Les Colloques de Menton Samedi 1 - Ville de Menton

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Science et Conscience Samedi 8 octobre 2011Questions-réponsesSolange YONJ’aimerais avoir des précisions de Monsieur CHEVALIER concernant le coût de démantèlementdes centrales, notamment de Brennilis. Je souhaiterais également demander à Madame RIVASIcomment s’est développé le taux de radioactivité dans le monde depuis Fukushima.Jean-Marie CHEVALIERLa notion de démantèlement n’a pas encore été définie. Les coûts en seraient de toute façon élevés.La centrale nucléaire de Brennilis a été démantelée sans aucun plan préalable. Les provisionsd’EDF ne sont pas suffisantes pour financer le démantèlement. Le rapport de la Cour des Comptesen juillet 2012 devrait donner une vision plus précise des coûts. Les Anglais ont créé uneDecommissioning Commission, qui a évalué à environ 2 milliards d’euros le démantèlement d’unecentrale de 1 000 mégawatts.Michèle RIVASIIl est important de commencer le démantèlement, notamment des neuf centrales en arrêt depuis25 ans. Il aurait été préférable d’intégrer les coûts importants du démantèlement des centrales aumoment de leur construction. EDF devrait commencer à démanteler tant que les centralesproduisent. EDF a prévu de consacrer deux centimes d’euros par kilowatt heure à cet effet. Il s’agitde sommes insuffisantes mais qui devraient permettre d’arrêter les centrales à risque. La remise auxnormes européennes de la centrale de Fessenheim devrait coûter entre 500 millions et 1 milliardd’euros par réacteur, sachant que le canal du Rhin passe au-dessus de la centrale et qu’il peut yavoir des risques d’inondation.La contamination n’a pas dépassé 20 à 60 kilomètres autour de la centrale de Fukushima. Parailleurs, le passage du nuage sur Tokyo a eu des retombées radioactives, notamment sur les lacs, quialimentent Tokyo en eau. Le gouvernement n’a pas voulu alerter la population en raison del’absence d’alternatives à proposer aux habitants.Jean-Marie CHEVALIERConcernant Fessenheim, il apparaît important d’être transparent. L’autorité de sûreté doit fixer lemontant de l’investissement et EDF doit indiquer s’il peut le faire ou non.De la salleLes Allemands génèrent à l’heure actuelle 10 tonnes de CO 2 par habitant et les Français 6. Lecharbon peut être décarboné à 60 % et non à 100 % par un procédé expérimental et moyennant uneaugmentation de 50 % du prix du kilowatt sortant de la centrale.11
Science et Conscience Samedi 8 octobre 2011Bruno TERTRAIS, que pensez-vous d’ITER aujourd’hui ? N’existe-t-il pas d’autres procédés dequatrième génération qu’il faudrait privilégier à la place d’ITER ?Bruno TERTRAISITER n’est pas la quatrième génération. Il s’agit d’un projet scientifique sans vocation industrielleimmédiate, qui demande un effort coûteux de collaboration internationale pour étudier la fusion parconfinement inertiel. Rien ne permet de dire qu’ITER débouchera sur une applicationcommercialement viable de la fusion. La France avait une avance scientifique dans le domaine desréacteurs à neutrons rapides. Or le projet Super Phœnix a été arrêté. Il serait dommage de perdreencore une avance française dans ce domaine.De la salleJ’ai suivi une émission télévisée qui montrait les conséquences de la privatisation d’EDF en termesde sous-traitance sur le personnel d’entretien des centrales non spécialisé, qui encourt des risquesimportants et souffre de précarité et de problèmes de santé.Michèle RIVASILa sécurité des centrales nucléaires implique que le personnel ait de bonnes conditions de travail,une bonne formation et une bonne culture du risque. 35 000 employés de sous-traitants travaillentdans la maintenance du nucléaire et subissent des radiations plus importantes, qui ne peuvent pasdépasser 20 millisieverts. Néanmoins, certains intervenants ont eu tendance à enlever leur dosimètreavant d’intervenir dans les générateurs de vapeur très irradiants pour pouvoir continuer à travailler.Il est conseillé de limiter la sous-traitance à trois niveaux au lieu de sept comme actuellement.Jean-Marie CHEVALIERVous posez la question importante de la gouvernance du nucléaire. Le problème des risques enchaîne implique de repenser la sécurité. La sous-traitance implique plus de vigilance de la part dudonneur d’ordre et de l’autorité de sécurité.Bruno TERTRAISLes accidents les plus graves proviennent en général d’une succession de facteurs mal maîtrisés. Lerecours systématique à plusieurs niveaux de sous-traitance me semble incompatible avec lesexigences de sûreté du nucléaire pour la sécurité du personnel et des installations.12
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Rencontres sur les Origines Samedi
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