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(maraichage) de Kinshasa Province de Kinshasa - Action Against ...

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Mai 2009Rapport d’étu<strong>de</strong> sur l’agriculture périurbaine(<strong>maraichage</strong>) <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong><strong>Province</strong> <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>République Démocratique du Congo


RemerciementsA l’issue <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous avons le plaisir d’exprimer notre gratitu<strong>de</strong> à l’ensemble <strong>de</strong>la coordination <strong>de</strong> la mission ACF à <strong>Kinshasa</strong>, pour la synergie et la cohésion entre les différentsservices qui a contribué très largement à l’aboutissement <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>.Nos remerciements s’adressent d’abord au Dr. Pierre D. KADET, coordinateur sécuritéalimentaire <strong>de</strong> la mission ACF en RD Congo, pour tout l’appui qu’il nous a apporté du début jusqu’àla fin <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Ses conseils et observations nous ont permis d’améliorer l’orientation <strong>de</strong> nosactivités vers les objectifs assignés à l’étu<strong>de</strong>. Nos remerciements s’adressent également à Mr.Gustave Mwamba et Mr. Joachim Maya pour leurs travaux préparatoires à cette étu<strong>de</strong> qui ont étéd’une très gran<strong>de</strong> utilité pour nous.Nous disons merci à l’ensemble du département <strong>de</strong> la logistique, et particulièrement etparticulièrement à l’ensemble <strong>de</strong>s chauffeurs qui n’ont ménagé aucun effort pour nous conduiresur le terrain.Cette étu<strong>de</strong> ne pouvait rien donner sans la collaboration <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> la banlieue <strong>de</strong><strong>Kinshasa</strong>. Nous les remercions tous et <strong>de</strong> tout cœur pour avoir accepté <strong>de</strong> se soustrairetemporairement <strong>de</strong> leurs activités afin <strong>de</strong> nous prêter leur attention.Nous remercions ici le coordonateur provincial du SENAHUP et coordonateur du projetFAO/HUP pour le temps qu’il nous a accordé et les précieuses informations qu’il a volontairementmises à notre disposition. Nos remerciements s’adressent aussi à Mr. Edmond BAOUAMIO,représentant d’AGRISUD en RD Congo, pour toutes les séances <strong>de</strong> travail qu’il a bien voulu nousaccor<strong>de</strong>r au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>.Nous voulons remercier d’une façon très spéciale Mr. Gabriel LOKATA, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Cité<strong>de</strong> l’Espoir pour le contexte particulier qui a caractérisé notre étu<strong>de</strong> dans ce site. Nosremerciements s’adressent aussi à tous les occupants du bureau RPN pour nous avoir tolérés dansun esprit <strong>de</strong> parfaite sérénité durant tout notre séjour parmi eux. Il en est <strong>de</strong> même pour tous lespensionnaires <strong>de</strong> la maison « chinois ».Nous ne pouvons terminer ce mot sans mentionner la noblesse <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> Papa Thomaset Maman Géneviève, sans oublier les gardiens <strong>de</strong> la maison ACF. Qu’ils trouvent ici l’expression <strong>de</strong>toute notre reconnaissance.Dr. Ir. Emery KASONGO L.M.Étu<strong>de</strong> réalisée parEmery KASONGO LENGE MUKONZOAvec l’assistance <strong>de</strong>Guylain YUMBA KABANGE<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC ii / 87


RésuméEn rapport avec la crise alimentaire mondiale, ACF-USA a initié une étu<strong>de</strong> sur l’agriculturepériurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> dans le cadre <strong>de</strong>s perspectives pour la réponse à la flambée <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s<strong>de</strong>nrées alimentaires. L’étu<strong>de</strong> a consisté en un diagnostic permettant le développement <strong>de</strong> laconnaissance <strong>de</strong> la ceinture maraîchère périurbaine en vue <strong>de</strong> proposer une stratégie d’actioncohérente et raisonnée. A cet effet, une caractérisation <strong>de</strong>s ressources biophysiques a été combinéeaux enquêtes sur les aspects techniques et socioéconomiques <strong>de</strong>s périmètres horticoles <strong>de</strong> laceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Faute d’une base <strong>de</strong> sondage au départ <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>,l’échantillonnage <strong>de</strong>s personnes à enquêter a été réalisé selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> quota.L’étu<strong>de</strong> a fait ressortir la dominance dans tous les sites <strong>de</strong>s sols essentiellement sableux.Leur fertilité repose totalement sur un amen<strong>de</strong>ment humifère qui constitue la base du complexeadsorbant. Par ailleurs, <strong>de</strong>s plages <strong>de</strong> sols tourbeux et para-tourbeux ont été observées dans le PoolMalebo, tandis que quelques plages argilo sableuses ont été rencontrées aussi bien dans le PoolMalebo que dans le site <strong>de</strong> Kimwenza.Le paysage est caractérisé par une succession d’interfluves déchirés par <strong>de</strong>s talwegs oùcoulent la plupart <strong>de</strong>s rivières et ruisseaux. La faible consistance <strong>de</strong>s sols sableux et sans couvertvégétal <strong>de</strong>nse, couplée aux pentes parfois rai<strong>de</strong>s et à une pluviométrie abondante crée unenvironnement favorable au processus érosif. Le matériau sableux transporté en aval par l’érosionencombre les lits <strong>de</strong>s cours d’eau et canaux d’irrigation, couvrant parfois même les parcellesagricoles. Les matériaux transportés <strong>de</strong>s aires d’habitation sont chargés <strong>de</strong> toute sorte d’ordure,créant en aval (dans les bas fonds agricoles) une forte exposition aux problèmes <strong>de</strong> santé publique.L’accès à l’eau potable <strong>de</strong>meure tout aussi difficile dans beaucoup <strong>de</strong> sites, avec tout le corollairesur la santé <strong>de</strong>s maraîchers.L’agriculture est réduite aux activités familiales avec une technologie très élémentaire. Lesagriculteurs, quoique réunis au sein d’organisations paysannes bien structurées et cohérentes,semblent travailler sans stratégie quant à la diversification <strong>de</strong>s produits, l’approvisionnement enintrants et la commercialisation. Du coup, la rentabilité <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>vient hypothétique, ce quidébouche sur une impossibilité à financer l’agriculture par l’agriculture et, par conséquent, en unentretien <strong>de</strong> la pauvreté dans une sorte <strong>de</strong> cercle vicieux. Bref, c’est plutôt une agricultureempirique <strong>de</strong> survie, qu’une véritable activité professionnelle génératrice <strong>de</strong> revenus.Dans tous les sites, excepté celui <strong>de</strong> Kimwenza, les agriculteurs ont presque tous tendance àéviter les cultures les plus exigeantes en matière <strong>de</strong> suivi (tomate, poivron, céleri, gombo, etc.) quisont pourtant très rentables et à se livrer aux cultures rustiques à cycle court et donnant parfoislieu à plusieurs récoltes par cycle (feuilles <strong>de</strong> patate douce, oseille, et amarante). Il s’en suit uneproduction <strong>de</strong> la même chose au même endroit et au même moment par presque tout le mon<strong>de</strong>, cequi déséquilibre le marché en faveur <strong>de</strong>s acheteurs et dilue la récompense <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong>sproducteurs.En somme, face à cet ensemble <strong>de</strong> défis, une intervention visant à améliorer la sécuritéalimentaire dans un tel environnement <strong>de</strong>vrait mettre un accent sur le renforcement <strong>de</strong>s capacitésstratégiques <strong>de</strong>s maraîchers en combinaison avec les interventions d’appui technique.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC iii / 87


Table <strong>de</strong>s matières1ERE PARTIE : CARACTERISATION DES PERIMETRES MARAICHERS 11 INTRODUCTION 12 MÉTHODOLOGIE 32.1 Choix <strong>de</strong>s sites 32.2 Collecte <strong>de</strong>s données 32.2.1 Caractérisation technique <strong>de</strong>s périmètres agricoles 32.2.2 Enquête 42.2.3 Contacts avec les autres acteurs du secteur agricole 42.3 Restitution et validation <strong>de</strong>s résultats 43 CADRE GÉNÉRAL DE LA RÉGION DE KINSHASA 43.1 Relief et hydrographie 43.2 Sols 53.3 Climat 53.4 Population et principaux secteurs économiques 84 PÉRIMÈTRES HORTICOLES PÉRIURBAINS 84.1 Historique <strong>de</strong> l’horticulture à <strong>Kinshasa</strong> 84.2 Caractéristiques <strong>de</strong>s périmètres horticoles périurbains 104.2.1 Localisation 104.2.2 Caractéristiques physiques <strong>de</strong>s périmètres maraîchers 104.2.3 Dynamique organisationnelle 124.2.4 Caractéristiques socioéconomiques 185 ACTEURS DU SECTEUR HORTICOLE 205.1 Le pouvoir public 205.2 Les maraîchers 235.3 Les ouvriers agricoles 235.4 Les fournisseurs d’intrants 245.5 Les initiatives locales d’appui 245.6 Les structures internationales d’appui 245.7 Les interventions antérieures d’ACF 276 PRODUCTIONS HORTICOLES 296.1 Principales cultures maraîchères 296.1.1 Zonage <strong>de</strong>s cultures 296.1.2 Calendrier agricole 306.1.3 Ren<strong>de</strong>ments et productions moyennes par spéculation 316.2 Circuits d’approvisionnement en intrants agricoles 326.2.1 Approvisionnement en semences 326.2.2 Niveau d’équipement et approvisionnement en outils 326.2.3 Approvisionnement en fertilisants 336.2.4 Approvisionnement en pestici<strong>de</strong>s 336.2.5 Aménagement agricoles : drainage et irrigation 336.3 Circuit <strong>de</strong> commercialisation 356.4 Revenus <strong>de</strong>s activités horticoles 356.4.1 Marge brute <strong>de</strong>s cultures dans le Pool Malebo 366.4.2 Marge brute <strong>de</strong>s cultures dans la vallée <strong>de</strong> la Ndjili 376.4.3 Marge brute par are <strong>de</strong>s cultures dans la zone du Sud-Est (Mokali et Mango) 436.4.4 Marge brute par are <strong>de</strong>s cultures dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya (Kimwenza) 446.5 Aspects sanitaires 446.5.1 Maladies d’origine hydrique 44<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC iv / 87


Liste <strong>de</strong>s tableauxTableau 3.1: Données climatiques <strong>de</strong> la station météo <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> / Binza .............................. 7Tableau 3.2: Données climatiques <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> / Ndjili ...................................... 7Tableau 4.1: Caractéristiques <strong>de</strong>s sols dans les sites maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> .................. 13Tableau 4.2: Présentation synthétique <strong>de</strong> la situation au sein <strong>de</strong>s sites horticoles ..................... 18Tableau 5.1: Quelques exemples d’interventions du pouvoir public ..................................... 22Tableau 5.2: Effectifs <strong>de</strong>s maraîchers dans les périmètres agricoles périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> ........ 23Tableau 5.3: Quelques interventions <strong>de</strong>s ONG locales ...................................................... 25Tableau 5.4: Quelques interventions <strong>de</strong>s acteurs internationaux ......................................... 26Tableau 6.1: Principaux légumes cultivés à <strong>Kinshasa</strong> ........................................................ 29Tableau 6.2: Calendrier agricole <strong>de</strong>s principaux légumes cultivés à <strong>Kinshasa</strong> ........................... 31Tableau 6.3: Ren<strong>de</strong>ments moyens <strong>de</strong> quelques cultures maraîchères à <strong>Kinshasa</strong> ....................... 31Tableau 6.4: Estimation du prix et <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l'outillage agricole à <strong>Kinshasa</strong> .............. 32Tableau 6.5: Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans le Pool Malebo .................... 38Tableau 6.6 : Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans la vallée <strong>de</strong> la Ndjili ............. 39Tableau 6.7: Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans la vallée <strong>de</strong> la Mokali ............. 40Tableau 6.8: Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans la vallée <strong>de</strong> la Mango ............. 41Tableau 6.9: Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya ........... 42Tableau 6.10: Types <strong>de</strong> problèmes sanitaires ................................................................ 46Tableau 6.11: Spatialisation <strong>de</strong> l'accès à l'eau potable ...................................................... 47Tableau 5.1.b : Proposition d’activités ....................................................................... 54Tableau 5.2.b: Cadre logique <strong>de</strong> l’intervention proposée .................................................. 58<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC vi / 87


Liste <strong>de</strong>s figuresFig. 3.1: Relief <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> ....................................................................... 5Fig. 3.2: Précipitation et évapotranspiration <strong>de</strong> référence à <strong>Kinshasa</strong> (Binza) ........................... 6Fig. 3.3: Précipitations et évapotranspiration <strong>de</strong> référence à <strong>Kinshasa</strong> (Ndjili) .......................... 6Fig. 4.1: Localisation <strong>de</strong>s périmètres maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> .............................. 10Fig. 4.2: Relief <strong>de</strong>s périmètres maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> ...................................... 12Fig. 4.3: Union <strong>de</strong>s groupements maraîchers <strong>de</strong> Kimwenza ................................................ 14Fig. 4.4: Activités agricoles au site <strong>de</strong> Masina rail 2 ......................................................... 17Fig. 4.5: Effets d'un conflit foncier entre l'habitat et l'agriculture ....................................... 20Fig. 4.6: Pénétration <strong>de</strong> l’habitat dans les périmètres agricoles .......................................... 20Fig. 6.1: Zonage <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> .................. 30Fig. 6.2: Collecte <strong>de</strong> l'eau d'arrosage à Lemba Imbu ......................................................... 34Fig. 6.3: Arrosage par aspersion à Mokali ...................................................................... 34Fig. 6.4: un exemple <strong>de</strong> puits à buse dans le Pool Malebo (Masina rail 1) ................................ 40Fig. 6.5: un exemple <strong>de</strong> puits à fût dans la Zone du Sud-Est, au périmètre agricole <strong>de</strong> Mango ....... 35Fig. 6.6: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans le Pool Malebo ........................................... 36Fig. 6.7: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans la vallée <strong>de</strong> la Ndjili .................................... 43Fig. 6.8: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans la vallée <strong>de</strong> la Mokali ................................... 43Fig. 6.9: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans la vallée <strong>de</strong> la Mango ................................... 43Fig. 6.10: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya ................................ 44Fig. 6.11: Conditions <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s maraîchers du Pool Malebo .......................................... 45Fig. 6.12: Un puits d'eau potable à COOPACEN ............................................................... 47Fig. 6.13: Puits d'eau aménagé par OXFAM à Kisenso ........................................................ 47<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC vii / 87


Liste <strong>de</strong>s abréviationsACFAJJLKAMELAPRAPRMASBLASMAKIMCECOMAFCOOPACEKCOOPACENCOOPMAKISCOOPMALICOOPMATCSCCTBFAOFOLECOGAMRTMGRETHUPILDINADESINSMPRONGOXFAMPAPAMPASMAKINPNRPRONANUTPVVRAMRTMRAUKINREGIDESOUCOOPMAKINUGMKUNICEFVIH<strong>Action</strong> Contre la FaimAssociation <strong>de</strong>s jeunes jardiniers <strong>de</strong> la Lukaya-KimwenzaAssociation <strong>de</strong>s maraîchers et éleveurs <strong>de</strong> la LukungaAssociation <strong>de</strong>s producteurs rizicolesAssociation <strong>de</strong>s producteurs rizicoles et maraîchersAssociation sans but lucratifAssociation <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> KimwenzaCentre pour la commercialisation <strong>de</strong>s produits maraîchers et fruitiersCoopérative agricole du centre <strong>de</strong> KimbansekaCoopérative agricole du centre <strong>de</strong> NdjiliCoopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> KisensoCoopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> Lemba ImbuCoopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> TadiConfédération Syndicale du CongoCoopération technique belgeOrganisation <strong>de</strong>s nations unies pour l'agriculture et l'alimentationFédération <strong>de</strong>s ONG laïques à vocation économique du CongoGroupe <strong>de</strong>s Associations <strong>de</strong>s Maraîchers et Riziculteurs <strong>de</strong> Tshuenge-MasinaGroupe <strong>de</strong> recherche et d'échange technologiqueHorticulture urbaine et périurbaineInitiative locale <strong>de</strong> développementInstitut africain <strong>de</strong> développement économique et socialInstitut national <strong>de</strong>s statistiquesMouvement populaire <strong>de</strong> la révolutionOrganisation non gouvernementaleOxford faminePersonne affectéeProgramme alimentaire mondialProjet d’Assistance aux Maraîchers <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>Programme national rizProgramme national <strong>de</strong> nutritionPersonne vivant avec le VIHRegroupement Associatif <strong>de</strong>s Maraîchers et Riziculteurs <strong>de</strong> Tshwenge-MasinaRéseau <strong>de</strong> l'agriculture urbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>Régie <strong>de</strong> la distribution d'eau <strong>de</strong> la République Démocratique du CongoUnion <strong>de</strong>s coopératives maraîchères <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>Union <strong>de</strong>s groupements maraîchers <strong>de</strong> KimwenzaFonds <strong>de</strong>s Nations unies pour l'enfancevirus <strong>de</strong> l'immunodéficience humaine<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC viii / 87


1ERE PARTIE : CARACTERISATION DES PERIMETRES MARAICHERS1 INTRODUCTIONDepuis plus d’une décennie, <strong>Kinshasa</strong> connaît une crise économique majeure consécutive àla situation politique instable du pays et aux multiples guerres qui se sont succédé. Avecapproximativement 10 millions d’habitants, le chômage y est <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 % et plus 25% <strong>de</strong> lapopulation est sous-employée. Les salaires sont bas et les paiements très irréguliers. Les habitants<strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> « se débrouillent » selon l’expression locale, c’est-à-dire qu’ils cumulent différentesactivités dans les secteurs formel et informel pour subvenir aux besoins <strong>de</strong> leur famille.Selon les <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s, la malnutrition est un problème réel à <strong>Kinshasa</strong>. Les résultats<strong>de</strong>s enquêtes du PRONANUT et <strong>de</strong> l’UNICEF montrent un taux <strong>de</strong> malnutrition aigue globale <strong>de</strong> 11%,alors qu’il n’était que <strong>de</strong> 8% 1 en 2004. La malnutrition oscille entre 12% dans le district sanitaire <strong>de</strong>Nsele et 17% dans celui <strong>de</strong> Ndjili (Pooled Fund, 2008).Selon le DSRP 2 , près <strong>de</strong> 5 millions d’habitants vivent dans une situation d’insécuritéalimentaire. En 2008, la FAO a constaté un déficit calorique <strong>de</strong> 67% et <strong>de</strong> protéines <strong>de</strong> 74% (PooledFund, 2008). D’après le PRONANUT (2007), seuls 3 ménages sur 10 sont capables <strong>de</strong> constituer uneréserve alimentaire <strong>de</strong> 3 jours. La production agricole <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> est 11 fois inférieure aux besoins<strong>de</strong> sa population (Pooled Fund, 2008).L’horticulture urbaine et périurbaine crée <strong>de</strong>s opportunités pour <strong>de</strong>s familles en insécuritéalimentaire. Les barrières d’entrée dans ce secteur sont souvent très basses. A condition que laterre soit disponible, les pauvres disposent d’un capital nécessaire : la main d’œuvre familiale(Goossens, 1997). Le faible niveau <strong>de</strong> scolarisation <strong>de</strong>s populations pauvres ne pose a priori pas <strong>de</strong>contraintes spécifiques pour la conduite culturale d’un grand nombre <strong>de</strong> légumes d’origine locale ouexotique, particulièrement les légumes feuilles à cycles très courts (Goossens, 1997).C’est à la lumière <strong>de</strong> tout ce qui précè<strong>de</strong> qu’<strong>Action</strong> Contre la Faim a initié cette étu<strong>de</strong> surl’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. L’objectif est <strong>de</strong> développer la connaissance <strong>de</strong> la ceinturemaraîchère périurbaine afin <strong>de</strong> proposer une stratégie d’action cohérente et raisonnée s’inscrivantdans le cadre <strong>de</strong> la réponse à la flambée <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires et en synergie avec sonprogramme nutritionnelle en faveur <strong>de</strong>s personnes vivantes avec le VIH (PVV) et <strong>de</strong>s personnesaffectées (PA) le virus du VIH. Il a donc été assigné à cette étu<strong>de</strong> les objectifs spécifiques suivants :1. Caractériser la zone périurbaine : I<strong>de</strong>ntifier et décrire les différents périmètres maraîchers <strong>de</strong> la ceinture périurbaine <strong>de</strong><strong>Kinshasa</strong> (localisation géographique, cadre physique, étendue, taux actuelsd’exploitation) ; Retracer l’historique <strong>de</strong> l’horticulture dans les périmètres: début exploitation etdifférentes phases <strong>de</strong> sa mise en valeur ; et Décrire les modalités d’accès au titre d’exploitant dans le périmètre.2. Inventorier les acteurs maraîchers : Recenser et évaluer l’impact <strong>de</strong>s anciennes coopératives maraîchères mises en placepar ACF (2001-2002) ; Déterminer le nombre d’exploitants dans chaque périmètre maraîcher ; Ressortir la dynamique organisationnelle au sein <strong>de</strong>s périmètres maraîchers; Ressortir les opérations et les stratégies <strong>de</strong> l’Etat, <strong>de</strong> la <strong>Province</strong> et <strong>de</strong>s acteursinternationaux (FAO, PAM…) sur cette zone3. Evaluer les productions et revenus <strong>de</strong> l’activité : Déterminer les principales productions maraîchères ; I<strong>de</strong>ntifier les principaux points/marchés d’écoulement <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s périmètres ; Déterminer le gain moyen mensuel par exploitant.1 Taux exprimés en Z-scores, référence NCHS, avec un intervalle <strong>de</strong> confiance à 95%.2 DSRP, 2006. Document <strong>de</strong> Stratégie <strong>de</strong> Réduction <strong>de</strong> la Pauvreté. Ministère <strong>de</strong> Plan. R.D. Congo. p.159<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 1 / 87


4. I<strong>de</strong>ntifier les atouts et contraintes du maraîchage périurbain ; I<strong>de</strong>ntifier les principaux atouts <strong>de</strong>s exploitants maraîchers périurbains ; I<strong>de</strong>ntifier les principales contraintes <strong>de</strong>s exploitants maraîchers périurbains.5. Ressortir les aspects liés à l’eau : Estimer la quantité d’eau disponible au niveau <strong>de</strong>s périmètres maraîchers (pourl’agriculture) ; Décrire les métho<strong>de</strong>s et besoins en irrigation et drainage au niveau <strong>de</strong>s périmètresmaraîchers ; Décrire l’accès et la disponibilité <strong>de</strong> l’eau potable au niveau <strong>de</strong>s périmètres maraîchers(pour la consommation humaine) ; Ressortir l’existence et la prévalence <strong>de</strong>s maladies hydriques au niveau <strong>de</strong>s périmètresmaraîchers ; Ressortir les impacts <strong>de</strong>s maladies hydriques sur la production maraîchère.6. Elaborer une proposition <strong>de</strong> stratégie d’intervention cohérente et raisonnée en réponse auxproblèmes i<strong>de</strong>ntifiés.La méthodologie adoptée pour atteindre l’ensemble <strong>de</strong> ces objectifs est décrite dans lepoint suivant.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 2 / 87


2 MÉTHODOLOGIE2.1 Choix <strong>de</strong>s sites<strong>Kinshasa</strong> est caractérisée par une coexistence <strong>de</strong>s zones périphériques semi-rurales àvocation agricole et <strong>de</strong>s zones centrales urbaines dotées d’infrastructures <strong>de</strong> base. Les zonespériphériques sont le résultat <strong>de</strong>s extensions <strong>de</strong>s communes centrales. Tout le mon<strong>de</strong> veut vivre à<strong>Kinshasa</strong> où l’on estime meilleures les conditions <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> sécurité par rapport aux provinces.Illusion, lorsqu’on sait que plus <strong>de</strong> la moitié d’emplois recensés le sont dans le secteur tertiaire, nonproductif (Batumike, 2009). En raison <strong>de</strong> leurs gains <strong>de</strong> productivité insuffisants, quelquesentreprises congolaises ne réussissent plus à gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s effectifs constants si ce n’est qu’en fonction<strong>de</strong> la croissance annuelle.Les communes périphériques accueillent principalement <strong>de</strong>s émigrants <strong>de</strong> l’intérieur et enparticulier <strong>de</strong>s provinces du Bandundu et du Bas-Congo. C’est aussi le siège par excellence <strong>de</strong>sactivités agricoles (vallées maraîchères, fermes agricoles, champs, etc.). La plupart <strong>de</strong>s familles quiy vivent s’adonnent exclusivement à l’agriculture. Ces quartiers sont, par ailleurs, lotis afin <strong>de</strong>répondre aux besoins croissants d’habitation dus à l’exo<strong>de</strong> rural. Les faibles loyers <strong>de</strong> ceshabitations attirent la plupart <strong>de</strong>s populations pauvres. Cette étu<strong>de</strong> a ciblé les périmètres agricolessitués dans ce type <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> la banlieue <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Ce sont <strong>de</strong>s zones vulnérables à plusieurségards (alimentation, accès à l’eau potable, accès aux soins <strong>de</strong> santé, scolarisation <strong>de</strong>s enfants,etc.) et dont une amélioration <strong>de</strong> la sécurité alimentaire renforcerait dans une large mesure larésilience <strong>de</strong>s populations cibles face aux multiples chocs du vécu quotidien. A cet effet, lespérimètres maraîchers périurbains ont été i<strong>de</strong>ntifiés comme prioritaires pour cette étu<strong>de</strong> qui a pourfinalité une intervention d’appui en matière <strong>de</strong> sécurité alimentaire.2.2 Collecte <strong>de</strong>s donnéesLes données utilisées pour la réalisation <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> ont été obtenues par:- une caractérisation technique <strong>de</strong>s périmètres agricoles ;- une enquête auprès <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> la zone périurbaine ;- <strong>de</strong>s entretiens avec les autres intervenants du secteur agricole périurbain ;- une revue <strong>de</strong> la littérature existante.2.2.1 Caractérisation technique <strong>de</strong>s périmètres agricolesLes périmètres agricoles périurbains ont été caractérisés <strong>de</strong> manière participative avec lesmaraîchers en ce qui concerne leurs ressources en sols et en eau et les différents aspects relatifs àla conduite <strong>de</strong>s cultures maraîchères. La réalisation <strong>de</strong> cette caractérisation a consisté en uneprospection systématique <strong>de</strong> chaque périmètre agricole. Pour les périmètres situés dans le PoolMalebo, la prospection a été réalisée selon un transect orienté du Sud vers le Nord, c'est-à-dire endirection du fleuve Congo, en raison du gradient <strong>de</strong>s conditions d’humidité, <strong>de</strong> drainage interne dusol et <strong>de</strong> sa fertilité. Quant aux autres sites, situés pour la plupart dans <strong>de</strong>s bassins versants <strong>de</strong>spetits cours d’eau, la prospection a été réalisée en zigzag afin d’appréhen<strong>de</strong>r l’hétérogénéitéenvironnementale au niveau <strong>de</strong> chaque périmètre. La qualité <strong>de</strong>s sols a été essentiellementappréciée à travers:- la texture (au toucher) ;- la couleur <strong>de</strong>s couches superficielles, reflet <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong> la matière organique ;- la profon<strong>de</strong>ur et l’état <strong>de</strong> drainage interne ;- les stratégies d’amélioration appliquées.Les ressources en eau ont été évaluées en termes <strong>de</strong> leur disponibilité pour l’agriculture et<strong>de</strong>s éventuels problèmes qu’elles posent tant à l’agriculture qu’à la santé humaine dans lespérimètres agricoles. L’évaluation <strong>de</strong>s problèmes agricoles liés à la gestion <strong>de</strong> l’eau aessentiellement été orientée vers les risques d’inondation, d’ensablement <strong>de</strong>s parcelles agricoles oud’érosion, et les conditions d’irrigation <strong>de</strong>s cultures. Concernant les cultures exploitées, les espècescultivées, les techniques culturales pratiquées et les principales pestes et maladies étaient aucentre <strong>de</strong>s observations.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 3 / 87


