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15 FocusLe Transport routier en <strong>Bretagne</strong>Faire encore mieux30 CCI de <strong>Bretagne</strong>- L‘ambition du “par<strong>le</strong>ment des entreprises”- Pl@net Veil<strong>le</strong> vu par <strong>le</strong>s PMENº209 SEPTEMBRE 2011 4,20 E34 EnquêtePrime contre dividendes :qu‘en pensent <strong>le</strong>s patrons bretons ?Dossierwww.bretagne-economique.comRecrutement et fidélisation des jeunesConstruire une vraie complémentarité


éditosommaireACTUALITÉSCCI en réseau ...................................................................................................................................................................... 5FOCUS : En <strong>Bretagne</strong>, <strong>le</strong> secteur du transport routieraffiche toujours la volonté de faire mieux ...............................................................15ENTREPRISESSeadelis (35), fabricant de plats cuisinés surgelés ...................................... 19Norman (22) promeut l’emballage léger en bois ....................................... 20O.D.S (56) produit des poudres, gels et boissonsdestinés à des marques de diététique ............................................................................ 21DOSSIERIntégrer <strong>le</strong>s jeunes dans <strong>le</strong> monde du travail,en particulier dans <strong>le</strong>s secteurs en tension .................................................... 22Témoignages d’entreprises : Armor Peinture (22), Bezy Constructions (56),Boiron (29), Bonduel<strong>le</strong> Traiteur International (29), Cadiou Industrie (29),Entreprise Moul<strong>le</strong>c (22), Groupe Raulic (35), Halieutis (56), M2P (35),MacDonald’s (35), MCTI (56), Saugera (56), Solvit’net (22), Toupin (22),Triballat (35), Yann Paigier (35),Entretien avec Jean-René Dufief,président du CJD <strong>Bretagne</strong> .............................................................................................................. 29RÉGIONRencontre avec Alain Daher, Président de la CCI de <strong>Bretagne</strong> .. 30L’innovation et la veil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s PME,à travers <strong>le</strong> programme Pl@net Veil<strong>le</strong> ................................................................................ 32PRATIQUESENQUÊTE : La prime de dividendes devrait s’imposeraux entreprises de plus de 50 salariés ........................................................................... 34JURIDIQUE : L’accès à l’emploi des jeunes,quel<strong>le</strong>s nouveautés juridiques ? ................................................................................................ 38EDITION “BRETAGNE ECONOMIQUE”CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIEDE BRETAGNE1, RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOTCS 14422 • 35044 RENNES CEDEXe-mail : breteco@orange. frDirecteur de la publication :ALAIN DAHERDirecteur délégué :ERIC DE RANCOURTResponsab<strong>le</strong> publication :VÉRONIQUE MAIGNANT : 02 99 25 41 39Assistante rédaction et développement :SOPHIE NOEL : 02 99 25 41 37Ont collaboré à ce numéro :C. CHERON – A. LETESTU – V. MAIGNANT – S. MARSHALLF. NELIAZ – V. ROLLAND – C.VIARTPublicité : 02 99 25 41 36Couverture : FOTOLIAMaquette de couverture : HOKUS POKUSCréation, maquette & photogravure : ODÉBIImpression : CALLIGRAPHY PRINTÀ CHÂTEAUBOURG (35)Dépôt légal : SEPTEMBRE 2011ISSN : 0153-6028 MensuelWWW.BRETAGNE-ECONOMIQUE.COMChute des Boursesmondia<strong>le</strong>s, menaced’explosion de la zoneeuro, perte du trip<strong>le</strong> A américain,émeutes socia<strong>le</strong>s au Royaume-Uni…, sur de nombreux fronts,l’été aura été particulièrementchaud pour ne pas dire brûlant.Ajoutez à cela une croissancefrançaise en berne et des indicateurséconomiques qui, depuisquelques semaines, passent <strong>le</strong>s uns après <strong>le</strong>s autres aurouge. Que peut-il dès lors se produire ?Photo : Gwenaël SaliouPlusieurs scénarios sont envisageab<strong>le</strong>s mais rien ne sertde céder au catastrophisme. Je souhaite avant tout quenous, élus consulaires, représentants des entreprisesbretonnes, soyons à même d’être au rendez-vous desenjeux qui nous attendent. Parmi eux, je pense à celuiqui consiste à mieux intégrer <strong>le</strong>s jeunes dans <strong>le</strong> mondedu travail. C’est un enjeu essentiel pour la cohésion socia<strong>le</strong>et <strong>le</strong> développement économique de la <strong>Bretagne</strong>. C’estpourquoi nous en avons fait <strong>le</strong> thème majeur de ce numérode rentrée.Chaque génération est <strong>le</strong> produit de son époque, et hiercomme aujourd’hui, <strong>le</strong> fossé générationnel existe entreces jeunes qui arrivent sur <strong>le</strong> marché du travail et ceux quisont aux commandes.Si une première clé repose évidemment dans la capacitéà comprendre la logique de l’autre, il ressort du dossier quisuit l’importance qu’accordent <strong>le</strong>s jeunes à l’image del’entreprise et à ceux qui la représentent. Plus que jamais,nous devons comprendre qu’un jeune ne peut pasposséder la même culture du travail qu’un homme actifdepuis plusieurs années. Il a besoin de repères dès sonentrée au sein de l’entreprise, et l’apprentissage ou <strong>le</strong>tutorat sont des solutions qui permettent au dirigeant deprendre cette inexpérience pour une matière ferti<strong>le</strong>, àfaçonner. Nous devons tout mettre en œuvre pourrenforcer <strong>le</strong>s liens entre <strong>le</strong>s jeunes et l’entreprise, à traversl’orientation et l’offre de formation, mais éga<strong>le</strong>ment pardes initiatives innovantes.Si <strong>le</strong> comportement de cette nouvel<strong>le</strong> génération nourritbien des appréhensions, il nous faut reconnaître sa plusgrande capacité à innover et à s’adapter à un mondemouvant. Sa rapidité de raisonnement et l’œil neuf qu’el<strong>le</strong>pose sur l’organisation ne peuvent qu’être sources derichesses.C’est tout cela que nous devons prendre en compte lorsde nos recrutements et récompenser ainsi cette capacitéd’innovation et de création dont nous avons tant besoinpour avancer.Alain DAHERPrésident de la Chambre de Commerceet d’Industrie de <strong>Bretagne</strong>BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 20113


PUBLI-INFOSO COLISSIMO DE LA POSTE, DES SOLUTIONS ADAPTÉES À LA VENTE SUR INTERNETMister Vélo,site en ligne d’accessoires pour cyclistesDernier vainqueur de Bordeaux Parisen 1988, Jean-François Rault adéfinitivement tourné la page desa carrière cycliste professionnel<strong>le</strong>pour se lancer, avec sa femme,dans la vente en ligne d’équipementset accessoires pour cyclistes.Dès l’origine en 2007, Mister Vélos’est attaché <strong>le</strong>s services Colissimode La Poste pour assurer l’expéditionde ses commandes.“Mister Vélo est né il y a 4 ans dans la cavede notre maison, explique Claire, ingénieuren informatique. Nous venionsd’avoir notre 3ème enfant et pour Jean-François, ancien coureur cycliste reconverticomme commercial itinérant enaccessoires pour vélos, il devenait urgentde trouver une activité qui lui permettede concilier sa passion et sa vie familia<strong>le</strong>.”En décembre 2010, après trois exerciceset un CA multiplié par 2 chaque année, <strong>le</strong>sdeux associés acquièrent, à Trégueux,un bâtiment de 570 m 2 dont 80 m 2 desurface de vente. “Le site internet a trèsvite rencontré un vif succès, il représente90 % de l’activité. Notre CA 2010 aatteint 1,2 million d’euros et nous tablonssur 15 % de croissance en 2011. 7 480produits sont référencés sur notre site,de la vis pour porte bidon au vélo montécarbone à 15 000 euros.” Avec 24 000clients enregistrés dans sa base dedonnées, Mister Vélo expédie mensuel<strong>le</strong>ment900 colis pour un panier moyens’établissant autour de 112 euros.“A la création du site, reprend Claire, nousnous sommes tout de suite tournés versl’opérateur historique La Poste pour l’expéditionde nos commandes. Le suivi et <strong>le</strong>délai d’acheminement sont essentiels pourréussir sur Internet. Très vite, nous avonsprivilégié <strong>le</strong>s services de Colissimo Expertà ceux de Colissimo Access, qui répondbien aux attentes de nos clients : unelivraison sous 48 h à un tarif étudié et uneremise du paquet contre signature.” Cesdeux versions permettent <strong>le</strong> suivi Internetsur http://www.coliposte.net. Grâce aulogiciel d’expédition de ColiPoste, c’estsimp<strong>le</strong> et pratique : chaque commandequi arrive sur <strong>le</strong> site internet génère automatiquementl’étiquette adresse du client.“Les frais de port représentent 9 % duCA, ce qui est loin d’être neutre. Pour <strong>le</strong>sfrais d’expédition, nous effectuons uneprise en charge pour un montant d’achatsupérieur à 111 euros. Pour un montantinférieur, nous demandons une sommeforfaitaire de 7,50 euros à nos clients.”Acteur majeur dans <strong>le</strong> développement due-commerce, La Poste a très vite suproposer à ses clients entreprises dessolutions adaptées à <strong>le</strong>urs besoinsspécifiques. “Notre interlocuteur à LaJean-François Rault et Claire, son associéePoste, précise Claire, nous a présenté lasolution So Colissimo. L’intégration decette solution à notre site marchand m’aparu indispensab<strong>le</strong>. Mes clients peuventdésormais choisir <strong>le</strong>ur mode de livraisonparmi <strong>le</strong>s 4 options proposées : directementà <strong>le</strong>ur domici<strong>le</strong>, sur rendez-vous, aubureau de Poste de <strong>le</strong>ur choix, en dépôtrelais chez un commerçant. Avec SoColissimo, nous facilitons la relation avecnotre client final”. Grâce à l’étendue de sesactivités Courrier, Marketing, Colis et àses filia<strong>le</strong>s (Chronopost, Médiapost dataet Mai<strong>le</strong>va), La Poste est ainsi <strong>le</strong> seulpartenaire des entreprises à pouvoirrépondre avec une offre intégrée aussicomplète à la multiplicité des attentesdes entreprises.A l’horizon 2012, Mister Vélo vise 2 millionsd’euros de CA. Avec aujourd’hui3 salariés, <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> est en train de structurerson entreprise de manière à ouvrird’ici 2 à 3 ans des points relais MisterVélo dans <strong>le</strong>s plus grandes vil<strong>le</strong>s. “Le but,c’est d’avancer !”, conclut Claire.www.laposte.fr


FINISTÈREQUIMPERUn nouvel institutde formation techniqueet énergies renouvelab<strong>le</strong>sPorté par la CCI de Quimper Cornouail<strong>le</strong>, cet institut régional est un lieu de ressources, conseils et formations destinés aux chefsd’entreprise, salariés, étudiants… Avec 2 000 m 2 d’ateliers couverts et 5 000 m 2 d’espaces extérieurs, ce nouveau site, quiaccueil<strong>le</strong>ra dès l’année prochaine plus de 1 300 stagiaires, est un outil idéal pour toutes <strong>le</strong>s formations environnementa<strong>le</strong>s ettechniques : géothermie, photovoltaïque, gestion de système de batteries, é<strong>le</strong>ctricité, réseaux…Ce centre répond ainsi aux objectifs du programme <strong>Bretagne</strong> Développement Durab<strong>le</strong> des CCI de <strong>Bretagne</strong>. “C’est un choixstratégique, explique Jean-François Garrec, Président de la CCI de Quimper Cornouail<strong>le</strong>. Beaucoup d’entrepreneurs se posentdes questions sur ces énergies et <strong>le</strong>s besoins iront croissants. Nousavons donc lancé un programme de formation dans ce domaine.”ILLE-ET-VILAINERENCONTRE À LA CCIFemmes, itinérairesdu 21 ème sièc<strong>le</strong>Dans <strong>le</strong> cadre de l’Open GDF SUEZ de<strong>Bretagne</strong> (17/25 septembre 2011 à Saint-Malo) eten partenariat avec la CCI de Saint-Malo Fougères,une conférence sur <strong>le</strong> thème “Femmes, itinérairesdu 21ème sièc<strong>le</strong>” est organisée à l’Hôtel Consulaire<strong>le</strong> mardi 20 septembre 2011 à 18h. Auteure etconférencière, Michel<strong>le</strong> Le Gren-Brieuc animera laconférence. Au programme : <strong>le</strong>s 3 phases de l’évolutionde la femme depuis 1860, <strong>le</strong>s femmes d’aujourd’huiet la femme et <strong>le</strong> sport. Ont déjà répondu“présentes” : Sylvie Mal<strong>le</strong>t (Maire de Dinard), DaisyDourdet (Présidente fondatrice de l’association“Entreprendre Ensemb<strong>le</strong>”), Elisabeth Bougeard-Tournon (Ambassadrice du Football féminin et dela FFF), Sarah Toussaint (Présidente du groupe deCommunicants 22).Pour participer, inscription jusqu’au 14/09/2011 :communication@saintmalofougeres.cci.fr.Attention, places limitées !Normé “Bâtiment Basse Consommation” (BBC), cet équipementmontre l’exemp<strong>le</strong>. Il possède notamment un toit végétalisé, unsystème de récupération des eaux de pluie, une isolation renforcée…Coût global de l’investissement : 4 millions d’euros, financés parla CCI et plusieurs partenaires publics.À DECOUVRIR SUR : www.quimper.cci.frCÔTES D’ARMORCCI en réseau”L’ARMOR EST DANS LE WEB“Un nouveau service pour <strong>le</strong>s TPECe mois-ci, la CCI des Côtesd’Armor lance un nouveau servicepratique et entièrement pris encharge pour <strong>le</strong>s entreprises :“l’Armor est dans <strong>le</strong> web”.Ce dispositif permettra aux professionnelsdu tourisme et commerçantsde faire <strong>le</strong> point – avec un conseil<strong>le</strong>r dédié – sur <strong>le</strong>urs outilset <strong>le</strong>urs pratiques web : site Internet, stratégie web… Cet accompagnements’adresse aussi bien aux entreprises disposant déjà d’un sitequ’à cel<strong>le</strong>s qui n’en n’ont pas encore.CONTACT : 02 96 78 62 11 – renald.<strong>le</strong>lievre@cotesdarmor.cci.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 20115ACTUALITÉS


DEVELOPPEMENTACTUALITÉS■ Nouvel<strong>le</strong> étape pour Top Bagage International(Plénée-Jugon - 22) qui va multiplierpar deux sa surface de production.Déménagement ou agrandissement du siteactuel ? “La décision sera prise en fin d’année”,explique Cédric Le Bel<strong>le</strong>gard, PDG, auxcommandes de TBI depuis 4 ans. Créée en1986 par ses parents, l’entreprise familia<strong>le</strong>fabrique et distribue des équipements destinésaux commerçants itinérants. “C’est notrepremier métier et marché. Nous proposonsdes sacs aménagés aux besoins de chaqueprofession. Ils facilitent <strong>le</strong> transport desproduits (vêtements, chaussures, élémentsde menuiserie ou de cuisine, etc) par <strong>le</strong>s représentants,et par là même <strong>le</strong>ur exposition à<strong>le</strong>urs clients. Nous mettons éga<strong>le</strong>ment à <strong>le</strong>urdisposition toute une gamme d’accessoirescomme des cintres ou des portants roulants.”Aujourd’hui, <strong>le</strong>s deux autres marchés deniche de TBI sont <strong>le</strong>s entreprises qui font dela distribution de courrier, avec notamment laconception et la fabrication de sacoches devélo et <strong>le</strong>s métiers de l’urgence (sapeurspompiers,sécurité civi<strong>le</strong>…) avec des sacsd’intervention de paquetage ou d’urgence.Ces produits sont commercialisés sous la marque Lug Europa.“La Poste représente 25 % de notre CA et nous accentuonsnotre développement envers <strong>le</strong>s autres postes européennes.Nous bénéficions des effets de la reprise et notre croissancede CA au premier semestre 2011 a fait un bond de 25 %.” TBIdéveloppe ses produits en <strong>Bretagne</strong> avec un bureau d’étudeconstitué de 5 personnes. Une partie de la fabrication est réaliséesur <strong>le</strong> site costarmoricain, une autre est sous-traitée enAsie. Cette organisation lui permet d’employer 35 salariés en<strong>Bretagne</strong> et de réaliser, en 2010, 3,4 millions d’euros de CAdont 20 % à l’export (Espagne, Al<strong>le</strong>magne, Ang<strong>le</strong>terre maisA gauche, Cédric Le Bel<strong>le</strong>gard, PDGaussi Pays Nordiques). “La reprise, depuis <strong>le</strong> début de l’année,alliée à notre volonté de développer de nouveaux produits etmarchés, nous incite à investir pour l’avenir. Notre site actuels’étend sur 1 300 m² auxquels il faut ajouter une unité destockage de 600 m² basée à Montauban de <strong>Bretagne</strong>. Pourdoub<strong>le</strong>r la surface de notre outil de production et re<strong>le</strong>ver cesnouveaux défis, deux options s’offrent aujourd’hui à nous.Nous prenons encore un peu <strong>le</strong> temps de la réf<strong>le</strong>xion”, conclutCédric Le Bel<strong>le</strong>gard qui recrutera avant cette échéance de find’année deux nouveaux collaborateurs.Contact : 02 96 51 72 00■ Promocab Industrie (Vildé Guingalan-22) ne connaît pas la crise. “80 % des produits que nous fabriquons, expliqueEmmanuel Gravier, Président de Promocab, <strong>le</strong> sont indirectement pour <strong>le</strong> marché international et dans 3 secteurs très en pointe :métro automatique, avionique et médical. Ceci explique certainement pourquoi la crise de 2008-2009 n’a en rien impacté nosrésultats. Nous allons clôturer notre exercice au 30.09 avec un CA de 7,5 millions d’euros en hausse d’environ 8 %.” C’est laprogression moyenne annuel<strong>le</strong> qu’enregistre Emmanuel Gravier depuis 2005, année à laquel<strong>le</strong> il a repris Promocab. A l’époque,l’entreprise comptait 60 salariés, el<strong>le</strong> en emploie aujourd’hui 75 (hors CDD), “essentiel<strong>le</strong>ment des femmes, dont la dextérité et <strong>le</strong> goûtau travail nous permettent de maintenir cette activité de sous-traitance é<strong>le</strong>ctronique en <strong>Bretagne</strong>. Nous avons aussi une productionlow cost basée au Maroc mais qui ne représente que 5 % du CA.” Promocab est l’une des 22 filia<strong>le</strong>s acquises depuis <strong>le</strong>s années2000 par Emmanuel Gravier et rassemblées au sein du groupe Réso E<strong>le</strong>c. Un certain nombre d’entre el<strong>le</strong>s sont implantées en<strong>Bretagne</strong> comme Sati (La Mézière-35) ou ACS (P<strong>le</strong>ume<strong>le</strong>uc-35). “On ne fabrique pas des cartes mais on réalise et on assemb<strong>le</strong> descordons, faisceaux et autres câblages. On conçoit des produits en assemblage avec des services méthodes très poussés. Nosperspectives de développement sont très bonnes. Prenez <strong>le</strong> métro automatique. Certes, la France n’a plus aucun projet, mais la 1 èrerénovation de celui de New-York, qui débute ce mois-ci, rejaillit indirectement sur notre activité. Il en sera de même avec cel<strong>le</strong>programmée du métro de Rio de Janeiro. En matière d’avionique, secteur pour <strong>le</strong>quel nous fabriquons des faisceaux qui se mettentsous <strong>le</strong>s sièges des passagers, <strong>le</strong> niveau record de commandes enregistrées au dernier salon du Bourget est un excel<strong>le</strong>nt signal :700 avions c’est pour nous l’assurance d’un plan de charge de travail sur la période 2014-2018.” Dans ce contexte, EmmanuelGravier anticipe une hausse rapide de son CA qui pourrait atteindre 10 millions d’euros, et envisage, à l’horizon 2014, l’agrandissementde son site industriel. Actuel<strong>le</strong>ment de 6 000 m 2 , il pourrait passer à 9 000 m 2 .Contact : 02 96 41 12 916BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


