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Entrepreneuriat et création d'entreprise - Iweps

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mobilisée sur la question de l’« entrée en entrepreneuriat » <strong>et</strong> de la genèse des entreprises. L’exploration de cenouveau champ d’investigation constitue un défi que le chercheur se doit de relever.Néanmoins, les enjeux liés à c<strong>et</strong>te thématique commandent d’élargir la question à celle des facteurs de réussitedes nouveaux entrepreneurs. Dans ce domaine, les théories de la gestion d’entreprise attirent l’attention sur lamultiplicité des dimensions à intégrer à la réflexion (e. a. Chandler A. D., 1972 ; Bidault F., 1988). Parmi cellesci,certaines relèvent plus particulièrement du champ de l’analyse sociologique des organisations. Cescomposantes organisationnelles devraient être abordées par toute recherche sociologique concernée par le thèmede l’entrepreneurship <strong>et</strong> de sa réussite.Par ailleurs, les recherches actuellement en cours tendent à montrer que la création de nouveaux emplois estsurtout le fait de la création <strong>et</strong> du développement de nouvelles entreprises, souvent de taille p<strong>et</strong>ite ou moyenne.C’est notamment le cas en Région wallonne, où 95 % des entreprises apparues entre 1993 <strong>et</strong> 1996 sont des TPEou des PE (Service des études <strong>et</strong> de la statistique, Ministère de la Région wallonne : Annuaire statistique de laWallonie, module économique 2002) <strong>et</strong> où ce type d’entreprise occupe une position centrale (Comblé K. <strong>et</strong> al.,2000).Devant un tel constat, il est crucial de s’interroger sur les conditions d’émergence <strong>et</strong> de réussite de nouveauxproj<strong>et</strong>s entrepreneuriaux, <strong>et</strong> plus particulièrement dans notre région. Dans c<strong>et</strong>te optique, se posent un certainnombre de questions essentielles :- qui sont les nouveaux entrepreneurs ?- quels sont les mécanismes économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels qui les ont amenés à se lancer dans ledéveloppement <strong>et</strong> la réalisation d’un proj<strong>et</strong> d’entreprise ?- quelles sont leurs motivations ?- quelles sont les difficultés auxquelles ils ont dû faire face ?- quels appuis ont-ils rencontrés ?- quels sont leurs besoins ?- quels sont les éléments qui, une fois l’entreprise mise sur pied, conduisent à la réussite ou à l’échecdu proj<strong>et</strong> ?- comment améliorer les conditions de réussite dans le cadre des contraintes juridiques <strong>et</strong> budgétairesactuelles ?L’apport de réponses à de tels questionnements en ce qui concerne notre région perm<strong>et</strong>tra, non seulement unenrichissement de la connaissance des logiques entrepreneuriales en Wallonie, mais aussi la mise en place demesures de remédiation assurant, à terme, de meilleures conditions de réussite des nouvelles activitésproductives dans c<strong>et</strong>te région <strong>et</strong>, in fine, la dynamisation de l’offre d’emploi.C’est pourquoi le Service des études <strong>et</strong> de la statistique a initié une ligne de recherche sur l’entrepreneuriat enrégion wallonne. Ce proj<strong>et</strong> se centre plus particulièrement sur les entrepreneurs œuvrant dans le secteurmarchand de notre région. Il contribuera à affiner la vision du tissu productif wallon <strong>et</strong> à comprendre ladynamique de celui-ci.La première étape de ce proj<strong>et</strong> a consisté en l’examen de la littérature relative à la thématique générale del’entrepreneuriat <strong>et</strong> de la création d’entreprises. D’emblée, nous avons opté, afin d’enrichir la réflexion, pour uneexploration de l’ensemble de la littérature, quels que soient les cadres géographiques ou socio-historiquesconcernés par les publications. Il conviendra, lors de la poursuite de notre proj<strong>et</strong>, d’élaborer des cadres deréférence originaux <strong>et</strong> à la lumière des spécificités de la région wallonne.Le résultat de c<strong>et</strong> examen de la littérature est l’obj<strong>et</strong> du présent document.D’emblée, il faut souligner que l’exploration de c<strong>et</strong>te littérature n’est pas chose aisée. Celle-ci est vaste <strong>et</strong> trèshétérogène, comme le font remarquer Fucini J. <strong>et</strong> Fucini S. (1985) <strong>et</strong> Venkataraman S. (1997). Les concepts quis’y rattachent sont légion (Kent C. <strong>et</strong> al., 1982) <strong>et</strong> connaissent, depuis ces dernières années, des mutationsprofondes (Gould A., 1986 ; Bygrave W. 1993, 1995). Il est, par conséquent, utopique de vouloir établir un<strong>et</strong>héorie unique de l’entrepreneuriat (Dyer W., 1992, 1994). La multiplicité des approches disciplinaires(économie, histoire, management, sociologie, psychologie, droit, …), ainsi que la diversité des préoccupations,sont à la source de la richesse <strong>et</strong> de la complexité de c<strong>et</strong>te thématique. C’est d’ailleurs c<strong>et</strong>te richesse <strong>et</strong> c<strong>et</strong>tecomplexité qui en rendent l’exploration difficile, notamment lorsqu’on aborde le cas spécifique des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong>moyennes entreprises (Julien P., 1993, Julien P. <strong>et</strong> Marchesnay M., 1989).4


Par ailleurs, Thuderoz C. distingue deux niveaux de lecture : on peut, d’une part, envisager l’entreprise dans sarelation à l’ordre social, en tant qu’institution ; d’autre part, on peut l’étudier dans son ordre interne. Les propossont bien entendu différents selon qu’on se place dans l’une ou l’autre de ces perspectives.Venkataraman S. (1997 : 120), constatant que les réflexions scientifiques concernant l’entrepreneuriat ont, enfait, tendance à faire de l’entrepreneur le centre des préoccupations, soutient que le champ d’investigationpourrait être beaucoup plus large : « entrepreneurship as a scholarly field seeks to understand how opportunitiesto bring into existence future goods and services are discovered, created, and exploited, by whom, and with whatconsequences ».Ainsi défini, l’obj<strong>et</strong> pose questions à divers niveaux qui sont autant d’entrées en matière possibles pourdifférentes disciplines : les opportunités de création de nouveaux marchés (futurs), leur exploitation par desindividus <strong>et</strong> les conséquences économiques, psychologiques, sociales de c<strong>et</strong>te recherche <strong>et</strong> exploitation demarchés futurs, tant pour les individus que pour la société tout entière. La relation des intérêts privés(individuels) <strong>et</strong> des intérêts sociaux de l’entrepreneuriat intéresse aussi Verstra<strong>et</strong>e T. (2000), pour qui l’ordrecréé par l’entrepreneur, à partir d’une modification partielle de l’ordre existant, n’est profitable à l’entrepreneur(pas seulement économiquement) que si l’ordre socioéconomique dans lequel il s’insère y trouve également unintérêt <strong>et</strong> en tire de la valeur. A un autre niveau, Verstra<strong>et</strong>e évoque aussi le fait que l’étude de l’entrepreneuriatne peut se limiter à l’étude de l’entrepreneur pour la simple (<strong>et</strong> non seule) raison que l’entreprise (oul’organisation) qui naît de la dynamique entrepreneuriale peut avoir une existence indépendante de son« initiateur », échapper à son contrôle.Les trois auteurs précités argumentent donc en faveur d’une conception élargie de la problématique del’entrepreneuriat. Venkataraman S. (1997) soutient que, par ce biais, la recherche en ce domaine trouverait lemoyen de dépasser les problèmes auxquels elle est souvent confrontée, notamment celui posé par l’hétérogénéitédes points de vue <strong>et</strong> des niveaux d’analyse, l’impossibilité de construire une connaissance cumulative, <strong>et</strong> uncertain manque de légitimité. Peut-être n’est-il pas nécessaire de rendre impératif c<strong>et</strong> élargissement du propospour chaque discipline, on risquerait de la sorte de mépriser celles dont l’analyse porte essentiellement surl’ordre interne de l’entreprise. C’est plutôt sur la complémentarité des unes <strong>et</strong> des autres (multidisciplinarité) quel’on doit s’appuyer, <strong>et</strong> ainsi élargir le champ de vision. L’hétérogénéité des niveaux d’analyse <strong>et</strong> des objectifsreste néanmoins, quoi qu’en pense Venkataraman S., un obstacle à la construction d’un corps de connaissancesinterdisciplinaire en matière d’entrepreneuriat.1.1. La théorie économiqueEn 1982, Casson M. publie son livre consacré à l’entrepreneur (traduit en français en 1991). Il y affirme, demanière catégorique, l’absence d’une théorie économique bien établie de l’entrepreneur. C<strong>et</strong>te absence tiendraitselon lui à deux facteurs. D’une part, la pensée néoclassique a, pendant longtemps, empêché l’émergence de toutintérêt pour l’étude de l’entrepreneur comme acteur de la prise de décision, en banalisant celle-ci, la réduisant àl’application mécanique de règles mathématiques d’optimisation. D’autre part, l’école autrichienne (von Wieser,1914) <strong>et</strong> son approche subjectiviste (jugée excessive par Casson M.) a, elle aussi, freiné l’élaboration d’un<strong>et</strong>héorie de l’entrepreneur, en interdisant toute prédiction du comportement individuel.On constate toutefois que des réflexions sur l’entrepreneur avaient déjà été initiées avant que les théoriesclassiques <strong>et</strong> néoclassiques ne relèguent ce suj<strong>et</strong> à l’arrière-plan. Ces réflexions n’ont pas, pour autant, donnénaissance à une véritable théorie de l’entrepreneur. De fait, certaines d’entre elles étaient encore empreintes deconsidérations morales, politiques ou religieuses.On peut, par exemple, évoquer la pensée des mercantilistes qui s’exprime aux 16 ème <strong>et</strong> 17 ème siècles, alors quel’entreprise privée agricole, industrielle <strong>et</strong> commerciale connaît ses premiers développements. L’entrepriseapparaît, aux yeux des mercantilistes, comme perm<strong>et</strong>tant un certain accroissement des richesses <strong>et</strong>, dès lors,prom<strong>et</strong>teuse. Dans c<strong>et</strong>te perspective, l’activité marchande est particulièrement valorisée, considérée commeactivité supérieure, reconnue comme étant d’intérêt public, les intérêts des marchands se confondant avec ceuxde la Nation. Dans son traité d’économie politique publié en 1616, De Montchrétien A. évoque l’entrepreneurcomme « un individu qui passe contrat avec l’autorité publique pour assurer la réalisation de divers travaux oud’une mission quelconque » (Boutillier, Uzunidis, 1999 : 23). L’entrepreneur-marchand, travaillant sous laprotection du Prince, est l’une des figures saillantes de c<strong>et</strong>te époque. Sur le plan des idées, le 16 ème siècle estmarqué par l’émergence de l’individualisme <strong>et</strong> de la notion de souverain<strong>et</strong>é de la personne par rapport à lacollectivité. Le mercantilisme, en particulier, va jusqu’à considérer l’égoïsme comme institution régulatrice de lasociété. Idéologiquement, ce climat est plutôt favorable à l’actualisation de proj<strong>et</strong>s entrepreneuriaux individuels.6


La pensée des marginalistes, dans la lignée de l’école classique, conçoit également l’entreprise comme simple« fonction de production » <strong>et</strong> n’attribue pas une place plus grande à l’entrepreneur. Walras L. (1874) considèrepar exemple que le rôle de l’entrepreneur réside dans la combinaison simple des facteurs de la production, ce« service » étant gratuit. Boutillier S. <strong>et</strong> Uzunidis D. soulignent, à ce propos, la question du profit, que c<strong>et</strong>teperspective laisse sans réponse (1995 : 21).Dans les années 1920, certains économistes replacent l’entrepreneur au centre de l’analyse <strong>et</strong>, dans les années1930, Schump<strong>et</strong>er lui attribue une place centrale au sein de l’activité économique : il est identifié comme étant leprincipal acteur du changement. L’équilibre <strong>et</strong> l’optimisation constituaient la préoccupation principale desthéories classiques ; en rupture par rapport à ce modèle, Schump<strong>et</strong>er postule que « le déséquilibre dynamique,créé par le changement, <strong>et</strong> non plus l’équilibre optimum, constitue la norme d’une économie en bonne santé <strong>et</strong> laréalité centrale de la théorie <strong>et</strong> de la pratique économique » (cité par Wtterwulghe, 1998 : 41).Après la deuxième guerre mondiale, de nombreuses analyses se concentrent sur la fonction du manager, œuvrantau sein de grandes entreprises. L’intérêt porté à la p<strong>et</strong>ite entreprise <strong>et</strong> aux créateurs d’entreprise est alors trèsfaible.Les études sur l’entrepreneuriat connaissent un regain d’intérêt après les années 1960, avec une attentionparticulière pour la p<strong>et</strong>ite entreprise. C<strong>et</strong> essor continuera de croître au cours des années 1980, durant lesquellesle nombre d’études se multiplie. La grande entreprise est largement critiquée, perçue comme incapable des’adapter à un nouveau contexte économique où le changement est de plus en plus rapide <strong>et</strong> la concurrence deplus en plus forte. L’emploi est, en eff<strong>et</strong>, en recul dans les grands établissements industriels, tandis que dans lesp<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises, on assiste à des créations d’emplois, ou, tout au moins, au maintien de ceux-ci.C<strong>et</strong> intérêt pour les p<strong>et</strong>ites structures dépasse le monde de la production ; des arguments généraux, résumés dansla formule « small is beautifull », sont en eff<strong>et</strong> de plus en plus fréquemment formulés à c<strong>et</strong>te époque, rej<strong>et</strong>ant ledéveloppement des grands groupes au profit de regroupements moins structurés. Les années 1980 sontcaractérisées, par ailleurs, par la résurgence de l’individualisme (Boutillier S. <strong>et</strong> Uzunidis D., 1995 : 7) quialimente l’intérêt pour des thèmes tels que l’esprit d’entreprise ou l’action d’entreprendre.La théorie économique de l’entrepreneur semble avoir suivi l’évolution de l’économie <strong>et</strong> de la société. Ces deuxéléments doivent être mis en parallèle. On verra qu’il en est de même pour les autres approches scientifiques.Les théoriciens économiques ont successivement privilégié différents aspects de l’entrepreneur : les premiers àavoir identifié l’entrepreneuriat comme obj<strong>et</strong> d’étude scientifique l’ont lié à la prise de risque ; d’autres suivirent,qui mirent l’accent sur le rôle innovateur de l’entrepreneur. Plus tard, le rôle de manager mobilis a la réflexion,<strong>et</strong>, enfin, dans un contexte de concentration du capital <strong>et</strong> de renforcement des grands groupes financiers, latendance à m<strong>et</strong>tre en avant, à encourager (voire à glorifier) l’initiative individuelle <strong>et</strong> la liberté d’entreprise,reprit.Boutillier <strong>et</strong> Uzunidis (1999 : 11-12) attirent pertinemment notre attention sur les aspects idéologiques de lathéorie de l’entrepreneur : la mise en avant de l’entrepreneur, de l’esprit d’entreprise, de la création d’entreprise,de la p<strong>et</strong>ite entreprise, <strong>et</strong>c., n’est-elle pas aussi « une idéologie pour temps de crise, perm<strong>et</strong>tant notamment depallier les carences de la grande entreprise » ? Ces deux auteurs s’interrogent face à une situation quelque peuparadoxale où l’initiative individuelle de l’entrepreneur reste glorifiée, encouragée, alors que la tendance est aurenforcement de la grande entreprise (fusions, absorptions,…). C’est que celle-ci n’est plus à même d’apporterles réponses à des questions d’importance telle que celle des exclusions du marché du travail. On peut aussiém<strong>et</strong>tre l’hypothèse que le fait de placer tous ses espoirs dans les ressources individuelles (l’acteur-miracle)plutôt que dans le collectif, se produit lorsque les opérateurs publics <strong>et</strong> les collectivités apparaissent eux-mêmesimpuissants à résoudre les questions les plus cruciales.1.2. La sociologieLa sociologie ne s’est que tardivement intéressée aux thématiques liées à l’entrepreneuriat. Parallèlement audéveloppement des théories sur les organisations, elle a privilégié l’étude de l’entreprise en tant qu’espacesocialement organisé <strong>et</strong> structuré, plutôt qu’en tant qu’action. Ceci explique une production scientifiqueconcernant l’entreprise plus abondante que les études sociologiques centrées sur l’entrepreneur, l’espritd’entreprise ou la création d’entreprise. Par ailleurs, les sociologues du travail ne sont guère intéressés non plus àl’entrepreneuriat <strong>et</strong> à l’entrepreneur. La sociologie francophone des métiers <strong>et</strong> des professions concentre sesanalyses sur l’emploi salarié, au sens large du terme, <strong>et</strong> les processus de socialisation au travail (Francq B. <strong>et</strong>Maroy C., 1996 ; Dubar C. <strong>et</strong> Tripier P., 1998). Certaines recherches traitent plus précisément des cadres, tellecelle menées, entre autres, par Aubert N. <strong>et</strong> de Gaulejac (1991), Alter N. <strong>et</strong> Dubonn<strong>et</strong> C. (1994) <strong>et</strong> Guyot J.L. <strong>et</strong>8