2.2.2 EnquêteLa réalisation <strong>de</strong> l’enquête était basée sur un questionnaire individuel (140 enquêtesindividuelles réalisées au total) et un autre <strong>de</strong>stiné aux groupes focaux (14 discussion <strong>de</strong> grouperéalisées eu total), les <strong>de</strong>ux ayant une alternance <strong>de</strong>s questions ouvertes et fermées.L’échantillonnage était réalisé selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> quota, une approche non aléatoire etappropriée en cas d’absence d’une base <strong>de</strong> sondage (Droesbeke, 2001; Marchese, 2006). Au sein <strong>de</strong>chaque périmètre, un échantillon <strong>de</strong> tout au plus 10 personnes a été constitué en tenant compte <strong>de</strong>la dispersion spatiale <strong>de</strong>s blocs et la représentativité <strong>de</strong>s femmes. Les groupes focaux, limités à unmaximum <strong>de</strong> 10 personnes par site, ont été formés essentiellement <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong>s périmètresauxquels pouvaient se joindre quelques maraîchers expérimentés. Les questionnaires administrésvisaient à la fois la collecte <strong>de</strong>s informations socio-économiques et techniques agricoles. A ceteffet, les entretiens ont tourné autour <strong>de</strong>s aspects relatifs :- à la commercialisation <strong>de</strong>s produits agricoles ;- aux ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s cultures ;- aux revenus <strong>de</strong>s ménages ;- au calendrier agricole <strong>de</strong>s principales spéculations ;- aux conditions d’accès à la terre et aux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faire valoir en vigueur ;- à la dynamique organisationnelle <strong>de</strong>s sites ;- aux interventions <strong>de</strong>s différents acteurs nationaux et internationaux dans les sites.2.2.3 Contacts avec les autres acteurs du secteur agricoleDes rencontres ont été organisées avec différents acteurs nationaux et internationaux dusecteur agricole au niveau <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Les entretiens ont porté essentiellement sur lanature <strong>de</strong> leurs interventions, l’approche utilisée par chaque intervenant, la zone d’intervention,les priorités i<strong>de</strong>ntifiées dans le secteur maraîcher et les recommandations dans le contexte d’uneintervention dans ce secteur. Le SENAHUP, la FAO/HUP les ONG FOLECO et AGRISUD ont étécontacté à cet effet.2.3 Restitution et validation <strong>de</strong>s résultatsDu 12 au 14 mai 2009, les résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> ont été présentés aux maraîchers <strong>de</strong> <strong>de</strong> 4sites ou l’enquête s’est déroulée (Kimwenza au Sud Ouest, Coopacen dan la vallée <strong>de</strong> la Ndjili,Mokali dans la zone du Sud-Est et Tshuenge dans le pool Malebo). Après <strong>de</strong>s échanges etamen<strong>de</strong>ments par ci par là à travers le texte, le rapport a été totalement validé pour dépôt à ACF.3 CADRE GÉNÉRAL DE LA RÉGION DE KINSHASA3.1 Relief et hydrographieLe relief <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> est formé d’un grand plateau, d’une chaîne <strong>de</strong> collines, d’une plaineet <strong>de</strong> marécages aux abords du Fleuve Congo (Fig.3.1). La chaine <strong>de</strong> collines peu escarpées (350 à675m d’altitu<strong>de</strong>) où l’on trouve les Monts Ngaliema, Amba et Ngafula, constitue la frontièrecommune avec le Bas-Congo et forme la partie Sud <strong>de</strong> la Ville, jusqu’au Sud-Est où elle se joint auPlateau <strong>de</strong>s Batéké. Ces collines, y compris les hauteurs <strong>de</strong> Binza et <strong>de</strong> Kimwenza, seraient issuesdu démantèlement <strong>de</strong> ce Plateau (Ministère <strong>de</strong> plan, 2005).La plaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> suit le lit du Fleuve Congo et est enfermée entre le Fleuve Congo, lePlateau <strong>de</strong>s Batéké et les collines. Elle n’a qu’une largeur moyenne <strong>de</strong> 5 à 7km et a la forme d’uncroissant. Cette plaine se situe entre 300 et 320m d’altitu<strong>de</strong> et a une superficie d’à peu près100km 2 . Elle se divise en <strong>de</strong>ux parties:- la plaine <strong>de</strong> Lemba à l’Ouest <strong>de</strong> la rivière Ndjili, légèrement ondulée ;- la plaine à l’Est <strong>de</strong> la Ndjili, vers la rivière Nsele qui a une forme plus plane, entrecoupée parplusieurs rivières qui coulent presque parallèlement du Sud-Est vers le Nord-Ouest, pour sejeter dans le Fleuve Congo.Des marécages longent le Fleuve Congo pour s’amplifier à l’Ouest autour du Pool Malebo ety former ainsi une plaine alluviale.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 4 / 87


Le réseau hydrographique <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> est composé du Fleuve Congo, <strong>de</strong>s rivièresqui s’y jettent et <strong>de</strong> quelques lacs aux dimensions très réduites. Ces rivières prennent leurs sourcesprincipalement <strong>de</strong>s collines et coulent du Sud vers le Nord, baignent la plaine et se jettent dans leFleuve Congo, notamment au niveau du Pool Malebo. Ces rivières sont soit <strong>de</strong> sources localescomme Kalamu, Gombe, Makelele et Funa, soit <strong>de</strong> sources allogènes comme Ndjili et Nsele.Quelques lacs aux dimensions très réduites sont localisés par ci, par là dans la Ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> dontle Lac <strong>de</strong> Ma Vallée et le Lac Vert.3.2 SolsFig. 3.1: Relief <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> (adaptée <strong>de</strong> Google earth, 2009)D’une manière générale, les sols <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> sont essentiellement sablonneux. Cela leurconfère une faible capacité <strong>de</strong> rétention d’eau et d’éléments nutritifs pour les plantes, les rendantainsi très marginaux pour les activités agricoles. Cependant, leurs caractéristiques varient enfonction <strong>de</strong> la position dans le paysage :- les sols <strong>de</strong>s collines sont caractérisés par une teneur en argile <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20% sur au moins100cm <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, une très faible teneur en minéraux altérables et une faible capacité<strong>de</strong> rétention en eau ;- dans les plaines, on retrouve soit les sols organiques, notamment dans les partiespermanemment inondées du Pool Malebo, soit <strong>de</strong>s sols sableux podzoliques dans certainesparties planes assez bien drainées.Les sols organiques sont caractérisés par la présence d’une couche <strong>de</strong> la matière organiquecouvrant à peu près une trentaine <strong>de</strong> centimètres <strong>de</strong> la surface du sol minéral. L’hydromorphiepermanente y entraîne <strong>de</strong> mauvaises conditions d’aération et d’oxydation. Ces sols ont une trèsfaible saturation en cations échangeables basiques (+/- 9%) et <strong>de</strong> très faibles valeurs <strong>de</strong> capacitéd’échanges cationiques. Quant aux sols podzoliques <strong>de</strong>s plaines <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, ils sont constitués <strong>de</strong>sables sur une épaisseur moyenne d’environ 5m pour la plaine <strong>de</strong> Lemba, et d’environ 10m pourcelle <strong>de</strong> Ndjili-Nsele. Ce sable repose sur <strong>de</strong>s roches gréseuses tendres.3.3 ClimatLa Ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> est caractérisée par un climat <strong>de</strong> type tropical chaud et humi<strong>de</strong>. Sescaractéristiques climatiques sont présentées dans les tableaux 3.2 et 3.3 respectivement pour leszones <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong> à l’Ouest <strong>de</strong> la ville (station <strong>de</strong> Binza) et celles <strong>de</strong> basse altitu<strong>de</strong> à l’Est(Station <strong>de</strong> Ndjili). Pour les <strong>de</strong>ux stations, le bilan entre les précipitations moyennes mensuelles etl’évapotranspiration <strong>de</strong> référence (évapotranspiration potentielle) est positif entre octobre et mai(Fig. 3.2 et Fig.3.3). Ce bilan <strong>de</strong>vient déficitaire entre juin et septembre, la pério<strong>de</strong> qui correspondà la saison sèche.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 5 / 87


Fig. 3.2: Précipitation et évapotranspiration <strong>de</strong> référence à <strong>Kinshasa</strong> (Binza)Fig. 3.3: Précipitations et évapotranspiration <strong>de</strong> référence à <strong>Kinshasa</strong> (Ndjili)En saison pluvieuse, avec l’abondance <strong>de</strong>s précipitations, le niveau <strong>de</strong> la nappe phréatiquemonte et peut atteindre la surface dans certaines vallées. Par ailleurs, les apports d’eau <strong>de</strong>ruissellement issue <strong>de</strong>s versants <strong>de</strong>s vallées s’accumulent dans les fonds <strong>de</strong> vallées, alimentant lanappe parfois jusqu’à la saturation <strong>de</strong> l’ensemble du profil du sol. A ces apports d’eau sont associés<strong>de</strong>s accumulations <strong>de</strong> sable dans les lits <strong>de</strong> cours d’eaux, les parcelles <strong>de</strong> cultures maraîchères, lescanaux <strong>de</strong> drainage et irrigation, ce qui favorise les inondations et réduit la superficie cultivable.Dans les aires à risque élevé d’inondation où la nappe peut monter jusqu’à la surface, le drainage<strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong> culture est très nécessaire en saison pluvieuse pour prévenir les problèmesd’asphyxie <strong>de</strong>s cultures par défaut d’aération <strong>de</strong> la zone racinaire du sol. Cependant, malgrél’abondance <strong>de</strong> l’eau en saison pluvieuse, les besoins d’irrigation <strong>de</strong>meurent parce que la plupart<strong>de</strong>s sols <strong>de</strong>s périmètres maraîchers <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> ont une faible capacité <strong>de</strong> rétention en eau. En plus,il y a toujours <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s sèches courtes pendant la saison et, aussi parce que la chute <strong>de</strong>s pluiesoccasionne un effet <strong>de</strong> splash qui soulève la terre et la colle aux feuilles, ce qui peut occasionnerleur pourriture. Au cours <strong>de</strong> cette même saison, les cultures maraîchères font face à une forteinci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s parasites dont la prolifération est favorisée par les conditions d’humidité et <strong>de</strong>température. En saison sèche, c'est-à-dire entre mai et septembre, il y a intensification <strong>de</strong>sactivités maraîchères à <strong>Kinshasa</strong>. L’apport <strong>de</strong> l’eau aux cultures est totalement basé sur l’irrigation.L’eau est puisée dans les cours d’eau tandis que pour les exploitants <strong>de</strong>s parcelles très éloignées<strong>de</strong>s cours d’eau, <strong>de</strong>s puisards sont parfois mis en place mais ne tar<strong>de</strong>nt pas à tarir.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 6 / 87


Tableau 3.1: Données climatiques <strong>de</strong> la station météo <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> / Binza (Latitu<strong>de</strong> : -4,22° ; longitu<strong>de</strong> : 15,15° et élévation : 440 m)Caractéristique climatique Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aôut Septembre Octobre Novembre Décembre AnnéePrécipitation (mm) 133 113 178 214 130 4 2 2 33 107 253 159 1328Température moyenne (°C) 24,1 24,4 24,6 24,4 24,1 22,1 21 22 23,5 24,2 23,8 23,8 23,5Température maximum moyenne (°C) 29 29,8 30,3 30,4 29,4 27 25,8 27,2 29,2 29,4 29,1 28,8 28,8Température minimale moyenne (°C) 20,7 20,8 20,9 20,9 20,8 18,7 17,2 17,3 19,3 20,4 20,5 20,6 19,9Température moyenne diurne (°C) 26,3 26,9 27,3 27,3 26,6 24,3 23 24,2 26 26,5 26,4 26,2 25,9Température moyenne nocturne (°C) 23,3 23,6 23,8 23,9 23,5 21,3 19,9 20,8 22,5 23,3 23,3 23,3 22,7Pression <strong>de</strong> vapeur 25,8 26 26,3 26 26,1 22,9 20,6 20,6 22,6 24,2 25,1 25,1 24,3Vitesse du vent (2 m) 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,6 1,6 1,6 1,5 1,3 1,2 1,4Insolation (%) 37 42 45 46 45 43 43 43 39 37 37 35 40Radiation totale 402 428 435 415 381 356 387 387 399 404 402 390 395Evapotranspiration 110 105 118 107 99 84 103 103 110 116 106 107 1253Tableau 3.2: Données climatiques <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> / Ndjili (Latitu<strong>de</strong> : -4,22° ; longitu<strong>de</strong> : 15,22° et élévation : 310 m)Caractéristique climatique Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aôut Septembre Octobre Novembre Décembre AnnéePrécipitation (mm) 135 142 195 228 132 4 2 2 40 141 240 159 1420Température moyenne (°C) 25,2 25,7 25,8 25,6 25,2 23,2 21,9 23,1 24,6 21,1 24,8 24,9 24,6Température maximum moyenne (°C) 30,4 31,4 31,9 31,7 30,7 28,2 27 28,4 30 30,4 30,2 30,1 30Température minimale moyenne (°C) 21,5 21,8 21,6 21,8 21,5 19,4 17,7 18,4 20,4 21,3 21,4 21,4 20,7Température moyenne diurne (°C) 27,5 28,3 28,6 28,5 27,7 25,4 24 25,3 26,9 27,5 27,4 27,3 27Température moyenne nocturne (°C) 24,3 24,8 24,8 24,9 24,4 22,2 20,7 21,8 23,5 24,2 24,2 24,2 23,7Pression <strong>de</strong> vapeur 26,3 26,7 26,9 26,9 26,6 23,3 20,8 20,9 22,9 24,9 26 26,1 24,9Vitesse du vent (2 m) 1,1 1,2 1,2 1 1,1 1,1 1,4 1,5 1,4 1,5 1,3 1,2 1,3Insolation (%) 37 42 45 44 41 38 36 40 40 38 37 32 39Radiation totale 402 428 435 408 368 340 339 377 403 408 402 386 391Evapotranspiration 115 111 124 110 102 60 91 108 115 121 110 111 1305<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 7 / 87


3.4 Population et principaux secteurs économiquesLa ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> compte plus ou moins 10.000 000 d’habitants repartis dans 24communes dont 18 urbaines et 6 rurales. D’après l’enquête réalisée par l’INS (2005), la structurepar âge <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> est caractéristique d’une population jeune : plus <strong>de</strong> la moitié(51,3 %) <strong>de</strong>s individus ont moins <strong>de</strong> 20 ans. La population <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> est à 97,9 % congolaise et estcomposée à 71 % <strong>de</strong> personnes nées à <strong>Kinshasa</strong> et les autres sont essentiellement originaires <strong>de</strong>sprovinces limitrophes. Les ménages <strong>de</strong> l’agglomération <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> se caractérisent par une taillemoyenne élevée (6,4 personnes) et une forte présence <strong>de</strong> femmes chefs <strong>de</strong> ménage (26,6 %). Lesecteur économique principal <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> n’est pas facile à définir <strong>de</strong> manière exacte etprécise. D’aucuns s’imaginent que <strong>Kinshasa</strong> serait une ville essentiellement commerciale. D’autrespensent qu’il s’agirait d’une ville <strong>de</strong> services. Et lorsqu’on sait qu’il existe à <strong>Kinshasa</strong> un quartier dit« Limete Industriel », on est porté à croire que la ville aurait une vocation industrielle. Par contreen s’intéressant à la banlieue <strong>de</strong> la ville, la tentation <strong>de</strong> croire que <strong>Kinshasa</strong> est une ville agricole<strong>de</strong>meure très forte. <strong>Kinshasa</strong> compte en moyenne 1,6 actifs occupés par ménage (INS, 2005). Larépartition <strong>de</strong>s emplois par secteur institutionnel est un bon indicateur synthétique <strong>de</strong> la structuredu marché du travail. Avec 70,9% <strong>de</strong>s emplois, le secteur informel est très largement dominant. Lesecteur public (administration publique et entreprises publiques) accueille 16,9 % <strong>de</strong>s emplois tandisque le secteur privé formel n’emploie que 8,8 % <strong>de</strong>s actifs occupés et les entreprises associativesseulement 3,4 % <strong>de</strong>s emplois. Les travailleurs du secteur public sont essentiellement <strong>de</strong>s cadres(59,6 %) et <strong>de</strong>s employés ou ouvriers qualifiés (37,8 %). Le secteur privé formel compte seulement19,9 % <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s emplois industriels et 11,9 % <strong>de</strong>s services. La main-d’œuvre du secteurprivé informel est plus jeune et moins instruite que celle <strong>de</strong>s autres secteurs avec cependant enmoyenne plus <strong>de</strong> 8 années d’étu<strong>de</strong>. En outre, c’est le secteur où la proportion <strong>de</strong>s femmes est <strong>de</strong>loin la plus importante (55,1 % <strong>de</strong>s emplois contre 18,7 % dans le secteur privé formel et 17,3 % dansl’administration). Le secteur informel est défini comme composé d'unités <strong>de</strong> production nedisposant pas <strong>de</strong> numéro d’i<strong>de</strong>ntification nationale (N.id) et/ou <strong>de</strong> comptabilité formalisée selon lanorme du Plan comptable congolais. Ce secteur se caractérise par une gran<strong>de</strong> précarité <strong>de</strong>sconditions d'activité. Plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> production informelles ne disposent pas <strong>de</strong> localspécifique et 36,2 % exercent leur activité à domicile.D’après une étu<strong>de</strong> réalisée par <strong>Action</strong> Contre la Faim en 1999 l’agriculture occupe 70% <strong>de</strong>sactifs dans les zones périphériques <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, le commerce 20% et l’artisanat 10% alors que dansles zones centrales urbaines 5% sont dans l’agriculture, 80% dans le commerce et 15% dansl’artisanat. Ces chiffres décrivent, <strong>de</strong> façon fort bien éloquente, la place <strong>de</strong>s activités agricolesdans le dynamisme social et économique <strong>de</strong>s 6 communes rurales <strong>de</strong> la <strong>Province</strong>-ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>.4 PÉRIMÈTRES HORTICOLES PÉRIURBAINS4.1 Historique <strong>de</strong> l’horticulture à <strong>Kinshasa</strong>Les activités maraîchères à <strong>Kinshasa</strong> tirent leur origine <strong>de</strong>s initiatives <strong>de</strong> l’administrationcoloniale vers les années 1950. C’est sur les berges <strong>de</strong> la rivière Ndjili que démarrèrent cesactivités. En 1954, les premiers exploitants maraîchers y furent installés dans le but d’assurer uneproduction répondant aux besoins croissants <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, et surtout à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> enépice et légumes exotiques consommés notamment par les populations riches d’Europe occi<strong>de</strong>ntale.A cet effet, l’administration fit venir du Congo Brazaville <strong>de</strong>s membres du groupe ethnique Lari pourleur forte réputation en agriculture et les installa dans cette vallée, notamment dans les sites <strong>de</strong>Ndjili et Kimbanseke. Cette installation fut suivie d’un lotissement <strong>de</strong>s périmètres agricoles avec<strong>de</strong>s aménagements hydro-agricoles et un point <strong>de</strong> vente. Des parcelles agricoles d’une superficiemoyenne <strong>de</strong> 16 ares furent distribuées aux ménages agricoles. Un encadrement technique <strong>de</strong>smaraîchers fut assuré par le pouvoir colonial. Les résultats réalisés au cours <strong>de</strong> cette expériencefurent très encourageants et motivèrent l’extension <strong>de</strong>s activités sur l’autre rive dans les sites <strong>de</strong>Lemba Imbu et Kisenso.A l’indépendance du pays en 1960, la suppression <strong>de</strong>s contrôles administratifs fut à l’origine<strong>de</strong> l’exo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s populations rurales vers les milieux urbains attrayant par l’intensité d’activités <strong>de</strong>commerce et <strong>de</strong>s services. <strong>Kinshasa</strong> s'urbanise sans normes pour trois raisons : le départ brusque <strong>de</strong>sfonctionnaires belges, la guerre civile en province et l'abolition du système <strong>de</strong> passeport pour les<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 8 / 87


migrants ruraux. Pendant la décennie <strong>de</strong>s années 1960, les paysans quittèrent en masse les villagespour s'établir à <strong>Kinshasa</strong>. Les campagnes se vidèrent et à <strong>Kinshasa</strong> les problèmes alimentairescommencèrent à se poser. En 1963, le gouvernement congolais sollicita l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la coopérationfrançaise en vue <strong>de</strong> relancer les activités maraîchères et faire face aux problèmes alimentaires. Parailleurs, les populations Lari, exploitants agricoles naguère installés dans la vallée <strong>de</strong> la Ndjili parl’administration coloniale, en furent expulsées en 1964 par les populations autochtones. Ceux-ciconstituaient la moitié <strong>de</strong>s maraîchers du périmètre <strong>de</strong> N'djili et Kimbanseke ; la désorganisations'accrut. Les autorités essayèrent <strong>de</strong> les remplacer par <strong>de</strong>s manœuvres inexpérimentés,essentiellement les ressortissants du peuple Manyanga, originaire du bas Congo, mais les résultatsne furent pas si satisfaisants.En 1968, le gouvernement Congolais proclama l’agriculture « Priorité <strong>de</strong>s priorités ». Unemission française fut chargée d’évaluer les conditions techniques et environnementales dans le butd’aménager <strong>de</strong>s sites agricoles supplémentaires à <strong>Kinshasa</strong>. Des aménagements d’infrastructureshydro-agricoles (drains, pistes d’évacuation, canaux d’irrigation et barrages <strong>de</strong> rétention) furentréalisés en 1971 sur la rive gauche <strong>de</strong> la Ndjili dans les sites actuels <strong>de</strong> Lemba Imbu et Kisenso. Dèsle début <strong>de</strong>s années 70, les cultures <strong>de</strong> légumes - feuilles tropicales reprit <strong>de</strong> l'ampleur. Grâce aufinancement <strong>de</strong> la coopération Française, il fut créé au cours <strong>de</strong> cette même année le Centre <strong>de</strong>Commercialisation <strong>de</strong>s produits Maraîchers et Fruitiers (CECOMAF) qui appuya <strong>de</strong> manière trèsparticulière les circuits <strong>de</strong> commercialisation. Le CECOMAF appuya, par ailleurs, l’encadrementtechnique <strong>de</strong>s maraîchers et la diversification <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> production dans les sites endéveloppant, entre autres, la pisciculture, l’arboriculture fruitière, la porcherie et l’aviculture.Avec la mise en place d’un circuit <strong>de</strong> commercialisation très rémunérateur, l’activité maraîchère<strong>de</strong>vint <strong>de</strong> plus en plus attrayante et, par effet d’entraînement, mobilisa un très grand nombre <strong>de</strong>personnes au cours <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>. En 1972, l’aire maraîchère à <strong>Kinshasa</strong> comprenait 101ha(estimation CECOMAF). Selon le Département <strong>de</strong> l’Agriculture, il y avait 4 300 producteurs ayantcomme activité principale en 1981 la production <strong>de</strong> légumes. La superficie moyenne par cultivateurvariait généralement entre 0,09 et 0,11ha. Le projet CECOMAF (Centre pour la Commercialisation<strong>de</strong>s Produits Maraîchers et Fruitiers) avait permis le regroupement <strong>de</strong> 8 000 maraîchers en 12centres coopératifs : Ndjili, Kimbanseke, Funa (Mont-Ngafula), Masina, Tadi (Kimbanseke), Kisenso,Mokadi (Kimbanseke), Dingi-Dingi, Nsanga (Kimbanseke), Lemba-Imbu, Tshuenge (Masina), Manzanza(Kimbanseke). Ces <strong>de</strong>rniers exploitaient les périmètres aménagés dans les vallées autour <strong>de</strong> la ville.En 1986, faute <strong>de</strong> financement, le CECOMAF arrêta ses activités. Cependant, les maraîchersn’étaient pas suffisamment préparés pour assurer la relève en cas d’un éventuel arrêt du CECOMAF.Le PASMAKIN (Projet d’Assistance aux Maraîchers <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>) succéda au CECOMAF. Cependant, safonction fut fortement réduite suite à un manque <strong>de</strong> moyens et surtout à cause <strong>de</strong>s pillages <strong>de</strong> 1991et 1993 qui avaient détruit tout le patrimoine du projet. En 1996, le gouvernement congolais décidala mise sur pied du Service National d'Appui au Développement <strong>de</strong> l'Horticulture Urbaine et PériUrbaine en sigle « SENAHUP » qui est un service spécialisé du Ministère <strong>de</strong> l'Agriculture et <strong>de</strong>l'Élevage relevant du Secrétariat Général au Développement Rural. Créé par arrêté Ministériel N°026/CAB/MIN/ AGRIDRAL/96 du 18/09/96, le SENAHUP a pour objectifs :- l'intensification <strong>de</strong>s productions maraîchères et fruitières en milieux urbain et péri - urbainpar l'intégration <strong>de</strong> l'horticulture dans la gestion <strong>de</strong>s espaces verts ;- la restauration <strong>de</strong>s techniques culturales et <strong>de</strong> l'élevage ;- la réhabilitation <strong>de</strong>s périmètres maraîchers pour assurer une régularité <strong>de</strong>sapprovisionnements urbains et ruraux à toute pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'année et augmenter le revenu <strong>de</strong>l'horticulteur ;- l'éducation coopérative.La pério<strong>de</strong> post-pillage fut caractérisée par une forte dégradation <strong>de</strong>s conditions socioéconomiques.On nota une émergence très marquée <strong>de</strong>s mouvements associatifs, particulièrementsous l’impulsion <strong>de</strong> la conférence nationale souveraine. Ainsi, en 1997, trois réseaux d’ONG locales(ROSAL, RAUKIN et FOLECO) créèrent un inter-réseau autour <strong>de</strong> la FAO qui coordonne désormais lesopérations agricoles d’urgence. Ces réseaux furent chargés d’assurer la distribution d’intrantsagricoles au profit <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 56 000 ménages agricoles <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. On ne tarda pas à reprocher àleurs associations <strong>de</strong> recruter les bénéficiaires au sein <strong>de</strong> leurs cercles d’intimité et sans critèresprécis. La FAO finît par adopter une autre stratégie d’intervention consistant à sélectionner danschaque commune, une ONG interface qui servirait d’interlocutrice directe avec les bénéficiaires.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 9 / 87