DEVELOPPEMENTOlivier des Portes de la Fosse, dirigeant■ Europlacage (Trémuson-22) renoue avec lacroissance et annonce un CA en hausse de 15 %sur <strong>le</strong> premier semestre. “Je fais de l’open innovationsans <strong>le</strong> savoir, mais cette méthode basée sur <strong>le</strong> partage,la collaboration, la veil<strong>le</strong> et un peu d’intuition porte aujourd’huises fruits, commente Olivier des Portes de laFosse, 41 ans, repreneur d’Europlacage au 1er novembre2008, en p<strong>le</strong>ine crise financière. J’ai démissionné endécembre 2007 de mon poste de directeur financier dugroupe Yves Rocher pour consacrer toute mon énergieà cette future acquisition. Le premier exercice a étédiffici<strong>le</strong> et j’avoue avoir douté. Heureusement, tout <strong>le</strong>travail de terrain que j’ai réalisé dès <strong>le</strong>s premiers mois demon arrivée pour rassurer <strong>le</strong>s clients sur la poursuitede l’activité d’Europlacage a fini par payer. En août 2010,nous avons commencé à redresser la barre.” Europlacageest un sous-traitant de l’industrie du bois. La SARLfabrique en petites séries des produits tels que des panneauxde portes, des profils pour escaliers ou des plates-bandes pourla menuiserie PVC. Son marché est national et el<strong>le</strong> compteenviron 150 clients, des “gros” comme Lapeyre, Bel’m ouVendée Matériaux, mais éga<strong>le</strong>ment des plus petits. “Nous produisons100 000 m² de panneaux bois et PVC par an dans notreatelier de 2 500 m². Notre force c’est bien sûr notre réactivitémais aussi la diversité de nos produits et l’innovation. J’utiliseune trentaine d’essences de bois différentes et propose éga<strong>le</strong>mentune trentaine de placages Rénolit. En 2010, nous avonslancé des panneaux isolants, performants sur <strong>le</strong> plan thermiqueet acoustique que j’ai moi-même mis au point, avec l’aide demes équipes et fournisseurs. Avec la reprise, je vais enfinpouvoir investir, chose que je m’étais interdite jusqu’alors, meconcentrant uniquement sur <strong>le</strong> remboursement de la dette”,conclut <strong>le</strong> dirigeant d’Europlacage qui emploie 20 salariés pourun CA 2010 de 2,1 millions d’euros.Contact : 02 96 76 76 30ACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 20117


DEVELOPPEMENTACTUALITÉS■ Océaniques (Carhaix-29) se diversifie dansune gamme de produits 100 % végéta<strong>le</strong>. “Nosdéveloppements se font en dehors des standards.Nous sommes très souvent force de propositionpour décrocher des marchés nationaux commecelui obtenu en juin dernier auprès des cafétériasdu Groupe Casino. La présentation origina<strong>le</strong> denotre terrine de Saint-Jacques a séduit <strong>le</strong>s acheteurset nous avons reçu une commande de 25 000pièces pour <strong>le</strong> menu de la fête des pères”, expliqueFreddie Fol<strong>le</strong>zou, PDG de la SA Océaniques crééeen1991. L’entreprise fabrique 700 tonnes par an deproduits finis à base de produits de la mer, desterrines, des salades ou des marinades. Ces produitspasteurisés sont destinés pour l’essentiel àune clientè<strong>le</strong> nationa<strong>le</strong> de RHF comme Métro, Pomona ouTeam Ouest. “Aujourd’hui, nous axons notre développementsur la restauration commercia<strong>le</strong> mais 20 % de notre CA est réaliséauprès d’une clientè<strong>le</strong> plus régiona<strong>le</strong> composée d’IAA, detraiteurs ou de charcutiers. Nous <strong>le</strong>ur fournissons des produitsindustriels destinés à la transformation qu’ils assemb<strong>le</strong>nt euxmêmes.”Le CA d’Océaniques est constant (+ 3 à 4 %) et s’établitau 30.04.11 à 3,6 millions d’euros pour un effectif de 13personnes. “Depuis début 2011, poursuit <strong>le</strong> dirigeant, nous proposonsune gamme de produits 100 % végéta<strong>le</strong> à base de légumesqui connaît un fort succès auprès de clients commeFreddie Fol<strong>le</strong>zou, PDG, et sa femme Martine Fol<strong>le</strong>zouBrake France. Sur un seul mois, en juin dernier, nous en avonsécoulé 7 à 8 tonnes. Son potentiel de développement est telque nous allons décliner une mosaïque de salades selon <strong>le</strong>ssaisons avec en prévision pour l’automne, une composée àbase de légumes oubliés. Ces mélanges 100 % végétaux (saladesou terrines) sont fabriqués sur mesure et en exclusivitépour nos clients. Notre outil de production d’une capacité de1 000 tonnes peut encore absorber une hausse de la production,mais je tiens à souligner que nous ne travail<strong>le</strong>rons jamaisavec la grande distribution.”Contact : 02 98 93 19 198BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


ABBSIL, SOCIÉTÉ DE SERVICES ET D’INGÉNIERIE EN INFORMATIQUE“Nous rentrons dans la phase 2de notre développement”Rémunération attractive, participation des salariés aux bénéfices etintéressement constituent l’un des trois axes d’équilibre d’ABBSIL.Créée en 2004 dans <strong>le</strong> cadre d’un PSE, cette PME brestoise afficheune croissance moyenne annuel<strong>le</strong> de + 20 %.“90 % du CA généré est redistribué aux collaborateurs de l’entreprise sous forme desalaires, détail<strong>le</strong> Alain Sultan, gérant majoritaire d’ABBSIL. La moyenne d’entre eux se situeaux a<strong>le</strong>ntours de 2 600 euros bruts sur 13 mois. Au-delà de 90 000 euros de résultat, nousrépartissons <strong>le</strong>s bénéfices de manière éga<strong>le</strong> entre tous <strong>le</strong>s collaborateurs car j’estime que dansune équipe <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de chacun est important. Plus un collaborateur est performant, plus il gagneen notoriété et l’entreprise avec. Avec mes quatre associés, nous ne nous sommes versés aucundividende depuis la création et l’entreprise dispose aujourd’hui de 450 000 euros de fondspropres cumulés”.Alain Sultan,gérant majoritaire d’ABBSILAvec une trentaine de salariés, de Bac +2 à Bac +5, ABBSIL intervient dans 5 domaines d’activité: développement et maintenance de logiciels avec pour client principal et historique <strong>le</strong>CMB Arkéa, mais aussi Infotel, EffiTIC ou Altran Ouest ; Call center pour <strong>le</strong> compte d’Alcatel Lucent ; assistance d’ouvrage pour <strong>le</strong>monde des télécoms et services ; organisme de formation. “Enfin, nous sommes aussi centre de services pour Orange Business Services(Cesson Sévigné-35). Une partie de cette activité est aujourd’hui basée à Rabat et confiée à Weenko, société créée par un anciensalarié marocain d’ABBSIL retourné dans son pays. El<strong>le</strong> représente entre 20 et 25 % du CA, poursuit Alain Sultan. Les projets à moyenterme ? Ils existent mais évoluent sans cesse. Cependant, nous allons rentrer dans la phase 2 de notre développement en nouspositionnant sur l’EAI et <strong>le</strong> SOA. Nous devrions ainsi renouer avec une meil<strong>le</strong>ure rentabilité financière”, conclut <strong>le</strong> dirigeant. Enattendant <strong>le</strong>s effets de cette nouvel<strong>le</strong> stratégie, <strong>le</strong> CA au 30.09.11 devrait s’établir aux a<strong>le</strong>ntours de 2,4 millions d’euros.ACTUALITÉSLes dernières opérations réalisées par JTB RennesSpécialiste du rapprochement et de la transmission d’entreprisesCession des Cheminées LEBEAU (Rennes / Vitré - 35) à Marcello ZUFFERLIMonsieur Pierre HIGNARD a fait appel à JTB Rennes pour l’accompagner dans la cession de sa sociétéCheminées LEBEAU implantée à Rennes et à Vitré, spécialisée depuis plus de 40 ans dans la création, lafabrication, la pose et la vente de cheminées et de poê<strong>le</strong>s.Monsieur Marcello ZUFFERLI, repreneur à titre personnel, a repris la société en août 2011.INTERVENANTS :ConseilsVendeur : Cabinet JTB Rennes (35) - David ROBERT, Maître Le Guen Quimper (29)Conseils Acquéreur : Cabinet Excelis Conseil Pacé (35), Cabinet CapCode Rennes (35)Cession DISTRI POKER & TAPIS-DE-CARTES au Groupe FRANCE CARTESMonsieur Bernard DOUSSET a fait appel à JTB Rennes pour l’accompagner dans la cession des fonds decommerce :www.distripoker.com : négoce et distribution de matériel de poker ;www.tapis-de-cartes.com : négoce et distribution de tapis de jeux de cartes personnalisés.Le site www.distripoker.com créé en 2007 a connu un développement constant de son chiffre d’affaires depuissa mise en ligne. Le site www.tapis-de-cartes.com a quant à lui été créé et mis en ligne en mai 2011.Le Groupe France Cartes, représenté par Monsieur LaurentWEISBUCH, a repris ces activités en juin 2011 afin derenforcer son développement e-commerce.INTERVENANTS :Conseil Vendeur : Cabinet JTB Rennes (35) - David ROBERTJTB RENNES - Félix JOLIVETLe Quirinal • 16, mail Anne-Catherine • 35000 Rennes • Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 - E-mail : contact@jtbconseil.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 20119


Flash Back juin, juil<strong>le</strong>t, août 2011ACTUALITÉSAC14 juin 2011Démarrage de la voiture é<strong>le</strong>ctriqueà Rennes cette rentréeÊtre moteur de l’économie décarbonéede demain. C’est avec ce credo àl’esprit que PSA, la région <strong>Bretagne</strong> etRennes Métropo<strong>le</strong> ont signé uneconvention de partenariat en juin à Paris.Le constructeur automobi<strong>le</strong>mettra à disposition d’entreprises,de salariés des col<strong>le</strong>ctivités et departiculiers une flotte d’une centainede véhicu<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques, <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>sC-Zéro et Ion. Rennes Métropo<strong>le</strong> vainstal<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s infrastructures nécessaires,notamment des bornes de rechargerapide, pour que cette expérimentationsoit un succès.17 juin 2011Le Conseil Régional des notairesa un nouveau présidentAprès deux ans à la tête du ConseilRégional des notaires, Thierry Thomas,notaire à Rezé (44), s’en est allé.ABC’était au Morbihan de prendrela présidence tournante de l’institution.Installé à Auray, Jean Dugor a étépoussé par ses pairs à prendrela relève. A 60 ans, il arrive dansun contexte de retour à l’optimisme,mais mesuré. Les volumes et <strong>le</strong>s prixaugmentent dans l’ensemb<strong>le</strong>. Mais<strong>le</strong> nombre de ventes dans <strong>le</strong>srésidences secondaires reste bas.22 juin 2011Un nouveau directeurà la tête de PSA-La JanaisStationnement à durée limitéeà la direction de PSA-La Janais.Le directeur de l’usine depuisjanvier 2009, Jean-Marie Daillanda cédé sa place <strong>le</strong> 1er septembreà Jean-Luc Perrard. Anciendirecteur de PSA excel<strong>le</strong>nce systemau sein de la direction des ressourceshumaines, au siège du groupe,il devient <strong>le</strong> nouvel homme fortde la Janais à 49 ans.Jean-Marie Dailland est promuCdirecteur des opérations industriel<strong>le</strong>sau niveau national. Jean-Luc Perrardest <strong>le</strong> sixième directeur du site de Rennesen cinq ans.15 juil<strong>le</strong>t 2011Soudure renforcée entre Renaultet Fonderie de <strong>Bretagne</strong>Un soulagement général. La Sociétébretonne de fonderie et de mécanique(SBFM), devenue Fonderie de <strong>Bretagne</strong>,figure dans <strong>le</strong>s “plans” de Renault :la filia<strong>le</strong> du constructeur automobi<strong>le</strong>,basée à Caudan (56), recevraun investissement de 85 millionsd’euros d’ici à 2016.L’Etat et <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités mettrontla main à la poche à hauteur de36 millions, la marque au losangeapportera 49 millions.Objectif : renouer avec la rentabilité.En 2009, une menace de liquidationjudiciaire avait tendu <strong>le</strong>s relationssocia<strong>le</strong>s dans l’usine.10BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


EBDPhoto : DRACTUALITÉSPhoto : SNCF25 juil<strong>le</strong>t 2011Doux durcit <strong>le</strong> toncontre <strong>le</strong>s rumeurs de reventePas de braderie des pou<strong>le</strong>tschez Doux. Le 24 juil<strong>le</strong>t, <strong>le</strong> Journaldu dimanche affirme que <strong>le</strong> groupe,<strong>le</strong>ader européen de la volail<strong>le</strong>, està vendre. Quatre repreneurs seraientsur <strong>le</strong>s rangs, selon l’hebdomadaire.Faux, rétorque <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain, ladirection de l’entreprise de Châteaulin (29)dans un communiqué. El<strong>le</strong> affirmequ’el<strong>le</strong> travail<strong>le</strong> de longue dateavec des conseil<strong>le</strong>rs financiers pourrestructurer sa dette. Mais il n’estpas question de céder <strong>le</strong>s capitauxdu groupe employant plus de3 000 salariés en <strong>Bretagne</strong>.28 juil<strong>le</strong>t 2011 DLa grande vitesse sur <strong>le</strong>s railsLe projet de ligne ferroviaire à grandevitesse (LGV) entre Le Mans et Rennesaccélère. Le 13 juil<strong>le</strong>t, tous <strong>le</strong>s acteurspolitiques sont réunis à Rennes poursigner la convention de financementdes 214 kilomètres de nouvel<strong>le</strong>s voiesferrées. Le 28 juil<strong>le</strong>t, à Paris, RéseauFerré de France signe un contrat departenariat pour la construction des railsavec <strong>le</strong> groupe Eiffage. En 2016,Rennes se trouvera à 1h27 de lacapita<strong>le</strong>, Brest et Quimper à 3 h.Les promoteurs du projet espèrentéga<strong>le</strong>ment 10 000 créations d’emploisgrâce au chantier.2 août 2011La faïencerie quimpéroiseredessinéeEn l’espace d’un mois, l’entrepreneurJean-Pierre Le Goff – à traverssa holding, Ciranoe – a récupéré<strong>le</strong>s deux faïenceries concurrentes dela préfecture du Finistère. Premier acte :<strong>le</strong> tribunal de commerce valide<strong>le</strong> 7 juil<strong>le</strong>t la reprise pour 250 000 eurosde HB Henriot, l’entreprise tricentenairequi se trouvait en redressementjudiciaire. Second acte, <strong>le</strong> 2 août :il achète la Fab, faïencerie d’art breton,E<strong>le</strong> concurrent d’HB Henriot depuis 1993.Les pièces seront désormais siglées dela mention “Henriot Quimper”.4 août 2011Oberthur va se recentrersur l’impression de bil<strong>le</strong>tsOberthur est une entreprise familia<strong>le</strong>connue pour imprimer <strong>le</strong> célèbreca<strong>le</strong>ndrier de La Poste. Mais <strong>le</strong>groupe s’est largement diversifiédepuis sa création : il s’est tournévers l’impression de papiers d’identitéet la fabrication de cartes à pucespour des appareils é<strong>le</strong>ctroniques.Ces deux activités vont être cédéesau fonds américain Advent International,avec <strong>le</strong>quel la famil<strong>le</strong> Savare,propriétaire d’Oberthur,a annoncé être en négociationexclusive. Le groupe va se recentrersur l’impression de bil<strong>le</strong>ts de banque.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201111


