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dossier - Fonds de la recherche en santé du Québec

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Revue publiée par leFONDS DELA RECHERCHEEN SANTÉ DU QUÉBECNUMÉRO 22 • FÉVRIER 2000DOSSIERLE RÉSEAU SIDAET MALADIESINFECTIEUSESÉditorialAPPEL AUX LEADERSSCIENTIFIQUES DU QUÉBECTransfert technologiqueLE DR SMART SE LANCEEN AFFAIRESEnvoi <strong>de</strong> publication - contrat n° 0467405


SOMMAIREN U M É R O 2 2SOMMAIREcouverture:photo microscopique<strong>du</strong> VIH.DOSSIERÉDITORIALAppel aux lea<strong>de</strong>rs sci<strong>en</strong>tifiques <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>TRANSFERT TECHNOLOGIQUELe Dr Smart se <strong>la</strong>nce <strong>en</strong> affairesAnnonceNOUVELLES DU FRSQNOUVELLESDistinctionsNominationCENTRES DE RECHERCHEP<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> l’Hôpital Sainte-Justineet <strong>de</strong> l’Hôpital <strong>du</strong> Sacré-Cœur <strong>de</strong> MontréalCHERCHEURS-BOURSIERSPortrait <strong>de</strong>s nouveaux chercheurs-boursiersJUNIOR 1 1999-2000 (volet 2)ÉTUDELe financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> dans ledomaine <strong>du</strong> sida et <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies infectieusesÉVÉNEMENTLa 41e réunion annuelle <strong>du</strong> CRCQC<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Laberge, prix Michel SarrazinAndré Veillette, prix <strong>du</strong> Jeune ChercheurORGANISME-MANDATAIRE DU MINISTÈRE DE LA RECHERCHE, DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE, LE FONDS DE LA RECHERCHE EN SANTÉ DU QUÉBEC(FRSQ) A POUR FONCTION DE PROMOUVOIR ET D’AIDER FINANCIÈREMENT LA RECHERCHE, LA FORMATION ET LE PERFECTIONNEMENT DE CHERCHEURSDANS LE DOMAINE DE LA SANTÉ d PUBLICATION OFFICIELLE DU FONDS, RECHERCHE EN SANTÉ EST PUBLIÉE TROIS FOIS PAR ANNÉE ET EST DISTRIBUÉEGRATUITEMENT AUX MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE ET AUX AUTRES PROFESSIONNELS ET INTERVENANTS DE LA SANTÉ d DÉPÔT LÉGAL –3 E TRIMESTRE 1988, BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU QUÉBEC, BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU CANADA, ISSN 1195-0900 d ENVOI DE PUBLICATION –CONTRAT DE VENTE NO 0467405 d NOTE : LE GÉNÉRIQUE MASCULIN DÉSIGNE AUSSI BIEN LES FEMMES QUE LES HOMMES ET N’EST UTILISÉ QUE DANSLE SEUL BUT D’ALLÉGER LE TEXTE. d LES ARTICLES DE RECHERCHE EN SANTÉ PEUVENT ÊTRE REPRODUITS SANS AUTORISATION À CONDITION D’ENMENTIONNER L’ORIGINE. L’INFORMATION FOURNIE DANS CE JOURNAL NE SE SUBSTITUE PAS AUX PROSPECTUS DU FRSQ.35111214204347LE RÉSEAU SIDA ET MALADIES INFECTIEUSESAu tout début <strong>de</strong>s années 80, une personneatteinte <strong>du</strong> sida avait une espérance <strong>de</strong> vied’<strong>en</strong>viron <strong>de</strong>ux ans. Aujourd’hui, un ars<strong>en</strong>althérapeutique vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ai<strong>de</strong> aux personnesinfectées par le VIH, si bi<strong>en</strong> que <strong>la</strong> très gran<strong>de</strong>majorité d’<strong>en</strong>tre elles peut compter vivrebeaucoup plus longtemps et <strong>en</strong> meilleure<strong>santé</strong>. Si <strong>la</strong> situation s’est améliorée à cepoint, c’est grâce aux travaux <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>fondam<strong>en</strong>tale, clinique et épidémiologiquem<strong>en</strong>és à travers le mon<strong>de</strong>. Le Réseau SIDA etma<strong>la</strong>dies infectieuses, réseau thématiquequébécois sout<strong>en</strong>u par le FRSQ, regroupe unec<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> chercheurs qui étudi<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> multidisciplinarité,les aspects fondam<strong>en</strong>taux,cliniques, épidémiologiques, éthiques et psychosociauxliés à l’infection par le VIH et ausida. Les chercheurs se consacr<strong>en</strong>t à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> résistance aux antirétroviraux, à <strong>la</strong> reconstitutionimmunitaire, aux vaccins et à l’hépatiteC. Ce <strong>dossier</strong> dresse un portrait <strong>du</strong> Réseau etdécrit les projets <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> cours.page27CONSEIL D’ADMINISTRATION PRÉSIDENT: M. MICHEL A. BUREAU,VICE-PRÉSIDENTE: MME SYLVIE MARCOUX, DIRECTEUR GÉNÉRAL:M. PIERRE BOYLE, AUTRES MEMBRES: M. PIERRE CHARTRAND,MME CHERI DEAL, MME NICOLE GALLO-PAYET, MME MARIELLEGASCON-BARRÉ, M. JACQUESGAUTHIER, MME LUCIE GERMAIN,MME KATHLEEN GLASS, M. RÉJEAN HÉBERT, M. JONATHAN L.MEAKINS, M. RÉMI QUIRION, M. JULIEN VEILLEUX.COORDINATION MICHELLE DUBUC RÉDACTION PIERRE BOYLE,MICHEL A. BUREAU, JOSÉE CHAREST, MICHELLE DUBUC.PRODUCTION GRAPHISME: LE GROUPE FLEXIDÉE LTÉE; IMPRESSION:IMPRIMERIE QUAD INC. d FAIRE PARVENIR TOUTE CORRESPONDANCE À L’ADRESSESUIVANTE: SERVICE DES COMMUNICATIONS, RECHERCHE EN SANTÉ, 550, RUE SHERBROOKE OUEST,BUREAU 1950, MONTRÉAL (QUÉBEC), H3A 1B9, TÉLÉPHONE (514) 873-2114, TÉLÉCOPIEUR (514)873-8768, COURRIER ÉLECTRONIQUE: COMMUNICATIONS@frsq.gouv.qc.ca, SITE WEB:www.frsq.gouv.qc.caDOSSIER2RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


É D I T O R I A LLEADERSAPPEL AUX LEADERSSCIENTIFIQUES DU QUÉBECSCIENTIFIQUESpar Pierre Boyle, Ph.D., directeur général <strong>du</strong> FRSQLa <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> au <strong>Québec</strong> se développe et a besoin <strong>de</strong> voir ses lea<strong>de</strong>rs semanifester, que ce soit pour diriger certains <strong>de</strong>s Instituts <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong>Canada ou pour siéger au conseild’administration c<strong>en</strong>tral ou au comitéaviseur <strong>de</strong> chaque institut ou <strong>en</strong>corepour pr<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> certainsnouveaux réseaux <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> FRSQsusceptibles d’être créés prochainem<strong>en</strong>t.D’une part, le réseautage <strong>de</strong>s forcesvives <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> dans le domaine <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur diverses thématiquesd’intérêt pour <strong>la</strong> <strong>santé</strong> estappelé à connaître un essor qui <strong>de</strong>vraêtre appuyé et guidé par un lea<strong>de</strong>rshipvisionnaire souple, mobilisateur,et catalyseur pour <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>.En effet, <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s quelque 13réseaux thématiques <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong>FRSQ sont appelés à brève échéanceà s’é<strong>la</strong>rgir et à s’<strong>en</strong>richir <strong>de</strong> <strong>la</strong> participation<strong>de</strong> chercheurs œuvrant dans<strong>de</strong>s disciplines autres que biomédicales,susceptibles d’apporter uneréelle contribution à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>sur une thématique donnée. Cesefforts d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t et d’é<strong>la</strong>rgissem<strong>en</strong>tseront appuyés par lesressources financières requises, maisconstitueront égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nouveauxdéfis pour les personnes quiassum<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t le lea<strong>de</strong>rship<strong>de</strong> ces réseaux. De plus, au moinstrois nouveaux réseaux thématiquessont appelés à voir le jour au cours<strong>de</strong>s prochains mois, notamm<strong>en</strong>t dansles secteurs <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>ces <strong>du</strong> cerveau,<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant et<strong>de</strong> <strong>la</strong> famille et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions.L’expéri<strong>en</strong>ce passée suggèreque le succès <strong>de</strong> ces réseaux estfortem<strong>en</strong>t tributaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>spersonnes qui <strong>en</strong> assum<strong>en</strong>t le lea<strong>de</strong>rship.Il sera donc capital que danschacun <strong>de</strong>s secteurs ciblés, <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>tifiquesd’expéri<strong>en</strong>ce et jouissantd’une crédibilité à toute épreuvesoi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mesure d’assumer lesresponsabilités <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship, tout <strong>en</strong>étant assurés d’un souti<strong>en</strong> tangible<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>du</strong> FRSQ.D’autre part, <strong>la</strong> création touteprochaine <strong>de</strong>s Instituts <strong>de</strong> <strong>recherche</strong><strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong> Canada (IRSC) occasionnera<strong>de</strong>s changem<strong>en</strong>ts majeursdans le paysage <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong><strong>santé</strong> au pays. D’aucuns reconnaiss<strong>en</strong>tque les responsabilités et leportefeuille <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> assuméspar chacun <strong>de</strong>s instituts thématiquesqui constitueront autant <strong>de</strong> divisions<strong>de</strong> l’IRSC, sont appelés à croître aucours <strong>de</strong>s prochaines années. Touscompr<strong>en</strong>dront donc l’importance querevêtira <strong>la</strong> sélection <strong>de</strong>s personnesappelées à diriger chacun <strong>de</strong> cesinstituts. Non seulem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> direction<strong>de</strong> chaque institut sera-t-elle appeléeà jouer un rôle croissant dans l’allocation<strong>de</strong>s bourses et subv<strong>en</strong>tions,mais aussi assumera-t-elle <strong>la</strong> responsabilité<strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t stratégique<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> dans son secteurd’intérêts, <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>spriorités <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, et <strong>du</strong> partage<strong>de</strong>s ressources affectées à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>ori<strong>en</strong>tée et à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> libre,respectivem<strong>en</strong>t. Quelle sera <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs québécois sur ce nouveléchiquier canadi<strong>en</strong> ?La réponse risque <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dre<strong>en</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>sQuébécois aux postes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong><strong>de</strong> l’IRSC et <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ses instituts.D’une part, il y a lieu d’espérerque les chercheurs québécois quiseront sollicités pour participer auconseil d’administration <strong>de</strong> l’IRSC,accepteront <strong>de</strong> le faire sans ambages.De plus, compte t<strong>en</strong>u <strong>du</strong> lea<strong>de</strong>rshipcollectif que le <strong>Québec</strong> exerce <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> auCanada, il serait normal que <strong>de</strong>s candidaturesprov<strong>en</strong>ant <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l’att<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> ceux qui ontpour mandat <strong>de</strong> choisir le ou <strong>la</strong>futur(e) prési<strong>de</strong>nt ou prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>l’IRSC.RECHERCHE EN SANTÉ3


ÉDITORIAL (suite)Par ailleurs, l’excell<strong>en</strong>ce affichéepar les chercheurs québécois dansplusieurs domaines d’intérêts pourles instituts canadi<strong>en</strong>s n’est plus àdémontrer. P<strong>en</strong>sons simplem<strong>en</strong>t aufort avantage concurr<strong>en</strong>tiel <strong>du</strong><strong>Québec</strong> dans <strong>de</strong>s domaines tels queles sci<strong>en</strong>ces <strong>du</strong> cerveau et <strong>la</strong> <strong>santé</strong>m<strong>en</strong>tale, <strong>la</strong> génétique et <strong>la</strong> génomique,le cancer et le développem<strong>en</strong>tcellu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère et <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>fant, <strong>la</strong> <strong>santé</strong> cardio-respiratoire et<strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions. Dans tousces domaines, et dans certainsautres, <strong>la</strong> collectivité québécoisebénéficie non seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>chercheurs chevronnés dont <strong>la</strong> réputationn’est plus à faire, mais aussid’un certain nombre <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rs quicombin<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> fois une carrièresci<strong>en</strong>tifique exceptionnelle à <strong>de</strong>squalités <strong>de</strong> visionnaires, <strong>de</strong> rassembleurset <strong>de</strong> bâtisseurs. Or, combi<strong>en</strong><strong>de</strong> ces personnes accepteront d’êtreconsidérées pour assurer <strong>la</strong> responsabilité<strong>de</strong> <strong>la</strong> direction d’un institutdans un domaine où le lea<strong>de</strong>rshipquébécois est reconnu comme étantnaturel ?Il faudra appuyer et sout<strong>en</strong>ir noslea<strong>de</strong>rs. Ils n’auront pas <strong>la</strong> vie facile,et manqueront <strong>de</strong> temps pour toutesleurs tâches et responsabilités. Leconseil d’administration provisoire<strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong>Canada a déjà fait savoir qu’il feraittout <strong>en</strong> son possible pour que l’aménagem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s tâches <strong>du</strong> directeur oudirectrice <strong>de</strong> chaque institut puissepermettre à chacun d’<strong>en</strong>tre eux <strong>de</strong>poursuivre sa carrière sci<strong>en</strong>tifiquetout <strong>en</strong> assumant, à temps partiel, lesresponsabilités inhér<strong>en</strong>tes à <strong>la</strong> direction<strong>de</strong> l’Institut. Malgré le fait qu’ilsoit p<strong>la</strong>usible <strong>de</strong> croire que nosmeilleurs lea<strong>de</strong>rs sci<strong>en</strong>tifiques cumul<strong>en</strong>tdéjà <strong>de</strong>s responsabilités diverses,il est ess<strong>en</strong>tiel que ces personnespuiss<strong>en</strong>t bénéficier <strong>de</strong> conditionsparticulières qui assur<strong>en</strong>t <strong>la</strong> pér<strong>en</strong>nité<strong>de</strong> leurs activités <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>p<strong>en</strong>dant leur mandat. Or, les organismesquébécois tels que le FRSQet Valorisation-Recherche <strong>Québec</strong>ont déjà conv<strong>en</strong>u <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> souti<strong>en</strong> privilégiéespour les chercheurs québécois qui,ayant postulé pour l’un ou l’autre<strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> direction <strong>de</strong>s institutscanadi<strong>en</strong>s, serai<strong>en</strong>t ret<strong>en</strong>us par lecomité <strong>de</strong> sélection mandaté pource faire.Enfin, <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> chaqueinstitut sera appuyée par un comitéaviseur auquel les chercheurs québécoissont priés <strong>de</strong> participer puisqu’ilest vraisemb<strong>la</strong>ble que ce soit à cettetable que les arbitrages à l’intérieur<strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s instituts seront débattus.Là <strong>en</strong>core, nos meilleurs cerveaux<strong>de</strong>vront participer à l’effort <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> dansleurs domaines, à défaut <strong>de</strong> quoi cesarbitrages se dérouleront sans lebénéfice <strong>de</strong> l’expertise sci<strong>en</strong>tifiquevoulue.En conclusion, le rehaussem<strong>en</strong>timportant <strong>du</strong> financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> tant au <strong>Québec</strong>qu’au Canada au cours <strong>de</strong>s prochainesannées, <strong>de</strong> même que <strong>la</strong> transformationque subira l’organisation <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>recherche</strong> constitu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s occasionsextraordinaires pour leschercheurs visionnaires qui voudrontfaçonner ce développem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>dont les retombées sont susceptibles<strong>de</strong> se faire s<strong>en</strong>tir pour plusieursannées. Il importe donc d’oser pr<strong>en</strong>drele risque d’assumer un lea<strong>de</strong>rship.Les chercheurs émérites quiont déjà manifesté leurs qualités <strong>de</strong>lea<strong>de</strong>rship seront donc courtiséspour participer activem<strong>en</strong>t à cesinstances. Espérons qu’ils manifesterontl’ouverture d’esprit et lelea<strong>de</strong>rship que plusieurs leur reconnaiss<strong>en</strong>tdéjà, tout <strong>en</strong> étant consci<strong>en</strong>tsqu’ils pourront bénéficier <strong>du</strong> souti<strong>en</strong>nécessaire pour appuyer dignem<strong>en</strong>tleurs efforts <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>.xVous êtes invités à EXPRIMER VOS COMMENTAIRES sur les sujetsabordés dans ce numéro ou sur tout autre sujet d’intérêt lié à <strong>la</strong><strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong>. Vos comm<strong>en</strong>taires pourront être publiés dans cette revueà l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> rubrique Tribune libre. Adressez-nous vos comm<strong>en</strong>taires parcourrier électronique à l’adresse suivante:communications@frsq.gouv.qc.caou par courrier aux bureaux <strong>du</strong> FRSQ.4RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


Voici une nouvelle chronique ayant pour thème le transfert technologique.Elle vise à faire état <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux que prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, pour notrecommunauté sci<strong>en</strong>tifique, les questions re<strong>la</strong>tives au transfert technologiquedans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> au <strong>Québec</strong>. Cette chronique témoigne<strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté <strong>du</strong> FRSQ d’<strong>en</strong>courager l’application et l’exploitation <strong>de</strong> nosdécouvertes par nos chercheurs, et <strong>de</strong> débattre <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s les plus appropriéspour y arriver. Nous vous invitons à nous faire part <strong>de</strong>s comm<strong>en</strong>taireset suggestions que vous inspirera cette chronique.par Michel A. Bureau, M.D., prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> FRSQLE DRSMART 1 SE LANCE EN AFFAIRES 2AVANT-PROPOS Le <strong>Québec</strong> regorge d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs sci<strong>en</strong>tifiques dans les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong>s établissem<strong>en</strong>ts universitaires<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Plusieurs d’<strong>en</strong>tre eux sont déjà <strong>en</strong> affaires et <strong>de</strong> nombreux autres s’y prépar<strong>en</strong>t. Tous les réseaux hospitaliers universitairesont leurs docteurs Smart. Ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une richesse pour le <strong>Québec</strong>, une garantie <strong>du</strong> succès <strong>du</strong> transfert <strong>de</strong>s connaissancesgénérées par <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> universitaire, une banque <strong>de</strong> bonnes occasions d’affaires pour nos capitaux <strong>de</strong> risque, un retour àl’économie sur l’investissem<strong>en</strong>t public <strong>en</strong> <strong>recherche</strong> et une marque tangible <strong>du</strong> succès <strong>de</strong>s universités.Que le Dr Smart se <strong>la</strong>nce <strong>en</strong> affairespour régler un problème <strong>de</strong> naturebiologique ou médicale pour lequel i<strong>la</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> génie, ne diffère quetrès peu <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> M. JosephArmand Bombardier (JAB), qui créa<strong>la</strong> multinationale célèbre <strong>en</strong> vou<strong>la</strong>ntrésoudre le problème <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>sg<strong>en</strong>s <strong>de</strong> son vil<strong>la</strong>ge isolés par <strong>la</strong> neigep<strong>en</strong>dant l’hiver 3 . Il a conçu le Snowmobile,puis, plus tard, il a transforméson pro<strong>du</strong>it <strong>en</strong> Skidoo, quiassura le succès <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise. JAB etle Dr Smart démontr<strong>en</strong>t le mêmegénie et le même <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurshipmais un point les distingue. Alors quele génie <strong>de</strong> JAB pouvait éclore dansson garage, celui <strong>du</strong> Dr Smart dép<strong>en</strong>d<strong>de</strong> l’imposant p<strong>la</strong>teau technique etintellectuel qu’offre l’hôpital universitaire.Ainsi, JAB a bâti son <strong>en</strong>treprisegrâce à <strong>de</strong>s mises <strong>de</strong> fonds privésrépétées d’investisseurs actionnairesavec droit au partage <strong>de</strong>s bénéfices; leDr Smart, quant à lui, développe sonprojet à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonds publics: lesinfrastructures publiques et massessa<strong>la</strong>riales <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. Il <strong>de</strong>vrait normalem<strong>en</strong>tdonner <strong>en</strong> retour une certaineéquité <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise pourchaque contribution <strong>de</strong> l’institution.Sinon, il <strong>en</strong> résultera une gran<strong>de</strong>confusion au mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> partage <strong>de</strong>sbénéfices.Nos c<strong>en</strong>tres hospitaliers universitairesabrit<strong>en</strong>t plusieurs <strong>en</strong>treprises,certaines réc<strong>en</strong>tes, d’autresanci<strong>en</strong>nes. Les <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs qui lesont créées ont pris <strong>de</strong>s risques personnelsvariables parfois faibles,parfois importants, au cours d’unepério<strong>de</strong> où le partage <strong>de</strong>s contributionset <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong>s fonds publicset privés était plutôt confus. Il seraitimpru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> juger les initiatives <strong>du</strong>passé et les <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs <strong>de</strong>l’époque avec les connaissancesd’aujourd’hui. Mieux vaut analyser <strong>la</strong>situation actuelle et les scénarios <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises dansles infrastructures <strong>de</strong>s établissem<strong>en</strong>ts<strong>de</strong> <strong>santé</strong>, conv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> li<strong>en</strong>s raisonnables<strong>en</strong>tre les fonds publics etprivés et établir <strong>de</strong>s normes c<strong>la</strong>ires àrespecter. Ensuite, il faudra bi<strong>en</strong>régu<strong>la</strong>riser les situations aberrantesissues d’un passé déréglem<strong>en</strong>té.Le texte ci-après décrit <strong>de</strong> façonsuccincte et simplifiée <strong>la</strong> casca<strong>de</strong> <strong>de</strong>sévénem<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux jalonnantle parcours <strong>de</strong> l’universitaire qui se<strong>la</strong>nce <strong>en</strong> affaires. L’auteur décrit <strong>de</strong>uxscénarios qu’il comm<strong>en</strong>te. Le scénario1 est celui adopté par ceux quiont créé <strong>de</strong> petites 4 <strong>en</strong>treprisessout<strong>en</strong>ues par <strong>de</strong>s fonds plutôt personnels:il a ses qualités et sesdéfauts. Le scénario 2 est celui quisemble s’imposer 5 . C’est le scénarioqu’ont toujours privilégié les sociétés<strong>de</strong> capitaux <strong>de</strong> risque, avec un succèscertain. Bi<strong>en</strong>tôt, les sociétés <strong>de</strong> valorisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> universitairey apporteront leur dynamisme. Cetteformule est pleine <strong>de</strong> promessesmême si elle n’a pas <strong>en</strong>core fait sespreuves. Il n’est pas superflu <strong>de</strong> rappelerque dans une telle av<strong>en</strong>ture,tous les universitaires viv<strong>en</strong>t undédoublem<strong>en</strong>t schizophrène <strong>de</strong> fonctions,d’universitaire, d’abord, etd’homme d’affaires, <strong>en</strong>suite. Nousnommerons le même Dr Smartrespectivem<strong>en</strong>t Dr Suniv, Dr Sinc pources <strong>de</strong>ux fonctions.1 Sci<strong>en</strong>tifique et/ou Mé<strong>de</strong>cin, Autorité<strong>de</strong> Recherche et <strong>de</strong> Transfert.2 Confér<strong>en</strong>ce prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> partie au Club <strong>de</strong><strong>recherche</strong>s clinique <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> à Montebello,le 15 octobre 1999.3 Un <strong>en</strong>fant était mort <strong>en</strong> hiver faute <strong>de</strong>moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> transport capable <strong>de</strong> franchirles routes <strong>en</strong>neigées.4 Entreprises d’essais cliniques, <strong>de</strong> logiciels,ou <strong>en</strong>treprises <strong>de</strong> contrats <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> oumême celles <strong>de</strong> biotechnologie qui n’ont pasbesoin <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> capital <strong>de</strong> risque.5 Scénario inspiré <strong>du</strong> rapport Fortier, <strong>de</strong>Valorisation-Recherche <strong>Québec</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s Corporations <strong>de</strong> valorisationdans les universités.RECHERCHE EN SANTÉ5


TRANSFERT TECHNOLOGIQUE (suite)SCÉNARIO 1 le chercheur estle maître d’œuvre et le promoteurLe Dr Smart fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> universitaire<strong>de</strong> très haut calibre dansun CHU, IU ou CAU 6 . Le caractèreuniversitaire d’une <strong>recherche</strong> ti<strong>en</strong>tnon seulem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> mais plus particulièrem<strong>en</strong>tà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans lequel elle alieu: milieu d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, libertéacadémique, <strong>recherche</strong> initiée par lechercheur, institution sans butlucratif, financem<strong>en</strong>t public, acc<strong>en</strong>tsur <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> fondam<strong>en</strong>tale.Contrairem<strong>en</strong>t au chercheur <strong>en</strong>milieu in<strong>du</strong>striel, le chercheur dansun hôpital universitaire (POINT ¡) nepaie ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> sa poche, le public paietout. Le CRM, le FRSQ et les fondations<strong>de</strong> son université ou <strong>de</strong> sonhôpital lui fourniss<strong>en</strong>t (habituellem<strong>en</strong>tsur base <strong>de</strong> compétition) lesfonds d’opération dont il a besoin.Pour un très bon chercheur, l’investissem<strong>en</strong>tpublic <strong>en</strong> 10 ans varie <strong>de</strong>1,5 à 2 M$, sans compter le sa<strong>la</strong>ire<strong>du</strong> chercheur.Ce chercheur tal<strong>en</strong>tueux travaillesans relâche. Dans ses <strong>la</strong>boratoires<strong>du</strong> CHU, <strong>de</strong> l’IU ou <strong>du</strong> CAU,le Dr Smart a cumulé <strong>du</strong> savoir: <strong>de</strong>sconnaissances fondam<strong>en</strong>tales, <strong>de</strong>spistes thérapeutiques, <strong>de</strong>s outilsdiagnostiques et même souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sbanques <strong>de</strong> tissus animaux ethumains, <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong>sdonnées <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire, toutes alim<strong>en</strong>téespar les fonds publics et parles citoy<strong>en</strong>s eux-mêmes. Ceci a unegran<strong>de</strong> valeur intellectuelle et prés<strong>en</strong>teparfois un important pot<strong>en</strong>tiel<strong>de</strong> commercialisation. Mais àqui apparti<strong>en</strong>t ce patrimoine <strong>de</strong><strong>recherche</strong> ? Qui <strong>en</strong> profitera <strong>en</strong> casd’exploitation commerciale ? Le s<strong>en</strong>scommun nous suggère que le fruit<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> est <strong>la</strong> propriété à <strong>la</strong>fois <strong>du</strong> public (50 %) et <strong>du</strong> Dr Smart(50 %). Cette disposition <strong>de</strong>vraitstimuler les <strong>de</strong>ux parties à sout<strong>en</strong>ir<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> et à <strong>en</strong> exploiter lesfruits.COMMENTAIRESLe Dr Smart argum<strong>en</strong>te que <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> profit lui revi<strong>en</strong>t. S’il est vraique les fonds publics pai<strong>en</strong>t tout 7 , c’est lui qui remporte les concours <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>et c’est lui qui apporte à l’institution presque tous ces fonds publics que l’université/hôpitallui verse, même son sa<strong>la</strong>ire. En justice, il fait double tâche, il a ledouble <strong>de</strong> tal<strong>en</strong>ts pour le même sa<strong>la</strong>ire. Seul 1 % <strong>de</strong>s universitaires réussit ce qu’ilfait. Pour lui, l’université se paie <strong>de</strong> ses succès: elle bénéficie <strong>de</strong>s retombéesconsidérables <strong>de</strong> son succès <strong>en</strong> attirant les meilleurs étudiants, puis les créditsétudiants, le prestige <strong>de</strong> l’innovation, le prestige <strong>de</strong>s fondations et les fonds qui <strong>en</strong>découl<strong>en</strong>t.Pour l’institution, le prestige institutionnel a attiré et financé le Dr Smart, ellel’a hébergé dans son immeuble, elle lui a fourni l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t inv<strong>en</strong>tif stimu<strong>la</strong>nt<strong>de</strong>s confrères et étudiants, les <strong>la</strong>boratoires et les équipem<strong>en</strong>ts, etc. Sans compter leli<strong>en</strong> d’emploi légal qui donne à l’employeur <strong>la</strong> propriété intellectuelle <strong>du</strong> travail <strong>de</strong>l’employé. L’institution doit retrouver le bénéfice <strong>de</strong>s investissem<strong>en</strong>ts publics <strong>en</strong><strong>recherche</strong>.Dans le scénario 1, le Dr Smart, quin’a pas d’exclusivité <strong>de</strong> service avecson université 8 , déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> commercialiserlui-même son savoir (POINT ).Il avait pris soin <strong>de</strong> ne pas <strong>en</strong>coredivulguer ni à <strong>la</strong> communauté sci<strong>en</strong>tifique(congrès) ni à son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tuniversitaire immédiat <strong>la</strong>part commercialisable <strong>de</strong> son projet.Il parle <strong>du</strong> projet sous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>te <strong>de</strong>confi<strong>de</strong>ntialité avec un part<strong>en</strong>airefinancier (POINT £) et ils convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong>semble que le risque <strong>en</strong> vaut <strong>la</strong>peine; ils déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> créer une compagnie(Cie) (POINT ¢) capable <strong>de</strong>compléter <strong>la</strong> R&D nécessaire pourmettre à profit le concept é<strong>la</strong>boré par<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> base <strong>du</strong> Dr Smartuniv. La Cie <strong>du</strong> Dr Smart inc. confiera100 % <strong>de</strong> sa <strong>recherche</strong> «à contrat»aux chercheurs <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong><strong>recherche</strong> publics pour éviter d’investirdans les infrastructures trèscoûteuses <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. En plus, elledonnera les contrats <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong>préfér<strong>en</strong>ce au Dr Smart univ (POINT §),lui-même étant le mieux p<strong>la</strong>cé pourdévelopper les pistes commercialisablesi<strong>de</strong>ntifiées par sa propre<strong>recherche</strong>. La Cie emprunte <strong>de</strong> l’arg<strong>en</strong>tpour financer son projet. Ce<strong>la</strong>prés<strong>en</strong>te plusieurs avantages pour leDr Smart inc.: 1) <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s coûtsd’infrastructure <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> se limiteraaux 20 % <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong>s contratsconformém<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> directive <strong>du</strong>6 C<strong>en</strong>tre Hospitalier Universitaire (CHU),Institut Universitaire (IU), C<strong>en</strong>tre AffiléUniversitaire (CAU)7 Exception faite <strong>de</strong>s contrats8 Au <strong>Québec</strong>, seuls les professeurs <strong>de</strong> l’INRS etceux <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong>Sherbrooke ont un contrat d’exclusivité <strong>de</strong>service.6RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé 9 ; 2) les dép<strong>en</strong>ses<strong>du</strong> contrat <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> universitairesont remboursables 10 <strong>en</strong> crédits fiscauxà <strong>la</strong> Cie (POINT •); 3) les 18 %<strong>de</strong>s 20 % payés à l’hôpital pour usage<strong>de</strong> son infrastructure <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>pourrai<strong>en</strong>t 11 même rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> partieau <strong>la</strong>boratoire <strong>du</strong> Dr Smart univ,ré<strong>du</strong>isant d’autant <strong>la</strong> taxe réelle pourusage <strong>de</strong>s infrastructures; 4) comme<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> est contractuelle, lesrésultats <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et <strong>la</strong> propriétéintellectuelle (PI) qui <strong>en</strong> découl<strong>en</strong>tseront cédés à <strong>la</strong> Cie qui paie; 5) <strong>la</strong>Cie <strong>du</strong> Dr Smart gar<strong>de</strong> tout l’équité;6) si <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> a <strong>du</strong> succès, c’est<strong>la</strong> roue sans fin qui alim<strong>en</strong>te leDr Smart univ (meilleur taux <strong>de</strong>réussite aux concours <strong>du</strong> CRM, <strong>du</strong>FRSQ, etc.) et celui-ci alim<strong>en</strong>te <strong>la</strong>Cie <strong>du</strong> Dr Smart inc. Le seul facteurPro<strong>du</strong>itscommercialisés¢Le DrSmart forme <strong>la</strong> Cie DrSinc,siège social fictif, rue <strong>de</strong>s Affaires.∞Il emprunte 500 k$, contracte<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> au DrSunivet acquiert <strong>la</strong> PI cumulée,pr<strong>en</strong>d le brevet.•La Cie reçoit 60 %<strong>en</strong> crédit d’impôtLe DrSmart gar<strong>de</strong> l’équitéCréditsFiscaux•£transfert informel<strong>de</strong> connaissancequi limite <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong> <strong>recherche</strong><strong>du</strong> Dr Smart, c’est <strong>la</strong> capacité <strong>du</strong>c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> l’hôpital <strong>de</strong>sout<strong>en</strong>ir sa <strong>recherche</strong> contractuelle.Les <strong>en</strong>treprises ainsi créées nerest<strong>en</strong>t pas toutes dans le c<strong>en</strong>tre, <strong>la</strong>majorité d’<strong>en</strong>tre elles quitte le c<strong>en</strong>trepour vivre <strong>de</strong> leurs propres ailes tout<strong>en</strong> gardant avec l’hôpital universitaire<strong>de</strong>s li<strong>en</strong>s <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> ess<strong>en</strong>tielsà leur survie.1 er profits au DrSincre<strong>de</strong>vances à H/U(très peu <strong>de</strong> retour au public)§Le DrSinc signeavec le DrSunivun contrat<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>400 k$cè<strong>de</strong> <strong>la</strong> PIª20 % <strong>de</strong> frais100 k$9 Une directive <strong>du</strong> ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé fixeà 20 % les frais indirects <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong><strong>recherche</strong> à verser à l’hôpital, qui gar<strong>de</strong> 2 %pour <strong>la</strong> gestion financière <strong>du</strong> projet etretourne 18% au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>.10 Crédits variables selon les années, <strong>en</strong>viron60 % <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>; jusqu’à 91 %pour un contrat universitaire <strong>de</strong>puis 1999.11 Dans chaque c<strong>en</strong>tre, cette somme estretournée à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>, parfois mêmeà ceux qui ont obt<strong>en</strong>u les contrats.Le DrSuniv conçoit etprépare unsavoir commercialº18 %à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>90 k$2 % gestion10 k$SCÉNARIO 1Le Dr Smartfait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>universitaire auCHU-IU-CAU¡Le DrSuniv cumule<strong>en</strong> 10 ans 1,8 m$<strong>de</strong> subv<strong>en</strong>tionsà mêmeles fonds publicsC<strong>en</strong>tre<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>COMMENTAIRESQualité: Ce scénario prés<strong>en</strong>te une trèsgran<strong>de</strong> qualité: il fonctionne et c’est leprincipal intéressé, le chercheur, qui <strong>en</strong>est le moteur. Plusieurs PME sci<strong>en</strong>tifiques<strong>en</strong> incubation dans les c<strong>en</strong>tres<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong>s hôpitaux naiss<strong>en</strong>tchaque année. Plusieurs PME essaim<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> pour développerleurs propres bases in<strong>du</strong>strielles. Lescontrats <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> réalisés dans leshôpitaux approch<strong>en</strong>t les 100 millions $par an et cré<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nombreux emplois<strong>de</strong> haute technologie.Défauts: Ce scénario, si dynamiquesoit-il, a montré à l’usage plusieursdéfauts qui nécessit<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s correctifs. LesPOINTS £ à º mérit<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>taires.Au POINT £: le chercheur informe lemilieu <strong>de</strong>s affaires <strong>du</strong> pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>commercialisation <strong>de</strong> ses <strong>recherche</strong>s.C’est ce que nos collègues américainsappell<strong>en</strong>t «<strong>la</strong> fuite incontrô<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> <strong>la</strong>propriété intellectuelle (PI)». À c<strong>en</strong>iveau, les chercheurs peuv<strong>en</strong>t «troquer»<strong>de</strong> façon informelle leur savoircontre <strong>du</strong> prestige personnel 12 , contre<strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, <strong>de</strong>s bourses d’étudiants,<strong>de</strong>s honoraires personnels etmême <strong>de</strong> l’équité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cie. Tout ce<strong>la</strong>découle <strong>du</strong> prestige et <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong>savoir et ces échanges ne sont et neseront jamais contrô<strong>la</strong>bles. Est-cedéf<strong>en</strong><strong>du</strong>, si oui par quelle règle ou queldroit ?Si nous voyons au POINT £ une«fuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> PI» <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>du</strong> Dr Smart,rappelons-nous que <strong>la</strong> «fuite gratuite<strong>de</strong> <strong>la</strong> PI sci<strong>en</strong>tifique» est, dans un s<strong>en</strong>s,<strong>la</strong> manière <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> nos meilleurssci<strong>en</strong>tifiques. Tous les chercheurs, parsouci <strong>de</strong> diffuser <strong>la</strong> sci<strong>en</strong>ce, <strong>de</strong> <strong>la</strong> discuteret <strong>de</strong> <strong>la</strong> confronter, divulgu<strong>en</strong>tleurs connaissances à <strong>la</strong> communauté• HÔ PITAL/UNIVERSITÉ (H/U) •12 Nomination au Conseil <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise, poste<strong>de</strong> conseiller à l’<strong>en</strong>treprise et à l’in<strong>du</strong>strie, etc.RECHERCHE EN SANTÉ7


