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Cannabis, ce qu'il faut savoir - Inpes

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CANNABIS ,CE QU’ILFAUT SAVOIRLE CANNABIS EST UNE RÉALITÉ


Vous n’avez jamais fumé de cannabis ?Cette brochure vous donnera toutesles raisons pour ne pas commen<strong>ce</strong>r.Vous pensez que c’est un produit inoffensif ?Vous trouverez ici des informationset des témoignages sur la dépendan<strong>ce</strong>qu’il peut provoquer.Si vous êtes consommateur,<strong>ce</strong>tte brochure vous expliquera les risquesque vous courez, et vous donnera aussila possibilité d’évaluer où vous en êtespar rapport à votre consommation.Enfin, vous y trouverez toutes les adresseset numéros utiles pour être informé etéventuellement aidé dans une démarchepour arrêter votre consommation.3


4QUANDLE CANNABISPASSEAVANT TOUT


Karim, 18 ans“Au début, avec les copains, on s’était dit qu’on ne toucherait jamaisà ça ! Mais quand tout l’entourage est fumeur, il y a un jour où on esttenté, alors on a essayé quand même avec un pote. On rigolait tousensemble sur des trucs trop bêtes, mais tellement drôles sous cannabis !Très vite, j’ai commencé à me dire qu’un joint par mois c’était bien, puisun par semaine et un par jour, un à chaque pause...Maintenant, tant qu’il y a du shit je fume ! Comme je ne vais plus encours, je reste toute la journée à la maison. C’est la perspective defumer (ou de me ravitailler) qui me fait sortir. Sinon je ne bouge pas,je ne peux plus faire aucun effort, je n’ai pas envie, je ne suis pas motivé.Même pour aller voir les potes, si je ne suis pas sûr qu’on va fumer, j’aidu mal à y aller. Sans cannabis, je ne sais pas quoi faire de mon temps,de mes journées, de ma vie : je ne sais plus vivre sans cannabis !”L’avis du spécialiste• La perte de motivation peut êtreune conséquen<strong>ce</strong> de la consommationrégulière de cannabis. Elleva con<strong>ce</strong>rner les activités scolaires,les loisirs mais aussi avoir des conséquen<strong>ce</strong>ssur les relations amicalesou familiales. Pour <strong>ce</strong>rtains, leseffets du cannabis, le plaisir et ladétente qu’il procure suffi sent à occuperla vie. On se sent bien sansrien faire. Un <strong>ce</strong>rcle vicieux peuts’installer rapidement : on fume> on est démotivé > on est inactifdonc on s’ennuie, donc on fume.Recommandation : si <strong>ce</strong>s situationsvous con<strong>ce</strong>rnent, il ne <strong>faut</strong> pas hésiterà demander du soutien à unepersonne spécialisée qui pourravous aider à rompre le <strong>ce</strong>rcle vicieuxet/ou à rétablir un contact avecvos proches.Docteur Olivier Phan,<strong>ce</strong>ntre Émergen<strong>ce</strong> - Paris• On peut aussi fumer pour apaiserune souffran<strong>ce</strong>, mettre à distan<strong>ce</strong>des problèmes scolaires, familiauxou personnels et, petit à petit, lemême mécanisme s’installe.On ne résout pas les problèmespour autant mais on les masque,on restreint ses relations et on s’enfermedans sa bulle.5


6LA DÉPENDANCEAU CANNABIS :ÇA EXISTE !


Julien, 16 ans“Au début, il ne me fallait qu’un joint pour être défoncé. J’étais content.Tout le monde était dans le même état, on rigolait. Mais après, quandje me suis mis à fumer tout le temps, <strong>ce</strong> n’est plus devenu un amusement.Les gens disent qu’on ne peut pas devenir dépendant, mais au bout dedeux ans, j’ai remarqué que je ne pouvais pas passer une journée sans.Deux jours à m’en passer, c’était un exploit, carrément.”L’avis du spécialiste• Une consommation régulière decannabis peut conduire à l’installationd’une dépendan<strong>ce</strong> chez <strong>ce</strong>rtainespersonnes.L’usage régulier se transforme alorsen habitude de vie. La recherchede cannabis, de lieux et d’occasionsoù on peut en fumer devientune obsession.La dépendan<strong>ce</strong> s’installe progressivement.Elle est essentiellementpsychologique.• Alors que <strong>ce</strong>rtaines personness’arrêtent de fumer très facilement,les personnes dépendantes sousestimentsouvent leur dépendan<strong>ce</strong>au cannabis et auront du mal às’en passer.Recommandation : pour évalueroù vous en êtes avec le cannabis,il peut être intéressant de faire unbilan de votre consommation. Vouspouvez vous aider de questionnairescomme <strong>ce</strong>lui fi gurant dans<strong>ce</strong>tte brochure ou vous adresser àdes lieux proposant de l’aide pourvous accompagner dans <strong>ce</strong>tte démarche.Il est ensuite plus facile deprendre des décisions adaptées àvotre situation.Jean-Pierre Couteron,consultation Jeunes usagers decannabis de Mantes-la-Jolie (78)7