4.2 Caractéristiques <strong>de</strong>s périmètres horticoles périurbains4.2.1 LocalisationLes périmètres maraîchers <strong>de</strong> la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> sont situés soit dans lesvallées encaissées <strong>de</strong>s cours d’eaux au Sud-est, au Sud et à l’Ouest <strong>de</strong> la ville, soit dans la plainealluviale du Fleuve Congo ou Pool Malebo au Nord-Est <strong>de</strong> la ville. Ils occupent les vallées <strong>de</strong> laLukunga, la Lukaya, la Ndjili, la Manzanza, la Nsanga, la Mango, la Mokali et la cité <strong>de</strong> l’espoir et lePool Malebo. Celui-ci comprend : au Nord-ouest <strong>de</strong> l’aéroport <strong>de</strong> Ndjili, les périmètres horticoles <strong>de</strong>Tshuenge Nsele, Tshuenge Masina, Tshangu, Masina rail, Kingabwa 1, Kingabwa 2 et Kingabwa 3(Fig. 4.1).Fig.4.1: Localisation <strong>de</strong>s périmètres maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> (adaptée <strong>de</strong>s donnéesUNJLC, 2006)4.2.2 Caractéristiques physiques <strong>de</strong>s périmètres maraîchers4.2.2.1 Les solsLes sites maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> sont essentiellement dominés par <strong>de</strong>s sols àtexture très légère tels que décrits dans le tableau 4.1. Ces sols accusent un déficit énorme encolloï<strong>de</strong>s minéraux, ce qui présage un niveau <strong>de</strong> fertilité chimique très faible, une faiblestructuration du sol et une faible capacité <strong>de</strong> rétention en eau utile pour la culture. Cependant, lessites du Pool Malebo sont aussi caractérisés par l’apparition <strong>de</strong>s sols organiques para tourbeux ettourbeux au fur et à mesure que l’on avance vers le fleuve. Par ailleurs, <strong>de</strong>s sols à texture argilosableuse sont observés au Sud-ouest <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya.4.2.2.2 La topographieLa topographie <strong>de</strong>s périmètres maraîchers <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> varie selon les sites (Fig. 4.2). Lepaysage est complètement plat dans le Pool Malebo où une pente très légère (< 2 %) est observée duSud vers le Nord en direction du fleuve. Les périmètres du Sud-Est (Nsanga, Manzanza, Mango,Mokali et Cité <strong>de</strong> l’Espoir) se retrouvent dans les bassins versants <strong>de</strong>s cours d’eau déchirant laplaine Est <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> en direction Nord vers le fleuve Congo. Les périmètres agricoles <strong>de</strong> la vallée<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 10 / 87


<strong>de</strong> la Ndjili occupent les plaines concaves et convexes créées par les méandres <strong>de</strong> cette rivière quicoule sur une faible pente longitudinale. A l’instar <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong> la zone du Sud Est, celle <strong>de</strong> laNdjili reçoit, en certains endroits, <strong>de</strong>s apports sableux issus aussi bien <strong>de</strong> l’action érosive <strong>de</strong>s pluiesau sein du bassin versant que <strong>de</strong>s sédiments issus <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la rivière.Ces <strong>de</strong>rnières inon<strong>de</strong>nt saisonnièrement d’importantes superficies <strong>de</strong> terres réparties <strong>de</strong> manièreirrégulière entre les différents périmètres agricoles. Quant au périmètre agricole <strong>de</strong> la Lukunga, ilcouvre une vallée plane saisonnièrement inondée dans son ensemble par les crues <strong>de</strong> la rivière. Lepérimètre <strong>de</strong> la Lukaya, par contre, se caractérise par une succession <strong>de</strong> vallées encaissées à pentesrai<strong>de</strong>s le long <strong>de</strong> la Lukaya et ses affluents. Sa mise en valeur agricole résulte d’un aménagement<strong>de</strong>s versants en terrasses étagées.Tableau 4.1: Caractéristiques <strong>de</strong>s sols dans les sites maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>SitePool MaleboVallée <strong>de</strong> laNdjiliLes vallées <strong>de</strong> laNsanga, laManzanza, laMango, la Mokaliet la cité <strong>de</strong>l’espoirVallée <strong>de</strong> laLukaya (Site <strong>de</strong>Kimwenza)Vallée <strong>de</strong> laLukungaType <strong>de</strong> sol et utilisation <strong>de</strong>s terresLes alluvions sableuses assez bien drainées dominent les zones <strong>de</strong> rebord Sud-estdu Pool Malebo. Puis apparaît une étroite zone transitoire à texture sablolimoneuseassez riche en matière organique, mais dont les conditions <strong>de</strong>drainage interne sont pauvres. Enfin apparaît une zone <strong>de</strong>s sols tourbeuxcomplètement hydromorphe qui se prolonge en direction du fleuve et s’éten<strong>de</strong>n direction Nord-Ouest, couvrant ainsi tout le site <strong>de</strong> Masina-rail 2, une gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong> Masina rail 1 et l’ensemble <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> Kingabwa. Cependant, danscette partie du Pool, les sols argileux à propriétés gleyiques sont visibles dansles zones sèches et sur élevées du périmètre, notamment les digues <strong>de</strong> la Ndjili.Le bassin versant maraîcher <strong>de</strong> la rivière Ndjili est dominé par <strong>de</strong>s sols à texturesableuse. Cependant, au niveau <strong>de</strong> ce bassin, le gradient <strong>de</strong> fertilité du sol estsous une double influence <strong>de</strong>s apports sableux en amont du bassin versant et dufaible profil d’écoulement <strong>de</strong> la rivière Ndjili. Lors <strong>de</strong> ses crues, la Ndjili déposed’énormes quantités <strong>de</strong> sable sur ses rives convexes et <strong>de</strong>s particules fines ensuspension dans les zones déprimées et inondables assez éloignées <strong>de</strong>s berges.Par ailleurs, d’importantes quantités <strong>de</strong> sable apportées en aval par érosion àpartir <strong>de</strong>s zones d’habitation bouchent les canaux <strong>de</strong> drainage et d’irrigation. Ils’en suit une perturbation du cours <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> ruissellement produisant <strong>de</strong>sinondations et ensablements <strong>de</strong>s parcelles agricoles.Dans ces vallées, les sols sont sableux, avec une teneur en argile trèsnégligeable. Leur fertilité repose quasi totalement sur le renouvellement <strong>de</strong> lacharge variable du complexe adsorbant et l’accroissement <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong>rétention en eau utile à travers l’apport <strong>de</strong> la matière organique dans la couchearable (enfouissement <strong>de</strong>s biomasses végétales dans le sol). Les problèmesd’ensablement <strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong> culture et ouvrages hydrauliques s’y posent pourles mêmes raisons d’érosion dans le bassin versant. Il y a lieu <strong>de</strong> signaler qu’àManzanza, les versants ont une couverture végétale qui, dans une certainemesure, les protège contre l’érosion. Ceci constitue pourtant un défi majeurpour les sols <strong>de</strong> la cité <strong>de</strong> l’espoir qui semble fortement exposés aux érosions.C’est une vallée en « V » dont le sol est un peu plus riche en argile que danstous les autres sites. Cette morphologie du paysage impose un aménagement enterrasses <strong>de</strong>s planches <strong>de</strong> cultures au niveau <strong>de</strong>s versants selon les courbes <strong>de</strong>courbes <strong>de</strong> niveau. Ces planches sont régulièrement approvisionnées en fumier,contrairement à d’autres sites où ces sont les biomasses végétales qu’on enfouitdans une matrice essentiellement sableuse. Toutefois, quelques maraîchersrecourent aussi à l’apport <strong>de</strong>s biomasses végétales dans le sol.Les sols <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Lukunga sont essentiellement sableux dans une vastedépression plane qui s’inon<strong>de</strong> sur l’ensemble <strong>de</strong> la saison pluvieuse. Dans cettevallée, la nappe d’eau souterraine fluctue non loin <strong>de</strong> la surface et peut<strong>de</strong>scendre jusqu’en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur pendant la saison sèche. Cesconditions d’hydromorphie créent un environnement édaphique défavorable audéveloppement racinaire <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s cultures maraichères courantes à<strong>Kinshasa</strong> : cela implique la nécessité d’un drainage du sol.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 11 / 87


Fig.4. 2: Relief <strong>de</strong>s périmètres maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> (adapté <strong>de</strong> Google earth,2009)4.2.2.3 Les ressources en eauOutre les apports saisonniers par la pluie, les différents périmètres maraîchers <strong>de</strong> laceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> sont traversés <strong>de</strong> cours d’eau. Par ailleurs, la nappe d’eausouterraine ne semble pas non plus trop profon<strong>de</strong> dans toutes ces vallées. Cependant, sesfluctuations saisonnières pourraient être importantes étant donné la faible capacité <strong>de</strong> rétention eneau liée à la nature même <strong>de</strong> la matrice du sol.Les lits <strong>de</strong>s cours d’eau sont saisonnièrement encombrés par <strong>de</strong>s apports sableux dus àl’action érosive au sein <strong>de</strong>s bassins versants. Par ailleurs, le manque d’une gestion rationnelle <strong>de</strong>sdéchets ménagers à <strong>Kinshasa</strong> fait <strong>de</strong> tous les cours d’eau traversant la ville, un véritable lieud’évacuation <strong>de</strong> toute sorte d’ordures. La qualité <strong>de</strong> l’eau en est affectée du coup. Les périmètresmaraîchers <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Ndjili et surtout ceux du Pool Malebo serraient parmi les plus touchésen matière <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau. Le Pool Malebo constitue le principal « bassin <strong>de</strong> décantation » <strong>de</strong>presque toutes les saletés <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> drainées du Sud vers le Nord.4.2.3 Dynamique organisationnelleSi la dynamique organisationnelle <strong>de</strong>s périmètres maraîchers semble figurer parmi les acquis<strong>de</strong>s différentes interventions antérieures <strong>de</strong>s structures d’appui tant nationales qu’internationales,elle constitue pourtant l’épicentre <strong>de</strong> l’échec <strong>de</strong> l’horticulture périurbaine à <strong>Kinshasa</strong>.En effet, l’ensemble <strong>de</strong>s périmètres maraîchers qui font l’objet <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> sontsuffisamment bien structurés. Les maraîchers y sont regroupés au sein <strong>de</strong> divers typesd’organisations communautaires, notamment les associations paysannes d’importance variable, lescoopératives agricoles, les mutuelles d’épargne et <strong>de</strong> crédit agricole, etc.Cependant, toute cette structuration ne paraît que simplement formelle dans la mesure oùon enregistre un grand manque <strong>de</strong> cohésion au sein <strong>de</strong> ces groupes <strong>de</strong>s maraîchers en ce quiconcerne la stratégie même <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> leur profession. Cela conduit à une dilution quasitotale<strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> leurs efforts au champ, et même ceux <strong>de</strong>s appuis matériels dont ils sontbénéficiaires <strong>de</strong>s différents intervenants tant nationaux qu’internationaux. Ce manque <strong>de</strong> cohésionest observable, à titre d’exemple, dans la manière <strong>de</strong> s’approvisionner en divers intrants agricoles,la décision sur les spéculations à cultiver, la fixation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> vente, etc. Tout est tellement enordre dispersé qu’il n’est pas étonnant <strong>de</strong> constater que, au même moment, tout le mon<strong>de</strong> produit<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 12 / 87


la même chose et au même endroit. L’acheteur <strong>de</strong>vient, du coup, maître du prix car il a tout lechoix. C’est pareil pour plusieurs aspects stratégiques qui, pourtant, nécessitent la synergie dugroupe.Dans les lignes qui suivent, la structure <strong>de</strong>s différentes organisations paysannes qui ont faitl’objet <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est présentée <strong>de</strong> façon très sommaire.4.2.3.1 La vallée <strong>de</strong> la NdjiliLes maraîchers <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la rivière Ndjili sont regroupés au sein <strong>de</strong>s cinq coopérativesagricoles suivantes :- COOPACEN (Coopérative Agricole du Centre <strong>de</strong> la Ndjili) ;- COOPACEK (Coopérative Agricole du Centre <strong>de</strong> Kimbanseke) ;- COOPMAT (Coopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> TADI) ;- COOPMALI (Coopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> Lemba- imbu) ;- COOPMAKIS (Coopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> Kisenso).Ces coopératives disposent, chacune, <strong>de</strong> statuts et d’un règlement d’ordre intérieur. Ellesdisposent aussi <strong>de</strong> différents organes ayant <strong>de</strong>s responsabilités diverses en vue d’un fonctionnementharmonieux.‣ La COOPACENLa COOPACEN comprend 937 maraîchers repartis sur quatre blocs (A, B, C et D). Chacun <strong>de</strong>ces blocs est dirigé par un chef <strong>de</strong> bloc sous la coordination d’un comité <strong>de</strong> gestion. Cettecoopérative comprend les organes suivants:- une assemblée générale (constituée <strong>de</strong> tous les maraîchers du site) ;- un comité <strong>de</strong> gestion ;- un comité <strong>de</strong> contrôle.La mission <strong>de</strong> la COOPACEN est <strong>de</strong> défendre, encadrer et assurer <strong>de</strong>s services auxmaraîchers. Les objectifs suivants apparaissent dans ses statuts:- favoriser le développement agricole ;- assurer aux membres un encadrement technique adapté ;- faciliter aux agriculteurs l’accès aux moyens nécessaires liés à la production ;- faciliter la commercialisation <strong>de</strong>s produits agricoles et l’accès aux crédits agricoles ;- créer et favoriser l’implantation <strong>de</strong>s œuvres sociales ;- obtenir et/ou solliciter <strong>de</strong>s dons au profit <strong>de</strong> ses membres.Le comité est mis en place par une assemblée générale et gère la coopérative. Dans lepassé, celle-ci constituait un cadre idéal d’épargne et <strong>de</strong> crédit pour les maraîchers. Actuellement,avec la conjoncture, l’épargne a complètement disparu <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s maraîchers du centre <strong>de</strong>Ndjili.‣ La COOPACEKLa coopérative Agricole du Centre <strong>de</strong> Kimbanseke compte à peu près 1200 parcellesagricoles regroupées au sein <strong>de</strong> cinq blocs. Un comité <strong>de</strong> gestion gère au quotidien les activités <strong>de</strong>la coopérative. Il est constitué <strong>de</strong> cinq membres et soumis à l’inspection d’un comité <strong>de</strong> contrôle,tous les <strong>de</strong>ux étant élus par une assemblée générale.‣ La COOPMATLa Coopérative <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> Tadi comprend sept blocs qui sont subdivisés enregroupements, donnant ainsi lieu à 54 regroupements dans l’ensemble. Elle a pour organes:- une assemblée générale ;- un comité <strong>de</strong> gestion appelé aussi « comité <strong>de</strong> vallée » ;- un comité <strong>de</strong> contrôle.Le comité <strong>de</strong> vallée est mis en place par l’assemblée générale et s’occupe <strong>de</strong> lacoordination <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> la coopérative. Il comprend un prési<strong>de</strong>nt, un vice prési<strong>de</strong>nt, un<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 13 / 87


secrétaire, un trésorier, <strong>de</strong>ux conseillers et un commissaire aux comptes. Les blocs sont superviséspar <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong>s blocs qui collaborent, au niveau <strong>de</strong> chaque regroupement, avec <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong>groupement appelés aussi « maraîchers <strong>de</strong> contact ».‣ La COOPMALILa Coopérative <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> Lemba Imbu se trouve sur la rive gauche <strong>de</strong> la rivièreNdjili, dans la commune <strong>de</strong> Mont-Ngafula. Son siège social se trouve au bout <strong>de</strong> l’avenue <strong>de</strong> la paix,au sein même <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Ndjili. Cette coopérative regroupe 1 202 maraîchers, dont 586hommes et 616 femmes répartis dans cinq blocs. Elle est constituée d’un comité <strong>de</strong> gestion quis’occupe du fonctionnement <strong>de</strong>s activités, un comité <strong>de</strong> contrôle et une assemblée générale qui élitles membres <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux comités. On retrouve un chef <strong>de</strong> bloc à la tête <strong>de</strong> chaque bloc.‣ La COOPMAKISLa Coopérative <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> Kisenso se situe sur la rive gauche <strong>de</strong> la Ndjili, au Nord dusite <strong>de</strong> Lemba Imbu, dans le quartier Kabila, commune <strong>de</strong> Kisenso, aux environs <strong>de</strong> la gare <strong>de</strong>Kisenso. Il compte 997 maraîchers dont 425 hommes et 569 femmes repartis en quatre blocs. Lacoopérative <strong>de</strong> Kisenso comprend un comité <strong>de</strong> vallée, un comité <strong>de</strong> contrôle, et une assembléegénérale. Chaque bloc est dirigé par un chef <strong>de</strong> bloc.4.2.3.2 La vallée <strong>de</strong> la LukayaLes maraîchers <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Lukaya sont regroupés au sein <strong>de</strong> l’UGMK, Union <strong>de</strong>sGroupements <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> Kimwenza. Cette structure est née <strong>de</strong> la fusion <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>smaraîchers <strong>de</strong> Kimwenza (ASMAKIM), l’Association <strong>de</strong>s jeunes jardiniers <strong>de</strong> la Lukaya-Kimwenza(AJJLK) et d’autres groupes <strong>de</strong>s maraîchers indépendants sous l’encadrement <strong>de</strong> l’ONG françaiseAGRISUD en partenariat avec les ONG FOLECO (<strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>) et AGRIDEV (<strong>de</strong> Brazzaville). Ceregroupement comprend environ 970 maraîchers qui couvrent une superficie totale d’environ 50ha.Grâce à l’appui <strong>de</strong> l’ONG AGRISUD en matière <strong>de</strong> dynamique organisationnelle, l’UGMK dispose d’unsiège à la gare <strong>de</strong> Kimwenza. Un magasin d’intrants agricoles fonctionne dans ce site grâce àl’action héritée d’AGRISUD. Il convient <strong>de</strong> signaler, par ailleurs, qu’AGRISUD est aussi intervenuavec <strong>de</strong>s aménagements en appui à l’irrigation et à la conduite <strong>de</strong>s cultures sur un terrain acci<strong>de</strong>nté(Fig. 4.3).Fig. 4.3: Union <strong>de</strong>s groupements maraîchers <strong>de</strong> Kimwenza (UGMK)<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 14 / 87


4.2.3.3 La vallée <strong>de</strong> la LukungaLa vallée agricole <strong>de</strong> la rivière Lukunga est située dans la commune <strong>de</strong> au Nord-Ouest <strong>de</strong> laville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Elle s’étend sur une superficie d’environ 70ha au Sud du point où la rivière Binzase jette dans la Lukunga. C’est une vaste dépression plus ou moins plane et traversée par lesrivières Lukunga, Kimbara et Kikusa dont le cours suit une pente très faible qui est à l’origine d’unefaible vitesse d’écoulement et, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fortes pluies, favorise les crues <strong>de</strong> ces cours d’eau quiinon<strong>de</strong>nt la quasi-totalité du périmètre. Les terres agricoles s’ensablent et <strong>de</strong>viennent peu propicesà l’agriculture. Les activités maraîchères y sont conduites par environ 500 maraîchers <strong>de</strong> façontotalement saisonnière sur la seule pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mai à octobre. Les maraîchers sont regroupés au seind’une organisation communautaire: « l’Association <strong>de</strong>s Maraîchers et Eleveurs <strong>de</strong> Lukunga », en sigleAMEL. Le siège d’AMEL se trouve sur l’avenue Ngandu, n°13, quartier Lukunga, commune <strong>de</strong>Ngaliema.L’association AMEL fonctionne avec les organes suivants :- une assemblée générale ;- un comité directeur ;- une commission <strong>de</strong> finance ;- une commission <strong>de</strong> contrôle (audit interne) ;- une commission technique.Le périmètre maraîcher <strong>de</strong> la Lukunga est subdivisé en 15 blocs supervisés chacun par un chef <strong>de</strong>bloc.4.2.3.4 Le Pool MaleboLe Pool Malebo est une dépression plus ou moins plane présentant la configuration d’uncroissant lunaire au Nord-Est <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Il couvre une étendue d’environ 9000ha sur une altitu<strong>de</strong>moyenne comprise entre 290 et 270m, avec une pente inférieure à 2 % orientée vers le Nord. Samoitié Nord-Ouest est entrecoupée par <strong>de</strong>s bras du fleuve Congo qui lui confèrent un aspect<strong>de</strong>ltaïque. Il est complètement inondé sur plus <strong>de</strong>s trois quart <strong>de</strong> toute son étendue.L’agriculture dans ce site concerne la riziculture et les cultures maraîchères. Ces <strong>de</strong>rnièressont pratiquées saisonnièrement dans les périmètres rizicoles, et <strong>de</strong> manière quasiment permanentevers les rebords Sud. Huit principaux sites agricoles y sont dénombrés, à savoir :- Tshuenge N’sele ;- Tshuenge Masina ;- Tshangu ;- Masina rail 2 ;- Masina rail 1 ;- Kingabwa 1 ;- Kingabwa 2 ;- Kingabwa 3.‣ Le site agricole <strong>de</strong> Tshuenge N’seleLes agriculteurs du site <strong>de</strong> Tshuenge N’sele sont réunis dans un regroupementd’organisations <strong>de</strong>s riziculteurs et maraîchers qui constituent le « Centre Agricole <strong>de</strong> TshwengeNsele ». Celui-ci s’étend <strong>de</strong> la rive droite <strong>de</strong> la rivière Tshuenge jusqu’aux environs <strong>de</strong> l’aéroport <strong>de</strong>Ndjili dans la commune <strong>de</strong> N’sele. Ce centre comprend environ 15 associations paysannes dont lenombre <strong>de</strong>s membres enregistrés s’élève à 391 personnes dont 243 femmes et 148 hommes. Ilcompte aussi <strong>de</strong> nombreux exploitants non inscrits dans les différentes associations existant dans lesite. Cela élève la taille <strong>de</strong> la population du site à environ 800 exploitants au total.Le centre agricole <strong>de</strong> Tshwenge Nsele est dirigé par un comité du centre à coté duquelfonctionnent un comité <strong>de</strong> contrôle et une assemblée générale.‣ Le site agricole <strong>de</strong> Tshuenge MasinaDans ce site, les agriculteurs sont réunis au sein <strong>de</strong> la coopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong>Tshuenge-Masina. Le site s’étend à l’Est du site <strong>de</strong> la Tshangu jusqu’à la rive droite <strong>de</strong> la rivière<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 15 / 87


