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Analyse expérimentale et modélisation du transfert de matière et du ...

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N° d’ordre : 2454Thèseprésentée pour obtenir les titres <strong>de</strong>DOCTEUR DE L’INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSESpécialité : Dynamique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s<strong>et</strong> <strong>de</strong>DOCTEUR DE L'ECOLE NATIONALE D'INGENIEURS DE TUNIS EN GENIEHYDRAULIQUEPar M.Hamdi AYEDTitre <strong>de</strong> la thèse :<strong>Analyse</strong> expérimentale <strong>et</strong> modélisation <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong>matière <strong>et</strong> <strong>du</strong> mélange dans une couche cisaillée à bulles.Démarche pour l'optimisation <strong>de</strong>s réacteurs diphasiques en traitement <strong>de</strong> l'eau.Soutenue le 26 Février 2007, <strong>de</strong>vant le jury composé <strong>de</strong> :M. T. LILI RapporteurM. R.F. Mud<strong>de</strong> RapporteurM. A. BIESHEUVEL ExaminateurM. L. MASBERNAT ExaminateurM. O. SIMONIN ExaminateurM.MelleJ. CHAHEDV. ROIGDirecteurs <strong>de</strong> thèse


A mes parents, àma famille <strong>et</strong> à mafiancé que j’aime.


RemerciementsLe travail présenté dans ce mémoire a été mené dans le cadre d'une thèse en cotutelle àl'Institut National <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong> l'Institut NationalPolytechnique <strong>de</strong> Toulouse <strong>et</strong> au Laboratoire <strong>de</strong> Modélisation en Hydraulique <strong>et</strong>Environnement <strong>de</strong> l'Ecole Nationale d'Ingénieurs <strong>de</strong> Tunis. Il m'est agréable au terme <strong>de</strong>ce travail d'exprimer ma gratitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> mes vifs remerciements envers tous mes collègues <strong>et</strong>amis à l'IMFT <strong>et</strong> l'ENIT qui, par leur ai<strong>de</strong> leur soutien <strong>et</strong> leurs conseils, ont contribué àl'aboutissement <strong>de</strong> ce travail.Je remercie tout particulièrement Monsieur Olivier SIMONIN, Professeur à l’IMFT <strong>et</strong>vice-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'INPT, pour le grand intérêt qu'il a toujours manifesté envers ce travail,son ai<strong>de</strong> précieuse <strong>et</strong> les conseils qu'il m'a prodigués. Je le remercie également pourl'honneur qu'il m'a accordé en acceptant <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r le jury.Je remercie vivement Monsieur Taieb LILI, Professeur à la Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong>Tunis, d'avoir bien voulu porter un jugement pour c<strong>et</strong>te thèse en tant que rapporteur.Je tiens à adresser mes sincères remerciements à Monsieur Robert F. MUDDE, Professeurà Delft University of Technology, N<strong>et</strong>herlands, d'avoir accepté juger ce document en tant querapporteur <strong>et</strong> je lui suis très reconnaissant pour le grand intérêt qu'il porte à ce travail.Ma gratitu<strong>de</strong> s'adresse également à Monsieur Arie Biesheuvel, Associate Professeur àl’University of Twente, Dept of Mechanical Engineering, N<strong>et</strong>herlands, pour pouvoir participéau jury <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse.Monsieur Lucien MASBERNAT, Professeur émérite à l’IMFT, qui m’a enseigné dans leDEA à l’ENIT. J’ai beaucoup apprécié ses qualités d’enseignant <strong>et</strong> <strong>de</strong> grand chercheur. Jelui suis très reconnaissant pour leur soutient pendant c<strong>et</strong>te thèse <strong>et</strong> leur intérêt qu’il aporté sur ce travail. Qu'il trouve dans ces quelques lignes la reconnaissance <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong> cesanciens étudiants.Que pourrais je dire pour remercier mes <strong>de</strong>ux directeurs <strong>de</strong> recherche Ma<strong>de</strong>moiselleVéronique ROIG, Maître <strong>de</strong> Conférence à l'IMFT, <strong>et</strong> Monsieur Jamel CHAHED,Professeur à l'ENIT. Le travail que j'ai accompli sous leur direction <strong>du</strong>rant toutes cesannées a été pour moi un véritable épanouissement aussi bien sur le plan scientifiquequ'humain. L'accueil chaleureux que me réserve à chaque fois Ma<strong>de</strong>moiselle VéroniqueROIG m'a permis <strong>de</strong> me sentir, au cours <strong>de</strong> mes séjours à Toulouse, un peu comme chezmoi. Son regard critique, son appui scientifique <strong>et</strong> moral ont été pour moi d'une ai<strong>de</strong>précieuse, surtout dans les pério<strong>de</strong>s difficiles. Les longues heures <strong>de</strong> discussion passéesavec Monsieur Jamel CHAHED ont été un véritable apprentissage <strong>du</strong> métier <strong>de</strong>R-1


chercheur. Sa façon d'abor<strong>de</strong>r <strong>et</strong> <strong>de</strong> simplifier les difficultés que nous rencontrons, sondévouement pour la recherche ajoutés à ses qualités humaines n'ont pu que m'apporter lecourage <strong>et</strong> la sollicitu<strong>de</strong> dont j'avais besoin.Je tiens aussi à adresser mes chaleureux remerciements à mes amis: Sahbi, Ghazi,Mohamed Ali, Richard, Eric, Guillaume, Silvain, Zouhir, Jean Baptiste, Thomas <strong>et</strong> …,pour leur précieux soutien. Je suis persuadé que nos longs débats scientifiques <strong>et</strong> diversont été pour moi une vraie source <strong>de</strong> richesse d'esprit. Je ne dois pas manquer d'avoir unevive pensée aux permanents <strong>du</strong> groupe Interface à l’IMFT, ainsi qu’aux enseignants <strong>du</strong>Laboratoire <strong>de</strong> Modélisation en Hydraulique <strong>et</strong> Environnement à l’ENIT, pour leurssoutiens <strong>et</strong> leurs encouragements <strong>du</strong>rant ces trois années <strong>de</strong> thèse.Enfin je tiens à remercier profondément ma famille pour l'énorme amour qu'ellem'éprouve. Mon cher père, ma chère mère qui ne cessent <strong>de</strong> m'offrir tant d'affection <strong>et</strong> <strong>de</strong>dévouement a su m'apporter tout le courage dont j'avais besoin. J'espère que ce travailsera pour eux la preuve <strong>de</strong> mon amour. Une tendre pensée à mes sœurs <strong>et</strong> mes frères pourleur soutien sans oublier Abir <strong>et</strong> sa famille.R-2


ResuméCe travail vise l’amélioration <strong>de</strong>s modèles eulériens à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s pourl’hydrodynamique <strong>et</strong> le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse en écoulement turbulent à bulles. Nousétudions <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> mélange oxygène-eau pour <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> 2< α


SommaireSommaireSommaire ............................................................................................................................ 1Nomenclature...................................................................................................................... 1Chapitre 1 : ......................................................................................................................... 1Intro<strong>du</strong>ction générale......................................................................................................... 1Chapitre 2 : ......................................................................................................................... 5Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans lesécoulements à bulles ........................................................................................................... 52.1 Intro<strong>du</strong>ction .......................................................................................................... 52.2 Equations <strong>de</strong> base <strong>et</strong> ferm<strong>et</strong>ures <strong>de</strong>s modèles eulériens à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s................ 72.2.1 Equations primaires...................................................................................... 72.2.2 Equations moyennées ................................................................................. 102.2.3 Problème <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure ............................................................................... 132.3 Transfert interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement................................................. 152.3.1 Principes <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la modélisation.......................................................... 152.3.2 Contribution <strong>du</strong> champ moyen au <strong>transfert</strong> interfacial............................... 182.3.3 Contribution <strong>du</strong> champ fluctuant au <strong>transfert</strong> interfacial ........................... 212.3.4 Interactions hydrodynamiques <strong>et</strong> <strong>transfert</strong> interfacial en écoulement àbulles .................................................................................................................... 232.4 Transfert interfacial <strong>de</strong> masse en écoulement à bulles....................................... 252.4.1 Eléments <strong>de</strong> base sur le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse................................................. 252.4.2 Transfert <strong>de</strong> masse gaz/liqui<strong>de</strong> ................................................................... 272.4.3 Transfert <strong>de</strong> masse en écoulement à bulles ................................................ 282.5 Modélisation <strong>de</strong> la turbulence en milieu diphasique.......................................... 322.5.1 Traits caractéristiques <strong>de</strong> la turbulence en écoulement à bulles................. 32S-1


Sommaire2.5.2 Equations <strong>de</strong> transport <strong>et</strong> ferm<strong>et</strong>ures <strong>de</strong> la turbulence en écoulements àbulles .................................................................................................................... 352.5.3 Modèles <strong>de</strong> turbulence à une échelle <strong>de</strong> temps .......................................... 372.5.4 Modèles <strong>de</strong> turbulence au second ordre à <strong>de</strong>ux échelles <strong>de</strong> temps ............ 392.5.5 Ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s modèles : Modèles à trois équations................................... 422.5.6 Discussion sur les modèles <strong>de</strong> viscosité turbulente.................................... 452.5.7 Discussion sur la pseudo-turbulence .......................................................... 462.5.8 Agitation <strong>de</strong>s bulles.................................................................................... 482.6 Transport <strong>de</strong> scalaire en milieu diphasique ........................................................ 502.6.1 Etat <strong>de</strong>s lieux en milieu diphasique............................................................ 502.6.2 En milieu monophasique ............................................................................ 522.7 Conclusions <strong>du</strong> chapitre 2 .................................................................................. 52Chapitre 3 : ....................................................................................................................... 54Expérimentation <strong>et</strong> résultats ........................................................................................... 543.1 Intro<strong>du</strong>ction ........................................................................................................ 543.2 Description <strong>de</strong> l’installation expérimentale........................................................ 553.2.1 Installation expérimentale .......................................................................... 553.2.2 Métrologie .................................................................................................. 573.2.3 Traitements <strong>de</strong>s signaux ............................................................................. 613.3 Choix <strong>et</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s écoulements étudiés.................................................... 693.3.1 Paramètres <strong>et</strong> nombres adimensionnels...................................................... 693.3.2 Description <strong>de</strong>s écoulements étudiés.......................................................... 713.4 <strong>Analyse</strong> expérimentale <strong>du</strong> cas à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>........................................... 723.4.1 Distributions <strong>de</strong>s phases ............................................................................. 733.4.2 Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>........................................................ 743.4.3 Diamètre <strong>et</strong> vitesse relative <strong>de</strong>s bulles ....................................................... 773.4.4 Variance <strong>de</strong> la fluctuation <strong>de</strong> vitesse <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>......................................... 793.4.5 Agitation <strong>de</strong>s bulles.................................................................................... 823.4.6 Concentration en oxygène dissous ............................................................. 833.5 <strong>Analyse</strong> expérimentale <strong>du</strong> cas à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>.............................................. 843.5.1 Distribution <strong>de</strong>s phases............................................................................... 86S-2


Sommaire3.5.2 Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>........................................................ 863.5.3 Diamètre <strong>et</strong> vitesse relative <strong>de</strong>s bulles : ..................................................... 903.5.4 Variance <strong>de</strong> la vitesse phasique dans liqui<strong>de</strong> ............................................. 933.5.5 Agitation <strong>de</strong>s bulles :.................................................................................. 953.5.6 Concentration d’oxygène dissous :............................................................. 973.6 Conclusions <strong>du</strong> chapitre 3 .................................................................................. 99Chapitre 4 : ..................................................................................................................... 100Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements d<strong>et</strong>ypes zone <strong>de</strong> mélange diphasique ................................................................................ 1004.1 Intro<strong>du</strong>ction ...................................................................................................... 1004.2 Présentation <strong>du</strong> co<strong>de</strong> Melodif........................................................................... 1014.2.1 Equations <strong>de</strong> base <strong>du</strong> modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s............................................ 1014.2.2 Modélisation eulérienne dans le co<strong>de</strong> Melodif ........................................ 1024.2.3 Métho<strong>de</strong> numérique.................................................................................. 1044.3 Mise en œuvre <strong>de</strong>s simulations numériques..................................................... 1054.4 Ecoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange monophasique.............................................. 1074.4.1 Conditions aux limites.............................................................................. 1074.4.2 Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne ....................................................................... 1084.4.3 Profils <strong>de</strong> l'énergie turbulente................................................................... 1084.5 Ecoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange diphasique à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> .................. 1094.5.1 Conditions <strong>de</strong> calculs................................................................................ 1094.5.2 Profils <strong>de</strong> vitesses moyennes dans liqui<strong>de</strong> .............................................. 1134.5.3 Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> .............................................................................. 1164.5.4 Profils <strong>de</strong> turbulence................................................................................. 1184.5.5 Sensibilité aux divers termes <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement ............................................................................................................... 1234.5.6 Transfert <strong>de</strong> masse.................................................................................... 1304.6 Ecoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange diphasique à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>...................... 1374.6.1 Conditions <strong>de</strong> calculs................................................................................ 1374.6.2 Profils <strong>de</strong>s vitesses relatives <strong>de</strong>s bulles .................................................... 1394.6.3 Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> .............................................................................. 141S-3


Sommaire4.6.4 Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne ....................................................................... 1434.6.5 Profils <strong>de</strong> turbulence................................................................................. 1444.6.6 Transfert <strong>de</strong> masse.................................................................................... 1484.7 Conclusions <strong>du</strong> chapitre 4 ................................................................................ 150Chapitre 5 : ..................................................................................................................... 152Conclusion générale ....................................................................................................... 152Bibliographie................................................................................................................... 155ANNEXE CHAPITRE 2 ................................................................................................ 164ANNEXE CHAPITRE 3 ................................................................................................ 176ANNEXE CHAPITRE 4 ................................................................................................ 197S-4


NomenclatureNomenclatureaC AC DC LCL*CLd BDgiHk0kLkSMGipLScAire interfacialeCoefficient <strong>de</strong> masse ajoutéeCoefficient <strong>de</strong> traînéeCoefficient <strong>de</strong> portance (lift)Concentration moyenne d’oxygène dissous dans le liqui<strong>de</strong>Concentration <strong>de</strong> saturation dans le liqui<strong>de</strong>Diamètre moyen <strong>de</strong>s bullesDiffusivité moléculaire <strong>de</strong> l’oxygèneLa i ème composante <strong>de</strong> la gravitéConstante <strong>de</strong> HenryEnergie turbulente cinétiqueCoefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masseEnergie pseudo turbulentei èmecomposante <strong>du</strong> moment interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>du</strong>liqui<strong>de</strong> vers le gazPression dans la phase liqui<strong>de</strong>Transfert interfacial <strong>de</strong> masseukji ème composante <strong>de</strong> la vitesse instantanée dans la phase kU i ème composante <strong>de</strong> la vitesse moyenne dans la phase kkiUL1,L2U Vitesses moyennes dans les noyaux <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélangeURjVitesse relative moyenneURLe norme <strong>de</strong> la vitesse relativeu ′ u′Composantes <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynolds <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> (k=L) ou <strong>du</strong> tenseurGi Gjd’agitation (k=G)u' ' (0)Liu LjPartie turbulente <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynolds pro<strong>du</strong>ite par le gradient <strong>de</strong> lavitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> le sillage <strong>de</strong>s bulles.N-1


Nomenclatureu' ' ( S )Liu LjLk , in k , iPartie pseudo turbulente <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynolds pro<strong>du</strong>ite par ledéplacement <strong>de</strong>s bulles.Terme <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement à l’interfaceLa composante selon la direction i <strong>du</strong> vecteur unitaire normal à l’interface' 'L u Lic Flux turbulent <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la concentrationOpérateurs <strong>de</strong> dérivé <strong>et</strong> <strong>de</strong> moyenneDDt∂= + u∂tLj∂∂xjDérivée particulaire selon le liqui<strong>de</strong>ddt∂= + u∂tGj∂∂xjDérivée particulaire selon le liqui<strong>de</strong>. . .Moyenne phasiqueNombres AdimensionnelsReNombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>du</strong> mouvement relatifEoScShPeWeNombre d’EötvösNombre <strong>de</strong> SchmidtNombre <strong>de</strong> SherwoodNombre <strong>de</strong> Pecl<strong>et</strong>Nombre <strong>de</strong> WeberNombres grecsααkε0χkμkνTaux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, taux <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> la phase gazFraction volumique <strong>de</strong> la phase kTaux <strong>de</strong> dissipation viscositéLa fonction caractéristique <strong>de</strong> présence <strong>de</strong>s phasesViscosité dynamique moléculaire <strong>de</strong> la phase kViscosité moléculaire <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>νtt0Viscosité turbulenteν Viscosité turbulente asymptotique (lorsque kS→ 0 <strong>et</strong> τb>> τt)N-2


NomenclatureρkσDensité <strong>de</strong> la phase kTension surfaciqueσkijTenseur turbulent <strong>de</strong> la phase k(0)σLijTenseur turbulent <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> non perturbéτbτtTemps caractéristique <strong>du</strong> mouvement relatifTemps caractéristique <strong>de</strong> la turbulenceωLijVorticité moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>IδLa distribution <strong>de</strong> Dirac associée à l’ensemble <strong>de</strong>s interfacesN-3


Chapitre 1: Intro<strong>du</strong>ction généraleChapitre 1 :Intro<strong>du</strong>ction généraleLes réacteurs gaz liqui<strong>de</strong> à bulles sont utilisés dans plusieurs domaines in<strong>du</strong>striels (géniechimique, génie <strong>de</strong>s procédés, génie énergétique, génie <strong>de</strong> l’environnement, <strong>et</strong>c…). Cesréacteurs sont souvent conçus pour m<strong>et</strong>tre en contact les phases <strong>et</strong> pour assurer <strong>de</strong>sphénomènes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> ou <strong>de</strong>s transformations chimiques. La transformation <strong>de</strong>différentes formes <strong>de</strong> l’énergie s’effectue, souvent avec <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> phases(ébullition, con<strong>de</strong>nsation...). L’ensemble <strong>de</strong>s questions en relation avec le caractèrediphasique <strong>de</strong>s systèmes gaz-liqui<strong>de</strong> recouvre donc <strong>de</strong>s enjeux majeurs au plan <strong>de</strong>sapplications. Il suscite au plan scientifique, une forte activité <strong>de</strong> recherche pourcomprendre <strong>et</strong> modéliser ces écoulements complexes.Dans le domaine <strong>du</strong> traitement <strong>de</strong>s eaux urbaines ou in<strong>du</strong>strielles, l’aération <strong>de</strong>s effluentsurbains dans les bassins <strong>de</strong> traitement biologique, la désinfection à l’ozone ou au chlore<strong>de</strong> l’eau potable ou <strong>de</strong> l’eau usée reposent sur une étape essentielle <strong>de</strong> dissolution d’ungaz sous forme <strong>de</strong> bulles dans l’eau. La flottation en colonne à bulles est par ailleurs<strong>de</strong>venue un procédé <strong>de</strong> séparation soli<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> très utilisé dans plusieurs procédés d<strong>et</strong>raitement. D’une façon générale, les phénomènes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> (<strong>de</strong> matière) <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ransformation (agrégation, coalescence, rupture) qu’on veut maîtriser dans les réacteurspolyphasiques <strong>de</strong> traitement d’eau sont en relation directe avec la mise en contact <strong>de</strong>sphases (bulles, flocs). Dans ces systèmes diphasiques dispersés, l’évolution <strong>de</strong>s surfacesd’échange (aires interfaciales) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong>s agrégats (qui contrôlent la diffusion<strong>de</strong> l’oxygène <strong>et</strong> <strong>de</strong>s nutrients dans les flocs) détermine au plan global l’efficacité <strong>de</strong>sréacteurs.Comme en génie chimique <strong>et</strong> en génie <strong>de</strong>s procédés, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s systèmesmultiphasiques utilisés dans les procédés <strong>de</strong> traitement d’eau se basent le plus souvent sur<strong>de</strong>s approches globales. Ces approchent reposent sur <strong>de</strong>s bilans <strong>de</strong> matières dont lesferm<strong>et</strong>ures s’appuient sur <strong>de</strong>s lois semi-empiriques obtenues à partir d’expériencesréalisées en laboratoire ou opérées sur <strong>de</strong>s pilotes in<strong>du</strong>striels ou semi-in<strong>du</strong>striels.1


Chapitre 1: Intro<strong>du</strong>ction généraleLa modélisation <strong>et</strong> la simulation <strong>de</strong>s systèmes gaz-liqui<strong>de</strong> in<strong>du</strong>striels s’appuyait, donc,jusqu’à il y a une dizaine d’années, presque exclusivement sur c<strong>et</strong>te approche globale quisimplifiait d’une manière drastique les équations qui décrivent le mouvement <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s.Ces équations sont <strong>de</strong>s bilans entrée-sortie ou <strong>de</strong>s équations différentielles ordinaires quitra<strong>du</strong>isent les bilans <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> d’énergie. La théorie <strong>de</strong> ladispersion axiale <strong>et</strong> le concept <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> séjour (DTS) ont, ainsi, étéutilisés dès les années cinquante pour rendre compte dans les modèles <strong>de</strong>s caractéristiques<strong>de</strong> l’écoulement dans les réacteurs. Les modèles <strong>de</strong> flux interfaciaux <strong>de</strong> masse en milieugaz-liqui<strong>de</strong> se sont appuyés sur <strong>de</strong>s corrélations expérimentales appliquées à <strong>de</strong>sécoulements plus ou moins compliqués. Elles ont donné lieu à une panoplie <strong>de</strong> modèlesqui relient, le plus souvent <strong>de</strong> manière empirique, le taux <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse auxpropriétés physiques <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> gaz dissous <strong>et</strong> aux caractéristiques macroscopiques<strong>de</strong> l’écoulement.Cependant <strong>et</strong> malgré leur apport incontestable dans le développement <strong>de</strong>s procédés <strong>et</strong>dans la maîtrise <strong>de</strong>s techniques, les modèles hydrodynamiques globaux associés auxmodèles cinétiques <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> restent insuffisants pour représenter la physique complexequi gouverne les <strong>transfert</strong>s dans les écoulements multiphasiques.Le progrès important réalisé au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies dans le domaine <strong>de</strong> laMécanique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s Numérique perm<strong>et</strong> aujourd’hui une approche plusphénoménologique <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>s dans les systèmes <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>smultiphasiques dispersés. Des progrès importants ont d’abord été réalisés dans lamodélisation <strong>de</strong>s écoulements turbulents monophasiques. Et les modèles in<strong>du</strong>strielsdisponibles aujourd'hui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> problèmes d'écoulementsturbulents variées (complexité géométrique, en présence d’écoulements secondaires,d’interaction on<strong>de</strong>-courant, <strong>et</strong>c...). Cependant, les modèles adoptés dans les co<strong>de</strong>scommerciaux pour décrire les <strong>transfert</strong>s interfaciaux en écoulement diphasique dispersésont encore assez peu élaborés. Certains traitent le milieu diphasique comme un mélangehomogène. Ces co<strong>de</strong>s numériques peuvent être assez performants pour décrire lesécoulements turbulents diphasiques à condition qu’ils puissent être considérés comme <strong>de</strong>smilieux homogènes ou « quasi-homogénes ». C<strong>et</strong>te démarche semble réaliste à conditionque les interactions hydrodynamiques entre les phases restent faibles ainsi que lemouvement relatif. C'est éventuellement le cas <strong>de</strong>s écoulements diphasiques dispersés trèsdilués où les particules sont <strong>de</strong> faible taille par rapport aux échelles <strong>de</strong> Kolmogorov.Appliqués aux écoulements diphasiques dispersés, les modèles homogènes <strong>de</strong>viennentinsuffisants dès qu’on s’écarte <strong>de</strong> ces hypothèses (c’est le cas <strong>de</strong>s écoulements à bulles àgrand nombre <strong>de</strong> Reynolds par exemple). Dans ce cas, <strong>de</strong>s difficultés propres auxsystèmes multiphasiques apparaissent. Elles consistent en un couplage fort entre les <strong>de</strong>uxphases qui résulte <strong>de</strong>s interactions interfaciales. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>smodélisations capables <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire ces interactions <strong>et</strong> leurs eff<strong>et</strong>s sur les champs2


Chapitre 1: Intro<strong>du</strong>ction généralemoyens <strong>et</strong> turbulents <strong>et</strong> sur le taux <strong>de</strong> présence <strong>de</strong>s phases; donc sur les mécanismes d<strong>et</strong>ransfert <strong>et</strong> <strong>de</strong> transformation.La mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s numérique (CFD) est <strong>de</strong> plus en plus utilisée pour répondre àces questions. Appliquée aux réacteurs <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’eau, elle perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong>de</strong>sinformations sur l’hydrodynamique locale (caractérisation <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong>s différentesphases mises en jeu, <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> présence, <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> turbulence) qui joue un rôleessentiel dans le mélange, le transport <strong>et</strong> les <strong>transfert</strong>s. L’utilisation <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong>sprocédés a suivi l’essor <strong>de</strong>s ordinateurs <strong>et</strong> l’augmentation <strong>de</strong> leur puissance.Cependant ces perspectives <strong>de</strong> développement nécessitent une meilleure compréhension<strong>de</strong>s échanges aux interfaces pour décrire les mécanismes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>s <strong>et</strong> mieuxreprésenter ensuite les échanges globaux. D’une façon générale, la présence <strong>de</strong>s interfacesen écoulement à bulles intro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> nouvelles échelles caractéristiques <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong>sinterfaces qui peuvent modifier profondément la structure <strong>du</strong> champ fluctuant. Lamo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la turbulence <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> par les bulles se tra<strong>du</strong>it aussi par la modification<strong>de</strong>s propriétés <strong>du</strong> transport turbulent <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse aux interfaces.Ce travail s’inscrit dans la poursuite d’une collaboration engagée il y a quelques années,entre l’Ecole Nationale <strong>de</strong>s Ingénieurs <strong>de</strong> Tunis <strong>et</strong> l’Institut <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s Flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong>Toulouse. Il s’inscrit dans le cadre d’un programme Franco-Tunisien <strong>de</strong> coopérationCMCU. Dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te collaboration nos équipes travaillent au développementd’un modèle Eulérien à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s pour la simulation <strong>de</strong>s écoulements à bulles à grandsnombres <strong>de</strong> Reynolds particulaires. Depuis quelques années, <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure,qui prennent en compte le couplage inverse, ont ainsi été proposés pourl’hydrodynamique. Ces modèles perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire les comportementshydrodynamiques d’écoulements turbulents <strong>de</strong> complexités variées (avec <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>parois, <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> important pour se rapprocher <strong>de</strong>s situations fréquemment utiliséesdans le domaine <strong>de</strong>s applications …). Pour progresser dans la modélisation <strong>de</strong>sécoulements diphasiques, il nous est apparu nécessaire <strong>de</strong> développer également <strong>de</strong>smodèles pour le <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> masse <strong>et</strong> pour le mélange d’un constituant dissousen phase liqui<strong>de</strong>. Ce proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> thèse, qui a été soutenu par une bourse <strong>de</strong> docteur ingénieur<strong>du</strong> CNRS pour les pays en développement, est donc construit pour tenter <strong>de</strong> démontrer« Les apports <strong>de</strong> la simulation numérique dans l’optimisation <strong>de</strong>s réacteurs <strong>de</strong> traitement<strong>de</strong> l’eau en écoulements à bulles».Nous avons choisi <strong>de</strong> travailler sur une configuration d’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélang<strong>et</strong>urbulente à bulles (eau-oxygène), dans <strong>de</strong>s conditions variées <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (modéré2% à fort 11%). C<strong>et</strong> écoulement a pu être exploré par voie expérimentale sur l’installation<strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulles <strong>de</strong> l’IMFT. Il présente également l’avantage d’avoir uncomportement hydrodynamique fortement soumis au couplage inverse comme on le verraplus loin. En ce sens il est relativement représentatif d’écoulements en situationin<strong>du</strong>strielle. Cependant il présente un développement gra<strong>du</strong>ellement varié par rapport aux3


Chapitre 1: Intro<strong>du</strong>ction généraleconditions d’entrée, ce qui le situe à un niveau <strong>de</strong> complexité hydrodynamique inférieurpar rapport au comportement très complexe <strong>de</strong>s colonnes à bulles.A notre connaissance, il n’y a pas <strong>de</strong> données expérimentales locales accessibles dans lalittérature qui décrivent simultanément, <strong>et</strong> <strong>de</strong> manière détaillée, le développement <strong>de</strong>schamps hydrodynamiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> concentration d’un scalaire dissous dans un écoulementturbulent à bulles. La première étape <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> recherche a donc consisté à réaliser<strong>de</strong> nouvelles investigations expérimentales pour décrire le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse <strong>et</strong> lemélange en relation avec la structure <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> vitesses moyennes, fluctuantes <strong>et</strong> <strong>de</strong>schamps <strong>de</strong> présence <strong>de</strong>s phases.La secon<strong>de</strong> étape <strong>de</strong> ce travail a consisté à implanter dans une version <strong>du</strong> co<strong>de</strong> Melodif l<strong>et</strong>ransport d’un scalaire qui se dissout en phase liqui<strong>de</strong>. Ce co<strong>de</strong> a été initialementdéveloppé par O. Simonin, <strong>et</strong> un modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s pour les écoulements à bulles esttesté sur la base <strong>de</strong> Melodif à l’ENIT. Les simulations numériques <strong>de</strong>s écoulementsexplorés par voie expérimentale ont été menées. Nous discuterons ces résultats ainsi queleur niveau d’adéquation aux résultats expérimentaux. Nous pourrons ainsi juger <strong>du</strong>caractère prédictif <strong>du</strong> modèle, qui nécessite cependant d’adapter les lois <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure,notamment dans <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> élevé.Le mémoire est organisé comme suit.Au chapitre 2, une analyse bibliographique est présentée. Elle intro<strong>du</strong>it tout d’abord laformulation générale <strong>de</strong>s modèles Eulériens à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s. Suit une discussion <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong>ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong>s <strong>transfert</strong>s interfaciaux <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> <strong>de</strong> matière. Une revuebibliographique <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> turbulence pour les écoulements diphasiques à bulles estensuite proposée. C<strong>et</strong>te revue m<strong>et</strong> l’accent sur le modèle <strong>de</strong> turbulence en phase liqui<strong>de</strong>qui a été développé à l’ENIT <strong>et</strong> que nous utilisons dans nos simulations. Enfin, nouscommentons les rares travaux <strong>de</strong> la littérature sur le mélange d’un constituant dans unécoulement à bulles.Au chapitre 3, nous décrivons tout d’abord les moyens expérimentaux que nous avonsutilisés. Nous rapportons ensuite les résultats expérimentaux obtenus <strong>du</strong>rant ce travail, <strong>et</strong>nous les discutons au vu <strong>de</strong> travaux antérieurs. Ces discussions font apparaître lesdifficultés que <strong>de</strong>vront prendre en compte les modélisations.Enfin, au chapitre 4, nous présentons <strong>et</strong> discutons les simulations numériques <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux casd’écoulements contrastés. Ce chapitre perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> préciser les avancées menées dans c<strong>et</strong>ravail, ainsi que les perspectives ouvertes.4


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesChapitre 2 :Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong>l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dansles écoulements à bulles2.1 Intro<strong>du</strong>ctionLe développement <strong>de</strong> co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul généraux pour les écoulements turbulents, reposantsur une approche locale, a tout <strong>de</strong> suite suscité un intérêt majeur auprès <strong>de</strong>s chercheursdans les diverses disciplines concernées par les phénomènes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> dans cessystèmes complexes. Ces co<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>stinés à décrire <strong>de</strong> manière prédictive les écoulementsturbulents, perm<strong>et</strong>tent dans le même temps d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s informations localesessentielles pour les phénomènes <strong>de</strong> transport <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> turbulents (champs <strong>de</strong> vitessemoyenne, <strong>de</strong> turbulence, <strong>de</strong> concentration <strong>et</strong>c.). Les co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> CFD ont ainsi été utiliséspar les chercheurs pour étudier différentes configurations d’écoulements gaz-liqui<strong>de</strong>. Iln’en reste pas moins que la modélisation locale <strong>de</strong>s écoulements multiphasiques pourl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réacteurs gaz-liqui<strong>de</strong>, constitue aujourd’hui une voie <strong>de</strong> progrès possible aussibien dans la compréhension <strong>de</strong>s mécanismes fondamentaux que dans la construction <strong>de</strong>modèles opérationnels plus généraux. Quelques travaux reposant sur la modélisationdiphasique locale <strong>de</strong> réacteurs ont ainsi pu montrer que les approches locales peuventalimenter les modèles monodimensionnels utiles aux in<strong>du</strong>striels (Cockx <strong>et</strong> al., 1997 <strong>et</strong>1999 ; Buscaglia <strong>et</strong> al., 2002).Si l’utilité <strong>de</strong> ces co<strong>de</strong>s est maintenant reconnue pour la prédétermination <strong>de</strong>sécoulements turbulents en présence <strong>de</strong> mélanges plus ou moins homogènes, au sta<strong>de</strong>actuel <strong>de</strong> leur développement, leur capacité à décrire l’ensemble <strong>de</strong>s écoulementsdiphasiques reste bien moins évi<strong>de</strong>nte. Des difficultés persistent en particulier dans lessystèmes gaz-liqui<strong>de</strong> in<strong>du</strong>striels qui m<strong>et</strong>tent en jeu <strong>de</strong>s écoulements turbulents à forts taux<strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, en présence <strong>de</strong> bulles présentant <strong>de</strong>s mouvements relatifs à grands nombres <strong>de</strong>Reynolds, dans <strong>de</strong>s configurations très fortement agitées (réacteurs agités), ou dans lesécoulements complètements gouvernés par la gravité (colonne à bulles ou air lift) dans5


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulleslesquels la structure même <strong>de</strong> l’écoulement dépend <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s phases. Cesdifficultés concernent la modélisation <strong>de</strong> la turbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong> son eff<strong>et</strong> sur la distribution<strong>de</strong>s phases (Joshi, 2001 ; Sokolochin <strong>et</strong> al., 2004). Une gran<strong>de</strong> partie <strong>du</strong> problème rési<strong>de</strong>dans la formulation encore incomplète <strong>de</strong>s ferm<strong>et</strong>ures employées pour décrire les<strong>transfert</strong>s interfaciaux.Les travaux réalisés dans le domaine <strong>de</strong>s écoulements à bulles à grand nombre <strong>de</strong>Reynolds <strong>du</strong> mouvement relatif ont montré que le caractère diphasique <strong>de</strong> l'écoulement,particulièrement difficile à prendre en compte, est essentiellement <strong>du</strong> à la modification <strong>de</strong>la structure <strong>de</strong> la turbulence <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> par les interfaces. Les résultats expérimentauxdisponibles en présence <strong>de</strong> couplage inverse fort montrent le grand eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s interactionsinterfaciales sur la modification <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la turbulence <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong>: laprésence <strong>de</strong>s bulles modifie les différents mécanismes <strong>de</strong> la turbulence (diffusion,pro<strong>du</strong>ction, dissipation <strong>et</strong> redistribution) (Lance <strong>et</strong> al., 1991 ; Roig <strong>et</strong> al., 1998 ; Serizawa<strong>et</strong> al., 1992 ; Liu & Bankoff, 1990 ; <strong>et</strong>c.). Il apparaît que ces eff<strong>et</strong>s ne peuvent êtrereprésentés dans <strong>de</strong>s modèles au point qu’à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ures au second ordre <strong>de</strong> laturbulence pour prendre en compte, par <strong>de</strong>s échelles appropriées, les eff<strong>et</strong>s interfaciauxsur les différents mécanismes <strong>et</strong> en particulier sur la redistribution <strong>de</strong> la turbulence (Lance<strong>et</strong> al., 1991 ; Troshko & Hassan, 2001 ; Chahed <strong>et</strong> al., 2003).D’autre part, les expériences menées dans différentes configurations d’écoulements àbulles (élargissement brusque (Bel F’dhila, 1991), micro-gravité (Kamp, 1996), sillage(Roig, 1993), <strong>et</strong>c.) indiquent clairement le rôle essentiel <strong>de</strong> la turbulence <strong>de</strong> la phaseliqui<strong>de</strong> dans la répartition <strong>de</strong> la phase dispersée. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la turbulence sur ladistribution <strong>de</strong>s phases en écoulement à bulles est double. Il y a d’une part, les gradients<strong>de</strong> pression qui s’imprègnent <strong>de</strong> la turbulence <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> ; il y a d’autre part lacontribution turbulente <strong>de</strong> l’échange interfacial qui fait intervenir les tenseurs <strong>de</strong>corrélations turbulentes dans le liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> dans le gaz (Bel F’dhila & Simonin, 1992 ;Chahed <strong>et</strong> al., 2003). Le problème majeur <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> la turbulence en écoulement àbulles porte donc sur la modélisation <strong>de</strong>s tenseurs <strong>de</strong>s contraintes turbulentes dans leliqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> dans le gaz.Une autre difficulté est liée à la méconnaissance <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong>nses qui intéressentl’in<strong>du</strong>strie. Dans les écoulements diphasiques à forts taux <strong>de</strong> présence <strong>du</strong> gaz, lesinteractions hydrodynamiques sont fortes <strong>et</strong> elles ont <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s importants sur la structure<strong>de</strong> l’écoulement. Ces forts couplages entre la phase continue <strong>et</strong> la phase disperséen’autorisent pas les simplifications généralement adoptées dans les modèles eulériens à<strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s valables la plupart <strong>du</strong> temps pour <strong>de</strong>s écoulements ensemencés en bullessphériques <strong>de</strong> faible taille <strong>et</strong> à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Des travaux expérimentaux <strong>et</strong> <strong>de</strong>sdéveloppements sont ainsi nécessaires pour modéliser l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s interactionshydrodynamiques sur le <strong>transfert</strong> interfacial, sur la turbulence <strong>et</strong> sur la distribution <strong>de</strong>sphases.6


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesDeux autres aspects non moins importants doivent nous interpeller dans c<strong>et</strong>te démarchequi vise l’élargissement <strong>de</strong>s champs d’application <strong>de</strong>s modèles multiphasiques. Il s’agitd’une part d’analyser <strong>et</strong> <strong>de</strong> développer la modélisation <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> masse(ou encore <strong>de</strong> la réactivité chimique qui n’a pas été abordée dans ce travail) en relationavec la mo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la turbulence. Il s’agit d’autre part, toujours en relation avec lamo<strong>du</strong>lation <strong>de</strong> la turbulence, <strong>de</strong> se doter <strong>de</strong> modèles pour le transport turbulent <strong>de</strong>sscalaires passifs (concentrations, température, <strong>et</strong>c…).Les forces s’exerçant sur une inclusion isolée ont été largement étudiées pour une gammeéten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> paramètres physiques, mais la structure <strong>du</strong> champ <strong>de</strong> concentration auvoisinage <strong>de</strong> l’interface, qui dépend <strong>de</strong>s conditions locales hydrodynamiques <strong>et</strong> physicochimiques,est par contre mal connue. Les modèles <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> massemanquent donc <strong>de</strong> généralité. En génie <strong>de</strong>s procédés, le champ <strong>de</strong> concentration auvoisinage <strong>de</strong> l’interface est ainsi souvent représenté comme une couche limite d’épaisseurconstante (théorie <strong>du</strong> film) qui ne prend en compte ni les eff<strong>et</strong>s <strong>du</strong> sillage ni ceux <strong>de</strong>smolécules tensio-actives. Ces eff<strong>et</strong>s peuvent pourtant être importants. Le travail <strong>de</strong>Khinast <strong>et</strong> al. (2003) a montré que le sillage d’une inclusion isolée influence le <strong>transfert</strong><strong>de</strong> masse à travers l’interface <strong>de</strong> manière différente selon la cinétique chimique à l’œuvreen phase liqui<strong>de</strong>. Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s interactions entre bulles sur ce <strong>transfert</strong> sont égalementpeu étudiées, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> leur prise en compte à partir <strong>de</strong> corrélations expérimentales.Au sein <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>, le mélange d’un constituant est, quant à lui, le résultat <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong>sfluctuations <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> la diffusion moléculaire. En écoulement monophasique,l’action <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux processus, modifie profondément les propriétés statistiques <strong>de</strong> laconcentration par rapport à celles <strong>du</strong> champ <strong>de</strong> vitesse qui la convecte. Le mélange auxplus p<strong>et</strong>ites échelles est alors très sensible aux différences <strong>de</strong> diffusivités moléculaires <strong>de</strong>la concentration <strong>et</strong> <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement. En écoulement diphasique, on comprenddonc qu’il sera crucial <strong>de</strong> modéliser au mieux la structure <strong>de</strong> la turbulence, modifiée parla présence d’interfaces, pour appréhen<strong>de</strong>r le mélange.Dans la suite <strong>de</strong> ce chapitre nous présentons une revue bibliographique qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>présenter le modèle eulérien à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s sur lequel nous avons travaillé, les modèles d<strong>et</strong>ransferts aux interfaces <strong>et</strong> les modèles <strong>de</strong> turbulence.2.2 Equations <strong>de</strong> base <strong>et</strong> ferm<strong>et</strong>ures <strong>de</strong>s modèleseulériens à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s2.2.1 Equations primairesOn se restreint, dans c<strong>et</strong>te analyse, à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux phases flui<strong>de</strong>s constituées <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>snewtoniens, en écoulement incompressible <strong>et</strong> adiabatique. En écoulement monophasique,7


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesles équations locales instantanées <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> bilan <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport d’un scalaire passif s’écrivent <strong>de</strong> façon générale :∂ρ∂+∂t∂xi( ρu) = 0ijj(2.1)∂ ∂∂( ρ ui) + ( ρuiuj) = σij+ ρgi(2.2)∂t∂x∂x∂ ∂ ∂ ∂c( c)+ ( cuj) = ( D ) + Sc(2.3)∂t∂x∂x∂xjjjoù uiest la vitesse dans la direction i, c la concentration,l’accélération <strong>de</strong> la pesanteur. Le tenseur <strong>de</strong>s contraintesgiest la composante selon i <strong>de</strong>σijest donné parσij= − pδij+ τij, avec τijle tenseur <strong>de</strong>s contraintes visqueuses exprimé par⎛ ∂uj u ⎞iulτijρν ⎜∂⎟2 ∂= + − ρν δij, où ν , ρ , D <strong>et</strong> S xixcreprésentent respectivement la⎝ ∂ ∂j ⎠ 3 ∂xlviscosité cinématique <strong>du</strong> flui<strong>de</strong>, sa masse volumique, la diffusivité moléculaire <strong>du</strong> scalaire<strong>et</strong> le terme source lié à la pro<strong>du</strong>ction ou la <strong>de</strong>struction <strong>du</strong> scalaire c par réaction chimiqueou activité biologique.Dans un milieu diphasique, les gran<strong>de</strong>urs physiques subissent <strong>de</strong>s sauts aux interfaces. Laformulation <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> la mécanique <strong>de</strong>s milieux continus applicable à cesécoulements pose donc le problème <strong>de</strong> la prise en compte <strong>de</strong>s multiples conditions auxlimites associées à la discontinuité <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs sur toutes les interfaces en mouvement.Le formalisme <strong>de</strong>s distributions <strong>de</strong>s interfaces perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> généraliser la notion <strong>de</strong> fonctiondifférentiable à partir <strong>de</strong>s fonctions continûment différentiables presque partout <strong>et</strong> doncuniquement discontinues sur l’ensemble <strong>de</strong>s interfaces (Ri<strong>et</strong>ema <strong>et</strong> al., 1983).La métho<strong>de</strong> d’écriture <strong>de</strong>s équations locales diphasiques consiste à reprendre celles <strong>de</strong>smilieux monophasiques pondérées par une fonction <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> phase χ k, (Ishii,1975 ; Drew, 1983), définie par :⎧1si la phase k est présenteχk= ⎨k = 1,2(2.4)⎩0sinonLa fonction échelon χkvérifie les règles <strong>de</strong> dérivations suivantes (Ishii, 1975) :∂χkI= −nk, iδ∂xi∂χk= −u∂tIi∂χk I= uin∂xik,iδI(2.5)(2.6)8


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesoù nk , iest la composante selon la direction i <strong>du</strong> vecteur unitaire normal à l’interface <strong>et</strong>Iorienté vers l’extérieur <strong>de</strong> la phase k, δ est la distribution <strong>de</strong> Dirac associée à l’ensemble<strong>de</strong>s interfaces, u est la composante i <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong> l’interface.IiLes équations locales instantanées <strong>de</strong> conservation <strong>et</strong> <strong>de</strong> bilan s’obtiennent, au sens <strong>de</strong>sdistributions, en multipliant les équations (2.1), (2.2) <strong>et</strong> (2.3) par la fonctioncaractéristique <strong>de</strong> présence <strong>de</strong>s phases χk. En utilisant les propriétés <strong>de</strong> dérivation (2.5) <strong>et</strong>(2.6), ces équations s’écrivent pour chaque phase indicée k :Conservation <strong>de</strong> la masse∂(ρkχk) ∂(χkρku+∂t∂xik , i)= ρkII( u − u ) n δik,ik , iLe second membre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te équation notéou <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> masse à travers l’interface :mkII( u − u ) n δρk i k , i k,i(2.7)mkreprésente le terme <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse,= (2.8)Equation <strong>de</strong> bilan <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement :∂(χ ρ ukk∂tk , i) ∂(χkρku+∂xk , ijuk,j) ∂(χkσ=∂xjk,ij)+ χ ρ g +kkiII[ σ + ρ u ( u − u )] n δk , ijkk , ijk , jk,j(2.9)Un terme <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement à l’interface entre les <strong>de</strong>ux phases,noté L ,, apparaît dans c<strong>et</strong>te équation. Il s’écrit :Lk iII[ + ρ u ( u − u ] n δk, iσk,ij k k , i j k , j)k , i= (2.10)Il représente <strong>de</strong>ux eff<strong>et</strong>s, le premier est lié aux forces s’exerçant à l’interface, le secon<strong>de</strong>st le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement associé au <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse.Equation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la concentration∂(χkc∂tk) ∂(χkcku+∂xik , i)=∂∂( χkDkxi∂ck) + χkS∂xick+ ckII ∂ckI( u − u ) n δ + D n δik , ik,ik∂xik , i(2.11)De même, c<strong>et</strong>te équation fait intervenir un terme <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse à l’interface :II ∂ckI mk( ui− uki) nk,iδ+ Dknkiδ= ckKkck,+(2.12)∂xρikoù le premier terme tra<strong>du</strong>it le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> l’espèce présent dans <strong>de</strong>s situations avecchangement <strong>de</strong> phase, <strong>et</strong> où le second terme tra<strong>du</strong>it le <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> l’espèce liéaux gradients <strong>de</strong> concentration aux interfaces.Comme pour les écoulements turbulents monophasiques, on a recours à <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong>moyenne <strong>de</strong>s équations. Dans la partie suivante, on va décrire les opérateurs <strong>de</strong> moyenne9


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesqui perm<strong>et</strong>tent d’aboutir à <strong>de</strong>s équations moyennées utiles pour la prédiction <strong>de</strong>sécoulements diphasiques.2.2.2 Equations moyennées2.2.2.1 Opération <strong>de</strong> moyenne- Moyenne <strong>de</strong> phaseLe caractère aléatoire <strong>de</strong> la turbulence en écoulement diphasique, comme en situationmonophasique, rend difficile la résolution directe <strong>de</strong>s équations locales instantanées. Onest donc amené à effectuer <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> moyenne <strong>de</strong>s équations instantanées <strong>de</strong> manière àtrouver une solution pour l’écoulement moyen. Les outils statistiques sont alors mis enœuvre pour définir <strong>de</strong>s champs moyens <strong>de</strong> vitesse, <strong>de</strong> pression, <strong>et</strong>c.... C<strong>et</strong>te approche est àla base <strong>de</strong> nombreux modèles <strong>de</strong> turbulence qui, couplés à <strong>de</strong>s observationsexpérimentales, donnent <strong>de</strong> bonnes estimations <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs moyennes <strong>de</strong>s écoulementsturbulents. La même démarche est mise en œuvre pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s écoulementsdiphasiques. On cherche dans ce cas à décrire les champs moyens <strong>de</strong>s différentesgran<strong>de</strong>urs dans chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases ainsi que les champs <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> présence <strong>de</strong>sphases.L’opérateur <strong>de</strong> moyenne temporelle noté < . > peut être défini <strong>de</strong> manière formelle par :⎡ 1 ⎤< φ > = lim⎢∫φ(t)dt⎥(2.13)T →∞⎣ TT ⎦La moyenne temporelle est équivalente à la moyenne statistique (ou moyenned’ensemble) pour les processus ergodiques. Si on considère N réalisations φ n<strong>de</strong> φ , ondéfinit la moyenne statistique, notée < . > , en un point (M,t) par :N1< φ > = lim [ ∑φn](2.14)N →∞ Nn=1Les opérateurs <strong>de</strong> moyenne vérifient les conditions <strong>de</strong> Reynolds suivantes :Linéarité :< λφ + ϕ > = λ < φ > + < ϕ >(2.15)où φ <strong>et</strong> ϕ sont <strong>de</strong>s variables quelconques <strong>et</strong> λ est une constante.I<strong>de</strong>mpotence : ϕ > = < φ > < ϕ >(2.16)Commutativité vis-à-vis <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> dérivation :∂ ∂< φ > = < φ > <strong>et</strong> < ∇φ> = ∇ < φ >∂t∂t(2.17)10


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesToute gran<strong>de</strong>ur instantanée φ peut alors être décomposée en une gran<strong>de</strong>ur moyenne <strong>et</strong>une gran<strong>de</strong>ur fluctuante : φ =< φ > + φ'avec < φ '>= 0 . En adoptant, pour les écoulementsdiphasiques, la démarche intro<strong>du</strong>ite par Ishii (1975), on définit la notion <strong>de</strong> moyenne <strong>de</strong>phase (ou moyenne phasique) <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong>ur φ k dans la phase k, notée ( φ k), par :α φ < φ χ >(2.18)kk=k kLe taux <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> la phase k est défini comme la moyenne <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> présence<strong>de</strong> la phase χ :kα k=< χ k>(2.19)'Le champ fluctuant φk<strong>de</strong> φk(en présence <strong>de</strong> la phase k) s’écrit sous la forme suivante :χ φ = α φ + χ φ(2.20)kkkkk'On a par conséquent : < χ kφk>= 0'k2.2.2.2 Équations moyennées <strong>du</strong> modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>sLes équations dé<strong>du</strong>ites <strong>de</strong>s lois générales (2.7), (2.9) <strong>et</strong> (2.11) sont moyennées danschacune <strong>de</strong>s phases selon le formalisme présenté ci <strong>de</strong>ssus. Et on leur adjoint l’équationgéométrique immédiate en supposant que les épaisseurs <strong>de</strong>s interfaces sont nulles:α + α 1(2.21)1 2=Les bilans moyens <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> laconcentration, pour chaque phase k, s’écrivent :Bilan <strong>de</strong> la masse :∂ α ∂kρk) ( αkρkU+∂t∂xoù( k , ii)=< mmkest défini en (2.8).k>(2.22)Bilan <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement :∂(α ρ Ukk∂t) ∂(αkρkU+∂xt) ∂(α ∂ +kPk) αk( τk,ijτk ,= − +∂x∂xk , ik , i k , jij)jU+ α ρ gkkii+ < Lk,i>j(2.23)tτk,ij<strong>et</strong> τk ,ijsont respectivement les tenseurs <strong>de</strong>s contraintes visqueuses <strong>et</strong> turbulentes. L<strong>et</strong>enseur <strong>de</strong>s contraintes turbulentes <strong>de</strong> la phase k s’exprimant sous la forme :τ = −ρ u u(2.24)t' 'k , ij k ki kj11


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles est la <strong>de</strong>nsité volumique <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement vers laphase k , qui contient une contribution liée au <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse à l’interface <strong>et</strong> une autreliée aux contraintes exercées à l’interface. Ce terme s’écrit:I( − p + τ ) n δ >< Lk, i>=< uk, imk+kδ ij k , ij k , j(2.25)Le bilan <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement peut également se m<strong>et</strong>tre sous la forme suivante :∂Uαkρk∂tk , i+ α ρ Ukkk,j∂U∂xk,ij∂Pk= −αk∂x+ < Mk , ii∂αkτ+∂x> + ( PkIk,ijj∂(αkρku−∂x∂αk− Pk)∂xi'k , iju'k,j)+ α ρ gkki(2.26)avec :Pkinterfaciale.< Mk , iI>=< u=< LIkδ >< P= la pression moyenne sur toutes les interfaces <strong>et</strong> α Il’aireαk,ik , iII⎡⎛⎞ ⎤mk− ⎢⎜pk− Pk⎟δij−τk , ij ⎥n⎣⎝⎠ ⎦I∂αk> −Uk , i< mk> −Pk∂xBilan <strong>de</strong> la concentration moyenne:ik,jIδ> −Uk , i< mk>(2.27)∂∂t( α C ) +kk∂∂xi( α C Ukkk , i) =∂∂xi∂−∂xi( α Dkkk( α c u'k∂C∂x'k , iki) + α S) + < Kkk>ck+ < ckmkρk>(2.28)' 'c ku k , iest le flux turbulent <strong>de</strong> la concentration <strong>et</strong> < K k> est le <strong>transfert</strong> interfacial associéà la diffusion normale <strong>de</strong> la concentration à travers l’interface. Il s’écrit :KD∂cnδk I=k k , i(2.29)∂xiLes interfaces sont supposées sans masse <strong>et</strong> d’épaisseurs nulles dans lesquelles il n’y apas d’accumulation <strong>de</strong> matière. La conservation <strong>de</strong> la masse aux interfaces s’écrit alors :2∑k = 1< m > = 0(2.30)kNous supposerons même que le <strong>transfert</strong> interfacial d’un constituant s’effectue à un tauxsuffisamment faible pour ne pas contribuer <strong>de</strong> manière significative au <strong>transfert</strong> m pourk12


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesle calcul <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases. Nous prendrons donc < m k>= 0 ,mku,m >= 0 <strong>et</strong> < ck>= 0 . ρ = < (2Hσ ni+ δ >(2.31)∂xk, i)iLe second membre <strong>de</strong> l’équation (2.31) représente la moyenne <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong>sinterfaces à la force totale qui s’exerce sur le mélange diphasique. Le premier termereprésente la contribution <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement normale aux interfaces, il est reliéà la courbure H <strong>et</strong> à la tension superficielle σ . Quant au <strong>de</strong>uxième terme, il représente lesaut <strong>de</strong> la contrainte tangentielle à l’interface. On supposera que ces contraintestangentielles sont continues le long <strong>de</strong> l’interface, on négligera donc les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> typeMarangoni (eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> gradient <strong>de</strong>s tensions superficielles le long <strong>de</strong> l’interface <strong>du</strong>e à ungradient <strong>de</strong> température ou à un gradient <strong>de</strong> concentration d’un agent tensio-actif). Demême on négligera les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> tension superficielle liés aux contributions normales auxinterfaces dans le bilan moyen (2.31).2.2.3 Problème <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ureLe problème <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure <strong>du</strong> système d’équations <strong>du</strong> modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s nécessite quel’on ait autant d’équations que d’inconnues. Dans le cas où le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masseinterfacial est nul <strong>et</strong> où il n’y a pas <strong>de</strong> réaction chimique, ni <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> laconcentration en phase gazeuse, les équations <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse <strong>et</strong> <strong>de</strong> bilan <strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux phases <strong>et</strong> l’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la concentration dansle liqui<strong>de</strong> contiennent 49 inconnues scalaires qui sont respectivement : αk, ρk,IU ,,' '' 'Pk, τk, ij, uk, iuk,j, CL, < Lk , i> , Pk, < K L> <strong>et</strong> c L u L,i (k=1,2). On a 13 équationsscalaires (la relation géométrique, les bilans <strong>de</strong> masse <strong>et</strong> <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement avecla relation <strong>de</strong> saut aux interfaces <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement, <strong>et</strong> enfin l’équation d<strong>et</strong>ransport <strong>de</strong> la concentration dans le liqui<strong>de</strong>). Il faut donc 36 relations scalairessupplémentaires pour fermer ce problème. En premier lieu, on peut expliciter les relationssuivantes :− La masse volumique <strong>de</strong> la phase k, ρkest fixée à partir d’une équation d’état.− Les contraintes visqueuses sont calculées à partir <strong>de</strong> lois constitutives pour les⎡∂u⎤k,j ∂uk, i<strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s supposées newtoniens, ( τk,ij= ρkνk⎢ + ⎥ ).⎢⎣∂xi∂xj ⎥⎦− On peut d’ores <strong>et</strong> déjà poser que l’on a à développer, comme pour les écoulementsmonophasiques, <strong>de</strong>s modèles pour les corrélations turbulentes qui apparaissent dansk i13


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesles équations <strong>de</strong> bilan <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> dans les équations <strong>de</strong> transport<strong>de</strong>s scalaires passifs. On considère également que l’on a à proposer <strong>de</strong>s ferm<strong>et</strong>uressupplémentaires pour les termes interfaciaux qui apparaissent dans ces équations( L ,> <strong>et</strong> K > ).