Bonami M. (2000), ces derniers abordant le cas particulier des professeurs d’université. D’autres étudesenvisagent le cas des professions libérales, telles celles réalisées, notamment, par Savatier P. (1947), Arliaud M.(1987), Herzlich C. <strong>et</strong> al. (1993) <strong>et</strong> Karpik L. (1995). Néanmoins les ressources francophones sont très peuconséquentes quand il s’agit de considérer le métier d’entrepreneur <strong>et</strong>/ou le patronat (Ganty A. <strong>et</strong> Hiernaux J.,1981 ; Gresle F., 1985 ; Amiot M., 1991 ; Scieur P., 2000). La sociologie anglophone présente les mêmescaractéristiques, avec un intérêt peut-être plus marqué pour les professionnals (professions libérales, cadres àhaut degré de responsabilité <strong>et</strong> d’autonomie, tels que les professeurs d’université <strong>et</strong> les médecins, notamment enmilieu hospitalier) <strong>et</strong> fournit, dès lors, peu de cadres de référence pour l’analyse de l’entrepreneuriat.Sainsaulieu R. (1992) remarque une tendance générale, manifeste aussi chez les sociologues, qui consis te àconfondre les deux obj<strong>et</strong>s, pourtant bien distincts, que sont l’entreprise d’une part, <strong>et</strong> l’entrepreneur d’autre part.Il fait le constat de la rar<strong>et</strong>é des travaux sociologiques traitant directement des « dirigeants » <strong>et</strong> regr<strong>et</strong>te c<strong>et</strong> étatde fait, car il ne peut y avoir, selon lui, de sociologie de l’entreprise sans sociologie de ses patrons (1992 : 150).La rar<strong>et</strong>é des études sociologiques concernant l’entrepreneur ou les créateurs d’entreprise tient également aurisque de réductionnisme <strong>et</strong> de psychologisme présent lorsqu’on aborde ces suj<strong>et</strong>s.En ce qui concerne l’intérêt porté par la sociologie à l’entreprise proprement dite, il est relativement tardif.Bernoux P. fournit quelques explications à ce propos. Le développement d’une sociologie des entreprisesnécessitait, selon lui, un pré-requis : le développement de la sociologie des organisations. Celle-ci a fourni lesoutils qui ont permis de penser l’entreprise comme « un suj<strong>et</strong> sociologique, capable d’autonomie <strong>et</strong> créatrice desocial au sens fort du terme, ce qui lie les individus <strong>et</strong> fait une société » (Bernoux P., 1999 : 13-14).Une autre explication tient à la nature des perspectives dégagées par la sociologie, en lien direct avec son obj<strong>et</strong>principal, défini par Bernoux comme : premièrement, l’étude de la construction des règles que tout groupehumain se donne pour agir, <strong>et</strong> deuxièmement, l’analyse de la construction du sens que les individus donnent àleur action. Or, jusque 1975 environ, le mode d’approche de l’entreprise ne perm<strong>et</strong>tait pas de la penser comme« centre d’autonomie <strong>et</strong> de capacité à créer des règles » (Bernoux, 1999 : 10). L’entreprise a longtemps étéperçue comme entièrement déterminée par des contraintes externes, sans qu’aucun espace de liberté ne soitreconnu au groupe humain qui la constitue.Par ailleurs, le véritable obj<strong>et</strong> sociologique était le travail. Ce dernier était le plus souvent envisagé dans uneperspective instrumentale (l’entreprise n’étant que le lieu de son accomplissement), ou faisait l’obj<strong>et</strong> d’uneinterprétation sociopolitique (l’entreprise étant, dans ce cas, considérée comme le lieu d’un rapport de force, deconflits, d’exploitation, voire d’aliénation, mais aussi comme lieu de médiation, par le biais du syndicalisme).Spurk J. (2000) établit un constat semblable, qualifiant la sociologie (française) de l’entreprise d’ « enfanttardif ». Il r<strong>et</strong>race le chemin <strong>et</strong> les contingences qui, en France, ont conduit la sociologie à s’intéresser àl’entreprise « en tant que lieu de création de richesses, d’identité <strong>et</strong> de lien social » (2000 : 13) <strong>et</strong> pose la questiondes rapports entre l’entreprise <strong>et</strong> la société au sein de laquelle elle existe (2000 : 13).Parmi les événements qui ont favorisé le développement d’une sociologie de l’entreprise, après 1975, Bernoux P.(1999 : 11) évoque tout d’abord la crise économique : face à la montée du chômage, l’entreprise est apparuecomme « acteur capable de sauvegarder l’emploi <strong>et</strong>, à travers lui, une valeur essentielle de socialisation de notresociété ». Sainsaulieu (1992, 1997) évoque c<strong>et</strong> épisode comme celui de la « réhabilitation » de l’entreprise dansla conscience collective. Ce n’est pas sans paradoxe : identifiée comme acteur incontournable pour sauvegarderl’emploi, l’entreprise est aussi la scène d’exclusions.Sainsaulieu R. (1992 : 25-26) perçoit dans ces caractéristiques contextuelles les raisons de la légitimité d’unesociologie de l’entreprise : « Il devenait légitime de s’interroger sur l’entreprise contemporaine autrement qu’enhistorien, économiste ou juriste, car les sociologues pouvaient y voir plus qu’un simple appareil de production ouun territoire de combats sociaux épisodiques. Ils découvraient en l’entreprise contemporaine réhabilitée lanaissance d’une véritable institution fondatrice de lien social <strong>et</strong> de culture intéressant la société tout entière ».Ensuite, l’apparition de certaines questions, d’ordre théorique ou pratique, contribuera indirectement à renforcerl’idée de l’entreprise comme lieu de création sociale autonome. Parmi les thèmes émergents, on r<strong>et</strong>rouvenotamment le thème de la culture d’entreprise, celui des politiques d’intégration <strong>et</strong> de mobilisation destravailleurs, celui de la recherche de consensus,… Plus globalement, c’est le débat autour du rapprochement del’entreprise <strong>et</strong> de la société qui est ouvert.9


L., 1987) tient dans la proposition suivante : « Sinon l’harmonie, tout du moins la possibilité des relations entrepersonnes repose (…) sur des systèmes d’équivalences partagées, des grandeurs communes, perm<strong>et</strong>tant à chacunde r<strong>et</strong>rouver les repères (obj<strong>et</strong>s, individus, relations) qui vont guider ses relations dans la situation, lui fournir leséléments de caractérisation de celle-ci. Ces grandeurs, ces systèmes d’équivalences, se déploient dans desmondes régis par la cohérence des principes qui y sont activés » (Amblard H <strong>et</strong> al., 1996 : 78).C<strong>et</strong>te approche propose donc de comprendre les modalités de construction d’accords, non plus à travers les jeuxdes acteurs, mais par les justifications sur lesquelles elles reposent. La coopération n’est, en eff<strong>et</strong>, possible quegrâce à l’existence de cadres communs, de conventions, entendues comme « systèmes d’attentes réciproques surles compétences <strong>et</strong> les comportements, conçus comme allant de soi <strong>et</strong> pour aller de soi.» (Bernoux, 1999 : 208).Les auteurs définissent six mondes (sous des formes idéal-typiques) régis par la cohérence des principes qui ysont activés. Ces mondes sont aussi appelés natures, faisant ainsi allusion à ce qui paraît naturel dans un groupe.Chaque monde identifie un principe supérieur commun, un ordre de grandeur (de l’état de grand à l’état de p<strong>et</strong>it,ou de ce qui est le plus valorisé à ce qui l’est moins), un répertoire d’obj<strong>et</strong>s qui confortent <strong>et</strong> matérialisent lebien commun. Pour brièvement évoquer les six natures identifiées par Boltanski L. <strong>et</strong> Thévenot L. (1987), on seréfère à Bernoux P. (1999 : 203-204) : « Il y en a six : inspirée (la créativité), domestique (l’art des relationsfamiliales, de la tradition), du renom (relations publiques, ved<strong>et</strong>tes, opinion), civique (le fait de tous, l’égalité),marchande (biens convoités par tous, équivalence monétaire), industrielle (impératif de productivité) ». Unerelative harmonie est, en principe, assurée au sein d’un même monde, notamment par la référence au principesupérieur commun qui le régit. En réalité, chaque situation concrète est le lieu de friction de différents mondes <strong>et</strong>,par conséquent, suj<strong>et</strong>te à controverses. L’entreprise est, par exemple, un lieu caractérisé par la présence deplusieurs natures qui s’accommodent. La théorie des conventions pose la question des modalités de constructiond’accords en termes d’équivalence entre des natures : dans le cadre de la relation de travail, identifiée commenécessairement conflictuelle <strong>et</strong> coopérative, des équivalences sont à trouver entre le salaire (qui relève de lanature marchande) <strong>et</strong> la productivité (qui relève de la nature industrielle ou domestique). La relation de travailest qualifiée de confiance dans l’ordre domestique, <strong>et</strong> de production dans l’ordre industriel.Une autre théorie sociologique nous éclaire sur les conditions de l’accord <strong>et</strong> de sa permanence, dans lesorganisations : il s’agit de la sociologie de la traduction (Callon, 1989 ; Latour B., 1992). Celle-ci est, en outre,particulièrement intéressante lorsqu’il s’agit d’expliquer le changement <strong>et</strong> l’innovation dans les organisations <strong>et</strong>dans l’entreprise en particulier. C<strong>et</strong>te dernière question est précisément une des préoccupations de premier plan àl’heure actuelle, parmi les théoriciens <strong>et</strong> les acteurs socioéconomiques. Si le questionnement de départ desauteurs de la sociologie de la traduction est plutôt d’ordre épistémologique (question portant sur la constructiondu discours scientifique), les outils qu’ils proposent n’en sont pas moins pertinents pour appréhender l’entreprise<strong>et</strong> ce qui s’y passe. On peut notamment étudier l’entreprise à travers le concept de réseau, comme sommed’entités humaines <strong>et</strong> non-humaines, articulées entre elles (« méta-organisation » rassemblant des humains <strong>et</strong> desnon humains, « mis en intermédiaires » les uns avec les autres). Par ailleurs, on peut considérer l’entreprisecomme faisant partie de réseaux, comme entité parmi d’autres, dont la stabilité conditionne celle de l’ensemble.(Amblard H. <strong>et</strong> al. : 1996 : 168). Les sociologues de la traduction soutiennent que la mise en œuvre d’uneinnovation nécessite une chaîne d’acteurs pour lesquels c<strong>et</strong>te innovation doit devenir un enjeu. C<strong>et</strong>te chaîne seconstitue à travers un long travail d’intéressement des acteurs, impliqués de près ou de loin. Ce travaild’intéressement passe par une opération de traduction des intérêts des acteurs dans un langage qui est le leur ouqu’ils peuvent s’approprier, qui répond à leur logique, qui s’inscrit dans leurs préoccupations <strong>et</strong> leursreprésentations. C’est l’analyse du cheminement qui mène au changement, ou du changement « en train de sefaire », qui intéresse les sociologues de la traduction.On le voit, au terme de c<strong>et</strong> exposé de l’évolution du questionnement sur l’entreprise <strong>et</strong> des concepts choisis pourévoquer les problématiques autour de c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong>, la sociologie pose un regard multiple sur l’entreprise. Il est, dèslors, difficile d’articuler les différents référentiels théoriques dans un paradigme unique. Certains auteurs ont,néanmoins, tenté c<strong>et</strong> exercice. Ainsi, Amblard H. <strong>et</strong> al. (1996) <strong>et</strong> Bernoux P. (1999) proposent une approche,centrée sur le concept de logique d’action, qui vise à répondre à la double nécessité, d’une part, de « j<strong>et</strong>er desponts entre théories, écoles, paradigmes » (Amblard H. <strong>et</strong> al., 1996) <strong>et</strong>, d’autre part, d’intégrer les outils mis àdisposition par l’analyse stratégique tout en apportant une nuance à sa lecture trop conflictuelle (centrée sur lesjeux de pouvoir). C<strong>et</strong>te approche est d’un intérêt des plus évident dans la mesure où elle accorde une égaleimportance aux situations concrètes d’action, aux variables de contexte <strong>et</strong> à l’expérience passée des individus <strong>et</strong>des collectivités, ainsi qu’à leur histoire.De fait, elle se préoccupe des composantes biographiques, relationnelles, culturelles <strong>et</strong> situationnelles, desstratégies, des attitudes <strong>et</strong> des comportements des acteurs sociaux, <strong>et</strong> ce, dans une perspective dynamique.11


D’autre part, c<strong>et</strong>te approche pluridimensionnelle évite le piège du morcellement de l’obj<strong>et</strong> d’étude <strong>et</strong> doitperm<strong>et</strong>tre d’appréhender celui-ci dans sa cohérence sociologique globale.1.3. La psychologieTout comme la sociologie, la psychologie ne dispose pas, à notre connaissance, d’un corpus théorique solide ence qui concerne l’entrepreneuriat <strong>et</strong> l’entrepreneur. C<strong>et</strong>te absence n’est nullement à attribuer à un manque dequestions <strong>et</strong> de travaux sur le suj<strong>et</strong>. Nombreux sont les scientifiques qui ont cherché à établir le profilpsychologique de l’entrepreneur <strong>et</strong> il existe une abondante littérature sur le suj<strong>et</strong>. De nombreux auteurs ont, parailleurs, tenté d’établir des liens entre le type psychologique d’entrepreneur <strong>et</strong> la performance de l’entreprise. Lesthèmes de la motivation ou de « l’esprit d’entreprise » ont, eux aussi, suscité beaucoup d’intérêt. Certains auteursse sont basés sur les observations précitées pour construire des typologies. Enfin, pour être compl<strong>et</strong>, il fautencore évoquer les interprétations de type psychanalytique. Nous évoquerons les références de quelques-uns unsde ces travaux par la suite.Les productions de la psychologie en matière d’entrepreneuriat souffrent de nombreuses critiques. Certains,sociologues, entre autres, l’ont notamment accusée « d’avoir des buts d’intégration, voire manipulatoires,éliminant les problèmes de rapports sociaux <strong>et</strong> de pouvoir » (Bernoux, 1999 : 67). Des critiques d’un autre ordrevisent principalement le manque de confirmation empirique de nombreux modèles proposant des stéréotypespsychologiques de l’entrepreneur. Ceux-ci décrivent trop souvent les extrêmes d’une population donnée, de sorteque l’on n’y reconnaît absolument pas la grande majorité des individus qui la composent. C’est une des critiquesformulées par Chell E. (1985) à l’encontre du modèle de K<strong>et</strong>s de Vries M.F.R. (1977). Pour ce dernier,l’entrepreneur est caractérisé par une personnalité déviante, incapable de s’intégrer dans toute organisationpréexistante. C<strong>et</strong>te inadéquation est une source d’angoisse contre laquelle il ne peut lutter qu’en créant lui-mêmesa propre organisation, sa propre entreprise.Parmi les tentatives d’identification d’un (ou de plusieurs) traits psychologiques qui caractériserai(en)t le groupedes entrepreneurs par rapport au groupe des non-entrepreneurs, on peut citer celle de McClelland (1961), dontles travaux m<strong>et</strong>tent en avant le besoin d’accomplissement (« the achievement motivation ») commecaractéristique première de l’entrepreneur. Timmons (Timmons J.A. <strong>et</strong> al., 1977) liste, quant à lui, pas mo ins devingt caractéristiques qui différencient les entrepreneurs des autres. Dans une édition plus récente du mêmeouvrage (1999 : 220-225), il r<strong>et</strong>ient six thèmes dominants relatifs aux attitudes <strong>et</strong> comportements (« desirableand acquirable ») caractérisant l’entrepreneur : « commitment and d<strong>et</strong>ermination ; leadership ; opportunityobsession ; tolerance of risk, ambiguity, and uncertainty ; creativity, self-reliance, and ability to adapt,motivation to excel ». On le voit, la frontière entre les caractéristiques attendues <strong>et</strong> celles qui sont effectivementobservées n’est pas toujours très claire <strong>et</strong> la limite entre le discours analytique <strong>et</strong> le discours prescriptif estfacilement franchie.Pour terminer, on peut reprendre la suggestion de Venkataraman S. (1997), qui signale que les progrès de lapsychologie cognitive ouvrent des perspectives intéressantes d’investigation autour de questions peu traitéesjusqu’alors. Il s’agit notamment d’identifier les différences entre entrepreneurs <strong>et</strong> non-entrepreneurs du point devue cognitif (importance de l’accès à l’information, les « knowledge corridors » ou connaissances spécifiques,différences interindividuelles de traitement du risque au niveau cognitif…). On peut aussi étudier les différencesinterindividuelles du point de vue comportemental (différence des processus créatifs, des stratégies face aurisque…)1.4. Les sciences de la gestionLe management est avant toute chose « un ensemble de pratiques empiriques tâtonnantes, puis systématiséesautour d’une doctrine, le taylorisme, s’efforçant d’établir les bases scientifiques d’un système d’organisation dutravail idéal » (Tapia C., 1991 : 27). A l’origine, le management est bien une pratique : il s’agit de « l’art decommander, de manier les hommes <strong>et</strong> les choses, d’articuler les facteurs de production, dont la force de travail,de maîtriser les situations internes <strong>et</strong> les événements externes, en vue d’obtenir les meilleurs résultatséconomiques possibles » (Tapia C., 1991 : 26). A c<strong>et</strong>te première conception de la gestion comme pratique, estassociée une perception relativement restreinte de l’entreprise comme « cellule du système économique ».Progressivement cependant, les connaissances acquises de l’expérience seront systématisées <strong>et</strong> vont constituer uncorps autonome, qui fera l’obj<strong>et</strong> d’un enseignement dans les « business schools » ou à l’université. Lemanagement tendra vers une visée de plus en plus analytique. Peu à peu, son champ s’élargit, intégrant desaspects plus complexes de la vie de l’entreprise <strong>et</strong> des organisations de manière plus générale.12


