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FoRuMDES100 - EPFL

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www.hebdo.chspécial forum des 100Crise économiqueLes Romands mieux armésque les AlémaniquesFr. 5.– N o 19 Semaine du 7 mai 2009100PERSONNALITéSQUI FONT LA SUISSE ROMANDEéd i t i o n 20 0 9passeport:le grand soukbiométrique


54∑ forumdes100 forumdes100 ∑55Ursula Meier Pascal Kiener Ada Marra Jean-Pierre RothForum des 100La Suisse romande en questions. Pour sa cinquième édition, la grande manifestation orgaNon sans mettre les projecteurs sur les femmes et les hommes, entrepreneurs, artistes,100 personnalitésqui font la Suisse romandenisée par «L’Hebdo» s’est laissé tenter par un exercice d’introspection identitaire.politiciens, bâtisseurs, aventuriers ou scientifiques qui illustrent la vitalité de la région.forum des 100Stéphane Barbier-Mueller Hilal Lashuel Madeleine Gay François-Paul JourneL’Hebdo 7 mai 20097 mai 2009 L’Hebdoillustrations originales roger pfundforum des 100


56∑ forumdes100 forumdes100 ∑57forum des 1009 juin 2005 au Cern En présence du conseiller fédéral Pascal Couchepin, L’Hebdo lance le premier Forum des 100. D’emblée le succès est au rendez-vous.dossier COORDONNé par chantal tauxePourquoi le grand rendez-vous dedébat, organisé chaque année parL’Hebdo, depuis 2005, s’appelle-t-il leForum des 100, nous demande-t-onparfois. La question est légitime si l’onsonge que la première édition au CERNavait réuni 400 participants et que,pour ce jeudi 7 mai dans l’Amphimaxde l’Université de Lausanne, plusde 750 personnalités se sont inscrites.Le Forum conçu par L’Hebdo se veut unlieu de discussion non figé pour penser laSuisse et la Suisse romande, réfléchir àune autre échelle. Ouvert au monde, à lanouveauté, à la remise en question. Maisles slogans sonnent creux sans passageà l’acte. Chaque année, depuis cinq ans,L’Hebdo met en avant 100 personnalitésqui font la Suisse romande, et qui, à cetitre, sont invitées à rejoindre le forum.Ainsi les prises de conscience et lesdiscussions ne se font-elles pas en petitscomités autoconvaincus qui fontd’autant moins avancer leur projet qu’ilsn’ont personne à convaincre. Ainsi leForum des 100 est-il devenu un mustdans l’agenda des décideurs de toushorizons, pour le plaisir et l’opportunitéd’y rencontrer d’autres gens que ceuxque l’on connaît déjà. Un lieu priséde réseautage, une plateformepour lancer de nouvelles idées.Comme chaque année, la rédaction asélectionné des candidats, auxquels sontvenues s’ajouter les propositionsd’anciens lauréats, qui nous font l’amitiéde parrainer par la plume de nouveauxvenus. En 2009, comme lors desprécédentes éditions, le choix a étédifficile tant ce coin de pays est richeen talents.Les leaders, bâtisseurs, espoirs,éminences grises, artistes, scientifiques,aventuriers, provocateurs et icônesretenus illustrent tous le génie du lieuSuisse romande. Et tant d’autres encoreauraient pu figurer dans les pagesqui suivent.En une demi-décennie, L’Hebdo a braquéles projecteurs du Forum des 100 surplus de 500 personnalités, a déniché desdons prometteurs, a révélé des capacitésméconnues, a rendu hommage auxvaleurs sûres et indispensables audynamisme de la région comme auplaisir d’y vivre et d’y penser l’avenir.√22 mai 2008 à AMPHIMAX Le Forum accueille Sergio Marchionne, patron de FIAT et vice-président d’UBSainsi que la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf. Ils se rencontrent pour la première fois,en présence de François Thiébaud, président de Tissot SA, et d’Alain Jeannet, rédacteur en chef de L’Hebdo.L’Hebdo 7 mai 2009Hélène toblerdrDes créationsoriginalesde Roger PfundL’Hebdo est très heureux deprésenter, pour la deuxième annéeconsécutive, des œuvres inéditesde Roger Pfund, puisque le peintre,graphiste et designer genevois aréalisé 13 portraits des personnalitésromandes mises à l’honneur parle Forum des 100 cette année.Bernois d’origine, installé à Genèvedepuis 1971, chaleureux etperfectionniste, patron d’un atelierde communication visuelle créatifet performant désormais installéà Plainpalais, Roger Pfund està 66 ans l’artiste pluridisciplinaireet international parexcellence. Actifaussi bien dans lapeinture,sa vocationpremière, que lebillet de banque enSuisse et dans lemonde, la créationd’événements, lacommunication oul’édition, auteur dupasseport suisseversion 2003,décoré de l’Ordredes arts et deslettres français, il aconnu une année 2008 faste avecune spectaculaire rétrospectiveau Today Art Museum de Pékin,suivie d’une vaste exposition àPalexpo à Genève, tout en présidantle nouveau comité d’Europ’Art àGenève. Savamment déconstruitset reprenant vie à traversles couleurs et les ombres choisiespar l’artiste, ses visages vibrentd’échos souterrains mystérieuxet fascinants.√Isabelle FalconnierÀ CONSULTER¬ Toutes les dernières informations,un blog pour accueillir vos réactionset suggestions avant et tout au longde la manifestation du 7 mai, ainsi queles archives des quatre précédenteséditions sur www.forumdes100.com7 mai 2009 L’HebdoEddy Mottaz2009La liste des acteursLeadersBéguin HélèneBerberat DidierDecorvet RolandDuc Jean-NoëlEpiney AstridGermanier Jean-RenéGlauser Michel PierreGoetschin BlaiseHayek NaylaHiler DavidHinderling ThomasJourne François-PaulKiener PascalKrug CarolineLeuenberger UeliLupo FabienneMartin-Garcia JesúsMarton-Lefèvre JuliaMaurer MarcelMauvernay ThierryMeier BrunoMermoud Jean-ClaudeMichel AlbertOry GisèlePapilloud Jean-DanielPerrin YvanProbst MichelPulcrano JamesRoduit JosephRoth Jean-PierreRuey ClaudeSaugy MartialStuckelberger AstridUnger Pierre-FrançoisValley BertrandEspoirset éminencesgrisesBerdat StéphaneComina MarcComte RaphaëlDe Palma LucieFleury MathieuGaillard BenoîtHurni BaptisteKasser LouiseLitzisdorf NatachaLumengo RicardoMarra AdaPeters SolangePiron FrançoiseSefolosha ThaboSimonazzi AndréSpafford Furey NicolaSprunger JulienIcônes etaventuriersBergier Jean-FrançoisCrettaz BernardDreifuss RuthLandolt PierreMarquis SarahRossy YvesZisyadis JosefBâtisseursArborino TonyAubert IsabelleBarbier-Mueller StéphaneBencheikh JamalBezençon FabriceDesponds Jean-MarcGauer Jean-JacquesGenevard AnnieLiermier JeanMoner-Banet Jean-LucMonteil ChristianProbst Jean-MarcRead PhilineReiser AnneSchneider AndréSchum CarolineSurchat Vial NicoleTesta Haegi EnzaVandenberghe PascalVasiljevic Menoud BojanaWeinand YvesWidmer Arianeliste des acteurs des précédentes éditions en pages 120-123Artistes etprovocateursAroutunian EvaBertschy ChristopheGallaz ChristopheGay MadeleineJaccoud AntoineJeanmonod GrégoireLinder (Polar) EricMeier UrsulaNeirynck JacquesPetit ElricQuiriconi ThéodoraRabaglia DenisSand KatharinaScott de MartinvilleAugustinSombart ElizabethScientifiquesBaumgartner LukasDe Rooij NicoFélix FrançoisFlückiger YvesGeissbuhler AntoineHilal LashuelJaffé PhilipLanganey AndréMesot JoëlScherrer CamilleSpertini Françoisforum des 100


58∑forumdes100LeadersCeux qui dirigentet conduisentJean-Pierre RothTravaux d’HerculeLes leadersDepuis son entrée à la Banque nationale suisse (BNS), en 1979,Jean-Pierre Roth vit en Suisse alémanique, à Muri (BE).Néanmoins, le Valaisan de Saxon n’a pas oublié sa Suisseromande: «Ma décision d’habiter près de Berne tient au faitque la ville est idéalement placée pour préserver les contactsprofessionnels et privés avec cette région.»A la fin de cette année, Jean-Pierre Roth quittera la présidencede l’institution centrale, qu’il occupe depuis le 1er janvier 2001,pour une retraite. Mais pour l’instant, toute son attentionse porte sur la gestion de la crise qui a transformé la fin deson mandat en travaux d’Hercule: «Mes activités futures mepréoccuperont après mon départ de la BNS. Chaque choseen son temps.» Son successeur Philipp M. Hildebrand,son second à la tête de l’institut d’émission, a déjà étédésigné pour le remplacer. Reste que le patron espère avoirla possibilité, «dès l’année prochaine», de se rapprocher deses trois enfants, aujourd’hui adultes, tous installés en Suisseromande. De manière plus large, Jean-Pierre Roth porteun jugement inquiet sur la place de la Suisse romande dansle pays: «L’économie romande a tendance à se marginaliser.Et si elle se marginalise par rapport aux centres de décisionde la Suisse alémanique, elle se fait oublier!» Un remède?«La charge de l’effort est ici clairement du côté de la Suisseromande qui doit mieux maîtriser l’allemand et mieux connaîtreles structures alémaniques.» A méditer.√Patrick OberliPrésidentde laBanquenationalesuisse,63 ans.Illustration Originale Roger Pfundles leaders


