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Texte PDF - Les Presses agronomiques de Gembloux

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La jacinthe dʼeau : problèmes et moyens <strong>de</strong> lutte 303à la présence <strong>de</strong> lʼadventice (Harley et al., 1997). Dansles zones <strong>de</strong> prolifération, il est difficile pour dʼautresplantes aquatiques <strong>de</strong> survivre. Ce phénomène provoqueun déséquilibre dans le microsystème aquatique etles espèces dont lʼexistence est liée à lʼécosystème enplace, sont menacées dʼextinction. Aussi, il se produitune détérioration <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> lʼeau, grave pour lapopulation riveraine qui y recueille <strong>de</strong> lʼeau pour boireet se laver.5.4. Coûts <strong>de</strong> la gestionIl est difficile <strong>de</strong> quantifier lʼimpact économique dûà lʼinfestation <strong>de</strong> la jacinthe dans les pays en voie<strong>de</strong> développement. Cependant, il faut noter que cetteinfestation affecte plusieurs aspects <strong>de</strong> lʼéconomie<strong>de</strong>s pays infestés. Gopal (1987) a rapporté que la présence<strong>de</strong> la jacinthe a causé une perte annuelle <strong>de</strong> 65à 75 millions $US dans les années 1940 en Louisiane.Selon Holm et al. (1977), cette perte a atteint les43 millions $US en 1956 en Flori<strong>de</strong>, au Mississipi, enAlabama et en Louisiane. La Flori<strong>de</strong> a dépensé plus<strong>de</strong> 43 millions $US <strong>de</strong> 1980 à 1991 et <strong>de</strong>puis, dépenseannuellement 3 millions $US dans la lutte contre lajacinthe (Mullin et al., 2000). <strong>Les</strong> coûts annuels pourla gestion <strong>de</strong> cette plante sʼélèvent à 500000 $US enCalifornie (Mullin et al., 2000). Pour Fayad et al.(2001), ce sont 487 km 2 <strong>de</strong> canaux dʼirrigation et151 km 2 <strong>de</strong> lacs qui sont couverts par la jacinthe dansles différentes régions <strong>de</strong> lʼÉgypte, occasionnant uneperte <strong>de</strong> 3,5 x 10 12 m 3 dʼeau par an, quantité suffisantepour irriguer environ 432 km 2 par an. Dembélé et al.(1997) ont rapporté lʼinfestation <strong>de</strong> plusieurs coursdʼeau du fleuve Niger à partir <strong>de</strong> 1990 au Mali. Ainsila région <strong>de</strong> Koulikoro, le District <strong>de</strong> Bamako, lesmares <strong>de</strong> Sébougou, la zone <strong>de</strong> retenue du barrage <strong>de</strong>Markala, la marre <strong>de</strong> Molodo et les réseaux dʼirrigation<strong>de</strong> lʼoffice du Niger sont aujourdʼhui sous la menace<strong>de</strong> ce fléau dont lʼenvahissement peut atteindre 71 à100 % <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s cours dʼeau <strong>de</strong> juin à octobre(Figure 2) (FAO, 1997). Cette infestation coûte au Mali83334 à 100000 $US par an consentis au nettoyage <strong>de</strong>scours du fleuve (Dagno, 2006).6. MOYENS DE LUTTE PHYSIQUE ETCHIMIQUE ET VALORISATION6.1. Lutte physiqueLa lutte physique (mécanique et manuelle) contre lajacinthe fournit un meilleur contrôle à court terme àla prolifération <strong>de</strong> la plante (Pieterse et al., 1996). Lamétho<strong>de</strong> manuelle est coûteuse en main-dʼœuvre etrisquée pour les travailleurs (présence <strong>de</strong> crocodiles,dʼhippopotames et <strong>de</strong> boas). Quant à la métho<strong>de</strong>mécanique, elle nécessite <strong>de</strong>s équipements lourdspour la collecte <strong>de</strong>s plants dans lʼeau (Gutiérrez et al.,1996), leur transport sur la berge et leur acheminementvers un centre <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets (Harley et al.,1997). Elle occasionne un investissement importantque lʼéconomie <strong>de</strong> plusieurs pays infestés ne peut guèresupporter. En outre, la lutte physique contribuerait à ladispersion <strong>de</strong> la jacinthe à travers les fragments <strong>de</strong> laplante délaissés dans lʼeau après le ramassage. Enfin, ilest difficile dʼutiliser ces engins dans les eaux profon<strong>de</strong>s(Harley et al., 1997).6.2. Lutte chimiquePlusieurs herbici<strong>de</strong>s sont efficaces contre la jacintheet sont appliqués par traitement aérien ou terrestre.Cependant la capacité <strong>de</strong> translocation <strong>de</strong>s moléculeschimiques <strong>de</strong>s stolons aux autres parties <strong>de</strong> la planteest un facteur limitant pour les herbici<strong>de</strong>s. <strong>Les</strong> plantsâgés seraient moins sensibles que les plus jeunes(Sculthorpe, 1985). La formulation « Rodéo » à base<strong>de</strong> glyphosate, un herbici<strong>de</strong> non sélectif, utilisée à2 kg.ha -1 tue complètement la plante 3–8 semainesaprès application (Gopal, 1987 ; Gutiérrez et al., 1996).Elle est faiblement toxique pour les invertébrés aquatiques.Le 2,4-D (aci<strong>de</strong> 2,4-dichlorophénoxyacétique)appliqué généralement par pulvérisation aérienne à 1 à12 kg.ha -1 offre un contrôle efficace surtout lorsquʼil estappliqué pendant les pério<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s (Gopal, 1987). Ilest faiblement à modérément toxique pour les oiseauxy compris les aquatiques. Par contre, sa formulationester est toxique pour les poissons et les invertébrésaquatiques. Le sulfate et le chélate <strong>de</strong> cuivre, <strong>de</strong>s herbici<strong>de</strong>snon sélectifs, appliqués à 3,5.10 -5 kg.ha -1 inhibentla croissance <strong>de</strong> E. crassipes utilisés à 1,03.10 -5 kg.ha -1 ,les plants sont complètement anéantis (Gopal, 1987).Cependant, le sulfate et le chélate <strong>de</strong> cuivre peuventêtre toxiques pour les poissons, en particulier les truites,quelques mammifères, les invertébrés aquatiqueset les organismes du sol. <strong>Les</strong> inconvénients <strong>de</strong> la luttechimique rési<strong>de</strong>nt non seulement en la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>lʼécosystème aquatique mais aussi aux effets néfastes<strong>de</strong>s résidus <strong>de</strong>s herbici<strong>de</strong>s sur lʼenvironnement et lasanté <strong>de</strong> la population. Cette population recueille lʼeau<strong>de</strong> boisson dans les cours dʼeau (Harley et al., 1997).De plus, lʼapplication à long terme <strong>de</strong>s mêmes herbici<strong>de</strong>speut entraîner lʼapparition dʼune résistance chez lajacinthe dʼeau (Babu et al., 2003).6.3. Valorisation <strong>de</strong> la jacinthe comme moyen <strong>de</strong>luttePlusieurs tentatives <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> la jacinthe sonten cours dʼétu<strong>de</strong> (Tableau 2). Jusquʼà présent, aucune<strong>de</strong> ces activités nʼa réellement abouti à un développe-

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