Tshuenge sur une superficie totale d’environ 650ha. Les agriculteurs y sont regroupés dans <strong>de</strong>uxplates formes, à savoir : le Regroupement Associatif <strong>de</strong>s Maraîchers et Riziculteurs <strong>de</strong> Tshwenge-Masina (RAMRTM) et le Groupe <strong>de</strong>s Associations <strong>de</strong>s Maraîchers et Riziculteurs <strong>de</strong> Tshuenge-Masina(GAMRTM).Le RAMRTM est constitué d’une assemblée générale, une coordination et un comité <strong>de</strong>contrôle tandis que la GAMRTM comprend une assemblée générale, un bureau exécutif et un comité<strong>de</strong> surveillance. Les listes <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux plates formes font ressortir 674 membres dont382 femmes et 292 hommes sur un ensemble d’environ 850 exploitants. Il existe dans ce siteplusieurs maraîchers qui ne dépen<strong>de</strong>nt d’aucune <strong>de</strong>s associations présentes.La création <strong>de</strong> la coopérative regroupant les <strong>de</strong>ux plates formes remonte <strong>de</strong> l’interventiond’ACF dans ce site en 2001. Cette intervention a appuyé non seulement la dynamiqueorganisationnelle, mais aussi la production maraîchère en termes <strong>de</strong> formations techniques, appuien équipement agricoles et moyens <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s produits agricoles (charrettes). Un bureauconstruit par ACF continue à servir <strong>de</strong> cadre administratif du site.‣ Le site agricole <strong>de</strong> la Tshangu (Mapela)Le site agricole <strong>de</strong> la Tshangu est un bien <strong>de</strong> l’Etat institué par l’arrêté départementaln°1440/00159/80 du 04 septembre 1980. Il s’étend sur une superficie <strong>de</strong> 2080ha, allant <strong>de</strong> l’avenueKandolo II, Q1 Mfumu-nsuka (à l’Est) jusqu’à l’avenue Bena Mukwela Q5 Mapela (à l’Ouest), soit unedistance <strong>de</strong> 1900m. Au Sud, ce site est limité par la commune <strong>de</strong> Masina tandis qu’au Nord ils’étend jusqu’au fleuve. Au sta<strong>de</strong> actuel, l’agriculture couvre seulement 70ha dont 20 sont couvertspar la riziculture et 50 par l’horticulture.La structure dirigeante <strong>de</strong> ce site comprend:- un comité du site ;- <strong>de</strong>s comités <strong>de</strong> blocs ;- <strong>de</strong>s conseils <strong>de</strong> sages ;- un comité <strong>de</strong> sécurité.Au sein <strong>de</strong> ce site, plusieurs associations, ONG, coopératives agricoles et autresregroupements <strong>de</strong>s agriculteurs exercent librement leurs activités dans le strict respect durèglement d’ordre intérieur. Le comité du site représente l’Etat. Il contrôle les documentsjuridiques <strong>de</strong> toutes les associations, ONG, regroupements et coopératives fonctionnant dans le site.Les paysans sont soit organisés en regroupements, associations, coopératives, ou ONG, soitindépendants. Ils constituent l’assemblée générale du site.‣ Le site agricole <strong>de</strong> Masina rail 2Le site <strong>de</strong> Masina rail 2 s’étend sur un périmètre <strong>de</strong> plus ou moins 400ha <strong>de</strong> terrestotalement marécageuses. Il est exploité saisonnièrement par environs 1050 agriculteurs quiassocient la riziculture aux cultures maraîchères selon un système digue-casier (Fig.4.4). Toutefois,les casiers rizicoles accueillent également les cultures maraîchères après la maturation du riz.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 16 / 87


Fig. 4.4: Activités agricoles au site <strong>de</strong> Masina rail 2Les agriculteurs <strong>de</strong> ce site sont regroupés au sein <strong>de</strong> « l’Association <strong>de</strong>s Paysans RiziculteursChantier Agricole Masina Rail II Pétro-Congo » (APR-Chantier Rail II Masina PC).‣ Le site agricole <strong>de</strong> Masina rail 1Le site agricole <strong>de</strong> Masina rail 1 regroupe 1668 agriculteurs. De tout ce groupe, seulement190 ménages s’occupent <strong>de</strong>s cultures maraîchères <strong>de</strong> façon permanente sur une étendue <strong>de</strong>s terrestotale <strong>de</strong> 4ha. Les autres ménages pratiquent essentiellement la riziculture dans la zone inondabledont 600ha avaient été aménagés.Les agriculteurs sont réunis au sein <strong>de</strong> « l’Association <strong>de</strong>s Paysans Riziculteurs et Maraîchersdu chantier agricole <strong>de</strong> Masina-Rail/Petro-Congo », en sigle APRM. Cette structure a pour organes :- Une assemblée générale ;- Un comité directeur ;- <strong>de</strong>s comités <strong>de</strong>s blocs.4.2.3.5 Les vallées <strong>de</strong> la Nsanga, la Manzanza, la Mango, la Mokali, la Bono et la BangiCes vallées agricoles occupent la région du Sud-Est <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. On y retrouveplusieurs sites agricoles le long <strong>de</strong>s cours d’eau qui déchirent la plaine orientale <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> endirection du Pool Malebo. Dans la plupart <strong>de</strong> ces sites, les agriculteurs sont organisés encoopératives agricoles.‣ La Coopérative <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> NsangaLa Coopérative <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> Nsanga est située le long <strong>de</strong> la rivière du même nom, dansles quartiers Kamba Mulumba, Mpanga, Manganga, et Mbuala Kimfuta, dans la commune <strong>de</strong>Kimbanseke. Elle comprend trois organes:- une assemblée générale comprenant tous les membres ayant souscrit une part sociale ;- un comité <strong>de</strong> gestion ;- un comité <strong>de</strong> contrôle.‣ La Coopérative <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> ManzanzaLa Coopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> Manzanza est située à l’Ouest du cimetière <strong>de</strong>Kimbanseke, dans une vallée très encaissée longeant la rivière Manzanza. Cette vallée compte 1200exploitants répartis en neuf blocs sous la supervision du comité <strong>de</strong> la coopérative. La coopérative<strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> Manzanza est, à l’instar <strong>de</strong>s autres coopératives, constituée d’un comitédirecteur, d’un comité <strong>de</strong> contrôle et d’une assemblée générale.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 17 / 87


D’une manière globale, le tableau 4.2 fait un synthèse récapitulative <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>ssites étudiés en ce qui concerne l’étendue <strong>de</strong>s terres, les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mise en valeur horticole, lanature <strong>de</strong>s sols en présence et les conditions topographiques.‣ La Coopérative <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> MokaliLa coopérative <strong>de</strong>s maraîchers <strong>de</strong> Mokali est à cheval entre les quartiers Kimbunda,Kasavubu et Kikini. Elle a une capacité <strong>de</strong> 2500 parcelles <strong>de</strong> culture qui furent aménagées àl’époque <strong>de</strong> CECOMAF. Il y a quatre principales vallées : la Malemba, la Mokali, la Bono et la Bangi.Cette coopérative comprend une assemblée générale, un comité <strong>de</strong> gestion et un comité <strong>de</strong>contrôle.Tableau 4.2: Présentation synthétique <strong>de</strong> la situation au sein <strong>de</strong>s sites horticolesSitePoolMaleboVallée <strong>de</strong>la LukungaVallée <strong>de</strong>la LukayaVallée <strong>de</strong>la NdjiliZone duSud-EstCoopérativesagricolesTshuengeTshanguMasina R 2Masina R 1Kingabwa 1,2 et 3Etendue <strong>de</strong>s terres maraîchères(Ha)Janvier - Mai - TotalDécembre Octobre112 2655 2767SolAlluvionssableuses,tourbes etargilesableuseAMEL - 60 60 SableUGMK 50 - 50 ArgilesableuseCOOPACENCOOPACEKCOOPMATCOOPMALICOOPMAKISNsanga,Mango,Manzanza,Mokali, Cité<strong>de</strong> l’Espoir.Topographie ethydrographiePlaine alluvialedu fleuveCongo.Marécages etexutoire <strong>de</strong>srivières, Ndjili,Tshuenge,Tshangu, etc.Dépressioninondée <strong>de</strong>Novembre àAvril.Vallée en « V »,aménagée enterrasses lelong <strong>de</strong> la riv.Lukaya.305281177114482395SableSableVallées trèslarges où lesrivières coulentsur <strong>de</strong>s faiblespentes etforment <strong>de</strong>sméandres.4.2.4 Caractéristiques socioéconomiques4.2.4.1 Les exploitations agricolesL’ensemble d’exploitations agricoles évoquées ici sont familiales. Elles fonctionnent <strong>de</strong>manière souvent marginale par rapport à la disponibilité <strong>de</strong>s ressources, c'est-à-dire, sans ou avectrès peu d’investissement. En moyenne, la taille <strong>de</strong>s ménages oscille autour <strong>de</strong> 8 personnes avec àpeu près 5 personnes actives.L’âge moyen <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> ménage se situe à 50 ans, avec un maximum à 70 ans et unminimum à 25 ans. Ceci traduit à peu près un faible intérêt <strong>de</strong>s jeunes à ce secteur d’activité.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 18 / 87


Plusieurs jeunes interviennent dans le secteur horticole comme <strong>de</strong>s ouvriers rémunérés ettravaillent donc en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> leurs ménages d’origine.Dans les ménages, les tâches sont réparties en fonction <strong>de</strong> l’âge et du sexe. L’homme, en saqualité <strong>de</strong> chef, a la responsabilité <strong>de</strong> la famille et se doit <strong>de</strong> gérer les revenus. Beaucoupd’hommes (75%) rencontrés dans les périmètres maraîchers n’ont pas d’autre occupationprofessionnelle et font du maraîchage une activité principale <strong>de</strong> survie <strong>de</strong> leurs ménages. D’autresdisposent d’un emploi soit dans la fonction publique, soit dans le secteur informel et pratiquent <strong>de</strong>l’horticulture en vue d’arrondir leur fin du mois. Quant aux femmes, autrefois considérées comme<strong>de</strong>s êtres faibles que l’homme <strong>de</strong>vait protéger, elles figurent désormais parmi les principaux acteursagricoles qui garantissent la survie <strong>de</strong> plusieurs ménages. En plus <strong>de</strong> ces travaux agricoles, ellesassurent aussi les tâches ménagères telles que la corvée d’eau, la préparation <strong>de</strong>s repas, etc. Elless’adonnent aussi à la commercialisation <strong>de</strong>s produits agricoles issus <strong>de</strong> l’exploitation en prenant soin<strong>de</strong> rendre compte au chef <strong>de</strong> ménage: l’homme. Outre l’école, le rôle <strong>de</strong>s enfants consisteessentiellement à ai<strong>de</strong>r la mère pour toutes les tâches ménagères. Cependant, le nombre d’enfantsscolarisés semble fortement en baisse, en particulier en périphérie, permettant entre autre auxenfants <strong>de</strong> se livrer, eux aussi, à toutes sortes d’activités <strong>de</strong> « débrouillardise » pour la survie <strong>de</strong> lafamille.La main d’œuvre agricole est essentiellement familiale. Quelques ménages agricolesutilisent parfois <strong>de</strong> la main d’œuvre extérieure <strong>de</strong> façon permanente ou occasionnelle moyennantpaiement. L’utilisation <strong>de</strong> la main d’œuvre extérieure est très appréciée pendant <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>pointe comme la préparation <strong>de</strong>s planches, le repiquage <strong>de</strong>s plantules, le bouturage, l’entretien <strong>de</strong>scultures, etc.4.2.4.2 Niveau d’équipementLe niveau d’équipement d’un grand nombre <strong>de</strong>s ménages agricoles est très faible. Chaqueménage peut avoir en moyenne 3 houes, 1 pelle, une machette, un râteau ; 2 arrosoirs, etc. Ilsutilisent souvent <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> mauvaise qualité dont le prix est accessible à leurs moyens. Parfois,les activités agricoles sont perturbées à cause du manque d’outils pour l’ensemble <strong>de</strong>s membresactifs du ménage.Certaines taches ne sont pas réalisées <strong>de</strong> manière efficace par défaut d’équipement. Parexemple, par manque <strong>de</strong> moyens nécessaires pour se procurer une à <strong>de</strong>ux buses, le maraîcher nesait pas creuser un puits d’eau <strong>de</strong> bonne qualité dans son champ car le sol sableux se désagrège etles parois sont, du coup, détruits.4.2.4.3 Aspects fonciers et accès à la terreLa loi Congolaise en matière foncière (loi BAKAJIKA <strong>de</strong> 1973) consacre la propriété exclusive<strong>de</strong> la terre à l'Etat Congolais et supprime les droits <strong>de</strong>s anciens chefs <strong>de</strong> terre (droit coutumier).Cependant, cette disposition est restée tout à fait théorique car en pratique, on constate qu'il y atoujours un mélange <strong>de</strong> pouvoir entre l'administration publique (l’Etat) et les autorités coutumières.En effet, ces <strong>de</strong>rnières essaient <strong>de</strong> conserver leur pouvoir en matière d’octroi <strong>de</strong>s terres dans leursanciens territoires. Ainsi, pour obtenir l’affectation d’un périmètre <strong>de</strong>s terres à l’agriculture, laplupart d’organisations paysannes entreprennent d’abord <strong>de</strong>s démarches auprès <strong>de</strong>s autoritéscoutumières. Ce n’est qu’à l’issue d’un compromis avec celles-ci que suivent les procéduresadministratives auprès <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’Etat. Les chefs coutumiers impliqués dans les questionsfoncières <strong>de</strong> la banlieue <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> appartiennent aux ethnies Teke et Umbu. Ce sont les <strong>de</strong>uxethnies autochtones <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>.Selon les périmètres agricoles, les maraîchers acquièrent la terre soit à titre définitif, soit àtitre provisoire. L’acquisition définitive se fait par achat, par héritage ou même par don.L’acquisition provisoire se résume en une simple jouissance par location <strong>de</strong>s terres appartenant àautrui. Cependant, dans tous les <strong>de</strong>ux cas, les maraîchers s’estiment peu sécurisés par rapport à lacompétition avec l’implantation <strong>de</strong>s habitats. La forte pression démographique à <strong>Kinshasa</strong> impliqueune forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> terres pour l’habitat périurbain. Le bénéfice financier que rapporte la vente<strong>de</strong>s terres d’habitation fait que les chefs coutumiers (chefs traditionnels <strong>de</strong>s terres) et les agents<strong>de</strong>s services du cadastre sacrifient les maraîchers en revendant les terres qu’ils occupent. Ces cas<strong>de</strong> spoliation <strong>de</strong>s terres agricoles sont <strong>de</strong>venus très répandus dans la zone périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>.La figure 4.6 montre l’exemple <strong>de</strong> l’avancée <strong>de</strong> l’habitat dans le site <strong>de</strong> Kingabwa 1 au Pool Malebo.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 19 / 87


Fig. 4.5: Effets d'un conflit foncier entrel'habitat et l'agriculture (Kingabwa 1,Pool Malebo)Fig. 4.6: Pénétration <strong>de</strong> l’habitat dans lespérimètres agricoles (Kingabwa 1, PoolMalebo)5 ACTEURS DU SECTEUR HORTICOLEL’horticulture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> est caractérisée par l’existence d’une interactionentre les maraîchers et une diversité d’acteurs dans un contexte plurisectoriel. Il y a lieu <strong>de</strong>retenir, entre autres, les grossistes collecteurs <strong>de</strong>s légumes, les consommateurs <strong>de</strong> proximités, lesouvriers agricoles, les fournisseurs d’intrants agricoles, les structures d’appui telles que les servicesspécialisés <strong>de</strong> l’Etat, diverses initiatives locales <strong>de</strong> développement (ILD), les ONG internationales,les agences <strong>de</strong>s nations unies, divers services <strong>de</strong> coopération, etc.Des ouvriers agricoles font quotidiennement la ron<strong>de</strong> dans les périmètres maraîchers à larecherche <strong>de</strong> travail. Ils sont employés, soit pour <strong>de</strong>s taches ponctuelles pour une rémunération à latache, soit affectés <strong>de</strong> manière permanente à l’exploitation pour une rémunération mensuelle.Les périmètres maraîchers constituent aussi <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vente en détail <strong>de</strong>s intrantsagricoles tels que les engrais chimiques, les pestici<strong>de</strong>s, les semences, etc.5.1 Le pouvoir publicPlusieurs services <strong>de</strong> l’Etat congolais interviennent <strong>de</strong> manière indirecte ou directe sur ledéveloppement <strong>de</strong> l’horticulture périurbaine à <strong>Kinshasa</strong>.Les interventions indirectes regroupent tous les aspects légaux liés à l’affectation <strong>de</strong>s terrespériurbaines au secteur agricole et l’octroi <strong>de</strong>s autorisations diverses, notamment les autorisations<strong>de</strong> fonctionnement aux différentes associations sans but lucratifs (ASBL) locales ou à portéeinternationale pour relancer le secteur agricole périurbain. Ces interventions se situent à plusieursniveaux au sein <strong>de</strong> l’administration nationale et touchent plusieurs services <strong>de</strong> l’Etat, notamment lebureau du notaire pour la légalisation <strong>de</strong>s statuts et autres documents importants ; les bureauxcommunaux pour analyser sur terrain la viabilité d’une ASBL et ses capacités d’action, etc. (Tableau5.1).En ce qui concerne les actions directes <strong>de</strong> l’Etat en faveur <strong>de</strong> l’horticulture, l’Etat Congolaisa créé le Service National <strong>de</strong> l’Horticulture Périurbaine (arrêté Ministériel N° 026/CAB/MIN/AGRIDRAL/96 du 18/09/96), en sigle SENAHUP, en vue <strong>de</strong> :‐ l'intensification <strong>de</strong>s productions maraîchères et fruitières en milieux urbain et périurbainpar l'intégration <strong>de</strong> l'horticulture dans la gestion <strong>de</strong>s espaces verts ;‐ la restauration <strong>de</strong>s techniques culturales et <strong>de</strong> l'élevage ;‐ la réhabilitation <strong>de</strong>s périmètres maraîchers pour assurer une régularité <strong>de</strong>sapprovisionnements urbains et ruraux à toute pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'année et augmenter le revenu <strong>de</strong>l'horticulteur ;‐ l'éducation coopérative.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 20 / 87


Il convient <strong>de</strong> signaler aussi l’appui technique d’autres services spécialisés du ministère <strong>de</strong>l’agriculture pêche et élevage, notamment le Programme National Riz (PNR) dans le Pool Malebo.Actuellement, le SENAHUP travaille en partenariat avec la FAO dans la coordination d’un projetfinancé par le Royaume <strong>de</strong> Belgique, le « Projet d’Appui au Développement <strong>de</strong> l’HorticultureUrbaine et Périurbaine ».<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 21 / 87


Tableau 5.1: Quelques exemples d’interventions du pouvoir public chez les agriculteurs et maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>Site agricole Type <strong>de</strong> service obtenu <strong>de</strong> l’état Service <strong>de</strong> l’état concernéMasina rail 2 (APR)1. Légalisation <strong>de</strong>s statuts2. Autorisation d’installation d’une ASBL3. Procès verbal <strong>de</strong> constat d’un nouveau chantieragricole : Masina rail 24. Décision N°10/007/SG/DR/2004 (Autorisationprovisoire <strong>de</strong> fonctionnement)5. Encadrement technique1. Division urbaine <strong>de</strong> la justice2. Inspection <strong>de</strong> développement rural, commune <strong>de</strong>Masina3. Inspection <strong>de</strong> l’agriculture, pêche et élevage,commune <strong>de</strong> Masina4. Secrétariat Général, Ministère <strong>de</strong> développementrural.5. Programme National Riz (PNR), Ministère <strong>de</strong>l’agriculture ; SENAHUP, Ministère <strong>de</strong>Masina rail 1 (APRM)Tshuenge Masina/RAMRTMTadi, Tshanga, Manzanza, Mango,Mokali, Kisenso et Funa1. Légalisation <strong>de</strong>s statuts et du règlement d’ordreintérieur2. Autorisation d’installation d’ASBL3. Procès verbal <strong>de</strong> constat <strong>de</strong>s lieux et <strong>de</strong>confirmation urbanistique4. Arrêté provincial portant création <strong>de</strong> lacommission urbaine <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s sitesmaraîchers, rizicoles et piscicoles sur toutel’étendue <strong>de</strong> la ville province <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>5. Conseils techniques en riziculture1. Légalisation <strong>de</strong>s statuts et règlement d’ordreintérieur2. Autorisation d’installation d’ASBL3. Conseils techniques en riziculture1. Arrêté n° SC/60/BGV/89 du 25/04/1989 portantagrément <strong>de</strong>s coopératives maraîchères.2. Arrêté départemental n°1440/000159/1980 du…/1980 mettant à disposition du département <strong>de</strong>l’agriculture et du développement rural l’aired’aménagement <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong>s rivières Mango,Mokali, Bono et Tshangu, ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>.Développement Rural1. Division urbaine <strong>de</strong> la justice,2. Inspection <strong>de</strong> développement rural, commune <strong>de</strong>Masina3. Commune <strong>de</strong> Masina, le Bourgmestre et le chef <strong>de</strong>service <strong>de</strong> l’urbanisme4. Gouverneur <strong>de</strong> la ville province <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>5. Programme National Riz (PNR), Ministère <strong>de</strong>l’agriculture Ministère <strong>de</strong> l’agriculture ; SENAHUP,Ministère <strong>de</strong> Développement Rural1. Ministère <strong>de</strong> la Justice, Secrétariat Général,Direction <strong>de</strong> chancellerie et contentieux.2. Commune <strong>de</strong> Masina, Service <strong>de</strong> développementrural.3. Programme National Riz (PNR), Ministère <strong>de</strong>l’agriculture ; Ministère <strong>de</strong> l’agriculture ;SENAHUP, Ministère <strong>de</strong> Développement Rural1. Bureau du Prési<strong>de</strong>nt Régional du MPR etGouverneur <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> ;2. Département <strong>de</strong>s Affaires Foncières,Cabinet du Commissaire d’État<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 22 / 87


5.2 Les maraîchersC'est la catégorie d'acteurs pour laquelle le maraîchage constitue la seule ou la principalesource <strong>de</strong> revenu. On rencontre dans cette catégorie <strong>de</strong>s maraîchers dits professionnels, <strong>de</strong>sménagères, <strong>de</strong>s personnes retraitées, <strong>de</strong>s chômeurs, etc. Généralement, ces acteurs ont encommun <strong>de</strong>s conditions d’existence très précaires et <strong>de</strong>s charges familiales importantes.Tableau 5.2: Effectifs <strong>de</strong>s maraîchers dans les périmètres agricoles périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>SiteOrganisationpaysanneVallée <strong>de</strong> la Ndjili COOPACEN,COOPACEK,COOPMAT,COOPMALI,Nombre <strong>de</strong>s maraîchersFemmes Hommes Total2418,0 2559 4977,0COOPMAKISPool Malebo Tshuenge 625 440 1065,0Tshangu 175 110 285,0Masina Rail 2 612 438 1050,0Masina Rail 1 725 957 1682,0Kingabwa 1 80 79 159,0Kingabwa 2 66 32 98,0Kingabwa 3 87 113 200,0Vallée <strong>de</strong> la AMEL 284 203 487,0LukungaVallée <strong>de</strong> la UGMK 250 720 970,0LukayaZone du Sud-Est Vallée <strong>de</strong> la Nsanga 216 109 325,0Vallée <strong>de</strong> la245 150 395,0ManzanzaVallée <strong>de</strong> la Mango 414 139 553,0Vallée <strong>de</strong> la Mokali 436 345 781,0Cité <strong>de</strong> l’espoir 162 111 273,0Total 6795,0 6505 13300,05.3 Les ouvriers agricolesCette catégorie d’acteurs est dominée par <strong>de</strong>s personnes qui ne disposent pas <strong>de</strong> terrecultivable et, ne peuvent ni en acquérir, ni la louer. Ce sont le plus souvent <strong>de</strong>s personnesnouvellement arrivées dans le milieu et qui exécutent <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> défrichement, désherbage, outoute autre tâche et sont payées régulièrement à la tâche. Cela constitue pour eux un complémentmonétaire nécessaire pour faire vivre leur famille. Dans cette catégorie apparaissent aussi beaucoup<strong>de</strong> jeunes. L'ouvrier agricole se caractérise d'abord par sa mobilité. Il lui arrive <strong>de</strong> quitter sonpatron, parce que celui-ci ne parvient pas à le payer à cause <strong>de</strong> la mévente ou d'une mauvaiseplanification ou par manque <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> roulement. L'ouvrier ne s'intéresse pas vraiment à sontravail, son souci étant la survie. De ce manque d'intérêt découle souvent un ouvrage bâclé, d'oùune baisse <strong>de</strong> la production pour l'entreprise, donc peu <strong>de</strong> rentrées pécuniaires et peu ou pas <strong>de</strong>salaire pour les ouvriers. Ceux-ci s'en vont alors voir ailleurs. La situation financière du producteurmaraîcher <strong>de</strong>meure fragile, car elle est non seulement liée à un entretien aléatoire <strong>de</strong> ses cultures,mais aussi aux irrégularités du climat et aux vols.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 23 / 87


5.4 Les fournisseurs d’intrantsCette catégorie regroupe les services spécialisés du ministère <strong>de</strong> l'agriculture et dudéveloppement rural notamment le service national <strong>de</strong> semences, le service national <strong>de</strong>s fertilisantset <strong>de</strong>s intrants agricoles. C’est <strong>de</strong>puis plusieurs années que ces services ne sont plus à mesure <strong>de</strong>répondre avec satisfaction aux attentes <strong>de</strong>s agriculteurs <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Un grand nombre <strong>de</strong>maraîchers se procurent <strong>de</strong>s quantités très limitées d’intrants agricoles auprès <strong>de</strong>s détaillants. Pources <strong>de</strong>rniers, la vente en détail <strong>de</strong>s engrais chimiques, pestici<strong>de</strong>s, semences et les petits matérielsagricoles dans les périmètres maraîchers peut constituer le principal moyen d’existence. Ilss’approvisionnent auprès <strong>de</strong>s grands groupes et vont revendre en détail dans les périmètresagricoles.5.5 Les initiatives locales d’appuiLes ONG locales ont <strong>de</strong> plus en plus incité les agriculteurs à s’organiser en cellules <strong>de</strong> baseafin d’évaluer ensemble leurs problèmes, i<strong>de</strong>ntifier les priorités et se battre avec déterminationpour les réaliser. Ces ONG ont servi d’interlocuteur entre les agriculteurs et une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>bailleurs <strong>de</strong> fonds. Parmi les initiatives locales d’appui à l’horticulture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, lesinterventions <strong>de</strong>s ONG FOLECO (Fédération <strong>de</strong>s ONG Laïques à vocation Economique du Congo), CSC(Confédération Syndicale du Congo) et SOYAPRO MBONGWANA ont été évoquées dans plusieurs sitesmaraîchers. Ces ONG offrent un ensemble <strong>de</strong> services en matière <strong>de</strong> conseils spécialisés, <strong>de</strong>technologies appropriés et d'ai<strong>de</strong> à la commercialisation <strong>de</strong>s produits issus <strong>de</strong>s exploitations, etc.Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, les ONG nationales exécutent les programmes <strong>de</strong>s structures internationalesd’appui, notamment les ONG internationales, les agences <strong>de</strong>s nations unies et les services <strong>de</strong>coopération.5.6 Les structures internationales d’appuiCette catégorie d’intervenants regroupe les agences <strong>de</strong>s nations unies, les ONGinternationales et divers services <strong>de</strong> coopération. Le tableau 5.3 récapitule les différentesinterventions évoquées par les maraîchers <strong>de</strong> la ceinture agricole périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. La FAO,à travers ses multiples projets et le PAM par ses interventions « vivres contre travail », sont les <strong>de</strong>uxagences <strong>de</strong>s nations unies qui ont été mentionnées. Les ONG internationales citées dans cetterégion sont :‐ ACF (<strong>Action</strong> contre la faim) ;‐ World vision ;‐ OXFAM ;‐ Save the childreen ;‐ AGRISUD international ;‐ TRIAS ;‐ NOVA FRONTIERA ;‐ ALISEI ;‐ GRET.Les interventions <strong>de</strong> la Coopération Technique Belge (CTB) représentent la participation <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong> coopération internationale. Ces acteurs internationaux agissent, dans la plupart <strong>de</strong>s cas,en partenariat avec <strong>de</strong>s acteurs locaux et même avec quelques services spécialisés du pouvoirpublic. C’est le cas, par exemple :‐ du projet HUP <strong>de</strong> la FAO qui est exécuté en collaboration avec le Service Nationald’Horticulture Urbaine et Périurbaine (SENAHUP);‐ <strong>de</strong>s activités d’AGRISUD qui ont impliqué l’intervention technique <strong>de</strong> la FOLECO;‐ <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> TRIAS avec la collaboration <strong>de</strong> SOYAPRO MBONGWANA, etc.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 24 / 87