8QUANDLE CANNABISMET EN PÉRILLES ÉTUDES


Julien, 16 ans“Je fume 4 à 5 joints par jour. Depuis deux ans, je n’arrive pas àme motiver, je sèche les cours, par<strong>ce</strong> qu’à la longue on ne peut plusfumer à chaque interclasse et arriver à l’heure aux cours, on sait qu’onva se faire renvoyer donc on finit par ne même plus y aller. Même à lamaison, je n’arrive plus à me con<strong>ce</strong>ntrer, à faire mes devoirs, je n’ai plusaucune motivation.”Samuel 14 ans“Il y a le problème quand on fume avant d’aller en cours. Bon, ça,j’en ai fait les frais pendant trois ou quatre mois. J’avais le petit pétarddu midi et puis on reprenait les cours à 13 h. Donc, moi, j’étaiscomplètement défoncé. Et c’est clair qu’on n’imprime rien. Même si onécrit <strong>ce</strong> qu’on entend, si on se relit à la fin de la journée, on n’a rienimprimé. Du coup, moi, j’ai foiré un trimestre comme ça. Voilà.”L’avis du spécialiste• Il est clairement établi que lecannabis diminue les capacités demémoire immédiate, de con<strong>ce</strong>ntration,de vigilan<strong>ce</strong> et d’attentionchez les jeunes usagers, tant qu’ilssont sous l’effet du cannabis.• Une fois l’effet dissipé, il n’est pasprouvé qu’un usage régulier entraîneune dégradation permanentede la mémoire mais, <strong>ce</strong> qui est sûr,c’est qu’en diminuant les capacitésd’apprentissage, il entraîne souventde sérieuses diffi cultés scolaires.Recommandation : si vous sentezque votre consommation de cannabisperturbe votre vie scolaire, sivous n’arrivez pas à ne pas fumerpendant toute une journée, n’hésitezpas à demander de l’aide auprèsde personnes compétentes.L’équipe de Drogues Info Servi<strong>ce</strong>9


10LE “ BAD TRIP ” :UNE EXPÉRIENCEAUSSI PÉNIBLEQU’IMPRÉVISIBLE


Leïla, 17 ans“Au lycée, je fume souvent avec la même copine. Une fois on avaitfumé deux joints. Je ne sais pas <strong>ce</strong> qui s’est passé, soudain je me suissentie vraiment mal.Je ne comprenais plus les phrases que le prof nous dictait, je le voyaisdifféremment, c’était vraiment étrange. J’ai eu très chaud, ma copinea dû ouvrir la fenêtre. Mon cœur s’est mis à battre très rapidement,j’avais des tremblements. Je me sentais en décalage avec une impressionde déjà vu, c’était vraiment bizarre et angoissant. Ma copine m’aaidée et une fois que je me suis retrouvée seule, sans tout le mondeautour de moi tout a commencé à rentrer dans l’ordre et je me suiscalmée tout dou<strong>ce</strong>ment. Rien ne présageait <strong>ce</strong> bad trip, ni la quantiténi les circonstan<strong>ce</strong>s, j’ai vraiment eu très peur !”Emmanuel, 15 ans“Une fois, j’ai vomi partout dans la rue ; c’était horrible.Je me sentais mal, je tombais à moitié dans les pommes. Je n’arrivaispas à me relever. Je m’appuyais, je ne pouvais plus me relever.”L’avis du spécialiste• Quand on fume trop, du shit ou del’herbe très con<strong>ce</strong>ntré en THC, oudans <strong>ce</strong>rtaines circonstan<strong>ce</strong>s, parexemple, quand on a aussi bu del’alcool, quand on est fatigué ou angoissé,on peut faire un “bad trip”.• Il s’agit d’une intoxication aiguë.Elle se manifeste par un malaisephysique et/ou psychologique.On peut se sentir mal physiquement,trembler, avoir du mal à respirer,des palpitations. Certainespersonnes vont vomir et mêmeperdre connaissan<strong>ce</strong>. On peutaussi se sentir très angoissé et parfoi<strong>savoir</strong> des hallucinations.Recommandations :• Si vous êtes seul, il ne <strong>faut</strong> surtoutpas paniquer.Si vous le pouvez, ouvrez la fenêtre,étendez-vous, respirez profondémentet attendez que ça passe.• Si vous êtes avec quelqu’un quise sent mal, il <strong>faut</strong> l’étendre, si possibledans un endroit calme, luipermettre de respirer, rester à sescôtés, ne pas chercher à le faireparler à tout prix.Si la personne perd connaissan<strong>ce</strong>,il <strong>faut</strong> la coucher sur le côté et appelerles secours (le 15 ou le 18).Docteur Alain Morel, fédérationfrançaise d’addictologie“bad trip” : intoxication aiguë11