“L’ÉQUIPE DE BRETAGNE À L’EXPORT” DEVRAIT VOIR LE JOUR D’ICI FIN 2011La Région favorab<strong>le</strong> à une fusionentre <strong>Bretagne</strong> International et CCI InternationalACTUALITÉSJean-Yves Le Drian, Président du ConseilRégional en a fait l’annonce à l’occasion del’AG de <strong>Bretagne</strong> International qui s’esttenue <strong>le</strong> 11 juil<strong>le</strong>t dernier, en présencenotamment d’Alain Daher, Président de laCCI de <strong>Bretagne</strong>.“Depuis quelques années, a expliquéJean-Yves Le Drian, la <strong>Bretagne</strong> a deuxréseaux orientés entreprises et travaillant àl’international. Je propose de sortir par <strong>le</strong> hautde cette situation et de <strong>le</strong>s fusionner. Pourquoimaintenant alors que cette demande répétéedes entreprises remonte à 2-3 ans ? Il existeaujourd’hui un périmètre de sortie avec lacréation de BDI (<strong>Bretagne</strong> DéveloppementInnovation), la réforme des Chambres et l’arrivéed’Alain Daher à la présidence de la CCIde <strong>Bretagne</strong>, et <strong>le</strong> soutien des conseil<strong>le</strong>rs ducommerce extérieur. Cette série d’évènements réunis doitnous permettre d’oser une nouvel<strong>le</strong> aventure, à condition bienDe G à D, B. Angot, Pdt de CCI International, D. Moïsi, géo-politologue,J-Y. Le Drian, Pdt du Conseil Régional, A. Daher, Pdt de la CCI de <strong>Bretagne</strong>,M. Gillaux, directeur de <strong>Bretagne</strong> Internationalsûr que cela serve aux entreprises. Au nom du Conseil Régional,je suis favorab<strong>le</strong> à une fusion des 2 réseaux avec bien sûr deschefs d’entreprise au directoire. L’opportunité est là, maintenant,nous ne devons pas passer à côté. J’invite <strong>le</strong>s équipes 1de <strong>Bretagne</strong> International et CCI International à engager desdiscussions, de manière à aboutir, si possib<strong>le</strong>, avant la fin del’année, à “l’Equipe de <strong>Bretagne</strong> à l’export”.”■ V. M.125 collaborateurs à <strong>Bretagne</strong> International et 20 à CCI InternationalRÉGION12BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011■ Le Space fête ses 25 ans. Ce salon professionnel de l’é<strong>le</strong>vageest <strong>le</strong> plus important de France. C’est aussi <strong>le</strong> plus internationalde <strong>Bretagne</strong> avec près de 400 exposants et 10 000visiteurs étrangers de plus de 100 pays. Devenu au fil des ans<strong>le</strong> rendez-vous incontournab<strong>le</strong> des entreprises de la filière souhaitantse développer à l’international, <strong>le</strong> Space ouvrira sesportes <strong>le</strong> 13 septembre prochain à Rennes. Pour <strong>le</strong>s aider àtrouver de nouveaux débouchés à l’étranger, CCI International,Entreprise Europe Ouest, Ubifrance et <strong>Bretagne</strong> International<strong>le</strong>ur proposent toute une gamme de services gratuits en coopérationavec <strong>le</strong>s organisateurs du salon : deux jours deconvention d’affaires entre exposants et visiteurs étrangers, <strong>le</strong>svisites de nombreuses délégations étrangères, des rendez-vouspersonnalisés avec des experts de plus de 15 pays et desconférences sur <strong>le</strong>s opportunités sur <strong>le</strong>s principaux marchésétrangers. En 2010, plus de 200 entreprises ont bénéficié deces services, contribuant ainsi à renforcer l’internationalisationde cette filière bretonne, l’une des plus dynamiques à l’export,selon l’Observatoire régional du commerce international.Contact : 02 96 41 12 91


DEVELOPPEMENT■ Mediaveil<strong>le</strong> (Saint-Grégoire-35) se déploie sur toutela France. “Nous avons réussi à faire de la croissance enaméliorant la qualité de nos prestations et en développant denouvel<strong>le</strong>s solutions, commente Olivier Méril, directeur de Médiaveil<strong>le</strong>,entreprise créée dès 1999, qu’il a reprise en janvierOlivier Méril, directeur2010. Fin septembre, nous lançons MV Intelligence, une nouvel<strong>le</strong>plateforme de veil<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> web qui permettra de mesurerl’E-réputation de nos clients, d’analyser la tonalité descontenus <strong>le</strong>s concernant, bref de <strong>le</strong>ur assurer une veil<strong>le</strong> qualitativeet quantitative performante sur <strong>le</strong> web. Nous sommeséga<strong>le</strong>ment en train d’ouvrir un pô<strong>le</strong> ergonomie dont l’objectifest d’améliorer <strong>le</strong> référencement des sites de nos clients et<strong>le</strong>ur positionnement dans <strong>le</strong>s moteurs de recherche, en particuliercelui de Goog<strong>le</strong>. Grâce à cette nouvel<strong>le</strong> expertise, nousallons analyser l’endroit où <strong>le</strong>s internautes abandonnent surtel<strong>le</strong> page pour faire des évolutions sur <strong>le</strong> site. Avec tous <strong>le</strong>soutils que nous avons développés, nous sommes en mesurede faire des estimations d’audience selon <strong>le</strong>s objectifs fixésavec <strong>le</strong> client.” L’agence est organisée autour de 5 expertises :<strong>le</strong> web analytique, <strong>le</strong> référencement, <strong>le</strong> web marketing, <strong>le</strong>sétudes & la veil<strong>le</strong>, et la formation. Avec 15 personnes au 1 erseptembre dont une toute nouvel<strong>le</strong> directrice commercia<strong>le</strong> encharge du marché national, Médiaveil<strong>le</strong> tab<strong>le</strong> sur un CA 2011de 2,2 millions d’euros, en croissance de 35 % par rapport à2010. “Aujourd’hui, la bouc<strong>le</strong> est bouclée et l’agrégation denos différentes expertises comme cel<strong>le</strong> acquise dans <strong>le</strong> référencementnaturel nous permet de rivaliser avec de grossesagences et remporter d’importants marchés nationaux.” Avec300 clients, Médiaveil<strong>le</strong> couvre l’Ouest, Paris mais de plus enplus l’ensemb<strong>le</strong> de la France. Des projets de croissance externesvia de nombreuses sollicitations ont déjà fait l’objet dediscussions mais pour l’heure, Olivier Méril poursuit ses recrutements.Contact : 02 99 14 59 09ACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201113


ACTUALITÉS■ Avec bientôt trois plateformes decol<strong>le</strong>cte de bois, Sylv’éco (P<strong>le</strong>udihen-sur-Rance-22)participe à 70 %des projets existants en chaudièresbois en <strong>Bretagne</strong>. “Le marché est là,explique Oscar Legendre, créateur de laSARL. Nous sommes encore la seu<strong>le</strong>structure en <strong>Bretagne</strong> à ne faire que dubois énergie. Les autres acteurs sontdes recyc<strong>le</strong>urs, des forestiers ou encoredes grosses menuiseries dont ce n’estpas <strong>le</strong> cœur de métier.” Sylv’éco a démarréson activité en 2009 avec la miseen service des premières chaudières àbois col<strong>le</strong>ctives, notamment cel<strong>le</strong> de LorientHabitat. Une première plateformede 1,5 ha a vu <strong>le</strong> jour à P<strong>le</strong>udihen-sur-Rance, puis une seconde de 2 ha àPersquen (56). “Nous envisageons trèsprochainement l’ouverture d’une troisième pateforme de6 000 m 2 au sud-ouest de Rennes. Chaque site col<strong>le</strong>cte du boisissu de différentes sources (Industrie, BTP et forêts) dans unrayon de 100 km et <strong>le</strong> broie pour alimenter <strong>le</strong>s chaudières.Cel<strong>le</strong>s-ci sont principa<strong>le</strong>ment col<strong>le</strong>ctives (piscine + EHPADd’Hennebont, logements sociaux d’Auray habitat, hôpitaux deGouarec (22), et de Concarneau (29)…). Aujourd’hui, nousdisposons de 6 000 tonnes de stocks sur <strong>le</strong>s 2 sites, ce qui représenteenviron 1/3 de nos approvisionnements. C’est indispensab<strong>le</strong>pour rassurer nos clients, Dalkia et Cofely (GDF Suez),Oscar Legendre,créateur de Sylv’éco<strong>le</strong>s principaux exploitants de chaudièreou chaufferies bois en France.Nos objectifs sont de 20 000 tonnessur l’exercice 2011-2012, sachantque 12 000 tonnes sont déjà signées.Nous avons clôturé au 31mars dernier avec un CA de 300 000euros.” Pour exemp<strong>le</strong>, une petitechaudière comme cel<strong>le</strong> du conservatoirede musique de Pontivyconsomme 100 tonnes/an, <strong>le</strong>s plusgrosses ont un plan d’approvisionnementde 6 000 à 150 000 tonnes.“Notre travail, poursuit OscarLegendre, consiste à vendre desproduits <strong>le</strong> plus sec possib<strong>le</strong>, carnous vendons des mégawatts etsommes donc rémunérés en fonctionde la qualité du bois fourni.L’objectif est donc de faire de la super qualité et d’arriver à untaux d’humidité proche de 25 %.” Depuis peu Sylv’éco compte3 salariés. Pour structurer son entreprise et répondre à une demandecroissante, Oscar Legendre envisage, dans <strong>le</strong>s moisvenir, de passer son capital de 55 000 à 100 000 euros. Ilsouhaite ainsi se positionner sur tous <strong>le</strong>s projets à venir dontcelui de la centra<strong>le</strong> biomasse, alimentée en bois, prévue dans<strong>le</strong> quartier du Blosne à Rennes en 2012. Un projet de 100 000tonnes/an.Contact : 06 79 68 11 9914BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


EN BRETAGNE, LE SECTEUR DU TRANSPORTAFFICHE TOUJOURS LA VOLONTÉ DE FAIRE MIEUX( Ça rou<strong>le</strong> toujours ? FOCUSACTUALITÉSLe Transport en <strong>Bretagne</strong>, ce sont 1 737 établissements(37 267 en France) pour 32 699 salariés (632 573 enFrance). La répartition des établissements bretons parsecteur d’activités se fait largement en faveur du TRM(Transport Routier de Marchandises) qui représente 58 %des entreprises et 63 % des effectifs sur l’ensemb<strong>le</strong> dusecteur contre un peu plus de 50 % au niveau national 1 .“Les entreprises du secteur sont entrées plus tard dansla crise, via <strong>le</strong> phénomène de déstockage notamment, maisquand el<strong>le</strong>s ont été touchées, l’impact a été plus fort dans uneconjoncture marquée tout à la fois par la hausse du carburant,l’annonce de l’écotaxe ou encore <strong>le</strong>s modifications liées à larég<strong>le</strong>mentation…”, observe Anthony Rouxel, délégué régionalde la FNTR <strong>Bretagne</strong>.Résultat : en 2010, et pour la première fois depuis une quinzained’années, <strong>le</strong> Transport en <strong>Bretagne</strong> a connu une baissede ses effectifs même si, poursuit <strong>le</strong> délégué régional, “avec<strong>le</strong>s départs en retraite, nous avons réussi à rester à l’équilibre.Cela a joué un rô<strong>le</strong> d’amortisseur dans la période mais nousobservons néanmoins des tensions sur <strong>le</strong> 35. Le marché est trèsvolati<strong>le</strong>.”Pour autant, pas question de rester <strong>le</strong> pied sur la péda<strong>le</strong> defrein ! “Les entreprises doivent avoir une <strong>le</strong>cture de l’avenir etcela passe par l’informatique embarquée ou encore par l’ingénieried’exploitation qui apporte des solutions aux clients et<strong>le</strong>s rassure.” Bref ! Plus que jamais, une adaptation au flux demarchandises s’impose avec une nette évolution du secteurau profit du mix logistique-transport. “Indéniab<strong>le</strong>ment !”,observe Anthony Rouxel. Et de s’interroger sur la relation d’unmétier à l’autre : “doit-on aujourd’hui par<strong>le</strong>r de logistiquetransportou de transport-logistique ? Dans <strong>le</strong> même temps,toutes <strong>le</strong>s entreprises ne peuvent bascu<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong> nouveaumétier de la logistique. Certains secteurs comme l’alimentpour bétail sont plus contraignants que d’autres. Les entreprisesqui interviennent ici sont soumises à des normes précises quiémanent de la signature de différentes chartes.”Et tout cela alors que <strong>le</strong> secteur doit encore digérer pas mal de“dos d’âne” routiers. Parmi ceux-ci, cette fameuse écotaxepoids lourds. Début 2013, l’Alsace sera la première région deFrance à tester <strong>le</strong> dispositif avant que celui-ci ne soit étendu,6 à 12 mois plus tard, à toute la France. “Bon ! François Fillon,nous a assuré que la <strong>Bretagne</strong> aurait un “régime” particulier”– soit 40 millions d’euros d’exonération pour <strong>le</strong>s entreprises – duAnthony Rouxel,délégué régionalde la FNTR <strong>Bretagne</strong>BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201115


ACTUALITÉSfait de la périphéricité de la région. Mais dansun an, où sera-t-il ?” Comprendre ici que <strong>le</strong>spromesses n’engagent que ceux qui <strong>le</strong>s écoutent? “Une chose est sûre, cette écotaxesera bien répercutée aux donneurs d’ordre etdonc au client final avec un vrai sujet d’inquiétude: <strong>le</strong>s entreprises deviennent des“col<strong>le</strong>cteurs de taxe”. El<strong>le</strong>s l’avancent avantd’être remboursées par <strong>le</strong>ur client. Mais sicelui-ci vient à défaillir, qu’en est-il ? On <strong>le</strong> voit :ça n’est pas neutre en termes de gestion.”De l’ordre de 12 à 14 centimes d’euro dukm, <strong>le</strong> dispositif s’annonce de plus tout saufsimp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> calcul de la répartition, entreune tonne de marchandise qui occupe 6mètres de plancher et… 5 tonnes sur unmètre de plancher. “Quel<strong>le</strong> méthode de calculadopter ?, réfléchit Anthony Rouxel quienchaîne : à côté de cela, l’ouverture du marché aux Roumainset aux Bulgares va avoir pour effet que la compétitivité de nosentreprises va encore se dégrader. Et comme si ça ne suffisaitpas, avec l’euro-vignette opérationnel<strong>le</strong> en 2012, nous allonsencore être taxés sur <strong>le</strong> bruit et la pollution, comme si nous nel’étions pas assez sur la TIPP, <strong>le</strong>s infrastructures et sur <strong>le</strong> socialoù on “dépasse” tous <strong>le</strong>s autres.”Voie de sortie pour <strong>le</strong> transport ? Les solutions plus économesdirectement promues par <strong>le</strong>s constructeurs. “En rapportpoids/puissance, un camion consomme moins qu’une moto,pointe <strong>le</strong> délégué régional, et pollue de 30 à 40 fois moins qu’ily a 15 ans. Nos gains de compétitivité, nous <strong>le</strong>s cherchons aussien formant à une conduite plus économe.” Et d’évoquer lacharte de l’Ademe “Charte d’engagements volontaires de réductiondes émissions de CO2” dans laquel<strong>le</strong> 13 entreprises bretonnessont déjà engagées, alors que 20 autres s’apprêtent à lasigner. “On <strong>le</strong> voit, <strong>le</strong>s entreprises de transport ont toujours affichéla volonté de faire mieux !”LES ROUTIERS BRETONS À BRUZ (35)Porte-cintres pour Kiabi270 salariéset 27 millions d’eurosde CA consolidé: spécialisés enflux tendus depuisl’Ouest vers <strong>le</strong>Nord, <strong>le</strong> Rhône-Gil<strong>le</strong>s CollyerAlpes ou encore <strong>le</strong>Sud-Est, LesRoutiers Bretons (siège à Bruz avec desagences à St Malo, Nantes, Lil<strong>le</strong> etMâcon) assurent aussi une activité dedistribution sur l’ensemb<strong>le</strong> de la<strong>Bretagne</strong> avec une orientation logistiquequi ne cesse de prendre de l’amp<strong>le</strong>ur.“Ce virage, nous l’avons amorcé il y a 7ou 8 ans, se rappel<strong>le</strong> Gil<strong>le</strong>s Collyer qui arepris l’entreprise en 1986 alors qu’el<strong>le</strong>ne comptait que 25 camions, contre 320cartes grises et 150moteurs en 2011. C’est àla demande de nosclients. Aujourd’hui, ilsveu<strong>le</strong>nt un seul interlocuteurqui gère pour eux<strong>le</strong>urs approvisionnementscomme <strong>le</strong>s préparations de commandes.Prenez l’enseigne Kiabi : on charge <strong>le</strong>ursdépôts au départ de Lil<strong>le</strong> ou en Rhône-Alpes pour redescendre vers Rennes.De là, on va remettre la marchandise àl’ensemb<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs 46 magasins dansl’Ouest. Au passage, la marchandiseétant répartie sur pa<strong>le</strong>ttes entières, noséquipes auront procédé à l’ouverturedes sacs, préparer <strong>le</strong>s cartons, voire missur cintres certains produits, étiquetagecompris ! C’est ce que nous venons deréaliser pour <strong>le</strong>ur magasin de Nantes enjuil<strong>le</strong>t dernier.” Kiabi entendant biendemander à l’entreprise de procéderainsi sous peu pour l’ensemb<strong>le</strong> de sesmagasins bretons.Soit un nouveau métier pour LesRoutiers Bretons qui interviennent aussipour La Poste. “En forte saison, la logistiquepeut représenter chez nous jusque120 personnes, la base tournant autourde 25 salariés + 70 intérimaires. C’estune vraie stratégie pour nous. Cela ne setraduit pas encore par de gros résultats(1,5 million d’euros sur l’année) mais onsent une indéniab<strong>le</strong> montée en puissance.”De quoi continuer à se distinguer dansun secteur chahuté pendant lacrise avec, observe <strong>le</strong> dirigeant, uneconcurrence exacerbée. “On a vu arriverdans <strong>le</strong> métier des gens du bâtiment parexemp<strong>le</strong>. Ensuite, des clients aux aboisont lancé des appels d’offre. Ajoutez àcela, des dépôts de bilan, des regroupementset des banques qui refusentde financer <strong>le</strong>s entreprises et on arrive àce constat : on manque de camions enFrance en 2011 !” Pas chez Les RoutiersBretons, cela dit, qui ont renouvelé <strong>le</strong>urparc entre 2009 et 2010 et ont déjàacquis depuis <strong>le</strong> début de cette année 30nouveaux véhicu<strong>le</strong>s.16BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


