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quelle place pour la promotion de la santé - Jeunes Aquitaines

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Inégalités sociales et santé <strong>de</strong>s jeunes :<strong>quelle</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ? 27 avril 2011SYNTHESE- Ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférence- Introduction <strong>de</strong>s débats- Interventions en plénière- Echanges avec <strong>la</strong> salle- Restitution <strong>de</strong>s ateliers thématiques- Conclusion <strong>de</strong>s débatsConférences11ème conférenceOuverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférenceMme Naïma Charaï, Conseillère Régionale d’Aquitaine déléguée aux solidarités, à l’égalitéfemmes-hommes et à <strong>la</strong> lutte contre les discriminations.Mr François Dabis, Professeur <strong>de</strong>s Universités, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Ireps Aquitaine - Instancerégionale d’éducation et <strong>de</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé.Introduction <strong>de</strong>s débatsArnaud Wiehn, Ireps Aquitaine.Quelques mots <strong>pour</strong> poser le cadre <strong>de</strong> cette journée et notamment <strong>de</strong>s interventions qui vontsuivre. En complément <strong>de</strong> <strong>la</strong> note <strong>de</strong> problématique du dossier qui vous a été remis, je tenais àrevenir sur l’objet <strong>de</strong> cette conférence à travers sa formu<strong>la</strong>tion :Inégalités sociales et santé <strong>de</strong>s jeunes : <strong>quelle</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ? Formu<strong>la</strong>tionque nous <strong>pour</strong>rions compléter par : A ce sujet, reste-t-il <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> d’autres approches etplus particulièrement <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ?Les inégalités sociales, ainsi que <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>s jeunes constituent <strong>de</strong>ux sujets prioritaires <strong>de</strong> l’actionpublique française. Tous <strong>de</strong>ux bénéficient <strong>de</strong> moyens spécifiques et re<strong>la</strong>tivement sectorisés,ce qui rend le traitement spécifique <strong>de</strong>s inégalités sociales à l’œuvre à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>sjeunes d’autant plus délicat. C’est <strong>pour</strong>quoi, il nous a semblé nécessaire <strong>de</strong> traiter le sujet en tantque tel, en cherchant à le faire émerger à travers 4 sujets re<strong>la</strong>tivement courants : les étudiantsen situation <strong>de</strong> précarité, <strong>la</strong> santé mentale <strong>de</strong>s jeunes en insertion, les expériences en réseau sur<strong>de</strong>s territoires ou encore l’accès à <strong>la</strong> prévention et aux soins à partir <strong>de</strong>s bi<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> santé. Autant<strong>de</strong> thèmes auxquels auraient pu s’en ajouter beaucoup d’autres comme autant d’entrées versune problématique complexe.Il semble que les représentations, et donc les pratiques, dont font l’objet à <strong>la</strong> fois les inégalitéssociales et <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>s jeunes ne permettent pas aisément <strong>de</strong> les réunir sans tomber dans lecaricatural. Comme si les inégalités <strong>de</strong> santé se rapportaient uniquement à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> marginalitéou à une lutte <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses adultes, ou encore comme si les enjeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>s jeunes serésumaient à <strong>la</strong> seule prévention <strong>de</strong> leurs comportements à risque.