TRANSFERT TECHNOLOGIQUE (suite)sci<strong>en</strong>tifique lors <strong>de</strong> congrès internationaux.Ils <strong>en</strong> tir<strong>en</strong>t gloire et prestigepersonnels <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> contribuer àl’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s connaissances. Maissans protection, <strong>la</strong> partie commercialisable<strong>de</strong> ce savoir issu <strong>de</strong>s fondspublics est divulguée et per<strong>du</strong>e pournotre économie. C’est aussi une fuite <strong>de</strong><strong>la</strong> PI et pour le public, ce peut être uneplus gran<strong>de</strong> perte <strong>en</strong>core.Au POINT ¢: que le Dr Smart inc. créeune Cie et risque son propre capitalpour bâtir une Cie <strong>de</strong> R&D, c’estcertainem<strong>en</strong>t un gage <strong>de</strong> succès; ri<strong>en</strong><strong>de</strong> tel que <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>dre son propreinvestissem<strong>en</strong>t.Aux POINTS ∞ et §: que le Dr Smartinc. se donne un contrat n’a que l’appar<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> conflit; toute Cie peut donnerun contrat <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> à ununiversitaire et les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au bailleur <strong>de</strong>fonds. Ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> nouveau ici, hormis que<strong>la</strong> transaction <strong>de</strong>vrait se faire par untiers évitant que <strong>la</strong> main droite nesigne le contrat avec <strong>la</strong> main gauche.Les sociétés <strong>de</strong> capital <strong>de</strong> risque,lorsqu’elles sont impliquées, exigeronttoujours <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> transpar<strong>en</strong>ce àce niveau, et <strong>de</strong>s garanties d’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>conflits d’intérêts.Au POINT : <strong>la</strong> Cie <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> obti<strong>en</strong>tpar contrat <strong>la</strong> PI <strong>du</strong> Dr Smart univ.Mais où est le partage <strong>de</strong>s retombées <strong>de</strong>cette PI avec le public ?fonds publics assum<strong>en</strong>t donc <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre le coût réel et les 20 %facturés. Cette disposition a été mise<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce afin d’inciter le secteur privé àconfier une partie <strong>de</strong> sa <strong>recherche</strong> auxchercheurs <strong>de</strong> l’hôpital. Ici, le far<strong>de</strong>aupublic <strong>en</strong>vers les contrats <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>scompagnies pharmaceutiques et <strong>de</strong>sPME qui ont essaimé <strong>de</strong>s hôpitaux universitairesest faible parce que celles-ciont leurs propres infrastructures<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, à leurs frais, et que seulem<strong>en</strong>tun faible pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> leur<strong>recherche</strong> est fait «à contrat» dansl’hôpital au taux <strong>de</strong> faveur <strong>de</strong> 20 %.C’est le contraire pour <strong>la</strong> Cie <strong>du</strong>Dr Smart inc., le coût public est élevéparce que Smart inc. réalise toutesa <strong>recherche</strong> «à contrat» dans lesinfrastructures <strong>de</strong> l’hôpital, au coût <strong>de</strong>20 %. Le public assume le coût réel nonpas sur une partie mais sur toute <strong>la</strong><strong>recherche</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cie qui, ainsi, évite <strong>de</strong>se doter d’infrastructures <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>.Ceci ressemble à une «INCUBATIOND’ENTREPRISE À DEMEURE» déguisée<strong>en</strong> contrats successifs.Au POINT º: retourner les 18 % <strong>de</strong> l’arg<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s frais généraux au Dr Smartuniv, c’est ré<strong>du</strong>ire les 20 % <strong>du</strong> coût réel<strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>du</strong> privé à l’usage<strong>de</strong>s infrastructures publiques; c’estincompatible avec l’esprit <strong>du</strong> retour <strong>de</strong>sfonds (18 %) au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>mais peu <strong>de</strong> c<strong>en</strong>tres le permett<strong>en</strong>t.Correctifs: ce scénario dynamiquedoit assurer «le bon mail<strong>la</strong>ge» <strong>de</strong>sfonds publics et privés.• Obliger <strong>la</strong> transpar<strong>en</strong>ce au POINT £et bi<strong>en</strong> i<strong>de</strong>ntifier <strong>la</strong> PI cédée et savaleur.• Ordonner au POINT ¢ <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>l’équité aux fonds publics (et/ou<strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances). La vraie valeurd’une Cie <strong>en</strong> démarrage, c’estgénéralem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> plus-value <strong>de</strong> <strong>la</strong>Cie, pas les re<strong>de</strong>vances qui nevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t qu’après 10 ans et plus.• Contrer l’incubation à <strong>de</strong>meuredéguisée <strong>en</strong> contrats successifs <strong>de</strong>s<strong>en</strong>treprises dans les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong><strong>recherche</strong> publics. Limiter à 3 ansles contrats universitaires au taux<strong>de</strong> faveur <strong>de</strong> 20 % pour une Ciequi n’a pas ses propres <strong>la</strong>boratoires<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. Par <strong>la</strong> suite, chargerle coût réel <strong>de</strong> 40 à 60% et limiter à5-7 ans <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’incubationdans le c<strong>en</strong>tre.•Éviter que le commanditaire quidonne le contrat et paie les 20 %(POINT ª) soit bénéficiaire <strong>de</strong>s 18 %<strong>de</strong>s fonds retournés au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong><strong>recherche</strong> (POINT º).• Confier à un tiers <strong>la</strong> négociation 13<strong>du</strong> contrat <strong>en</strong>tre le Dr Smart inc. etle Dr Smart univ.Au POINT •: <strong>la</strong> Cie retrouve les créditsd’impôt sur son investissem<strong>en</strong>t commetoute <strong>en</strong>treprise, ce qui est normal.Au POINT ª: chaque contrat <strong>de</strong><strong>recherche</strong> <strong>du</strong> secteur privé doit payer,<strong>en</strong> frais généraux, 20 % <strong>du</strong> coût <strong>du</strong> contratpour utiliser les infrastructures <strong>de</strong><strong>recherche</strong> <strong>de</strong> l’hôpital. Ce taux a étéétabli à 20 % alors que le coût réel est<strong>de</strong> 50% à 60 % <strong>du</strong> coût <strong>du</strong> contrat; lesEn conclusion <strong>du</strong> scénario 1, le dynamisme dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur et lesincitatifs au chercheur-<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur sont considérables; ils constitu<strong>en</strong>t ungrand gage <strong>de</strong> succès. Les objets <strong>de</strong> litige à l’égard <strong>de</strong>s fonds publics serai<strong>en</strong>tfaciles à corriger pour assainir ce scénario d’affaires tout <strong>de</strong> même trèsdynamique.x13 Le comité ministériel sur <strong>la</strong> PI dans les établissem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>santé</strong> a proposé <strong>de</strong>s modalités<strong>de</strong> protection contre les conflits d’intérêts (voir <strong>la</strong> rubrique Propriété Intellectuelle au sitewww.frsq.gouv.qc.ca ).8RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


SCÉNARIO 2 <strong>la</strong> Société <strong>de</strong> Valorisationest le maître d’œuvre et le promoteurLe scénario 2 ressemble au précé<strong>de</strong>ntmais ici le promoteur est uneSociété <strong>de</strong> Valorisation 14 (S<strong>de</strong>V)dotée <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> valorisation,plutôt que le chercheur lui-même,pourvu <strong>du</strong> capital <strong>de</strong> risque. AuPOINT , le Dr Smart déc<strong>la</strong>re soninv<strong>en</strong>tion à son université /hôpitald’appart<strong>en</strong>ance et il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>technique et financière <strong>de</strong> cette S<strong>de</strong>V(POINT £). Déc<strong>la</strong>rant son int<strong>en</strong>tion, lechercheur négocie (POINT ¢) une participationaux bénéfices décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong><strong>la</strong> mise <strong>en</strong> valeur <strong>de</strong> son savoir; sapart serait <strong>en</strong> principe <strong>de</strong> 50 % etl’institution récolterait 50 %. La S<strong>de</strong>V<strong>en</strong> retour s’<strong>en</strong>gage à valoriser lesPro<strong>du</strong>itscommercialisés¢Le DrSmart cè<strong>de</strong> à une S <strong>de</strong> Vses droits contre équitéet / ou re<strong>de</strong>vances.La S <strong>de</strong> V protège <strong>la</strong> PI (brevet)∞La S <strong>de</strong> V forme une Cieavec le capital <strong>de</strong> risque.§La S <strong>de</strong> V contracte <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>au DrSuniv R&D•Cie reçoit 60 %<strong>en</strong> crédit d’impôtCréditsFiscaux•Équité au DrSmart,à H/U et à l’investisseur(partage équitableavec le public)£transfert formel <strong>de</strong> connaissanceà une société <strong>de</strong> valorisation S <strong>de</strong> V§La S <strong>de</strong> V signeavec le DrSunivun contrat<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>400 k$PI <strong>de</strong>s travauxª20 % <strong>de</strong> frais100 k$découvertes <strong>du</strong> chercheur, à protéger<strong>la</strong> propriété intellectuelle par lesbrevets, à <strong>en</strong> assumer les frais et àoffrir l’expertise nécessaire pour <strong>la</strong>promotion <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its pot<strong>en</strong>tiels.Le cas échéant, <strong>la</strong> S<strong>de</strong>V créera une<strong>en</strong>treprise <strong>de</strong> R&D (POINT ∞) oud’exploitation et le Dr Smart univrecevra <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle société <strong>de</strong>valorisation, un contrat (POINT §) pourdévelopper ledit projet, transformerles connaissances <strong>en</strong> connaissancesappliquées et concevoir <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its.Dans cette chaîne <strong>de</strong> contrats, les fraisaffér<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> 20% seront normalem<strong>en</strong>tpayés à l’établissem<strong>en</strong>t universitaire <strong>de</strong><strong>santé</strong> (POINT ª).Le DrSuniv conçoit etdéc<strong>la</strong>re unsavoir commercialº18 %à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>90 k$2 % gestion10 k$• HÔ PITAL/UNIVERSITÉ (H/U) •SCÉNARIO 2Le Dr Smartfait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>universitaire auCHU-IU-CAU¡Le DrSuniv cumule<strong>en</strong> 10 ans 1,8 m$<strong>de</strong> subv<strong>en</strong>tionsà mêmeles fonds publicsC<strong>en</strong>tre<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>COMMENTAIRESQualité: <strong>la</strong> principale qualité <strong>de</strong> cescénario est <strong>la</strong> transpar<strong>en</strong>ce et l’équilibre<strong>en</strong>tre les fonds publics et lesfonds privés. Ce scénario 2 sembleplus juste <strong>en</strong>vers les fonds publics etévite les conflits d’intérêts <strong>du</strong>chercheur et <strong>de</strong> son c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong><strong>recherche</strong>. Il p<strong>la</strong>nifie un meilleurretour <strong>de</strong>s investissem<strong>en</strong>ts aux fondspublics contre l’investissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong>S<strong>de</strong>V dans le projet. Il sou<strong>la</strong>ge lechercheur <strong>de</strong>s tracasseries légales etfinancières liées au démarrage <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>treprise. Les risques auxquelss’expose le chercheur diminu<strong>en</strong>tconsidérablem<strong>en</strong>t.Défauts: Cette formule fut utiliséeavec succès par les sociétés <strong>de</strong> capital<strong>de</strong> risque, et bi<strong>en</strong>tôt par les S<strong>de</strong>V.Elle ne met pas autant à profit ledynamisme <strong>du</strong> chercheur-<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>euret dans ce s<strong>en</strong>s elle court un risque.Dans certains cas, le scénario 2pourrait paradoxalem<strong>en</strong>t moins bi<strong>en</strong>servir l’intérêt public que le scénario1. «Le riz pousse le mieux aux pieds<strong>de</strong> celui qui le sème». Dans d’autrescas, <strong>la</strong> S<strong>de</strong>V, filiale <strong>de</strong> l’université,fera toute <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre un projetvalorisable mais <strong>la</strong>issé pourcompte par le chercheur faute <strong>de</strong>moy<strong>en</strong>s et <strong>de</strong> connaissances <strong>de</strong>saffaires par celui-ci; <strong>la</strong> S<strong>de</strong>V, avec lesmoy<strong>en</strong>s financiers et l’expertise,pourra débusquer ces projets universitaires<strong>en</strong> amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> commercialisation,les valoriser, puis les confierrapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t aux g<strong>en</strong>s d’affairesincluant le chercheur-<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur.14 Les Sociétés <strong>de</strong> Valorisation sont <strong>de</strong>s filiales àbut lucratif <strong>de</strong>s universités ou <strong>de</strong> consortiumsd’universités pour valoriser <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>universitaire par <strong>de</strong>s investissem<strong>en</strong>tsstratégiques dans les pro<strong>du</strong>its/projetscommercialisables. En 1999, le ministre <strong>de</strong><strong>la</strong> Recherche a investi 50 millions $ pourle démarrage <strong>de</strong> ces corporations.RECHERCHE EN SANTÉ9


TRANSFERT TECHNOLOGIQUE (suite)CONCLUSIONLe choix <strong>en</strong>tre le scénario 1 corrigé <strong>de</strong> ses défauts etle scénario 2 est difficile. Si l’objectif principal reste <strong>la</strong>R&D et <strong>la</strong> commercialisation, miser sur l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurchercheursera certainem<strong>en</strong>t le geste le plus profitable.Chaque scénario peut parv<strong>en</strong>ir au but; auchercheur <strong>de</strong> choisir.Le scénario 1 sied bi<strong>en</strong> aux chercheurs très <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eursinitiés aux affaires et aux petites <strong>en</strong>treprises.Le scénario 2 convi<strong>en</strong>t mieux aux chercheurs quitrouverai<strong>en</strong>t trop compliqué et trop risqué <strong>de</strong> valorisereux-mêmes leurs découvertes. Ici, les nouvellessociétés <strong>de</strong> valorisation offr<strong>en</strong>t <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s promesseset un énorme pot<strong>en</strong>tiel si elles gar<strong>de</strong>nt le chercheur<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurau cœur <strong>du</strong> projet, tout <strong>en</strong> le sou<strong>la</strong>geant<strong>de</strong>s tracas liés au démarrage d’<strong>en</strong>treprise. Un vrai«<strong>de</strong>al», moins <strong>de</strong> tracas, moins <strong>de</strong> risques pour lechercheur, l’accès aux experts, plus <strong>de</strong> ressources. Laprincipale et importante contribution <strong>de</strong> ce scénario 2(et donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> S<strong>de</strong>V) consiste à recruter tout unportefeuille <strong>de</strong> découvertes valorisables que leschercheurs divulguai<strong>en</strong>t généreusem<strong>en</strong>t au mon<strong>de</strong>sci<strong>en</strong>tifique sans les mettre au préa<strong>la</strong>ble sur <strong>la</strong> voie <strong>de</strong><strong>la</strong> valorisation parce que ce<strong>la</strong> leur semb<strong>la</strong>it tropcompliqué.Pour les campus <strong>de</strong> <strong>santé</strong> que sont les CHU, IU,CAU, <strong>de</strong> culture plutôt <strong>en</strong>trepreunariale, il apparaîtastucieux et profitable d’appliquer les scénarios 1 et 2<strong>de</strong> valorisation. D’abord, les ressources financières <strong>de</strong>sS<strong>de</strong>V sont insuffisantes pour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge tousles projets; <strong>en</strong>suite <strong>la</strong> saine compétition <strong>en</strong>tre unevoie plutôt privée (scénario 1) et l’autre plutôtpublique (scénario 2) apparaît <strong>de</strong> bon augure pour ledynamisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisation. Le scénario 1 est déjàutilisé, il suffit <strong>de</strong> l’améliorer <strong>en</strong> le r<strong>en</strong>dant plus transpar<strong>en</strong>tet plus équitable <strong>en</strong>vers les fonds publics.Il est urg<strong>en</strong>t d’intro<strong>du</strong>ire le scénario 2 au plus tôt.Non seulem<strong>en</strong>t permettra-t-il <strong>de</strong> stopper l’hémorragie<strong>de</strong>s bons projets abandonnés faute <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>s et d’experts<strong>en</strong> transfert technologique mais, aussi, et ceciest très important, il indique que le temps est v<strong>en</strong>u <strong>de</strong>« valoriser-<strong>la</strong>-valorisation-<strong>de</strong>s-découvertesuniversitaires».Seul le scénario 2 peut y parv<strong>en</strong>ir caril assure le bon mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s fonds publics et privés et i<strong>la</strong>pparaît plus noble et plus acceptable à tous ceux quit<strong>en</strong><strong>de</strong>nt à p<strong>en</strong>ser que faire <strong>de</strong>s profits avec les affairessci<strong>en</strong>tifiques-universitaires est mauvais et répréh<strong>en</strong>sible.Le scénario 2 mettra définitivem<strong>en</strong>t fin à cetteret<strong>en</strong>ue chez certains <strong>de</strong> nos sci<strong>en</strong>tifiques, ret<strong>en</strong>ue quin’a pas sa p<strong>la</strong>ce dans une économie <strong>du</strong> savoir.xAxe INFORMATIQUEDeuxième colloquesur l’informatiqueappliquée à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>biomédicale et cliniqueLes 2 et 3 mars 2000Faculté <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, Université <strong>de</strong> SherbrookeSUJETS :RSR DU FRSQLABORATOIRE DE TÉLÉMATIQUE BIOMÉDICALEDU RÉSEAU EN SANTÉ RESPIRATOIRE– Opportunités informatiques pour <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>médicale au <strong>Québec</strong>– Vers un <strong>dossier</strong> pati<strong>en</strong>t partageable régionalcomme support au virage ambu<strong>la</strong>toire : apport<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> évaluative– L’architecture informatique pour <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>clinique– Standards et communications électroniques– Inforoute Santé <strong>du</strong> Canada et <strong>la</strong> Recherche Clinique– Gestion <strong>de</strong>s banques sur le génome humain– La gestion <strong>du</strong> savoir dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong>– Technologie CORBA - Modèle <strong>de</strong> communicationori<strong>en</strong>té objet– Ai<strong>de</strong> informatique à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>tscritiques dans les essais cliniquesSession d’affiches et démonstrateursConsulter le site web :http://www-rscv.usherb.capour connaître <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s prés<strong>en</strong>tateurset les activités <strong>de</strong> ce colloqueFaites vite : Inscriptions gratuiteset limitées10RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


NOUVELLES DUMémoire* sur le projet <strong>de</strong> loi C-13 sur l’Institut<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong> CanadaMonsieur Pierre Boyle, directeur général <strong>du</strong>FRSQ, a prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> décembre <strong>de</strong>rnier unmémoire au comité perman<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> chambre <strong>de</strong>s communes sur le projet <strong>de</strong> loiC-13 sur l’Institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong>Canada (IRSC), au nom <strong>du</strong> FRSQ, <strong>du</strong> Conseilquébécois <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sociale (CQRS), <strong>du</strong><strong>Fonds</strong> pour <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> chercheurs etl’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> (FCAR) et <strong>du</strong> Conseild’évaluation <strong>de</strong>s technologies <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong><strong>Québec</strong> (CETS).Dans leur mémoire, le FRSQ, le CQRS, leFCAR et le CETS se réjouiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> création<strong>de</strong> l’IRSC, projet qui bâtit sur les acquisd’excell<strong>en</strong>ce sci<strong>en</strong>tifique <strong>du</strong> passé, tout <strong>en</strong>permettant <strong>de</strong> mieux adapter <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong><strong>santé</strong> aux défis <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, et ils souscriv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> mission proposée pourl’IRSC.Les quatre organismes app<strong>la</strong>udiss<strong>en</strong>t lefait que les pouvoirs publics reconnaiss<strong>en</strong>t <strong>la</strong>nécessité d’améliorer <strong>de</strong> façon importante lesouti<strong>en</strong> à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong>. Ils soulèv<strong>en</strong>ttoutefois certaines préoccupations notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> ce qui concerne les coûts d’infrastructureque pourrai<strong>en</strong>t occasionner <strong>la</strong> mise<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s diverses divisions (instituts) <strong>de</strong>l’IRSC ainsi que <strong>de</strong> son budget <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t,qui ne <strong>de</strong>vrait pas dépasser, seloneux, 5% <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>veloppe administrée.Par ailleurs, les quatre organismes émett<strong>en</strong>tquelques mises <strong>en</strong> gar<strong>de</strong> <strong>en</strong> ce qui a traitnotamm<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> mesurer lesimpacts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>. En outre, ils insist<strong>en</strong>tsur l’importance pour l’IRSC <strong>de</strong> communiqueret <strong>de</strong> diffuser les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> auprès <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs et <strong>du</strong> grandpublic. Enfin, le FRSQ, le CQRS, le FCAR etle CETS espèr<strong>en</strong>t pouvoir compter sur lesacquis <strong>du</strong> passé pour <strong>en</strong>richir les col<strong>la</strong>borationsavec l’IRSC au cours <strong>de</strong>s prochainesannées.x*Vous êtes invités à consulter le détail <strong>de</strong> ce mémoiresur le site web <strong>du</strong> FRSQ à l’adresse suivante: www.frsq.gouv.qc.casous <strong>la</strong> rubrique Actualités.Le FRSQsouti<strong>en</strong>tl’émerg<strong>en</strong>ced’alliancesstratégiquesLe conseil d’administration <strong>du</strong> FRSQ a cons<strong>en</strong>ti à dégager une<strong>en</strong>veloppe budgétaire (maximum <strong>de</strong> 25 000 $ par projet) pourdévelopper <strong>de</strong> nouvelles initiatives <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. Le but <strong>de</strong> cette initiativeest d’apporter un souti<strong>en</strong> financier à <strong>de</strong>s regroupem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>chercheurs québécois <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation d’une proposition auxInstituts <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong> Canada ou <strong>en</strong>core d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> financem<strong>en</strong>t à un organisme canadi<strong>en</strong> <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisationd’infrastructures majeures <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> au <strong>Québec</strong>.Jusqu’à maint<strong>en</strong>ant, un souti<strong>en</strong> financier totalisant 186 500 $a été accordé à <strong>de</strong>s initiatives multi-établissem<strong>en</strong>ts et pluriuniversitairesaux domaines suivants: <strong>la</strong> <strong>santé</strong> m<strong>en</strong>tale, <strong>la</strong> réadaptation,le sida, les neurosci<strong>en</strong>ces, le génie tissu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions, <strong>la</strong> vision, et le développem<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> <strong>santé</strong> et le bi<strong>en</strong>-être<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant.xRECHERCHE EN SANTÉ11


D I S T I N C T I O N SCLARKE FRASER,LAURÉAT DU PRIX WILDER-PENFIELD 1999Le docteur C<strong>la</strong>rkeFraser a reçule prix Wil<strong>de</strong>r-P<strong>en</strong>field, <strong>la</strong> plushaute distinctionattribuée par leC<strong>la</strong>rke Frasergouvernem<strong>en</strong>t <strong>du</strong><strong>Québec</strong> dans le domaine <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>cesbiomédicales. Le docteur Fraser aacquis une réputation internationalegrâce à ses découvertes <strong>en</strong> tératologie,<strong>la</strong> sci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong>s malformationscongénitales. Ses travaux lui ontpermis d’expliquer les mécanismesresponsables <strong>de</strong>s malformationscongénitales, <strong>en</strong> i<strong>de</strong>ntifiant <strong>la</strong> naturemultifactorielle <strong>de</strong> ce phénomènecomplexe. Ses travaux ont tracé <strong>la</strong>voie à une métho<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>talestandard, utilisée <strong>de</strong>puis lors dans <strong>la</strong>plupart <strong>de</strong>s <strong>la</strong>boratoires étudiant <strong>la</strong>pathogénèse <strong>de</strong>s malformationscongénitales.Le docteur Fraser sera le premiercanadi<strong>en</strong> à intro<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> génétiqueclinique <strong>en</strong> milieu hospitalier. Dès1950, il fon<strong>de</strong> le départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> génétiquemédicale à l’Hôpital <strong>de</strong> Montréalpour <strong>en</strong>fants, qu’il dirigera jusqu’<strong>en</strong>1982. Spécialiste <strong>en</strong> génétiquemédicale, il est titu<strong>la</strong>ire d’un doctorat<strong>en</strong> génétique (1945) et d’undoctorat <strong>en</strong> mé<strong>de</strong>cine (1950) tous<strong>de</strong>ux obt<strong>en</strong>us à l’Université McGill.Titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> nombreuses distinctions,le docteur Fraser a reçu notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> 1979 le prestigieux prix Al<strong>la</strong>n <strong>de</strong>l’American Society of Human G<strong>en</strong>etics,l’année suivante le prix d’excell<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société <strong>de</strong> génétique <strong>du</strong> Canadaet il a été déc<strong>la</strong>ré officier <strong>de</strong> l’Ordre<strong>du</strong> Canada <strong>en</strong> 1985. En 1995, leC<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> génétique clinique <strong>de</strong>l’Hôpital <strong>de</strong> Montréal pour <strong>en</strong>fants aadopté son nom.xSERGE ROSSIGNOL,MÉDAILLÉ DELA CHRISTOPHER REEVE PARALYSIS FOUNDATIONLe docteur Serge Rossignol, directeur <strong>du</strong>C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces neurologiqueset professeur au Départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> physiologie<strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Montréal, a reçu conjointem<strong>en</strong>tavec le docteur Reggie Edgerton, <strong>de</strong>UCLA, <strong>la</strong> Christopher Reeve Research Medal forSpinal Cord Repair. Cette médaille, assortied’un prix <strong>de</strong> 25 000 $ U.S., leur a été remise aucours d’un ga<strong>la</strong>-bénéfice organisé à New Yorkle 16 novembre par <strong>la</strong> Christopher ReeveParalysis Foundation, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> célèbreacteur <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u quadraplégique à <strong>la</strong> suite d’unelésion importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> moelle épinière.Depuis quatre ans, cette médaille est remise annuellem<strong>en</strong>tà un chercheur dont les travaux ont permis <strong>de</strong> faire progresserles connaissances dans le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s dommagescausés à <strong>la</strong> moelle épinière et <strong>la</strong> réadaptation <strong>de</strong>spati<strong>en</strong>ts ayant subi <strong>de</strong> tels traumatismes. Les travaux <strong>du</strong>docteur Rossignol port<strong>en</strong>t sur les mécanismes <strong>de</strong> contrôleSerge Rossignol<strong>de</strong> <strong>la</strong> locomotion. Ses <strong>recherche</strong>s ont démontré, <strong>en</strong>treautres, que les chats a<strong>du</strong>ltes pouvai<strong>en</strong>t récupérer unefonction locomotrice <strong>de</strong>s membres postérieurs après unesection complète <strong>de</strong> <strong>la</strong> moelle épinière au bas <strong>du</strong> thorax etque <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts pharmacologiques pouvai<strong>en</strong>t ai<strong>de</strong>r àcette récupération.x12RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


JEAN-PAUL PRAUD ET DANIEL SINNETT,RÉCIPIENDAIRES DU 17E PRIX D’EXCELLENCE DE LA FONDATION DE LA RECHERCHE SUR LES MALADIES INFANTILESJean-Paul PraudDaniel SinnettLe prix d’excell<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur les ma<strong>la</strong>dies infantilesest remis chaque année à unchercheur émérite <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Cetteannée le prix a été attribué à <strong>de</strong>uxchercheurs. Le docteur Jean-PaulPraud est pneumologue-pédiatre etchercheur au C<strong>en</strong>tre universitaire <strong>de</strong><strong>santé</strong> <strong>de</strong> l’Estrie. Il dirige un <strong>la</strong>boratoire<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur le contrôlepérinatal <strong>de</strong> <strong>la</strong> respiration chez l’animal.Ses <strong>recherche</strong>s vis<strong>en</strong>t à mieuxcompr<strong>en</strong>dre le contrôle respiratoir<strong>en</strong>ormal <strong>du</strong>rant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> périnatale etson rôle dans <strong>la</strong> croissance pulmonaireanténatale. Entre autresthèmes d’étu<strong>de</strong>, m<strong>en</strong>tionnons l’apnée<strong>du</strong> prématuré et <strong>la</strong> dynamique <strong>du</strong><strong>la</strong>rynx au cours <strong>de</strong>s apnées <strong>du</strong> prématuré,le syndrome <strong>de</strong> mort subite<strong>du</strong> nourrisson et <strong>la</strong> v<strong>en</strong>ti<strong>la</strong>tion artificiellepar perfluorocarbones. Ledocteur Praud a complété ses étu<strong>de</strong>s<strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine et <strong>de</strong> pédiatrie à Paris, ilest titu<strong>la</strong>ire d’un doctorat <strong>en</strong> physiologie(Paris) et il a obt<strong>en</strong>u son diplôme<strong>de</strong> pneumologue au <strong>Québec</strong>, <strong>en</strong> 1992.Le docteur Praud est boursier s<strong>en</strong>ior<strong>du</strong> FRSQ.Le docteur Daniel Sinnett dirigele <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur <strong>la</strong> génétique<strong>du</strong> cancer à l’Hôpital Sainte-Justine. Son programme <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>porte sur <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s facteursgénétiques à l’étiologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> leucémielymphob<strong>la</strong>stique aiguë (LLA) chezl’<strong>en</strong>fant. La LLA est le cancer pédiatriquele plus fréqu<strong>en</strong>t et les connaissancessur les bases molécu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>cette ma<strong>la</strong>die sont ess<strong>en</strong>tielles pouré<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s programmes visant à <strong>en</strong>ré<strong>du</strong>ire ou à <strong>en</strong> éliminer l’indic<strong>en</strong>ce.Malgré l’amélioration <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>tset les progrès réc<strong>en</strong>ts dans <strong>la</strong> compréh<strong>en</strong>sion<strong>du</strong> processus leucémique,on ne connaît à peu près ri<strong>en</strong> <strong>de</strong>s facteursresponsables <strong>de</strong> son apparition.Le premier volet <strong>de</strong>s travaux <strong>du</strong> docteurSinnett a pour but <strong>de</strong> déterminerl’importance <strong>de</strong>s gènes répresseurs <strong>de</strong>tumeurs dans <strong>la</strong> leucémogénèse <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>fant. Dans son second volet <strong>de</strong><strong>recherche</strong>, le chercheur t<strong>en</strong>tera d’i<strong>de</strong>ntifierles facteurs génétiques jouant unrôle clé dans <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> l’hôte àl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t qui détermin<strong>en</strong>t <strong>la</strong>susceptibilité indivi<strong>du</strong>elle à <strong>la</strong> LLA <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>fant à l’ai<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>s <strong>en</strong> épidémiologiegénétique. Le docteur Sinnett esttitu<strong>la</strong>ire d’un doctorat <strong>en</strong> biochimie <strong>de</strong>l’Université <strong>de</strong> Montréal, obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong>1991. De 1991 à 1994, il a effectué <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s postdoctorales <strong>en</strong> pédiatrie à <strong>la</strong>Harvard Medical School et au Childr<strong>en</strong>’sHospital <strong>de</strong> l’Université Harvard. M<strong>en</strong>tionnonsque le docteur Sinnett estboursier junior II <strong>du</strong> FRSQ.xN O M I N A T I O NDENIS RICHARD,DIRECTEUR DU CENTRE DE RECHERCHE DE L’HÔPITAL LAVALD<strong>en</strong>is RichardLe docteur D<strong>en</strong>is Richard a été nommé <strong>en</strong> octobre<strong>de</strong>rnier au poste <strong>de</strong> directeur <strong>du</strong> C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong>l’Hôpital Laval, et succè<strong>de</strong> ainsi au docteur YvonCormier. Le docteur Richard a obt<strong>en</strong>u son doctorat <strong>en</strong>physiologie à l’Université Laval <strong>en</strong> 1982. Il a <strong>en</strong>suitem<strong>en</strong>é <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s postdoctorales à l’Université <strong>de</strong>Cambridge jusqu’<strong>en</strong> 1984. Depuis 1984, il est professeurau départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> physiologie <strong>de</strong> l’UniversitéLaval et dirige égalem<strong>en</strong>t le C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur lemétabolisme énergétique <strong>de</strong> l’Université Laval. Lesintérêts <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong> docteur Richard port<strong>en</strong>t sur lerôle <strong>du</strong> métabolisme énergétique dans l’obésité.xRECHERCHE EN SANTÉ13


CENTRES DEPLANS DEDÉVELOPPEMENTTel qu’indiqué dans ses ori<strong>en</strong>tations stratégiques1997-2000, le FRSQ souhaite que les conseilsd’administration <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres désignés, les CHU(C<strong>en</strong>tre hospitalier universitaire), IU (Institut universitaire)et CAU (C<strong>en</strong>tre affilié universitaire), sedot<strong>en</strong>t d’une politique <strong>de</strong> souti<strong>en</strong> et <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>. Sout<strong>en</strong>u par cette politiqueau caractère perman<strong>en</strong>t, qui couvre l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>sactivités <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> l’établissem<strong>en</strong>t, le c<strong>en</strong>treou l’institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> logé au sein <strong>de</strong> cet établissem<strong>en</strong>tdoit, pour sa part, et à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong>FRSQ, é<strong>la</strong>borer un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>td’une <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> quatre ans. Ce p<strong>la</strong>n reconnaît lesLe C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong>l’Hôpital Sainte-Justine, CHUMère-Enfant <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>Inscrite dans les priorités institutionnelles <strong>de</strong> l’Université<strong>de</strong> Montréal et ministérielles <strong>du</strong> ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé et<strong>de</strong>s Services sociaux, <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> l’hôpital Sainte-Justine, C<strong>en</strong>tre Mère-Enfant, est <strong>de</strong> développer lesconnaissances <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant et <strong>de</strong> l’adolesc<strong>en</strong>t;<strong>de</strong> stimuler et <strong>de</strong> créer un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t favorableà <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>, d’assurer <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>tifiques, <strong>de</strong>transmettre les nouvelles connaissances et promouvoirleur utilisation ainsi que leur diffusion à <strong>la</strong> communautésci<strong>en</strong>tifique et à tous les professionnels <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong>.Le but ultime est <strong>la</strong> préservation et l’amélioration <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>santé</strong> grâce à <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> pratique <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>travaux <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s fondam<strong>en</strong>tales, cliniques,épidémiologiques et évaluatives. Les activités <strong>du</strong> C<strong>en</strong>tre<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> se regroup<strong>en</strong>t sous six thèmes, décritsci-<strong>de</strong>ssous.axes prioritaires <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et leurs thèmesrespectifs, <strong>en</strong> concertation étroite avec l’universitéà <strong>la</strong>quelle le c<strong>en</strong>tre est affilié. Les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong>l’Hôpital Sainte-Justine et <strong>de</strong> l’Hôpital <strong>du</strong>Sacré-Cœur <strong>de</strong> Montréal ont été acceptés récemm<strong>en</strong>tpar le conseil d’administration <strong>du</strong> FRSQ.Leurs gran<strong>de</strong>s lignes sont prés<strong>en</strong>tées ci-après.