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles∂ ∂( αkρk) + ( αkρkUk , i) = 0(2.34)∂t∂xi∂(α ρ Ukk∂t) ∂(αkρkU+∂x) ∂(α ∂kP1) αkτk= − +∂x∂x+ α ρ gkki+ < Lk , i>∂(αkρku+∂x' 'k, ik,i k , j, ijk,i k,j)jUijju(2.35)∂ ∂∂ ∂CL∂ ' '( αLCL) + ( αLCLULi) = ( αLDL) − ( αLcLuLi) + < KL>(2.36)∂t∂x∂x∂x∂xiiFinalement, le problème <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure concerne la modélisation :' '− <strong>de</strong>s tenseurs <strong>de</strong>s contraintes turbulentes u .iik, iuk,j' '− <strong>du</strong> flux turbulent <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la concentration c Lu Li− <strong>de</strong>s termes d’échanges interfaciaux <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement < Lk , i> <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong> la concentration < K L>La capacité <strong>de</strong>s bilans moyens (2.34), (2.35) <strong>et</strong> (2.36) à décrire la complexité <strong>de</strong>sécoulements diphasiques à bulles va dépendre entièrement <strong>de</strong> la validité physique <strong>de</strong>srelations qu’on est amené à proposer pour la ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> ces termes inconnus.La suite <strong>du</strong> chapitre est consacrée à la présentation <strong>et</strong> à l’analyse <strong>de</strong>s différents modèlesproposés. On décrit les modélisations <strong>de</strong>s termes d’échanges interfaciaux <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> concentration. On présente ensuite une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s modèles<strong>de</strong> turbulence développés pour les écoulements à bulles <strong>et</strong> leurs implications sur l<strong>et</strong>ransport turbulent <strong>de</strong> scalaire.2.3 Transfert interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvementNous désignons dans la suite, la phase gazeuse dispersée correspondant aux bulles parl'indice G <strong>et</strong> la phase liqui<strong>de</strong> par l'indice L .2.3.1 Principes <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la modélisationLe terme interfacial <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement < Lk , i> joue un rôle essentieldans l’organisation <strong>de</strong>s écoulements diphasiques puisque les forces interfacialesdéterminent la distribution <strong>de</strong>s phases.La démarche généralement adoptée, pour modéliser l’échange interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement < Lk , i> s’appuie sur la formulation <strong>de</strong> la force exercée par le liqui<strong>de</strong> sur unebulle sphérique isolée. C<strong>et</strong>te démarche qui s’appuie sur une information <strong>de</strong> nature15


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulleslagrangienne <strong>et</strong> qui se justifie par la nature <strong>de</strong> la phase dispersée qui se présente sousforme d’inclusions discrètes, pose trois difficultés principales :1- La première difficulté est relative à la formulation, dans le cas général, <strong>de</strong> la forceexercée par le liqui<strong>de</strong> sur une inclusion isolée. L’expression exacte <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te force n'estconnue par voie analytique que dans <strong>de</strong>s cas asymptotiques d’écoulements <strong>de</strong> référence(écoulement potentiel <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> parfait (Auton <strong>et</strong> al., 1988), écoulement rampant enrégime <strong>de</strong> Stokes (Gatignol, 1983). Cependant les travaux récents s’appuyant sur lasimulation numérique d’écoulements autour d’inclusions ont permis <strong>de</strong>s avancéesimportantes qui perm<strong>et</strong>tent aujourd’hui <strong>de</strong>s formulations appropriés <strong>de</strong> la force exercéepar le liqui<strong>de</strong> sur une bulle sphérique indéformable dans une large gamme <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong>Reynolds (Rivero <strong>et</strong> al., 1991 ; Magnaud<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 1995 ; Magnaud<strong>et</strong> & Eames, 2000). Iln’en reste pas moins que l’écriture d’une expression générale <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te force qui tientcompte <strong>de</strong> la déformabilité <strong>de</strong> la bulle, <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong> l’interface, <strong>de</strong> la turbulencedans le liqui<strong>de</strong> reste encore une question ouverte même si on trouve dans la littérature <strong>de</strong>spropositions <strong>de</strong> formulations basées sur l’expérience ou sur la simulation numérique(Tomiyama <strong>et</strong> al., 1993 ; Cuenot <strong>et</strong> al., 1997 ; Legendre <strong>et</strong> al., 1998 ; Ellingsen & Risso,2001 ; Tomiyama <strong>et</strong> al., 2002 ; Merle, 2004 ; <strong>et</strong>c…).2- La secon<strong>de</strong> difficulté rési<strong>de</strong> dans l’extrapolation <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong> la force quis’exerce sur une bulle isolée à celle s’exerçant sur une bulle au sein d’une population <strong>de</strong>bulles. Dans le cas général, ces écoulements sont le siège d’interactions hydrodynamiquesqui peuvent être importantes notamment dans les écoulements à forts taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Cesinteractions sont <strong>du</strong>es aux modifications subies par l’écoulement à cause <strong>de</strong> la présence<strong>de</strong> la phase dispersée.3- Enfin l’interprétation <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> nature lagrangienne sous la formed’une information locale à intégrer dans la formulation eulérienne <strong>de</strong>s bilans <strong>de</strong> quantité<strong>de</strong> mouvement soulève <strong>de</strong>s problèmes théoriques qui n’ont été abordés que dans le cadred’hypothèses restrictives d’homogénéité <strong>et</strong> <strong>de</strong> stationnarité <strong>du</strong> champ turbulent <strong>de</strong> laphase continue (Batchelor, 1972 ; Lance, 1986 ; Simonin & Violl<strong>et</strong>, 1989).En tenant compte <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> la littérature, on peut considérer quel’expression <strong>de</strong> la force instantanée exercée par le liqui<strong>de</strong> sur une bulle isolée plongéedans un écoulement non uniforme pour <strong>de</strong> grands nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>du</strong> mouvementrelatif est la suivante (Magnaud<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 1995 ; Legendre, 1996):⎛ DuLi⎞Fi= ρLVb⎜ − gi⎟ + ρGVbgi− ρLVbAD( uGi− uLi)⎝ Dt ⎠⎡ ⎛ DuLi<strong>du</strong>Gi⎞⎤+ ρLVb⎢CM⎜ − ⎟ − CL( uGi− uLi) ∧ ( ∇ ∧ uLi) ⎥⎣ ⎝ Dt dt ⎠⎦t⎡ ⎛ 9ν( t −τ) ⎞ ⎛ ( ) ⎞⎛( ) − ( ) ⎞⎤∫ ⎢⎜9νt −τ−⎟<strong>du</strong>Giτ <strong>du</strong>Liτ8πμR⎜⎟bexp erfc⎜⎟⎥dτ22⎢⎣⎝ Rb⎠ ⎝ Rb⎠⎝Dτ0⎠⎥⎦(2.37)16


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesoùAD3CDuGi− uLi= (2.38)4RbLes <strong>de</strong>ux premier termes <strong>du</strong> second membre représentent respectivement l’action <strong>du</strong>0champ non perturbé (<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> force fi) <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la gravité (poids <strong>de</strong> la bulle).L’action <strong>du</strong> champ non perturbé (Poussée d’Archimè<strong>de</strong> <strong>et</strong> force <strong>de</strong> Tchen) représente laforce qu’exerce le liqui<strong>de</strong> sur le volume occupé par la bulle en l’absence <strong>de</strong> celle-ci(Gatignol, 1983). Les autres termes représentent l’action <strong>du</strong> champ perturbé (<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité1<strong>de</strong> force fi) par la présence <strong>de</strong> la bulle qui comprend la force <strong>de</strong> traînée (Coefficient AD),la force <strong>de</strong> masse ajoutée (coefficient CM), la force <strong>de</strong> portance (coefficient CL) <strong>et</strong> laforce <strong>de</strong> Bass<strong>et</strong> ou d’histoire (<strong>de</strong>rnier terme <strong>de</strong> l’équation (2.37).Rivero <strong>et</strong> al. (1991) ont mis en œuvre <strong>de</strong>s simulations numériques d’écoulementsaxisymétriques accélérés autour d’une inclusion fixe (sphère soli<strong>de</strong> <strong>et</strong> bulle sphérique)pour <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> Reynolds allant <strong>de</strong> 0,1 à 300 : ils confirment la valeur constante (<strong>de</strong>0.5) <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> masse ajoutée pour <strong>de</strong>s mouvements relatifs à grand nombre <strong>de</strong>Reynolds <strong>et</strong> montrent qu'en écoulement gaz-liqui<strong>de</strong> le terme <strong>de</strong> Bass<strong>et</strong> est négligeable.En règle générale, la plupart <strong>de</strong>s modèles diphasiques utilisent <strong>de</strong>s écritures plus ou moinsrigoureuses <strong>de</strong> l’échange interfacial sous forme d’une <strong>de</strong>nsité locale <strong>de</strong> force. Celle-ci estobtenue à partir d’une moyenne locale conditionnelle (en présence <strong>de</strong> la bulle) <strong>de</strong> la forceassociée au champ perturbé. C<strong>et</strong>te force représente la contribution <strong>du</strong> mouvement relatif<strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> perturbé par le passage <strong>de</strong> la bulle à la force totale exercée par le liqui<strong>de</strong> sur labulle. Les <strong>transfert</strong>s moyens <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement sont alors calculés en appliquantl’opérateur <strong>de</strong> moyenne pondéré par les fonctions caractéristiques <strong>de</strong> la phase dispersée àl’expression <strong>de</strong> la force instantanée. En négligeant la force <strong>de</strong> Bass<strong>et</strong>, l’expression <strong>de</strong> la<strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> la force <strong>du</strong>e à l’action <strong>du</strong> champ perturbé s’écrit :LG,i= −LL,i= − χGf1i= − χGLG34d− χGρLCM( uGi−dt− χ 2ρC ω × ( uavec les dérivées particulairesLρLLijCdDBuGiDDtGiDDt− uu− uLiLi)Li)( uGi− ujLi∂ ∂= + u <strong>et</strong>Lj∂t∂x)ddtj(2.39)∂ ∂= + u . Dans c<strong>et</strong>teGj∂t∂xexpression, les champs <strong>de</strong> vitesse uLi<strong>et</strong> <strong>de</strong> vorticité ωLijcorrespon<strong>de</strong>nt à l'écoulement nonperturbé, dBest le diamètre <strong>de</strong>s bulles <strong>et</strong> ( CD; CM; CL) sont respectivement lescoefficients <strong>de</strong> traînée, <strong>de</strong> masse ajoutée <strong>et</strong> <strong>de</strong> portance.L’opération <strong>de</strong> moyenne appliquée à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> force instantanée exercée localementpar le liqui<strong>de</strong> sur les bulles pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s termes moyens. Mais elle pro<strong>du</strong>it également <strong>de</strong>stermes fluctuants. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>nsité locale apparaît avec une pondération par le taux <strong>de</strong>17


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesprésence <strong>de</strong> la phase dispersée. Le terme interfacial <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement L > s’écrit alors sous la forme symbolique générale :< ki1D1MA1LT< Lk , i>=< χGfi> + < χGfi> + < χGfi> + < Lk, i>(2.40)Le second membre <strong>de</strong> l’équation (2.40) représente respectivement le terme moyen <strong>de</strong> laforce <strong>de</strong> traînée, <strong>de</strong> la masse ajoutée, <strong>de</strong> portance <strong>et</strong> un terme <strong>de</strong> la contribution turbulente<strong>de</strong>s différentes forces. Dans la suite, nous donnons un aperçu <strong>de</strong>s modélisations proposéespour les différentes contributions <strong>du</strong> terme interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement encommençant par les modélisations <strong>de</strong> la contribution moyenne <strong>de</strong> ces forces <strong>et</strong> encommentant ensuite les modélisation <strong>de</strong> la contribution turbulente. Nous verronségalement que l’on peut intro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>s coefficients ou <strong>de</strong>s pondérationspar <strong>de</strong>s fonctions semi-empiriques pour prendre en compte les différentes complexitéspropres aux écoulements diphasiques (modification <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> traînée ou <strong>de</strong> liftassociés aux changements <strong>de</strong> forme, eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> contaminants, interactionshydrodynamiques en écoulements <strong>de</strong>nses, <strong>et</strong>c…).2.3.2 Contribution <strong>du</strong> champ moyen au <strong>transfert</strong> interfacialForce <strong>de</strong> traînéeLa contribution moyenne <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> traînée s’écrit sous la forme générale :3 C1DD< χGfi>= αρLURiURi(2.41)4 dBoù α est le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, dBest le diamètre <strong>de</strong>s bulles supposé uniforme <strong>et</strong> constant, URiest la vitesse relative <strong>et</strong> CDest le coefficient <strong>de</strong> traînée pour lequel on cherche à formuler<strong>de</strong>s modèles en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l’écoulement (viscosité, taille, forme,<strong>et</strong>c...) (Hadamard, 1911 ; Moore, 1963 ; Wallis, 1969). On peut obtenir <strong>de</strong>s formulationsanalytiques <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée pour une bulle sphérique en écoulement potentiel(faible nombre <strong>de</strong> Reynolds). Celles ci s’expriment par la formule <strong>de</strong> Hadamard (1911) :16CD= pour Re ~ 1(2.42)Re<strong>et</strong> <strong>de</strong> Levich (1962) :48CD= pour Re ~ 80(2.43)ReCes expressions <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée n’ont été établies que pour <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong>Reynolds inférieurs à 100. Ceci est trop restrictif pour les écoulements à bullesmillimétriques où les nombres <strong>de</strong> Reynolds varient dans une gamme <strong>de</strong> 100 à 1000.L’expression <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée proposé par Wallis (1969) généralise la formule <strong>de</strong>18


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesStokes pour une sphère rigi<strong>de</strong> pour les mouvements à grands nombres <strong>de</strong> Reynolds sousla forme :C240.687= (1 0.15Re ) si Re < 1000 <strong>et</strong> C D= 0. 44 si Re > 1000 (2.44)ReD+Moore (1963) a proposé une modélisation <strong>de</strong> CDpour une bulle sphérique propre entenant compte <strong>de</strong> la couche limite <strong>et</strong> <strong>du</strong> sillage <strong>de</strong>rrière la bulle pour <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong>Reynolds particulaires allant jusqu’à 300:−( 5/ 6 ⎤) ⎥⎦48 ⎡ 2.21CD=⎢1−+ Ο Re(2.45)1/2Re ⎣ ReMoore (1965) a éten<strong>du</strong> ces étu<strong>de</strong>s en prenant en compte la déformation <strong>de</strong> la bulle sousune forme ellipsoïdale caractérisée par le rapport <strong>de</strong> forme γ (rapport <strong>du</strong> grand diamètresur le p<strong>et</strong>it diamètre <strong>de</strong> l’ellipsoï<strong>de</strong>) :−( 1/ 2 ⎤) ⎥⎦⎡=48 f2( )C1() ⎢1+γDf γ + Ο Re(2.46)1/ 2Re ⎣ Reoù les <strong>de</strong>ux fonctions f 1<strong>et</strong> f 2sont <strong>de</strong>ux fonctions <strong>du</strong> rapport <strong>de</strong> forme γ résolues parintégration numérique <strong>et</strong> rapportées dans le polycopie <strong>de</strong> Fabre & Legendre (2000).Ellingsen (1998) a comparé le modèle <strong>de</strong> Moore (1965) <strong>et</strong> les résultats numériques <strong>de</strong>Blanco & Magnaud<strong>et</strong> (1995) pour une gamme <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> Reynolds allant <strong>de</strong> 300jusqu’à 1000 <strong>et</strong> pour <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> bulle γ allant jusqu’à 2.05.Lorsque l’eau est contaminée, les surfactants s’attachent à la surface <strong>de</strong> la bulle <strong>et</strong>rigidifient l’interface, ce qui provoque une augmentation <strong>de</strong> la traînée <strong>et</strong> une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>sa vitesse relative par rapport à celle d’une bulle non contaminée. Bel F’dhila &Duineveld (1996) trouvent une bonne correspondance entre <strong>de</strong>s valeurs expérimentales <strong>de</strong>la traînée sur une bulle dans une eau contaminée <strong>et</strong> l’expression suivante :240.6305CD = (1 + 0.1935Re )(2.47)ReC<strong>et</strong>te expression <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée CDest appliquée pour <strong>de</strong>s sphères rigi<strong>de</strong>s àgrand nombre <strong>de</strong> Reynolds (Clift <strong>et</strong> al., 1978). D’autres auteurs prennent en compte <strong>de</strong>manière explicite l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s contaminants sur la force <strong>de</strong> traînée. Zuber & Ishii (1979)proposent une corrélation en fonction <strong>du</strong> nombre d’Eötvös ( Eö ) qui représente le rapportentre la force <strong>de</strong> flottabilité <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la tension superficielle :2 Eö30.5CD = (2.48)avec2Δρgd Eö = B, où σ est la tension superficielle.σ19


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesOn remarque que ce modèle ne dépend pas <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Reynolds mais dépendseulement <strong>du</strong> diamètre <strong>de</strong> la bulle. D’autres modèles sont proposés dans la littérature entenant compte <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s interfaces (Tomiyama, 2004).Force <strong>de</strong> masse ajoutéeL’expression <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> masse ajoutée prend <strong>de</strong>s formes différentes selon la définition<strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> dérivée matérielle qui sont utilisés pour exprimer les eff<strong>et</strong>s inertielsengendrés par une bulle en accélération (Voinov, 1973 ; Auton <strong>et</strong> al., 1988). On peutconsidérer que c<strong>et</strong>te question, qui a fait l’obj<strong>et</strong> d’analyses <strong>et</strong> <strong>de</strong> discussions, (Gatignol,1983 ; Maxey & Riley, 1983 ; Minier, 1992), est dépassée grâce à la simulationnumérique. Rappelons, en eff<strong>et</strong>, que les expériences numériques <strong>de</strong> Rivero <strong>et</strong> al. (1991)indiquent non seulement que le coefficient <strong>de</strong> masse ajoutée conserve sa valeur 0,5 pour<strong>de</strong>s bulles sphériques dans une gamme importante <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> Reynolds (<strong>de</strong> 0.1 à300), mais encore que les dérivées matérielles <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases interviennent dansl’expression <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te force. L’expression générale <strong>du</strong> terme moyen d’échange interfacial<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement dû à c<strong>et</strong>te force s’écrit sous la forme suivante :< χ fGavec1MAi>= CM⎡⎛⎢⎜∂UαρL⎢⎣⎝∂tGi+ UGj∂U∂xGij⎞ ⎛⎟ ⎜∂U−⎠ ⎝∂tLi+ ULj∂U∂xCMle coefficient <strong>de</strong> masse ajoutée égal à 0.5 pour le cas d’une sphère.Lij⎞⎤⎟⎥⎠⎥⎦(2.49)Force <strong>de</strong> portanceLa force <strong>de</strong> portance est, par définition, la force orthogonale à la vitesse <strong>de</strong> glissement.Auton <strong>et</strong> al. (1988) ont calculé les forces qu’exerce un flui<strong>de</strong> parfait en écoulementfaiblement cisaillé rotationnel sur une sphère ; ils expriment la force <strong>de</strong> portance sous laforme :G1Li< χ f >= ε C αρ UijkLLRj ( rot( U L) k(2.50)avec εijkle symbole d’antisymétrie, CLreprésente le coefficient <strong>de</strong> portance égal à 0.5(Auton <strong>et</strong> al., 1988). Legendre (1996) <strong>et</strong> Legendre & Magnaud<strong>et</strong> (1998) ont calculé laforce <strong>de</strong> portance sur une bulle sphérique en écoulement visqueux linéairement cisaillépour une large gamme <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> Reynolds ( Re ∈ [10,500]). Ces calculs quis’appuient sur la simulation numérique, montrent que le coefficient <strong>de</strong> portance CLn’estpas constant mais dépend fortement <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Reynolds, avec notamment pour lesgrands nombres <strong>de</strong> Reynolds:1 6.5CL = −(2.51)2 ReLance & Naciri (1992) ont mesuré la force <strong>de</strong> portance dans le cas d'une bulle placée dansun écoulement en rotation. Ces expériences montrent que la valeur <strong>de</strong> CLest <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 0.25. En s’appuyant sur <strong>de</strong>s analyses expérimentales <strong>et</strong> numériques, Tomiyama <strong>et</strong> al.20


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles(2002), montrent que lorsque les bulles se déforment, le coefficient <strong>de</strong> lift peut s’exprimeren fonction <strong>du</strong> nombre d’Eötvös. Ils montrent aussi que C Lpeut prendre <strong>de</strong>s valeursnégatives pour <strong>de</strong>s diamètres <strong>de</strong> bulle supérieurs à 5 mm <strong>et</strong> varie dans la gamme (-0.3 à0.3). Ils proposent ainsi la corrélation suivante :[ 0.288 tanh(0.121Re); f ( Eö)]⎧minEö < 4⎪C L= ⎨ f ( Eö)4 ≤ Eö ≤ 10.7(2. 52)⎪⎩−0.29Eö > 10.732avec f ( Eö)= 0.00105Eö− 0.0159Eö− 0.0204Eö+ 0. 4742.3.3 Contribution <strong>du</strong> champ fluctuant au <strong>transfert</strong> interfacialEn évaluant les termes d’échange interfacial à partir <strong>de</strong>s données expérimentales acquisesen écoulement à bulles dans un élargissement brusque, Bel F’dhila (1991) a mis enévi<strong>de</strong>nce que les bilans moyens <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement ne sont pas équilibrés si onconsidère uniquement la contribution moyenne <strong>de</strong> l’échange interfacial. Bel F’dhila &Simonin (1992) posent alors le problème <strong>de</strong> l’intro<strong>du</strong>ction explicite <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong>fluctuations turbulentes dans l'échange interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurmodélisation. En décomposant les vitesses instantanées en valeurs moyennes <strong>et</strong> enfluctuations, Bel F’dhila (1991) propose un modèle pour prendre en compte les termes <strong>de</strong>corrélations turbulentes issus <strong>de</strong>s forces s’exerçant sur les bulles. Lesexpressions obtenues, avec une expression <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> masse ajoutée qui m<strong>et</strong> en jeu <strong>de</strong>sdérivées particulaires suivant le mouvement <strong>de</strong>s bulles uniquement, sont i<strong>de</strong>ntiques àcelles <strong>de</strong> Morel (1997).La démarche couramment adoptée dans la modélisation <strong>de</strong> l’échange interfacial consiste àne r<strong>et</strong>enir que les contributions <strong>de</strong>s termes moyens (Lee <strong>et</strong> al., 1989) ou éventuellement àintro<strong>du</strong>ire un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> turbulence modélisé sous forme d’un terme <strong>de</strong> dispersionproportionnel au gradient <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (Wang & Issa, 1992 ; Lance & Lopez <strong>de</strong>Bertodano, 1992). Les auteurs proposent alors une modélisation globale <strong>de</strong> la contributionturbulente sous la forme :< LLi>DT= CDT∂αρLkCI(2.53)∂xioù kCIest la turbulence <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> in<strong>du</strong>ite par le cisaillement <strong>et</strong> CDTest une constanteégale à 0.1.Les expériences <strong>de</strong> Kamp (1996) en écoulements en con<strong>du</strong>ite dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>micro-gravité fournissent <strong>de</strong>s données remarquables pour évaluer l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la turbulencesur la distribution <strong>de</strong>s phases : en microgravité l'action <strong>de</strong> la force moyenne exercée par leliqui<strong>de</strong> sur la bulle est faible parce que le mouvement relatif moyen est faible, <strong>et</strong> ladistribution <strong>de</strong>s bulles est essentiellement contrôlée par la turbulence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases. Un21


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesrésultat important <strong>de</strong> ces expériences est <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce l’inversion <strong>du</strong> gradienttransversal <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> suivant que la force <strong>de</strong> gravité est active ou non, c’est-à-diresuivant que le glissement moyen <strong>de</strong>s bulles est important ou non. Comme les régimesd’écoulements choisis assurent que dans les <strong>de</strong>ux cas, la turbulence <strong>de</strong> la phase continuene soit pas sensiblement modifiée, ces expériences perm<strong>et</strong>tent d’analyser le rôle respectif<strong>de</strong> la turbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces liées au glissement moyen sur le calcul <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>.L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'écoulement en con<strong>du</strong>ite en microgravité à l’ai<strong>de</strong> d’un modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s apermis <strong>de</strong> préciser l’eff<strong>et</strong> important <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> fluctuation sur le bilan <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement (Chahed <strong>et</strong> al., 2002). Sans glissement moyen entre phases <strong>et</strong> en l’absence <strong>de</strong>contribution turbulente à l’échange interfacial, le bilan moyen <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement<strong>du</strong> modèle Eulérien à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s prédit que la distribution transversale <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>est totalement contrôlée par le terme <strong>de</strong> pression (ou <strong>de</strong> Tchen). On a longtemps attribuéà ce terme <strong>de</strong> pression la capacité à pro<strong>du</strong>ire un pic <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> près <strong>de</strong> la paroi enécoulement ascendant à bulles dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> gravité normale (Drew & Lahey,1982 ; Wang <strong>et</strong> al., 1987). Comme la structure <strong>de</strong> la turbulence <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> n’estpas sensiblement modifiée entre les écoulements en gravité normale <strong>et</strong> en micro-gravité,l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la turbulence qui apparaît dans le terme <strong>de</strong> pression pro<strong>du</strong>irait un pic à la paroi,comme en gravité normale, <strong>et</strong> est donc inapte à expliquer le changement <strong>de</strong> forme <strong>du</strong>profil <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> observé. Les simulations <strong>de</strong> Chahed <strong>et</strong> al. (2002) indiquentégalement que les modélisations globales <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> turbulence à l’ai<strong>de</strong> d’un terme <strong>de</strong>dispersion proportionnel au gradient <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (Lance & Lopez <strong>de</strong> Bertodano, 1992;Lopez <strong>de</strong> Bertodano <strong>et</strong> al., 1994), sont équivalentes à l’intro<strong>du</strong>ction d’une vitesse <strong>de</strong>dérive qui entraîne dans les <strong>de</strong>ux cas un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> diffusion qui ré<strong>du</strong>it l'amplitu<strong>de</strong> <strong>du</strong> pic d<strong>et</strong>aux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> à la paroi sans pouvoir l’inverser. Un simple terme <strong>de</strong> dispersion ne perm<strong>et</strong>pas d'obtenir le maximum <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> observé expérimentalement au centre <strong>de</strong> lacon<strong>du</strong>ite en micro-gravité. Cependant, la prise en compte, dans le terme interfacial <strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> mouvement d’un terme non linéaire issu <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> moyenne <strong>de</strong> la masseajoutée, assure une inversion <strong>de</strong> l’action <strong>du</strong> champ fluctuant sur les bulles <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>repro<strong>du</strong>ire convenablement le profil <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Ce terme est modélisé sous laforme :DT ∂< Lki> = −ρ LCM[ α(u′Giu′Gj− u′Liu′Lj)](2.54)∂xjD’autres simulations ont mis en évi<strong>de</strong>nce l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> ces termes <strong>de</strong> corrélation double dansla distribution <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> en écoulement <strong>de</strong> sillage à bulles à fort niveau <strong>de</strong> pseudoturbulence(Chahed <strong>et</strong> al., 2003).La question <strong>de</strong> savoir si <strong>de</strong>s termes non linéaires liés à la prise <strong>de</strong> moyenne <strong>de</strong> la traînée <strong>et</strong><strong>de</strong> la portance ont un rôle notable dans les bilans reste ouverte. Bel F’dhila & Simonin(1992) adm<strong>et</strong>tent que le terme <strong>de</strong> corrélation double <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong>glissement issu <strong>de</strong> la traînée pourrait être pris en compte par une éventuelle correction <strong>du</strong>coefficient moyen <strong>de</strong> traînée. Ils proposent également que le terme <strong>de</strong>s fluctuations22


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesturbulentes issu <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> portance puisse être négligé <strong>du</strong> fait que les champs <strong>de</strong>sfluctuations <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> vorticité sont peu corrélés.2.3.4 Interactions hydrodynamiques <strong>et</strong> <strong>transfert</strong> interfacial enécoulement à bullesPlusieurs expériences réalisées en écoulements à bulles à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (Zuber & Ishii,1979 ; Zenit <strong>et</strong> al., 2001 ; Larue <strong>de</strong> Tournemine, 2001 ; Garnier <strong>et</strong> al., 2002) montrent quela structure <strong>de</strong> l’écoulement diphasique est fortement modifiée. On constate notamment àl’échelle locale que la vitesse relative <strong>du</strong> gaz décroît avec l'augmentation <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>.Des résultats similaires ont été rapportés par Esmaeeli & Tryygvason (1999) qui trouventà partir <strong>de</strong> simulations numériques, une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Reynolds particulaireavec l’augmentation <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>.Cela révèle l’une <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> l’échange interfacial <strong>de</strong>sécoulements à bulles. En eff<strong>et</strong>, l'expression <strong>de</strong> la force instantanée sur laquelle s’appuie lamodélisation, n'est valable que pour <strong>de</strong>s bulles isolées sans déformation notable. Si onpeut adm<strong>et</strong>tre que la validité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te hypothèse est réaliste pour <strong>de</strong>s écoulements avec <strong>de</strong>sinclusions <strong>de</strong> faible taille <strong>et</strong> pour <strong>de</strong>s régimes dilués; on peut en revanche se poser laquestion <strong>de</strong> la validité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te formulation <strong>de</strong>s forces dans le cas général pour lesécoulements à bulles à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> ou même à taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> modérés avec <strong>de</strong>s bullesdéformables. Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, ces écoulements sont le siège <strong>de</strong> fortes interactionshydrodynamiques qui perturbent l’écoulement autour <strong>de</strong>s bulles <strong>et</strong> modifient ainsi lechamp <strong>de</strong>s forces que le liqui<strong>de</strong> exerce sur elles. Ces interactions sont d’autant plus fortesque les taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sont importants <strong>et</strong> certains auteurs ont proposé <strong>de</strong>s formulations quitentent <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> ces eff<strong>et</strong>s.Zuber & Ishii (1979) proposent une corrélation <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée dans différentsrégimes d’écoulements : écoulement à gouttes, à bulles ou même à poches. C<strong>et</strong>tecorrélation s’écrit sous la forme :6 / 72 gΔρ⎧ 1+17.67. f ( α)⎫ ⎪⎧f ( α)=CD = dB ⎨⎬ avec ⎨3 σ ⎩ 18.67. f ( α)⎭ ⎪⎩ f ( α)=( 1−α)3( α )Pour les gammes <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> ( α ≤ 0. 3 <strong>et</strong> α ≥ 0. 7 ) ; <strong>et</strong> :1.5pour α ≤ 0.3pour α ≥ 0.7(2.55)8C = ( 1−α) 2D(2.56)3pour <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> 0.3≺ α ≺ 0. 7 . Pour ces taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> on a certainement <strong>de</strong>sécoulements <strong>de</strong> type poche-bouchon qui sont éloignés <strong>de</strong> l’écoulement dispersé.Les expériences en écoulement homogène à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> en présence d’une vitesse <strong>de</strong>liqui<strong>de</strong> (Larue <strong>de</strong> Tournemine, 2001) ou dans un milieu quasiment au repos (Zenit <strong>et</strong> al.,23


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles2001; Garnier <strong>et</strong> al., 2002) fournissent <strong>de</strong>s données pour analyser les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>sinteractions hydrodynamiques sur le mouvement relatif <strong>de</strong>s bulles.Les expériences <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) consistent à générer une écoulementhomogène à bulles jusqu’à un taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 14%, en maintenant un débitconstant <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> qui correspond à une vitesse moyenne <strong>de</strong> 0.44 m/s. Ces expériencesindiquent que la vitesse <strong>de</strong> glissement entre phases diminue <strong>de</strong> façon importante lorsquele taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> augmente. C<strong>et</strong>te évolution est bien représentée à l’ai<strong>de</strong> d’une loi <strong>de</strong> traînéeobtenue par régression linéaire qui se m<strong>et</strong> sous la forme (Morchain, 2001) :CD = CD0 f ( α)(2.57)où CD0est le coefficient <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> la bulle isolée qui peut être calculé par la formule<strong>de</strong> Clift <strong>et</strong> al., (1978) :CD04 ρL− ρGdBσ= gavec UR0 = 2.14 + 0. 505gdB3 ρ UρLR0La fonction f (α ) est une fonction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> qui s’écrit:2f ( α)λ1 α eLen USI (2.58)λ α= (1 − )(2.59)avec λ1<strong>et</strong> λ2<strong>de</strong>ux constantes qui valent respectivement : λ = 3. 105 <strong>et</strong> λ = 9. 256 .En portant une attention particulière aux conditions d’injection, Garnier <strong>et</strong> al. (2002) ontréussi à pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s expériences d’écoulements homogènes à bulles à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>.Ces expériences consistent à injecter à la base d’une colonne cylindrique <strong>de</strong> diamètre 6cm un grand nombre <strong>de</strong> bulles <strong>de</strong> diamètres 2 à 5.5 mm, avec <strong>de</strong>s faibles vitesses <strong>du</strong>liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ordre 1.6 cm/s. Les taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> générés dans ces écoulements atteignent40%. Ces auteurs ont observé que les bulles se présentent sous <strong>de</strong>s formes ellipsoïdalesavec un coefficient d’aplatissement estimé <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0.5 (Garnier, 2001). Cesexpériences indiquent également une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la vitesse relative <strong>de</strong>s bulles avec l<strong>et</strong>aux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Pour représenter c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, les auteurs proposent une corrélation en puissance1/3 <strong>de</strong> α qui s’écrit :3U U (1 −1/ )(2.60)R= R 0αavec UR0la vitesse terminale <strong>de</strong> la bulle.En s’appuyant sur ces observations expérimentales, Chahed <strong>et</strong> al. (2004) proposent uneformulation simple <strong>de</strong> c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la vitesse relative. Le confinement estexprimé en fonction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. C<strong>et</strong>te analyse perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> rattacher la vitesse enécoulement à bulles homogène avec un taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> α à sa valeur <strong>de</strong> référence en milieuinfini sous la forme :2πU R= U R 0( 1−23α )(2.61)3 24γη24


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles13⎡avec6 ⎥ ⎤η = π⎢<strong>et</strong> γ le coefficient d'aplatissement défini comme le rapport <strong>de</strong> la longueur⎣ ⎦<strong>du</strong> p<strong>et</strong>it axe sur celle <strong>du</strong> grand axe d’une bulle ellipsoïdale.Le coefficient <strong>de</strong> traînée est ainsi exprimé en fonction <strong>de</strong> sa valeur <strong>de</strong> référence en milieuinfini par :243 −2D= C D 0(1 − α )23 2C (2.62)πγ ηL’expression (2.62) représente bien les données expérimentales <strong>de</strong> Garnier <strong>et</strong> al. (2002)pour α < 15 %. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te valeur, le confinement est très important <strong>et</strong> les résultatss’écartent <strong>de</strong>s données expérimentales. La loi <strong>de</strong> variation en puissance 1/3 <strong>de</strong> αproposée par Garnier <strong>et</strong> al. (2002) représente alors mieux les résultats expérimentaux.2.4 Transfert interfacial <strong>de</strong> masse en écoulement à bulles2.4.1 Eléments <strong>de</strong> base sur le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masseLorsque l’on m<strong>et</strong> en oeuvre l’absorption d’une espèce gazeuse dans une solution liqui<strong>de</strong>,outre les phénomènes <strong>de</strong> transport au sein <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases par diffusion <strong>et</strong> convection, sepro<strong>du</strong>isent <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> la phase gazeuse vers la phase liqui<strong>de</strong> auniveau <strong>de</strong> l’interface. Le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse est réalisé par le phénomène d’absorption :une molécule <strong>de</strong> gaz se dissout dans le liqui<strong>de</strong> à travers l’interface. Depuis les années1920, la prédiction <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse au travers d’interfaces a été le suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> multiplesrecherches à cause <strong>de</strong> son importance tant dans les problèmes environnementaux que dansl’optimisation <strong>de</strong> processus in<strong>du</strong>striels. La détermination <strong>de</strong>s flux d’échange <strong>de</strong> matièreaux interfaces par diffusion <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> bien représenter les couches limites massiques auvoisinage <strong>de</strong> l’interface (Bird <strong>et</strong> al., 1960) puisque le flux total est défini par l’intégralesur la surface <strong>de</strong> l’interface <strong>du</strong> flux élémentaire diffusif ∂ CDm où D m est la diffusivité∂nmoléculaire.C’est dans c<strong>et</strong>te région <strong>de</strong> faible épaisseur, adjacente à l’interface qu’existe une résistanceau <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> matière. Le flux <strong>de</strong> masse volumique Φ transféré entre les <strong>de</strong>ux phases estpris proportionnel à la surface d’échange a , ainsi qu’à la force motrice représentée par ladifférence <strong>de</strong> pression p − p ) dans la phase gaz ou par la différence <strong>de</strong> concentration(G GI( CLI− CL) dans la phase liqui<strong>de</strong>. En l’absence <strong>de</strong> réaction chimique, on définit alors lescoefficients locaux <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> matière <strong>du</strong> côté gaz k G<strong>et</strong> <strong>du</strong> côté liqui<strong>de</strong> k Lpar lesrelations suivantes :25


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesΦ = ϕ a = k a C − C ) = k a(p − p )(2.63)L(LI L G G GIAvecC L, CLIqui sont respectivement les concentrations dans le liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> à l’interface <strong>du</strong>coté liqui<strong>de</strong>. pG, pGIreprésentent respectivement les pressions partielles dans le gaz <strong>et</strong> àl’interface <strong>du</strong> coté gazeux.A l’interface, on suppose que les <strong>de</strong>ux phases sont en équilibre. Cela se tra<strong>du</strong>it par la loi<strong>de</strong> Henry :C= He(2.64)Lip Giavec la constante <strong>de</strong> Henry pour l’oxygène He = 74.68MPa.l /mol (pour pGien MPa <strong>et</strong>CLien mol/l).L’équation <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> masse s’écrit également :*Φ = K a(C − C )(2.65)LoùHenry àLL*CLest la concentration <strong>de</strong> saturation à l'interface gaz/liqui<strong>de</strong> reliée par la relation <strong>de</strong>pG.KLest le coefficient global <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans le liqui<strong>de</strong>, il estk :fonction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux coefficients <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> kL<strong>et</strong>G1KLHe 1= +(2.66)k kGLDans le cas <strong>de</strong> l’oxygène peu soluble dans l’eau, la résistance au <strong>transfert</strong> est importante<strong>du</strong> côté liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> la résistance au <strong>transfert</strong> dans la phase gaz est négligeable ( kG>> kL).Le flux <strong>de</strong> masse s’écrit alors :*Φ = k a(C − C )(2.67)LLLDonc, le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse est contrôlé par la couche limite massique <strong>du</strong> côté liqui<strong>de</strong>.Pour calculer le flux <strong>de</strong> masse pour une bulle isolée <strong>de</strong> diamètre dB, il faut résoudre leséquations <strong>de</strong> Navier-Stokes dans le liqui<strong>de</strong> ainsi que l’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> laconcentration <strong>et</strong> calculer les gradients <strong>de</strong> concentration à l’interface. Ce systèmed’équations fait intervenir <strong>de</strong>s nombres adimensionnels qui caractérisentl’hydrodynamique <strong>et</strong> le transport <strong>de</strong> masse tels que le nombre <strong>de</strong> Reynolds Re = U Rd B,ννle nombre <strong>de</strong> Schmidt Sc = . On intro<strong>du</strong>it parfois à la place <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Schmidt Sc ,DkLdBle nombre <strong>de</strong> Pécl<strong>et</strong> Pe = Re Sc . Le nombre <strong>de</strong> Sherwood Sh = représente le fluxDD *sous forme adimensionnelle Sh = Φ a(CL− CL) . Nous présentons dans lesdBparagraphes suivants les différents modèles <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les systèmes gaz /26


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesliqui<strong>de</strong>, en commençant par un rappel historique sur les tout premiers modèles <strong>de</strong> <strong>transfert</strong><strong>de</strong> masse qui sont utilisés en génie <strong>de</strong>s procédés.2.4.2 Transfert <strong>de</strong> masse gaz/liqui<strong>de</strong>Plusieurs étu<strong>de</strong>s anciennes ont donné naissance à <strong>de</strong>s modèles dits « conceptuels » quiquantifient le flux <strong>de</strong> masse interfacial au travers <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> vitesse dite coefficient d<strong>et</strong>ransfert kL. En génie <strong>de</strong>s procédés, plusieurs théories ont été développées pourdéterminer le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les systèmes gaz liqui<strong>de</strong> (Théorie <strong>du</strong>film, <strong>du</strong> double film, théories <strong>de</strong> pénétration, <strong>de</strong> renouvellement à l'interface). L’un <strong>de</strong>spremiers modèles est le modèle <strong>de</strong> film proposé par Whitman (1929). Ce modèle supposeque le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse est assuré par la diffusion moléculaire stationnaire dans le film<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> supposé stagnant <strong>et</strong> d’épaisseur δ . Le flux <strong>et</strong> donc le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>est alors proportionnel à la diffusivité moléculaire Dm<strong>et</strong> inversement proportionnel à δ .Cependant ce modèle a été remis en question par les observations expérimentales qui1/ 2suggèrent plutôt une dépendance <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> en Dmau travers d’une interface propre <strong>et</strong>2/3en Dmsi la frontière entre le gaz <strong>et</strong> le liqui<strong>de</strong> est contaminée <strong>et</strong> assimilée à une paroirigi<strong>de</strong>. Higbie (1935) <strong>et</strong> Danckwerts (1951) ont alors proposé <strong>de</strong>s modèles qui supposentque les éléments <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> proches <strong>de</strong> l’interface sont périodiquement remplacés pard’autres venus <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> lointain. Ces <strong>de</strong>ux modèles dont la dépendance par rapport à la2diffusivité moléculaire est proportionnelle à D , font intervenir respectivement untemps <strong>de</strong> contact τ (théorie <strong>de</strong> pénétration) ou un taux <strong>de</strong> renouvellement s (théorie <strong>de</strong>renouvellement aux interfaces). Le problème clef <strong>de</strong> ces modèles est alors la prédiction <strong>de</strong>l’échelle <strong>de</strong> temps τ .Des étu<strong>de</strong>s expérimentales ont été menées dans divers types d’écoulements pourdéterminer c<strong>et</strong>te échelle <strong>de</strong> temps notamment en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> laturbulence dans le liqui<strong>de</strong> (Fortescue & Pearson, 1967 ; Banerjee <strong>et</strong> al. 1968 <strong>et</strong> Lamont &Scott, 1970). Fortescue & Pearson (1967) ont étudié l’absorption <strong>du</strong> CO 2 dans un canal àsurface libre dont la turbulence a été générée par une grille verticale placée près <strong>de</strong> lasection d’entrée. Leurs résultats supportent l’idée que le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse est contrôlépar les gran<strong>de</strong>s structures turbulentes. Ainsi le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse kLvarie2par rapport au nombre <strong>de</strong> Reynolds turbulent selon une loi en Re −1/T. D’un autre coté,Banerjee <strong>et</strong> al. (1968) <strong>et</strong> Lamont & Scott (1970) ont étudié l’absorption <strong>du</strong> CO 2 ,respectivement dans un film en écoulement à surface libre <strong>et</strong> dans un écoulement à bullesen con<strong>du</strong>ite. Ils m<strong>et</strong>tent en avant que les p<strong>et</strong>ites échelles contrôlent le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse(ces échelles sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> Kolmogorov). Dans ces expériences, lecoefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse varie selon . Ces <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> vue montrentque le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> ne se comporte pas <strong>de</strong> la même façon en fonction <strong>du</strong>nombre <strong>de</strong> Reynolds Re . Theofanous <strong>et</strong> al. (1979), en examinant <strong>de</strong>s donnéesT1/mRe −1/T427


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesexpérimentales trouvées jusqu’à 1975, suggèrent une légère transition entre le régime <strong>de</strong>sfaibles nombres <strong>de</strong> Reynolds turbulent où les gran<strong>de</strong>s structures contrôlent le <strong>transfert</strong> <strong>et</strong>le régime <strong>de</strong>s grands nombres <strong>de</strong> Reynolds où le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse est dominé par lesp<strong>et</strong>ites structures. C<strong>et</strong>te transition entre les <strong>de</strong>ux régimes s’effectue autour <strong>de</strong> ReT ≈ 500 .On constate donc que la définition d’une échelle <strong>de</strong> temps pertinente est loin d’êtreuniverselle, <strong>et</strong> que la nature <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> la turbulence qui sont efficaces est malconnue.2.4.3 Transfert <strong>de</strong> masse en écoulement à bullesDans notre étu<strong>de</strong> nous intéressons aux écoulements diphasiques à bulles. Le terme d<strong>et</strong>ransfert interfacial <strong>de</strong> concentration < K L> , qui apparaît dans l’équation (2.36) est trèsimportant dans le bilan <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la concentration d’un constituant dissous dans laphase liqui<strong>de</strong>. Ce terme tra<strong>du</strong>it la migration <strong>du</strong> soluté gazeux à travers l’interface vers laphase liqui<strong>de</strong> via <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> diffusion moléculaire. Les modèles proposés ont encommun la définition <strong>du</strong> flux <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> matière dû à un mécanisme <strong>de</strong> transport pardiffusion moléculaire analysé mathématiquement à partir <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> Fick, <strong>et</strong> l’hypothèsed’équilibre thermodynamique à l’interface où la concentration côté liqui<strong>de</strong> est donc àsaturation. Le terme <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> concentration < K L> est modéliséconformément au flux <strong>de</strong> masse (2.67) sous la forme :< KL>= kla*( C − C )LL(2.68)*Où kLest le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>du</strong> coté liqui<strong>de</strong>, CLest la concentration à saturation,a est l’aire interfaciale <strong>et</strong> C Lest la concentration moyenne dissoute dans la phaseliqui<strong>de</strong>.On voit donc que le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> matière d’une phase à une autre, est conditionné par :- la surface d’échange entre les <strong>de</strong>ux phases, caractérisée par l’aire interfaciale a ,- le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>, kl qui dépend <strong>de</strong>s propriétés physico-chimiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxphases <strong>et</strong> <strong>de</strong> la turbulence au voisinage <strong>de</strong>s interfaces.L’importance <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux paramètres clefs (aire interfaciale <strong>et</strong> coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong>masse) pour le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse, va être présentée dans les paragraphes suivants.Aire interfaciale :L’aire interfaciale a est définie comme la surface totale <strong>de</strong>s bulles rapportée au volume<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>. Elle dépend <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s bulles ainsi que <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> α . Dans le cas <strong>de</strong>bulles sphériques monodispersées, l’aire interfaciale s’écrit sous la forme :6αa = (2.69)d B28


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesDans le cas où les bulles sont déformées, <strong>de</strong>s termes correctifs s’ajoutent dans l’équation(2.69). Considérons une bulle ellipsoïdale avec un rapport <strong>de</strong> forme γ défini par lerapport <strong>du</strong> grand axe sur le p<strong>et</strong>it axe. L’aire interfaciale s’écrit alors (Cockx, 1997) :a6α fd= . ( γ ) avec ( )(γ = ⎜ +⎟1γ3 ⎜2)⎟B⎛21 ln γ + γ −1⎞f (2.70)2γ⎝ γ −1⎠Il est important <strong>de</strong> remarquer que la définition <strong>de</strong> l’aire interfaciale se base sur ladéfinition d’un diamètre équivalent <strong>de</strong>s bulles supposé constant. Si ce <strong>de</strong>rnier varie dansl’écoulement, que ce soit à cause d’une polydispersion à l’injection, ou en raison <strong>de</strong>phénomènes physiques <strong>de</strong> coalescence ou <strong>de</strong> rupture, l’aire interfaciale peut êtredéterminée par la résolution d’équations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs caractérisant lespopulations <strong>de</strong>s bulles selon leurs formes (Ishii, 1975 ; Wu <strong>et</strong> al., 1998 ; Hibiki & Ishii,2000 ; Yao & Morel, 2004). Mais on peut aussi, en première approximation, <strong>et</strong> ce seranotre approche dans la suite <strong>de</strong> ce travail, se contenter <strong>de</strong> la relation (2.69) écrite pour undiamètre moyen <strong>de</strong>s bulles.Coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masseLe coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse kLest généralement dé<strong>du</strong>it d’après <strong>de</strong>s corrélationsqui existent entre les nombres adimensionnels tels que le nombre Sherwood Sh expriméen fonction <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Reynolds Re <strong>et</strong> le nombre <strong>de</strong> Schmidt Sc . On trouve dans lalittérature beaucoup <strong>de</strong> corrélations <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Sherwood selon les régimes <strong>de</strong> Sc <strong>et</strong><strong>de</strong> Re . Pour un écoulement à faible nombre <strong>de</strong> Reynolds (écoulement <strong>de</strong> Stokes), lenombre <strong>de</strong> Sherwood Sh pour une bulle isolée est obtenu numériquement en fonction <strong>du</strong>nombre <strong>de</strong> Pécl<strong>et</strong> Pe (Clift <strong>et</strong> al., 1978) :342⎛ ⎞Sh =31 + ⎜10.564 ⎟+ Pe(2.71)⎝⎠Pour <strong>de</strong>s faibles nombres <strong>de</strong> Pe ( Sc


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulleskLD= 2 (2.73)π tcAppliqué aux écoulements à bulles, le temps <strong>de</strong> contact est donné pardUBtc= ; oùRURest la vitesse relative. Le modèle d’Higbie s’écrit sous forme adimensionnelle sous laforme :Sh2 0.50.5 2 0.5= Re Sc = Pe(2.74)ππEn tenant compte <strong>de</strong> la recirculation à l’intérieur <strong>de</strong> la bulle isolée, Clift <strong>et</strong> al. (1978)estiment la corrélation suivante <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Sherwood pour <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> Reynoldsraisonnables ( Re


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesPour une bulle partiellement contaminée, plusieurs travaux numériques proposent <strong>de</strong>scorrélations <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Sherwood : en régime <strong>de</strong> Stokes (Savic, 1953 ; Ramirez &Davis, 1999 ; Dani <strong>et</strong> al., 2006) <strong>et</strong> en régime <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> Reynolds intermédiaires( Re < 300 ) (Ponoth & McLaughlin, 2000; Vasconcelos <strong>et</strong> al., 2002).L’influence <strong>de</strong> l’oscillation <strong>de</strong> la bulle tra<strong>du</strong>it une augmentation <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong><strong>de</strong> masse à travers le temps <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>. Montes <strong>et</strong> al. (1999) proposent une autrecorrélation tra<strong>du</strong>isant les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’oscillation d’une bulle sphérique:2Sh = +(2.79)π0.50.5( Re Sc) [ 1.1 0.027We]L’oscillation <strong>de</strong> la bulle est tra<strong>du</strong>ite par le <strong>de</strong>rnier terme <strong>de</strong> l’équation (2.79). Le nombre<strong>de</strong> Weber est défini par :2ρLdBURWe = (2.80)σC<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> bibliographique sur le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse pour une bulle isolée montre qu’iln’y a pas une corrélation universelle pour le nombre <strong>de</strong> Sherwood. Cependant, Oellirich<strong>et</strong> al. (1973) ont montré que le nombre <strong>de</strong> Sherwood est limité entre <strong>de</strong>ux corrélations:1.( Sc)( Re Sc) . 220.651 ReSh = 2 +pour Re → 0 <strong>et</strong> Sc → ∞(2.81)1+1 721.72( Re Sc)( Re Sc) 1. 220.232Sh = 2 +pour Re → ∞ <strong>et</strong> Sc → 0(2.82)1+0.205La question qui se pose est celle <strong>de</strong> l’estimation <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans un nuage <strong>de</strong>bulles. On ignore en écoulement à bulles si les corrélations Sh (Re, Sc)applicables auxbulles isolées restent valables. Lorsque la fraction volumique <strong>de</strong> gaz n’est pasnégligeable, les mécanismes qui régissent le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse autour d’une bulle testprise au sein <strong>du</strong> milieu diphasique, sont extrêmement mal connus. Ce <strong>transfert</strong> peut êtreprofondément modifié par rapport à celui présent à l’interface d’une bulle isolée a cause<strong>de</strong>s interactions entre les bulles. En eff<strong>et</strong> les déformations instationnaires <strong>de</strong>s interfacespro<strong>du</strong>ites par <strong>de</strong>s interactions peuvent affecter la couche limite massique. Par ailleurs, lechamp <strong>de</strong> concentration autour d’une bulle isolée dépend, non seulement <strong>de</strong> son taux d<strong>et</strong>ransfert, mais aussi <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong>s autres bulles en son voisinage <strong>et</strong> <strong>de</strong>sperturbations in<strong>du</strong>ites par ce voisinage sur le champ hydrodynamique. A notreconnaissance il n’y a pas eu d’étu<strong>de</strong> qui analyse <strong>de</strong> façon déterminante le rôle <strong>de</strong> cesinteractions sur le taux <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>. Quelques simulations numériques directes récentes <strong>de</strong>Koynov <strong>et</strong> al. (2005) semblent indiquer que le taux <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dépendbeaucoup <strong>de</strong> l’arrangement au sein <strong>de</strong> l’amas <strong>de</strong>s bulles, <strong>et</strong> prédisent qu’il faut s’attendreà une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> par rapport à la situation d’une bulle isolée. Ces simulationsont été faites pour un p<strong>et</strong>it nombre <strong>de</strong> bulles avec <strong>de</strong>s faibles nombres <strong>de</strong> Reynolds(d’ordre 10) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> Pecl<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3000.31