Le management est bien à la fois une pratique <strong>et</strong> un corps de connaissances théoriques, la première de cescaractéristiques étant aussi celle qui, historiquement, précède la seconde. Drancourt M. fait apparaître ce doubleaspect en le définissant comme « la théorie <strong>et</strong> la pratique des entreprises <strong>et</strong> plus généralement de toutes lesstructures organisées » (1998 : 235). Le management vise l’élaboration de politiques « scientifiques » del’organisation <strong>et</strong> du commandement.Le management s’est enrichi des préoccupations <strong>et</strong> avancées des sciences sociales. Grâce aux travaux <strong>et</strong>enquêtes de ces dernières décennies, il a été amené à prendre en compte des aspects de la vie de l’entrepriseignorés jusque là tels que, par exemple, les systèmes de comportements, d’aptitudes, de compétences, ou encoreles mécanismes de la prise de décision, les réseaux de communication <strong>et</strong> d’information, l’ensemble de règles, lesconventions internes, la hiérarchie, les modes d’intégration des groupes ou des individus dans l’organisation…Le management des années 1960, développant notamment un intérêt pour l’environnement dans lequel sontprises des décisions (théorie de la décision) est, en eff<strong>et</strong>, loin du management classique des débuts (Taylor F.W.,1909 ; Fayol H., 1916), qui avait identifié la planification, l’organisation, la coordination <strong>et</strong> le contrôle commeprincipales fonctions des managers (fonctions normatives ne recouvrant pas l’entièr<strong>et</strong>é de leurs activitéseffectives).Parallèlement à l’élargissement du champ du management, c’est aussi la représentation de l’entreprise quiévolue : d’abord considérée comme cellule du système économique (principalement orientée vers des objectifsde production), ensuite comme collectivité, espace social (constitué de relations contractuelles, de systèmes decomportements, de processus cognitifs <strong>et</strong> affectifs,…), <strong>et</strong> enfin, comme réalité sociale <strong>et</strong> culturelle (créatrice desocial, de symboles, de culture, <strong>et</strong> investie de responsabilité par rapport à la société). Si c<strong>et</strong>te tendance de fond àl’élargissement des dimensions prises en compte est bien réelle, il faut cependant m<strong>et</strong>tre un bémol à ce propos.Que dit vraiment le management de l’entreprise comme collectivité, espace social, réalité sociale <strong>et</strong> culturelle, <strong>et</strong>dans quelle mesure ces considérations l’intéressent-t-il, si ce n’est à titre instrumental, à partir du moment où sapréoccupation première reste opérationnelle (la gestion efficace des organisations, une mobilisation <strong>et</strong> unemotivation accrues des travailleurs au service des buts de l’entreprise) ? Un courant critique des années 1970 <strong>et</strong>1980 s’est d’ailleurs exprimé, rem<strong>et</strong>tant en cause la pensée analytique du point de vue de son efficacité directepour l’entreprise.On pourrait plus longuement réfléchir sur le statut épistémologique des sciences de la gestion, situées aucarrefour de regards disciplinaires <strong>et</strong> paradigmatiques diversifiés, focalisant sur un même obj<strong>et</strong> mobilisateur, plusou moins circonscrit. Le statut de c<strong>et</strong>te discipline est peu clair en raison de la difficulté d’identifier ses référentsthéoriques propres, sa méthodologie originale ; elle ne constitue pas un corps de connaissances autonome, dumoins en ce qui concerne une théorie de l’entrepreneur. Face à ses velléités d’autonomie, Tapia C. (1991 : 13) semontre très critique : l’autonomisation du management par rapport aux sciences humaines mène à la dégradationdes connaissances « par appauvrissement du contexte réflexif <strong>et</strong> analytique de leur émergence » (1991 : 13). La« science » du management tend en fait à rompre tout rapport avec les sciences humaines <strong>et</strong> pêche souvent parexcès de schématisation <strong>et</strong> de simplification, produisant des théories normatives <strong>et</strong> dogmatiques, fort appréciées,du reste, des hommes de terrain.2. Pluralité <strong>et</strong> relativité des proj<strong>et</strong>s de systématisation des cadres théoriquesPeu d’auteurs ont déjà tenté de proposer un inventaire critique de la production scientifique concernantl’entrepreneuriat <strong>et</strong> la création d’entreprise. Dans ce contexte, la démarche de Bull I. <strong>et</strong> Willard G. (1995) estoriginale, dans la mesure où elle est propose une série de critères perm<strong>et</strong>tant de structurer c<strong>et</strong> inventaire. Selonces auteurs (1995 : 2), « The existing literature can be grouped into five broad categories. The first, which is notconcerned with theory, focuses on a definition of the word ‘entrepreneur’. A second category might beconsidered the trait approach, i. e., the study of psychological traits of people identified as entrepreneurs.Another is the study of success strategies, reasons offered to explain the success of new and existing businessventures. A fourth category of papers is the study of the formation of new ventures. And finally, there are papersthat study the effect of environmental factors on entrepreneurial actions ».Une telle proposition est intéressante, mais comporte quelques limites <strong>et</strong> peut être critiquée. Ainsi, une desfaiblesses du découpage élaboré par les deux chercheurs américains réside dans le fait que les cinq catégories nesont pas parfaitement mutuellement exclusives. Par exemple, les caractéristiques de l’entrepreneur, telles que ses13


traits de personnalité, pourraient être intégrées à une réflexion sur les facteurs de réussite 3 (« reasons offered toexplain the success »). Ceci rendrait caduque la catégorisation proposée, puisque les recherches relevant de laseconde catégorie pourraient également relever de la troisième. De même, la frontière entre c<strong>et</strong>te dernière <strong>et</strong> cellerelative à l’environnement de l’entreprise n’est pas toujours évidente. C<strong>et</strong>te superposition relative des catégoriespeut cependant être évitée si l’on considère que la troisième catégorie renvoie exclusivement aux facteursstratégiques qui expliquent la réussite ou l’échec de l’entreprise. Dans ce cas, c<strong>et</strong>te catégorie se cantonneraitstrictement aux travaux portant sur les actions organisées <strong>et</strong> organisatrices menées par l’entrepreneur, analyséesdu point de vue de leur impact sur le développement de l’entreprise, abstraction faite des caractéristiques del’entrepreneur ou de son entreprise.Le caractère relatif de la typologie apparaît plus clairement si l’on se réfère à un exemple concr<strong>et</strong>. Prenons celuide l’article de Janssen F. (2000), qui se préoccupe des déterminants de la croissance des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennesentreprises <strong>et</strong> dont l’étude s’apparente donc au troisième courant circonscrit plus ou moins précisément par Bull<strong>et</strong> Willard.Selon Janssen, il est possible de classifier les recherches sur les déterminants de la croissance en cinq famillesprincipales : les travaux centrés sur les caractéristiques du dirigeant, ceux portant sur les caractéristiques del’entreprise, ceux liés à la gestion de celle-ci, ceux analysant l’influence de variables exogènes <strong>et</strong> ceux étudiantles stades de développement de l’entreprise. Dans c<strong>et</strong>te perspective, l’auteur considère donc les catégories 2(traits) <strong>et</strong> 5 (environnement) de Bull <strong>et</strong> Willard comme inscrites dans la catégorie 3 de ces derniers, traitant desfacteurs de succès des entreprises. Ce simple exemple démontre la subordination des typologies élaborées àl’angle d’approche <strong>et</strong> à l’obj<strong>et</strong> privilégié.Le texte de Janssen nous amène également à souligner une autre limite de la typologie de Bull <strong>et</strong> Willard. Eneff<strong>et</strong>, celle-ci s’avère incomplète : la liste des courants identifiés n’est pas exhaustive. On pourrait y ajouter, ens’inspirant de Janssen, un courant lié à l’examen des étapes du développement du proj<strong>et</strong> entrepreneurial <strong>et</strong>/ou del’entreprise. En outre, l’examen attentif de la littérature que nous avons mené nous perm<strong>et</strong> de définir encore uneautre piste non indiquée par les deux spécialistes américains. Il s’agit de l’ensemble des analyses portant sur lerôle <strong>et</strong> les fonctions, tant économiques que sociales, de l’entrepreneur <strong>et</strong> de la création d’entreprise 4 .Face aux limites qui viennent d’être énoncées, faut-il pour autant abandonner toute volonté taxonomique ? Nousne le pensons pas, dans la mesure où l’identification de différentes tendances <strong>et</strong> obj<strong>et</strong>s spécifiques de recherchefacilitera notre positionnement théorique <strong>et</strong> méthodologique. Dès lors, nous structurerons la présentationsynthétique de la littérature relative à notre thème de recherche autour des six axes suivants :1. les approches visant l’élaboration d’un cadre conceptuel ;2. les approches centrées sur la caractérisation empirique <strong>et</strong> la classification des créateurs d’entreprise ;3. les approches étudiant la création en tant que processus ou concrétisation de celui-ci;4. les approches liées à l’identification des facteurs de développement, de succès ou d’échec ;5. les approches environnementales, préoccupées par le contexte de l’action entrepreneuriale <strong>et</strong> lesvariables exogènes à l’entreprise ;6. les approches fonctionnalistes, analysant les rôles <strong>et</strong> fonctions de c<strong>et</strong>te action.Plutôt que de parler de paradigmes, ce qui supposerait un certain niveau de structuration <strong>et</strong> de totalisation, nousparlerons d’approches, terme qui nous paraît plus adéquat pour désigner un ensemble d’analyses ou de réflexionsayant la même préoccupation par rapport à un obj<strong>et</strong> donné.Les recherches <strong>et</strong> théories qui vont maintenant être survolées relèvent tantôt de la microéconomie, tantôt de lamacroéconomie, tantôt de la sociologie des organisations, tantôt de la sociologie générale, tantôt de lapsychologie, tantôt des sciences du management. Ces travaux sont nombreux <strong>et</strong> adoptent des perspectivesvariées. Il sera, par conséquent, impossible d’en faire un inventaire compl<strong>et</strong> <strong>et</strong> détaillé. Tout au plus pourronsnousprésenter ces perspectives de manière concise, sans en développer le contenu. De fait, nous n’avons pas ici3 La délimitation de la troisième catégorie par Bull <strong>et</strong> Willard est elle-même relativement floue. Sont-ce uniquement lesstratégies qui sont visées par ces auteurs ou incluent-ils l’ensembles des raisons avancées pour expliquer la réussite ? Dans cedernier cas, des éléments d’ordre extérieur à l’action de l’entrepreneur <strong>et</strong> à sa stratégie pourraient donc également êtreconsidérés. Les propos des auteurs ne perm<strong>et</strong>tent pas de répondre à la question.4 A ce propos, il serait possible d’argumenter, en faisant référence à Casson (1991), qui propose deux types de définitions del’entrepreneur, l’un indicatif, l’autre fonctionnel, que c<strong>et</strong>te dernière piste relève en fait du premier courant, centré sur le proj<strong>et</strong>conceptuel. Néanmoins, nous n’adopterons pas ce point de vue, étant donné l’importance <strong>et</strong> la spécificité de la littérature« fonctionnaliste ».14


l’ambition de réaliser une étude bibliographique exhaustive de la question (plusieurs tomes n’y suffiraient pas)mais de présenter succinctement les six approches que nous avons isolées, celles-ci devant nous fournir, par lasuite, les éléments nécessaires à la poursuite de l’objectif de notre travail.La présentation des différentes approches se fera sans a priori quant à leur pertinence par rapport à l’objectifspécifique de notre recherche. Le lecteur ne doit pas trouver dans l’ordre de présentation l’expression d’unepréférence quelconque de notre part ou d’une progression dans la valeur heuristique des perspectives présentées.L’intérêt des différentes approches du point de vue de notre problématique propre sera débattu par la suite.Les travaux qui seront présentés sous la même appellation peuvent être d’origines diverses, mais présentent unecommunauté de sensibilité par rapport à l’obj<strong>et</strong> de recherche qui est le nôtre. Remarquons que certains auteurscombinent parfois, au sein de leurs publications, plusieurs approches <strong>et</strong> que, dès lors, le découpage que nousproposons peut paraître artificiel. Il n’en demeure pas moins que celui-ci offre l’avantage de présenter demanière synthétique <strong>et</strong> pédagogique un foisonnement de recherches <strong>et</strong> de théories.3. L’approche conceptuelleUne des préoccupations qui structurent le travail des auteurs rencontrés lors de l’exploration de la littératureporte sur la mise au point du cadre conceptuel scientifique afférent aux notions d’entrepreneur <strong>et</strong>d’entrepreneuriat. C<strong>et</strong>te préoccupation correspond à un enjeu majeur, dans la mesure où c’est de la délimitation<strong>et</strong> de la construction de l’obj<strong>et</strong> de recherche dont il s’agit. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle un chapitrecompl<strong>et</strong> de notre travail y sera consacré. Dès lors, nous nous limiterons, dans ce point, à proposer un inventairegénéral de ce courant de la production scientifique.La conceptualisation des notions qui nous intéressent ici est, comme le font remarquer Redlich F. (1949),Wortman M. (1987), Ireland R. <strong>et</strong> Van Auken P. (1986), Chell E. <strong>et</strong> al . (1991), Filion L. J. (1991, 1997) ouGartner (1990), rendue malaisée par la multiplicité des points de vue envisageables <strong>et</strong> la polysémie de cesmêmes notions. Les difficultés sont d’autant plus grandes que, comme le souligne Wu S. (2000),l’entrepreneuriat n’est pas une notion stable dans le temps <strong>et</strong> correspond à un phénomène en proie à unecontinuelle évolution. C’est pourquoi, diverses démarches coexistent.Tout d’abord, il faut souligner l’importance d’une littérature de type normatif <strong>et</strong> prescriptif concernantl’entrepreneur. Il y est question des compétences, traits de personnalité, qualités, savoirs, ressources que tout(candidat) entrepreneur se doit de posséder. A titre d’exemple, nous citerons de Woot P. (1968), White R.(1977), Kingstone B. (1981), Miner J. (1996a, 1996b), le Cercle Economique de la Fondation Roi Baudouin(1998), Hisrich R. <strong>et</strong> P<strong>et</strong>ers M. (1998) <strong>et</strong> Libecap G. (1998). Ces écrits sont d’un intérêt limité, dans la mesure oùils relèvent plus du discours idéologique ou du sens commun que de la production scientifique. Leur valeurheuristique est relativement faible, aussi nous ne nous y attarderons pas. D’autres publications ont un objectifpragmatique <strong>et</strong> visent le conseil des candidats entrepreneurs. C’est notamment le cas de Desseigne G. (1996) <strong>et</strong>de Basso O. <strong>et</strong> Bieliczky P. (2001).Certains auteurs, tels que Braudel F. (1986), Chadeau E. (1988), Boutillier S. <strong>et</strong> Uzunidis D. (1995, 1996, 1999)ou Kurgan-van Hentenryck (2000) adoptent une perspective socio-historique en s’intéressant à l’identification <strong>et</strong>à la caractérisation des groupes sociaux ou des agents économiques qui, aux divers moments de l’évolutionéconomique, peuvent être identifiés comme « entrepreneurs ». Le travail de ces auteurs m<strong>et</strong> en évidence lecaractère relatif, du point de vue socio-historique, des notions d’entrepreneur <strong>et</strong> d’entrepreneuriat, <strong>et</strong> éclaire leurdimension idéologique.D’autres auteurs procèdent par opposition ou par comparaison pour clarifier les concepts. C’est le cas de CarlandJ. <strong>et</strong> al. (1984), qui soulignent notamment les différences entre entrepreneur <strong>et</strong> propriétaire, ou de Aumont B. <strong>et</strong>Mesnier P. M. (1995), préoccupés par les points communs entre entrepreneur <strong>et</strong> apprenant. Dans c<strong>et</strong>te optique,plusieurs publications concernent la distinction entre entrepreneur <strong>et</strong> manager. Nous pensons, entre autres, àBellu R. (1988), Miner J. (1990) <strong>et</strong> Fagenson (1993). Casson M. (1982), quant à lui, s’intéresse à la distinctionentre entrepreneurs <strong>et</strong> dirigeants de p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises. Carrier C. (1997) identifie, pour sa part, lesspécificités de l’« intrapreneur ».C<strong>et</strong>te manière d’envisager la question nous amène à considérer les nombreux auteurs qui ont tenté d’élaborer unedéfinition compréhensive du concept d’entrepreneur <strong>et</strong> qui se sont donc penchés sur les traits communs desindividus relevant de c<strong>et</strong>te catégorie. C<strong>et</strong>te littérature, concernée par une définition « indicative » (Casson M.,15


1991), est, par conséquent, à la frontière entre les deux premiers axes identifiés précédemment (approchesconceptuelles / approches centrées sur la caractérisation empirique <strong>et</strong> la classification), ce qui démontre, une foisencore, la relative difficulté de classifier les travaux concernant l’entrepreneuriat. Néanmoins, les définitionsindicatives dont il est question dans le premier axe relèvent plus d’une logique déductive 5 , ce qui les distinguedes caractéristiques visées par l’axe deux, plus souvent identifiées dans le cadre d’une démarche inductive. Ilfaut néanmoins adm<strong>et</strong>tre que celle-ci contribue également à la clarification d’un cadre conceptuel opérationnel.Nous y reviendrons dans le point suivant.Parmi les textes proposant une définition indicative, on peut citer celui de Bull I. <strong>et</strong> Willard G. (1995), dontl’effort de systématis ation est tout aussi remarquable que celui fourni par Hisrich R. <strong>et</strong> P<strong>et</strong>ers M. (1998), celui deDrucker P. (1985a), parfois à la limite du propos prescriptif, celui de Schein E. (1994), celui de Cohen E.(1994), celui de Miner J. <strong>et</strong> al. (1992a) <strong>et</strong> celui de Verbeeren B. (2000), qui m<strong>et</strong> en exergue les traits spécifiquesde l’entrepreneur œuvrant dans le secteur non marchand.Complémentairement à ces définitions indicatives, <strong>et</strong> pour reprendre la distinction élaborée par Casson M.(1991), il convient d’identifier les définitions « fonctionnelles ». Comme le synthétise Wtterwulghe R. (1998 :37), celles-ci ont pour proj<strong>et</strong> la délimitation des fonctions de l’entrepreneur, alors que les définitions indicatives 6proposent un inventaire détaillé des caractéristiques des personnes qui remplissent ces fonctions. Ici aussi, ladistinction est parfois factice <strong>et</strong> ne se justifie qu’à des fins didactiques. De fait, comme le souligne Wtterwulghe(1998 : 37), les deux points de vue sont indissociables : « l’approche fonctionnelle perm<strong>et</strong> de déterminer lescaractéristiques spécifiques nécessaires à l’entrepreneur pour remplir efficacement sa fonction. Ces mêmescritères constituent le fondement d’une définition indicative de l’entrepreneur. Chacune des deux approches serattache en fait à une discipline scientifique particulière. Ainsi, l’approche fonctionnelle a été privilégiée par leséconomistes, pionniers dans le domaine de l’entrepreneuriat. L’école ‘behavioriste’ est à la source del’approche indicative. Bien que complémentaires, les deux types d’approches sont chacune tributaires desprémisses propres à la science qui les a générées ».On peut prendre distance par rapport aux propos de Wtterwulghe en ce qui concerne les rapports étroits entredéfinitions indicatives <strong>et</strong> école behavioriste en soulignant que les caractéristiques mises en évidences ne sont pasnécessairement du niveau comportemental ou psychologique, mais peuvent également être d’ordre plusstructurel, comme c’est le cas chez Verbeeren B. (2000) <strong>et</strong> dans de nomb reux travaux qui seront abordésultérieurement, notamment lors de la discussion relative à l’axe 2 de la littérature. Cependant, force est dereconnaître le besoin d’intégrer les deux perspectives <strong>et</strong> la relative difficulté de les distinguer de manièrecatégorique. Toutefois, étant donné l’ampleur <strong>et</strong> la spécificité de la littérature adoptant une approchefonctionnaliste ou fonctionnelle, nous préférons l’aborder de manière spécifique <strong>et</strong> la considérer comme un axe àpart entière de la production scientifique portant sur l’entrepreneuriat <strong>et</strong> l’entrepreneur. Ce sera l’obj<strong>et</strong> du point8.Les références qui viennent d’être évoquées seront plus amplement abordées lors de l’élaboration du cadreconceptuel spécifique qui sera utilisé dans notre recherche. C’est pourquoi leur examen a été succinct. Celui-cirappelle les limites <strong>et</strong> la fragilité de toute tentative de catégorisation des travaux portant sur notre champd’analyse.5 Pour rappel, la démarche inductive procède d’un mouvement de généralisation partant du particulier <strong>et</strong> du factuel vers lamodélisation <strong>et</strong> la théorisation, alors que la démarche déductive s’initie de la construction abstraite <strong>et</strong> générale vers l’examendu spécifique. Dans ce cadre, comme le font remarquer Quivy R. <strong>et</strong> Van Campenhoudt L. (1995 : 122), à chaque démarchecorrespond un type de concept précis : « le concept opératoire isolé est un concept construit empiriquement à partird’observations directes ou d’informations rassemblées par d’autres…[par contre,] le concept systémique n’est pas induit parl’expérience ;il est construit par raisonnement abstrait : déduction, analogie, opposition, implication, <strong>et</strong>c, même s’il s’inspireforcément du comportement des obj<strong>et</strong>s réels <strong>et</strong> des connaissances acquises antérieurement sur ces obj<strong>et</strong>s. Dans la plupart descas, ce travail abstrait s’articule à l’un ou l’autre cadre de pensée plus général, que l’on appelle un paradigme ». A ladémarche déductive correspond donc le concept systémique, tandis que le concept opératoire isolé renvoie à la démarcheinductive.6 A la lumière des distinctions présentées en note 3, il est possible de positionner les différents apports conceptuels rencontrésdans la littérature. Les définitions indicatives qui s’inscrivent dans une démarche déductive (concepts systémiques) sontprésentées dans la première catégorie des approches (élaboration d’un cadre conceptuel). Les définitions indicatives élaboréespar une démarche inductive (concepts opératoires isolés) seront détaillées dans les approches centrées sur la caractérisationempirique des créateurs. Quant aux définitions fonctionnelles, qu’elles soient inductivement ou déductivement élaborées,nous les aborderons lors de la présentation du dernier point de ce chapitre, consacré aux approches fonctionnalistes.16