60∑forumdes100Jean-RenéGermanierLe futur présidentDidier BerberatLe discret avocatdes périphériesLes leadersJean-Christophe Bott KeystoneElu à la deuxième vice-présidence duConseil national en décembre dernier, lelibéral-radical valaisan sera premiercitoyen du pays en 2011, l’année desélections fédérales. Cette charge, Jean-René Germanier devrait l’endosser avecla bonhomie discrète qu’on lui connaît.D’autant que l’entreprise éponyme devins et de spiritueux, basée à Vétroz, neconnaît pas la crise. «Les ventes de vinshaut de gamme se portent très bien»,assure-t-il. Les chiffres de ces derniersmois seraient même meilleurs que ceuxde 2008. L’explication? Jean-RenéGermanier récolte les fruits d’investissementsde ces dix dernières années,pendant lesquelles l’accent a été mis surla diversification des cépages. «La vigneMarcel MaurerLe radivert valaisanMarcel Maurer est unatypique. Pas seulementparce que le libéral-radicalvient de ravir la présidencede Sion au PDC, qui tenaitla Ville depuis 1848. Passeulement, non plus, enraison de ses affinitésécologistes, qu’il met enpratique pour la collectivité,en favorisant depuisdes années les énergiesrenouvelables et, pour lui-Sabine Papilloudmême, en roulant envoiture électrique ou à vélo(électrique aussi, le plussouvent, d’où ses rondeurs).Ingénieur électricien del’EPFZ, avec un postgradeen énergie à l’<strong>EPFL</strong>, lenouveau président de Siona dirigé les Sciences del’ingénieur de la HES-SOValais et parle de la plainedu Rhône comme d’unegrande ville qu’il rêve à laConseiller national (PLR/VS), 50 ans.et le vin, ce sont des valeurs sur le longterme», explique-t-il, en VRP de luxe.Depuis juillet dernier, l’encaveur valaisansiège également au conseil d’administrationde la Fédération des coopérativesMigros. Mais il n’a toujours pas réussià y vendre ses bouteilles.√Titus plattnerPrésident de laVille de Sion,PLR, 55 anspointe des énergies vertesen Europe. Mais ce qui faitde Marcel Maurer unatypique, c’est que, en plusde son côté «Brélazvalaisan», il a encore unefacette «petite sœur despauvres»: il a présidéjusqu’il y a peu la Maintendue valaisanne, le 143,qui répond chaque annéeà 15 000 appels téléphoniquesde personnes endétresse psychologique.Un engagement de longuedate: il y est entré commerépondant il y a vingt-sixans. Pour compléterle puzzle, il a pris unétudiant rwandais sousson aile et a fait le voyagede Kigali pour le coacher,à quelques semainesde son élection.Mais il y a surtout lesafran, qu’il cultiveà Savièse avec un ami.Il en a récolté 16 grammesen 2008.√Titus PlattnerLe conseiller national et président deLa Chaux-de-Fonds a la convivialité et lasérénité des fumeurs de pipe. Il s’imposenaturellement, ou préfère s’effacer commeil l’a fait récemment en ouvrant une voieroyale à Gisèle Ory au Conseil d’Etatneuchâtelois. Sous la Coupole, DidierBerberat est un travailleur discret.Cet avocat des régions périphériques s’estbeaucoup battu pour que l’arrêté Bonnyse pérennise par le biais d’une loi sur lapolitique régionale. Dans les coulisses, il aeffectué un gros travail de lobbying pourune réalisation rapide du projet ferroviaireTransrun, cela en collaboration avecDidier Burkhalter (PLR/NE). Présidentde l’association Défense du français,il s’engage aussi pour les minorités latinesau sein de l’administration. La seule foisoù il lui arrive de sortir de ses gonds,c’est précisément lorsqu’un office fédéralpréfère traduire un rapport – rédigéen allemand – en anglais plutôtqu’en français: «C’est intolérable,nom d’une pipe!»√Michel GuillaumeConseiller national (PS/NE), président de la Villede La Chaux-de-Fonds, 53 ans.L’Hebdo 7 mai 2009Gaetan Bally KeystoneCEO de TiffanyWatch & Co,58 ans.Nayla HayekDes chevaux arabes aux montres bijouxCélèbre dans les milieux hippiques, Nayla Hayek était jusqu’icimoins connue pour ses activités horlogères, sauf au Proche-Orient et en Inde. Dans ces régions, la fille de Nicolas (présidentde Swatch Group), sœur de Nick (CEO de Swatch Group)et mère de Marc (CEO de Blancpain), promeut les marquesdu numéro un mondial de l’horlogerie dont elle estadministratrice depuis 1995. Juge-arbitre internationaleJean-Claude MermoudUn quart d’heure de gloire nationaleAu Gouvernement vaudois depuis onzeans, seul conseiller d’Etat romand UDC,il a eu droit à son quart d’heure de gloireen novembre dernier, lorsqu’il s’est agide remplacer Samuel Schmid au Conseilfédéral. L’UDC vaudoise a officiellementlancé Jean-Claude Mermoud dans lacourse, en le désignant candidat à lacandidature. Mais personne, même pas7 mai 2009 L’HebdoConseillerd’Etatvaudois(UDC),56 ans.pour les chevaux arabes et présidente de la Show Commissionde l’European Conference of Arab Horse Organisation,elle a récemment pris les rênes de Tiffany Watch & Co.Elle ambitionne de faire de cette dix-neuvième marquede Swatch Group un nouveau cheval de bataille, avecun chiffre d’affaires de plusieurs centaines de millionsde francs d’ici à cinq ans. C’est dix fois plus que les venteshorlogères de Tiffany & Co. avant son rapprochementdu groupe biennois, à la fin de 2007. Les années à venir nousdiront si le traditionnel tiercé de la montre bijou avec Cartier,Bulgari et Chopard (dans le désordre) fera placeà un quarté + intégrant Tiffany Watch. √Philippe Le BéDavid Prêtre Strateslui-même, n’a pris cette aventure ausérieux. Et le chef du Départementvaudois de l’économie, qu’il dirige depuisun an, n’est plus apparu dans les titresde la presse nationale, si ce n’est pour unproblème d’appendicite qui l’a contraintà se reposer quelques semaines.A 56 ans, il semble toutefois loin d’unretrait de la politique. On dit même qu’ilpourrait rebondir à Berne en 2011, enreprenant à la gauche l’un de ses deuxsièges au Conseil des Etats. Un postedavantage à la mesure de son tempéramentdiscret et pondéré. √Titus PlattnerLukas Unseld rdbles leaders


62∑forumdes100forumdes100∑63Les leadersdrRoland DecorvetLe mercenaire missionnaireDans son bureau de La Tour-de-Peilz sontexposés tous les produits de Nestlé Suisse. Unegalerie impressionnante qui rappelle à RolandDecorvet l’ampleur de sa tâche: «Je suis unmercenaire-missionnaire. Mercenaire, parceque j’aime l’aventure, les défis et me battre pourparvenir au but qui m’est fixé. Missionnaire,parce que je crois en l’engagement personnelpour la communauté, sans oublier les objectifsde l’entreprise qui m’engage.» En l’occurrence,pour cet enfant de Corsier-Corseaux, lamission consiste depuis une année à releverNestlé Suisse. «J’étais au Pakistan, lorsque l’onm’a appelé pour ce poste. Une demande qui m’ahonoré en tant que Suisse, mais qui du mêmecoup place très haut la barre de la réussite.Un défi que je prends comme une chance depouvoir faire de cette entreprise un modèle.»Cela faisait dix-sept ans que Roland Decorvetsillonnait l’Asie pour Nestlé. «A la fin de mesétudes, je voulais l’aventure. Je ne la concevaispas en travaillant pour Nestlé.» FausseDirectrice générale de l’UICN (Union internationalepour la conservation de la nature), 63 ans.évaluation. L’homme partira dans les endroitsles plus reculés de Bornéo, apprendra lemandarin, avant d’être l’un des pionniers dudéveloppement de la multinationale en Chine.Il y passera douze ans, mettra en place unréseau de distribution et une stratégie marketingpour prendre ensuite la direction del’entreprise à Hong Kong, puis à Taiwan, avantd’être envoyé au Pakistan. «L’aventure continuait,mais en plus dangereux.» C’est égalementdans ce pays qu’il a acquis la certitude queles intérêts du peuple et d’une multinationalene sont pas incompatibles. Une philosophiequi lui a valu quelques critiques – «mais aussibeaucoup de félicitations» – lors de sanomination dans les instances dirigeantes del’EPER (Entraide protestante). D’habitude, chezNestlé, on ne change pas de continent. Pourrelever sa branche suisse, le groupe a fait uneexception. «Il y avait trois défis: retrouver lacroissance, remotiver les gens et améliorerl’image. Pour les trois, 2008 a constitué untournant.» La recette du patron: une bonnedose d’écoute – «ma mère est psychologueet mon père pasteur» – autant de compréhensionet la définition de valeurs communes.Le cocktail parfait!√Patrick OberliCEO de Nestlé Suisse, 43 ans.Julia Marton-LefèvreAmbassadrice de la natureNommée en 2007 à la tête de l’UICN dont le siège est à Gland,Julia Marton-Lefèvre séduit et impressionne à la fois, tantson parcours est riche. Cette femme née en Hongrie et dontla famille s’est exilée aux Etats-Unis en 1956, a étudié à la foisl’histoire et l’écologie et elle a fait une maîtrise en planificationde l’environnement, «avant tout le monde», à une époque oùcette discipline suscitait des ricanements dans la communautéscientifique. Elle s’est ensuite engagée dans une brillante carrièreinternationale, qui l’a conduite du Programme des Nations Uniespour l’environnement, au rectorat de l’Université pour la paix,affiliée à l’ONU, au Costa Rica. Entretemps, toujours soucieuse de«continuer à apprendre», elle a dirigé à Paris le Conseil internationalpour la science, «un grand réseau de scientifiques», ou encore,à New York et à Londres, le programme LEAD de la FondationRockefeller, destiné à identifier de jeunes scientifiques de talent.Cette Franco-Américaine polyglotte (elle parle hongrois, anglais,français, espagnol et même thaïlandais) poursuit aujourd’huison combat pour la préservation de la nature à l’UICN. A la têtede ce réseau mondial qui dispose d’un siège à l’ONU, Julia Marton-Lefèvre compte bien démontrer que «les changements climatiqueset la biodiversité sont liés». L’année 2010, déclarée Annéede la biodiversité par l’ONU, lui donnera de multiples occasionsde faire entendre «la voix de la nature».√Elisabeth GordonL’Hebdo 7 mai 2009Sandro Campardo KeystoneMagali Girardin Pixsil.comFrançois-PaulJourneL’horloger encensépar ses pairsDidier pradervand rédacteur en chefde «Montres passion»De Marseille à Genève, en passant par Pariset Sainte-Croix, François-Paul Journe estdevenu un horloger de référence, encensé parses pairs, collectionnant prix et récompenseset bâtissant, pas à pas, sa légende et samanufacture au cœur de la ville. Décritcomme «sérieux, mystérieux, fascinant etpudique», mais également comme «exigeantet explosif», ses proches rappellent aussiqu’il aime les bons vins, la bonne chèreet les mécaniques automobiles. A ceux quile considèrent comme un génie, héritierdes grands horlogers du passé, il répondqu’ils «étaient les chercheurs, les inventeurs.Moi, je combine, je joue, je réinvente avecce qu’ils ont créé, je n’ai encore rien amené.Un jour, peut-être…» Une chose est sûrepourtant, cet ancien cancre qui a quittél’école obligatoire pour le lycée techniqueà 14 ans, est entré en horlogerie commed’autres en religion. Installé à Genève depuis1994, il y a présenté, en 1999, sa premièrecollection F. P. Journe Invenit & Fecit(j’ai inventé, j’ai réalisé): «La seule politessed’une montre, c’est de donner l’heure,rappelle-t-il. C’est ma philosophie,celle qui explique tout mon travail…»√Présidente du comité «vieillissement» de l’ONU,Genève, 50 ans.7 mai 2009 L’HebdoAstridStuckelberger«Madame Vieillesse»Le proverbe le dit: «Nul n’est prophèteen son pays.» La chercheuse en vieillissementen sait quelque chose: «Je suis bienplus reconnue à l’étranger qu’en Suisse.»Chargée d’enseignement en santépublique, vieillissement et questions degenre à l’Université de Genève – un posteà 50% – ce docteur en psychologie officiecomme experte tout aussi bien à l’OMS,à la Commission économique pourMaître horloger et patron de la manufacture éponyme, 52 ans.l’Europe, que pour des gouvernementsou des think tanks internationaux.Directrice adjointe du premier centreinterfacultaire universitaire de gérontologieen Suisse, elle a ensuite pris la têtedu programme national de recherche«vieillesse» du Fonds national de larecherche scientifique. Cette mère dedeux adolescents compte une centainede publications à son actif, et des livresdont le dernier, Médecine anti-âge – écritpour Ta-Swiss (centre d’évaluation deschoix technologiques) et la Confédération–, a paru en août 2008. Pas de doute,«Madame Vieillesse» a la pêche.Le meilleur moyen de rester jeunetrès longtemps √Sabine PiroltIllustration Originale Roger Pfundles leaders