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesDans un nuage <strong>de</strong> bulles sphériques, Brauer (1979) propose une corrélation <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong>Sherwood qui fait intervenir un eff<strong>et</strong> supplémentaire <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Reynolds donnéepar (Mewes & Wiemann, 2003):2 −1−[( 1+0.433Re ) 4.23] 0. 055Sh = Sh(2.83)∞+Avec Sh∞le nombre <strong>de</strong> Sherwood pour une bulle isolée donnée par la relation (2.81).L’équation (2.54) n’est valable que pour <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> Reynolds inférieurs à une valeurcritique définie parliqui<strong>de</strong>.Recrit3⎛ ρ ⎞Lσ= 3.73⎜4⎟⎝ gμ⎠0.209, avec μ est la viscosité dynamique <strong>du</strong>On sait aussi qu’une bulle dans un écoulement turbulent voit son <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masseaugmenter avec la turbulence. Ainsi, Lamont & Scott (1970), dans un écoulement àbulles, ont calculé le taux <strong>de</strong> renouvellement <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> Danckwerts (1951) ensupposant que le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse est principalement dépendant <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites échellesassociées à la dissipation dans le liqui<strong>de</strong>. Ils ont dé<strong>du</strong>it la relation suivante pour lecoefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse :1214⎛ ε ⎞k L= cD ⎜ ⎟(2.84)⎝ν⎠avec ε le taux <strong>de</strong> dissipation, ν la viscosité cinématique <strong>et</strong> c = 0. 4 .2.5 Modélisation <strong>de</strong> la turbulence en milieu diphasique2.5.1 Traits caractéristiques <strong>de</strong> la turbulence en écoulement àbullesOn sait que la présence <strong>de</strong> la phase dispersée, même à <strong>de</strong>s faibles taux <strong>de</strong> présence,modifie considérablement la structure <strong>du</strong> champ moyen <strong>et</strong> <strong>du</strong> champ fluctuant <strong>de</strong>sécoulements à bulles. Ces modifications sont associées au <strong>transfert</strong> interfacial puisquedans les expériences d'écoulement en con<strong>du</strong>ite en micro-gravité, les bulles, ne présententpas <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> glissement, ne semblent pas avoir un eff<strong>et</strong> sur le champ <strong>de</strong> vitessesmoyennes <strong>et</strong> le profil logarithmique <strong>de</strong> l'écoulement monophasique est conservé. Lesexpériences <strong>de</strong> couche limite à bulles (Moursali <strong>et</strong> al., 1995) indiquent que les profilslogarithmiques <strong>de</strong> vitesse sont conservés en écoulements à bulles mais avec <strong>de</strong>sconstantes différentes <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> l'écoulement monophasique <strong>et</strong> qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>la valeur <strong>du</strong> pic <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> à la paroi. L’analyse expérimentale <strong>de</strong> couches cisailléesminces 2D (Roig, 1993) montre également que l'auto-similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitessesmoyennes est préservée en écoulements à bulles avec <strong>de</strong>s taux d'expansion beaucoup plus32


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesimportants qu'en écoulements monophasiques indiquant une augmentation <strong>de</strong> ladiffusivité turbulente (dans un facteur <strong>de</strong> 2 à 3).L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s bulles sur la structure <strong>de</strong>s écoulements diphasiques à bulles passe par unemodification profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la turbulente <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>. Cela se pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> différentesmanières : en écoulements diphasiques à faibles intensités turbulentes (par exemple :écoulements faiblement cisaillés), la présence <strong>de</strong>s bulles in<strong>du</strong>it une augmentationsignificative <strong>de</strong> la turbulence par comparaison au cas monophasique équivalent (Lance &Bataille, 1991 ; Roig <strong>et</strong> al., 1998). Cependant, dans <strong>de</strong>s écoulements turbulentscaractérisés par <strong>de</strong>s fortes intensités turbulentes, l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s bulles est pluscomplexe. Les observations expérimentales obtenues en con<strong>du</strong>ite verticale par exemple(Wang <strong>et</strong> al., 1987 ; Liu & Bankoff, 1990), montrent une augmentation <strong>de</strong>s fluctuationsturbulentes dans les zones à faible cisaillement (au voisinage <strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> la con<strong>du</strong>ite),alors que dans les zones proches <strong>de</strong>s parois, où la pro<strong>du</strong>ction par cisaillement <strong>de</strong> laturbulence est importante, l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s bulles est plus complexe <strong>et</strong> peut même con<strong>du</strong>ire,sous certaines conditions, à une atténuation <strong>de</strong> l'intensité turbulente par comparaison aucas monophasique équivalent. Plus précisément, les résultats expérimentaux obtenus dansun écoulement à bulles turbulent homogène <strong>et</strong> soumis à un cisaillement constant <strong>de</strong>Lance <strong>et</strong> al. (1991) montrent que le mécanisme <strong>de</strong> redistribution <strong>de</strong> la turbulence associéà la corrélation <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> pression <strong>et</strong> <strong>de</strong> déformation est fortement altéré par laprésence <strong>de</strong>s bulles.En s’appuyant sur l’analyse d'un ensemble d'expériences d'écoulements à bulles <strong>de</strong>référence, Chahed (1999) a discuté les phénomènes prédominants qui jouent un rôle dansla structuration <strong>de</strong> la turbulence. Sur la base <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te discussion on peut r<strong>et</strong>enir que lastructure <strong>de</strong> la turbulence en écoulement à bulles résulte d’une compétition entre lesphénomènes suivants :- la turbulence pro<strong>du</strong>ite par le mouvement relatif <strong>de</strong>s bulles (pseudo-turbulence) dontl’ampleur énergétique est surtout évi<strong>de</strong>nte dans les écoulements où la pro<strong>du</strong>ction par lesgradients moyens est faible (en écoulement <strong>de</strong> grille, dans les noyaux <strong>de</strong>s écoulementscisaillés, à l'extérieur <strong>de</strong> la couche limite <strong>et</strong> au centre <strong>de</strong>s écoulements en con<strong>du</strong>ite).- la turbulence in<strong>du</strong>ite par cisaillement, associée, comme pour les écoulementsmonophasiques, à la pro<strong>du</strong>ction par les gradients moyens : elle dépend <strong>du</strong> gradient <strong>de</strong>vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> la contrainte turbulente <strong>de</strong> cisaillement. Celle ci n'a été mesurée que dansquelques écoulements. En écoulement <strong>de</strong> cisaillement pur, les contraintes turbulentes <strong>de</strong>cisaillement sont atténuées par la présence <strong>de</strong>s bulles <strong>et</strong> la pro<strong>du</strong>ction par les gradientsmoyens <strong>de</strong> vitesse est plus faible qu'en écoulement monophasique. En écoulement encon<strong>du</strong>ite, les profils <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>et</strong> <strong>de</strong> cisaillement turbulent mesurés indiquentque l'on peut s'attendre à une augmentation <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction prés <strong>de</strong> la paroi <strong>et</strong> à uneéventuelle ré<strong>du</strong>ction dans le reste <strong>de</strong> la con<strong>du</strong>ite.- la dissipation <strong>de</strong> la turbulence : certains auteurs attribuent la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la turbulenceobservée dans certains écoulements cisaillés à l’augmentation <strong>de</strong> la dissipation (Troshko33


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles& Hassan, 2001). On peut en eff<strong>et</strong> supposer que les sillages <strong>de</strong>s bulles peuvent contribuerà une augmentation <strong>de</strong> la dissipation qui serait responsable <strong>de</strong> l’atténuation <strong>de</strong> laturbulence dans certains écoulements à bulles. Si on accepte c<strong>et</strong>te idée, il faudraits’attendre, dans ce cas, à une décroissance plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la turbulence en écoulementhomogène <strong>de</strong> grille. Cela n’est pas observé expérimentalement. Les expériences d<strong>et</strong>urbulence homogène <strong>de</strong> Lance & Bataille (1991) montrent que la turbulence pro<strong>du</strong>ite parla traînée dans les sillages est directement dissipée par viscosité avant que les mécanismes<strong>de</strong> <strong>transfert</strong> puissent entrer en jeu.- la redistribution : les expériences <strong>de</strong> Lance <strong>et</strong> al. (1992) en écoulement <strong>de</strong> turbulencehomogène avec cisaillement constant, pour lesquelles on dispose <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong>sdifférentes composantes <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynolds, montrent que la redistribution joue unrôle essentiel dans la modification <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la turbulence en écoulementdiphasique. Ces expériences indiquent, pour certains cisaillements, une tendance àl'isotropie plus accentuée qu’en écoulement monophasique avec une atténuationimportante <strong>du</strong> cisaillement turbulent. Les mesures en con<strong>du</strong>ite révèlent <strong>de</strong>scomportements analogues : les mesures <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la turbulence (Wang <strong>et</strong> al.,1987) montrent, qu’en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la zone centrale <strong>de</strong> l'écoulement, l’isotropie <strong>de</strong>l’écoulement diphasique est plus accentuée que pour l’écoulement monophasiquecorrespondant. Les expériences <strong>de</strong> Serizawa <strong>et</strong> al. (1992) indiquent une diminutionimportante <strong>du</strong> cisaillement turbulent <strong>et</strong> une atténuation <strong>de</strong> l’intensité turbulente ; celle cine concerne que la composante longitudinale témoignant d’une alimentation plusimportante <strong>de</strong>s autres composantes. En revanche, on peut observer dans certainsécoulements peu cisaillés une augmentation <strong>de</strong> l’anisotropie <strong>de</strong> la turbulence enécoulement à bulles. C’est le cas <strong>de</strong>s écoulements <strong>de</strong> turbulence homogène sanscisaillement (Lance & Bataille, 1991) ou localement dans la zone centrale <strong>de</strong>sécoulements en con<strong>du</strong>ite. On peut penser, que dans les situations où la pro<strong>du</strong>ction par lesgradients moyens est faible <strong>et</strong> où la turbulence en écoulement monophasique est a prioriisotrope, se superpose une turbulence in<strong>du</strong>ite par les bulles qui est fondamentalementanisotrope. En eff<strong>et</strong> les expériences d’ascension <strong>de</strong> bulles dans un liqui<strong>de</strong> au reposindiquent qu’en l’absence <strong>de</strong> turbulence in<strong>du</strong>ite par le cisaillement, la turbulence in<strong>du</strong>itepar les bulles est en eff<strong>et</strong> anisotrope (Ellingsen & Risso, 2001). Biesheuvel & VanWingar<strong>de</strong>en (1984) ont d’ailleurs calculé une solution anisotrope <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong>scorrélations <strong>de</strong> vitesses in<strong>du</strong>ites en écoulement potentiel homogène.- l’absorption d’énergie par les bulles : certains auteurs suggèrent que l’absorption <strong>de</strong>l’énergie par les inclusions en écoulement diphasique dispersé peut être responsable <strong>de</strong> ladiminution <strong>de</strong> l'énergie turbulente. Serizawa & Kataoka (1990) indiquent que ladéformation <strong>de</strong>s bulles est susceptible d’absorber l’énergie turbulente <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>modifier la dissipation.L’analyse <strong>de</strong>s traits caractéristiques <strong>de</strong> la turbulence en écoulement à bulles m<strong>et</strong> enévi<strong>de</strong>nce certains aspects <strong>de</strong>s interactions interfaciales. Ces mécanismes d’interaction sont34


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesloin d’être indépendants, on peut penser qu’ils peuvent s’accompagner <strong>de</strong> couplages nonlinéaires.La modélisation <strong>de</strong>s écoulements turbulents à bulles doit donc tenir compte <strong>de</strong>ces aspects en tentant d’intro<strong>du</strong>ire dans les modélisations les différents mécanismes <strong>de</strong> laturbulence.2.5.2 Equations <strong>de</strong> transport <strong>et</strong> ferm<strong>et</strong>ures <strong>de</strong> la turbulence enécoulements à bullesL’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong> Reynolds en écoulement diphasique dispersé peutêtre obtenue en appliquant une démarche similaire à la démarche classique utilisée enécoulement monophasique (Lance, 1986). C<strong>et</strong>te équation s’écrit :'D ' '' ' ∂U' '∂ ∂ ' '( 1 ) ( 1 ) ⎢iju⎥i jI−αu u = − −αu u + u u − 2ν( 1−α) + ν ( u u n δ ) Dt (1)ij⎢ ∂xk∂xk⎥⎣ ⎦( 1−α)⎡j∂xk∂xk∂xk( 1−α) ' 'p( δ u + δ u )∂ ⎡' ' ' ∂' '⎤− ⎢( 1−α) uiujuk−ν( 1−α)uiuj+jk i ik j ⎥∂xk⎣∂xkρ ⎦'' '⎛'⎞ ⎛ ∂ ⎞⎜∂u∂ujuiuij⎟ ⎜ ⎟I ⎛ p ' p ' ⎞ I+ p + + 〈 ν nkδ−⎜uinj+ ujni⎟δ〉ρ⎝⎠⎝∂xj∂xi⎠ ⎝∂xk ⎠ ρ ρ(5)k(2)ik∂U⎤(4)(6)'∂u(3)ijk(2.85)L'équation (2.85) est analogue à l'équation monophasique à ceci prés qu’elle est pondéréepar le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> qu’elle présente un terme complémentaire associé aux eff<strong>et</strong>sinterfaciaux. Pour le reste, c<strong>et</strong>te équation fait apparaître <strong>de</strong>s termes que l’on peutglobalement interpréter comme <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> convection par le mouvement moyen <strong>du</strong>liqui<strong>de</strong> (1), <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction par les gradients moyens (2), <strong>de</strong> dissipation visqueuse (3), <strong>de</strong>diffusion (4), <strong>de</strong> redistribution par la pression (5) <strong>et</strong> enfin un terme <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction par lesinterfacesS spécifique aux écoulements diphasiques (6) :IijSIijp ,=< −(uinρjp , I+ ujni) δρ∂ ,+ ν ( uiu∂xk,jI) n δk>(2.86)L’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> l’énergie cinétique turbulente (k), définie comme la <strong>de</strong>mi-trace<strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynolds, est obtenue par contraction <strong>de</strong> l'équation (2.86), elle s’écrit :35


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles'D' ' ∂Ui∂uij 1 ∂ ' ' I( 1−α) k = −( 1−α) u u −ν( 1−α) + ν ( u u n δ )Dt1 ∂ ⎡− ⎢2 ∂xj ⎣jj∂x' ' '( 1−α) u u u −ν( 1−α)ijij∂∂x∂xij'∂u∂xjk +2∂xj( 1−α)ρii'⎤ Spuj⎥ +⎦ 2jIii(2.87)IS iiest la <strong>de</strong>mi-trace <strong>de</strong> S Iij, <strong>et</strong> représente l’échange interfacial d’énergie cinétique2turbulente.Le tenseur <strong>de</strong> Reynolds contient toutes les fluctuations : les fluctuations in<strong>du</strong>ites, commeen écoulement monophasique, par les gradients moyens <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> les fluctuationsin<strong>du</strong>ites par les bulles. Les termes <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> transport englobent donc les eff<strong>et</strong>spropres <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> mouvements fluctuants <strong>et</strong> ceux résultants <strong>de</strong> leurs couplages. Ilest donc difficile <strong>de</strong> bien représenter l’écoulement diphasique <strong>et</strong> ses propriétés d<strong>et</strong>ransport turbulent sans une <strong>de</strong>scription précise <strong>de</strong>s mécanismes qui contrôlent laturbulence « classique » <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> la «pseudo-turbulence» in<strong>du</strong>ite par les bulles. Eneff<strong>et</strong>, la turbulence <strong>et</strong> la pseudo-turbulence sont <strong>de</strong>ux phénomènes gouvernés par <strong>de</strong>smécanismes fondamentalement différents. En terme <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription statistique, les <strong>de</strong>uxchamps fluctuants sont associés à <strong>de</strong>s échelles différentes qu’il convient <strong>de</strong> préciser.Le développement <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> turbulence pour les écoulements à bulles s’inspirelargement <strong>de</strong> l’expérience acquise dans la modélisation <strong>de</strong> la turbulence en écoulementmonophasique <strong>et</strong> repose sur les méthodologies classiques <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure en un point <strong>de</strong>séquations statistiques. Plusieurs travaux <strong>de</strong> modélisation ont ainsi permis <strong>de</strong> développer<strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> turbulence au premier <strong>et</strong> au second ordre pour les écoulements à bulles.Certains <strong>de</strong> ces modèles ne procè<strong>de</strong>nt pas à une décomposition entre les fluctuationspro<strong>du</strong>ites par cisaillement <strong>et</strong> celles in<strong>du</strong>ites par les bulles (Lee <strong>et</strong> al., 1989 ; Lopez <strong>de</strong>Bertodano <strong>et</strong> al., 1990 ; Simonin, 1991 ; Wang <strong>et</strong> al., 1994 ; Morel, 1997 ). D’autresmodèles s’appuient sur une décomposition implicite ou explicite <strong>de</strong> la turbulence quiassocie au tenseur <strong>de</strong> Reynolds une partie « turbulente » in<strong>du</strong>ite par les mécanismesturbulents <strong>de</strong> cisaillement <strong>et</strong> une partie « pseudo-turbulente » in<strong>du</strong>ite par les bulles (Sato<strong>et</strong> al., 1981 ; Lance <strong>et</strong> al., 1991 ; Lopez <strong>de</strong> Bertodano <strong>et</strong> al., 1994 ; Chahed, 1999 ;Troshko & Hassan, 2001 ; Chahed <strong>et</strong> al., 2003 ; Bellakhal <strong>et</strong> al., 2004-a ). Ces modèlesfont apparaître à différents niveaux <strong>de</strong> modélisation une échelle supplémentaire associée àla turbulence in<strong>du</strong>ite par les bulles. Dans ses travaux <strong>de</strong> thèse, Bellakhal (2005) a réaliséune étu<strong>de</strong> exhaustive <strong>de</strong> ces modèles qui, après évaluation <strong>de</strong>s ferm<strong>et</strong>ures, l’a con<strong>du</strong>it àétablir une forme <strong>de</strong> classification <strong>de</strong>s modèles qui fait intervenir l’ordre <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure <strong>du</strong>modèle <strong>et</strong> le nombre d’échelles mises en jeu dans ces modèles. L'analyse <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teclassification <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> turbulence en écoulement à bulles m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>ncel'évolution <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> modélisation qui, en quelque sorte, a accompagné l'évolution<strong>de</strong> la compréhension qu'on a aujourd'hui <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s interfaciaux sur la structure <strong>de</strong> la36


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesturbulence en écoulement à bulles. Le tableau 2.1 illustre c<strong>et</strong>te classification <strong>de</strong>s modèles<strong>de</strong> turbulence.Tableau 2. 1 : Classification <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> turbulence en écoulements à bulles (Bellakhal, 2005)Ordre <strong>de</strong>s modèlesPremier ordreSecond ordreEchelles résoluesUne échelle <strong>de</strong> tempsDeux échelles <strong>de</strong> temps•Lee <strong>et</strong> al. (1989)• Simonin (1991)•Wang <strong>et</strong> al. (1994)•Morel<strong>et</strong> al. (1997)• Sato <strong>et</strong> al. (1981)• Lopez <strong>de</strong> bertodano <strong>et</strong> al.(1994)• Troshko & Hassan (2001)• Chahed <strong>et</strong> al. (2003)• Bellakhal <strong>et</strong> al. (2004)• Lopez <strong>de</strong> bertodano <strong>et</strong> al.(1990)•Lance <strong>et</strong> al. (1991)• Chahed <strong>et</strong> al. (1999)2.5.3 Modèles <strong>de</strong> turbulence à une échelle <strong>de</strong> tempsCes modèles ne procè<strong>de</strong>nt pas à la décomposition entre les fluctuations pro<strong>du</strong>ites par lecisaillement moyen <strong>et</strong> celles in<strong>du</strong>ites par les bulles. Les propriétés statistiques <strong>de</strong> laturbulence portent donc ici sur l'ensemble <strong>de</strong>s fluctuations turbulentes y compris cellesin<strong>du</strong>ites par les bulles. Il en résulte que l’ensemble <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> la turbulence estdécrit à l’ai<strong>de</strong> d’une seule échelle <strong>de</strong> temps.L'équation <strong>de</strong> transport <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynolds modélisée s’écrit d'une manièresymbolique sous la forme générale suivante :Du′iu′jIαL= αL( Pij+ Dij+ Φij− εij) + Sij(2.88)Dtoù αLest la fraction volumique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>, P ijest la pro<strong>du</strong>ction turbulente parcisaillement dans la phase liqui<strong>de</strong>, Dij<strong>et</strong> Φijreprésentent les termes <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> <strong>de</strong>Iredistribution modélisés selon Laun<strong>de</strong>r <strong>et</strong> al. (1975) <strong>et</strong> Sijest un tenseur associé à lapro<strong>du</strong>ction par les interactions interfaciales.La dissipation est considérée isotrope conformément à l'hypothèse d'isotropie locale <strong>et</strong> estdécrite dans les modèles au second ordre par l'équation générale suivante :37


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesDDtε( αLε)= Dε+ αL( cε1PL− cε2ε)+ Sε(2.89)kLAu premier ordre, les modèles à une échelle <strong>de</strong> temps expriment le tenseur <strong>de</strong> Reynolds àl'ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> concept <strong>de</strong> viscosité turbulente. Cela suppose que le frottement turbulents'exprime à l’ai<strong>de</strong> d’une viscosité turbulente « diphasique ». Le tenseur <strong>de</strong> Reynolds estainsi exprimé à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> Boussinesq sous la forme :u'Liu'Lj2= −2νtSij+ kLδij(2.90)31⎛⎞où⎜ ∂U∂ULi LjS = +⎟ijest le tenseur <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> déformation <strong>et</strong>2 ⎜ ∂x∂ ⎟jxi⎝⎠l’énergie cinétique turbulente dans le liqui<strong>de</strong>.1 ' 'kL= uLiuLiest2Les équations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> l'énergie cinétique turbulente <strong>et</strong> <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> dissipation <strong>de</strong>sdifférents modèles <strong>de</strong> turbulence ( k , ε ) développés pour les écoulements à bulles (Lee <strong>et</strong>al., 1989 ; Simonin, 1991 ; Wang <strong>et</strong> al., 1994 ; Morel, 1997), peuvent se m<strong>et</strong>tre sous laforme :DDtDDt∂ ⎡ νt∂ ⎤( αLkL)= ⎢αL(+ ν)kL⎥ + αL(PL− ε)+ Sk(2.91)∂xj ⎣ σk∂xi⎦∂⎡ν⎤εt( αLε)= ⎢αL(+ ν)ε⎥+ αL( cε1PL− cε2ε)+ Sε(2.92)∂xjσk∂xikL⎣∂⎦Les termes <strong>du</strong> second membre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux équations précé<strong>de</strong>ntes représentent respectivementla diffusion, la pro<strong>du</strong>ction par le gradient <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>P∂U= −uu = 2ν∂U' ' LiLi(L Li Ljtij∂xj∂xjinterfaciaux.S), le taux <strong>de</strong> dissipation ε <strong>et</strong> les termes sourcesIl convient <strong>de</strong> signaler que les ferm<strong>et</strong>ures au second ordre <strong>et</strong> à une échelle <strong>de</strong> temps tellesque celles proposées par Lopez <strong>de</strong> Bertodano <strong>et</strong> al. (1990) ou encore par Zhou (2001)con<strong>du</strong>iraient, par contraction, à <strong>de</strong>s modèles ( k , ε ) qui ont la même forme que le modèledonné par les équations (2.91) <strong>et</strong> (2.92).Lopez <strong>de</strong> Bertodano <strong>et</strong> al. (1994) montrent que dans, le cas général, les modélisations àune échelle <strong>de</strong> temps sont insuffisantes pour décrire la turbulence en écoulementdiphasique. En eff<strong>et</strong>, l’application <strong>de</strong> ces modèles en turbulence homogène à bulles <strong>de</strong>grille donne <strong>de</strong>s équations simplifiées dont la solution analytique fournit une décroissance<strong>de</strong> la turbulence <strong>de</strong>rrière la grille qui n’est pas conforme aux observations expérimentales.La solution analytique <strong>de</strong> Lopez <strong>de</strong> Bertodano <strong>et</strong> al. (1994) montre que le tempsd'atténuation en écoulement à bulles dépendrait ainsi <strong>du</strong> terme d’échange interfacial <strong>et</strong> parconséquent <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, ce qui n'est pas en accord avec les données expérimentales <strong>de</strong>38


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesLance <strong>et</strong> al. (1991). Nous avons signalé plus haut que ces expériences indiquent que l<strong>et</strong>emps caractéristique <strong>de</strong> l'atténuation <strong>de</strong> la turbulence diphasique obtenu pour différentstaux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, est sensiblement i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong> l'écoulement monophasique.2.5.4 Modèles <strong>de</strong> turbulence au second ordre à <strong>de</strong>ux échelles d<strong>et</strong>empsDans leurs expériences en turbulence homogène avec cisaillement constant, Lance &Bataille (1991) ont mis en évi<strong>de</strong>nce l’eff<strong>et</strong> important <strong>de</strong>s interfaces sur les mécanismesd'étirement tourbillonnaire. Ils ont été les premiers à proposer une modélisation au secondordre intro<strong>du</strong>isant une décomposition <strong>de</strong>s échelles relatives à la turbulence <strong>et</strong> à la pseudoturbulence.Ces travaux ont été à l'origine <strong>de</strong>s modélisations plus générales développées àl'Ecole Nationale d’Ingénieurs <strong>de</strong> Tunis, Chahed (1999).Dans le modèle <strong>de</strong> Lance <strong>et</strong> al. (1991), le tenseur <strong>de</strong> Reynolds représente toutes lesfluctuations <strong>de</strong> vitesse <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> : celles pro<strong>du</strong>ites par cisaillement <strong>et</strong> celles in<strong>du</strong>ites parles mouvements relatifs <strong>de</strong>s bulles. Cependant la dissipation visqueuse est décomposée en<strong>de</strong>ux contributions statistiquement indépendantes: (1) une dissipation ε Lau niveau <strong>de</strong>splus p<strong>et</strong>ites échelles <strong>de</strong> la turbulence dans le liqui<strong>de</strong>, <strong>et</strong> qui résulte <strong>de</strong> la casca<strong>de</strong> d'énergie(c<strong>et</strong>te dissipation est supposée isotrope) ; <strong>et</strong> (2) une dissipation ε Sdans les sillages <strong>de</strong>sbulles. Ces auteurs supposent qu'il y a un équilibre pro<strong>du</strong>ction-dissipation dans lessillages conformément aux résultats expérimentaux obtenus en turbulence homogène parLance & Bataille (1991). Dans ces conditions, la seule dissipation qui subsiste dans leséquations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong> turbulence est la dissipation isotrope εLqui se m<strong>et</strong>sous la forme :2εL= ε 0δij(2.93)3où ε0est modélisée comme pour l'écoulement monophasique, en turbulence homogèneavec cisaillement constant,.L'apport original dans le modèle <strong>de</strong> Lance <strong>et</strong> al. (1991) est relatif à la modélisation <strong>du</strong>terme <strong>de</strong> redistribution Φ ij<strong>de</strong> l'équation (2.88). Ce terme est décomposé comme enmonophasique en une partie linéaire (appelée également terme rapi<strong>de</strong>) associée aucouplage linéaire entre les mouvements moyen <strong>et</strong> fluctuant <strong>et</strong> en une partie non linéaireassociée au couplage non linéaire entre les fluctuations <strong>de</strong> vitesse:Φ = Φ + Φ(2.94)ij( NL)( L)ij ijLes auteurs r<strong>et</strong>iennent la modélisation monophasique <strong>de</strong> Laun<strong>de</strong>r <strong>et</strong> al. (1975) pour lapartie linéaire. Ils proposent pour la partie non linéaire, d'intro<strong>du</strong>ire un eff<strong>et</strong>supplémentaire pour prendre en compte la distorsion aléatoire <strong>de</strong>s structures turbulentes39


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesprovoquée par le mouvement turbulent <strong>de</strong>s bulles. Lance <strong>et</strong> al. (1991) proposent donc <strong>de</strong>modéliser la partie non-linéaire sous la forme:R( NL)εU02Φij= −( c1+ c3α)( u′Liu′Lj− kδij)(2.95)k d 3où apparaît une échelle <strong>de</strong> temps supplémentaire caractéristique <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong>sbulles.Ce modèle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> manière satisfaisante les données expérimentales <strong>de</strong>Lance <strong>et</strong> al., (1991). En particulier, le modèle réussit à pro<strong>du</strong>ire l'accentuation <strong>de</strong>l'isotropie <strong>et</strong> la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> frottement turbulent in<strong>du</strong>ites par la présence <strong>de</strong>s bulles.Cependant, ce modèle <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l'isotropie, qui comprend l'ensemble <strong>de</strong>s fluctuations,con<strong>du</strong>it, en l'absence <strong>de</strong> contraintes extérieures imposées par le champ moyen, à unesolution isotrope <strong>de</strong> la turbulence totale. Cela est incompatible avec les résultatsexpérimentaux obtenus dans <strong>de</strong>s écoulements où la turbulence in<strong>du</strong>ite par les bulles estimportante. En eff<strong>et</strong>, les résultats expérimentaux <strong>de</strong> Mareuge & Lance (1995) ou <strong>de</strong>Ellingsen & Risso (2001) dans un nuage <strong>de</strong> bulles en ascension dans un liqui<strong>de</strong> au reposindiquent que la turbulence pro<strong>du</strong>ite par les bulles est à caractère fortement anisotrope.On remarque également que la turbulence en écoulement à bulles à l'aval d’une grille estanisotrope, Lance & Bataille (1991).Chahed (1999) s'appuie sur les travaux <strong>de</strong> Lance <strong>et</strong> al. (1991) pour proposer un modèle ausecond ordre où le tenseur <strong>de</strong> Reynolds est décomposé en <strong>de</strong>ux contributionsstatistiquement indépendantes: une composante "pseudo-turbulente" associée auxfluctuations irrotationnelles non dissipatives d'origine purement interfaciale u ′ u′<strong>et</strong>Li Ljune composante associée aux fluctuations "turbulentes" rotationnelles dissipatives qui(T )comprend également les fluctuations dans les sillages <strong>de</strong>s bulles u ′Liu′Lj. Chacune <strong>de</strong>scomposantes est décrite par une équation <strong>de</strong> transport spécifique. L'équation <strong>de</strong> transport<strong>de</strong> la composante pseudo-turbulente est modélisée en s'appuyant sur la solution théorique<strong>de</strong> Biesheuvel & Van Wijingaar<strong>de</strong>n (1984) établie en écoulement potentiel homogène àbulles. Dans c<strong>et</strong> écoulement le tenseur <strong>de</strong>s fluctuations turbulentes in<strong>du</strong>ites par lemouvement <strong>de</strong>s bulles s'écrit :( S )1u′ Liu′Lj=3 α U2HRδij+ αURiURj(2.96)2020L'équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la composante pseudo-turbulente proposée pour <strong>de</strong>sécoulements inhomogènes est modélisée sous la forme :DDt( S ) ( S ) D (S )u′ Liu′Lj= Diff ( u′Liu′Lj) + ( u′Liu′Lj)(2.97)HDt(S )40


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesLe second terme <strong>de</strong> l'équation (2.97) exprime l'écart par rapport à la solution potentielle(2.96) en écoulement homogène. Il représente une diffusion <strong>du</strong>e précisément au caractèreinhomogène <strong>de</strong> l'écoulement. Le <strong>de</strong>rnier terme <strong>de</strong> (2.97) est interprété comme lacontribution, en situation inhomogène, <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction interfaciale qui représente dans cecas la puissance développée par la force <strong>de</strong> la masse ajoutée, <strong>et</strong> <strong>de</strong> redistribution.La modélisation <strong>de</strong> l'équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la partie turbulente <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynoldss'inspire largement <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> Lance <strong>et</strong> al. (1991). En adoptant l'hypothèsepro<strong>du</strong>ction-dissipation dans les sillages <strong>de</strong>s bulles, Chahed (1999) propose une équation<strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la partie turbulente sous la forme synthétique suivante :DDt( T )( T )2( u′ Liu′Lj) = Diff ( u′Liu′Lj) + PLij+ Φij− ε0δij(2.98)3où ε0représente la dissipation visqueuse isotrope qui résulte <strong>de</strong> la casca<strong>de</strong> énergétique ;elle est déterminée à partir d'une équation <strong>de</strong> transport similaire à l'équationmonophasique.Le terme <strong>de</strong> corrélation pression-déformation est décomposé en partie linéaire <strong>et</strong> en partienon-linéaire <strong>et</strong> modélisé selon les ferm<strong>et</strong>ures proposées par Lance <strong>et</strong> al. (1991) où on ner<strong>et</strong>ient que la partie turbulente <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynolds. Cela perm<strong>et</strong> d'éviter le r<strong>et</strong>our àl’isotropie inappropriée dans les écoulements où la pseudo-turbulence est dominante. Lemodèle s'écrit ainsi sous la forme :(T)( NL)−1−12Φij= −c1( τt+ ατb)( u′Liu′Lj− k0δij)3où τtest l'échelle <strong>de</strong> temps associée à la partie turbulente :kε0τ t= avec01 ( T )(2.99)k0= u′Liu′Li(2.100)2<strong>et</strong> τbl'échelle <strong>de</strong> temps caractéristique <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong>s bulles pour laquelle on adoptel'expression proposée par Lance <strong>et</strong> al. (1991) :dτb= cR(2.101)URLa partie linéaire <strong>du</strong> terme <strong>de</strong> redistribution est modélisée d'une manière analogue à lamodélisation monophasique <strong>de</strong> Laun<strong>de</strong>r <strong>et</strong> al. (1975).Les termes <strong>de</strong> diffusion qui apparaissent dans les équations <strong>de</strong> transport sont modélisés engénéralisant le modèle <strong>de</strong> Laun<strong>de</strong>r <strong>et</strong> al. (1975). Ainsi, la diffusivité est exprimée commela somme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux contributions : une contribution turbulente associée à l'échelle d<strong>et</strong>emps τt<strong>et</strong> une contribution pseudo-turbulente associée à l'échelle <strong>de</strong> temps τ b. Lemodèle <strong>de</strong> diffusion proposé s'écrit ainsi :41


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesC ∂ ⎡(T)(S)Sϕ∂ϕ⎤Diff ( ϕ)= ⎢(1− α)(τ ′ ′ + ′ ′tuLiuLjτbuLiuLj) ⎥(2.102)(1 −α)∂xj ⎣∂xi⎦Ce modèle <strong>de</strong> turbulence a été mis en œuvre pour la simulation <strong>de</strong> plusieurs écoulementsturbulents à bulles: en situation homogène uniforme <strong>de</strong>rrière une grille, homogène àcisaillement constant <strong>et</strong> <strong>de</strong> type écoulement cisaillé libre <strong>de</strong> sillage correspondantrespectivement aux expériences <strong>de</strong> Lance & Bataille (1991), Lance <strong>et</strong> al. (1991) <strong>et</strong> Roig<strong>et</strong> al. (1998). Les résultats numériques obtenus montrent une concordance satisfaisanteavec les données expérimentales dans les différentes configurations d'écoulements(Chahed <strong>et</strong> al., 2002).2.5.5 Ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s modèles : Modèles à trois équationsL'analyse indique que la ferm<strong>et</strong>ure au second ordre <strong>de</strong> la turbulence apparaît comme unniveau <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure où il <strong>de</strong>vient possible <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s interfaciaux àcondition <strong>de</strong> les préciser au travers d'échelles caractéristiques <strong>de</strong> la turbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong> laturbulence in<strong>du</strong>ite par les bulles. Les relations <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure sont alors basées sur ladécomposition <strong>du</strong> tenseur <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> la phase continue en une partie «pseudoturbulente»pro<strong>du</strong>ite par le mouvement relatif <strong>de</strong>s inclusions <strong>et</strong> une partie «turbulente»pro<strong>du</strong>ite par cisaillement dans la phase continue <strong>et</strong> dans les sillages; chaque partie estprédéterminée séparément par une équation <strong>de</strong> transport.Comme on l’a vu au paragraphe précé<strong>de</strong>nt, le développement <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ures au secondordre <strong>de</strong> la turbulence avec <strong>de</strong>ux échelles <strong>de</strong> temps pour les écoulements à bulles perm<strong>et</strong>en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> prendre en compte, dans la modélisation <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>stensions <strong>de</strong> Reynolds, les eff<strong>et</strong>s interfaciaux sur les différents mécanismes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction,<strong>de</strong> redistribution <strong>et</strong> <strong>de</strong> dissipation <strong>de</strong> la turbulence (Chahed <strong>et</strong> al., 2002). Cependant lamise en œuvre <strong>de</strong> telles ferm<strong>et</strong>ures dans le domaine <strong>de</strong>s applications reste difficile <strong>et</strong> lesmodèles <strong>de</strong> turbulence à <strong>de</strong>ux équations semblent plus appropriés dans les co<strong>de</strong>sin<strong>du</strong>striels.La ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s ferm<strong>et</strong>ures au second ordre <strong>de</strong> la turbulence en écoulement à bullescon<strong>du</strong>it à définir une viscosité turbulente qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> capter au premier ordre l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>sinteractions interfaciales sur le mécanisme d'étirement tourbillonnaire pris en compte auniveau <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> la turbulence au second ordre.Chahed (1999) a développé un modèle au premier ordre pour les écoulements turbulents àbulles par ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s ferm<strong>et</strong>ures développées au second ordre. Il a établi uneexpression <strong>de</strong> la viscosité turbulente qui m<strong>et</strong> en jeu <strong>de</strong>s échelles caractéristiques <strong>de</strong> laturbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pseudo-turbulence dé<strong>du</strong>ite <strong>du</strong> bilan simplifié pro<strong>du</strong>ction- redistributiondans l'équation <strong>du</strong> frottement turbulent en écoulement <strong>de</strong> cisaillement pur. Le frottementturbulent en écoulement à bulles s’exprime alors avec la viscosité turbulente :42


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulleskSkS(1 + ) (1 + )2k0k0k0νt= Cμ= νt0avec Cμ= 0. 09(2.103)ε τ0tτt(1 + α ) (1 + α )ττbbC<strong>et</strong>te formulation m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce la contribution <strong>de</strong>s interactions interfaciales dans lamodification <strong>de</strong> la viscosité turbulente par comparaison au cas monophasique. L’agitation<strong>de</strong>s bulles, caractérisée par l’énergie pseudo-turbulente k S, in<strong>du</strong>it une augmentation <strong>de</strong>sfluctuations turbulentes dans la phase continue. Par contre, l’étirement tourbillonnaireprovoqué par le mouvement relatif <strong>de</strong>s bulles engendre une atténuation <strong>du</strong> frottementturbulent <strong>et</strong> par suite une atténuation <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction par cisaillement <strong>de</strong> la turbulencedans la phase continue. En écoulement à bulles à fortes valeurs <strong>de</strong> k S, la modélisation(2.103) repro<strong>du</strong>it une augmentation <strong>de</strong> la viscosité turbulente diphasique. En revanche,lorsque le montant <strong>de</strong> l'énergie pseudo-turbulente est faible par rapport au montant <strong>de</strong>l'énergie turbulente, la formulation (2.103) repro<strong>du</strong>it dans certains cas une atténuation <strong>de</strong>la viscosité turbulente (Bellakhal, 2005).Bellakhal <strong>et</strong> al. (2004-a) se sont appuyés sur la formulation (2.103) <strong>de</strong> la viscositéturbulente diphasique pour établir <strong>de</strong>s relations algébriques qui donnent le tenseur <strong>de</strong>Reynolds en écoulement homogène à cisaillement constant.Sur la base <strong>de</strong> la formulation (2.103) <strong>de</strong> la viscosité turbulente, <strong>de</strong>ux modèles d<strong>et</strong>urbulence au premier ordre ont été développés. Dans ces modèles, la turbulence estdécomposée en contribution turbulente <strong>et</strong> pseudo-turbulente pour lesquelles on modélise<strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> transport spécifiques (Chahed, 1999 ; Bellakhal <strong>et</strong> al., 2004-b). Cesmodèles sont appelés « modèles à trois équations » ( k − − ε ) ou ( k − − ω ) :Modèle k k − ε0− s0k S0k SLes équations <strong>de</strong> transport <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> turbulence diphasique k − k s− ε0s'écrivent,Chahed (1999):DDtDDtkkC∂⎡∂U∂U∂Usk0i i j0= ⎢(1−α)(τtk0+ τbkS) ⎥ + νt( + )(1 −α)∂xj∂xj∂xj∂xj∂xiS⎢⎣∂k⎤⎥⎦− ε0(2.104)2Csk∂ ⎡∂k⎤S 1 D= ⎢(1− α )( τtk0+ τbkS) ⎥ + α UR(2.105)(1 − α)∂xj ⎢⎣∂xj ⎥⎦4 DtD C ∂ ⎡∂ε⎤ ⎡∂ ⎤0ε ∂ ∂ Us ε0UiUijε = ⎢ − + ⎥ + ⎢+ − ⎥0(1 α)(τtk0τbkS) C1ενt( ) C2εε0(2.106)Dt (1 −α)∂xj ⎢⎣∂xj ⎥⎦k0⎢ ∂xj∂xj∂xi⎣⎥⎦avec νtla viscosité turbulente définie par l’équation (2.103), τ tl'échelle <strong>de</strong> tempsassociée à la partie turbulente <strong>et</strong> τ bl'échelle <strong>de</strong> temps caractéristique <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong>s43


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesbulles. Les constantes <strong>du</strong> modèle sont les mêmes que celles <strong>du</strong> modèle monophasiquestandard, Csk= 0. 11, Csε= 0. 15 , C1 ε= 1. 44 <strong>et</strong> C2 ε= 1. 92 . Elles ont permis <strong>de</strong> simuleravec succès différentes configurations d’écoulements turbulents à bulles.Modèlek − k s− ωLes équations <strong>du</strong> modèle k − k s− ω sont écrites en procédant à la décomposition <strong>de</strong> lafréquence en fréquence associée à la turbulence <strong>de</strong> cisaillement ω0<strong>et</strong> en fréquence propreassociée à la turbulence in<strong>du</strong>ite par les bulles ωb:ω = ω +(2.107)0αω bε03 CURDavec ω0= <strong>et</strong> ωb=.k 2 C d0MC<strong>et</strong>te décomposition revient en quelques sortes à prendre en compte une échelle <strong>de</strong> tempssupplémentaire, ce qui fournit une formulation d’une viscosité turbulente diphasiqueanalogue à celle établie dans le modèle k − k s− ε0. Compte tenu <strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong>l’énergie cinétique turbulente en partie turbulente <strong>et</strong> pseudo-turbulente, la viscositéturbulente s’exprime, sous la forme suivante :νkkk1+ks0 0t= =(2.108)ω ω ω0b1+αω0Les équations <strong>de</strong> transport <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> turbulence diphasiqueBellakhal <strong>et</strong> al. (2004-b):k − k s− ω s'écrivent,DDtDDtDDtkkωC∂⎡kk∂ k⎤sk0 S 0i i j *0= ⎢( 1−α)(+ ) ⎥ + νt( + ) − β k0ω0 (2.109)(1 −α)∂ xjω0ωb∂ xj∂ xj∂ xj∂ xiC∂⎢⎣⎥⎦∂U∂U∂U⎡2k k ∂ k ⎤S 1 D( 1⎥ + α UR(2.110)⎢⎣∂ xj ⎥⎦4 Dtsk0 SS= ⎢ − α )( + )(1 − α)∂ xjω0ωbC∂⎡∂ε⎤sε0 S 0i j i 20=⎢( 1−α)(+ ) ⎥ + λ(+ ) − β ω0(2.111)(1 −α)∂ xjω0ωb∂ xj∂ xj∂ xi∂ xj⎢⎣kkLes constantes <strong>du</strong> modèle sont les mêmes que celles <strong>du</strong> modèle monophasique, (Wilcox,1988) : λ = 0. 55 , β = 0. 075 <strong>et</strong> β ∗ = 0. 09 .⎥⎦∂U∂U∂U44


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles2.5.6 Discussion sur les modèles <strong>de</strong> viscosité turbulenteEn écoulement à bulles, ces développements menés en collaboration entre l’ENIT <strong>et</strong>l’IMFT, ont permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce que les ferm<strong>et</strong>ures doivent tenir compte d'unemanière intrinsèque <strong>de</strong>s interactions interfaciales <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs eff<strong>et</strong>s sur les différentsmécanismes <strong>de</strong> la turbulence.Dans la formulation directe <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> turbulence au premier ordre que l’on trouvedans la littérature, les modifications intro<strong>du</strong>ites se sont avérées insuffisantes pourreprésenter <strong>de</strong> manière précise la structure <strong>de</strong> la turbulence. Elles sont inadaptées pourreprésenter les mécanismes <strong>de</strong> redistribution en particulier lorsque ces mécanismes sontaltérés par la présence <strong>de</strong>s interfaces.Certains auteurs ont ainsi intro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> manière directe <strong>de</strong>s décompositions d’échelles dans<strong>de</strong>s modèles au premier ordre (Sato & Sekoguchi, 1975 ; Sato <strong>et</strong> al., 1981 ; Lopez <strong>de</strong>Bertodano <strong>et</strong> al., 1994 ; Troshko & Hassan, 2001). Sato & Sekoguchi (1975) proposentainsi une décomposition <strong>de</strong> la viscosité turbulente <strong>de</strong> l’écoulement diphasique en <strong>de</strong>uxcontributions : une viscosité turbulente <strong>de</strong> « l’écoulement monophasique » ( νt m) <strong>et</strong> uneviscosité turbulente in<strong>du</strong>ite par les bulles ( νB) exprimée algébriquement à partir <strong>de</strong>l’analyse dimensionnelle en fonction <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs caractéristiques <strong>de</strong>s bulles :dνB= cbαGUR(2.112)2où cbest une constante fixée d'une manière empirique à la valeur 1.2.Sato <strong>et</strong> al. (1981) ont extrapolé c<strong>et</strong>te analyse en décomposant les fluctuations <strong>de</strong> vitesseen <strong>de</strong>ux contributions statistiquement indépendantes : une fluctuation dite« monophasique » <strong>et</strong> une fluctuation associée aux perturbations in<strong>du</strong>ites par les bulles.L’énergie cinétique turbulente dans le liqui<strong>de</strong> s’écrit alors comme la somme <strong>de</strong> l’énergi<strong>et</strong>urbulente « monophasique » ( kL0) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’énergie d’agitation in<strong>du</strong>ite par l’agitation <strong>de</strong>sbulles ( kLb).Avec ou sans décomposition <strong>de</strong> l’énergie cinétique turbulente <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>, l’intro<strong>du</strong>ctiond’une viscosité turbulente <strong>du</strong>e aux bulles revient à intro<strong>du</strong>ire une nouvelle échelle d<strong>et</strong>emps dans le calcul <strong>de</strong> la viscosité turbulente. En eff<strong>et</strong>, en exprimant l'énergie turbulentein<strong>du</strong>ite par l'agitation <strong>de</strong>s bulles k Lbselon la solution analytique <strong>de</strong> Biesheuvel & Van21Wijingaar<strong>de</strong>n (1984) en écoulement potentiel homogène kLb= αU R, la viscosité4turbulente dans le modèle <strong>de</strong> Sato <strong>et</strong> al. (1981) en écoulement diphasique pourrait sem<strong>et</strong>tre sous la forme :dνt= νt0+ cbαGUR= cμ τtkL0+ cbτbk2Lb(2.113)45


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesOù τt<strong>et</strong> τbreprésentent les <strong>de</strong>ux échelles <strong>de</strong> temps données par les relations suivantes :kL= <strong>et</strong>ε0τtdτb≈ (2.114)URLe modèle <strong>de</strong> Sato <strong>et</strong> al. (1981) a été repris dans le modèle ( k , ε ) <strong>de</strong> Lopez <strong>de</strong> Bertodano<strong>et</strong> al. (1994) <strong>et</strong> testé dans le co<strong>de</strong> Melodif (Roig, 1993). Il a également été utilisé pourbâtir un modèle <strong>de</strong> sous maille pour la simulation LES d’écoulements à bulles (Lakehal <strong>et</strong>al., 2002).Dans son analyse <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> turbulence, Bellakhal (2005) montre que les modèles aupremier ordre qui s’appuient sur une double décomposition <strong>de</strong> la viscosité turbulente <strong>du</strong>type <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> Sato <strong>et</strong> al. (1981) ne peuvent qu'augmenter la pro<strong>du</strong>ction par les gradientmoyens <strong>et</strong> sont donc incapables <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> manière systématique l'atténuation <strong>de</strong> laturbulence observée dans plusieurs expériences d'écoulements à bulles (Wang <strong>et</strong> al.,1987 ; Lee <strong>et</strong> al., 1989 ; Liu & Bankoff, 1990 ; Serizawa <strong>et</strong> al., 1992). En particulier lemodèle <strong>de</strong> Sato <strong>et</strong> al. (1981) pro<strong>du</strong>irait pour <strong>de</strong>s écoulements à bulles uniformémentcisaillés, <strong>de</strong>s frottements turbulents toujours plus importants que ceux obtenus enécoulement monophasique avec le même gradient <strong>de</strong> vitesse ce qui ne concor<strong>de</strong> pas avecles résultats expérimentaux <strong>de</strong> Lance <strong>et</strong> al. (1991).2.5.7 Discussion sur la pseudo-turbulenceL’une <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> la turbulence dans les écoulements à bullesconcerne l’hypothèse <strong>de</strong> l’équilibre <strong>de</strong> la turbulence dans les sillages <strong>de</strong>s bulles (Lance &Bataille, 1991 ; Lance <strong>et</strong> al., 1991). La turbulence dans les sillages n’apparaît pas dans l<strong>et</strong>erme source interfacial <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s corrélations turbulentes puisque lebilan entre la pro<strong>du</strong>ction par la traînée <strong>et</strong> la dissipation dans les sillages est supposé nul.Les termes sources <strong>de</strong> la turbulence in<strong>du</strong>ite par les bulles qui apparaissent dans leséquations <strong>de</strong> transport sont alors associés aux seuls eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> masse ajoutée (Lance <strong>et</strong> al.,1991 ; Lopez <strong>de</strong> Bertodano <strong>et</strong> al., 1994 ; Chahed <strong>et</strong> al., 2003).Dans <strong>de</strong>s situations où le mouvement relatif est fortement accéléré, ces termes sourcessont capables <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s montants d’énergie cinétique pseudo-turbulente réalistes dèslors que le rôle <strong>de</strong>s sillages n’est pas trop important. Ainsi, le modèle a permis <strong>de</strong> simulerprécisément les expériences <strong>de</strong> turbulence <strong>de</strong> grille <strong>de</strong> Lance & Bataille (1991), enprenant en compte les eff<strong>et</strong>s d’accélération <strong>du</strong> mouvement relatif en entrée <strong>de</strong> la veine <strong>de</strong>mesure (Chahed <strong>et</strong> al., 2003), <strong>et</strong> pour <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> jusqu’à 2%. Mais il est clair quepour <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> plus élevés, ou pour <strong>de</strong>s régimes d’écoulements à bulles fortementmarqués par la présence <strong>de</strong> sillages instationnaires ou turbulents, il faut faire réapparaîtredans le modèle la signature <strong>de</strong> ces sillages que la mesure <strong>de</strong> l’énergie cinétiqued’agitation restitue. Les expériences <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) <strong>et</strong> <strong>de</strong> Garnier <strong>et</strong> al.(2002) montrent ainsi, en écoulement homogène sans turbulence, que le modèle d'énergie46


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullespseudo-turbulente basé sur la solution potentielle qui génère <strong>de</strong> l'énergie cinétique in<strong>du</strong>itepar les bulles par les seuls eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> masse ajoutée est incompl<strong>et</strong> pour lesécoulement à taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> relativement élevés.Chahed <strong>et</strong> al. (2004) ont ainsi proposé <strong>de</strong> prendre en compte ces eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> sillage enconsidérant que l’énergie cinétique totale in<strong>du</strong>ite par les bulles k BIest la somme <strong>de</strong>l'énergie pro<strong>du</strong>ite dans le sillage k WT<strong>et</strong> <strong>de</strong> la pseudo-turbulence engendrée par les eff<strong>et</strong>s<strong>de</strong> masse ajoutée kS:k = k + k(2.115)BISWToù kSest l’énergie cinétique pro<strong>du</strong>ite par la masse ajoutée dans le mouvement relatifmoyen. En écoulement homogène kSest donnée par la solution <strong>de</strong> l’écoulement potentiel<strong>de</strong> Biesheuvel & Wijngaar<strong>de</strong>n (1984) :1 2kS= αU R(2.116)4En extrapolant la solution auto-similaire <strong>de</strong> l’énergie cinétique turbulente dans le sillagelointain d’une bulle isolée à celui d’une bulle évoluant en milieu confiné, Chahed <strong>et</strong> al.(2004) expriment ainsi l’énergie cinétique turbulente intégrée dans l’espace inter-bullespar :kWT=1−3 1ηα3( + 1) −14 3.7523 2 4mαπ χ mU3R0RETη (1 − α)(2.117)13⎡πRappelons que6 ⎥ ⎤η = ⎢, que γ est le coefficient d'aplatissement défini par le rapport <strong>de</strong>⎣ ⎦la longueur <strong>du</strong> p<strong>et</strong>it axe sur celle <strong>du</strong> grand axe, que R ETest le nombre <strong>de</strong> Reynoldsturbulent, UR0<strong>et</strong> URsont respectivement la vitesse limite d’une bulle en ascension libre<strong>et</strong> la vitesse relative dans l’écoulement diphasique à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> donnée par laformulation (2.61).C<strong>et</strong>te formulation a été confrontée aux données expérimentales <strong>de</strong> Garnier <strong>et</strong> al. (2002),la comparaison indique une excellente concordance jusqu’à <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>15%. Rappelons qu’au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te valeur, la distance inter-bulle <strong>de</strong>vient trop faible pourque la représentation même <strong>du</strong> sillage confiné ait un sens.Il est intéressant <strong>de</strong> remarquer, que l’énergie cinétique est normée par0 RU . C’est unrésultat qui est en accord avec les expériences <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) quiindiquent que c’est en eff<strong>et</strong> la vitesse <strong>du</strong> champ lointain qui normalise bien l’énergiecinétique turbulente in<strong>du</strong>ite par les bulles.47


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles2.5.8 Agitation <strong>de</strong>s bullesCe paragraphe est consacré à l’analyse <strong>de</strong> la réponse <strong>du</strong> mouvement barycentrique d’unebulle aux fluctuations <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> la phase continue. La modélisation <strong>de</strong> ce phénomèneest l’un <strong>de</strong>s éléments clés <strong>de</strong> la ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong>s équations dans un modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s.On peut i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>ux termes qui doivent être modélisés : le tenseur <strong>de</strong>s contraintes' 'turbulentes dans la phase dispersée uGiu Gj<strong>et</strong> éventuellement, selon le choix d’écriture <strong>de</strong>la force <strong>de</strong> masse ajoutée, le tenseur <strong>de</strong> co-variance entre les fluctuations <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>' '<strong>de</strong>ux phases u .Liu GjD’une manière générale, on cherche à exprimer ces termes en fonction <strong>de</strong>s paramètres' 'statistiques <strong>de</strong> la turbulence <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> à savoir les contraintes <strong>de</strong> Reynolds u . DansLiu Ljc<strong>et</strong>te analyse on considère la modélisation <strong>de</strong>u <strong>et</strong> la modélisation se limite aux' 'Giu Gj'2termes diagonaux <strong>de</strong> ce tenseur uGi. Ces termes peuvent être exprimés en fonction <strong>de</strong>s'2contraintes turbulentes <strong>de</strong> la phase continue uLice qui amène à intro<strong>du</strong>ire un tenseur <strong>de</strong>réponse C d’une bulle à la turbulence <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> :'2Gitijtiju = C u(2.121-a)'2LiSous certaines hypothèses, on peut relier la fluctuation <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> la bulle dans unedirection <strong>de</strong> vitesse aux fluctuations <strong>de</strong> vitesse <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> dans la même direction <strong>et</strong> l<strong>et</strong>enseur <strong>de</strong> réponse est donc diagonal :u = C u(2.122-b)'2Giti'2LiPlusieurs métho<strong>de</strong>s ont été développées pour relier le tenseur <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> vitessed’une bulle à celui <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> la phase continue. Tchen (1947) fut lepremier à développer une métho<strong>de</strong> qui se base sur une transformation <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong>l’équation <strong>de</strong> trajectoire, ce qui perm<strong>et</strong> d’obtenir une réponse dans le domaine fréquentiel,à condition <strong>de</strong> se donner en outre le spectre turbulent <strong>de</strong>s excitations <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong>sinclusions.Tchen (1947) a développé c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> sous <strong>de</strong>s hypothèses restrictives :1. la traînée suit une loi linéaire,2. la turbulence est homogène <strong>et</strong> stationnaire dans un domaine d’éten<strong>du</strong>e infinie,3. dB