1 DÉVELOPPEMENT ETCROISSANCE FŒTALELes extrêmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance <strong>du</strong>fœtus, qu’ils soi<strong>en</strong>t dans l’excès ou <strong>la</strong>défici<strong>en</strong>ce, sont communs. Les syndromesd’excès <strong>de</strong> croissance sontassociés aux naissances difficiles, à <strong>la</strong>morbidité fœtale et aux tumeurs <strong>du</strong>fœtus alors que les syndromes <strong>de</strong>défici<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> croissance sont nonseulem<strong>en</strong>t associés à <strong>la</strong> morbiditénéonatale mais égalem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> morbiditéà long terme, notamm<strong>en</strong>t auxanomalies cognitives, au retard <strong>de</strong> <strong>la</strong>croissance postnatale, au diabète noninsulino-dép<strong>en</strong>dant et aux troublescardiovascu<strong>la</strong>ires.Le thème compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>ux axes<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> majeurs: le contrôlegénétique, épigénétique, hormonal etvascu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance fœtale etp<strong>la</strong>c<strong>en</strong>taire; l’oxygénation et <strong>la</strong>péroxydation au cours <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>tpré- et postnatal. Il regroupe<strong>de</strong>s biologistes cellu<strong>la</strong>ire et molécu<strong>la</strong>ire,<strong>de</strong>s biochimistes, <strong>de</strong>s physiologistes,épidémiologistes et pharmacologuesavec <strong>de</strong>s chercheursclinici<strong>en</strong>s <strong>de</strong> plusieurs services telsDirecteur: Dr Emile LevyPour information:C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>Hôpital Sainte-Justine3175, cheminCôte Sainte-CatherineMontréal, QcH3T 1C5Tél. (514) 345-4691Télec. (514) 345-4801ceux <strong>de</strong> l’obstétrique et gynécologie,l’<strong>en</strong>docrinologie, <strong>la</strong> néonatalogie, <strong>la</strong>pathologie <strong>la</strong> cardiologie, l’ophtalmologieet l’hématologie. Lesgroupes <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts visés dans cetaxe inclu<strong>en</strong>t les mères et leurs<strong>en</strong>fants affectés par: un retard <strong>de</strong>croissance intra-utérin ou unemacrosomie, y compris les <strong>en</strong>fants<strong>de</strong> mère diabétique; une hémorragiecérébrale intrav<strong>en</strong>tricu<strong>la</strong>ire ou uneleucoma<strong>la</strong>cie périv<strong>en</strong>tricu<strong>la</strong>ire, <strong>de</strong>uxconditions considérées commecontribuant <strong>de</strong> manière importante à<strong>la</strong> paralysie cérébrale; par une rétinopathie<strong>de</strong> prématuré, cause principale<strong>de</strong> <strong>la</strong> cécité chez le nourrisson;et une bronchodysp<strong>la</strong>sie pulmonaire,une condition qui prédispose auxséquelles graves <strong>de</strong> l’immaturité.Tous ces problèmes cliniques ont unimpact important au p<strong>la</strong>néconomique et social. Dans cecontexte, le but à court terme est <strong>de</strong>c<strong>la</strong>rifier <strong>la</strong> physiopathologie <strong>de</strong> cesconditions; ceux à long terme vis<strong>en</strong>tl’amélioration <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>t et lesstratégies <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion.Responsable: Dr Sylvain Chemtob2 NEUROBIOLOGIEDÉVELOPPEMENTALELe développem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> systèm<strong>en</strong>erveux est complexe et les ma<strong>la</strong>diesaffectant son fonctionnem<strong>en</strong>t sontnombreuses. Ce thème compr<strong>en</strong>dl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes et <strong>de</strong>s facteursgénétiques et épigénétiques impliquésdans le développem<strong>en</strong>t normalet anormal <strong>de</strong> ce système. Lespathologies peuv<strong>en</strong>t se prés<strong>en</strong>ternon seulem<strong>en</strong>t tôt au cours <strong>du</strong>développem<strong>en</strong>t intra-utérin, dans <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> péri- ou néonatale, maisaussi <strong>en</strong> pério<strong>de</strong> pré- ou postpuberté.Elles revêt<strong>en</strong>t une importancecertaine étant donné leur préval<strong>en</strong>ceet leur impact au niveausocio-affectif. Ce thème regroupe <strong>de</strong>sexperts <strong>en</strong> neurobiologie, psychiatrie,génétique, biologie cellu<strong>la</strong>ire etmolécu<strong>la</strong>ire, neurologie et pharmacologie.Ils se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur quatreaxes: l’hyperactivité, caractérisée parl’inatt<strong>en</strong>tion, l’impulsivité et le caractèredésorganisé <strong>de</strong> l’activité motriceet, le Syndrome <strong>de</strong> Tourette, beaucoupplus rare, mais fréquemm<strong>en</strong>tprécédé par ou associé à l’hyperactivité,qui justifie leur étu<strong>de</strong> conjointe;l’épilepsie, ma<strong>la</strong>die chronique quiaffecte les indivi<strong>du</strong>s <strong>du</strong>rant leursannées pro<strong>du</strong>ctives et qui, toutcomme le diabète et l’asthme, estassociée à <strong>la</strong> pire qualité <strong>de</strong> viesurtout chez les <strong>en</strong>fants souffrantd’épilepsie réfractaire associée à unerégression dans le développem<strong>en</strong>tpsychomoteur; les tumeurs neuronales<strong>en</strong> particulier le mé<strong>du</strong>llob<strong>la</strong>stome,<strong>la</strong> tumeur <strong>la</strong> plus commune et<strong>la</strong> plus agressive chez l’<strong>en</strong>fant; lesanomalies <strong>de</strong> l’unité motrice quipeuv<strong>en</strong>t être <strong>du</strong>es à une atteinte <strong>du</strong>cerveau, <strong>du</strong> cervelet et <strong>de</strong>s voiesspino-cérébelleuses dont les amyotrophiesspinales, les polyneuropathies,<strong>la</strong> myasthénie grave, <strong>la</strong>dystrophie muscu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Duch<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> sont <strong>de</strong>s exemples.Responsable: Dre Louise Simard3 NUTRITION, MÉTABOLISMEET GÉNÉTIQUECe thème a pour objectif le diagnosticet le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>diesmétaboliques, nutritionnelles ougénétiques ainsi que l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scauses et <strong>de</strong>s mécanismes qui leursont associés. Il regroupe <strong>de</strong>s biologistescellu<strong>la</strong>ires et molécu<strong>la</strong>ires, <strong>de</strong>sbiochimistes, <strong>de</strong>s génétici<strong>en</strong>s, <strong>de</strong>sgastro<strong>en</strong>térologues, <strong>de</strong>s hépatologues,<strong>de</strong>s spécialistes <strong>de</strong>s soinsRECHERCHE EN SANTÉ15


CENTRES DE RECHERCHE (suite)int<strong>en</strong>sifs et <strong>de</strong>s <strong>en</strong>docrinologues. Ilest ori<strong>en</strong>té vers <strong>la</strong> compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>ma<strong>la</strong>dies monogéniques et polygéniquestelles que <strong>la</strong> Rét<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>sChylomicrons, <strong>la</strong> fibrose kystique <strong>du</strong>pancréas, le diabète et l’obésité ainsique vers l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> facteursqui prédispos<strong>en</strong>t à l’athérosclérose.Ces ma<strong>la</strong>dies ont une morbiditéimportante et sont une cause <strong>de</strong>décès prématuré à l’âge a<strong>du</strong>lte. Il estdivisé <strong>en</strong> quatre axes majeurs: lesétu<strong>de</strong>s portant sur l’absorption et leC<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> l’hôpital Sainte-JustineCHERCHEURSmétabolisme <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s complexespar l’intestin et le foie; le diagnosticmolécu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> surchargelysosomiales, l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong>métabolisme énergétique dans lesma<strong>la</strong>dies septiques <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant, et lesmalformations, souv<strong>en</strong>t d’originegénétique, qui sont les causes lesplus fréqu<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> décès <strong>du</strong>rant <strong>la</strong>première semaine <strong>de</strong> vie.Responsable: Dr Grant MitchellNombre <strong>de</strong> chercheurs 166Nombre <strong>de</strong> chercheurs-boursiers** 17Nombre d’équival<strong>en</strong>ts plein temps 36.193ÉTUDIANTSNombre aux 2 e et 3 e cycles 115Nombre au post 3 e cycle 30TOTAL 145Nombre d’étudiants-boursiers** 13OCTROIS D’ORGANISMES SUBVENTIONNAIRES RECONNUSSubv<strong>en</strong>tions 1 024 013 $Bourses 3 594 052 $TOTAL 4 618 065 $PUBLICATIONS1998-1999*Nombre d’articles (comité <strong>de</strong> lecture) 196Nombre d’articles (sans comité <strong>de</strong> lecture) 57Nombre <strong>de</strong> chapitres/volumes 25TOTAL 278* Ces données colligées <strong>en</strong> novembre 1998 sont incomplètes.** D’organismes subv<strong>en</strong>tionnaires reconnus par le FRSQ.4 DÉVELOPPEMENT ETFONCTIONS IMMUNITAIRESLes chercheurs et les clinici<strong>en</strong>s <strong>de</strong>ce thème vis<strong>en</strong>t à améliorer <strong>la</strong>compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s mécanismesimpliqués dans les différ<strong>en</strong>tespathologies dans lesquelles lesystème immunitaire est compromis.L’équipe est composée d’immunologues,virologues, gastro<strong>en</strong>térologues,hépatologues, pneumologues et int<strong>en</strong>sivistes.Quatre axes sont explorés:1) l’appareil digestif avec les ma<strong>la</strong>diesinf<strong>la</strong>mmatoires <strong>de</strong> l’intestin, <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die cœliaque, les allergies alim<strong>en</strong>taires,les <strong>en</strong>térites, les colites etl’hépatite auto-immune qui, prisesdans leur <strong>en</strong>semble, représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tune préval<strong>en</strong>ce considérable dans <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion pédiatrique; 2) les voiesrespiratoires avec l’asthme commesujet c<strong>en</strong>tral. Selon les données épidémiologiques,cette condition, qui àl’heure actuelle, affecte 10 % <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion pédiatrique, est <strong>en</strong> progressionchez les <strong>en</strong>fants; 3) <strong>la</strong>pathog<strong>en</strong>èse <strong>de</strong>s virus herpès chezles <strong>en</strong>fants immuno-supprimés. Cetaxe est particulièrem<strong>en</strong>t importantdans le contexte d’un C<strong>en</strong>tre pédiatriqueultra-spécialisé responsabled’un programme <strong>de</strong> greffes imposant.Il vise une amélioration <strong>du</strong> diagnosticprécoce <strong>de</strong> ces infections ainsiqu’un approfondissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> compréh<strong>en</strong>sion<strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong>pathog<strong>en</strong>èse <strong>de</strong>s virus immunosuppressifs;4) <strong>la</strong> transmission verticale<strong>du</strong> sida. Là, les <strong>recherche</strong>s sont c<strong>en</strong>tréessur <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> l’histoir<strong>en</strong>aturelle <strong>du</strong> VIH <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme, <strong>de</strong> <strong>la</strong>femme <strong>en</strong>ceinte et l’<strong>en</strong>fant ainsi quesur les facteurs maternels, immunologiqueset viraux associés à <strong>la</strong> transmission<strong>de</strong> <strong>la</strong> mère à l’<strong>en</strong>fant.Responsable: Dr Ernest Seidman16RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


5 FACTEURS GÉNÉTIQUES ETENVIRONNEMENTAUX LIÉS AUDÉVELOPPEMENT DU CANCERCe thème regroupe trois axes <strong>de</strong><strong>recherche</strong> dont les objectifs primordiauxsont <strong>la</strong> mise au point <strong>de</strong>nouveaux outils <strong>de</strong> diagnostic etl’amélioration <strong>de</strong>s stratégies thérapeutiquescontre le cancer <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant.Ils sont basés sur l’hypothèse <strong>de</strong><strong>la</strong> susceptibilité génétique au cancer,étudiée par <strong>de</strong>s biochimistes, génétici<strong>en</strong>s,hémato-oncologues, épidémiologistes,pharmacologues et<strong>en</strong>docrinologues. Le but <strong>du</strong> premieraxe est d’i<strong>de</strong>ntifier les composantesgénétiques capables d’expliquer <strong>la</strong>variabilité <strong>du</strong> risque qu’a un <strong>en</strong>fant<strong>de</strong> développer un cancer in<strong>du</strong>it par<strong>de</strong>s facteurs externes. Le but <strong>du</strong><strong>de</strong>uxième est, basé sur les donnéesgénétiques, <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s programmes<strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t adapté àchaque indivi<strong>du</strong>. Pour répondre àleurs questions, les membres <strong>du</strong>groupe font appel aux notions <strong>de</strong>l’épidémiologie génétique (fréqu<strong>en</strong>ceau niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion) et pharmacogénétique(modification <strong>de</strong> <strong>la</strong>capacité <strong>de</strong> métaboliser les carcinogènes).Ces étu<strong>de</strong>s mèneront à <strong>de</strong>sprogrammes <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion et d’interv<strong>en</strong>tionafin <strong>de</strong> diminuer l’inci<strong>de</strong>nce<strong>du</strong> cancer. Le but <strong>du</strong> troisième estd’explorer les mécanismes <strong>de</strong> <strong>la</strong> progression<strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s tumeurspar le processus <strong>de</strong> <strong>la</strong> néovascu<strong>la</strong>risation(angiogénèse). Les résultatsseront appliqués au développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> nouvelles formes <strong>de</strong> thérapiesbasées sur <strong>la</strong> répression <strong>de</strong> l’étalem<strong>en</strong>t<strong>du</strong> lit vascu<strong>la</strong>ire.Responsable: Dr Dami<strong>en</strong> Labuda6 DÉFORMATIONSSQUELETTIQUES ET SCIENCESDU MOUVEMENTL’équipe thématique conc<strong>en</strong>tre sesactivités <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur les déformations<strong>du</strong> squelette axial, dont <strong>la</strong>scoliose idiopathique <strong>de</strong> l’adolesc<strong>en</strong>cereprés<strong>en</strong>te le thème prioritaire.Alors que chez l’a<strong>du</strong>lte les ma<strong>la</strong>diesdégénératives telle que l’ostéoarthrosereprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le problèmemédical le plus important, <strong>la</strong> scoliosereprés<strong>en</strong>te <strong>la</strong> déformation <strong>la</strong> plusimportante <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> fréqu<strong>en</strong>ce et<strong>de</strong> morbidité affectant 2 à 3 % <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion adolesc<strong>en</strong>te. De cettepopu<strong>la</strong>tion, 10 à 20 % <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>tsont besoin d’un traitem<strong>en</strong>t médicalou chirurgical, lourd <strong>de</strong> conséqu<strong>en</strong>cesaux p<strong>la</strong>ns physique et psychologique.L’objectif <strong>de</strong> l’équipe (composéed’orthopédistes, ingénieurs <strong>de</strong> <strong>la</strong>Polytechnique et experts d’évaluation)est <strong>de</strong> caractériser et quantifier lesdéformations musculo-squelettiques<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant à l’ai<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>s cliniquesbiomécaniques et <strong>de</strong> biomatériauxafin d’améliorer le traitem<strong>en</strong>t médicalet chirurgical. Il se conc<strong>en</strong>tre surl’amélioration <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>t parorthèse thoracolombosacrée 1) <strong>en</strong>développant <strong>de</strong>s orthèses par reconstructionvirtuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonne <strong>en</strong>3-D, donnant ainsi au clinici<strong>en</strong> unecompréh<strong>en</strong>sion tridim<strong>en</strong>sionnelle <strong>du</strong>phénomène scoliotique, 2) <strong>en</strong> améliorantle traitem<strong>en</strong>t chirurgical <strong>en</strong>développant <strong>de</strong>s techniques d’assistancechirurgicale par ordinateurpermettant au chirurgi<strong>en</strong> <strong>de</strong> mieuxvisualiser et <strong>de</strong> docum<strong>en</strong>ter <strong>la</strong> correctionopératoire, et 3) <strong>en</strong> développant<strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> mesures pronostiques<strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> scoliose.Responsable: Dr Hubert Labelle7 RECHERCHE ÉPIDÉMIOLOGIQUE,ÉVALUATIVE ET PSYCHOSOCIALEL’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong>plusieurs chercheurs ne correspondpas aux thématiques ci-<strong>de</strong>ssus m<strong>en</strong>tionnées.C’est dans cet esprit qu’aété créé cet axe <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> additionnelpour regrouper les travauxprov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> plusieurs disciplines.RECHERCHE EN SANTÉ17


CENTRES DE RECHERCHE (suite)Le C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong><strong>de</strong> l’Hôpital <strong>du</strong> Sacré-Cœur <strong>de</strong> MontréalLe C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> l’Hôpital <strong>du</strong> Sacré-Cœur <strong>de</strong> Montréal a pour mission <strong>de</strong>développer <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique, évaluative, épidémiologique et fondam<strong>en</strong>tale dans lesaxes prioritaires <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t ret<strong>en</strong>us, <strong>en</strong> harmonie avec les secteurs cliniquesd’excell<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’hôpital, <strong>de</strong> favoriser le transfert <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong>s nouvelles technologiesvers le milieu clinique, d’offrir <strong>la</strong> meilleure formation possible aux professionnelset chercheurs <strong>en</strong> <strong>santé</strong>, dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> qualité et <strong>en</strong> s’appuyant sur <strong>de</strong>sressources adéquates. Officiellem<strong>en</strong>t désigné à titre <strong>de</strong> C<strong>en</strong>tre affilié universitaire, leC<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> se distingue parson approche multidisciplinaire etpar sa col<strong>la</strong>boration avec plusieursdépartem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> sci<strong>en</strong>ces fondam<strong>en</strong>tales<strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Montréal etd’autres c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. LeC<strong>en</strong>tre a développé cinq grands axes<strong>de</strong> <strong>recherche</strong>: les ma<strong>la</strong>dies cardiovascu<strong>la</strong>ires,les ma<strong>la</strong>dies rénales, lesma<strong>la</strong>dies respiratoires, <strong>la</strong> neurobiologiepsychiatrique et les troubles <strong>du</strong>sommeil, et <strong>la</strong> traumatologie, ce<strong>de</strong>rnier constituant un nouvel axe <strong>en</strong>développem<strong>en</strong>t.Directeur:Dr L. Conrad PelletierPour information:C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>Hôpital <strong>du</strong> Sacré-Cœur <strong>de</strong>Montréal5400 boul. Gouin OuestH4J-1C5Montréal (<strong>Québec</strong>)Tél. (514) 338-2172Télec. (514) 338-26941 MALADIESCARDIOVASCULAIRESL’axe <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur les ma<strong>la</strong>diescardiovascu<strong>la</strong>ires regroupe <strong>de</strong>sexperts <strong>en</strong> génie biomédical, <strong>de</strong>schercheurs fondam<strong>en</strong>talistes et clinici<strong>en</strong>sissus <strong>de</strong> diverses facultés etuniversités qui ont <strong>de</strong>ux principauxpôles d’intérêt: l’électrophysiologiecardiaque et le système nerveuxautonome. Les chercheurs appliqu<strong>en</strong>tles développem<strong>en</strong>ts technologiquesles plus réc<strong>en</strong>ts à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sarythmies, <strong>de</strong>s syndromes coronari<strong>en</strong>saigus et à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion cardiovascu<strong>la</strong>ire,dont l’hypert<strong>en</strong>sionartérielle.Responsables: Drs R<strong>en</strong>é Cardinal etJacques <strong>de</strong> Champ<strong>la</strong>in2 MALADIES RÉNALESLe thème principal <strong>de</strong> cet axe <strong>de</strong><strong>recherche</strong> est <strong>la</strong> génétique molécu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies rénales. Ce <strong>la</strong>boratoireconstitue le c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>cemondial <strong>de</strong>s diabètes insipi<strong>de</strong>snéphrogéniques congénitaux (diabètesle plus souv<strong>en</strong>t secondaires à<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> fonction <strong>du</strong> récepteurV2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> vasopressine). D’autrestravaux port<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong>génétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> polykystose rénaleainsi que sur l’épidémiologie <strong>de</strong> l’insuffisancerénale chronique.Responsable: Dr Daniel Bichet3 MALADIES RESPIRATOIRESLes <strong>recherche</strong>s sur les ma<strong>la</strong>dies respiratoiresport<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gran<strong>de</strong> partiesur l’asthme professionnel <strong>de</strong> mêmeque sur l’asthme <strong>en</strong> général. Les18RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


travaux sont principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>nature clinique appliquée et, plusrécemm<strong>en</strong>t, épidémiologique. Lesma<strong>la</strong>dies pulmonaires obstructiveschroniques ainsi que les apnées <strong>du</strong>sommeil font égalem<strong>en</strong>t l’objetd’étu<strong>de</strong>s. Les chercheurs ont développéune expertise dans le domaine<strong>de</strong>s mécanismes d’expectoration qui<strong>de</strong>vrait permettre, <strong>en</strong>tre autres, <strong>de</strong>mettre au point <strong>de</strong> nouvellesapproches dans l’étu<strong>de</strong> cellu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong>s médiateurs <strong>de</strong> l’inf<strong>la</strong>mmationbronchique.Responsable: Dr Jean-Luc MaloC<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> l’hôpital <strong>du</strong> Sacré-Cœur <strong>de</strong> Montréal1998-1999*CHERCHEURSNombre <strong>de</strong> chercheurs 44Nombre <strong>de</strong> chercheurs-boursiers** 8Nombre d’équival<strong>en</strong>ts plein temps 21.781ÉTUDIANTSNombre aux 2 e et 3 e cycles 67Nombre au post 3 e cycle 9TOTAL 76Nombre d’étudiants-boursiers** 9OCTROIS D’ORGANISMES SUBVENTIONNAIRES RECONNUS4 NEUROBIOLOGIEPSYCHIATRIQUE, TROUBLES DUSOMMEIL ET CHRONOBIOLOGIECet axe compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>ux thèmes <strong>de</strong><strong>recherche</strong>: <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> fondam<strong>en</strong>taleet <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique. Lestravaux <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> fondam<strong>en</strong>taleport<strong>en</strong>t sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tsneurotransmetteurs, notamm<strong>en</strong>t <strong>la</strong>dopamine et l’acétylcholine, impliquésdans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s états <strong>de</strong>veille et <strong>de</strong> sommeil. D’autres projetsont trait aux modifications <strong>du</strong> sommeildans un modèle expérim<strong>en</strong>tal<strong>de</strong> <strong>la</strong> dépression, le rat bulbectomisé.En ce qui a trait aux travaux <strong>de</strong><strong>recherche</strong> clinique, ils port<strong>en</strong>t surune variété <strong>de</strong> sujets: le diagnostic et<strong>la</strong> génétique <strong>de</strong>s impati<strong>en</strong>ces muscu<strong>la</strong>ires<strong>de</strong>s membres inférieurs, lestroubles cognitifs et comportem<strong>en</strong>tauxliés au syndrome d’apnée <strong>du</strong>sommeil, l’étu<strong>de</strong> électrophysiologiqueet pharmacologique <strong>du</strong>bruxisme, <strong>la</strong> physiopathologie et letraitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cauchemars, et le rôle<strong>du</strong> rythme circadi<strong>en</strong> dans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion<strong>du</strong> sommeil et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce.Responsable: Dr Jacques Montp<strong>la</strong>isirSubv<strong>en</strong>tions 1 787 872 $Bourses 520 756 $TOTAL 2 308 628 $PUBLICATIONSNombre d’articles (comité <strong>de</strong> lecture) 97Nombre d’articles (sans comité <strong>de</strong> lecture) 1Nombre <strong>de</strong> chapitres/volumes 44TOTAL 142* Ces données, tirées <strong>du</strong> registre <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres, ont été validées <strong>en</strong> avril 1999.** D’organismes subv<strong>en</strong>tionnaires reconnus par le FRSQ.5 TRAUMATOLOGIELa traumatologie constitue un nouve<strong>la</strong>xe prioritaire <strong>du</strong> C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong><strong>recherche</strong>. Depuis 1992, l’Hôpital <strong>du</strong>Sacré-Cœur <strong>de</strong> Montréal a d’ailleursété désigné C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> soins tertiaires<strong>de</strong> traumatologie pour Montréal etl’Ouest <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. Les travaux <strong>de</strong>cet axe seront <strong>de</strong> nature clinique,évaluative, épidémiologique, opérationnelleet fondam<strong>en</strong>tale. Lesgrands thèmes abordés toucheront <strong>la</strong>gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> traumatologie, l’évaluation<strong>de</strong>s soins et <strong>de</strong>s résultatsimmédiats et à long terme, l’évaluation<strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> réadaptation et<strong>la</strong> problématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> réinsertionsociale après divers traumatismes et<strong>en</strong> particulier à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> blessuresmé<strong>du</strong>l<strong>la</strong>ires graves et <strong>de</strong> traumatismescranio-cérébraux.Responsable: Dr John SampalisRECHERCHE EN SANTÉ19


SOMMEIL ET CELLULES GLIALESLes cellules gliales <strong>du</strong> cortex cérébralparticip<strong>en</strong>t à plusieurs fonctionsdont <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>textracellu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> libération <strong>de</strong>neurotransmetteurs et le développem<strong>en</strong>tet <strong>la</strong> régénéresc<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s neurones.Des étu<strong>de</strong>s réc<strong>en</strong>tes suggèr<strong>en</strong>tque ces cellules possè<strong>de</strong>nt les récepteurs<strong>de</strong> certains neurotransmetteurset qu’elles pourrai<strong>en</strong>t libérer <strong>de</strong>smessagers dans l’espace extracellu<strong>la</strong>ire.De plus, <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> jonctionscommunicantes <strong>en</strong>tre les cellulesgliales ou <strong>en</strong>tre cellules gliales etneurones favoris<strong>en</strong>t <strong>la</strong> propagationrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> molécules et d’ions <strong>en</strong>treles cellules.Le docteur Florin Amzica étudiele dialogue neurone-cellule gliale sur<strong>la</strong> base d’interactions électrochimiquesgénérées <strong>du</strong>rant un comportem<strong>en</strong>toscil<strong>la</strong>toire spontané. Cesétu<strong>de</strong>s sont réalisées sur <strong>de</strong>s préparationsin vivo. Le docteur Amzica t<strong>en</strong>terad’intégrer les connaissancesacquises sur les coupes et sur les culturescellu<strong>la</strong>ires avec les interactionsmesurées <strong>en</strong>tre les cellules gliales etles neurones dans le cerveau intactchez l’animal. Il étudiera les oscil<strong>la</strong>tionsnormales et paroxystiques <strong>du</strong>sommeil. Les expéri<strong>en</strong>ces préliminaires<strong>du</strong> chercheur suggèr<strong>en</strong>t queles cellules gliales jou<strong>en</strong>t un rôleactif dans les activités oscil<strong>la</strong>toires<strong>du</strong> cerveau. Le docteur Amzica t<strong>en</strong>-PORTRAITDESNOUVEAUXCHERCHEURS-BOURSIERS1999-2000DEUXIÈME ETDERNIER VOLETChronique préparée parMichelle Dubuc, conseillère <strong>en</strong>communication sci<strong>en</strong>tifique, FRSQVoici le <strong>de</strong>uxième et <strong>de</strong>rnier volet d’unechronique sur les nouveaux chercheursboursiersjuniors I qui ont obt<strong>en</strong>u unebourse <strong>du</strong> FRSQ <strong>en</strong> 1999-2000. Rappelonsque ces bourses, d’une <strong>du</strong>réemaximale <strong>de</strong> quatre ans, sont remisessur concours après évaluation par <strong>de</strong>scomités <strong>de</strong> pairs. Après ces quatreannées, les chercheurs peuv<strong>en</strong>t concourirafin d’obt<strong>en</strong>ir une bourse <strong>de</strong> chercheurjunior II (quatre ans), puis <strong>de</strong> chercheurs<strong>en</strong>ior (quatre ans).FLORIN AMZICAChercheur-boursierJunior 1Ph.D. Neurobiologie1995Départem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> physiologieUniversité LavalTél. (418) 656-3347florin.amzica@phs.u<strong>la</strong>val.catera notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> répondre auxquestions suivantes: 1) Comm<strong>en</strong>t lescellules gliales se comport<strong>en</strong>t-elles<strong>du</strong>rant les activités électro<strong>en</strong>céphalographiquesnormales ? Jou<strong>en</strong>t-ellesun rôle dans le décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>soscil<strong>la</strong>tions l<strong>en</strong>tes ? Les cellulesgliales sont-elles affectées uniquem<strong>en</strong>tpar les activités hypersynchrones? Ces travaux <strong>de</strong> nature fondam<strong>en</strong>tale<strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettred’améliorer nos connaissances <strong>de</strong>smécanismes oscil<strong>la</strong>toires <strong>du</strong> sommeilet <strong>de</strong> l’épilepsie.STEWART ERNEST DALYChercheur-boursierJunior 1Ph.D. Biochimie 1993CUSM – Hôpitalgénéral <strong>de</strong> MontréalTél. (514) 937-6011,poste 4502czdy@musica.mcgill.caLE RÔLE DES PROTÉINES DETRANSPORT DU CUIVREPrés<strong>en</strong>t à l’état <strong>de</strong> traces, le cuivre estun élém<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable au bonfonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plusieurs <strong>en</strong>zymes.Des mécanismes doiv<strong>en</strong>tdonc exister pour assurer le transportefficace <strong>de</strong> ce métal dans lescellules. Dans les ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> Wilsonet <strong>de</strong> M<strong>en</strong>kes, l’homéostasie <strong>du</strong>cuivre se dérègle et cause <strong>de</strong>s dommagesau foie, au rein et au cerveau.Les protéines soupçonnées <strong>de</strong> fairedéfaut dans ces ma<strong>la</strong>dies constitu<strong>en</strong>tles premières protéines <strong>de</strong> transport<strong>de</strong>s métaux lourds i<strong>de</strong>ntifiées chezles mammifères et montr<strong>en</strong>t unesimi<strong>la</strong>rité avec un nombre <strong>de</strong> protéinesbactéri<strong>en</strong>nes liées aux métauxlourds. Les gènes candidats <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxATPases transporteuses <strong>de</strong> cuivre20RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


ont récemm<strong>en</strong>t été i<strong>de</strong>ntifiés et sontmutés dans les ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> M<strong>en</strong>keset <strong>de</strong> Wilson. Les protéines <strong>de</strong> cesgènes montr<strong>en</strong>t un <strong>de</strong>gré élevéd’homologie avec d’autres ATPases<strong>de</strong> type P transporteuses <strong>de</strong> métauxlourds.Le docteur Stewart Daly effectuera<strong>de</strong>s analyses cinétiques et fonctionnellesdétaillées <strong>de</strong> ces ATPasestransporteuses <strong>de</strong> cuivre. Ces travauxpermettront <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dre <strong>la</strong>base molécu<strong>la</strong>ire qui sous-t<strong>en</strong>dl’homéostasie cellu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s métauxlourds dans <strong>de</strong>s conditions physiologiqueset pathophysiologiques.MICHEL DORVALChercheur-boursierJunior 1M.Ps. Psychologie 1986Ph.D. Épidémiologie 1997Départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>mé<strong>de</strong>cine socialeet prév<strong>en</strong>tiveUniversité LavalTél. (418) 687-8047michel.dorval@gre.u<strong>la</strong>val.caTESTS GÉNÉTIQUES DEPRÉDISPOSITION AU CANCER DUSEIN: ASPECTS PSYCHOSOCIAUXOn estime que <strong>de</strong> 5 à 10% <strong>de</strong>s cancers<strong>du</strong> sein serai<strong>en</strong>t <strong>du</strong>s à une prédispositiongénétique. Depuis <strong>la</strong> découverteréc<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s gènes BRCA1 etBRCA2, il est maint<strong>en</strong>ant possibled’i<strong>de</strong>ntifier chez certaines familles àrisque élevé les indivi<strong>du</strong>s porteursd’une mutation les prédisposant aucancer <strong>du</strong> sein et à certains autrescancers. Les bénéfices pot<strong>en</strong>tiels <strong>de</strong>ces tests sont à <strong>la</strong> fois médicaux etpsychosociaux. Un premier bénéficepossible est <strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> <strong>la</strong> mortalitépar cancer si les indivi<strong>du</strong>sayant une prédisposition génétiqueaccrue adopt<strong>en</strong>t précocem<strong>en</strong>t etfréquemm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>surveil<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>du</strong>cancer. Un autre bénéfice pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>ces tests est <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire,surtout chez les non-porteurs, l’anxiétéassociée au fait d’avoir une histoirefamiliale <strong>de</strong> cancer et ainsid’améliorer leur qualité <strong>de</strong> vie. Lestests génétiques <strong>de</strong> prédisposition aucancer <strong>du</strong> sein ne peuv<strong>en</strong>t être bénéfiquesque dans <strong>la</strong> mesure où l’informationobt<strong>en</strong>ue se tra<strong>du</strong>it par <strong>de</strong>scomportem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion et <strong>de</strong>surveil<strong>la</strong>nce efficaces et n’<strong>en</strong>traîne pas<strong>de</strong> séquelles psychosociales. À ce jourcep<strong>en</strong>dant, on connaît très peu lesrépercussions psychosociales associéesà ces tests génétiques.Le programme <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong>docteur Michel Dorval vise à docum<strong>en</strong>terles effets psychosociaux etcomportem<strong>en</strong>taux <strong>de</strong>s tests génétiques<strong>de</strong> prédisposition au cancer<strong>du</strong> sein (BRCA1/2) dans le butd’i<strong>de</strong>ntifier les conditions susceptiblesd’optimiser les bénéfices pot<strong>en</strong>tiels<strong>de</strong> ces tests tout <strong>en</strong> minimisantles risques pour les pati<strong>en</strong>tes et leursfamilles. Pour atteindre ces objectifs,le docteur Dorval réalise quatre étu<strong>de</strong>s.La première évalue <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>vie et les comportem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nceet <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>du</strong> canceravant <strong>la</strong> divulgation <strong>de</strong>s résultats,puis 1 et 12 mois après leur divulgation.La <strong>de</strong>uxième étu<strong>de</strong> a pourobjectif <strong>de</strong> comparer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vieet les comportem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tionet <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>du</strong> cancer <strong>de</strong> personnesayant subi un test génétique àceux d’un groupe témoin <strong>du</strong> mêmeâge. La troisième étu<strong>de</strong> vise à décrirecomm<strong>en</strong>t les personnes confrontéesà un résultat <strong>de</strong> test génétiqu<strong>en</strong>on-concluant interprèt<strong>en</strong>t ce résultatet comm<strong>en</strong>t l’incertitu<strong>de</strong> qui <strong>en</strong>découle affecte leur qualité <strong>de</strong> vie etleurs comportem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nceet <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>du</strong> cancer. Dans lecadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong>, le docteurDorval col<strong>la</strong>bore avec un groupe <strong>de</strong>chercheurs américains à un essaiclinique randomisé visant à comparerles effets psychosociaux <strong>de</strong><strong>de</strong>ux modalités <strong>de</strong> conseil génétique.CARLO FALLONEChercheur-boursierclinici<strong>en</strong> Junior 1M.D. 1988M.D. Gastro<strong>en</strong>térologie1993CUSM - HôpitalRoyal VictoriaTél. (514) 843-1616cfallone@<strong>la</strong>n1.molonc.mcgill.caHELICOBACTER PYLORI ETMALADIES GASTROINTESTINALESAU QUÉBECOn estime qu’<strong>en</strong>viron 40 % <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion nord-américaine estinfectée par Helicobacter pylori, unebactérie dont on connaît maint<strong>en</strong>antle rôle dans l’ulcère d’estomac etdans certains cancers gastriques.Toutefois, son rôle dans <strong>la</strong> dyspepsiefonctionnelle est controversé et <strong>la</strong>majorité <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s infectés<strong>de</strong>meur<strong>en</strong>t asymptomatiques. Malgréceci, il est recommandé <strong>de</strong> traitercette infection <strong>en</strong> première lignechez les pati<strong>en</strong>ts avec <strong>de</strong>s symptômes<strong>de</strong> dyspepsie, ce qui a pour conséqu<strong>en</strong>ced’augm<strong>en</strong>ter le traitem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> H. pylori: cette t<strong>en</strong>dance a faitsurgir <strong>de</strong>s préoccupations quant auxeffets négatifs pot<strong>en</strong>tiels liés autraitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cette infection.L’objectif global <strong>du</strong> docteurCarlo Fallone a pour but <strong>de</strong> découvrirles ma<strong>la</strong>dies liées à H. pylori afin<strong>de</strong> déterminer les facteurs pronostiquesqui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> prédirequels sont les indivi<strong>du</strong>s qui développerontune ma<strong>la</strong>die et dans quellemesure l’infection à H. pylori exerceun effet bénéfique. Ainsi, le docteurFallone testera l’hypothèse selon<strong>la</strong>quelle H. pylori protégerait l’organismecontre les reflux gastro-RECHERCHE EN SANTÉ21