4. Les approches centrées sur la caractérisation empirique <strong>et</strong> la classification des créateursd’entreprise <strong>et</strong> des entrepreneursNous venons de voir que, parmi les contributions s’inscrivant dans le premier axe de la littérature, certaines ontpour obj<strong>et</strong> l’identification déductive des spécificités de l’entrepreneur. Complémentairement à celle-ci, d’autrestravaux, qui visent la caractérisation empirique de c<strong>et</strong> acteur, ont été publiés. Ces textes, issus d’uneméthodologie inductive, tentent d’identifier factuellement les traits typiques des entrepreneurs <strong>et</strong>, dans certainscas, la classification de ceux-ci sur la base de leurs attributs. Ceux-ci sont, par ailleurs, parfois mis en relationavec les facteurs de développement, de succès ou d’échec de l’entreprise. Les travaux abordant c<strong>et</strong>te relationpeuvent également être considérés comme relevant du quatrième axe présenté précédemment, qui sera développéau point 6 de ce chapitre.Les références relatives au second axe, qui fait l’obj<strong>et</strong> de ce point, sont particulièrement nombreuses. Unemanière de s’y r<strong>et</strong>rouver est de se focaliser sur le type de traits mis en évidence. Certains auteurs privilégient, parexemple, les dimensions psychologiques, d’autres les aspects sociologiques, <strong>et</strong> d’autres encore les composanteséconomiques, financières ou managériales.La perspective psychologique, celle visée par Wtterwulghe sous le vocable d’école behavioriste, est sans doute laplus répandue. Les monographies <strong>et</strong> les articles consacrés à la psychologie de l’entrepreneur foisonnent en eff<strong>et</strong>.Ces écrits sont, le plus fréquemment, d’origine nord-américaine. Il y est question des motivations <strong>et</strong> de lapersonnalité des entrepreneurs. C’est souvent, en filigrane, le thème de l’ « esprit d’entreprise » qui sous-tendl’analyse, comme c’est explicitement le cas chez Mancuso J. (1973), Timmons J. (1989a), Gilder G. (1984) <strong>et</strong>Ponson B. <strong>et</strong> Schaan J. (1993).On relèvera, dans c<strong>et</strong>te lignée psychologique, les travaux 7 de McClelland D. (1961, 1971), Shapero A. (1975),K<strong>et</strong>s de Vries M. (1977), Harris M. (1978), Hull D. <strong>et</strong> al. (1980), Ritchie J. <strong>et</strong> al. (1982), Brockhaus R. (1979,1980b, 1982), Drucker P. (1985a, 1985b), Brockhaus R. <strong>et</strong> Horwitz P. (1986), Carland J. <strong>et</strong> al. (1989), Bird B.(1989), Gartner W. (1989), dont l’article poursuit une finalité plus méthodologique qu’analytique, Gasse Y.(1990), Sexton D. <strong>et</strong> Bowmann N. (1990), Caird S. (1993), <strong>et</strong> Naffziger D. (1995). Bon nombre de ces auteursidentifient le besoin d’autonomie, le « goût du risque » <strong>et</strong> la capacité de le gérer, ainsi que celle de développerdes comportements innovants, comme étant les traits saillants de l’esprit d’entreprise.Parfois, l’identification de traits psychologiques est menée par contraste avec d’autres acteurs, comme, parexemple, les managers (Kent C. <strong>et</strong> al., 1982 ; Miner J., 1990 ; Chell <strong>et</strong> al., 1991). Parfois, elle s’articule avecl’examen comparatif des entrepreneurs selon leur genre (De Carlo J. <strong>et</strong> Lyons P., 1979 ; Bowen D. <strong>et</strong> Hisrich D,1986 ; Hisrich R. <strong>et</strong> Brush C., 1984, 1986 ; Hisrich R., 1986 ; Langan-Fox J. <strong>et</strong> Roth S., 1995).Plusieurs auteurs ont recours à l’utilisation de tests de personnalité pour mener à bien leurs analyses. C’est le casde Palmer M. (1971), Sexton D. <strong>et</strong> Bowman N. (1986), Johnson B. (1990), Crant J. (1991), Buttner E . (1993),Spector P. <strong>et</strong> O’Connell B. (1994) <strong>et</strong> Koh H. (1996).Remarquons que certains se montrent critiques face à ce type de recherche. Nous pensons, notamment, à Chell E.(1985), Shaver K. <strong>et</strong> Scott L. (1991) <strong>et</strong> Shaver K. (1995), qui prennent distance par rapport à l’idée deconfigurations psychiques <strong>et</strong> caractérielles propres aux entrepreneurs. En filigrane, c’est le vieux débat entre lestenants de l’ « acquis » <strong>et</strong> ceux de l’ « inné » qui transparaît.Par ailleurs, de multiples tentatives ont été menées afin d’identifier les liens entre la psychologie del’entrepreneur, ses motivations <strong>et</strong> les performances de son entreprise. Parmi celles-ci 8 , relevons celles deMcCLelland D. (1961, 1986), de Hornaday J. <strong>et</strong> Aboud J. (1971), de Durand D. <strong>et</strong> Shea D. (1974), de Smith N.<strong>et</strong> al. (1976), de K<strong>et</strong>s de Vries M. (1977), de Brockhaus R. (1980a, 1980b), d’Aldrich H. <strong>et</strong> Wiedenmayer(1982), de Smith N. <strong>et</strong> Miner J. (1984, 1985), de Sexton D. <strong>et</strong> Bowman N. (1984), de Miner <strong>et</strong> al. (1992b), deKhan A. (1986), de Miller D. <strong>et</strong> Toulouse J. (1986), de Begley T. <strong>et</strong> Boyd D. (1987) , de Gasse (1988), de PerryC. <strong>et</strong> al. (1988), de Dubini P. (1989), de Carsrud A. <strong>et</strong> al. (1989), de Johnson B. (1990), de Kolvereid L. (1990),de Scherer R. <strong>et</strong> al. (1991), de Miner J. <strong>et</strong> al. (1992), de Bellu R. <strong>et</strong> Sherman H. (1993, 1995), celle de FrancozD. <strong>et</strong> Bonneau J. (1995) <strong>et</strong> celles de Miner J. (1996a, 1996b, 1997a, 1997b).7 La liste n’a pas la prétention d’être exhaustive.8 L’attention de ces auteurs s’est parfois également portée sur la personnalité du gestionnaire de l’entreprise.17


Certaines de ces tentatives ont également été critiquées, notamment par Redlich F. (1963), qui prend positioncontre les travaux de McCLelland D. (1961), jugés par c<strong>et</strong> auteur relever d’un psychologisme évident.Enfin, la littérature relative aux caractéristiques psychologiques comporte également des analyses typologiquesvisant la catégorisation des entrepreneurs sur la base de celles-ci. Nous pensons, par exemple, à Laufer J. (1975)<strong>et</strong> à Carland J. <strong>et</strong> al. (1984). Chez certains chercheurs, ces typologies sont mises en rapport, tantôt avec lesperformances de l’entreprise (Miner J., 1996a, 1997a, 1997b ; Rice G. <strong>et</strong> Lindecamp D., 1989), tantôt avec l<strong>et</strong>ype d’entreprise créée (Smith N., 1967 ; Dunkelberg W. <strong>et</strong> Cooper A., 1982 ; Smith N. <strong>et</strong> Miner J., 1983 ;Davidsson P., 1988), tantôt avec leur logique d’action, celle-ci influençant directement l’évolution de l’entreprise(Julien P. <strong>et</strong> Marchesnay M., 1996). Malheureusement, c<strong>et</strong>te mise en relation est rarement étayée empiriquement.La production scientifique concernant les caractéristiques sociologiques est moins abondante. Certainespublications traitent de l’eff<strong>et</strong>, sur le développement d’une trajectoire entrepreneuriale, de l’origine sociale <strong>et</strong> dela possibilité socialement déterminée de mobiliser divers types de ressources. C’est notamment le cas des écritsde Lupton T. <strong>et</strong> Wilson C. (1959), de Granov<strong>et</strong>ter M. (1986), de Bird B. (1993) <strong>et</strong> de ceux de Boutillier S. <strong>et</strong>Uzunidis D. (1995, 1999), qui insistent sur l’importance du capital social mobilisable 9 . Ce faisant, ils contribuentà la déconstruction du mythe de l’entrepreneur « self-made man », tel qu’il est déjà mis à mal par Le Goff J.(1992), Shefsky L. (1994) <strong>et</strong> Kurgan-van Hentenryck G. (1999).Ces écrits s’inscrivent dans la tradition structuro-fonctionnaliste, à l’instar de ceux de Passeron J. (1989). Celleciest parfois elle-même critiquée, comme le fait Bertaux D. (1977), qui aborde le thème des trajectoiresprofessionnelles 10 <strong>et</strong> refuse de souscrire à la conception d’un déterminisme historique <strong>et</strong> structurel desbiographies à partir de l’appartenance de classe. En se penchant sur les choix <strong>et</strong> les stratégies de cadres devenusentrepreneurs, Dyer W. (1992) abonde dans ce sens.Bragard <strong>et</strong> al. (1987), tout comme Cohen E. (1988), Stanworth J. (1989), Lefèbvre E. (1990), <strong>et</strong> Mingu<strong>et</strong> G.(1993) tentent de cerner le profil sociologique des entrepreneurs ou des dirigeants d’entreprise. Certainesvariables économiques sont également prises en considération dans ces travaux. Dans c<strong>et</strong>te perspective, lestravaux d’Euro PME (1999) <strong>et</strong> de Aucouturier A. <strong>et</strong> Mouriaux M. (1994) sont intéressants : on y trouve, d’unepart, une démarche empirique structurée <strong>et</strong> un exemple d’analyse quantitative à partir d’une collected’informations par questionnaire, <strong>et</strong> d’autre part, une typologie des créateurs d’entreprise fondée sur les résultatsde ces informations. De même, les travaux empiriques de de Bruyne P. <strong>et</strong> Herman J. (1982) sont dignes d’intérêt,dans la mesure où ils tentent d’aborder l’identification, notamment sociologique, des dirigeants des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong>moyennes entreprises en Wallonie. Katz J. <strong>et</strong> al. (1993) privilégient l’étude des variables démographiquespouvant caractériser les entrepreneurs. Quant à Duncan O. (1965), son obj<strong>et</strong> est plus général, mais est intéressantde notre point de vue : son propos est, en eff<strong>et</strong>, la comparaison de l’origine sociale des professionnels salariésavec celle des professionnels indépendants.La dimension familiale est privilégiée dans certaines analyses. Nous pensons notamment à celles de Harvey M.<strong>et</strong> Evans E. (1994), Dumas C. (1992) <strong>et</strong> Bauer M. (1993) qui envisagent les conflits possibles entre sphèrefamiliale <strong>et</strong> sphère entrepreneuriale, à celles de Zarca B. (1993), centrées sur la distribution des ressources entremembres de la famille, <strong>et</strong> à celles de Lentz B. <strong>et</strong> Laband D. (1990) <strong>et</strong> Matthews C. <strong>et</strong> Moser S. (1995),concernées par le poids des antécédents familiaux chez les propriétaires de firmes. Quant à Gomolka E. (1977) <strong>et</strong>à Aldrich H. <strong>et</strong> Waldinger R. (1990), ils intègrent également la composante <strong>et</strong>hnique du profil sociologique desentrepreneurs à leurs travaux.D’autres chercheurs adoptent une perspective culturaliste <strong>et</strong> s’interrogent sur les relations entre entrepreneuriat <strong>et</strong>macro-contexte culturel (Weber M., 1920, 1922 ; Somb art W., 1926, 1932) ou entre entrepreneuriat <strong>et</strong> référentsculturels (Smith N., 1967 ; Fleming W., 1979, Carland <strong>et</strong> al., 1984 ; Smith N. <strong>et</strong> P<strong>et</strong>erson R., 1986 ; Bellu R.,1988 ; Stimpson D. <strong>et</strong> al., 1990 ; Sweeney G., 1991 ; Spilling O., 1991 ; Storey D. <strong>et</strong> Strange A., 1992 ;Boutillier S. <strong>et</strong> Uzunidis, 1994 ; Antoine J., 1996 ; Takyi-Asiedu S., 1993) <strong>et</strong>/ou modèles normatifs (Gilder G.,9 Le thème de l’accès aux ressources économiques, notamment sous la forme du patrimoine familial, est plus souvent abordépar les économistes, comme, notamment, Holtz-Eakin D <strong>et</strong> al. (1994) ou Laferrère (1988, 1998).10A ce suj<strong>et</strong>, il convient de souligner que la littérature sociologique relative aux trajectoires <strong>et</strong> aux identitésprofessionnelles, telle qu’elle est notamment développée par Sainsaulieu R. (1977), de Coninck F. <strong>et</strong> Godard F.(1989), Desveaux E. (1991), Dubar C. (1991, 1992), Coutrot L. <strong>et</strong> Dubar C. (1992), Courpasson D. (1994),Saglio J. (1994), Claisse F. <strong>et</strong> al (1998), Dubar C. <strong>et</strong> Tripier P. (1998) <strong>et</strong> Guillaume J. (1999), n’aborde pas le casdes trajectoires entrepreneuriales, comme si seul était envisageable le cas des salariés, des employés <strong>et</strong> des sansemplois.18


