Les Colloques de Menton Samedi 1 - Ville de Menton

Quelle Philosophie pour notre Temps ? Samedi 22 octobre 2011Jean-Claude GUIBALSi Roland Barthes devait réécrire Mythologies aujourd'hui, quelle figure héroïque choisirait-il ?De la salleIl est étonnant qu’aucun mot n’ait été prononcé au sujet des Indignés et des populations qui se sontcourageusement soulevées contre des dictatures.Michel LACROIXL’émotion des Indignés est à la fois vive et guidée par une exigence morale. Cependant, le seul faitde s’indigner n’apporte pas d’indication quant au courage de la personne concernée.Autre chose : nous sommes aujourd'hui en quête d’exemplarité. En tant qu’adultes, noussouhaiterions proposer aux jeunes générations des figures exemplaires, des modèles. Dans lesannées 50, les héros étaient bien identifiés : il y avait Bombard, Saint-Exupéry, Lyautey, Eiffel, etc.C’était des figures qui avaient modifié le cours de l’histoire.Cet héroïsme flamboyant est quelque peu tombé en désuétude, peut-être parce que nous sommesaujourd'hui portés vers des formes de courage moins ostensibles. Par définition, le courage discret,le courage du quotidien n’est pas visible car il appartient à la vie privée. Il faudrait résoudre cettecontradiction afin de lier l’éducation morale des enfants à des figures exemplaires.Cynthia FLEURYSi nous n’avons pas cité explicitement le mouvement des Indignés, nous avons traité des différentesformes de courage : dans le monde politique, dans l’univers professionnel ou dans les viesordinaires. Les grandes figures du courage sont ensuite évoquées dans le cadre des échanges. Nousaurions pu nommer Nelson Mandela, Anna Politkovskaïa ou Roberto Saviano, qui a dénoncé lesliens entre la mafia et la démocratie dans son ouvrage Gomorra. Le courage intervient presquemalgré la volonté des individus, qui n’ont pas toujours un intérêt personnel dans le combat qu’ilsmènent. Hessel lui-même estime que l’indignation constitue un premier pas qui doit être suivi par laconstruction et la création. Il voulait souligner la nécessité de se mettre en dynamique. A mon sens,tous ceux qui se mettent en chemin participent d’une définition du courage.Thomas BERNSSi nous avons mis certains actes et pas d’autres, c’est aussi parce que nous sommes ici réunis pourclarifier des concepts donnés. Il n’y a pas, selon moi, d’obligation à considérer la figure de l’indignécomme un exemple de courage en politique. Pour autant, cela ne signifie aucunement que nousréduisons la portée politique de l’action des Indignés. La politique ne nécessite pas seulement ducourage mais aussi de l’indignation. En traitant du courage, nous ne couvrant pas la totalité duchamp politique.Les Colloques de Menton Penser notre Temps 15