CHERCHEURS-BOURSIERS (suite)œsophagi<strong>en</strong>s. Dans le cadre <strong>de</strong> ceprojet, il évaluera les symptômes et<strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie et il effectuera <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> pH sur 24 heures auprès<strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts traités ou non pour cetteinfection après 7 jours, 1 mois, 6mois et 12 mois. Cette étu<strong>de</strong> s’avèreparticulièrem<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>te puisqu’onassiste à une éradication croissante<strong>de</strong> <strong>la</strong> bactérie H. pylori.FRANÇOIS GUILLEMChercheur-boursierJunior 1Ph.D. Sci<strong>en</strong>ces cognitives1996C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>Fernand-SeguinTél. (514) 251-4015,poste 3511fguillem@crfs.umontreal.caTROUBLES COGNITIFSDE LA SCHIZOPHRÉNIETous les pati<strong>en</strong>ts souffrant <strong>de</strong> schizophréni<strong>en</strong>e prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas les mêmestroubles neuropsychologiques et <strong>de</strong>nombreuses étu<strong>de</strong>s montr<strong>en</strong>t que<strong>de</strong>s troubles neuropsychologiquesspécifiques sont associés à <strong>de</strong>sgroupes <strong>de</strong> symptômes ou dim<strong>en</strong>sionscliniques particulières. Cesassociations suggèr<strong>en</strong>t que les profilscognitifs et cliniques correspon<strong>de</strong>ntà <strong>de</strong>s altérations fonctionnelles auniveau <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts systèmescérébraux. De <strong>la</strong> même façon, <strong>la</strong>variation dans <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong>spati<strong>en</strong>ts aux différ<strong>en</strong>ts traitem<strong>en</strong>tsmontre <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s processusphysiopathologiques à l’origine <strong>de</strong>sdiffér<strong>en</strong>tes dim<strong>en</strong>sions <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.Les travaux <strong>du</strong> docteur FrançoisGuillem ont pour objectif <strong>de</strong> connaîtreprécisém<strong>en</strong>t les troubles neurocognitifsqui sont associés aux différ<strong>en</strong>tesdim<strong>en</strong>sions cliniques <strong>de</strong> <strong>la</strong>schizophrénie. Les résultats <strong>de</strong> cestravaux pourrai<strong>en</strong>t fournir <strong>de</strong>sindices sur l’état fonctionnel <strong>de</strong>s systèmescérébraux impliqués et ceuxqui sont susceptibles d’être <strong>la</strong> cible<strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>t le plus approprié.Le projet <strong>du</strong> docteur Guillemsera m<strong>en</strong>é auprès <strong>de</strong> 60 pati<strong>en</strong>tsschizophrènes qui participeront àune série d’évaluations <strong>du</strong>rant <strong>de</strong>uxjours. Ils seront soumis à une évaluationclinique, on évaluera leur fonctionnem<strong>en</strong>tneurocognitif à partir <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pot<strong>en</strong>tiels cognitifslors d’une tâche <strong>de</strong> mémoire etils seront égalem<strong>en</strong>t soumis à unebatterie <strong>de</strong> tests c<strong>la</strong>ssiques. Les donnéesseront analysées pour l’<strong>en</strong>semble<strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> manière à établir<strong>de</strong>s li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les données cliniqueset les indices neurocognitifs. Puis lespati<strong>en</strong>ts seront séparés <strong>en</strong> sousgroupesselon le type <strong>de</strong> neuroleptiquequ’ils auront pris <strong>de</strong> façon àdéterminer l’influ<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>tsur les indices neurocognitifs.SIMON LABBÉChercheur-boursierJunior 1Ph.D. Biologie cellu<strong>la</strong>ireet molécu<strong>la</strong>ire 1995Départem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> biochimieUniversité<strong>de</strong> SherbrookeTél. (819) 564-5460s<strong>la</strong>bbe@courrier.usherb.caMIEUX COMPRENDRE LARÉGULATION DU TRANSPORT DUCUIVRE ET DU FERPlusieurs métaux sont indisp<strong>en</strong>sablesau bon fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> noscellules. Le cuivre et le fer sont <strong>de</strong>scofacteurs ess<strong>en</strong>tiels à <strong>de</strong> nombreusesréactions <strong>en</strong>zymatiques qui,elles, sont requises au déroulem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> processus vitaux comme <strong>la</strong>biosynthèse <strong>de</strong> l’ADN, le transport<strong>de</strong>s électrons ou <strong>en</strong>core, le rejet <strong>de</strong>sdérivés oxygénés. Le mauvais fonctionnem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s voies métaboliques<strong>du</strong> cuivre et <strong>du</strong> fer est à l’origine <strong>de</strong>ma<strong>la</strong>dies telles que les ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong>M<strong>en</strong>kes et <strong>de</strong> Wilson et <strong>de</strong> l’ataxie <strong>de</strong>Friedreich.Le docteur Simon Labbé arécemm<strong>en</strong>t isolé un gène appelécuf1 + qui co<strong>de</strong> pour un facteurresponsable <strong>du</strong> contrôle <strong>de</strong> l’expressiongénique <strong>de</strong> protéines impliquéesdans le métabolisme <strong>du</strong> cuivre et <strong>du</strong>fer chez <strong>la</strong> levure Schizosaccharomycespombe. Comme cette<strong>de</strong>rnière partage <strong>de</strong> nombreux traitsavec les cellules <strong>de</strong> mammifères, sonétu<strong>de</strong> pourrait fournir <strong>de</strong>s informationssur les mécanismes homéostatiques<strong>du</strong> cuivre et <strong>du</strong> fer applicableschez l’humain. Les travaux <strong>du</strong> docteurLabbé ont notamm<strong>en</strong>t pourobjectifs d’i<strong>de</strong>ntifier le rôle global etles propriétés spécifiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéineCuf1 + ainsi que <strong>de</strong> découvrir et<strong>de</strong> caractériser les gènes qui sontrégulés par cette protéine.MARIE-FRANCE LANGLOISChercheuse-boursièreclinici<strong>en</strong>ne Junior 1M.D. 1990M.D. Endocrinologie etmétabolisme 1995Service d’<strong>en</strong>docrinologieUniversité<strong>de</strong> SherbrookeTél. (819) 564-5223mf<strong>la</strong>nglois@courrier.usherb.caHORMONES THYROÏDIENNES ETRÉGULATION HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRELa docteure Marie-France Langlois apour objectif <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dreles mécanismes molécu<strong>la</strong>ires qui particip<strong>en</strong>tà <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’axe hypotha<strong>la</strong>mo-hypophysairepar leshormones thyroïdi<strong>en</strong>nes. Bi<strong>en</strong> queplusieurs <strong>recherche</strong>s ai<strong>en</strong>t porté surles gènes dont <strong>la</strong> transcription estactivée <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’hormones thy-22RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


oïdi<strong>en</strong>nes, très peu <strong>de</strong> chercheursconsacr<strong>en</strong>t leurs efforts aux gènesrégulés négativem<strong>en</strong>t par <strong>la</strong> T 3. Leprojet <strong>de</strong> <strong>la</strong> docteure Langloisconsiste <strong>en</strong> une évaluation détaillée<strong>de</strong> l’inhibition <strong>de</strong>s gènes hypotha<strong>la</strong>miqueset hypophysaires par leshormones thyroïdi<strong>en</strong>nes.Le programme <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> docteure Langlois comporte troisobjectifs: 1) l’exploration <strong>de</strong>smécanismes <strong>du</strong> rôle <strong>de</strong> l’isoforme <strong>du</strong>récepteur <strong>de</strong>s hormones thyroïdi<strong>en</strong>nesTRß2 ainsi que les interactions<strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière avec les cofacteursnucléaires dans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tionnégative par <strong>la</strong> T 3, 2) <strong>la</strong> détermination<strong>du</strong> rôle <strong>du</strong> récepteur <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong>9-cis rétinoïque (RXR) dans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tionnégative par <strong>la</strong> T 3, et 3) <strong>la</strong>comparaison <strong>de</strong>s effets d’un analogu<strong>en</strong>aturel <strong>de</strong>s hormones thyroïdi<strong>en</strong>nes(l’aci<strong>de</strong> triiodothyroacétique ouTriac) à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> T 3.Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> docteureLanglois <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong>mieux compr<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> physiologie <strong>de</strong>l’axe hypotha<strong>la</strong>mo-hypophysaire et <strong>de</strong>développer <strong>de</strong> nouvelles stratégiesthérapeutiques dans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>cet axe.HERVÉ LE MOUALChercheur-boursierJunior 1Ph.D. Biochimie 1993Départem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> pharmacologieUniversité<strong>de</strong> SherbrookeTél. (819) 820-6856herve.lemoual@courrier.usherb.caVERS DE NOUVEAUXANTIBIOTIQUESLes récepteurs localisés sur <strong>la</strong> membranecellu<strong>la</strong>ire détect<strong>en</strong>t l’informationprés<strong>en</strong>te à l’extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellulesous forme <strong>de</strong> messagersspécifiques et transmett<strong>en</strong>t un signalà travers <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique. Àl’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule, ce signalinitie une ou plusieurs voies <strong>de</strong>signalisation qui vont in<strong>du</strong>ire uneréponse biologique. Le mécanismemolécu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> transmission <strong>du</strong>signal à travers <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smiqueest <strong>en</strong>core mal connu.Le docteur Hervé Le Moual apour but <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre les basesmolécu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> <strong>la</strong> trans<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>ssignaux extracellu<strong>la</strong>ires à travers <strong>la</strong>membrane. Pour ce faire, il étudie lesrécepteurs bactéri<strong>en</strong>s dont ledomaine cytop<strong>la</strong>smique comporteune activité histidine kinase. Cesrécepteurs font partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille<strong>de</strong>s systèmes à <strong>de</strong>ux composants etsont prés<strong>en</strong>ts à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong>cellule sous forme <strong>de</strong> dimères.Lorsqu’ils sont activés par <strong>la</strong> fixationd’un ligand spécifique au domaineextracellu<strong>la</strong>ire, certains <strong>de</strong> ces récepteursin<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t l’expression <strong>de</strong> gènescodant pour <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> virul<strong>en</strong>ce.Selon l’hypothèse <strong>du</strong> docteurLe Moual, <strong>la</strong> trans<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> signalpar les récepteurs comportant uneactivité histidine kinase est unprocessus à <strong>de</strong>ux étapes: 1) <strong>la</strong> fixation<strong>du</strong> ligand au domaine extracellu<strong>la</strong>ire<strong>du</strong> récepteur in<strong>du</strong>it unchangem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> conformation transmisau domaine cytop<strong>la</strong>smique à travers<strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique et 2) cechangem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> conformation, quipermet l’interaction <strong>la</strong>térale <strong>de</strong>srécepteurs, va con<strong>du</strong>ire au regroupem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s récepteurs à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong>cellule.Ce projet <strong>de</strong>vrait permettrel’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> petites moléculescapables d’inactiver le récepteur <strong>en</strong>bloquant <strong>la</strong> trans<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> signal àtravers <strong>la</strong> membrane. Ces moléculesserai<strong>en</strong>t les premiers membres d’un<strong>en</strong>ouvelle famille d’antibiotiques. Ledéveloppem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> nouveauxag<strong>en</strong>ts antibactéri<strong>en</strong>s est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>unécessaire à cause <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong>souches bactéri<strong>en</strong>nes résistantes auxantibiotiques connus.MARCO LEYTONChercheur-boursierJunior 1Ph.D. Psychologie 1991Départem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> psychiatrieUniversité McGillTél. (514) 398-5804cyje@musica.mcgill.caDOPAMINEET TOXICOMANIELes travaux <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> chez l’animalsuggèr<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> dép<strong>en</strong>danceaux drogues est liée à une augm<strong>en</strong>tation<strong>de</strong> <strong>la</strong> neurotransmissiondopaminergique. Chez l’humain, parcontre, le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre dopamine etdép<strong>en</strong>dance aux drogues n’a pas étéaussi c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t démontré. L’objectif<strong>du</strong> docteur Marco Leyton est donc<strong>de</strong> découvrir le rôle exact <strong>de</strong> <strong>la</strong>dopamine dans le phénomène <strong>de</strong>dép<strong>en</strong>dance aux drogues chez l’humainainsi que dans les facettestouchant l’appétit, <strong>la</strong> récomp<strong>en</strong>se etle r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong>drogues.Le docteur Leyton a mis aupoint une nouvelle métho<strong>de</strong> pourévaluer le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> dopamine dans<strong>la</strong> dép<strong>en</strong>dance aux drogues. Elleconsiste à faire ingérer aux sujets unmé<strong>la</strong>nge d’aci<strong>de</strong>s aminés necont<strong>en</strong>ant aucun précurseur <strong>de</strong> <strong>la</strong>dopamine (phény<strong>la</strong><strong>la</strong>nine ou tyrosine).L’ingestion <strong>de</strong> ce mé<strong>la</strong>nge apour effet <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong>dopamine. À l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>,le chercheur effectuera <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>sdans lesquelles les sujets ingérerontle mé<strong>la</strong>nge sans précurseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong>dopamine, le même mé<strong>la</strong>nge plus <strong>de</strong><strong>la</strong> L-dopa (le précurseur <strong>de</strong> <strong>la</strong>RECHERCHE EN SANTÉ23


CHERCHEURS-BOURSIERS (suite)dopamine) et un mé<strong>la</strong>nge témoincont<strong>en</strong>ant les <strong>de</strong>ux aci<strong>de</strong>s aminés.Après l’ingestion <strong>de</strong>s mé<strong>la</strong>nges,on administrera <strong>de</strong>s amphétaminesaux volontaires sains dans le cadre<strong>de</strong> <strong>la</strong> première étu<strong>de</strong>, tandis que dans<strong>la</strong> secon<strong>de</strong> étu<strong>de</strong> les fumeurs serontautorisés à fumer. Les résultats <strong>de</strong>ces étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong>distinguer le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> dopaminedans l’appétit, <strong>la</strong> récomp<strong>en</strong>se et ler<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t dans l’usage <strong>de</strong>drogues. Si <strong>la</strong> dopamine n’était pasimpliquée dans l’appétit et dans ler<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t, malgré toutes les évi<strong>de</strong>nces<strong>de</strong>s <strong>recherche</strong>s animales, il neserait peut-être pas approprié <strong>de</strong>cibler ce neurotransmetteur dans letraitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> dép<strong>en</strong>dance auxdrogues.PATRICK MCDONALDChercheur-boursierJunior 1Ph.D. Microbiologie-Immunologie 1993C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>cliniqueCUSE-Site FleurimontTél. (819) 346-1110,poste 14849patrick.mcdonald@courrier.usherb.caCHÉMOKINESET NEUTROPHILESLes réactions inf<strong>la</strong>mmatoires début<strong>en</strong>tgénéralem<strong>en</strong>t par une infiltrationmassive <strong>du</strong> site <strong>de</strong> l’inf<strong>la</strong>mmationpar les neutrophiles. Ceux-cijou<strong>en</strong>t un rôle clé dans <strong>la</strong> déf<strong>en</strong>se <strong>de</strong>l’organisme, eu égard à leur facultéd’ingérer divers ag<strong>en</strong>ts pathogènes etautres corps étrangers. En outre, onreconnaît <strong>de</strong>puis quelques annéesaux neutrophiles <strong>la</strong> capacité d’exprimerune panoplie <strong>de</strong> gènes dont lespro<strong>du</strong>its exerc<strong>en</strong>t un impact décisifsur les réponses inf<strong>la</strong>mmatoire etimmunitaire. Les neutrophiles sécrèt<strong>en</strong>tnotamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cytokines(TNFα, IL-1β, IL-12) et <strong>de</strong>schémokines (IL-8, Mip-1α, IP-10).Ces trois chémokines sont respectivem<strong>en</strong>tchimiotactiques pour lesgranulocytes, les monocytes et leslymphocytes, ce qui suggère que lesneutrophiles particip<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>tau recrutem<strong>en</strong>t séqu<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>diverses popu<strong>la</strong>tions leucocytairesaux sites inf<strong>la</strong>mmatoires.Le docteur McDonald s’estdonné pour but d’étudier les mécanismesmolécu<strong>la</strong>ires régissant l’expression<strong>de</strong>s gènes codant pour leschémokines susm<strong>en</strong>tionnées, et <strong>en</strong>particulier d’éluci<strong>de</strong>r les <strong>de</strong>ux questionssuivantes: 1) quelles sont, ausein <strong>de</strong>s promoteurs géniques <strong>de</strong> ceschémokines, les séqu<strong>en</strong>ces liant <strong>de</strong>sfacteurs <strong>de</strong> transcription chez le neutrophileet 2) parmi ces séqu<strong>en</strong>cesrégu<strong>la</strong>trices, quelles sont celles quisont ess<strong>en</strong>tielles pour l’in<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>l’expression génique <strong>de</strong>s chémokineschez le neutrophile. Les résultats <strong>de</strong>ces travaux éc<strong>la</strong>irciront un aspectjusqu’à prés<strong>en</strong>t inexploré <strong>de</strong> notreconnaissance <strong>de</strong>s processus inf<strong>la</strong>mmatoires,et pourrai<strong>en</strong>t offrir <strong>de</strong> nouvellesapproches thérapeutiques pourle traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies inf<strong>la</strong>mmatoiresimpliquant une forte composantegranulocytaire.ANDREW JOHN MOULANDChercheur-boursierJunior 1Ph.D. Mé<strong>de</strong>cineexpérim<strong>en</strong>tale 1993Départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>microbiologie et d’immunologieUniversité<strong>de</strong> MontréalTél. (514) 343-6111,poste 6866mou<strong>la</strong>nda@magel<strong>la</strong>n.umontreal.caLA PROTÉINE STAUFEN ETL’ENCAPSIDATION DE L’ARNGÉNOMIQUE DU VIH-1Chez <strong>la</strong> drosophile, <strong>la</strong> protéineStauf<strong>en</strong> a pour fonction <strong>de</strong> transporter<strong>de</strong>s ARN messagers. L’homologuehumain <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stauf<strong>en</strong> est trèssimi<strong>la</strong>ire mais son rôle chez lesmammifères est mal connu. Lestravaux <strong>du</strong> docteur Andrew Mou<strong>la</strong>ndsuggèr<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> protéine Stauf<strong>en</strong>humaine pourrait servir <strong>de</strong> cofacteur<strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule hôte afin <strong>de</strong> médier letransport et l’<strong>en</strong>capsidation <strong>de</strong> l’ARNgénomique <strong>du</strong> VIH. De plus, <strong>la</strong> surexpression<strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine Stauf<strong>en</strong>con<strong>du</strong>it à <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> particulesvirales dont l’infectivité est altérée,ce qui suggère que Stauf<strong>en</strong> estimpliquée dans l’assemb<strong>la</strong>ge et <strong>la</strong>morphogénèse <strong>du</strong> VIH-1.Le chercheur réalisera une séried’étu<strong>de</strong>s biochimiques et d’étu<strong>de</strong>sfonctionnelles qui permettront <strong>de</strong>vérifier son hypothèse. Ces travaux<strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t permettre <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>drele rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine Stauf<strong>en</strong>dans le transport et l’<strong>en</strong>capsidation<strong>de</strong> l’ARN génomique <strong>du</strong> VIH. Lesrésultats <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t révéler <strong>de</strong>s détailssur les protéines qui sont impliquéesdans ces processus et contribuer àl’amélioration <strong>de</strong>s connaissances surles <strong>de</strong>rnières étapes <strong>de</strong> l’assemb<strong>la</strong>ge<strong>du</strong> VIH-1.24RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


ALAIN RIVARDChercheur-boursierJunior 1M.D. 1990M.D. Cardiologie 1995CHUM – HôpitalNotre-DameTél. (514) 281-6000,poste 6800rivardal@total.netMAPK ET VIEILLISSEMENTVASCULAIRELe vieillissem<strong>en</strong>t provoque <strong>de</strong>schangem<strong>en</strong>ts dans le système cardiovascu<strong>la</strong>irequi sont associés à unrisque accru <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>l’athérosclérose. Toutefois, on connaîttrès mal les mécanismes liés à l’âgequi caus<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s dysfonctions cardiovascu<strong>la</strong>ireset une aggravation <strong>de</strong>l’athérosclérose. Plusieurs évi<strong>de</strong>ncessuggèr<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> prolifération anormale<strong>de</strong>s cellules muscu<strong>la</strong>ires lissesvascu<strong>la</strong>ires contribue à l’athéroscléroseet à <strong>la</strong> resténose. Ceci a étémontré chez <strong>de</strong>s rats âgés chez quion a aussi observé une augm<strong>en</strong>tation<strong>de</strong> <strong>la</strong> prolifération <strong>de</strong> ces cellules et<strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> lésions néointimalesà <strong>la</strong> suite d’une angiop<strong>la</strong>stie.Des travaux préliminaires réaliséspar le docteur A<strong>la</strong>in Rivard suggèr<strong>en</strong>tque cette augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong>prolifération cellu<strong>la</strong>ire est associée àune augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong>régu<strong>la</strong>teurs positifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissancecellu<strong>la</strong>ire dont cdk2, cycline A etc-fos. On soupçonne les MAPK(Mitog<strong>en</strong>-Activated Protein Kinases)<strong>de</strong> jouer un rôle dans cette augm<strong>en</strong>tation.En outre, on a récemm<strong>en</strong>tdécouvert que ces kinases étai<strong>en</strong>tin<strong>du</strong>ites par différ<strong>en</strong>ts composéslipidiques et à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> dommagesartériels causés chez l’animal parangiop<strong>la</strong>stie. Le docteur Rivardcherchera à améliorer nos connaissances<strong>du</strong> rôle <strong>de</strong>s MAPK dans l’aug-m<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation néointimale<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’âge et <strong>de</strong>s dommagesartériels. Les trois objectifs <strong>du</strong>chercheur sont <strong>de</strong>: 1) étudier <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<strong>en</strong>tre le vieillissem<strong>en</strong>t vascu<strong>la</strong>ireet l’activation <strong>de</strong>s MAPK, 2) évaluerle pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> l’hyperlipidémied’augm<strong>en</strong>ter l’activation <strong>de</strong>s MAPKdans le contexte <strong>du</strong> vieillissem<strong>en</strong>t et3) utiliser l’inactivation <strong>de</strong>s MAPKcomme ag<strong>en</strong>t thérapeutique contrel’athérosclérose et <strong>la</strong> resténose.MICHEL ROGERChercheur-boursierclinici<strong>en</strong> Junior 1Ph.D. Microbiologieet immunologie 1988M.D. 1990M.D. Microbiologie médicaleet infectiologie 1995CHUM – HôpitalNotre-DameTél. (514) 281-6000,poste 5802michel.roger@ssss.gouv.qc.caGÉNÉTIQUE DE L’HÔTEET INFECTION PAR LE VIHLe taux <strong>de</strong> transmission <strong>du</strong> VIH et <strong>la</strong>progression clinique <strong>de</strong> l’infectionvari<strong>en</strong>t beaucoup <strong>en</strong>tre indivi<strong>du</strong>sinfectés et les facteurs exacts qui lesdétermin<strong>en</strong>t sont mal connus. Il<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t prioritaire d’i<strong>de</strong>ntifier cesfacteurs afin <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s outilsthérapeutiques pour combattre leVIH. L’objectif à long terme <strong>du</strong> docteurMichel Roger est d’i<strong>de</strong>ntifier lesfacteurs génétiques <strong>de</strong> l’hôte quiinflu<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t l’acquisition d’une infectionau VIH ou le taux <strong>de</strong> progression<strong>du</strong> SIDA. Pour ce faire, lechercheur réalisera <strong>de</strong>ux projets.Le premier projet consiste <strong>en</strong>l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>du</strong> complexegénétique humain TCR( (T-cellreceptor) sur <strong>la</strong> réponse immunitaireprimaire à l’infection au VIH-1 chezles a<strong>du</strong>ltes. Cette étu<strong>de</strong> sera effectuéeauprès <strong>de</strong> 100 pati<strong>en</strong>ts canadi<strong>en</strong>s austa<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection. Le secondprojet déterminera le rôle <strong>du</strong> gèneHLA-G sur <strong>la</strong> transmission périnatale<strong>du</strong> VIH-1. Il vérifiera s’il existeun li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> concordance <strong>de</strong>sgènes HLA-G <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère et <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>fant et <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> l’infectionpar le VIH, et ce au sein d’unegran<strong>de</strong> cohorte composée <strong>de</strong> mèreset d’<strong>en</strong>fants déjà recrutés auZimbabwe.Ces travaux <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t contribuerà améliorer nos connaissances <strong>de</strong>l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s facteurs génétiques <strong>de</strong>l’hôte sur <strong>la</strong> transmission <strong>du</strong> VIH et<strong>la</strong> progression <strong>de</strong> l’infection.SACHIKO SATOChercheuse-boursièreJunior 1Ph.D. Sci<strong>en</strong>ces pharmaceutiques1994C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong><strong>en</strong> infectiologieCHUQ - pavillon CHULTél. (418) 654-2705sachiko.sato@crchul.u<strong>la</strong>val.caGALECTINES ET MALADIESINFECTIEUSESLorsque les poumons sont infectéspar <strong>de</strong>s pneumocoques, les neutrophiles<strong>du</strong> système sanguinmigr<strong>en</strong>t jusqu’aux poumons par unprocessus d’extravasation et sécrèt<strong>en</strong>tcertains facteurs qui tu<strong>en</strong>t lesorganismes pathogènes mais quipeuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> même temps causer <strong>de</strong>sdommages importants aux tissuspulmonaires. L’extravasation dép<strong>en</strong>d<strong>de</strong> molécules d’adhésion spécifiquesqui médi<strong>en</strong>t les interactions <strong>en</strong>tre lesneutrophiles et les tissus qu’ils travers<strong>en</strong>t<strong>du</strong>rant le parcours qui lesmène au site <strong>de</strong> l’infection. Maisdans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> pneumonie à pneu-RECHERCHE EN SANTÉ25


CHERCHEURS-BOURSIERS (suite)mocoques, on ne connaît pas l’i<strong>de</strong>ntité<strong>de</strong> ces molécules d’adhésion. Deréc<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s suggèr<strong>en</strong>t que <strong>la</strong>galectine-3 pourrait jouer un rôledans <strong>la</strong> médiation <strong>de</strong> plusieursprocessus d’adhésion <strong>en</strong>tre celluleset activer <strong>de</strong>s réponses immunitairesdans les leucocytes.Les travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> docteureSachiko Sato ont pour but d’éluci<strong>de</strong>rle rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> galectine-3 <strong>en</strong> tant quemolécule d’adhésion impliquée dansle recrutem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> neutrophiles dansle poumon infecté par Streptococcuspneumonia. Pour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> ses<strong>recherche</strong>s, <strong>la</strong> docteure Sato étudierale rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> galectine-3 dans <strong>de</strong>s systèmesin vitro qui reconstitu<strong>en</strong>t l’extravasation<strong>de</strong>s neutrophiles dans lesalvéoles infectées. Par <strong>la</strong> suite, <strong>la</strong>signification biologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> galectine-3sera examinée in vivo grâce àl’étu<strong>de</strong> d’un modèle <strong>de</strong> souris infectéeet d’un modèle <strong>de</strong> souris knock-outpour le gène <strong>de</strong> <strong>la</strong> galectine-3.Une meilleure compréh<strong>en</strong>sion<strong>du</strong> rôle <strong>de</strong>s molécules d’adhésiondans le processus d’extravasation<strong>de</strong>vrait contribuer à prév<strong>en</strong>ir lesdommages et à améliorer le taux <strong>de</strong>survie <strong>de</strong>s personnes atteintes <strong>de</strong>pneumonie à pneumocoques.Chercheur-boursierclinici<strong>en</strong> Junior 1M.D. 1990M.D. Mé<strong>de</strong>cine interne1996VICTOR SANDORHôpital général juifTél. (514) 340-8222,poste 4975vsan@hotmail.comÉVALUER DE NOUVEAUXANTINÉOPLASIQUESBi<strong>en</strong> que les traitem<strong>en</strong>ts chimiothérapeutiques<strong>du</strong> cancer se soi<strong>en</strong>taméliorés, bon nombre <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>tsne répon<strong>de</strong>nt pas aux traitem<strong>en</strong>ts ousouffr<strong>en</strong>t <strong>de</strong> récidive après le traitem<strong>en</strong>tinitial. C’est pourquoi on t<strong>en</strong>tetoujours <strong>de</strong> développer <strong>de</strong> nouveauxmédicam<strong>en</strong>ts anticancéreux dotés <strong>de</strong>mo<strong>de</strong>s d’action différ<strong>en</strong>ts.Les complexes peroxovanadiumsont <strong>de</strong>s composés <strong>de</strong> vanadiumchimiquem<strong>en</strong>t stables dont les qualitésfont d’eux <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts antinéop<strong>la</strong>siquesprometteurs. Ils possè<strong>de</strong>nt<strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> bloquer l’action <strong>de</strong>sphosphatases au niveau cellu<strong>la</strong>ire, cequi influ<strong>en</strong>ce <strong>la</strong> trans<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>ssignaux cellu<strong>la</strong>ires et <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion<strong>du</strong> cycle cellu<strong>la</strong>ire. Le docteur VictorSandor t<strong>en</strong>tera <strong>de</strong> vérifier l’hypothèseselon <strong>la</strong>quelle les propriétésantinéop<strong>la</strong>siques pot<strong>en</strong>tielles <strong>du</strong>complexe peroxovanadium serai<strong>en</strong>tattribuables à leur capacité <strong>de</strong> bloquerle fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille<strong>de</strong>s phosphatases CDC25. Les<strong>recherche</strong>s <strong>du</strong> docteur Sandor comport<strong>en</strong>ttrois volets: 1) <strong>la</strong> pharmacodynamiqueet l’efficacité in vitro,2) <strong>la</strong> pharmacodynamique et l’efficacitéin vivo, et 3) <strong>la</strong> précision <strong>du</strong>mécanisme d’action.Si les propriétés antinéop<strong>la</strong>siques<strong>du</strong> complexe peroxovanadium étai<strong>en</strong>tvérifiées, celui-ci pourrait év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tfaire l’objet d’essais cliniques.MARIANNE XHIGNESSEChercheuse-boursièreclinici<strong>en</strong>ne Junior 1M.D. 1983M.Sc. Sci<strong>en</strong>ces cliniques1993CUSE- Site FleurimontTél. (819) 346-1110,poste 15130mxhign01@courrier.usherb.caOPTIMISER LA SANTÉCARDIOVASCULAIRE DES FEMMESAu Canada, les ma<strong>la</strong>dies cardiovascu<strong>la</strong>iresreprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>la</strong> premièrecause <strong>de</strong> morbidité et <strong>de</strong> mortalitéchez les femmes. Ce n’est toutefoisque très récemm<strong>en</strong>t que les processusphysiopathologiques, le diagnostic, letraitem<strong>en</strong>t et <strong>la</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>diescardiovascu<strong>la</strong>ires ont comm<strong>en</strong>céà faire l’objet d’étu<strong>de</strong>s spécifiquem<strong>en</strong>tori<strong>en</strong>tées vers les femmes outout au moins comparatives <strong>en</strong>tre leshommes et les femmes.Les travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> docteureMarianne Xhignesse ont pour objectifl’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> cardiovascu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong>s femmes dans une perspective<strong>de</strong> continuité <strong>de</strong>s soins. Sonprogramme <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> comportetrois volets: 1) l’intégration <strong>de</strong>normes d’excell<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> pratiqueclinique concernant <strong>la</strong> <strong>santé</strong> cardiovascu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong>s femmes et l’optimisation<strong>de</strong> leur utilisation par lesmé<strong>de</strong>cins, 2) l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s besoins, <strong>de</strong>sfacteurs d’imp<strong>la</strong>ntation et <strong>de</strong>simpacts d’une approche intégrée etinterdisciplinaire <strong>de</strong> soins auprès <strong>de</strong>femmes atteintes <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies cardiovascu<strong>la</strong>ires,et 3) <strong>de</strong>s <strong>recherche</strong>sciblées sur les caractéristiques spécifiques<strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies cardiovascu<strong>la</strong>ireschez les femmes.Ce programme <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>améliorera nos connaissances <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies cardiovascu<strong>la</strong>iresparticulières aux femmeset contribuera à optimiser leur <strong>santé</strong>cardiovascu<strong>la</strong>ire.x26RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


LE RÉSEAU SIDAET MALADIESINFECTIEUSESpar Michelle Dubuc, conseillère <strong>en</strong> communication sci<strong>en</strong>tifique, FRSQAu tout début <strong>de</strong>s années 80, une personne atteinte <strong>du</strong> syndrome <strong>de</strong> l’immunodéfici<strong>en</strong>ceacquise (sida) avait une espérance <strong>de</strong> vie d’<strong>en</strong>viron <strong>de</strong>ux ans. Aujourd’hui, unD O S S I E Rars<strong>en</strong>al thérapeutique <strong>de</strong> près d’une vingtaine d’ag<strong>en</strong>ts antirétroviraux vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ai<strong>de</strong>aux personnes infectées par le virus <strong>de</strong> l’immunodéfici<strong>en</strong>ce humaine (VIH), si bi<strong>en</strong> que<strong>la</strong> très gran<strong>de</strong> majorité d’<strong>en</strong>tre elles peut compter vivre beaucoup plus longtemps et<strong>en</strong> meilleure <strong>santé</strong>. Si <strong>la</strong> situation s’est améliorée à ce point, c’est grâce aux travaux<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> fondam<strong>en</strong>tale, clinique et épidémiologique m<strong>en</strong>és à travers le mon<strong>de</strong>.RECHERCHE EN SANTÉ27


DOSSIER (suite)LE RÉSEAU SIDA ET MALADIES INFECTIEUSESAXERESPONSABLEDE L’AXELIEUTÉLÉPHONECOURRIER ÉLECTRONIQUEDirecteur <strong>du</strong> Réseau:Rafick-Pierre Sékaly, Ph.D.Tél. (514) 987-5550sekalyr@ircm.umontreal.caSupra-infrastructured’évaluationVaccinsRésistance auxantirétrovirauxGaston GodinMichel A<strong>la</strong>ryÉric Coh<strong>en</strong>Faculté <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>ces infirmièresUniversité LavalCHA-pavillon St-Sacrem<strong>en</strong>tFaculté <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cineUniversité <strong>de</strong> Montréal(418) 656-2131,poste 7900gaston.godin@fsi.u<strong>la</strong>val.ca(418) 682-7387ma<strong>la</strong>ry@gre.u<strong>la</strong>val.ca(514) 343-5967eric.coh<strong>en</strong>@umontreal.caCoordonnatrice <strong>du</strong> Réseau:Anne VassalTél. (514) 987-5509vassa<strong>la</strong>@ircm.umontreal.caHépatite CReconstitutionimmunitaireRichard Lalon<strong>de</strong>Paul JolicoeurHôpital Royal Victoria /Institut Thoracique <strong>de</strong> MontréalInstitut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s cliniques<strong>de</strong> Montréal(514) 843-2090richard.<strong>la</strong>lon<strong>de</strong>@muhc.mcgill.ca(514) 987-5569jolicop@ircm.umontreal.caLecombat n’est toutefois pas <strong>en</strong>core gagné et les chercheurs continu<strong>en</strong>t<strong>de</strong> déployer tous leurs efforts pour éradiquer ce fléau. On estimeque plus <strong>de</strong> 30 millions d’indivi<strong>du</strong>s dans le mon<strong>de</strong> sont infectés parle VIH. La majorité d’<strong>en</strong>tre eux n’ont pas accès aux nouveaux traitem<strong>en</strong>tset l’Organisation mondiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> calcule qu’à ceux-cis’ajout<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 16 000 nouveaux cas par jour. La majorité <strong>de</strong>snouvelles infections atteign<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions démunies <strong>de</strong> toutesressources financières ou <strong>de</strong> structures comme c’est le cas pour lespays d’Afrique et d’Asie <strong>du</strong> Sud-Est. De plus, malgré l’efficacité <strong>de</strong>snouveaux traitem<strong>en</strong>ts, on comm<strong>en</strong>ce à noter une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>scas <strong>de</strong> résistance aux médicam<strong>en</strong>ts avec un nombre <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plusimportant <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts qui voi<strong>en</strong>t leur charge virale rebondir à cause<strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> souches résistantes aux ag<strong>en</strong>ts antirétroviraux.Par ailleurs, le vaccin prév<strong>en</strong>tif tant att<strong>en</strong><strong>du</strong> est loin d’êtredisponible et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plusieurs années <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et d’effortsconjugués <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté sci<strong>en</strong>tifique internationale.Le <strong>Québec</strong> n’échappe pas au sida; <strong>la</strong> plus réc<strong>en</strong>te vague d’infectionfrappe maint<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> plein fouet les utilisateurs <strong>de</strong> droguesinjectables, <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> continuer d’atteindre les popu<strong>la</strong>tions historiquem<strong>en</strong>tà risque. Le Réseau SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses, réseauthématique québécois sout<strong>en</strong>u par le FRSQ, regroupe une c<strong>en</strong>taine<strong>de</strong> chercheurs qui étudi<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> multidisciplinarité, les aspects fondam<strong>en</strong>taux,cliniques, épidémiologiques, éthiques et psychosociaux liésà l’infection par le VIH et au sida. Les chercheurs se consacr<strong>en</strong>t àl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance aux antirétroviraux, à <strong>la</strong> reconstitutionimmunitaire, aux vaccins et à l’hépatite C. Pour ce faire, ils ont missur pied une série <strong>de</strong> cohortes <strong>de</strong> personnes exposées et infectéespar le VIH. Ce <strong>dossier</strong> prés<strong>en</strong>te un bref survol <strong>de</strong> leurs activités <strong>de</strong><strong>recherche</strong>.28RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