1984 ; P<strong>et</strong>erson R. <strong>et</strong> Norman R., 1986 ; McGrath R. <strong>et</strong> al., 1992 ; Fagenson E., 1993), parfois dans unedémarche comparative. Le propos de Cochran T. (1965) est connexe, son obj<strong>et</strong> étant la relation entre facteursculturels <strong>et</strong> développement économique.Certains auteurs, au croisement des axes 2 <strong>et</strong> 4 identifiés précédemment, tentent d’identifier les relations entreles caractéristiques sociales des entrepreneurs, notamment sur le plan éducatif <strong>et</strong> expérienciel, sur ledéveloppement de leur entreprise. C’est le cas de Dunkelberg W. <strong>et</strong> Cooper A. (1982, 1990), Wynarczyck P. <strong>et</strong>al. (1983), Woo C. <strong>et</strong> al. (1989), Storey <strong>et</strong> al. (1987), Kalleberg A. <strong>et</strong> Leicht K. (1991), Ingham M. (1994), StoreyD. (1994a), Hall G. (1995), Francoz D. <strong>et</strong> Bonneau J. (1995) <strong>et</strong> Westhead P. <strong>et</strong> Birley S. (1995). Les résultats deces chercheurs sont cependant parfois contradictoires : certains indiquent l’existence de relations, tantôtpositives, tantôt négatives, selon les auteurs, entre caractéristiques de l’entrepreneur <strong>et</strong> développement del’entreprise, alors que d’autres constatent l’inverse.La caractérisation, qu’elle porte sur le plan psychologique, économique ou autre, des entrepreneurs <strong>et</strong> descréateurs d’entreprise s’accompagne parfois de tentatives de classification suivant ces caractéristiques. On citera,par exemple, les travaux de Stanworth J. <strong>et</strong> Curran J. (1976), de Ganty A. <strong>et</strong> Hiernaux J. (1981), intéressantsnotamment parce que centrés sur l’examen empirique de la situation en Belgique francophone à la fin des années1980, de Lafuente A <strong>et</strong> Salas V. (1989), de Woo C. <strong>et</strong> al. (1988, 1991), de Julien P. <strong>et</strong> Marchesnay M. (1996), deSimon Y. <strong>et</strong> Joffre P. (1997), de Hirisch R. <strong>et</strong> P<strong>et</strong>ers M. (1998), de Wtterwulghe R. (1998), de Wennekers S. <strong>et</strong>Thurick R. (1999), <strong>et</strong> de Dejardin M. (2000). Les résultats de ces différents auteurs sont très diversifiés <strong>et</strong>difficilement comparables. De fait, les ancrages disciplinaires sont multiples <strong>et</strong> les critères de classification nesont pas constants d’une recherche à l’autre.Davidsson P. (1988) tente, quant à lui, d’établir une correspondance entre le type d’entrepreneur <strong>et</strong> le typed’entreprise mise sur pied. Son proj<strong>et</strong> général est à rapprocher, dans une certaine mesure, de celui adopté par ungrand nombre de chercheurs dont l’objectif est l’élaboration d’une taxonomie des entreprises. Nous pensons,entre autres, à Julien P. <strong>et</strong> Chicha J. (1982), Bernard J. <strong>et</strong> Ravix J. (1988), Gartner <strong>et</strong> al. (1989), Birley S. <strong>et</strong>Westhead P. (1990), Siegel R. <strong>et</strong> al. (1993), Cohen E. (1994), Francfort I. <strong>et</strong> al (1995), <strong>et</strong> K<strong>et</strong>chen D. <strong>et</strong> Shook C.(1996).5. Les approches étudiant la création en tant que processus ou concrétisation de celui-ciAlors que les deux premiers types d’approche se concentrent sur la personne de l’entrepreneur <strong>et</strong> du créateurd’entreprise, le troisième s’attache à l’examen de la création en tant que processus. C<strong>et</strong> examen est tantôt menéau niveau macro (analyses, parfois comparatives, de situations régionales ou nationales), tantôt au niveau micro,(analyses « stratégiques », analyses en termes de freins <strong>et</strong>/ou d’opportunités, analyses des ressources mobilisées).Dans le cas des analyses de niveau macro, certains auteurs envisagent la création en aval du processus créatif. Ilsconsidèrent donc la concrétisation <strong>et</strong> le résultat de l’acte créatif plutôt que son cheminement <strong>et</strong> sa logiqueinterne. L’objectif de leurs analyses n’est pas de fournir des clefs pour la compréhension du processus decréation ; elles se centrent en eff<strong>et</strong> sur le résultat tangible de celui-ci, à savoir l’apparition de nouvellesentreprises. Dans ce cadre, plusieurs catégories de travaux peuvent être identifiées.Parmi ceux-ci, certains se limitent à l’élaboration <strong>et</strong> à la présentation d’un état des lieux de la créationd’entreprises dans un espace-temps plus ou moins large. C’est notamment le cas de Kumps A. <strong>et</strong> Taymans M.(1994), qui se limitent à l’étude de la situation de la région de Bruxelles-capitale, de Julien P. <strong>et</strong> Marchesnay M.(1996) qui dressent le tableau de l’évolution quantitative des créations d’entreprises dans les pays industrialisésde 1975 à 1996, du Bureau d’études Arthur Andersen (1998) <strong>et</strong> de l’Agence pour la création d’entreprises(1998), qui dressent des tableaux comparatifs de la situation des différents pays européens en ce qui concerne lacréation, de Timmons J. (1990), qui se livre à un travail prospectif sur l’entrepreneuriat dans les années 1990, <strong>et</strong>de Storey D. (1982), qui analyse l’évolution de la situation de la Grande-Br<strong>et</strong>agne. Love J. (1996) réaliseégalement un travail descriptif sur les nouvelles entreprises de ce pays, en s’attachant à les caractériser du pointde vue de leur taille, de leur secteur d’activité <strong>et</strong> de certains traits de leur créateur. Albessart C. <strong>et</strong> Guyot J.L.(2002) <strong>et</strong> Guyot J.L. (2002) effectuent le même type d’analyse pour la Région wallonne. D’autres étudesnationales ou régionales sont disponibles pour la Grande-Br<strong>et</strong>agne (Geroski P., 1991), les Etats-Unis (Hudson J.,1989, Audr<strong>et</strong>sch D., 1995), le Japon (Yamawaki H., 1991), la France (APCE, 1998, 1999 ; Insee, 200a, 2000b,2001), l’Allemagne (Boeri T. <strong>et</strong> Cramer U., 1992), la Norvège <strong>et</strong> le Canada (OCDE, 1994).19


Par contre, d’autres publications proposent des interprétations relatives à l’influence de facteurs macroéconomiquesou sociétaux sur le processus entrepreneurial en tant que tel. Ces textes relèvent donc plutôt ducinquième type d’approches identifié antérieurement (approches environnementales ou contextuelles). Dès lors,nous ne les aborderons pas ici <strong>et</strong> nous les considérerons lors de la présentation du point 7.Enfin, d’autres chercheurs ont abordé les composantes macroéconomiques de la création d’entreprises suivantl’angle des politiques régionales, comme, par exemple, Gibb A. (1993), Capron H. <strong>et</strong> Hennart F. (2000) <strong>et</strong>Maillat D. (2000), suivant celui des conditions offertes par le marché, tel Julien P. <strong>et</strong> Marchesnay M. (1996), ousuivant le rôle moteur de certains acteurs socioéconomiques particuliers, comme les universités (Garvin D.,1983 ; Howells J., 1985 ; Rogers E., 1986, Smilor R <strong>et</strong> al., 1990, Feldman M., 1994 ; Nlemvo Y. <strong>et</strong> al., 1999 ;Pierrard J. <strong>et</strong> Scieur P., 1999) ou les pouvoirs publics (Brusco S., 1994 ; Semlinger K., 1994 ; Gill J., 1988).Dans le second cas, celui des recherches focalisées sur le niveau micro, il s’agit en fait d’aborder la créationd’entreprise en tant qu’action initiée <strong>et</strong> finalisée par un agent isolé ou collectif particulier, sans pour autant nier lastructuration sociale <strong>et</strong> économique de c<strong>et</strong>te action. Certaines réflexions concernent plutôt la création « exnihilo » par des individus isolés, alors que d’autres portent plutôt sur la création initiée par des entreprises déjàexistantes. Nous nous limiterons aux travaux relevant de la première perspective. Dans ce cadre, plusieurspréoccupations se dégagent.Tout d’abord, plusieurs auteurs focalisent leur recherche sur le processus de création, <strong>et</strong>, dans certains cas, dudéveloppement de l’entreprise. C’est le cas de Carrier C. <strong>et</strong> Fourcade C. (1998), qui adoptent une approchecomparative, basée sur des études de cas, de Fourcade C. (1985), qui adopte une approche similaire, mais auniveau international, de Gartner W. (1985), Evans D. <strong>et</strong> Leighton L. (1989), Cooper A. <strong>et</strong> Gascon F. (1992),Geroski P. (1991, 1995), King J. <strong>et</strong> Wicker A. (1993), Baldwin J. (1995) <strong>et</strong> Bygrave W. (1997), qui tentent deproposer des modèles descriptifs de la création, notamment basés sur la démographie des entreprises, <strong>et</strong> deHisrich R. <strong>et</strong> P<strong>et</strong>ers M. (1986), qui articulent étapes de la création <strong>et</strong> du développement <strong>et</strong> champs d’activitémanagériale. Carter N. <strong>et</strong> al. (1996), quant à eux, tentent d’établir les temporalités des différentes étapes de lacréation <strong>et</strong> du développement. C’est également le cas de Julien P. <strong>et</strong> Marchesnay M. (1996) <strong>et</strong> de Churchill N. <strong>et</strong>Lewis V. (1983).Certains auteurs essaient d’identifier les éléments déclencheurs de la création <strong>et</strong> leur impact sur ledéveloppement de l’entreprise. Comme le souligne Janssen F. (2000 : 37), ces éléments peuvent être « positifs »,comme c’est le cas de la perception d’une opportunité de marché (Hakim C., 1989 ; Storey D., 1994b, KallebergA. <strong>et</strong> Leicht K., 1991 – cités par Janssen F., 2000 – Penrose E., 1959, Gort M. <strong>et</strong> Klepper S., 1982, Geroski P. <strong>et</strong>Schwalbach J., 1991, Bricout J.L. <strong>et</strong> Colin-Sédillot B., 1993) ou « négatifs », comme la perte d’un emploi(Wynarczyck P. <strong>et</strong> al., 1993 ; Storey D., 1982 <strong>et</strong> 1994b – cités par Janssen F., 2000). Owens R. (1978) adopteune démarche anthropologique pour l’analyse du processus de création <strong>et</strong> considère tant les stratégies que lesmobiles des créateurs. Ganty A. <strong>et</strong> Hiernaux J. (1981) abordent, entre autres, la question des « événementsdéclencheurs » d’un point de vue sociologique <strong>et</strong> articulent ceux-ci avec la trajectoire biographique descréateurs, sur la base d’entr<strong>et</strong>iens réalisés avec des créateurs francophones belges. Lucas R. (1978), par contre,adopte une attitude différente <strong>et</strong> envisage le passage à la création d’entreprise dans une optique microéconomique: la décision de créer une entreprise résulte d’un calcul rationnel de la part d’agents désireux demaximiser leur revenu <strong>et</strong> peut être modélisée suivant une fonction de production <strong>et</strong> un niveau de talentmanagerial.Henley A. (1999), quant à lui, élabore un modèle économétrique du passage au « self-employment » en fonctionde l’âge, du genre, de la situation <strong>et</strong>hnique, des revenus, du niveau de formation <strong>et</strong> de certaines caractéristiquesfamiliales. C<strong>et</strong>te démarche n’est pas très éloignée de celle de de Wit G. (1993) ni de celle de Lofstrom, M.(1999). Pour Kihlstrom R. <strong>et</strong> Laffont J. (1979), l’origine du passage à la création est à chercher dans la capacitédes créateurs à prendre des risques <strong>et</strong> dans l’espoir d’obtenir des bénéfices attendus. Ces bénéfices attendus surle plan financier sont, par ailleurs, abordés par Davidsson P. (1989). Ces auteurs se différencient de Aronson R.(1991) <strong>et</strong> de Earle J. <strong>et</strong> Sakova S. (1999), qui adoptent une approche plus macroéconomique du selfemployment,notamment développées en termes de barrières à l’entrée.Kirzner I. (1979), pour sa part, insiste sur les opportunités inexploitées offertes par l’imperfection informative dumarché, comme le fait Kirzner I. (1979), <strong>et</strong> le progrès technique. Audr<strong>et</strong>sch D. (1995) identifie également leniveau d’information <strong>et</strong> les caractéristiques des connaissances impliquées comme facteurs déterminants de lacréation d’entreprise.20


L’article de Henley nous amène à considérer les chercheurs qui privilégient l’examen des ressources mobiliséeslors de la création. Laferrère A. (1988), Desveaux E. (1991), Zarca B. (1993), Holtz-Eakin D. <strong>et</strong> al. (1994),Laferrère A. <strong>et</strong> McEntee P. (1995), Dunn T. <strong>et</strong> Holtz-Eakin D. (1996) <strong>et</strong> Toulemon L. (1998) démontrent, à cesuj<strong>et</strong>, l’importance des apports familiaux, que ce soit sur le plan financier, sur le plan des réseaux sociaux ou surle plan de certaines compétences. L’accès aux ressources financières est souvent identifié comme une étapecruciale dans la création (Boeker W., 1988 ; Timmons J., 1989b ; Storey D., 1994a ; Verbeeren B., 2000 ; BassoO. <strong>et</strong> Bieliczhy P., 2001). Les difficultés <strong>et</strong> les modalités de c<strong>et</strong> accès (emprunt, don, loterie, héritage) peuventêtre déterminantes pour la concrétisation du proj<strong>et</strong> de création <strong>et</strong> pour l’évolution de l’entreprise, comme lesoulignent Lentz B. <strong>et</strong> Laband D. (1990), Lindh T. <strong>et</strong> Ohlsson H. (1996), Magnac T. <strong>et</strong> Robin J. (1996),Lachmann J. (1996) <strong>et</strong> Cressy R. (1996).Pour Jovanovic B. (1994), il faut également intégrer le niveau de capital humain disponible dans le chef ducréateur (compétences professionnelles <strong>et</strong> managériales) dans l’examen des ressources nécessaires à la création<strong>et</strong> au développement de l’entreprise. De même, Ganty A. <strong>et</strong> Hiernaux J. (1981) m<strong>et</strong>tent en évidence l’importancede ces divers types de ressources lorsqu’ils analysent la dynamique entrepreneuriale en Belgique francophone.Ils insistent également sur les ressources sociales (réseaux de relations, notamment) <strong>et</strong> expériencielles. Quant àKao J. (1995), il insiste sur l’importance d’une ressource difficilement quantifiable <strong>et</strong> monnayable : il s’agit de lacréativité. La question de l’accès à celle-ci n’est, évidemment, pas abordée <strong>et</strong> l’auteur n’évite pas le risque deglissement vers une idéologie du don <strong>et</strong> de l’inné.Enfin, plusieurs recherches ont comme objectif l’identification des freins au processus de création. Nouspensons, notamment, aux travaux de Libecap G. (1998), à ceux de l’IFOP <strong>et</strong> de l’Agence pour la créationd’entreprises (1998, 1999) <strong>et</strong> à ceux de Verzele F. <strong>et</strong> Crijns H. (2001). Ces recherches m<strong>et</strong>tent fréquemment enexergue le rôle des contraintes juridiques <strong>et</strong> administratives ainsi que celui des taxes. En cela, ils s’inscriventsouvent dans le courant de la pensée néo-libérale. Quant à Hisrich R., Brush C. <strong>et</strong> Candida B. (Hisrich R. 1986 ;Bowen D. <strong>et</strong> Hisrich D, 1986 ; Hisrich R. <strong>et</strong> Brush C., 1984, 1986 ; Hisrich R., 1986 ; Hisrich R. <strong>et</strong> Candida B.,1985), ils s’intéressent, tout comme White J. (1984) <strong>et</strong> Johannisson B. (1988), plus particulièrement auxdifficultés spécifiques rencontrées par les femmes créatrices d’entreprise, tant au moment de la création que lorsdu développement du proj<strong>et</strong> entrepreneurial.Complémentairement aux approches macro <strong>et</strong> micro, il convient de ne pas écarter les travaux portant sur leniveau « méso ». Ils concernent notamment la diversité des barrières (e. a., intensité capitalistique, économied’échelle, différenciation du produit…) <strong>et</strong> des incitants (au sens le plus large du terme) à la création selon le typede processus (création « ex nihilo » ou non), comme chez Khemani R. <strong>et</strong> Shapiro D. (1986), Baldwin J. <strong>et</strong> GorekiP. (1987), Kessides I. (1990) ou Baldwin J. (1995), selon l’intensité technologique de l’activité, comme chezMukhopadhyay A. (1985), Acs Z. <strong>et</strong> Audr<strong>et</strong>sch D. (1988) <strong>et</strong> Winter S. (1994) <strong>et</strong> selon les secteurs d’activitééconomique, comme chez Bain J. (1956), Stigler G. (1968), Orr D. (1974), Gorecki P. (1975), Duestch L. (1975,1984), Hirschey M. (1981), Austin J. <strong>et</strong> Rosenbaum D. (1990), Eckard E. (1991), Evans L. <strong>et</strong> Siegfried J. (1992),Ferguson P. <strong>et</strong> Ferguson G. (1994), Audr<strong>et</strong>sch D. (1995), des barrières à la création. Les résultats de ces analysesne sont cependant pas toujours congruents.Comme le lecteur l’aura remarqué, le processus de création est un champ de recherche riche <strong>et</strong> diversifié. Lesécrits qui y sont consacrés sont, en eff<strong>et</strong>, nombreux <strong>et</strong> abordent la question suivant des angles très diversifiés.Bien qu’ils ne soient pas toujours à l’abri des dérapages normatifs <strong>et</strong> idéologiques, ils m<strong>et</strong>tent bien en évidence,comme le résument Moati P. <strong>et</strong> al. (1997 : 24), le triple ressort économique de l’activité créatrice d’entreprise :- certaines caractéristiques des créateurs- le contexte macroéconomique- les caractéristiques sectorielles.6. Les approches liées à l’identification des facteurs de développement, de succès ou d’échecLes travaux dont il a été question dans le point précédent concernaient le processus de création de l’entreprise ; ilest compréhensible que d’autres travaux aient été consacrés aux prolongements de ce processus <strong>et</strong> se soientattardés à m<strong>et</strong>tre en évidence les éléments pouvant influencer l’évolution de l’entreprise. Comme nous allons levoir, ces éléments sont nombreux <strong>et</strong> de nature diversifiée, comme le font remarquer Broom H. <strong>et</strong> Longenecker J.(1975), Webb T. <strong>et</strong> al. (1982), Berryman J. (1983a , 1983b), Gill J. (1985), Gibb A. <strong>et</strong> Scott M. (1986),Lawrence P. <strong>et</strong> Lorsch J. (1986), Bouchikhi H. (1993), G.R.E.P.M.E. (1994) <strong>et</strong> Cooper A. (1995). C<strong>et</strong>te diversitéest, notamment, liée au fait que l’évolution de l’entreprise, en termes de croissance, renvoie à plusieursmodalités, tant internes qu’externes (Parent J., 1979). Il est, dès lors, excessivement difficile de les modéliser.21