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesL’extension <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te théorie, développée dans le cadre d’écoulements turbulentshomogènes <strong>et</strong> stationnaires, perm<strong>et</strong> à d’autres auteurs (Hinze, 1975 ; Deutsch, 1992) <strong>de</strong>proposer d’autres métho<strong>de</strong>s dans le but <strong>de</strong> limiter ces hypothèses, en particulier pourl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s écoulements diphasiques à bulles. Deutsch (1992) ne r<strong>et</strong>ient que les <strong>de</strong>uxpremières hypothèses c'est-à-dire que la bulle n’a pas besoin <strong>de</strong> suivre les mêmesparticules <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> dans son mouvement. C<strong>et</strong>te extension, à <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong>UGi−ULidBbulle Re =plus élevés, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> tenir compte <strong>du</strong> mouvement relatif <strong>de</strong>sνbulles par rapport aux structures turbulentes.Si on note u <strong>et</strong> v les composantes longitudinale (selon la direction verticale x) <strong>et</strong>transversale (direction y) <strong>de</strong> la vitesse, les termes diagonaux <strong>de</strong>s tensions <strong>de</strong> Reynolds <strong>du</strong>gaz sont exprimées en fonction <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> la phase continue sous la forme :′Gu′G= C u′11 LuL; vGv′G= C v′Lv′Lu ′′22; (2.123-a)Les coefficients C11<strong>et</strong> C22sont exprimés conformément à la théorie <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>Tchen-Hinze en turbulence homogène isotrope par les relations suivantes :Cb+ τ2r11= C22= avec1+τrb =1+CAρG+ CρA1+C≈CAAρG+ CAτt; τr= <strong>et</strong> τp= ρ (2.123-b)τ 3 CpD uR4 dLa théorie <strong>de</strong> Tchen-Hinze perm<strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> prendre en compte la réponse différente <strong>de</strong>sτtbulles à l’agitation turbulente quand le rapport τr= varie.τDans un écoulement homogène in<strong>du</strong>it par l’ascension d’un nuage <strong>de</strong> bulles, le coefficientC11a été mesuré par Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) pour <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 0.3 à 14%.C’est une fonction qui décroît rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>puis une valeur proche <strong>de</strong> 9 pour atteindrequasiment la valeur asymptotique 1 dès les taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 à 4 %. Le coefficient C11estdonc bien compris entre les valeurs limites <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> Tchen-Hinze pour τr→ 0 <strong>et</strong>τr→ ∞ . Mais la théorie <strong>de</strong> Tchen-Hinze ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire l’évolution <strong>de</strong>C11(α). Le manque <strong>de</strong> connaissance sur les échelles <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> l’agitation in<strong>du</strong>ite parles bulles, ou sur une éventuelle modification <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> la trajectoire <strong>du</strong>e à <strong>de</strong>sforces d’interactions entre bulles rend en eff<strong>et</strong> toute analyse délicate.Dans les écoulements turbulents à bulles, lorsque la turbulence est fortement modifiée parles bulles, une théorie <strong>de</strong> la dispersion reste certainement à bâtir.p49


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bulles2.6 Transport <strong>de</strong> scalaire en milieu diphasique2.6.1 Etat <strong>de</strong>s lieux en milieu diphasique' 'Le terme <strong>de</strong> transport turbulent <strong>du</strong> scalaire cLu Liqui apparaît dans l’équation <strong>de</strong> transport<strong>de</strong> la concentration (2.36) nécessite une modélisation. Dans une turbulence avec couplageinverse fort dû aux bulles, il n’y a pas, à notre connaissance d’expériences physiques ounumériques, qui perm<strong>et</strong>tent d’éluci<strong>de</strong>r les mécanismes <strong>de</strong> transport. En fait, il n’existeque quelques travaux essentiellement dans une turbulence in<strong>du</strong>ite par l’ascension d’unnuage <strong>de</strong> bulles sans turbulence préalable à l’injection <strong>de</strong>s bulles.De rares expériences abor<strong>de</strong>nt les mécanismes <strong>de</strong> mélange dans <strong>de</strong>s écoulements à bulles.On peut noter que dans un écoulement uniforme en présence <strong>de</strong> très faibles taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>αG≅ 0.2% , Mareuge & Lance (1995) démontrent une efficacité <strong>de</strong> mélange remarquablegénérée par les bulles, ainsi qu’une anisotropie marquée <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> mélange avec cefaible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. En eff<strong>et</strong>, les auteurs montrent que le rapport entre la diffusiontransversale <strong>et</strong> la diffusion longitudinale est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2. Au sein d’un nuage <strong>de</strong> bulles<strong>et</strong> à grand nombre <strong>de</strong> Schmidt, c<strong>et</strong>te dispersion résulte <strong>de</strong> plusieurs mécanismes dont onpeut donner une <strong>de</strong>scription qualitative en suivant la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> White & Nepf (2003)pour un écoulement au travers d’un réseau <strong>de</strong>s cylindres fixes. Au cours <strong>de</strong> son transportà travers le nuage <strong>de</strong>s bulles, une molécule <strong>du</strong> scalaire va traverser <strong>de</strong>s zonesd’écoulements différents : le scalaire peut être capturé par <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> recirculationsinstationnaires proches <strong>de</strong>s interfaces, avant d’être largué ultérieurement ; ensuite, il estégalement transporté dans le champs <strong>de</strong>s vitesses aléatoires qui comporte à la fois <strong>de</strong>ssillages moyens <strong>et</strong> <strong>de</strong>s fluctuations interstitielles éloignées <strong>de</strong>s bulles. Selon leursparcours différentiés au travers d’une distribution spatiale <strong>de</strong> perturbations contrastées,les molécules <strong>du</strong> traceur vont ainsi être dispersées.De nouvelles expériences qui étudient le mélange <strong>et</strong> le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans un<strong>et</strong>urbulence homogène, avec un taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> modéré 0.3≤ α G≤ 12%ont été menées àl’IMFT (Abbas, 2004). Ces expériences ont été réalisées sur le dispositif expérimentalque nous avons utilisé <strong>du</strong>rant ma thèse. Et j’ai formé M. Abbas à l’utilisation <strong>de</strong>sdifférentes techniques <strong>de</strong> mesures nécessaires à son étu<strong>de</strong>. L’écoulement étudié esthomogène <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue hydrodynamique, mais un gradient <strong>de</strong> concentration enoxygène dissous dans l’eau s’y développe, en raison d’une injection particulière <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxpopulations <strong>de</strong> bulles <strong>de</strong> gaz distincts : <strong>de</strong> l’air dans une première moitié <strong>de</strong> l’écoulementhomogène <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’oxygène pur dans l’autre moitié. Du point <strong>de</strong> vue hydrodynamique, ces<strong>de</strong>ux populations <strong>de</strong> bulles sont i<strong>de</strong>ntiques (diamètres <strong>et</strong> vitesses relatives i<strong>de</strong>ntiques),ainsi une différence <strong>de</strong> flux d’oxygène vers la phase liqui<strong>de</strong> entre les <strong>de</strong>ux populations estengendrée par la différence <strong>de</strong> pression partielle d’oxygène dans la phase gazeuse. Dansces expériences, une base <strong>de</strong> données complète a été obtenue pour <strong>de</strong>s fractions50


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesvolumiques <strong>de</strong> gaz 0.3≤ α G≤ 12%. Les distributions transversales <strong>de</strong> la concentrationmoyenne en oxygène dissous C ( x,y)sont comparées à la solution d’un modèleanalytique développé qui prend en compte la convection, le terme source interfacial <strong>et</strong> ladiffusion par les mouvements in<strong>du</strong>its par les bulles selon une loi <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> type loi<strong>de</strong> Fick. La comparaison entre la solution analytique <strong>de</strong> ce modèle <strong>et</strong> les mesuresexpérimentales a permis l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>du</strong> modèles tels que l<strong>et</strong>coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> k La <strong>et</strong> le terme <strong>de</strong> diffusion transversale dû aux bulles DB.tMalgré la dispersion <strong>de</strong>s résultats, l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> DBest toujours largement-9 2 −2supérieure à la diffusivité moléculaire ( D m , O 2= 2.1⋅10m s ), <strong>et</strong> les résultats montrenttune évolution non monotone <strong>de</strong> DB( α G) qui croît jusqu’à αG≈ 0. 3%, puis décroît. A <strong>de</strong>sfaibles taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, ces résultats sont compatibles avec ceux <strong>de</strong> Mareuge & Lance(1995).On comprend aussi que la dispersion d’un scalaire dans un réseau <strong>de</strong> bulles dépen<strong>de</strong>, nonseulement <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> mais aussi <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> Reynolds, <strong>de</strong> Weber <strong>et</strong> <strong>de</strong> Schmidt.Sato <strong>et</strong> al. (1981) avaient proposé, sur la base d’un raisonnement d’échelles, uncoefficient <strong>de</strong> dispersion supposé isotrope <strong>et</strong> proportionnel au taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> :tDB= c 1αURdB, où c = 0. 16 . Eames & Bush (1999) ont développé un modèle analytiqueen écoulement potentiel dilué qui prédit que le coefficient <strong>de</strong> dispersion longitudinale àttravers un réseau aléatoire <strong>de</strong>s bulles sphériques s’écrit : DB= c 2αCMURdB, avecc = 0.17 <strong>et</strong> 2CMle coefficient <strong>de</strong> masse ajoutée. Mareuge & Lance (1995) ont proposéaussi un modèle <strong>de</strong> dispersion longitudinale en écoulement potentiel. Ce modèle tra<strong>du</strong>it ladispersion générée par le passage aléatoire <strong>de</strong> bulles qui sont supposées entraîner <strong>de</strong>rrièreelles une masse <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>, équivalente à la masse ajoutée. Ce modèle est semblable aumodèle <strong>de</strong> Eames & Bush (1999). Ces trois modèles ne perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver lesmesures expérimentales parce qu’ils ne prennent en compte que les eff<strong>et</strong>s potentiels.Pour les écoulements à bulles, on voit donc qu’une modélisation <strong>de</strong> la diffusion estcertainement encore loin <strong>de</strong> portée. Mais on comprend aussi qu’interviendront dans ladiffusion à la fois <strong>de</strong>s échelles caractérisant la turbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong>s échelles caractéristiques<strong>du</strong> mouvement relatif <strong>de</strong>s bulles. Ces échelles seront en compétition ou interagiront dansle mélange <strong>et</strong> le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse. Pour faire apparaître le poids relatif <strong>de</strong> ces échelles' 'dans la modélisation <strong>du</strong> flux turbulent c Lu Li, il faudrait adopter une démarche similaire àcelle qui a permis à Chahed (1999) <strong>de</strong> modéliser la diffusion turbulente <strong>de</strong> k <strong>et</strong> ε(équations 2.104-2.106).Dans ce travail, on a pris la diffusion <strong>du</strong> scalaire égale à la diffusion <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs <strong>du</strong>modèle <strong>de</strong> turbulence qui s’écrit sous la forme :Dtcsc( τ k + τ k )= C0(2.124)tbS51


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullesUne étape plus poussée consisterait à reprendre l’étu<strong>de</strong> au second ordre <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong>' 'transport <strong>de</strong>s flux turbulents c Lu Li<strong>et</strong> <strong>de</strong> la variance <strong>du</strong> scalaire c ' 2Len écoulementdiphasique. Mais il faut avouer qu’on a peu d’informations aujourd’hui sur les différents' ' '2termes clefs <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> c <strong>et</strong> cLpour mener une telle démarche à son terme.Lu LiCependant, pour commencer à réfléchir aux mécanismes <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> façon pluspoussée, <strong>et</strong> même si ce travail n’est pas dans l’axe principal <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse, on a menél’analyse en écoulement monophasique afin d’examiner comment à partir <strong>de</strong>s équationsd’ordre 2 on peut intro<strong>du</strong>ire les échelles naturelles <strong>de</strong> l’agitation turbulente dans laferm<strong>et</strong>ure d’une diffusivité. On verra notamment qu’en écoulement monophasique, uneνttelle démarche perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> voir en quoi la ferm<strong>et</strong>ure Dt= n’est qu’une approximation,σc<strong>et</strong> <strong>de</strong> voir que <strong>de</strong>s échelles issues <strong>de</strong>s équations au second ordre peuvent apparaître <strong>de</strong>manière naturelle.2.6.2 En milieu monophasiqueNous avons évoqué dans le paragraphe précè<strong>de</strong>nt les difficultés <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> ladiffusion turbulente <strong>de</strong> la concentration en écoulement diphasique. C<strong>et</strong>te difficulté rési<strong>de</strong>dans le fait <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong>s nouvelles échelles <strong>de</strong> temps caractéristiques dans lamodélisation <strong>de</strong>s écoulements diphasiques. Ces échelles sont propres à ces écoulementsdiphasiques, ils dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> la turbulence en général mais dépen<strong>de</strong>ntégalement <strong>de</strong>s échelles propres qui caractérisent la bulle <strong>et</strong> son mouvement relatif. Le but<strong>de</strong> ce paragraphe consiste à étudier le transport d’un scalaire passif en écoulementmonophasique afin <strong>de</strong> comprendre comment apparaissent dans un modèle statistique leséchelles <strong>du</strong> mouvement fluctuant qui contrôlent le transport. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> peut perm<strong>et</strong>tre àterme l’extrapolation <strong>de</strong> la démarche aux écoulements diphasiques à bulles en intégrantles échelles <strong>de</strong> la turbulence spécifiques à ces écoulements.C<strong>et</strong>te analyse qui a fait l’obj<strong>et</strong> d’un travail personnel <strong>du</strong>rant ma thèse, mais qui ne perm<strong>et</strong>pas, à ce jour, d’amener <strong>de</strong>s avancées sur la modélisation <strong>de</strong> la diffusion turbulente enécoulement à bulles est reportée en annexe.2.7 Conclusions <strong>du</strong> chapitre 2Nous avons présenté dans ce chapitre la démarche <strong>de</strong> modélisation eulérienne à <strong>de</strong>uxflui<strong>de</strong>s à bulles. Après avoir écrit les équations moyennées <strong>de</strong> bilans <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong> quantité<strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport d’un scalaire passif pour chaque phase, nous avons posé leproblème <strong>de</strong> la ferm<strong>et</strong>ure <strong>du</strong> système d’équations. Les hypothèses adoptées dans ce travailont été décrites. Le problème <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure concerne la modélisation <strong>de</strong>s tenseurs <strong>de</strong>s52


Chapitre 2: Modélisation à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements à bullescontraintes turbulentes, le flux turbulent <strong>de</strong> la concentration <strong>et</strong> les termes d’échangesinterfaciaux <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> <strong>de</strong> concentration. Une étu<strong>de</strong> bibliographiquedétaillée <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure qu’on trouve dans la littérature a permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en avantles mécanismes importants à prendre en compte, ainsi que le manque <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong>référence notamment sur le transport turbulent <strong>de</strong> masse en écoulement à bulles.53


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsChapitre 3 :Expérimentation <strong>et</strong> résultats3.1 Intro<strong>du</strong>ctionDans ce chapitre nous décrivons le dispositif expérimental ainsi que la métrologie utiliséepour explorer les écoulements diphasiques étudiés, avant d’abor<strong>de</strong>r l’analyse <strong>de</strong>s résultatsissus <strong>de</strong>s investigations expérimentales que nous avons menées. Ce dispositifexpérimental a été conçu pour réaliser <strong>de</strong>s écoulements diphasiques gaz-liqui<strong>de</strong> à bullesprésentant <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> modérés (Larue <strong>de</strong> Tournemine, 2001). Il s’agitd’écoulements ascendants verticaux. On s'intéresse plus précisément dans ce travail àl’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans un écoulement turbulent diphasique eau-oxygène d<strong>et</strong>ype zone <strong>de</strong> mélange soumise à <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> flottabilité. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> flottabilité estobtenu en imposant un contraste <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> en entrée <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> mélange. Deuxcas d’écoulements contrastés ont été étudiés : une injection d’un faible débit d’oxygènedans la partie à faible vitesse d’une part, <strong>et</strong> une injection d’un fort débit d’oxygène dans lapartie forte vitesse d’autre part. L’installation perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> couvrir les gammes <strong>de</strong>paramètres <strong>de</strong> fonctionnement suivantes : le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> moyen peut aller jusqu’à 25%,la vitesse moyenne <strong>de</strong> la phase continue est inférieure à 1.3 m/s <strong>et</strong> les bulles sont <strong>de</strong> taillemillimétrique. La métrologie adaptée pour mesurer les vitesses <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> estl’anémométrie thermique à film chaud. Elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> décrire la phase continue : vitessemoyenne, vitesse RMS <strong>et</strong> moments statistiques d’ordre supérieur à 2. Le film chaud a étécalibré à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’anémométrie laser à eff<strong>et</strong> Doppler dans un écoulement monophasiquepuisque un faisceau laser ne peut traverser l’écoulement diphasique à cause <strong>de</strong>s multiplesréflexions aux interfaces <strong>de</strong>s bulles. Pour déterminer les caractéristiqueshydrodynamiques liées à la phase dispersée, nous avons utilisé une son<strong>de</strong> à fibresoptiques qui nous a permis d’obtenir le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> local, les vitesses <strong>de</strong>s bulles ainsi queleurs diamètres. Enfin, nous avons utilisé une microson<strong>de</strong> à oxygène pour déterminer lesconcentrations moyennes locales en oxygène dissous dans la phase continue.Ce chapitre contient <strong>de</strong>ux parties. Dans la première partie, on présente le dispositifexpérimental, la métrologie adoptée <strong>et</strong> le traitement <strong>de</strong>s signaux issus <strong>de</strong>s différentes54


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsson<strong>de</strong>s. Dans la <strong>de</strong>uxième partie on présente les <strong>de</strong>ux cas d’étu<strong>de</strong>, puis on discute lesrésultats expérimentaux. C<strong>et</strong>te discussion repose sur l’analyse <strong>du</strong> développement <strong>de</strong>l’écoulement décrit par <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs statistiques.3.2 Description <strong>de</strong> l’installation expérimentale3.2.1 Installation expérimentaleLes expériences sont faites dans une installation expérimentale développée <strong>du</strong>rant la thèse<strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001). C<strong>et</strong>te installation a été conçue pour réaliser <strong>de</strong>sécoulements diphasiques gaz liqui<strong>de</strong> à bulle jusqu’à <strong>de</strong> fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Deux typesd’écoulements ascendants peuvent être réalisés dans c<strong>et</strong>te installation : un écoulementhomogène <strong>et</strong> un écoulement <strong>de</strong> type couche <strong>de</strong> mélange avec flottabilité. L’installationcomporte une veine <strong>de</strong> mesure, en plexiglas, <strong>de</strong> hauteur 3.1 m <strong>et</strong> <strong>de</strong> section rectangulaire(15 cm x 30 cm) (Figure 3.1). C<strong>et</strong>te veine est alimentée par <strong>de</strong>ux circuits d’eauindépendants <strong>et</strong> par <strong>de</strong>ux circuits <strong>de</strong> gaz également indépendants. Les circuits d’eaufonctionnent en boucle fermée à partir d’une cuve souterraine <strong>de</strong> capacité 400 m 3 . Grâce àsa gran<strong>de</strong> inertie thermique, c<strong>et</strong>te cuve perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> maintenir une température <strong>de</strong> l’eaustable <strong>du</strong>rant une journée (0.2°C <strong>de</strong> variation).Une cuve <strong>de</strong> tranquillisation précè<strong>de</strong> la veine <strong>de</strong> mesure. Elle est prolongée par un2convergent dont la section inférieure a pour dimension ( 0.8 x 1m ) <strong>et</strong> la section2supérieure ( 0.30 x 0.15 m ). Une plaque verticale sépare c<strong>et</strong>te cuve ainsi que leconvergent en <strong>de</strong>ux caissons alimentés <strong>de</strong> manière indépendante en eau <strong>et</strong> en air.L’épaisseur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te plaque est <strong>de</strong> 2.5 mm. Une première grille (Coefficient <strong>de</strong> passage32%, trous <strong>de</strong> 8 mm <strong>de</strong> diamètre) est installée entre la cuve <strong>et</strong> le convergent pour «casser»les éventuels mouvements à gran<strong>de</strong> échelle qui pourraient avoir lieu dans la cuve.Un carter situé sur le côté <strong>de</strong> la veine <strong>de</strong> mesure abrite les systèmes mécaniques quiperm<strong>et</strong>tent les déplacements horizontaux <strong>et</strong> verticaux <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s intrusives au sein <strong>du</strong>canal. Les trois son<strong>de</strong>s (film chaud, son<strong>de</strong> à fibre optique double <strong>et</strong> une microson<strong>de</strong> àoxygène) sont montées sur un porte son<strong>de</strong> en forme d’aile pour minimiser les eff<strong>et</strong>sd’interaction avec l’écoulement.Le système d’axe utilisé tout au long <strong>de</strong> ce travail est représenté sur la Figure 3.1.L’origine <strong>du</strong> repère coïnci<strong>de</strong> avec l’extrémité supérieure <strong>de</strong> la plaque <strong>de</strong> séparation, elleest centrée par rapport à l’envergure <strong>de</strong> la plaque. L’axe <strong>de</strong>s x est aligné avec la verticale<strong>et</strong> dirigé vers le haut. L’axe <strong>de</strong>s y est aligné avec l’horizontale, il est dirigé vers le carter<strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s. L’axe Oz correspond à un déplacement dans le sens <strong>de</strong> laprofon<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> canal.55


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsCuve supérieure0,6 mCarter :Déplacement <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s1,8 m3,1 mx0,30 m0,15 mCanalxyzPlaque <strong>de</strong>séparationGrille576 x 2 capillaires1 mNiveau<strong>du</strong> solInjectiond’airEau0,4 m1 m0,8 mFigure 3. 1 : Schéma <strong>du</strong> dispositif expérimental (Larue <strong>de</strong> Tournemine 2001)Le système d’injection <strong>du</strong> gaz (air ou oxygène) est i<strong>de</strong>ntique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cotés <strong>de</strong> la plaque<strong>de</strong> séparation. De chaque côté, il est constitué d’un réseau <strong>de</strong> 576 tubes d’alimentation quisont <strong>de</strong>s tubes capillaires <strong>de</strong> diamètre extérieur 1 mm <strong>et</strong> <strong>de</strong> diamètre intérieur 0.5 mm. Onnotera que le diamètre intérieur <strong>de</strong>s tubes capillaires est donc supérieur à celui employé<strong>du</strong>rant la thèse <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001). On a en eff<strong>et</strong> changé ces diamètres <strong>de</strong>0.33 mm à 0.5 mm au début <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse parce que le réseau <strong>de</strong> tubes précé<strong>de</strong>nt avait étébouché par <strong>de</strong> l’huile amenée par l’air issu <strong>du</strong> compresseur <strong>du</strong> laboratoire. L’extrémitésupérieure <strong>de</strong>s tubes capillaires est maintenue par <strong>de</strong>ux grilles (tissu à maille carrée,ouverture 1.06, diamètre <strong>du</strong> fil: 0.5 mm, pourcentage <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> : 46%) qui sont fixées ellesaussi à la plaque séparatrice. Ce système d’alimentation assure, en raison <strong>de</strong> la longueur<strong>de</strong>s capillaires, une régulation <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong>s capillaires. La lecture <strong>de</strong> débit <strong>du</strong> gaz est3assurée par l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux débitmètres Brooks à flotteur (<strong>de</strong> 0 à 5 m /h <strong>et</strong> <strong>de</strong> 5 à 30 m3 /h )accompagné d’un manomètre.L’avantage majeur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te installation est le contrôle indépendant <strong>de</strong> débits <strong>du</strong> gaz <strong>et</strong>débits <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>. Elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong><strong>et</strong>/ou <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> en entrée <strong>de</strong> la veine <strong>de</strong> mesure. Pour plus <strong>de</strong> détailssur ce dispositif expérimental <strong>et</strong> son fonctionnement on se réfèrera à la thèse <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong>Tournemine (2001).56


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats3.2.2 MétrologieDepuis les années 90, les techniques <strong>de</strong> mesure intrusives, pour déterminer lescaractéristiques hydrodynamiques locales <strong>de</strong>s écoulements diphasiques, sont utilisées àl’IMFT. La métrologie adaptée pour décrire la phase continue, lorsque la fractionvolumique <strong>du</strong> gaz est supérieure à 2%, est l’anémométrie thermique à film chaud. Elleperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mesurer la vitesse instantanée <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>. On a donc accès à la vitesse moyenne<strong>et</strong> à la turbulence dans la phase liqui<strong>de</strong> (moments statistiques d’ordre supérieur à 1). Uneson<strong>de</strong> à fibre optique double a été employée pour mesurer le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, les diamètres<strong>de</strong> bulles <strong>et</strong> la vitesse dans la phase dispersée. L’originalité <strong>de</strong> ce travail par rapport auxétu<strong>de</strong>s expérimentales antérieures au sein <strong>de</strong> l’IMFT, qui ont focalisé l’étu<strong>de</strong> surl’hydrodynamique dans les écoulements diphasiques, est <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en œuvre une nouvell<strong>et</strong>echnique <strong>de</strong> mesure locale <strong>de</strong> la concentration d’oxygène dissous dans un écoulementdiphasique en utilisant une microson<strong>de</strong> à oxygène. Ces trois techniques <strong>de</strong> mesures sontdécrites dans le paragraphe suivant.3.2.2.1 Anémométrie thermique à film chaudL'anémométrie à film chaud est une technique <strong>de</strong> mesure en un point fixe, faiblementintrusive. Son point fort est son excellente résolution spatiale <strong>et</strong> temporelle, qui en faitune technique <strong>de</strong> choix pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fluctuations turbulentes. De plus, pour <strong>de</strong>sécoulements diphasiques à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> on est obligé d’utiliser c<strong>et</strong>te technique car ilest impossible d’utiliser les techniques non intrusives, c’est la raison pour laquelle on achoisi c<strong>et</strong>te technique. L’anémométrie thermique à film chaud à température constante aété adaptée <strong>et</strong> utilisée dans plusieurs travaux effectués au laboratoire (Bel F’dhila, 1991 ;Roig, 1993 ; Larue <strong>de</strong> Tournemine, 2001) pour <strong>de</strong>s écoulements diphasiques à taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong> arrivant jusqu’au 15%.La son<strong>de</strong> à film chaud utilisée dans ces expériences est <strong>de</strong> type 55R11 <strong>de</strong> chez Dantec. Ils’agit d’une son<strong>de</strong> simple à film droit <strong>de</strong> diamètre 70 μ m <strong>et</strong> <strong>de</strong> longueur sensible 1.25mm. Elle est placée perpendiculairement à l’écoulement moyen, <strong>et</strong> donne donc accès à lavitesse verticale <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>. La son<strong>de</strong> est liée à un anémomètre <strong>du</strong> type Dantec (modèleStreamline 90N10). Le signal issu <strong>de</strong> l’anémométrie est numérisé par une carted’acquisition National Instruments AT-MIO 16 E10. Ensuite, le signal est enregistré surle disque <strong>de</strong> l’ordinateur. Le principe <strong>de</strong> la mesure par anémométrie thermique à filmchaud à température constante est bien détaillé par Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001). La loi <strong>de</strong>King perm<strong>et</strong> d’avoir une relation entre la tension E délivrée par l’anémomètre <strong>et</strong> la vitesse20.5moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>, donnée par : E = A + BU .Les <strong>de</strong>ux coefficients A <strong>et</strong> B sont, à température constante, <strong>de</strong>ux constantes obtenues parun étalonnage <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> à film chaud. Pour réaliser c<strong>et</strong> étalonnage, l’anémométrie laserà eff<strong>et</strong> Doppler est utilisée comme référence. Le laser, <strong>de</strong> type Spectra Physics type 107B57


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsHeNe, a une puissance <strong>de</strong> 25mW <strong>et</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>du</strong> faisceau est 632.8 nm. Legénérateur <strong>de</strong> fréquence, <strong>de</strong> type Disa 55N14 est connecté à un compteur Dantec 55L96.Pour étalonner correctement la son<strong>de</strong> il faut couvrir la plage <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> la vitesserencontrée dans l’écoulement (0.15 à 0.8m/s). Pour chaque expérience, le film chaud a étéétalonné <strong>de</strong>ux fois par jour. Durant l’étalonnage <strong>et</strong> au sein d’un écoulementmonophasique, le film chaud est placé à la même abscisse y que le laser mais plus haut <strong>de</strong>2 cm pour éviter toute interaction entre le film chaud <strong>et</strong> le faisceau <strong>du</strong> laser : c’est le filmchaud qui pourrait dégra<strong>de</strong>r la mesure laser si le volume <strong>de</strong> mesure était trop près <strong>de</strong> lason<strong>de</strong>. L’acquisition <strong>de</strong>s signaux <strong>du</strong> film chaud <strong>et</strong> <strong>de</strong> la sortie analogique <strong>du</strong> compteur sefait simultanément à la même fréquence d’échantillonnage <strong>et</strong> sur la même <strong>du</strong>rée. Ainsi onobtient une valeur <strong>de</strong> la tension moyenne <strong>du</strong> signal <strong>du</strong> film chaud correspondant à lavitesse moyenne <strong>de</strong> l’écoulement. Nous avons pris toutes les précautions nécessaires pourtravailler avec <strong>de</strong>s lois d’étalonnage stables dans le temps dans la mesure où la qualité <strong>de</strong>smesures dépend fortement <strong>de</strong> ce point.3.2.2.2 Son<strong>de</strong> à fibre optique doubleLa détermination <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> la phase dispersée (taux <strong>de</strong> présence, vitessephasique, diamètre <strong>de</strong>s bulles,…) est basée sur l’utilisation d’une son<strong>de</strong> à fibre optiquedouble. La discrimination <strong>de</strong>s phases repose sur la variation discrète <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong>réfraction entre les différents constituants <strong>de</strong> l’écoulement. La son<strong>de</strong> utilisée, ainsi que lemo<strong>du</strong>le optoélectronique sont <strong>de</strong> conception RBI. C’est une son<strong>de</strong> à <strong>de</strong>ux fibres optiquesen verre qui sont tenues par un tube en inox <strong>et</strong> qui se terminent en <strong>de</strong>ux pointes sensibles<strong>de</strong> dimension 40 μm. Ces <strong>de</strong>ux pointes sont distantes <strong>de</strong> 3.1 mm <strong>et</strong> elles sont alignéesavec la verticale. La tension délivrée par le mo<strong>du</strong>le est stockée sur le disque <strong>du</strong>r aprèsacquisition. Sur la figure 3.2, on présente les <strong>de</strong>ux signaux issus <strong>de</strong> la bi-son<strong>de</strong> optiquepris au sein d’un écoulement diphasique avec un taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2%.58


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats87voie 16tension (volt)54321voie 200 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10temps (s)Figure 3. 2: Signaux <strong>de</strong> son<strong>de</strong> à fibre optique double.3.2.2.3 La microson<strong>de</strong> à oxygèneLes <strong>de</strong>ux son<strong>de</strong>s présentées précé<strong>de</strong>mment ont été utilisées à plusieurs reprises aulaboratoire. Mais la nouveauté apportée dans ce travail est la mise en œuvre d’unenouvelle technique <strong>de</strong> mesure pour l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse au sein <strong>de</strong>s écoulementsdiphasiques à bulles. Ainsi une microson<strong>de</strong> à oxygène a été employée qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>mesurer la concentration moyenne d’oxygène dissous dans l’eau.La microson<strong>de</strong> à oxygène est <strong>de</strong> type Unisence OX25 (Figure 3.3). La microson<strong>de</strong> estconnectée à un boîtier <strong>de</strong> haute sensibilité <strong>de</strong> type Unisence PA2000. La microson<strong>de</strong> àoxygène est une son<strong>de</strong> électrochimique <strong>de</strong> type Clark, composée d’une ano<strong>de</strong> interne <strong>de</strong>référence d'Ag/AgCl <strong>et</strong> d’une catho<strong>de</strong> en Or. Le principe <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>temicroson<strong>de</strong> est basé sur une réaction <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction à la surface <strong>de</strong> la catho<strong>de</strong>. C<strong>et</strong>tecatho<strong>de</strong> est située à la pointe <strong>de</strong> la microson<strong>de</strong>, <strong>et</strong> est protégée par une membraneporeuse. C<strong>et</strong>te membrane est perméable au dioxygène mais imperméable à l'eau <strong>et</strong> auxions. Une tension <strong>de</strong> polarisation (d’environ 0.8 V) est appliquée entre les <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>spour assurer une mesure <strong>de</strong> l’oxygène. L’oxygène dissous en phase liqui<strong>de</strong> pénètre autravers <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te membrane puis est ré<strong>du</strong>it en eau par les électrons libérés à la catho<strong>de</strong>. Lecourant qui s’installe entre les <strong>de</strong>ux électro<strong>de</strong>s est proportionnel à la concentration enoxygène dans le milieu électrolytique liqui<strong>de</strong> environnant la catho<strong>de</strong>. Ce courant est trèsfaible <strong>et</strong> est donc amplifié <strong>et</strong> converti en une tension proportionnelle à la concentration enoxygène dissous dans l’électrolyte. C<strong>et</strong>te concentration dépend non seulement <strong>de</strong> laconcentration <strong>du</strong> milieu que l’on cherche à mesurer mais aussi <strong>de</strong> sa vitesse <strong>de</strong> diffusion àtravers la membrane. Elle est influencée par <strong>de</strong>s paramètres externes tels que la59


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatstempérature <strong>et</strong> la salinité. Ceci rend nécessaire une correction <strong>de</strong>s mesures utilisant lamesure <strong>de</strong> la température <strong>et</strong> une estimation <strong>de</strong> la salinité.Le courant moyen <strong>de</strong>s électrons <strong>de</strong> l'ano<strong>de</strong> varie linéairement par rapport à la pressionpartielle moyenne <strong>de</strong> l'oxygène autour <strong>du</strong> bout <strong>de</strong> la microson<strong>de</strong> (Figure 3.4). De par sonprincipe même, la son<strong>de</strong> à un temps <strong>de</strong> réponse fini <strong>et</strong> non négligeable. En eff<strong>et</strong>, lechangement <strong>de</strong> la concentration dans la membrane n’est pas instantané. En général, cephénomène est caractérisé par un temps <strong>de</strong> réponse qui dépend essentiellement <strong>de</strong> lamembrane <strong>et</strong> qui peut prendre <strong>de</strong>s valeurs allant <strong>de</strong> quelques secon<strong>de</strong>s à une minute, d’oùla nécessité <strong>de</strong> prendre en compte c<strong>et</strong>te réalité dans l’interprétation <strong>de</strong>s signaux. Nousavons choisi c<strong>et</strong>te son<strong>de</strong> en raison <strong>de</strong> sa bonne résolution spatiale (le bout <strong>de</strong> son tube enverre est <strong>de</strong> 20μm ). Toutefois elle ne perm<strong>et</strong> que la mesure moyenne <strong>de</strong> la concentrationen raison <strong>de</strong> sa faible résolution temporelle qui est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 Hz. Ce temps <strong>de</strong>réponse important est imposé par la migration <strong>de</strong> l’oxygène à travers la membrane.Figure 3. 3 : Microson<strong>de</strong> à oxygène (Oxygen sensor manuel, Unisense).Figure 3. 4 : Signal d'une microson<strong>de</strong> à oxygène en fonction <strong>de</strong> la pression partielle <strong>de</strong> l'oxygèneautour <strong>du</strong> bout <strong>de</strong> la microson<strong>de</strong> (cf. Oxygen sensor manual, Unisense).60


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats3.2.3 Traitements <strong>de</strong>s signauxLes traitements <strong>de</strong>s signaux issus <strong>de</strong>s mesures par anémométrie à film chaud <strong>et</strong> par son<strong>de</strong>à fibre optique double ont été mis en œuvre à l’IMFT lors d’étu<strong>de</strong>s préalables. La prise enmain <strong>de</strong>s algorithmes <strong>de</strong> traitement a constitué une partie conséquente <strong>de</strong> ce travail. On vadonc présenter les principaux points <strong>de</strong> ces traitements en faisant référence aux travauxantérieurs. Le traitement <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> la microson<strong>de</strong> à oxygène pour la mesure <strong>de</strong> laconcentration moyenne d’oxygène dissous dans l’eau est très simple, mais comme il<strong>de</strong>man<strong>de</strong> une procé<strong>du</strong>re d’étalonnage nous la présenterons.3.2.3.1 Mesure <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> présence, <strong>de</strong> la vitesse <strong>et</strong> <strong>du</strong> diamètre <strong>de</strong>sbullesL’extraction <strong>de</strong> l’information <strong>de</strong>s signaux issus <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> à fibre optique double enécoulement diphasique à bulles a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreux travaux. A l’IMFT, les travaux<strong>de</strong> Roig (1993), <strong>de</strong> Kamp (1996) <strong>et</strong> <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) ont abouti à proposerles algorithmes <strong>de</strong> traitement <strong>du</strong> signal <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> à fibre optique double utilisés dans c<strong>et</strong>ravail. On trouve dans la thèse <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) une étu<strong>de</strong> détaillée surc<strong>et</strong>te technique <strong>de</strong> mesure. C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mesurer le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, la vitessemoyenne <strong>de</strong>s bulles ainsi que les diamètres <strong>de</strong> bulles. Cependant, on trouve dans lalittérature d’autres types <strong>de</strong> son<strong>de</strong> optiques, Mud<strong>de</strong> & Saito (2001) ont utilisé une son<strong>de</strong> àquatre fibres optiques pour la mesure <strong>de</strong>s caractéristiques hydrodynamiques <strong>de</strong>s bullesdans <strong>de</strong>s écoulements en colonnes à bulles <strong>et</strong> en con<strong>du</strong>ites. Trois pointes <strong>de</strong> la son<strong>de</strong>constituent, dans un même plan perpendiculaire au sens <strong>de</strong> l’écoulement, un triangleéquilatéral <strong>de</strong> longueur 1.5 mm. La quatrième pointe (centrale) est placée dans le centre<strong>de</strong> gravité <strong>de</strong> ce triangle mais plus longue que les autres pointes <strong>de</strong> 0.5 cm. La son<strong>de</strong>centrale perm<strong>et</strong> d’avoir le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> avec une analyse <strong>de</strong> différents signaux <strong>de</strong> quatrefibres simultanément, on a accès aux diamètres <strong>de</strong>s bulles <strong>et</strong> leurs vitesses.La son<strong>de</strong> à fibre optique double délivre <strong>de</strong>ux tensions correspondant respectivement àchacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux fibres. Les tensions sont converties en <strong>de</strong>ux signaux binaires enappliquant un seuil. Si le signal est au <strong>de</strong>ssus <strong>du</strong> seuil, la valeur est prise égale à 1 <strong>et</strong> lason<strong>de</strong> témoigne <strong>de</strong> la présence <strong>du</strong> gaz au point <strong>de</strong> mesure. Sinon la valeur est prise égale à0 <strong>et</strong> est révélatrice <strong>de</strong> la présence <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>. On peut ainsi, estimer la fonctioncaractéristique <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> la phase gazeuse définie par :χ G( x,t)= 1 si <strong>du</strong> gaz= 0 sinonLe taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> associé est défini suivant la formule :n∑i=1(3.1)α = t iG/ T(3.2)61


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsavec tiGles intervalles <strong>de</strong> temps correspondant aux passages <strong>de</strong>s bulles sur la son<strong>de</strong> laplus en amont sur une <strong>du</strong>rée totale <strong>de</strong> T secon<strong>de</strong>s <strong>et</strong> n est le nombre <strong>de</strong> bulles passant surla son<strong>de</strong> pendant la même <strong>du</strong>rée T .La vitesse moyenne <strong>de</strong>s bulles est obtenue par une moyenne statistique sur les N BLéchantillons <strong>de</strong> signal pour lesquels on a estimé une vitesse verticale, UBj= , où ΔtjΔtjest le temps <strong>de</strong> transit <strong>de</strong> la bulle j d’une voie à l’autre. De la même façon on définit unevariance statistique. Leurs expressions sont données par les relations 3.4 <strong>et</strong> 3.5 :UB=1NBN B∑j=1UBj(3.3)uN B' 2 12B= ∑(UB−UBj)NB j=1(3.4)La détermination <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s diamètres <strong>de</strong> bulles est associée à la détermination<strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s interceptées par la son<strong>de</strong> à fibre optique. Pour chaque bulle,connaissant sa vitesseU Bj, une cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> bulle est estimée par: cj= UBjtjG. Kamp(1996) en s’inspirant <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Clark & Turton (1988) ; a développé une métho<strong>de</strong> d<strong>et</strong>ransformation <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s en distribution <strong>de</strong> tailles qui est basée sur leshypothèses suivantes :• Les bulles sont assimilées à <strong>de</strong>s ellipsoï<strong>de</strong>s aplatis <strong>de</strong> forme <strong>et</strong> d’orientationsconstantes, avec un grand axe <strong>de</strong> longueur d , <strong>et</strong> un p<strong>et</strong>it axe <strong>de</strong> longueur Ed ; oùE = Ed ( ) est le rapport <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> la bulle. Ce rapport <strong>de</strong> forme dépend <strong>de</strong> la nature <strong>du</strong>système <strong>et</strong> <strong>du</strong> volume <strong>de</strong>s bulles (Clift <strong>et</strong> al., 1978).• On suppose que les fluctuations <strong>de</strong> vitesse perpendiculaires à la direction <strong>de</strong> lavitesse moyenne sont faibles.• Les son<strong>de</strong>s sont assez p<strong>et</strong>ites pour qu’on puisse adm<strong>et</strong>tre qu’elles ne dévient pasles bulles <strong>de</strong> leur mouvement réel.• On suppose aussi que la distribution <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong>s bulles ainsi que le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>peuvent être homogènes dans une section circulaire <strong>de</strong> rayon d 2 autour <strong>du</strong> centre <strong>de</strong> lason<strong>de</strong>.A partir <strong>de</strong> l’histogramme <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s coupées, on peut reconstituer une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>probabilité P (d)qu’une bulle <strong>de</strong> taille d touche la son<strong>de</strong>, en ém<strong>et</strong>tant l’hypothèse que ce<strong>de</strong>rnier suit une loi <strong>de</strong> type log-normale en suivant les recommandations <strong>de</strong> Kamp (1996).On peut ainsi calculer les diamètres caractéristiques définis par :∞1/ 310= ∫ P( d)(E(d))d(d)0d (3.5)62


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats1/ 2∞⎪⎧⎫220P(d)f ( d)d d(d)d = ⎨∫E ⎬(3.6)⎪⎩ 0⎭1/3∞⎪⎧⎫3d30= ⎨∫P(d)E(d)d d(d)⎬(3.7)⎪⎩ 0⎭dd32= (3.8)d330220avec f E(d)un terme qui provient <strong>de</strong>s considérations géométriques dans le calcul <strong>de</strong> lasurface d’un ellipsoï<strong>de</strong>. Il est exprimé sous la forme :22 1/1 E ⎛1+(1 − E ) ⎞( d)= + Ln⎜⎟(3.9)2 1/ 22 2(1 − E ) ⎝ E ⎠f E2d10est le diamètre équivalent, d20<strong>et</strong> d30sont <strong>de</strong>ux diamètres basés respectivement sur lasurface moyenne <strong>et</strong> le volume moyen. Le diamètre <strong>de</strong> Sauter est défini par d32. Il perm<strong>et</strong>avec le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> α , <strong>de</strong> calculer l’aire interfaciale « a » qui intervient dans le <strong>transfert</strong><strong>de</strong> masse aux interfaces <strong>et</strong> qui a été présenté dans le chapitre précè<strong>de</strong>nt.3.2.3.2 Mesure <strong>de</strong> la vitesse moyenne <strong>et</strong> les moments d’ordre 2 <strong>du</strong>liqui<strong>de</strong>La technique <strong>de</strong> mesure par anémométrie à film chaud dans un écoulement diphasique àbulles a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> plusieurs étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>puis plus d’une vingtaine d’années. Le signaldélivré par le film chaud lors <strong>de</strong> l’arrivée d’une bulle millimétrique a été clairement décritpar Farrar & Bruun (1989). Un exemple <strong>de</strong> signal <strong>de</strong> vitesse instantanée obtenu par filmchaud dans un écoulement à bulle est comparé à celui obtenu dans un écoulementmonophasique au même point <strong>de</strong> mesure (Figure 3.5). On note tout d’abord qu’au passage<strong>de</strong>s bulles, le signal présente une forte <strong>et</strong> brutale décroissance. C<strong>et</strong>te chute <strong>de</strong> niveau n’estque l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> changement soudain <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ctivité thermique lorsque lason<strong>de</strong> traverse l’interface gaz-liqui<strong>de</strong>. Ce signal enregistré lorsqu’une bulle est sur lason<strong>de</strong> ne représente dès lors en aucune manière un signal <strong>de</strong> vitesse instantanée ni <strong>du</strong>liqui<strong>de</strong> ni <strong>du</strong> gaz. En eff<strong>et</strong>, le signal <strong>du</strong> film chaud contient <strong>de</strong>ux informations : la vitesse<strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> lorsque la son<strong>de</strong> est dans la phase continue <strong>et</strong> une fonction indicatrice <strong>de</strong> phase.Il est donc clair qu’il faut r<strong>et</strong>rancher <strong>de</strong> la mesure c<strong>et</strong>te partie <strong>du</strong> signal associée aupassage <strong>de</strong>s bulles grâce à une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong>s phases. Plusieurs travaux ontabouti à diverses métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrimination <strong>de</strong>s phases (Delhaye, 1968 ; Bel F’dhila,1991 ; Roig, 1993 ; Larue <strong>de</strong> Tournemine, 2001) qui restent toutes basées sur uneopération <strong>de</strong> seuillage <strong>de</strong> la dérivée <strong>du</strong> signal pour détecter les bulles. Dans ce travail, ona appliqué la technique <strong>de</strong> discrimination <strong>de</strong>s phases présentée par Larue <strong>de</strong> Tourneminedans sa thèse.63


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsDéfinition <strong>de</strong> statistiques inconditionnelles en phase liqui<strong>de</strong> :On définit la fonction caractéristique <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> la phase continue,N∑χ ( t)= g ( t),avec gk( t)= H ( t − tDk) − H ( t − tAk + 1)la partie élémentaire <strong>de</strong> la fonction caractéristiquedans la phase continue, qui prend la valeur 1 sur l’intervalle <strong>de</strong> temps tDk≤ t ≤ tAk<strong>et</strong> 0+ 1ailleurs. Où N représente le nombre <strong>de</strong>s bulles détectées. t Ak<strong>et</strong> t Dkreprésententsuccessivement les temps d’arrivée <strong>et</strong> <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> la bulle k détectée dans le signal <strong>de</strong>l’anémométrie à film chaud. La vitesse instantanée dans la phase liqui<strong>de</strong> s’écrit donc sousla forme UL( t)= u(t)χL( t), avec u (t)le signal <strong>de</strong> vitesse <strong>du</strong> film chaud acquis sur une<strong>du</strong>rée <strong>de</strong> temps T .Les caractéristiques <strong>de</strong> la phase continue sont données sous formes <strong>de</strong>s différentsmoments statistiques inconditionnels, au sens où tous les événements en phase liqui<strong>de</strong>participent à c<strong>et</strong>te statistique. On définit, ainsi <strong>de</strong> manière classique, la vitesse moyennephasique dans le liqui<strong>de</strong>UL<strong>et</strong> la variance phasique'2uL:Lk=1kUuT∫L0L= TχL∫T0∫U(( t)dt( t)dt[ U ( t)−Uχ ( t)][ U ( t)−Uχ ( t)]L L L'2 0L=T∫0LLχ ( t)dtLL) dt(3.10)(3.11)10.90.8Diphasique0.70.6U L(m/s)0.50.40.30.2Monophasique0.100 500 1000 1500 2000 2500 3000temps (ms)Figure 3. 5: Comparaison <strong>de</strong>s signaux <strong>du</strong> film chaud en écoulement monophasique <strong>et</strong> diphasique64


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsDeux autres techniques d’analyse supplémentaires appliquées au signal issu <strong>du</strong> filmchaud sont également utilisées pour analyser la structure <strong>du</strong> champ <strong>de</strong>s vitesses <strong>du</strong>liqui<strong>de</strong> : une moyenne <strong>de</strong> phase <strong>de</strong>s vitesses autour <strong>de</strong>s bulles perm<strong>et</strong> d’analyser laperturbation <strong>de</strong> vitesse liée au passage <strong>de</strong> bulles ; <strong>et</strong> la définition <strong>de</strong> statistiquesconditionnelles dans la phase liqui<strong>de</strong> en éliminant le signal proche <strong>de</strong>s bulles, perm<strong>et</strong>d’examiner l’agitation dans le domaine interstitiel où apparaissent <strong>de</strong>s spécificitésdifférentes <strong>de</strong> l’agitation qui résulte d’interactions hydrodynamiques entre les sillages <strong>de</strong>sbulles <strong>et</strong> la turbulence pré-existante.<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong> la perturbation <strong>de</strong> vitesse au voisinage d’une bulle par moyenne <strong>de</strong> phase :La moyenne <strong>de</strong> phase est un outil <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> signal qui perm<strong>et</strong> d’extraire uneinformation noyée dans <strong>du</strong> bruit. C<strong>et</strong>te technique a été inspirée <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> traitement<strong>de</strong> signal portant sur la turbulence monophasique suite à la mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> structurescohérentes au sein d’écoulements turbulents (Winant <strong>et</strong> al., 1974 ; Browand <strong>et</strong> al., 1976).Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) a appliqué c<strong>et</strong> outil <strong>de</strong> remise en phase pour extraire lapartie cohérente d’un signal complexe présent dans les écoulements diphasiques. C<strong>et</strong>t<strong>et</strong>echnique est exposée en détail dans la thèse <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) <strong>et</strong> dansl’article <strong>de</strong> Roig & Larue <strong>de</strong> Tournemine (2007).La technique <strong>de</strong> remise en phase nous perm<strong>et</strong> d’obtenir une moyenne <strong>de</strong> phase <strong>du</strong> champ<strong>de</strong> vitesse engendrée autour <strong>de</strong> chaque bulle. Il est nécessaire pour appliquer c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>echnique <strong>de</strong> bien repérer les temps d’arrivée <strong>et</strong> <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s bulles. Ainsi, une moyenne<strong>de</strong> phase à l’amont <strong>et</strong> à l’aval <strong>de</strong> la bulle est calculée. La référence <strong>de</strong> phase pour l’amont<strong>de</strong> la bulle est le point A (figure 3.6) <strong>et</strong> la prise <strong>de</strong> moyenne se fait à rebours. Pour l’aval<strong>de</strong> la bulle, c’est le point D qui représente la référence <strong>de</strong> phase. La prise <strong>de</strong> moyenne sefait, soit sur un intervalle <strong>de</strong> temps constant <strong>de</strong> longueur T à partir <strong>du</strong> point D, soit sur unintervalle compris entre le point D <strong>et</strong> le point A <strong>de</strong> la bulle suivante, comme illustré sur lafigure 3.6.Figure 3. 6 : Moyenne <strong>de</strong> phase dans le sillage <strong>de</strong>s bulles. Pointillés noir : signal sur une <strong>du</strong>rée fixe T.Pointillés gris : signal entre <strong>de</strong>ux interfaces successives (Larue <strong>de</strong> Tournemine, 2001).65


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsConnaissant les temps d’arrivée t Ak<strong>et</strong> <strong>de</strong> départ t Dk<strong>de</strong> la bulle k détectée dans le signal<strong>de</strong> l’anémométrie à film chaud, on peut définir les vitesses en moyenne <strong>de</strong> phase dans lesillage <strong>de</strong>s bulles respectivement pour l’amont <strong>et</strong> pour l’aval <strong>de</strong> la bulle, par :∑U ( t + τ ) gk( tDk+ τ )τ (3.12)g ( t + τ )L Dkk = 1< U ( ) >amont=NN∑∑k = 1L Akk = 1< U ( ) >aval=NN∑i=1kk −1DkU ( t + τ ) gk −1( tAk+ τ )τ (3.13)g ( t + τ )AkLa figure 3.7 représente un exemple <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitesse moyenne à l’amont <strong>de</strong> la bulle( τ ≤ 0 , défini pour mini( tDk −1 − tAk) ≤ τ ≤ 0 ) <strong>et</strong> à l’aval <strong>de</strong> la bulle ( τ ≥ 0 , défini pour0 ≤ τ ≤ maxi( tAk− t )+ 1 Dk). C<strong>et</strong>te figure montre l’influence <strong>du</strong> passage <strong>de</strong>s bulles sur lavitesse dans la phase liqui<strong>de</strong>. En eff<strong>et</strong>, elle témoigne que la bulle se déplace au sein <strong>de</strong>l’écoulement en imprimant autour d’elle un champ <strong>de</strong> vitesse contrôlé par sonmouvement relatif. On peut i<strong>de</strong>ntifier c<strong>et</strong>te zone d’influence autour <strong>de</strong> la bulle par lestemps τR(amont τR _ amont<strong>et</strong> avalτR _ aval), ce qui nous perm<strong>et</strong> d’isoler le champ <strong>de</strong> vitesseautour <strong>de</strong> chaque bulle ainsi que le champ <strong>de</strong> vitesse loin <strong>de</strong>s bulles. On peut ainsi définirla notion <strong>de</strong> champ proche <strong>et</strong> champ lointain <strong>de</strong>s bulles <strong>et</strong> analyser les perturbationslocalisées au voisinage <strong>de</strong>s interfaces.Nous donnons ici un exemple <strong>de</strong> moyenne <strong>de</strong> phase obtenu dans une zone <strong>de</strong> mélangecisaillée.0.55amontaval0.5


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsStatistiques conditionnelles :Le champ proche <strong>de</strong>s bulles est défini par l’ensemble <strong>du</strong> champ <strong>de</strong> vitesse constitué par :• les zones amont <strong>de</strong> chaque bulle sur une <strong>du</strong>rée• les zones aval <strong>de</strong> chaque bulle sur une <strong>du</strong>réeτR _ amontτR _ aval• les zones dites « d’interaction entre bulles » telles que le délai entre bullesvérifie : Δ t < τ + τ .R _ amontR _ avalΔ tLe champ lointain, quant à lui, est constitué <strong>du</strong> complément <strong>du</strong> champ <strong>de</strong> vitessephasique.L’intérêt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te décomposition est que l’on pourra distinguer les vitesses engendréesdans leur voisinage proche par le passage <strong>de</strong>s bulles au point <strong>de</strong> mesure, <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong>l’écoulement loin <strong>de</strong>s bulles.On définit ainsi, une statistique conditionnelle pour la mesure d’une vitesse verticale <strong>du</strong>liqui<strong>de</strong> loin <strong>de</strong> toute interface, dite vitesse dans le champ lointain, dont la moyenne estnotée UCL<strong>et</strong> la variance u ' 2CL.On examinera ces statistiques conditionnelles parcequ’elles peuvent éclairer les mécanismes à l’œuvre dans l’écoulement <strong>et</strong> notamment lemouvement relatif réel auquel sont soumises les bulles (voir figure 3.8).uV BEcart lié àl’entraînementULU CLxFigure 3. 8: définition <strong>de</strong> l’écart entre champs <strong>de</strong> vitesse total <strong>et</strong> lointain.3.2.3.3 Mesure <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygène dissous:Avant toute utilisation <strong>de</strong> la microson<strong>de</strong> à oxygène, il est nécessaire d’étalonner lamicroson<strong>de</strong>. Le protocole d’étalonnage exige <strong>de</strong> placer la microson<strong>de</strong> dans un milieuaéré, c’est-à-dire dans <strong>de</strong> l’eau avec injection d’air, <strong>de</strong> mesurer le courant noté I aaprèsaération totale <strong>du</strong> milieu (concentration à saturation), puis d’injecter <strong>de</strong> l’azote pour67