12CANNABISET CONDUITE :ATTENTIONDANGER !


Thomas, 16 ans“Moi, je n’ai pas le permis de conduire. Par contre, j’ai fait du roller,du vélo ou du scooter sous cannabis. Ça va, jusqu’à un <strong>ce</strong>rtain point,c’est-à-dire qu’effectivement, si on en fume un tout petit peu et qu’onn’a pas l’habitude d’en fumer, on va être un peu plus attentif.Mais, quand on en fume régulièrement, on est défoncé, donc on amoins de réflexes, l’attention est moins bonne. Par exemple, en roller,on arrive à un croisement et puis on dit qu’on gère le virage, en fait onne le gère pas. Au mieux, on tombe tout seul, au pire, on fait tomberdes gens ou on se fait renverser par une voiture.”L’avis du spécialisteLa consommation de cannabis entraîneun <strong>ce</strong>rtain nombre d’effetspouvant rendre dangereuse la conduited’un véhicule :• mauvais réflexes en situationd’urgen<strong>ce</strong>,• difficulté de contrôler unetrajectoire,• mauvaise coordination desmouvements,• temps de réaction allongé.Ces effets peuvent durer de 2 à 10hsuivant les individus. La prise combinéed’alcool et de cannabis aggraveconsidérablement <strong>ce</strong>s effets,même si l’alcool a été consomméà faible dose : le mélange accroîtdonc les risques d’accidents.Recommandations :• Ne prenez pas le volant après avoirconsommé du cannabis, mêmeaprès plusieurs heures.• Faites tout pour dissuader unepersonne qui a consommé du cannabisde conduire, même aprèsplusieurs heures.La loi du 3 février 2003 punit dedeux ans d’emprisonnement et4 500 euros d’amende toute personneayant conduit sous influen<strong>ce</strong>de substan<strong>ce</strong>s ou plantes classéescomme stupéfiants.Si la personne se trouvait égalementsous l’emprise de l’alcool(0,5 g d’alcool par litre dans lesang), les peines sont portées àtrois ans d’emprisonnement et9 000 euros d’amende. Des contrôlesavec un dépistage d’usagede stupéfiants peuvent être réaliséspar les policiers et les gendarmes.Docteur Didier Jayle,Mission interministérielle de luttecontre la drogue et la toxicomanie.13