Tableau 5.3: Quelques interventions <strong>de</strong>s ONG locales mentionnées dans la zone périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>ONG Nationale Zone d’intervention Type d’intervention Pério<strong>de</strong> d’interventionFOLECO avec l’appuifinancier <strong>de</strong> lacoopération française àAGRISUDVallée <strong>de</strong> la Lukaya (UGMKKimwenza)‐‐‐Regroupement <strong>de</strong>s maraîchers en organisationscommunautaires ;Appui technique sur les ménagements agricoles ;Introduction <strong>de</strong>s nouvelles cultures ;De 2005 à 2008‐ Accompagnement techniqueAu Pool Malebo avecl’ONG italienne NOVAFRONTIERASOYAPRO MBONGWANAavec l’appui financier <strong>de</strong>l’ONG belge TRIASPool Malebo (Masina rail 1)‐ Aménagement <strong>de</strong>s bas fonds (drainage)Vallées <strong>de</strong> la Ndjili et <strong>de</strong> la Lukaya ‐ Aménagement <strong>de</strong>s infrastructures d’appui àl’irrigation ;‐ Microcrédit,‐ Formations sur la gestion ;‐ Abri pour les cultures en contre saison2003 à 20052005 à 2008CSC en collaboration avecNOVA FRONTIERA sousfinancement <strong>de</strong> l’UnionEuropéennePool Malebo ‐ Accompagnement dans le drainage du périmètreagricole (rizicole et maraîcher) : aménagement <strong>de</strong>1100haADECOM Mokili mwinda Vallée <strong>de</strong> la Ndjili (COOPMAT) ‐ Formations, assistance technique et microcrédit 2000INADES Formations Vallée <strong>de</strong> la Ndjili (COOPMAT) ‐ Formations sur la gestion <strong>de</strong>s coopératives 20092002 à 2003<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 25 / 87


Tableau 5.4: Quelques interventions <strong>de</strong>s acteurs internationaux mentionnées dans la zone périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>IntervenantinternationalFAOSite d’intervention Type d’intervention Pério<strong>de</strong>d’intervention- Vallée <strong>de</strong> la Ndjili (COOPACEN, COOPACEK, - Intrants agricoles (semences et outillage) ;COOPMAT, COOPMALI, COOPMAKIS)- Micro aménagement: canalisation <strong>de</strong> l’eau d’irrigation ;2000 - 2009- Pool MALEBO (Tshuenge, Tshangu, Masina rail - Elaboration statuts <strong>de</strong> la coopérative ;1et 2, Kingabwa 1, 2 et 3)- Ecoles au champ ;- Création d’une micro-caisse.PAM - Pool Malebo (Tshangu, Tshuenge, Masina) - Vivre contre travail (curage rivière, drainage) 2001ACF- Vallée <strong>de</strong> la Ndjili (COOPACEN, COOPACEK, - Appui en matière <strong>de</strong> dynamique organisationnelle ;2001 à 2002COOPMAT, COOPMALI, COOPMAKIS)- Pool Malebo (Tshangu, Tshuenge)- Réhabilitation et construction <strong>de</strong>s bureaux <strong>de</strong>s coopérativesagricoles ;- Vallées <strong>de</strong> la Mokali, la Nsanga et la Manzanza ; - Apport en intrants agricoles, intrants <strong>de</strong> pêche et outillage;- Vallée <strong>de</strong> la Lukunga.- Formations et accompagnement technique.World Vision - Vallée <strong>de</strong> la Ndjili (COOPMALI) - Curage <strong>de</strong> quelques vieux canaux d’irrigation (janvier 2009)OXFAM - Vallée <strong>de</strong> la Ndjili (COOPMAKIS)- Fontaines et puits d’eau potable ;1999 (Kisenso)- Cité <strong>de</strong> l’espoir- Infrastructures <strong>de</strong> base (écoles) ;Save thechildreenAGRISUDinternational- Dynamique organisationnelle.- Pool Malebo (Tshangu) - Appui aux femmes en situation difficile par les intrants agricoles etaccès à la terre ;- Réparation <strong>de</strong> la digue ;- Appui à la dynamique organisationnelle.- Vallée <strong>de</strong> la Lukaya (Kimwenza) - Création ou réhabilitation <strong>de</strong>s exploitations ;- Aménagement et équipement <strong>de</strong>s petits périmètres irrigués;- Formations individualisées ;- Accompagnement technique ;- Gestion améliorée <strong>de</strong>s ressources naturelles et préservation <strong>de</strong>l’environnement.200820032005 à 2008TRIAS - Vallée <strong>de</strong> la Ndjili - Microcrédit 2005 à 2008CTB- Vallée <strong>de</strong> la Ndjili (COOPMAKIS)- Ouvrages hydro agricole (construction <strong>de</strong> 900m <strong>de</strong> canal + barrage : 2007- Vallée <strong>de</strong> la Nsanga (COOPMANS)irrigation à Kisenso) et aménagement antiérosif à Nsanga.NOVA - Pool Malebo (Masina rail 1, Kingabwa 1, 2 et 3) - Aménagement <strong>de</strong>s périmètres rizicoles et maraîchers 2002-2003FRONTIERAALISEI - Pool Malebo (Masina rail 1, Kingabwa 1, 2 et 3) - Aménagement <strong>de</strong>s périmètres rizicoles et maraîchers 2003 à 2005GRET - Vallées <strong>de</strong> la Ndjili, la Mokali, la Nsanga et laMango2004 à 2005- Formation en gestion <strong>de</strong>s coopératives ;- Apport intrants agricoles ;- Formation sur utilisation <strong>de</strong>s abris pour les cultures très fragiles<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 26 / 87


5.7 Les interventions antérieures d’ACFACF est intervenu en appui à l’agriculture et la pêche dans la banlieue <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> entremars 2001 et janvier 2002 dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire <strong>de</strong>s ménages cibles.Concernant le volet agricole <strong>de</strong> cette intervention, l’appui portait sur un approvisionnement <strong>de</strong>smaraîchers en intrants agricoles (outils et semences), la formation et l’encadrement technique.L’impact <strong>de</strong> cette intervention sur la population cible a été évoqué au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Parailleurs, une étu<strong>de</strong> était spécialement consacrée à l’évaluation <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> ladite interventionen 2002. Elle présente <strong>de</strong>s résultats qui reflètent exactement les éléments qui sont restés gravésdans la mémoire <strong>de</strong>s bénéficiaires et qui ont été évoqués avec enthousiasme au cours <strong>de</strong> notreétu<strong>de</strong>. Les lignes qui suivent reprennent l’impact <strong>de</strong> cette intervention selon le rapportd’évaluation effectué en 2002 et complété par le témoignage <strong>de</strong>s nos enquêtés.L’approvisionnement en semences et outils variés, <strong>de</strong> bonne qualité et en quantitésuffisante, ainsi que la formation et l'encadrement technique, ont permis aux ménages maraîchers :‐ <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s économies sur l'achat <strong>de</strong> ces intrants, obtenus à prix subventionné plutôtqu'au prix du marché ;‐ d'améliorer les ren<strong>de</strong>ments grâce à <strong>de</strong>s variétés à fort potentiel et <strong>de</strong>s techniques culturalesaméliorées ;‐ d'augmenter les superficies emblavées, la quantité <strong>de</strong> semence et la force <strong>de</strong> travailmobilisable n'étant plus <strong>de</strong>s facteurs limitant ;‐ <strong>de</strong> diversifier les productions végétales, grâce à l'introduction d'espèces "exotiques" (tellesque le gombo et l’aubergine) à forte valeur marchan<strong>de</strong> ;‐ d'augmenter l'intensité culturale grâce à <strong>de</strong>s variétés à cycle court et productives en contresaison;‐ <strong>de</strong> diminuer la pénibilité et d'augmenter la productivité du travail ;‐ d'améliorer la qualité, donc la valeur commerciale <strong>de</strong> la production ;‐ d'éviter d'avoir recours à la pratique du métayage grâce à la possession <strong>de</strong> matériel enpropriété.L'augmentation <strong>de</strong> la production agricole comme résultat <strong>de</strong> cette intervention a eu poureffet direct d’améliorer la situation alimentaire <strong>de</strong>s ménages qui se traduisait alors par :‐ une augmentation du volume et <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s repas grâce à l'augmentation <strong>de</strong>squantités autoproduites ;‐ une diversification <strong>de</strong>s repas par la diversification <strong>de</strong>s activités (maraîchage, pêche,élevage, cueillette) et par l'achat <strong>de</strong> compléments alimentaires rendu possible parl'amélioration <strong>de</strong>s revenus ;‐ une constitution <strong>de</strong> stocks alimentaires pour la même raison ;‐ une diminution <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> soudure grâce à la production à contre-saison.Plusieurs ménages ont pu passer <strong>de</strong> un à trois repas par jour et ont réussi à constituer <strong>de</strong>sstocks alimentaires pour une durée d'un mois.Un lien peut s’établir entre l'amélioration <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s ménages et celle <strong>de</strong> lasituation économique. En effet, l'augmentation <strong>de</strong>s quantités produites, la production d'espècesexotiques à forte valeur marchan<strong>de</strong>, la production à contre-saison en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> prix élevés sur lemarché et la diversification <strong>de</strong>s activités ont permis d'augmenter le niveau <strong>de</strong> revenus. Il s’en suit :‐ un meilleur accès aux biens <strong>de</strong> consommation courante (habillement, équipementsdomestiques) et aux services sociaux <strong>de</strong> base (santé, éducation, …) ;‐ un renforcement du réseau <strong>de</strong> solidarité par l'accroissement <strong>de</strong>s dépenses sociales ;‐ le développement <strong>de</strong> l'épargne ;‐ la capitalisation dans <strong>de</strong>s biens productifs (notamment élevage) ;‐ la diversification <strong>de</strong>s activités sources <strong>de</strong> nourriture et <strong>de</strong> liquidités.Dans l’ensemble, tous ces éléments traduisent une diminution <strong>de</strong> la vulnérabilité <strong>de</strong>sbénéficiaires <strong>de</strong> cette intervention aux chocs économiques, sociaux ou écologiques.Il convient toutefois <strong>de</strong> nuancer ces résultats par quelques faiblesses qui ont pu limiter dansune certaine mesure la portée <strong>de</strong> l’impact produit par l’intervention. En effet, un certain nombre<strong>de</strong> ménages n’a que peu, voire pas du tout, bénéficié <strong>de</strong>s effets positifs évoqués ci-haut (ACF,2002):<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 27 / 87


1. Certains ménages, bien que non vulnérables dès le départ, ont tout <strong>de</strong> même étébénéficiaire d'un kit malgré le contrôle strict <strong>de</strong>s listes : il s'agit <strong>de</strong> notables et lea<strong>de</strong>rslocaux, représentant 5% du total <strong>de</strong>s bénéficiaires ;2. 52% <strong>de</strong>s ménages bénéficiaires ont pleinement bénéficié <strong>de</strong>s effets du programme, lequel apu se dérouler normalement sans que <strong>de</strong>s contraintes ou facteurs limitant imprévus neviennent contrarier les résultats espérés ;3. En revanche, le programme a eu un impact moyen pour 35% <strong>de</strong>s ménages ; l'augmentation<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production n'a pas été optimale et l'amélioration <strong>de</strong> la situationalimentaire et économique n'a donc pas été aussi manifeste que pour les bénéficiairesappartenant au premier groupe : dans 16% <strong>de</strong>s cas, le kit a été distribué à un ménage supportant un grand nombre <strong>de</strong>membres (plus <strong>de</strong> 9) ou à une famille élargie comptant plusieurs ménages vulnérables dontun seul a été ciblé et qui a partagé son kit avec les autres. La production a pu augmenter,mais pas suffisamment par rapport aux besoins <strong>de</strong> tous ; dans 7% <strong>de</strong>s cas, les ménages disposaient <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> terre, ce qui a limité l'augmentation <strong>de</strong>la production malgré l'accroissement <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments ; d'autres activités que l'agriculturesont donc nécessaires pour améliorer les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> ces ménages ; 3% <strong>de</strong>s ménages travaillent sur <strong>de</strong>s sites réaménagés par ACF au cours du programme(réhabilitation d'ouvrages hydro-agricoles dans une vallée maraîchère, élargissement du biefsur un site <strong>de</strong> pêche), et ont donc commencé à profiter pleinement du programme bien plustard que les autres bénéficiaires, une fois les travaux terminés.4. Enfin, dans 17% <strong>de</strong>s cas, on peut dire que l'impact du programme a été faible voire nul : 9% <strong>de</strong>s cas sont <strong>de</strong>s familles nombreuses avec très peu <strong>de</strong> terre, incapables <strong>de</strong> subvenir àleurs besoins par la simple activité maraîchère ; 3% <strong>de</strong>s bénéficiaires n'ont pas du tout utilisé leur kit, soit parce qu'ils se trouvaient dans <strong>de</strong>sconditions d'indigence extrême et ont dû immédiatement le revendre pour acheter àmanger, soit parce que leur kit a été volé, soit parce que le matériel n'était pas adapté (parexemple, pirogues et filets inutilisables dans l'un <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> pêche) ; 5% <strong>de</strong>s ménages se trouvent dans <strong>de</strong>s sites sinistrés (notamment régulièrement inondés) quinécessitent une réhabilitation préalable avant <strong>de</strong> pouvoir être exploités.Les résultats <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong> 2002 ont, par ailleurs, stigmatisé les programmes sectorielsestimant que, dans le cas <strong>de</strong> cette intervention, les distributions et formations orientées vers lemaraîchage et la pêche auraient dû être complétées par d'autres activités telles que le microcréditou la réhabilitation <strong>de</strong>s sites d'exploitation. En plus, le ciblage <strong>de</strong>s bénéficiaires et l'i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>vait être impérativement améliorés, afin <strong>de</strong> ne cibler que les ménages vulnérables,mais alors les cibler tous, distribuer les équipements adaptés, et même distribuer <strong>de</strong>s rationsalimentaires en parallèle pour éviter les reventes <strong>de</strong>s intrants.Toujours selon le même rapport, un audit <strong>de</strong>s coopératives a montré que : le niveau d'adhésion aux coopératives a connu un bond par rapport à l'avant projet, avec3775 coopérants en avril 2002 pour 188 coopérants avant mars 2001 ; en revanche, les cotisations <strong>de</strong>meurent irrégulières, les coopérants ne comprenant pasforcément l'intérêt <strong>de</strong> cette participation financière régulière ; un effort accru <strong>de</strong>sensibilisation s'impose ; la permanence <strong>de</strong>s bureaux est très bonne, avec une coopérative ouverte à tous et tous lesjours ; les réunions se tiennent régulièrement, mais les comptes-rendus sont mal conservés et peudiffusés ; c'est donc la mémoire et l'information au sein <strong>de</strong> la coopérative qui se per<strong>de</strong>nt ; la pratique démocratique est respectée ; la gestion <strong>de</strong>s fonds et le contrôle comptable n'ont pas montré <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> détournement ou<strong>de</strong> frau<strong>de</strong> ;<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 28 / 87


les coordinations techniques ont plusieurs réalisations à leur actif, mais qui ont surtout eulieu pendant l'encadrement d'ACF ; <strong>de</strong>puis, un certain manque <strong>de</strong> motivation <strong>de</strong>s équipesest à déplorer ; et chacune <strong>de</strong>s coopératives a mis en place une microréalisation communautaire, avec plus oumoins <strong>de</strong> succès ; afin d'éviter les échecs, l'effort doit être porté sur la phase préalabled'i<strong>de</strong>ntification et <strong>de</strong> faisabilité, ainsi que sur la formation à la gestion comptable etfinancière <strong>de</strong>s projets.6 PRODUCTIONS HORTICOLES6.1 Principales cultures maraîchèresLes principales cultures maraîchères <strong>de</strong> la zone périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> comprennent <strong>de</strong>slégumes feuilles, <strong>de</strong>s légumes bulbes et racines ainsi que <strong>de</strong>s légumes fruits. Les principaux légumesfeuilles sont les amarantes (bitekuteku ou ndunda en lingala: langue locale), les feuilles <strong>de</strong> patatedouce (matembele), l’oseille <strong>de</strong> guinée (ngai-ngai), la morelle amère (bilolo) et la baselle (épinard); les ciboulettes constituent le principal légume bulbe tandis qu’on retrouve principalement lesaubergines, les courgettes et le gombo parmi les légumes fruits les plus cultivés (Tableau 6.1).Outre le céleri, la pointe noire et les ciboules qui sont <strong>de</strong>s légumes exotiques, la plupart <strong>de</strong> légumescultivés à <strong>Kinshasa</strong> sont traditionnels.La production légumière s'oriente essentiellement vers la culture <strong>de</strong>s légumes feuilles, suivis<strong>de</strong>s légumes fruits et les légumes racines. Parmi les légumes feuilles, il y a lieu <strong>de</strong> signaler laprédominance <strong>de</strong> l'amarante, suivi <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> patate douce, et <strong>de</strong> l’oseille. Les feuilles <strong>de</strong>manioc cultivées surtout pour ses tubercules qui font partie <strong>de</strong>s cultures vivrières, intègrent enpartie la filière maraîchère. Les légumes fruits sont dominés par l'aubergine violette et le gombo.Quant aux légumes racines, ils sont représentés par la carotte avec 2% d'occupation du sol.Tableau 6.1: Principaux légumes cultivés à <strong>Kinshasa</strong>Catégories Nom français Nom vernaculaire Nom scientifique(lingala)Amarante Biteku teku Amaranthus spLégumes feuillesLégumesLégumesfruitsbulbes etracinesPatate douce (feuilles) Matembele Ipomea batatas.Oseille Ngai ngai Hibiscus sabsariffaBaselle Pinale Basella albaMorelle amère Bilolo Solanum aethiopicumPointe noire Nkovi Brassica spCéleri Seleri Apium graveolensGombo Dongo dongo Abelmoschus esculentusPiment fort Pili pili Capsicum annuumAubergine Solo Solanum esculantumCiboule N<strong>de</strong>mbi Allium fistulosomPoireau Pwaro Allium polyanthumCarotte Karote Daucus carota6.1.1 Zonage <strong>de</strong>s culturesDans la ceinture maraîchère périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, les cultures locales et exotiques sontconduites selon un zonage très net (Fig.6.1). On retrouve une association <strong>de</strong> la riziculture auxlégumes feuilles locaux dans le Pool Malebo. Dans la région du Sud-Est, ce sont essentiellement les<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 29 / 87


légumes feuilles locaux qu’on cultive. La vallée <strong>de</strong> la Ndjili est dominée par la culture <strong>de</strong>s légumesfeuilles locaux. Les Légumes exotiques <strong>de</strong>viennent dominant dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya au Sud-Ouest <strong>de</strong> la ville, en association avec les légumes fruits et l’amarante. La vallée <strong>de</strong> la Lukunga oùles activités maraîchères sont saisonnières constitue une zone où les légumes locaux et exotiquessont cultivés <strong>de</strong> façon équilibrée.Fig. 6.1: Zonage <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>6.1.2 Calendrier agricoleLes maraîchers <strong>de</strong> la banlieue <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> disposent d’une excellente connaissanceempirique <strong>de</strong>s saisons culturales <strong>de</strong>s principales spéculations maraîchères pratiquées dans leurterroir. Le tableau 6.2 décrit le calendrier agricole <strong>de</strong>s principaux légumes cultivés à <strong>Kinshasa</strong> telque déterminé par les maraîchers eux-mêmes au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Ceux-ci estiment que larentabilité <strong>de</strong>s cultures est fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année. Pour la plupart <strong>de</strong>s cultures, elle estplus élevée en contre-saison, malgré la gran<strong>de</strong> exposition aux risques d’échec car l’offre <strong>de</strong>vienttrès limitée tandis que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>meure stable.Presque la moitié d’espèces maraîchères sont facilement cultivées à travers toute l’année,notamment le piment, les carottes, l’aubergine, le gombo, le céleri, la baselle et l’oseille <strong>de</strong>Guinée tandis que les autres sont cultivées saisonnièrement. Certaines cultures saisonnièrespeuvent être conduites en contre saison ; dans ces conditions, elles exigent <strong>de</strong>s précautionsspéciales pour les conduire jusqu’à la production. Il s’agit <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong>s patates douces,amarantes, morelle amère, etc. Parmi les légumes feuilles, les feuilles <strong>de</strong> patate douce, la morelleamère et l’oseille <strong>de</strong> Guinée donnent lieu à plusieurs récoltes pour un même cycle cultural tandisque les amarantes font l’objet d’une récolte unique.Les plantes à récoltes multiples par cycle donnent lieu à une production d’allure croissante audébut et qui décroit plus tard après avoir atteint un pic. Cette tendance peut s’expliquer par :- l’évolution <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> la fertilité du sol qui est essentiellement gouvernée par ladécomposition <strong>de</strong>s biomasses végétales enfouies contribuant énormément à la formation ducomplexe adsorbant et donc à la capacité d’échange cationique <strong>de</strong> ces sols à textureessentiellement sableuse (pas assez <strong>de</strong> colloï<strong>de</strong>s minéraux) et ses implications sur lanutrition <strong>de</strong>s plantes ;- le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la culture contre les pestes et maladies.Ainsi, la culture <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong>s patates douces peut donner lieu, selon le niveaud’entretien, à 3 à 5 coupes <strong>de</strong> feuilles pendant un cycle cultural tandis que pour celle d’oseille,environ 4 à 7 coupes par cycle peuvent être réalisées.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 30 / 87


Tableau 6.2: Calendrier agricole <strong>de</strong>s principaux légumes cultivés à <strong>Kinshasa</strong>N° Culture Nom local J F M A M J J A S O N D1 Patate douce Matembele(feuilles)2 Amarantes Bitekuteku3 Oseille <strong>de</strong> guinée Ngai-ngai4 Morelle amère Bilolo5 Baselle Épinard6 Céleri Céleri7 Pointe noire Nkuvi8 Gombo Dongo dongo9 Aubergine Solo10 Ciboule N<strong>de</strong>mbi11 Poireau Pwari12 Carotte Karote13 Piment fort Pili piliSaison normale :Contre saison :: pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année où la culture est soumise à moins <strong>de</strong> stress dû au climat: pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année où la culture est soumise à beaucoup <strong>de</strong> stress dû au climat6.1.3 Ren<strong>de</strong>ments et productions moyennes par spéculationLes maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> n’ont pas l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesurer leur production entermes <strong>de</strong> kg. A cet effet, il leur est difficile d’estimer, pour chaque culture, la quantité produitepar unité <strong>de</strong> surface. Cependant, le tableau 6.3 présente les ren<strong>de</strong>ments moyens mesurés par leSENAHUP pour quelques cultures maraîchères.Tableau 6.3: Ren<strong>de</strong>ments moyens <strong>de</strong> quelques cultures maraîchères à <strong>Kinshasa</strong>Cultures Ren<strong>de</strong>ment (kg/20 m 2 ) Ren<strong>de</strong>ment (t/Ha)Amarante 40 20Oseille 30 15Morelle amère 60 30Gombo 12 6Carotte 12 6Source : SENAHUP, 2002.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 31 / 87