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsobtenir <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> saturation <strong>et</strong> <strong>de</strong> mesurer le courant I 0. Ensuite, chaque valeur<strong>du</strong> courant mesuré I est tra<strong>du</strong>ite en terme <strong>de</strong> concentration grâce à la relation <strong>de</strong>proportionnalité qui est donnée par :CI − I0= αc(3.16)Ia− I0où, αcest ici un coefficient <strong>de</strong> proportionnalité qui dépend <strong>de</strong> la température <strong>et</strong> <strong>de</strong> lasalinité <strong>de</strong> l’eau utilisée. On représente dans le tableau 3.1 un extrait <strong>du</strong> tableau fourni parUnisence qui donne le coefficient α .cTableau 3. 1 : Extrait <strong>du</strong> tableau donnant le coefficient <strong>de</strong> proportionnalité αc(enfonction <strong>de</strong> la température <strong>et</strong> la salinité <strong>de</strong> l’eau. (Oxygen sensor manuel, Unisense)μ mol / litre ) en0La salinité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> ville est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0 .09300. La température <strong>de</strong> l’eau estmesurée pour chaque campagne <strong>de</strong> mesure, elle vaut respectivement 16.9 <strong>et</strong> 22.9 °C pourles <strong>de</strong>ux expériences qui seront représentées dans le paragraphe suivant. Deux signauxissus <strong>de</strong> la microson<strong>de</strong> sont présentés sur la Figure 3.9. Ils sont obtenus soit dans unécoulement monophasique, soit un écoulement diphasique en injectant <strong>de</strong> l’oxygène. Ilest clair que la tension moyenne mesurée en écoulement diphasique est supérieure à cellemesurée dans l’écoulement monophasique puisque le liqui<strong>de</strong> se charge en oxygène dansle nuage <strong>de</strong> bulles. Par contre, en raison <strong>de</strong>s temps d’intégration importants <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teson<strong>de</strong>, on ne voit pas <strong>de</strong> signature <strong>du</strong> passage indivi<strong>du</strong>el <strong>de</strong>s bulles sur la son<strong>de</strong>. Lesoscillations <strong>de</strong> basse fréquence que l’on perçoit sont liées au positionnement <strong>de</strong> la son<strong>de</strong>en frontière d’une zone alimentée en bulles présentant une instationnarité marquée.Pour chaque point <strong>de</strong> mesure, on ne r<strong>et</strong>ient donc qu’une moyenne <strong>du</strong> signal I pour lecalcul <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygène dissous dans l’eau grâce à (3.16).68


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats0.250.2diphasiqueTENSION (volt)0.150.1monophasique0.0500 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000temps (ms)Figure 3. 9: Signaux issues <strong>de</strong> la microson<strong>de</strong> à oxygène en écoulement monophasique <strong>et</strong> enécoulement diphasique.Pour l’ensemble <strong>de</strong> nos mesures nous avons choisi une fréquence d’acquisition <strong>de</strong>ssignaux <strong>de</strong> 5 KHz (ou 2.5 KHz en monophasique) <strong>et</strong> une <strong>du</strong>rée minimale d’acquisition <strong>de</strong>100s. La précision <strong>de</strong>s mesures peut être estimée <strong>de</strong> manière pragmatique à partir <strong>de</strong> ladispersion <strong>de</strong>s données. On constate alors que la précision relative <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong>svitesses moyennes est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6%, celle <strong>de</strong>s variances <strong>de</strong>s vitesses est environ <strong>de</strong>10% en écoulement à bulles, <strong>et</strong> celle sur le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5%. Larepro<strong>du</strong>ctibilité <strong>de</strong>s mesures a été également vérifiée.3.3 Choix <strong>et</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s écoulements étudiés3.3.1 Paramètres <strong>et</strong> nombres adimensionnelsConnaissant les propriétés physico-chimiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases, les écoulementsdiphasiques à bulles peuvent être caractérisés par <strong>de</strong>s paramètres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s nombresadimensionnels pour décrire l’hydrodynamique <strong>et</strong> le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse. Ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>cerner l’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> le domaine physique qu’on veut explorer. Les paramètres <strong>et</strong> nombresadimensionnels liés à l’hydrodynamique peuvent être classés en trois groupes :- Les paramètres qui régissent l’hydrodynamique <strong>de</strong>s inclusions :Ce sont la vitesse terminale d’ascension UR∞<strong>et</strong> le diamètre équivalent d B. Ces <strong>de</strong>uxparamètres peuvent définir les nombres adimensionnels qui caractérisent le mouvement69


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsrelatif <strong>et</strong> la déformation <strong>de</strong> la bulle tels que le nombre <strong>de</strong> ReynoldsU d R BRe∞=ν∞22ρLUR∞dBΔρgd Weber We = <strong>et</strong> d’Eötvös (ou <strong>de</strong> Bond Bo ) Eö = B, avec Δ ρ = ρ L− ρgσσ2<strong>et</strong> σ est la tension superficielle ( σ = 0.07 kg/s pour l’eau). Ces nombresadimensionnels perm<strong>et</strong>tent ensuite <strong>de</strong> caractériser le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport <strong>et</strong> l’ampleur <strong>de</strong>sperturbations <strong>du</strong> champ hydrodynamique <strong>de</strong> la phase continue in<strong>du</strong>ites par la présence <strong>de</strong>sbulles.- Les paramètres qui caractérisent la turbulence <strong>de</strong> la phase continue :Ils sont définis à l’injection <strong>de</strong> bulles. Ce sont l’énergie cinétique turbulente k , l’échelleintégrale <strong>de</strong> longueur L int<strong>et</strong> l’échelle <strong>de</strong> Kolmogorov η k. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières échellesdéfinissent la gamme <strong>de</strong>s nombres d’on<strong>de</strong> <strong>du</strong> spectre <strong>de</strong> la turbulence.- Les nombres adimensionnels qui caractérisent les interactions entre les <strong>de</strong>ux phases.Le premier <strong>de</strong> ces nombres adimensionnels est la fraction volumique <strong>du</strong> gaz α G, quiperm<strong>et</strong> une comparaison entre les <strong>de</strong>ux échelles suivantes: diamètre moyen <strong>de</strong> bulles<strong>et</strong> distance moyenne entre <strong>de</strong>ux bulles d12.τ REnsuite, le nombre <strong>de</strong> Stokes St = perm<strong>et</strong> une comparaison entre le temps <strong>de</strong>Terelaxation <strong>de</strong>s bulles τ R<strong>et</strong> une échelle <strong>de</strong> temps Te <strong>de</strong> l’agitation <strong>de</strong> la phase continue,Lintqui peut être le temps <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ournement <strong>de</strong>s tourbillons, <strong>de</strong> taille Lint, donné par Te = .kL’intérêt <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Stokes est qu’il caractérise la réactivité <strong>de</strong>s inclusions auxexcitations <strong>du</strong> flui<strong>de</strong> porteur <strong>et</strong> qu’il peut être utile dans l’analyse <strong>de</strong> la dispersion <strong>de</strong>sinclusions.U R∞Le nombre <strong>de</strong> Rousse β = perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> discuter le poids relatif <strong>de</strong> la turbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong>kla gravité. Pour être plus précis, si on veut discuter <strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong> la modification <strong>du</strong>champ fluctuant <strong>de</strong> la phase continue par les inclusions, on peut considérer la2combinaisonGUα RGβ= qui compare l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’énergie cinétiquekpro<strong>du</strong>ite par les mouvements relatifs <strong>de</strong>s bulles à l’énergie cinétique turbulente en entrée<strong>de</strong> l’écoulement.2 αD’autres rapports perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> situer la taille <strong>de</strong> bulle vis-à-vis <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> ladturbulence, B d <strong>et</strong> Bη . Lorsque d B


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsd Bvia <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s collectifs, alors que pour >> 1, leur mouvement relatif alimente lesηkp<strong>et</strong>ites structures <strong>de</strong> la turbulence.- Plusieurs nombres adimensionnels caractérisent le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse :Le nombre <strong>de</strong> Schmidt Sc est le rapport <strong>de</strong> la viscosité cinématique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> νL<strong>et</strong> <strong>de</strong> ladiffusivité moléculaire <strong>du</strong> constituant en phase liqui<strong>de</strong> D m. Le nombre <strong>de</strong> SherwoodkLdBSh = qui relie le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse kLau diamètre <strong>de</strong> bulles dB<strong>et</strong> àDmla diffusivité <strong>du</strong> gaz Dm. Pour <strong>de</strong>s bulles isolées en mouvement dans un liqui<strong>de</strong> au repos,ce nombre dépend <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux autres nombres adimensionnels : le nombre <strong>de</strong> Schmidt <strong>et</strong> lenombre <strong>de</strong> Reynolds, il se m<strong>et</strong> généralement sous la forme Sh = C C Rex Sc y1+2où lesvaleurs <strong>de</strong> constantes C1, C2<strong>et</strong> <strong>de</strong>s exposants x <strong>et</strong> y , sont déterminées soit, à partir <strong>de</strong>données expérimentales obtenues sur <strong>de</strong>s installations pilotes ou in<strong>du</strong>strielles, soit parvoie analytique ou théorique ou aussi numérique (Clift <strong>et</strong> al., 1978). En milieu à bulles lenombre <strong>de</strong> Sherwood peut également dépendre <strong>de</strong> la fraction volumique <strong>du</strong> gaz.Une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> régimes possibles peut donc être observée dans les écoulementsdiphasiques à bulles. Dans ce travail on a choisi d’étudier <strong>de</strong>ux écoulements en présence<strong>de</strong> fractions volumique <strong>de</strong> gaz faible ( 2 % ) à modérée ( 11 % ). Ainsi une gamme <strong>de</strong>nombres adimensionnels est explorée, ils sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> Re ≈ 300 − 600 , We ≈ 1− 2. 5<strong>et</strong> Eö ≈ 0.1−0. 5 . Dans ces écoulements, les bulles sont systématiquement déformées par<strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s d’inertie ( We > 1). Comme on n’a pas utilisé <strong>de</strong> système <strong>de</strong> purification <strong>de</strong>l’eau, il est très probable que les bulles présentent une contamination partielle <strong>de</strong>sinterfaces. Ainsi dans c<strong>et</strong>te gamme <strong>de</strong> Reynolds, c<strong>et</strong>te déformation <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te contaminationinterfaciale donnent lieu à <strong>de</strong>s régimes <strong>de</strong> sillage <strong>de</strong> bulles instationnaires capables <strong>de</strong>générer d’importantes fluctuations dans la phase liqui<strong>de</strong>. Le nombre <strong>de</strong> Rousse est aussitrès supérieur à 1 <strong>et</strong> nous étudions donc un écoulement où la turbulence est profondémentmodifiée par l’injection <strong>de</strong> bulles. On reste dans ces expériences avec un nombre <strong>de</strong>Schmidt constant associé à l’oxygène pur Sc = 450 . Mais le choix d’essais contrastés enfraction volumique <strong>du</strong> gaz <strong>et</strong> en turbulence notamment nous perm<strong>et</strong>tra d’examiner ladépendance <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse vis-à-vis <strong>de</strong> ces mécanismes.3.3.2 Description <strong>de</strong>s écoulements étudiésDans ce travail, le dispositif expérimental, présenté précé<strong>de</strong>mment, impose le typed’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange avec flottabilité. Deux nombres adimensionnelsUL1−UL2caractérisant la zone <strong>de</strong> mélange, sont définis par λ = , qui est le rapport <strong>de</strong>sU + Uvitesses à l’entrée <strong>de</strong> la colonne, <strong>et</strong> le nombre <strong>de</strong> Frou<strong>de</strong>, qui compare les eff<strong>et</strong>s d’inertieL1L271


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats2 2ULUL2aux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> gravité toujours en entrée <strong>de</strong> l’écoulement, donné par Fr = .αGgbCes nombres adimensionnels sont variables en fonction <strong>de</strong> la position verticale x (dans ladirection <strong>de</strong> l’écoulement). Deux expériences <strong>de</strong> base ont été réalisées dans ce travail eninjectant <strong>de</strong> l’oxygène pur, <strong>et</strong> en variant le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> αGpour étudier, d’une part lamodification structurelle <strong>de</strong> l’agitation <strong>du</strong> flui<strong>de</strong> par la présence <strong>de</strong>s bulles en présence <strong>de</strong>la turbulence générée par le gradient <strong>de</strong> vitesse à l’entrée, <strong>et</strong> d’autre part le phénomène d<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong> masse dans ces écoulements. Le tableau 3.2 illustre les mo<strong>de</strong>s opératoires <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>ux expériences nommées respectivement zdm1 <strong>et</strong> zdm2.Tableau 3. 2: Présentation <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> couches <strong>de</strong> mélangeNom <strong>de</strong> l’expérience zdm1 zdm2Température (°C) 16.9 22.9Débit <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> Q L1 (l/s) 13.02 11.35Débit <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> Q L2 (l/s) 6.72 6.72Débit <strong>du</strong> gaz Q G1 (l/s) 0.0 2.67Débit <strong>du</strong> gaz Q G2 (l/s) 0.44 0.0le nombre <strong>de</strong> Frou<strong>de</strong> Fr 3.80 1.45λ 0.32 0.256Le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> α10.0 0.11Le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> α20.02 0.0Sections <strong>de</strong> mesure (cm) 5, 20, 50, 80, 120 10, 30, 50, 801+La première expérience nommée zdm1, consiste à injecter un faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> enoxygène pur <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2% <strong>du</strong> coté faible vitesse. La <strong>de</strong>uxième expérience nomméezdm2, a été réalisée dans une situation proche <strong>de</strong>s applications <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong> génie <strong>de</strong>sprocédés. Elle consiste à injecter un fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> d’oxygène <strong>du</strong> coté forte vitesse <strong>de</strong>l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange. Ainsi une base <strong>de</strong> données complète est disponibleavec <strong>de</strong>s nouvelles mesures locales <strong>de</strong>s champs moyens <strong>et</strong> turbulents caractérisantl’hydrodynamique dans les <strong>de</strong>ux phases ainsi que la concentration moyenne localed’oxygène dissous dans l’eau.3.4 <strong>Analyse</strong> expérimentale <strong>du</strong> cas à faible taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong>Dans c<strong>et</strong>te partie, on va présenter les différents résultats expérimentaux <strong>du</strong> premier casd’écoulement diphasique à bulles (cas zdm1). C<strong>et</strong>te expérience a été réalisée en injectant<strong>de</strong> l’oxygène pur avec une fraction volumique <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2% dans le noyau à faiblevitesse <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> mélange. Sur la figure 3.10, on schématise les conditionsexpérimentales <strong>et</strong> on donne une photo <strong>de</strong> c<strong>et</strong> écoulement. Dans la suite <strong>de</strong> ce document,72


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsles statistiques conditionnelles en phase liqui<strong>de</strong> dans le champs lointain <strong>de</strong>s bulles(vitesse moyenne <strong>et</strong> turbulence) sont distinguées <strong>de</strong>s statistiques inconditionnelles parl’indice cl.(a)xSections <strong>de</strong> mesure(b)x=120 cmx=80 cmx=50 cmx=20 cmU 1α 1 =0 U 2α 20x=5 cmyQ L1 0 =13.02 l/sQ g1 0 = 0Q L2 0 =6.72 l/sQ g2 0 = 0.444 l/sFigure 3. 10 : Expérience <strong>de</strong> couche <strong>de</strong> mélange diphasique à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (zdm1) : (a)schématisation <strong>de</strong>s conditions expérimentales, (b) photo <strong>de</strong> l’écoulement (largeur <strong>de</strong> 30cm).3.4.1 Distributions <strong>de</strong>s phasesLa Figure 3. 11 présente la distribution spatiale <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> α pour les différentessections <strong>de</strong> mesure dans l’écoulement diphasique à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (zdm1).L’injection <strong>de</strong> bulles d’un seul côté <strong>de</strong> l’écoulement est visible sur ces profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong>. Ces profils indiquent l’existence d’un léger pic <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> au centre <strong>du</strong> canaldans la région d’intérêt dans les premières sections <strong>de</strong> mesure. Il résulte <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> laplaque <strong>de</strong> séparation, <strong>et</strong> s’atténue au fur <strong>et</strong> à mesure qu’on s’éloigne <strong>de</strong> l’injection jusqu’àdisparaître. Le déplacement transversal <strong>de</strong>s profils montre que les bulles migrentinconditionnellement vers le côté diphasique. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> sera compréhensible lorsqu’onaura mis en évi<strong>de</strong>nce les eff<strong>et</strong>s d’accélération en phase liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> le fort transportconvectif transversal associé. On note également que la dispersion <strong>de</strong>s bulles dans la zonecisaillée atténue le gradient <strong>de</strong> α vers l’aval. On peut remarquer qu’en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la zone<strong>de</strong> gradient, α est quasi constant, égal à environ 2%. C<strong>et</strong>te propriété est remarquable <strong>et</strong>est loin d’être évi<strong>de</strong>nte dans un écoulement accéléré. Elle ne peut être comprise qu’en73


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsanalysant notamment les eff<strong>et</strong>s d’accélération <strong>et</strong> la dépendance <strong>du</strong> glissement <strong>de</strong>s bullesvis-à-vis <strong>de</strong> α . Enfin, pour les valeurs <strong>de</strong> y élevées, les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> montrentune influence <strong>de</strong>s parois.0.0350.030.025x= 5 cmx= 20 cmx= 50 cmx= 80 cmx= 120 cm0.02α0.0150.010.0050-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 11: Evolution transversale <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (zdm1).X= : 5cm▼, 20cm ■, 50cm, 80cm ●, 120cm ♦.3.4.2 Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>Les profils <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> ULmontrent que le noyau diphasique estaccéléré inconditionnellement <strong>du</strong> côté à bulles (Figure 3. 12). C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est lié àl’allègement <strong>du</strong> mélange diphasique <strong>et</strong> aux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> flottabilité associés (Larue <strong>de</strong>Tournemine, 2001). Dans c<strong>et</strong> essai où les bulles sont injectées <strong>du</strong> côté <strong>de</strong>s faibles vitesses,c<strong>et</strong>te accélération mène à une inversion <strong>du</strong> gradient <strong>de</strong> vitesse moyenne au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> lasection x=80 cm. Dans ce cas, la différence <strong>de</strong> vitesses dans les noyaux Δ UL= UL1−UL2diminue quand x augmente pour x


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsLa figure 3.13 représente les profils <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> correspondant à lamoyenne conditionnelle dans le champ lointain Ucl. Sur la même figure on rapporte lesprofils <strong>de</strong> la vitesse moyenne inconditionnelle. C<strong>et</strong>te figure montre qu’une légèredifférence entre les profils <strong>de</strong> vitesse <strong>du</strong> champ total <strong>et</strong> <strong>du</strong> champ lointain existe <strong>et</strong> queces <strong>de</strong>rniers sont au <strong>de</strong>ssous dans le noyau diphasique. C<strong>et</strong>te légère différence provient <strong>de</strong>l’élimination d’une partie <strong>du</strong> signal <strong>de</strong> film chaud proche <strong>de</strong>s bulles. Mais à faible taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong> l’écart entre UL<strong>et</strong> Uclest peu significatif. On verra plus loin que la sensibilité <strong>de</strong>svariances à une mesure dans le champ loin <strong>de</strong>s bulles est plus marquée.0.80.70.60.5U Ltot(m)0.40.30.2x= 5 cmx= 20 cmx= 50 cm0.1x= 80 cmx= 120 cm0-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 12: Evolution transversale <strong>de</strong> la vitesse phasique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> (zdm1).X= : 5cm▼, 20cm ■, 50cm, 80cm ●, 120cm ♦.75


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats0.80.70.6U LtotU Lcl(m)0.50.40.30.20.10-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 13: comparaison <strong>de</strong> l’évolution transversale <strong>de</strong> la vitesse phasique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> : champ total<strong>et</strong> champ lointain (zdm1). X= : 5cm▼, 20cm ■, 50cm, 80cm ●, 120cm ♦.Il est possible <strong>de</strong> prévoir les eff<strong>et</strong>s globaux d’accélération <strong>de</strong>s noyaux diphasiques à l’ai<strong>de</strong>d’un modèle <strong>de</strong> bicouche entre <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s parfaits immiscibles présentant un contraste<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsités, en écoulement vertical incompressible (Larue <strong>de</strong> Tournemine, 2001). Onconsidère pour cela <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> masses volumiques ρ1<strong>et</strong> ρ2, tels que ρ1est la masseρ = 1− α ρ la masse volumique <strong>du</strong> mélange dans le noyauvolumique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>, <strong>et</strong> ( )2 1diphasique. Le constat expérimental <strong>du</strong> maintien d’un taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> quasi constant dans lenoyau à bulles (voir figures <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux essais à référencer) perm<strong>et</strong> donc d’utiliserl’approximation d’un écoulement homogénéisé incompressible. Le développement <strong>du</strong>modèle <strong>de</strong> bicouche est présenté en annexe 3. L’évolution <strong>de</strong>s vitesses dans les noyauxdiphasique <strong>et</strong> monophasique est en très bon accord avec les prévisions <strong>de</strong> ce modèle(figure 3.14). Cela démontre l’eff<strong>et</strong> majeur <strong>de</strong> la flottabilité sur la structure <strong>de</strong>l’écoulement. Cela confirme également la conservation <strong>du</strong> caractère bidimensionnel <strong>de</strong>l’écoulement sur une gran<strong>de</strong> distance, caractère bidimensionnel que l’on avait puégalement anticiper à partir <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s débits <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> dans les différentessections.76


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats0.70.65Vitesse longitudinal dans les noyaux (m/s)0.60.550.50.450.40.350.3U 1mod-1DU 2mod-1DU 1exp-zdm1U 2exp-zdm10.250 0.5 1 1.5x (m)Figure 3. 14 : Comparaison <strong>de</strong> l’évolution longitudinale <strong>de</strong>s vitesses dans les noyaux <strong>du</strong> cas d’étu<strong>de</strong>zdm1 avec le modèle 1D.3.4.3 Diamètre <strong>et</strong> vitesse relative <strong>de</strong>s bullesLe diamètre <strong>de</strong>s bulles est un paramètre important <strong>de</strong>s écoulements à bulles. C’est déjàl’une <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> longueur naturelles <strong>de</strong>s écoulements diphasiques dispersés. Lediamètre détermine d’autre part la vitesse relative <strong>de</strong>s bulles ainsi que l’aire interfaciale.Ces <strong>de</strong>ux paramètres sont essentiels dans les mécanismes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> mouvement, d’énergie <strong>et</strong> <strong>de</strong> masse. Dans c<strong>et</strong>te expérience, les profils <strong>de</strong>diamètre <strong>de</strong> bulles mesurés dans les différentes sections évoluent un peu suivant x maisrestent quasi constants dans les noyaux diphasiques à x fixé avec une légère diminutiondans les zones cisaillées (Figure 3.15), ainsi, le diamètre moyen <strong>de</strong>s bulles augmente <strong>de</strong>1.5 à 1.9 mm entre les sections x= 5 cm <strong>et</strong> x= 120 cm. Il est possible que cela provienned’une ségrégation <strong>de</strong> taille ou d’un artefact <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure. Pour trancher entreles <strong>de</strong>ux explications on a examiné l’éventualité d'une réponse différente <strong>du</strong> traitement <strong>de</strong>la bi-son<strong>de</strong> optique vis-à-vis <strong>de</strong> bulles qui montent avec une inclinaison systématique parrapport à la verticale dans la zone frontière, par rapport à <strong>de</strong>s bulles dont le mouvementest préférentiellement aligné avec la verticale dans le noyau. Le fait que le taux <strong>de</strong> mesure<strong>de</strong> vitesses soit sensiblement le même en zone cisaillée <strong>et</strong> dans les noyaux homogènestransversalement nous pousse à croire à un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> ségrégation.77


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsFigure 3. 15: Evolution transversale <strong>de</strong>s diamètres moyens <strong>et</strong> fluctuants <strong>de</strong>s bulles (zdm1).X= : 5cm▼, 20cm ■, 50cm, 80cm ●, 120cm ♦.La vitesse relative URest calculée comme la différence entre la vitesse phasique <strong>du</strong> gaz<strong>et</strong> la vitesse moyenne inconditionnelle <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> telle que :UR= U −U(3.17)GLLa figure 3.16 rapporte les profils <strong>de</strong> vitesse relative <strong>de</strong>s bulles pour les différentessections <strong>de</strong> mesure. La mesure <strong>de</strong>s vitesses relatives cumule les imprécisions <strong>de</strong> mesure<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases, <strong>et</strong> reste donc assez délicate. C<strong>et</strong>te mesure montre tout <strong>de</strong>même une variation dans les noyaux d’une section à une autre. C<strong>et</strong>te vitesse relativediminue globalement avec x lorsque le diamètre <strong>de</strong>s bulles augmente, ce qui est observépour les vitesses terminales en régime <strong>de</strong> bulles ellipsoïdales (pour un diamètre supérieurà 1 mm) (Clift <strong>et</strong> al., 1978). La forme <strong>de</strong>s profils transverse est difficile à analyser car lavitesse relative est sensible aux eff<strong>et</strong>s <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la turbulence qui sont euxmêmesfortement variables transversalement.78


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats0.30.25(U G-U L) tot(m/s)0.20.150.10.050-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 16: Evolution <strong>de</strong> la vitesse relative <strong>de</strong>s bulles (zdm1).X= : 5cm▼, 20cm ■, 50cm, 80cm ●, 120cm ♦.3.4.4 Variance <strong>de</strong> la fluctuation <strong>de</strong> vitesse <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>Les profils <strong>de</strong>s variances <strong>de</strong> la vitesse <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> présentent <strong>de</strong>s niveaux d’agitation quasiconstants dans les noyaux <strong>et</strong> un maximum <strong>de</strong> vitesse fluctuante dans la zone cisaillée dansles premières sections (Figure 3.17). Cependant les niveaux dans les <strong>de</strong>ux noyaux sontdifférents puisque l’écoulement monophasique est le siège <strong>de</strong> moins d’agitation quel’écoulement diphasique dans lequel les sillages <strong>et</strong> les mouvements relatifs in<strong>du</strong>its par lesbulles jouent un rôle important dans le montant énergétique <strong>du</strong> mouvement fluctuant. En<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> parois visibles dans la zone monophasique <strong>de</strong> l’écoulement( - 15 < y < -10 cm ), les profils <strong>de</strong> variance <strong>de</strong> la vitesse dans le liqui<strong>de</strong> sont semblables àceux observés dans d’autres couches <strong>de</strong> mélange diphasiques (Roig, 1993 ; Larue <strong>de</strong>Tournemine, 2001). La section <strong>de</strong> mesure à 5 cm n’est qu’à 6cm <strong>de</strong>s injecteurs, on voitdonc sur ce profil la trace <strong>de</strong> l’inhomogénéité <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction d’agitation par lesbulles liée à la mémoire <strong>de</strong>s injecteurs. On remarque que, plus on s’éloigne <strong>de</strong> la plaque<strong>de</strong> séparation, plus le pic central s’étale ce qui est une caractéristique <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong> lacouche <strong>de</strong> mélange monophasique ou diphasique. On observe aussi que le maximum <strong>de</strong>l’énergie fluctuante dans c<strong>et</strong> écoulement se déplace <strong>de</strong>s fortes vitesses vers les faiblesvitesses. C'est la convection transversale globale <strong>de</strong> l'écoulement vers le côté diphasiquequi déplace ce pic.79


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats'2uL( x)maxPour les <strong>de</strong>ux premières sections <strong>de</strong> mesure, le rapportvarie <strong>de</strong> 0.2 à 0.27ΔUL( x)pour <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> Δ U x)= U ( x)−U( ) évoluant en x . Ces valeurs sontL(L1 L2xcomparables à celles trouvées en zone d’affinité en écoulement <strong>de</strong> couche <strong>de</strong> mélangemonophasique <strong>et</strong> qui sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0.176 (Wygnansky & Fiedler, 1970). Ces valeursmontrent que le maximum <strong>de</strong> la turbulence est fortement dépendant <strong>du</strong> cisaillementmoyen dans ces <strong>de</strong>ux premières sections <strong>de</strong> mesure. Le maximum <strong>de</strong> ce rapport, diffère<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> la valeur en monophasique lorsque x augmente car l’écoulements’écarte <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> mélange monophasique à cause <strong>de</strong>s accélérations<strong>de</strong>s noyaux.x 10 -343.53x= 5 cmx= 20 cmx= 50 cmx= 80 cmx= 120 cmtot (m2 s -2 )u L'22.521.510.50-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 17: Profils <strong>de</strong> variance <strong>de</strong> la vitesse phasique dans le liqui<strong>de</strong> à différentes positionslongitudinales (zdm1). X= : 5cm▼, 20cm ■, 50cm, 80cm ●, 120cm ♦.En écoulement homogène à bulles, Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001) a mesuré la dépendance<strong>de</strong>s variances <strong>de</strong>s vitesses <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> vis à vis <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la vitesse relative. Il aainsi obtenu :u'2Ltot2≅ 3.57αUR(3.18)Pour un écoulement homogène avec une vitesse relative U R= 0.25m/ s <strong>et</strong> 2% <strong>de</strong> taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong>, la valeur <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> la vitesse atten<strong>du</strong>e dans le noyau d’écoulementdiphasique extérieur à la zone cisaillée est donc <strong>de</strong>'2u Ltot≅−32 24.45⋅10m / s. L’ordre <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s variances mesurées dans notre écoulement est plutôt <strong>de</strong>'2−32 2u Ltot≅ 2.25⋅10m / s dans les noyaux diphasiques. C<strong>et</strong>te valeur est donc <strong>du</strong> même80


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que la valeur mesurée en écoulement homogène mais pas i<strong>de</strong>ntique.C<strong>et</strong>te différence provient certainement essentiellement <strong>du</strong> fait qu’après modification <strong>de</strong>stubes capillaires les bulles sont plus grosses pour <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> similaires. Elles ontdonc <strong>de</strong>s Reynolds différents <strong>de</strong> celles étudiées par Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001). Eneff<strong>et</strong>, dans notre écoulement, le nombre <strong>de</strong> Reynolds est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>−3U 0.25⋅1.8⋅10Re = Rd B≈= 450 , tandis que dans l’écoulement homogène <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong>−6ν 10Tournemine, il était <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 252.'2La mesure <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> dans le champ lointain uLclperm<strong>et</strong> <strong>de</strong>faire mieux émerger la partie <strong>de</strong> la turbulence qui rend compte <strong>de</strong>s tourbillons généréssoit par le cisaillement moyen, soit par les interactions <strong>de</strong>s sillages lointains <strong>de</strong>s bulles.C<strong>et</strong>te mesure filtre en eff<strong>et</strong> les fluctuations <strong>de</strong> vitesse liées à la perturbation proche <strong>de</strong> labulle, qui comporte une forte contribution <strong>du</strong> sillage moyen. Sur la figure 3.18, on a'2reporté les profils <strong>de</strong> uLclpour les différents sections <strong>de</strong> mesure. On remarque qu’enx=5cm, le profil <strong>de</strong> u ' 2Lclressemble beaucoup à celui <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélangemonophasique. En x=20cm, le pic d’énergie émerge beaucoup plus que celui <strong>de</strong> u' 2Ltot(figure 3.17). Pour les <strong>de</strong>ux sections x=50 cm <strong>et</strong> x=80 cm, le pic d’énergie disparaît <strong>et</strong>réapparaît pour la section x=120cm. On comprend qu’aucun pic ne soit perceptible dansURles sections où >> 1.ΔULx 10 -343.53u L'2cl (m2 s -2 )2.521.510.50-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 18 : Profils <strong>de</strong> variance <strong>de</strong> fluctuation <strong>de</strong> la vitesse phasique dans le liqui<strong>de</strong> champ lointainà différentes positions longitudinales (zdm1). X= : 5cm▼, 20cm ■, 50cm, 80cm ●, 120cm ♦.81


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats3.4.5 Agitation <strong>de</strong>s bullesLa variance <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong>s bulles est obtenue par le traitement <strong>de</strong>s signaux issus <strong>de</strong> lason<strong>de</strong> optique double. Le rapport <strong>de</strong>s variances <strong>de</strong> la vitesse dans la phase dispersée <strong>et</strong>dans la phase continue est représenté sur la Figure 3. 19 pour les cinq sections <strong>de</strong> mesure.Ce rapport'2uGR1= varie entre 1 <strong>et</strong> 1.5 dans les noyaux diphasiques. Les <strong>de</strong>ux premièresu'2Lsections sont en bon accord avec les mesures <strong>de</strong> Roig (1993) qui avait exploré la zonebasse d’un écoulement <strong>de</strong> même type. Il faut noter ici que le couplage inverse esttellement fort que toute analyse <strong>du</strong> mouvement d’agitation <strong>de</strong>s bulles par la turbulencereposant sur la théorie <strong>de</strong> Tchen-Hinze, voire sur son extension par Deutsch & Simonin(1991) à <strong>de</strong>s situations avec <strong>de</strong>s vitesses relatives importantes, reste à ce jour délicatepour notre écoulement où la turbulence est fortement modifiée par les bulles. En <strong>de</strong>hors<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> la première section <strong>de</strong> mesure en frontière <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélangediphasique pour lesquels le mouvement fluctuant <strong>de</strong>s bulles est atténué par rapport à celui<strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> (R 1


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats3.4.6 Concentration en oxygène dissousLa figure 3.20 présente les profils <strong>de</strong> concentration moyenne en oxygène dissous dansl’eau. L’examen global <strong>de</strong> ce graphique montre la présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux niveaux différents <strong>de</strong>concentration d’oxygène dans les noyaux monophasique <strong>et</strong> diphasique. Pour c<strong>et</strong>teexpérience à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, les profils expérimentaux montrent une évolutionlongitudinale <strong>de</strong> la concentration dans le noyau diphasique qui augmente dans le senslongitudinal en raison <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> masse.1514x= 5 cmx= 20 cmx= 50 cmx= 80 cmx= 120 cm13C O2 (mg/l)1211109-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 20 : Profils <strong>de</strong> concentration en oxygène dissous dans le liqui<strong>de</strong> à différentes positionslongitudinales (zdm1). X= : 5cm▼, 20cm ■, 50cm, 80cm ●, 120cm ♦.Le noyau monophasique reste à un niveau <strong>de</strong> concentration constant. Ce niveau est celui<strong>du</strong> réservoir d’eau qui reste stationnaire dans le temps pour c<strong>et</strong> essai à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>.La valeur <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> ce réservoir est proche <strong>de</strong> la valeur à saturation <strong>de</strong> l’air.On observe aussi un pic <strong>de</strong> concentration pour les sections x= 5 cm <strong>et</strong> x= 20 cm qui sedéplace vers le coté diphasique <strong>et</strong> disparaît à <strong>de</strong>s distances x ≥ 50cm. L’existence <strong>de</strong> cepic est à relier à une efficacité plus gran<strong>de</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> dans c<strong>et</strong>te zone, soit qu’elle soit<strong>du</strong>e à une plus gran<strong>de</strong> aire interfaciale, soit qu’elle soit liée à une structure localementdifférente <strong>de</strong>s échelles qui interviennent dans le <strong>transfert</strong>. Enfin, les profils <strong>de</strong>concentration témoignent <strong>du</strong> mélange dans la zone frontière où le gradient <strong>de</strong>concentration évolue. Il reste à analyser comment la diffusivité <strong>de</strong> masse est reliée auxdifférentes échelles <strong>de</strong> la turbulence dans le liqui<strong>de</strong>.Nous avons comparé l’évolution longitudinale <strong>de</strong> la concentration mesurée dans le noyaudiphasique à celle prédite par une équation d’advection contenant un terme <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctioninterfaciale (voir annexe 3). C<strong>et</strong>te analyse filaire perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> constater que le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong>83


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsmasse aux interfaces à l’ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> Higbie semble bien représenter l’évolution <strong>de</strong>la concentration dans le noyau diphasique (Figure 3.21) à condition <strong>de</strong> connaître lavitesse relative <strong>et</strong> le diamètre <strong>de</strong>s bulles.15Concentration moyene d'oxygène dissous (mg/l)14.51413.51312.51211.51110.5C mod-1DC exp-zdm1100 0.5 1 1.5x (m)Figure 3. 21 : Comparaison <strong>de</strong> l’évolution longitudinale <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygènedissous dans le noyau diphasique avec le modèle 1D pour une loi <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> type Higbie (caszdm1).3.5 <strong>Analyse</strong> expérimentale <strong>du</strong> cas à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>On s'intéresse dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>uxième expérience, nommée zdm2, à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans un écoulement diphasique <strong>de</strong> type zone<strong>de</strong> mélange à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. C<strong>et</strong>te expérience consiste, ici, à injecter <strong>de</strong>s bullesd'oxygène <strong>du</strong> côté forte vitesse <strong>et</strong> avec un fort débit <strong>de</strong> gaz. Des mesures locales sonteffectuées dans les différentes sections: x= 10 cm, x= 30 cm, x= 50 cm <strong>et</strong> x= 80 cm(Figure 3.22). La campagne <strong>de</strong> mesure fournit les différentes caractéristiqueshydrodynamiques <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> gaz dans c<strong>et</strong>te zone <strong>de</strong> mélange ainsi que lesconcentrations moyennes en oxygène dissous dans l'eau.84


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats(a)xSections <strong>de</strong> mesurex=80cmx=50 cmx=30 cmU 1α 1 U 2α 2 =0Q L1 0 =11.35 l/sQ g1 0 = 2.67 l/s0Q L2 0 =6.72 l/sQ g2 0 = 0x=10 cmyFigure 3. 22 : Conditions générales <strong>de</strong> l’expérience zdm2C<strong>et</strong> écoulement est marqué par <strong>de</strong>s instationnarités à gran<strong>de</strong> échelle bien marquéescomme on peut le voir sur la figure 3.23-a. Un enregistrement <strong>de</strong> vitesse à la limite <strong>de</strong> lazone occupée par les bulles montre que la fréquence <strong>de</strong> ces oscillations est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>2.2Hz (figure 3.23-b).0.20.190.180.1710.5zdm2 x=30 cmy= 0.5 cmy= 1 cmy= 2 cmy= 3 cmvitesse (m /s)0.160.150.14C uu00.130.120.110.129 29.5 30 30.5 31 31.5 32temps (s)-0.50 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8τ (s)Figure 3. 23 : (a) Signal <strong>de</strong> la vitesse instantanée <strong>et</strong> (b) courbes d’autocorrélations dans la frontièregaz-liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’expérience zdm2.85


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats3.5.1 Distribution <strong>de</strong>s phasesOn représente sur la figure 3.24, tous les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> à différentes positionslongitudinales. On remarque dans ce graphique qu’il y a un déplacement <strong>de</strong>s profils d<strong>et</strong>aux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> vers le coté à bulle comme dans l’essai zdm1. Le noyau homogène se ré<strong>du</strong>itd’une section à une autre, mais la valeur <strong>de</strong> α reste toujours <strong>du</strong> même ordre (11%) pourtoutes les sections <strong>de</strong> mesure sauf la section x= 80 cm, alors même qu’il y a <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>sd’accélération. Pour c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière section on a observé qu’il y a <strong>de</strong>s structures cohérentesà la frontière ce qui explique bien la présence <strong>du</strong> gaz pour <strong>de</strong>s abscisses 0 < y < 4 cm. Onremarque aussi que les gradients <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> en frontière s’atténuent puisque lesbulles sont dispersées. La paroi a visiblement un eff<strong>et</strong> important dans c<strong>et</strong> écoulement quiexplique le gradients <strong>de</strong> α dans son voisinage.0.140.120.10.08α0.060.040.020-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 24 : Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> à différentes positions longitudinales (zdm2).X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●, 80cm ▼.3.5.2 Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>Sur la figure 3.25, on remarque que les profils <strong>de</strong> vitesse phasique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> dans lenoyau diphasique (pour <strong>de</strong>s y< 0) sont accélérés sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’allègement <strong>du</strong> mélangediphasique comme dans le premier essai. Le côté monophasique (pour <strong>de</strong>s y> 0) décélère<strong>et</strong> par conséquent, la différence <strong>de</strong> vitesse Δ UL( x)= UL1(x)−UL2(x)augmente lorsque xaugmente. On constate aussi que c<strong>et</strong>te expérience est originale puisqu’on a un écoulementavec un gradient <strong>de</strong> vitesse constant qui occupe une zone d’extension latérale croissante86


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatslorsqu’on se déplace vers l’aval. La zone cisaillée se décale vers le côté forte vitesse cequi tra<strong>du</strong>it l’existence d’une vitesse transversale importante. Les eff<strong>et</strong>s d’accélérationsdominent ceux <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement. Dans les sections x>30 cm,on constate une cohérence très marquée <strong>de</strong>s structures tourbillonnaires <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>envergure ce qui est à relier à ce gradient constant. Pour la section x= 80cm, on a enlevé'uLles points pour lesquels > 0. 25 <strong>et</strong> qui sont donc peu fiables <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> laULmesure avec un film chaud.1.61.41.21U L(m/s)0.80.60.40.20-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 25 : Profils <strong>de</strong> vitesse phasique dans le liqui<strong>de</strong> à différentes positions longitudinales (zdm2).X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●, 80cm ▼.Le rôle majeur <strong>de</strong> la flottabilité dans les accélérations <strong>et</strong> décélérations <strong>de</strong>s noyauxexternes <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> mélange est confirmé par la bonne adéquation entre l’évolutionlongitudinale <strong>de</strong> leurs vitesses <strong>et</strong> la prédiction <strong>du</strong> modèle filaire (Figure 3.26).87


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsVitesse longitudinal dans les noyaux (m/s)21.81.61.41.210.80.60.40.2U 1mod-1DU 2mod-1DU 1exp-zdm2U 2exp-zdm200 0.5 1 1.5x (m)Figure 3. 26: Comparaison <strong>de</strong> l’évolution longitudinale <strong>de</strong>s vitesses dans les noyaux <strong>du</strong> cas d’étu<strong>de</strong>Zdm2 avec le modèle 1D.La figure 3.27 représente la largeur <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange définie par :B( = U − 0.05ΔU) − y( U = U + 0. ΔU)L( x)= y UL L1 L L L21L(3.25)0.080.070.060.05BL (m)0.040.030.020.010.000.00 0.10 0.20 0.30 0.40 0.50 0.60x (m)Figure 3. 27 : Expansion <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange diphasique zdm2.88


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsC<strong>et</strong>te figure montre que la largeur <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange diphasique est linéaire enfonction <strong>de</strong> x. C’est une propriété générale <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> mélange monophasiques <strong>et</strong> cerésultat est également en bon accord avec les résultats <strong>de</strong> Roig (1993), le tauxdBLd’expansion ≈ 0 .1 ≈ 0.39λ x=10cmse rapproche <strong>de</strong>s valeurs mesurées par Roig endxécoulement diphasique. Le taux d’expansion est plus fort qu’en écoulementmonophasique, à cause <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s bulles. Ici, il y a une accélération beaucoupplus forte (à cause <strong>de</strong> α ≈ 11%). La modification <strong>de</strong> l’élargissement <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>mélange diphasique résulte d’eff<strong>et</strong>s complexes qui combinent certainement les eff<strong>et</strong>sd’accélérations liés aux forts gradients <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> ceux <strong>de</strong> diffusivitésupplémentaire in<strong>du</strong>ite par les bulles.La comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitesse phasique <strong>du</strong> champ total <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> avec les profils<strong>de</strong>s vitesses moyennées dans le champ lointain est présentée sur la figure 3.28. C<strong>et</strong>te<strong>de</strong>rnière illustre qu’il y a une faible différence entre les <strong>de</strong>ux valeurs. La différencerelative ne dépasse pas dans tous les cas le 5% <strong>de</strong> la vitesse phasique <strong>du</strong> champ total <strong>et</strong> onobserve toujours que les profils <strong>de</strong> ULclsont au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> UL.1.61.41.2U L<strong>et</strong> U cl(m/s)10.80.60.40.20-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 28 : Comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitesse phasique dans le liqui<strong>de</strong> à différentes positionslongitudinales: Champ total <strong>et</strong> Champ lointain (zdm2). X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●, 80cm ▼.89


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats3.5.3 Diamètre <strong>et</strong> vitesse relative <strong>de</strong>s bulles :3.5.3.1 Diamètre <strong>de</strong>s bullesLes diamètres moyens <strong>et</strong> fluctuants <strong>de</strong>s bulles dans c<strong>et</strong>te expérience à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>présentent un léger eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> distribution transversale (Figure 3.29). On remarque aussi qued'la dispersion <strong>de</strong>s bulles est plus forte que dans le premier essai zdm1 ( plus grand).Ceci est dû certainement au changement probable <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>sinjecteurs d’un régime <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s bulles par détachement bulle à bulle aux faiblesdébits <strong>de</strong> gaz à un régime <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s bulles par rupture <strong>du</strong> j<strong>et</strong> <strong>de</strong> gaz. Le diamètremoyen <strong>de</strong>s bulles varie entre 1.5 <strong>et</strong> 2.5 mm avec le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Pour c<strong>et</strong>te gamme <strong>de</strong>diamètres on a donc <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> régime <strong>de</strong> forme <strong>de</strong> bulles. A faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>,le diamètre voisin <strong>de</strong> 1.5 mm correspond à <strong>de</strong>s bulles quasi sphériques, alors qu’aux fortstaux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, il correspond à <strong>de</strong>s bulles ellipsoïdales sensibles à la déformation.d B3 x 10-3 y (cm)2.52d B(m) <strong>et</strong> d' B(m)1.510.50-15 -10 -5 0 5 10 15Figure 3. 29: Diamètres moyens <strong>et</strong> fluctuants <strong>de</strong>s bulles (zdm2).X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●, 80cm ▼.La figure 3.30 présente une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité reconstituée à partir <strong>de</strong> l’histogramme<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s coupées par la son<strong>de</strong> optique. Le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> correspondant est <strong>de</strong> 5% <strong>et</strong> undiamètre <strong>de</strong> bulle moyen est <strong>de</strong> 2.1 mm. C<strong>et</strong>te figure illustre le fait que les bulles n’ontcertainement pas toutes le même diamètre puisqu’une poly-dispersion est visible.90


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats0.250.2P(d)0.150.10.0500 0.5 1 1.5 2d (m)2.5 3 3.5 4x 10 -3Figure 3. 30 : Exemple <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité pour α = 5 % <strong>et</strong> d B= 2. 1mm3.5.3.2 Vitesse <strong>de</strong> glissement entre phase:On a un écoulement avec <strong>de</strong> fortes accélérations <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> qui semblent agir sur lemouvement relatif moyen UR. La figure 3.31 représente la variation <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong>glissement en fonction <strong>de</strong> la position transversale pour les différentes sections <strong>de</strong> mesure.Les profils <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> glissement sont très différents <strong>de</strong> ceux observés dans le premiercas d’écoulement diphasique (zdm1). Dans ces profils on remarque l’existence d’un pointd’ordonnée y = −6 cm qui sépare les zones où d U R > 0 <strong>et</strong> la zone <strong>de</strong> noyau oùdxl’évolution longitudinale <strong>de</strong> la vitesse relative est moins marquée. Ces profils <strong>de</strong> vitesserelative sont profondément liés à l’évolution <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> à la sensibilité <strong>de</strong> lavitesse relative à c<strong>et</strong>te gran<strong>de</strong>ur.91


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats0.40.350.3U R=U G-U L(m/s)0.250.20.150.10.050-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 31 : Profils <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> glissement dans le champ total (zdm2).X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●, 80cm ▼.La figure 3.32 présente en eff<strong>et</strong> la vitesse relative entre phases en fonction <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>sans référence à la position <strong>de</strong>s mesures dans l’écoulement. Sur le même graphique, on areporté les résultats obtenus par Larue <strong>de</strong> Tournemine en écoulement homogène (2001).On remarque que la vitesse <strong>de</strong> glissement est fortement ré<strong>du</strong>ite dans nos essais comme enécoulement homogène lorsque le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> est augmenté. Il existe un écart très fort parrapport à la vitesse terminale d’ascension dans les noyaux à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Ce mêmerésultat est trouvé en écoulement homogène (figure 3.32).92


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsvitesse <strong>de</strong> glissement UR0.30.250.20.150.10.05UR_homogène (Larue<strong>de</strong> Tournemine 2001)x= 0.1 mx= 0.3 mx= 0.5 m00 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16alpha αFigure 3. 32: Vitesse <strong>de</strong> glissement en fonction <strong>de</strong> α : comparaison avec l’écoulement homogène <strong>de</strong>Larue <strong>de</strong> Tournemine (2001).3.5.4 Variance <strong>de</strong> la vitesse phasique dans liqui<strong>de</strong>L’examen <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> fluctuation <strong>de</strong> la vitesse phasique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>présentés sur la figure 3.33, perm<strong>et</strong> d’analyser le comportement statistique au premierordre <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> vitesse. Les profils <strong>de</strong> variance phasique présentent <strong>de</strong>s niveauxd’agitation bien plus élevés que dans la partie monophasique. Le surplus <strong>de</strong> fluctuationprovient <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction aux interfaces par les bulles. Les quatre profils présententclairement un pic <strong>de</strong> variance dans la zone cisaillée qui se déplace <strong>de</strong>s faibles vitessesvers les fortes vitesses. Ces pics augmentent en intensité quand x augmente puisque Δ ULaugmente. Ce pic <strong>de</strong> variance, pour chaque profil ne suit pas le pic <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> maissuit plutôt le point dont la vitesse est Um(x). Ce point est certainement associé au pointcentral <strong>du</strong> cisaillement maximal.On remarque dans c<strong>et</strong>te expérience que les valeurs <strong>de</strong> variance dans les zones <strong>de</strong> noyausont dans c<strong>et</strong> essai également proches <strong>de</strong> celles trouvées en écoulement homogène parLarue <strong>de</strong> Tournemine (2001) sauf pour la section x=80 cm. Si dans les premières sectionsla comparaison aux mesures <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong> Tournemine est meilleure dans c<strong>et</strong> essai quedans l’essai précé<strong>de</strong>nt, c’est certainement parce qu’à fort débit <strong>de</strong> gaz, le systèmed’injection génère <strong>de</strong>s bulles dont les diamètres fournissent, pour <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>comparables, les mêmes ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>et</strong> <strong>de</strong> Weber. .Dans la section x=80 cm, la zone <strong>de</strong> mélange interagit certainement avec la paroi, <strong>et</strong> la93


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsvitesse <strong>du</strong> noyau monophasique tend à s’inverser. On constate alors une très forteaugmentation <strong>de</strong> l’agitation.Les profils <strong>de</strong> variances dans le champ lointain <strong>de</strong>s bulles sont eux aussi présentés sur lafigure 3.34. L’intérêt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te variance est que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>du</strong> champ proche <strong>de</strong>sbulles a été r<strong>et</strong>irée <strong>du</strong> signal phasique. L’analyse <strong>de</strong> la comparaison <strong>de</strong>s statistiquesphasiques <strong>et</strong> champ lointain va nous renseigner sur la structuration <strong>du</strong> champ <strong>de</strong> vitessedans la phase continue. Ainsi, les variances dans le champ lointain sont n<strong>et</strong>tement plusfaibles que dans le champ phasique puisque toute l’énergie contenue dans les sillagesproches <strong>de</strong>s bulles a été r<strong>et</strong>irée. Un pic est aussi visible pour tous les profils <strong>et</strong> il est placédans la zone <strong>de</strong> cisaillement ce qui tra<strong>du</strong>it le grand rôle <strong>de</strong> cisaillement dans c<strong>et</strong>écoulement.8 x 10-3 y (cm)u L ' 2 (m /s)0.0160.0140.0120.010.0080.0060.0040.002u L ' 2 (m /s)76543210-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)0-15 -10 -5 0 5 10 15Figure 3. 33 : Profils <strong>de</strong> variance <strong>de</strong> fluctuation <strong>de</strong> la vitesse phasique dans le liqui<strong>de</strong> à différentespositions longitudinales (zdm2). X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●, 80cm ▼.94


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats8 x 10-3 y (cm)76u L' 2 cl (m2 /s 2 )543210-15 -10 -5 0 5 10 15Figure 3. 34 : Profils <strong>de</strong> variance <strong>de</strong> fluctuation <strong>de</strong> la vitesse phasique dans le liqui<strong>de</strong> champ lointainà différentes positions longitudinales (zdm2). X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●.3.5.5 Agitation <strong>de</strong>s bulles :Le rapport <strong>de</strong>s variances dans la phase dispersée <strong>et</strong> dans le liqui<strong>de</strong> est reporté sur la figure3.35. L’agitation <strong>de</strong>s bulles est la plupart <strong>du</strong> temps plus importante que celle <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>(figure 3.32). Dans la zone frontière entre l’écoulement diphasique <strong>et</strong> l’écoulementmonophasique l’activité tourbillonnaire à gran<strong>de</strong> échelle impose un forçage important auxtrajectoires <strong>de</strong>s bulles. Par contre au milieu <strong>du</strong> noyau diphasique les rôles respectifs <strong>du</strong>forçage par la turbulence d’origine cisaillée <strong>et</strong> <strong>de</strong>s instabilités <strong>de</strong> trajectoires (liées auxinteractions hydrodynamiques entre les bulles pour ces forts taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>) sont difficiles àdémêler.95


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats7654R13210-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 35: Rapport <strong>de</strong> variances <strong>de</strong> vitesse dans le gaz <strong>et</strong> le liqui<strong>de</strong> à différentes positionslongitudinales (zdm2). X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●, 80cm ▼.On a donc présenté la variance <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong>s bulles en fonction <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sur lafigure 3.36. On remarque que c<strong>et</strong>te variance est très assuj<strong>et</strong>tie au taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, ce quimontre l’importance <strong>de</strong>s interactions hydrodynamiques entre bulles dans la génération <strong>de</strong>l’agitation <strong>de</strong>s bulles.0.010.0090.0080.007u '2 G (m2 /s 2 )0.0060.0050.0040.0030.0020.00100 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12αFigure 3. 36: Variance <strong>de</strong> la vitesse <strong>du</strong> gaz en fonction <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (zdm2).X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●, 80cm ▼.96


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats3.5.6 Concentration d’oxygène dissous :Le traitement <strong>de</strong>s signaux issus <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> d’oxygène perm<strong>et</strong> d’obtenir les concentrationsmoyennes locales d’oxygène dissous. La figure ci-<strong>de</strong>ssous représente les profils <strong>de</strong>sconcentrations moyennes locales en oxygène dissous dans les trois sections <strong>de</strong> mesurex=10, 30 <strong>et</strong> 50 cm. C<strong>et</strong>te mesure <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygène dissous dans unécoulement à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> c’est avérée délicate. En eff<strong>et</strong>, la concentration moyennedans le noyau monophasique a changé entre la mesure pour les sections (x=50 cm, 30 cm)d’une part, <strong>et</strong> x= 10cm d’autre part. En fait, nous avons effectué les mesures dans l’ordresuivant x= 50cm, x=30 cm <strong>et</strong> enfin x=10 cm. C’est dans l’intervalle <strong>de</strong> temps entre les<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers profils que ce décalage a eu lieu. Le planning <strong>de</strong> la thèse ne nous a paspermis <strong>de</strong> refaire c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière section. Ce décalage n’est pas <strong>du</strong> à une évolutiontemporelle <strong>de</strong> la concentration moyenne dans l’eau <strong>de</strong> la cuve. L’uniformité dans unnoyau monophasique à x fixé montre que sur le temps <strong>de</strong> mesure il n’y a pas d’évolution<strong>de</strong>s conditions d’entrée, cela indique donc qu’on a plutôt un décalage global <strong>de</strong> la mesureà la section x=10cm. Ce décalage provient certainement <strong>de</strong> la chaîne électronique.Malgré tout, plusieurs remarques à un peuvent être faites. On remarque tout d’abord queles profils <strong>de</strong> concentration suivent <strong>de</strong> près les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (figure 3.37). Onnote ensuite que l’essentiel <strong>du</strong> gradient <strong>de</strong> concentration entre le noyau diphasique <strong>et</strong> lenoyau monophasique se construit avant x=10 cm. Le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse est doncparticulièrement efficace dans les toutes premières sections. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> x=10cm, lavariation longitudinale <strong>de</strong> la concentration moyenne en oxygène dans le noyau diphasiqueest très faible même si les concentrations restent éloignées <strong>de</strong> leur valeur à saturation avecl’oxygène (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 50 mg/l). Des temps <strong>de</strong> séjour faibles associés aux gran<strong>de</strong>svitesses <strong>de</strong>s bulles, expliquent, au moins en partie, que c<strong>et</strong> écoulement à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>n’ait finalement pas un <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse beaucoup plus efficace que l’écoulement àfaible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> présenté précé<strong>de</strong>mment.Nous avons été amenés à corriger le décalage <strong>de</strong> la concentration à la section x=10cmpour la comparaison entre les expériences <strong>et</strong> les simulations dans ce cas d’écoulement(voir chapitre 4).97


