13.07.2015 Views

Réacteurs nucléaires : de la simulation aux simulateurs - CEA

Réacteurs nucléaires : de la simulation aux simulateurs - CEA

Réacteurs nucléaires : de la simulation aux simulateurs - CEA

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Effectuer <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions numériques plus précises impose <strong>de</strong>mettre en œuvre <strong>de</strong>s modèles physiques et numériques eux-mêmesplus précis portant sur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions plus fines <strong>de</strong>s objets simulés(encadré A, Qu’est-ce qu’une simu<strong>la</strong>tion numérique ?). Toutceci nécessite <strong>de</strong>s progrès dans le domaine <strong>de</strong>s logiciels <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tionmais aussi une augmentation importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong>séquipements informatiques sur lesquels ces logiciels sont utilisés.Processeurs sca<strong>la</strong>ires et vectorielsAu cœur <strong>de</strong> l’ordinateur, le processeur est l’unité <strong>de</strong> base qui, dérou<strong>la</strong>ntun programme, effectue les calculs. Il en existe <strong>de</strong>ux grandstypes, les processeurs sca<strong>la</strong>ires et les processeurs vectoriels.Les premiers exécutent <strong>de</strong>s opérations portant sur <strong>de</strong>s nombres élémentaires(sca<strong>la</strong>ires), par exemple l’addition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nombres. Lesseconds exécutent <strong>de</strong>s opérations portant sur <strong>de</strong>s ensembles <strong>de</strong>nombres (vecteurs), par exemple additionner <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux lesnombres composant <strong>de</strong>ux ensembles <strong>de</strong> 500 éléments. À ce titre, ilssont particulièrement adaptés à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique : lors <strong>de</strong>l’exécution d’une opération <strong>de</strong> ce type, un processeur vectoriel peutfonctionner à une vitesse proche <strong>de</strong> sa performance maximale (crête).La même opération avec un processeur sca<strong>la</strong>ire exige <strong>de</strong> nombreusesopérations indépendantes (opérations par composante <strong>de</strong>s vecteurs)qui s’exécutent à une vitesse bien inférieure à sa vitesse crête. L’avantageprincipal <strong>de</strong>s processeurs sca<strong>la</strong>ires est leur prix : il s’agit <strong>de</strong>microprocesseurs généralistes dont les coûts <strong>de</strong> conception et <strong>de</strong>fabrication peuvent être amortis sur <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges marchés.Forces et contraintes du parallélismeLes processeurs récents permettent <strong>de</strong> hautes performances,d’une part en utilisant une fréquence <strong>de</strong> fonctionnement plusélevée, d’autre part en cherchant à exécuter en même tempsInstallée en décembre 2001 au <strong>CEA</strong> (centre DAM-Ile <strong>de</strong> France) et conçue par Compaq(<strong>de</strong>venue <strong>de</strong>puis HP), <strong>la</strong> machine Tera a pour élément <strong>de</strong> base un mini-ordinateur à4 processeurs Alpha à 1 GHz partageant une mémoire <strong>de</strong> 4 Go et fournissant une puissancetotale <strong>de</strong> 8 Gflops. Ces éléments <strong>de</strong> base sont interconnectés par un réseau rapi<strong>de</strong> conçu par<strong>la</strong> société Quadrics. Une opération <strong>de</strong> synchronisation sur l’ensemble <strong>de</strong>s 2 560 processeurss’effectue en moins <strong>de</strong> 25 microsecon<strong>de</strong>s. Le système <strong>de</strong> fichiers global offre un espace<strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> 50 téraoctets pour les entrées-sorties avec une ban<strong>de</strong> passante agrégée<strong>de</strong> 7,5 Go/s.Les moyens informatiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tionplusieurs opérations : c’est un premier niveau <strong>de</strong> parallélisme.L’accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence est limitée par l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>technologie micro-électronique, tandis que les dépendancesentre instructions à exécuter par le processeur limitent le parallélismepossible. La mise en œuvre simultanée <strong>de</strong> plusieursprocesseurs constitue un second niveau <strong>de</strong> parallélisme, quipermet d’obtenir <strong>de</strong>s performances accrues à condition <strong>de</strong> disposer<strong>de</strong> programmes capables d’en tirer parti. Alors que leparallélisme au niveau <strong>de</strong>s processeurs est automatique, celuientre processeurs dans un ordinateur parallèle est à <strong>la</strong> chargedu programmeur, qui doit découper son programme en morce<strong>aux</strong>indépendants et prévoir entre eux les communicationsnécessaires. On procè<strong>de</strong> souvent par un découpage du domainesur lequel porte le calcul, chaque processeur étant chargé <strong>de</strong>simuler le comportement d’un domaine, et par l’établissement<strong>de</strong> communications régulières entre processeurs afin <strong>de</strong> garantir<strong>la</strong> cohérence d’ensemble du calcul. Pour obtenir un programmeparallèle efficace, il faut s’assurer <strong>de</strong> l’équilibrage <strong>de</strong>charge entre processeurs et chercher à limiter le coût <strong>de</strong>s communications.Les différentes architectures<strong>CEA</strong>Les équipements informatiques ont différentes fonctions. À partir<strong>de</strong> son ordinateur <strong>de</strong> travail sur lequel il prépare ses calculs eten analyse les résultats, l’utilisateur accè<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> calcul,<strong>de</strong> stockage, et <strong>de</strong> visualisation partagés, mais beaucoup pluspuissants que les siens propres. L’ensemble <strong>de</strong> ces équipementssont reliés par <strong>de</strong>s rése<strong>aux</strong> informatiques permettant <strong>de</strong> faire circulerles informations entre eux avec <strong>de</strong>s débits compatibles avecle volume <strong>de</strong> données produites, pouvant atteindre 1 téraoctet(1 To = 10 12 octets) <strong>de</strong> données pour une seule simu<strong>la</strong>tion.Les grands équipements <strong>de</strong> calcul sont généralement appeléssupercalcu<strong>la</strong>teurs. Ils atteignent aujourd’hui<strong>de</strong>s puissances qui se chiffrent en téraflops(1 Tflops = 10 12 opérations <strong>de</strong> calcul parsecon<strong>de</strong>).Il existe aujourd’hui trois grands types <strong>de</strong>supercalcu<strong>la</strong>teurs : les supercalcu<strong>la</strong>teurs vectoriels,les grappes <strong>de</strong> mini-ordinateurs àmémoire partagée et les grappes <strong>de</strong> PC (l’ordinateurque chacun possè<strong>de</strong> chez soi). Lechoix entre ces architectures dépend <strong>la</strong>rgement<strong>de</strong>s applications et <strong>de</strong> l’utilisationvisées. Les supercalcu<strong>la</strong>teurs vectoriels disposent<strong>de</strong> processeurs très performants maisdont il est difficile d’augmenter <strong>la</strong> puissanceen ajoutant <strong>de</strong>s processeurs. Les grappes <strong>de</strong>PC sont peu coûteuses mais mal adaptées à<strong>de</strong>s environnements où <strong>de</strong> nombreux utilisateursfont beaucoup <strong>de</strong> calculs très gourmandsen puissance machine, en mémoire eten entrées-sorties.Ce sont ces considérations qui ont en particulierconduit <strong>la</strong> Direction <strong>de</strong>s applications militaires(DAM) du <strong>CEA</strong> à choisir pour son programmesimu<strong>la</strong>tion (voir Le programmeSimu<strong>la</strong>tion : <strong>la</strong> garantie <strong>de</strong>s armes sansessais <strong>nucléaires</strong>) les architectures <strong>de</strong> typegrappe <strong>de</strong> mini-ordinateurs à mémoire partagée,encore appelées clusters <strong>de</strong> SMP (SymmetricMulti-Processor). Un tel système utilisecomme brique <strong>de</strong> base un mini-ordinateur com-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!