6.2 Circuits d’approvisionnement en intrants agricoles6.2.1 Approvisionnement en semencesD’une manière générale, les maraîchers pratiquent une sorte d’autoproduction <strong>de</strong> semencepour la plupart <strong>de</strong>s légumes locaux. Ils laissent quelques pieds monter en grains dans le but d’enrécolter la semence. Cette possibilité est cependant très réduite pour certaines espèces qui nepeuvent pas fleurir ou qui dégénèrent vite dans les conditions locales, notamment la plupart <strong>de</strong>slégumes exotiques. Il existe, par ailleurs, <strong>de</strong>s ven<strong>de</strong>urs ambulants d’intrants agricoles qui circulentà travers les périmètres maraîchers pour y vendre en détail <strong>de</strong>s semences, engrais chimiques,pestici<strong>de</strong>s, outillage, etc. On note aussi <strong>de</strong>s appuis ponctuels en semences <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s structuresinternationales diverses, notamment les agences <strong>de</strong>s nations unies (FAO) et les ONGinternationales. Ces appuis sont souvent limités aux contraintes budgétaires et ne peuvent donc pascouvrir tous les besoins <strong>de</strong>s maraîchers.6.2.2 Niveau d’équipement et approvisionnement en outilsTous les maraîchers rencontrés dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> travaillent la terreavec <strong>de</strong>s instruments manuels : la houe, la machette, la fourche, le râteau, la binette, l’arrosoir, labrouette et éventuellement le pulvérisateur. La durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> cet équipement varie entre uneannée et cinq ans selon la qualité et l’intensité d’utilisation <strong>de</strong> chaque matériel. Par ailleurs, lecoût unitaire d’un ensemble complet <strong>de</strong> l’outillage <strong>de</strong> base nécessaire pour un maraîcher a étéestimé autour <strong>de</strong> 200 $ US (Tableau 6.4). Et s’il faut tenir compte, pour certains matériels, dunombre <strong>de</strong> personnes actives dans l’exploitation, ce coût <strong>de</strong>vient encore plus élevé. Plusieursménages agricoles ne sont pas à mesure <strong>de</strong> s’approvisionner en équipement adéquat et secontentent d’un matériel <strong>de</strong> mauvaise qualité, mais accessible à leur moyen.Tableau 6.4: Estimation du prix et <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l'outillage agricole à <strong>Kinshasa</strong>N° Matériels Prix unitaire en $USA Durée <strong>de</strong> vie moyenne (année)1 Houe 5 32 Machette 5 33 Bêche 5 34 Coupe-coupe2 35 Binette 2 26 Transplantoirs2 37 Râteau 3 38 Arrosoir 10 1,89 Fourches 5 2,210 Pelles 5 2,411 Brouettes 50 512 Pulvérisateur100 2,213 Bottes 10 1Total 204 -Les ONG internationales et la FAO (urgences) sont intervenues dans certains périmètresagricoles périurbains avec <strong>de</strong>s appuis en outillage agricole et semences <strong>de</strong> qualité. Ces apports àtitre gratuit ou à faible coût ont permis aux maraîchers d’économiser les ressources <strong>de</strong>stinées aurenouvellement <strong>de</strong>s intrants agricoles et augmenter la productivité agricole grâce à la bonne qualité<strong>de</strong> l’outil <strong>de</strong> travail et du matériel végétal utilisé. Cependant, compte tenu <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> cematériel, <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> vol et <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> matériel sur le chantier, le problème d’équipement enoutillage agricole <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>meure une gran<strong>de</strong> préoccupation <strong>de</strong>s maraîchers périurbains <strong>de</strong><strong>Kinshasa</strong>. En effet, les maraîchers <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s périmètres horticoles périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>pratiquent une agriculture très peu diversifiée, ce qui implique que tout le mon<strong>de</strong> produit <strong>de</strong> façonrégulière la même chose, au même moment et au même endroit. Parmi les conséquences <strong>de</strong> ce<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 32 / 87


système, il y a l’effondrement <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong>s légumes. L’agriculture étant alors très peu productiveen termes <strong>de</strong> chiffre d'affaire, les investissements en matériels ou en intrants agricoles <strong>de</strong> bonnequalité ne sont pas réalisés.6.2.3 Approvisionnement en fertilisantsA <strong>Kinshasa</strong>, la performance <strong>de</strong> la production agricole repose essentiellement sur l’apport enmatière organique. Cet apport est d’autant plus important que les sols très sablonneux <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>ont naturellement une faible teneur en argile et humus, ce qui se traduit par une faible capacité <strong>de</strong>rétention <strong>de</strong>s éléments nutritifs et <strong>de</strong> l’eau. Comme fumure organique, les maraîchers <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>utilisent, en fonction <strong>de</strong>s opportunités disponibles :‐ le compost;‐ la parche <strong>de</strong> café ;‐ la drèche <strong>de</strong> brasserie ;‐ le fumier <strong>de</strong> ferme ;‐ les ordures ménagères urbaines ;‐ les feuilles d’arbres (manguier par exemple) ;‐ les différentes plantes herbacées ;Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, ce sont <strong>de</strong>s feuilles d’arbres et les biomasses <strong>de</strong>s différentesespèces herbacées qui sont utilisés. L’approvisionnement en drèche <strong>de</strong> brasserie, parche <strong>de</strong> café,fumier <strong>de</strong> ferme et ordures ménagères pose énormément <strong>de</strong>s problèmes et reste donc <strong>de</strong> loin au<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> la bourse <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> maraîchers. Leur utilisation est très insignifiante dans lespérimètres maraîchers périurbains, elle est même nulle dans certains sites.Par ailleurs, le fumier <strong>de</strong> ferme est <strong>de</strong> plus en plus rare compte tenu <strong>de</strong> la faible intensité<strong>de</strong> l’élevage à <strong>Kinshasa</strong>. Les immondices et ordures ménagères sont non seulement difficile àtransporter jusqu’aux aires agricoles périurbaines, mais aussi encombrées d’énormes quantitésd’emballages en plastics et autres substances non bio dégradables. En plus, leur manipulation exige<strong>de</strong>s précautions sécuritaires sans lesquelles on s’expose à <strong>de</strong>s problèmes très sérieux <strong>de</strong> santé(diverses maladies bactériennes et fongiques, divers microbes <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s protozoaires, diversparasites tels que les hématozoaires, intoxication en éléments traces métalliques, etc.).6.2.4 Approvisionnement en pestici<strong>de</strong>sDans les conditions agro écologiques <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, les cultures maraîchères font face àplusieurs pestes et maladies dont l’inci<strong>de</strong>nce dépend d’une culture à une autre, selon la saison et lesta<strong>de</strong> phénologique <strong>de</strong> la culture. Les cultures exotiques posent le plus <strong>de</strong> problèmes surtout ensaison pluvieuse ; leur culture en cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année nécessite beaucoup d’artificestechniquement et financièrement exigeants.Les différentes maladies cryptogamiques s'attaquant aux diverses cultures se développentfavorablement dans les conditions d’humidité et <strong>de</strong> température <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Le cas le plus gravesemble être l'attaque d'Alternaria sp. sur l'oseille. On enregistre par exemple <strong>de</strong>s fontes <strong>de</strong> semisdues aux germes tels que Pythium aphani<strong>de</strong>rmatum, Rhizoctonia solani et Sclerotium rolfsii quioccasionnent d’énormes pertes dans pépinières d’amarantes et <strong>de</strong> beaucoup autres légumes ensaison <strong>de</strong>s pluies. Il y a aussi <strong>de</strong>s attaques <strong>de</strong>s différents insectes (surtout <strong>de</strong>s chenilles défolianteset <strong>de</strong>s punaises) qui, localement, sont responsables d'importantes pertes.Par rapport à toutes ces préoccupations phytosanitaires, les produits phytosanitairescoûtent énormément cher. Quelques maraîchers peuvent s’en procurer dans <strong>de</strong>s boutiquesd’intrants disponibles en villes, d’autres auprès <strong>de</strong>s ven<strong>de</strong>urs ambulants. Nombreux sont ceux quis’en passent tout simplement et se contentent <strong>de</strong> choisir la saison la moins délicate (mai – octobrepour la plupart <strong>de</strong>s légumes) et les espèces légumières les mieux adaptées au contexte local(feuilles <strong>de</strong>s patates douces, amarante sauvage ou boa, etc.).6.2.5 Aménagement agricoles : drainage et irrigationA <strong>Kinshasa</strong>, les cultures maraîchères sont irriguées tant en saison pluvieuse qu’en saisonsèche. En saison pluvieuse, l’arrosage joue un double rôle :<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 33 / 87


‐ l’apport <strong>de</strong> l’eau à la culture ;‐ le nettoyage <strong>de</strong>s légumes après une pluie pour les débarrasser <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> sablesoulevées par le splash.En saison sèche, l’arrosage constitue la principale source d’eau pour les cultures.L’arrosage est manuel dans tous les sites. Le maraîcher transporte <strong>de</strong> l’eau dans <strong>de</strong>sarrosoirs ou dans <strong>de</strong>s seaux pour l’asperger sur les cultures. Dans certains périmètres, <strong>de</strong>s canauxd’irrigation avaient été installés pour une bonne redistribution <strong>de</strong> l’eau dans les périmètres. Laplupart ont été détruits par les processus érosifs prévalant en amont et par l’ensablement en aval.C’est surtout le cas dans les périmètres agricoles <strong>de</strong> la Mokali et dans la vallée <strong>de</strong> la Ndjili (LembaImbu, Kisenso et Tadi) (Fig.6.2 et 6.3).Fig.6.2: Collecte <strong>de</strong> l'eau d'arrosage à LembaImbuFig. 5.3: Arrosage par aspersion à MokaliDans les périmètres maraîchers du Pool Malebo, exutoire principal du bassin <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>,l’eau s’y accumule abondamment en saison pluvieuse, avec toute sa charge en suspension, créant<strong>de</strong>s très sérieux problèmes d’inondation. Les cultures maraîchères sont saisonnières sur la plusgran<strong>de</strong> part <strong>de</strong>s terres cultivées. Les zones <strong>de</strong> rebord sont cultivées <strong>de</strong> manière plus ou moinspermanente. Beaucoup d’efforts <strong>de</strong> drainage ont permis la pénétration <strong>de</strong> l’activité agricole àl’intérieur du Pool (en direction du fleuve), principalement avec la riziculture associée aux culturesmaraîchères selon un système <strong>de</strong> « digue casier ».Des efforts <strong>de</strong> drainage restent nécessaires dans cette zone pour une exploitation agricole plusefficiente. En saison sèche, les périmètres rizicoles du Pool Malebo sont, pour la plupart, affectésaux cultures maraîchères. En cette pério<strong>de</strong> le problème <strong>de</strong> l’eau se pose en termes <strong>de</strong> disponibilitépour l’irrigation. Les maraîchers sont appelés à effectuer <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s distances (+/- 100 à 200m enmoyenne) pour s’approvisionner en eau d’arrosage à partir <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> drainage.Ils creusent parfois <strong>de</strong> petits puits dans <strong>de</strong>s parcelles mais ils tarissent très tôt ou alors leurs paroiscè<strong>de</strong>nt très vite à cause <strong>de</strong> la texture sableuse du sol. Les aménagements <strong>de</strong>s puits avec <strong>de</strong>s busesou <strong>de</strong>s futs sont très appropriés dans ce contexte. Des puits à buses sont aussi appropriés pourbeaucoup d’autres sites maraîchers <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, notamment dans la vallée <strong>de</strong> la Lukunga, celle <strong>de</strong>la Ndjili et celle <strong>de</strong> la Mokali où le même problème <strong>de</strong> carence en eau est très ressenti en saisonsèche. Les figures 6.4 et 6.5 en montrent <strong>de</strong>s exemples respectifs <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> Masina rail 1 etMango.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 34 / 87


Fig. 6.4: un exemple <strong>de</strong> puits à buse dans le PoolMalebo (Masina rail 1)Fig. 6.5: un exemple <strong>de</strong> puits à fût dans laZone du Sud-Est, au périmètre agricole <strong>de</strong>Mango6.3 Circuit <strong>de</strong> commercialisationLe passage <strong>de</strong> la production horticole, du producteur au consommateur, suit <strong>de</strong>uxprincipaux schémas :‐ les consommateurs <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong>s périmètres agricoles achètent directement leurslégumes au champ, auprès <strong>de</strong>s producteurs : c’est le maraîchage <strong>de</strong> proximité ;‐ les consommateurs <strong>de</strong>s centres urbains sont approvisionnés à travers les marchés. Lecontact avec le producteur passe par un grossiste, puis un détaillant. A ce niveau, leconsommateur peut acheter ses légumes en s'adressant aussi bien au détaillant, qu'augrossiste.Dans tous les cas, pour éviter les risques liés à la commercialisation, les maraîchers ven<strong>de</strong>ntleurs produits en plein champ, soit en détail lorsqu’il s’agit <strong>de</strong>s petites quantités <strong>de</strong>stinéesdirectement à la consommation, soit par « plate ban<strong>de</strong> » quant il s’agit d’un achat en gros par lesreven<strong>de</strong>urs (grossistes). Le grossiste à son tour revend soit au détaillant, soit directement auxconsommateurs. Dans le marché, les consommateurs s’adressent principalement aux détaillants.La fixation du prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s légumes au champ est principalement gouvernée par la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> du marché. Le prix est fixé à l’issue d’un marchandage entre le maraîcher et ses clients.En <strong>de</strong>uxième lieu intervient la qualité du produit. La perte <strong>de</strong> qualité peut intervenir si les produitsmaraîchers n’ont pas été récoltés tôt après la maturité. Le coût <strong>de</strong> production intervient en <strong>de</strong>rnierlieu dans la fixation du prix. Par ailleurs, ce coût n'est pas bien maîtrisé par la plupart <strong>de</strong>smaraîchers. Il convient <strong>de</strong> signaler que souvent, les grossistes n’achètent pas au comptant. Ilsprennent les légumes à crédit pour payer après la vente. Ce système présente beaucoup <strong>de</strong> risquespour les maraîchers, mais il est plus basé sur la confiance. Dans beaucoup <strong>de</strong> cas, l’acheteur remetau maraîcher une somme d'argent inférieure au contrat arrêté au départ. Ce comportements’observe chez les grossistes quand la commercialisation est difficile. Ils laissent les invendus à lacharge du maraîcher, ou simplement parce que l'argent a été utilisé pour autre chose.6.4 Revenus <strong>de</strong>s activités horticolesLe revenu <strong>de</strong> l’activité horticole a été évalué en termes <strong>de</strong> gain moyen par are et par cycle<strong>de</strong> culture pour les différentes espèces cultivées dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Ce gaincorrespond à la marge brute. La comparaison <strong>de</strong>s marges brutes générées par les culturesmaraîchères sur un are dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> a fait ressortir <strong>de</strong>s différencesentre les cultures au sein <strong>de</strong> chaque site et entre les sites pour chaque culture.Les résultats obtenus par site sont présentés dans les tableaux 6.5, 6.6, 6.7, 6.8 et 6.9respectivement pour le Pool Malebo, La vallée <strong>de</strong> la Ndjili, la vallée <strong>de</strong> la Mokali, la vallée <strong>de</strong> laMango et celle <strong>de</strong> la Lukaya. Il ressort <strong>de</strong> ces résultats qu’au sein d’un même site, chaque culture a<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 35 / 87


exprimé ses performances <strong>de</strong> manière spécifique en réponse aux facteurs environnementaux et auniveau <strong>de</strong> gestion.6.4.1 Marge brute <strong>de</strong>s cultures dans le Pool MaleboAu niveau du Pool Malebo, il a été constaté que selon les cultures, le revenu généré parcycle cultural varie entre 15,5 et 1 113,3 $ US. La différence entre les cultures par rapport aurevenu généré au cours d’un cycle est illustrée par la figure 6.6.Fig. 6.6: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans le Pool Malebo(Masina rail 1)Ces résultats montrent qu’au cours d’un cycle cultural, le céleri peut générer une marge brutesupérieure à 1000 $ US. Le gombo vient en <strong>de</strong>uxième position suivi du piment, les <strong>de</strong>ux ayant unemarge brute respective comprise entre 900 et 600 $ US. Puis apparaît la tomate suivie <strong>de</strong> l’oseilledans la fourchette <strong>de</strong> 200 à 600 $ US. Enfin se succè<strong>de</strong>nt par ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur décroissant : lapatate douce, la morelle amère, l’amarante, la pointe noire et l’aubergine, avec <strong>de</strong>s marges brutessituées entre 10 et 150 $ US.Le céleri a un cycle cultural <strong>de</strong> 6 mois et sa récolte dure 4 mois à raison d’une récoltetoutes les <strong>de</strong>ux semaines. C’est pourtant une culture très exigeante. Sa conduite exige l’installationd’abris, une fumure organique conséquente et <strong>de</strong>s fumures d’entretien répétées au fur et à mesureque la cueillette <strong>de</strong>s feuilles se poursuit. Face à ces exigences, seuls les maraîchers expérimentés selivrent à sa culture. Beaucoup évitent <strong>de</strong> prendre le risque.Quant au Gombo, il vient en association avec l’amarante. A la récolte <strong>de</strong> l’amarante, iloccupe le terrain et reçoit un traitement phytosanitaire à base d’insectici<strong>de</strong>. Une variété chinoiseest très cultivée dans ce site et entre en production à partir du 45 ème jour. La production peuts’étaler sur 2 à 2,5 mois selon le <strong>de</strong>gré d’entretien, avec une récolte tous les trois jours. Le gomboest le légume fruit le plus cultivé dans le Pool Malebo.La tomate figure parmi les cultures dites à risque. Elle est très sensible aux maladiesfongiques qui se développent dans le site grâce aux conditions favorables d’humidité et <strong>de</strong>température. Très peu <strong>de</strong> maraîchers cultivent la tomate dans le Pool Malebo et seulement ensaison sèche.Le piment est très adapté aux conditions du milieu, mais avec beaucoup d’exigences en cequi concerne la fertilisation. La longueur <strong>de</strong> son cycle et son entrée tardive en productiondécouragent sa culture chez les maraîchers impatients.La patate douce et l’oseille sont <strong>de</strong>s légumes feuilles les plus cultivés. Ils ont l’avantage <strong>de</strong>donner lieu à plusieurs récoltes par campagne. En plus, ces <strong>de</strong>ux cultures entre en production à<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 36 / 87


partir d’un mois d’âge. On cultive aussi l’amarante pour son cycle (21 jours). Cependant, lameilleure variété pour le marché (Bitekuteku) n’est adaptée qu’à la saison sèche. En pério<strong>de</strong>pluvieuse, elle nécessite beaucoup <strong>de</strong> précautions sans lesquelles les récoltes sont souventmauvaises.6.4.2 Marge brute <strong>de</strong>s cultures dans la vallée <strong>de</strong> la NdjiliDans la vallée <strong>de</strong> la Ndjili, aucune <strong>de</strong>s cultures évaluées n’a donné une marge brutesupérieure à 150 $ US. En effet, en <strong>de</strong>hors du Gombo, <strong>de</strong> l’oseille, du haricot et <strong>de</strong> la baselle, ils’agit pour la plupart, <strong>de</strong>s cultures qui ont présenté le même niveau <strong>de</strong> performance dans le PoolMalebo: la patate douce, la pointe noire, l’amarante, et l’aubergine. Cette <strong>de</strong>rnière présente unemarge brute négative. La figure 6.7 compare la performance <strong>de</strong>s cultures analysées dans la vallée<strong>de</strong> la Ndjili.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 37 / 87


Tableau 6.5: Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans le Pool Malebo (Masina rail 1)SitesPool Malebo (Masina rail 1)RubriquesCulturesAmarante Patate douce Oseille Morelle amère Pointe noire Céleri Gombo Aubergine Piment TomateChargesVariables(en$ US) 47 64,5 48 42,5 45 86,5 35 32,4 49,4 54,0Semences 5 7,5 3 1,5 8 2,5 4 0,4 0,4 0,4Matière organique 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7Engrais chimique 6 18 6 6 6 6 6 6 6 6Pestici<strong>de</strong>s 5 5 5 5 5 20 5 5 5 5Abri/tuteur 0 0 0 0 0 23 0 0 0 15Main d'œuvres 24 27 27 23 19 28 13 14 31 20,6Charges fixes0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2Amortissementoutils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2Total Charges 47,2 64,7 48,2 42,7 45,2 86,7 38,2 32,6 49,6 54,2Recettesmoyenne/ are 95 195 360 125 75 1200 864 48 720 450Marge brute 47,8 130,3 311,8 82,3 29,8 1113,3 828,8 15,5 670,5 395,9<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 38 / 87


Tableau 6.6 : Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans la vallée <strong>de</strong> la NdjiliSitesVallée <strong>de</strong> NdjiliRubriquesCharges VariablesAmaranteCulturespatatedouce Oseille Baselle Aubergine GomboPointenoireHaricot58,5 70,5 56 42,5 61,0 54,4 42 6,4Semences 3,5 3,5 1 2 0,8 1,3 4 3,8Matière organique 10 10 10 10 10 10 7 0Engrais chimique 12 12 14 7 12 7,1 6 0Pestici<strong>de</strong>s 1 3 4 1,5 1 2 5 0Abri/tuteur 0 0 0 0 0 0 0 0Main d'œuvre 32 42 27 22 34 34 20 2,6Charges fixes0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2Amortissement outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2Total Charges 58,7 70,7 56,2 42,7 61,2 54,6 42,2 6,6Recettes moyenne par are 80 210 100 135 45 120 75 7,5Marge brute 21,3 139,3 43,8 92,3 -16,2 65,4 32,8 1,1<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 39 / 87


Tableau 6.7: Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans la vallée <strong>de</strong> la MokaliSitesVallées du Sud-Est (Mokali)CulturesRubriquesPatateMorelle PointeAmarante douce Oseille amère noire GomboCharges Variables39,4 40,4 43,2 37,5 45,2 20,25Semences 3,2 9,4 1,5 4 4 0,25Matière organique 10 10 10 10 10 10Engrais chimique 6 6 6 6 6 0Pestici<strong>de</strong>s 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 0Abri 0 0 0 0 0 0Main d'œuvres 17,7 12,5 23,2 15 22,7 10Charges fixes0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2Amortissement outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2Total Charges 42,6 43,6 46,4 40,7 48,4 23,45Recettes moyenne parare 67,5 159,4 360 70 35 270Marge brute 24,9 115,8 313,6 29,3 -13,4 246,55<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 40 / 87


Tableau 6.8: Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans la vallée <strong>de</strong> la MangoSitesVallée du Sud-Est (Mango)RubriquesCharges VariablesAmaranteCulturesPatatedouce Oseille Morelle amèrePointenoire47,1 57,6 68,6 48,1 51,6Semences 1,5 11,3 1,5 5 10Matière organique 11,3 11,3 11,3 11,3 11,3Engrais chimique 6 18 24 6 6Pestici<strong>de</strong>s 2,5 2,5 10 2,5 2,5Abri 0 0 0 0 0Main d'œuvres 25,8 14,6 21,8 23,3 21,8Charges fixes0,2 0,2 0,2 0,2 0,2Amortissement outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2Total Charges 47,3 57,8 68,8 48,3 51,8Recettes moyennepar are 60 300 225 100 50Marge brute 12,8 242,2 156,3 51,8 -1,8<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 41 / 87


Tableau 6.9: Revenus moyens (en $ US) <strong>de</strong>s cultures par are dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya (site <strong>de</strong> Kimwenza)SitesVallée <strong>de</strong> la Lukaya (Kimwenza)CulturesRubriquesAmarante patateHaricot Morelle Pointedouce Oseille vert amère noire Céleri Gombo Aubergine Piment Tomate LaitueCharges Variables317,541,1 58 57 56 47,3 46,432 185 223,2 119,4 44,14,5Semences 1 10 6 15 1 0,31 1 2,1 2,1 2180Matière organique 14 14 21 14 14 147 84 63 73,3 145Engrais chimique 5 5 5 0 0 57 7 7 7 01Pestici<strong>de</strong>s 1 0 1 2 1 33 2 3 7 122Abri ou tuteur 0 0 0 0 0 00 0 0 5 0105Main d'œuvre 20,1 29 24 25 31,3 24,114 91 148,1 25 27,1Charges fixes0,20,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,20,2 0,2 0,2 0,2 0,2Amortissement0,2outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,20,2 0,2 0,2 0,2 0,2317,7Charges totales 41,3 58,2 57,2 56,2 47,5 46,632,2 185,2 223,4 119,6 44,3Recettes876moyenne/ are 70 360 180 480 75 60200 390 1080 750 120558,3Marge brute 28,7 301,8 121,8 423,8 27,5 13,5167,8 204,8 856,6 630,4 75,7<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 42 / 87


Fig. 6.7: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans la vallée <strong>de</strong> laNdjiliLes légumes feuilles dominent dans cette vallée. Travaillant essentiellement sur du sable, lesmaraîchers <strong>de</strong> cette vallée semblent, par stratégie, éviter les cultures les plus exigeantes pourminimiser les risques <strong>de</strong>s mauvaises récoltes.6.4.3 Marge brute par are <strong>de</strong>s cultures dans la zone du Sud-Est (Mokali et Mango)Dans les vallées du Sud-Est, représentée par les sites <strong>de</strong> Mokali et Mango (Fig. 6.8 et 6.9),les cultures pratiquées génèrent <strong>de</strong>s marges brutes inférieures à 350 $ US. Pour l’ensemble <strong>de</strong> lazone, compte tenu <strong>de</strong>s conditions pédologiques et <strong>de</strong>s difficultés d’amélioration <strong>de</strong> la fertilité, lescultures moins exigeantes dominent, en l’occurrence les légumes feuilles. Le gombo est le seullégume fruit qu’on y rencontre. L’oseille et les feuilles <strong>de</strong> patate douce constituent, à coté dugombo, les principales cultures <strong>de</strong> rente. La morelle amère, l’amarante et la pointe noire viennenten appoint à cause <strong>de</strong> leurs cycles culturaux très courts.Fig. 6.8: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans lavallée <strong>de</strong> la MokaliFig. 6.9: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans lavallée <strong>de</strong> la Mango<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 43 / 87


6.4.4 Marge brute par are <strong>de</strong>s cultures dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya (Kimwenza)Dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya, les valeurs <strong>de</strong> la marge brute par are oscillent entre 10 et 900 $US selon les cultures. Une nette distinction est établie entre les cultures maraîchères <strong>de</strong> rente etcelles d’appoint. Le piment, la tomate et le céleri génèrent une marge brute par are supérieure à500 $ US. Le haricot vert intervient avec une marge brute moyenne comprise entre 400 et 450 $ USparmi les cultures <strong>de</strong> rente. Les autres cultures sont pratiquées en appoint pour la courte longueurleur cycle. Le céleri et le piment sont parmi les légumes les plus cultivés du site. Elles sontpratiquées durant toute l’année et présentent moins <strong>de</strong> risques que la tomate. Cette <strong>de</strong>rnière estune culture <strong>de</strong> saison sèche. L’oseille et l’amarante figurent parmi les légumes feuilles les pluscultivés. Les feuilles <strong>de</strong> patate douce, quoique rentables, ne sont pas si cultivées dans cette vallée.Fig. 6.10: Revenu <strong>de</strong>s cultures maraîchères dans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya(Kimwenza)6.5 Aspects sanitaires6.5.1 Maladies d’origine hydriqueLe maraîchage périurbain <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> est une activité essentiellement concentrée dans lesfonds <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong>s cours d’eau. Ces écosystèmes drainent les eaux <strong>de</strong> leurs bassins versants avecune charge d’ordures <strong>de</strong> toutes sortes. Au regard <strong>de</strong> l’état actuel <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> salubrité surl’ensemble <strong>de</strong>s quartiers <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, rien ne semble favoriser la protection <strong>de</strong> ces écosystèmescontre les contaminations tant biologiques que chimiques issues <strong>de</strong> l’activité anthropique. Parcontre, la pluviométrie abondante couplée aux températures généralement élevées à travers unelongue pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année favorise la prolifération <strong>de</strong> plusieurs germes et insectes nuisibles àl’homme.Pourtant ce sont ces eaux que les maraîchers manipulent à longueur <strong>de</strong> journées et sans aucuneprotection. Il y a lieu <strong>de</strong> s’imaginer la portée <strong>de</strong> leur exposition. Le cas <strong>de</strong>s maraîchers du PoolMalebo (Masina rail 2) illustré à la figure 6.10 est très éloquent sur ce point surtout quand on saitque ce site est le décanteur par excellence <strong>de</strong> tous les déchets <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>.Au cours <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, un certain nombre <strong>de</strong> maladies étaient évoquées comme les plusfréquentes parmi les maraichers. Il s’agit entre autres :‐ <strong>de</strong> la fièvre typhoï<strong>de</strong> ;‐ du paludisme ;‐ <strong>de</strong> la bilharziose ;‐ <strong>de</strong>s mycoses.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 44 / 87