DES COHORTES ET DES BANQUESLe Réseau SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses a consacré <strong>de</strong> grands efforts à <strong>la</strong> mise sur piedd’une série <strong>de</strong> cohortes <strong>de</strong> personnes à risque ou infectées par le VIH, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>sbanques <strong>de</strong> tissus (cellules, p<strong>la</strong>sma). L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ces cohortes et <strong>de</strong> ces banques constitue<strong>la</strong> cheville ouvrière <strong>du</strong> Réseau. De multiples données sont recueillies auprès <strong>de</strong> cesdiffér<strong>en</strong>tes cohortes: échantillons <strong>de</strong> sang, analyses virologiques et immunologiques, etc.C’est à partir <strong>de</strong> toutes ces données que les chercheurs <strong>du</strong> Réseau peuv<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong>leurs travaux sur <strong>la</strong> résistance <strong>du</strong> virus aux médicam<strong>en</strong>ts, sur <strong>la</strong> reconstitution immunitaire,sur les vaccins ou sur l’hépatite C. Les principales cohortes mises sur pied par le Réseausont décrites ci-<strong>de</strong>ssous. Notez que toutes ces cohortes ne sont pas sout<strong>en</strong>ues uniquem<strong>en</strong>tpar le FRSQ, d’autres organismes subv<strong>en</strong>tionnaires, canadi<strong>en</strong>s (PNRDS, CRM, CQCS, etc.)et américain (NIH) les financ<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t.1. LA COHORTE OMÉGALa cohorte Oméga est constituée <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 1200 hommes ayant <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tionssexuelles avec d’autres hommesexposés ou infectés par le VIH. Letaux <strong>de</strong> séroconversion est <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 8 par 1000 personnes-années <strong>de</strong>suivi. L’objectif <strong>de</strong> cette cohorte estd’estimer l’inci<strong>de</strong>nce et <strong>la</strong> préval<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> l’infection au VIH, d’i<strong>de</strong>ntifier lesfacteurs <strong>de</strong> risque associés à <strong>la</strong> séroconversion,les cofacteurs <strong>de</strong> transmissionnotamm<strong>en</strong>t avec l’hépatiteC, les changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>tset <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong> développer<strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion adaptés.2. LA COHORTE DE ST-LUCLa cohorte <strong>de</strong> St-Luc est composéed’<strong>en</strong>viron 1200 personnes utilisatrices<strong>de</strong> drogues injectables (UDI) <strong>du</strong>C<strong>en</strong>tre-ville <strong>de</strong> Montréal et exposéesou infectées par le VIH. Les objectifsvisés par cette cohorte sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tles mêmes que ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong>cohorte Oméga. Celle-ci cherche, <strong>en</strong>plus, à étudier les comportem<strong>en</strong>tsd’infection avant et après l’annonce<strong>de</strong> <strong>la</strong> séroconversion. L’inci<strong>de</strong>nceglobale <strong>de</strong> l’infection au VIH danscette cohorte est <strong>de</strong> 4,1 par 100personnes-années.3. LA COHORTE MÈRES-ENFANTSLa cohorte mères-<strong>en</strong>fants <strong>du</strong> C<strong>en</strong>trematernel et infantile sur le sida, <strong>de</strong>l’Hôpital Sainte-Justine, est composée<strong>de</strong> 379 <strong>en</strong>fants nés <strong>de</strong> 362mères infectées par le VIH. De ces<strong>en</strong>fants, 126 sont infectés par le VIH(dont 60 sont décédés). Quelque130 femmes ont reçu <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>tsantirétroviraux <strong>du</strong>rant <strong>la</strong> grossessedans le but <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> transmission<strong>du</strong> VIH <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère à l’<strong>en</strong>fant.Cette approche prév<strong>en</strong>tive a permis<strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le risque <strong>de</strong> transmission<strong>du</strong> VIH <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère à l’<strong>en</strong>fant <strong>de</strong> près<strong>de</strong> 90 %. La mise sur pied <strong>de</strong> cettecohorte et son suivi prospectif ontpour but d’intégrer les volets <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong>, <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>ssoins <strong>du</strong> sida dans une démarchemultidisciplinaire afin d’avoir lemeilleur impact possible sur <strong>la</strong> <strong>santé</strong>et le bi<strong>en</strong>-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme <strong>en</strong>ceinteet <strong>de</strong> son <strong>en</strong>fant.4. LA COHORTE DES JEUNES DE LA RUELa cohorte <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> <strong>la</strong> rueregroupe près <strong>de</strong> 1000 jeunesMontréa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> 14 à 25 ans dont lerisque <strong>de</strong> contracter le VIH et l’hépatiteC est très élevé. L’objectif <strong>de</strong>cette cohorte est d’étudier l’évolution<strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>ts sexuels et <strong>de</strong>consommation d’alcool et <strong>de</strong> drogueset d’i<strong>de</strong>ntifier les facteurs associés àcette évolution. La préval<strong>en</strong>ce <strong>du</strong>VIH à l’<strong>en</strong>trée dans l’étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong>1,3 % et l’inci<strong>de</strong>nce est <strong>de</strong> 0,72 par100 personnes-années. La trèsgran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong>v<strong>en</strong>usinfectés par le VIH avai<strong>en</strong>t utilisé <strong>de</strong>sdrogues par injection dans les sixmois précédant <strong>la</strong> séroconversion et<strong>la</strong> plupart d’<strong>en</strong>tre eux avai<strong>en</strong>t aussieu <strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>ts sexuels àhaut risque. Plus <strong>de</strong> 45 % <strong>de</strong>s sujetsavai<strong>en</strong>t déjà fait l’usage <strong>de</strong> droguesinjectables et le taux d’inci<strong>de</strong>nced’injection <strong>de</strong> drogues est <strong>de</strong> 8,5 par100 personnes-années. Les chercheursprévoi<strong>en</strong>t ajouter un volet surl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’épidémiologie <strong>de</strong>l’hépatite C chez les nouveaux UDI.Plusieurs autres cohortes serontmises sur pied sous peu. Ellesinclu<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cohortesd’indivi<strong>du</strong>s traités n’ayant pas réussià contrôler <strong>la</strong> virémie, <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>tssous traitem<strong>en</strong>t ayant atteint un seuil<strong>de</strong> non-retour immunologique, d’indivi<strong>du</strong>sinfectés par voie intraveineuse,d’indivi<strong>du</strong>s infectés nedémontrant aucun symptôme <strong>de</strong>progression <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et d’indivi<strong>du</strong>sexposés au virus.D O S S I E RRECHERCHE EN SANTÉ29


DOSSIER (suite)Comm<strong>en</strong>taire Par Rafick-Pierre Sékaly, Ph.D., directeur <strong>du</strong> Réseau Sida et ma<strong>la</strong>dies infectieusesHistorique et perspectiveLe Réseau FRSQ SIDA/MI, créé <strong>en</strong> 1994, a pour mission <strong>de</strong> réunir <strong>de</strong>s chercheursœuvrant dans <strong>la</strong> lutte contre le sida et les ma<strong>la</strong>dies infectieuses qui lui sontassociées, issus <strong>de</strong> secteurs distincts (sci<strong>en</strong>ces sociales et comportem<strong>en</strong>tales,épidémiologie, sci<strong>en</strong>ces cliniques et sci<strong>en</strong>ces fondam<strong>en</strong>tales, notamm<strong>en</strong>t) et susciterleur regroupem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> équipe selon les axes <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. Cette approche multidisciplinairea été établie <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> mise sur pied <strong>de</strong> ce Réseau par <strong>la</strong> c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong>chercheurs qui le constitu<strong>en</strong>t. Pour atteindre ces objectifs, les chercheurs <strong>du</strong> Réseaupar le biais <strong>de</strong> leur assemblée générale et <strong>de</strong> leur comité exécutif ont <strong>en</strong>trepris <strong>de</strong>:DÉVELOPPER DES AXES DE RECHERCHE MULTIDISCIPLINAIRESÉtu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection - Cette étu<strong>de</strong> a réuni <strong>de</strong>s chercheurs <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble<strong>de</strong>s secteurs <strong>du</strong> Réseau autour <strong>de</strong> cette problématique. Les cohortes <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>santé</strong> publique permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> repérer rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t les personnes <strong>en</strong> primoinfection,<strong>de</strong> les diriger vers l’étu<strong>de</strong>; ce qui leur offre <strong>la</strong> possibilité d’être traitésdans <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is courts et d’avoir ainsi un meilleur pronostic. Les chercheurs<strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>ces cliniques, professionnels <strong>en</strong> milieu hospitalier ou privé (s’élevantau total à une quarantaine, répartis sur 8 sites cliniques) recrut<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sparticipants et assur<strong>en</strong>t leur suivi clinique. Les chercheurs fondam<strong>en</strong>taux,quant à eux, ont permis <strong>de</strong> faire le jour sur <strong>de</strong>s aspects immunologiques etvirologiques <strong>de</strong> cette étape <strong>de</strong> l’infection inconnus jusqu’à prés<strong>en</strong>t.Vingt-cinq confér<strong>en</strong>ces sci<strong>en</strong>tifiques avec <strong>de</strong>s chercheurs québécois, canadi<strong>en</strong>s,américains et europé<strong>en</strong>s ont eu lieu afin <strong>de</strong> faire mieux connaître l’importance<strong>du</strong> diagnostic précoce <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection et <strong>de</strong> l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Ces différ<strong>en</strong>tes réunions étai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>stinées aux mé<strong>de</strong>cins et infirmières ainsiqu’aux groupes communautaires œuvrant dans le VIH/SIDA.Col<strong>la</strong>boration avec le C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> Bioéthique Depuis sa création, le Réseau col<strong>la</strong>boreavec le C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> bioéthique. À plusieurs occasions, le C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>bioéthique a répon<strong>du</strong> à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consultation concernant <strong>de</strong>s questionséthiques re<strong>la</strong>tives à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection, notamm<strong>en</strong>t sur les<strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation médicale, les questions reliées à <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité et aucons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t éc<strong>la</strong>iré.Les réalisations <strong>du</strong> C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> bioéthique <strong>en</strong> col<strong>la</strong>boration avec le Réseaus’inscriv<strong>en</strong>t dans les préoccupations éthiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> perspective <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>développée ici, notamm<strong>en</strong>t, les <strong>en</strong>jeux soulevés par les vaccins, les problèmesd’accès aux soins et services pour les cli<strong>en</strong>tèles vulnérables.DÉVELOPPER DES INFRASTRUCTURESQUI FACILITENT LA RECHERCHE SURLE SIDA ET LES MALADIESINFECTIEUSES AU QUÉBECEn plus <strong>de</strong>s banques <strong>de</strong> données etd’échantillons biologiques qui sontdétaillées dans les pages précé<strong>de</strong>ntes<strong>de</strong> ce numéro, les chercheurs <strong>du</strong>Réseau ont réussi <strong>en</strong>semble et souv<strong>en</strong>tgrâce aux efforts <strong>de</strong> coordination <strong>du</strong>Réseau à obt<strong>en</strong>ir plusieurs subv<strong>en</strong>tions<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> communes, subv<strong>en</strong>tionsqui démontr<strong>en</strong>t l’efficacitéd’une approche multidisciplinaire:FCAR - Le groupe <strong>de</strong> chercheursdirigé par le docteur Éric Coh<strong>en</strong>,membre <strong>du</strong> Réseau, inclut 6 chercheurs<strong>du</strong> réseau. L’octroi a permisd’obt<strong>en</strong>ir six bourses d’étudiants <strong>de</strong>maîtrise ou <strong>de</strong> doctorat <strong>en</strong> plus <strong>de</strong>certains appareils. Ce groupe a pourobjectif principal d’étudier <strong>la</strong>pathogénèse <strong>du</strong> VIH tant dans <strong>de</strong>smodèles in vitro qu’in vivo (humain,souris). Les ressources mises <strong>en</strong>p<strong>la</strong>ce par le Réseau <strong>du</strong> FRSQ ontpermis à ce groupe d’atteindre sesobjectifs.Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection - Laphase A <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> prioritaire <strong>du</strong>Réseau <strong>en</strong>tre 1996 et 1998, I<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s paramètres cliniques virologiqueset immunologiques <strong>du</strong>rant <strong>la</strong>primo-infection, a permis <strong>de</strong> générer<strong>de</strong>s fonds et <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> levierauprès <strong>de</strong> plusieurs bailleurs <strong>de</strong>fonds canadi<strong>en</strong>s et américains <strong>de</strong>ssecteurs public et privé (CRM, NIHet PMAC).1. NIH et PMAC: La phase A<strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection(financée <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t par le Réseau<strong>du</strong> FRSQ) a con<strong>du</strong>it au développem<strong>en</strong>td’un protocole clinique soumisau NIH et subv<strong>en</strong>tionné au montant<strong>de</strong> 455 000 $ US par année: Étu<strong>de</strong><strong>de</strong> phase III, ouverte, contrôlée,30RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


andomisée et multic<strong>en</strong>trique comparant<strong>la</strong> tolérance et l’efficacité <strong>de</strong> <strong>la</strong>Stavudine, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lamivudine et <strong>de</strong> l’Indinaviravec ou sans Efavir<strong>en</strong>z et évaluantle rôle <strong>de</strong> l’Interleukine-2 pourpurger le VIH <strong>de</strong>s réservoirs <strong>la</strong>t<strong>en</strong>tschez <strong>de</strong>s sujets <strong>en</strong> primo-infection parle VIH. Pour réaliser cet essai cliniqueles chercheurs seront financéspar PMAC, un consortium <strong>de</strong> compagniespharmaceutiques.2. CRM - Le Conseil <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>smédicales <strong>du</strong> Canada finance <strong>de</strong>puisjuin 1998 pour un montant <strong>de</strong>206 000 $ une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> groupe:Pathog<strong>en</strong>esis and therapeutica<strong>la</strong>pproaches of primary HIV infection.Ce groupe a comme objectifd’obt<strong>en</strong>ir une meilleure connaissance<strong>de</strong>s paramètres immunologiques etvirologiques qui contrôl<strong>en</strong>t <strong>la</strong>dissémination <strong>du</strong> virus dès lespremières semaines <strong>de</strong> l’infection,d’i<strong>de</strong>ntifier les déterminants viraux<strong>de</strong> <strong>la</strong> pathogénèse, <strong>de</strong> mettre sur pie<strong>du</strong>n mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> recrutem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> primoinfectionpouvant atteindre le plusgrand nombre possible <strong>de</strong> cas etfinalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> générer un modèleanimal pouvant mimer les premierssta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’infection. Ce groupe viseaussi à favoriser le recrutem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>jeunes chercheurs intéressés à cettethématique et à fournir un cadre <strong>de</strong>formation multidisciplinaire pour lesétudiants et stagiaires postdoctoraux.Fondation canadi<strong>en</strong>ne pour l’innovation- Cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> multic<strong>en</strong>triqueinitiée par le Réseau situé àl’Institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s cliniques, apour objectif principal <strong>de</strong> préparer le<strong>Québec</strong> et le Canada au développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> vaccins et <strong>de</strong> meilleuresstratégies thérapeutiques visant à<strong>en</strong>rayer <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l’infectionpar le VIH et le virus <strong>de</strong> l’hépatite C.Elle émane d’un groupe <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>multidisciplinaire qui réunit <strong>de</strong> nombreuxsecteurs <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur leVIH (épidémiologie, virologie,immunologie, sci<strong>en</strong>ces cliniques etcomportem<strong>en</strong>tales et pathogénèse).Elle regroupe <strong>de</strong>s chercheurs àtravers le Canada et se fon<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>scol<strong>la</strong>borations avec le C<strong>en</strong>tre d’excell<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> Colombie-Britannique, leRéseau canadi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s essais cliniques,le <strong>la</strong>boratoire canadi<strong>en</strong> <strong>de</strong> <strong>recherche</strong><strong>en</strong> ma<strong>la</strong>dies infectieuses <strong>de</strong> mêmeque <strong>de</strong>s chercheurs <strong>du</strong> Réseau. Cette<strong>de</strong>man<strong>de</strong> vise à consoli<strong>de</strong>r <strong>de</strong>scohortes et mettre sur pied <strong>de</strong>s banques<strong>de</strong> données d’indivi<strong>du</strong>s à hautrisque, <strong>de</strong> séroconverteurs, d’indivi<strong>du</strong>sexposés à différ<strong>en</strong>tes formes <strong>de</strong>traitem<strong>en</strong>t. Elle vise égalem<strong>en</strong>t àoptimiser <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong><strong>recherche</strong> fondam<strong>en</strong>tale et clinique.Elle favorisera le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vaccins contre le VIH et l’hépatite C,améliorera le suivi <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts et permettral’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> stratégiesthérapeutiques plus efficaces etmieux adaptées aux popu<strong>la</strong>tionsvulnérables.TRANSFÉRER LES CONNAISSANCESLe Réseau a pour mandat le transfert<strong>de</strong>s connaissances auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> communautésci<strong>en</strong>tifique et <strong>de</strong>s organismescommunautaires. À cette fin,le Réseau a organisé plusieurs activités<strong>de</strong>stinées aux a) aux étudiantsb) aux chercheurs et c) aux membres<strong>du</strong> secteur communautaire.Progrès réc<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur lesida: Jusqu’<strong>en</strong> 1997 et pour <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>année, le Réseau a offert à <strong>de</strong>sétudiants <strong>de</strong> <strong>Québec</strong> (10) et <strong>de</strong>Montréal (20) un cours multidisciplinairesur les divers aspects <strong>du</strong>sida. Le cours a reçu <strong>du</strong> financem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> plusieurs universités.Confér<strong>en</strong>ces internationales et localesDepuis sa mise sur pied le Réseau aorganisé plusieurs confér<strong>en</strong>ces internationales(Confér<strong>en</strong>ce JacquesCartier, Symposium sur <strong>la</strong> Primoinfection,Symposium sur les vaccins).Ces confér<strong>en</strong>ces ont attiré un grandnombre <strong>de</strong> chercheurs québécois,canadi<strong>en</strong>s et internationaux. Ils ontnon seulem<strong>en</strong>t contribué à exposerles chercheurs <strong>du</strong> Réseau aux progrèsles plus réc<strong>en</strong>ts dans une vastegamme <strong>de</strong> sujets d’actualité; ils ontsurtout contribué à donner auRéseau une visibilité internationaleet leur ont permis d’établir plusieurscol<strong>la</strong>borations.Li<strong>en</strong>s avec les interv<strong>en</strong>ants et les personnesvivant avec le VIH – Dans unsouci <strong>du</strong> respect <strong>de</strong>s questionséthiques, et consci<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’importance<strong>de</strong> <strong>la</strong> pluridisciplinarité dans <strong>la</strong>lutte contre le sida, le Réseau a r<strong>en</strong>contréles organismes communautaireset <strong>de</strong>s personnes vivant avec leVIH afin <strong>de</strong> les inviter à s’impliquerdans les <strong>recherche</strong>s m<strong>en</strong>ées par leRéseau. Un représ<strong>en</strong>tant <strong>de</strong> <strong>la</strong> communautésiège sur les <strong>recherche</strong>sprioritaires <strong>du</strong> Réseau, tel que stipulédans sa Charte.Au cours <strong>de</strong>s trois prochainesannées, le Réseau s’est fixé commeobjectif <strong>de</strong> développer plusieursnouvelles thématiques qui sonttoutes détaillées dans les pages suivantes.Comme par le passé, cesthèmes <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> impliquerontune <strong>recherche</strong> toujours multidisciplinaire.Nous sommes persuadésque cette approche est originale auxmandats <strong>de</strong>s réseaux et leur permet<strong>de</strong> se distinguer par rapport auxautres mécanismes <strong>de</strong> subv<strong>en</strong>tion.En adoptant ce type d’approche, lesRéseaux <strong>du</strong> FRSQ constitu<strong>en</strong>t unbras <strong>de</strong> levier efficace tant au niveau<strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s chercheurs qu’auniveau <strong>de</strong> l’accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leurcompétitivité aux niveaux national etinternational. Ils permett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>find’affronter et <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>ssolutions à <strong>de</strong>s problèmes d’<strong>en</strong>vergure,difficiles à réaliser sans ce typed’approche.COMMENTAIRERECHERCHE EN SANTÉ31


DOSSIER (suite)Une supra-infrastructured’évaluationLes objectifs <strong>du</strong> Réseau doiv<strong>en</strong>t pouvoir se tra<strong>du</strong>ire par <strong>de</strong>s programmes<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> compétitifs mais aussi par le transfert <strong>de</strong>sconnaissances vers <strong>de</strong>s interv<strong>en</strong>tions cliniques et prév<strong>en</strong>tives. Àl’heure actuelle, plusieurs stratégies thérapeutiques ont étédéveloppées dans le Réseau tel que les essais cliniques <strong>en</strong> primoinfection.D’autres protocoles cliniques seront é<strong>la</strong>borés dans lesnouveaux axes prioritaires. Dans ce contexte, <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ced’une infrastructure d’évaluation permettra d’atteindre cesobjectifs.Cette nouvelle infrastructure émane d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>plusieurs membres <strong>du</strong> Réseau et permettra <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong>travaux <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> mieux p<strong>la</strong>nifiés. Elle <strong>de</strong>vrait: 1) assurer <strong>la</strong>multidisciplinarité <strong>de</strong>s projets développés dans le réseau, 2)offrir <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> consultation dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification, l’évaluationet l’analyse <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, 3)développer <strong>la</strong> méthodologie nécessaire à l’é<strong>la</strong>boration et au suivi<strong>de</strong> protocoles cliniques, 4) <strong>en</strong>cadrer, par une démarche évaluative,les essais cliniques <strong>en</strong> cours. Elle s’inscrira dans une cultureéthique répondant aux <strong>en</strong>jeux soulevés par <strong>la</strong> problématique.Différ<strong>en</strong>tes disciplines sont réunies dans cette infrastructureafin <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r cette démarche d’évaluation: 1) l’épidémiologie,cette approche permettra <strong>de</strong> conseiller ou d’assister les chercheurs<strong>du</strong> Réseau dans l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s protocoles <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> et d’essaiscliniques, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>vis d’étu<strong>de</strong>s, d’outils <strong>de</strong> mesures adaptés etvali<strong>de</strong>s, 2) <strong>la</strong> biostatistique, elle permettra <strong>de</strong> conseiller etfournir <strong>de</strong>s avis pour <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s banques <strong>de</strong> données, <strong>la</strong> programmation<strong>de</strong>s écrans <strong>de</strong> saisie, <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s analyses statistiqueset l’interprétation <strong>de</strong>s résultats, 3) les mathématiques,<strong>de</strong>s modélisations mathématiques <strong>de</strong> l’infection au VIH serontdéveloppées afin <strong>de</strong> mieux p<strong>la</strong>nifier <strong>la</strong> mise sur pied d’essais vaccinaux<strong>en</strong> validant <strong>de</strong>s outils statistiques ou épidémiologiques et<strong>en</strong> estimant l’efficacité <strong>de</strong>s mesures prév<strong>en</strong>tives, 4) <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>sociale et comportem<strong>en</strong>tale, elle offrira un service <strong>de</strong> consultationsur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s questionnaires et outils <strong>de</strong> mesure<strong>de</strong>s variables psychosociales, incluant le volet sur les mesuresd’observance aux traitem<strong>en</strong>ts et 5) l’éthique, ce volet offrira<strong>en</strong>tre autres <strong>de</strong>s consultations sur les formu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tet <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion d’avis juridiques <strong>en</strong> particulier pour lesprojets prioritaires <strong>du</strong> Réseau.Pour information:Gaston Godin, Ph.D.Tél. (418) 656-2131, poste 7900gaston.godin@fsi.u<strong>la</strong>val.caLA PRIMO-INFECTIONAu sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection, <strong>la</strong>première manifestation <strong>de</strong> l’infectionau VIH se caractérise dans 70 à 90 %<strong>de</strong>s cas par un syndrome mononucléosique.Dans les rares cas où lesujet ne prés<strong>en</strong>te pas <strong>de</strong> symptômes,seuls certains tests biologiques permett<strong>en</strong>t<strong>de</strong> poser le diagnostic d’uneinfection réc<strong>en</strong>te au VIH (antigénémiep24 positive et Western blotindéterminé). Dès les premièressemaines <strong>de</strong> l’infection, <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>ssymptômes, le type <strong>de</strong> réponseimmunologique et <strong>la</strong> souche <strong>du</strong>virus établiront le pronostic <strong>de</strong>l’infection.Les chercheurs fondam<strong>en</strong>talistes,clinici<strong>en</strong>s et épidémiologistes<strong>du</strong> Réseau SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieusesont étudié cette premièrephase <strong>de</strong> l’infection <strong>en</strong> établissantune cohorte <strong>de</strong> sujets récemm<strong>en</strong>tinfectés. Ces sujets sont généralem<strong>en</strong>ttrès difficiles à i<strong>de</strong>ntifier parcequ’ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s symptômespouvant être confon<strong>du</strong>s avec touteune série <strong>de</strong> situations cliniques.Pour surmonter cette difficulté, ilsont mis sur pied un réseau <strong>de</strong> col<strong>la</strong>borationoriginal, qui ti<strong>en</strong>t compte<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> soins à Montréal.Les participants pouvai<strong>en</strong>t être suiviset traités soit <strong>en</strong> cliniques spécialiséesdans le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s infectionsau VIH (Cliniques L’Actuel,Quartier <strong>la</strong>tin, Goldberg Leb<strong>la</strong>nc etRos<strong>en</strong>berg) soit dans les c<strong>en</strong>tres hospitaliersuniversitaires (CHUM–Hôpital Notre-Dame et St-Luc,CUSM-Hôpital Royal Victoria, Institutthoracique et Hôpital général <strong>de</strong>Montréal, CHU-Sainte-Justine).Cette structure a permis le suivi <strong>de</strong>spati<strong>en</strong>ts là où ils se s<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t le plusconfortables.Un peu plus d’une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong>personnes ont été recrutées danscette étu<strong>de</strong> dont les objectifs étai<strong>en</strong>t32RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


<strong>de</strong>: 1) décrire <strong>de</strong> façon approfondieles signes cliniques caractérisant <strong>la</strong>primo-infection selon les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>transmission (par voie par<strong>en</strong>téralepour les utilisateurs <strong>de</strong> droguesinjectables ou UDI par oppositionà <strong>la</strong> voie sexuelle pour les gais),2) établir un li<strong>en</strong> <strong>de</strong> cause à effet<strong>en</strong>tre les événem<strong>en</strong>ts cliniques et lesparamètres quantitatifs et qualitatifs<strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse immunitaire et <strong>du</strong> viruset 3) évaluer le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponseimmunitaire, <strong>du</strong> génotype et <strong>du</strong>phénotype viral dans l’évolution <strong>de</strong><strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.Alors qu’on aurait pu p<strong>en</strong>ser queles UDI prés<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s symptômesdiffér<strong>en</strong>ts étant donné que leVIH est injecté directem<strong>en</strong>t dans lesang, les résultats obt<strong>en</strong>us démontr<strong>en</strong>tque les symptômes sont lesmêmes quelle que soit <strong>la</strong> voie <strong>de</strong>transmission, par<strong>en</strong>térale ou sexuelle(voir le tableau <strong>de</strong>s principauxsignes cliniques), lors d’une analysedétaillé <strong>de</strong> <strong>la</strong> symptomatologie à <strong>la</strong>prés<strong>en</strong>tation clinique.Par ailleurs, l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong>préval<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance auxmédicam<strong>en</strong>ts au sein <strong>de</strong> cettecohorte est comparable à celle quel’on retrouve ailleurs dans le mon<strong>de</strong>(<strong>en</strong>viron 10 % <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts nouvellem<strong>en</strong>tinfectés sont atteints par <strong>de</strong>ssouches résistantes). Par contre, l<strong>en</strong>ombre d’indivi<strong>du</strong>s porteurs <strong>de</strong> virusVIH multirésistants semble légèrem<strong>en</strong>tsupérieur parmi les UDI.Fréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s symptômes les plus courants <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection au VIHchez les hommes ayant <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions sexuelles avec d’autres hommes etchez les utilisateurs <strong>de</strong> drogues injectables (N=60).CARACTÉRISTIQUESÂge moy<strong>en</strong> (+-SD) 37.6 (37.5) 38.05 (38.5)Médiane (min. max.) 17-53 27-52Sexe 42 hommes 17 hommes, 1 femmeSYMPTÔMESFatigue 28 (66.7) 12 (66.7)Fièvre 22 (52.4) 10 (55.6)Ganglion lymphatique 18 (42.9) 7 (38.9)cervicalMyalgie 18 (42.9) 5 (27.8)Maux <strong>de</strong> tête 17 (40.5) 7 (38.9)Éruptions cutanées 17 (40.5) 5 (27.8)Sueurs nocturnes 16 (38.1) 9 (50.0)Arthralgie 13 (31.0) 6 (33.3)Ganglion lymphatique 12 (28.6) 4 (22.2)inguinalGanglion lymphatique 11 (26.2) 4 (22.2)axil<strong>la</strong>irePharyngite 11 (26.2) 3 (16.7)Anorexie 10 (23.8) 8 (44.4)Diarrhée 8 (19.0) 8 (44.4)Dépression 7 (16.7) 7 (38.9)Étourdissem<strong>en</strong>ts 6 (14.3) 3 (16.7)Douleurs abdominales 6 (14.3) 3 (16.7)Ulcère oral 6 (14.3) 0 (0.0)Perte <strong>de</strong> poids 5 (11.9) 4 (22.2)Ulcère anal 4 (9.5) 1 (5.5)Amygdalite 4 (9.5) 0 (0.0)Vomissem<strong>en</strong>ts 3 (7.1) 2 (11.1)Dysphagie 2 (4.8) 2 (11.1)L’INTERLEUKINE-2Les chercheurs <strong>du</strong> Réseau particip<strong>en</strong>tà une vaste étu<strong>de</strong> internationale <strong>de</strong>phase III (22 pays) sur l’effet <strong>de</strong>l’interleukine-2 administrée <strong>en</strong> associationavec le traitem<strong>en</strong>t antirétrovira<strong>la</strong>u sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection et<strong>en</strong> phase chronique (étu<strong>de</strong>s SIL-CAAT, ESPRIT, et Primo-InfectionCanada). Ces étu<strong>de</strong>s vis<strong>en</strong>t à déterminerl’efficacité et l’innocuité <strong>de</strong>l’IL-2 dans le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’infectionau VIH. L’interleukine-2 est uneprotéine pro<strong>du</strong>ite naturellem<strong>en</strong>t parle système immunitaire à <strong>la</strong> suited’une activation <strong>de</strong>s lymphocytes Tet qui stimule <strong>la</strong> prolifération <strong>de</strong>plusieurs cellules <strong>du</strong> sytème immunitaire.P<strong>en</strong>dant que les traitem<strong>en</strong>tsantirétroviraux s’attaqu<strong>en</strong>t au viruset inhib<strong>en</strong>t sa réplication virale, letraitem<strong>en</strong>t à l’IL-2 agirait commetraitem<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> stimu<strong>la</strong>ntdirectem<strong>en</strong>t le système immunitaire.Les étu<strong>de</strong>s préliminaires <strong>de</strong>phase II portant sur quelques c<strong>en</strong>taines<strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts ont déjà révélé quel’IL-2 injectée par voie sous-cutanéeavec les traitem<strong>en</strong>ts anti-VIH pro<strong>du</strong>isai<strong>en</strong>tune augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> nombreHOMMES AYANTUTILISATEURSDES RELATIONS SEXUELLES DE DROGUESAVEC D’AUTRES HOMMESINJECTABLESN=42 (%) N=18 (%)<strong>de</strong> lymphocytes T CD4 + qui semblese maint<strong>en</strong>ir après un an. Les étu<strong>de</strong>sp<strong>la</strong>nifiées dans le cadre <strong>du</strong> Réseaupermettront <strong>de</strong> vérifier si l’administrationd’IL-2 retar<strong>de</strong> <strong>la</strong> progression<strong>du</strong> sida et augm<strong>en</strong>te le taux <strong>de</strong> survie<strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s. L’impact <strong>de</strong> ce traitem<strong>en</strong>tsur le risque <strong>de</strong> contracter <strong>de</strong>sinfections opportunistes ne pourraêtre déterminé qu’après un essai àlong terme sur 5 ans. Plus <strong>de</strong> 1400 et4000 pati<strong>en</strong>ts prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> 21 paysparticip<strong>en</strong>t à ces étu<strong>de</strong>s.Pour information:Jean-Pierre Routy, M.D.Tél. (514) 843-2090routyjp@muhchem.mcgill.caD O S S I E RRECHERCHE EN SANTÉ33


DOSSIER (suite)Les vaccinsMalgré l’amélioration <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts contre le sida, <strong>la</strong> mise au pointd’un vaccin prév<strong>en</strong>tif serait <strong>la</strong> meilleure <strong>de</strong>s armes contre le VIH, et ce particulièrem<strong>en</strong>tdans les pays <strong>du</strong> Tiers-Mon<strong>de</strong> où l’épidémie fait le plus <strong>de</strong> ravages,et qui, <strong>de</strong> surcroît, n’ont pas accès à ces traitem<strong>en</strong>ts. Les vaccins constitu<strong>en</strong>tl’une <strong>de</strong>s approches les plus efficaces pour <strong>en</strong>rayer <strong>la</strong> propagationd’infections virales; plusieurs d’<strong>en</strong>tre elles ont été presque complètem<strong>en</strong>t éradiquéespar <strong>de</strong>s vaccins (polyomyélite, variole). Les <strong>recherche</strong>s m<strong>en</strong>ées au sein <strong>de</strong> l’axe“vaccins” <strong>du</strong> Réseau sont multidisciplinaires. Elles sont <strong>de</strong> nature fondam<strong>en</strong>tale(étu<strong>de</strong>s immunologiques et virologiques), clinique (essais cliniques), épidémiologique(étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s cohortes <strong>de</strong> personnes à risque et d’indivi<strong>du</strong>s infectés) et éthique (exam<strong>en</strong><strong>de</strong>s questions éthiques liées aux <strong>recherche</strong>s et aux traitem<strong>en</strong>ts). Les projets <strong>en</strong>cours sont décrits ci-après.SUR LA PISTE DE VACCINS:L’AVENUE FONDAMENTALEIl existe peu <strong>de</strong> vaccins dirigéscontre les rétrovirus (un seul dirigécontre le virus <strong>de</strong> l’immunodéfici<strong>en</strong>ceféline). Le développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> vaccins prév<strong>en</strong>tifs contre le VIHprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> effet <strong>de</strong>s difficultés quisont notamm<strong>en</strong>t attribuables auxcaractéristiques particulières <strong>de</strong>srétrovirus car ceux-ci s’intègr<strong>en</strong>t augénome <strong>de</strong>s cellules hôtes. Un vaccincontre le VIH doit donc pouvoir<strong>en</strong>rayer l’infection <strong>de</strong> toute cellule(immunité stérilisante), tâcheextrêmem<strong>en</strong>t difficile, ou <strong>en</strong>core<strong>de</strong>vrait protéger l’hôte contre lesconséqu<strong>en</strong>ces néfastes <strong>de</strong> l’infectionc’est-à-dire <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s cellulesCD4 + (immunité protectrice).Dans le domaine fondam<strong>en</strong>tal,les chercheurs poursuiv<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tespistes immunologiques etvirologiques qui pourrai<strong>en</strong>t, chacune,contribuer au développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> vaccins tant prév<strong>en</strong>tifs quethérapeutiques. Par exemple, onvise à découvrir les paramètresimmunologiques qui confèr<strong>en</strong>t uneprotection contre l’infection et contresa propagation chez l’hôte. Leschercheurs vis<strong>en</strong>t à i<strong>de</strong>ntifier lesgènes associés à cette résistance àl’infection. Pour ce faire, ils font <strong>du</strong>typage HLA pour déterminer lesfréqu<strong>en</strong>ces d’allèles <strong>du</strong> CMH (complexemajeur d’histocompatibilité)34RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


chez les popu<strong>la</strong>tions résistantes. Lesgènes <strong>du</strong> HLA responsables <strong>du</strong>contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse immunitaireont souv<strong>en</strong>t été associés à <strong>la</strong> résistanceou à <strong>la</strong> susceptibilité à diverstypes <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies dont les ma<strong>la</strong>diesinfectieuses. Par ailleurs, ils t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong> nouveauxco-récepteurs à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s cellules<strong>de</strong> l’hôte qui confèr<strong>en</strong>t unerésistance à l’infection. On savaitdéjà que <strong>de</strong>s mutations dans le gène<strong>du</strong> co-récepteur <strong>du</strong> VIH, le récepteur<strong>de</strong> chémokine CCR-5, procurait unerésistance à l’infection; toutefois leschercheurs <strong>du</strong> réseau ont noté <strong>de</strong>scas <strong>de</strong> résistance qui ne pouvai<strong>en</strong>tpas être attribués au polymorphisme<strong>de</strong> CCR-5 au sein <strong>de</strong> cohortes résistantes.Des approches <strong>de</strong> génomiquesont actuellem<strong>en</strong>t développées pouri<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> nouveaux loci associés à<strong>la</strong> résistance à l’infection.Les chercheurs explor<strong>en</strong>t aussil’av<strong>en</strong>ue <strong>de</strong> l’alloimmunisation.Celle-ci prés<strong>en</strong>te plusieurs avantages:l’alloimmunisation élimine lescellules infectées <strong>de</strong> façon <strong>la</strong>t<strong>en</strong>te,confère une protection indép<strong>en</strong>dante<strong>du</strong> fort taux <strong>de</strong> polymorphismegénomique <strong>du</strong> VIH, provoque uneactivation <strong>de</strong>s CD8 + , cause une neutralisationpar <strong>de</strong>s anticorps <strong>de</strong>svirions qui port<strong>en</strong>t les molécules <strong>du</strong>CMH <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule hôte et in<strong>du</strong>it uneréponse immunitaire à long terme.Les chercheurs ont pour but <strong>de</strong>caractériser <strong>de</strong>s réponses immunitairesassociées aux molécules <strong>de</strong>c<strong>la</strong>sses I et II <strong>du</strong> CMH.Tous ces travaux <strong>de</strong> nature fondam<strong>en</strong>tal<strong>en</strong>écessit<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> modèles animaux. L’und’eux, mis au point par le docteurPaul Jolicoeur, est une souris transgéniquequi exprime le génome <strong>du</strong>VIH: ce modèle permet d’effectuerdiverses expéri<strong>en</strong>ces pour évaluer lepot<strong>en</strong>tiel protecteur <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tessous-popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> lymphocytes T<strong>de</strong> conférer une protection contre leVIH ou <strong>en</strong>core d’éliminer les cellulesinfectées. Il sert égalem<strong>en</strong>t à i<strong>de</strong>ntifier<strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong> l’hôte impliquésdans <strong>la</strong> protection contre l’infection.Le second modèle est celui <strong>du</strong> virusd’immunodéfici<strong>en</strong>ce simi<strong>en</strong>: il permet,dans un modèle d’infection,d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s réponses immunitairesassociées à une protection <strong>de</strong>l‘infection ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> progression <strong>de</strong> <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die.D’autres travaux m<strong>en</strong>és au sein<strong>de</strong> cet axe ont pour but <strong>de</strong> développer<strong>de</strong>s vecteurs vaccinaux. Leschercheurs évalu<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres, <strong>la</strong>possibilité d’utiliser Leishmaniacomme vecteur, un parasite génétiquem<strong>en</strong>tatténué. L’emploi <strong>de</strong> ceparasite prés<strong>en</strong>te plusieurs avantagesdont le fait qu’il infecte d’abord lescellules phagocytes responsables <strong>de</strong><strong>la</strong> prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’antigène aux cellulesT et qu’il in<strong>du</strong>it une soli<strong>de</strong>réponse <strong>de</strong> ces cellules.D’autres travaux <strong>de</strong> naturefondam<strong>en</strong>tale sont <strong>en</strong> cours. Àtitre d’exemple, m<strong>en</strong>tionnons ledéveloppem<strong>en</strong>t d’immunomo<strong>du</strong><strong>la</strong>teursqui pourrai<strong>en</strong>t s’avérer utilesdans <strong>la</strong> mise au point d’un vaccinthérapeutique.LES ESSAIS CLINIQUESAvant d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre un essai cliniquepour vérifier l’efficacité d’unnouveau vaccin, qu’il soit <strong>de</strong> natureprév<strong>en</strong>tive ou thérapeutique, il estess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> participation<strong>de</strong> cohortes d’indivi<strong>du</strong>s(groupes à risque, personnes infectées,etc.). À cet égard, le Réseau amis sur pied une série <strong>de</strong> cohortesqui permettront <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ite d’essaisvaccinaux. Une fois ces cohortesmises <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s épidémiologiquessont nécessaires pourm<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> les essais vaccinaux.Ainsi, avant d’évaluer l’efficacité d’unvaccin, il faut bi<strong>en</strong> connaître lescaractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohorte <strong>en</strong>question: l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’infection,les comportem<strong>en</strong>ts à risque, lesdéterminants <strong>de</strong> l’acceptation <strong>de</strong> participerà un essai vaccinal, ou <strong>en</strong>corel’approche idéale pour obt<strong>en</strong>ir uncons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t éc<strong>la</strong>iré.À titre d’exemple, <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s<strong>de</strong> <strong>la</strong> cohorte Oméga, mise sur piedpar les chercheurs <strong>du</strong> Réseau, particip<strong>en</strong>tau premier essai clinique <strong>de</strong>phase III d’un vaccin prév<strong>en</strong>tif(AIDSVAX <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagnie Vaxg<strong>en</strong>e,dirigé contre une glycoprotéine <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>veloppe). Dans cet essai internationalm<strong>en</strong>é auprès <strong>de</strong> 5000 hommesgais, Montréal est l’un <strong>de</strong>s trois sitescanadi<strong>en</strong>s parmi les 50 sites choisis àtravers le mon<strong>de</strong>. Rappelons que <strong>la</strong>cohorte Oméga est composée <strong>de</strong>1250 hommes gais infectés parle VIH dans <strong>la</strong>quelle le taux <strong>de</strong>séroconversion est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>8 séroconversions par 1000 personnesannées<strong>de</strong> suivi. Les résultats <strong>de</strong> cetessai seront connus dans trois ans.D’autres essais cliniques <strong>de</strong> vaccinsprév<strong>en</strong>tifs sont <strong>en</strong> préparation et<strong>de</strong>s chercheurs <strong>de</strong> l’axe col<strong>la</strong>bor<strong>en</strong>t<strong>en</strong> plus à l’essai clinique d’un vaccinthérapeutique. Des chercheurs particip<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t à l’essai cliniqueprév<strong>en</strong>tif d’un microbici<strong>de</strong> vaginal <strong>en</strong>Afrique auprès d’une cohorte <strong>de</strong>femmes prostituées.Ces étu<strong>de</strong>s soulèv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s questionsméthodologiques auxquellest<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong> répondre <strong>de</strong>s chercheurs<strong>de</strong> l’axe vaccins. En effet, les métho<strong>de</strong>shabituelles ne sont pas toutesappropriées dans le contexte <strong>de</strong>l‘évaluation <strong>de</strong>s vaccins VIH. Leschercheurs travaill<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> modélisationmathématique d’essais vaccinauxdans différ<strong>en</strong>tes popu<strong>la</strong>tionspour i<strong>de</strong>ntifier les meilleurs <strong>de</strong>vis,les tailles d’échantillon appropriéeset <strong>de</strong> nouveaux estimateurs nonbiaisés.D O S S I E RRECHERCHE EN SANTÉ35


