Tome RptAn - Partie 1 - Ville de Bruxelles

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— 43 —D'ailleurs, toutes les lois qui régissent l'assistance publique,notamment l'arrêté des représentants du peuple près les armées duNord et de Sambre-et-Meuse, en date du I ergerminal an III, ontfait de l'assistance à domicile la règle, de l'entretien dans les asiles,l'exception.La raison en est bien simple. D'abord, il y a la question d'humanitéqui veut qu'on laisse, autant que possible, l'assisté au sein de sesaffections, dans le milieu où il a toujours vécu; ensuite vient laquestion économique, qui est non moins importante.L'assistance hospitalière coûte beaucoup plus cher que l'assistanceà domicile, et on ruinerait bien certainement une commune s'ilfallait adopter la manière de voir du bureau de bienfaisance.Bien qu'on ait créé une espèce de légende tendant à prouver lecontraire, le dit Bureau s'efforce visiblement de rejeter sur les hospicesle plus de charges possible. Il engage beaucoup de malades àse rendre à l'hôpital, et les femmes et les filles sur le point de devenirmère sont presque toutes envoyées à la Maternité ; elles n'obtiennentpas facilement les soins de la sage-femme à domicile et sont ainsiforcées, au dernier moment, de se rendre à l'hospice, qui, par humanité,ne peut leur en refuser l'entrée.Cette façon de procéder est incontestablement onéreuse pour lacommune, car rien que pour les accouchées, il y a une différence desdeux tiers, au moins, dans les frais : il est payé 8 francs à la sageiemniepour une opération d'accouchement à domicile, tandis quedix jours de présence à la Maternité routent 30 francs, au bas mot ;à Bruxelles, où les patientes se rendent parfois, après avoir essuyémn refus de secours au bureau de bienfaisance, la dépense est defr. 51.20!La même tactique est à peu près suivie pour les vieillards et lesinfirmes. Le bureau de bienfaisance voudrait, afin de ne plus êtretributaire de la commune pour le complément de ses ressources, queles hospices assumassent la charge exclusive de leur entretien,quel que soit leur âge.Dans l'intérêt des finances communales, et pour suivre ce qui se pra-
_ 44 —tique dans toutes les communes, notamment à Bruxelles, nous nousen tiendrons absolument à l'arrêté prérappelé qui stipule les règlessuivantes en ses articles 15, 16 et 17.§ 3. — Des vieillards indigents.« Art. 15. — Le vieillard indigent sera secouru, lorsque l'âge ne« lui permettra plus de trouver, dans son travail, des ressources« suffisantes contre le besoin. Le secours augmentera, en raison de« son âge, et aura trois périodes : il sera de moitié, lorsqu'il sera« parvenu à sa 60 e année, de deux tiers à 65 ans, et de la« totalité à 70 ans accomplis.« Art 16. — Celui qui, sans avoir atteint l'une ou l'autre de ces« périodes, sera néanmoins, par une déperdition prématurée de ses« forces, dans le cas d'obtenir des secours, pourra les réclamer, en« justifiant de ses infirmités.« Art. 17. — Ils recevront ces secours à leur domicile, et s'ils n'en« ont pas, chez leurs parents ou amis, ou partout ailleurs. Ceux qui« auront droit à la totalité des secours, à raison de leur âge ou infir-« mités, pourront se retirer dans les hospices, s il y en a d'établis,« pour y recevoir le secours en nature. »Quant au règlement organique de l'Hospice des vieillards, il porteen ce qui concerne l'admission des pensionnaires : *« Art. 28. — Peuvent-être admis à l'hospice, les vieillards indi-« gents des deux sexes, sains de corps et d'esprit, âgés d'au moins« 70 ans, dont la conduite ne laisse rien à désirer et qui ont droit« aux secours publics à Laeken. »Il résulte, à toute évidence, de l'arrêté de l'an III et du règlementorganique du refuge de la rue Léopold, que les hospices ne sonttenus d'accueillir les infirmes et les vieillards de 70 ans, que s'ilspossèdent des établissements ad hoc et des lits en nombre suffisantpour les recevoir. C'est autre chose que de vouloir imposer, à doubleet à triple frais, à cette administration l'obligation d'entretenir dansdes asiles tous les pauvres qui réclament une assistance permanenteplus ou moins complète à domicile.
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