Par ailleurs, les maraîchers pensent que le fait d’avoir les membres inférieurs trempés dans l’eaupendant <strong>de</strong>s longues heures, parfois jusqu’aux parties intimes du corps, et <strong>de</strong> façon continue seraità l’origine <strong>de</strong>s cas :‐ <strong>de</strong> rhumatisme ;‐ d’infections sexuelles surtout chez les femmes.Fig. 6.11: Conditions <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s maraîchers du Pool Malebo et expositionaux maladies liées à l’eauPar ailleurs, il convient <strong>de</strong> mentionner l’action <strong>de</strong>s sangsues dans ces marécages. Nonseulement elles sucent le sang, mais aussi elles pourraient être à l’origine d’autres problèmes <strong>de</strong>santé que seuls les spécialistes en la matière sont capables d’i<strong>de</strong>ntifier. Cependant, tous cesproblèmes ont une répartition spatiale variable (tableau 6.10).<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 45 / 87


Tableau 6.10: Types <strong>de</strong> problèmes sanitaires en relation avec l'eau dans les périmètresmaraîchersZone agricole Type <strong>de</strong> maladie liée à l’eau Autres problèmes sanitairesPool Malebo ‐ la fièvre typhoï<strong>de</strong> ;‐ Chatouillement <strong>de</strong> la‐ le paludisme ;peau ;‐ les bilharzioses ;‐ Les sangsues‐ les mycoses ;‐ le rhumatisme ;‐ les infections sexuellesVallée <strong>de</strong> la Ndjili ‐ la fièvre typhoï<strong>de</strong> ;‐ le paludisme ;‐ les bilharzioses ;‐ les mycoses ;‐ le rhumatismeVallée <strong>de</strong> la Lukunga ‐ la fièvre typhoï<strong>de</strong> ;‐ le paludisme ;‐ le rhumatisme ;‐ les pieds d’athlèteVallée <strong>de</strong> la Lukaya ‐ la fièvre typhoï<strong>de</strong> ;‐ le paludisme ;‐ le rhumatisme ;‐ les pieds d’athlèteVallées du Sud-Est ‐ la fièvre typhoï<strong>de</strong> ;‐ le paludisme ;‐ le rhumatisme ;‐ les pieds d’athlète‐ Chatouillement <strong>de</strong> lapeau ;‐ Déchirures entre lesorteilles.Toutes ces maladies ont un impact négatif très important sur l’exploitation et sur leménage. En cas <strong>de</strong> maladie du maraîcher, ses activités agricoles sont compromises faute d’un suiviadéquat tandis qu’il doit faire face aux dépenses médicales importantes.6.5.2 Accès à l’eau potableLes conditions d’accès à l’eau potable sont très variables selon les sites <strong>de</strong> la ceinturemaraîchère périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Dans <strong>de</strong>s sites alimentés par le réseau <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l’eau<strong>de</strong> la REGIDESO, la population s’approvisionne en eau potable à partir du robinet. Dans d’autrescas, l’eau <strong>de</strong> boisson provient aussi bien <strong>de</strong> sources et <strong>de</strong>s puits aménagées ou non aménagées(tableau 6.11).<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 46 / 87


Tableau 6.11: Spatialisation <strong>de</strong> l'accès à l'eau potableSitePool MaleboVallée <strong>de</strong> la Ndjili :‐ COOPACEN‐ COOPACEK‐ COOPMAT‐ COOPMALI‐ COOPMAKISAccès à l’eau potableLes maraîchers du Pool Malebo viennent <strong>de</strong>s quartiers qui longeantce bassin marécageux. Ces quartiers disposent d’un réseau d’eau <strong>de</strong>la REGIDESO.Cependant, les habitations qui ont pénétré dans les périmètresagricoles bien drainés du Pool éprouvent d’importantes difficultésd’approvisionnement en eau potable.L’accès à l’eau potable est problématique pour la plupart <strong>de</strong>sménages installés dans la proximité <strong>de</strong>s périmètres agricoles.Des puits y ont été installés avec l’appui <strong>de</strong> TRIAS, mais ils necouvrent que quelques blocs.A COOPACEK, COOPMATet COOPMALI, la situationest similaire à celle <strong>de</strong>COOPACEN.A COOPMAKIS, la populationutilise <strong>de</strong>s puits aménagéspar OXFAM. Ces puits nesuffisent pas et constituentparfois <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong>dispute entre les femmes.Vallée <strong>de</strong> la LukayaVallée <strong>de</strong> la LukungaVallées du Sud EstL’eau <strong>de</strong> la rivière Lukaya, <strong>de</strong> même que celle <strong>de</strong> la Lukunga estcaptée par la REGIDESO pour traitement et redistribution au réseau<strong>de</strong> consommation. Les populations <strong>de</strong> ces zones utilisent l’eau <strong>de</strong>robinet pour leurs besoins domestiques.Par contre, dans les vallées du Sud-Est (Nsanga, Mango, Manzanza,Mokali et cité <strong>de</strong> l’espoir), l’accès à l’eau potable est un véritablecasse tête. Cinq sources ont été aménagées à la cité <strong>de</strong> l’espoir parla CTB. D’une manière générale, les gens boivent <strong>de</strong> la mauvaiseeau dans les autres vallées du Sud Est.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 47 / 87


7 ATOUTS ET CONTRAINTES DE L’HORTICULTURE PÉRIURBAINE7.1 Principaux atoutsL’horticulture <strong>de</strong> la ceinture périurbaine <strong>Kinshasa</strong> jouit <strong>de</strong>s atouts suivants :• la disponibilité <strong>de</strong>s périmètres aménagés et aménageables pour les activités horticoles;• disponibilité <strong>de</strong>s ressources en eau dans tous les sites maraîchers;• l’existence d’une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> cultures locales et exotiques adaptées aux conditionsclimatiques <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> ;• la possibilité <strong>de</strong> maintenir une chaine <strong>de</strong> production agricole continue sur l’ensemble <strong>de</strong>l’année;• les possibilités d’améliorer la productivité <strong>de</strong>s terres.• l’offre déficitaire face à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en légumes par la population <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> quireprésente un débouché ;• la présence d’une population active dans ce secteur ;• l’existence d’une dynamique organisationnelle impliquant plusieurs parties prenantes dansle secteur agricole (pouvoir publique, associations et coopératives maraîchères, ONG,agences <strong>de</strong>s nations unies, diverses services <strong>de</strong> coopération, etc.).7.2 Principales contraintesL’horticulture périurbaine <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> reste confrontée à plusieurs contraintes.Les plus importantes sont :• l'insécurité foncière consécutive à la pression démographique sur <strong>de</strong>s terres à vocationagricoles pour <strong>de</strong>s fins rési<strong>de</strong>ntielles ;• la trop faible fertilité naturelle <strong>de</strong>s sols (sols à texture essentiellement sableuse, dont lafraction colloïdale repose quasi totalement sur les apports en matières organiques qui, parailleurs, se décomposent trop vite suite aux conditions d’humidité et <strong>de</strong> température) ;• la forte sensibilité <strong>de</strong>s sols à l’érosion conduisant aux ensablements <strong>de</strong>s cours d’eau, <strong>de</strong>sparcelles <strong>de</strong> cultures et <strong>de</strong>s canaux d’irrigation ;• l’inondation saisonnière <strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong>s cultures ;• les difficultés d’irrigation (arrosage) <strong>de</strong> parcelles <strong>de</strong>s cultures ;• l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s pestes et maladies sur les légumes exotiques ;• le faible niveau d’équipement et les difficultés d’approvisionnement en intrants agricoles(semences, engrais chimiques, pestici<strong>de</strong>s, équipement <strong>de</strong> travail, etc.) ;• les difficultés d’approvisionnement en fumier et autres formes <strong>de</strong> matières organiques ;• la précarité <strong>de</strong>s conditions sanitaires dans le milieu <strong>de</strong> travail ;• les problèmes liés à la commercialisation ;• le faible approvisionnement en intrants (outillage, semences, pestici<strong>de</strong>s, engrais) dans lesvallées les plus vulnérables ;• le faible encadrement technique : la plupart <strong>de</strong>s agronomes fonctionnaires délégués par leministère <strong>de</strong> l'agriculture et celui du développement rural sont démotivés par le manque <strong>de</strong>moyens d'action et les retards <strong>de</strong> paiement <strong>de</strong> leurs salaires ;• <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s systèmes d'irrigation lors <strong>de</strong>s pillages <strong>de</strong> 1991 et 1993 qui n'ont pas été remisen état <strong>de</strong>puis, par manque <strong>de</strong> financement.L’ensemble <strong>de</strong> ces contraintes ne peut être levé sans une véritable dynamiqueorganisationnelle agissant comme un moteur <strong>de</strong> mobilisation et d’élaboration <strong>de</strong>s stratégies au sein<strong>de</strong>s périmètres maraîchers. Ceci manque dans presque tous les sites à l’exception <strong>de</strong> Kimwenza.8 CONCLUSIONSDevant la crise alimentaire mondiale et la flambée <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires, laprésente étu<strong>de</strong> visait à poser un diagnostic sur l’horticulture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> en ce quiconcerne les ressources biophysiques, les aspects techniques et le contexte socioéconomique dansle but d’élaborer une stratégie d’intervention qui soit à la mesure <strong>de</strong>s contraintes réelles.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 48 / 87


A cet effet, une prospection biophysique a été réalisée dans la ceinture horticolepériurbaine avec, en parallèle, une enquête socioéconomique et technique. La <strong>de</strong>scriptionbiophysique a porté sur les ressources en sols et en eau, leurs interactions avec le relief, lescomposantes du climat (pluviométrie et température), la végétation (évapotranspiration) et lesinterventions <strong>de</strong> l’homme. Les aspects socioéconomiques ont porté sur :‐ la structure <strong>de</strong>s ménages agricoles ;‐ leurs mécanismes <strong>de</strong> survie dans ce contexte <strong>de</strong> crise alimentaire et <strong>de</strong> flambée <strong>de</strong>s prix ;‐ leur niveau d’organisation sur le plan professionnel ;‐ les revenus générés par l’activité agricole ;‐ l’interaction entre les différentes parties prenantes <strong>de</strong> la filière horticole périurbaine.Sur le plan technique, le <strong>de</strong>gré d’adéquation <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s cultures maraîchères auxconditions du milieu physique local a été apprécié en relation avec la capacité d’adaptation <strong>de</strong>sproducteurs dans l’exercice <strong>de</strong> leur profession.L’analyse biophysique a ressorti la dominance d’une couverture <strong>de</strong>s sols sableux dans lespérimètres horticoles. Ces sont <strong>de</strong>s sols dont l’utilisation doit reposer sur un enrichissement enmatière organique, composante très importante <strong>de</strong> la fertilité chimique et la capacité <strong>de</strong> rétentionen eau. Cependant, quelques plages <strong>de</strong>s sols relativement plus riches en argile ont été observéesdans la vallée <strong>de</strong> la Lukaya, et <strong>de</strong>s sols tourbeux dans le Pool Malebo. Les interfluves sableux dontles sols ont été dénudés par l’habitat, ou alors portent un couvert végétal peu <strong>de</strong>nse constituent lesiège <strong>de</strong>s processus érosifs qui résultent en un transport important <strong>de</strong> sable dans les fonds <strong>de</strong>svallées. Il s’en suit un ensablement important <strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong>s cultures et <strong>de</strong>s cours d’eau. Celaaffecte à la foi le profil d’écoulement <strong>de</strong>s rivières (surtout les plus petites) et leur débit.L’abondance <strong>de</strong>s pluies à travers l’année qui, en principe est un atout pour l’agriculture, a pourrevers <strong>de</strong> maintenir le processus érosif à un rythme qui mobilise vers les périmètres agricoles toutesles ordures mal gérées par les citadins. Cela engendre un problème <strong>de</strong> salubrité et <strong>de</strong> santé publicdont la portée ne peut être négligée chez les maraîchers qui cohabitent au quotidien avec cettesituation. Le cas du Pool Malebo (principal exutoire <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>) est le plus criant surtout lorsqu’onsait que les femmes y travaillent à longueur <strong>de</strong>s journées en ayant leur corps dans l’eau parfoisjusqu’aux parties intimes. Diverses maladies liées à l’eau n’ont pas manqué d’être évoquées par lesmaraîchers. Par ailleurs, l’accès à l’eau potable n’est pas du tout acquis. Nombreux sont lesménages qui doivent se contenter <strong>de</strong>s sources naturelles et puits <strong>de</strong> fortune pour pouvoir satisfaireà ce besoin car le réseau <strong>de</strong> la REGIDESO n’opère pas dans leurs terroirs.Sur le plan organisationnel, les résultats ont montré que les maraîchers <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> laceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> sont, <strong>de</strong>puis plusieurs années, regroupés en associations et autresstructures <strong>de</strong> dimensions diverses. Ces organisations sont bien structurées avec <strong>de</strong>s organigrammesbien cohérents et logiques. Cependant, beaucoup d’entre elles n’ont pas été jusqu’à ce jourcapables <strong>de</strong> mobiliser les maraîchers autour d’une stratégie commune en ce qui concerne laproduction, la commercialisation et beaucoup d’autres aspects <strong>de</strong> leur vie quotidienne. Celatransparait, à titre d’exemple, dans le fait même qu’il n’est pas étonnant <strong>de</strong> trouver qu’au mêmeendroit, tout le mon<strong>de</strong> produit la même chose et au même moment. Du coup, c’est l’acheteur qui<strong>de</strong>vient maitre du prix. Dans un tel contexte, et compte tenu du caractère périssable <strong>de</strong>s légumes,les coûts <strong>de</strong> production sont foulés aux pieds <strong>de</strong>vant la concurrence autoentretenue au sein dugroupe par manque d’organisation. Les résultats <strong>de</strong> beaucoup d’effort <strong>de</strong> travail se retrouventfinalement dilués par un échec <strong>de</strong> commercialisation. Les faibles recettes réalisées sont appelées àfaire face aux multiples besoins du ménage au point où il <strong>de</strong>vient difficile <strong>de</strong> réinvestir enagriculture. On pratique alors une agriculture empirique, sans investissement, une agricultureréduite à la simple survie qui d’ailleurs a du mal à tenir. Ce manque d’organisation apparaît donccomme le principal facteur <strong>de</strong> dilution <strong>de</strong>s efforts locaux <strong>de</strong>s maraîchers, et même <strong>de</strong>sinterventions <strong>de</strong>s acteurs nationaux et internationaux dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Lesmaraîchers semblent travailler en ordre dispersé bien qu’ils soient regroupés <strong>de</strong>s associations.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 49 / 87


Au point <strong>de</strong> vue purement technique, l’étu<strong>de</strong> a montré qu’hors mis le site <strong>de</strong> Kimwenza(vallée <strong>de</strong> la Lukaya) où une diversification <strong>de</strong>s cultures est observée, la majorité <strong>de</strong>s sites pratiquepresque les mêmes cultures. On note par exemple la dominance <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> patate douce,suivies <strong>de</strong> l’oseille et <strong>de</strong> l’amarante qui sont moins sensibles aux contraintes climatiques <strong>de</strong> lasaison pluvieuse. Ce choix n’est qu’une expression du refus <strong>de</strong> prendre le risque <strong>de</strong> mise en culture<strong>de</strong>s cultures très exigeantes et dont la réussite rapporterait plus d’argent. Un effort <strong>de</strong>renforcement <strong>de</strong>s capacités techniques s’avère nécessaire pour rompre cette habitu<strong>de</strong>.Il convient, cependant, <strong>de</strong> souligner l’attachement <strong>de</strong>s maraîchers à leur activité malgré lasuccession <strong>de</strong>s hauts et <strong>de</strong>s bas. C’est un facteur capitalisable si seulement un appui organisationnelest apporté. Cependant, d’autres formes d’assistance : notamment en ce qui concernel’équipement et les aménagements hydro-agricoles s’avèrent utile pour susciter un nouvel élan <strong>de</strong>redémarrage sur la bonne direction.Dans les lignes qui vont suivre, quelques recommandations sont formulées en guise <strong>de</strong>proposition <strong>de</strong> réponse à la situation décrite ci-haut.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 50 / 87


9 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUESACF, 2002. Evaluation du programme <strong>de</strong> sécurité alimentaire. OFDA/<strong>Kinshasa</strong>/1 er mars 2001- 31janvier 2002.Batumike, 2009. Congo <strong>Kinshasa</strong> : sortir du labyrinthe ou y survivre.Droesbeke, J. 2001. Enquêtes, modèles et applications. Paris, Dunod, p344-363DSRP, 2006. Document stratégique pour la réduction <strong>de</strong> la pauvreté. p159Goossens, F. 1997. Rôle <strong>de</strong>s Sada dans la sécurité alimentaire à <strong>Kinshasa</strong>. Collection « aliments dansles villes » Programme approvisionnement alimentaire <strong>de</strong>s villes. FAO. p75INS, 2005. Enquête 1-2-3 <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> sur l’emploi. Le secteur informel et les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>ménages. Principaux résultats. p71.Iyenda, G. 2002. Pauvreté urbaine et secteur informel à <strong>Kinshasa</strong>. Développement et coopération,n°5, p18-21Marchese,O. 2005. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> quota. Cnam.http://cedric.cnam.fr/~saporta/20050107%20OM%20La%20m%E9tho<strong>de</strong>%20<strong>de</strong>s%20quotas.pdfMendo, C. 2004. Analyse <strong>de</strong> la situation et la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire à <strong>Kinshasa</strong>.PAM-RD Congo. p35Ministère <strong>de</strong> plan, 2005. Monographie <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. p…Pool Fund, 2008. Stratégie provinciale : ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>. Pool Fund-1 ère allocation 2009.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 51 / 87


2EME PARTIE : PROPOSITION DE REPONSE1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L’INTERVENTIONLe réflexe <strong>de</strong> survie qui s’est généralisé au sein d’une population davantage affamée etvivant dans une insécurité alimentaire prolongée serait à la base <strong>de</strong> l’expansion d’une multitu<strong>de</strong>d’activités <strong>de</strong> l’économie informelle à <strong>Kinshasa</strong>. Pour ce qui est du secteur primaire, on peutmentionner l’agriculture urbaine et périurbaine, et particulièrement le maraîchage.Une étu<strong>de</strong> vient d’être réalisée dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> dans le but <strong>de</strong>décrire les caractéristiques <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> cette métropole afin <strong>de</strong> ressortir sesatouts et ses contraintes.Les maraîchers <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s périmètres horticoles périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> pratiquentune agriculture très peu diversifiée, ce qui implique que tout le mon<strong>de</strong> produit <strong>de</strong> façon régulière lamême chose, au même moment et au même endroit. Les conséquences qui en découlent sont, entreautres:- un effondrement <strong>de</strong>s cours pour les légumes ;- une forte extensivité <strong>de</strong> l'agriculture où on cherche à compenser les faibles ren<strong>de</strong>mentsobtenus sans investissements par l'augmentation <strong>de</strong>s surfaces ;- un fort développement <strong>de</strong>s maladies sur cultures suite à une absence ou une mauvaiserotation <strong>de</strong>s cultures;- un épuisement <strong>de</strong>s sols déjà très « ingrats » ;- une dégénérescence génétique <strong>de</strong>s variétés cultivées ;- un appauvrissement régulier <strong>de</strong>s agriculteurs, lié à la fragilité du système <strong>de</strong> production:situation alimentaire difficile, agriculture <strong>de</strong> survie.C’est une agriculture totalement empirique et fataliste, très peu productive en termes <strong>de</strong>ren<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong> chiffre d'affaire. Produisant peu, les investissements en matériels ou en intrantsagricoles <strong>de</strong> bonne qualité ne sont pas réalisés. Ce qui entraîne <strong>de</strong> faibles productions, un revenuagricole limité et, par conséquent, une impossibilité d'investir. Rompre ce cercle vicieux dans uncontexte d’une telle pauvreté s’avère d’autant plus important qu’il faut savoir dans quelle directionorienter les actions. C’est à cet effort que la présente étu<strong>de</strong> s’est livrée. Les paragraphes quisuivent présentent le concept <strong>de</strong> base <strong>de</strong> l’intervention proposée2 OBJECTIF GÉNÉRALAi<strong>de</strong>r les maraîchers <strong>de</strong> la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> à améliorer durablement leurcapacité <strong>de</strong> production, le cours <strong>de</strong> leurs produits et l’entretien d’un bon environnement sanitairepar le renforcement <strong>de</strong> leur efficacité technique et organisationnelle.3 OBJECTIFS SPÉCIFIQUESL’objectif général peut être atteint à travers la réalisation <strong>de</strong>s objectifs spécifiques suivants: intensifier le calendrier agricole par la valorisation <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s non productives (culturesen contre-saison) ; augmenter la production par élargissement <strong>de</strong>s surfaces cultivées (après drainage <strong>de</strong>s airesinondables) ; diversifier <strong>de</strong>s productions agricoles ; améliorer le cours <strong>de</strong>s légumes (prix au producteur) par l’adoption d’une bonne stratégie <strong>de</strong>production et <strong>de</strong> commercialisation à travers l’organisation ; appuyer l’irrigation dans les périmètres agricoles ; augmenter la production par élargissement <strong>de</strong>s surfaces cultivées (après drainage <strong>de</strong>s airesinondables) ; prévenir l’érosion dans les sites les plus sensibles ; prévenir les maladies liées à l’eau et à l’insalubrité.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 52 / 87


4 RÉSULTATS ATTENDUSA l’issue <strong>de</strong> cette intervention, les résultats suivants sont attendus :• la production horticole augmentée et diversifiée dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> ;• les maraîchers maîtrisent efficacement l’ensemble <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> production horticole ;• les conditions <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s légumes améliorées chez les producteurs ;• l’accès à l’eau d’irrigation facilité dans les périmètres agricoles ;• la superficie <strong>de</strong>s terres non inondables augmentée dans les périmètres agricoles ;• la prévalence réduite pour les maladies liées à l’eau dans les périmètres horticolespériurbains.5 ACTIVITÉSLa réalisation <strong>de</strong>s objectifs ci-haut évoqués suppose l’exécution <strong>de</strong>s activités proposées dans letableau 5.1.b.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 53 / 87


Tableau 5.1.b : Proposition d’activités pour une intervention dans les périmètres maraîchers périurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>ZoneagricoleSite Court terme Moyen terme Long termeZone du Sud-EstNsangaMangoManzanzaCité <strong>de</strong>l’Espoir• Appui en semences diversifiées et <strong>de</strong> qualité et en outilsappropriés;• Appui à l’irrigation : aménagement <strong>de</strong>s puits équidistants avec<strong>de</strong>s buses ou <strong>de</strong>s fûts métalliques.• Formations:- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Conduite <strong>de</strong>s cultures en contre saison (les plantes les plussensibles aux pestes et maladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols ; et- Tenue <strong>de</strong>s comptes d’exploitation.• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activitésMokali • Appui en semences diversifiées et <strong>de</strong> qualité et en outilsappropriés;• Appui à l’irrigation : aménagement <strong>de</strong>s puits équidistants avec<strong>de</strong>s buses ou <strong>de</strong>s fûts métalliques.• Formations:- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Conduite <strong>de</strong>s cultures en contre saison (les plantes les plussensibles aux pestes et maladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols ; et- Tenue <strong>de</strong>s comptes d’exploitation.• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités• Aménagement <strong>de</strong>s pointsd’eau potable.• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Sensibilisation hygiène etassainissement ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.• Aménagement <strong>de</strong>s pointsd’eau potable.• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Sensibilisation hygiène etassainissement ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.• Curage <strong>de</strong>s cours d’eau• Protection antiérosive parla mise en place <strong>de</strong>s haies<strong>de</strong> Vétiver ou autresespèces (surtout à la cité<strong>de</strong> l’espoir).• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités• I<strong>de</strong>m+• Réhabilitation du canald’irrigation (+/- 5 km)• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 54 / 87