Trans GB à Vildé-Guingalan (22)Privilégier la grande longueurDéjà vu passer une pa<strong>le</strong> d’éolienne devant votre capot ? Desronds à béton de 18 m peut-être ? C’est sans doute du fait deTrans GB. Créée en 1991, l’entreprise est spécialisée dans <strong>le</strong>transport exceptionnel. Sa compétence ? Le transport demasses indivisib<strong>le</strong>s et de matériels TP ou agrico<strong>le</strong>s. “Nousrépondons à toutes demandes spécifiques avec du matérieladapté et de haute technicité”, revendique cette entreprisedotée d’une flotte de 80 ensemb<strong>le</strong>s et qui emploie une centainede salariés (pour l’ensemb<strong>le</strong> du groupe). De quoi se distingueren tant qu’opérateur régional ? “C’est en effet un créneau bienparticulier”, reconnaît Bernard Guezenoc, dirigeant de cetteentreprise dont <strong>le</strong> “gros matériel” fait bel et bienpartie de l’ADN. “Notre activité a débuté dans lafoulée du développement des centra<strong>le</strong>s nucléaires,avec des ronds à béton de 6, puis 12, puis 16mètres… Avec, pour corollaire, notre propre matérielqui a lui-même évolué. Si notre activité principa<strong>le</strong>est <strong>le</strong> transport en catégorie 1,2 et 3, nousdisposons éga<strong>le</strong>ment d’un parc d’une quarantainede plateaux, avec différentes configurations, etd’une vingtaine de bâchées.”En fait, plus que de “gros matériel”, cette entrepriseest spécialisée dans “la grande longueur”. Nuance.“Le transport exceptionnel, c’est quoi ? Du bungalow,du très lourd – 300 tonnes pour EDF parexemp<strong>le</strong> –, du bateau, de la très grande hauteuret… tout <strong>le</strong> reste.” Plus qu’une niche, c’est un vrai marché quia ses spécificités : “autorisations à obtenir, itinéraires à emprunter…C’est beaucoup de travail et d’études en amont. On ne s’improvisepas du jour au <strong>le</strong>ndemain sur la grande longueur. Sanscompter du matériel hors de prix (gestion par télécommande, systèmehydraulique…). Il faut compter entre 180 000 et 250 000euros pour une semi-remorque.” Cette année, Trans GB vientde faire l’acquisition de deux remorques, pour répondre notammentaux exigences du monde agrico<strong>le</strong> “qui a lui-même de plusen plus de matériel long et volumineux à faire acheminer.”Zone de chalandise pour cet opérateur breton ? La Franceentière.Le CA de 13 millions d’euros est en progression de 5 % pourl’exercice en cours.ACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201117


ACTUALITÉSTransports Gicquel (Saint-Abraham - 56)Miser sur <strong>le</strong> réseauLes Transports Gicquel employant 38 personnespour un CA de 3 millions d’euros en 2010 ontdécidé, en 2007, d’adhérer au groupementFrance-Plateaux, un réseau d’entreprisesspécialisées en transport de marchandises parplateaux, plateaux grues, plateaux extensib<strong>le</strong>s,plateaux surbaissés… “Une initiative que l’ondoit aux Transports Loisel (basés dans <strong>le</strong> 35), rappel<strong>le</strong>David Gicquel, repreneur des TransportGicquel en 2008. L’idée était de regrouper ici,plutôt des entreprises de petite tail<strong>le</strong>, de 5 à 6salariés jusqu’à 80 personnes. De manière àcontrer la concurrence des “gros” sur <strong>le</strong> marché, du moins àse différencier en se positionnant sur <strong>le</strong> convoi exceptionnel.”C’est ainsi que <strong>le</strong>s Transports Gicquel ont fait de <strong>le</strong>ur fer delance <strong>le</strong> plateau orienté industriel lourd, qu’il s’agisse de transporterdes charpentes métalliques pour Serupa (constructionsindustrialisées) ou des poutrel<strong>le</strong>s métalliques pourProlians. Moyens mis en œuvre par <strong>le</strong>s Transports Gicquel : unequarantaine de plateaux dont 6 nouveaux achetés en 2011.“Grâce à ce réseau, fort de 29 entreprises, nous arrivons àmail<strong>le</strong>r la quasi-totalité du territoire, même si nous manquonsencore de membres sur Nantes et en descendant vers <strong>le</strong> sudde l’Atlantique. En fait, l’enjeu porte ici sur la maîtrise de la soustraitanceen organisant notre synergie entre acteurs du transport.Je peux ainsi transmettre ce que j’ai en trop, par exemp<strong>le</strong>,à l’un des membres qui vaprendre <strong>le</strong> relais.” C’est unerelation d’affaires entremembres qui doit s’appuyersur une tota<strong>le</strong> confiance,l’idée étant bien de répondreà toutes <strong>le</strong>s demandesdes clients qui se voient iciproposer “des prestationsgloba<strong>le</strong>s” tout en maintenantl’identité des entreprisesloca<strong>le</strong>s.De quoi aussi aider à traverser<strong>le</strong>s mauvaisesDavid Gicquelpasses quand l’économieest dans la tourmente ? “Ces dernières années ont été dures,c’est vrai. 2011 s’annonce enfin mieux ! Même si <strong>le</strong> sujet dugasoil ne doit pas occulter d’autres problèmes, rien que cheznous, nous sortons chaque mois entre 12 000 et 20 000 eurospour payer ce carburant. Dans notre facturation auprès denos clients directs, la majoration gasoil est incluse et ne posepas de problème heureusement. Dans ce contexte général,nous réévaluons cependant nos prix deux fois par an.” Quantà proposer des prix “bien étudiés” à ses bons clients, au nomde la récurrence et régularité des contrats signés, la réponseest sans appel : “Ce n’est pas envisageab<strong>le</strong>. Nous considéronsdéjà que nous pratiquons <strong>le</strong> prix juste !”■ Serge Marshall1(Source : Pô<strong>le</strong> emploi, champ UNEDIC)18BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


SEADELIS, FABRICANT DE PLATS CUISINÉSPour un nationalisme culinaire“La reprise ? Oui bien sûr, j’y aipensé, mais l’envie de créer un projetde A à Z avec Marie, mon épouse,était plus forte. Seadelis n’a vu <strong>le</strong> jourque parce que nous étions deux associés,souligne d’emblée FrancisDhéret, co-fondateur de la SARL enjuin 2007. “2010 a été une année particulièrementdiffici<strong>le</strong> du fait de l’augmentationgénéralisée des matièrespremières. Notre CA, en hausse de17 %, a atteint moins de 2 millionsd’euros, un montant en-dessous dece que nous avions prévu. Des produitscomme <strong>le</strong> saumon ou la noix deSaint-Jacques ont vu <strong>le</strong>urs prix multiplierpar 2. Le premier semestre2011 se présente mieux et nosmarges sont en hausse.” Avec unedouzaine de salariés, “tous en CDI”,Seadelis conçoit et fabrique desplats cuisinés surgelés, “des produitsdans l’air du temps mais de traditionculinaire française”, précise FrancisDhéret. C’est essentiel ! Les produits de la mer que nous utilisonscomme <strong>le</strong> lieu jaune, <strong>le</strong> cabillaud, la coquil<strong>le</strong> Saint-Jacques ou bienencore <strong>le</strong> maquereau, évoquent tous <strong>le</strong>s côtes françaises. Enquelque sorte, nous cultivons <strong>le</strong> nationalisme culinaire.”Saveur et R&D dictent la stratégie de Seadelis qui, chaque jour,fabrique entre 4 000 et 8 000 pièces, avec un processus de productionà mi-chemin entre artisanal et industriel. “Nous sommesla R&D de nos clients, pour des petites séries qui nous permettentde travail<strong>le</strong>r un plus grand nombre d’espèces et proposer unecarte régulièrement renouvelée. Notre petite tail<strong>le</strong> induit un circuitde distribution court et donc une grande réactivité. Pour nosachats, nous passons par des importateurs et la vente de nos produitsse fait uniquement via <strong>le</strong>s spécialistes de la distributionRHF. De ce fait nous n’avons ni service marketing, ni logistique.”La GMS en ligne de mireSeadelis s’adresse au marché national de la restauration commercia<strong>le</strong>,des établissements, du type brasserie, se positionnantsur <strong>le</strong> moyen de gamme. “Le gros de la consommation, poursuit<strong>le</strong> dirigeant, se situe à Paris, dans <strong>le</strong> Sud et en Rhône-Alpes. Nosclients recherchent des produits de qualité de seconde transformationdont ils maîtrisent <strong>le</strong> prix de revient en toutes saisonsCréée depuis 4 ans à Montauban de <strong>Bretagne</strong> (35), Seadelis est spécialiséedans la fabrication de plats cuisinés surgelés à base de produits de la mer.Après une année 2010 diffici<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> renoue avec des marges en haussequi lui permettent d’envisager une extension à l’horizon 2013.Marie et Francis Dhéret,cogérants de Seadelisainsi que la sécurité alimentaire et l’approvisionnement. Noustravaillons avec eux par système de col<strong>le</strong>ctions, une tous <strong>le</strong>s sixmois et une spécia<strong>le</strong> en fin d’année. Pour Noël 2011, parexemp<strong>le</strong>, nous avons mis au point, avec l’un de nos clients, unerecette à base de homard breton. 500 kg sont d’ores et déjàcommandés pour 2 000 pièces à réaliser. Je peux vous dire quec’est un très beau produit, tel que nous aimons <strong>le</strong>s imaginer et<strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>r.” Après quatre ans d’existence, Seadelis est à mêmede proposer aujourd’hui une large gamme de plats mis au pointpar <strong>le</strong> chef : maki de saumon, brochette de sardine, parmentierde maquereau etc. En 2011, grâce à l’Al<strong>le</strong>magne où de nouveauxclients ont vu <strong>le</strong> jour, la part à l’export est remontée à 10 % aprèsêtre tombée à 5. Depuis quelques mois éga<strong>le</strong>ment, la PMEouvre un peu plus la porte de la GMS et commence à fabriquerpour des marques distributeurs comme Bofrost (livraison desurgelés à domici<strong>le</strong>).Portés par la reprise et désireux d’investir d’autres marchés,Francis et Marie Dhéret envisagent à l’horizon 2013 de racheteret d’agrandir <strong>le</strong>ur bâtiment d’une surface actuel<strong>le</strong> de 1 000 m².La Communauté de commune de Montauban de <strong>Bretagne</strong><strong>le</strong>s soutient dans <strong>le</strong>ur projet.■ Véronique MaignantENTREPRISESBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201119


ENTREPRISESEMBALLAGE LÉGER EN BOIS ÀNorman veut convaincreDINAN<strong>le</strong>s GMSBourriches, cageots et autres corbeil<strong>le</strong>s, depuis plusde cent ans, la société Norman excel<strong>le</strong> dans l’art del’emballage en bois. Entre-temps, <strong>le</strong> conditionnement enplastique a fait son apparition, un concurrent de poids.La contre-offensive : convaincre <strong>le</strong>s GMS de l’intérêtd’un matériau qui ne comporte que des atouts.Massivement plantée sur <strong>le</strong>s bords de la Rance, auxconfins du port de Dinan, l’entreprise ne peut cacher son activité.Sous <strong>le</strong> moindre hangar, dans <strong>le</strong> moindre espace libre, ondécouvre d’énormes grumes, des tas d’écorces, des montagnesde cagettes en phase de ressuyage…“C’est ici que la famil<strong>le</strong> Norman a créé <strong>le</strong> premier panier ronddestiné à l’huître plate, indique Paul-André Troy, <strong>le</strong> directeurgénéral. Aujourd’hui, c’est la cinquième génération Norman quiest aux commandes. Nous produisons deux types de produits: <strong>le</strong>s emballages pour fruits et légumes d’une part, pour<strong>le</strong>s produits de la mer d’autre part. Chacun représentant la moitiéde notre activité.” Sur <strong>le</strong> site de production de 8 000 m 2 , environ6 millions d’emballages sont produits chaque année. Avec70 salariés, Norman se partage <strong>le</strong> marché breton des fruits etlégumes avec 3 autres entreprises, représentant près de 500emplois directs. Une production fortement dépendante desconditions climatiques et des récoltes. “Nos clients sont <strong>le</strong>scoopératives et <strong>le</strong>s maraîchers poursuit Paul-André Troy. Nousdevons donc être capab<strong>le</strong>s d’une grande réactivité et de f<strong>le</strong>xibilité.C’est la raison pour laquel<strong>le</strong> nos stocks sont importants.Nous devons pouvoir répondre à la demande très rapidement.”La moitié du site est ainsi réservée au stockage descagettes qui représentent un volume important et, “comptetenu des coûts de transport, contribuent à cantonner l’activitéau niveau régional. Nous sommes <strong>le</strong>s seuls en <strong>Bretagne</strong> àréaliser des emballages en direction des ostréiculteurs”, note<strong>le</strong> directeur. L’essentiel de <strong>le</strong>ur saison ostréico<strong>le</strong> se réaliseaux fêtes de fin d’année. “Dès <strong>le</strong> mois de décembre de l’annéemoins 1, nous commençons à fabriquer pour l’année suivante”.Autant dire qu’une marée noire ou des aléascompromettant <strong>le</strong>s récoltes auraient des effets particulièrementnéfastes sur l’activité. Mais pour l’heure, ce ne sont pas cesrisques éventuels qui préoccupent <strong>le</strong> dirigeant.Des avantages indiscutab<strong>le</strong>sAu fil du temps, <strong>le</strong> bois a perdu de nombreuses parts de marché,particulièrement au profit du plastique et dans une moindremesure du carton, <strong>le</strong>s GMS imposant ce matériau à laplupart de <strong>le</strong>urs fournisseurs. Pour toute la filière, il s’agit désormaisde regagner ces parts perdues. “On a beau entendrepar<strong>le</strong>r régulièrement du Grenel<strong>le</strong> de l’environnement, notremétier n’en perçoit aucun effet”, regrette Paul-André Troy.Pourtant, <strong>le</strong>s arguments en faveur de l’emballage en bois nemanquent pas. Si seu<strong>le</strong>ment 50 % de la grume sont utiliséspour la fabrication des emballages, <strong>le</strong>s sous-produits sontentièrement recyclés : <strong>le</strong>s écorces servent à chauffer <strong>le</strong>s locauxet sécher <strong>le</strong>s emballages, <strong>le</strong>s fines et sciures sont revenduespour la fabrication de plans de travail, <strong>le</strong>s copeaux destinés àl’industrie du papier. Autant d’atouts que <strong>le</strong> plastique ne peutrevendiquer. Alors ? “Nous ne sommes que 45 entreprisesdans la filière en France. Diffici<strong>le</strong> de nous imposer face aux prestationsde services proposées par l’industrie plastique auprèsdes GMS, constate Paul-André Troy. La conversion se ferad’abord par <strong>le</strong>s consommateurs qui, nos études <strong>le</strong> confirment,plébiscitent <strong>le</strong> bois. C’est à travers eux que nous parviendronsà convaincre <strong>le</strong>s distributeurs.” Depuis plusieurs années néanmoins,<strong>le</strong> marché demeure relativement stab<strong>le</strong> et linéaire. Touten poursuivant son œuvre de persuasion, Norman s’attacheà stimu<strong>le</strong>r son activité : personnalisation des emballages,ouverture vers <strong>le</strong> marché des produits régionaux ou gastronomiques…En attendant que <strong>le</strong>s grandes surfaces s’oriententel<strong>le</strong>s aussi vers une conversion environnementa<strong>le</strong> !■ Véronique Rolland20BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