C<strong>et</strong>te difficulté a été traitée par de nombreux auteurs tels que Penrose E. (1972), Peacock R. (1985), Keats B. <strong>et</strong>Bracker J. (1988), Smallbone D. (1990), Hudson J. <strong>et</strong> Cuthbertson K. (1992) ou Herron L. <strong>et</strong> Robinson B.(1993).C<strong>et</strong>te diversité <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te complexité constituent la raison pour laquelle certains des textes qui vont être abordésdans c<strong>et</strong>te section pourraient également relever des autres approches indiquées au point 2 de ce chapitre. Ainsi,par exemple, les caractéristiques du créateur de l’entreprise, qui font l’obj<strong>et</strong> des travaux du second typed’approches présenté dans c<strong>et</strong>te liste, sont identifiées par plusieurs auteurs comme exerçant une influence sur ladynamique de celle-ci.Au vu de la richesse de la littérature consacrée aux thèmes du développement, du succès <strong>et</strong> del’échec entrepreneurial, <strong>et</strong> étant donné que notre proj<strong>et</strong> de recherche s’articule en deux vol<strong>et</strong>s, l’un relatif à lacréation, l’autre à la survie de l’entreprise, il nous semble intéressant d’en présenter dans le détail les principalescomposantes. Pour ce faire, nous aurons fréquemment recours au très intéressant article de Janssen F. 11 (2000)consacré aux déterminants de la croissance des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises. En suivant la proposition de c<strong>et</strong>auteur (2000 : 35), elle-même inspirée de Gibb A. <strong>et</strong> Davies L. (1990), d’une part, <strong>et</strong> de Storey D. (1994b), <strong>et</strong>sans envisager la question de la définition <strong>et</strong> de l’opérationnalisation des termes de croissance <strong>et</strong> dedéveloppement 12 , cinq composantes peuvent être distinguées.6. 1. Les recherches centrées sur les caractéristiques du dirigeantComme le soulignent Stanworth J. <strong>et</strong> Curran J. (1976), ainsi que Casson M. (1991), le dirigeant de l’entreprisen’est pas nécessairement son créateur. C<strong>et</strong>te distinction évidente est à la source de certaines tentatives d’établirune relation entre type entrepreneurial <strong>et</strong> type d’évolution. Nous avons déjà présenté ces tentatives dans le point4 de ce chapitre <strong>et</strong> il est donc inutile d’y revenir. Il en est de même en ce qui concerne la littérature traitant desrelations entre caractéristiques de l’entrepreneur (psychologiques, sociologiques, familiales…) <strong>et</strong> performancesde son entreprise. Remarquons cependant que les résultats empiriques des travaux entrepris dans c<strong>et</strong>te optiquesont parfois contradictoires, comme on peut s’en rendre compte, par exemple en ce qui concerne la relation entrel’âge du créateur ou son capital humain, d’une part, <strong>et</strong> la probabilité de disparition de l’entreprise, d’autre part, àla lecture des travaux de Bonneau J. <strong>et</strong> Francoz D. (1995), de Brüderl J. <strong>et</strong> al. (1992) ou de Cressy R. (1996).6. 2. Les recherches centrées sur les caractéristiques de l’entrepriseSi, comme nous l’avons vu, les traits de personnalité, les compétences, l’expérience <strong>et</strong> les particularitéssocioéconomiques de l’entrepreneur sont fréquemment mis en avant pour interpréter le cycle de vie del’entreprise, d’autres facteurs doivent également être envisagés. Parmi ceux-ci, ceux relatifs aux particularités del’entreprise elle-même ont fait l’obj<strong>et</strong> de plusieurs publications. Celles-ci, de par leur obj<strong>et</strong>, ne perm<strong>et</strong>tent pas decomprendre les processus en amont de la création d’entreprise, mais sont intéressantes pour tout chercheurdésireux d’analyser les étapes ultérieures de la naissance de l’entreprise.Au nombre de ces facteurs, les plus souvent analysés sont la taille, l’âge, la forme juridique <strong>et</strong> la structure de lapropriété de l’entreprise.En ce qui concerne la taille, Lucas R. (1978), Audr<strong>et</strong>sch D. <strong>et</strong> al. (1999) <strong>et</strong> Janssen F. (2000) soulignent lamultitude de travaux sur le suj<strong>et</strong>. Ceux-ci, selon ce dernier auteur (2000 : 38), présentent des résultats souventcontradictoires : tantôt la loi de Gibrat (Gibrat R., 1931 ; Morvan Y., 1991), qui postule une relationd’indépendance entre taille <strong>et</strong> croissance de l’entreprise, semble vérifiée (Hart P. <strong>et</strong> Prais P., 1956 ; Pashigian P.<strong>et</strong> Hymer S., 1962 ; Chesher A., 1979 ; Johnson P, 1989 ; Contini B. <strong>et</strong> Revelli R., 1989) ; tantôt il apparaît que11 Le texte de Janssen présente, du point de vue de notre thématique - le créateur <strong>et</strong> la création d’entreprise -, certaineslimites, dans la mesure où il ne considère, d’une part, que les p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises, <strong>et</strong>, d’autre part, que les facteursde développement <strong>et</strong> de croissance de ces entreprises. Ne sont donc pas abordés la question des plus grandes entreprises, nicelle des déterminants des autres modalités d’évolution des entreprises (stabilité, décroissance, faillite, rachat, …). Lapremière limitation n’est guère embarrassante, dans la mesure où on peut poser l’hypothèse que la majorité des entreprisesnouvellement créées sont des unités de taille p<strong>et</strong>ite ou moyenne. Les chiffres produits par le Service des études <strong>et</strong> de lastatistique du Ministère de la Région wallonne (Annuaire statistique de la Wallonie – Module économique 2002) indiquent,en eff<strong>et</strong>, que sur l’ensemble de la période 1993-1999, 95,1 % des apparitions d’entreprise sont le fait de très p<strong>et</strong>ites entités, <strong>et</strong>3,9 % de p<strong>et</strong>ites entités. Par contre, il conviendra de pallier la seconde lacune <strong>et</strong> d’intégrer à notre relevé de la littérature lestextes portant sur les divers types d’évolution entrepreneuriale.12 Le lecteur intéressé par le suj<strong>et</strong> peut consulter Moati P. <strong>et</strong> al. (1997 : 13-17), qui présentent un survey de la littérature à cepropos.22


les p<strong>et</strong>ites unités de production croissent plus rapidement que les autres (Mansfield E., 1962 ; Kumar M., 1985 ;Evans D., 1987 ; Hall B., 1987 ; Kirchoff B., 1989 ; Dunne, <strong>et</strong> al., 1989 ; Acs Z. <strong>et</strong> Audr<strong>et</strong>sch D., 1990 ; KraybillD. <strong>et</strong> Variyal J., 1992 ; Reid G., 1993 ; Dunne P. <strong>et</strong> Hughes A., 1994 ; Wagner J., 1994 ; Moati P. <strong>et</strong> Pouqu<strong>et</strong> L.,1996 ; Hart P. <strong>et</strong> Oulton N., 1996). Ces contradictions sont sans doute liées au type de méthodes statistiquesutilisées, les articles les plus récents ayant recours à des outils plus sophistiqués, <strong>et</strong> à l’eff<strong>et</strong> parasite d’autresvariables, telles que l’âge de l’entreprise (Moati P. <strong>et</strong> al., 1997).Par ailleurs, certains travaux abordent la question du lien entre classe de taille <strong>et</strong> probabilité de disparition. Nouspensons, entre autres, à Gallagher C. <strong>et</strong> Steward H. (1985), Dunne T. <strong>et</strong> al. (1988), Phillips B. <strong>et</strong> Kirchoff B.(1989), Vienn<strong>et</strong> H. (1991), Wagner J. (1994), Audr<strong>et</strong>sch D. <strong>et</strong> Mahmood T. (1995), Baldwin J. (1995), <strong>et</strong>Bonneau J. <strong>et</strong> Thirion B. (1997).En ce qui concerne l’âge de l’entreprise, de nombreuses recherches (Evans D., 1987 ; Hakim, 1989 ; Dunne <strong>et</strong>al., 1989 – cités par Janssen F., 2000 : 39, de même que Dunne P. <strong>et</strong> Hughes A., 1994 <strong>et</strong> Moati P. <strong>et</strong> Pouqu<strong>et</strong> L.,1996) indiquent une relation négative entre c<strong>et</strong>te variable <strong>et</strong> la croissance. Le rôle de l’âge serait, par ailleurs,plus déterminant que celui de la taille. Les recherches de Preisendorfer P. <strong>et</strong> Voss T. (1990) abondent dans cesens. De même, les travaux de Storey D. (1985), de Delattre M. (1986), de Cromie S. (1991), de Osborne (1994),<strong>et</strong> de Marchesnay M. <strong>et</strong> Fourcade C. (1997) tendent à prouver l’existence de difficultés propres aux nouvellesentreprises (pénétration des marchés, accès aux ressources financières, mise en place des modes de gestion <strong>et</strong> deproduction…), qui risquent de comprom<strong>et</strong>tre leurs possibilités de croissance, voire de survie. Enfin, plusieursauteurs, tels que Jovanovic B. (1982), Bianco M. <strong>et</strong> Sestito P. (1992), Van der Horst R. (1992), Mata J. <strong>et</strong>Portugal P. (1994), Bonneau J. <strong>et</strong> Thirion B. (1997), Audr<strong>et</strong>sch D. (1991, 1995), portent leur attention sur larelation entre âge <strong>et</strong> risque de disparition dans divers contextes nationaux.Pour ce qui est de la forme juridique, Janssen F. (2000) souligne que les études menées sur le suj<strong>et</strong> indiquent queles entreprises caractérisées par une forme de société à responsabilité limitée se distinguent plus souvent par unecroissance plus rapide que les autres. Néanmoins, comme le fait remarquer l’auteur, ces études se basent sur laforme juridique au moment de l’analyse <strong>et</strong> non au moment de la création de l’entreprise. Or, il est probable quela forme juridique évolue au gré du développement de l’entreprise.Enfin, toujours selon Janssen, certaines recherches, notamment celle de Dunkelberg W. <strong>et</strong> al. (1987) <strong>et</strong> celle deWoo <strong>et</strong> al. (1989), montrent que les entreprises créées <strong>et</strong> possédées par une seule personne connaissent undéveloppement moindre que les autres. Les travaux de Carsrud A. <strong>et</strong> al. (1989) présentent des conclusionssimilaires.D’autres facteurs sont également avancés par certains auteurs pour « expliquer » la croissance <strong>et</strong> ledéveloppement des entreprises. Ainsi, Dunne P. <strong>et</strong> al. (1989), tout comme Kraybill D. <strong>et</strong> Variyal J. (1992),démontrent que les firmes « multi-établissements » connaissent une croissance supérieure à celle des firmes« mono-établissement ». Reid G. (1993) <strong>et</strong> Moati P. <strong>et</strong> Pouqu<strong>et</strong> L. (1996), pour leur part, examinent le lien entrecroissance, d’une part, <strong>et</strong> part <strong>et</strong> type de marché (local ou non), d’autre part. Leurs conclusions divergent.Par ailleurs, selon les principes de base de l’école évolutionniste (Nelson R. <strong>et</strong> Winter S., 1982 ; Iwaï K., 1984 ;M<strong>et</strong>calfe J. <strong>et</strong> Gibbons M., 1986), « la capacité de croissance des entreprises est directement associée àl’importance du profit réalisé, qui perm<strong>et</strong> la constitution de nouvelles capacités de production ; le différentiel derythme de croissance parmi les entreprises d’un même secteur est ainsi la conséquence directe de l’hétérogénéitéde leur niveau d’efficience <strong>et</strong>, plus généralement, des différences de compétences » (Moati P. <strong>et</strong> al.., 1997 : 29-30). Selon Moati P. <strong>et</strong> al. (1997), ce principe de base peut être développé dans différentes directions, qui nousamènent à considérer le point suivant.6. 3. Les recherches centrées sur la gestion de l’entrepriseDe fait, comme le soulignent Moati P. <strong>et</strong> al. (1997), la compétitivité des entreprises ne repose pas uniquementsur ses coûts relatifs mais également sur des variables liées à la gestion, telles que les délais de livraison del’entreprise (Silverberg G. <strong>et</strong> al., 1998), sa politique de prix (Dosi G. <strong>et</strong> Fabiani S., 1994) <strong>et</strong> l’engagement de« dépense de vente » pour étendre les débouchés (Steindl J., 1952).L’intérêt porté aux déterminants de l’évolution de l’entreprise a également concerné la manière dont celle-ci estgérée sur les plans financier <strong>et</strong> commercial, d’une part, <strong>et</strong> sur le plan des ressources humaines, d’autre part. A cepropos, plusieurs ouvrages ont été publiés, notamment les travaux de Woodruff A. <strong>et</strong> Alexander T. (1958),Argenti J. (1976), Bidault F. (1988), Bruce R. (1976), Hornaday R. <strong>et</strong> Wheatley W. (1986), Vesper K. (1990),23


Chandler A. (1972, 1992), Evans D. (1987) <strong>et</strong> de Lumpkin G. (1996), qui abordent les relations entre lemanagement <strong>et</strong> les performances de l’entreprise de manière relativement générale <strong>et</strong> pratique, voire prescriptive.Parallèlement à ces ouvrages, on trouve également une série d’écrits plus analytiques. Par exemple, Ronchain N.(1998) examine la relation entre le niveau de connaissance en gestion de l’entrepreneur <strong>et</strong> la faillite de sonentreprise, <strong>et</strong> ce en privilégiant les cas des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises. Les préoccupations de Hoad W. <strong>et</strong>Roscoe P. (1964) sont du même ordre. Dyke <strong>et</strong> al. (1992) <strong>et</strong> Ray D. (1993) adoptent une approche similaire en cequi concerne le degré d’expérience de l’entrepreneur. Carson D. <strong>et</strong> Cromie S. (1989), quant à eux, examinentl’importance du mark<strong>et</strong>ing dans l’évolution de l’entreprise, <strong>et</strong> ce sur la base de données empiriques. Tout commeLewis J. <strong>et</strong> al. (1984), d’une part, <strong>et</strong> Scott <strong>et</strong> al. (1986), d’autre part, Donkels R. (1990) tente d’identifierl’importance de ces éléments dans le cas particulier des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises. Néanmoins, les travauxde ces auteurs concernent également d’autres variables, notamment exogènes à l’entreprise. North D. <strong>et</strong> al.(1992) examinent le cas particulier des entreprises manufacturières londoniennes dans les années 1980.Les travaux de Bamberger I. (1983) sont intéressants, notamment parce qu’ils tentent d’établir, pour le secteurdes p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises, un lien entre les caractéristiques culturelles de l’entreprise, notamment entermes de système de valeurs, la stratégie de celle-ci <strong>et</strong>, enfin, ses performances.Le positionnement sur le marché des entreprises en croissance est abordé par Janssen F. (2000). En faisantréférence aux travaux de Storey D. <strong>et</strong> al. (1994), de Hall G. (1995), Woo C. <strong>et</strong> al. (1989), Dunkelberg W. <strong>et</strong> al.(1987), Wynarczyk P. <strong>et</strong> al. (1993), Kalleberg A. <strong>et</strong> Leicht K. (1991) <strong>et</strong> Julien P. <strong>et</strong> al. (1998), il identifie lastratégie commerciale de ces entreprises : priorité plus fréquente pour des avantages compétitifs liés à la qualitéplutôt qu’au prix des produits ou services offerts, centrage sur un seul groupe de produits, plus forte probabilitéd’avoir introduit de nouveaux produits <strong>et</strong> donc d’innovation <strong>et</strong> de mobilité dans une niche, propension plusélevée à l’exportation, <strong>et</strong> mise en place de procédures formelles de planification. Cependant, comme le souligneJanssen, il demeure malaisé d’identifier empiriquement si ces éléments sont la cause ou la conséquence de lacroissance. En outre les résultats empiriques des diverses recherches ne sont pas toujours congruents.En ce qui concerne la dimension financière, Storey D. <strong>et</strong> al. (1994b – cité par Janssen, 2000) démontrent unerelation positive entre croissance <strong>et</strong> ouverture du capital de l’entreprise. Les entreprises dont le dirigeant estréticent à c<strong>et</strong>te ouverture, notamment par souhait de sauvegarde de son indépendance, seraient, en eff<strong>et</strong>, moinssusceptibles de prospérer. Les écrits de Ennew C. <strong>et</strong> Blinks vont dans un sens similaire. Bell<strong>et</strong>ante B. <strong>et</strong>Desroches J. (1993) explorent c<strong>et</strong>te hypothèse en ce qui concerne les entreprises de taille moyenne en France.Quant à Walker D. (1989) <strong>et</strong> Amit R. <strong>et</strong> al. (1990), ils s’interrogent sur les stratégies des investisseurs face auxdivers types d’entreprises <strong>et</strong> sur leur impact sur le développement de celles-ci. Hartigan P. (1976), tout commeHutchinson P. <strong>et</strong> Ray G. (1986), Lachmann J. (1996), Bissiriou G. (1989) <strong>et</strong> Norton E. (1991), par la suite,soulignent l’importance de l’accès aux ressources financières lors des différents moments de l’évolution del’entreprise, notamment lorsqu’elle s’engage dans des processus d’innovation.Par ailleurs, certains auteurs adoptent une démarche prédictive à propos du développement, positif ou négatif, del’entreprise sur la base des caractéristiques financières de celle-ci. Nous pensons notamment à Altman E. (1968,1984), Beaver W. (1967, 1968), Edmister R. (1972), Blum M. (1974), Libby R. (1975), Deakin E. (1977),Ohlson J. (1980), Casey C. (1980), Taffler R. (1982), Zavgren C. (1983), Hamer M. (1983), Reynolds P. (1986),Stuart R. <strong>et</strong> Ab<strong>et</strong>ti P. (1987), De Meza D. <strong>et</strong> Webb D. (1988), Wood D. <strong>et</strong> al. (1988), Doukas J. (1986), MalecotJ. (1990, 1991), Bordes C. <strong>et</strong> Melitz J. (1991), Bardos M. (1993), Reid G. (1993) <strong>et</strong> Cressy R. (1996).Quant aux ressources humaines, ce sont généralement les équipes de direction <strong>et</strong> de management qui font l’obj<strong>et</strong>de l’attention des chercheurs. Janssen F. (2000) souligne à ce propos, sur la base des études réalisées parWynarczyk P. <strong>et</strong> al. (1993) <strong>et</strong> par Hambrick D. <strong>et</strong> Crozier L., que la croissance de l’entreprise s’accompagnefréquemment d’un développement de ces équipes. Pour ce qui est de la gestion des autres fonctions dansl’entreprise, Janssen souligne qu’aucune recherche, à sa connaissance, ne démontre l’existence d’une relationprobante entre les programmes de formation du personnel <strong>et</strong> le développement de l’entreprise. D’autres auteurs,tels Bates T. (1990), identifient un lien entre apport en capital humain réalisé par l’entrepreneur <strong>et</strong> survie del’entreprise.24