64∑forumdes100forumdes100∑65Les leadersChristian Lanz rdbConseillernational(PLR/VD),Nyon,59 ans.Claude RueyUn regard libéralsur la santéCes jours-ci, Claude Ruey passe pas malde temps à réfléchir à l’avenir du systèmede santé. «Il faut que nous arrivions à uneconcertation entre les différents partenairespour limiter la hausse des coûts, quenous sortions des querelles stupides»,soupire le conseiller national libéral.Président de Santésuisse, il représentepourtant un intérêt bien particulier: celuides caisses maladie. «Mais je suis un vrailibéral. Je prends mes décisions en touteindépendance, en fonction de mes valeurspolitiques et de mon éthique personnelle.»Un non-conformisme qui lui a déjà valu dedéfendre des positions à l’opposé de cellesde l’association qu’il dirige, comme lorsqu’ils’oppose aux importations parallèles demédicaments ou défend le libre choix dumédecin. La même vision libérale amènel’ex-conseiller d’Etat vaudois à se méfierde toute régulation étatique. Pour lui, lescantons doivent se contenter de fixer lesrègles du jeu et ne surtout pas intervenirdans la fourniture de soins. «Sinon, chacunse contente de défendre son pré carré, ditl’avocat, qui siège au Parlement depuis1999. On l’a bien vu avec la planificationhospitalière.» Mais l’ancien président duParti libéral (2002-2008) ne se laisse pasentièrement accaparer par les questions desanté. Président de l’Entraide protestante,de la Fondation du château de Chillon oude ProCinema, il envisage d’étendre encoreson engagement culturel: «Je pourraisreprendre la présidence du Festival Visionsdu Réel, à Nyon.»√Julie ZauggThierry Mauvernay«Facilitateur» au chevet de la santéEn 2001, Thierry Mauvernayse trouve au sein de lasociété pharmaceutiqueSanofi (plus tard devenueSanofi-Aventis) pournégocier un contrat. Jean-François Dehecq, alorsPDG, l’invite dans sonimmense bureau. «Quel estle secret de votre père?», luidemande-t-il. ThierryMauvernay, conscient queson père Roland-Yves est«un génie de la molécule»,ne sait trop que répondre.Lui vient alors la réplique:«Ce n’est pas qu’il soitmeilleur que les autres.Mais il se trompe moinssouvent!» Et Jean-FrançoisDehecq de répliquer. «Vousavez raison. On peutmaintenant négocier lecontrat.» Dans sa jeunesse,Thierry Mauvernay s’estjuré de ne jamais travaillerdans l’entreprise familiale.Après ses études supérieuresde sciences éco àClermont-Ferrand, il fondesa propre société deproduits cosmétiques àParis, dont le principalDavid HilerUn grand argentier estimémarché est au début leLiban, un pays où il atravaillé. Par la suite, sesproduits se vendront dans32 pays. En 2001, ilenvisage de mettre unterme à la direction de sasociété vendue trois ansplus tôt. C’est le momentd’accepter l’offre paternellede rejoindre DebiopharmVice-présidentexécutif deDebiopharmGroup,Lausanne,56 ans.Conseillerd’Etatgenevois(Les Verts),53 ans .Martial Trezzini KeystoneSA, à Lausanne. Aujourd’huiDebiopharm Group compteplus de 300 collaborateurs.Thierry Mauvernay se veutun «facilitateur», commedisent les Canadiens. Ils’agit de tout entreprendrepour faciliter le développementdes molécules. Maisle numéro deux du groupen’est pas qu’un gestionnaire.L’avenir de la santé lepréoccupe grandement. La«médecine personnalisée»est, selon lui, l’une des clésde l’avenir.√Philippe le BéOn dit de David Hiler qu’il est l’homme fortdu Gouvernement genevois. Vert de l’espècenon dogmatique (lui préfère dire «rationnelle»),il ajoute cette année à sa fonctionde chef des Finances, celle de président duConseil d’Etat. Pivot entre la droite et lagauche, il bénéficie d’une solide estime bienau-delà du Parti écologiste genevois, dont ilfut l’un des pionniers. Peu avant son élection,en 2005, il annonçait son envie d’économiserdans les services généraux de l’administration.Et il l’a fait. Avec un tel bilan, l’Américano-Suisseserait depuis longtemps sur laliste des papables pour le Conseil fédéral s’iln’y avait ce problème de langue. David Hilerne parle pas un traître mot d’allemand.Comme tout bon Genevois.√Titus PlattnerL’Hebdo 7 mai 2009Janine JoussonPablo FernandezGisèle OryLe combat pour les droits des invalidesElue fin avril au Conseil d’Etat neuchâtelois, Gisèle Ory s’apprête à entamer unenouvelle vie politique. «Je me réjouis de pouvoir mener un projet du début à la fin, notela socialiste. Je suis une bâtisseuse dans l’âme.» Placée à la tête du Département de lasanté et des affaires sociales, la Chaux-de-Fonnière aura bien besoin de cette énergiepour mener à bout la difficile réforme hospitalière, contestée par quatre initiativespopulaires. «Je vais commencer par organiser des états généraux de la santé. Le butest d’arriver à une solution qui soit acceptable pour tous, par exemple en garantissantune équité de traitement aux sites de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds.» Ellepourra s’appuyer sur sa longue expérience dans le domaine de la santé. Présidentede Pro Infirmis Neuchâtel, elle est très présente sur les questions de santé au Conseildes Etats, où elle siège depuis 2003. «Je me suis battue pour que la cinquième révisionde l’AI soit la moins défavorable possible pour les invalides.» La votation de septembresur une hausse de la TVA pour renflouer l’AI représente une autre bataille décisive.«J’espère un oui, mais ce sera un combat difficile. Il n’est jamais très populaire dedemander la hausse d’une taxe.» Ces jours-ci, l’ancienne porte-parole de Ruth Dreifusss’engage pour un autre oui, celui à la réintroduction des médecines complémentairesdans l’assurance de base. «Cela fait vingt-cinq ans que je les utilise pour soignermes enfants. Elles nous ont évité de nombreuses visites chez le médecin, opérationsdes amygdales et antibiotiques.»√Julie zaugg7 mai 2009 L’HebdoConseillèreaux Etats(PS/NE),conseillèred’Etat élue,53 ans.Ministre jurassien, chef du Départementde l’éco-nomie, de la coopérationet des communes, 49 ans.Michel ProbstLe Jura au centre de toutCes derniers temps, la presse l’a malmenéen lui reprochant de ne pas être assezvisible. Alors qu’en 2009 il préside à la foisle Gouvernement jurassien et la Conférencedes gouvernements de Suisse occidentale.Michel Probst soupire: il n’est ministreque depuis 2006. «Mes dossiers sont surle point d’éclore.» Cela donnera le tournis.Car ce libéral-radical cultive une visionstratégique «à 360 degrés». Principe debase: «Le Jura n’est plus périphérique maiscentral.» Ainsi les Jurassiens s’arriment-ilsenfin à la BaselArea. Ce qui ne va pas sanschoix cornéliens. Le Jura se considère biensûr comme partie de l’espace romand.Mais au moment d’unir leurs promotionséconomiques, les Conseils d’Etat de Suisseoccidentale lui ont demandé de choisir soncamp: le leur ou celui de Bâle? A Delémont,le gouvernement tergiverse encore, maispour Michel Probst, c’est clair. L’aveniréconomique de son canton est d’aborddu côté de la métropole bâloise. Cela nevaut pas pour tout. «Nos stratégies decoopération seront à géométrie variable.»Le ministre s’emballe pour le rapprochementculturel qui s’opère avec le Territoirede Belfort. «Le TGV Rhin-Rhône mettraPorrentruy à deux heures cinquante deParis.» Vers le sud, l’autoroute transjuranesera entièrement réalisée entre Porrentruyet Bienne dès 2014. Les Jurassiens ontdonc l’avenir pour eux. Sauf qu’il leur restetoujours à décider d’exister ou non dansun même canton, du Nord au Sud. Satanéequestion, tellement anachronique pourqui développe des vues à 360 degrés.«Mais il faut en passer par là», défendMichel Probst.√Daniel AudétatDarvin Vanselowles leaders