A Saint-Avé, O.D.S produit des poudres, des gelset des boissons destinés à des marques de diététiqueclassique ou sportive. En cinq ans d’existence,la SARL a triplé sa surface et son équipe(bientôt 12 salariés).C’est dans un bâtiment flambant neuf que nous accueil<strong>le</strong><strong>le</strong> laboratoire O.D.S, dans la zone artisana<strong>le</strong> du Poteau Sud àSaint-Avé, près de Vannes. L’entreprise a quitté P<strong>le</strong>scop en maidernier, où el<strong>le</strong> était implantée depuis sa création en 2006, pourinvestir dans un terrain sur <strong>le</strong>quel el<strong>le</strong> a fait construire un bâtimentde 950 m 2 , selon des critères d’écoconstruction (grandes baiesvitrées, pompe à cha<strong>le</strong>ur, récupération d’eau de pluie pour <strong>le</strong>stoi<strong>le</strong>ttes, etc.). “Nous avons triplé notre surface. Entre <strong>le</strong> terrainet <strong>le</strong> bâtiment, cela représente un investissement d’un million d’euros,confie Luc Pélérito, directeur du site de production, forméà l’agroalimentaire, et précédemment salarié d’une chocolaterie.C’est conséquent, mais grâce à nos deux unités de production,nous pouvons produire jusqu’à 1 000 tonnes par an, etbientôt jusqu’à 1 500 tonnes grâce à deux nouvel<strong>le</strong>s machinesde conditionnement de produits liquides et semi-liquides quenous achetons pour 200 000 euros. Nous avons même une possibilitéd’extension sur <strong>le</strong> terrain si nous nous retrouvons un jourà l’étroit !”“Un produit clé en main en à peine un mois”Spécialisée dans <strong>le</strong>s produits diététiques, O.D.S est une filia<strong>le</strong> deDiete Sport France (P<strong>le</strong>scop), détenue à 50 % par Frédérique deSaint-Ouen (Présidente de Diete Sport France et gérante d’O.D.S),DE SAINT-AVÉ, OVERSTIMS DIETE SPORT (O.D.S)AFFICHE UNE BELLE PROGRESSIONPoudres, gels etboissons diététiquesà p<strong>le</strong>in régimepar Luc Pélérito (25 %) et la société Diete Sport France (25 %).O.D.S fabrique des poudres, compléments alimentaires sousforme de gels glucosés, et des boissons qu’el<strong>le</strong> commercialiseauprès de marques de diététique classique (substituts de repasen sachets) ou de diététique sportive (boissons énergisantes,compléments alimentaires sous forme de poudres et gels). El<strong>le</strong>fournit notamment des produits à Overstims, la marque <strong>le</strong>aderde la diététique sportive depuis 30 ans, distribuée dans de nombreuxmagasins de sport.“Notre laboratoire R&D nous permet de concevoir et fabriquerun produit de composition simp<strong>le</strong> clé en main en à peine un mois,contrairement à la plupart de nos concurrents (…). C’est mêmepossib<strong>le</strong> pour une petite commande de 150 à 200 boîtes”, souligneLuc Pélérito. Outre la réactivité, la qualité constitue unvéritab<strong>le</strong> cheval de batail<strong>le</strong> pour O.D.S. A réception de sesmatières premières (sucres, vitamines, minéraux, extraits deplantes…), commandées en flux-tendu (fournisseurs pour laplupart basés en <strong>Bretagne</strong>, sauf pour <strong>le</strong>s arômes en provenancede Grasse), O.D.S en vérifie entièrement l’aspect microbiologique,dans son laboratoire internalisé.Vers plus d’ingrédients naturelsPour <strong>le</strong> moment, O.D.S se satisfait de sa cinquantaine de clients,dont la plupart sont basés en France. “Nous avons démarréavec deux salariés et progressons très bien tous <strong>le</strong>s ans. Cetteannée, nous tablons sur 20 % d’augmentation de notre chiffred’affaires, et nous allons passer de 10 à 12 salariés”, annonce LucPélérito 1 .Attentive à l’évolution de la profession, O.D.S note que <strong>le</strong> marchédes boissons à destination des sportifs est stab<strong>le</strong>, contrairementà celui des boissons protéinées en sachets, en nettebaisse. “Les régimes à base de substituts de repas ne sont plusà la mode. Aujourd’hui, <strong>le</strong>s gens veu<strong>le</strong>nt continuer à prendre duplaisir à manger, tout en faisant attention à <strong>le</strong>ur ligne et à <strong>le</strong>ursanté”, explique Luc Pélérito. Les ingrédients naturels ont désormais<strong>le</strong> vent en poupe et l’entreprise compte bien s’adapter àla demande. O.D.S fabrique déjà 5 % de produits biologiques certifiésEcocert, et souhaite progresser en la matière.■ Charlotte Viart1Malgré notre insistance, l’entreprise O.D.S n’a pas souhaiténous communiquer ses chiffres d’affaires 2009 et 2010. El<strong>le</strong> déposeraprochainement ses comptes 2010 au du Tribunal de Commerce.Ils seront donc consultab<strong>le</strong>s sur www.infogreffe.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011ENTREPRISES21


DOSSIERRECRUTEMENT ET FIDÉLISATION DES JEUNESConstruireune vraiecomplémentarité22ENTREPRISES CITÉES :Armor Peinture (22), Bezy Constructions (56), Boiron (29), Bonduel<strong>le</strong> Traiteur International (29), Cadiou Industrie (29),Entreprise Moul<strong>le</strong>c (22), Groupe Raulic (35), Halieutis (56), IUT GEA Rennes (35), M2P Menke Projets et Partenariats (35),MacDonald’s (35), MCTI (56), Saugera (56), Solvit’net (22), Toupin (22), Triballat (35), Yann Paigier (35)


On <strong>le</strong>s dit happés par <strong>le</strong> monde virtuel, zappeurs, plus prompts à rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs droitsqu’à respecter la discipline d’entreprise.... Le comportement de la nouvel<strong>le</strong> générationnourrit bien des appréhensions et pourtant <strong>le</strong>s entreprises reconnaissent sa capacitéd’adaptation à un monde mouvant, sa rapidité de raisonnement, l’œil neuf qu’el<strong>le</strong> posesur l’organisation. Rencontre avec des entreprises plutôt satisfaites de <strong>le</strong>ur recrutement.Faire confiance aux jeunes, ça marche !Ecoutons Magali, 25 ans, et Cyril<strong>le</strong>, 27 ans, préparateurs chezBoiron à Brest : “En IUT, on était très loin de la réalité. En entreprise,j’ai découvert la rigueur des procédures mais aussi laconvivialité de l’équipe. Je cherchais un emploi stab<strong>le</strong>, je n’ai poséaucune question sur <strong>le</strong> salaire ou <strong>le</strong>s horaires, explique Magali.A l’entretien j’ai fait <strong>le</strong> tour de l’entreprise, ça m’a donné envie.”“Au départ on nous donne un planning de formation sur deuxans car <strong>le</strong> métier évolue en permanence et ça me plaît”, souligneCyril<strong>le</strong>.Ou encore, Mathilde, 20 ans, et Pauline, 19 ans, étudiantes à l’IUTGEA à Rennes. Ce qu’el<strong>le</strong>s ont apprécié en stage ? “On avanceensemb<strong>le</strong> pour assurer un objectif. J’étais bien consciente queje n’allais pas révolutionner <strong>le</strong> management mais je rendais serviceà mon niveau, c’est une satisfaction.”El<strong>le</strong>s ont participé à l’opération CREA-IUT etsuivi sur un an un porteur de projet : “il a fallunégocier pour faire entendre notre avis,apprendre à se plier au choix du décideurmême si on croyait avoir raison avec un avisopposé !”L’apprentissage plébiscité“Les jeunes ne sont ni meil<strong>le</strong>urs ni pires que lagénération précédente mais <strong>le</strong> monde achangé, ils s’expriment davantage et on n’a pasencore trouvé <strong>le</strong> bon moyen de communiquer,”déclare François Coudron, Saugera àDe G à D, Jérémy Guegan, jeune apprenti en bac pro ROC,Laurent Mignon, dirigeant MCTICyril<strong>le</strong> et Magali,préparateurschez BoironNoyal-Pontivy-56 (25 salariés). L’industrie et <strong>le</strong> monde du travailpâtissent d’une image très noire, nourrie par <strong>le</strong>s mots chômage,délocalisation.J’accueil<strong>le</strong> en stage d’orientation des jeunes sortis sans qualificationdu système scolaire. Je <strong>le</strong>s reçois systématiquement enentretien pour exposer <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s. Le manque de repères estévident, mais ils sont capab<strong>le</strong>s de travail<strong>le</strong>r et de montrer du respectdevant un professionnel.Je suis fervent partisan de l’apprentissage. Je peux prendre desapprentis même sans besoin strict dans l’entreprise, pour participerà la formation de jeunes à notre métier, la métallurgie. Il fautque l’on sème, si on veut récolter.”“Sincèrement je ne connais pas <strong>le</strong>s absences du lundi, si onarrive à ça, c’est qu’on a raté quelque chose. Il faut prendre <strong>le</strong>temps d’al<strong>le</strong>r vers <strong>le</strong>s jeunes,c’est du métier du chef d’entreprise”,estime Laurent Mignon,MCTI (chaudronnerie industriel<strong>le</strong>,30 salariés à Lorient).Les recrutements sont moinsdiffici<strong>le</strong>s si on prend <strong>le</strong> tempsde s’y intéresser, continue <strong>le</strong> dirigeantqui soigne ses relationsavec <strong>le</strong> lycée professionnel. Onouvre <strong>le</strong>s portes dès qu’on peut.Nous sommes sur <strong>le</strong> bassinlorientais, avec un passé ouvrieret une culture industriel<strong>le</strong>. Noussommes attachés à l’accueil desapprentis. J’entretiens l’espritde PME, une structure à tail<strong>le</strong>humaine.On ne peut calquer ni ressasser<strong>le</strong> modè<strong>le</strong> du passé. Sans assistanatà outrance mais avecdiplomatie, on accueil<strong>le</strong> en prenant <strong>le</strong> temps d’expliquer <strong>le</strong>srèg<strong>le</strong>s. Il s’agit de remettre l’humain au centre du groupe.”C’est aussi la politique socia<strong>le</strong> qui attire <strong>le</strong>s candidatures chezBoiron à Brest (32 salariés)“Etonnée de ne pas en recevoir plus malgré l’image forte etpositive de l’entreprise”, Lydia Vil<strong>le</strong>feu, directrice, est très investiedans l’Association Jeunesse et Entreprises. Le 24 mars dernierun speed dating a réuni 150 entreprises et 350 étudiants :BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201123


DOSSIERPOINT DE VUE DE ROBERT JESTIN, PRÉSIDENT DE LA COMMISSIONRÉGIONALE D’ÉTUDE FORMATION À LA CCI DE BRETAGNE“Réhabiliter l’entrepriseet l’acte d’entreprendre”Entre la jeunesse et l’entreprise,l’histoire démarre parfois mal car <strong>le</strong>s messagesfamiliaux ou du monde de l’éducationsont en décalage avec <strong>le</strong> réel. Dansla culture française, l’entreprise n’est pasvue comme un élément structurant de lavie et de la personne.Si on accepte ce constat, il faut re<strong>le</strong>ver cesenjeux pour réhabiliter l’entreprise commeun lieu de réalisation personnel<strong>le</strong> et desatisfaction liée à l’acte d’entreprendre.Les CCI ont des dispositifs et chaque territoires’est impliqué dans la sensibilisationà l’entreprise, <strong>le</strong> soutien à lacréation et l’alternance.Citons : <strong>le</strong> portail de l’alternance, <strong>le</strong>smercredis de l’alternance, la nuit del’alternance, <strong>le</strong> salon de l’alternance,l’opération “je crée ma boîte” (rencontreavec de jeunes entrepreneurs),l’Exploratoire (mettant l’accent sur <strong>le</strong>smétiers de demain), etc.Les stages en alternance sont <strong>le</strong> moyen destructurer <strong>le</strong> transfert de compétences. IlRobert Jestinfaut accepter que <strong>le</strong> projet mûrisse par laconfrontation avec l’acte de travail etrester très attentif pour aider <strong>le</strong>s étudiantsà s’impliquer dans <strong>le</strong> monde économique.“Nous avons montré nos bonnes bouil<strong>le</strong>s de gens ordinaires pourcasser l’image négative qu’ils ont de l’entreprise. Je recrute sur<strong>le</strong> diplôme et <strong>le</strong> savoir-être, ce qui fera <strong>le</strong>ur potentiel pour <strong>le</strong> métierd’après. Nous ne pouvons éviter <strong>le</strong> zapping, nous apprécions <strong>le</strong>urappétit d’apprendre mais sauront-ils accepter d’attendre quandl’allongement du temps de cotisation va recu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> départ enretraite des aînés ?”Si <strong>le</strong>s efforts de communication des entreprises sont nombreux(voir, par exemp<strong>le</strong>, l’action de l’Union Des Entreprises duMorbihan : semaine éco<strong>le</strong>-entreprise, printemps de l’entreprise,mercredis de l’entreprise, opération Booster, mention régiona<strong>le</strong>de la création d’entreprise, entrepreneuriat étudiant, livret decompétences…), il faut parfois al<strong>le</strong>r plus loin pour attirer <strong>le</strong>scompétences.Nouveaux critèresPour faire face à des besoins de recrutements massifs sur un bassind’emploi étroit, Cadiou Industrie à Locronan (29) a aussichoisi d’innover.Cette entreprise familia<strong>le</strong> produit aujourd’hui 1 000 portails et clôturesde jardin par semaine. El<strong>le</strong> emploie environ 270 personnesd’une moyenne d’âge de 37 ans.Sa forte croissance des dernières années l’a conduite à des recrutementsmassifs : 80 personnes l’an dernier et encore une cinquantainecette année.“Nous nous appuyons sur Pô<strong>le</strong> emploi qui a mis en place uneMRS (méthode de recrutement par simulation) avec de trèsbons résultats. On trouve ainsi des gens qui s’adaptent bien auHALIEUTIS À LORIENT“Une richesse de tempérament et de culture”Pierrick Bou<strong>le</strong>au, PDG“La génération Y n’est pas une génération perdue, el<strong>le</strong> arrive au contraire avectoute sa richesse, sa vitesse de raisonnement, sa capacité à s’impliquer dans <strong>le</strong>sprojets de l’entreprise”, déclare d’emblée Pierrick Bou<strong>le</strong>au, PDG.Cette entreprise de transformation de produits de la mer surgelés emploie 140personnes et n’éprouve pas de difficulté particulière à recruter, jeunes et moinsjeunes, en fonction du poste à pourvoir.“L’agroalimentaire a l’image d’un métier compliqué avec des conditions detravail diffici<strong>le</strong>s mais la réalité est tout autre. Si on propose un poste dans uncontexte d’intégration et de responsabilité, on trouve <strong>le</strong>s bons profils. Nousaccueillons en alternance (contrat de professionnalisation) des jeunes jusqu’à desniveaux supérieurs, c’est un système qui <strong>le</strong>ur met <strong>le</strong> pied à l’étrier et qui favorisel’intégration.Il n’y a pas plus de problème de respect des règ<strong>le</strong>s ou de communication qu’avec<strong>le</strong>s plus anciens. Comme <strong>le</strong> monde va très vite, il faut faire évoluer la cultured’entreprise et trouver <strong>le</strong>s mots justes pour expliquer et faire adhérer au projet, maisce n’est pas une question de génération. Si on sait impliquer et donner del’intérêt à un poste, on est tout-à-fait capab<strong>le</strong> de conserver <strong>le</strong>s ta<strong>le</strong>nts.”24BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


travail proposé même sans expérience préalab<strong>le</strong> dumétier, explique Jean-François Legault, directeur. Ce quiattire <strong>le</strong>s candidats, ce sont <strong>le</strong>s très bons échos sur <strong>le</strong>sconditions de travail. L’accueil se fait dans l’atelier et untuteur formé prend en charge <strong>le</strong> nouvel arrivant pendant3 ou 4 semaines. Nous favorisons l’évolution professionnel<strong>le</strong>dans l’entreprise, notamment pour l’encadrementintermédiaire.”Innovation aussi dans l’hôtel<strong>le</strong>rie-restaurationChez Cadiou Industrie, un tuteur montre <strong>le</strong>s bons gestes à un apprentiPropriétaire de restaurants gastronomiques à Rennes,Yann Paigier recrute “ceux dont personne ne veut” sur desva<strong>le</strong>urs humaines et non professionnel<strong>le</strong>s.Il mise sur l’apprentissage pour “des jeunes qui ont eu “untrou dans <strong>le</strong>ur vie” mais sont motivés, ont une bonne présentationet l’envie d’apprendre”.80 % du personnel (de 70 à 80 salariés selon la saison) estpassé par l’apprentissage, la moyenne d’âge est de 21 ans :“je délègue beaucoup, je contrô<strong>le</strong> beaucoup mais je donne uneopportunité. Je vois si <strong>le</strong> jeune réagit avec l’intelligence de la vieet l’œil neuf que donne un parcours atypique. Je ne signe quedes CDI car la stabilité encourage l’investissement personnel.”Le Groupe Raulic à Saint-Malo emploie 600 salariés sur 70métiers et “<strong>le</strong>s difficultés sont très différentes selon <strong>le</strong>ssecteurs”, poursuit Véronique Choquet, DRH.Aux Thermes Marins, comme en esthétique, il faut assurer oucompléter la formation pour répondre aux critères de l’établissement.Chaque chef de service assure ses propres recrutementspour <strong>le</strong>s métiers techniques de l’hôtel<strong>le</strong>rie.“Grâce à notre bel<strong>le</strong> image, à cel<strong>le</strong> de Saint-Malo, <strong>le</strong>s candidaturesne manquent pas. Les jeunes sont capab<strong>le</strong>s de s’adapterau changement, d’apporter du dynamisme. On constatecependant une dégradation du savoir-être, une revendication de<strong>le</strong>urs droits. Ils croient à la compétence plus qu’à la hiérarchie,<strong>le</strong>s détails (comme la ponctualité) ne comptent pas. Il faut donnerdu sens à la fonction occupée.Pour fidéliser dans un métier en tension, nous assurons destemps comp<strong>le</strong>ts toute l’année et 15 jours de vacances en été.C’est un argument dans une profession où traditionnel<strong>le</strong>ment onbouge au gré des saisons.”BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201125