DOSSIER (suite)QUESTIONS ÉTHIQUESLes essais vaccinaux contre le VIHsuscit<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s questions éthiques particulièrem<strong>en</strong>tdélicates et d’une trèsgran<strong>de</strong> complexité puisqu’il s’agitd’une ma<strong>la</strong>die mortelle liée à <strong>de</strong>scomportem<strong>en</strong>ts extrêmem<strong>en</strong>t intimes.Ainsi, par exemple, les principauxaspects touchés concern<strong>en</strong>t lecons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t véritablem<strong>en</strong>t éc<strong>la</strong>iré,l’impact pot<strong>en</strong>tiel sur les comportem<strong>en</strong>tsà risque, l’accès au traitem<strong>en</strong>tpour les personnes s’infectant aucours d’essais cliniques, l’accès à <strong>la</strong>vaccination après un essai cliniqueconcluant. Les chercheurs ont missur pied un groupe <strong>de</strong> travail afind’émettre <strong>de</strong>s recommandations précisesà l’égard <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> cesaspects.LA PROPHYLAXIE POST-EXPOSITIONÀ l’instar <strong>de</strong>s essais vaccinaux, <strong>la</strong>prophy<strong>la</strong>xie post-exposition constitueune mesure prév<strong>en</strong>tive contrel’infection par le VIH. De fait, lespersonnes ayant pu être exposéesacci<strong>de</strong>ntellem<strong>en</strong>t au VIH au cours <strong>de</strong>leurs activités professionnelles, ounon professionnelles, peuv<strong>en</strong>t avoirrecours aux médicam<strong>en</strong>ts antirétroviraux.Cette prophy<strong>la</strong>xie postexposition,<strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus couramm<strong>en</strong>tpratiquée, pose plusieursproblèmes dont notamm<strong>en</strong>t celui <strong>de</strong><strong>la</strong> rapidité d’accès aux traitem<strong>en</strong>tsaprès l’exposition (qui déterminel’issue, ess<strong>en</strong>tielle pour garantir sonefficacité ) et égalem<strong>en</strong>t celui<strong>de</strong> l’observance au traitem<strong>en</strong>t, carles effets secondaires <strong>en</strong> amèn<strong>en</strong>tplusieurs à interrompre leur traitem<strong>en</strong>t.Des projets <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> permettront<strong>de</strong> définir les conditions optimalesd’utilisation <strong>de</strong> ces traitem<strong>en</strong>ts prophy<strong>la</strong>ctiques,<strong>en</strong> particulier dans lescas <strong>de</strong> prophy<strong>la</strong>xie post-expositionnon professionnelle. Ils étudierontplus <strong>en</strong> détails cette pratique dont onn’a pas <strong>en</strong>core <strong>la</strong> preuve absolue <strong>de</strong>son efficacité. Les chercheurs s’intéress<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t à l’impact négatifque cette pratique pourrait avoir surles comportem<strong>en</strong>ts prév<strong>en</strong>tifs. Lesrésultats <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>tfournir <strong>de</strong>s données permettantl’amélioration <strong>de</strong>s lignes directricesdans ce domaine.Pour information:Michel A<strong>la</strong>ry, M.D., Ph.D.Tél. (418) 682-7387ma<strong>la</strong>ry@gre.u<strong>la</strong>val.caBiochemPharma et G<strong>la</strong>xoWellcome part<strong>en</strong>aires36RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


L’avènem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nouveaux traitem<strong>en</strong>ts antirétroviraux plus efficaces a <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>tLa résistanceauxantirétrovirauxcontribué à ré<strong>du</strong>ire, <strong>de</strong>puis 1995, le taux <strong>de</strong> mortalité lié au sida. Cep<strong>en</strong>dant, on rapporteun nombre croissant d’échecs thérapeutiques <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l’apparition<strong>de</strong> souches virales résistantes à ces nouveaux traitem<strong>en</strong>ts. Le problème <strong>de</strong><strong>la</strong> résistance <strong>en</strong> est un <strong>de</strong> <strong>santé</strong> publique car <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> souchesrésistantes au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primo-infection a <strong>de</strong>s répercussions sociales,éthiques et économiques et il <strong>la</strong>isse craindre une nouvelle vague d’augm<strong>en</strong>tation<strong>de</strong> <strong>la</strong> morbidité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mortalité liées à l’infection par le VIH.P lusieurs facteurs favoris<strong>en</strong>t <strong>la</strong>résistance aux traitem<strong>en</strong>ts: <strong>de</strong>sconc<strong>en</strong>trations <strong>de</strong> médicam<strong>en</strong>ts nonoptimales dans les cellules et lestissus, l’intolérance aux médicam<strong>en</strong>tset <strong>la</strong> non-observance auxtraitem<strong>en</strong>ts. Pour étudier plus à fondles causes <strong>de</strong> ce problème, les chercheurs<strong>de</strong> l’axe «Résistance» <strong>du</strong>Réseau peuv<strong>en</strong>t compter sur l’apport<strong>de</strong>s cohortes mises sur pied par leRéseau (cohortes d’utilisateurs <strong>de</strong>drogues injectables ou UDI, cohorteOméga d’hommes ayant <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tionssexuelles avec d’autres hommes, etc.)ainsi que <strong>de</strong> banques <strong>de</strong> cellules et <strong>de</strong>p<strong>la</strong>sma. Chercheurs fondam<strong>en</strong>talistes,clinici<strong>en</strong>s et épidémiologistes travaill<strong>en</strong>t<strong>de</strong> concert pour évaluer leproblème <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>manière globale. Ils cherch<strong>en</strong>t àdécouvrir les déterminantsimmunologiques <strong>de</strong> l’hôte et lesdéterminants virologiques liés à <strong>la</strong>résistance, ils s’intéress<strong>en</strong>t autantaux comportem<strong>en</strong>ts associés à <strong>la</strong>résistance qu’aux questionséthiques qu’ils suscit<strong>en</strong>t, et ilsréalis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin diverses évaluationséconomiques concernant l’impact<strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance aux antirétrovirauxsur les coûts associés auxsoins <strong>du</strong> VIH.D O S S I E RFréqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s mutations associées à <strong>la</strong> résistance aux inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéase (PI), aux inhibiteurs nucléosidiques (NRTI) etnon nucléosidiques (NNRTI) <strong>de</strong> <strong>la</strong> transcriptase inverse chez <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s récemm<strong>en</strong>t infectésFRÉQUENCE (% CAS)MUTATION(S) TRANSMISSION SEXUELLE (N=56) TRANSMISSION INTRAVEINEUSE (N=21)Aucune 25 5PI 54 71NRTI ou NNRTI 4 5PIs et RTIs 7 10MDR (Deux c<strong>la</strong>sses / Trois c<strong>la</strong>sses) 3.6/7.1 4.8/4.8Mutations accumulées <strong>de</strong>s résistances RT et PI1 Mutation 27 362 Mutations 19 273-5 Mutations 17 18> 5 Mutations 4 5tiré <strong>de</strong> l’article publié dans <strong>la</strong> revue AIDS 2000, 14, 1-7.RECHERCHE EN SANTÉ37


DOSSIER (suite)RÉSISTANCEET PRIMO-INFECTIONLes chercheurs ont analysé les profils<strong>de</strong> résistance <strong>du</strong> VIH aux ag<strong>en</strong>tsantirétroviraux chez une soixantaine<strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> primoinfection.Ils ont rec<strong>en</strong>sé les mutations<strong>du</strong> virus associées aux inhibiteurs<strong>de</strong> <strong>la</strong> protéase et auxinhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> transcriptaseinverse. Les résultats montr<strong>en</strong>t que15 % <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s étai<strong>en</strong>t infectéspar un virus prés<strong>en</strong>tant au moinsune mutation associée à <strong>la</strong> résistanceà l’un <strong>de</strong>s médicam<strong>en</strong>ts (soit à l’AZT,au 3TC, à <strong>la</strong> Nevirapine ou au Foscarnet)et que <strong>de</strong>ux pati<strong>en</strong>ts sur troisprés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t un virus avec au moinsune mutation associée à <strong>la</strong> résistanceaux inhibiteurs <strong>de</strong> protéase. Lafréqu<strong>en</strong>ce élevée <strong>de</strong> ces mutationschez <strong>de</strong>s virus isolés d’indivi<strong>du</strong>s <strong>en</strong>primo-infection est comparable àcelle <strong>de</strong>s autres pays occi<strong>de</strong>ntaux.Les chercheurs t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant<strong>de</strong> vérifier <strong>la</strong> signification biologique<strong>de</strong> ces mutations.Par ailleurs, le VIH étant responsabled’une pandémie à l’échellemondiale, on peut déterminer <strong>la</strong> distributionà travers le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> sousgroupesgénétiques appelés c<strong>la</strong><strong>de</strong>s(basés sur <strong>la</strong> séqu<strong>en</strong>ce génétique <strong>de</strong><strong>la</strong> glycoprotéine <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>veloppe <strong>du</strong>virus). Par exemple, les c<strong>la</strong><strong>de</strong>s <strong>de</strong>VIH r<strong>en</strong>contrés <strong>en</strong> Asie ont lesmêmes propriétés biologiques queceux d’Amérique <strong>du</strong> nord mais ilsdiffèr<strong>en</strong>t sur le p<strong>la</strong>n génétique. Cesdonnées sont indisp<strong>en</strong>sables audéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> vaccins quidoiv<strong>en</strong>t être conçus <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>ssouches auxquelles ils s’adress<strong>en</strong>t.Les chercheurs <strong>du</strong> Réseau ont confirméque les virus qui infectai<strong>en</strong>t lesindivi<strong>du</strong>s <strong>de</strong>s cohortes Oméga etd’UDI <strong>de</strong> Montréal correspondai<strong>en</strong>tau même c<strong>la</strong><strong>de</strong> que celui qui estrépan<strong>du</strong> <strong>en</strong> Amérique <strong>du</strong> Nord, soit<strong>la</strong> c<strong>la</strong><strong>de</strong> B. Ils cherch<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>antà savoir si les souches <strong>de</strong> VIH quiinfect<strong>en</strong>t les gais, transmises par voiemucosale, diffèr<strong>en</strong>t génétiquem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s UDI, transmises parvoie par<strong>en</strong>térale.LE VIRUS OU L’HÔTE?Les chercheurs ont pour but <strong>de</strong>découvrir qui, <strong>du</strong> virus ou <strong>de</strong> l’hôte,est à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance auxmédicam<strong>en</strong>ts. Est-ce le VIH qui asubi <strong>de</strong>s mutations ou l’hôte dont lescaractéristiques le prédispos<strong>en</strong>t à <strong>la</strong>résistance ? Dans le cas <strong>du</strong> VIH, leschercheurs étudi<strong>en</strong>t les gènes <strong>de</strong> <strong>la</strong>transcriptase inverse et <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéasepour vérifier si <strong>de</strong>s mutations sont àl’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance. Quant auxfacteurs <strong>de</strong> l’hôte qui pourrai<strong>en</strong>tcontribuer à une résistance accrueaux antirétroviraux, les chercheursse tourn<strong>en</strong>t vers <strong>de</strong>s gènes humainsimpliqués dans le métabolisme <strong>de</strong>smédicam<strong>en</strong>ts dont, <strong>en</strong>tre autres, <strong>la</strong>glycoprotéine P, qui a pour rôle <strong>de</strong>pomper les médicam<strong>en</strong>ts toxiquesvers l’extérieur afin <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong>conc<strong>en</strong>tration intracellu<strong>la</strong>ire <strong>du</strong>médicam<strong>en</strong>t, ou le cytochrome P450,une protéine qui neutralise <strong>la</strong> toxicité<strong>de</strong>s médicam<strong>en</strong>ts.NON-OBSERVANCE = RÉSISTANCE?Les chercheurs suiv<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong><strong>la</strong> résistance au sein <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tescohortes. Ils veul<strong>en</strong>t vérifier l’hypothèseselon <strong>la</strong>quelle les UDIserai<strong>en</strong>t un groupe marginalisé àrisque <strong>de</strong> développer un fort taux <strong>de</strong>résistance. Leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie instableet leur précarité économique leurpose <strong>de</strong>s difficultés d’accès auxmédicam<strong>en</strong>ts, leur suivi clinique estsouv<strong>en</strong>t très tardif et leur tauxd’observance, très faible.Les chercheurs étudieront <strong>la</strong>validité <strong>de</strong> certains régimesthérapeutiques simplifiés et définirontleur impact sur <strong>la</strong> réponseimmunitaire, <strong>la</strong> charge virale etl’observance auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> cli<strong>en</strong>tèle<strong>de</strong>s UDI infectés par le VIH. Lesclinici<strong>en</strong>s et les spécialistes <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces<strong>du</strong> comportem<strong>en</strong>t travaill<strong>en</strong>t à<strong>la</strong> mise au point d’un outil vali<strong>de</strong>pour évaluer <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> l’observanceau traitem<strong>en</strong>t. Des résultatspréliminaires montr<strong>en</strong>t qu’on peutmaint<strong>en</strong>ir une continuité <strong>du</strong> suiviaux <strong>en</strong>virons <strong>de</strong> 50 % avec un mo<strong>de</strong><strong>de</strong> thérapie supervisé mais quel’efficacité thérapeutique n’est pasoptimale. D’autres stratégies thérapeutiquesnouvelles et originales<strong>de</strong>vront être évaluées. Ils étudierontégalem<strong>en</strong>t les déterminants <strong>de</strong>l’observance au sein <strong>de</strong>s cohortesd’UDI et <strong>de</strong> gais.Le problème <strong>de</strong> l’observancepose <strong>de</strong> nombreuses questionséthiques. Par exemple, si un groupe,à cause <strong>de</strong> leurs comportem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>non-observance, prés<strong>en</strong>te un risquetrès élevé <strong>de</strong> développer une résistanceau traitem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmettre,que doit-on faire ? Lesspécialistes <strong>en</strong> éthique con<strong>du</strong>iront<strong>de</strong>s <strong>recherche</strong>s multidisciplinairesafin <strong>de</strong> répondre à ces questions. Ilsdévelopperont <strong>de</strong>s directives éthiquesqui s’appliqueront à <strong>la</strong> pratiqueclinique dans l’utilisation <strong>de</strong> combinaisonsd’ag<strong>en</strong>ts antirétroviraux etémettront <strong>de</strong>s recommandations à cesujet.Enfin, les chercheurs con<strong>du</strong>irontune série d’évaluations économiques<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes approches thérapeutiques,<strong>de</strong> l’accès <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tsgroupes (UDI, femmes, <strong>en</strong>fants, etc.)aux traitem<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<strong>en</strong>tre les coûts <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise <strong>en</strong> charge,les conséqu<strong>en</strong>ces, l’efficacité, <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong> vie et les avantages <strong>de</strong>straitem<strong>en</strong>ts pour différ<strong>en</strong>ts groupes.Ces étu<strong>de</strong>s sont réalisées <strong>en</strong> col<strong>la</strong>borationavec le Groupe <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>interdisciplinaire <strong>en</strong> <strong>santé</strong> (GRIS).Pour information:Éric Coh<strong>en</strong>, Ph.D.Tél. (514) 343-5967eric.coh<strong>en</strong>@umontreal.ca38RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


L’hépatite CDécouvert <strong>en</strong> 1989, le virus <strong>de</strong> l’hépatite C (VHC) cause une ma<strong>la</strong>die dont l’évolutionest l<strong>en</strong>te: elle peut mettre <strong>de</strong> 15 à 20 ans avant <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ire à une insuffisance hépatiqueavancée. L’hépatite C est l’indication principale pour <strong>la</strong> greffe hépatique.Les indivi<strong>du</strong>s infectés par le VIH sont très souv<strong>en</strong>t porteurs <strong>du</strong>VHC puisque ces <strong>de</strong>ux types d’infections sont associés aux mêmes facteurs <strong>de</strong> risque.Mais le problème <strong>de</strong> l’hépatite C a pris <strong>de</strong> l’ampleur au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années,<strong>de</strong>puis que <strong>de</strong> nouveaux médicam<strong>en</strong>ts contre le VIH ont ré<strong>du</strong>it <strong>de</strong> façon considérablele taux <strong>de</strong> mortalité lié au sida et allongé l’espérance <strong>de</strong> vie. Ainsi, il y a plusieursannées, alors que l’infection au VIH m<strong>en</strong>ait à une mort rapi<strong>de</strong>, l’hépatite C n’avaitpas le temps <strong>de</strong> faire ses ravages. Mais aujourd’hui, les nouveaux traitem<strong>en</strong>tsassur<strong>en</strong>t une longévité suffisante pour voir apparaître les effets <strong>de</strong> l’hépatite C.L e traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’hépatite C,actuellem<strong>en</strong>t peu efficace, est associéà <strong>de</strong> nombreux effets indésirables etil est coûteux. La pathophysiologie<strong>de</strong> l’hépatite C <strong>de</strong> même que sonépidémiologie sont <strong>en</strong>core mal connues.Peu <strong>de</strong> chercheurs se p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>tsur cette question, particulièrem<strong>en</strong>tau Canada, d’où <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong>regrouper, au sein <strong>du</strong> Réseau, lesexpertises dans ce domaine. L’axe <strong>de</strong><strong>recherche</strong> sur l’hépatite C vi<strong>en</strong>t toutjuste d’être créé et ses chercheursmèneront <strong>de</strong>s travaux pour mieuxconnaître l’épidémiologie <strong>de</strong> l’infectionpar le virus <strong>de</strong> l’hépatite C, <strong>de</strong>stravaux cliniques et fondam<strong>en</strong>tauxpour mieux compr<strong>en</strong>dre l’histoir<strong>en</strong>aturelle <strong>de</strong> l’infection par le VHC et<strong>de</strong> <strong>la</strong> double infection VHC/VIH etpour m<strong>en</strong>er <strong>de</strong>s essais thérapeutiques.ÉPIDÉMIOLOGIE DE L’HÉPATITE COn estime à plus <strong>de</strong> 170 millions lespersonnes infectées par l’hépatite C àtravers le mon<strong>de</strong>. L’épidémiologie <strong>de</strong>l’hépatite C est <strong>en</strong>core mal connueau <strong>Québec</strong> et au Canada. Leschercheurs étudi<strong>en</strong>t l’épidémiologie<strong>de</strong> l’hépatite C au sein <strong>de</strong> troiscohortes: les jeunes <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue, les utilisateurs<strong>de</strong> drogues injectables (UDI)<strong>de</strong> St-Luc et les femmes <strong>en</strong>ceintes.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières cohortespermettra <strong>de</strong> mieux connaîtrel’épidémie chez les UDI, qui sonttout particulièrem<strong>en</strong>t touchés par leVHC. Le suivi <strong>de</strong>s femmes <strong>en</strong>ceintespermettra d’estimer <strong>la</strong> préval<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>l’infection par le VHC au sein <strong>de</strong>cette popu<strong>la</strong>tion et d’évaluer le taux<strong>de</strong> transmission verticale <strong>du</strong> VHC,<strong>de</strong>s doubles infections VHC/VIH, et<strong>de</strong> mettre à jour les facteurs associésà <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> ces virus. Leschercheurs mettront sur pied unecohorte mères-<strong>en</strong>fants infectée par leVHC et par les VHC/VIH.D O S S I E RRECHERCHE EN SANTÉ39


DOSSIER (suite)L’infection est diagnostiquéegrâce à <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce d’anticorps anti-VHC. Le génotype <strong>de</strong> <strong>la</strong> souchevirale et <strong>la</strong> charge virale détermin<strong>en</strong>t<strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l’hépatite,mais les épreuves <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoirequi permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mesurer ces<strong>de</strong>ux paramètres sont peu fiables.Les chercheurs travailleront donc àaméliorer les tests <strong>de</strong> dépistage, <strong>de</strong>diagnostic, <strong>de</strong> génotypage et <strong>de</strong>quantification <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge virale.FACTEURS BIOLOGIQUESET IMMUNOLOGIQUESET ÉVOLUTION CLINIQUEÀ ses débuts, l’infection par le VHCest rarem<strong>en</strong>t symptomatique, elle estgénéralem<strong>en</strong>t détectée par undépistage lié à une perturbation <strong>de</strong>s<strong>en</strong>zymes hépatiques ou par une évaluation<strong>de</strong> cirrhose hépatiqueavancée. L’évolution clinique <strong>de</strong> l’infectionpar le VHC est actuellem<strong>en</strong>timprévisible. Pour 75 à 85 % <strong>de</strong>sindivi<strong>du</strong>s infectés par le VHC, ilsdévelopperont une infectionchronique, même <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’anticorpsanti-VHC. Pour 15 à 25 % <strong>de</strong>spersonnes infectées, le virus disparaîtraspontaném<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>sraisons <strong>en</strong>core inconnues. Leschercheurs t<strong>en</strong>teront <strong>de</strong> découvrirles facteurs biologiques et immunologiques<strong>de</strong> cette éradicationspontanée et ceux qui protèg<strong>en</strong>t lespersonnes exposées et non infectées.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cohortes d’UDI, <strong>de</strong> jeunes<strong>de</strong> <strong>la</strong> rue et <strong>de</strong> mères-<strong>en</strong>fants <strong>de</strong>vraitpermettre <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre les facteursbiologiques et immunologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong>réponse immunitaire aux premierssta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’infection, réponse quipourrait être une indication <strong>du</strong>pronostic. Une meilleure compréh<strong>en</strong>sion<strong>de</strong>s mécanismes impliquésdans <strong>la</strong> réponse immunitairedans l’infection au VHC est égalem<strong>en</strong>tess<strong>en</strong>tielle à <strong>la</strong> conception d’unév<strong>en</strong>tuel vaccin.HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTIONPAR LE VHC ET DE LA DOUBLEINFECTION PAR LES VHC/VIHLe suivi prospectif et standardiséd’une cohorte <strong>de</strong> personnes atteintes<strong>du</strong> VHC ou à risque d’infection parle VHC permettrait <strong>de</strong> définir l’histoir<strong>en</strong>aturelle <strong>de</strong> l’infection par leVHC et <strong>de</strong> <strong>la</strong> double infection par lesVHC/VIH et d’i<strong>de</strong>ntifier les facteursassociés à l’éradication <strong>du</strong> virus et à<strong>la</strong> gran<strong>de</strong> variabilité <strong>du</strong> tableau clinique<strong>de</strong> l’hépatite C chronique. Leschercheurs évalueront <strong>la</strong> faisabilité<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise sur pied d’un registrequébécois <strong>de</strong> personnes atteintes <strong>du</strong>VHC. Ce registre constituant unecohorte clinique permettrait <strong>de</strong>recueillir régulièrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s informationssur l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die,sur l’exposition aux facteurs pot<strong>en</strong>tielsfavorisant sa progression et surl’impact <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts. Le registrepermettrait égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> coordonner<strong>de</strong>s banques d’échantillons biologiquesqui serviront aux projets <strong>de</strong>sci<strong>en</strong>ces fondam<strong>en</strong>tales et <strong>de</strong> validation<strong>de</strong>s outils diagnostiques.ESSAIS THÉRAPEUTIQUES ETOBSERVANCE AU TRAITEMENTLes traitem<strong>en</strong>ts disponibles contre leVHC sont peu efficaces. Plusieurscompagnies pharmaceutiques t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<strong>de</strong> mettre au point <strong>de</strong> meilleursINFORMATIONtraitem<strong>en</strong>ts. Des cohortes cliniquesbi<strong>en</strong> définies et un registre québécois(défini au paragraphe précé<strong>de</strong>nt)permettrai<strong>en</strong>t d’i<strong>de</strong>ntifier rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>tles personnes éligibles aux essaisthérapeutiques. En outre, les chercheursont pour objectif d’évaluerl’efficacité et l’innocuité <strong>de</strong>s nouveauxtraitem<strong>en</strong>ts anti-VHC chez lespersonnes infectées par le VHC etpar les VHC/VIH et <strong>de</strong> vérifier l’efficacité<strong>de</strong> stratégies visant à améliorerl’accès <strong>de</strong>s UDI aux essais cliniques.Par ailleurs, l’hépatite C est particulièrem<strong>en</strong>trépan<strong>du</strong>e parmi lesUDI, un groupe dont l’observanceaux traitem<strong>en</strong>ts est généralem<strong>en</strong>tfaible. En même temps qu’ils évaluerontl’efficacité et l’innocuité <strong>de</strong>nouveaux traitem<strong>en</strong>ts, les essais cliniquessur le VHC <strong>de</strong>vront évaluerl’impact <strong>de</strong> nouvelles stratégies quir<strong>en</strong><strong>de</strong>nt les traitem<strong>en</strong>ts plusdisponibles et augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>la</strong> fidélitéaux traitem<strong>en</strong>ts. Un essai cliniquequébécois évaluera bi<strong>en</strong>tôt un traitem<strong>en</strong>tqui t<strong>en</strong>te <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire <strong>la</strong>fréqu<strong>en</strong>ce et <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> l’hépatiteC accélérée qui se manifeste aprèsune greffe hépatique.Pour information:Richard Lalon<strong>de</strong>, M.D.Tél. (514) 843-2090richard.<strong>la</strong>lon<strong>de</strong>@muhc.mcgill.caNeuvième confér<strong>en</strong>ce sur le VIH/SIDAACRV 2000: Un nouveau départConfér<strong>en</strong>ce organisée par l’Association canadi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur le VIH<strong>en</strong> col<strong>la</strong>boration avec le Réseau Sida et Ma<strong>la</strong>dies infectieuses <strong>du</strong> FRSQ.A l’Hôtel Delta C<strong>en</strong>tre-ville <strong>de</strong> MontréalDU 27 AU 30 AVRIL 2000Dominique Hou<strong>de</strong><strong>de</strong> Agora Communication:Tél: (418) 658-6755Télec. (418) 658-8850courriel: dhou<strong>de</strong>@agoracom.qc.caNorma Sékaly <strong>du</strong> Réseau Sidaet Ma<strong>la</strong>dies infectieuses:Tél: (514) 987-5662Télec. (514) 987-5793courriel: sekalyn@ircm.qc.ca40RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


Pour contrer les effets dévastateurs <strong>du</strong> VIH, il faut non seulem<strong>en</strong>t neutraliser le virusmais il faudrait <strong>en</strong> même temps stimuler <strong>la</strong> reconstitution <strong>du</strong> système immunitaire.La reconstitutionimmunitaireCette reconstitution permettrait à l’indivi<strong>du</strong>, d’une part, <strong>de</strong> contrôler lesinfections opportunistes et, d’autre part, d’ai<strong>de</strong>r son système immunitaireà contrôler par lui-même le VIH. Grâce aux nouveaux traitem<strong>en</strong>tsanti-VIH beaucoup plus efficaces, on assiste à un très faible niveau <strong>de</strong>réplication <strong>du</strong> VIH et à l’amorce d’une reconstitution immunitaire (augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong>nombre <strong>de</strong> cellules CD4). Dans ces conditions, une reconstitution immunitaire est-ellepossible? L’atteinte <strong>du</strong> système immunitaire est-elle réversible? Voilà quelques-unes<strong>de</strong>s questions auxquelles les chercheurs <strong>de</strong> l’axe “Reconstitution immunitaire” t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<strong>de</strong> répondre. Ils mèn<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>recherche</strong>s <strong>de</strong> nature fondam<strong>en</strong>tale, clinique,épidémiologique et éthique. Leurs principaux objectifs sont d’étudier les mécanismesD O S S I E Rmolécu<strong>la</strong>ires et les cellules responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> dysfonction <strong>du</strong> systèmeimmunitaire, <strong>de</strong> définir les paramètres d’une reconstitutionquantitative et qualitative <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse immunitaire, <strong>de</strong> mettre aupoint <strong>de</strong> nouveaux modèles animaux et <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s stratégiesthérapeutiques permettant <strong>de</strong> reconstituer le système immunitaire.Ganglions més<strong>en</strong>tériques <strong>de</strong> souris,un normal (gauche) et l’autretransgénique-VIH (droite). Notez <strong>la</strong>perte presque complète <strong>de</strong>s cellules <strong>du</strong>système immunitaire dans le ganglion<strong>de</strong> <strong>la</strong> souris transgénique.(<strong>la</strong>boratoire <strong>du</strong> docteur Paul Jolicoeur)LE RÔLE DU THYMUSGrâce aux cohortes mises sur piedpar le Réseau, notamm<strong>en</strong>t lescohortes d’indivi<strong>du</strong>s traités contre leVIH, les chercheurs t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong> déterminerles caractéristiques <strong>du</strong> systèmeimmunitaire avant et après le traitem<strong>en</strong>tanti-VIH. De fait, lorsque letraitem<strong>en</strong>t est très efficace, on noteune augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s cellules CD4,les infections opportunistes disparaiss<strong>en</strong>tassez rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t et lespati<strong>en</strong>ts sont <strong>en</strong> bonne <strong>santé</strong> sur lep<strong>la</strong>n clinique. Il y a donc une certaineforme <strong>de</strong> reconstitution immunitairecontre ces ag<strong>en</strong>ts pathogènesopportunistes mais y a-t-il unereconstitution immunitaire contre levéritable pathogène, le VIH ? C’est ceque cherch<strong>en</strong>t à savoir les membres<strong>de</strong> cet axe. Ils s’interrog<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>tsur l’importance <strong>de</strong>s lymphocytesCD4 naïfs dans <strong>la</strong> reconstitutionimmunitaire. Ces cellules, ditesnaïves parce qu’elles n’ont jamais vud’antigènes, sont les seules à pouvoirRECHERCHE EN SANTÉ41