Vallée <strong>de</strong> la NdjiliVallée <strong>de</strong> la LukungaPool MaleboCOOPACENCOOPMATCOOPACEKCOOPMAKISCOOPMALI• Appui en semences diversifiées et <strong>de</strong> qualité et en outilsappropriés;• Appui à l’irrigation : aménagement <strong>de</strong>s puits équidistants avec<strong>de</strong>s buses ou <strong>de</strong>s fûts métalliques.• Formations:- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Conduite <strong>de</strong>s cultures en contre saison (les plantes les plussensibles aux pestes et maladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols ; et- Tenue <strong>de</strong>s comptes d’exploitation.• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activitésAMEL • Apport en outils appropriés;• Curage <strong>de</strong>s rivières et renforcement <strong>de</strong>s digues• Appui à la dynamique organisationnelle• Aménagement <strong>de</strong>s puits équidistants avec <strong>de</strong>s buses ou <strong>de</strong>sfûts métalliques ;• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activitésTshuenge(Nsele etMasina)• Appui en semences diversifiées et <strong>de</strong> qualité et en outilsappropriés;• Appui à l’irrigation : aménagement <strong>de</strong>s puits équidistants avec<strong>de</strong>s buses ou <strong>de</strong>s fûts métalliques.• Formations:- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Conduite <strong>de</strong>s cultures en contre saison (les plantes les plus• Aménagement <strong>de</strong>s pointsd’eau potable ;• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Sensibilisation hygiène etassainissement ;• Drainage <strong>de</strong> quelquesparcelles à Tadi et LembaImbu.• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.• Apport en semencesdiversifiées et <strong>de</strong> qualité;• Formations:- Conduite <strong>de</strong>s culturesen contre saison (lesplantes les plussensibles aux pestes etmaladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité<strong>de</strong>s sols ; et• Tenue <strong>de</strong>s comptesd’exploitation.• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Sensibilisation hygiène etassainissement ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.• Renforcement <strong>de</strong> ladynamiqueorganisationnelle.• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Suivi et évaluation• Réparation du barrage etcurage du canal à LembaImbu• Renforcement <strong>de</strong>s digues<strong>de</strong>s cours d’eau ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.• Aménagement d’unréseau <strong>de</strong> drainage.• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.• Renforcement <strong>de</strong> ladynamiqueorganisationnelle.• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 55 / 87


sensibles aux pestes et maladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols ;- Tenue <strong>de</strong>s comptes d’exploitation ;• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités.Tshangu • Appui en semences diversifiées et <strong>de</strong> qualité et en outilsappropriés;• Appui à l’irrigation : aménagement <strong>de</strong>s puits équidistants avec<strong>de</strong>s buses ou <strong>de</strong>s fûts métalliques.• Formations:- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Conduite <strong>de</strong>s cultures en contre saison (les plantes les plussensibles aux pestes et maladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols ;- Tenue <strong>de</strong>s comptes d’exploitation ;• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités.Masina rail 1 • Appui en semences diversifiées et <strong>de</strong> qualité et en outilsappropriés;• Appui à l’irrigation : aménagement <strong>de</strong>s puits équidistants avec<strong>de</strong>s buses ou <strong>de</strong>s fûts métalliques.• Formations:- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Conduite <strong>de</strong>s cultures en contre saison (les plantes les plussensibles aux pestes et maladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols ;- Tenue <strong>de</strong>s comptes d’exploitation ;• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités.Masina rail 2 • Appui en outils et semences diversifiées ;• Tenue appropriée pour les travaux (en sécurité) dans l’eau etla boue ;• Formations:- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Intégration <strong>de</strong> la pisciculture au système riziculturehorticulture.• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités.progressifs <strong>de</strong>s activités• Renforcement <strong>de</strong>s digues <strong>de</strong>la Tshangu• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Sensibilisation hygiène etassainissement• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités• Aménagement <strong>de</strong>s puitséquidistants avec <strong>de</strong>s busesou <strong>de</strong>s fûts métalliques ;• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activitésSuivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités• Sensibilisation hygiène etassainissement• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités• Appui à l’intégration <strong>de</strong> lapisciculture à la rizicultureet l’horticulture ;• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.• Prolongement du canal <strong>de</strong>la Tshangu vers le nord• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.• Appui aux travaux <strong>de</strong>drainage du périmètre ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 56 / 87


Kingabwa • Structuration organisationnelle <strong>de</strong>s groupes• Formations:- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Conduite <strong>de</strong>s cultures en contre saison (les plantes les plussensibles aux pestes et maladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols ; et- Tenue <strong>de</strong>s comptes d’exploitation.• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités• Appui à l’irrigation (puits àbuses ou en fûts) ;• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités• Renforcement <strong>de</strong> la digue<strong>de</strong> la rivière Ndjili àquelques endroits àKingabwa 1 ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activitésVallée <strong>de</strong> la LukayaUGMK(Kimwenza)• Protection <strong>de</strong>s pentes par installation <strong>de</strong>s haies antiérosives(vétiver) ;• Appui en équipement agricole (outils) et semencesmaraîchères diverses ;• Aménagement <strong>de</strong>s points d’eau potable ;• Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités• Appui à l’irrigation dans lesnouveaux périmètresagricoles du site (pompe etconstruction <strong>de</strong>s citernes) ;• Mise en place d’unestratégie <strong>de</strong> marketing etcommercialisation ;• Suivi et évaluationprogressifs <strong>de</strong>s activités.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 57 / 87


6 CADRE LOGIQUETableau 5.2.b: Cadre logique <strong>de</strong> l’intervention proposéeObjectifgénéralObjectifsspécifiquesRésultatsattendusLogique d’interventionContribuer à l’amélioration <strong>de</strong> la sécuritéalimentaire par le renforcement <strong>de</strong> l’efficacitétechnique et organisationnelle <strong>de</strong>s horticulteurspériurbains <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>Renforcer la dynamique organisationnelle <strong>de</strong>smaraîchersAugmenter, diversifier et intensifier la productionagricole maraîchèreAi<strong>de</strong>r à la mise en place d’une stratégiecommerciale efficace pour la productionmaraîchèrePrévenir les maladies liées à l’eau et àl’insalubrité.‐ La production horticole est augmentée etdiversifiée dans la ceinture périurbaine <strong>de</strong><strong>Kinshasa</strong> ;‐ L’accès à l’eau d’irrigation est facilité dans lespérimètres agricoles ;‐ La superficie <strong>de</strong>s terres non inondables estaugmentée dans les périmètres agricoles ;‐ Les producteurs ont maîtrisé efficacementl’ensemble <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> production(renforcement <strong>de</strong>s capacités techniques).Indicateurs objectivementvérifiables- Nombre <strong>de</strong> repas/jour ;- Composition <strong>de</strong>s repas ;- Types et genres <strong>de</strong> dépenses<strong>de</strong>s ménages ;- Inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s maladies liées àl’eau et la salubrité.- Diversité et ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>scultures;- Prix aux producteurs ;- Nombre <strong>de</strong>s puits (en buses)construits ; longueur (en m) <strong>de</strong>scanaux d’irrigation construitsou aménagés;- Superficie (en ha) <strong>de</strong>s terresinondables drainées ;- Nombre <strong>de</strong>s cultures à risqueréussies en contre saison ;- Prévalence <strong>de</strong>s maladies liées àl’eau.- Diversité et ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>scultures;- Prix aux producteurs ;- Nombre <strong>de</strong>s puits (en buses)construits ; longueur (en m) <strong>de</strong>scanaux d’irrigation construitsou aménagés;- Superficie (en ha) <strong>de</strong>s terresinondables drainées ;- Nombre <strong>de</strong>s cultures à risqueréussies en contre saison ;- Prévalence <strong>de</strong>s maladies liées àl’eau.Sources <strong>de</strong> vérification- Enquêtesnutritionnelles;- Enquêtessocioéconomiques;- Rapports <strong>de</strong>s centres<strong>de</strong> santé.- Rapport <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>sactivités;- Visites <strong>de</strong> terrain;- Rapportsd’évaluation;- Enquêtesocioéconomique- Rapport <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>sactivités;- Visites <strong>de</strong> terrain;- Rapportsd’évaluation;- Enquêtesocioéconomique.Risques & Hypothèses- Les populations sontdisponibles (pasd’épidémie grave, pas<strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong>population …)- Les conditionsclimatiques ne sontpas perturbées etpermettent auxcommunautés cibles <strong>de</strong>semer conformémentau calendrier culturallocal- La participation <strong>de</strong>sbénéficiaires et <strong>de</strong>scommunautés estbonne- La collaboration avecles autres acteurshumanitaires impliquesest effective- La situation sanitaire<strong>de</strong>s producteurs n’estpas perturbée- Les populations sontdisponibles<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 58 / 87


Activités‐ Les conditions <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s légumes sontaméliorées chez les producteurs périurbains<strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong> ;‐ La prévalence <strong>de</strong>s maladies liées à l’eau estréduite dans les périmètres horticolespériurbains1.1. Ciblage <strong>de</strong>s groupements <strong>de</strong> producteurs1.2. Distributions d’intrants agricoles1.3. Vulgarisation <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> compostage1.4. Monitoring post distribution2.1. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s possibilités d’irrigation2.2. Mise en place <strong>de</strong> petits périmètres irrigués2.3. Monitoring <strong>de</strong>s ouvrages mis en place3.1. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s possibilités d’aménagement <strong>de</strong> parcelles agricoles drainés3.2. Remblaiement et aménagement <strong>de</strong> parcelles agricoles3.3. Monitoring <strong>de</strong>s parcelles aménagées sur les terres inondables4.1. Formations <strong>de</strong>s groupements partenaires :- Dynamique <strong>de</strong> groupe et stratégie professionnelle ;- Conduite <strong>de</strong>s cultures en contre saison (les plantes les plus sensibles aux pestes et maladies) ;- Gestion <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols ;- Tenue <strong>de</strong>s comptes d’exploitation- Suivi et évaluation progressifs <strong>de</strong>s activités5.1. Formation en marketing <strong>de</strong>s groupements partenaires5.2. Adoption d’une stratégie <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s productions maraîchères (aux professionnels,particuliers et intermédiaires)5.3. Mise en place <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vente (cantines, tant au niveau <strong>de</strong>s périmètres maraîchers qu’au niveau <strong>de</strong>certains endroits <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>)5.4. Monitoring <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s produits agricoles maraichers6.1. Sensibilisation <strong>de</strong>s maraîchers sur mes risques sanitaires <strong>de</strong> leur activité6.2. Dotation <strong>de</strong>s maraîchers en équipement <strong>de</strong> sécurité (gants, bottes, masques, etc.)6.3. Aménagement <strong>de</strong> points d’eau potable pour l’eau <strong>de</strong> boisson/cuisine <strong>de</strong>s maraîchers- Les intrants sontdisponibles et livrés entemps• Equipe techniquequalifiée disponible• Participationcommunautaireeffective• Les marches sontstables• Pas <strong>de</strong> mouvementsmajeurs <strong>de</strong>sbénéficiaires cibles<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 59 / 87


<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 60 / 87Conditions préalables• La situation politiqueet militaire restecalme en RD Congo etau Bandundu plusparticulièrement.• Les autorités localesciviles, militaires etles autorités <strong>de</strong>ministère <strong>de</strong>l’agriculturen’entravent pas lesactivitéshumanitaires.• ACF a un accès directaux bénéficiaires etpeut se déplacer surle terrain.• Les bénéficiairespotentiels peuvent sedéplacer et avoiraccès au programme.


7 ANNEXESENQUETE SUR L’AGRICULTURE PERIURBAINE DE KINSHASACaractérisation socio-économiqueQuestionnaire <strong>de</strong>s ménages maraîchersDate :……………………………………….Site :………………………………………...Commune/Quartier :………………………..Association (ou coopérative) d’appartenance :…………………………..IDENTIFICATION1 Nom : …………………………2 Sexe : Masculin : ……. Féminin : …. 3 Age: …………. Ans (révolus)4 Etat matrimonial : 5 Niveau d’instruction :1. Célibataire 1. Sans instruction2. Marié(e) 2. Primaire3. Union <strong>de</strong> fait 3. Secondaire (cycle court)4. Séparé(e) <strong>de</strong> corps 4. Secondaire (cycle long)5. Divorcé(e) 5. Universitaire6. Veuf (Veuve)6 Nombre <strong>de</strong>s personnes dans le ménage: Hommes : ….. Femmes : …… Total : ………….7 Nombre <strong>de</strong>s personnes actives dans le ménage: Hommes : …… Femmes : ….Total : …...8 Nombre <strong>de</strong>s personnes inactives dans le ménage: Hommes : ……Femmes : …..Total : …...9 Lieu d’habitation : ……………………………………………………………………….AGRICULTURE10. Mo<strong>de</strong> d’acquisition <strong>de</strong> la terre:a)Achat b) Héritage c)Don d) Location<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 61 / 87


11. Depuis quand travaillez-vous la même parcelle ? Que pensez-vous <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vos terres ?12. Que pensez-vous <strong>de</strong> l’affectation <strong>de</strong>s terres ?13. La disponibilité <strong>de</strong> l’eau pour l’agriculture est elle satisfaisante ?Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l’eau (irrigation, drainage, etc.) et possibilités d’améliorationMo<strong>de</strong> Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gestionnaire Equipement Contraintes Atouts Observationsl’annéeIrrigationDrainageAutres• Eau potable (disponibilité)Système d’approvisionnementPuitsSources aménagéesRobinetsAutresNombre• Existence <strong>de</strong>s maladies d’origine hydriqueMaladie Pério<strong>de</strong> d’occurrence ImpactLes cultures1. Quelles sont vos principales spéculations agricoles et à quelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année pratiquezvouschacune d’elles ?N° Culture Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année Observation Rdt/areJ F M A M J J A S O N D<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 62 / 87


2. Quelles sont les spéculations agricoles les plus rentables et à quelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année pourchacune d’elles ?N° Culture Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année ObservationJ F M A M J J A S O N D3. Comment accé<strong>de</strong>z-vous aux intrants agricoles (semences, engrais chimiques, pestici<strong>de</strong>s) et à quelprix ?N°Typed’intrantSourced’approvisionnementPrixQuantitéparareRemarques123456.7.8.<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 63 / 87


4. Lesquels <strong>de</strong>s matériels suivants utilisez-vous le plus ? Comment vous en procurez-vous ? Et quelleest leur durée <strong>de</strong> vie ?N° Matériels Mo<strong>de</strong>sd’acquisitionPrix (en Fc)Sources <strong>de</strong>provenanceDurée <strong>de</strong> vie1 Houe2 Machette3 Bêche4 Coupe-coupe5 Binette6 Transplantoirs7 Râteau8 Arrosoir9 Fourches10 Pelles11 Brouettes10. Quelle est la superficie <strong>de</strong> vos champs (en ares) ? Réponse : ..…m x…..m ou ....ares11. Utilisez-vous une main d’œuvre familiale ou rémunérée ?a. Main d’œuvre familiale b. Main d’œuvre rémunérée c. Les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> main d’œuvre12. Si la main d’œuvre est familiale, combien <strong>de</strong>s personnes participent <strong>de</strong> façon permanente auxtravaux culturaux?a. Seulb. Avec d’autres personnes (nombre) : …………Nombre Sexe Age Relations familiales123456<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 64 / 87


78913. Utilisez-vous la main d’œuvre est rémunérée (payée) ? …….. Si oui, pour quelles opérationsculturales et qu’est-ce que cela coûte?N° Opérations culturales Pério<strong>de</strong>s Tâche Coûts (en Fc)12345614. Combien d’argent (à peu près) gagnez-vous par saison par spéculation ?Spéculation Pério<strong>de</strong> Revenue par saison Observation15. Quelles sont les principales dépenses qui consomment l’argent que vous gagnez ?1…………………………………………………………………………………………………2…………………………………………………………………………………………………3…………………………………………………………………………………………………4…………………………………………………………………………………………………5…………………………………………………………………………………………………16. Quelles sont les avantages que l’activité agricole procure à votre ménage ?1…………………………………………………………………………………………………2…………………………………………………………………………………………………3…………………………………………………………………………………………………4………………………………………………………………………………………………….17. Citez les principales difficultés que vous rencontrez dans cette activité ?<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 65 / 87


1…………………………………………………………………………………………………2…………………………………………………………………………………………………3…………………………………………………………………………………………………18. Que faites-vous pour surmonter ces difficultés et améliorer la productivité <strong>de</strong> votre activité ?1....................................................................................................................................................2....................................................................................................................................................3.....................................................................................................................................................4.....................................................................................................................................................19. Etes-vous satisfaits <strong>de</strong> la façon dont s’effectue la commercialisation <strong>de</strong> vos produits ? Sinon qu’est ce qui peut être amélioré et comment ?20. Y a-t-il <strong>de</strong>s taxes à payer par rapport à votre production ? Si oui lesquelles ?21. Quels sont les principales dépenses qui consomment votre revenu?- Achat <strong>de</strong> la nourriture ;- Education <strong>de</strong>s enfants ;- Soins médicaux ;- Produits non alimentaires ;- Dépenses agricoles ;- Loyer ;- Problèmes sociaux (<strong>de</strong>uil, mariage, etc.) ;- Autres : spécifier………<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 66 / 87


ENQUETE SUR L’AGRICULTURE PERIURBAINE DE KINSHASACaractérisation socio-économiqueQuestionnaire <strong>de</strong>s ménages maraîchersDate :……………………………………….Site :………………………………………...Commune/Quartier :………………………..Association (ou coopérative) d’appartenance :…………………………..IDENTIFICATION1 Nom : …………………………2 Sexe : Masculin : ……. Féminin : …. 3 Age: …………. Ans (révolus)4 Etat matrimonial : 5 Niveau d’instruction :7. Célibataire 1. Sans instruction8. Marié(e) 2. Primaire9. Union <strong>de</strong> fait 3. Secondaire (cycle court)10. Séparé(e) <strong>de</strong> corps 4. Secondaire (cycle long)11. Divorcé(e) 5. Universitaire12. Veuf (Veuve)6 Nombre <strong>de</strong>s personnes dans le ménage: Hommes : ….. Femmes : …… Total : ………….7 Nombre <strong>de</strong>s personnes actives dans le ménage: Hommes : …… Femmes : ….Total : …...8 Nombre <strong>de</strong>s personnes inactives dans le ménage: Hommes : ……Femmes : …..Total : …...10 Lieu d’habitation : ……………………………………………………………………….AGRICULTURE10. Mo<strong>de</strong> d’acquisition <strong>de</strong> la terre:a)Achat b) Héritage c)Don d) Location11. Depuis quand travaillez-vous la même parcelle ? Que pensez-vous <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vos terres ?<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 67 / 87


12. Que pensez-vous <strong>de</strong> l’affectation <strong>de</strong>s terres ?13. La disponibilité <strong>de</strong> l’eau pour l’agriculture est elle satisfaisante ?Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l’eau (irrigation, drainage, etc.) et possibilités d’améliorationMo<strong>de</strong> Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gestionnaire Equipement Contraintes Atouts Observationsl’annéeIrrigationDrainageAutres• Eau potable (disponibilité)Système d’approvisionnementPuitsSources aménagéesRobinetsAutresNombre• Existence <strong>de</strong>s maladies d’origine hydriqueMaladie Pério<strong>de</strong> d’occurrence ImpactLes cultures3. Quelles sont vos principales spéculations agricoles et à quelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année pratiquezvouschacune d’elles ?N° Culture Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année Observation Rdt/areJ F M A M J J A S O N D<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 68 / 87


4. Quelles sont les spéculations agricoles les plus rentables et à quelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année pourchacune d’elles ?N° Culture Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année ObservationJ F M A M J J A S O N D3. Comment accé<strong>de</strong>z-vous aux intrants agricoles (semences, engrais chimiques, pestici<strong>de</strong>s) et à quelprix ?N°Typed’intrantSourced’approvisionnementPrixQuantitéparareRemarques123456.7.8.4. Lesquels <strong>de</strong>s matériels suivants utilisez-vous le plus ? Comment vous en procurez-vous ? Et quelleest leur durée <strong>de</strong> vie ?<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 69 / 87


N° Matériels Mo<strong>de</strong>sd’acquisitionPrix (en Fc)Sources <strong>de</strong>provenanceDurée <strong>de</strong> vie1 Houe2 Machette3 Bêche4 Coupe-coupe5 Binette6 Transplantoirs7 Râteau8 Arrosoir9 Fourches10 Pelles11 Brouettes10. Quelle est la superficie <strong>de</strong> vos champs (en ares) ? Réponse : ..…m x…..m ou ....ares11. Utilisez-vous une main d’œuvre familiale ou rémunérée ?a. Main d’œuvre familiale b. Main d’œuvre rémunérée c. Les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> main d’œuvre12. Si la main d’œuvre est familiale, combien <strong>de</strong>s personnes participent <strong>de</strong> façon permanente auxtravaux culturaux?a. Seulc. Avec d’autres personnes (nombre) : …………Nombre Sexe Age Relations familiales1234567<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 70 / 87


8913. Utilisez-vous la main d’œuvre est rémunérée (payée) ? …….. Si oui, pour quelles opérationsculturales et qu’est-ce que cela coûte?N° Opérations culturales Pério<strong>de</strong>s Tâche Coûts (en Fc)12345622. Combien d’argent (à peu près) gagnez-vous par saison par spéculation ?Spéculation Pério<strong>de</strong> Revenue par saison Observation23. Quelles sont les principales dépenses qui consomment l’argent que vous gagnez ?1…………………………………………………………………………………………………2…………………………………………………………………………………………………3…………………………………………………………………………………………………4…………………………………………………………………………………………………5…………………………………………………………………………………………………24. Quelles sont les avantages que l’activité agricole procure à votre ménage ?1…………………………………………………………………………………………………2…………………………………………………………………………………………………3…………………………………………………………………………………………………4………………………………………………………………………………………………….25. Citez les principales difficultés que vous rencontrez dans cette activité ?1…………………………………………………………………………………………………2…………………………………………………………………………………………………3…………………………………………………………………………………………………<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 71 / 87


26. Que faites-vous pour surmonter ces difficultés et améliorer la productivité <strong>de</strong> votre activité ?1....................................................................................................................................................2....................................................................................................................................................3.....................................................................................................................................................4.....................................................................................................................................................27. Etes-vous satisfaits <strong>de</strong> la façon dont s’effectue la commercialisation <strong>de</strong> vos produits ? Sinon qu’est ce qui peut être amélioré et comment ?28. Y a-t-il <strong>de</strong>s taxes à payer par rapport à votre production ? Si oui lesquelles ?29. Quels sont les principales dépenses qui consomment votre revenu?- Achat <strong>de</strong> la nourriture ;- Education <strong>de</strong>s enfants ;- Soins médicaux ;- Produits non alimentaires ;- Dépenses agricoles ;- Loyer ;- Problèmes sociaux (<strong>de</strong>uil, mariage, etc.) ;- Autres : spécifier………<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 72 / 87


ENQUETE SUR L’AGRICULTURE PERIURBAINE DE KINSHASACaractérisation agricole et socio-économiqueQuestionnaire <strong>de</strong>stinés aux groupes focaux1. I<strong>de</strong>ntification du siteSite :………………………………………...Date :……………………………………….Commune/Quartier :………………………..Nom <strong>de</strong> la coopérative : ……………………Nombre d’exploitants :……………………..2. Caractéristiques du milieu physique et agricultureLes terres :Etendue du site• Superficie totale du site :• Taux d’occupation actuelle :• Risques d’inondation:• Risques d’érosion :• Affectation <strong>de</strong>s terres aux membresa) saisonnière b) définitive c) les <strong>de</strong>ux à la fois• Mo<strong>de</strong> d’acquisition <strong>de</strong> la terre:a) achat b) héritage c) don d) location• Mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> faire valoir :a) métayage b) fermage c) faire-valoir direct d) salariat• Impact du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> faire valoir sur le revenuSols (par observation directe) et conduite <strong>de</strong> la culture<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 73 / 87


• Type <strong>de</strong> sol :• Etat général <strong>de</strong> fertilité :• Stratégie <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> sol en cours :• Degré d’hétérogénéité du sol dans le site :• Proposition <strong>de</strong> stratégie d’intervention pour accroitre la productivité <strong>de</strong>s terres.L’eau (observation directe sur le site + discussion)• Disponibilité pour l’agriculture (q nté et qualité…)• Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> contrôle (irrigation, drainage, etc.) et possibilités d’amélioration• Eau potable (disponibilité)• Existence <strong>de</strong>s maladies d’origine hydrique• Impact <strong>de</strong>s maladies hydriques sur l’activité agricoleLes cultures5. Quelles sont vos principales spéculations agricoles et à quelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année pratiquezvouschacune d’elles ?N° Culture Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année Observation Rdt/areJ F M A M J J A S O N D<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 74 / 87


6. Quelles sont les spéculations agricoles les plus rentables et à quelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année pourchacune d’elles ?N° Culture Pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’annéeJ F M A M J J A S O N D3. Comment accé<strong>de</strong>z-vous aux intrants agricoles (semences, engrais chimiques, pestici<strong>de</strong>s) et à quelprix ?N° Type d’intrant Sourced’approvisionnement123456.7.8.PrixQuantité parare<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 75 / 87


4. Lesquels <strong>de</strong>s matériels suivants utilisez-vous le plus ? Comment vous en procurez-vous ? Et quelleest leur durée <strong>de</strong> vie ?N° Matériels Mo<strong>de</strong>sd’acquisitionPrix (en Fc)Sources <strong>de</strong>provenanceDurée <strong>de</strong> vie1 Houe2 Machette3 Bêche4 Coupe-coupe5 Binette6 Transplantoirs7 Râteau8 Arrosoir9 Fourches10 Pelles11 Brouettes5. Y a-t-il une intervention <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’état ? Quels services ? En quoi consiste t-elle ? Quel enest l’impact ?…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………6. Y a-t-il une intervention <strong>de</strong>s acteurs internationaux (ONGs)? Lesquels ? En quoi consiste t-elle ?Quel en est l’impact ?…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….7. Comment et où ven<strong>de</strong>z-vous votre production ? Qui fixe le prix ?<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 76 / 87


8. Etes-vous satisfaits <strong>de</strong> la façon dont s’effectue la commercialisation <strong>de</strong> vos produits ? Si nonqu’est ce qui peut être amélioré et comment ?9. Y a-t-il <strong>de</strong>s taxes à payer par rapport à votre production ? Si oui lesquelles ?10. Quels sont les principales dépenses qui consomment votre revenu?- Achat <strong>de</strong> la nourriture ;- Education <strong>de</strong>s enfants ;- Soins médicaux ;- Produits non alimentaires ;- Dépenses agricoles ;- Loyer ;- Problèmes sociaux (<strong>de</strong>uil, mariage, etc.) ;- Autres : spécifier………<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 77 / 87


Quelques images <strong>de</strong>s sites visitésFigure 1: Une parcelle agricole à NdjiliFigure 2 : Une parcelle agricole ensablée à TadiFigure 3: Une ven<strong>de</strong>use <strong>de</strong>s biomasses végétales à enfouirFigure 4: Un profil <strong>de</strong> sol sableux à TadiFigure 5: un ouvrage hydroagricole détruitFigure 6: Une digue érodée par la pluie<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 78 / 87


Figure 7: Enfouissement <strong>de</strong> la matière organiqueFigure 8: Planches sableuses à enrichir en matière organiqueFigure 9: Une maraîchère <strong>de</strong> Masina rail<strong>Action</strong> Contre la Faim / Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’agriculture périurbaine <strong>de</strong> <strong>Kinshasa</strong>, 2009 /RDC 79 / 87

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