<strong>de</strong> l’enfant : Des enseignements psychanalytiques <strong>de</strong> <strong>la</strong>clinique avec les enfants»; «L’éveil et l’exil : Enseignementspsychanalytiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus délicate <strong>de</strong>s transitions :l’adolescence» et plus récemment «Robert Walser, lepromeneur ironique».«Un lieu et une formule»En guise d’introduction posons-nous <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong>«santé mentale», existe-t-elle ?Les jeunes rencontrent dans leur corps et leur pensée,<strong>de</strong>s sensations inédites et ont du mal à traduire cequi leur arrive. Face à ce<strong>la</strong> on observe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong>comportement, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’un Autreet <strong>la</strong> mise en actes.Le titre <strong>de</strong> cette intervention fait référence à ArthurRimbaud, archétype <strong>de</strong> l’adolescent, qui écrivit : «Moi,pressé <strong>de</strong> trouver le lieu et <strong>la</strong> formule». Les adolescents sont<strong>de</strong>s individus pressés (<strong>de</strong> toute part) qui apparaissentparfois irrespectueux et irresponsables alors qu’ilsréc<strong>la</strong>ment au mon<strong>de</strong> entier le respect qui leur estdû. Or, selon Hannah Arendt, les adultes ne sont plusresponsables du mon<strong>de</strong> qu’ils offrent à leurs enfants. Ace titre, les adolescents mettent en question l’autorité<strong>de</strong> l’Autre parental ou social qui est décrédibilisé,ringard. Par conséquence, l’inégalité que constitue lefait d’être un être en <strong>de</strong>venir s’accompagne égalementd’une précarité symbolique se traduisant par un profonddésarroi, une solitu<strong>de</strong>.L’adolescent est également confronté à un éveil <strong>de</strong> soncorps et <strong>de</strong> l’amour. Les objets d’amour ne sont plusles parents et il va <strong>de</strong>voir en chercher <strong>de</strong> nouveauxen <strong>de</strong>hors du milieu familial. Ces choix apparaissentcruciaux et inquiétants car ils marquent <strong>la</strong> séparation<strong>de</strong> <strong>la</strong> famille et <strong>la</strong> déconnexion du corps <strong>de</strong> l’enfant. Ilsimpliquent également <strong>de</strong> court-circuiter <strong>la</strong> parole <strong>de</strong>sadultes et notamment celle <strong>de</strong>s parents qui ne peuventplus faire fonctionner l’autorité. Or il est plus difficile <strong>de</strong>se séparer <strong>de</strong> quelque chose qui ne fait pas autorité.Chercher <strong>la</strong> vérité, l’authenticité <strong>de</strong> leur être, pousse lesadolescents à agir continuellement dans l’immédiatetéce qui ne leur permet pas <strong>de</strong> vivre leur adolescence.D’où <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s lieux où les jeunesauraient le sentiment d’être à leur <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> et dans <strong>la</strong> vraievie. Ce<strong>la</strong> suppose <strong>de</strong> réhabiliter une autorité commune,celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue.Quelques pistes à retenir :2 Aller au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s jeunes, partager leur vie et nepas uniquement les amener à soi2 Saisir les messages malgré leur caractère provocateuret le <strong>la</strong>ngage d'initiés utilisé2 Aller au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s préjugés et <strong>de</strong>s apparentescontradictions <strong>de</strong>s adolescents2 Ai<strong>de</strong>r les ados à ne pas uniquement passer à l'acte enleur permettant <strong>de</strong> verbaliser2 S'accor<strong>de</strong>r du temps afin d'en faire jouirl'adolescent.Echanges avec <strong>la</strong> salleUn commentaire d’Hervé Parpaillon, conseillerd’éducation au sein du CFAI <strong>de</strong> BrugesL’adolescent est pressé, il veut dire très vite et biensouvent il ne dit rien. Dans notre cadre professionnel,nous avons donc mis en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong>«conversations» qui s’appuient sur <strong>de</strong>s temps limitésmais dédiés spécifiquement à ces échanges. Ce<strong>la</strong> viseégalement à reconstruire une estime <strong>de</strong> soi.