66∑forumdes100Directeurs des banquescantonalesBanques de proximité, le retour gagnantLes leadersIls ont le triomphe modeste. Les patrons des banques cantonalessont satisfaits, et la plupart des établissements qu’ils dirigent ontenregistré une hausse de leur volume d’affaires. Le record suisseappartient à la Banque cantonale neuchâteloise (progressionde son bilan de + 19,32% en 2008, loin devant le résultat de cellede Lucerne, les banques cantonales fribourgeoise et valaisanneoccupant la troisième et la quatrième places!), alors que les grandesbanques, et l’UBS en particulier, marquent le pas. Mais aucund’entre eux ne se réjouit du malheur de ces géants devenus colossesaux pieds d’argile. Nous sommes entre gentlemen. D’autant plusque plusieurs de ces CEO romands ont eu des responsabilités ausein des deux grandes banques, à l’exemple – précisément – duNeuchâtelois Jean-Noël Duc, du Valaisan Jean-Daniel Papilloud,du Fribourgeois Albert Michel ou du Genevois Blaise Goetschin.On ne crache pas dans la soupe qui, naguère, vous a nourri.Chahutées tout au long des années 90 à cause de la crise immobilière,les banques cantonales tiennent leur revanche. Elles étaientperçues comme vieillottes, elles sont redevenues modernes,attrayantes. Elles peuvent jouer crânement la carte de la proximité,de Delémont à Lancy et de Sierre au Locle. Elles se sont recentréessur leurs activités de base, sur leur métier premier – récolterl’épargne et prêter cet argent –, tout en multipliant leurs collaborationsdans le domaine des fonds de placement (Swisscanto),de la formation continue ou des indicateurs économiques, à l’imagede la publication annuelle du PIB romand, lancé à l’occasionde l’édition 2008 du Forum des 100.Aux commandes, c’est le Valaisan Jean-Daniel Papilloud et leFribourgeois Albert Michel qui sont les plus «anciens», en posterespectivement depuis 1992 et 1993. Tous deux sont extrêmementbien implantés dans le terreau économique de leur canton.En une seule formule, Jean-Daniel Papilloud résume le mot d’ordred’une banque cantonale: «Nous n’entendons pas modifier notremodèle d’affaires, celui d’une banque universelle de proximité.Comme banquiers, nous sommes des gens pragmatiques.Ce qui nous guide, ce sont les besoins de nos clients.»Rares sont les grandes entreprises locales qui n’ont pasde relation d’affaires avec l’établissement du cru.Mais on aurait tort de les considérer comme des personnages quin’ont tété qu’aux mamelles locales. Jean-Daniel Papilloud a travailléà Londres et à Monaco; Blaise Goetschin s’est exilé un tempsà New York; Pascal Kiener a déployé ses activités de consultanten Europe. Plusieurs d’entre eux sont en possession d’une licenceHEC, mais le Jurassien Bertrand Valley a un brevet d’avocat etPascal Kiener un diplôme d’ingénieur de l’<strong>EPFL</strong>. Au fil des ans,ces formations de base ont été complétées par des études demanagement. Mais ce qui ne s’apprend pas dans les hautes écoles,c’est la maîtrise des arcanes politiques locales. Avec les années,ces CEO ont donc aussi été appelés à pratiquer un exercicetrès éloigné de leurs compétences techniques ou managériales.Tout sauf une mince affaire. √Roland RossierPascal KienerPrésident de la direction générale de la Banque cantonale vaudoise, 47 ans.Bertrand ValleyDirecteur général de la Banque cantonale du Jura, 44 ans.Jean-Daniel PapilloudPrésident de la direction générale de la Banque cantonale du Valais, 58 ans.Albert Michel Jean-Noël Duc Blaise GoetschinPrésident de la direction générale de la Banque cantonale de Fribourg, 60 ans.Directeur général de la Banque cantonale neuchâteloise, 55 ans.Président de la direction générale de la Banque cantonale de Genève, 51 ans.L’Hebdo 7 mai 20097 mai 2009 L’HebdoIllustrations Originales Roger Pfundles leaders


68∑forumdes100forumdes100∑69Astrid EpineyL’heure d’adhérer à l’EuropeMartial SaugyDes jeux et des tests sanguinsLes leadersVice-rectrice de l’Université de Fribourg, 43 ans.Pierre-FrançoisUngerUn urgentiste au secoursde la santé genevoiseAncien chef des urgences aux Hôpitauxuniversitaires genevois (HUG), Pierre-François Unger reprend logiquement leDépartement de l’économie et de la santé(DES) lorsqu’il est élu au Conseil d’Etaten 2001. Huit ans plus tard, il y esttoujours et souhaite conserver ce posteà l’issue des élections de cet automne.«J’ai entamé un certain nombrede projets que je voudrais mener à bout.Aussi, ce n’est pas le moment de lâcherl’économie, quand elle est au plus mal.»Se retournant sur ses années à la têtedu DES, le démocrate-chrétien estparticulièrement fier de deux réalisations:«La loi sur l’intégration desConseiller d’Etat, PDC, chef du Départementde l’économie et de la santé, Genève, 57 ans.Charly Rappo ArkiveL’Europe, l’Union et sesnombreuses institutions,son histoire, ses idéaux...Les étudiants n’en ontencore qu’une très vagueidée lorsqu’ils débarquent àl’Institut de droit européende l’Université de Fribourg,que dirige Astrid Epiney.Celle-ci sourit: «C’est vraiqu’il faut expliquer auxjeunes d’aujourd’hui quel’Union européenne estd’abord un projet de paix.»Allemande d’origine, AstridEpiney arrive en Suisse en1989. Cinq ans plus tard,elle est nommée professeurde droit européen àl’Université de Fribourg,dont elle devient vicerectriceen mars 2007.Comment cette binationalevit-elle la virulente disputefiscale qui a éclaté entreles deux pays? «Je me sensMagali Girardin Keystoneplus Suissesse qu’Allemande»,précise-t-elled’emblée avant d’ajouter:«Je pense que la Suissen’a pas réalisé assez tôtqu’un problème allaitsurgir et qu’elle a ratéle bon moment pour agirde manière proactive.»A l’heure où l’eurobaromètreest au plus basen Suisse, Astrid Epineyreste cependant persuadéede la nécessité d’adhérerà l’UE. «La Suisse estde plus en plus isoléesur le plan internationalet elle n’a plus le choix.Ses intérêts seraientmieux défendus au seinde l’UE qu’à l’extérieur,d’autant plus qu’elleest déjà bien intégréesur le plan du droitcommunautaire».√Michel Guillaumepersonnes handicapées et la réformedu système d’aide sociale, qui permetde supprimer les effets de seuil. Il s’agitde vrais succès de justice sociale.»Sur le front de la santé, il a apporté sapierre à l’édifice de la maîtrise des coûtsen mettant en place le Réseau communautaired’informatique médical.Un projet pionnier qui n’a finalementabouti – au bout de sept ans – quegrâce à un partenariat public-privé.Concrètement, il s’agissait de regrouperl’ensemble du parcours médical dupatient sur un support informatique,auquel ce dernier a accès. «Le maladedevient authentiquement propriétairede son dossier et se responsabilise parrapport à son parcours de santé.»L’économicité mais aussi la qualitéet la sécurité du système en bénéficient.Pour la prochaine législature, il aimeraitvoir l’agglomération genevoise sedévelopper, «sur le plan de la mobilité,du logement et de l’attractivitépour les entreprises.» √Julie ZauggL’Hebdo 7 mai 2009Sabine PapilloudConseiller national (NE), vice-président de l’UDC, 42 ans.Yvan PerrinLe bûcheurC’était pendant la session de printemps.Pour la première fois, dit-il, il a réussi àne plus s’agripper au pupitre avec lesdeux mains, au moment de prendre laparole à la tribune. Voilà cinq ans et demique le Neuchâtelois siège au Conseilnational. «Je me sens enfin un peu plussûr de moi.» Ce genre de confidencecandide, c’est du Yvan Perrin tout craché.Sa marque de fabrique, sa façon à lui des’affirmer. Mais on aurait tort de le sousestimer.Découvert tout au fond d’unearrière-salle de bistrot en 2001 par UeliMaurer (entre temps devenu conseillerfédéral), l’inspecteur de police a fondé lasection cantonale UDC, conquis un siègeau National en 2003, avec 22,5% desvoix et confirmé en 2007, avec 23,2%.Depuis 2006, il est vice-président del’UDC suisse. En 2005, il échouait certesau Conseil d’Etat. Mais c’était unecandidature malgré lui. Car Yvan Perrinest avant tout un bon soldat, un communicateurqui a l’intelligence de l’autodidacte.Et surtout un bûcheur. Le dimancheprécédant un passage à un débat àInfrarouge sur la TSR, il le consacre toutentier à la préparation de l’émission. Plusles heures perdues les autres jours.Il affûte les arguments, prépare ses phrases.Sur le plateau télé, face aux autrespoliticiens plus doués, mais moins scrupuleux,cela se sent. √Titus Plattner7 mai 2009 L’HebdoExpert renommé de lalutte antidopage sur leplan mondial, MartialSaugy dirige le laboratoiresuisse d’analyse du dopage(LAD), installé à Epalinges(VD). Passionné de courseà pied, il compte plusieursmarathons à son actif etparticipe chaque année àla fameuse épreuve Sierre-Zinal. «Pour mon travail,l’expérience des réalitésdu terrain se révèleextrêmement importante»,souligne ce fils depaysans de la Broye. Cesdernières années, le LADs’est spécialisé dans lestests sanguins et se voitrégulièrement sollicitélors des grands rendezvoussportifs internationaux(Mondial de foot,Euro, Jeux olympiques,etc.). A l’heure où nousécrivons ses lignes,l’équipe de Martial Saugycontrôle les échantillonsDirecteur duLaboratoire suissed’analyse du dopage(LAD), Epalinges,54 ans.James PulcranoL’Américain aux commandes de l’IMDdans le cadre desMondiaux de hockeyqui se déroulentà Berne et à Zurich.Bref, toujours au cœurde l’actualité sportivesuisse ou mondiale.√LudovicChappexIl aurait pu choisir Harvard pour faire son MBA. Mais l’Américain James Pulcranodésirait une carrière internationale et lui a préféré «une toute petite école à Lausanne»,l’IMD. C’était en 1983 et ce choix fera de lui, vingt-cinq ans plus tard, le directeur exécutifde cette école de management. Une école qui peine encore à se faire connaître auxEtats-Unis, mais qui a su se hisser dans le top 20 des rankings. L’IMD s’est spécialisédans les cours sur mesure que sollicitent des grandesentreprises et compte la moitié de ses clients horsEurope. Son prochain défi? Réussir à séduire encoreplus à l’étranger. «Nous créons un cours ouvertau Brésil, explique le directeur exécutif. Cela permetde nous y faire connaître et à nos profs de découvrirle terrain.» A l’IMD depuis seize ans, James Pulcranoa-t-il abandonné ses rêves de carrière internationale?«C’en est une! se défend-il. Je suis un jour à Munich,un jour à la Silicon Valley et, avec nos 320 collaborateurs,je découvre tout le temps de nouvelles choses.»Adoptée, la Suisse, donc. L’Américain et son épouseanglaise se sont naturalisés et ont fini par apprécier lalogique et la réglementation du pays, qui les agaçaientau départ. «La Suisse, c’est un parc Disney! Nousvoulions déménager dans un pays exotique, pour quenos enfants découvrent le monde réel, qu’ils voientce qu’est un SDF.» Mais finalement, pourquoi se faireDirecteur exécutif de l’IMD, 51 ans. violence? √tasha RumleyDRBertrand Cottet Stratesles leaders


