Les Colloques de Menton Samedi 1 - Ville de Menton

Quelle Philosophie pour notre Temps ? Samedi 22 octobre 2011Débats avec la salleJean-Claude GUIBALMichel Lacroix a développé l’idée d’un courage qui consisterait à résister à soi-même. Pour sa part,Cynthia Fleury a évoqué le courage comme un régulateur social qui consisterait pour chacun à êtrejustement soi-même.Cynthia FLEURYNon, pas tout à fait.Jean-Claude GUIBALLe fait d’être soi-même, ne serait-ce pas orienter le corps social indifféremment vers le cynisme oul’anarchie ?Michel LACROIXFondamentalement le courage est une expérience de la résistance à soi-même.Cynthia FLEURYIl existe une dimension publique de soi. L’autonomie est toujours, selon moi, une hétéronomie.Cela signifie que nous fabriquons collectivement les modalités de notre autonomie en tantqu’individus. Faire sujet, c’est tenter d’assumer jusqu’au bout un principe. Cependant, un principese conjugue nécessairement à la communauté de laquelle on provient.De la salleCynthia Fleury a évoqué l’antagonisme entre le courage et le libéralisme. Pourtant, le libéralismeest d’abord, au siècle des Lumières, la possibilité pour l’homme de s’émanciper, d’obtenir le respectdes autres et la liberté d’entreprendre. Par conséquent, il me semble que le propos de Cynthia Fleuryportait plutôt sur le néo-libéralisme sauvage.Cynthia FLEURYEvidemment. Le libéralisme de Tocqueville et de Locke n’a aucun rapport avec celui de Hayek oude la Banque mondiale aujourd'hui. Le libéralisme du siècle des Lumières consiste à laisser l’Etat àsa sphère régalienne. Je ne suis pas certaine que les libertés négatives protègent si bien lesindividus. Dans un sens, je suis la plus républicaine des libérales, plus proche de Jefferson que deMadison.Les Colloques de Menton Penser notre Temps 11