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultats151413C O2(mg/l)1211109-15 -10 -5 0 5 10 15y (cm)Figure 3. 37: Profils concentration moyenne en oxygène à différentes positions longitudinales (zdm2).X= : 10cm ■, 30cm, 50cm ●.Comme on peut le constater sur la figure 3.38, le traitement <strong>du</strong> cas zdm2 par uneapproche filaire utilisant le modèle <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse <strong>de</strong> Higbie ne perm<strong>et</strong> pas uneestimation correcte <strong>de</strong> l’évolution longitudinale <strong>de</strong> la concentration. Dans ce cas, ladiffusion turbulente <strong>et</strong> la convection transversale jouent un rôle important, la loi d<strong>et</strong>ransfert interfacial est certainement modifiée, <strong>et</strong> ce modèle simple ne peut représenterl’évolution <strong>de</strong> la concentration. C’est donc dans une perspective globale <strong>de</strong> modélisation<strong>de</strong>s écoulements diphasiques qu’il faut abor<strong>de</strong>r le problème. C’est ce que nousdéveloppons dans la suite <strong>de</strong> ce travail en nous appuyant sur la modélisation eulérienne à<strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s écoulements diphasiques dispersés.98


Chapitre 3 : Expérimentation <strong>et</strong> résultatsConcentration moyene d'oxygène dissous (mg/l)1514.51413.51312.51211.51110.5C mod-1DC exp-zdm2100 0.5 1 1.5x (m)Figure 3. 38 : Comparaison <strong>de</strong> l’évolution longitudinale <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygènedissous dans le noyau diphasique <strong>du</strong> cas d’étu<strong>de</strong> zdm2 avec le modèle 1D.3.6 Conclusions <strong>du</strong> chapitre 3Au terme <strong>du</strong> travail expérimental présenté dans ce chapitre nous avons une <strong>de</strong>scriptiondétaillée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux écoulements turbulents à bulles contrastés, dans <strong>de</strong>s conditionsexpérimentales <strong>de</strong> bonne qualité (à la nuance près <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> concentration sur unesection <strong>du</strong> cas zdm2). Ces résultats expérimentaux constituent la base <strong>de</strong> discussion <strong>et</strong> <strong>de</strong>développement <strong>du</strong> modèle eulérien à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s mis en œuvre dans ce travail. Ilsm<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce les points incontournables que <strong>de</strong>vront prendre en compte lesmodèles (comme la turbulence in<strong>du</strong>ite par les bulles <strong>et</strong> la modification <strong>du</strong> mouvementrelatif à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>).99


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueChapitre 4 :Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong><strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong>mélange diphasique4.1 Intro<strong>du</strong>ctionLes simulations numériques présentées dans ces travaux <strong>de</strong> thèse ont été réalisées à l’ai<strong>de</strong><strong>du</strong> co<strong>de</strong> Melodif, co<strong>de</strong> semi-in<strong>du</strong>striel développé par EDF dans le années 1990. Melodifest un co<strong>de</strong> bidimensionnel diphasique Eulérien-Eulérien développé pour la simulation<strong>de</strong>s écoulements à inclusions dispersées, au sein <strong>de</strong>squels peuvent se pro<strong>du</strong>ire au niveau<strong>de</strong>s interfaces <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> thermiques, <strong>de</strong> masse ou <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement (Simonin, 1990 ; Simonin & Violl<strong>et</strong>, 1989 <strong>et</strong> 1990 ; Bel F’dhila & Simonin,1992). Le modèle résout <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse, <strong>de</strong> bilan <strong>de</strong> quantité<strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> d'enthalpie formulées pour chacune <strong>de</strong>s phases, <strong>et</strong> couplées à travers lestermes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>s interfaciaux.Les modèles <strong>de</strong> turbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>du</strong> co<strong>de</strong> Melodif ont été révisés aucours <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> thèse <strong>de</strong> Bellakhal (2005) pour <strong>de</strong>s applications à <strong>de</strong>s écoulements àbulles. En particulier, le modèle <strong>de</strong> turbulence au premier ordre à trois équations implantédans le co<strong>de</strong> a été modifié pour prendre en compte les résultats issus <strong>de</strong> modélisations ausecond ordre <strong>de</strong> la turbulence en écoulement à bulles à faibles taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (Chahed,1999) <strong>et</strong> qui con<strong>du</strong>isent par ré<strong>du</strong>ction à un modèle <strong>de</strong> turbulence à trois équations( k0, k S, ε0). Les modèles implantés ont été validés dans <strong>de</strong>s configurations <strong>de</strong> based’écoulements à bulles à faibles taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> : turbulence homogène avec <strong>et</strong> sanscisaillement, couches cisaillées minces 2-D (couches <strong>de</strong> mélange <strong>et</strong> sillage à bulles). Lacomparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec ceux obtenus avec les modèles initiaux <strong>du</strong>co<strong>de</strong> montre la pertinence <strong>de</strong>s modifications intro<strong>du</strong>ites. Elle indique également que lemodèle <strong>de</strong> turbulence à trois équations fournit <strong>de</strong>s résultats sensiblement i<strong>de</strong>ntiques àceux obtenus à l'ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> modèle au second ordre.C’est c<strong>et</strong>te version <strong>du</strong> co<strong>de</strong> qui a été mise en œuvre dans les simulations présentées dansces travaux <strong>de</strong> thèse. Dans le cadre <strong>de</strong> ces travaux, nous avons modélisé une équation <strong>de</strong>100


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqu<strong>et</strong>ransport <strong>de</strong> la concentration <strong>et</strong> nous avons précisé certains aspects <strong>de</strong>s interactions enécoulements à bulles à forts taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Ces modèles ont ensuite été mis en œuvre poursimuler <strong>de</strong>s écoulements à bulles (eau-oxygène) <strong>de</strong> type couches <strong>de</strong> mélange avec<strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse. Les résultats numériques sont ici confrontés aux donnéesexpérimentales présentées au chapitre (3).Après avoir présenté les ferm<strong>et</strong>ures implantées dans le co<strong>de</strong> Melodif, nous présentons lesrésultats <strong>de</strong> ces simulations <strong>et</strong> discutons l’aptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s modèles à rendre compte <strong>de</strong> lacomplexité <strong>de</strong>s écoulements étudiés. Rappelons que dans ces écoulements, que nousavons voulus proches <strong>de</strong>s situations in<strong>du</strong>strielles, les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> flottabilités sont importants<strong>et</strong> se tra<strong>du</strong>isent par <strong>de</strong>s modifications profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s champs moyens <strong>et</strong> fluctuants <strong>de</strong>l’écoulement diphasique.4.2 Présentation <strong>du</strong> co<strong>de</strong> Melodif4.2.1 Equations <strong>de</strong> base <strong>du</strong> modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>sNous avons présenté dans le chapitre 2 les équations <strong>de</strong>s bilans moyens <strong>de</strong> masse <strong>et</strong> <strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> mouvement dans la phase liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> dans la phase gazeuse pour <strong>de</strong>sécoulements à bulles ainsi que l’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la concentration dans le liqui<strong>de</strong>.Nous rappelons ici ces bilans moyens:Dans le liqui<strong>de</strong> :∂ ∂( 1−α ) + (1 − α)ULi= 0(4.1)∂t∂xi[(1− α)u′′LiuLj] + ρL(1− ) gi+ < MLi>DULi∂ ∂ρL( 1−α)= (1 −α)σij− ρLα(4.2)Dt ∂x∂xDDtjj∂ ⎡ ∂C⎤L ' '(1 −α )( CLULi)= ⎢(1−α)(DL− cLuLi)⎥+ < KL>(4.3)∂xi⎢⎣∂xi⎥⎦où α est le taux <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> la phase gaz.Dans le gaz :∂ ∂α + αUGi= 0(4.4)∂t∂xidUGi∂ ∂ρ ′ ′Gα= α σij− ρG[ αuGiuGj] + ρGαgi+ < MGi>(4.5)dt ∂x∂xjj101


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique4.2.2 Modélisation eulérienne dans le co<strong>de</strong> Melodif4.2.2.1 Modélisation <strong>du</strong> terme interfacialNous avons présenté dans le chapitre 2 (§2.3) les différentes modélisations <strong>du</strong> <strong>transfert</strong>interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> nous avons insisté sur l’importance <strong>de</strong> leur rôledans l’évolution globale <strong>de</strong> l’écoulement à bulles. Nous avons mis l’accent sur lesdifférentes contributions moyennes <strong>de</strong>s forces <strong>et</strong> nous avons discuté l’importance <strong>de</strong> lacontribution turbulente <strong>de</strong>s forces sur la distribution <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Le modèle d<strong>et</strong>ransfert interfacial implanté dans le co<strong>de</strong> Melodif inclue les contributions moyennes <strong>de</strong>sforces <strong>de</strong> traînée, <strong>de</strong> masse ajoutée, <strong>et</strong> <strong>de</strong> portance ainsi que la contribution turbulenteissue <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> masse ajoutée.< MGi3 C>= − αρL4 d− ρ CLM∂∂xjDBU⎡α(u⎢⎣R'GiUuRi'Gj− 2αρC ε U− u'Liu'LjL)⎤⎥⎦LijkRjωLk− αρ CLM⎛ d⎜⎝ dtUGi−DUDtLi⎞⎟⎠(4.6)avec URila vitesse relative donnée par la relation URi= UGi−ULi. Le diamètre <strong>de</strong>s bullesdBest pris constant <strong>et</strong> ( CD; CM; CL) sont respectivement les coefficients <strong>de</strong> traînée, <strong>de</strong>masse ajoutée <strong>et</strong> <strong>de</strong> portance. ωLkreprésente la vorticité dans le liqui<strong>de</strong>. La force <strong>de</strong>masse ajoutée est formulée en intro<strong>du</strong>isant les dérivées particulaires qui suiventrespectivement le mouvement moyen <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> celui <strong>du</strong> gaz.4.2.2.2 Modèle <strong>de</strong> turbulenceDans le modèle <strong>de</strong> turbulence implanté par Bellakhal (2005) dans le co<strong>de</strong> Melodif,l’énergie cinétique turbulente dans le liqui<strong>de</strong> est décomposée en une partie turbulente( k 0) pro<strong>du</strong>ite par cisaillement dans la phase continue <strong>et</strong> qui comprend la turbulence dansles sillages <strong>et</strong> d’autre part en une partie pseudo-turbulente ( kS) pro<strong>du</strong>ite par lemouvement relatif <strong>de</strong>s bulles :k = k 0+(4.7)k SChacune <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux contributions est décrite par une équation <strong>de</strong> transport. Ce qui donnelieu à une modèle <strong>de</strong> turbulence au premier ordre à trois équations ( k 0− k S− ε )développé dans le chapitre 2. Les équations <strong>du</strong> modèle s’écrivent :DDtk=C∂⎡sk0 ⎢(1α)(τt 0τb S)(1 −α)∂xj⎢⎣−k+k∂k∂x0j⎤ ∂U⎥ + νt⎥⎦∂xLij⎛⎜ ∂U⎜ ∂x⎝Lij∂U+∂xLji⎞⎟ − ε0⎟⎠(4.8)102


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueDDtkSC2sk∂ ⎡∂k⎤SCMD= ⎢(1− α)(τtk0+ τbkS) ⎥ + α UR(4.9)(1 − α)∂xj ⎢⎣∂xj ⎥⎦2 DtD C ∂ ⎡∂ε⎤ ⎡ ⎛⎞ ⎤⎢ ⎜∂0ε ∂ ∂ Us ε0ULiULiLjε⎢ − + ⎥+ ⎟ − ⎥0= (1 α)(τtk0τbkS) + C1ενtC2εε0 (4.10)Dt (1 −α)∂x⎢⎥ ⎢ ∂ ⎜ ∂ ∂ ⎟j ⎣∂xj ⎦ k0xjx x⎣ ⎝j i⎠⎥⎦avec la formulation <strong>de</strong> la viscosité turbulente :kSkS(1 + ) (1 + )2k0k0k0νt= Cμ= νt0avec Cμ= 0. 09(4.11)ε τ0tτt(1 + α ) (1 + α )ττAvec égalementbkε0b0τ t= l'échelle <strong>de</strong> temps associée à la partie turbulente <strong>et</strong>l'échelle <strong>de</strong> temps caractéristique <strong>du</strong> mouvement <strong>de</strong>s bulles. Les constantes <strong>du</strong> modèlesont les mêmes que celles <strong>du</strong> modèle monophasique standard, C = 0. 11, C = 0. 15 ,C1 ε= 1.44 <strong>et</strong> C2 ε= 1. 92 .Notons enfin que le tenseur <strong>de</strong> Reynolds est calculé dans ce modèle à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> laferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> Boussinesq qui s'écrit dans ce cas :∂U∂U2u′ u′= u′u + u′u = −ν + + ( k + k ) δ(4.12)LiLjLi( T )′LjLi( S )′LjLi Ljt( )0∂xj∂xi3La ferm<strong>et</strong>ure r<strong>et</strong>enue pour le tenseur <strong>de</strong> Reynolds dans la phase dispersée dans le modèleà <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s développé ici est celle proposée par Chahed <strong>et</strong> al. (2002). Elle utilise unmodèle rudimentaire qui suppose simplement la proportionnalité entre les composantesdiagonales <strong>de</strong>s tenseurs <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases, <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntifie le cisaillement dans legaz à celui <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>. On écrit donc :′Gu′G= C u′11 LuL; vGv′G= C v′Lv′Lu ′′22; u ′Gv′G= C u′Lv′12 L(4.13)où les coefficients C , <strong>et</strong> C 11 22sont pris proches <strong>de</strong>s valeurs moyennes mesurées dans lesécoulements que nous simulons <strong>et</strong> où C = 121 .Ce modèle ne rend donc pas compte, comme le fait la théorie <strong>de</strong> la dispersion <strong>de</strong> Tchen,<strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la réactivité <strong>de</strong>s bulles aux variations <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> la turbulence.4.2.2.3 Transport <strong>de</strong> la concentrationSijskτb= csεRdUBRL’équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la concentration intro<strong>du</strong>ite dans le cadre <strong>de</strong> ces travaux d<strong>et</strong>hèse a été modélisée en conformité avec les modélisations <strong>de</strong> la turbulence. C<strong>et</strong>teéquation <strong>de</strong> transport fait intervenir une diffusivité turbulente « diphasique » <strong>du</strong> scalaire103


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquequi fait intervenir <strong>de</strong>ux diffusivités, l’une est associée aux échelles <strong>de</strong> la turbulence <strong>et</strong>l’autre aux échelles <strong>de</strong> la pseudo-turbulence. Elle s’écrit :DDtCLAvecCsc∂ ⎡∂C⎤Lkla= ⎢(1− α)(τtk0+ τbkS) ⎥ +( 1−α)∂xj ⎢⎣∂xj ⎥⎦(1 − α )CskC= , oùσsktc*( C − CL)(4.14)tσcest le nombre <strong>de</strong> Schmidt turbulent. Dans ce travail le nombre <strong>de</strong>Schmidt turbulent est pris égal à 0.7. Rappelons que <strong>de</strong>s expériences m<strong>et</strong>tant en jeu <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s expérimentales <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> scalaire couplées, perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>mesurer les flux turbulents <strong>du</strong> scalaire passif <strong>et</strong> qu’elles indiquent, dans un j<strong>et</strong>monophasique, que le nombre <strong>de</strong> Schmidt n’est pas constant (Hinze, 1975). Il est difficile<strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s modélisations plus élaborées sans analyse au second ordre <strong>du</strong> transport<strong>du</strong> flux turbulent <strong>de</strong> scalaire <strong>et</strong> sans confrontation à <strong>de</strong>s données expérimentales <strong>de</strong>s fluxturbulents. De telles mesures n’existent pas encore en écoulement à bulles.Le <strong>de</strong>rnier terme <strong>de</strong> l’équation (4.14) représente le <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> concentrationnoté < K L> au chapitre 2. Il faut mentionner que le co<strong>de</strong> Melodif suppose que les bullessont caractérisées par un diamètre unique. On modélise ainsi une dispersion <strong>de</strong> bulles d<strong>et</strong>ailles différentes en supposant que c<strong>et</strong>te dispersion est connue <strong>et</strong> qu’elle est homogènedans l’écoulement. L’aire interfaciale sera donnée par la relation pour <strong>de</strong>s bulles6αsupposées sphériques a = . On peut cependant prendre en compte les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> formed Ben exprimant l’aire interfaciale avec un diamètre différent <strong>de</strong> celui utilisé pour les lois d<strong>et</strong>rainée. Le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse k Lest modélisé par les corrélationsprésentées dans le chapitre 2 (§2.4.2) qui l’expriment en fonction <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Reynolds<strong>et</strong> <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Schmidt.4.2.3 Métho<strong>de</strong> numériqueLa métho<strong>de</strong> numérique utilisée dans le co<strong>de</strong> Melodif est une combinaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<strong>de</strong> différences finies – volumes finis basée sur un processus <strong>de</strong> type pas fractionnaire(Thai Van <strong>et</strong> al., 1994). C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> consiste à résoudre les équations d'évolution enplusieurs étapes séparées correspondant chacune à une équation élémentaire. Ladiscrétisation <strong>de</strong>s équations est <strong>de</strong> type volumes finis, elle définit une grille dite <strong>de</strong> vitesseoù sont calculées les composantes <strong>de</strong>s vitesses moyennes <strong>et</strong> les gran<strong>de</strong>urs turbulentes.Afin d'assurer la validité <strong>de</strong> la discrétisation <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> bilan <strong>de</strong> masse dans les<strong>de</strong>ux phases, la pression <strong>et</strong> le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sont calculés au centre <strong>de</strong> chaque élément <strong>de</strong>volume. Une nouvelle grille appelée "grille <strong>de</strong> pression" décalée par rapport à la premièreest ainsi définie (cf. figure 4.1).104


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueFigure 4. 1 : Grilles <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> pression décalées. (Bellakhal, 2005).4.3 Mise en œuvre <strong>de</strong>s simulations numériquesNous avons mis en œuvre le co<strong>de</strong> Melodif pour la simulation <strong>de</strong>s écoulementsdiphasiques à bulles <strong>de</strong> type couche <strong>de</strong> mélange que nous avons explorés par voieexpérimentale. Nous présentons, dans ce qui suit, les résultats <strong>de</strong>s simulations <strong>de</strong>sécoulements <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange monophasique <strong>et</strong> diphasique à bulles à faible <strong>et</strong> à forttaux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. La zone <strong>de</strong> mélange monophasique, référencée zdm0, correspond àl’écoulement qui se développe à la confluence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux écoulements monophasiques <strong>de</strong>vitesses différentes avec, <strong>du</strong> coté à forte vitesse, U ≈ 0.7 m / s <strong>et</strong> <strong>du</strong> coté à faible vitesse,U2≈ 0.35 m / s (cf. figure 4.2-a). La zone <strong>de</strong> mélange diphasique à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>(zdm1) se développe à la confluence d’un écoulement (eau-oxygène) avec une fractionvolumique d’oxygène pur α ≈ 2%intro<strong>du</strong>ite <strong>du</strong> coté faible vitesse ( U ≈ 20.3 m / s ) <strong>et</strong>d’un écoulement monophasique avec une vitesse débitante U1≈ 0.6 m / s (cf. figure3.10). Dans la zone <strong>de</strong> mélange diphasique à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (zdm2) l’oxygène estinjecté <strong>du</strong> côté forte vitesse ( U1≈ 0.65 m / s ) avec un taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> α ≈ 11 % .L’écoulement monophasique est alors <strong>du</strong> coté faible vitesse ( U2≈ 0.3 m / s ) (cf. figure3.22).1105


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique(a)xSections <strong>de</strong> mesurex=67 cmx=45 cmx=20cmx=12.25U 1U 2Q L1 0 =13.02 l/s0Q L2 0 =6.72 l/syFigure 4. 2 : (a) Schématisation <strong>de</strong>s conditions expérimentales <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange monophasique. (b)conditions aux limites <strong>et</strong> maillage <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong> calcul.Nous avons testé plusieurs maillages uniformes <strong>et</strong> progressifs dans les <strong>de</strong>ux directionsverticale <strong>et</strong> transversale <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong> calcul. Nous avons enfin adopté un maillageuniforme <strong>de</strong> dimension (91x101) respectivement dans la direction transversale <strong>et</strong>longitudinale. Nous avons vérifié que le maillage est suffisamment raffiné pourconsidérer qu’il n’a plus d’eff<strong>et</strong> sur le calcul <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s variables (vitesse,pression, taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, énergie turbulente <strong>et</strong> taux <strong>de</strong> dissipation).Les simulations sont faites avec <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> paroi pour les limites verticalesextérieures <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong> l'écoulement (cf. figure 4.2-b). Enfin, la condition à la sortie <strong>de</strong>la con<strong>du</strong>ite est une pression imposée égale à la pression atmosphérique. En ce quiconcerne les variables transportées, elles vérifient toutes <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> Neumann avec<strong>de</strong>s gradients normaux nuls.La validation <strong>de</strong>s simulations en écoulement monophasique est une étape importante. C<strong>et</strong>écoulement représente une situation <strong>de</strong> référence pour l’écoulement diphasiquenotamment lorsqu’il est réalisé avec les mêmes vitesses <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> que l’écoulementdiphasique correspondant.106


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique4.4 Ecoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange monophasique4.4.1 Conditions aux limitesLes conditions à l’entrée sont fixées à partir <strong>de</strong>s données expérimentales. Ces données,qui concernent les profils <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’intensité longitudinale <strong>de</strong> la turbulence, sontacquises à x = 12. 25 cm à partir <strong>de</strong> l’entrée <strong>du</strong> canal dans lequel se développe la zone <strong>de</strong>mélange. Pour fixer les conditions d’entrée <strong>de</strong> ces simulations, la turbulence dans lasection d’entrée est supposée isotrope :3 '2k = u L(4.15)2Le profil <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> dissipation à l'entrée est dé<strong>du</strong>it à partir <strong>de</strong> la relation :2kε = cμ(4.16)νn vavec nvune constante ( nv=150) qui donne l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> rapport <strong>de</strong> la viscositéturbulente à la viscosité moléculaire. Le pic <strong>de</strong> dissipation à l’entrée est légèrement ajusté<strong>de</strong> sorte que l’on repro<strong>du</strong>ise au mieux les mesures expérimentales <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> d<strong>et</strong>urbulence.La figure (4.3) représente les profils <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> d’énergie cinétique turbulente prisescomme conditions d’entrée pour la simulation <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange monophasique.0.90.80.787x 10 -3exp x=12.25sim x= 12.25 cm0.66U (m/s)0.50.4K (m 2 /s 2 )540.330.220.10exp x=12.25sim x= 12.25 cm-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 3 : Conditions à l’entrée pour la vitesse <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> l’énergie turbulente pour zdm0.107


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique4.4.2 Profils <strong>de</strong> vitesse moyenneLa figure (4.4) présente les profils <strong>de</strong> vitesse dans les sections x = 12. 25cm, x = 20cm,x = 45cm <strong>et</strong> x = 67cm. Les profils expérimentaux dans les mêmes sections sont rapportésdans la même figure. C<strong>et</strong>te figure montre une bonne correspondance entre les résultatsnumériques <strong>et</strong> les mesures expérimentales <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>de</strong> l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong>mélange zdm0. Les simulations numériques repro<strong>du</strong>isent bien le développement <strong>de</strong>svitesses moyennes dans la couche <strong>de</strong> mélange monophasique expérimentale. En accordavec la littérature, les profils <strong>de</strong> vitesse moyenne restent centrés <strong>et</strong> la zone <strong>de</strong> mélanges’étend transversalement <strong>de</strong> façon progressive sous l’action <strong>de</strong> la diffusion turbulente. Ala section x = 67cm, la largeur <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 cm en accordavec les expériences <strong>et</strong> les valeurs estimées à partir <strong>de</strong> la littérature ( B( x)≈ 0.2λx).0.90.80.7x= 12.25 cmx= 20 cmx= 45 cmx= 67 cm0.6V (m/s)0.50.40.30.20.10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 4: Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne en écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange monophasique à différentessections. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm0).4.4.3 Profils <strong>de</strong> l'énergie turbulenteLa figure (4.5) présente les résultats numériques <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> l’énergie turbulente dansles sections x = 12. 25cm, x = 20cm, x = 45cm<strong>et</strong> x = 67cm. Pour pouvoir comparer lesrésultats <strong>de</strong>s simulations <strong>et</strong> ceux issus <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong>s vitesseslongitudinales nous avons estimé l’énergie cinétique turbulente expérimentale avec unehypothèse d’isotropie (équation 4.15).Il est évi<strong>de</strong>nt que dans ces couches cisaillées la turbulence est anisotrope. On sait que lavariance <strong>de</strong> la vitesse longitudinale est supérieure aux autres variances. L’évaluation <strong>de</strong>l’énergie cinétique turbulente à partir <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong>s vitesses longitudinales surestime108


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquedonc l’énergie cinétique. Cela pourrait expliquer l’écart qu’on peut noter entre les profilscalculés <strong>et</strong> les profils issus <strong>de</strong>s données expérimentales. Mais l’écart peut être égalementlié à <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> mesure par anémométrie laser utiliséepour explorer l’écoulement monophasique. Les tendances expérimentales sont cependantrepro<strong>du</strong>ites par le modèle, que ce soit l’ampleur <strong>du</strong> pic <strong>de</strong> turbulence par rapport niveauxexternes, ou encore sa largeur transversale.La validation <strong>de</strong>s résultats <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> turbulence reste tout <strong>de</strong> même satisfaisante. Laconcordance quasi parfaite <strong>de</strong>s résultats numériques <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitesse moyenne avecles résultats expérimentaux témoigne d’une bonne prédiction <strong>du</strong> frottement turbulent.x 10 -387x= 12.25 cmx= 20 cmx= 45 cmx= 67 cm6K (m 2 /s 2 )543210-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 5: Profils <strong>de</strong> l’énergie cinétique turbulente en écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélangemonophasique (zdm0) à différentes sections. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultatsexpérimentaux.4.5 Ecoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange diphasique àfaible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>4.5.1 Conditions <strong>de</strong> calculsLes conditions à l’entrée sont fixées à partir <strong>de</strong>s données expérimentales obtenues à lapremière section <strong>de</strong> mesure située à x = 5 cm <strong>du</strong> début <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange. Dans lasection d’entrée les vitesses moyennes <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sont interpolés sur lemaillage utilisé à partir <strong>de</strong>s données expérimentales dans la même section <strong>de</strong> mesure(figure 4.6). La vitesse moyenne <strong>du</strong> gaz est calculée comme la somme <strong>de</strong> la vitessemoyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la vitesse limite <strong>de</strong> glissement <strong>de</strong>s bulles. Dans ces simulations,109


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquele diamètre <strong>de</strong> bulles est pris égal àexpérimentaux présentés dans le chapitre 3.d B= 1. 8mmconformément aux résultatsLe coefficient <strong>de</strong> traînée utilisé dans ces simulations est celui <strong>de</strong> Zuber & Ishii (1979) quis’écrit sous la forme :2 Eö30.5CD = (4.17)avec2Δρgd Eö = Boù σ est la tension superficielle.σ0.80.7exp x= 5 cmsim x= 5 cm0.050.045exp x= 5 cmsim x= 5 cm0.60.040.0350.50.03V (m/s)0.40.30.20.1α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)0-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)0.80.7exp x= 5 cmsim x= 5 cm0.60.5VR (m/s)0.40.30.20.10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 6 : Conditions à l’entrée pour la vitesse <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>, le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> pour la vitesse relativepour la simulation <strong>de</strong> zdm1.La définition <strong>de</strong>s conditions d’entrée <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> turbulence est l’un <strong>de</strong>s pointsimportants où se joue le caractère prédictif ou non <strong>du</strong> modèle que nous utilisons. Nous110


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueavons adopté une procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> définition <strong>de</strong> ces conditions d’entrée qui doit pouvoir êtregénéralisée à d’autres types d’écoulements. Comme l’entrée <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong> calcul estdans une zone où les bulles ont déjà atteint une vitesse relative proche <strong>de</strong> la vitesse limited’ascension, <strong>et</strong> que la turbulence en entrée est déjà constituée d’une partie turbulente ( k 0)<strong>et</strong> d’une partie pseudo-turbulente ( kS), il faut pouvoir déterminer <strong>de</strong> la manière la plusobjective possible, la part d’énergie cinétique associée à l’une <strong>et</strong> l’autre forme <strong>de</strong>l’agitation.Comme pour les simulations <strong>de</strong> l’écoulement monophasique, la turbulence est supposéeisotrope <strong>et</strong> l’énergie turbulente ( k ) est exprimée en fonction <strong>de</strong> la composantelongitudinale <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> vitesse ( u ), la seule mesurée dans nosexpériences (équation 4.15). Nous considérons que la partie turbulente dans le noyaudiphasique peut être extrapolée à partir <strong>de</strong>s mesures d’intensité turbulente longitudinaledans le noyau monophasique <strong>de</strong> l’écoulement, parce que les conditions <strong>de</strong> construction enamont sont similaires, <strong>et</strong> que les vitesses sont dans <strong>de</strong>s gammes comparables. Lacontribution <strong>de</strong> l’énergie turbulente ( k 0) dans l’écoulement est alors exprimée par :( 0.035U ) 2Lk = (4.18)0*où le coefficient 0.035 est une moyenne <strong>de</strong> l’intensité turbulente mesurée en entrée dansle noyau monophasique.Le pic <strong>de</strong> l’énergie turbulente ( k 0) est ajusté dans la zone <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> vitesse. Lacontribution pseudo-turbulente ( kS) est alors définie en entrée par différence entrel’énergie turbulente totale ( k ) <strong>et</strong> la partie turbulente ( k 0) :'2Lk S= k −(4.19)k 0La figure 4.7 montre la décomposition <strong>de</strong> l’énergie cinétique d’agitation totale en énergi<strong>et</strong>urbulente <strong>et</strong> en énergie pseudo-turbulente qui ont été prises comme conditions d’entréedans ces simulations.111


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique8 x 10-3 y (m)76K expx= 5 cmK Sk 0543210-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15Figure 4. 7: Conditions d’entrée sur la l’énergie turbulente totale dans le liqui<strong>de</strong> pour la simulation<strong>de</strong> zdm1.Le taux <strong>de</strong> dissipation <strong>de</strong> l'énergie cinétique turbulente est calculé en fonction <strong>de</strong> l'énergiecinétique turbulente k 0<strong>et</strong> <strong>de</strong> la viscosité turbulente ν tselon l’équation (4.15), avecnv= 150. On a fait un léger ajustement <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> dissipation dans la zone centrale parun calage <strong>de</strong> la constante n νpour avoir un niveau <strong>du</strong> pic d’énergie cinétique turbulent<strong>et</strong>otale dans la <strong>de</strong>uxième section à x = 20 cm <strong>du</strong> même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que les mesures.Bien que la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s conditions d’entrée pour la turbulence restequelque peu intuitive, la concordance <strong>de</strong>s résultats numériques avec les donnéesexpérimentales montrera qu’elle repro<strong>du</strong>it correctement les eff<strong>et</strong>s d’entrée.La concentration moyenne <strong>de</strong> l’oxygène dissous pour la condition d’entrée <strong>de</strong> calcul estinterpolée à partir <strong>de</strong>s mesures expérimentales dans la section x = 5 cm (Figure 4 .8). Surc<strong>et</strong>te figure, <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la concentration sont écartés <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>red’interpolation. Ce choix s’explique par la différence remarquée sur le profil <strong>de</strong>concentration sur la section <strong>de</strong> mesure suivante à x = 20 cm .112


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique1514.514exp x= 5 cmsim x= 5 cm13.513conc O 212.51211.51110.5109.5-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 8: Profil <strong>de</strong> concentration moyenne d’oxygène dissous à la première section <strong>de</strong> calcul(zdm1).Dans ces simulations, les contributions moyennes <strong>et</strong> turbulentes <strong>de</strong>s forces exercées par leliqui<strong>de</strong> sur les bulles sont prises en compte dans le modèle interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement. La force <strong>de</strong> portance est exprimée avec un coefficient CL= 0. 25conformément aux expériences <strong>de</strong> Lance & Naciri (1992) <strong>et</strong> la force <strong>de</strong> masse ajoutée estexprimée avec le coefficient CM= 0. 5 . Les coefficients <strong>de</strong>s composantes diagonalesC , C 11 22<strong>de</strong> la contribution turbulente <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> masse ajoutée dans le termeinterfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement sont fixés en s’appuyant sur les donnéesexpérimentales. Les profils <strong>de</strong>s mesures <strong>du</strong> rapport <strong>de</strong>s variances <strong>de</strong> vitesse dans la phasegazeuse <strong>et</strong> <strong>de</strong> celles dans le liqui<strong>de</strong> sont présentés sur la figure 3.19. Les coefficients <strong>de</strong>stermes non linéaires ( C ;C 11 22) sont prises égaux à 2 conformément aux résultatsexpérimentaux dans les noyaux diphasiques <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange zdm1.Dans toute les simulations présentées dans ce chapitre, le coefficient <strong>de</strong>s composantesnon diagonales prend la valeur C 1 .12 =4.5.2 Profils <strong>de</strong> vitesses moyennes dans liqui<strong>de</strong>Nous présentons sur les figures (4.9) à (4.12) les résultas numériques <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong>svitesses moyennes <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> respectivement dans les sections x = 20cm, x = 50cm,x = 80cm <strong>et</strong> x = 120cm. La comparaison <strong>de</strong> ces profils <strong>de</strong> vitesse est faite avec lesdonnées expérimentales obtenues dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange diphasiquezdm1 aux différentes sections longitudinales correspondantes.113


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.80.7exp x= 20 cmsim x= 20 cm0.60.5U L(m/s)0.40.30.20.10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 9: Profil <strong>de</strong> vitesse moyenne dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.20 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm1).0.80.7exp x= 50 cmsim x= 50 cm0.60.5U L(m/s)0.40.30.20.10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 10: Profil <strong>de</strong> vitesse moyenne dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.50 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm1).114


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.80.7exp x= 80 cmsim x= 80 cm0.60.5U L(m/s)0.40.30.20.10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 11: Profil <strong>de</strong> vitesse moyenne dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.80 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm1).0.80.7exp x= 120 cmsim x= 120 cm0.60.5U L(m/s)0.40.30.20.10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 12: Profil <strong>de</strong> vitesse moyenne dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.120 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm1).L’examen <strong>de</strong>s figures (4.9) à (4.12) montre que l’application <strong>du</strong> modèle dans c<strong>et</strong>teconfiguration d’écoulement à bulles vertical, con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>s résultats très satisfaisants : lemodèle rend bien compte <strong>de</strong>s différences observées par rapport aux écoulementsmonophasiques ; notamment, il prédit bien l’inversion <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong>s vitesses dans lesnoyaux sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> flottabilité. En eff<strong>et</strong>, la vitesse dans le noyau monophasiquedécélère tandis que dans le noyau diphasique elle s’accélère. Loin <strong>de</strong> l’entrée <strong>de</strong> la zone<strong>de</strong> mélange diphasique, le profil <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> la section x = 1.20 m présenté sur la figure115


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique(4.12) indique que le modèle pro<strong>du</strong>it un gradient plus fort que dans les expériences. Cecipeut être relié à l’eff<strong>et</strong> éventuel <strong>de</strong>s parois dans c<strong>et</strong> écoulement ou à un probable défaut <strong>de</strong>prédiction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> donc aux eff<strong>et</strong>s d’accélération associés à la flottabilité. Deseff<strong>et</strong>s tridimensionnels peuvent également apparaître après l’inversion <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong>svitesses.4.5.3 Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>Les figures (4.13) à (4.16) présentent les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> respectivement dans lessections x = 20cm, x = 50cm, x = 80cm<strong>et</strong> x = 120cm. Nous rapportons sur ces figuresles données expérimentales obtenues dans les mêmes sections.0.050.045exp x= 20 cmsim x= 20 cm0.040.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 13: Profil <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.20 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm1).116


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.050.045exp x= 50 cmsim x= 50 cm0.040.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 14: Profil <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.50 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm1).0.050.045exp x= 80 cmsim x= 80 cm0.040.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 15: Profil <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.80 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm1).117


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.050.045exp x= 120 cmsim x= 120 cm0.040.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 16: Profil <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=1.20 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm1).Nous remarquons que les résultats numériques <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sont en bonaccord avec les données expérimentales. Dans toutes les sections, le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans lesnoyaux est bien repro<strong>du</strong>it. Dans les zones <strong>de</strong> fort gradient <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, le modèle d<strong>et</strong>ransfert interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> prédire les gradients <strong>du</strong> taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong> dans les <strong>de</strong>ux sections x = 20cm<strong>et</strong> x = 50cm, tandis que pour les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnièressections x = 80cm<strong>et</strong> x = 120cm, nous observons un p<strong>et</strong>it décalage dans c<strong>et</strong>te zone <strong>de</strong>gradient. Ceci peut être expliqué par le choix <strong>de</strong>s coefficients <strong>du</strong> modèle interfacial <strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> mouvement. Des tests <strong>de</strong> sensibilité portant sur ces coefficients serontprésentés plus loin dans ce chapitre. Ils perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> préciser le rôle <strong>de</strong>s différentesforces qui agissent sur les bulles dans la prédiction <strong>de</strong> leur distribution spatiale.4.5.4 Profils <strong>de</strong> turbulenceLes figures (4.17) à (4.20) présentent les résultas numériques <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> l’énergi<strong>et</strong>urbulente totale dans les sections x = 20cm, x = 50cm, x = 80cm<strong>et</strong> x = 120cm. Nousconfrontons là encore ces résultats numériques avec les données expérimentales <strong>de</strong>l’énergie turbulente estimée à partir <strong>de</strong> l’hypothèse d’isotropie.118


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique8 x 10-3 y (m)7exp x= 20 cmsim x= 20 cm65K (m 2 /s 2 )43210-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15Figure 4. 17: Profil <strong>de</strong> l’énergie turbulente totale dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle(zdm1) à x=0. 20 m. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux.8 x 10-3 y (m)7exp x= 50 cmsim x= 50 cm65K (m 2 /s 2 )43210-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15Figure 4. 18 : Profil <strong>de</strong> l’énergie turbulente totale dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle(zdm1) à x=0. 50 m. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux.119


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique8 x 10-3 y (m)7exp x= 80 cmsim x= 80 cm65K (m 2 /s 2 )43210-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15Figure 4. 19 : Profil <strong>de</strong> l’énergie turbulente totale dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle(zdm1) à x=0. 80 m. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux.8 x 10-3 y (m)7exp x= 120 cmsim x= 120 cm65K (m 2 /s 2 )43210-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15Figure 4. 20 : Profil <strong>de</strong> l’énergie turbulente totale dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle(zdm1) à x=0. 120 m. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux.Les figures (4.17) à (4.20) montrent que la comparaison <strong>de</strong>s simulations avec les résultatsexpérimentaux n’est pas parfaite, mais qu’une partie importante <strong>de</strong> la physique estrepro<strong>du</strong>ite par le modèle.Les résultats numériques perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> la valeur importante <strong>de</strong> l'énergi<strong>et</strong>urbulente dans le noyau diphasique par rapport au noyau monophasique. Ceci reflète lemontant important <strong>de</strong> l'énergie pseudo-turbulente in<strong>du</strong>ite par la présence <strong>de</strong>s bulles. C<strong>et</strong>teénergie cinétique pseudo-turbulente est ici essentiellement intro<strong>du</strong>ite en entrée. Le120


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquemodèle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> la transporter correctement. Il serait également possible <strong>de</strong> la générer<strong>de</strong>puis l’entrée, à condition toutefois <strong>de</strong> prendre en compte les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> sillages, <strong>et</strong> enadaptant donc le terme source <strong>de</strong> l’énergie cinétique pseudo-turbulente comme dansChahed <strong>et</strong> al., (2004).On note un écart entre les profils calculés <strong>et</strong> les profils qui représentent les donnéesexpérimentales. Cependant, comme pour les simulations <strong>de</strong> l’écoulement monophasique,3 '2on compare l’énergie turbulente pro<strong>du</strong>ite par le modèle à la mesure <strong>de</strong> uL. Si l’écart2entre les simulations <strong>et</strong> les mesures semble s’accentuer en écoulement diphasique, cecipeut s’expliquer, au moins en partie, par l’important montant <strong>de</strong> l’énergie pseudoturbulentequi est fondamentalement anisotrope. Une partie <strong>de</strong> l’écart est certainementégalement liée à un défaut <strong>de</strong> prédiction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> la vitesse relative dont lesvariations peuvent affecter le montant énergétique <strong>de</strong> la pseudo-turbulence ou <strong>du</strong> termesource dans l’équation <strong>de</strong> k S. Nous avons remarqué précé<strong>de</strong>mment que la prédiction <strong>du</strong>taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> est quasi-satisfaisante. Il semble donc plutôt que la prédiction <strong>de</strong> la vitessemoyenne relative ou le modèle <strong>de</strong> terme source <strong>de</strong> kSrestent à améliorer.Dans ces simulations, la vitesse relative <strong>de</strong>s bulles à l'entrée <strong>de</strong> l'écoulement est priseégale à sa valeur limite. Nous constatons qu’elle reste constante dans tout le domaine <strong>de</strong>l'écoulement, c'est-à-dire qu’elle est peu sensible aux eff<strong>et</strong>s d’accélération spatiale (figure4.21). Dans ces conditions, le terme <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction dans l'équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> lapseudo-turbulence reste faible <strong>et</strong> la pseudo-turbulence, non dissipative, estessentiellement convectée <strong>et</strong> diffusée (figure 4.22).U R=U G-U L(m/s)0.50.450.40.350.30.250.20.15exp x= 5 cmexp x= 20 cmexp x= 50 cmexp x= 80 cmexp x= 120 cmsim x= 5 cmsim x= 20 cmsim x= 50 cmsim x= 80 cmsim x = 120 cm0.10.050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 21 : Profil <strong>de</strong> la vitesse relative dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle (zdm1) àdifférentes sections. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux.121


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique5 x 10-3 y (m)4.543.5sim x= 5 cmsim x= 20 cmsim x= 50 cmsim x= 80 cmsim x = 120 cmk s(m 2 /s 2 )32.521.510.50-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15Figure 4. 22 : Profil <strong>de</strong> l’énergie turbulente pseudo turbulente dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélangeà bulle (zdm1) à différentes sections.La formulation (4.11) proposée pour exprimer la viscosité turbulente en écoulement àbulles indique, que dans les écoulements où la pseudo-turbulence est importante,l'agitation supplémentaire in<strong>du</strong>ite par les bulles se tra<strong>du</strong>it par une augmentation <strong>de</strong> laviscosité turbulente. Pour illustrer cela on porte sur la figure (4.23) le profil transversal enx = 0.20 m <strong>du</strong> rapport <strong>de</strong> la viscosité turbulente dans l’écoulement à bulles <strong>et</strong> <strong>de</strong> νt 0quiest calculée comme en écoulement monophasique . C<strong>et</strong>te figure indique que dans la zone<strong>de</strong> fort gradient <strong>de</strong> vitesse, la viscosité turbulente en écoulement à bulles est 2 à 5 foissupérieure à sa valeur ν t 0conformément à ce que peut prévoir le modèle (équation(4.11)). Cela explique en partie la bonne prédiction <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>et</strong>témoigne d’une bonne évaluation <strong>du</strong> frottement turbulent.6sim x= 20 cm54ν t/ ν 03210-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 23 : Rapport <strong>de</strong> viscosités turbulentes diphasique <strong>et</strong> monophasique à x=0. 20 m.122


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique4.5.5 Sensibilité aux divers termes <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> mouvementOn se propose dans c<strong>et</strong>te partie <strong>de</strong> tester les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s différents termes <strong>de</strong> la formulation<strong>du</strong> terme d’échange interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement (éq. 4.6) sur la distribution <strong>de</strong>sphases. Nous analysons dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> numérique l’importance <strong>de</strong>s termes non linéairesissus <strong>de</strong> la masse ajoutée <strong>et</strong> <strong>du</strong> lift dans le phénomène <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s phases. Dansune première série <strong>de</strong> simulations <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>,nous analysons l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s termes non linéaires issus <strong>de</strong> la masse ajoutée, ensuite dans unesecon<strong>de</strong> série <strong>de</strong> simulations, nous étudions l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> portance.4.5.5.1 Sensibilité <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s phases aux termes nonlinéaires <strong>de</strong> masse ajoutéeNous testons dans c<strong>et</strong>te section la sensibilité <strong>du</strong> modèle d’échange interfacial aux termesnon-linéaires issus <strong>de</strong> la masse ajoutée. Nous avons remarqué, sur la figure 3.19, que lerapport <strong>de</strong>s variances dans les <strong>de</strong>ux phases n’est pas constant dans la zone <strong>de</strong>s gradients <strong>et</strong>varie entre les valeurs 1 à 2 <strong>et</strong> 4 à 5. À l’heure actuelle, on n’a pas <strong>de</strong> modèle précis pourcalculer l’agitation <strong>de</strong>s bulles mais nous allons nous appuyer sur ces mesuresexpérimentales pour tester l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> terme non linéaire <strong>de</strong> la masse ajoutée avecdifférentes valeurs <strong>de</strong> C ;C 11 22allant <strong>de</strong> 2 à 9 parce que la valeur 9 correspond à la valeurmaximale obtenue par la théorie <strong>de</strong> la dispersion <strong>de</strong> Tchen.Nous avons réalisé une série <strong>de</strong> simulations décrites ci après.Dans la simulation ZDM1100, on ne tient compte, dans le terme d’échange interfacial <strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> mouvement, que <strong>de</strong>s termes moyens <strong>de</strong> traînée. Dans les simulations(ZDM1211 ; ZDM1311 <strong>et</strong> ZDM1911), nous supposons que les tenseurs <strong>de</strong>s contraintesturbulentes dans le gaz sont proportionnelles à celles <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> en utilisant les relations(4.13) avec respectivement les valeurs 2, 3 <strong>et</strong> 9 pour les coefficients <strong>de</strong>s termes nonlinéaires ( C ;C 11 22). On prend la valeur C = 121 pour le coefficient <strong>de</strong>s composantes nondiagonales. Nous intro<strong>du</strong>isons aussi dans ces trois simulations un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la forcemoyenne <strong>de</strong> portance <strong>et</strong> un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la force moyenne <strong>de</strong> masse ajoutée. La force <strong>de</strong>portance est exprimée avec un coefficient CL= 0. 25 conformément aux expériences <strong>de</strong>Lance & Naciri (1992) pour une bulle dans un écoulement en rotation. Et la force <strong>de</strong>masse ajoutée est exprimée avec le coefficient CM= 0. 5 . Le tableau 4.1 récapitule lesconditions <strong>de</strong> calcul dans ces simulations. Les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sont reportés sur lesfigures (4.24) à (4.27).123


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueTableau 4. 1 : Simulations <strong>de</strong> sensibilité <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> aux termes non linéairesissues <strong>de</strong> la masse ajoutée.SimulationsTermes non linéaires : Force <strong>de</strong>Force <strong>de</strong> MasseC11= C 22portance : CLajoutée : CMZDM1100 1 0 0ZDM1211 2 0.25 0.5ZDM1311 3 0.25 0.5ZDM1911 9 0.25 0.50.050.0450.040.0350.03exp x= 20 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM1911α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 24: Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 0.20 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s termesnon linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée avec force <strong>de</strong> portance. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec lesrésultats expérimentaux.0.050.0450.040.035exp x= 50 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM19110.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 25: Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 0.50 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s termesnon linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée avec force <strong>de</strong> portance. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec lesrésultats expérimentaux.124


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.050.0450.040.035exp x= 80 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM19110.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 26: Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 0.80 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s termesnon linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée avec force <strong>de</strong> portance. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec lesrésultats expérimentaux.0.050.0450.040.035exp x= 120 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM19110.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 27: Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 1.20 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s termesnon linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée avec force <strong>de</strong> portance. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec lesrésultats expérimentaux.Les résultats <strong>de</strong>s simulations montrent que, dans le cas où on ne tient pas compte <strong>de</strong> lacontribution <strong>de</strong> la turbulence dans le bilan transversal <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> sansforce <strong>de</strong> portance ni <strong>de</strong> masse ajoutée moyenne (ZDM1100), l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la turbulence qui semanifeste via le terme <strong>de</strong> pression (terme <strong>de</strong> Tchen) maintient le pic <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dansla zone cisaillée <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange. Dans les simulations <strong>de</strong>s trois autres cas125


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique(ZDM1211 ; ZDM1311 <strong>et</strong> ZDM1911), l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> terme <strong>de</strong> portance renforce un pic <strong>de</strong> taux<strong>de</strong> vi<strong>de</strong> près <strong>de</strong> la paroi verticale. Dans ces simulations, on observe également uneatténuation <strong>du</strong> pic <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange quand on tient compte <strong>de</strong>stermes non linéaires. En augmentant les coefficients <strong>de</strong>s termes non linéaires <strong>de</strong> la masseajoutée, nous observons que le gradient <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> diminue dans la zone cisaillée,figures (4.25) à (4.27).Avec <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s coefficients C <strong>et</strong> C 11 22comprises entre 2 <strong>et</strong> 3 les simulationspro<strong>du</strong>isent les gradients <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> observés dans la zone cisaillée dans les sectionssituées à x = 0. 2 m <strong>et</strong> à x = 0. 5 m alors que plus loin dans les sections situées àx = 0. 8 m <strong>et</strong> x = 1. 2 m , les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sont bien prédits avec <strong>de</strong>s valeursC <strong>et</strong> C 11 22égales à 9.Ces simulations montrent que l’on obtient une bonne prédiction <strong>du</strong> profil <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulles lorsqu’on prend en compte les termes nonlinéaires <strong>de</strong> la masse ajoutée <strong>et</strong> précisent le rôle joué par ces termes dans le phénomène <strong>de</strong>migration <strong>de</strong>s bulles dans la zone <strong>de</strong> forts gradients <strong>de</strong> vitesse.Ces résultats indiquent d’autre part, comme l’on pouvait d’ailleurs s’y attendre, que lecoefficient <strong>de</strong> proportionnalité qui relie le tenseur <strong>de</strong>s contraintes turbulentes <strong>du</strong> gaz àcelui <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> ne doit pas être pris constant pour pouvoir prédire le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> danstout l’écoulement. Ces coefficients <strong>de</strong>vront même varier <strong>de</strong> manière significative au sein<strong>de</strong> l’écoulement. On peut en eff<strong>et</strong> supposer que ce coefficient dépend <strong>de</strong> la turbulencelocale, <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s bulles <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs formes, <strong>de</strong>s interactions hydrodynamiques quipeuvent être importantes dans les zones <strong>de</strong> fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, <strong>et</strong>c.Pour m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce c<strong>et</strong>te idée, nous avons réalisé une simulation en faisant varier lescoefficients C <strong>et</strong> C 11 22en fonction <strong>de</strong> x. Pour c<strong>et</strong>te simulation (ZDM1(3-9)11), lescoefficients C <strong>et</strong> C 11 22sont supposés varier linéairement entre la valeur 3 dans la sectionx = 0. 05 m <strong>et</strong> la valeur 9 dans la section x = 1. 2 m . Les résultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te simulation sontcomparés avec ceux obtenus avec <strong>de</strong>s coefficients constants respectivement égaux à 3 <strong>et</strong> 9(ZDM1311 <strong>et</strong> ZDM1911) <strong>et</strong> comparés aux données expérimentales. Les figures (4.28),(4.29) <strong>et</strong> (4.30) représentent les résultats <strong>de</strong>s simulations illustrées dans le tableau (4.2).Tableau 4. 2: Variation <strong>de</strong>s coefficients <strong>du</strong> terme non linéaire en fonction <strong>de</strong> xSimulationsTermes non linéaires :C11= C 22Force <strong>de</strong> portance :CLForce <strong>de</strong> Masseajoutée : CMZDM1311 3 025 0.5ZDM1911 9 0.25 0.5ZDM1(3-9)11 3-9 0.25 0.5126


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.050.0450.04exp x= 50 cmZDM1311ZDM1911ZDM1(3-9)110.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 28 : Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 0.50 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> lavariation linéaire <strong>de</strong>s termes non linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériquesavec les résultats expérimentaux.0.050.0450.04exp x= 80 cmZDM1311ZDM1911ZDM1(3-9)110.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 29 : Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 0.80 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> lavariation linéaire <strong>de</strong>s termes non linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériquesavec les résultats expérimentaux.127


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.050.0450.04exp x= 120 cmZDM1311ZDM1911ZDM1(3-9)110.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 30 : Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 1.20 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> lavariation linéaire <strong>de</strong>s termes non linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériquesavec les résultats expérimentaux.Les résultats <strong>de</strong> la simulation (ZDM1(3-9)11) montrent que les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>sont mieux repro<strong>du</strong>its dans les sections x = 0. 5 m <strong>et</strong> x = 0. 8 m en prenant en comptec<strong>et</strong>te évolution <strong>de</strong> la réponse <strong>de</strong>s bulles à la turbulence. Cependant, pour la sectionx = 1. 2 m , le gradient <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone cisaillée est moins bon que dans lasimulation (ZDM1911). Nous remarquons aussi dans ces <strong>de</strong>ux simulations que le pic d<strong>et</strong>aux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> à la paroi est atténué. On peut attribuer ce résultat à un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> diffusionassocié aux termes interfaciaux non linéaires.Les profils <strong>de</strong> vitesse moyennes <strong>et</strong> <strong>de</strong> turbulence sont présentés dans les figures A4.1 <strong>et</strong>A4.2 en annexe 4 car ils sont peu sensibles aux variations <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, sauf dans lecas ZDM1911 qui améliore un peu le calcul <strong>de</strong>s vitesses moyennes dans les sections lesplus hautes.C<strong>et</strong>te analyse <strong>de</strong> sensibilité montre l’importance <strong>de</strong>s termes non linéaires dans lephénomène <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s bulles. Elle indique également que l’on a besoin <strong>de</strong> mieuxmodéliser l’agitation <strong>de</strong>s bulles pour représenter ces eff<strong>et</strong>s.4.5.5.2 Sensibilité <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s phases à la force <strong>de</strong> portanceOn se propose ici <strong>de</strong> tester la sensibilité <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s phases dans l’écoulement<strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange zdm1 à la force <strong>de</strong> portance : on procè<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s simulations avecdifférents coefficients <strong>de</strong> portance en tenant compte <strong>de</strong>s termes non linéaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> lacontribution moyenne <strong>de</strong> la masse ajoutée. Ces simulations son récapitulées dans l<strong>et</strong>ableau suivant :128