14FUMERDU CANNABIS :UNE HABITUDEQUI PEUT FINIRPAR COÛTERTRÈS CHER


Mathieu, 19 ans.“Au début, ça ne me coûtait pas grand-chose mais plus je me suis misà consommer souvent, tous les jours, plus j’ai été amené à revendreautour de moi. Mais finalement, je faisais assez peu de bénéfi<strong>ce</strong>s etdu coup, j’étais mal pour rembourser mes fournisseurs... J’ai déménagémais ils peuvent me retrouver...”L’avis du spécialiste• Fumer du cannabis ça coûte cheret ça peut même finir par coûtertrès cher dans tous les sens duterme.• Un adoles<strong>ce</strong>nt qui fume régulièrementdu cannabis peut rarementfinan<strong>ce</strong>r sa consommation avecson argent de poche. Certains sontdonc conduits à voler, à racketterou à revendre du cannabis pourfinan<strong>ce</strong>r leur consommation. Danstous les cas, ils sont dans l’illégalitéet s’exposent à des poursuites,voire à de sérieux ennuis avec lapoli<strong>ce</strong> et avec leurs fournisseurs.Ces fournisseurs font partie desréseaux criminels et n’hésitent pasà recourir à la violen<strong>ce</strong> pour réglerleurs affaires.• Si vous vendez ou donnez du cannabis– même en très faible quantitéet même pour “dépanner” uncopain – vous encourez une peinepouvant aller jusqu’à cinq ans deprison et 75 OOO euros d’amende.Ces peines sont doublées quand lecannabis est vendu ou donné à desmineurs.Cela peut aussi s’appliquer aux compli<strong>ce</strong>sdu vendeur, qu’ils soient “guetteur”,“rabatteur”, “intermédiaire”...Philippe Zanardi - Commissairedivisionnaire• Si la poli<strong>ce</strong> vous retrouve en possessionde cannabis, même si laquantité retrouvée est très faible,c’est un délit pour lequel la loi prévoitune peine allant jusqu’à un and’emprisonnement et 3 75O eurosd’amende.15


16QUANDON ARRÊTE...


Kevin, 22 ans“Après plusieurs essais, un jour il a vraiment fallu que j’arrête pourune démarche importante... ça a été dur. Le matin par exemple,je prenais toujours un café + un p’tit “oinj”. Pareil le midi... difficilede s’en passer. Dans la journée, sans shit, j’étais speed, irrité.Pour une phrase, un mot, je pouvais partir grave. Pire encore le soir :sans joint, j’avais beaucoup de mal à dormir. Pour arriver à ne plusfumer, j’ai dû me lan<strong>ce</strong>r des défis et surtout trouver plein de chosesà faire. Je ne voulais pas prendre de cachetons (médicaments),alors je me suis fait tout un programme.Si tu ne travailles pas, c’est le sport qu’il te <strong>faut</strong> ; tu dégages le stress,t’es KO, tu rentres et tu dors. Moi, j’ai repris une formation, <strong>faut</strong> êtreoccupé, sinon tu t’ennuies, tu galères chez toi ou dans la cité et c’estimpossible d’arrêter de fumer.Je n’ai pas pu partir de la cité, mais je sais que c’est plus facile dansun cadre différent, pendant les vacan<strong>ce</strong>s, par exemple. Heureusement,quand j’ai arrêté, je me suis vite senti nettement mieux dans mon corps.”L’avis du spécialiste• “J’arrête quand je veux ; c’est unehistoire de volonté”, entend-on fréquemment...Ce n’est pas si simple. Quand vousconsommez régulièrement du cannabis,votre système nerveux <strong>ce</strong>ntral(le <strong>ce</strong>rveau) se met à fonctionnerdifféremment et vous vous habituezà l’effet qu’il produit en vous.• Lorsque vous arrêtez (ou diminuezde façon sensible), <strong>ce</strong>rtainsdésordres se font sentir très souvent,comme <strong>ce</strong> garçon le dit : unstress accru, une irritabilité quevous ne maîtrisez pas et une diffi -culté à s’endormir. Le “joint du soir”est souvent le plus dur à supprimer.De plus, beaucoup ressentent unmal-être, un état dépressif qui perdurependant plusieurs semaines.Recommandations :• Nous ne sommes pas tous égauxdevant le risque de dépendan<strong>ce</strong>.Plusieurs facteurs entrent en jeu etchacun fonctionne de façon unique.• Discuter avec des professionnelsde <strong>ce</strong> que vous ressentez quandvous arrêtez peut être utile (le médecingénéraliste que vous connaissezpeut être votre interlocuteur).Les solutions qu’ils rechercherontavec vous sont rarement médicamenteuses: les choix alternatifs àla consommation sont toujours privilégiés(technique de gestion dustress par exemple)... Etre fort etlibre, c’est connaître ses limites etoser demander un soutien.Hélène David,<strong>ce</strong>ntre Emergen<strong>ce</strong> - Paris17


