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Texte PDF - Les Presses agronomiques de Gembloux

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306 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2007 11 (4), 299–311 Dagno K., Lahlali R., Friel D., Bajji M., Jijakli MH.(Environmental Protection Agency) aux USA(Charudattan, 2001).8.1. Étapes <strong>de</strong> développement dʼun bioherbici<strong>de</strong><strong>Les</strong> caractéristiques requises pour le développement dʼunbioherbici<strong>de</strong> potentiel sont sa capacité <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>lʼadventice cible, ses effets inoffensifs sur lʼécologie, sescapacités <strong>de</strong> croissance et <strong>de</strong> sporulation sur un milieuartificiel donc son aptitu<strong>de</strong> à une production prolifique,sa virulence spécifique, son agressivité et sa stabilitégénétique (Steven, 2005). Ainsi le développement dʼunbioherbici<strong>de</strong> requiert 3 phases principales. La phasedʼisolement commence par une collection du matérielvégétal cible mala<strong>de</strong>. La réalisation du postulat <strong>de</strong> Kochà partir <strong>de</strong> lʼagent causal permet lʼi<strong>de</strong>ntification et lasélection du pathogène. La phase <strong>de</strong> sélection sʼintéresseà lʼétu<strong>de</strong> écologique du pathogène, en établissant sesconditions optimales <strong>de</strong> sporulation, dʼagressivité ainsique lʼévaluation <strong>de</strong> ses gammes dʼhôtes potentiels. <strong>Les</strong>possibilités <strong>de</strong> culture du pathogène sur milieu artificiel,ainsi que sa conservation sur ce milieu à moyen et longterme font également partie <strong>de</strong> cette 2 e phase et constituentun pré-requis pour lʼapplication à gran<strong>de</strong> échelle du bioherbici<strong>de</strong>.Cette phase comporte aussi lʼétu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>sdʼaction <strong>de</strong> lʼagent pathogène. La phase finale consiste àimpliquer un collaborateur industriel pour la distributionet la commercialisation du produit fini (Figure 4).8.2. Isolement et sélection <strong>de</strong> microorganismespathogènes sur la jacintheUne prospection <strong>de</strong>s microorganismes pathogènes <strong>de</strong>la jacinthe dans le bassin supérieur <strong>de</strong> lʼAmazonie enÉquateur et au Pérou a permis dʼi<strong>de</strong>ntifier 3 groupes<strong>de</strong> champignons (Deuteuromycotina, Ascomycotina etBasidiomycotyna) sur la plante (Evans et al., 2001). Parmieux, onze pathogènes ont été étudiés par Charudattan(1996) et par Shabana et al. (1997). Ils ont induit dʼimportanteslésions foliaires conduisant à la mort <strong>de</strong> laplante, se révélant ainsi être <strong>de</strong>s agents prometteurs <strong>de</strong>contrôle biologique (Tableau 4).8.3. Efficacité <strong>de</strong>s microorganismes en tant quʼagentspotentiels <strong>de</strong> bioherbici<strong>de</strong> contre la jacintheDes étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phytotoxicité ont été menées en conditionscontrôlées et naturelles sur certains pathogènes isoléssur la jacinthe. La mort <strong>de</strong> la plante a été obtenue quelquessemaines après pulvérisation avec Acremoniumzonatum, Alternaria eichhornia et Cercosporarodmanii (Tableau 5). Des étu<strong>de</strong>s supplémentairesdoivent être envisagées pour évaluer le potentiel <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong>s genres <strong>de</strong> Bipolaris, Drechslera, Fusariumet <strong>de</strong> bactéries sur la jacinthe (Shabana et al., 1997 ;Charudattan, 2001). Susha et al. (2002) et Praveenaet al. (2004) ont rapporté lʼefficacité <strong>de</strong> F. equiseti etF. pallidoroseum dans le contrôle <strong>de</strong> la jacinthe. Enplus <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, F. pallidoroseum sʼest révéléehautement pathogène pour 20 autres adventices dontPhyllanthus niruri, Cleome viscosa, Vernonia cinereaet Emilia sonchifolia où elle provoque une sévèredéfoliation. Shabana (2005) et Shabana et al. (2005)ont rapporté une efficacité <strong>de</strong> 100 % <strong>de</strong> A. eichhorniasur la jacinthe, 7 à 13 semaines après pulvérisation auchamp. Selon Babu et al. (2003), un contrôle efficace<strong>de</strong> la jacinthe est obtenu avec Alternaria alternata.<strong>Les</strong> plants ont été pulvérisés avec une formulation <strong>de</strong>10 6 conidies par ml et 10 % dʼémulsion dʼhuile.8.4. Mécanismes dʼaction du bioherbici<strong>de</strong><strong>Les</strong> informations concernant les mo<strong>de</strong>s dʼaction dubioherbici<strong>de</strong> sur les plantes cibles sont actuellementparcellaires. <strong>Les</strong> mo<strong>de</strong>s dʼaction <strong>de</strong> A. eichhornia et <strong>de</strong>C. piaropi ont été décrits par Charudattan et al. (1982)et Shabana et al. (1997). Une fois sur E. crassipes, lesspores germent, le mycélium pousse à la surface <strong>de</strong> lafeuille avant dʼy pénétrer à travers les stomates et leslenticelles. Lʼactivité du pathogène induit une modificationprofon<strong>de</strong> <strong>de</strong> lʼultra-structure <strong>de</strong>s chloroplastes,<strong>de</strong>s nucléoles et <strong>de</strong>s mitochondries cellulaires (Shabanaet al., 1997). Certaines mycotoxines sécrétées, notammentla bostrycine et la déoxybostrycine, détruisentlʼenveloppe <strong>de</strong>s chloroplastes et favorisent lʼhypertrophie<strong>de</strong>s plastoglobules. Lʼenveloppe nucléaire dégénèreavec précipitation <strong>de</strong>s électrons <strong>de</strong>s enveloppesmitochondriales cellulaires (Charudattan et al., 1982).Le mécanisme dʼaction est surtout basé sur la dégradation<strong>de</strong>s hydrates <strong>de</strong> carbones (saccharose et les sucresréduits) <strong>de</strong> la plante par les pathogènes (Shabana et al.,1997). Selon Shabana et al. (2005), il se produit uneaugmentation du taux <strong>de</strong> phénol dans les feuilles aprèsleur inoculation avec A. eichhornia (souche Ae5). Lephénol est stocké dans les tissus adaxiales, dans lʼépi<strong>de</strong>rmeabaxiale et autour <strong>de</strong>s vacuoles provoquant unehypertrophie <strong>de</strong>s cellules.8.5. Production et formulation<strong>Les</strong> conditions environnementales ont probablementun effet indésirable sur lʼefficacité <strong>de</strong>s bioherbici<strong>de</strong>s.Pour compenser cette altération, plusieurs techniques<strong>de</strong> protection <strong>de</strong> lʼagent <strong>de</strong> lutte biologique ont étéproposées dans la littérature par Greaves et al. (1998) ;Boyetchko et al. (1999) et Daigle et al. (2002). Laformulation soli<strong>de</strong> consiste à la production du pathogènesur milieu soli<strong>de</strong> (Boyette et al., 1993 ; Bourdôtet al., 1995 ; Grey et al., 1995 ; Vogelgsang et al.,1998 ; Morris et al., 1999) et à sa formulation engranule ou en poudre (Walker et al., 1983 ; Connick

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