DOSSIERECLAIRAGE DE PHILIPPE MENKEM2P (MENKE PROJETS ET PARTENARIATS) À RENNES61 % des jeunes al<strong>le</strong>mandspassent par l’apprentissagePhilippe MenkeIls étaient 560 000 apprentis en2010. Qu’il s’agisse de suivre une formationprofessionnel<strong>le</strong> débouchant sur unmétier, ou d’acquérir une formation debase avant de reprendre des études supérieures,l’apprentissage fait partie du cursuscourant des jeunes Al<strong>le</strong>mands. Dessecteurs entiers comme <strong>le</strong> commerceaccueil<strong>le</strong>nt des apprentis pour descontrats de 24 à 42 mois (36 mois enmoyenne). Leur rémunération varie de 350à 1 200 euros selon <strong>le</strong>s métiers et <strong>le</strong> nombred’années de formation. Ces parcourspermettent de bel<strong>le</strong>s évolutions professionnel<strong>le</strong>s,en particulier dans <strong>le</strong>s PMEde la mécanique ou de la machine-outil.Ils contribuent aussi à la formation del’encadrement intermédiaire. Rappelonsque l’Al<strong>le</strong>magne ne possède pas d’éco<strong>le</strong>sd’élite et n’est pas obnubilée par <strong>le</strong>diplôme. Certains secteurs économiquespeinent comme en France à attirer desjeunes (hôtel<strong>le</strong>rie-restauration, certainssecteurs de l’artisanat) alors que la banqueet <strong>le</strong> commerce sont toujours vus commevalorisants. Les Chambres et organisationsprofessionnel<strong>le</strong>s font beaucoup d’effortsde communication et de formationpour fournir <strong>le</strong>s compétences adaptéesaux nouvel<strong>le</strong>s orientations gouvernementa<strong>le</strong>s(énergie, bâtiment vert,…).Le BTP se construit une nouvel<strong>le</strong> imageEntreprise généra<strong>le</strong> de bâtiment à la Roche-Derrien (22), Toupinemploie 24 personnes d’un âge moyen de 37 ans.“La difficulté, c’est de trouver <strong>le</strong> jeune qui vient par motivation.La Fédération du Bâtiment a multiplié <strong>le</strong>s initiatives mais il y aencore beaucoup de communication à faire avec <strong>le</strong>s acteurs del’emploi, estime Jean-Yves Toupin. Malgré la crise de 2008, il nefaut pas relâcher l’effort de formation car <strong>le</strong>s départs à la retraitevont s’accélérer.”Même si on compte environ 15 % de rupture de contrat, 80 %des apprentis ont <strong>le</strong>ur diplôme et 85 % une embauche à la finde l’apprentissage.“La profession sécurise l’avenir du jeune qui découvre la fierté deson métier. C’est une corde sensib<strong>le</strong> chez beaucoup, même s’ilfaut <strong>le</strong>s mettre sur la voie quand ils n’ont pas de repères.”Président de Bezy Constructions (55 personnes) à Gestel (56),Patrick Lescop considère que “l’image compte beaucoup, avant<strong>le</strong> salaire. Il est plus faci<strong>le</strong> de recruter un maçon pour <strong>le</strong> pont deTérénez que pour des fosses à lisier, notre activité. Aujourd’huiil faut savoir se vendre auprès des jeunes. Une fois ces derniersembauchés, la notion de compagnonnage continue à être importanteet <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s de réussite des plus anciens font rester. Ilfaut trouver <strong>le</strong> <strong>le</strong>vier pour faire passer <strong>le</strong> jeune de la motivationalimentaire à la réalisation de soi.”Philippe Moul<strong>le</strong>c, Entreprise Moul<strong>le</strong>c à Lambal<strong>le</strong> et Kerembrunà Lannion, 54 salariés, estime que “<strong>le</strong>s efforts de la professionsont payants. Je suis plutôt optimiste : quand on a précisé <strong>le</strong>srèg<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s jeunes rentrent dans <strong>le</strong> rang. Beaucoup sont heureuxde trouver un travail stab<strong>le</strong> et près de chez eux.Il ne faut pas relâcher la vigilance ni la formation sinon on serarattrapé par la pyramide des âges”, avertit <strong>le</strong> chef d’entreprise quiforme par apprentissage même au-delà de ses besoins.Philippe Nicol, Armor Peinture à Plélo (22), recrute par apprentissage: “80 % des jeunes sont motivés. Il y a une revalorisationdu travail manuel et de ses débouchés vers un vrai métier. Je n’aipas vraiment de problème de comportement, <strong>le</strong> parcours desanciens a va<strong>le</strong>ur d’exemp<strong>le</strong>. La crise est passée par là et ilsessaient de garder <strong>le</strong>ur travail. Ils savent lâcher <strong>le</strong>ur monde virtuelpour <strong>le</strong> pot de peinture jusqu’au soir.”26BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


Hervé Char<strong>le</strong>sPour sensibiliser aux métiersde l’agroalimentaire, l’entreprisede Rosporden investit <strong>le</strong>terrain de la communication.“Chaque année, l’entrepriseorganise la journée “Un parent,un métier” et accueil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s enfants de 11 à16 ans qui découvrent <strong>le</strong> site et <strong>le</strong> métierde <strong>le</strong>ur parent. Nous accueillons des visitesde scolaires, des stages pour <strong>le</strong>s enseignants,indique Hervé Char<strong>le</strong>s, directeurBONDUELLE TRAITEUR INTERNATIONAL À ROSPORDEN (29)“On mise sur la communicationpour préparer l’avenir”Opération “Un parent, un métier”,organisée <strong>le</strong> 4 mai dernier dans l’entrepriseindustriel et logistique. Nous avons actuel<strong>le</strong>mentcinq élèves ingénieurs en apprentissageavec <strong>le</strong> FITI2A à Quimper. Ce modede formation “gagnant-gagnant” nous permetde constituer un vivier, quand on pressentun besoin de recrutement.Depuis dix ans, nous faisonspartie du groupement d’employeursCornoualia (110 salariés)pour fidéliser et accroître <strong>le</strong>scompétences des saisonniers.Notre turn-over est incroyab<strong>le</strong>mentbas, en raison sans doutede la culture de l’entreprise. Al’entrée, selon <strong>le</strong> poste à occuper,<strong>le</strong> parcours de formation,encadré par un tuteur, dure deune semaine à trois mois.Des questions se posent sur <strong>le</strong>fond : si <strong>le</strong> lien au travail est différent,l’efficacité est la même.Il faut s’adapter aux évolutions socia<strong>le</strong>s,trouver un équilibre. Il y a une confiance àcréer, des espaces de liberté à trouver.”BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201127


DOSSIERPour <strong>le</strong> nettoyage industrielcomme pour <strong>le</strong>s chantiersexceptionnels, Solvit’netrecrute environ200 personnes par anA Noyal-sur-Vilaine (35), “Triballat pratique beaucoup l’alternancejusqu’au bac +4 ou +5 et des stages longs pour créer unepépinière de ta<strong>le</strong>nts, explique Sophie Androuin, RRH. Beaucoupde candidatures spontanées s’expliquent par notre image d’entreprisesocia<strong>le</strong>, respectueuse de l’environnement, familia<strong>le</strong>.L’alternance est un pré-recrutement. Nous avons organisé un tutoratet un programme d’intégration. Toute génération a sesspécificités et des emplois souvent précaires peuventgénérer une inquiétude et un investissement moindre, enplus des comportements associés à <strong>le</strong>ur âge. Les comportementscompliqués sont rares. Il faut accepter <strong>le</strong>s différencesentre <strong>le</strong>s personnes et apprécier la richesse duregard neuf apporté par un jeune.”Vivier et pépinièreVa<strong>le</strong>urs d’adhésionDidier Guitton est <strong>le</strong> dirigeant de Solvit'net à Dinan, 290salariés dont 90 % de CDI à temps partiel (150 ETP) :“pour <strong>le</strong> nettoyage industriel comme pour <strong>le</strong>s chantiersexceptionnels, on recrute environ 200 personnes paran. Il n’est pas faci<strong>le</strong> d’attirer vers un métier caractérisépar <strong>le</strong>s temps partiels et <strong>le</strong>s horaires décalés.Nous misons sur l’alternance et <strong>le</strong>s stages (9 en 2010 et17 depuis <strong>le</strong> début de l’année) pour des périodes de typeEMT avec des organismes d’insertion.Une fois qu’ils ont découvert <strong>le</strong> métier (variété des équipeset des tâches, initiatives), on n’a pas de souci pourfidéliser <strong>le</strong>s jeunes. Le plus compliqué est d’en<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> mur depeurs par rapport au monde du travail. Je suis surpris de latransformation de certains jeunes qui changent en quelquesmois parce qu’ils ont trouvé une voie, où ils contribuent à quelquechose, quel que soit <strong>le</strong> salaire ou <strong>le</strong> métier.”■ Clotilde Chéron28BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


MACDONALD’S À SAINT MALO“Une vraie formationvers une vraie carrière”Bruno Dagonnet gère 4 McDonald’sLes quatre restaurants McDonald’sdont Bruno Dagonnet est propriétaire(Quévert, Saint-Malo, Saint-Jouan-des-Guérets et P<strong>le</strong>urtuit) emploient de 160à 200 personnes selon la saison. Saufen été, ce sont des CDI et souvent destemps partiels.“L’enseigne a une fonction socia<strong>le</strong>, l’accueildes jeunes sans expérience nivraie formation. S’ils montrent une envied’apprendre et d’avancer, on <strong>le</strong>ur offreun vrai parcours”, explique <strong>le</strong> dirigeant.Très souvent venu pour un job d’étéou d’étudiant, <strong>le</strong> nouvel embauchédécouvre l’univers de l’entreprise grâceà un parcours d’intégration. Danschaque restaurant, <strong>le</strong> manager estsecondé par des chargés de formation.De nombreux stages sont assurés pardes intervenants externes (sécurité,gestion du stress, des plaintes, maintenance…).Pour évoluer vers despostes de managers, l’équipier se voitproposer une formation via l’éco<strong>le</strong>interne de Guyancourt.Le taux de croissance de l’enseigneest soutenu et <strong>le</strong>s opportunités de promotioninterne sont “énormes”.“La première qualité c’est la motivation,<strong>le</strong> goût du travail en équipe, insiste<strong>le</strong> dirigeant. Mais on propose aussi unplanning en fonction de l’emploi dutemps : études, compétitions sportives.Cet engagement dans une associationest d’ail<strong>le</strong>urs un critère de recrutement.Selon la région et <strong>le</strong> niveau de responsabilité,<strong>le</strong> turn-over est plus ou moinsimportant. Si la moyenne d’âge est demoins de trente ans, nous embauchonsaussi des seniors, la mixité des âgesapporte de la sérénité et un respectentre équipiers.”ENTRETIEN AVEC JEAN-RENÉ DUFIEF, PRÉSIDENT DU CJD BRETAGNERecruter et fidéliser <strong>le</strong>s jeunes :choisir <strong>le</strong>s bons critèresY a-t-il réel<strong>le</strong>ment une rupture de comportemententre générations ?Le constat est bien là : il existe des comportements spécifiquesà la nouvel<strong>le</strong> génération. Ils s’imposent à l’entreprisequi doit se remettre en cause pour accueillir et accompagner lajeunesse dans son intégration au monde du travail.Les difficultés économiques n’affectent pas <strong>le</strong> sentiment d’immédiatetéqui anime <strong>le</strong>s jeunes, <strong>le</strong>ur impatience à progresser. Al’entreprise de faire coïncider cette attente (pour ne pas direcette exigence) avec <strong>le</strong> temps du retour sur investissement (durecrutement) et la gestion des âges au sein de la structure.Les critères de recrutement doivent-ils évoluer ?Le recrutement appel<strong>le</strong> une certaine vigilance, pour ne pasprivilégier <strong>le</strong>s jeunes diplômés, super entraînés aux entretiens,par rapport à ceux qui possèdent de réel<strong>le</strong>s qualités qu’ils nesavent pas forcément mettre en évidence. Il est parfois intéressantde recruter ces jeunes moins diplômés mais qui ont lamotivation et l’envie de faire <strong>le</strong>urs preuves.La situation est très différente entre la grande entreprise courtiséepar <strong>le</strong>s candidats, et la PME moins visib<strong>le</strong> sur son territoire.Cel<strong>le</strong>-ci devra fournir un effort considérab<strong>le</strong> en temps et enénergie pour intéresser <strong>le</strong>s jeunes. Pour surmonter ce handicap,ces entreprises ont intérêt à créer des liens très en amont avec<strong>le</strong>s organismes de formation. Par exemp<strong>le</strong> être au jury d’examens,accueillir des stagiaires ou des apprentis permet de repérer desprofils. Il faut être <strong>le</strong> plus ouvert possib<strong>le</strong> et croiser <strong>le</strong>s avis pouraccroître <strong>le</strong>s chances d’un bon recrutement.Faut-il craindre <strong>le</strong> “zapping” ?La fidélité à l’entreprise est très liée à l’âge. L’attachementau territoire, <strong>le</strong>s centres d’intérêt et <strong>le</strong>s engagements hors du travail,la constitution d’une famil<strong>le</strong> font partie des freins à la mobilité.Etre mobi<strong>le</strong> permet d’acquérir une expérience diversifiée.C’est une des raisons de la constitution des groupements d’employeurs,qui s’ouvrent aussi aux jeunes cadres en début de carrière.Mais la limite du raisonnement est la capacité de l’entrepriseà accueillir et former sans puiser dans ses ressources de développement.Aussi, devant <strong>le</strong>s difficultés à recruter, on a tout intérêtà garder <strong>le</strong>s bons éléments.■ Propos recueillis par Clotilde ChéronBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201129


RENCONTRE AVEC ALAIN DAHER, PRÉSIDENT DE LA CCI DE BRETAGNEQUI S’EXPRIME SUR SON NOUVEAU PROJET DE MANDATUREADOPTÉ À L’UNANIMITÉ PAR LES 57 ÉLUS RÉGIONAUXRÉGIONLe par<strong>le</strong>mentdes entreprisesau service du développementéconomique de la <strong>Bretagne</strong>En quoi consiste la nouvel<strong>le</strong> ambitionpolitique de la CCI de <strong>Bretagne</strong> ?Il faut que <strong>le</strong> débat politique concernant <strong>le</strong> développement économiquesoit chez nous, à la CCI de <strong>Bretagne</strong>, de manière àpeser dans <strong>le</strong>s choix stratégiques de la région. En tant queChambre consulaire, ce rô<strong>le</strong> d’acteur politique dans <strong>le</strong>sdomaines de l’économie et de l’aménagement du territoire esthistorique, il nous revient de façon légitime. Nous revenons àl’origine des Chambres, à savoir représenter <strong>le</strong>s entreprisesauprès de l’Etat et des col<strong>le</strong>ctivités territoria<strong>le</strong>s. Il ne consistenul<strong>le</strong>ment à être “politique” mais à porter sur la scène publique<strong>le</strong> débat concernant <strong>le</strong> développement des entreprises. C’estd’ail<strong>le</strong>urs tout <strong>le</strong> sens que nous donnons en nous affichantcomme <strong>le</strong> “par<strong>le</strong>ment des entreprises”. Pour y parvenir, nousavons travaillé, mes collègues et moi-même, 57 élus régionauxet tous chefs d’entreprise en activité, sur un texte fondateur.Adopté à l’unanimité lors de notre dernière assemblée généra<strong>le</strong>,il comporte 9 priorités.Parmi <strong>le</strong>s 9 priorités que vous vous êtes fixées,quel<strong>le</strong>s sont cel<strong>le</strong>s qui vous semb<strong>le</strong>nt essentiel<strong>le</strong>s ?A mes yeux, el<strong>le</strong>s <strong>le</strong> sont toutes ! L’importance de chacune n’esten aucune manière fonction de son ordre chronologique. Jecommencerai volontiers par <strong>le</strong> développement économique. Ilpasse avant tout par la création et transmission d’entreprisesauxquel<strong>le</strong>s nous devons, prioritairement, sensibiliser et associer<strong>le</strong>s jeunes. La nécessité de développer des liens étroits aveceux est un enjeu primordial pour la pérennité de nos entreprises.Pour nous rapprocher des jeunes, de nouveaux moyens de sensibilisationà l’esprit d’entreprendre doivent être imaginés et l’offrede formation des Chambres doit faire l’objet d’une mise ensynergie à l’échelon régional.Un autre enjeu majeur pour assurer ce développement est<strong>le</strong> maintien des centres de décision des entreprises surnotre territoire. Nous sommes la 5ème région industriel<strong>le</strong> et laCCI de <strong>Bretagne</strong> entend bien se battre pour garder ce rang.Je n’accepterai aucun fatalisme.S’agissant du tourisme, du commerce de proximité et desentreprises de services, ces secteurs d’activité constituentnos métiers de base. Avec un réseau renforcé nous mobiliseronsencore plus de moyens pour défendre <strong>le</strong>urs intérêts.Et en matière d’international, d’aménagementet d’attractivité du territoire, quels objectifsvous êtes-vous fixés ?L’ouverture au marché international et l’export sont essentielspour <strong>le</strong> développement des entreprises bretonnes. Aujourd’hui,el<strong>le</strong>s ne <strong>le</strong> pratiquent pas suffisamment et ont de ce fait souf-30BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