QUESTIONS / RÉPONSESDÉFINITIONRISQUES POUR LA SANTÉPHYSIQUERISQUES POUR LA SANTÉMENTALE18


Qu’est-<strong>ce</strong> que le cannabis ?Le cannabis est une plante qui est consommée sous forme d’herbe (marijuana,ganja, beuh...), de résine (haschisch, shit...) ou plus rarement d’huile.Il contient une substan<strong>ce</strong> psychoactive appelée le THC (tétrahydrocannabinol),qui se con<strong>ce</strong>ntre dans le <strong>ce</strong>rveau. C’est le THC qui produit les effets ducannabis sur le système nerveux et modifie la per<strong>ce</strong>ption et les sensations.Le cannabis est la plupart du temps fumé, plus rarement consommé sousforme de gâteau (“spa<strong>ce</strong> cake”) ou d’infusion.Fumer du cannabis peut-il favoriser le can<strong>ce</strong>r du poumon et de la gorge ?Selon des études ré<strong>ce</strong>ntes, le can<strong>ce</strong>r du poumon est plus préco<strong>ce</strong> chezles consommateurs de cannabis. La fumée du cannabis contient plus desubstan<strong>ce</strong>s cancérigènes que <strong>ce</strong>lle du tabac : elle est donc toxique pourle système respiratoire et peut aussi favoriser le can<strong>ce</strong>r de la gorge. Il estimportant de <strong>savoir</strong> que fumer est toxique quel que soit le mode de consommation: cigarettes (joints) ou pipes à eau (bangs).Quels sont les effets sur le cœur ?Consommer du cannabis modifie le rythme cardiaque et peut être dangereuxpour les personnes souffrant d’hypertension ou de maladies cardio-vasculaires.Peut-on mourir d’une overdose de cannabis ?On ne peut pas mourir d’une overdose de cannabis mais on peut faire uneintoxication aiguë, plus communément appelée “bad trip”.Quels sont les risques pour le <strong>ce</strong>rveau ?Consommer du cannabis n’endommage pas le <strong>ce</strong>rveau mais diminue lacapacité de con<strong>ce</strong>ntration, perturbe la mémoire immédiate et réduit la capacitéà apprendre des choses nouvelles et à s’en souvenir. La consommationmodifi e aussi la per<strong>ce</strong>ption visuelle, la vigilan<strong>ce</strong> et les réfl exes.Peut-on être dépendant du cannabis ?Certains consommateurs réguliers, en raison de leurs habitudes de consommation,de leur personnalité, de leur histoire personnelle, de leur environnement,auront plus de mal que d’autres à diminuer ou arrêter leur consommation.Ils vont ressentir des symptômes de manque à l’arrêt de la consommation.D’autres organisent leur vie quotidienne autour du produit (recherche, achat,planifi cation des consommations,...) car ils ne peuvent pas s’en passer. Dansles deux cas, on peut dire qu’une dépendan<strong>ce</strong> s’est installée.Quels sont les symptômes quand on arrête de consommer du cannabis ?Certaines personnes arrêtent facilement de consommer et ne ressententaucun symptôme. D’autres se sentent irritées, anxieuses, leur sommeil et/ouleurs habitudes alimentaires peuvent être perturbés. Ce sont les symptômesdu manque.Le cannabis provoque-t-il des troubles mentaux ?La consommation de cannabis peut entraîner un <strong>ce</strong>rtain nombre de troublesde la santé mentale comme l’anxiété, la panique et peut favoriser la dépression.Elle peut aussi provoquer l’apparition d’une psychose cannabique. Il s’agit d’undésordre mental caractérisé par des hallucinations, des idées délirantes,né<strong>ce</strong>ssitant une hospitalisation de quelques semaines en milieu psychiatrique.Le cannabis est également sus<strong>ce</strong>ptible de révéler et aggraver les manifestationsd’une maladie grave, appelée schizophrénie.19