- Philippe Lacadée :Si on prend le temps <strong>de</strong> parler, l’autre peut se logerdans l’espace offert. On évoque souvent <strong>la</strong> crise <strong>de</strong>l’adolescence, en fait c’est <strong>la</strong> crise <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue quiprédomine. Il faut donc prendre le risque d’échanger,notamment avec les jeunes qui ont <strong>de</strong>s mots sans en avoirle sens. L’adolescent doit trouver le goût du mot quipermet <strong>de</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r quelque chose <strong>de</strong> soi, <strong>de</strong> l’estime <strong>de</strong>soi, <strong>de</strong> se voir digne d’être aimé. Il faut repérer ce qui faitleur singu<strong>la</strong>rité, leur inventivité. P. Lacadée fait référenceà son expérience au CPCT – Centre Psychanalytique <strong>de</strong>Consultations et <strong>de</strong> Traitement (Maison <strong>de</strong>s Sports -3,ave A. Briand - 33150 Cenon) qui propose <strong>de</strong>s séancesgratuites <strong>pour</strong> parler <strong>de</strong> son être.- Eric Legrand :Quel que soit le cadre, il faut se donner les moyensd’avoir <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong> ce type, notamment dans uncadre pédagogique. Il ne faut pas qu’il y ait d’autre enjeuque <strong>la</strong> «parole vraie» sous peine <strong>de</strong> voir les jeunesparaître comme on voudrait qu’ils se montrent.Une question <strong>de</strong> Colette Delmas, mé<strong>de</strong>cinconseillère du Recteur d’AquitaineEn région Aquitaine, il existe <strong>de</strong>s inégalités qui affectenttout particulièrement le milieu rural. Comment faire<strong>pour</strong> promouvoir <strong>de</strong>s espaces et <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> cetype en milieu rural où tout est plus compliqué ?- Eric Legrand :Premièrement, il faut créer <strong>de</strong>s dispositifs, <strong>de</strong>s espacesaccessibles équitablement. Mais ce<strong>la</strong> touche égalementaux motivations et aux représentations. En milieu rural,comme en milieu urbain, il y a <strong>de</strong>s jeunesses et <strong>de</strong>sperceptions dont il faut tenir compte. A ce titre, lespostures <strong>de</strong>s collectivités locales sont prépondérantesen milieu rural et déterminent <strong>pour</strong> beaucoup <strong>la</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse et les moyens qui lui sont dédiés.Inégalités sociales et santé <strong>de</strong>s jeunes : <strong>quelle</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ? - 27 avril 2011


- Philippe Lacadée :En milieu rural comme en milieu urbain, il y a <strong>de</strong>s jeunesqui évoluent dans <strong>de</strong>s cultures faites <strong>de</strong> rituels et <strong>de</strong>traditions qui sont leurs repères. Pour en prendre <strong>la</strong>mesure, il faut aller dans leur territoire, partager leur<strong>la</strong>ngage et prendre connaissance <strong>de</strong> leur réalité ense dégageant <strong>de</strong> nos préjugés. Ce<strong>la</strong> génère alors uneautorité facilitatrice.Deux questions <strong>de</strong> Françoise Jeanson, mé<strong>de</strong>cindirecteur du centre social <strong>de</strong> BagatelleTout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, l’Etat organise une prise encharge médico-sociale qui court <strong>de</strong> <strong>la</strong> grossesse à <strong>la</strong>mé<strong>de</strong>cine du travail, en passant par <strong>la</strong> petite enfance.Mais <strong>pour</strong> les jeunes et jeunes adultes, il n’y en a que<strong>pour</strong> les étudiants. Néanmoins, les étudiants sont parfoisen gran<strong>de</strong> difficulté et qu’en est-il <strong>de</strong>s jeunes qui, parailleurs, ne sont pas étudiants ?De plus, quand <strong>la</strong> parole ne peut pas exister, peut-onimaginer d’autres supports d’échanges comme <strong>la</strong> photopar exemple ?- Eric Legrand :La première question concerne plus globalement <strong>la</strong><strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse dans le champ politique français.La jeunesse ne jouit pas d’un ministère ad’ hoc et sesmoyens sont partagés au gré <strong>de</strong>s compétences et <strong>de</strong>sdynamiques interministérielles. Le décloisonnement <strong>de</strong>ces politiques est un enjeu fort face aux difficultés socialesque connaissent les jeunes et tout particulièrementles étudiants dont les indicateurs santé ne sont pasglorieux.Quant aux autres moyens d’expression, il existe lethéâtre-forum, <strong>la</strong> vidéo, etc. Quel que soit le support,il faut réaliser que quant ils parlent <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion, nousleur parlons tabac ! Restons vigi<strong>la</strong>nt face à cettemédicalisation du social.