70∑forumdes100Fabienne LupoL’enthousiasme du Sud au servicede la haute horlogerieLes leadersChristian BonzonDirecteur d’Eclosion Sciences de la vie, 46 ans.Jesús Martin-GarciaUn partenariatpour les sciences de la vieRaymond Loretan Président du Conseil d’administrationde Genolier Swiss Medical NetworkJesús Martin-Garcia est un des entrepreneurs les plusexpérimentés de notre région. Il a été le cofondateur duShop en 1997, et a participé pendant plus de dix ans audéveloppement d’autres start-up telles que Silverwireou VTX. Une telle expérience entrepreneuriale,précédée d’un MBA de la Harvard Business School,appelle généralement à passer du côté du capitalrisque.Mais Jesús Martin-Garcia a voulu ouvrir unevoie originale: «Je voulais créer une nouvelle approche,qui allie technologie, capital et savoir-faire, mais oùl’angle entrepreneurial et industriel prime sur le planpurement financier.» C’est de cette volonté, et de troisans passés à convaincre tous les partenaires, qu’est néEclosion: un partenariat entre le canton de Genève,les grands instituts académiques de l’arc lémanique,des industriels et des investisseurs privés, qui sert deplate-forme de lancement pour de nouvelles sociétésdans le domaine des sciences de la vie. Jesús Martin-Garcia a été rejoint par Benoît Dubuis, alors doyen de laFaculté des sciences de la vie à l’<strong>EPFL</strong> et ils inaugurentEclosion fin 2004. Depuis, huit nouvelles sociétésont été lancées, lèvent des fonds et continuent leurdéveloppement malgré la crise. C’est par exemplele cas de GeNeuro qui est passée en quatre ans d’unethéorie sur le développement de la sclérose en plaquesà une société développant une molécule qui pourraitarrêter cette maladie, et qui a levé les fonds pourcommencer les tests cliniques en 2010. Un beau succèspour ce modèle original! La Suisse est en crise,elle a besoin de regarder vers l’avenir et d’ouvrirdes perspectives, Jésus Martin-Garcia est unedes personnalités qui nous le permet.√didier pradervandrédacteur en chefde «montres passion»Fabienne Lupo,directrice de laFondation de la hautehorlogerie (FHH), c’estd’abord un sourireéclatant, un regardénergique, un enthousiasme.Et on s’interroge:comment cetteenfant de Toulouse,qui se rêvait danseuseou comédienne, seretrouve-t-elle àdiriger la FHH, elleque rien ne prédisposaità cet univers?«Pour mes parents,artiste n’était pas unmétier, ils m’ont doncpoussée à faire desétudes.» Diplômée encommerce, puis enmarketing et modélisationmathématique,elle commencesa carrière à Paris(cosmétiques,parfums, études demarché), puis retournedans le Sud, y dirigeune entreprise deproduits naturels,avant d’être nomméecommissaire généraleauprès de la Foireinternationale deMarseille. Elle y restecinq ans, le tempsde «se régaler» etde devenir maman.En 1998, recrutée parun chasseur de têtes,elle met en place lastructure du SIHH(Salon internationalDirectrice de la Fondation de la haute horlogerie, 41 ans.de la haute horlogerie)et, en 2000, pose sesvalises à Genève.Depuis, le SIHH estdevenu un incontournablede la planètehorlogère et la FHH(fondée en 2005) unorganisme qui, ici etailleurs, se bat pour ladéfense et la promotionde l’art horloger.Si, côté cour, FabienneLupo vit à 100 km àl’heure, côté jardin, cen’est pas plus calmepuisque, avec son compagnon«et l’aide d’unenounou», elle «gère»trois ados et un boutde chou de 18 mois:«Je suis dans la fleurde l’âge. Si j’arrêtais,je me fanerais…»√L’Hebdo 7 mai 2009Lionel Flusin Rdb-L’IllustréCEO du CSEMCentre suissed’électronique et demicrotechnique SA,63 ans.Thomas HinderlingInnovation et équité, un stylede management gagnantVéronique Goy Veenhuys CEO equal-salaryLa quête et la rétention de talents sont des mots qui reviennentrégulièrement dans la bouche de Thomas Hinderling, CEO duCSEM, Centre suisse d’électronique et de micro-technique SAà Neuchâtel. Pas étonnant dès lors que le CSEM soit la premièreentreprise certifiée Equal-salary. Pour ce diplômé en physiquenucléaire de l’Université de Zurich et professeur titulaire àl’<strong>EPFL</strong>, «l’égalité salariale doit être assurée pour des raisonsd’éthique et de justice». Le CSEM, centre de recherche etde développement spécialisé en micro et nanotechnologies,7 mai 2009 L’Hebdomicroélectronique, ingénierie des systèmes et technologiesde la communication, emploie près de 400 collaborateurs.Grâce à son style de management qui privilégie l’innovation,l’éthique et l’équité, Thomas Hinderling, à la tête du CSEMdepuis 1997, a su attirer des collaboratrices et collaborateurshautement qualifiés, originaires de plus de 20 pays, quiconstituent la base de la créativité, du dynamisme etdu potentiel d’innovation extraordinaire de l’entreprise.En 2007, le CSEM a créé Nolaris, sa 25 e start-up dont l’objectifest d’assurer la conception et la réalisation d’îles solairesflottantes dans les Emirats arabes unis. Imaginées parThomas Hinderling, ces îles doivent permettre de produirede l’électricité et de faire fonctionner des systèmes dedessalinisation ou de refroidissement. Outre l’obtentiondu label Equal-salary à la fin de 2007, le CSEM s’est vu décernerle prix Egalité 2008 dans la catégorie des entreprises de taillemoyenne et a été finaliste au prix Equité.√Xavier Voirol Stratesles leaders


72∑forumdes100forumdes100∑73Les leadersHélène BéguinLa promotion des carrièresfémininesPlus d’un tiers des postes de cadres sont occupés par desfemmes chez KPMG en Suisse romande. Elle estime cerésultat très positif, Hélène Béguin, directrice de l’antennelausannoise de la multinationale depuis 2006 et premièrefemme à occuper une telle position en Suisse. Pour cettemère de deux filles, il n’a pourtant jamais été question deforcer les choses: «La promotion des carrières fémininesdoit venir d’une envie de l’entreprise, pas d’une obligation.Il faut simplement que les femmes qui veulent faire carrièrepuissent se réaliser sans se heurter à des obstaclesstructurels.» Pour ce faire, Hélène Béguin soutient depuis2007 un réseau féminin au sein de KPMG, baptisé le KNOW(KPMG Network Of Women). Son but consiste à convaincreles jeunes femmes que combiner carrière et famille estpossible car, observe Hélène Béguin, «la pression socialepour qu’elles arrêtent de travailler au moment de fonderune famille peut être très forte». Si la directrice de KPMGencourage les carrières féminines, ce n’est pas parcequ’elle considère que les femmes possèdent des qualitésspécifiques, mais par souci de diversité: «Privilégier unseul type de profil ne profite pas à l’entreprise. Les équipesles plus dynamiques sont formées de nationalités,de générations et de genres divers.»√Geneviève RUIZMichel Pierre GlauserVecteur de rayonnementJean-Frédéric Jauslin Directeur del’Office fédéral de la cultureS’il y a quelqu’un qui faitnaturellement partie despersonnalités qui font laSuisse romande, c’est bienMichel Pierre Glauser. Sonengagement sans bornesdans les domaines scientifique,culturel et social ledésigne tout naturellementdans ce groupe. De par sesfonctions passées et présentes,il contribue à un rayonnementexceptionnel de toute larégion romande. Discret maistrès engagé dans ce qu’il croit,travailleur acharné maissachant aussi jouir de la viedrPrésident du conseil de laFondation Leenaards, 69 ans.Directricedu siègede KPMG,Lausanne,43 ans.et des bons moments,extrêmement exigeantet rigoureux avant tout aveclui-même mais aussi auniveau des projets qu’ildéfend avec ardeur, et pardessustout homme hautementapprécié pour sesgrandes qualités humaineset son sens de l’amitié,Michel Pierre Glauser peutêtre qualifié de personneexceptionnelle. Originairede Montreux, il acquiertsa formation médicaleà Lausanne, à Hambourg età Berlin. Il effectue de nombreuxstages en Suisse puisaux Etats-Unis, notammentà Yale et à San Diego. C’est làqu’il s’oriente vers sa spécialisation,les maladies infectieuses.Revenu en Suisse,il connaîtra un cursus prestigieux,l’amenant à diverspostes à hautes responsabilitésau CHUV et à la Faculté demédecine de l’Université deLausanne. Il sera égalementtrès actif au sein du Fondsnational suisse de la recherchescientifique et même élupar le Conseil fédéral au postede président de la Commissionfédérale de contrôlede la recherche sur le sida.Il deviendra dès lors uneréférence mondiale dansla lutte contre les maladiesinfectieuses telles que le sida,le SRAS, la grippe aviaireou même la listeria. Depuis2004, Michel Pierre Glauserpréside avec brio le conseilde la Fondation Leenaards,contribuant ainsi à un largesoutien de la science, de laculture et du domaine socialdans les cantons de Vaudet de Genève.√L’Hebdo 7 mai 2009Johann BesseUeli LeuenbergerLe Vert métalloLe Genevois ne se passionne nipour l’écologie, ni pour les longsdébats idéologiques. Pourtant,Ueli Leuenberger préside les Vertssuisses depuis un an. Car Ulrich(son vrai prénom) est d’abordun syndicaliste altermondialiste.Entré au PS à 16 ans, sa conversionà l’écologie s’est faite par accident,dans les années 70, durant les neufannées pendant lesquelles il étaitouvrier à l’Usine genevoise dedégrossissage d’or. Un «travaildégueulasse», dit-il, qui consistaità récupérer le précieux métal surtoute sorte de bijoux ou d’objetsen les trempant dans un bainà base d’acide nitrique et d’acidechlorhydrique. Elu déléguésyndical (tendance maoïste),il a obtenu la création d’unecommission d’hygiène et deConseiller national (GE), président des Verts suisses, 57 ans.7 mai 2009 L’Hebdosécurité dans l’entreprise.De l’écologie du travail, UeliLeuenberger est passé à l’écologietout court, parce que les acides,le chlore et le cyanure de potassiumétaient non seulementdévastateurs pour la santé desouvriers, ils étaient aussi rejetésdans le Rhône. Puis Ueli Leuenbergers’est formé pour devenirtravailleur social, est devenusyndicaliste SIT et a finalement étéélu conseiller national, en 2003.Grâce à ses talents de rassembleuret son bilinguisme, lui, l’apprenticuisinier autodidacte, a su maintenirdepuis un an une certainecohésion dans un parti avant toutcomposé d’individualistes intellos.Et il a mis entre parenthèses le faitque jusque-là, il était le Vert le plusà gauche du parti.√Titus PlattnerFred Merz rezoAbbé de Saint-Maurice, 70 ans.M gr Joseph RoduitLe partage fraternelEdgar Fasel expert en communication FBL Cabinet ConseilsCe fils d’un arboriculteur qui pensait faire de lui unavocat prêt à défendre les intérêts des agriculteursvalaisans, souhaitait devenir assistant social. En 1960,à l’âge de 21 ans, il fait un essai à l’Abbaye de Saint-Maurice, essai concluant puisqu’il y est encore! Aprèssa théologie à Fribourg et à Rome, il vit sa pastoraledans la vallée de Bagnes, dont il va garder des expressionsde sagesse. Tel ce balayeur de rue qui lui disait àl’oreille, lors d’un discours qui durait: «Il parlebeaucoup trop pour avoir raison!» Durant dix ansprieur de l’Abbaye qui va fêter en 2015 ses 1500 ansd’existence ininterrompue, M gr Joseph Roduit en devintl’abbé en 1999, succédant à M gr Salina. Reconnaissantd’avoir reçu de sa famille un capital affectif qui luirapporte des intérêts tout au long de sa vie, il estcofondateur de la Maison de la famille, une institutionqui veut former les personnes aux valeurs familiales.Dans un monde où chaque matin on vous sert toutchaud des nouvelles fraîches, il préfère le silence dulivre aux bruits des médias. Il sait que dans la forêtl’arbre qui craque fait beaucoup plus de bruit que toutela forêt qui pousse. Sans dénier au journaliste le droitde répercuter les craquements de la société,il préfère, lui, écouter les silences de la sève humainequi fait grandir les personnes. Attentif au déséquilibremondial, il aime cette phrase de Jean Paul II: «Il esttemps de passer d’une aumône humiliante à un partagefraternel.» Une foi active, une espérance fondamentalelui permettent de vivre au quotidien son attention toutechrétienne aux personnes.√drles leaders