DOSSIER (suite)Détection <strong>de</strong>s nouveaux émigrants thymiquesà l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cercles d’ADN génomiqueLe thymus humain est chargé <strong>de</strong> convertir lesthymocytes (cellules immatures) <strong>en</strong> lymphocytesT naïfs (cellules périphériques matures) tout <strong>en</strong>s’assurant d’éliminer ceux qui s’avérerai<strong>en</strong>tpot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dangereux pour l’hôte. Lors <strong>de</strong> ceprocessus, les thymocytes réorganis<strong>en</strong>t leur ADNgénomique afin d’exprimer une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux chaînes(β) <strong>du</strong> récepteur <strong>de</strong>s cellules T (RcT). Cerécepteur est constitué <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>ts,nommés variables (V), diversités (D) et jonctions(J) qui se juxtapos<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> former une chaînefonctionnelle. Ceci <strong>en</strong>traîne <strong>la</strong> génération d’unsous-pro<strong>du</strong>it, nommé cercle d’ADN génomique,détectable par une technique <strong>de</strong> polymérisation <strong>en</strong>chaîne (PCR). Ces cercles extrachromosomiquesdisparaiss<strong>en</strong>t avec le temps et constitu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s«marqueurs molécu<strong>la</strong>ires» <strong>de</strong> cellules ayantrécemm<strong>en</strong>t quitté le thymus. La quantification <strong>de</strong>scellules cont<strong>en</strong>ant ces cercles d’ADN génomiquereflète directem<strong>en</strong>t l’activité <strong>du</strong> thymus.offrir une réponse immunitairedirigée contre <strong>de</strong> nouveauxantigènes. Les CD4 naïfs provi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t<strong>du</strong> thymus, un organe qui,croyait-on, disparaissait à l’adolesc<strong>en</strong>ce.Des travaux m<strong>en</strong>és par <strong>de</strong>schercheurs <strong>du</strong> Réseau sembl<strong>en</strong>t indiquer,au contraire, que chez l’a<strong>du</strong>ltele thymus pourrait jouer un rôleimmunitaire plus important que l’oncroyait. Les chercheurs étudieront <strong>la</strong>fonction immunitaire aux âgesextrêmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie chez <strong>de</strong>s sujetsinfectés par le VIH sous traitem<strong>en</strong>t.Cette fonction immunitaire rési<strong>du</strong>elle<strong>du</strong> thymus pourrait alors êtreexploitée <strong>de</strong> manière à favoriser <strong>la</strong>reconstitution immunitaire.Par ailleurs, les chercheurs suiv<strong>en</strong>tune cohorte <strong>de</strong> progresseursl<strong>en</strong>ts (long term non progressor),c’est-à-dire d’indivi<strong>du</strong>s infectés par leVIH, non traités, mais qui ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tpas <strong>de</strong> signes <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Cesindivi<strong>du</strong>s qui peuv<strong>en</strong>t rester ainsip<strong>en</strong>dant 10 ans, représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron3 à 4 % <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s. Pourquoi nedévelopp<strong>en</strong>t-ils pas <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ? Estceà cause <strong>du</strong> virus ou <strong>de</strong> l’hôte ? Si<strong>la</strong> réponse vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’hôte, pourraitonalors repro<strong>du</strong>ire cette situationchez tous les pati<strong>en</strong>ts ? Pour une part<strong>de</strong> ces indivi<strong>du</strong>s, on sait qu’ils neprogress<strong>en</strong>t pas parce qu’il leurmanque le co-récepteur CCR-5. Maisdans les autres cas, les chercheurst<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong> découvrir <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> cett<strong>en</strong>on-progression et <strong>de</strong> déterminer sicertains types <strong>de</strong> réponse immunitairesont associés à cette protection.Il ne fait aucun doute que <strong>la</strong> caractérisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse immunitairedite protectrice serait une étapeimportante dans l’é<strong>la</strong>boration d’unvaccin.Il semble que les indivi<strong>du</strong>s chezqui <strong>la</strong> réplication virale est indéce<strong>la</strong>ble<strong>du</strong>rant une longue pério<strong>de</strong>soi<strong>en</strong>t capables <strong>de</strong> répondre à unvaccin anti-VIH. Les cohortes <strong>de</strong>pati<strong>en</strong>ts suivies par les chercheurs<strong>du</strong> Réseau vont permettre <strong>de</strong> sélectionnerce type <strong>de</strong> pati<strong>en</strong>ts afin <strong>de</strong>m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> l’essai clinique d’unvaccin thérapeutique.UN MODÈLE ANIMAL DU SIDASur le p<strong>la</strong>n fondam<strong>en</strong>tal, <strong>de</strong>schercheurs <strong>du</strong> Réseau ont développéun modèle <strong>du</strong> sida chez <strong>la</strong> souris. Ils’agit d’une souris transgénique dans<strong>la</strong>quelle le gène Nef <strong>du</strong> VIH a étéinséré dans les cellules qui sont normalem<strong>en</strong>tles cibles <strong>du</strong> virus chezl’humain: les CD4, les macrophageset les cellules <strong>de</strong>ndritiques. Cessouris se divis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux groupes:le premier développe un syndromefoudroyant et <strong>en</strong> meurt rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t,et le second développe <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>diebeaucoup plus l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t. Dans lecontexte <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstitution, leschercheurs veul<strong>en</strong>t mettre au pointun modèle <strong>de</strong> souris dans lequel onpourrait stopper <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et étudier<strong>la</strong> manière dont le système immunitairese reconstitue. Les chercheurssouhait<strong>en</strong>t ainsi mettre au point unmodèle pour lequel on pourraitin<strong>du</strong>ire et interrompre à volonté lecours <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Y a-t-il un point<strong>de</strong> non-retour ? Si oui, quel est-il ? Àquoi est-il attribuable ? Un tel modèlepourrait permettre <strong>de</strong> savoir, parexemple, si les cellules B ou les cellulesT sont importantes dans <strong>la</strong>reconstitution immunitaire.La possibilité <strong>de</strong> reconstituer lesystème immunitaire après un traitem<strong>en</strong>tanti-VIH <strong>de</strong>meure l’une <strong>de</strong>sconditions ultimes <strong>du</strong> succès <strong>du</strong>traitem<strong>en</strong>t. L’approche proposée permetd’i<strong>de</strong>ntifier les facteurs importantspour cette reconstitution tantchez l’humain que dans un modèleanimal pertin<strong>en</strong>t.Pour information:Paul Jolicoeur, M.D., Ph.D.Tél. (514) 987-5569jolicop@ircm.umontreal.caD O S S I E R42RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


apar Josée Charest, ag<strong>en</strong>te <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, FRSQLe financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>DANS LE DOMAINE DU SIDA ET DESMALADIES INFECTIEUSESEn 1999-2000, le FRSQ a distribué à <strong>de</strong>s étudiants et chercheurs 653 927$ <strong>en</strong>bourses et subv<strong>en</strong>tions liées à <strong>de</strong>s projets sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses,auxquels s’ajoute une subv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> 1 200 000$ versée au Réseau SIDA et ma<strong>la</strong>diesinfectieuses. De même, dans les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong> FRSQ, les chercheurs ontreçu <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne annuellem<strong>en</strong>t près <strong>de</strong> 8 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs d’organismes subv<strong>en</strong>tionnairesavec comités <strong>de</strong> pairs au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières années pour poursuivre <strong>de</strong>sactivités <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> liées au SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses.Le lecteur constatera que le choix etl’analyse <strong>de</strong>s données concernant <strong>la</strong><strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>diesinfectieuses au <strong>Québec</strong> a été faitselon les axes <strong>du</strong> Réseau. Ainsi, troisaxes ciblés par le Réseau ont étéret<strong>en</strong>us : vaccins, reconstitutionimmunitaire et résistance. Il fautnoter égalem<strong>en</strong>t que les chercheurstravaill<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus <strong>en</strong> multidisciplinaritéet que même si certainsd’<strong>en</strong>tre eux sont répertoriés sous unaxe principal, ceci n’exclut pas leurparticipation à un autre axe.Bourses etsubv<strong>en</strong>tions<strong>du</strong> FRSQCette année (1999-2000), le FRSQ aremis à 4 étudiants et à 11chercheurs une bourse pour parfaireleur formation dans le domaine <strong>du</strong>SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses. Cesbourses totalis<strong>en</strong>t plus <strong>de</strong> 625 000 $.De plus, <strong>la</strong> presque totalité <strong>de</strong>s subv<strong>en</strong>tions<strong>en</strong> infrastructure est allouéeau Réseau et 25 000 $ sont utiliséspour l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nouveauxchercheurs. Le tableau 1 prés<strong>en</strong>teces interv<strong>en</strong>tions <strong>du</strong> FRSQ selon lesdiffér<strong>en</strong>ts programmes offerts ainsique le nombre <strong>de</strong> récipi<strong>en</strong>dairesBOURSES DE FORMATIONTableau 1Les interv<strong>en</strong>tions <strong>du</strong> FRSQ pour <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses <strong>en</strong> 1999-2000• Bourses pour les dét<strong>en</strong>teurs d’un diplôme professionnel 1 39 323 $ *<strong>en</strong> <strong>santé</strong>• Bourses <strong>de</strong> formation post-troisième cycle <strong>en</strong> <strong>recherche</strong> 3 83 250 $<strong>en</strong> <strong>santé</strong>BOURSES DE CHERCHEURSPROGRAMMES• Chercheurs-boursiers réguliers 9 456 252 $• Chercheurs-boursiers clinici<strong>en</strong>s 2 50 102 $SUBVENTIONS D’INFRASTRUCTURE• Subv<strong>en</strong>tions à l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> jeunes chercheurs 2 25 000 $• Subv<strong>en</strong>tions aux réseaux provinciaux thématiques 1 1 200 000 $TOTAL DES BOURSES ET SUBVENTIONS 4 11 3 1 814 604$* Montant <strong>de</strong> <strong>la</strong> bourse égalem<strong>en</strong>t inclus dans le budget <strong>du</strong> réseau.RÉCIPIENDAIRES NOMBRE DE MONTANTS OCTROYÉSÉtudiants Chercheurs SUBVENTIONS FRSQRECHERCHE EN SANTÉ43


ÉTUDE (suite)reliés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA etma<strong>la</strong>dies infectieuses. Avec cettedistribution, nous observons que65 % <strong>de</strong>s octrois sont attribués à <strong>de</strong>ssubv<strong>en</strong>tions d’infrastructure, 28 %aux programmes <strong>de</strong> chercheursboursierset 7 % aux programmes <strong>de</strong>formation d’étudiants.La figure 1 montre que 38 % <strong>de</strong>srécipi<strong>en</strong>daires <strong>de</strong> bourses et subv<strong>en</strong>tions<strong>du</strong> FRSQ liées à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses(excluant les sommes remises auRéseau) sont affiliés à l’UniversitéLaval alors que 30 % et 8 % sontaffiliés aux universités <strong>de</strong> Montréalet McGill respectivem<strong>en</strong>t. Leschercheurs-boursiers associés auxprojets sélectionnés pour ce <strong>dossier</strong>sont majoritairem<strong>en</strong>t affilés àl’Université Laval soit 49 % <strong>de</strong>soctrois remis aux programmes <strong>de</strong>schercheurs-boursiers.Le tableau 2 prés<strong>en</strong>te les octroisdistribués par le FRSQ <strong>en</strong> 1999-2000dans le domaine <strong>du</strong> SIDA et ma<strong>la</strong>diesinfectieuses et répertoriés selonl’ori<strong>en</strong>tation sci<strong>en</strong>tifique <strong>de</strong>s récipi<strong>en</strong>daireset selon l’axe auquel ilssont principalem<strong>en</strong>t associés. Lamajorité <strong>de</strong>s octrois <strong>du</strong> FRSQ remis à<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA sont utiliséspour le financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> projets <strong>en</strong>sci<strong>en</strong>ces fondam<strong>en</strong>tales (77 %) etune gran<strong>de</strong> proportion <strong>de</strong> ces mêmesoctrois sont associés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>sur <strong>la</strong> résistance (40 %). Toutefois,les données <strong>du</strong> tableau sembl<strong>en</strong>tdémontrer que les <strong>de</strong>ux autres axes<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> (reconstitution immunitaireet vaccins) ne sont pas négligéspar les efforts <strong>de</strong>s chercheurs et<strong>de</strong>s étudiants récipi<strong>en</strong>daires <strong>du</strong>FRSQ.FIGURE 1Affiliation universitaire <strong>de</strong>s récipi<strong>en</strong>daires d’octrois<strong>du</strong> FRSQ liés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses <strong>en</strong> 1999-2000(653 927 $)Université <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> à Montréal4%Sherbrooke4%Laval38 %Hors-<strong>Québec</strong>10 %McGill8%Montréal30 %Tableau 2Répartition <strong>de</strong>s octrois <strong>du</strong> FRSQ reliés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieusesselon les axes <strong>du</strong> réseau et les ori<strong>en</strong>tations sci<strong>en</strong>tifiques <strong>en</strong> 1999-2000AXES DE RECHERCHERATIO: Ori<strong>en</strong>tationTOTALRésistance Reconstitution immunitaire Vaccins sur Grand totalOri<strong>en</strong>tations sci<strong>en</strong>tifiquesSci<strong>en</strong>ces cliniques 19 662 $ 19 662 $ 0 $ 39 323 $ 6 %Sci<strong>en</strong>ces fondam<strong>en</strong>tales 241 214 $ 154 547 $ 106 868 $ 502 629 $ 77 %Santé publique 0 $ 0 $ 111 975 $ 111 975 $ 17 %TOTAL 260 876$ 174 209$ 218 843$ 653 927$GRAND TOTALRATIO: Axe sur Grand total 40% 27% 33%44RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


La <strong>recherche</strong> sur le sidaet ma<strong>la</strong>dies infectieuses dansles c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong> FRSQEn 1999-2000, le FRSQ souti<strong>en</strong>t <strong>la</strong><strong>recherche</strong> dans cinq c<strong>en</strong>tres hospitaliersuniversitaires (CHU), douzec<strong>en</strong>tres affiliés universitaires (CAU)et un groupe <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>. Plus <strong>de</strong>25 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs incluant lesbudgets <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t, d’infrastructureet <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> clinique,contribu<strong>en</strong>t à l’établissem<strong>en</strong>t et à <strong>la</strong>Tableau 3Moy<strong>en</strong>ne annuelle <strong>de</strong>s bourses et <strong>de</strong>s subv<strong>en</strong>tions obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong>tre 1997-1999*par les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong> FRSQ auprès d’organismes subv<strong>en</strong>tionnaires avec comités <strong>de</strong> pairset consacrées à <strong>de</strong>s projets liés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieusesCAUInstitut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s Lady Davis 2 073 403 $Institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s cliniques <strong>de</strong> Montréal 1 529 018 $CHA <strong>de</strong> <strong>Québec</strong> 865 223 $Hôpital Maisonneuve-Rosemont 12 460 $CHUCHUQ 1 759 211 $CHUM 646 533 $Hôpital Sainte-Justine 604 615 $CUSM 406 603 $CUSE 15 840 $GROUPECENTRES DE RECHERCHEGRIS 19 557 $TOTAL 7 932 462$* pério<strong>de</strong> <strong>en</strong>tre le 01-07-97 et le 30-06-99** certaines données peuv<strong>en</strong>t être manquantesCHUQ: C<strong>en</strong>tre hospitalier universitaire <strong>de</strong> <strong>Québec</strong>CHUM: C<strong>en</strong>tre hospitalier <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> MontréalCUSM: C<strong>en</strong>tre universitaire <strong>de</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong> McGillCUSE: C<strong>en</strong>tre universitaire <strong>de</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong> l’EstrieCHA: C<strong>en</strong>tres hospitaliers affiliésconsolidation <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> à l’intérieur <strong>de</strong> ces c<strong>en</strong>tres.Tous les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>doiv<strong>en</strong>t établir un suivi rigoureux<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s effectuées dans leur sitepour, <strong>en</strong>tre autres, déterminer <strong>la</strong> part<strong>de</strong> leur budget prov<strong>en</strong>ant <strong>du</strong> FRSQ.À partir <strong>de</strong> ces données, nous avonspu établir qu’<strong>en</strong>tre juillet 1997 etOCTROIS LIÉSÀ LA RECHERCHE SUR LE SIDAET MALADIES INFECTIEUSES**juin 1999, une moy<strong>en</strong>ne annuelle <strong>de</strong>7 932 462 $ a été obt<strong>en</strong>ue par lesc<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> pour <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sliées à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA etma<strong>la</strong>dies infectieuses. La distribution<strong>de</strong> cette somme d’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treles différ<strong>en</strong>ts c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> estprés<strong>en</strong>tée au tableau 3 . À <strong>la</strong> vue <strong>de</strong>ce tableau, nous notons que <strong>la</strong><strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>diesinfectieuses s’effectue principalem<strong>en</strong>tdans trois c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> :l’Institut Lady Davis, le CHUQ etl’Institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s cliniques <strong>de</strong>Montréal mais que plusieurs autresc<strong>en</strong>tres sont aussi actifs dans <strong>la</strong><strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>diesinfectieuses.La répartition <strong>de</strong>s octrois dansles c<strong>en</strong>tres selon l’ori<strong>en</strong>tation sci<strong>en</strong>tifique<strong>de</strong>s chercheurs ressemble àcelle <strong>de</strong>s octrois <strong>du</strong> FRSQ. Les sci<strong>en</strong>cesfondam<strong>en</strong>tales sont prédominantesau sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté<strong>de</strong>s chercheurs œuvrant dans ledomaine <strong>du</strong> SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieusesdans les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong><strong>du</strong> FRSQ ( figure 2 ). Ainsi, 80 % à100 % <strong>de</strong>s octrois liés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses àl’Institut Lady Davis, à l’IRCM, auCUSE et au CHUQ sont reliés auxsci<strong>en</strong>ces fondam<strong>en</strong>tales. D’autrepart, les <strong>recherche</strong>s au CHA, à l’hôpitalMaisonneuve-Rosemont, auCHUM et à l’Hôpital Sainte-Justinesont plus axées <strong>en</strong> <strong>santé</strong> publique(100 %, 100 %, 66 % et 54 % <strong>de</strong>soctrois).Quant aux axes <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>visés, tel que prés<strong>en</strong>té à <strong>la</strong> figure 3 ,les étu<strong>de</strong>s se répartiss<strong>en</strong>t presqueégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les trois axes. M<strong>en</strong>tionnonsbrièvem<strong>en</strong>t que trois c<strong>en</strong>tresconsacr<strong>en</strong>t une bonne part <strong>de</strong>leurs octrois reliés au SIDA et ma<strong>la</strong>diesinfectieuses à <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s liées à<strong>la</strong> reconstitution immunitaire soitl’Hôpital Sainte-Justine (100 % <strong>de</strong>soctrois), le CHUM (68 %) et l’IRCMRECHERCHE EN SANTÉ45


ÉTUDE (suite)FIGURE 2Ori<strong>en</strong>tation sci<strong>en</strong>tifique <strong>de</strong>s projets liés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieusesdans les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong> FRSQ(7 932 462 $)Santé publique25 %Sci<strong>en</strong>ces cliniques6%Sci<strong>en</strong>ces fondam<strong>en</strong>tales69 %FIGURE 3Répartition <strong>de</strong>s octrois selon les axes <strong>du</strong> réseau pour les projets répertoriés dans le domaine<strong>du</strong> SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieuses dans les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s <strong>du</strong> FRSQ(7 932 462 $)Reconstitutionimmunitaire34 %Résistance25 %Vaccins34 %Général7%(57 %). En outre, trois c<strong>en</strong>tresfavoris<strong>en</strong>t <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur <strong>la</strong>résistance (Lady Davis, HôpitalMaisonneuve-Rosemont et le CUSE)et trois autres c<strong>en</strong>tres t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong> faireavancer <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur <strong>de</strong>s vaccinsév<strong>en</strong>tuels pour combattre le SIDA(CHA, CHUQ et le GRIS).Finalem<strong>en</strong>t, à <strong>la</strong> figure 4 , nousconstatons que le financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<strong>recherche</strong>s effectuées dans ledomaine <strong>du</strong> SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieusesà l’intérieur <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong><strong>recherche</strong> provi<strong>en</strong>t majoritairem<strong>en</strong>t<strong>du</strong> CRM (Conseil <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>smédicales <strong>du</strong> Canada) qui alloue, àlui seul, 43 % <strong>de</strong>s octrois considérés.Le PNRDS (Programme national <strong>de</strong><strong>recherche</strong> et <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><strong>santé</strong>) quant à lui, distribue 18 % <strong>de</strong>soctrois reliés au domaine <strong>du</strong> SIDA etma<strong>la</strong>dies infectieuses dans les c<strong>en</strong>tres<strong>du</strong> FRSQ, une participation quiest suivie <strong>de</strong> près par le NIH(National Institutes of Health) (12 %<strong>de</strong>s octrois). Le FRSQ, pour sa part,souti<strong>en</strong>t près <strong>de</strong> 9 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>totale au <strong>Québec</strong> subv<strong>en</strong>tionnée par<strong>de</strong>s organismes reconnus et cesfonds sont distribués parmi tous lesc<strong>en</strong>tres <strong>en</strong>gagés dans <strong>la</strong> lutte contrele SIDA.xFIGURE 4Répartition <strong>de</strong>s octrois liés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> sur le SIDA et ma<strong>la</strong>dies infectieusesselon <strong>la</strong> source <strong>de</strong> financem<strong>en</strong>t dans les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong> FRSQ (7 932 462 $)RCVIH2%CRSNG2%Autres8% FRSQ9%PNRDS18 %NIH12 %CQRS3%CANFAR3%CRM (et programmes conjoints)43 %46RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


LA 41 E RÉUNION ANNUELLE DU CLUBDE RECHERCHES CLINIQUES DU QUÉBECLa 41e Réunion annuelle <strong>du</strong> Club <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s cliniques <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, qui s’estt<strong>en</strong>ue cette année au Château Montebello <strong>du</strong> 14 au 16 octobre 1999, a réuniprès <strong>de</strong> 300 participants. Étudiants et chercheurs ont prés<strong>en</strong>té quelque 200communications orales et par affiches qui touchai<strong>en</strong>t les grands systèmes <strong>du</strong>corps humain (pulmonaire, génito-urinaire, sanguin, cardiovascu<strong>la</strong>ire, digestif,musculo-squelettique, cutané, neurologique-psychique), ainsi que les principalesdisciplines <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> (biochimie, sci<strong>en</strong>ces cliniques, pharmacologie,biologie cellu<strong>la</strong>ire, biologie molécu<strong>la</strong>ire, immunologie, physiologie,mé<strong>de</strong>cine génétique).Un symposium satellite organisé par le Club <strong>de</strong>s récepteurs à septdomaines trans-membranaires <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> a eu lieu jeudi, suivi d’undîner confér<strong>en</strong>ce, présidé par le docteur Michel Bureau. Plusieurs événem<strong>en</strong>tsse sont déroulés au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée <strong>du</strong> v<strong>en</strong>dredi. Trois ateliersorganisés par le FRSQ ont été t<strong>en</strong>us sur <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong><strong>santé</strong> au <strong>Québec</strong>: 1) le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique: <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et les défis <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, 2) l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>tres et <strong>de</strong>s chercheurs, et 3) <strong>la</strong> propriété intellectuelle: cons<strong>en</strong>sus etimplications pour les c<strong>en</strong>tres FRSQ (le cont<strong>en</strong>u <strong>de</strong> cet atelier estprés<strong>en</strong>té sous <strong>la</strong> rubrique «transfert technologique» page 5). Le CRCQa égalem<strong>en</strong>t honoré <strong>de</strong>ux membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté sci<strong>en</strong>tifique: il adécerné le prix Michel-Sarrazin au docteur C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Laberge, <strong>de</strong> l’UniversitéLaval, et le prix <strong>du</strong> Jeune chercheur André-Dupont <strong>en</strong> col<strong>la</strong>borationavec le FRSQ, au docteur André Veillette, <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>scliniques <strong>de</strong> Montréal. Par ailleurs, <strong>la</strong> matinée <strong>de</strong>s chercheurs-boursiersa permis à huit chercheurs sélectionnés par un jury indép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong>prés<strong>en</strong>ter leurs plus réc<strong>en</strong>ts travaux <strong>en</strong> assemblée plénière. Enfin, lesymposium <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt a accueilli samedi trois émin<strong>en</strong>ts chercheursspécialistes <strong>de</strong> <strong>la</strong> génétique: les docteurs David Housman, <strong>du</strong> MassachusettsInstitute of Technology, Corinne Antignac, <strong>de</strong> l’INSERM, et EricShoubridge, <strong>de</strong> l’Université McGill.Perspectives<strong>de</strong> financem<strong>en</strong>tet stratégiesgagnantesJeudi soir, quelque 200 participantsont pu <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre l’allocution <strong>du</strong> docteurMichel Bureau, prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong>FRSQ, qui a <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u ses auditeurs<strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> financem<strong>en</strong>t et<strong>de</strong>s stratégies gagnantes <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> au <strong>Québec</strong>. Ledocteur Bureau a livré trois messages:le premier, rassurant: il y aplus d’arg<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>, le<strong>de</strong>uxième, inquiétant: <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>ne sera jamais comme avant et letroisième, mobilisateur: comm<strong>en</strong>t sepositionner dans <strong>la</strong> trajectoire gagnante.La <strong>recherche</strong> bénéficie <strong>en</strong>effet d’une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> sonfinancem<strong>en</strong>t avec le rehaussem<strong>en</strong>tréc<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s budgets <strong>de</strong>s trois conseils(FRSQ, FCAR et CQRS), <strong>la</strong> création<strong>de</strong> Valorisation-Recherche <strong>Québec</strong>(VRQ), l’accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s budgets<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> à l’échelon fédéral, <strong>la</strong>Fondation canadi<strong>en</strong>ne pour l’innovation,les nouveaux instituts <strong>de</strong><strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong> Canada (IRSC)et les bourses <strong>de</strong>s trois conseilscanadi<strong>en</strong>s.Le docteur Bureau a montré quele portait <strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> se transforme, tout commecelui <strong>de</strong> son financem<strong>en</strong>t. Au<strong>Québec</strong>, le souti<strong>en</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong><strong>santé</strong> est désormais assuré <strong>en</strong>RECHERCHE EN SANTÉ47


ÉVÉNEMENT (suite)concertation par les trois conseilsquébécois (155 millions $ par an),par VRQ (100 millions $ sur 5 ans)et avec les trois ministères <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> et <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cation.La converg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s efforts <strong>du</strong>FRSQ, <strong>du</strong> FCAR, <strong>du</strong> CQRS, <strong>du</strong>MSSS, <strong>du</strong> MEQ et <strong>de</strong> l’in<strong>du</strong>strie semanifeste dans les quatre grandsdomaines <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong>:<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> biomédicale, <strong>la</strong><strong>recherche</strong> clinique, l’organisation etles services <strong>de</strong> <strong>santé</strong>, et <strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions, et pour les secteursforts <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> au <strong>Québec</strong>(neurosci<strong>en</strong>ces, cancer, ma<strong>la</strong>diesrespiratoires, etc.).Le docteur Bureau a rappelé quepour tirer le maximum <strong>de</strong> ces nouvellesstructures <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, dontnotamm<strong>en</strong>t les IRSC, les chercheursdoiv<strong>en</strong>t adopter une stratégiegagnante: surmonter les rivalitésinterinstitutionnelles pour se concerteret se regrouper <strong>en</strong> réseaux. Les troisconseils (FRSQ, CQRS et FCAR)compt<strong>en</strong>t <strong>en</strong>richir les « réseauxFRSQ» <strong>de</strong> l’addition <strong>de</strong> chercheursfinancés par les autres organismes <strong>de</strong>façon à mieux intégrer toutes lesforces <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> médicale etsociale sur un problème donné <strong>de</strong><strong>santé</strong>. La <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> sortira plusforte et le mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s réseaux avecles IRSC sera plus harmonieux, maissurtout les résultats <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>seront mieux intégrés pour lesév<strong>en</strong>tuels utilisateurs <strong>de</strong> ces connaissancesque sont les pati<strong>en</strong>ts, <strong>la</strong>société et même l’in<strong>du</strong>strie.Évaluer <strong>la</strong>performance <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>tres et <strong>de</strong>schercheursL’atelier sur l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance<strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres et <strong>de</strong>s chercheurs,animé par Raymond Leb<strong>la</strong>nc,directeur <strong>de</strong>s affaires sci<strong>en</strong>tifiques et<strong>de</strong>s programmes <strong>du</strong> FRSQ, a attiré ungrand nombre <strong>de</strong> participants. Après<strong>la</strong> prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong>sobjectifs <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> parle docteur Leb<strong>la</strong>nc, <strong>la</strong> docteure SylvieMarcoux, vice-doy<strong>en</strong>ne à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong><strong>de</strong> l’Université Laval et membre <strong>du</strong>groupe <strong>de</strong> travail sur l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong>performance <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres, a exposé lesobjectifs <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> travail. Celuici,présidé par le docteur RéjeanHébert, a été mis sur pied par leFRSQ dans le but <strong>de</strong> proposer un<strong>en</strong>semble d’indicateurs pour juger etapprécier <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> chacun<strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>du</strong> FRSQ à: 1) l’avancem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s connaissances, 2) au transfert<strong>de</strong>s connaissances et à l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tuniversitaire, 3) au transferttechnologique et 4) à <strong>la</strong> collectivité.La docteure Marcoux a souligné lesnombreux avantages que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<strong>de</strong> tels indicateurs pour le FRSQ <strong>de</strong>même que pour les directeurs <strong>de</strong> c<strong>en</strong>trestout <strong>en</strong> mettant chacun <strong>en</strong> gar<strong>de</strong>contre les limites <strong>de</strong> ces indicateurs.Elle a rappelé que les indicateurs nevis<strong>en</strong>t pas à remp<strong>la</strong>cer l’évaluation parles pairs. La démarche <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong>travail est m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> étroite col<strong>la</strong>borationavec l’Observatoire <strong>de</strong>s Sci<strong>en</strong>ceset <strong>de</strong>s Technologies (OST) qui adéveloppé une expertise dans <strong>la</strong> misesur pied <strong>de</strong> modèles théoriques et <strong>de</strong>systèmes d’indicateurs <strong>de</strong> performancepour plusieurs organismes <strong>du</strong>milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>. Le groupe <strong>de</strong>travail veillera à consulter et informer<strong>de</strong> leur démarche les membres <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>.Le docteur B<strong>en</strong>oît Godin, coresponsable<strong>de</strong> l’OST, a sout<strong>en</strong>u quemême si l’évaluation par les pairs amauvaise presse, celle-ci constitue,malgré tout, le moins mauvais <strong>de</strong>ssystèmes d’évaluation. Le docteurGodin est d’avis que, dans le contextepolitique et social actuel, quioblige désormais les chercheurs àr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s comptes aux déci<strong>de</strong>urs età <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, le milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong>48RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


echerche a tout intérêt à s’approprierces outils d’évaluation. Enoutre, il a rappelé que les indicateursvis<strong>en</strong>t à évaluer <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>groupes, jamais <strong>la</strong> performance d’indivi<strong>du</strong>s.Enfin, il a conclu que cesévaluations ne sont pas con<strong>du</strong>itesdans le but <strong>de</strong> diminuer les subv<strong>en</strong>tionsmais serv<strong>en</strong>t plutôt à «v<strong>en</strong>dre»<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> auprès <strong>de</strong>s gouvernem<strong>en</strong>tset à pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s décisions àpartir <strong>de</strong> données plutôt qued’impressions.Pour sa part, le docteur A<strong>la</strong>inBé<strong>la</strong>nger, chercheur au CHUQpavillonCHUL, a montré <strong>de</strong> quellemanière son établissem<strong>en</strong>t évaluait<strong>de</strong>puis 15 ans <strong>la</strong> performance <strong>de</strong> chacune<strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, quicompt<strong>en</strong>t plus <strong>de</strong> 1000 personnesdont 180 chercheurs. Le système d’évaluationmis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce a pour objectif<strong>de</strong> faciliter <strong>la</strong> tâche <strong>du</strong> directeurdans l’administration <strong>du</strong> c<strong>en</strong>tre, <strong>de</strong>distribuer le budget d’infrastructureet <strong>de</strong> partager les espaces <strong>de</strong><strong>recherche</strong> <strong>en</strong>tre les unités selon unesérie <strong>de</strong> critères. Cette évaluationti<strong>en</strong>t compte <strong>de</strong>s publications et <strong>de</strong>scommunications (40 %), <strong>de</strong>s subv<strong>en</strong>tions(40 %) et <strong>de</strong>s étudiants (20 %),et ce sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> quatre ans.Dans son allocution, le docteurPatrick Vinay, doy<strong>en</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong>mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Montréal,a rappelé d’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong> jeu que l’évaluationest affaire <strong>de</strong> culture. Alors quel’évaluation <strong>de</strong>s facultés <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cineest une tradition <strong>en</strong> Amérique <strong>du</strong>Nord, ce n’est pas le cas <strong>en</strong> France.Selon le docteur Vinay l’étapeess<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> ces visites est l’autoévaluation.Une bonne communicationest nécessaire <strong>en</strong>tre les universitéset les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> afinque chacun exprime ses att<strong>en</strong>tes<strong>en</strong>vers l’autre. La <strong>recherche</strong> se doitd’être près <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> etles professionnels doiv<strong>en</strong>t êtreexposés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> au cours <strong>de</strong>leur formation et <strong>du</strong>rant leur pratique.Une bonne intégration <strong>de</strong>ssoins et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> a <strong>de</strong>sretombées importantes tant sur lesp<strong>la</strong>ns sci<strong>en</strong>tifique, technologiqueque financier. Il est ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>développer <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> concertationnon seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre lesthèmes et les services mais égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts c<strong>en</strong>tresquébécois. Le docteur Vinay croit <strong>en</strong><strong>la</strong> promotion <strong>de</strong>s valeurs suivantes:l’éthique au jour le jour, le respect<strong>du</strong> contexte clinique, le respect <strong>de</strong>scarrières <strong>de</strong> tous (étudiants,chercheurs, col<strong>la</strong>borateurs), lerespect <strong>de</strong>s contributions intellectuelles<strong>de</strong> chacun et <strong>la</strong> créativitéporteuse. Le docteur Vinay conclutque <strong>la</strong> pru<strong>de</strong>nce est <strong>de</strong> miselorsqu’on mesure ces différ<strong>en</strong>tsparamètres, il ne faut pas seulem<strong>en</strong>tévaluer <strong>la</strong> performance maisdévelopper <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> l’organisation,que l’on objectiveracomme une condition <strong>de</strong> succès.Linda Engel, directrice adjointe<strong>de</strong> <strong>la</strong> division <strong>de</strong>s subv<strong>en</strong>tions <strong>de</strong><strong>recherche</strong> aux National Institutes ofHealth (NIH), a fait valoir que <strong>la</strong>structure <strong>de</strong>s nouveaux instituts <strong>de</strong><strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong> Canada, <strong>en</strong>voie d’é<strong>la</strong>boration, va ressembler àcelle <strong>de</strong>s NIH. Ces 25 instituts etc<strong>en</strong>tres américains compt<strong>en</strong>t 18 000employés et repos<strong>en</strong>t sur une organisationimposante qui gère 15 milliards<strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs. Dix pour c<strong>en</strong>t <strong>du</strong>budget sont alloués à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>intra-muros tandis que plus <strong>de</strong> 80 %<strong>de</strong> celui-ci sont consacrés au souti<strong>en</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> extra-muros dans lesuniversités américaines et à l’étranger.Chaque année, les comitésd’évaluation trait<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 30 000<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financem<strong>en</strong>t, qui sontjugées <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s priorités et <strong>du</strong>mérite sci<strong>en</strong>tifique. Le taux <strong>de</strong>financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s varie<strong>en</strong>tre 20 % et 35 %.Madame Engel a rappelé que lesNIH se doiv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> justifier leursdécisions <strong>de</strong>vant le Congrès américain,qui s’assure que les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sret<strong>en</strong>ues répon<strong>de</strong>nt aux besoins <strong>de</strong><strong>santé</strong> publique, r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t lesstandards <strong>de</strong> qualité sci<strong>en</strong>tifique,prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un pot<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> progrèssci<strong>en</strong>tifique, sont diversifiés etcombl<strong>en</strong>t les besoins <strong>en</strong> infrastructure.Depuis 1993, le gouvernem<strong>en</strong>taméricain exige que <strong>la</strong> performance<strong>de</strong>s NIH soit évaluée. Madame Enge<strong>la</strong> souligné, <strong>en</strong> conclusion, que <strong>la</strong>mesure <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong>s investissem<strong>en</strong>ts<strong>de</strong>s NIH est une tâche complexequi nécessite une évaluation<strong>de</strong>s retombées à long terme.RECHERCHE EN SANTÉ49


ÉVÉNEMENT (suite)Le développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>cliniqueL’atelier sur le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> clinique a été l’occasion <strong>de</strong>situer <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> dans cedomaine et <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> perspectivesles défis <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. Le docteurPierre Boyle, directeur général <strong>du</strong>FRSQ, a rappelé que le FRSQ vi<strong>en</strong>t<strong>de</strong> former un groupe <strong>de</strong> travail pouri<strong>de</strong>ntifier les obstacles au développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique au<strong>Québec</strong>, et y proposer <strong>de</strong>s solutions.Plusieurs élém<strong>en</strong>ts cré<strong>en</strong>t uncontexte favorable au développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique: l’accroissem<strong>en</strong>tsubstantiel prévu <strong>de</strong>sfonds consacrés à <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong><strong>santé</strong> et l’importance accordée parles déci<strong>de</strong>urs à maximiser lesretombées <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> notamm<strong>en</strong>tsur <strong>la</strong> <strong>santé</strong> et sur l’amélioration<strong>de</strong>s pratiques cliniques. Uncons<strong>en</strong>sus émerge <strong>de</strong> <strong>la</strong> communautésci<strong>en</strong>tifique quant à <strong>la</strong> nécessité d’accroître<strong>la</strong> quantité et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> clinique subv<strong>en</strong>tionnée etcommanditée pour maint<strong>en</strong>ir <strong>la</strong>compétitivité <strong>en</strong> <strong>recherche</strong> médicale.Le groupe <strong>de</strong> travail sur <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>clinique a pour mandat: 1) d’i<strong>de</strong>ntifierles principaux obstacles audéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> cliniqueau <strong>Québec</strong>, 2) <strong>de</strong> cerner l’importancere<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> ces obstacles, 3) <strong>de</strong>proposer divers moy<strong>en</strong>s visant àéliminer ces obstacles ou à <strong>en</strong>atténuer les effets, 4) <strong>de</strong> proposerune stratégie <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>ces moy<strong>en</strong>s sur un horizon <strong>de</strong> 12 à18 mois. Les recommandations <strong>du</strong>groupe <strong>de</strong> travail sont att<strong>en</strong><strong>du</strong>es <strong>en</strong>mars 2000.Le docteur Serge Carrière,directeur sci<strong>en</strong>tifique pour l’Amérique<strong>du</strong> Nord <strong>de</strong> Servier Canadainc., a montré que le développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique passait par<strong>la</strong> formation et le recrutem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>jeunes chercheurs et qu’il nécessitait<strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>adéquates. Le <strong>Québec</strong> occupe unep<strong>la</strong>ce <strong>en</strong>viable dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong>, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cequi a trait à <strong>la</strong> part <strong>de</strong> capital <strong>de</strong>risque investie et aux dép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong>R&D, qui ont connu une croissanceimportante au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnièresannées. Les garanties <strong>de</strong> succès <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> sont liées à <strong>la</strong> stabilité<strong>du</strong> système <strong>de</strong> <strong>santé</strong>, à <strong>la</strong>volonté <strong>de</strong>s institutions, au souti<strong>en</strong><strong>de</strong>s collègues ainsi qu’au souti<strong>en</strong>financier <strong>du</strong> milieu d’accueil. Le docteurCarrière a rappelé que les principauxdéfis à relever pour développer<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique sont <strong>de</strong>:créer un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t favorable aurecrutem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s chercheurs, rivaliseravec <strong>la</strong> compétition internationale,s’adapter aux nouvelles structures(instituts <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong> <strong>du</strong>Canada, FCI, etc.) et, <strong>en</strong>tre autres,régler les problèmes liés à <strong>la</strong>bioéthique (disponibilité <strong>de</strong>s membres,multiplicité <strong>de</strong>s comités etdé<strong>la</strong>is trop longs).Le docteur Phil Gold, directeur<strong>du</strong> C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> clinique <strong>du</strong>C<strong>en</strong>tre universitaire <strong>de</strong> <strong>santé</strong> McGill,a, pour sa part, prés<strong>en</strong>té l’expéri<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> l’établissem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestiond’un c<strong>en</strong>tre d’essais cliniques <strong>en</strong>milieu universitaire. Le «marché»<strong>de</strong>s essais cliniques, a-t-il fait remarquer,a évolué <strong>de</strong> façon défavorableaux milieux universitaires qui ontper<strong>du</strong> une part <strong>du</strong> marché au profit<strong>de</strong>s cliniques privées où l’in<strong>du</strong>striepharmaceutique constate une plusgran<strong>de</strong> facilité dans les questions re<strong>la</strong>tivesaux comités d’éthique privéset se voit facturer <strong>de</strong>s frais d’administrationinférieurs. Le docteur Gold avanté les avantages <strong>de</strong> réaliser lesessais cliniques au sein d’un milieuuniversitaire: revue d’éthique plusrigoureuse (tout <strong>en</strong> pouvant se fairedans <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is raisonnables),recrutem<strong>en</strong>t contrôlé <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts etassurance <strong>de</strong> bonnes pratiques cliniques.En outre, <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ite d’essaiscliniques <strong>en</strong> milieu universitaireajoute aux connaissances médicales,modifie <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> clinici<strong>en</strong>,améliore les soins aux pati<strong>en</strong>ts etrehausse leur <strong>santé</strong>, permet l’échanged’idées et <strong>de</strong> technologies <strong>en</strong>tre l’universitéet l’in<strong>du</strong>strie, favorise letransfert <strong>de</strong>s technologies et estr<strong>en</strong>table.Monsieur Carl Viel, chef <strong>de</strong> <strong>la</strong>gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> et <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tionsprofessionnelles chez G<strong>la</strong>xo Wellcomeinc., a passé <strong>en</strong> revue les principauxobstacles au développem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique au <strong>Québec</strong>:1) <strong>la</strong> lour<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s évaluationséthiques et <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> former <strong>de</strong>scomités d’éthique spécialisés, 2) lesproblèmes liés à <strong>la</strong> mauvaise compréh<strong>en</strong>sion<strong>du</strong> nouveau Co<strong>de</strong> civil,3) l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> répertoire <strong>de</strong> l’activitéclinique au <strong>Québec</strong> et le besoin <strong>de</strong>coordination <strong>de</strong> ces activités, 4) lemanque <strong>de</strong> ressources humaines et <strong>la</strong>nécessité <strong>de</strong> former les professionnels<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> <strong>en</strong> <strong>recherche</strong> clinique,5) <strong>la</strong> nécessité d’obt<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> reconnaissanceinternationale <strong>de</strong>s <strong>recherche</strong>scliniques, et 6) l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> contratsstandards et <strong>de</strong> souti<strong>en</strong> dans <strong>la</strong>rédaction <strong>de</strong> ces contrats. En guise<strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> solutions, Monsieur Vie<strong>la</strong> souligné, <strong>en</strong>tre autres, l’importance<strong>de</strong> former <strong>de</strong>s regroupem<strong>en</strong>ts québécoispar spécialité et d’attirer <strong>de</strong>sinvestissem<strong>en</strong>ts connexes.50RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