QUESTIONS / RÉPONSESCANNABIS ET CONDUITECANNABIS ET MÉDECINECANNABIS ET LÉGISLATIONCANNABIS ET COMPÉTITIONSPORTIVE20


Peut-on faire un “bad trip” en consommant du cannabis ?Que l’on soit consommateur occasionnel ou régulier, on peut faire un “badtrip”. Le “bad trip” est une expérien<strong>ce</strong> désagréable, souvent due à une absorptiontrop importante de produit. On peut également faire un “bad trip”quand on consomme alors qu’on ne se sent pas bien.La personne se sent mal physiquement. Elle peut avoir des tremblements,des sueurs froides, des nausées et vomir. Elle peut aussi ressentir une impressionde confusion, d’étouffement et une angoisse très forte, et l’impressiond’être persécutée. Ce malaise peut aller jusqu’à la perte de conscien<strong>ce</strong>.Est-il dangereux de conduire quand on a consommé du cannabis ?La consommation de cannabis entraîne un <strong>ce</strong>rtain nombre d’effets pouvantrendre dangereuse la conduite d’un véhicule (scooter, voiture, moto,camion, tracteur, élévateur...) :• mauvais réfl exes en situation d’urgen<strong>ce</strong>,• diffi culté de contrôler une trajectoire,• mauvaise coordination des mouvements,• temps de réaction allongé.Ces effets peuvent durer de 2 à 10 h suivant les individus.La prise combinée d’alcool et de cannabis aggrave considérablement <strong>ce</strong>seffets, même si l’alcool a été consommé à faible dose : le mélange accroîtdonc les risques d’accidents.Y a-t-il des activités à risque quand on a consommé du cannabis ?Pour les mêmes raisons que <strong>ce</strong>lles avancées pour la conduite, il est dangereuxd’accomplir des tâches présentant un danger pour soi ou pour lesautres comme par exemple manipuler des machines-outils quand on aconsommé du cannabis.Le cannabis est-il utilisé par la médecine ?En Fran<strong>ce</strong>, il n’y a pas de médicaments à base de cannabis.Les autorités sanitaires jugent que les médicaments existants sont plusadaptés et présentent moins d’inconvénients. Cependant, dans <strong>ce</strong>rtainspays, le cannabis ou ses dérivés est prescrit pour soulager <strong>ce</strong>rtains symptômes(vomissements, douleurs...) de maladie graves et pour ouvrir l’appétitdes personnes atteintes.Le cannabis est un produit classé stupéfi ant et son usage est interdit.Quelle que soit la quantité, en acheter, en consommer, en détenir, en donner,en revendre, en cultiver (chez soi ou à l’extérieur), en transporter (sursoi, dans sa voiture...) ou conduire après en avoir consommé, sont desinfractions à la loi.Ces infractions sont des délits qui exposent à une interpellation par unservi<strong>ce</strong> de poli<strong>ce</strong>, de gendarmerie ou de douanes ainsi qu’à des sanctionsparfois lourdes devant les tribunaux. Parfois le juge peut ordonner uneorientation vers une structure sanitaire, éducative ou d’insertion sociale.Le cannabis fait partie des produits dopants interdits au sportif : il peutêtre recherché dans les urines (tra<strong>ce</strong>s possibles plusieurs semaines aprèsconsommation) au cours des contrôles anti-dopage et donner lieuà des suspensions par la fédération.21


QUESTIONNAIRE D’AUTO-ÉVALUATIONDE SA CONSOMMATIONS’il vous arrive de consommer du cannabis, le questionnaire suivant vousaidera à définir si votre consommation vous met en danger.Ce questionnaire a déjà été testé sur plusieurs milliers d’adoles<strong>ce</strong>nts.En principe, deux réponses positives au test doivent vous amener à vous interrogersérieusement sur les conséquen<strong>ce</strong>s de votre consommation. Troisréponses positives ou plus, devraient vous amener à demander de l’aide.Pr Michel Reynaud, Hôpital universitaire Paul Brousse, Villejuif.Au cours de votre vie :Questionnaire CAST (<strong>Cannabis</strong> abuse screening test, conçu à l’OFDT)Une seule croix par ligne OUI NONAvez-vous déjà fumé du cannabis avant midi ?Avez-vous déjà fumé du cannabislorsque vous étiez seul(e) ?Avez-vous déjà eu des problèmes de mémoirequand vous fumez du cannabis ?Des amis ou des membres de votre famillevous ont-ils déjà dit que vous devriez réduirevotre consommation de cannabis ?Avez-vous déjà essayé de réduire ou d’arrêtervotre consommation de cannabis sans y parvenir ?Avez-vous déjà eu des problèmesà cause de votre consommation de cannabis(dispute, bagarre, accident, mauvais résultatà l’école...) ?Sour<strong>ce</strong> : Beck F., Legleye S., Reynaud M., Karila L.Un point important :L’association du cannabis avec d’autres drogues augmentela possibilité que votre consommation ait des conséquen<strong>ce</strong>s gravespour vous ou pour votre entourage.22