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueTableau 4. 3: Simulations <strong>de</strong> sensibilité <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> à la force <strong>de</strong> portance.SimulationsTermes non linéairesC =11C 22Force <strong>de</strong> portanceCLForce <strong>de</strong> Masseajoutée CZDM1201 2 0 0.5ZDM1211 2 0.25 0.5ZDM1221 2 0.5 0.5M0.050.0450.04exp x= 80 cmZDM1201ZDM1211ZDM12210.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 31 : Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 0.80 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> lavariation <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> portance. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultatsexpérimentaux.0.050.0450.04exp x= 120 cmZDM1201ZDM1211ZDM12210.0350.03α0.0250.020.0150.010.0050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 32 : Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à x = 1.20 m : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> lavariation <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> portance. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultatsexpérimentaux.129


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueLes figures (4.31) <strong>et</strong> (4.32) montrent que la force <strong>de</strong> portance joue un rôle important dansla distribution <strong>de</strong>s phases dans la zone <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> vitesse. Nous remarquons aussiqu’en l’absence <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> portance, les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> présence sont malrepro<strong>du</strong>its. La prise en compte <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> portance avec un coefficient C L=0.25améliore la prédiction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans les zones <strong>de</strong> gradient <strong>de</strong> vitesse moyenne dansles <strong>de</strong>ux sections ( x = 0. 5 m <strong>et</strong> x = 0. 8 m ). Rappelons que ce coefficient correspond à lavaleur mesurée par Lance & Naciri (1992). Mais le fait <strong>de</strong> prendre CL=0.25 ou 0.5 n’estpas crucial puisque les simulations donnent alors toutes les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s résultats semblables.4.5.6 Transfert <strong>de</strong> masseDans c<strong>et</strong>te partie, nous présentons l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse en écoulement turbulent àbulles <strong>de</strong> type couche <strong>de</strong> mélange à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. L’oxygène pur est injecté d’unseul coté <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange sous formes <strong>de</strong> bulles dispersées. Nous avons vu dans lechapitre 2 que le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> matière <strong>de</strong> la phase gazeuse à la phase liqui<strong>de</strong> estconditionné par <strong>de</strong>ux paramètres clefs : la surface d’échange entre les <strong>de</strong>ux phases,caractérisée par l’aire interfaciale, a , <strong>et</strong> le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>, k Lqui dépend <strong>de</strong>spropriétés physico-chimiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases <strong>et</strong> certainement <strong>de</strong> la turbulence auvoisinage <strong>de</strong>s interfaces. Nous supposons dans ce travail, que les bulles ont <strong>de</strong>s formes6αsphériques. Dans ce cas, l’aire interfaciale a = l’aire interfaciale diminue lorsque lediamètre <strong>de</strong> bulles augmente, <strong>et</strong> vice versa.Nous avons vu aussi dans le chapitre 2, que plusieurs corrélations existent pour lecoefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse kL. Rappelons que Higbie (1935) propose un modèle quis’écrit :d BkLD= 2 (4.28)π tcD’autres travaux proposent d’autres corrélations <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Sherwood qui relie lecoefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> à la diffusivité (cf. §. 2.4.3). Nous rappelons que, pour <strong>de</strong>s bullessphériques, Brauer (1979) a proposé une corrélation <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Sherwood donnéepar (Mewes & Wiemann, 2003):2 −1−[( 1+0.433Re ) 4.23] 0. 055Sh = Sh(4.29)Avec∞+Sh∞est le nombre <strong>de</strong> Sherwood pour une bulle isolée, donné par :1.( Sc)( Re Sc) . 220.651 ReSh∞ = 2 +(4.30)1+1 72130


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueL’équation (4.29) est vali<strong>de</strong> pour <strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> Reynolds inférieurs à une valeur0.2093⎛ ρ ⎞Lσcritique définie par : Re = 3.73⎜4⎟crit, avec μ la viscosité dynamique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>.⎝ gμ⎠Dans ces simulations, la diffusivité moléculaire <strong>de</strong> l’oxygène est prise égale à- 2D = 2.2 .109 m /s (Bejan A., 1993), ce qui correspond à un nombre <strong>de</strong> Schmidt <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> Sc = 455 . Pour <strong>de</strong>s diamètres <strong>de</strong> bulles <strong>de</strong> d B= 1. 8mm<strong>et</strong> avec une vitesserelative <strong>de</strong> l’ordre U R≈ 0.24m/ s , le nombre <strong>de</strong> Reynolds relatif est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>Re = 450 . Donc on vérifie bien la condition d’utilisation <strong>de</strong> la relation (4.29) puisqueRecrit= 607 .Nous avons effectué <strong>de</strong>s simulations pour tester la sensibilité <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> laconcentration d’oxygène dissous dans le liqui<strong>de</strong> en fonction <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong>masse kLou <strong>du</strong> diamètre <strong>de</strong> bulles dB. Nous adoptons pour les simulations présentéesdans c<strong>et</strong>te section, <strong>de</strong>s coefficients C <strong>et</strong> C 11 22qui varient linéairement <strong>de</strong> la valeur 3 dansla section x = 0. 05 m à la valeur 9 dans la section x = 1. 2 m . Le coefficient C 12<strong>de</strong>scomposantes non diagonales <strong>du</strong> terme non linéaire prend la valeur 1. Le coefficient <strong>de</strong>masse ajoutée CMest pris égal à 0.5 <strong>et</strong> le coefficient <strong>de</strong> portance CL= 0. 25. Le diamètre<strong>de</strong>s bulles pour l’hydrodynamique est 1.8 mm, <strong>et</strong> les tests <strong>de</strong> sensibilité où il varien’affectent que le nombre <strong>de</strong> Sherwood. Ceci revient à modéliser <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> variation<strong>de</strong> forme <strong>et</strong> donc d’aire interfaciale.4.5.6.1 Sensibilité aux modèles <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masseNous avons appliqué le modèle <strong>de</strong> Higbie (4.28) dans c<strong>et</strong> écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong>mélange. Deux temps caractéristiques ont été testés : le premier temps <strong>de</strong> contact estdBdonné par tc= ; où URest la vitesse relative. Il représente un temps caractéristiqueURlié à l’échelle <strong>de</strong> la bulle. Le <strong>de</strong>uxième temps est l’échelle <strong>de</strong> Kolmogorov tk = .νNous avons aussi testé le modèle <strong>de</strong> Brauer (4.29 – 4.30). Ces simulations sontrécapitulées dans le tableau suivant :Tableau 4. 4: Conditions <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans la zone <strong>de</strong> mélange diphasique zdm1 :sensibilité au coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>.SimulationsTermes non linéaires :C11= C 22Force <strong>de</strong>portance : CLForce <strong>de</strong>masseajoutée: CMModèle d<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong>masseZDM1Hdb18 3-9 0.25 0.5 HigbieZDM1Kdb18 3-9 0.25 0.5 KolmogorovZDM1Bdb18 3-9 0.25 0.5 Brauerε 0131


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueLes figures (4.33) à (4.36) représentent les résultats <strong>de</strong>s simulations numériques <strong>de</strong>sprofils <strong>de</strong> concentration d’oxygène obtenus respectivement dans les sections x = 20cm,x = 50cm , x = 80cm<strong>et</strong> x = 120cm. Nous confrontons ces résultats numériques avec lesdonnées expérimentales <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange diphasique à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> zdm1.171615exp x= 20 cmZDM1Hdb18ZDM1Kdb18ZDM1Bdb18conc O 2(mg/l)1413121110-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 33: Profils <strong>de</strong> concentration moyenne dans la section x=20 cm : Sensibilité au coefficient d<strong>et</strong>ransfert k . Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux <strong>de</strong> zdm1.L171615exp x= 50 cmZDM1Hdb18ZDM1Kdb18ZDM1Bdb18conc O 2(mg/l)1413121110-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 34: Profils <strong>de</strong> concentration moyenne dans la section x=50 cm : Sensibilité au coefficient d<strong>et</strong>ransfert k . Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux <strong>de</strong> zdm1.L132


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique171615exp x= 80 cmZDM1Hdb18ZDM1Kdb18ZDM1Bdb18conc O 2(mg/l)1413121110-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 35: Profils <strong>de</strong> concentration moyenne dans la section x=80 cm : Sensibilité au coefficient d<strong>et</strong>ransfert k . Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux <strong>de</strong> zdm1.L171615exp x= 120 cmZDM1Hdb18ZDM1Kdb18ZDM1Bdb18conc O 2(mg/l)1413121110-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 36: Profils <strong>de</strong> concentration moyenne dans la section x=120 cm : Sensibilité au coefficient d<strong>et</strong>ransfert k . Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux <strong>de</strong> zdm1.LLes figures (4.33) à (4.36) montrent pour les différents modèles <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> utilisés quela concentration en oxygène dissous croît dans le noyau diphasique. Dans la simulation(ZDM1Hdb18), le modèle <strong>de</strong> Higbie, avec le temps <strong>de</strong> contact associé à la taille <strong>de</strong> labulle, surestime la concentration moyenne dans les noyaux <strong>de</strong> différentes sectionsprésentées. Tandis qu’avec ce modèle <strong>et</strong> l’échelle <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> Kolmogorov(ZDM1Kdb18), nous remarquons une sous-estimation <strong>de</strong> la concentration dans lesnoyaux. Dans les zones <strong>de</strong> gradient <strong>de</strong> vitesse, ce modèle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> créer un pic <strong>de</strong>133


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueconcentration lié au pic <strong>de</strong> turbulence. On remarque aussi, que l'évolution <strong>de</strong> laconcentration en oxygène dissous est plus rapi<strong>de</strong> pour le temps <strong>de</strong> contact associé àl'échelle <strong>de</strong> temps <strong>du</strong> mouvement relatif que pour le temps <strong>de</strong> contact associé à l'échelle<strong>de</strong> Kolmogorov. La troisième simulation (ZDM1Bdb18) montre que le modèle <strong>de</strong> Brauerrepro<strong>du</strong>it bien les résultats expérimentaux dans les noyaux. Nous remarquons aussi que lavaleur <strong>du</strong> scalaire dans la zone <strong>de</strong> gradient <strong>de</strong> vitesse n’est pas bien repro<strong>du</strong>ite dans lessections (x=0.8 m <strong>et</strong> x=1.2 m). Dans ces simulations, nous avons adopté la diffusionturbulente proposée par Chahed <strong>et</strong> al. (2003) qui fait intervenir les <strong>de</strong>ux échelles <strong>de</strong> tempscaractéristiques dans les écoulements à bulles. Mais il est difficile <strong>de</strong> juger <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>ce modèle <strong>de</strong> diffusion <strong>du</strong> scalaire à cause <strong>de</strong> sous estimation <strong>de</strong> la concentration dans lazone <strong>de</strong> gradient. Ces faibles valeurs proviennent soit <strong>de</strong> celles également trop faibles <strong>du</strong>taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (figure 4.29 <strong>et</strong> 4.30) <strong>et</strong> donc d’une sous-estimation <strong>de</strong>s termes source <strong>de</strong>masse associés dans la région centrale, soit d’autres eff<strong>et</strong>s. En eff<strong>et</strong>, les mesuresexpérimentales <strong>de</strong> diamètre <strong>de</strong> bulle dans la zone <strong>de</strong> gradient présentées sur la figure(3.15) <strong>du</strong> troisième chapitre, représentent <strong>de</strong>s valeurs plus faibles <strong>de</strong>s diamètres <strong>de</strong>s bullesdans la zone cisaillée <strong>et</strong> donc une augmentation d’aire interfaciale pourrait être à l’origine<strong>de</strong> c<strong>et</strong> écart.4.5.6.2 Sensibilité au diamètre <strong>de</strong>s bullesC’est pourquoi pour analyser la sensibilité <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> d'oxygène au diamètre <strong>de</strong>s bulles,nous avons testé trois diamètres <strong>de</strong>s bulles : d B= 1 .6 , 1. 8 <strong>et</strong> 1 .9mm. Dans cessimulations, nous avons utilisé le modèle <strong>de</strong> Brauer pour modéliser le coefficient d<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong> masse. Le tableau 4.5, illustre les conditions <strong>de</strong> calcul pour tester la sensibilitéau diamètre <strong>de</strong>s bulles. Les résultats <strong>de</strong> simulations sont représentés sur les figures (4.37)à (4.40).Tableau 4. 5: Conditions <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans la zone <strong>de</strong> mélange diphasique zdm1 :sensibilité au diamètre <strong>de</strong>s bulles.SimulationsTermes nonlinéairesC11= C 22Force <strong>de</strong> portanceCLForce <strong>de</strong>Masse ajoutéeCMdiamètre <strong>de</strong>sbullesd (mm)ZDM1Bdb16 3-9 0.25 0.5 1.6ZDM1Bdb18 3-9 0.25 0.5 1.8ZDM1Bdb19 3-9 0.25 0.5 1.9B134


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique1514.51413.5exp x= 20 cmZDM1Bd16ZDM1Bd18ZDM1Bd19conc O 2(mg/l)1312.51211.51110.5109.5-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 37: Profils <strong>de</strong> concentration moyenne dans la section x=20 cm : Sensibilité au diamètre <strong>de</strong>bulles. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux <strong>de</strong> zdm1.1514.51413.5exp x= 50 cmZDM1Bd16ZDM1Bd18ZDM1Bd19conc O 2(mg/l)1312.51211.51110.5109.5-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 38: Profils <strong>de</strong> concentration moyenne dans la section x=50 cm : Sensibilité au diamètre <strong>de</strong>bulles. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux <strong>de</strong> zdm1.135


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique1514.51413.5exp x= 80 cmZDM1Bd16ZDM1Bd18ZDM1Bd19conc O 2(mg/l)1312.51211.51110.5109.5-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 39: Profils <strong>de</strong> concentration moyenne dans la section x=80 cm : Sensibilité au diamètre <strong>de</strong>bulles. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux <strong>de</strong> zdm1.1514.51413.5exp x= 120 cmZDM1Bd16ZDM1Bd18ZDM1Bd19conc O 2(mg/l)1312.51211.51110.5109.5-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 40: Profils <strong>de</strong> concentration moyenne dans la section x=120 cm : Sensibilité au diamètre <strong>de</strong>bulles. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux <strong>de</strong> zdm1.L'examen <strong>de</strong>s figures (4.37) à (4.40) montre qu'en diminuant le diamètre <strong>de</strong> la bulle, laconcentration en oxygène augmente globalement, comme atten<strong>du</strong> puisque le diamètre <strong>de</strong>bulles est inversement proportionnel à l’aire interfaciale. La sensibilité au diamètre estcependant moindre que celle que nous avons notée vis-à-vis <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> kL. Par ailleursdans la zone <strong>de</strong> gradient il n’y a pas d’amélioration <strong>de</strong> la prédiction par rapport auxexpériences. Une piste d’amélioration <strong>de</strong>s résultats pourrait être <strong>de</strong> prendre en compte136


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquedans la modélisation <strong>du</strong> flux turbulent <strong>du</strong> scalaire <strong>de</strong> la variation <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> Schmidtturbulent.4.6 Ecoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange diphasique àfort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>L’application <strong>du</strong> co<strong>de</strong> Melodif à l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange diphasique à faibl<strong>et</strong>aux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (zdm1) a permis <strong>de</strong> préciser certains aspects <strong>de</strong>s interactions interfaciales <strong>et</strong>leurs eff<strong>et</strong>s sur l’hydrodynamique <strong>de</strong> l’écoulement diphasique, sur la turbulence, sur ladistribution <strong>de</strong>s phases <strong>et</strong> sur le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse. A fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, les interactionshydrodynamiques entre bulles <strong>de</strong>viennent importantes <strong>et</strong> modifient profondément lastructure <strong>de</strong> l’écoulement à bulles. Rappelons que plusieurs travaux <strong>de</strong> modélisation onttenté d’exprimer le coefficient <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong>s bulles en fonction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> pourrendre compte <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> la vitesse relative observée dans les écoulements<strong>de</strong>nses (Zuber & Ishii, 1979 ; Chahed <strong>et</strong> al., 2004).Nous présentons dans c<strong>et</strong>te section les simulations relatives à l’expérience <strong>de</strong> couche <strong>de</strong>mélange à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. On teste notamment divers modèles <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînéequi prennent en compte les fortes interactions hydrodynamiques qui caractérisent c<strong>et</strong>écoulement <strong>et</strong> nous commentons les résultats en les comparant aux donnéesexpérimentales.4.6.1 Conditions <strong>de</strong> calculsRappelons que l’expérience <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange diphasique zdm2 a consisté à injecterun fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> d’oxygène <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 11% <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> forte vitesse, <strong>et</strong> quel’écoulement monophasique est alors <strong>du</strong> côté faible vitesse.De même que dans les simulations <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, nousavons commencé le calcul à partir <strong>de</strong> la première section où nous avons réalisé <strong>de</strong>smesures, c'est-à-dire en x = 10 cm. Les conditions dans la section d’entrée <strong>de</strong> vitessemoyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sont également interpolées suivant le maillageutilisé à partir <strong>de</strong>s données expérimentales en x = 10 cm à partir <strong>du</strong> début <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong>mélange (figure 4.41). La vitesse relative dans c<strong>et</strong> écoulement est interpolée suivant lemaillage à partir <strong>du</strong> profil mesuré à la section x = 10 cm. Dans ces simulations, lediamètre moyen <strong>de</strong> bulles est choisi égal à d B= 2. 3mmconformément aux résultatsexpérimentaux présentés dans le chapitre 3 (cf. figure 3.29).137


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique10.90.8exp x= 10 cmsim x= 10 cm0.120.1exp x= 10 cmsim x= 10 cm0.70.080.6U L (m /s)0.50.40.30.20.1α0.060.040.020-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)0-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)0.50.450.4exp x= 10 cmsim x= 10 cm0.0140.012K expx= 10 cmK Sk 00.350.01U R =U G -U L (m /s)0.30.250.20.150.10.050.0080.0060.0040.0020-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)0-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 41 : Conditions d’entrée sur la vitesse <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>, <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> la vitesse relative <strong>et</strong> <strong>de</strong>la distribution <strong>de</strong> l’énergie turbulente totale pour les simulations <strong>de</strong> zdm2.L’énergie turbulente totale k est calculée par la formule (4.15). Une partie turbulente k0est extraite <strong>de</strong> k , <strong>de</strong> la même façon que dans le premier écoulement à partir <strong>de</strong> l’intensitéturbulente mesurée dans le noyau monophasique. Nous estimons donc l’énergie cinétiqu<strong>et</strong>urbulente dans le noyau diphasique à partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te mesure d’intensité turbulente enécoulement monophasique. La partie pseudo-turbulente k Sest déterminée par ladifférence entre l’énergie turbulente totale ( k ) <strong>et</strong> l’énergie turbulente ( k 0). C<strong>et</strong>tedistribution <strong>de</strong> l’énergie totale entre énergie turbulente <strong>et</strong> pseudo-turbulente estreprésentée sur la figure (4.43).Le taux <strong>de</strong> dissipation ε est calculé en fonction <strong>de</strong> l’énergie turbulente k 0<strong>et</strong> <strong>de</strong> laviscosité turbulente selon l’équation (4.15).138


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueDans ces simulations à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, nous avons adopté les mêmes constantes <strong>du</strong>modèle validé dans le premier écoulement (zdm1). On a donc repris pour le coefficient <strong>de</strong>lift CL= 0. 25 <strong>et</strong> pour le coefficient <strong>de</strong> masse ajoutée CM= 0. 5 . Pour les termes nonlinéairesnous avons adopté que les coefficients C , C 11 22varient linéairement entre 3 à 9ce qui est compatible avec les valeurs mesurées dans la zone cisaillée <strong>de</strong> l’écoulementzdm2 (cf. figure 3.35). Les simulations numériques ont été réalisées avec troisexpressions <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée. Dans la simulation ZDM2SIM0, nous avons utilisé,comme pour les simulations <strong>de</strong> la couche cisaillée à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, le coefficient d<strong>et</strong>raînée <strong>de</strong> Zuber & Ishii (1979) donné par la relation (4.23). La simulation ZDM2SIM1 aété réalisée à l’ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée qui fait intervenir le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> a étéproposé également par Zuber & Ishii (1979) :2 0.5 −1. 7( 1−)C D= Eö α(4.20)3Enfin, dans la troisième simulation nommée ZDM2SIM2, nous avons testé la formulation<strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée proposée par Chahed <strong>et</strong> al. (2004) (voir chapitre 2). Sonexpression s’écrit :243 −2D= C D 0(1 − α )23 2C (4.21)πγ η13⎡avec6 ⎥ ⎤η = π⎢<strong>et</strong> γ le coefficient d'aplatissement défini comme le rapport <strong>de</strong> la longueur⎣ ⎦<strong>du</strong> p<strong>et</strong>it axe sur celle <strong>du</strong> grand axe d’une bulle ellipsoïdale. Ce coefficient est pris égal àγ = 0.46 comme dans le travail <strong>de</strong> Garnier (2001), qui correspond à l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<strong>de</strong>s quelques estimations visuelles dont on dispose. CD0est le coefficient <strong>de</strong> traînée <strong>de</strong> labulle isolée calculé par la formule (4.17). Le tableau suivant présente les différentessimulations <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange diphasique zdm2.Tableau 4. 6: Simulations <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange diphasique zdm2: sensibilité au coefficient <strong>de</strong> traînéeSimulationsTermes non linéairesC11= C 22Force <strong>de</strong>portance CLForce <strong>de</strong> Masseajoutée CMLoitrainéeZDM2SIM0 3-9 0.25 0.5 Eq. (4.17)ZDM2SIM1 3-9 0.25 0.5 Eq. (4.20)ZDM2SIM2 3-9 0.25 0.5 Eq. (4.21)4.6.2 Profils <strong>de</strong>s vitesses relatives <strong>de</strong>s bulles<strong>de</strong>Les trois simulations présentées dans c<strong>et</strong>te section sont réalisées avec les mêmesconditions <strong>de</strong> calcul sauf en ce qui concerne les coefficients <strong>de</strong> traînée. L’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong>139


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquechangement <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> traînée doit d’abord avoir <strong>de</strong>s conséquences sur le calcul <strong>de</strong>svitesses relatives. Nous présentons donc tout d’abord sur les figures (4.42) <strong>et</strong> (4.43) lescomparaisons entre les résultats <strong>de</strong>s trois simulations <strong>et</strong> les résultats expérimentaux dansles sections où on dispose <strong>de</strong> données complètes ( x = 30 <strong>et</strong> 50 cm ).0.50.450.4exp x= 30 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM20.35U R=U G-U L(m/s)0.30.250.20.150.10.050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 42: Profils <strong>de</strong> vitesse relative dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.30 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm2).0.50.450.4exp x= 50 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM20.35U R=U G-U L(m/s)0.30.250.20.150.10.050-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 43: Profils <strong>de</strong> vitesse relative dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.50 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm2).Les profils expérimentaux <strong>de</strong> la vitesse relative indiquent <strong>de</strong> fortes ré<strong>du</strong>ctions <strong>du</strong>glissement dans les régions <strong>de</strong> forts taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. La simulation avec la loi <strong>de</strong> traînée140


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqued’une bulle isolée (ZDM2SIM0) pro<strong>du</strong>it, comme dans les simulations précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> lacouche <strong>de</strong> mélange à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s vitesses relatives quasiment uniformes quine concor<strong>de</strong>nt pas avec les données expérimentales dans la zone diphasique où les taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong> sont relativement importants. Les résultats <strong>de</strong> la simulation ZDM2SIM1, réaliséeavec la loi fonction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> proposée par Zuber & Ishii (1979), restent assezéloignés <strong>de</strong>s données expérimentales. Les vitesses relatives dans les différentes sections yrestent largement surestimées. La loi <strong>de</strong> traînée proposée par Chahed <strong>et</strong> al. (2004) perm<strong>et</strong><strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire l’influence <strong>de</strong>s interactions hydrodynamiques à forts taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sur leglissement. Les profils pro<strong>du</strong>its par la simulation sont en très bon accord avec les résultatsexpérimentaux.A titre indicatif, nous représentons sur la figure 4.44 les profils transversaux <strong>de</strong>s troiscoefficients <strong>de</strong> traînée utilisés dans ces simulations dans la section x = 30 cm . Nousremarquons, que le coefficient <strong>de</strong> traînée proposé par Chahed <strong>et</strong> al. (2004) est largementsupérieur au <strong>de</strong>ux autres coefficients <strong>de</strong> traînée proposés par Zuber & Ishii (1979). C<strong>et</strong>teaugmentation <strong>de</strong> la valeur <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> traînée perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire les vitessesrelatives dans c<strong>et</strong> écoulement diphasique à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Rappelons que Chahed <strong>et</strong> al.(2004) indiquent que la loi <strong>de</strong> traînée est valable pour <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> allant jusqu’à près<strong>de</strong> 15 %.201816x= 30 cm ZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM21412C D/C D01086420-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 44: comparaison <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong>s trois coefficients <strong>de</strong> traînée dans la sectionx=0.30 m utilisés dans les simulations <strong>de</strong> zdm2.4.6.3 Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>La vitesse relative va avoir un eff<strong>et</strong> direct sur le calcul <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Le taux <strong>de</strong>présence <strong>du</strong> gaz dépend <strong>du</strong> débit injecté mais dépend aussi <strong>du</strong> glissement <strong>de</strong>s bulles qui,141


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquepar un eff<strong>et</strong> purement cinématique, détermine en quelque sorte le temps <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>sbulles ou leur taux <strong>de</strong> présence. La distribution <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> est également déterminéepar les forces exercées sur la bulle.Nous présentons sur les figures (4.45) <strong>et</strong> (4.46) les profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans les <strong>de</strong>uxsections x = 30 <strong>et</strong> 50 cm . Les résultats <strong>de</strong> simulations sont comparés aux résultatsexpérimentaux.0.120.1exp x= 30 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM20.08α0.060.040.020-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 45: Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.30 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm2).0.120.1exp x= 50 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM20.08α0.060.040.020-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 46: Profils <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.50 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm2).142


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueLes résultats <strong>de</strong>s simulations montrent que la distribution <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> est très sensibleà la loi <strong>de</strong> traînée utilisée. D’une façon générale, les simulations ZDM2SIM0 <strong>et</strong>ZDM2SIM1, qui pro<strong>du</strong>isent <strong>de</strong>s glissements supérieurs aux glissements mesurés dans lazone <strong>de</strong> forts taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, sous-estiment dans le même temps les taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> dans les<strong>de</strong>ux sections. La simulation ZDM2SIM2, qui pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s vitesses relatives quiconcor<strong>de</strong>nt avec les mesures pro<strong>du</strong>it également les niveaux <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> observés dansla zone <strong>de</strong> forts taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>.La distribution transversale <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> est déterminée par le bilan <strong>de</strong>s forces avec lescoefficients ajustés dans les calculs <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> mélange à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. Onremarque donc, que lorsqu’on réussit à bien repro<strong>du</strong>ire le glissement <strong>de</strong>s bulles(Simulation ZDM2SIM2) ces coefficients perm<strong>et</strong>tent d’obtenir une bonne concordanceentre les simulations <strong>et</strong> les expériences.4.6.4 Profils <strong>de</strong> vitesse moyenneOn examine dans c<strong>et</strong>te section les structures <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>pro<strong>du</strong>ites par les trois simulations. Les figures (4.47) <strong>et</strong> (4.48) présentent unecomparaison entre les résultats numériques <strong>et</strong> expérimentaux dans les <strong>de</strong>ux sectionsx = 30 <strong>et</strong> 50 cm .1.61.41.2exp x= 30 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM21U L(m/s)0.80.60.40.20-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 47: Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.30 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm2).143


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique1.61.41.2exp x= 50 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM21U L(m/s)0.80.60.40.20-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 48: Profils <strong>de</strong> vitesse moyenne dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle à x=0.50 m.Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm2).L’examen <strong>de</strong>s figures (4.47) <strong>et</strong> (4.48) montre que les profils <strong>de</strong> vitesse moyenne dans leliqui<strong>de</strong> dépen<strong>de</strong>nt n<strong>et</strong>tement <strong>de</strong> la prédiction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> présence. D’une façon généralecomme dans le premier écoulement à plus faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, le modèle rend bien compte<strong>de</strong> l’accélération <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> dans les noyaux à bulles sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’allègement <strong>du</strong>mélange diphasique. De même dans les noyaux monophasiques, la décélération est biengénérée. Cependant, les simulations qui surestiment la vitesse relative <strong>de</strong>s bulles, sousestimentdans le même temps le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>isent <strong>de</strong>s vitesses moyennes <strong>du</strong>liqui<strong>de</strong> plus faibles en comparaison avec les valeurs mesurées dans les noyauxdiphasiques, (ZDM2SIM0 <strong>et</strong> ZDM2SIM1). Ce résultat est dû à la sous-estimation <strong>de</strong>l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> flottabilité fortement lié à la prédiction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> présence qui est sous-estiméedans la zone diphasique. La simulation ZDM2SIM2 qui réussit à repro<strong>du</strong>ire la ré<strong>du</strong>ction<strong>du</strong> glissement améliore la prédiction <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitessemoyenne qui concor<strong>de</strong>nt mieux avec les résultats expérimentaux. En frontière <strong>de</strong> la zonediphasique, les gradients <strong>de</strong> vitesse, <strong>et</strong> donc la largeur <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange, sont assezbien repro<strong>du</strong>its.4.6.5 Profils <strong>de</strong> turbulenceNous confrontons dans les figures (4.49) <strong>et</strong> (4.50), les résultats numériques <strong>de</strong>s troissimulations présentés dans le tableau 4.6 avec les résultats expérimentaux concernantl’énergie cinétique turbulente totale dans la zone <strong>de</strong> mélange diphasique à fort taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong> successivement dans les sections x = 30 <strong>et</strong> 50 cm .144


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.0140.0120.01exp x= 30 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM2k (m 2 /s 2 )0.0080.0060.0040.0020-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 49: Profils <strong>de</strong> l’énergie turbulente totale dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle àx=0.30 m. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm2).0.0140.0120.01exp x= 50 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM2k (m 2 /s 2 )0.0080.0060.0040.0020-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 50: Profils <strong>de</strong> l’énergie turbulente totale dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle àx=0.50 m. Comparaison <strong>de</strong>s résultats numériques avec les résultats expérimentaux (zdm2).Les figures (4.49) à (4.50) montrent que les niveaux d’énergie cinétique turbulente totalesont bien repro<strong>du</strong>its dans les noyaux monophasiques. Dans les noyaux diphasiques, cesniveaux d’énergie sont également correctement repro<strong>du</strong>its. La simulation ZDM2SIM2 quirestitue le mieux le champ <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, pro<strong>du</strong>it en même temps les profils <strong>de</strong> vitessedont les accélérations concor<strong>de</strong>nt le mieux avec l’expérience. Le cisaillement estcertainement mieux prédit <strong>et</strong> les résultats <strong>de</strong>s simulations montrent qu’on a alors tendanceà pro<strong>du</strong>ire un pic <strong>de</strong> turbulence plus marqué que dans les autres essais. L’intensité <strong>de</strong> ce145


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquepic, comme sa position ne sont cependant pas en concordance avec les donnéesexpérimentales. On note ainsi un fort décalage transversal entre les profils d’énergi<strong>et</strong>urbulente totale simulés <strong>et</strong> mesurés. Cela nous semble provenir <strong>de</strong> valeurs trop faibles<strong>de</strong>s termes sources en énergie cinétique d’agitation.Afin d’analyser l’origine <strong>de</strong> ce décalage nous avons tout d’abord tracé sur les figures(4.51 <strong>et</strong> 4.52) les profils d’énergie cinétique turbulente k 0<strong>et</strong> <strong>de</strong> viscosité turbulente enx = 50cm pour les trois simulations. Les profils <strong>de</strong> la partie turbulente <strong>de</strong> l’énergiecinétique turbulente indiquent l’apparition d’un pic dans la zone <strong>de</strong> gradient <strong>de</strong> vitesse enrelation avec la pro<strong>du</strong>ction par les gradients <strong>de</strong> vitesse moyenne. Ce pic est plus importantdans la simulation ZDM2SIM2 <strong>et</strong> améliore la prédiction <strong>de</strong> l’énergie cinétique totale dansc<strong>et</strong>te zone. Si on constate bien qu’un maximum <strong>de</strong> k0est pro<strong>du</strong>it dans la zone cisaillée, <strong>et</strong>qu’il se renforce dans l’essai ZDM2SIM2 par rapport aux autres simulations (figure 4.51),ce pic reste cependant assez modéré. Cela est en lien avec les valeurs égalementrelativement peu augmentées <strong>de</strong> la viscosité turbulente par rapport à νt 0dans la zone <strong>de</strong>pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> turbulence par le cisaillement (figure 4.52). Ces profils m<strong>et</strong>tenteffectivement en évi<strong>de</strong>nce la contribution <strong>de</strong>s interactions interfaciales dans lamodification <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la turbulence par comparaison au cas monophasique. Dansla zone <strong>de</strong> fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> le montant <strong>de</strong> l'énergie pseudo-turbulente est important <strong>et</strong> laformulation (4.11) repro<strong>du</strong>it une augmentation <strong>de</strong> la viscosité turbulente diphasique.Celle-ci est alors <strong>de</strong> 2 à 3 fois νt0. Mais dans la région <strong>de</strong> fort cisaillement, la formulation(4.11) pro<strong>du</strong>it une atténuation <strong>de</strong> la viscosité turbulente par rapport à νt0. Cela limitedonc les mécanismes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> turbulence par cisaillement. Mais, en l’absence <strong>de</strong>mesures <strong>de</strong> cisaillement, il est difficile <strong>de</strong> conclure sur une éventuelle faiblesse <strong>du</strong> modèle<strong>de</strong> viscosité turbulente dans c<strong>et</strong> essai à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>. D’autant plus que les écartsobservés entre les mesures <strong>et</strong> les valeurs numériques <strong>de</strong> k peuvent également provenir <strong>de</strong>valeurs trop faibles <strong>du</strong> terme source <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> k S. Sur la figure 4.53 nous avonségalement reporté l’énergie cinétique pseudo-turbulente en différentes sections pourl’essai ZDM2SIM2. Ces profils sont marqués par un transport transversal important <strong>de</strong> kS<strong>et</strong> une diffusion assez faible. Dans sa version actuelle ce terme <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction associé à lapuissance <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> masse ajoutée est très faible. Ce terme pourrait être reformulésous une forme un peu différente <strong>et</strong> qui prendrait en compte la différence <strong>de</strong>saccélérations particulaires <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> gaz. On pourrait ainsi écrire ce terme source :⎡dU⎤GiDULiC2M DC U ⎢ − ⎥⎛ ⎞MαRiau lieu <strong>de</strong> ⎜α UR ⎟ en considérant la puissance⎢ dt Dt⎣⎥2 Dt⎦⎝ ⎠développée par la force <strong>de</strong> masse ajoutée dans le mouvement relatif.Il resterait à voir si une telle expression pourrait donner <strong>de</strong>s termes actifs dans la zone <strong>de</strong>frontière entre l’écoulement à bulles <strong>et</strong> l’écoulement monophasique, où <strong>de</strong>s gradients146


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiquemarqués <strong>de</strong> α <strong>et</strong> <strong>de</strong> URexistent. Faute <strong>de</strong> temps c<strong>et</strong>te idée n’a pas pu être testée avant lafin <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong> ce manuscript.0.010.0090.008ZDM2SIM0 x= 50 cmZDM2SIM1ZDM2SIM20.007k 0(m 2 /s 2 )0.0060.0050.0040.0030.0020.0010-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 51: Profils <strong>de</strong> l’énergie turbulente k0dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bulle àx=0.50m.54.54x= 50 cm ZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM23.53ν t/ ν t02.521.510.50-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)/tFigure 4. 52: Profils <strong>du</strong> rapport <strong>de</strong>s viscosité νtν0dans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bullezdm2 à x=0.50 m.147


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique0.010.0090.008sim x= 10 cmsim x= 30 cmsim x= 50 cm0.007k S(m 2 /s 2 )0.0060.0050.0040.0030.0020.0010-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 53: Profils <strong>de</strong> l’énergie pseudo-turbulente kSdans l’écoulement <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à bullepour la simulation ZDM2SIM2.4.6.6 Transfert <strong>de</strong> masseNous avons évoqué dans le chapitre 3 les problèmes <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la concentration dansc<strong>et</strong>te zone <strong>de</strong> mélange diphasique zdm2. Nous pensons que c<strong>et</strong>te difficulté est <strong>du</strong>e à undécalage intro<strong>du</strong>it par la chaîne <strong>de</strong> mesure entre <strong>de</strong>ux expériences. Aussi avons-nousréalisé <strong>de</strong>s simulations en intro<strong>du</strong>isant comme concentration en entrée le profilexpérimental simplement décalé pour que les concentrations dans le noyau monophasiquesoient i<strong>de</strong>ntiques à celles <strong>de</strong>s autres profils (figure 4.54).La comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s simulations <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> concentration dans lessections x = 30 <strong>et</strong> 50cmmontre que, dans c<strong>et</strong> essai également, un accord raisonnable estobtenu lorsqu’on utilise le modèle <strong>de</strong> Brauer pour le <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> masse (figures4.55 <strong>et</strong> 4.56). Mais ces résultats montrent aussi qu’il est impératif <strong>de</strong> prédire correctementle mouvement relatif moyen pour que ce modèle <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> interfacial <strong>de</strong> masse donne<strong>de</strong>s résultats corrects pour le champ <strong>de</strong> concentration. L’essai ZDM2SIM2 est en eff<strong>et</strong>celui qui repro<strong>du</strong>it au mieux les concentrations dans le noyau à bulles. Sur les profils <strong>de</strong>concentration on r<strong>et</strong>rouve un décalage transversal entre les résultats <strong>de</strong>s simulations <strong>et</strong> <strong>de</strong>sexpériences similaire aux décalages observés sur les autres gran<strong>de</strong>urs.148


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique161514exp x= 10 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM2conc O 2(mg/l)131211109-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 54 : Profils <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygène dans la section d’entrée <strong>de</strong> calcul dansles trois simulations. Comparaison avec les données expérimentales à x=10 cm.161514exp x= 30 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM2conc O 2(mg/l)131211109-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 55 : Profils <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygène dans la section à x=30 cm dans les troissimulations. Comparaison avec les données expérimentales.149


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasique161514exp x= 50 cmZDM2SIM0ZDM2SIM1ZDM2SIM2conc O 2(mg/l)131211109-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Figure 4. 56 : Profils <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygène dans la section à x=50 cm dans les troissimulations. Comparaison avec les données expérimentales.4.7 Conclusions <strong>du</strong> chapitre 4La mise en œuvre <strong>du</strong> modèle à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s dans la simulation <strong>de</strong>s écoulementsdiphasiques <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange à faible <strong>et</strong> à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> nous a permis tout d’abord<strong>de</strong> tester le modèle <strong>de</strong> turbulence dans <strong>de</strong>s écoulements inhomogènes où la pseudoturbulenceest importante. Un test <strong>de</strong> sensibilité a permis <strong>de</strong> montrer que le rôle <strong>de</strong> laturbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong>s forces interfaciales est important en ce qui concerne la prédiction <strong>de</strong> ladistribution <strong>de</strong>s phases. Ce résultat était connu, mais se confirme, <strong>et</strong> montre que dans lazone <strong>de</strong> mélange il serait intéressant <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en œuvre un modèle <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong>sbulles, quitte à tester un modèle <strong>de</strong> type Tchen-Hinze avec les différentes échelles <strong>de</strong> laturbulence intro<strong>du</strong>ites par le modèle. Dans nos écoulements, nous pensons que les écartsobservés entre l’énergie cinétique turbulente mesurée <strong>et</strong> les résultats <strong>du</strong> modèleproviennent <strong>de</strong> la formulation <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> k S. Nous souhaitons tester une autreformulation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te équation qui prenne en compte un terme source où la puissance <strong>de</strong> laforce <strong>de</strong> masse ajoutée intervient mais est reformulée. L’écoulement zdm2, dans lequel <strong>de</strong>forts gradients <strong>de</strong>s vitesses relatives <strong>et</strong> <strong>de</strong> fortes accélérations ont été observés noussemble adéquat pour tester c<strong>et</strong>te proposition. La qualité <strong>de</strong>s prévisions <strong>du</strong> champhydrodynamique dans les <strong>de</strong>ux cas, perm<strong>et</strong> d’avoir une bonne repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s champs<strong>de</strong> concentration avec le modèle <strong>de</strong> Brauer (1979) pour le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>interfacial <strong>de</strong> masse. La loi qui donne ce coefficient est proche <strong>de</strong> celle applicable dans lecas d’une bulle isolée. Mais dans l’essai zdm2, comme la vitesse relative dépend <strong>du</strong> taux<strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, une mo<strong>du</strong>lation <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse par le taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> est donc150


Chapitre 4 : Simulation <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse dans les écoulements <strong>de</strong> types zone <strong>de</strong> mélange diphasiqueindirectement intro<strong>du</strong>ite. La représentation <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> transport diffusif <strong>de</strong> laconcentration reste, quant à elle, à améliorer.151


Chapitre 5 : Conclusion généraleChapitre 5 :Conclusion généraleAu terme <strong>de</strong> ce travail, un bilan s’impose, avant d’explorer les perspectives.L’objectif scientifique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse était <strong>de</strong> démontrer la capacité d’un modèle Eulérienà <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s à repro<strong>du</strong>ire le comportement hydrodynamique <strong>et</strong> les <strong>transfert</strong>s ainsi que l<strong>et</strong>ransport <strong>de</strong> concentration dans un écoulement à bulles <strong>de</strong> zone <strong>de</strong> mélange turbulentesoumise à <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> flottabilité. Il s’agissait notamment d’i<strong>de</strong>ntifier les lois <strong>de</strong>ferm<strong>et</strong>ure nécessaires, <strong>et</strong> <strong>de</strong> désigner les mécanismes importants pour repro<strong>du</strong>ire lescaractéristiques d’un écoulement proche <strong>de</strong> configurations in<strong>du</strong>strielles.Pour mener à bien c<strong>et</strong>te recherche nous avons réalisé tout d’abord un travail d’exploration<strong>et</strong> d’analyse expérimentale. Ce travail a été conçu pour explorer <strong>de</strong>s écoulementsturbulents gaz-liqui<strong>de</strong>, qui m<strong>et</strong>tent en jeu <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> mélange <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong>matière. Nous nous sommes intéressés à <strong>de</strong>s écoulements turbulents, dans lesquels l<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong> masse est contrôlé par la phase liqui<strong>de</strong>, <strong>et</strong> où les bulles ont un mouvementrelatif à grand nombre <strong>de</strong> Reynolds (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100-600). Nous avons choisi d’étudier<strong>de</strong>ux écoulements proches <strong>de</strong> situations in<strong>du</strong>strielles <strong>et</strong> suffisamment contrastés, avec <strong>de</strong>staux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> allant <strong>de</strong> 2 à 11%, pour perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s poids différents aux diversmécanismes qui interviennent dans le <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse <strong>et</strong> le mélange. Ces expériencesont été réalisées sur une installation <strong>de</strong> l’IMFT construite au cours <strong>de</strong> la thèse <strong>de</strong> Larue <strong>de</strong>Tournemine (2001). Plusieurs techniques <strong>de</strong> mesure ont été mises en œuvre pourcaractériser, par <strong>de</strong>s mesures locales, l’hydrodynamique dans les <strong>de</strong>ux phases <strong>et</strong> le champ<strong>de</strong> concentration en oxygène dissous dans l’eau. Ainsi, une base <strong>de</strong> donnée complète <strong>et</strong>détaillée a été constituée. Elle est d’ailleurs fournie en annexe.Dans ces écoulements <strong>de</strong> référence les mécanismes respectifs <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> laturbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pseudo turbulence sont contrastés. Ils sont donc particulièrementintéressants <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la validation <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> turbulence <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong>masse en écoulements gaz-liqui<strong>de</strong> à bulles.La simulation numérique <strong>de</strong> ces écoulements a, ensuite, permis <strong>de</strong> montrer que le modèleEulérien à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s développé à l’ENIT <strong>et</strong> à l’IMFT est à même <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire152


Chapitre 5 : Conclusion généralecorrectement ces écoulements. Il y a plusieurs conditions nécessaires à cela. Tout d’abordl’intro<strong>du</strong>ction d’un modèle <strong>de</strong> turbulence à <strong>de</strong>ux échelles <strong>de</strong> temps est nécessaire. Cemodèle prend en compte les eff<strong>et</strong>s spécifiques <strong>de</strong>s bulles sur la modification <strong>de</strong> laturbulence, via <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> base. Ensuite, il s’agit <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>irecorrectement la distribution <strong>de</strong>s bulles <strong>et</strong> leur vitesse relative, ce qui nécessite <strong>de</strong>s loisd’échange <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement aux interfaces adaptées. Enfin, <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>schamps <strong>de</strong> concentration prévus par le modèle, leur qualité dépend fortement <strong>de</strong>s loisd’échange aux interfaces. Ces lois sont assez mal connues en écoulement turbulent àbulles, <strong>et</strong> dans notre travail nous n’avons pu que constater que l’une <strong>de</strong>s lois issues <strong>de</strong> lalittérature semblait particulièrement bien adaptée à nos régimes d’écoulements (Brauer,1979). La distribution <strong>de</strong>s concentrations est également sensible à son transport diffusif,mais <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue nous n’avons testé qu’une loi <strong>de</strong> diffusion analogue à celle <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>urs scalaires <strong>du</strong> modèle <strong>de</strong> turbulence existant. Un travail annexe sur le transportturbulent en écoulement monophasique constitue une première piste pour essayer <strong>de</strong>comprendre comment aller vers d’autres modèles <strong>de</strong> diffusion turbulente d’un scalaire enécoulement à bulles en s’appuyant sur une modélisation <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>sflux turbulents <strong>du</strong> scalaire.J’ai mené ce travail <strong>de</strong> thèse entre <strong>de</strong>ux rives <strong>de</strong> la Méditerranée. J’ai à peu près partagémon temps entre l’ENIT <strong>et</strong> l’IMFT, ce qui a <strong>de</strong>mandé une organisation particulière <strong>de</strong> c<strong>et</strong>ravail. Cela m’a parfois amené à faire <strong>de</strong>s choix, liés notamment à l’inertie <strong>de</strong> la remiseen route d’une installation expérimentale au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 3 à 6 mois d’arrêt <strong>de</strong> fonctionnement.Certaines pistes ouvertes <strong>du</strong>rant ce travail n’ont ainsi pas forcément abouti, d’autres nesont pas inclues, faute <strong>de</strong> temps, dans ce manuscrit (analyse spectrale <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong>vitesse en phase liqui<strong>de</strong> par exemple). J’ai réalisé <strong>de</strong>s expériences dans une configurationprésentant un cisaillement en entrée plus intense que dans les cas présentés ici, <strong>et</strong> à faibl<strong>et</strong>aux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> (1.2%). L’objectif <strong>de</strong> ces mesures complémentaires est <strong>de</strong> voir si le <strong>transfert</strong><strong>de</strong> masse pourrait être mo<strong>du</strong>lé <strong>de</strong> manière marquée par <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> laturbulence en écoulement à bulles, celles-ci variant <strong>de</strong> façon schématique <strong>de</strong>s échellespro<strong>du</strong>ites uniquement par le cisaillement moyen aux échelles liées au mouvement relatif<strong>de</strong>s bulles. Ces mesures réalisées en fin <strong>de</strong> thèse n’ont pas encore été analysées.D'autre part <strong>et</strong> compte tenu <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong>s bulles dansles phénomènes <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> en milieu gaz-liqui<strong>de</strong>, il nous paraît indispensable, à terme,<strong>de</strong> prendre en compte la distribution <strong>de</strong>s diamètres pour mieux préciser la formulation <strong>de</strong>sforces interfaciales <strong>et</strong> aboutir à une meilleure représentation <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s bulles.Pour y parvenir il faudrait construire <strong>de</strong>s modèles à N+1 flui<strong>de</strong>s (N dispersions <strong>de</strong> taillesdifférentes <strong>et</strong> la phase continue). Une telle démarche mécaniste, bien que théoriquementenvisageable, pose le problème <strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong>s interactions entre la phase continue<strong>et</strong> les différentes classes <strong>de</strong> la dispersion (interactions avec le champ moyen <strong>et</strong> fluctuant)<strong>et</strong> la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s échanges entre les N dispersions (interactions hydrodynamiques,153


Chapitre 5 : Conclusion généralecoalescence, rupture). Ces difficultés renvoient à la nécessité <strong>de</strong> développer <strong>de</strong> nouvellesexpériences pour soutenir l’effort <strong>de</strong> modélisation dans ce domaine.Cependant, dès maintenant, l’intégration d’une approche plus phénoménologique perm<strong>et</strong>d’élargir le champ d’application <strong>de</strong>s modèles à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s monodisperses à unepopulation <strong>de</strong> bulles présentant une certaine distribution <strong>de</strong> tailles mais aussi <strong>de</strong> formes. Ils’agit d’une façon générale <strong>de</strong> modéliser une équation <strong>de</strong> transport d’un paramètrereprésentant la dispersion (aire interfaciale, modèles <strong>de</strong> population <strong>et</strong>c...). Le r<strong>et</strong>ouratten<strong>du</strong> d’une telle démarche est d’abord <strong>de</strong> mieux représenter les aires d’échangeinterfacial <strong>et</strong> donc les flux interfaciaux. Ensuite l’information recueillie à partir d’un<strong>et</strong>elle modélisation peut être utilisée pour mieux représenter les échanges <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>mouvement aux interfaces <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> bulles sur la structure<strong>de</strong> l’écoulement. C'est dans c<strong>et</strong>te perspective que s'intègre l’ensemble les travaux menésen collaboration entre l’ENIT, l’IMFT <strong>et</strong> le LIPE <strong>de</strong> l’INSA <strong>de</strong> Toulouse sur lamodélisation <strong>de</strong>s réacteurs gaz-liqui<strong>de</strong>.154


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ANNEXE CHAPITRE 2


Annexe Chapitre 2First and second or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>lling of turbulent scalar transportin homogeneous turbulenceH. Ayed 1,2* , J. Chahed 1 , and V. Roig 21 Ecole Nationale d’Ingénieurs <strong>de</strong> Tunis BPN°37, 1002 Le Belvédère, Tunis, Tunisia,2 Institut <strong>de</strong> Mécanique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Toulouse, UMR CNRS 5502, Av. C. Soula, 31400, Toulouse, France*Corresponding author. E-mail: ayed@imft.frAbstractThe present work aims at <strong>de</strong>veloping a full second or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>l for turbulent transportof a passive scalar. A turbulent Prandtl number formulation is obtained by re<strong>du</strong>cing thesecond or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>lling. A first or<strong>de</strong>r turbulence mo<strong>de</strong>l is than proposed with analgebraic formulation of the turbulent scalar flux. The mo<strong>de</strong>l is tested in homogeneousshear flow with an imposed mean scalar gradient. The Direct Numerical Simulation(DNS) data by Rogers <strong>et</strong> al. [1] were used in the validation of the first and second or<strong>de</strong>rmo<strong>de</strong>lling of the turbulent passive scalar transport. The comparison of the numericalresults with DNS data shows good agreements.Keywords: Passive scalar, turbulent flux, homogeneous shear flow, turbulence mo<strong>de</strong>lling1. Intro<strong>du</strong>ctionThe prediction of the transport of scalarssuch as temperature, chemical species orpollutants in turbulent flows is of greatimportance in the <strong>de</strong>sign and the controlof in<strong>du</strong>strial fluid systems. During thelast <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>s, an important progress in thestatistical mo<strong>de</strong>lling of the turbulenttransport of passive scalar has beenachieved. Number of recent works was<strong>de</strong>voted to the <strong>de</strong>velopment of first andsecond or<strong>de</strong>r turbulence mo<strong>de</strong>ls, (Nagano<strong>et</strong> al. [2]; Abe <strong>et</strong> al. [3,4]; Kawamura <strong>et</strong>al. [5]; Wikström <strong>et</strong> al. [6]). The mo<strong>de</strong>l<strong>de</strong>veloped by Nagano <strong>et</strong> al. [2] is<strong>de</strong>veloped for heat transfer problems inboth wall and free turbulent flows. Abe <strong>et</strong>al. [3,4] proposed a modified version ofNagano mo<strong>de</strong>l. Furthermore, the mo<strong>de</strong>lcan also take into account the lowReynolds number effects in the near-wallregion and is also applicable to complexheat transfer fields with flow separationand reattachment by intro<strong>du</strong>cing theKolmogorov velocity scale. Kawamura <strong>et</strong>al. [5] proposed a transport mo<strong>de</strong>l for th<strong>et</strong>urbulent heat flux by intro<strong>du</strong>cing theinteraction b<strong>et</strong>ween the mean temperatureand velocity gradients in rapid term ofturbulent scalar flux equation.On the other hand, many experimentaland numerical simulation works were165


Annexe Chapitre 2<strong>de</strong>voted to the study of the scalartransport in homogeneous turbulence(Rogers <strong>et</strong> al. [1], Maekawa <strong>et</strong> al. [7],Tavoularis <strong>et</strong> al. [8]). As a result,compl<strong>et</strong>e data bases concerning thestatistical <strong>de</strong>scription of the turbulentcorrelations involving the turbulent scalarfluctuation are now available. Inhomogeneous turbulence, the meanvalues of the velocity and of the passivescalar fields are known and fixed throughthe flow domain. Furthermore, inhomogeneous turbulence the diffusion isneglected. In the frame work of thesehypotheses, it becomes possible to focusthe analysis on the budg<strong>et</strong> of turbulentcorrelations (pro<strong>du</strong>ction, dissipation,redistribution) and many numericalworks used these basic turbulence data inor<strong>de</strong>r to validate statistical turbulencemo<strong>de</strong>lling involving scalar transportclosure.Recently, Wikström <strong>et</strong> al. [6] proposed anew algebraic relation based on secondor<strong>de</strong>r closure for the turbulent passivescalar transport and applied tohomogeneous turbulence. This mo<strong>de</strong>lmay be regar<strong>de</strong>d as one of the mostcompl<strong>et</strong>e closure of the pressure-scalargradient correlation.The present work aims at <strong>de</strong>veloping afull second or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>l for turbulenttransport of passive scalar flux inhomogeneous turbulence. After thevalidation of the second or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>l, afull first or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>lling is obtained byre<strong>du</strong>cing the second or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>l.2. Second or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>lling of the transportequationsWithout transfer, the Reynolds averagedtransport equation for the mean scalar, Θ ,for incompressible flows reads :D ∂ ⎛⎞⎜∂ΘΘ = σ − u'θ ⎟∂'iDt xi ⎝ ∂xi⎠where σ is the molecular diffusivity.(1)In equation (1) appears the scalar'flux, u'iθ, which originates from theaveraging of the nonlinear term in th<strong>et</strong>ransport equation of the total scalar field.This term plays a role analogous to thatof the Reynolds stress tensor in the meanflow equation. The exact transportequation for scalar flux u' θ'i, may beanalytically, it is expressed as (Laun<strong>de</strong>r[9]):DDt⎛' '' '⎜∂Ui ' 'u θ = − u θ + u uiji j⎝ ∂xj1 '+ pρ'∂θ−∂xi( σ + ν )∂Θ ⎞⎟∂xj ⎠' '∂ui∂θ∂x∂x'⎛''∂u⎞⎜∂i ' ' ' ' ui' ∂θ− u u θ −νθ−σu ⎟i ji∂xj ⎝∂xj∂xj ⎠1 ' '+ pθδ ij(2)ρThe first terms in right hand of equation(2) represents the pro<strong>du</strong>ction of th<strong>et</strong>urbulent scalar flux, <strong>du</strong>e to theinteraction of Reynolds stresses with themean scalar gradient and to the scalarflux interacting with the mean velocitygradient. The second term is the pressurescalargradient correlation, the third termis the rate of dissipation and the last termrepresents the turbulent and moleculardiffusions. In homogeneous turbulenc<strong>et</strong>he diffusion is zero and the transportjj166