- Philippe Lacadée :Les lieux d’expression ne sont pas l’unique solution, ily a aussi les médiations, les ateliers, etc. Quoi qu’il ensoit, il faut un espace où le jeune est considéré commeun sujet <strong>de</strong> plein droit responsable <strong>de</strong> ce qu’il dit oufait. A ce sujet, il faut faire attention à l’image qu’on leurrenvoie. La question est «comment arriver à un mieuxvivre ensemble» ?Une question <strong>de</strong> Christian Chartier, professeurformateur à I’IUFM, puis en CFAArthur Rimbaud ne possédait pas les technologies <strong>de</strong>communication d’aujourd’hui. Qu’est-ce que les TIC, etnotamment Internet via Facebook, modifient à l’égard<strong>de</strong>s adolescents ?- Philippe Lacadée :S’il est indéniable que ces moyens sont <strong>de</strong>s vecteursd’expression et <strong>de</strong> liberté, les usages mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> <strong>la</strong>communication posent question. Qu’en font-ils et à quelprix ? L’adolescent agit avec sa mo<strong>de</strong>rnité et <strong>la</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong><strong>de</strong> l’intime ou du secret n’est plus <strong>la</strong> même dans unmon<strong>de</strong> peuplé <strong>de</strong> personnages virtuels et où l’on doittout dire (dont les insultes), où l’on ne peut rien gar<strong>de</strong>r<strong>pour</strong> soi.- Eric Legrand :Par définition, les jeunes s’emparent <strong>de</strong>s nouvellestechnologies mieux que les adultes. Celles-ci leurpermettent <strong>de</strong> développer leurs propres co<strong>de</strong>s, ce quileur donne un certain pouvoir. S’ils ne sont pas que lesvictimes <strong>de</strong> ces médias (même s’il existe <strong>de</strong>s usagespathologiques), un <strong>de</strong>s risques relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> « tyrannie <strong>de</strong><strong>la</strong> conformité ». A ce sujet, <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> l’insulte estcaractéristique, elle permet <strong>de</strong> niveler péjorativementles différences là où l’humour, par exemple, <strong>pour</strong>raitêtre pratiqué plus positivement.Restitution <strong>de</strong>s ateliers thématiquesAtelier 1 : Etudiants en situation <strong>de</strong> précaritéDe <strong>quelle</strong>s précarités parlons- nous ?Agnès Lefebvre-Richer, Mé<strong>de</strong>cin et Dominique Gué<strong>de</strong>ney,Assistante sociale du Service Inter-Universitaire <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cinePréventive et Santé (SIUMPS). Domaine Universitaire, 13avenue Pey-Ber<strong>la</strong>nd - 33600 PessacMail : Agnes.lefebvre-richer@u-bor<strong>de</strong>aux2.frDominique.gue<strong>de</strong>ney@u-bor<strong>de</strong>aux2.frLes préconisations :2 La notion <strong>de</strong> précarité chez les étudiants a faitdébat au sein <strong>de</strong> l’atelier. Elle doit être encore préciséecar sa définition et son observation sont complexes,tout particulièrement avec le public concerné qui estextrêmement hétérogène et "mobile".2 Des actions <strong>de</strong> prévention menées par les pairsexistent <strong>de</strong>puis 2 ans sur le domaine universitaire <strong>de</strong>Bor<strong>de</strong>aux et sont à <strong>pour</strong>suivre suite à une évaluationpositive.2 Le taux d'échec en 1ère année d’université resteencore important, l’accompagnement et l’information<strong>de</strong>s étudiants sont donc à renforcer.Inégalités sociales et santé <strong>de</strong>s jeunes : <strong>quelle</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ? - 27 avril 2011


Atelier 2 : Santé mentale <strong>de</strong>s jeunes en insertionet en situation d’apprentissage1 - Accompagnement éducatif et souffrance psychiqueHervé Parpaillon, Conseiller d’Education, CFAI Aquitaine - 40av. Maryse Bastié – 33523 Bruges Ce<strong>de</strong>xMail : h_parpaillon@mi-cfai.orgII - Essaimage d’une culture santé chez les jeunes16-25 ans en Missions LocalesMarie-France Pessot, Conseillère Insertion Sociale etProfessionnelle, Référente santé à <strong>la</strong> Mission Locale <strong>de</strong> <strong>la</strong>Moyenne Garonne - 3 rue <strong>de</strong> l’observance BP 20139 -47203 Marman<strong>de</strong> - Mail : mfpessot@hotmail.frLes préconisations : La notion <strong>de</strong> souffrance psychologique a égalementfait débat car elle oscille entre <strong>la</strong> santé mentale et le