6. 4. Les recherches centrées sur les variables exogènes à l’entrepriseLes travaux examinant l’impact de l’environnement économique, commercial, social, politique, juridique… surla vie de l’entreprise sont légion 13 . Ils portent généralement sur l’influence des dynamismes sectoriels, despolitiques gouvernementales, de l’intensité de la concurrence sur les diverses étapes de l’évolution del’entreprise. Ils concernent notamment le moment de la création. Dans ce cas, nous les développerons dans lepoint 7 de ce chapitre, qui est consacré aux approches environnementales.Pour ce qui est des étapes de l’évolution subséquente à la création de l’entreprise, les publications consacrées àl’action des facteurs exogènes à l’entreprise semblent indiquer, du moins pour les p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennesentreprises, comme le fait remarquer Janssen F. (2000), que les performances de l’entreprise dépendent plutôtdes facteurs endogènes que de l’environnement. Du point de vue des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises, c’est, selonc<strong>et</strong> auteur, ce qui ressort des recherches de Julien P. <strong>et</strong> al. (1998) <strong>et</strong> de Storey D. (1994b) sur le contexte sectoriel(absence d’eff<strong>et</strong> d’entraînement entre entreprises d’un même secteur, faiblesse de l’impact de l’intensité de laconcurrence), de Birley S. <strong>et</strong> Westhead P. (1990) sur l’eff<strong>et</strong> des aides gouvernementales sur la croissance, <strong>et</strong> deWestrip A. (1986) <strong>et</strong> Gibb A. <strong>et</strong> Davies L. (1990) sur le rôle présumé de la pression fiscale, de la réglementation<strong>et</strong> des relations sociales. Dans la même optique, signalons également les travaux de Freeman R. <strong>et</strong> Meddoff J.(1984), qui se penchent sur une composante précise de l’environnement des entreprises, à savoir les relationsindustrielles <strong>et</strong> les rapports avec les organisations syndicales, <strong>et</strong> tentent d’en examiner l’impact sur ledéveloppement des entreprises.Néanmoins, toujours selon Janssen, certaines études tendent à démontrer l’existence de liens entreenvironnement <strong>et</strong> évolution entrepreneuriale. C’est notamment le cas des analyses de Variyam J. <strong>et</strong> Kraybill D.(1992), de Storey D. (1994b), de Davies S. <strong>et</strong> Geroski P. (1997) <strong>et</strong> de Kirchoff B. <strong>et</strong> Phillips B. (1988), quitraitent des différentiels de croissance entre secteurs d’activité, celles du Stratos Group (1990) <strong>et</strong> de Hall G.(1995), qui montrent que les p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises actives dans un marché dominé par des grandesentreprises connaissent un rythme de croissance plus lent. Contini B. <strong>et</strong> Revelli R. (1989), pour leur part,étudient les liens entre la croissance de l’entreprise <strong>et</strong> l’environnement du point de vue du marché de travail : destensions sur celui-ci peuvent, selon ces auteurs, être préjudiciable au bon développement des firmes. Torres O.(1997), quant à lui, suggère que la dépendance des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises vis -à-vis de leurenvironnement est plus forte que celle des grandes entreprises. Les travaux de Popkin J. <strong>et</strong> al. (1991), cités parMoati P. <strong>et</strong> al. (1997), m<strong>et</strong>tent en évidence d’importants eff<strong>et</strong>s sectoriels dans la détermination du taux de survie,du moins pour ce qui est de l’échantillon d’entreprises américaines étudié.Par ailleurs, dans ce cadre, le contexte de l’entreprise a été considéré dans une perspective plus globale par lebiais de l’étude du lien entre conjoncture macro-économique <strong>et</strong> survie de l’entreprise. Comme le signale MoatiP. <strong>et</strong> al. (1997 : 46), théoriquement, les périodes de récession devraient réduire les chances de survie desentreprises : les baisses d’activité augmentent les difficultés commerciales <strong>et</strong> financières <strong>et</strong> les entreprises déjàfragiles en conjoncture normale ne peuvent, dès lors, résister à c<strong>et</strong> accroissement <strong>et</strong> finissent par disparaître.Cependant, plusieurs études empiriques (Geroski P., 1991 ; Marco L. <strong>et</strong> Rainelli M., 1986 ; Francoz D., 1996)invitent à la prudence <strong>et</strong> semblent montrer que l’évolution des disparitions est au moins autant influencée par laconjoncture passée, qui a un impact sur le nombre de créations, que par la conjoncture présente, qui influencel’activité économique.En outre, d’autres auteurs, tels que, entre autres, Sekkat K. (1988), Ganne B. (1991a, 1991b), Cool K <strong>et</strong> al.(1992), Benko G. <strong>et</strong> Lipi<strong>et</strong>z A. (1992), Easton G. (1992), Oberti M. (1993), Carrier B. (1993), OCDE (1996) ouEuro-Rapport (1999) se sont préoccupés de l’eff<strong>et</strong> pour l’entreprise de son insertion dans une grappe, districtéconomique ou cluster, c’est-à-dire, comme le définit Surlemont B. (2000 : 117), « un ensemble animé d’acteurséconomiques localisés dans une même région, actifs dans des métiers, technologies, secteurs ou marchéscomplémentaires ou similaires <strong>et</strong> qui, ainsi associés, constituent une masse critique, source de compétitivité,dans certains maillons essentiels de leurs activités ». Ces travaux ne sont pas sans rapports avec d’autresdéveloppés en sociologie (e. a. Astley W. <strong>et</strong> Fombrun C., 1987).Le cluster peut être, selon Surlemont, horizontal (entreprises en concurrence dans des niches de marché similaireou complémentaire), vertical (entreprises liées par une relation de type client-fournisseur, cluster actif sur tout ou13 Ils ne sont pas sans évoquer l’approche par la contingence développée en sociologie des organisations <strong>et</strong> abordée au point1. 2.. Pour rappel, c<strong>et</strong>te approche se focalise sur l’étude de l’impact de l’environnement de l’organisation sur la structuration<strong>et</strong> le fonctionnement de celle-ci.25


partie de la chaîne de valeur ajoutée associée à un marché ou à un secteur) ou bien encore concentrique (grandesentreprises associées avec des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises actives dans leur sillage).La notion de cluster est intimement liée à celle de synergie (Ansoff H., 1965 - cité par Surlemont B., 2000) : uneentreprise isolée serait moins performante qu’une autre intégrée dans un cluster. De fait, la taille du clusterautorise ses membres à accéder à des investissements impossibles à effectuer isolément. Il perm<strong>et</strong> parfois lepartage de charges communes (Porter M., 1980, 1990 - cité par Surlemont B., 2000) ou de certains risques, telsque ceux associés à la pénétration de nouveaux marchés ou à la mise au point de nouveaux produits. Par ailleurs,l’appartenance à une grappe peut assurer certaines économies d’échelle, par exemple dans le cas de productionsconjointes, ou être à l’origine d’une certaine réputation positive.L’insertion dans un cluster perm<strong>et</strong> également une division du travail entre ses membres, de telle sorte que chacunpeut se concentrer sur ses points forts (Hamel G. <strong>et</strong> Prahalad C., 1990 - cité par Surlemont B., 2000). D’autresavantages du district sont mis en évidence par Surlemont : complémentarité des produits offerts par lesentreprises du cluster, possibilité de mise en place de structures oligopolistiques capables d’influencerfavorablement les coûts des facteurs de production (Baumol W. <strong>et</strong> al., 1982 ; Scherer F. <strong>et</strong> Ross D., 1990 ; BurtR., 1992- cités par Surlemont B., 2000), amélioration de la capacité de réaction face à l’évolution des marchés,réduction des coûts de transaction <strong>et</strong> de coordination (Williamson O., 1985- cité par Surlemont B., 2000),possibilité de développement de formations spécifiques pour une main-d’œuvre spécialisée, plus grande fluiditéde l’information <strong>et</strong>, par conséquent, plus grande capacité d’innovation <strong>et</strong> d’adaptation (Von Hippel, 1988 - citépar Surlemont B., 2000).Remarquons que le cas des clusters italiens a fait l’obj<strong>et</strong> de nombreuses publications, notamment de la part deBagnasco A. (1977), Becattini G. (1989a), Goodman E. <strong>et</strong> Bamford J. (1989), Pyke F. <strong>et</strong> al. (1990), Oberti M.(1993, 1996), Trigilia C. (1994), Batistoni A. (1998) <strong>et</strong> De Vincenti A. (2000). D’autres auteurs ont considéré lesdistricts observables dans d’autres pays tels que, par exemple, la Wallonie (Surlemont <strong>et</strong> al., 1998), l’Espagne(Castillo J., 1994), les Etats-Unis (Brittain J. <strong>et</strong> Wholey D., 1988) ou le Canada (Baum J. <strong>et</strong> al., 2000). On noteraégalement la comparaison internationale réalisée par Hardill I. <strong>et</strong> al. (1995).Signalons également que ce courant de recherche sur les clusters présente certaines similitudes avec d’autrestravaux relevant de la géographie économique <strong>et</strong> tentant d’identifier les composantes locales à l’origine desdynamiques industrielles, tels que ceux de Fisher A. (1992), de Veltz P. (1993) ou de Maillat D. (1999). Onr<strong>et</strong>rouve également dans ce courant certaines idées émises par Hägerstrand T. (1967) à propos des processus dediffusion géographique de l’innovation.6. 5. Les recherches centrées sur les stades de développement de l’entrepriseLes économistes du développement ont tenté depuis longtemps d’identifier les étapes de la croissanceéconomique. Ainsi, déjà en 1962, Rostow W. décompose le développement économique en cinq étapes.Généralement, ces travaux concernent le niveau macroéconomique. En ce qui concerne le niveaumicroéconomique, plusieurs tentatives ont été menées, notamment par Galbraith J. (1982) ou Carter <strong>et</strong> al. (1996),pour modéliser les stades de développement de l’entreprise. Comme le mentionne Janssen F. (2000), cestentatives sont souvent sous-tendues par une analogie avec l’évolution des systèmes physiologiques. On y parlerade « naissance », de « maturité », de « croissance » <strong>et</strong> de « déclin ». Mueller D. (1972) utilise le vocable de« cycle de vie » pour désigner ces stades.Les différentes étapes de l’évolution de l’entreprise s’articulent les unes aux autres <strong>et</strong> sont fréquemmentcaractérisées par des modifications endogènes concernant la gestion <strong>et</strong> la structure de celle-ci. Selon Janssen, lorsde la première étape, le rôle de l’entrepreneur est prépondérant. Les étapes suivantes seraient marquées, dans unpremier temps, par la division des tâches managériales, <strong>et</strong>, ensuite, par la bureaucratisation <strong>et</strong> la rationalisationde l’organisation.Les modèles d’évolution de l’entreprise identifiés par Janssen, tels que ceux de Greiner L. (1972), Churchill N.<strong>et</strong> Lewis V. (1983), Scott M. <strong>et</strong> Bruce R. (1987), partagent certaines caractéristiques avec celui élaboré parRostow pour le niveau macroéconomique dans la mesure où, tout comme ce dernier, ils découpent ledéveloppement en cinq étapes, ils offrent une vision mécaniciste <strong>et</strong> déterministe de la réalité (Saporta B., 1986 -cité par Janssen F., 2000) <strong>et</strong> ils sont rarement validés empiriquement (Stanworth J. <strong>et</strong> Curran J., 1976 - cité parJanssen F., 2000).26


Janssen fait remarquer, à juste titre, que ces modèles sont loin de pouvoir rendre compte de la diversité desmodalités d’évolution des entreprises : certaines ne passent pas l’ensemble des stades <strong>et</strong> certaines peuvents’arrêter délibérément à tel ou tel stade.Abernathy W. <strong>et</strong> Utterback J. (1975, 1978), Anderson P. <strong>et</strong> Tuschman M. (1990), Gort M. <strong>et</strong> Klepper S. (1982),Foray D. (1994), Jovanovic B. <strong>et</strong> Mac Donald G. (1994), Suarez F. <strong>et</strong> Utterback J. (1995), Klepper S. (1996) <strong>et</strong>Vernon R. (1996) tentent également d’identifier les étapes du développement des entreprises, mais en étayantleurs modèles par des analyses empiriques. Les différentes propositions ainsi élaborées ne sont cependant pastoujours concordantes entre elles.7. Les approches environnementalesDans le point 5 de ce chapitre, nous avons fait allusion, sans en développer la présentation, à certains travauxtraitant des éléments macroéconomiques liés au processus de création. Par ailleurs, nous avons considéré, dans lepoint 6. 4, les publications envisageant certains éléments contextuels comme facteurs de (non-)développementdes entreprises déjà existantes. Complémentairement à ces différentes recherches, les approches centrées sur leséléments de l’environnement de l’entreprise <strong>et</strong> du créateur sont identifiées par certains, tels Bull I. <strong>et</strong> Willard G.(1995), comme constituant un courant à part entière de la théorie de l’entrepreneuriat. C’est pourquoi, nousconsacrerons un point spécifique à la présentation de c<strong>et</strong>te littérature.Au niveau macro, nous avons déjà fait allusion aux productions de Libecap G. (1998), de l’IFOP <strong>et</strong> de l’Agencepour la Création d’Entreprises (1998, 1999) concernant l’action contraignante des contextes juridiques, fiscaux <strong>et</strong>administratifs sur la création. En ce qui concerne l’impact de variables macro-sociologiques, on peut égalementciter les recherches de Belshaw C. (1965), Shapero A. <strong>et</strong> Sokol L. (1982), Bruno A. <strong>et</strong> Tyebjee T. (1982),Jackson J. <strong>et</strong> Rodkey G. (1994) <strong>et</strong> Davidsson D. (1995) portant notamment sur le « climat culturel »(disponibilité à prendre des risques <strong>et</strong> à accepter l'échec, perception des difficultés liées à la création, importance<strong>et</strong> respect portés aux p<strong>et</strong>ites entreprises <strong>et</strong> à leur propriétaire, type de socialisation des enfants dans le systèmeéducatif, attitudes pro-entrepreneuriales), de Courpasson D. (1994), sur l’influence du contexte local sur lacréation des identités professionnelles, ou de Maillat D. (1994) <strong>et</strong> de Gordon R. (1989), à propos des réseauxsociaux <strong>et</strong> de l’innovation.L’importance de ces réseaux est aussi abordée dans des travaux plus économiques, comme c’est le cas chezMalecki E. (1997), Stewart A. (1989), Brusco S. (1990), Becattini G. (1989b, 1991, 1992), Birley S. (1985a,1985b), Schmitz H. (1992), Donckels R. <strong>et</strong> Lambrechts J. (1995), Ostgaard T. <strong>et</strong> Birley S. (1996), Baum J <strong>et</strong> al.(2000) <strong>et</strong> Surlemont B. (1998, 2000). Ces publications concernent également, de manière plus ou moins directe,l’importance des districts économiques <strong>et</strong> des clusters industriels dans les mécanismes de création. Nous nereviendrons pas sur c<strong>et</strong>te thématique, déjà développée dans le point 6. 4, consacré à l’examen des facteursexogènes à l’entreprise susceptibles d’influencer son cycle de vie.Wtterwulghe R. (1998 : 51-53) tente d’identifier de manière systématique <strong>et</strong> déductive les élémentsenvironnementaux qui peuvent avoir un impact sur la décision <strong>et</strong> le moment de la création en réalisant unesynthèse des travaux sur le suj<strong>et</strong>. Ce faisant, il fait intervenir, sans distinction explicite, des élémentsenvironnementaux d’ordre macro-socio-historique, tels que ceux mis en évidence par Sombart W. (1926, 1932)<strong>et</strong> Weber M. (1920), ainsi que par Belshaw C. (1965) ou Jackson J. <strong>et</strong> Rodkey G. (1994), déjà cités dans cepoint, à savoir le système de valeur en vigueur dans une société à un moment donné, <strong>et</strong> des éléments du niveaumicrosociologique, tels que ceux avancés par Bowen D. <strong>et</strong> Hisrich R. (1986), Hisrich R. <strong>et</strong> O’Cinneide B.(1986), Filion L. (1991), Saglio J. (1994) ou Casson M. (1991), notamment l’environnement socioculturel, lecontexte familial, l’expérience ou le milieu professionnel. Les recherches relevant de c<strong>et</strong>te dernière perspectiverenvoient au champ d’analyse présenté au point 3 de ce chapitre, relatif à la caractérisation empirique <strong>et</strong> laclassification des créateurs.Wtterwulghe R. mentionne également que les composantes politiques (abordées également par Carroll G. <strong>et</strong> al.,1988 <strong>et</strong> Carroll G. <strong>et</strong> Hannan M., 1989), fiscales, législatives (déjà mises en exergue par Storey D., 1994a),administratives… de l’environnement socioéconomique peuvent également influencer la dynamiqueentrepreneuriale. Il en est de même, selon c<strong>et</strong> auteur, du climat économique général. Enfin, il convient desouligner, selon lui, l’importance du rôle potentiel du système éducatif <strong>et</strong> formatif dans le développement del’esprit d’entreprise <strong>et</strong> l’émergence de vocations d’entrepreneur. Les travaux de Gill L. (1988) vont dans lemême sens. Quant aux écrits de Van de Ven (1995), ils soulignent l’importance d’une infrastructure appropriéepour le développement de l’entrepreneuriat <strong>et</strong> l’émergence de nouvelles firmes. Une telle infrastructure27