OÙ SE RENSEIGNERET DEMANDER DE L’AIDELES LIGNES TÉLÉPHONIQUES :LES LIEUX D’ACCUEIL :ÉCOUTE CANNABIS :0 811 91 20 20Tous les jours de 8 h à 20 h.Coût d’une communication locale depuisun poste fi xe.Ecoute <strong>Cannabis</strong>, ligne spécifi que dédiéeaux problèmes liés à la consommation decannabis, propose :• une aide et un soutien adaptés aux besoinsde chacun,• des informations précises sur les effets,les risques, la loi, les lieux d’accueil,• des conseils de prévention,• une orientation vers des professionnelscompétents.FIL SANTÉ JEUNES :0 800 235 236Tous les jours de 8 h à minuit, anonymeet gratuit.Ce servi<strong>ce</strong> offre aux jeunes une écouteindividualisée en matière de santé physique,psychique et sociale par des psychologueset des médecins.LES CONSULTATIONS CANNABIS :Sur l’ensemble du territoire, un réseau deconsultations gratuites garantissant l’anonymat,destinées aux jeunes consommateurs età leur famille, est à votre disposition.Ce dispositif est amené à s’étendre danschaque département.Ces consultations, menées par des professionnelsformés aux spécifi cités du cannabis,permettent :• d’effectuer un bilan des consommations,• d’apporter une information et un conseilpersonnalisé aux consommateurset à leur famille,• d’aider en quelques consultations à arrêterla consommation,• de proposer une prise en chargeà long terme lorsque la situation le justifi e.POINTS ACCUEIL ÉCOUTE JEUNES (PAEJ)Ce sont des lieux d’accueil, d’écoute etde parole qui s’adressent aux jeunesles plus en diffi culté. Une de leurs missionsest la prévention des conduites à risques.Pour connaître la structure d’accueilla plus proche de chez vous :par Internet :www.drogues.gouv.fr rubrique “adressesutiles” pour trouver toutes les coordonnéesdes servi<strong>ce</strong>s spécialisés par département oupar région.par téléphone :ÉCOUTE CANNABIS :0 811 91 20 20Coût d’une communication locale depuisun poste fi xe.23


LES SITES INTERNET :www.drogues.gouv.fr : pour en <strong>savoir</strong> plussur le cannabis et les autres drogues, leurseffets, leurs dangers.Le site www.drogues.gouv.fr donne accès à :• des informations scientifi ques actualiséessur tous les produits : alcool, cannabis,cocaïne, ecstasy, héroïne, tabac et autresdrogues,• une synthèse de presse quotidiennedes données chiffrées et les derniersrapports scientifi ques,• des documents d’information et deprévention à destination de tous,• une base de données documentaires.Drogues Info Servi<strong>ce</strong> sur www.drogues.gouv.fr,anime trois rubriques :Vos questions / Nos réponses :espa<strong>ce</strong> de dialogue et de conseil pourre<strong>ce</strong>voir des réponses précises, anonymeset consultables par tous.Questions les plus fréquemment posées :rubrique qui apporte des informationssynthétiques et précises sur un thème,un produit, une problématique (le cannabis,les drogues et la loi, le dépistagedes produits...).Adresses utiles : rubrique qui permetde trouver les coordonnées de tousles servi<strong>ce</strong>s spécialisés :• par domaine de compéten<strong>ce</strong> :alcoologie, toxicomanie, tabacologie,• par type d’activité : information,prévention, soin,• par département ou par région.www.inpes.sante.fr : le site de l’Institutnational de prévention et d’éducation pourla santé (INPES) présente ses programmesde prévention (tabac, drogues, alcool, sida,can<strong>ce</strong>r, hygiène de vie...), actionsde communication, publications (La Santéde l’homme, Baromètres santé, le catalogueen ligne, dont une majorité de documentstéléchargeables), actions de terrain, formations,bases documentaires, pédagothèque...Un site pour le grand public et les professionnels.www.fi lsantejeunes.com : le site proposeune documentation sur la santé des jeunes,des dossiers mensuels, des actualitéshebdomadaires, plusieurs forums etla possibilité de questionnerdes professionnels de santé par mail.ECOUTE CANNABIS0 811 91 20 20Tous les jours de 8h à 20h.Coût d’une communication locale depuis un poste fixe.240-07140-B

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