76∑forumdes100Espoirset éminencesgrisesLes talents prometteursou méconnusAda MarraConvictions solidesles espoirs et les éminences grisesFemme, romande et socialiste, Ada Marra est triplement minoritaireau Conseil national, où elle siège depuis le 21 octobre 2007.L’image que certains hommes politiques donnent d’elle dans lesmédias («fraîche», «charmante») ne doit pas faire oublier sapugnacité. Présidente de l’Association Lire et écrire Suisse romande,elle s’est opposée, avec d’autres, à l’UDC qui souhaitait supprimerla possibilité, pour la Confédération, de prendre des mesuresdestinées à combattre l’illettrisme, soit l’article 13 de la nouvelle loisur l’encouragement à la culture.Avec d’autres parlementaires, comme Antonio Hodgers (Verts/GE)ou Hugues Hiltpold (PLR/GE), Ada Marra, qui siège depuis peuau comité du groupe socialiste du Conseil national, met l’accent surles mesures permettant l’intégration des étrangers, «un domainedans lequel la Suisse romande est une locomotive dans notre pays»,souligne cette fille d’immigrés italiens. En juin 2008, elle a lancéune initiative parlementaire pour que les étrangers de la 3 e générationobtiennent la naturalisation sur demande. «Un texte auquelpersonne ne croyait, et qui a été accepté par les commissionsconcernées des deux Chambres», note la conseillère nationale,qui se prépare à défendre son idée devant le plénum, puis devantle peuple.A l’avenir, Ada Marra, qui siège au praesidium de Caritas Suisse,souhaite «faire émerger» la question des working poors.√ david springConseillèrenationale(PS/VD),36 ans .Illustration Originale Roger Pfundles espoirs et les éminences grises


78∑forumdes100forumdes100∑79les espoirs et les éminences grisesHéloïse MaretDirectrice de Pacte, 46 ans.Thabo SefoloshaCelui qui amène la joieThabo Sefolosha est un phénomène. A 25 ans,le Veveysan fait désormais partie des joueursconfirmés de NBA. Transféré en février desChicago Bulls – le club de Michael Jordan −à l'Oklahoma City Thunder, le joueur le plusconnu du basket suisse y a acquis du tempsde jeu. Un aboutissement pour cet enfantde la Riviera qui a découvert le basket avec sonfrère, Kgomotso, à Blonay, au milieu des annéesnonante. Son père, Patrick, était un musiciensud-africain. Sa mère a passé son enfanceà La Tour-de-Peilz. Une double origine sourced’ouverture d’esprit qui lui a probablementpermis de s’adapter à chaque étape de sacarrière. De ses débuts pros à Vevey Riviera(LNA, 16 ans) aux Chicago Bulls (NBA, 22 ans)après avoir été drafté en 2006, en passant parChalon-sur-Saône (France, Pro A) qu’il rejointà 18 ans et Angelico Biella, club italien depremière division (21 ans), cet amateur demusique a su s’accrocher pour s’imposer.Un exemple de détermination pour beaucoupd’enfants qui ont la possibilité de le croiser dansles camps «Thabo» qui se déroulent en juilletà Blonay. Sur les lieux mêmes où le prodige aenfilé ses premiers paniers. Histoire de partagerune passion et de faire honneur à son prénom.En dialecte sotho, langage parlé dans le paysoù ses parents se sont mariés, Thabo signifie«celui qui amène la joie».√patrick OberliFrançoise PironLe potentiel des femmesC’est l’histoire d’une petite Lausannoise quijoue plus au Lego qu’à la poupée et qui estchoquée qu’à l’école, les garçons construisentun planeur alors qu’elle doit tricoter uneécharpe. Très vite, elle se tourne vers desétudes scientifiques, devient ingénieur engénie civil et côtoie le monde des chantiersdurant cinq ans. Tout va bien. Jusqu’à ce qu’ellerevienne de son premier congé maternité. Sesdeux patrons la convoquent et lui expliquentqu’elle n’est pas faite pour ce métier. «C’est cejour-là que je suis devenue féministe.» Aprèsune période de chômage – avec charge defamille - elle retrouve du travail à l’Officefédéral de l’environnement, puis à l’<strong>EPFL</strong> oùBasketteur à l'Oklahoma City Thunder, 25 ans.elle est appelée à créer le premier postede déléguée à l’égalité. Il faut dire qu’elleen a donné des conférences pour alerter lesfemmes exerçant des métiers masculins quine prévoient pas de congé maternité. Ellequitte ce poste en 2002. Entre temps, elle amis deux autres enfants au monde. C’est alorsque Christiane Langenberger la contacte pourlui confier les rênes de Pacte. D’une associationféminine bénévole, Pacte devient une petiteentreprise qui emploie quatre femmes. Sonbut? Développer la carrière des femmes dansl’économie. Son slogan? Des paroles aux actes.«Je suis un ingénieur et j’aime construire. Audébut, personne ne me croyait lorsque j’ai ditque nous allions payer des salaires. Nousavions 10 000 francs dans la caisse, aujourd’huinous en sommes à 510 000 francs de chiffred’affaires. Nous faisons preuve d’un véritableesprit d’entreprise».√sabine piroltL’Hebdo 7 mai 2009Christophe Chammartin RezoLuciede PalmaLe goûtdes coursesLa Lausannoise d’originetchèque l’avoue sans faussemodestie: le succès de son siteinternet de planificationdes menus – suivantle nombre d’adultes, d’enfants,la difficulté, la durée et lebudget – l’étonne tous les jours.«En mai 2006, lorsque j’aidémarré avec mon mari, jem’étais fixé un objectif jusqu’àla fin de l’année: 500 inscriptions.En un jour, après uneémission sur Couleur 3, nous enavons eu 600.» Des milliersd’estomacs comblés plus tard,le site compte 40 000 «chefs»,dont 55% de Français. Mère detrois enfants – 9, 7 et 3 ans –cette économiste de formationtravaille surtout le soir et lanuit. C’est elle qui s’occupede tout le contenu du site.La journée, elle gère lestéléphones et les e-mails,ce qui lui laisse le temps de seconsacrer à sa famille. Enfantset mari testent d’ailleursbeaucoup des menus qu’ellepropose. Celle qui organisaitles expositions chez Logitechet qui, plus tard, était responsablede la gestion des barschez Métrociné s’en donnedonc à cœur joie, questionplaisirs de la table. Et commeles courses et la cuisine ne sontAndré SimonazziLa nouvelle voix du Conseil fédéralpas qu’une histoire de femmes,elle vient de lancer uneapplication iPhone pourKoocook qui sera disponibledans quelques jours.«C’est une démarchetestostérone, une façond’encourager les hommesà faire les courses. C’estLe grand retour d’un Romand à la Chancellerie fédérale. Le Valaisan AndréSimonazzi a succédé à Oswald Sigg au poste de porte-parole du Conseil fédéral.Ancien journaliste formé au Nouvelliste, ce violoniste et vététiste passionnés’applique à éviter toute fausse note et tout dérapage incontrôlé dans lacommu-nication. Sa devise: des faits et de la transparence.Ni plus: «Un porte-parole n’a pas à orchestrer de campagnes d’imagepour son chef.» Ni moins: «Pas question de cultiver une vision paranoïaquedu journaliste et de faire de la rétention d’information.» Envers la presse,André Simonazzi se montre courtois, mais toujours distant. En tant que responsablejusqu’à présent de la communication du conseiller fédéral Moritz Leuenberger,il jure n’être jamais tombé dans le jeu des fuites habilement distillées auxjournalistes. «Les indiscrétions donnent au Conseil fédéral l’image d’un collègedivisé. A la fin, tous ses membres s’en trouvent discrédités».√Michel Guillaume7 mai 2009 L’Hebdotellement plus hype qu’une listede commissions sur un boutde papier...» Lucie de Palman’oublie pas les enfants,puisqu’elle vient de publier unlivre – Corsaires & casseroles –à leur intention. De quoi formerles papilles des futurs«chefs»…√Sabine PiroltVice-chancelier de la Confédération, 41 ans.Fondatricede Koocook,43 ans.drdaniel Rihs Pixsilles espoirs et les éminences grises