Le prix MichelSarrazin attribuéau docteur C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>LabergeDiplômé <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> l’UniversitéLaval <strong>en</strong> 1962, le docteur C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>Laberge poursuit sa rési<strong>de</strong>nce <strong>en</strong>pédiatrie <strong>de</strong> 1962 à 1964. En 1968, iltermine son doctorat <strong>en</strong> génétiquehumaine, à <strong>la</strong> John Hopkins University<strong>de</strong> Baltimore, sous <strong>la</strong> direction <strong>du</strong>docteur V.A. McKusick. Il a occupéles postes <strong>de</strong> chef <strong>du</strong> service <strong>de</strong>mé<strong>de</strong>cine génétique <strong>du</strong> C<strong>en</strong>tre hospitalier<strong>de</strong> l’Université Laval (CHUL)et <strong>de</strong> chef <strong>du</strong> départem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>mé<strong>de</strong>cine <strong>du</strong> CHUL. Il a égalem<strong>en</strong>tcoordonné <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> au CHUL, <strong>de</strong>1969 à 1981. Il est professeur titu<strong>la</strong>ireaux départem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cineet <strong>de</strong> pédiatrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faculté <strong>de</strong>mé<strong>de</strong>cine, <strong>de</strong> l’Université Laval, et auC<strong>en</strong>tre hospitalier universitaire <strong>de</strong><strong>Québec</strong> (CHUQ) – Pavillon CHUL.Co-fondateur et prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong>Réseau <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine génétique <strong>du</strong><strong>Québec</strong> <strong>de</strong> 1969 à 1994, il estresponsable <strong>de</strong>puis 1968 <strong>du</strong>dépistage sanguin systématique <strong>de</strong>snouveau-nés <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> pour lesma<strong>la</strong>dies génétiques traitables(phénylcétonurie, tyrosinémiehéréditaire et hypothyroïdie congénitale).Il est maint<strong>en</strong>ant prési<strong>de</strong>nt etdirecteur <strong>du</strong> Réseau <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cinegénétique appliquée <strong>du</strong> FRSQ <strong>de</strong>puis1993. Il a co-dirigé l’Institutinteruniversitaire <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> surles popu<strong>la</strong>tions (IREP) commereprés<strong>en</strong>tant <strong>de</strong> l’Université Lavaljusqu’<strong>en</strong> 1996.Le docteur Laberge mène diversprojets <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur les aspectsmédicaux, sociaux, éthiques etjuridiques <strong>de</strong> l’épidémiologie génétique,<strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité génétiquehumaine et <strong>de</strong> <strong>la</strong> commercialisation<strong>du</strong> matériel et <strong>de</strong> l’information génétiques.Il a joué un rôle <strong>de</strong> premierp<strong>la</strong>n dans le dépistage néonatal etl’épidémiologie génétique <strong>de</strong> <strong>la</strong>tyrosinémie héréditaire et <strong>de</strong> <strong>la</strong> dystrophiemyotonique au <strong>Québec</strong>.Mé<strong>de</strong>cine génétique et <strong>santé</strong> publique:La situation au <strong>Québec</strong> à l’aube <strong>de</strong> l’an 2000*par C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Laberge, M.D., Ph.D.La «nouvelle» génétique modifiera considérablem<strong>en</strong>t les fon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine.À l’aube d’un nouveau millénaire, cette opinion est universellem<strong>en</strong>t partagée: <strong>du</strong>commun <strong>de</strong>s mortels à <strong>de</strong>s médias comme Time Magazine 1 . Cette «nouvelle» mé<strong>de</strong>cines’appelle déjà <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine génétique. On peut même déc<strong>la</strong>rer que cette terminologie aété inv<strong>en</strong>tée au <strong>Québec</strong> au début <strong>de</strong>s années 1970 quand un groupe <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cinsgénétici<strong>en</strong>s a créé le Réseau <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine génétique <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (RMGQ). 2Le concept <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine génétiquediffère <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> génétique médicale.Celle-ci se prés<strong>en</strong>te comme unespécialité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine cliniquetandis que <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine génétique sedéfinit comme l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>smoy<strong>en</strong>s <strong>de</strong>stinés à i<strong>de</strong>ntifier et àmodifier les composantes génétiquesqui concour<strong>en</strong>t à l’apparition <strong>de</strong>toutes les ma<strong>la</strong>dies. Dès lors, pourque <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion puisse profiter <strong>de</strong>s* Ce texte est repro<strong>du</strong>it avec l’autorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue Mé<strong>de</strong>cine/Sci<strong>en</strong>cesRECHERCHE EN SANTÉ51


ÉVÉNEMENT (suite)découvertes qui éman<strong>en</strong>t déjà <strong>du</strong>Projet <strong>du</strong> génome humain -projetc<strong>en</strong>tral <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine génétique- ilfaut que leurs applications fass<strong>en</strong>tl’objet d’évaluation qui permett<strong>en</strong>t<strong>de</strong> garantir qu’elles répon<strong>de</strong>nt auxcritères habituels <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong>publique. Les élém<strong>en</strong>ts d’une politique<strong>de</strong> <strong>santé</strong> doiv<strong>en</strong>t con<strong>du</strong>ire à <strong>de</strong>sdécisions qui dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s donnéessci<strong>en</strong>tifiques pro<strong>du</strong>ites par uneapproche épidémiologique <strong>en</strong>visagéedans son s<strong>en</strong>s le plus <strong>la</strong>rge.Le Projet <strong>du</strong> génome humain,après le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> causalité monogéniquequi se termine et celui <strong>de</strong> <strong>la</strong>causalité polygénique (susceptibilités)qui se développe rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t,<strong>en</strong>tre déjà dans le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéomique.3 La popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>est-elle prête à bénéficier <strong>de</strong> toutesles retombées utiles <strong>de</strong> ces connaissancestirées <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur le génomehumain ?Après une première pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>recherche</strong> et développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> génétiquehumaine et médicale (1970-1990), <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière déc<strong>en</strong>nie <strong>du</strong> XX esiècle a vu l’essor <strong>de</strong> l’épidémiologiegénétique s’arrêter et stagner. Orsans épidémiologie génétique, comm<strong>en</strong>treconnaître les déterminantsgénétiques <strong>de</strong> <strong>santé</strong> prés<strong>en</strong>ts dansnotre popu<strong>la</strong>tion ? Si <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>dierésulte <strong>de</strong>s interactions <strong>en</strong>tre l’informationgénétique d’un indivi<strong>du</strong> etses conditions <strong>de</strong> vie (<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tphysique, milieu social,etc.), on peut affirmer que l’abs<strong>en</strong>ced’épidémiologie génétique affecteratoutes les spécialités <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine.Comm<strong>en</strong>t alors intro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> pleindroit <strong>la</strong> génétique dans <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong><strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine, au sein <strong>de</strong>s services <strong>de</strong><strong>santé</strong>, à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> promotion et <strong>de</strong>prév<strong>en</strong>tion ?En 1970, le RMGQ est né avecl’arrivée d’un nouveau contrat social,celui <strong>de</strong> l’assurance-ma<strong>la</strong>die. On areconnu à tous les citoy<strong>en</strong>s le droit«<strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> <strong>santé</strong> et<strong>de</strong>s services sociaux sur les p<strong>la</strong>ns à <strong>la</strong>fois sci<strong>en</strong>tifique, humain et social,avec continuité et <strong>de</strong> façon personnalisée».4 La génétique n’est pas apriori exclue <strong>de</strong> ce contrat social.Dès le début d’ailleurs, <strong>la</strong> mission <strong>du</strong>RMGQ a été i<strong>de</strong>ntifiée comme unemission <strong>de</strong> <strong>santé</strong> publique. 5Durant vingt ans, les ressourcesnécessaires au développem<strong>en</strong>t d’uneépidémiologie génétique é<strong>la</strong>rgie etintégrée ont été mises <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce et leRMGQ <strong>en</strong> a toujours été un part<strong>en</strong>airemajeur. C’est principalem<strong>en</strong>tautour <strong>de</strong> cinq domaines d’activitésreliés à <strong>la</strong> génétique humaine etmédicale que sont développés leschamps <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> groupes<strong>de</strong> chercheurs et <strong>de</strong> clinici<strong>en</strong>s, àsavoir les dépistages génétiques, lesservices cliniques <strong>de</strong> génétique médicale,les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> génétique <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions, l’évaluation sociale <strong>de</strong><strong>la</strong> génétique humaine et ledéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>appliquée aux besoins génétiques <strong>de</strong><strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. On peut suivre lespéripéties <strong>de</strong> cette expansion dansles Mémoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Royale <strong>du</strong>Canada <strong>de</strong> 1993 où on reconnaissaitqu’il existait un «modèle québécois»<strong>de</strong> génétique et société. 6Malheureusem<strong>en</strong>t, dès 1993 ce«modèle québécois» avait vu sonépanouissem<strong>en</strong>t contrarié par <strong>la</strong>création, <strong>en</strong> 1991, d’un Comité consultatifministériel «provisoire».Reportées <strong>de</strong> comité <strong>en</strong> comité, lesori<strong>en</strong>tations <strong>du</strong> MSSS <strong>en</strong> matière <strong>de</strong>génétique ne sont toujours pasconnues <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté sci<strong>en</strong>tifique.En 1994, le RMGQ a étédémantelé par <strong>de</strong>s fonctionnaires <strong>du</strong>ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé avec l’approbation<strong>du</strong> ministre: seuls ont subsistéles «programmes <strong>de</strong> dépistages àvocation provinciale». La cause principale<strong>de</strong> ce démantèlem<strong>en</strong>t ti<strong>en</strong>t àl’intrusion <strong>de</strong>s spécialistes <strong>de</strong> <strong>la</strong>bioéthique au sein <strong>de</strong>s comités et ceaux dép<strong>en</strong>s <strong>de</strong>s experts génétici<strong>en</strong>sdont on a systématiquem<strong>en</strong>t ré<strong>du</strong>itle nombre. Ce frein administratif audéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine génétiqu<strong>en</strong>’affecte-t-il que les génétici<strong>en</strong>s? Certes non ! Il semble manifesteque l’abs<strong>en</strong>ce d’ori<strong>en</strong>tations ausujet <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s connaissancesgénétiques affecte tous lessecteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong>. Et que dire alors<strong>du</strong> contrat social ?Le <strong>de</strong>uxième facteur -<strong>en</strong>coreplus important- qui bloque ledéveloppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’épidémiologiegénétique, c’est l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur<strong>du</strong> nouveau Co<strong>de</strong> civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> <strong>en</strong>1994. Les articles 22 et 24 interdis<strong>en</strong>tà toutes fins pratiques <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>ncesanitaire, les étu<strong>de</strong>s piloteset même <strong>la</strong> calibration <strong>de</strong>s instrum<strong>en</strong>ts<strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire 7 .Ainsi, un programme <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nceanonyme <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>séropositivité au VIH chez les nouveau-nésa été interrompu. 8 Des projets<strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur <strong>la</strong> préval<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>mutations dynamiques (prédispositions)dans l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionont dû cesser.L’obligation <strong>de</strong> m<strong>en</strong>er <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>spilotes avant d’intro<strong>du</strong>ire un programme<strong>de</strong> dépistage ou mêmed’ajouter un test <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire cliniqueconstitue un préa<strong>la</strong>ble reconnuinternationalem<strong>en</strong>t. La mise au point<strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> dépistage commecelles appliquées à l’hypothyroïdiecongénitale 9 et leur validation pourdépistage <strong>de</strong> masse 10 n’est plus possibleaujourd’hui.Les nouveaux tests <strong>de</strong>stinés àdéterminer les constituants <strong>de</strong> susceptibilitégénétique aux ma<strong>la</strong>diescourantes qui vont se développer aucours <strong>de</strong>s prochaines années seronttrès difficiles à vali<strong>de</strong>r sans étu<strong>de</strong>s52RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


pilotes. Ces tests se développerontdans <strong>de</strong>s disciplines distinctes <strong>de</strong> <strong>la</strong>génétique médicale. À cause <strong>de</strong> contraintesjuridiques, leur transferttechnologique sera probablem<strong>en</strong>tplus facile vers le secteur privé, lestests ayant été validés dans d’autrespopu<strong>la</strong>tions.Dans un premier temps, il esturg<strong>en</strong>t que le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>l’épidémiologie génétique repr<strong>en</strong>ne au<strong>Québec</strong>. Lorsqu’on pr<strong>en</strong>d consci<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité que cette épidémiologiesoit intégrée à l’ère génomique, 11 leretard pris <strong>en</strong> ce domaine au <strong>Québec</strong>est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u l’affaire <strong>de</strong> tous et non passeulem<strong>en</strong>t celle <strong>de</strong>s génétici<strong>en</strong>s.Dans un <strong>de</strong>uxième temps, il estimportant pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s services<strong>de</strong> <strong>santé</strong> offerts à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionque <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s pilotes soit restaurée. Les programmes<strong>de</strong> <strong>santé</strong> doiv<strong>en</strong>t êtrefondés sur <strong>de</strong>s données sci<strong>en</strong>tifiqueset non pas sur <strong>de</strong>s idéologies ou <strong>de</strong>sspécu<strong>la</strong>tions d’ordre philosophique12 . Les chercheurs québécoispourrai<strong>en</strong>t exercer <strong>de</strong>s pressions surle FRSQ, <strong>en</strong>tre autres, pour que l’effetnégatif <strong>de</strong>s articles 22 et 24 surl’amélioration <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> <strong>santé</strong> etsur <strong>la</strong> prév<strong>en</strong>tion soit levé, sans pourautant désavouer les droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne.Peut-être que <strong>la</strong> créationréc<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’Institut national <strong>de</strong> <strong>santé</strong>publique au <strong>Québec</strong> pourraitfavoriser <strong>la</strong> création d’un comité <strong>de</strong>déontologie qui évaluerait les métho<strong>de</strong>ssci<strong>en</strong>tifiques <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong>confi<strong>de</strong>ntialité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie privée,permettant ainsi aux chercheurs <strong>du</strong><strong>Québec</strong> <strong>de</strong> déroger aux articles <strong>du</strong>Co<strong>de</strong> civil sous <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong>Loi sur <strong>la</strong> <strong>santé</strong> publique ? Cep<strong>en</strong>dant,le peu d’intérêt <strong>de</strong>s spécialistesquébécois <strong>en</strong> <strong>santé</strong> publique pour lesdéterminants génétiques <strong>de</strong> <strong>santé</strong> ne<strong>la</strong>isse <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> présager <strong>de</strong> solutionrapi<strong>de</strong>.Finalem<strong>en</strong>t, il ne faut pas que <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> se passe <strong>de</strong>sbénéfices <strong>de</strong>s connaissances sci<strong>en</strong>tifiquestirées <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> génomehumain, surtout qu’il s’agit <strong>de</strong> bénéficesqu’elle désire et auxquels elle adroit. Il est urg<strong>en</strong>t que les ori<strong>en</strong>tations<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> génétiquehumaine soi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong><strong>du</strong>espubliques, repos<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>s justificationsc<strong>la</strong>ires et qu’elles soi<strong>en</strong>tsoumises à un débat public avec <strong>la</strong>participation <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes communautésd’intérêt qui sont prés<strong>en</strong>tesau <strong>Québec</strong>.1 Time Magazine. The Future of Medicine, Special Issue. 1999, January 11.2 Scriver CR, Laberge C, Clow CL, Fraser FC. G<strong>en</strong>etics and Medicine: An Evolving Re<strong>la</strong>tionship. Sci<strong>en</strong>ce 1978; 200: 946-952.3 Strohman RC. Five stages of the Human G<strong>en</strong>ome Project. Nature Biotechnology 1999; 17: 112.4 Barakett R. Précis annoté <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi sur les services <strong>de</strong> <strong>santé</strong> et les services sociaux. Éditions Yvon B<strong>la</strong>is Inc., Cowansville. 1991: 290.5 Laberge C. Popu<strong>la</strong>tion G<strong>en</strong>etics and Health Care Delivery: The Quebec Experi<strong>en</strong>ce. In: H. Harris and K. Hirschorn, eds, Advances inHuman G<strong>en</strong>etics, Pl<strong>en</strong>um Press, New York. 1976; 6: 323-374.6 Mémoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Royale <strong>du</strong> Canada. Génétique et Société. 1993; Sixième série: Tome IV, 150pp.7 Article 22: Une partie <strong>du</strong> corps, qu’il s’agisse d’organes, <strong>de</strong> tissus ou d’autres substances, prélevée sur une personne dans le cadre <strong>de</strong> soinsqui lui sont prodigués, peut être utilisée aux fins <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>, avec le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne concernée ou <strong>de</strong> celle habilitée àcons<strong>en</strong>tir pour elle. Article 24: Le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t aux soins qui ne sont pas requis par l’état <strong>de</strong> <strong>santé</strong>, à l’aliénation d’une partie <strong>du</strong> corps ouà une expérim<strong>en</strong>tation doit être donné par écrit. Il peut toujours être révoqué, même verbalem<strong>en</strong>t.8 Hankins C, Tran T, Hum L, Laberge C, Lapointe N, Lepine D, Montpetit M, O’Shaughnessy M. Socioeconomic Geographic Links to HIV toHuman Immuno<strong>de</strong>fici<strong>en</strong>cy Virus Seropreval<strong>en</strong>ce among Childbearing Wom<strong>en</strong> in Montreal, 1989-1993. Int J Epi<strong>de</strong>mio 1998; 27: 691-697.9 Dussault JH, Laberge C. Dosage <strong>de</strong> <strong>la</strong> thyroxine (T4) par métho<strong>de</strong> radio-immunologique dans l’éluat <strong>de</strong> sang séché: Nouvelle métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>dépistage <strong>de</strong> l’hypothyroïdie néonatale ? Union Méd. Canada 1973; 102: 2062-2064.10 Dussault JH, Coulombe P, Laberge C, Letarte J, Guyda H, Khoury K. Preliminary Report on a Mass Scre<strong>en</strong>ing Program for NeonatalHypothryroidism. J. Ped. 1975; 86: 670-674.11 Schork NJ, Cardon LR, Xu X. The future of g<strong>en</strong>etic epi<strong>de</strong>miology. TIG 1998; 14: 266-272.12 “En effet, ce serait une illusion que <strong>de</strong> prét<strong>en</strong>dre absorber les découvertes particulières d’une sci<strong>en</strong>ce au profit d’un système philosophiquequelconque.” C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Bernard, Intro<strong>du</strong>ction à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine expérim<strong>en</strong>tale. Garnier-F<strong>la</strong>mmarion, Paris. 1966; 90.RECHERCHE EN SANTÉ53


ÉVÉNEMENT (suite)André Veillette,Prix André-Dupont<strong>du</strong> JeunechercheurLe prix <strong>du</strong> jeune chercheur André-Dupont <strong>du</strong> CRCQ est remis chaqueannée par le FRSQ à un jeunechercheur <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 40 ans qui amoins <strong>de</strong> 10 ans <strong>de</strong> carrière <strong>en</strong> tant quechercheur autonome et qui s’est démarquépar sa pro<strong>du</strong>ctivité et par l’importance<strong>de</strong> ses découvertes. Les doy<strong>en</strong>s etdirecteurs <strong>de</strong> départem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s quatrefacultés <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong>s universitésquébécoises <strong>de</strong> même que les directeurs<strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres et instituts <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> <strong>en</strong><strong>santé</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> sont invités à soumettre<strong>de</strong>s candidatures qui sont évaluées parun jury formé <strong>du</strong> vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong>CRCQ, <strong>du</strong> récipi<strong>en</strong>daire <strong>de</strong> l’annéeprécé<strong>de</strong>nte, d’un anci<strong>en</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong>CRCQ et d’une personne choisie dans<strong>la</strong> communauté sci<strong>en</strong>tifique.Parmi les 13 candidatures reçuescette année, celle <strong>du</strong> docteur AndréVeillette a été choisie. Chercheur àl’Institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s cliniques <strong>de</strong>Montréal, le docteur Veillette a déjàreçu plusieurs prix et distinctions dontle Prix <strong>du</strong> jeune chercheur <strong>de</strong> BioMégaBoehringer Ingelheim <strong>en</strong> 1992, le prestigieuxprix <strong>de</strong> l’Institut national <strong>du</strong>cancer <strong>du</strong> Canada William E. Rawls <strong>en</strong>1994 et il a été élu à titre <strong>de</strong> membre<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société américaine d’investigationclinique, <strong>en</strong> 1995. Il est titu<strong>la</strong>ired’une bourse <strong>de</strong> sci<strong>en</strong>tifique chevronné<strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>s médicales <strong>du</strong>Canada. Michelle Dubuc l’a r<strong>en</strong>contré.À 17 ans, André Veillette optepour <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine. «Un choix naïf, serappelle-t-il, <strong>en</strong> riant», mais unedécision qui al<strong>la</strong>it <strong>de</strong> soi pour unpremier <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse. Après avoir complétésa formation médicale à l’UniversitéLaval, <strong>en</strong> 1981, il se spécialise<strong>en</strong> mé<strong>de</strong>cine interne à l’Hôpitalgénéral <strong>de</strong> Montréal. À <strong>la</strong> suggestion<strong>de</strong> ses pairs, le jeune mé<strong>de</strong>cin va parfairesa formation <strong>en</strong> oncologiemédicale à Bethesda, au NationalCancer Institute, l’un <strong>de</strong>s très réputésNational Institutes of Health (NIH).L’oncologie est un domaine <strong>en</strong> pleineeffervesc<strong>en</strong>ce dans les années 80 etles percées se succè<strong>de</strong>nt à un rythmeeffréné.Le programme <strong>de</strong> spécialisation<strong>en</strong> oncologie auquel il s’inscritprévoit un an <strong>de</strong> clinique suivi <strong>de</strong><strong>de</strong>ux années d’initiation à <strong>la</strong><strong>recherche</strong>. André Veillette débutealors ses premiers travaux <strong>de</strong><strong>recherche</strong> sur le cancer <strong>du</strong> sein dansle <strong>la</strong>boratoire <strong>du</strong> docteur MarcLippman mais il ori<strong>en</strong>te très vite ses<strong>recherche</strong>s sur le cancer <strong>du</strong> côlon,avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>du</strong> docteurNeal Ros<strong>en</strong> qui s’intéresse, pour sapart, au rôle <strong>de</strong>s kinases dans ce type<strong>de</strong> cancer. À <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> son stage,André Veillette est mor<strong>du</strong> <strong>de</strong> sci<strong>en</strong>ce.C’est lors d’une discussion avecJoseph Bol<strong>en</strong>, chercheur dans uneautre division <strong>du</strong> NIH, qu’il déci<strong>de</strong><strong>de</strong> faire un stage <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> postdoctoraledans son <strong>la</strong>boratoire. Toujoursintéressé par les kinases, ilétudie cette fois leur rôle dans leslymphocytes. Durant les <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong>ce second stage, il se conc<strong>en</strong>tre surlck, une kinase dont on ne connaissaità peu près ri<strong>en</strong>. «Au début, jepiétinais, je générais <strong>de</strong>s réactifs, <strong>de</strong>santicorps, <strong>de</strong>s ADNc… J’avaisd’abord cloné cette kinase commeétant un gène exprimé <strong>de</strong> manièreaberrante dans le cancer <strong>du</strong> côlonmais je m’interrogeais sur son rôledans les cellules lymphoï<strong>de</strong>s». Puis,alors que plusieurs décourag<strong>en</strong>t le54RECHERCHE EN SANTÉ FÉVRIER 2000


jeune chercheur <strong>de</strong> poursuivre surcette voie, il persévère et découvreque cette kinase est associée à CD4et CD8, <strong>de</strong>ux molécules prés<strong>en</strong>tes à<strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s cellules T. «I wasfamous, overnight ! s’exc<strong>la</strong>me-t-il <strong>en</strong>riant. J’étais au bon <strong>en</strong>droit au bonmom<strong>en</strong>t, avoue-t-il avec le recul.»Cette découverte ouvre <strong>la</strong> voie à unnouveau champ <strong>de</strong> <strong>recherche</strong> sur <strong>la</strong>signalisation dans les cellules lymphocytaires.La percée est publiéedans <strong>la</strong> très prestigieuse revue Cell,premier d’une série d’articles quiseront publiés dans <strong>de</strong>s revues toutesaussi reconnues telles que Nature…ENTRE RECHERCHE ET CLINIQUE:UN ÉQUILIBRE FRAGILEAprès un début <strong>de</strong> carrière <strong>en</strong><strong>recherche</strong> aussi exaltant, le jeuneoncologue-chercheur revi<strong>en</strong>t au<strong>Québec</strong> <strong>en</strong> 1989, où il est <strong>en</strong>gagécomme professeur à l’UniversitéMcGill. Il craint <strong>de</strong> voir sa carrière<strong>de</strong> chercheur s’éteindre à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong>ses activités cliniques: il constate <strong>en</strong>effet dans son <strong>en</strong>tourage <strong>la</strong> faiblesse<strong>de</strong> <strong>la</strong> culture <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> au sein<strong>de</strong> <strong>la</strong> profession médicale et uneabs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> valorisation <strong>du</strong> métier <strong>de</strong>chercheur. Obstiné et bourreau <strong>de</strong>travail, il combine néanmoins cliniqueet <strong>recherche</strong> à raison <strong>de</strong> 100heures par semaine. Mais les succèset les bons coups sci<strong>en</strong>tifiques continu<strong>en</strong>t<strong>de</strong> se succé<strong>de</strong>r à tel pointqu’il ne voit pas d’autre solution que<strong>de</strong> se consacrer <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong><strong>recherche</strong>. «Je fais les choses passionném<strong>en</strong>tet je dois toujours être lemeilleur, je suis très compétitif».Alors que <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> clinique estdavantage compatible avec le travail<strong>de</strong> clinici<strong>en</strong>, le docteur Veillette, quia aujourd’hui abandonné <strong>la</strong> pratique,croit que <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>, et <strong>en</strong> particulier<strong>la</strong> <strong>recherche</strong> fondam<strong>en</strong>tale, exigequ’on s’y consacre à temps plein.Le docteur Veillette déplore <strong>la</strong>désaffectation <strong>de</strong>s clinici<strong>en</strong>s pour <strong>la</strong><strong>recherche</strong> et juge que les solutions àce problème pass<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t parune exposition plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s clinici<strong>en</strong>sà <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> <strong>du</strong>rant leur formation,qui ont besoin <strong>de</strong> modèles,ainsi que par l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong>rémunération.Aujourd’hui, à 40 ans, après 10ans <strong>de</strong> travaux int<strong>en</strong>sifs sur lesmécanismes <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion, tant positiveque négative, <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> signalisationintracellu<strong>la</strong>ire, AndréVeillette n’a ri<strong>en</strong> per<strong>du</strong> <strong>de</strong> sonénergie et <strong>de</strong> sa détermination.«J’adore toujours <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>. Je travaille75 heures par semaine etcomme je n’ai pas <strong>de</strong> famille je peuxme permettre <strong>de</strong> consacrer <strong>en</strong>core 25à 30 heures par semaine à faire mespropres manipu<strong>la</strong>tions à <strong>la</strong> pail<strong>la</strong>sse,ce que plusieurs chercheurs s<strong>en</strong>iorsfiniss<strong>en</strong>t par abandonner.»Toujours aussi pro<strong>du</strong>ctif, AndréVeillette, dont les travaux sontreconnus à travers le mon<strong>de</strong>, s’est vucourtisé par Toronto et par les États-Unis. «Plusieurs <strong>de</strong> mes collègues etamis chercheurs ont quitté le <strong>Québec</strong>au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, attiréspar <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail nettem<strong>en</strong>tsupérieures sur tous les p<strong>la</strong>ns:sa<strong>la</strong>ire, ressources, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> travail… Mais j’ai décidé <strong>de</strong> restercar je <strong>de</strong>meure profondém<strong>en</strong>t attachéau <strong>Québec</strong>.»C’est l’Institut <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>scliniques <strong>de</strong> Montréal (IRCM) qui asu répondre à son besoin <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>t.Ce nouvel <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t serapour lui l’occasion <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>nouvelles ori<strong>en</strong>tations <strong>de</strong> <strong>recherche</strong>.Les objectifs <strong>de</strong> l’IRCM r<strong>en</strong>contrai<strong>en</strong>tceux d’André Veillette qui souhaitai<strong>en</strong>t,l’un et l’autre, r<strong>en</strong>forcer ledomaine <strong>de</strong> l’immunologie au<strong>Québec</strong>, qui a connu une saignée aucours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années avec ledépart <strong>de</strong> plusieurs chercheurs. Cechangem<strong>en</strong>t, souhaite-t-il, donneraun nouveau souffle à ses travaux. Ilcontinuera ses <strong>recherche</strong>s sur lesmécanismes d’activation positive etnégative <strong>de</strong> <strong>la</strong> trans<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> signaldans le système immunitaire maiscette fois à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> souris transgéniqueset peut-être aussi dans <strong>de</strong>ssystèmes humains pour pouvoirappliquer ces connaissances auxma<strong>la</strong>dies <strong>du</strong> système immunitaire(ma<strong>la</strong>dies autoimmunes, leucémies,lymphomes, etc.). Il espère, <strong>en</strong> outre,ouvrir un nouveau domaine <strong>de</strong><strong>recherche</strong> qui le ramènera à sesanci<strong>en</strong>nes amours: l’oncologie, etplus précisém<strong>en</strong>t le cancer <strong>de</strong> <strong>la</strong>prostate. «Actuellem<strong>en</strong>t, peu <strong>de</strong>chercheurs étudi<strong>en</strong>t les aspects fondam<strong>en</strong>taux<strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> cancer, trèsfréqu<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.» I<strong>la</strong>imerait mettre sur pied un réseau<strong>de</strong> col<strong>la</strong>borateurs qui s’intéress<strong>en</strong>t àdiverses facettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> question :l’aspect génétique, <strong>la</strong> signalisationintracellu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> progression tumorale,les oncogènes…Que fera-t-il dans 15 ans ? «J<strong>en</strong>e suis pas sûr <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>recherche</strong> toute ma vie. Un peucomme je suis passé <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cineà <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>, je relèverai peut-êtreplus tard <strong>de</strong> nouveaux défis. Cepourrait être un poste <strong>de</strong> directionou <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>recherche</strong>pour ai<strong>de</strong>r les jeunes chercheurs, unpeu comme on l’a fait pour moi àmes débuts.» André Veillette estoptimiste. Avec les nouveauxinvestissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>recherche</strong> prévuspar le gouvernem<strong>en</strong>t, l’av<strong>en</strong>ir estplus prometteur qu’il ne l’était il y acinq ans. J’<strong>en</strong>courage mes étudiantsà poursuivre leur carrière <strong>en</strong><strong>recherche</strong>. Bi<strong>en</strong> que les ressourcessoi<strong>en</strong>t moindres ici qu’aux États-Unis, conclut-il, je crois que toutesproportions gardées et compte t<strong>en</strong>u<strong>de</strong> l’arg<strong>en</strong>t investi, il se fait <strong>de</strong> <strong>la</strong>meilleure <strong>recherche</strong> au Canada.»RECHERCHE EN SANTÉ55


NOUVEAU PROGRAMMEPROGRAMME DE SOUTIEN À LATENUE D’ÉVÉNEMENTS SCIENTIFIQUESÀ CARACTÈRE INTERNATIONALPRÉAMBULELes chercheurs québécois dans ledomaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> sont <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> pluscompétitifs sur le p<strong>la</strong>n national et international,et sont fréquemm<strong>en</strong>t appelés à jouer un rôle <strong>de</strong>rayonnem<strong>en</strong>t qui débor<strong>de</strong> <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t les cadres<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> et même <strong>du</strong> Canada. Le FRSQ estappelé <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus à donner son appui à ungroupe ou l’autre <strong>de</strong> chercheurs québécois quisollicit<strong>en</strong>t auprès d’instances internationales, lemandat d’organiser au <strong>Québec</strong> une réunionsci<strong>en</strong>tifique d’importance à caractère international.On ne saurait sous-estimer les retombées<strong>de</strong> ces événem<strong>en</strong>ts tant pour l’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong>sci<strong>en</strong>ce au <strong>Québec</strong> que pour le rayonnem<strong>en</strong>t <strong>du</strong><strong>Québec</strong> à l’étranger, sans oublier les avantagespour les jeunes chercheurs et les étudiants àparticiper à ces congrès, ainsi que les retombéeséconomiques pour <strong>la</strong> région hôte. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>l’appui moral, un souti<strong>en</strong> financier <strong>du</strong> FRSQ, simo<strong>de</strong>ste soit-il, à l’organisation <strong>de</strong> tels événem<strong>en</strong>ts,constituerait un atout susceptible d’attirerau <strong>Québec</strong> <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts sci<strong>en</strong>tifiquesmajeurs.OBJECTIFSLe prés<strong>en</strong>t programme vise à offrir un souti<strong>en</strong>financier mo<strong>de</strong>ste à l’organisation et à <strong>la</strong> t<strong>en</strong>ueau <strong>Québec</strong> d’événem<strong>en</strong>ts sci<strong>en</strong>tifiques d’<strong>en</strong>vergure,à caractère international.CRITÈRES D’ADMISSIBILITÉ• L’organisation <strong>de</strong> l’événem<strong>en</strong>t doit être confiéeà un groupe présidé par un Québécoiset à forte représ<strong>en</strong>tation québécoise;• il s’agit d’un événem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>vergure internationaleattirant <strong>de</strong>s participants nonseulem<strong>en</strong>t <strong>du</strong> Canada, mais aussi <strong>de</strong>s États-Unis, <strong>de</strong> l’Europe, etc.;• le nombre <strong>de</strong> participants att<strong>en</strong><strong>du</strong>s doit êtresuffisant pour justifier un souti<strong>en</strong> <strong>du</strong> FRSQ;• <strong>la</strong> thématique <strong>de</strong> l’événem<strong>en</strong>t doit être suffisamm<strong>en</strong>t<strong>la</strong>rge pour pouvoir avoir un effetbénéfique et structurant sur un domaine <strong>de</strong><strong>recherche</strong> important pour le <strong>Québec</strong>.MONTANT DE LA SUBVENTIONSubv<strong>en</strong>tion maximale non récurr<strong>en</strong>te<strong>de</strong> 10 000 $.MÉCANISME D’ÉVALUATIONChaque <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sera évaluée par un comitéinterne constitué par <strong>la</strong> direction sci<strong>en</strong>tifique<strong>du</strong> FRSQ. Une réponse sera acheminée dansun dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 30 jours suivant <strong>la</strong> réception <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong>.DATE DE DÉPÔTEn tout temps.VENEZ VISITER NOTRE SITE WEBwww.frsq.gouv.qc.ca

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