bienêtre. Pour <strong>la</strong> traiter, il importe <strong>de</strong> re<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r le jeune aucentre <strong>de</strong>s débats et <strong>de</strong> le considérer dans sa globalité. Dès lors que l'on a en charge <strong>de</strong>s jeunes, il convient<strong>de</strong> promouvoir l’écoute et le temps <strong>de</strong> l’écoute, et cequel que soit sa compétence, sa fonction et son cadred'exercice. Ce<strong>la</strong> ne doit pas <strong>de</strong>venir une spécialité ouune réponse à une situation <strong>de</strong> crise. Plus globalement, <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> santé mentale soulèvecelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé globale qui nécessite <strong>de</strong>s échanges et <strong>de</strong><strong>la</strong> pluridisciplinarité.Atelier 3 : Expériences <strong>de</strong> travail en réseau sur<strong>de</strong>s territoires1 - Mutualisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux dispositifs par les partenairesdu réseau RESPECT <strong>de</strong> l’agglomérationmontoiseSylvie RAMIS, coordinatrice du réseau RESPECT, IREPSAquitaine, antenne <strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s – Hôpital Sainte-Anne-Bât.Ritournelle782-av. Nonères-BP 10262 - 40005 Mont <strong>de</strong>Marsan ce<strong>de</strong>x - Mail : s.ramis@ireps-aquitaine.orgNadège Elzear, service social CARSAT 40 - 6, rue Pierre etMarie Curie - 40.000 Mt <strong>de</strong> MarsanMail : na<strong>de</strong>ge.elzear@cramaquitaine.frDina Gorsek Fouche, service attentionné <strong>de</strong> <strong>la</strong> CPAM <strong>de</strong>sLan<strong>de</strong>s - 6, rue Pierre et Marie Curie - 40.000 Mt <strong>de</strong> MarsanMail : dina.gorsek-fouche@cpam-mont<strong>de</strong>marsan.cnamts.frII - « Une élue pas à pas »Corinne Aubineau, Déléguée Politique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville au sein <strong>de</strong><strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> BergeracMail : Corinne.aubineau@<strong>la</strong>poste.netLes préconisations : Le travail en réseau découle tout autant du mal êtredu public que <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s acteurs professionnels faceà <strong>la</strong> complexification du "système". Cette structurationsuppose que le public jeune ne bénéficie pas d'untraitement spécialisé mais d'une adaptation et unemutualisation <strong>de</strong>s ressources locales. Générer ou pénétrer un réseau est délicat et ne vapas <strong>de</strong> soi. Ce<strong>la</strong> comporte une dimension éminemmentre<strong>la</strong>tionnelle qu'il faut cadrer par <strong>de</strong>s règles et uneorganisation souple et intégratrice. Le travail en réseau a également <strong>pour</strong> objectif <strong>de</strong>faciliter <strong>la</strong> participation plus ou moins directe <strong>de</strong> "pairs"au sein du dispositif. Si c'est particulièrement difficiled'intégrer les publics jeunes, ce<strong>la</strong> reste un enjeu majeurque <strong>de</strong> promouvoir <strong>la</strong> capacité d’agir <strong>de</strong>s publics endifficulté.Atelier 4 : Accès à <strong>la</strong> prévention et aux soins àpartir <strong>de</strong>s bi<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> santé1 - Les ateliers santé chez les jeunes, un espace<strong>de</strong> création et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> son projet<strong>de</strong> vieJérôme DAGUT, psychologue au sein <strong>de</strong> l’Ireps Aquitaine,antenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> Dordogne - 48 bis rue Paul Louis Courier,24016 Périgueux Ce<strong>de</strong>xMail : j.dagut@ireps-aquitaine.orgII - Centre d’examens <strong>de</strong> santé et Point Re<strong>la</strong>isSanté : <strong>pour</strong> un meilleur accès à <strong>la</strong> prévention etaux soinsDavid LUSSEAU, association RESAIDA - 18-19 P<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>sTilleuls, 33490 CAUDROT - Mail : resaida@aol.comFrancis MOULINOU, Conseiller en éducation <strong>pour</strong> <strong>la</strong> santé,Centre d’examen <strong>de</strong> Santé <strong>de</strong> Cenon- Immeuble EMERAUDE– 61-69 rue Camille PELLETAN, 33150 CENONMail : francis.moulinou@cpam-bor<strong>de</strong>aux.cnamts.frLes préconisations : L'accès à l'information est un préa<strong>la</strong>ble incontournable,que ce soit en matière <strong>de</strong> droits, d'offres <strong>de</strong> servicesmais