fert plus que d’autres lors de la crise de 2008-2009. Pourinverser la tendance, nous allons <strong>le</strong>s aider à prospecter au-delàdes frontières. Comment ? Notamment en travaillant maindans la main avec <strong>Bretagne</strong> International, de manière à proposerune offre complète et globa<strong>le</strong>.En matière d’aménagement du territoire, la CCI de<strong>Bretagne</strong> va servir de tête de pont afin que chaque territoirebénéficie avec équité du même développement. Jepense en particulier à la bonne réalisation du TGV ou duschéma numérique. Sur <strong>le</strong> plan énergétique, je <strong>le</strong> rappel<strong>le</strong>une nouvel<strong>le</strong> fois, <strong>le</strong>s entreprises de <strong>Bretagne</strong> sont en danger,<strong>le</strong> nord particulièrement. Il y a urgence à trouver unesolution pour sécuriser notre approvisionnement. C’estpourquoi, tout en étant un ardent défenseur du développementdurab<strong>le</strong> et des énergies renouvelab<strong>le</strong>s, j’appuiefermement <strong>le</strong> projet finistérien, récemment entériné parl’Etat, de centra<strong>le</strong> à gaz pour la production d’é<strong>le</strong>ctricité.Il est <strong>le</strong> seul moyen technique permettant de répondre auxbesoins des entreprises.Tous ces combats, nous <strong>le</strong>s mènerons sans aucuneagressivité avec nos partenaires, mais au contraire enlien avec eux.Solidarité et démocratie sont inscritesà votre programme. Comment pensez-vous<strong>le</strong>s mettre en œuvre ?Assez faci<strong>le</strong>ment je dois dire. Notre logique au sein duréseau est de faire en sorte que chaque vil<strong>le</strong> de <strong>Bretagne</strong>,chaque entreprise sur chaque territoire aient <strong>le</strong>s mêmeschances de développement. Seu<strong>le</strong> la solidarité entre noustous permettra d’atteindre ce résultat. Quant à la démocratie,el<strong>le</strong> passe par un débat régulier entre désormais 57 élus régionauxréunis dans un seul hémicyc<strong>le</strong>, <strong>le</strong> par<strong>le</strong>ment des entreprisesde <strong>Bretagne</strong>.Les rapports entre <strong>le</strong>s CCI et la CRCI ont souventété diffici<strong>le</strong>s par <strong>le</strong> passé. Quel état d’espritprévaut aujourd’hui au sein du réseau ?La réforme s’est imposée à nous. Mais aujourd’hui, je sais pouvoirm’appuyer sur une équipe d’élus renouvelée, très activeprofessionnel<strong>le</strong>ment et animée d’une forte volonté de travail<strong>le</strong>rensemb<strong>le</strong>. La diversité des secteurs représentés dans cetteassemblée, tout comme son ancrage régional lui assure unelégitimité incontestab<strong>le</strong> pour servir <strong>le</strong>s intérêts des entreprises.Avec <strong>le</strong> réseau des CCI, en partenariat, et non pas en concurrenceavec <strong>le</strong>s structures régiona<strong>le</strong>s existantes, nous allonsmutualiser nos compétences pour mieux contribuer au rayonnementéconomique de la <strong>Bretagne</strong>. En matière d’internationalpar exemp<strong>le</strong>, Jean-Yves Le Drian et Patrick Caré ont déjàeu, à plusieurs reprises, l’occasion de me prêter une oreil<strong>le</strong>attentive. Je m’en réjouis, car à l’avenir nous jouerons la cartede la complémentarité avec un certain nombre d’acteurs dudéveloppement économique régional.■ Propos recueillis par Véronique MaignantRÉGIONLes 9 priorités de la CCI de <strong>Bretagne</strong> qui engagentl’avenir de notre territoire et de nos entreprises■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> fera la promotion de l’entreprise en développant <strong>le</strong> goût de la création,l’attractivité du territoire pour <strong>le</strong>s repreneurs et <strong>le</strong>s investisseurs, ainsi que <strong>le</strong> souci de maintenir<strong>le</strong>s centres de décision ancrés durab<strong>le</strong>ment en région.■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> se mobilisera pour renforcer <strong>le</strong>s liens entre <strong>le</strong>s jeunes et l’entreprise,à travers l’orientation et l’offre de formation, mais éga<strong>le</strong>ment par des initiatives innovantes.■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> se battra pour conforter et développer<strong>le</strong>s capacités productives des industries bretonnes.■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> fera une promotion active de l’économie résidentiel<strong>le</strong>,et notamment du tourisme et du commerce de proximité.■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> développera l’internationalisation des entreprises et de <strong>le</strong>urs compétences■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> se mobilisera pour un développement territorial équilibré,grâce à des infrastructures de communication permettant l’équité entre <strong>le</strong>s territoires,qu’il s’agisse notamment de la bonne réalisation du TGV intra-breton, ou du schéma numérique.■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> facilitera <strong>le</strong>s liens et mobilités avec <strong>le</strong>s régions périphériques et européennes.■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> se battra pour que l’approvisionnement énergétiquedes entreprises bretonnes soit assuré et garanti durab<strong>le</strong>ment.■ La CCI de <strong>Bretagne</strong> se mobilisera pour que <strong>le</strong>s entreprises disposentdu foncier suffisant pour <strong>le</strong>ur développement.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201131


L’INNOVATION ET LA VEILLE DANS LES PME À TRAVERS LE PROGRAMME PL@NET VEILLELa veil<strong>le</strong>, une priorité pour rester compétitifRÉGIONConscients de la nécessité de surveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs concurrents ou de détecter l’émergence de nouveaux marchés, nombreuxsont <strong>le</strong>s dirigeants qui ne savent comment aborder la question. Afin de <strong>le</strong>s aider à trouver des solutions,l’Arist <strong>Bretagne</strong>, en collaboration avec <strong>le</strong>s CCI et la Région, propose un accompagnement individuel pour mettre enplace des outils simp<strong>le</strong>s et concrets de veil<strong>le</strong> sur Internet. Retour sur deux témoignages d’entreprises ayant bénéficiéde l’opération “Pl@Net Veil<strong>le</strong>” dans <strong>le</strong> Morbihan.Pl@net Veil<strong>le</strong> participera aux Rencontres Veil<strong>le</strong> Ouest 2011 qui auront lieu <strong>le</strong> 27 septembre 2011 à Rennes à la ChambreDépartementa<strong>le</strong> des Métiers, de 9h à 18h. Les inscriptions sont ouvertes sur www.veil<strong>le</strong>-ouest.frARBOR TECHNOLOGIES (LANDEVANT-56)L’innovation est essentiel<strong>le</strong>pour conserver ses margesAvec un CA 2010 d’un peu moins de 4 millions d‘euroset 33 salariés permanents, Arbor Technologies tab<strong>le</strong>sur 5 millions d’euros de CA fin 2011 dont 25 % à l’export(Maghreb et Amérique du Sud). Pour atteindre cet objectif,Arbor mise avant tout sur l‘innovation.“Le niveau technologique a particulièrement évoluéces dernières années, explique Gil<strong>le</strong>s Nignon, Pdg de la SAScréée en 1990. L’innovation est essentiel<strong>le</strong> pour conserver desmarges correctes et exporter. El<strong>le</strong> passe par une offre produitsrégulièrement renouvelée et différente de cel<strong>le</strong> de la concurrence,soit dans notre secteur, et rien que sur <strong>le</strong> Grand Ouest,32BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


une demi-douzaine d’entreprises.”Arbor Technologiespropose 3 gammes de fabrication.La première, aujourd’huistandardisée, est transversa<strong>le</strong>à tous <strong>le</strong>s secteurs industriels.Il s’agit de tunnels de lavage,de tab<strong>le</strong>s élévatrices ou d’équipementsde manutention, enrésumé des solutions pour luttercontre <strong>le</strong>s TMS. La 2Gil<strong>le</strong>s Nignonndegamme est constituée par dessolutions clé en main de lignesde travail. Enfin, la 3 ème gamme propose des nouvel<strong>le</strong>smachines brevetées, “intégrant une conception de rupture etde nouvel<strong>le</strong>s opportunités d’évolution” souligne <strong>le</strong> Pdg. Il s’agitde robots ou de machines hautement sophistiqués comme ladernière invention d’Arbor : un équipement qui automatise latâche de tri du poisson sur plusieurs espèces mélangées dans<strong>le</strong>s criées ou directement à bord des navires.“En 20 ans d’existence, nous avons déposé 5 brevets de processou de conception. Aujourd’hui, pour rester compétitifs,nous essayons, avec l’appui de l’Arist <strong>Bretagne</strong>, de mettre enplace une veil<strong>le</strong> au sein de l’entreprise. Il s’agit de la systématiseravec par exemp<strong>le</strong> la mise en place de flux RSS et de motsclés qui analyseront tout ce qui relève de notre domaine d’activité.Cette démarche rentre dans <strong>le</strong> programme Pl@net Veil<strong>le</strong>intégrant 4 rencontres en groupe ou individuel<strong>le</strong>s. La veil<strong>le</strong> estessentiel<strong>le</strong> car el<strong>le</strong> a pour objectif de suivre en temps réell’évolution des nouvel<strong>le</strong>s technologies à travers <strong>le</strong> monde et <strong>le</strong>sproduits novateurs qui sont mis sur <strong>le</strong> marché. Le seul frein pournous, et je suppose pour toute PME, est de dégager du tempspour s’y consacrer régulièrement.”■ V.M.RÉGIONACCOAST (ARRADON-56)La veil<strong>le</strong> stratégique permet deconforter son positionnementCréée en 2009 par Samuel Pineau, Accoastbénéficie du statut de Jeune Entreprise Innovante.El<strong>le</strong> s’est spécialisée dans la durabilité des ouvrages(corrosion, hydrocarbures) et <strong>le</strong> monitoringenvironnemental. L’innovation fait partie intégrantede sa stratégie de développement.“Les grands ports maritimes commeDunkerque, Nantes, Saint-Nazaire ou Marseil<strong>le</strong> comptentparmi nos clients. Nous travaillons aussi avecBouygues TP, Vinci, des grands groupes industriels,<strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s CCI ou encore la Région.C’est toute la comp<strong>le</strong>xité de notre activité : el<strong>le</strong>s’adresse à des acteurs très différents avec desmodes de gestion différents, notamment quand ils’agit des ports” explique Samuel Pineau, Présidentde la SAS dont 34 % du capital est détenu par NKE(Hennebont). Accoast se déploie sur deux segments : la gestionet la durabilité des ouvrages maritimes, “de loin encore <strong>le</strong>plus rémunérateur avec des interventions du type étude desapports contaminants, diagnostic corrosion, etc.” ; <strong>le</strong> 2nd segmentporte sur la stratégie d’analyse et de monitoring quidécou<strong>le</strong> de la capitalisation des données existantes. “C’est unsegment émergent avec de la R&D omniprésente.” L’équiped’Accoast compte 4 ingénieurs docteurs. En p<strong>le</strong>ine structuration,la jeune entreprise dispose d’un capital de 100 000euros pour assurer sa R&D et vise un CA à l’équilibre en 2011.Samuel Pineau, Président de la SAS AccoastTrois types de veil<strong>le</strong> : commercia<strong>le</strong>, scientifique et stratégique.“En matière commercia<strong>le</strong>, notre objectif est de pouvoir suivrel’activité de nos clients et répondre aux appels d’offre. La veil<strong>le</strong>scientifique consiste pour l’essentiel à une veil<strong>le</strong> bibliographiqueavec recherche d’études. Quant à la veil<strong>le</strong> stratégique,el<strong>le</strong> passe par la surveillance de la concurrence et doit nouspermettre de conforter la pertinence de notre positionnementsur notre 2nd segment. Nous sommes l’un des rares intervenantssur l’aspect méthode et acquisition d’instruments depointe et c’est en partie notre offre qui va faire émergerl’activité. Dans <strong>le</strong>s appels d’offres nous sommes obligés demettre <strong>le</strong> contenu de notre démarche, et c’est ainsi que jeremarque très souvent que <strong>le</strong> code des marchés publics estun formidab<strong>le</strong> puits d’innovations.” Avec <strong>le</strong> programme Pl@NetVeil<strong>le</strong>, <strong>le</strong> jeune dirigeant souhaite à terme mettre en placedes outils simp<strong>le</strong>s, gratuits, disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> web et convergeantsur une même plateforme.■ V.M.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201133


LA PRIME DE DIVIDENDES S’IMPOSE AUX ENTREPRISES DE PLUS DE 50 SALARIÉSContre vents et marées !PRATIQUESLe 13 juil<strong>le</strong>t, <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>ment a adopté la “prime contre dividendes” imposée par Nicolas Sarkozy aux “entreprisesqui se portent bien”. El<strong>le</strong> s’impose donc aux entreprises de plus de 50 salariés qui distribuent des dividendesen hausse, et el<strong>le</strong> est assortie d’exonération de charges. Son montant en moyenne atteindra 700 euros.El<strong>le</strong> bénéficiera au moins à 4 millions de salariés. Nous vous présentons ci-aprèsquelques réactions recueillies début juil<strong>le</strong>t, quelques jours avant son adoption.■ Anny LetestuINTERVIEW DE CHRISTELLE BOULOUX-POCHARD,avocat associé au sein de la SCP ARES-Avocats, spécialiste en droit du travailUn délai de mise en œuvre de 3 moisComment est fixée la prime etquel<strong>le</strong>s en sont <strong>le</strong>s contreparties ?Le montant est négocié entre <strong>le</strong>s organisations syndica<strong>le</strong>s et ladirection de la société, ou à défaut d’aboutissement des négociations,par décision unilatéra<strong>le</strong> de l’employeur. Cette prime departage des profits est, selon <strong>le</strong> projet de loi, exonérée de cotisationspatrona<strong>le</strong>s et salaria<strong>le</strong>s, de sécurité socia<strong>le</strong>, mais assujettieà la CSG/CRDS (8 %) et au forfait social (6 %). L’employeurdevra déclarer <strong>le</strong> montant des primes versées à l’URSSAF.Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s différences avec <strong>le</strong>s dispositifsprécédents comme la “prime Vil<strong>le</strong>pin” de 2006et la “prime Sarkozy” de 2008 ?Il ne s’agit plus d’une possibilité, mais d’une obligation de verser.Le champ d’application de la mesure est plus restreint que<strong>le</strong> champ d’application des dispositifs passés.Cette prime repose sur quel principe ?L’obligation de verser ne pèse que sur <strong>le</strong>s sociétés ayant autorisé,à compter du 1er janvier 2011, au titre du dernier exerciceclos, l’attribution de dividendes dont <strong>le</strong> montant - par action oupart socia<strong>le</strong> - est en augmentation par rapport à la moyenne desdividendes – toujours par action ou part socia<strong>le</strong> - versés au titredes 2 exercices précédents.Quand cette prime doit-el<strong>le</strong> être mise en œuvre ?Dans <strong>le</strong>s 3 mois à compter de l’Assemblée Généra<strong>le</strong> autorisantla distribution de dividendes. C’est très court. Cependant, il ya un amendement pour <strong>le</strong>s sociétés dont <strong>le</strong>s attributions de dividendessont intervenues à la date de promulgation de la loi. Ledélai court jusqu’au 31 octobre 2011. Ce respect du délai estimportant, car il conditionne <strong>le</strong> bénéfice des exonérationssocia<strong>le</strong>s afférentes à ce dispositif.Une précision importante : <strong>le</strong> texte de loi ne par<strong>le</strong> pas de versement,mais d’un délai d’institution, de mise en œuvre. L’idéeest que l’accord avec <strong>le</strong>s organisations syndica<strong>le</strong>s soit concludans ce délai et déposé à la DIRECCTE (Direction Régiona<strong>le</strong> desEntreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travai<strong>le</strong>t de l’Emploi), ou que la décision unilatéra<strong>le</strong> de l’employeur soitprise et déposée à la DIRECCTE. Les versements peuvent, àmon sens, et selon <strong>le</strong> texte, être postérieurs.Comment cela se passe quand une société fait partied'une holding ?Si l'entreprise dominante du groupe décide d'attribuer, à compterdu 1er janvier 2011, un montant de dividendes en augmentationpar rapport à la moyenne du montant versé par part ouaction socia<strong>le</strong> - au niveau de cette holding - au titre des 2 exercicesprécédents, <strong>le</strong>s autres sociétés appartenant à ce groupe(d'au moins 50 salariés) doivent verser une prime au bénéficede l'ensemb<strong>le</strong> des salariés.Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s sanctionsen cas de non-respect de la loi ?Cette sanction est d’un an d’emprisonnement et d’une amendede 3 750 € (au maximum), sanction prévue par l’artic<strong>le</strong> L.2243-2 du code du travail, en cas de non-respect de la loi et précisémentd’absence d’engagement de la négociation en vue deconclure un accord.34BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


TÉMOIGNAGE D’ENTREPRISEFRANÇOIS COUDRON, Président de l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM)35 et 56. PDG de Saugera, une PME de 25 salariés, acquise en 1998Le cas particulier du rachat d’entrepriseA priori, on aurait pu penser quecette prime était une bonneinitiative ?On aurait pu, mais ce n’est pas <strong>le</strong> cas.C’est faire fi des négociations socia<strong>le</strong>s qui ontdéjà lieu au sein de l’entreprise. Les différencesentre <strong>le</strong>s entreprises sont très nombreuses,car <strong>le</strong>urs activités sont variées, etcette prime ignore ces différences. Enfin, <strong>le</strong>dividende rémunère <strong>le</strong> capital. La très fortemajorité des entreprises – j’oublie <strong>le</strong>s entreprisesdu CAC 40 – n’est pas concernée parcette prime, sauf dans un cas, qui est un casmajeur et qui me soucie, celui du rachat d’entreprise.J’ai racheté en 1998 l’entreprise Saugera,basée à Noyal-Pontivy (56), et je connais lasituation. Dans ce cas-là, la personne qui ainvesti dans l’entreprise a une dette qu’onappel<strong>le</strong> la dette senior. Les actions sont dansune holding. Pour rembourser la dette, lasociété de base doit verser des dividendes àla holding pour pouvoir honorer la dette. Cesemprunts sont faits sur 7 ou 8 ans. Je penseà tous mes collègues qui ont été obligés derenégocier <strong>le</strong>ur dette senior à cause de lacrise économique et qui voient arriver cetteobligation de prime…Chez nous, beaucoup d’adhérents ont cesouci. Cette prime est injuste. C’est uneméconnaissance du terrain ! On se bat pourgagner de la compétitivité. On a fait de grosefforts en période de crise, on a essayé defaire de la formation, de la qualification, et d’unseul coup on nous présente cette prime.Non !PRATIQUESBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201135


