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Réacteurs nucléaires : de la simulation aux simulateurs - CEA

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Les progrès du “génie logiciel”EDans les débuts du calcul scientifique (années 1950-1970), lephysicien “faisait tout” : modélisation physique et mathématique,analyse numérique, programmation, utilisation <strong>de</strong>l’outil développé, analyse <strong>de</strong>s résultats (encadré A, Qu’estcequ’une simu<strong>la</strong>tion numérique ?).Puis <strong>la</strong> complexité <strong>de</strong>s problèmes abordés, <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong>maîtriser <strong>la</strong> précision <strong>de</strong>s résultats et <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s numériques, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> l’optimisation dutemps <strong>de</strong> calcul (jusqu’au temps réel aujourd’hui), ont conduitles “numériciens” à venir épauler les physiciens dans <strong>la</strong>conception <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul. Cette évolution a naturellementsoulevé quelques difficultés passagères : l’activité<strong>de</strong>venait multidisciplinaire et les physiciens perdaient unepartie <strong>de</strong> leur autonomie au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong> synergie entre <strong>de</strong>uxmétiers pointus.Les problèmes traités se sont ensuite encore enrichis : on calculeaujourd’hui <strong>de</strong>s cœurs <strong>de</strong> réacteurs <strong>nucléaires</strong> en décrivantchacun <strong>de</strong>s 40 000 crayons combustibles <strong>de</strong> composition différenteet, simultanément, l’écoulement eau-vapeur turbulentqui les entoure! (Encadré F, Modélisation et simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>sécoulements turbulents.) Et il a fallu abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s questionsd’ergonomie, <strong>de</strong> souplesse d’utilisation, d’enchaînements, <strong>de</strong>coup<strong>la</strong>ges et d’adaptation à <strong>de</strong>s ordinateurs <strong>aux</strong> architecturesen évolution accélérée (encadré B, Les moyens informatiques<strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique hautes performances).À son tour, l’intégration <strong>de</strong> ce troisième métier, le génie logiciel,au profit <strong>de</strong> calculs plus précis ou plus pertinents, a amené sapart <strong>de</strong> difficultés d’organisation.Naturellement, ces trois métiers (physique, analyse numériqueet génie logiciel) sont étroitement imbriqués et “l’art” <strong>de</strong> chacuna <strong>de</strong>s impacts directs sur les autres. Il est <strong>de</strong>venu indispensable<strong>de</strong> former <strong>de</strong>s ingénieurs et <strong>de</strong>s chercheurs quimaîtrisent au moins <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ces métiers tout en ayant uneconnaissance non élémentaire du troisième.Dans le cadre du codéveloppement <strong>CEA</strong>-EDF <strong>de</strong>s nouvellesp<strong>la</strong>tes-formes <strong>de</strong> calcul et <strong>de</strong> modélisation pour l’électronucléaire(neutronique, thermohydraulique, combustible),l’architecture logicielle est tout aussi importante que lesmodèles physiques, les métho<strong>de</strong>s numériques ou <strong>la</strong> qualification.Cette question a été instruite projet par projet et globalemententre les projets durant <strong>de</strong>ux ans pour finalement aboutir àune architecture commune à cinq nive<strong>aux</strong> qui permettra <strong>de</strong>prendre en compte les besoins d’ergonomie <strong>de</strong> l’utilisateur,tout en permettant <strong>aux</strong> physiciens et <strong>aux</strong> numériciensd’exprimer leur art <strong>de</strong> manière optimale.Ces cinq couches logicielles établissent les transitions entreles “objets du mon<strong>de</strong> réel” (un assemb<strong>la</strong>ge combustible, unetuyauterie vapeur, etc.) et les objets <strong>de</strong> calcul (mail<strong>la</strong>ges,matrices, solveurs, champs, etc.).Le chemin parcouru est immense <strong>de</strong>puis les premiers calculs<strong>de</strong>s années 50, effectués à <strong>la</strong> règle à calcul et basés majoritairementsur <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> trois, et les co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calculsd’aujourd’hui résolvant <strong>de</strong>s systèmes non linéaires d’équations<strong>aux</strong> dérivées partielles sur <strong>de</strong>s supercalcu<strong>la</strong>teurs.L’art du physicien et <strong>de</strong> l’ingénieur reste cependant intact :c’est <strong>la</strong> validation expérimentale, “intuitive” ou déductive,<strong>de</strong>s modélisations mathématiques et physiques imaginées etintégrées dans ces co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul. Le vrai physicien conserve<strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> prévoir et <strong>de</strong> vérifier les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<strong>de</strong>s résultats fournis par ces co<strong>de</strong>s… avec <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> trois!Thierry N’kaouaDirection <strong>de</strong> l’énergie nucléaire<strong>CEA</strong> centre <strong>de</strong> Sac<strong>la</strong>y

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