80∑forumdes100forumdes100∑81les espoirs et les éminences grisesalessandro della valle keystoneMarc CominaStratègede la communicationJacqueline de quattro conseillère d’État (PLR/VD)Ne vous méprenez pas: sous son airavenant, son costume bien coupé, sesbelles cravates italiennes se cache unentrepreneur à l’efficacité redoutable.Après cinq années d’expérience journalistique,dont deux à la tête de la rubriquepolitique du Temps, Marc Comina achoisi la communication, qu’il a pratiquéeen indépendant durant deux ans,avant d’entrer, en 2008, dans le capitalde la plus grande agence de relationspubliques de Suisse, Farner Consulting.Son credo: développer une activitécommerciale nationale, avec un fortancrage régional.Sa vision: que la Suisse réussisse sonmélange des genres avec des Romandscapables d’occuper les plus hautesConseiller national (PS/BE), 47 ans.responsabilités à Berne et à Zurich.Pourtant, Marc Comina n’est pas dugenre rouleau compresseur sans étatsd’âme. Ce féministe engagé, qui rouledepuis dix ans avec Mobility, se bat pourune nouvelle droite moderne et progressiste.Valaisan par son père et Italien parsa mère, il aime sa région – il a grandià Montreux – mais apprécie tout autantle dépaysement. Durant huit annéesd’affilée, entre 1989 et 1997, il a vécuà l’étranger.Marc Comina a un penchant pourl’analyse et la réflexion. Il est l’auteurd’une thèse de doctorat en littératurefrançaise, d’un livre Pouvoirs et intriguesau Palais fédéral: les cinquante derniersjours de Ruth Metzler, et de nombreuxrapports d’expertise politique etéconomique. Mais ce qui le motivepar-dessus tout, c’est le débat et l’action.Intelligent, intègre, doué d’un sensinné de la stratégie, Marc Cominaest surtout un ami sur lequel on peutcompter. Il était temps de lui rendrecet hommage.√Partner, Farner Consulting SA, directeurpour la Suisse romande, 44 ans.Ricardo LumengoPremier Noir du ParlementL’élection de ce socialiste biennois a constitué unepremière sous la Coupole fédérale. Ricardo Lumengo est lepremier Noir à siéger au Conseil national. Les médias n’ontpas manqué de braquer leurs projecteurs sur la trajectoirefulgurante de cet ancien requérant d’asile angolais devenuparlementaire helvétique, une transition douloureuseparfois. Certains milieux n’acceptent pas qu’un ancienréfugié puisse désormais critiquer son pays d’accueil etréformer ses lois. Le 1 er mai 2008, quelques énergumèneslui lancent des bananes à l’issue de son discours à Langenthal(BE). Ricardo Lumengo sourit: «C’est du passé. Dansl’ensemble, je suis perçu comme un parlementaire à partentière», se réjouit-il. En tant que membre et même porteparolefrancophone de la Commission de sécurité, il espèrecontribuer à moderniser l’armée en la professionnalisant.Il vit dans ce constant paradoxe: il aimerait que les autresoublient ses origines, mais lui ne le peut pas. «J’ai vécutoute ma jeunesse dans un pays en pleine guerre civile.Il est normal que je m’engage pour que la Suisse devienneplus active en matière de promotion de la paix en Afrique.»Et, lorsque le ministre des Finances, Hans-Rudolf Merz,songe à étendre l’accord sur la fiscalité de l’épargneaux Etats-Unis, il lui rappelle qu’il pourrait aussi le faireen Afrique.√Michel GuillaumeL’Hebdo 7 mai 2009Chris BlaserdrBaptiste HurniAppliquer ses idéesComment fait-il pour tout mener de front?Baptiste Hurni, réélu au Grand Conseilneuchâtelois le 5 avril dernier, est égalementsecrétaire de la Fédération desétudiants neuchâtelois (FEN). Parallèlementà ses études de master en histoirecontemporaine, il préside le conseild’administration de Cité Al’FEN.Cette société gère quatre immeublesen ville de Neuchâtel, dont la Tourdes Cadolles, en cours de rénovation.A but non lucratif, pilotée par des étudiants,l’entreprise s’attaque au problème aigudu logement à un loyer correct pour lesjeunes en formation. Baptiste Hurni ne s’encache pas: Cité Al’FEN souhaite s’étendredans d’autres villes, comme Genève etLausanne. Parmi les autres pistes: acheterdes biens immobiliers pour développerla colocation estudiantine. Toujoursorienté vers le concret, le nouveau secrétairede la FEN va développer un systèmepermanent de bourse aux livres, afin queles ouvrages nécessaires aux cours dontcertains n’ont plus besoin puissent êtrerevendus à d’autres, à bon prix. Dansle cadre de son mandat, le jeune députéplace la «gestion politique de la crise» ausommet de la pile. Au-delà de son canton,Baptiste Hurni rêve que ses habitantsconsidèrent la Suisse romande commeune agglomération, mais cela implique«du travail» concernant «les transports etl’ouverture d’esprit». Enfin, créer un seulgrand canton de l’arc jurassien, de Sainte-Croix à Bienne en passant par le Jura,serait «le grand projet politique pourla Suisse romande».√ david spring7 mai 2009 L’HebdoDéputésocialiste auGrand Conseilneuchâtelois,secrétaire dela Fédérationdes étudiantsneuchâtelois(FEN), 23 ans.Directriced’Equiterre,conseillèrecommunale(Verte),Lausanne,40 ans.Natacha LitzistorfUne nature si urbaineSa passion première, c’estle territoire et son aménagement.Elle n’y est pasvenue par la filière desarchitectes, mais par lascience politique, poursuiviejusqu’à un certificat enpolitique et droit communautairede l’environnement,à l’Université deLouvain, en Belgique.Natacha Litzistorf est decette génération d’écolospragmatiques qui, pourchanger le monde, trouventleur place dans les institutions.Depuis 2001, elledirige Equiterre, ONG quiencourage les collectivitésà entreprendre des actionsconformes au développementdurable. Au programme:protection del’environnement, bien sûr,mais aussi efficacitééconomique et justicesociale. Il y a six ansseulement, NatachaLitzistorf s’est lancée enpolitique, qu’elle pratiqueavec la tête et les tripes.Ce qui lui donne un côté«fleur bleue carnivore». Lavoilà déjà cheffe du groupedes Verts au Parlementlausannois. Un début.Car elle dispose déjà d’uneenvergure fédérale grâceau réseau qu’elle a su seconstituer, au cœur duquelon retrouve Pierre-AlainRumley, l’ex-chef del’aménagement duterritoire fédéral. Ainsisiège-t-elle dans descommissions extraparlementairesinfluentes,comme le Fonds suissepour le paysage, le Conseilde l’organisation duterritoire ou l’Associationinternationale pour lapromotion de la santé etdu développement durable(émanation de l’OMS).S’il le fallait, la lignede Natacha Litzistorftiendrait en une formule:moins de ville dansla nature et davantagede nature dans la ville.Un programme d’agglomération,en quelquesorte.√Daniel Audétatdrles espoirs et les éminences grises


84∑forumdes100forumdes100∑85Louise KasserUne jeune pousse vertedéjà très engagéeMathieu FleuryLe premier homme à la têtedes consommateursmonika dusong présidente de la frcDéputée Verteà la Constituantegenevoise,24 ans.drPhilippe Nantermod Vice-président des jeuneslibéraux-radicaux suissesLa coqueluche du gratin politique genevois n’a mêmepas 24 ans. Louise Kasser est devenue, le 19 octobredernier, la benjamine et première présidente de latoute fraîche Assemblée constituante genevoise.Louise est un pur produit des parlements de jeunes:elle préside celui de la Ville de Genève à 13 ans déjà,avant de s’engager pour le droit de vote et d’éligibilitédes étrangers. Un peu touche-à-tout, elle a mêmeété pendant des années la figure de proue romandedes jeunes du NOMES et s’est fortement mobiliséepour les différents scrutins en matière européenne.Professionnellement, Louise Kasser est cheffe deprojet au Conseil suisse des activités de jeunesse(CSAJ), ce qui l’amène à vivre entre Berne et Genève.Sa voiture, un abonnement général, son QG, l’Intercitydeux étages, ses atouts, une parfaite maîtrise del’allemand et du suisse allemand.Ses bonnes relations avec les jeunes politiciensde tous les partis et son tempérament bon vivantfont de Louise une jeune femme qui ne connaît pasles clivages partisans. Sa mission sur terre: devenirla première eurodéputée Verte de Suisse.Tout un programme.√Secrétaire général de la Fédération romande des consommateurs, 37 ans.Sabine PapilloudSéduite par un parcours riche et atypique, la Fédérationromande des consommateurs (FRC) a choisi de mettre pourla première fois un homme à la tête de son secrétariat général.En soi, on pourrait trouver ce choix exotique. Comment donc,la consommation n’est plus l’affaire des femmes? Eh bien non,la consommation est l’affaire de tout le monde; c’est mêmeencore le seul pan économique qui fait barrage à la criseactuelle. Et Mathieu Fleury dispose de toutes les qualitésnécessaires pour incarner le débat de société qui s’articuleautour de la consommation. Ce charismatique avocatde 37 ans, formé aussi comme médiateur et dans la conduited’associations, père de deux enfants, est très rapidementdevenu incontournable comme interlocuteur et expert,omniprésent dans les médias. Il personnifie aujourd’huila lutte de la FRC pour un pouvoir d’achat renforcé, pourune consommation responsable et éthique et un marchéoù les acteurs se respectent.Son enthousiasme et sa créativité insufflent un nouvel élanà une organisation qui fête son jubilé cette année – et qui n’apas pris une ride. Parce qu’il est persuadé, à juste titre, que laconsommation doit faire son grand retour au cœur du débatpublic. Nul doute que les consommateurs ont des besoins accrusen termes de défense et de protection pendant cette périoded’incertitudes et de crise économique. Avec «MonsieurConsommation», ils sont entre de bonnes mains.√les espoirs et les éminences grisesStéphane BerdatUn défricheur pour le Jurabrigitte Bachelarddirectrice générale de la haute École ARC«Ils ne savaient pas que c’était impossible,alors, ils l’ont fait», cette citation deMark Twain résume assez bien commentStéphane Berdat développe et conçoitson action. Géographe de formation, il aconduit des projets d’envergure où la notionde territoire et de leur dépassement esttoujours présente. Il est un de ceux qui ont«fait» le HC Ajoie. Et son parcours sportifest emblématique de l’ambition qu’ilnourrit pour sa région.Mais c’est surtout en tant que chef de projetpour la participation du canton du Jura àExpo.02 qu’il s’est révélé. Promouvoir uneimage positive et moderne du Jura parl’ouverture culturelle fut le moteur de sonChef du Service de la coopérationdu canton du Jura, 50 ans.Jacques Bélataction. La journée cantonale du Juraà Expo.02 en fut l’illustration parfaite.Le Jura, petit canton et zone frontalière,ne devra son développement que dansle dépassement de son fatum de «boutdu monde». Stéphane Berdat s’emploieà dépasser les frontières en animantde nombreux réseaux de coopération.Pour lui, l’avenir de sa région se dessineavec la future liaison TGV Rhin-Rhône qui,dès 2012, fera de sa ville de Porrentruyla ville suisse la plus proche de Paris.L’action du Service de la coopération qu’ildirige concerne aussi des territoires pluslointains, le Québec, la Chine, le Camerounou la Roumanie. Dans ce dernier pays, il acréé un institut multimédia à un momentoù personne n’imaginait que la Roumanieintégrerait si tôt l’Union européenne etserait évaluée parmi les pays au plus fortpotentiel de développement. Serait-ce peudire que Stéphane Berdat a un espritvisionnaire?√L’Hebdo 7 mai 2009Solange PetersUn dilemme humanisteElle a ça dans le sang, et peut-être même dans les gènes. Une fusion de médecine etpolitique. Comme ses parents, socialistes passionnés, tous deux passés par le GrandConseil vaudois. Sa mère, Lise, est aussi médecin et Georges, son père décédé, étaitprofesseur en pharmacologie. Cheffe de clinique au CHUV, cheffe du groupe socialisteau Parlement communal de Lausanne, leur fille Solange est fortement pressentiepour devenir syndique à la place de Daniel Brélaz. Dans quelques années, si elleentre à l’exécutif municipal en 2011… L’hypothèse de cette ascension fulgurantevient tout naturellement, car il y a aussi chez Solange Peters quelque chose d’YvetteJaggi, avec qui commença la domination des roses sur le chef-lieu vaudois. Lesmêmes convictions, pour la cause des femmes, pour la cause des villes, et une mêmefaçon réfléchie de les exprimer, avec une autorité personnelle sèche et sonnante.Reste le grand dilemme. Quel engagement choisir? Les soins, la recherche, l’enseignementau Centre du cancer, parmi les mieux notés sur le plan international et quidevrait encore se renforcer? Ou, donc, la voie municipale et tout ce qui s’en suivrait.Déjà, pour des raisons professionnelles, Solange Peters a renoncé au Conseil nationaloù elle aurait dû accéder en 2007 pour remplacer le Montreusien Pierre Salvi. Quoiqu’il en soit, ses parents lui ont appris que médecine et politique ne s’excluent pas,mais s’accommodent différemment selon les cycles de la vie. Donc deleur fille, dans tous les cas, on reparlera.√Daniel Audétat7 mai 2009 L’HebdoOncologue, conseillère communale (PS), 36 ans.David Prêtre Stratesles espoirs et les éminences grises