également en matière d'accompagnement dans lesdémarches administratives. L'accès à <strong>la</strong> prévention et aux soins soulève <strong>la</strong>problématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> non homogénéité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> norme,que ce soit en matière <strong>de</strong> répartition, <strong>de</strong> pratiques maiségalement en termes <strong>de</strong> représentations et d'usagesculturels et/ou locaux. La question <strong>de</strong> <strong>la</strong> participation, voire <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution,est centrale dans une dimension aussi intime que celle<strong>de</strong> <strong>la</strong> santé. Et c'est d'autant plus essentiel avec les jeunesdont il faut développer et valoriser les compétences.Ce<strong>la</strong> suppose <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser <strong>de</strong>s prérogatives à un individuconsidéré comme un acteur responsable.Inégalités sociales et santé <strong>de</strong>s jeunes : <strong>quelle</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ? - 27 avril 2011


Conclusion <strong>de</strong>s débatsEn guise <strong>de</strong> conclusion, voici quelques remarques reliantles ateliers <strong>de</strong> cet après-midi aux interventions matinalesen plénière et qui visent à dégager quelques pistes <strong>de</strong>réflexion.La première remarque concerne l’i<strong>de</strong>ntification etle traitement d’un sujet complexe qui nous réunit àl’occasion <strong>de</strong> cette conférence. Ne serait-ce qu’à traversles expériences <strong>de</strong> terrain re<strong>la</strong>tées, se perçoit toute <strong>la</strong>difficulté à se saisir individuellement du sujet stricto sensu<strong>de</strong>s inégalités sociales et <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>s jeunes. Plus<strong>la</strong>rgement, cette observation interroge l’accessibilité <strong>de</strong>tels concepts dont l’existence relève d’enjeux sociétauxet politiques qui semblent parfois nous échapper dansnotre pratique professionnelle quotidienne.Et <strong>pour</strong>tant, à travers vos échanges, <strong>de</strong> nombreux thèmesont été ba<strong>la</strong>yés qui touchent <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin à l’équitéet au bien être <strong>de</strong>s jeunes. Parmi ceux-ci, certains fontpolémique et d’autres semblent plus consensuels. Quoiqu’il en soit, qu’il s’agisse <strong>de</strong> précarité, <strong>de</strong> souffrancepsychique, d’accès aux soins, ou encore <strong>de</strong> travail enréseau, ces sujets sont <strong>de</strong> l’avis <strong>de</strong> tous délicats à traiteret nécessitent <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation, ne serait-ce que <strong>pour</strong>les définir ensemble et les améliorer.Nous retrouvons ici le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation quiest au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé et qui visenotamment à se donner collectivement les moyens d’«agir local et penser global» comme l’a rappelé EricLegrand ce matin. Nous retrouvons également un<strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé qui concerne <strong>la</strong>contribution collective à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> politiquespubliques favorables et respectueuses.La secon<strong>de</strong> remarque a trait aux modalités d’exercice<strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> terrain que vous êtes. Il apparaît que lesexpériences re<strong>la</strong>tées lors <strong>de</strong>s ateliers répon<strong>de</strong>nt toutautant aux besoins <strong>de</strong> vos publics, et notamment <strong>de</strong>sjeunes, qu’à vos propres difficultés à mener vos missionsdans un paysage français particulièrement sectorisé. Ilme semble que ceci fait écho au «lieu et <strong>la</strong> formule»qui, selon Philippe Lacadée, caractérise <strong>la</strong> quête <strong>de</strong>l’adolescence.En appliquant cette clé <strong>de</strong> lecture au ma<strong>la</strong>ise <strong>de</strong>sacteurs, <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong> dispositifs intermédiaires<strong>de</strong> coordination <strong>de</strong> réseau ou <strong>de</strong> mutualisation <strong>de</strong>sressources apparaît d’autant plus compréhensible. Le faitest que, avant même <strong>de</strong> vouloir dégager <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong>ce type dédiés aux