Annexe Chapitre 2equation of the scalar flux, can beconcisely written as:D ' 'u iθ = Pθi+ Πθi− εθi(3)Dtwhere P θ iis the pro<strong>du</strong>ction term, Πθiis thepressure-scalar gradient correlation and εθiis thedissipation of the scalar flux.Laun<strong>de</strong>r <strong>et</strong> al. [10] assumed that thedissipation term is negligible at highReynolds number but the two terms Π<strong>et</strong> ε are usually mo<strong>de</strong>lled tog<strong>et</strong>her andθisimilar m<strong>et</strong>hods than those used in theclosure of the Reynolds Stress transportequation are used [5, 6]. Wikström <strong>et</strong> al.[6] proposed a closure of the differenceb<strong>et</strong>ween the pressure-scalar gradientcorrelation and the dissipation term in thefollowing general form:⎛ k ⎞' '⎜∂ΘC C u ⎟ε ' 'Π − ε = −ui i+ θmiq xθθ θθ1θ 5⎝ ε ∂ km ⎠∂U∂U' ' i' ' j+ Cθ2ujθ+ Cθ3ujθ∂x∂xji' ' ∂Θ+ C u uθ 4 i j(4)∂xjwhere Cθ1, Cθ 2, Cθ 3, Cθ 4and Cθ 5are constants,'2' 'θuq = is the scalar variance,iuk = iis the22turbulent kin<strong>et</strong>ic energy and ε its dissipation rate.In homogeneous turbulence, the transport equationof q writes:Dq = Pθ − ε θDtwhereθi(5)= u'jθ 'θis a pro<strong>du</strong>ction term of the∂xjP∂Θ' '∂θ∂θscalar variance q , ε θ= σ is its∂x∂x j jdissipation rate. The transport equation of ε θismo<strong>de</strong>lled according to Abe <strong>et</strong> al. [4] and Farshchi<strong>et</strong> al. [11].2D ε P Pθ θ * ε εθθ * εεθε = C + C − C − C (6)θ γ 1γ 1γ 2γ 2Dt 2qk 2qk**where C ,γ 1C , C and C are constants and Pγ 2 γ 1γ 2is the pro<strong>du</strong>ction term of the Reynolds stress.The mo<strong>de</strong>l of the pressure-scalar gradientcorrelation proposed by Wikström <strong>et</strong> al.[6] which comprises five constants,generalizes a certain number of existingmo<strong>de</strong>ls. When only the first constant isr<strong>et</strong>ained with the value Cθ1= 3. 2 , themo<strong>de</strong>l (4) re<strong>du</strong>ces to the linear mo<strong>de</strong>l oflaun<strong>de</strong>r [9]. When the constant C θ 2isad<strong>de</strong>d, we obtain the non linear mo<strong>de</strong>l ofLaun<strong>de</strong>r [9] with Cθ 2= 0. 5 or the nonlinear mo<strong>de</strong>l Daly and Harlow [12] withCθ 2= 1. Wikström <strong>et</strong> al. [6] tried differentmo<strong>de</strong>ls using different combinations andformulations of the constants in themo<strong>de</strong>l (4) as illustrated in table 1.Table 1: Different formulations of the pressure-scalargradient mo<strong>de</strong>l (equation 4) Wikström <strong>et</strong> al. [6]Mo<strong>de</strong>l Cθ1Cθ 2Cθ 3Cθ 4Cθ 5(a) 3.2 0.5 0.5 0 0(b) 2.5 0 0 0.35 0(c)r + 11.6r0 0 0 0.5In the mo<strong>de</strong>l (c), Wikström <strong>et</strong> al. [6]qετθ1intro<strong>du</strong>ced the time ratio r = = =kεθτ Rin the formulation of the param<strong>et</strong>er Cθ1.kWhere τ = is the dynamic time scale ofεqturbulence, τ = is characteristic scalartime scale.ε θThe transport equation of the turbulentscalar flux tog<strong>et</strong>her with the transportequations of the scalar variance q and itsdissipation rate ε θallow computing th<strong>et</strong>urbulent scalar flux provi<strong>de</strong>d that the167


Annexe Chapitre 2Reynolds stress tensor is d<strong>et</strong>ermined. Th<strong>et</strong>ransport equation of the Reynolds stresstensor written as:D ' 'u u = P + Πi j ijDtwherestresses,ij− εij(7)P is the pro<strong>du</strong>ction term of the ReynoldsijΠ represents the redistribution by theijpressure fluctuations and ε ijis the dissipationterm of the Reynolds stresses transport equations.The pro<strong>du</strong>ction term doesn’t need mo<strong>de</strong>lling, butclosures are required for the redistribution and thedissipation terms. For this purpose, the standardsecond or<strong>de</strong>r turbulence mo<strong>de</strong>l, in homogeneousturbulence, proposed by Laun<strong>de</strong>r <strong>et</strong> al. [10] isused. Thus, the terms of right hand si<strong>de</strong> oftransport equation (7) are written as follows:⎛⎞⎜∂U' ' j ' ' ∂UiP = − u u + u u ⎟(8)iji kj k⎜⎟⎝∂x∂xkk ⎠⎛ ⎞ ε ⎛⎞Πij= −γ⎜ P −2 ' 2ijPδij ⎟ − C ⎜uiu'j− kδij ⎟ (9)1⎝ 3 ⎠ k ⎝ 3 ⎠2ε ij= εδ ij(10)3where P = trace( P ii); C1= 1. 8 and γ = 0. 6 .According to equation (10), thedissipation rate of the turbulent energy εis assumed to be isotropic in accordancewith the local isotropy hypothesis. Th<strong>et</strong>ransport equation of the dissipation rateε is mo<strong>de</strong>lled using a classical transportequation. In homogeneous uniformlysheared turbulence, this transportequation writes:2Dεε ' ' ∂Uε= −Cu v − C(11)1ε2εDt k ∂ykWhere C1 ε= 1. 44 and C2 ε= 1. 9 . And th<strong>et</strong>ransport equations of the principal componentsthe Reynolds stress tensor are finally mo<strong>de</strong>led as:DuDt'2DvDt'2Du vDt' ' ∂U= −2u v −∂y− Cε ⎛⎜uk ⎝2ε32 ⎞ ⎛− k ⎟ − ⎜ P −113 ⎠ ⎝'2γ123⎞P⎟⎠(12)⎛ ⎞= −2 ε ' 2ε − C ⎜v2− k1 ⎟3 k ⎝ 3 ⎠⎛ 2 ⎞− γ ⎜ P − P⎟(13)22⎝ 3 ⎠∂U∂yεk' ''2' '= −v− C u v − γP(14)112A two-dimensional numerical co<strong>de</strong> hasbeen <strong>de</strong>veloped for parabolic flowresolution. The numerical m<strong>et</strong>hod isbased on a finite-difference scheme andthe equations are solved with an explicitm<strong>et</strong>hod.Because the turbulent passive scalar fluxdoes not affect the velocity field, we firststarted by validating the second or<strong>de</strong>rturbulence mo<strong>de</strong>l. The full equations ofthe second or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>l wereapproximated by finite difference schemeand solved. For this purpose, the inl<strong>et</strong>conditions were suitably adjusted in or<strong>de</strong>rto repro<strong>du</strong>ce the evolution of theReynolds stress tensor. The numericalresults are confronted to the DirectNumerical Simulation (DNS) data ofRogers <strong>et</strong> al. [1] obtained inhomogeneous turbulent pure shear flowwith a constant mean shear and aconstant mean temperature gradient inthe x 2 direction. Figure 1 show goodagreement b<strong>et</strong>ween the numerical resultsand the DNS data of Rogers <strong>et</strong> al. [1].168


Annexe Chapitre 210864u'v' v' 220-2-4-6u'v' (DNS Rogers <strong>et</strong> al.[1])-8 v' 2 (DNS Rogers <strong>et</strong> al.[1])-10u'v' (RS Laun<strong>de</strong>r <strong>et</strong> al.[10])v' 2 (RS Laun<strong>de</strong>r <strong>et</strong> al.[10])-120 5 10 15StFigure 1: Development of the Reynolds stress tensor components of Reynolds stress tensor in a sheared turbulence(DNS by Rogers <strong>et</strong> al. [1])Once the Reynolds stress transport mo<strong>de</strong>lassessed, the analysis is then focussed onthe second or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>lling of th<strong>et</strong>ransport equation of the turbulentpassive scalar. For this purpose theclosure of the pressure-scalar gradientcorrelations and of the <strong>de</strong>struction rat<strong>et</strong>ensor are evaluated, and the numericalresults are compared with the (DNS) dataof Rogers <strong>et</strong> al. [1].For this purpose different closures of thepressure-scalar gradient term were tested.In particular the three closures proposedby Wikström <strong>et</strong> al. [6] (mo<strong>de</strong>ls a, b, andc) were tested and an additionalformulation of the mo<strong>de</strong>l is proposed.This mo<strong>de</strong>l writes:DDt− C⎛' '' '⎜∂Ui ' 'uiθ= − ujθ+ uiuj⎝ ∂xjεu θ + Ck' 'θ1 i θ 4' ' ∂Θuiuj∂xj∂Θ ⎞⎟∂xj ⎠(15)In equation (15), the constants of theoriginal Wikström <strong>et</strong> al. [6] mo<strong>de</strong>l arefixedtor + 1C1= 1.3 ; C 35θ θ 4= 0.rC C = C 0 .θ 2=θ 3 θ 5=andIn these simulations the transportequation of the <strong>de</strong>struction rate ε θof thescalar variance q is computed using thefollowing constants ( C = 2. 4 , C = 1. 89 ,γ 1 γ 2*=*C 0.1 and C = 0. 95 ). The results ofγ 1 γ 2these simulations are reported in figure(2) and compared to the (DNS) data ofRogers <strong>et</strong> al. [1]. Figure (2) shows a goodagreement b<strong>et</strong>ween the DNS data ofRogers <strong>et</strong> al. [1] and the numerical results'of the turbulent passive scalar fluxes u'θ'and v'θ obtained with the second or<strong>de</strong>rmo<strong>de</strong>l as it is adjusted above.169


Annexe Chapitre 22.521.512.521.51DNS(Rogers <strong>et</strong> al.[1])mo<strong>de</strong>l (a)mo<strong>de</strong>l (b)mo<strong>de</strong>l (c)this worku'θ'0.5v'θ'0.500-0.5DNS(Rogers <strong>et</strong> al.[1])mo<strong>de</strong>l (a)mo<strong>de</strong>l (b)-1mo<strong>de</strong>l (c)this work-1.50 5 10 15St-0.5-1-1.50 5 10 15StFigure 2: Development of the turbulent passive scalar flux. Comparison b<strong>et</strong>ween the numerical results and DNS dataof Rogers <strong>et</strong> al. [1].3. First or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>lling of the scalar fluxequationsRodi [13] suggested that the transport ofthe Reynolds stress tensor is proportionalto the transport of the turbulent energy.This assumption is written as:DDt' 'u u − Diffij' 'u u' ' i j ⎛ Dk ⎞( u u ) = ⎜ − Diff (i jk)⎟ ⎠k⎝ Dt' 'u=iu j( P − ε )k(16)Using the formulations (8), (9) and (16),the components of Reynolds stress can bewritten as:⎛ P 2 P11 ⎞( 1−γ ) ⎜ −'2⎟u 2 ⎝ ε 3 ε= +⎠(17)k 3PC1−1+ε⎛ 2 P ⎞( 1 γ )'2 − ⎜ − ⎟v 2 ⎝ 3 ε= +⎠(18)k 3PC1−1+ε⎛ P12⎞( 1−γ ) ⎜ ⎟' 'u v ε=⎝ ⎠(19)kPC −1+1εThe formulation of the transversal normalcomponent of the Reynolds stress tensor'2v (Eq. (18)), tog<strong>et</strong>her with equation(19) allow us to obtain an explicitexpression of the turbulent shear stress inthe form:' ' 2u v =3( 1−γ )PC −1+γ1ε2⎛ P ⎞⎜C−1+1 ⎟⎝ ε ⎠2k ∂Uε ∂y(20)Boussinesq hypothesis allows expressingthe Reynolds stress using the concept ofturbulent viscosity νtas:⎛⎜ ∂U⎝∂U⎞⎟⎠' 'ij− uiuj= νt+ − kδij(21)⎜ ∂x∂x⎟ 3jiOne can thus <strong>de</strong><strong>du</strong>ce, from equation (20),the following expression of the turbulenteddy viscosity, [10]:Pγν2 C −1+12= ( 1−γ ) ε k(22)t23 ⎛ P ⎞ ε⎜C−1+1 ⎟⎝ ε ⎠2170


Annexe Chapitre 2We may use a similar formulation thanthat used in the approximation of thecomponents of the Reynolds stress inor<strong>de</strong>r to <strong>de</strong>velop algebraic relations forthe turbulent passive scalar flux. Gibsonand Laun<strong>de</strong>r [14] proposed anapproximation of the turbulent passivescalar flux based on the assumption thatthe transport of the passive scalar flux isproportional to the transport of theparam<strong>et</strong>er kq and mo<strong>de</strong>lled as follows:DDt' 'u θ − Diffi' '( u θ )i' 'u θ ⎛= ⎜D kqi− Diffkq ⎜⎝Dt' '' 'u θ u θi= P2k2q⎞( kq ) ⎟⎟i( P − ε ) + ( − )θε θ⎠(23)Using the second or<strong>de</strong>r closure(equations 3 and 4), the components ofthe turbulent scalar flux can be writtenas:' 'k ' ' ∂Θ− uθ= Λ ( 1−C ) u vθ θ 4ε ∂y' '− vθ= Λk ' ' ∂U+ Λ ( 1−C ) u θ(24)θ θ 2ε ∂yθ( 1−C )θ 4kvε'2∂Θ∂yk ' ' ∂U+ Λ ( 1−C ) uθ(25)θ θ 3ε ∂yWhere−1⎡ 1 ⎛ P ⎞ kε⎛ P ⎞⎤θ θΛ = ⎢C + 111 ⎜ − ⎟ +⎥⎢⎣2 2⎜ −⎟ (26)θ θ⎝ ε ⎠ qε⎝ εθ ⎠⎥⎦On the basis of this formulation we maycompute the turbulent passive scalarfluxes using a first or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>lling. Thismo<strong>de</strong>l is based on a two-equationturbulence mo<strong>de</strong>l ( k − ε mo<strong>de</strong>l withalgebraic relations) and on the mo<strong>de</strong>llingof the transport equations of the scalarvariance ( q ) and of its dissipation rateε .θFigures (3) and (4) show the numericalresults of the evolution of the Reynoldsstress components obtained from thealgebraic relations (equations 18 and 19)and compared with the numerical resultsof the second or<strong>de</strong>r closure. Thecomparison shows the same goodconcordance of the numerical resultsobtained with the two mo<strong>de</strong>ls with theDNS data of Rogers <strong>et</strong> al. [1].171


Annexe Chapitre 20-2-4u'v'-6-8-10DNS(Rogers <strong>et</strong> al.,[1])second or<strong>de</strong>rfirst or<strong>de</strong>r-120 5 10 15StFigure 3: Development of the turbulent shear stress. Comparison b<strong>et</strong>ween the numerical results and DNS data ofRogers <strong>et</strong> al. [1].109876v'25432DNS(Rogers <strong>et</strong> al.,[1])1second or<strong>de</strong>rfirst or<strong>de</strong>r00 5 10 15StFigure 4: Development of the transversal normal component of the Reynolds stress tensor. Comparison b<strong>et</strong>ween thenumerical results and DNS data of Rogers <strong>et</strong> al. [1].172


Annexe Chapitre 2Figure (5) shows, for example, thenumerical results of the turbulent passive'scalar flux v'θ obtained with the twomo<strong>de</strong>ls. Once again a good agreement is2.52observed b<strong>et</strong>ween the DNS data ofRogers <strong>et</strong> al. [1] and the numerical resultsobtained with the first and second or<strong>de</strong>rmo<strong>de</strong>ls.DNS(Rogers <strong>et</strong> al.,[1])second or<strong>de</strong>rfirst or<strong>de</strong>r1.51v'θ'0.50-0.5-1-1.50 5 10 15StFigure 5: Development of the turbulent passive scalar flux v'θ '. Comparison b<strong>et</strong>ween the numerical results andDNS data of Rogers <strong>et</strong> al. [1].43.5DNS(Rogers <strong>et</strong> al.,[1])second or<strong>de</strong>rfirst or<strong>de</strong>r32.5R21.510.500 5 10 15StFigure 6: Development of the dimensionless param<strong>et</strong>er R . Comparison b<strong>et</strong>ween the numerical results and DNSdata of Rogers <strong>et</strong> al. [1].A comparison b<strong>et</strong>ween the predictedlength and time scales characterising thebehaviour of the velocity and scalarfields is presented in figures (6) and (7).173


Annexe Chapitre 2Figure (6) represents the dimensionlesskε param<strong>et</strong>er R = θ that represents theεqratio b<strong>et</strong>ween the hydrodynamicturbulence timescale to the scalarturbulence time scale. Figure (7)3.53represents the dimensionless param<strong>et</strong>erk SB = that represents the length scaleq S θof the fluctuating velocity field comparedto the fluctuating scalar field.DNS(Rogers <strong>et</strong> al.[1])second or<strong>de</strong>rfirst or<strong>de</strong>r2.52B1.510.500 5 10 15StFigure 7: Development of the dimensionless param<strong>et</strong>er B . Comparison b<strong>et</strong>ween the numerical results and DNSdata of Rogers <strong>et</strong> al. [1].5. ConclusionIn this study, we have analysed a fullsecond or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>l for turbulenttransport of passive scalar flux, inhomogeneous turbulence. The mo<strong>de</strong>l hasbeen tested against the DNS data ofRogers <strong>et</strong> al. [1] in homogeneousturbulence. The passive scalar fluxequation incorporates a full mo<strong>de</strong>lling ofthe pressure-scalar gradient correlationproposed by Wikström <strong>et</strong> al. [6]. A firstor<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>lling is <strong>de</strong><strong>du</strong>ced from are<strong>du</strong>ction of a second-or<strong>de</strong>r mo<strong>de</strong>l. Thismo<strong>de</strong>l is based on two-equationturbulence mo<strong>de</strong>l ( k − ε mo<strong>de</strong>l withalgebraic relations) and mo<strong>de</strong>lling of th<strong>et</strong>ransport equations of the scalar variance( q ) and of its dissipation rate ε θ. Thenumerical results clearly show that themo<strong>de</strong>l repro<strong>du</strong>ces correctly the<strong>de</strong>velopment of the turbulent passivescalar flux.6. References[1] M. M. Rogers, P. Mansour, W. C. Reynolds, J.Fluid Mech. , 203, (1989),77.[2] Y. Nagano, M. Tagawa, T. Tsuji, InProceedings of the ASME/JSME ThermalEngineering Joint Conference, Vol.3, (1991), 233-240.174


Annexe Chapitre 2[3] K. Abe, T. Kondoh, Y. Nagano, Int. J. HeatMass Transfer, 38, (1995), 1467-1481.[4] K. Abe, T. Kondoh, Y. Nagano, Int. J. HeatFluid Flow, 17, (1996), 228.[5] H. Kawamura, Y. Kurihara, Int. J. of heat andMass transfer, 43, (2000), 1935-1945.[6] P. M. Wikström, S. Wallin, A.V. Johansson,Physics of Fluids, vol. 12, N°3, (2000), 688-702.[7] H. Maekawa, M. Kobayashi, Transaction ofJSME 45B, (1979), 983-992.[8] S. Tavoularis, S. Corrsin, Part 1, J. FluidMech., 104, (1981), 311-347.[9] B. E. Laun<strong>de</strong>r, “Heat and mass transport, inTurbulence”, edited by P. Bradshaw Springer,Berlin, (1978), 231–287.[10] B.E. Laun<strong>de</strong>r, G.J. Reece, W. Rodi , J. Fluidmech. 68, part 3, (1975) 537-566.[11] M. Farshchi, W. Kollmann , R.W. Dibble,R.W. Schefer, In Fifth Symp. Of Turbulent shearsFlows. Cornell Univ, (1985), 10-19.[12] B. J. Daly, F. H. Harlow, Phys. Fluids, 13,(1970), 2634.[13] W. Rodi, Ph.D. diss. Department ofMechanical Engineering, Imperial College,London, (1972).[14] M.M. Gibson, B. E. Laun<strong>de</strong>r, J. of HeatTransfer, (1976), 81-87.175


Annexe Chapitre 3ANNEXE CHAPITRE 3Modèle 1D à <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>sNous présentons un modèle <strong>de</strong> bicouche entre <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s parfaits immisciblesprésentant un contraste <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsités, en écoulement vertical incompressible développé parLarue <strong>de</strong> Tournemine (2001). Dans c<strong>et</strong>te thèse, nous avons ajouté à ce modèlehydrodynamique une équation <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la concentration en oxygène dissous.On considère <strong>de</strong>ux flui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> masses volumiques ρ 1<strong>et</strong> ρ 2, tels que ρ 1est la massevolumique <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong>, <strong>et</strong> ρ2 = ( 1− α ) ρ1la masse volumique <strong>du</strong> mélange dans le noyaudiphasique.On travaille dans l’approximation d’un écoulement diphasique homogénéiséincompressible.Dans le repère ( Oxyz), , , , l’écoulement est vertical ascendant, avec U10<strong>et</strong> U20commevitesses initiales, <strong>et</strong> a lieu entre <strong>de</strong>ux parois situées à en y = − b <strong>et</strong> y = b (figure A3.1).L’écoulement est supposé stationnaire <strong>et</strong> unidimensionnel: U 1, U 2, ys,P 1<strong>et</strong> P 2sontfonction <strong>de</strong> x uniquement, P1<strong>et</strong> P2étant les pressions dans les flui<strong>de</strong>s 1 <strong>et</strong> 2.Ai( x)Intro<strong>du</strong>isons d’ores <strong>et</strong> déjà la fraction <strong>de</strong> phase moyenne R i(x)définie par Ri( x)=Aoù A i(x)représente l’aire moyenne occupée par la phase le flui<strong>de</strong> i <strong>et</strong> A l’aire totale <strong>de</strong>la section. On a donc (cf. figure A3.1):hi( x)LRi( x)= (A3.1)A176


Annexe Chapitre 3xgy sh 1 h 2z1 2-b 0 bmonophasique diphasiqueU 1 ; α 1 =0 U 2 ; α 2 ≠0yh 1 h 22by sLyFigure A3.1: Schématisation De la configuration étudiée : (a) vue <strong>de</strong> face ; (b) vue <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus.Les équations <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse, <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>concentration moyennées dans la section perpendiculaire à l’écoulement, s’écriventrespectivement :d ( ρ R U ) 0<strong>et</strong> ( R U ) 0dxddx1 1 1=d ρ 2 2 2=(A3.2)dx2 dpd2 dp( ρ R U ) = −R− R g <strong>et</strong> ( ρ R U ) −R− R g1 1 1 1ρ1dx1dx=22 2(A3.3)dx2 2 2ρd( R U2C)2 = S(x,C )(A3.4)dxS( x,C)= kla(C * −C)est le <strong>transfert</strong> interfacial d’O 2 écrit <strong>de</strong> façon classique,proportionnel à la différence <strong>de</strong> concentration entre l’interface <strong>et</strong> le milieu ambiant. C’estun terme puits ou source selon que la solution est saturée en oxygène ou pas. Lecoefficient kla est le taux <strong>de</strong> <strong>transfert</strong>, il est en fonction <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong>masse à travers l’interface <strong>de</strong>s bulles, noté k L, <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’aire interfaciale a qui est donnée6αpour <strong>de</strong>s bulles sphériques par a = . Le coefficient <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> masse est expriméselon le modèle <strong>de</strong> Higbie par :DUk 2 πd BRL= (A3.5)dB−92 −2où D = 2.210 m s est la diffusivité <strong>de</strong> l’oxygène.177


Annexe Chapitre 3*C est la concentration à l’équilibre à l’interface <strong>du</strong> côté liqui<strong>de</strong>. La loi <strong>de</strong> Henry perm<strong>et</strong>P<strong>de</strong> l’écrire sous la forme C * = , où He = 74.68 MPa/(mol/ l) est la constante <strong>de</strong> Henry,He<strong>et</strong> P est la pression partielle <strong>de</strong> l’oxygène dans le gaz.L’application <strong>de</strong> ce modèle simple aux expériences en couche <strong>de</strong> mélange diphasiquefournit l’évolution longitudinale <strong>de</strong>s vitesses <strong>et</strong> <strong>de</strong> la concentration moyenne dans lesnoyaux présentée dans les figures (A3.2 <strong>et</strong> A3.3) respectivement pour les <strong>de</strong>uxexpériences nommées zdm1 <strong>et</strong> zdm2.Vitesse longitudinal dans les noyaux (m/s)0.70.650.60.550.50.450.4U0.351mod-1DU 2mod-1D0.3U 1exp-zdm1U 2exp-zdm10.250 0.5 1 1.5x (m)Vitesse longitudinal dans les noyaux (m/s)21.81.61.41.210.80.60.40.2U 1mod-1DU 2mod-1DU 1exp-zdm2U 2exp-zdm200 0.5 1 1.5x (m)Figure A3.2 : Comparaison <strong>de</strong> l’évolution longitudinale <strong>de</strong>s vitesses dans les noyaux <strong>de</strong>s cas d’étu<strong>de</strong>s(a) zdm1<strong>et</strong> (b) zdm2 avec le modèle 1D.Concentration moyene d'oxygène dissous (mg/l)1514.51413.51312.51211.51110.5C mod-1DC exp-zdm1100 0.5 1 1.5x (m)Concentration moyene d'oxygène dissous (mg/l)1514.51413.51312.51211.51110.5C mod-1DC exp-zdm2100 0.5 1 1.5x (m)Figure A3.3 : Comparaison <strong>de</strong> l’évolution longitudinale <strong>de</strong> la concentration moyenne d’oxygènedissous dans le noyau diphasique avec le modèle 1D pour une loi <strong>de</strong> <strong>transfert</strong> <strong>de</strong> type Higbie ((a)zdm1 <strong>et</strong> (b) zdm2).178


Annexe Chapitre 3Résultats expérimentaux <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange à faible taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong> zdm1Dans le liqui<strong>de</strong>1. zdm1 : Section x=5 cmx (m) y (cm) C (mg/l) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )0.05 13.5 11.113 0.305 0.05062 0.00256 5000 0.285 0.000990.05 11.5 10.810 0.299 0.04820 0.00232 5000 0.282 0.001200.05 9.5 11.140 0.275 0.03520 0.00124 5000 0.264 0.000500.05 7.5 10.462 0.293 0.04135 0.00171 5000 0.277 0.000490.05 5.5 10.584 0.290 0.03109 0.00097 5000 0.282 0.000260.05 3.5 10.712 0.297 0.04248 0.00180 5000 0.283 0.000410.05 1.5 10.662 0.277 0.04460 0.00199 5000 0.262 0.000530.05 1 11.011 0.263 0.03690 0.00136 5000 0.255 0.000500.05 0.5 9.937 0.346 0.05545 0.00307 5000 0.346 0.003050.05 0.3 9.859 0.470 0.06105 0.00373 5000 0.472 0.003680.05 0 9.883 0.632 0.03244 0.00105 5000 0.632 0.001060.05 -0.5 9.887 0.631 0.01667 0.00028 5000 0.631 0.000280.05 -1 9.905 0.617 0.01585 0.00025 5000 0.617 0.000250.05 -1.5 9.904 0.565 0.02138 0.00046 5000 0.565 0.000460.05 -3 9.895 0.585 0.01970 0.00039 5000 0.585 0.000390.05 -5 9.893 0.554 0.01336 0.00018 5000 0.554 0.000180.05 -8 9.873 0.565 0.01861 0.00035 5000 0.565 0.000350.05 -11 9.884 0.554 0.01524 0.00023 5000 0.554 0.000230.05 -13 9.894 0.550 0.01693 0.00029 5000 0.550 0.00029179


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles0.05 13.5 0.0264 0.592 0.045 0.0015 0.00017 13220.05 11.5 0.0195 0.566 0.042 0.0016 0.00022 20120.05 9.5 0.0213 0.562 0.041 0.0016 0.00023 20070.05 7.5 0.0198 0.569 0.040 0.0015 0.00022 21550.05 5.5 0.0237 0.570 0.045 0.0015 0.00017 11290.05 3.5 0.0205 0.550 0.040 0.0016 0.00011 10020.05 1.5 0.0240 0.544 0.041 0.0016 0.00015 10730.05 1 0.0093 0.546 0.036 0.0016 0.00020 4370.05 0.5 0.0021 0.593 0.045 0.0015 0.00005 4090.05 0.3 0.0001 0.675 0.029 0 0.00089 200.05 0 0 0 0 0 0 00.05 -0.5 0 0 0 0 0 00.05 -1 0 0 0 0 0 00.05 -1.5 0 0 0 0 0 00.05 -3 0 0 0 0 0 00.05 -5 0 0 0 0 0 00.05 -8 0 0 0 0 0 00.05 -11 0 0 0 0 0 00.05 -13 0 0 0 0 0 0180


Annexe Chapitre 3Dans le liqui<strong>de</strong>2. zdm1 : Section x=20 cmx (m) y (cm) C (mg/l) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )0.2 13.5 10.530 0.334 0.03976 0.00158 5000 0.328 0.000930.2 11.5 10.676 0.294 0.03772 0.00142 5000 0.287 0.000770.2 9.5 10.747 0.298 0.04345 0.00189 5000 0.289 0.001070.2 7.5 10.777 0.344 0.04409 0.00194 5000 0.333 0.001060.2 5.5 10.881 0.337 0.04503 0.00203 5000 0.324 0.001040.2 3.5 11.208 0.348 0.04627 0.00214 5000 0.337 0.001190.2 2.5 11.522 0.353 0.04758 0.00226 5000 0.340 0.001170.2 1.5 11.033 0.383 0.04864 0.00237 5000 0.375 0.001600.2 1 10.213 0.438 0.04951 0.00245 5000 0.438 0.002350.2 0.5 9.836 0.530 0.04522 0.00204 5000 0.529 0.002030.2 0 9.759 0.585 0.02245 0.00050 5000 0.585 0.000500.2 -0.5 9.766 0.572 0.01846 0.00034 5000 0.572 0.000340.2 -1 9.823 0.516 0.01668 0.00028 5000 0.516 0.000280.2 -4 9.808 0.498 0.01125 0.00013 5000 0.498 0.000130.2 -7 9.807 0.509 0.01248 0.00016 5000 0.509 0.000160.2 -10 9.818 0.471 0.01359 0.00018 5000 0.471 0.000180.2 -13 9.860 0.502 0.01502 0.00023 5000 0.502 0.00023181


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles0.2 13.5 0.0045 0.545 0.040 0.00161 0.00020 7030.2 11.5 0.0154 0.568 0.042 0.00158 0.00015 7290.2 9.5 0.0213 0.567 0.043 0.00164 0.00015 9520.2 7.5 0.0226 0.536 0.036 0.00169 0.00018 44060.2 5.5 0.0216 0.582 0.044 0.00164 0.00014 10100.2 3.5 0.0250 0.605 0.045 0.00159 0.00019 11900.2 2.5 0.0266 0.608 0.047 0.00166 0.00022 12620.2 1.5 0.0208 0.628 0.051 0.00166 0.00020 10320.2 1 0.0058 0.670 0.048 0.00166 0.00022 3110.2 0.5 0.0005 0.694 0.046 0.00164 0.00002 250.2 0 0 0 0 0 0 00.2 -0.5 0 0 0 0 0 00.2 -1 0 0 0 0 0 00.2 -4 0 0 0 0 0 00.2 -7 0 0 0 0 0 00.2 -10 0 0 0 0 0 00.2 -13 0 0 0 0 0 0182


Annexe Chapitre 3Dans le liqui<strong>de</strong>3. zdm1 : Section x= 50 cmx (m) y (cm) C (mg/l) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )0.5 13.5 11.396 0.348 0.04834 0.00234 5000 0.340 0.001820.5 11.5 12.290 0.381 0.06561 -- 5000 0.365 0.003640.5 9.5 12.479 0.356 0.06328 -- 5000 0.343 0.003250.5 7.5 12.466 0.390 0.05294 0.00280 5000 0.377 0.001780.5 5 12.332 0.439 0.05109 0.00261 5000 0.426 0.001590.5 4 11.712 0.443 0.05071 0.00257 5000 0.431 0.001670.5 3 10.755 0.456 0.04203 0.00177 5000 0.450 0.001290.5 2.5 10.235 0.459 0.03560 0.00127 5000 0.457 0.001030.5 2 10.128 0.472 0.02904 0.00084 5000 0.473 0.000830.5 1.5 10.047 0.489 0.02886 0.00083 5000 0.487 0.000890.5 1 9.969 0.498 0.02484 0.00062 5000 0.498 0.000620.5 0.5 9.967 0.494 0.02062 0.00043 5000 0.494 0.000430.5 0 9.989 0.492 0.01818 0.00033 5000 0.492 0.000330.5 -1 10.051 0.476 0.01436 0.00021 5000 0.476 0.000210.5 -2 9.990 0.488 0.01415 0.00020 5000 0.488 0.000200.5 -5 9.959 0.472 0.01277 0.00016 5000 0.472 0.000160.5 -8 9.921 0.490 0.01617 0.00026 5000 0.490 0.000260.5 -11 9.843 0.504 0.01450 0.00021 5000 0.504 0.000210.5 -13 9.856 0.502 0.01236 0.00015 5000 0.502 0.00015183


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles0.5 13.5 0.0147 0.560 0.044 0.00176 0.00018 8380.5 11.5 0.0182 0.603 0.046 0.00174 0.00019 10140.5 9.5 0.0230 0.606 0.053 0.00174 0.00020 10590.5 7.5 0.0215 0.630 0.054 0.00176 0.00024 10390.5 5 0.0254 0.697 0.053 0.00176 0.00029 13290.5 4 0.0226 0.705 0.052 0.00169 0.00026 11950.5 3 0.0088 0.709 0.05 0.00166 0.00022 4800.5 2.5 0.0032 0.718 0.052 0.00163 0.00016 1840.5 2 0.0004 0.727 0.034 0.00160 0.00006 190.5 1.5 0.0001 0.775 0 0 0.00035 30.5 1 0 0 0 0 0 00.5 0.5 0 0 0 0 0 00.5 0 0 0 0 0 0 00.5 -1 0 0 0 0 0 00.5 -2 0 0 0 0 0 00.5 -5 0 0 0 0 0 00.5 -8 0 0 0 0 0 00.5 -11 0 0 0 0 0 00.5 -13 0 0 0 0 0 0184


Annexe Chapitre 3Dans le liqui<strong>de</strong>4. zdm1 : Section x= 80 cmx (m) y (cm) C (mg/l) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )0.8 13.5 11.822 0.342 0.04377 0.00192 5000 0.337 0.001400.8 11.5 12.735 0.422 0.04222 0.00178 5000 0.443 0.001380.8 9.5 13.060 0.462 0.05163 0.00267 5000 0.450 0.001700.8 7 12.602 0.505 0.05013 0.00251 5000 0.492 0.001570.8 5 11.578 0.482 0.04618 0.00213 5000 0.472 0.001300.8 4 10.918 0.463 0.04526 0.00205 5000 0.454 0.001360.8 3.5 10.587 0.450 0.04141 0.00171 5000 0.443 0.001200.8 3 10.284 0.431 0.03192 0.00102 5000 0.429 0.000770.8 2.5 10.125 0.429 0.02627 0.00069 5000 0.428 0.000580.8 1.5 10.016 0.426 0.02060 0.00042 5000 0.426 0.000410.8 0.5 9.986 0.438 0.01672 0.00028 5000 0.438 0.000280.8 -0.5 9.994 0.447 0.01507 0.00023 5000 0.447 0.000230.8 -2.5 10.007 0.437 0.01118 0.00012 5000 0.437 0.000120.8 -5 9.977 0.422 0.01445 0.00021 5000 0.422 0.000210.8 -8 9.983 0.422 0.01292 0.00017 5000 0.422 0.000170.8 -11 9.973 0.462 0.01811 0.00033 5000 0.462 0.000330.8 -13.5 10.007 0.392 0.03553 0.00126 5000 0.392 0.00126185


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles0.8 13.5 0.0140 0.604 0.051 0.00173 0.00025 6510.8 11.5 0.0183 0.714 0.046 0.00185 0.00040 8820.8 9.5 0.0242 0.728 0.056 0.00174 0.00032 12940.8 7 0.0219 0.756 0.059 0.00175 0.00033 12200.8 5 0.0157 0.754 0.057 0.00178 0.00032 8650.8 4 0.0118 0.739 0.054 0.00169 0.00025 6590.8 3.5 0.0074 0.725 0.053 0.00167 0.00028 4240.8 3 0.0038 0.712 0.048 0.00165 0.00024 2120.8 2.5 0.0012 0.705 0.056 0.00164 0.00022 680.8 1.5 0 0 0 0 0 00.8 0.5 0 0 0 0 0 00.8 -0.5 0 0 0 0 0 00.8 -2.5 0 0 0 0 0 00.8 -5 0 0 0 0 0 00.8 -8 0 0 0 0 0 00.8 -11 0 0 0 0 0 00.8 -13.5 0 0 0 0 0 0186


Annexe Chapitre 3Dans le liqui<strong>de</strong>5. zdm1 : Section x= 120 cmx (m) y (cm) C (mg/l) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )1.2 13.5 13.190 0.456 0.04209 0.00177 5000 0.449 0.001161.2 11.5 13.575 0.563 0.04004 0.00160 5000 0.555 0.000991.2 9.5 13.774 0.614 0.04534 0.00206 5000 0.603 0.001211.2 7.5 13.089 0.580 0.04381 0.00192 5000 0.570 0.001121.2 6.5 12.578 0.562 0.04472 0.00200 5000 0.553 0.001261.2 5.5 11.706 0.522 0.04546 0.00207 5000 0.514 0.001381.2 4.5 11.226 0.489 0.04693 0.00220 5000 0.486 0.001761.2 3.5 10.462 0.440 0.03375 0.00114 5000 0.436 0.000811.2 2.5 10.128 0.421 0.02324 0.00054 5000 0.420 0.000471.2 1.5 10.053 0.420 0.01968 0.00039 5000 0.420 0.000391.2 0 10.021 0.423 0.01606 0.00026 5000 0.423 0.000261.2 -2 10.018 0.420 0.01216 0.00015 5000 0.420 0.000151.2 -5 10.021 0.432 0.01174 0.00014 5000 0.432 0.000141.2 -8 9.999 0.449 0.02390 0.00057 5000 0.449 0.000571.2 -11 10.009 0.450 0.02657 0.00071 5000 0.450 0.000711.2 -13 9.933 0.348 0.04265 0.00182 5000 0.348 0.00182187


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles1.2 13.5 0.0187 0.708 0.054 0.00192 0.00026 10711.2 11.5 0.0222 0.767 0.056 0.00187 0.00028 34131.2 9.5 0.0195 0.826 0.055 0.00185 0.00039 12011.2 7.5 0.0180 0.821 0.055 0.00188 0.00034 10921.2 6.5 0.0160 0.786 0.056 0.00184 0.00032 9821.2 5.5 0.0134 0.748 0.055 0.00186 0.00038 8441.2 4.5 0.0078 0.696 0.039 0.000995 0.00065 5571.2 3.5 0.0046 0.686 0.054 9.48E-05 0.00060 2851.2 2.5 0.0011 0.642 0.045 6.34E-05 0.00048 1011.2 1.5 0.0001 0.706 0.032 3.50E-05 0.00029 61.2 0 0 0 0 0 0 01.2 -2 0 0 0 0 0 01.2 -5 0 0 0 0 0 01.2 -8 0 0 0 0 0 01.2 -11 0 0 0 0 0 01.2 -13 0 0 0 0 0 0188


Annexe Chapitre 3Résultats expérimentaux <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> mélange à fort taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>zdm21. Zdm2 : Section x=10 cmx (m) y (cm) C (mg/l) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )0.1 -13.5 12.347 0.620 0.05602 0.00314 5000 0.591 0.001620.1 -11.5 13.871 0.678 0.06418 0.00412 5000 0.636 0.002080.1 -8.5 13.266 0.609 0.06358 0.00404 5000 0.566 0.002040.1 -6 13.681 0.687 0.06634 0.00440 5000 0.628 0.002280.1 -3.5 14.444 0.743 0.06162 0.00380 5000 0.699 0.001930.1 -2.5 12.964 0.688 0.06080 0.00370 5000 0.645 0.001630.1 -2 12.180 0.636 0.06346 0.00403 5000 0.601 0.002170.1 -1.5 12.507 0.547 0.06468 0.00418 5000 0.513 0.002200.1 -1 12.495 0.483 0.06470 0.00419 5000 0.452 0.002160.1 -0.5 12.327 0.438 0.06602 0.00436 5000 0.410 0.002450.1 -0.2 12.240 0.392 0.06518 0.00425 5000 0.360 0.002160.1 0 11.980 0.360 0.06238 0.00389 5000 0.334 0.001980.1 0.2 11.410 0.331 0.05731 0.00328 5000 0.308 0.001400.1 0.5 10.589 0.302 0.04072 0.00166 5000 0.289 0.000620.1 0.7 10.316 0.293 0.02718 0.00074 5000 0.288 0.000260.1 1 10.161 0.284 0.01436 0.00021 5000 0.284 0.000150.1 1.5 10.133 0.265 0.01012 0.00010 2500 0.265 0.000100.1 2 10.196 0.270 0.01033 0.00011 2500 0.270 0.000110.1 3 10.201 0.260 0.00922 0.00009 2500 0.260 0.000090.1 4 10.234 0.266 0.00913 0.00008 2500 0.266 0.000080.1 6 10.243 0.253 0.00837 0.00007 2500 0.253 0.000070.1 8 10.228 0.262 0.01030 0.00011 2500 0.262 0.000110.1 10 10.199 0.244 0.00734 0.00005 2500 0.244 0.000050.1 13 10.267 0.254 0.01080 0.00012 2500 0.254 0.00012189


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles0.1 -13.5 0.0869 0.733 0.0740 0.0021 0.00039 55670.1 -11.5 0.1085 0.785 0.0890 0.0022 0.00040 58190.1 -8.5 0.0920 0.747 0.0960 0.0022 0.00042 53400.1 -6 0.1072 0.731 0.0900 0.0022 0.00041 52670.1 -3.5 0.1082 0.804 0.0870 0.0021 0.00040 59170.1 -2.5 0.0903 0.749 0.0800 0.0021 0.00035 48720.1 -2 0.0725 0.706 0.0700 0.0021 0.00039 70370.1 -1.5 0.0715 0.639 0.0750 0.0021 0.00037 61520.1 -1 0.0625 0.593 0.0610 0.0020 0.00038 32130.1 -0.5 0.0529 0.549 0.0600 0.0019 0.00034 34410.1 -0.2 0.0456 0.526 0.0580 0.0018 0.00030 20160.1 0 0.0341 0.525 0.0460 0.0018 0.00028 18040.1 0.2 0.0240 0.517 0.0420 0.0018 0.00023 13220.1 0.5 0.0080 0.515 0.0390 0.0016 0.00018 6380.1 0.7 0.0023 0.503 0.0380 0.0016 0.00025 1710.1 1 0.0002 0.483 0.0200 0.0014 0.00001 130.1 1.5 0 0 0 0 0 00.1 2 0 0 0 0 0 00.1 3 0 0 0 0 0 0190


Annexe Chapitre 3Dans le liqui<strong>de</strong>2. Zdm2 : Section x=30 cmx (m) y (cm) C (mg/l) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )0.3 -13.5 11.793 0.743 0.06000 0.00360 5000 0.719 0.002210.3 -12 12.568 0.860 0.05672 0.00322 5000 0.834 0.001850.3 -10.5 13.042 0.882 0.05924 0.00351 5000 0.849 0.002120.3 -9 13.188 0.908 0.05983 0.00358 5000 0.878 0.002230.3 -7 13.424 0.920 0.05731 0.00328 5000 0.887 0.001980.3 -5 12.233 0.852 0.06416 0.00412 5000 0.819 0.002580.3 -3.5 12.372 0.617 0.07376 0.00544 5000 0.581 0.003130.3 -2.5 11.988 0.466 0.07506 0.00563 5000 0.434 0.003510.3 -2 11.783 0.398 0.07246 0.00525 5000 0.367 0.003020.3 -1.5 11.390 0.335 0.06731 0.00453 5000 0.306 0.002270.3 -1 10.913 0.271 0.05624 0.00316 5000 0.247 0.001000.3 -0.5 10.187 0.220 0.03945 0.00156 5000 0.209 0.000510.3 0 9.504 0.197 0.02524 0.00064 5000 0.194 0.000320.3 0.5 9.358 0.178 0.01573 0.00025 2500 0.178 0.000210.3 1 9.445 0.171 0.01279 0.00016 2500 0.176 0.000170.3 2 9.442 0.169 0.01125 0.00013 2500 0.169 0.000130.3 3 9.510 0.181 0.00855 0.00007 2500 0.181 0.000070.3 5 9.457 0.174 0.00649 0.00004 2500 0.174 0.000040.3 7 9.504 0.169 0.00545 0.00003 2500 0.169 0.000030.3 9 9.610 0.184 0.00529 0.00003 2500 0.184 0.000030.3 11 9.636 0.155 0.00654 0.00004 2500 0.155 0.000040.3 13 9.772 0.227 0.02794 0.00078 2500 0.227 0.00078191


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles0.3 -13.5 0.0810 0.835 0.0660 0.0022 0.00056 98120.3 -12 0.0903 0.958 0.0920 0.00229 0.00062 80070.3 -10.5 0.0985 0.962 0.1080 0.00229 0.00055 62660.3 -9 0.1065 0.963 0.1010 0.00228 0.00049 64800.3 -7 0.1056 1.017 0.1070 0.00231 0.00048 66710.3 -5 0.0821 0.909 0.1040 0.00232 0.00059 61990.3 -3.5 0.0766 0.733 0.0780 0.00209 0.00045 38080.3 -2.5 0.0672 0.607 0.0720 0.00211 0.00044 28240.3 -2 0.0612 0.558 0.0650 0.00209 0.00043 24600.3 -1.5 0.0514 0.508 0.0610 0.00206 0.00046 19250.3 -1 0.0385 0.47 0.0530 0.00209 0.00047 16960.3 -0.5 0.0177 0.439 0.0470 0.00182 0.00027 6430.3 0 0.0062 0.429 0.0390 0.00167 0.00036 2240.3 0.5 0 0 0 0 0 00.3 1 0 0 0 0 0 00.3 2 0 0 0 0 0 00.3 3 0 0 0 0 0 0192


Annexe Chapitre 3Dans le liqui<strong>de</strong>3. Zdm2 : Section x=50 cmx (m) y (cm) C (mg/l) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )0.5 -13 12.272 1.055 0.06099 0.00372 5000 1.032 0.002580.5 -11 13.086 1.170 0.06108 0.00373 5000 1.139 0.002670.5 -9 12.822 1.151 0.06470 0.00419 5000 1.122 0.002890.5 -7.5 12.287 1.030 0.06181 0.00382 5000 1.006 0.002630.5 -6 12.048 0.837 0.07446 0.00554 5000 0.811 0.003920.5 -4.5 11.882 0.585 0.08271 0.00684 5000 0.547 0.004930.5 -3.5 11.532 0.439 0.07887 0.00622 5000 0.400 0.003190.5 -3 11.271 0.368 0.07423 0.00551 5000 0.335 0.002480.5 -2.5 11.014 0.298 0.06540 0.00428 5000 0.279 0.002070.5 -2 10.778 0.246 0.05482 0.00300 5000 0.231 0.001280.5 -1 9.835 0.178 0.03897 0.00152 5000 0.171 0.000660.5 -0.5 9.568 0.157 0.03080 0.00095 5000 0.154 0.000570.5 0 9.327 0.146 0.02309 0.00053 5000 0.145 0.000420.5 0.5 9.340 0.136 0.01849 0.00034 5000 0.136 0.000320.5 1.5 9.409 0.135 0.01824 0.00033 2500 0.134 0.000320.5 2.5 9.468 0.129 0.01479 0.00022 2500 0.129 0.000220.5 4.5 9.491 0.125 0.01020 0.00010 2500 0.125 0.000100.5 6.5 9.514 0.143 0.00782 0.00006 2500 0.143 0.000060.5 8.5 9.493 0.127 0.01378 0.00019 2500 0.127 0.000190.5 11 9.460 0.145 0.01975 0.00039 2500 0.145 0.000390.5 13 9.627 0.222 0.02918 0.00085 2500 0.222 0.00085193


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles0.5 -13 0.0816 1.068 0.0830 0.0023 0.00057 53780.5 -11 0.1072 1.184 0.1040 0.0024 0.00055 77880.5 -9 0.0947 1.185 0.1050 0.0024 0.00061 67230.5 -7.5 0.0852 1.055 0.1080 0.0024 0.00058 92410.5 -6 0.0738 0.921 0.0940 0.0023 0.00053 44160.5 -4.5 0.0608 0.745 0.0900 0.0022 0.00051 29690.5 -3.5 0.0518 0.625 0.0860 0.0022 0.00052 21530.5 -3 0.0470 0.577 0.0780 0.0022 0.00050 18680.5 -2.5 0.0400 0.539 0.0640 0.0021 0.00041 14750.5 -2 0.0320 0.495 0.0590 0.0022 0.00048 10990.5 -1 0.0152 0.448 0.0520 0.0020 0.00039 5040.5 -0.5 0.0083 0.438 0.0500 0.0020 0.00042 2890.5 0 0.0022 0.427 0.0430 0.0019 0.00003 730.5 0.5 0.0001 0.42 0.0450 0.0009 0.00049 80.5 1.5 0.0003 0.388 0.0000 0.0012 0.00002 80.5 2.5 0 0 0 0 0 00.5 4.5 0 0 0 0 0 00.5 6.5 0 0 0 0 0 00.5 8.5 0 0 0 0 0 00.5 11 0 0 0 0 0 00.5 13 0 0 0 0 0 0194


Annexe Chapitre 3Dans le liqui<strong>de</strong>4. Zdm2 : Section x=80 cmx (m) y (cm) U L (m/s) u' L (m/s) u' 2 L (m/s) fe (hz) U Lcl (m/s) u' 2 Lcl (m 2 /s 2 )0.8 -13.5 1.150 0.07735 0.00598 5000 1.125 0.005380.8 -12 1.252 0.06898 0.00476 5000 1.229 0.004090.8 -10.5 1.314 0.06409 0.00411 5000 1.292 0.003490.8 -9 1.191 0.07250 0.00526 5000 1.167 0.005240.8 -7.5 1.004 0.09380 0.00880 5000 0.980 0.008530.8 -6.5 0.849 0.11263 0.01268 5000 0.808 0.014220.8 -5.5 0.687 0.12745 0.01624 5000 0.611 0.014590.8 -4.5 0.533 0.13277 0.01763 5000 0.475 0.01272195


Annexe Chapitre 3Dans le gazx (m) y (cm) alpha U G (m/s) u' G (m/s) d B (m) d' B (m) Nbulles0.8 -13.5 0.0872 1.233 0.0890 0.0024 0.00051 70260.8 -12 0.0920 1.298 0.1100 0.0024 0.00056 100630.8 -10.5 0.0855 1.346 0.1130 0.0024 0.00057 78280.8 -9 0.0772 1.262 0.1120 0.0023 0.00053 70110.8 -7.5 0.0652 1.123 0.1080 0.0024 0.00053 47810.8 -6.5 0.0619 1.001 0.1080 0.0024 0.00066 40380.8 -5.5 0.0603 0.877 0.1070 0.0023 0.00055 35860.8 -4.5 0.0557 0.782 0.1060 0.0024 0.00045 33360.8 -3.5 0.0501 0.693 0.0910 0.0023 0.00057 22430.8 -2.5 0.0386 0.615 0.0870 0.0024 0.00058 17210.8 -2 0.0352 0.593 0.0620 0.0022 0.00046 13110.8 -1.5 0.0293 0.566 0.0550 0.0022 0.00043 10520.8 -1 0.0266 0.532 0.0590 0.0021 0.00041 9060.8 0 0.0188 0.500 0.0500 0.0023 0.00047 6050.8 1 0.0118 0.427 0.0420 0.0021 0.00039 3310.8 2.5 0.0057 0.377 0.0400 0.0018 0.00016 1400.8 4.5 0 0 0 0 0 00.8 6.5 0 0 0 0 0 00.8 8.5 0 0 0 0 0 00.8 11 0 0 0 0 0 00.8 13 0 0 0 0 0 0196


Annexe Chapitre 4ANNEXE CHAPITRE 4Simulations numérique <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> mélange à faible taux <strong>de</strong>vi<strong>de</strong> zdm11. Sensibilité aux divers termes <strong>du</strong> <strong>transfert</strong>interfacial <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement :Sensibilité <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s phases aux termes non linéaires <strong>de</strong> masse ajoutéeLe tableau A4.1 récapitule les conditions <strong>de</strong> calcul dans les simulations <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong>mélange diphasique à faible taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> zdm1 :Tableau A4. 1: Simulations <strong>de</strong> sensibilité <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> aux termes non linéairesissues <strong>de</strong> la masse ajoutée.SimulationsTermes non linéairesC11= C 22Force <strong>de</strong> portanceC LForce <strong>de</strong> MasseajoutéeCMZDM1100 1 0 0ZDM1211 2 0.25 0.5ZDM1311 3 0.25 0.5ZDM1911 9 0.25 0.5Nous présentons sur la figure A4.1, les résultats <strong>de</strong> ces simulations <strong>de</strong>s vitesses <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong><strong>et</strong> <strong>de</strong> l’énergie turbulente dans les sections x = 0.2 m , x = 0. 5 m , x = 0. 8 m <strong>et</strong> x = 1. 2 m .197


Annexe Chapitre 40.80.70.6exp x= 20 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM19110.80.70.6exp x= 50 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM19110.50.5V (m/s)0.4V (m/s)0.40.30.30.20.20.10.10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)0-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)0.80.70.6exp x= 80 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM19110.80.70.6exp x= 120 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM19110.50.5V (m/s)0.4V (m/s)0.40.30.30.20.20.10.10-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)0-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15y (m)Fig. A4. 1 : Profils <strong>de</strong> la vitesse moyenne <strong>du</strong> liqui<strong>de</strong> dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à différentessections: eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s termes non linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée avec force <strong>de</strong> portance. Comparaison <strong>de</strong>srésultats numériques avec les résultats expérimentaux.198


Annexe Chapitre 476exp x= 20 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM191176exp x= 50 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM191155K (m 2 /s 2 )4K (m 2 /s 2 )433221108 x 10-3 y (m)-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.1508 x 10-3 y (m)-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15765exp x= 80 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM191176exp x= 120 cmZDM1100ZDM1211ZDM1311ZDM1911432108 x 10-3 y (m)K (m 2 /s 2 )54321-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.1508 x 10-3 y (m)K (m 2 /s 2 )-0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15Tableau A4. 2 : Profils <strong>de</strong> l’énergie turbulente totale dans la zone <strong>de</strong> mélange à bulles à différentessections: eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s termes non linéaire <strong>de</strong> masse ajoutée avec force <strong>de</strong> portance. Comparaison <strong>de</strong>srésultats numériques avec les résultats expérimentaux.199

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