prospective Evaluationof EECP in CHF), un essai comparatifmulticentrique randomisé à simple insu,est présentement en cours. Le recrutementdes patients devait être achevé en décembre<strong>2003</strong> et la collecte des données devrait seterminer en septembre 2004 20 .Des données issues du registre IEPR ont toutefoispermis de confirmer que les patients atteintsde maladie coronarienne qui présententune <strong>fr</strong>action d’éjection (FE) basse (≤ 35 %)peuvent avoir une réponse clinique à la CPEcomparable à celle qu'obtiennent les patientsdont la FE est supérieure à 35 % [Strobeck etal., 1999]. Lawson et ses collègues [2001b],toujours à partir des données de l'IEPR, ontmis en évidence une amélioration de la classefonctionnelle d’angor chez 68 % des patientsayant un antécédent d'insuffisance cardiaque,avec des bénéfices similaires au chapitre de laqualité de vie. Il faut toutefois mentionnerqu'un nombre significativement moindre deces patients ont terminé le traitement de CPEcomparativement aux patients qui n'avaientpas de tels antécédents, et que lors du suivi desix mois, un nombre significativement plusélevé de ces patients ont présenté un événementcardiovasculaire majeur (décès, infarctusdu myocarde, revascularisation, angineinstable). Les résultats d’une étude plus récente,toujours fondée sur les données del'IEPR, montrent cette fois que, immédiatementaprès le traitement, la diminution de laclasse d'angor (SCC) était significativementmoins marquée (68 %) chez les patients présentantune DVG que chez ceux qui n’avaientpas de DVG (76 %). De plus, le suivi de cespatients effectué à six mois a indiqué que lestaux de décès et d’exacerbation de l'insuffisancecardiaque étaient significativement plusélevés chez les patients ayant une DVG [Soranet al., 2002].Résumé des données sur l'efficacité de la CPE pour le traitement des patientsayant une insuffisance cardiaque ou une DVGLes données disponibles ne permettent pas de confirmer l’efficacité de la CPE pour le traitementde tels patients. Les résultats de l’étude PEECH, qui devraient être disponibles à l’automne 2004ou à l’hiver 2005, viendront enrichir les connaissances dans ce domaine.20. Communication personnelle avec M. Thomas Varricchione,vice-président, Clinical, Regulatory and Quality Affairs,Vasomedical inc, le 1 er décembre <strong>2003</strong>.17
5.3 EFFICACITÉ DE LA CPE POURLE TRAITEMENT D’AUTRESAFFECTIONSOn étudie présentement l’efficacité de la CPEauprès de patients atteints du diabète de type 2souf<strong>fr</strong>ant d’angor, plusieurs d’entre eux constituantde mauvais candidats à la revascularisation[Linnemeier et al., 2002a; Linnemeieret al., 2002b; Conti, 2002]. La première étudeporte sur 899 patients diabétiques inscrits auregistre IEPR qui n’étaient pas admissibles àla revascularisation. Immé-diatement aprèsle traitement par CPE, 70 % de ces patientsauraient présenté un angor inférieur d’aumoins une classe (SCC). Le suivi de ces patientsà six mois a montré que ces effets semaintenaient pour la majorité d’entre eux[Linnemeier et al., 2002a]. La seconde étude,qui compare les résultats cliniques chez despatients inscrits au registre ayant un angorgrave (classes III-IV de la SCC) selon qu’ilssont diabétiques (n = 706) ou non (n = 920) amontré que l’amélioration de la classe fonctionnelled’angor n’est pas aussi importantechez ces patients diabétiques [Linnemeier etal., 2002b]. Ces résultats n’ont toutefois pasété corroborés par une étude plus récente,également fondée sur les données du registreIEPR, réalisée auprès de 665 patients diabétiqueset de 867 sujets non diabétiques, qui n’apu montrer de différence significative entreles deux groupes dans l’amélioration de laclasse fonctionnelle d’angor après la thérapie.Les auteurs, qui ont de plus suivi ces sujetspendant un an, ont constaté que la réductionde l’angor persistait chez 72 % des patientsdiabétiques [Linnemeier et al., <strong>2003</strong>b].En outre, ces derniers seraient plus susceptiblesd'avoir une insuffisance cardiaque ou dedécéder à l’intérieur de la période de suivi desix mois [Linnemeier et al., 2002b] ou d’unan [Linnemeier et al., <strong>2003</strong>b]. Ces résultats,qui proviennent de l’IEPR (phase I), serontcomplétés par ceux qui viendront de la phaseII (2 500 patients de plus, pour un total de7 500). Ces études s’intéresseront plus particulièrementà l’efficacité et à l’innocuité de laCPE pour les patients diabétiques. Certainschercheurs tenteront par ailleurs de vérifierl’efficacité de la CPE pour normaliser la glycémie[Conti, 2002].On s’intéresse également à l’efficacité de laCPE pour le traitement des affections suivantes: syndrome X cardiaque (angor microvasculaire),maladies vasculaires athéroscléreusespériphériques [Conti, 2002], accidentsvasculaires cérébraux ischémiques [Beller,2002], insuffisance rénale [Feldman, 2002] etdysfonction érectile [Froschermaier et al.,1998]. Ces recherches se fondent sur le faitque la CPE non seulement augmente le fluxsanguin coronarien, cérébral et rénal, maisaccroît également le débit ailleurs dansl’organisme [Froschermaier et al., 1998; Beller,2002; Werner et al., <strong>2003</strong>].18