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Réacteurs nucléaires : de la simulation aux simulateurs - CEA

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Pourquoi simuler ?Que simuler ?La sûreté <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions <strong>nucléaires</strong>, etnotamment celle <strong>de</strong>s réacteurs à eau souspression (REP), impose <strong>de</strong> prendre encompte dès <strong>la</strong> conception tous les types <strong>de</strong>scénarios acci<strong>de</strong>ntels, même les plus improbables.La démonstration <strong>de</strong> cette sûreté nepeut pas, bien évi<strong>de</strong>mment, s’appuyer surl’expérimentation en vraie gran<strong>de</strong>ur et nécessited’avoir recours à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique(encadré A, Qu’est-ce qu’une simu<strong>la</strong>tionnumérique ?).L’acci<strong>de</strong>nt le plus communément envisagépour le dimensionnement <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>sûreté est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture brutale d’unecanalisation du circuit primaire qui refroiditle cœur du réacteur en assurant <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tiondu flui<strong>de</strong> caloporteur en contact directavec les éléments combustibles. La violentedépressurisation qui en découlerait provoqueraitl’ébullition <strong>de</strong> l’eau du circuit et <strong>la</strong>formation d’écoulements diphasiques(mé<strong>la</strong>nge d’eau et <strong>de</strong> vapeur), dont il s’avèreindispensable <strong>de</strong> bien prédire les caractéristiquespour déterminer avec suffisamment<strong>de</strong> fiabilité le comportement <strong>de</strong> l’instal<strong>la</strong>tion.Quels outils pour simuler ?Le calcul <strong>de</strong> ces situations complexesnécessite <strong>de</strong>s logiciels adaptés basés sur <strong>de</strong>smodèles physiques (systèmes d’équations)décrivant le mieux possible <strong>la</strong> phénoménologie<strong>de</strong>s écoulements diphasiques et quisoient validés sur une base expérimentale <strong>la</strong>plus <strong>la</strong>rge possible. Cette démarche <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tions’est concrétisée à <strong>la</strong> Direction <strong>de</strong>l’énergie nucléaire du <strong>CEA</strong> par <strong>la</strong> conceptionet <strong>la</strong> mise en service du logiciel Cathareutilisé <strong>de</strong>puis le milieu <strong>de</strong>s années 80 parles industriels et les organismes <strong>de</strong> sûretéfrançais et étrangers.De <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion au simu<strong>la</strong>teur… il n’y aqu’un pas, qui nécessite toutefois une modélisationcomplète du process (y comprisl’interface avec l’opérateur et les systèmes<strong>de</strong> pilotage) ainsi que le calcul en temps réel<strong>de</strong>s scénarios les plus variés. Pour aller versplus <strong>de</strong> réalisme, les simu<strong>la</strong>teurs s’appuientsur ces mêmes logiciels et permettent d’associerl’interactivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion avec unereprésentation pédagogique <strong>de</strong>s écoulements.Un modèle physique adaptéIl faut donc tout d’abord disposer d’unmodèle physique qui <strong>de</strong>vra distinguer les<strong>de</strong>ux formes sous <strong>la</strong>quelle l’eau <strong>de</strong>s circuits<strong>de</strong> refroidissement peut être présente (leliqui<strong>de</strong> et <strong>la</strong> vapeur). Le rôle respectif <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux phases, notamment dans le refroidissementdu cœur, n’est en effet pas du tout lemême, car le liqui<strong>de</strong> évacue plus facilementl’énergie produite que <strong>la</strong> vapeur. Lorsqu’ellessont toutes <strong>de</strong>ux présentes dans les canalisations,elles interagissent évi<strong>de</strong>mment l’uneavec l’autre et avec les structures métalliques.Le modèle physique doit donc prendre encompte <strong>de</strong>s termes variés, dits lois <strong>de</strong> fermeture,tels que les échanges <strong>de</strong> masse etd’énergie à l’interface liqui<strong>de</strong>-vapeur (ébullition,con<strong>de</strong>nsation), les échanges <strong>de</strong> quantité<strong>de</strong> mouvement entre liqui<strong>de</strong> et vapeur(frottement interfacial) et les échangesd’énergie entre chacune <strong>de</strong>s phases et lesparois (échanges convectifs, ébullition oucon<strong>de</strong>nsation locale…). De <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong>ces lois dépendra le réalisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse dulogiciel lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s différentesphases d’un transitoire (1) acci<strong>de</strong>ntel. Un certainnombre <strong>de</strong> phénomènes physiques (misen évi<strong>de</strong>nce figure 1) ont un rôle particulièrementimportant au cours d’un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>type perte <strong>de</strong> réfrigérant primaire (APRP)causé par une brèche sur le circuit primaire.La mise en œuvredans un logiciel :les projets Cathare et ScarUne fois le modèle physique défini, ils’agit <strong>de</strong> le programmer (le “co<strong>de</strong>r”) dansun logiciel <strong>de</strong> calcul pour pouvoir le vali<strong>de</strong>ret, in fine, l’utiliser dans <strong>de</strong>s calculs d’application.C’est ainsi que le projet Cathare a étéinitié en 1979, sur <strong>la</strong> base d’un cahier <strong>de</strong>scharges établi par EDF, Framatome et l’IRSN(Institut <strong>de</strong> radioprotection et <strong>de</strong> sûreténucléaire, alors IPSN), pour répondre à leursbesoins <strong>de</strong> démonstration et d’analyse <strong>de</strong>sûreté <strong>de</strong>s différents transitoires acci<strong>de</strong>ntelspouvant survenir sur un REP.(1) Un transitoire est une évolution lente ourapi<strong>de</strong>, programmée ou fortuite, <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>fonctionnement d’une instal<strong>la</strong>tion. Dans le casd’un réacteur nucléaire, sont distingués les transitoiresnorm<strong>aux</strong>, lors <strong>de</strong>squels les valeurs <strong>de</strong>sparamètres physiques restent à l’intérieur <strong>de</strong>sspécifications techniques d’exploitation et lestransitoires acci<strong>de</strong>ntels, qui entraînent l’action<strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> protection, puis <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>.Figure 1. Princip<strong>aux</strong> phénomènesphysiques rencontrés dans un REPlors d’un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> perte <strong>de</strong>réfrigérant primaire (APRP).adébit critique à <strong>la</strong> brèchebcdtransferts <strong>de</strong> chaleur en paroicon<strong>de</strong>nsation en filmstratificationformation <strong>de</strong> nive<strong>aux</strong>gonflement <strong>de</strong> nive<strong>aux</strong>contre-courantsphénomènes d’engorgementcon<strong>de</strong>nsation sur les injectionscgénérateur <strong>de</strong> vapeurefggfcircuit primairecœurebadcuve91CLEFS <strong>CEA</strong> - N° 47 - HIVER 2002-2003

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