jeunes, encore faut-il que les acteursqui les encadrent puissent jouir eux- même <strong>de</strong> lieux et<strong>de</strong> formules propices.Nous retrouvons ici <strong>de</strong>ux autres axes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, celui consacré à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> milieuxfavorables, ainsi que celui œuvrant dans <strong>la</strong> réorientation<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> santé notamment.La troisième remarque concerne les re<strong>la</strong>tions qui vouslient à vos «publics». Vos témoignages sont explicitesà ce sujet, si <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> proximité apparaîtcentrale et conditionne bien souvent <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong> vosaccompagnements, elle soulève assurément <strong>de</strong>s pointséthiques et déontologiques. Philippe Lacadée a soulignél’importance <strong>de</strong> pénétrer le <strong>la</strong>ngage et <strong>la</strong> culture <strong>de</strong>sjeunes, ce qui implique <strong>de</strong> prendre <strong>la</strong> peine (et le temps)<strong>de</strong> se <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r à leur hauteur, <strong>de</strong> leur accor<strong>de</strong>r notreconsidération et <strong>de</strong> stimuler leur expression.Ce positionnement n’est pas simple et dans bon nombre<strong>de</strong> cas, sa pleine réalisation apparaît impossible, voire encontradiction avec les missions. Pour autant, son <strong>de</strong>gré<strong>de</strong> mise en œuvre détermine le niveau <strong>de</strong> verticalité<strong>de</strong>s cadres d’exercice ainsi que leur inclination à <strong>la</strong>prise <strong>de</strong> confiance, au développement <strong>de</strong> compétencesainsi qu’à <strong>la</strong> responsabilisation. A ce sujet, Eric Legrandnous rappe<strong>la</strong>it que les inégalités sociales augmentent enFrance et sont caractéristiques <strong>de</strong>s sociétés fortementhiérarchisées.Nous retrouvons ici les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers axes <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, celui qui vise à développer lesaptitu<strong>de</strong>s individuelles ainsi que celui qui a <strong>pour</strong> but <strong>de</strong>renforcer l’action et <strong>la</strong> contribution collective et/oucommunautaire.Enfin, <strong>la</strong> quatrième et ultime remarque découle <strong>de</strong> <strong>la</strong>précé<strong>de</strong>nte et porte sur l’intérêt <strong>de</strong> s’intéresser spécifiquementà <strong>la</strong> jeunesse. Au-<strong>de</strong>là d’enjeux générationnelset éducatifs évi<strong>de</strong>nts, il me semble que cette prioritéprésente également un «intérêt épistémologique» indéniable.Le public jeune est souvent captif ou du moinssous <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong>s services qui les prennent encharge. Cette «tutelle» peut s’avérer houleuse commele rappe<strong>la</strong>it Philippe Lacadée en soulignant <strong>la</strong> propension<strong>de</strong>s adolescents à remettre en cause les contraintesposées par les adultes. Par ailleurs, ce public est aucœur <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s principaux piliers <strong>de</strong> notre systèmerépublicain que sont l’école, en tant qu’ascenseur social,et l’insertion vers l’emploi, en tant que marquage social.Piliers que l’on considère «en panne» <strong>de</strong>puis plusieursdécennies.Particulièrement sous tension, les secteurs <strong>de</strong>l’enseignement, <strong>de</strong> l’action sociale et <strong>de</strong> l’insertion, ontfait émerger le concept <strong>de</strong> souffrance psychosociale.Celui-ci ne peut être réduit à <strong>la</strong> santé mentale <strong>de</strong>s publicset pose plus <strong>la</strong>rgement <strong>la</strong> question du vivre ensemble.Ce concept est d’autant plus pertinent au contact du«public jeune» dont <strong>la</strong> réactivité nous informe surl’équité du système que nous incarnons et <strong>la</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> qu’i<strong>la</strong>ccor<strong>de</strong> aux individus et à leur singu<strong>la</strong>rité.Inégalités sociales et santé <strong>de</strong>s jeunes : <strong>quelle</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>promotion</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ? - 27 avril 2011

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