INTERVIEW DE PATRICK CARÉPrésident du Medef <strong>Bretagne</strong>“Cette loi traduit surtoutune méconnaissance del’économie et des entreprises !”PRATIQUES36Que pensez-vous de ce projet de loi ?C’est méconnaître tota<strong>le</strong>ment la réalité économique del’entreprise ! D’abord, <strong>le</strong> versement d’une prime qui vise àaméliorer <strong>le</strong> pouvoir d’achat des français ne peut s’envisagerque dans <strong>le</strong> cadre d’un dispositif facultatif et universel, pas d’unefaçon imposée. Ensuite, en limitant cette prime auxentreprises qui distribuent des dividendes, cela ne concernequ’une minorité de salariés. Cette prime suscitera beaucoupde déceptions et de frustrations. Enfin, au Medef, on considèreque <strong>le</strong> montant doit être fixé par l’entreprise en fonction de sasituation économique.Une minorité d’entreprises verse des dividendes ?Oui, ça concerne très peu de gens. Il faut que <strong>le</strong>s dividendesaugmentent pour que <strong>le</strong>s chefs d’entreprise puissent verser cetteprime, dans <strong>le</strong>s conditions prévues par <strong>le</strong> législateur. Beaucoupd’entreprises font de l’intéressement, de la participation, qui sontmis en place et négociés avec <strong>le</strong>s partenaires sociaux. Jepense que <strong>le</strong>s entreprises n’ont pas besoin que l’Etat <strong>le</strong>urordonne de verser une prime. C’est un mépris de la négociationsocia<strong>le</strong> dans l’entreprise.On sait que <strong>le</strong> tissu économique bretonest constitué de PME. Quel<strong>le</strong>s incidencesce projet peut-il avoir sur el<strong>le</strong>s ?Il n’y a pas plus de PME en <strong>Bretagne</strong> que dans <strong>le</strong>s autresrégions. Les chefs d’entreprise ne comprennent pas cetteprime. Ils ont l’impression que <strong>le</strong>s pouvoirs publics se substituentà eux, et entretiennent la confusion entre rémunération ducapital et rémunération du travail. Cela n’a rien à voir. Les dividendes,c’est la rémunération du capital, alors que la rémunérationdu travail, c’est <strong>le</strong> salaire. Je pense que <strong>le</strong> danger, c’estque cette prime soit un frein à l’investissement. Vous savez quependant la crise, beaucoup de personnes ont aidé <strong>le</strong>s entreprises,soit en injectant des fonds dans <strong>le</strong>s PME, soit en ne touchantpas de dividendes. Aujourd’hui, ils ont donc investi,soutenu ces entreprises, et alors que certaines s’en sortent, ilsne vont pas pouvoir se rémunérer de l’investissement qu’ils ontfait et du risque qu’ils ont pris !Est-ce que faire des dividendes signifiequ’une entreprise est riche ?Le versement de dividendes répond à plusieurs critères. Ce n’estpas uniquement par rapport au résultat ou à la performance del’entreprise, contrairement à ce qui avait été instauré avec l’intéressementou la participation. Ce n’est pas un signe derichesse. C’est juste la rémunération d’un capital engagé dansl’entreprise, par quelqu’un qui a investi une partie de son patrimoine! J’ai vérifié la rémunération moyenne pour <strong>le</strong>s entreprisesdu CAC 40, el<strong>le</strong> est de 3,6 %. Compte tenu du risque, on ne peutpas dire que ce soit excessif.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011Donc pour vous, cela n’a rien à voir avec uneaugmentation de salaire ? Sachant que l’objectifde la prime salaria<strong>le</strong>, avancé par Nicolas Sarkozyau départ, était d’augmenter <strong>le</strong> pouvoir d’achatdes salariés ?Non. C’est une prime qui dépend de l'évolution des dividendes.Son existence est remise en cause chaque année. El<strong>le</strong> n’a pasun caractère automatique. El<strong>le</strong> est aléatoire.Est-ce que vous trouvez que ce projet de loirépond à l’idée d’une règ<strong>le</strong> des “trois tiers”(3 parts éga<strong>le</strong>s aux actionnaires, salariés età l’investissement) ?Cette loi ne correspond pas à grand-chose, car el<strong>le</strong> traduitsurtout une méconnaissance de l’économie et des entreprises !La va<strong>le</strong>ur ajoutée des entreprises est affectée aux deux tiers aupaiement des salaires, et <strong>le</strong> reste sert à financer <strong>le</strong>s charges defonctionnement de l’entreprise, <strong>le</strong>s impôts, <strong>le</strong>s taxes qui sont trèsé<strong>le</strong>vées en France, <strong>le</strong>s investissements, et en dernier <strong>le</strong>s dividendes.Cette règ<strong>le</strong> des trois tiers fait fi de la réalité historiquedes entreprises, de <strong>le</strong>urs différences… Pourquoi imposer lamême règ<strong>le</strong> pour toutes <strong>le</strong>s entreprises ? On a encore du malaujourd’hui à donner aux responsab<strong>le</strong>s politiques une cultureéconomique de l’entreprise.Que pensez-vous de l’écart qui se creuse entre <strong>le</strong>shauts et <strong>le</strong>s moyens salaires, et si <strong>le</strong> Medef semb<strong>le</strong>hosti<strong>le</strong> à ce projet de loi, quel<strong>le</strong>s sont ses propositionsou pistes de réf<strong>le</strong>xion ?Il y a en effet des patrons de grosses entreprises qui ont desrémunérations qui ont évolué très vite, mais cela ne concernequ’une extrême minorité. Si on écrêtait <strong>le</strong>s 200 premiers salairesen France, on verrait que l’écart n’est pas si important quecela. Le pouvoir d’achat dépend de causes étrangères à l’entreprise,tel<strong>le</strong>s que la faib<strong>le</strong>sse de notre croissance économique,<strong>le</strong>s prélèvements sociaux qui grèvent <strong>le</strong>s salaires netsversés etc. Avec cette prime, on augmente <strong>le</strong> pouvoir d’achatde certains salariés, mais à court terme ! Cela va altérer lacompétitivité des entreprises françaises.Combien d’entreprises bretonnes sont concernéespar cette prime ?Peut-être entre 5 et 10 000 entreprises, mais c'est très diffici<strong>le</strong>à évaluer.


L’AVIS DE MICHEL GODET,économiste et auteur de “Bonnes nouvel<strong>le</strong>s des conspirateurs du futur”,paru en mars 2011 chez Odi<strong>le</strong> JacobCette prime c’est de la démagogie !Que pensez-vous de cette prime ?L’an dernier <strong>le</strong> PIB a augmenté de 1,5 % et la dépense publiquea augmenté de 7 %. Cela signifie que l’on a mis 7 litres d’eaudans <strong>le</strong> désert et que l’on en a récupéré 1 litre et demi seu<strong>le</strong>ment! On devra rembourser <strong>le</strong>s 7 litres d’eau. On distribue desrevenus dits de croissance, qui sont en fait une dette supplémentaire,pas une production de richesse. Pour <strong>le</strong>s entreprises,distribuer des revenus, soit aux actionnaires, soit aux salariés,c’est un peu au détriment de l’avenir. Cette prime, c’est de ladémagogie ! Je connais une grande entreprise de services quiemploie plusieurs milliers de personnes et pour qui <strong>le</strong>s salairesreprésentent à peu près 80 % du coût. Pour el<strong>le</strong>, c’est <strong>le</strong> quartde son bénéfice qui va partir en prime. C’est une capacitéd’autofinancement en moins et ce n’est pas comme cela quel’on prépare l’avenir !Cette prime a été pensée au départpour augmenter <strong>le</strong> pouvoir d’achat ?Les gens épargnent dès qu’ils <strong>le</strong> peuvent, autrement <strong>le</strong> surplusde <strong>le</strong>urs revenus sert à payer <strong>le</strong>s impôts qui n’arrêtent pasd’augmenter, l’énergie etc. Bref, on marche sur la tête ! On est<strong>le</strong> seul pays de la zone euro où, depuis dix ans, <strong>le</strong>s revenus disponib<strong>le</strong>sbruts des ménages augmentent plus vite que <strong>le</strong> PIB,ça ne va pas durer… Ce que l’on ne dit pas aux français, c’estqu’il va falloir travail<strong>le</strong>r plus pour espérer ne pas gagner moins !Aujourd’hui pourtant, l’entreprisedoit tenir compte de son impact social ?On appel<strong>le</strong> ça la participation. En plus avec cette prime, l’Etatse mê<strong>le</strong> de ce qui ne <strong>le</strong> regarde pas. Ce n’est pas à lui de déciderd’une prime dans <strong>le</strong>s entreprises, mais au chef d’entreprise !La conséquence, c’est que cela va diminuer <strong>le</strong> résultat et créerencore plus de mécontents ! Cela aurait été plus intelligent dedistribuer l’équiva<strong>le</strong>nt de la prime en actions. Pour distribuer desrevenus, il faut augmenter <strong>le</strong>s ventes. On n’arrive pas à exporteret on a un déficit extérieur abyssal. Ce n’est pas <strong>le</strong> momentd’octroyer une prime supplémentaire. Il faut d’abord débriderla création de richesse !PRATIQUESTÉMOIGNAGE D’ENTREPRISEQue pensez-vous de ce projet de loi ?En tant que citoyen français, je suis d’accordpour dire qu’il y a un problème de redistributiondes richesses. En tant que chef d’entreprise,ce qui me choque c’est la manière donton nous impose ce projet.Avec mes effectifs, je suis concerné par laprime, mais je me demande pourquoi seu<strong>le</strong>s<strong>le</strong>s entreprises de plus de 50 salariés sontassujetties à cette obligation ? Il existe desentreprises de 20 à 30 salariés qui gagnentPhoto : Didier OlivréOLIVIER POUCHIN, PDG de Calligraphy Print à Chateaubourg (35),PME de 60 salariés, acquise en 2009 dans <strong>le</strong> cadred’une transmission familia<strong>le</strong>Les dividendes ne sont pasforcément signe de richessebeaucoup plus d’argent que nous ! Je connais aussi des sociétés trois fois plusgrosses que la nôtre, qui ont partagé <strong>le</strong>ur société en trois. Chacune affiche moinsde 50 salariés, et <strong>le</strong>ur dirigeant unique ne paiera pas la prime. Moi, si. Cette primene devrait pas être basée sur <strong>le</strong>s effectifs, car ce n’est pas parce que l’on a moinsde salariés que l’on est moins riche.Est-ce que c’est un signe de richessepour une entreprise de faire des dividendes ?Non. Supposons que mon entreprise ait fait zéro euro de dividendes en 2009,du fait de la crise, et que l’année suivante el<strong>le</strong> en ait fait 20 000. Il y a 2 ans, pourracheter la société de mon père, j’ai créé une holding et fait un emprunt.Pour rembourser la dette, techniquement l’entreprise est obligée de faire desdividendes. Avec cette mesure, je me retrouverai à devoir verser 60 000 eurosde primes (sur la base de 1 000 euros x 60 salariés). C’est injuste.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201137


JuridiqueL’accès à l’emploi des jeunes, quel<strong>le</strong>s nouveautés juridiques ?PRATIQUESQuelques chiffres…Le taux de chômage des 15-24 ans a progressé de 17,7 % en2008 à 24,3 % en 2010.Quel<strong>le</strong>s solutions pour faciliter l’accès des jeunes à l’emploi ?Dans son diagnostic sur l’emploi des jeunes, <strong>le</strong> COE (Conseild’Orientation pour l’Emploi) a constaté que <strong>le</strong>s formations enalternance favorisent une meil<strong>le</strong>ure insertion des jeunes dansl’emploi. Son analyse a inspiré <strong>le</strong>s partenaires sociaux et <strong>le</strong>législateur, puisqu’un accord national interprofessionnel sur l’accèsdes jeunes aux formations en alternance et aux stages enentreprise a été signé, <strong>le</strong> 7 juin 2011, puis une loi (n°2011-893)sur <strong>le</strong> développement de l’alternance, reprenant plusieursmesures prévues par cet accord, a été publiée au journal officiel,<strong>le</strong> 29 juil<strong>le</strong>t dernier.Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s nouveautés ?L’encadrement des stages en entrepriseLa loi du 28 juil<strong>le</strong>t 2011 a créé une section 4 dans <strong>le</strong> Code del’Education, intitulée “stages en entreprise” et vise ainsi à encadrer<strong>le</strong>s stages pédagogiques scolaires ou universitaires effectuésen entreprise et à mettre fin aux conventions de stages decomplaisance.La loi pose deux principes fondamentaux :- Les stages doivent être intégrés à un cursus pédagogiquescolaire ou universitaire ;- Ils ne peuvent pas avoir pour objet l’exécution d’une tâcherégulière correspondant à un poste de travail permanent del’entreprise.El<strong>le</strong> précise plusieurs autres règ<strong>le</strong>s, notamment :- La durée maxima<strong>le</strong> du (des) stage(s) effectué(s) par un mêmestagiaire dans une même entreprise est de 6 mois par annéed’enseignement ;- Sur un même poste de travail, l’employeur doit observer un délaide carence d’1/3 de la durée du stage précédent ;- Si la durée du stage au sein d’une même entreprise est supérieureà deux mois consécutifs ou non au cours d’une mêmeannée scolaire ou universitaire, une gratification de stage devraêtre versée (<strong>le</strong> montant sera fixé par convention de branche,accord professionnel étendu ou, à défaut, par décret.)- L’employeur devra tenir à jour un registre des conventions destage (dont <strong>le</strong> contenu doit être précisé par décret).Si la loi ne vise pas de sanction, en cas de non-respect de cesdispositions, <strong>le</strong>s stagiaires concernés pourraient fort bien saisirla juridiction prud’homa<strong>le</strong> aux fins de voir qualifier <strong>le</strong>ur conventionde stage de contrat de travail, d’obtenir des rappels desalaires, des indemnités de rupture et autres dommages et intérêtspour rupture abusive…Le respect de ces règ<strong>le</strong>s est doncvivement conseillé et il appartient à l’employeur d’être attentif àla rédaction des conventions de stage..Dispositions communes aux contrats d’apprentissageet de professionnalisationL’apprenti et <strong>le</strong> titulaire du contrat de professionnalisation pourrontdésormais se voir délivrer, par l’organisme qui assure <strong>le</strong>urformation, une carte “Etudiant des métiers” <strong>le</strong>ur permettantnotamment de bénéficier de réductions tarifaires.Deux entreprises, dont l’activité est saisonnière, pourront désormais“partager” un apprenti ou une personne en contrat de professionnalisation(âgée de moins de 26 ans), moyennant larégularisation préalab<strong>le</strong> d’une convention tripartite comportantdes mentions obligatoires destinées à assurer l’organisationconcrète de ce “partage”.Dispositions spécifiques aux contrats d’apprentissageLa condition d’âge pour souscrire un contrat d’apprentissageaprès avoir effectué la scolarité du premier cyc<strong>le</strong> de l’enseignementsecondaire n’est plus 15 ans au moment de la signature,mais 15 ans au cours de l’année civi<strong>le</strong>.Les entreprises de travail temporaire pourront désormais concluredes contrats d’apprentissage. L’apprenti sera formé, pour partie,en entreprise (dans <strong>le</strong> cadre des missions de travail temporaire,la durée de chaque mission ne pouvant alors être inférieureà 6 mois) et, pour partie, en centre de formation d’apprentis.Dispositions spécifiques aux contrats de professionnalisationLe contrat de professionnalisation (à durée déterminée) peutdésormais être renouvelé pour préparer une qualification supérieureou complémentaire, si <strong>le</strong> bénéficiaire a obtenu la qualificationinitia<strong>le</strong>ment préparée.A titre expérimental (pour une période de 3 ans), la loi permet auxparticuliers employeurs de conclure des contrats de professionnalisation.Les conditions de mise en œuvre devront être préciséespar un accord de branche.Christel<strong>le</strong> BOULOUX POCHARD,Avocat spécialiste en droit du travailAssociée de la SCP ARES38BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 2011


PRATIQUESABONNEZ-VOUSÀBRETAGNEÉCONOMIQUE8numéros35 €au lieu de41,20 €TELECHARGEZVOTRE BULLETIN D’ABONNEMENTsur <strong>le</strong> sitewww.bretagne-economique.comAFFAIRES À CÉDER - JTB RENNES1 Travaux d’installation et maintenance de chauffage, climatisation,plomberie et ventilationC.A. 2010 : environ 4 000 K€ - R.N. environ 6%Clientè<strong>le</strong> : Essentiel<strong>le</strong>ment professionnelsFonds propres nécessaires : 500 K€2 Distribution de produits d’équipement et de décoration de maisonC.A. 2011 : environ 3 300 K€ - R.N. environ 5%Clientè<strong>le</strong> : Particulier & ProfessionnelsFonds propres nécessaires pour l’exploitation : 800 à 1 000 K€Fonds propres nécessaires pour l’immobilier : 300 K€3 Cuisines aménagées, dressings et travaux d’agencementC.A. 2010 environ 1 200 K€ - R.N. environ 5%Clientè<strong>le</strong> : Particulier & ProfessionnelsFonds propres nécessaires : 300 à 400 K€4 Carte Agent commercial construction isolanteC.A. : environ 12 000 K€ - Commission environ 350 à 400 K€.Clientè<strong>le</strong> : Professionnels.Fonds propres nécessaires : 100 à 150 K€JTB RENNES - Félix JOLIVETLe Quirinal • 16, mail Anne-Catherine • 35000 RennesTél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 - E-mail : contact@jtbconseil.fr1AFFAIRES À CÉDER - JTB NANTESTraitement de surfacesC.A. entre 6 000 et 10 000 K€ - Excel<strong>le</strong>nte rentabilitéAFFAIRES RECHERCHÉES - JTB NANTES- Entreprise de climatisation (Grand Ouest)- Entreprises secteurs production industriel<strong>le</strong>, négoce,service à partir de 800 KE de chiffre d’affaires (Grand Ouest)NOUVEAUNOUVEAUJTB NANTES - Jacques THIÉBAUT12 rue du Chapeau Rouge • 44000 NantesTél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24 - E-mail : jtb.jtr@wanadoo.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°209 • SEPTEMBRE 201139

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