concerne, selon c<strong>et</strong> auteur, le cadre institutionnel, les divers types de ressources nécessaires, le marché <strong>et</strong>l’industrie. Carsrud A. <strong>et</strong> al. (1986) insistent, pour leur part, sur le rôle des réseaux de relations <strong>et</strong> d’échanges deconseils (mentoring) sur la réussite des nouvelles entreprises.Ostgaard T. <strong>et</strong> Birley S. (1996) adoptent une démarche plus empirique <strong>et</strong> étudient, à partir de l’examen de 159cas de création d’entreprise en Angl<strong>et</strong>erre, le lien entre réseau personnel de relations du créateur <strong>et</strong>aboutissement de son proj<strong>et</strong>. Ce faisant, ils rencontrent les préoccupations de Aldrich H. <strong>et</strong> al.(1987), quianalysent une cohorte de nouvelles entreprises américaines, <strong>et</strong> de Aldrich H <strong>et</strong> Zimmer C. (1986). Ces auteursdémontrent l’importance des réseaux de relations lors de la création. Leurs travaux ne sont pas sans évoquerl’importance de l’intégration de l’entrepreneur dans une grappe ou un district économique, comme il y a déjà étéfait mention dans le point 6. 4. de ce chapitre. On rappellera à ce propos les écrits de Bastioni A. (1998), Baum J.<strong>et</strong> al. (2000), Becattini G. (1989a, 1992), Benko G. <strong>et</strong> Lipi<strong>et</strong>z A. (1992), Pyke F. <strong>et</strong> al. (1990), Schmitz H.(1992), Semlinger K. (1994), Surlemont, (1998, 2000), Von Hippel E. (1988), qui abordent c<strong>et</strong> élément dansdivers contextes régionaux.En adoptant un point de vue plus théorique <strong>et</strong> centré sur la thématique plus générale de l’innovation, Akrich M.<strong>et</strong> al. (1988), ainsi que Romanelli E. (1989) <strong>et</strong> Camagni R. (1991), soulignent également l’importance ducontexte sociologique <strong>et</strong> des réseaux de relations dans l’aboutissement de proj<strong>et</strong>s novateurs <strong>et</strong> originaux. Cefaisant, ils font écho aux travaux à portée plus générale de Degenne A. <strong>et</strong> Forsé M. (1994) à propos des réseauxsociaux <strong>et</strong> de Grabher G. (1993) sur les composantes sociales des réseaux industriels.Enfin, d’autres travaux insistent sur la dimension géographique du contexte de la création, notamment en termesd’infrastructures disponibles <strong>et</strong> de spécialisation spatiale. Nous pensons notamment à ceux réalisés par Bartik T.(1989), Veltz P. (1993), par Massey D. (1995) <strong>et</strong> par Maillat D. (1994, 1999). Par ailleurs, de nombreusesrecherches considèrent la dimension sectorielle de l’environnement du point de vue des barrières à la création.Nous y avons déjà fait allusion au point 4 aussi n’y reviendrons nous pas.8. Les approches fonctionnalistesLa dernière ligne de recherche identifiée lors de notre exploration de la littérature relative à l’entrepreneuriat <strong>et</strong> àla création d’entreprise concerne les fonctions économiques. Il s’agit, d’une part, d’identifier les fonctions queremplit le créateur du point de vue de son entreprise <strong>et</strong>, d’autre part, de comprendre le rôle joué parl’entrepreneur <strong>et</strong> la création d’entreprises dans les dynamiques socioéconomiques. Dans la première optique, lestravaux se situent résolument dans la logique des définitions fonctionnelles abordée précédemment, dans le point3. Nous concentrerons d’abord notre attention sur les écrits s’inscrivant dans c<strong>et</strong>te perspective.Avant de poursuivre, soulignons que les approches fonctionnalistes sont fréquemment mises en opposition avecles théories classiques en économie, car elles positionnent l’entrepreneur au cœur même du fonctionnementéconomique, alors que, comme le souligne Wtterwulghe R. (1998 : 40), « Selon celles-ci [les théories classiques<strong>et</strong> néo-classiques], les entreprises sont virtuellement dépourvues d’entrepreneurs. […] L’entreprise opère uncalcul qui lui perm<strong>et</strong> d’optimiser son profit. La théorie économique postule donc, qu’en toutes circonstances, cesont ces valeurs bien précises qui seront choisies par l’entreprise. L’entreprise reproduira ces décisions jusqu’àce qu’un choc exogène modifie une des données du problème. Dans un modèle classique de maximisation duprofit, il n’y a donc guère de place pour l’initiative entrepreneuriale. […] Comme le souligne Kirzner I . (1973),dans le contexte d’un monde de bonne information <strong>et</strong> de prévision où la prise de décision relève de la mécaniquedu calcul, il n’y a pas de champ d’application pour l’élément entrepreneurial. […] La théorie classique nefournit guère d’explication quant à la manière dont le système économique s’adapte au changement. Par-là, ellenéglige totalement le rôle joué par l’entrepreneur dans la dynamique de l’économie de marché. […] Il estessentiel de résoudre la contradiction entre la main visible d’Adam Smith <strong>et</strong> la main plus que visible del’entrepreneur ».8. 1. Les travaux portant sur la définition fonctionnelle de l’entrepreneurWtterwulghe R. (1998) réalise une très bonne synthèse de la littérature tentant de cerner les fonctions del’entrepreneur au niveau microéconomique. Les productions de Cantillon R. (1755), Say J. (1841), Thünen J.(1910), Marshall A. (1920), Knight F. (1921) <strong>et</strong>, bien sûr, Schump<strong>et</strong>er J. (1912, 1942) sont tour à tour abordées.Le travail de Wtterwulghe démontre que les rôles remplis par l’entrepreneur au niveau, non seulement del’entreprise, mais aussi du système économique, sont abordés par plusieurs auteurs, dont Evans G. (1959),Leibenstein H. (1968, 1979), Penrose E. (1972), Kirzner I. (1973) <strong>et</strong> Drucker (1985a).28


Parmi ceux-ci, il convient de relever le cas de Casson M. (1982), qui propose une définition précise des fonctionsmicroéconomiques de l’entrepreneur : « l’entrepreneur est quelqu’un qui se spécialise dans la prise de décisionsde jugement sur la coordination de ressources rares » (cité par Wtterwulghe R., 1998 : 44). Drucker P. (1985a)<strong>et</strong> Gasse Y. (1988) présentent d’autres définitions, qui, selon Wtterwulghe, sont plus complètes. Elles serontabordées par le détail dans le chapitre suivant. Selon ces définitions, les fonctions essentielles de l’entrepreneursont de l’ordre de l’innovation <strong>et</strong> de la poursuite de l’efficacité. En cela, elles se rapprochent des théories deSchump<strong>et</strong>er J. (1912), pour qui la fonction primordiale de l’entrepreneur est l’innovation, en termes de produitsou de techniques de production <strong>et</strong> de diffusion. L’entrepreneur est, selon c<strong>et</strong> auteur, un réformateur, voire unrévolutionnaire, qui, par son attitude proactive, se positionne en rupture par rapport aux produits <strong>et</strong> procédésexistants. Son action ne consiste donc pas à assumer les risques financiers de son entreprise, ceux-ci étantassumés par les opérateurs financiers sur le marché des capitaux.Leibenstein H. (1968, 1978), quant à lui, distingue, parmi les fonctions microéconomiques de l’entrepreneur,celles liées à la gestion (entrepreneuriat routinier) de celles de nature exploratoire <strong>et</strong> innovante. Dans ce cadre,son travail s’attache à rem<strong>et</strong>tre également en cause le concept de rationalité économique, central dans lesproductions classiques <strong>et</strong> néo-classiques.Par ailleurs, il existe également une série d’ouvrages faisant l’inventaire des fonctions que l’entrepreneur doitpouvoir remplir au sein de son entreprise. Par exemple, Bull I. <strong>et</strong> Willard G. (1995) proposent un idéal-type del’entrepreneur à des fins heuristiques. Néanmoins, sans assises empiriques robustes, ces travaux sortentfréquemment du cadre scientifique strict <strong>et</strong> relèvent souvent d’un proj<strong>et</strong> normatif <strong>et</strong> idéologique. Ils ont déjà étéévoqués précédemment.Parallèlement, certains auteurs portent leur attention sur l’entreprise plutôt que sur l’entrepreneur <strong>et</strong> tentent decerner les diverses fonctions de l’entreprise. C’est notamment le cas de Cohen E. (1994) <strong>et</strong> de Thuderoz C.(1997). Ce faisant, ces auteurs perm<strong>et</strong>tent d’identifier, indirectement, certaines des fonctions microéconomiquesremplies par l’entrepreneur <strong>et</strong> le créateur d’entreprise. Nous y reviendrons lors du chapitre suivant, consacré à laconstruction du cadre conceptuel.8. 2. Les travaux portant sur les fonctions socioéconomiques de l’entrepreneuriatL’examen des fonctions remplies par l’entrepreneur au fil de sa pratique amène à considérer le rôle joué parl’entrepreneuriat au niveau général de la dynamique socioéconomique. De fait, les tâches qu’il est censé mener àbien (innovation, optimisation, exploration, organisation…) ne sont pas sans eff<strong>et</strong> sur l’économie <strong>et</strong> les sphèresconnexes (Baumol, 1968, d’Iribarne P., 1986). Comme le rappelle Wtterwulghe (1998), c’est dès le 18 ème siècleque certains auteurs m<strong>et</strong>tent en évidence l’importance de la fonction entrepreneuriale pour l’économie, maisleurs travaux demeurent marginaux par rapport au courant dominant, constitué des approches classiques <strong>et</strong>néoclassiques.Selon Wtterwulghe, la rupture avec ce courant a été amorcée par Schump<strong>et</strong>er (1912, 1942) : en posantl’hypothèse que c’est le déséquilibre dynamique, par opposition à l’équilibre optimum érigé en principe essentielpar les théoriciens classiques, qui caractérise le bon fonctionnement économique, il est un des premiers à donnerà l’entrepreneuriat une position centrale dans la théorie <strong>et</strong> la pratique économiques. Dans la penséeschump<strong>et</strong>erienne, l’entrepreneur est en eff<strong>et</strong> l’opérateur privilégié de l’innovation <strong>et</strong> du changement. Par la suite,d’autres auteurs, dont certains ont déjà été cités précédemment, s’inscriront dans c<strong>et</strong>te perspective <strong>et</strong>démontreront le rôle des entrepreneurs dans le développement économique. Parmi les dernières publicationsparticipant de ce courant, on peut citer notamment celle de Harbison F. (1986), Arocena J. (1986), Sweeney G.(1987), Kirchoff B. (1991), Julien P. (1993), de Quiles J. (1997), de Aghion P. <strong>et</strong> Howitt P. (1998), deWenneckers S. <strong>et</strong> Thurick R. (1990) <strong>et</strong> de Dejardin M. (2000).Signalons, comme le fait Wtterwulghe (1998), que certains chercheurs sont moins catégoriques quant à l’impactpositif de l’activité entrepreneuriale sur la croissance économique. Ainsi, par exemple, Baumol W. (1990 , 1993)estime que l’entrepreneur peut développer des stratégies dommageables pour l’économie, telle que la recherchede situations de rente. Perr<strong>et</strong> B. <strong>et</strong> Roustang G. (1993) tendent également à tempérer une conception tropenthousiaste du lien entre entrepreneuriat <strong>et</strong> développement socioéconomique. Il en est de même quant à PlumW. (1977), Leff N. (1979) <strong>et</strong> Hébert R. <strong>et</strong> Link A. (1988).Parmi les travaux consacrés à l’examen du rôle de l’entrepreneur dans le développement de l’économie, unnombre important porte sur l’eff<strong>et</strong> de la création d’entreprises <strong>et</strong> de l’entrepreneuriat sur l’emploi. C’est le cas29


des recherches menées par Birch D. (1979), Lilien D. (1982), Birley S. (1986, 1987), Kirchoff B. <strong>et</strong> Phillips B.(1988), Libert B. (1999), Begin J. (1991) <strong>et</strong> l’Agence pour la Création d’Entreprises (1998), Henley A. (1999).Certaines recherches sur c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> portent plus particulièrement sur le rôle des p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises,notamment celles de Baroin D. (1984), Greffe X. (1984), Bizagu<strong>et</strong> A. (1988), Lesage A. <strong>et</strong> De Falleur M. 14(1992), Bagnasco A. <strong>et</strong> Sabel C. (1994), <strong>et</strong> de Ardenti R. <strong>et</strong> Vrain P. (2000). Verbeeren B. (2000) envisage lasituation spécifique de c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> dans le secteur non marchand.ConclusionsL’ensemble des références bibliographiques identifiées <strong>et</strong> examinées dans le cadre de ce survey de la littératureatteste de l’ampleur <strong>et</strong> de la richesse du champ de la recherche sur l’entrepreneuriat <strong>et</strong> la création d’entreprise. Lamultiplicité des préoccupations, la variété des angles d’approche <strong>et</strong> la diversité des ancrages disciplinairesrencontrés lors de notre exercice de systématisation sont source de difficultés pour le chercheur désireux dedonner un aperçu d’ensemble des travaux réalisés sur ces thèmes. Nous n’avons d’ailleurs pas la prétentiond’avoir couvert c<strong>et</strong> ensemble dans sa totalité.Comme nous l’avons vu, il est possible d’identifier certains courants dominants dans la production scientifique,ce qui rend l’examen de celle-ci moins malaisé. Ces courants ne doivent pas être considérés comme concurrents.Ils sont, en fait, complémentaires : ils adoptent des perspectives (fonctionnaliste, stratégique, causaliste,systémique…) qui se complètent <strong>et</strong> abordent des suj<strong>et</strong>s (l’entrepreneur, le processus de création, les facteurs dedéveloppement, l’environnement…) différents mais connexes. Ce faisant, ils m<strong>et</strong>tent en évidence la complexitédes phénomènes qu’ils considèrent. Il est d’ailleurs, tout comme en analyse organisationnelle, très intéressant depouvoir considérer les apports de cadres de référence théoriques différents <strong>et</strong> de les combiner en vue d’unebonne compréhension des phénomènes sous étude (Morgan G., 1999 ; Hatch M., 2000).Dans la poursuite de nos travaux, il conviendra de prendre c<strong>et</strong>te complexité en compte <strong>et</strong> d’intégrer les diversesdynamiques <strong>et</strong> les multiples points de vue identifiés dans notre survol de la littérature. C<strong>et</strong>te intégration devraêtre poursuivie dès la mise en œuvre de l’étape suivante de notre recherche, qui visera la délimitation précise denotre obj<strong>et</strong> d’analyse <strong>et</strong> la définition du cadre conceptuel relatif à l’entrepreneur <strong>et</strong> à l’entreprise. C<strong>et</strong>te étape,dont les résultats guideront <strong>et</strong> baliseront les développements ultérieurs de nos analyses, tirera profit des deuxpremiers courants mis en évidence.Par la suite, l’intégration des éléments se poursuivra lors de l’élaboration du modèle d’analyse qui présidera ànotre étude empirique. Pour ce faire, nous utiliserons bon nombre des références citées lors de la présentation desdeuxième, troisième <strong>et</strong> cinquième courants.Dans un premier temps, <strong>et</strong> en nous concentrant sur le moment de la création, il s’agira de cerner, d’une part, lescaractéristiques (économiques, sociologiques, culturelles, géographiques…) des nouveaux créateurs d’entreprisewallons 15 . Il conviendra également de s’intéresser aux logiques d’action de ces entrepreneurs <strong>et</strong> aux déterminantsde celles-ci. Dans c<strong>et</strong>te optique, certaines dimensions sont incontournables <strong>et</strong> il nous faudra nous pencher sur :- le profil de l’entrepreneur (en intégrant ses diverses composantes : économiques, sociales,culturelles, géographiques, expériencielles, compétences développées…) ;- l’articulation de l’acte créateur avec l’ancrage familial <strong>et</strong> la trajectoire du créateur, notamment surle plan professionnel ;- les spécificités de contexte sous-régional dans lequel s’inscrit la création <strong>et</strong> leurs relationsdynamiques avec celle-ci ;14 C<strong>et</strong>te publication est plus particulièrement intéressante, dans la mesure où elle concerne la situation de la région wallonne.15 D’un point de vue théorique, on envisagera différents cadres de référence pour c<strong>et</strong>te identification. Par exemple, enutilisant la théorie sociologique des champs, on s’interrogera sur la nature des capitaux (économiques, sociaux, culturels,éducatifs, …) dont la maîtrise est requise pour l’entrée en entreprise <strong>et</strong> pour la réussite du proj<strong>et</strong>. On s’intéressera également àl’importance de l’implication du nouvel entrepreneur dans des réseaux sociaux, en s’inspirant des travaux menés surl’innovation technologique <strong>et</strong> scientifique (Callon M., 1988, Latour B. <strong>et</strong> al., 1990). C<strong>et</strong>te approche perm<strong>et</strong>tra notamment ledéveloppement d’une perspective intégrant les théories relatives aux districts industriels <strong>et</strong> à l’ancrage « socio-écologique »des proj<strong>et</strong>s de création d’entreprise. Ce faisant, nous dépasserons le niveau individuel de l’analyse pour le compléter par leniveau contextuel <strong>et</strong> « environnemental ». Enfin, on tentera, en adoptant une autre perspective, une approche plus structurales’efforçant d’appliquer au processus d’entrée dans la « carrière » entrepreneuriale le schéma actantiel, avec, notamment,l’identification des opposants <strong>et</strong> des adjuvants, ceux-ci pouvant être de nature financière, institutionnelle, organisationnelle,juridique, compétencielle… (Pir<strong>et</strong> A. <strong>et</strong> al., 1996)30


- les ressources mobilisées lors de la création, <strong>et</strong>, corrélativement, les stratégies d’accès ou de gestiondéveloppées par l’entrepreneur face à celles-ci.La prise en compte de ces diverses dimensions perm<strong>et</strong>tra la compréhension des conditions de la création del’entreprise en apportant un éclairage original sur les mécanismes structurels, institutionnels <strong>et</strong> personnels qui ontfavorisé celle-ci <strong>et</strong> sur ceux qui l’ont handicapée.Elle autorisera également l’élaboration d’une typologie des profils de créateurs sur la base des différentsparamètres observés. C<strong>et</strong>te typologie pourra être utilisée pour la mise en place d’une approche plus qualitative <strong>et</strong>plus intensive, qui viserait l’étude compréhensive des articulations entre les diverses dimensions considérées <strong>et</strong>des logiques d’action des entrepreneurs. C<strong>et</strong>te approche pourrait procéder par entr<strong>et</strong>iens avec un nombre restreintde créateurs représentatifs des différents types identifiés. Elle autoriserait la reconstruction du sens attribué parces entrepreneurs à leur décision d’entreprendre <strong>et</strong> à leur stratégie, <strong>et</strong> ce dans une perspective biographique. Cecipourra conduire, à titre d’exemple, à la production de récits de vie, voire d’histoires de vie idéale-typiques.Par la suite, en sortant du cadre strict du moment de la création <strong>et</strong> en considérant l’évolution de l’entreprise, nouspourrons tirer parti des travaux relevant du quatrième courant distingué lors de notre survey. Il s’agirait alors dedéterminer <strong>et</strong> de comprendre les mécanismes qui influencent c<strong>et</strong>te évolution. Pour ce faire, la comparaison desentrepreneurs toujours « en course » avec ceux dont le proj<strong>et</strong> a failli serait un outil précieux.Complémentairement, l’étude des motifs déclarés de réussite ou d’échec mis en avant par les entrepreneurs, <strong>et</strong>l’examen de certains mécanismes organisationnels susceptibles d’influencer l’issue du proj<strong>et</strong> entrepreneurialseraient d’un intérêt certain. C<strong>et</strong> examen, pour être compl<strong>et</strong>, devrait également aborder la question de la gestiondes ressources humaines, <strong>et</strong>, plus précisément, celle des modes de gestion de compétences au sein del’entreprise. D’autres dimensions devraient également être abordées : les composantes financières,technologiques <strong>et</strong> juridiques, les relations industrielles, les contraintes environnementales <strong>et</strong> les modes defonctionnement des réseaux sociaux internes <strong>et</strong> externes ne pourront être négligés. A c<strong>et</strong> égard, les travauxinventoriés devraient nous perm<strong>et</strong>tre l’élaboration de grilles d’analyse <strong>et</strong> des cadres de référence pertinents.31


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