86∑ Forumdes100 Forumdes100 ∑87Icônes etaventuriersHommevolant,49 ans.Ceux dont le parcoursou les réalisationsimpressionnentYves RossyLibre comme l’oiseauLes icônes et les aventuriersQuel est le rêve d’Yves Rossy? La réponse n’est pas difficileà trouver: être un oiseau. Ce rêve, il l’a en partie réalisé en étantle premier homme à avoir traversé la Manche avec une aileà réaction fixée sur le dos: «C’est tellement beau, cette libertédans l’espace.» Les images de son exploit ont fait le tourde la planète, les demandes d’interviews ont afflué.Né à Neuchâtel, ce Vaudois d’adoption a été pilote militaireprofessionnel de 20 à 28 ans. Puis, il a continué de voyagerdans les airs comme pilote civil à Swissair, avant de devenircommandant de bord à Swiss. En congé sabbatique pourtrois ans, il travaille à améliorer ses ailes: «Celles que j’aiactuellement ne sont pas assez fiables. J’aimerais en construirede plus petites, plus légères et plus puissantes. Cela me permettrade partir dans la verticale, d’utiliser la troisième dimension.»Autre projet: l’automne venu, voler au-dessus du Grand Canyon.De belles images en perspective.√Sabine PiroltJean-Christophe Bott Keystone7 mai 2009 L’HebdoL’Hebdo 7 mai 2009


88∑ Forumdes100 Forumdes100 ∑89Les icônes et les aventuriersBlaise Kormann Rdb-IllustréBernard CrettazLa modernitéde la traditionPersonnalité phare, chaleureuse etattachante, Bernard Crettaz est l’hommequi, depuis quarante ans, travaille à fairele lien entre montagne et ville, passé etprésent, traditions et modernité, mortset vivants. Né en 1938 à Zinal, en Valais,c’est à Genève qu’il devient ethnosociologue.Ses recherches et publicationsportent sur les communautésrurales, le milieu carcéral, le passagedu rural à l’urbain, les religions populaires,les contes, légendes et mythespropres à la Suisse ancienne et moderne.Entre 1975 et 2003, il est conservateurau département Europe du Muséed’ethnographie de la ville de Genève.En 1982, il fonde en pionnier la Sociétéd’études thanatologiques de Suisseromande (SET), qui pousse au dialoguechercheurs et professionnels de la mort.Poussé par l’envie de remettre «la mortau milieu du village», il lance en 2004l’idée des «cafés mortels» qu’il animerégulièrement en Suisse. Longtempsmarié à l’anthropologue YvonnePreiswerk, décédée il y a dix ans,coauteur de plusieurs livres sur le Valaisou la mort, il a fait sienne cette phrasede Ramuz: «Creuse si profond danscette motte de terre que tu trouverasle centre du monde.» Engagé dans unemission de transmission qu’il incarneavec une force unique, passé maîtredans l’art de mettre en histoires notrequotidien, son dernier livre, Le curé,le promoteur, la vache, la femme et leprésident, trouve l’universel dans le vald’Anniviers.√Isabelle FalconnierSociologue, 71 ans.Pierre LandoltLe village planétaire du banquier paysanAdministrateurde Novartis etde Syngenta,associé de laBanque Landolt& C ie , Lausanne,61 ans.Sur ses terres, dans l’aride Nordeste brésilien, Pierre Landolt produit et commercialisenotamment des fromages, du miel, du riz rouge, des légumes et des fruits issus del’agriculture biodynamique bénéficiant du label Demeter. Il produit aussi du biodieselà partir d’huile de jatropha, un arbuste qui pousse sur des sols peu fertiles dansles pays tropicaux. Une heureuse alternative à la production de carburant fossile.C’est ce même Pierre Landolt, paysan écolo, qui met son costume-cravate pourparticiper aux conseils d’administration de Novartis ou de Syngenta, des sociétésqui ne sont pas vraiment renommées pour leurs produits biologiques. Pourtant,le président de la Fondation de famille Sandoz et principal associé de la Banque privéeLandolt & C ie n’est nullement atteint d’un grave trouble de la personnalité. Il estsimplement là où il doit être pour éveiller les consciences. Non par le prêchi-prêcha,mais par les actes. Eco-Carbone, l’une de ses dernières créations, explique aux Chinoiscomment gagner de l’argent en diminuant leurs émissions de gaz à effet de serre.En Suisse, dans le Pays-d’Enhaut, elle est impliquée dans un projet de valorisationdu domaine forestier et de l’énergie issue de la biomasse. A sa manière, Pierre Landoltcultive son village planétaire. √philippe Le BéL’Hebdo 7 mai 2009Pierre-Antoine Grisoni stratesPascal FrautschiAncienne conseillère fédérale (1993-2002), 69 ans.Ruth DreifussPremière entre toutesEn ce 9 décembre 1998, des milliers de femmes suisses se sont écriées:«Enfin!» De gauche comme de droite, leur cœur s’est réchauffé, surtoutchez celles, frigorifiées, qui patientaient sur la place Fédérale. Ce matin-là,la conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss devenait la première desleurs à présider le pays. Première présidente de la Confédération, maisaussi première femme socialiste et première personne de confession juiveà entrer au Conseil fédéral le 10 mars 1993. Une élection à la fonctionsuprême après un psychodrame – le camouflet infligé à Christiane Brunner– dont la Suisse avait alors peu l’habitude. Election ajournée, duel fratricideentre amies, rocambolesque changement de domicile. Et voilà la députée aulégislatif bernois et syndicaliste Ruth Dreifuss, née à Saint-Gall en 1940,élue représentante de Genève au Conseil fédéral. Neuf ans après, lorsqu’ellequitte Berne et son Département de l’intérieur, le bilan reste loin desespoirs suscités par son élection. Comme l’âge de la retraite des femmes,les primes maladie ont augmenté sous son ère. Et le refus de son projetd’assurance maternité par le peuple, en 1999, lui est resté en traversde la gorge. Alors? Sa retraite, celle qui demeure une autorité morale chezles camarades et une icône de référence pour nombre de femmes engagéesl’a voulue active, «citoyenne». Elle est notamment membre du comitédu Bateau, une association genevoise qui accueille les personnes endifficulté. Sa passion militante reste intacte.√Yves SteinerJean-François BergierHistorien des Alpes5 décembre 1996, Jean-François Bergier, alors professeurd’histoire à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, fêteses 65 ans. Mais pas sa retraite. Dix jours plus tard, leConseil fédéral le sollicite pour une tâche herculéenne:évaluer le rôle de la Suisse durant la Seconde Guerremondiale. Il accepte, par sens du service au pays, et la«Commission Bergier» naît. Les premiers rapportstombent dans les mois suivants, avant que 22 volumesne sortent de presse. Durant ces années, les critiques – dedroite comme de gauche, de Suisse ou d’ailleurs – fusent,même si rares sont ceux qui ont lu quelques-unesdes 11 000 pages rédigées par l’équipe du professeurBergier. Et dire que rien ne prédisposait cet historien,intègre et loyal, à subir le jeu des polémiques, à courirles interviews; bref, à servir de paratonnerre pourque son équipe, elle, œuvre en toute sérénité.Né en 1931, dans une famille de la bonne société lausannoise,libérale, intellectuelle, antiradicale, Jean-FrançoisBergier fait ses lettres dans la capitale vaudoise et poursuitsa formation à l’Ecole nationaledes chartes, à Paris. Il yrencontre son futur directeurde thèse, son mentor aussi:Fernand Braudel. En cestemps-là, Jean-FrançoisBergier s’enthousiasme pour laSuisse d’avant 1900. Pour cetteSuisse des montagnes, celledes Alpes et de ses habitants.Une passion qu’il a retrouvéeaujourd’hui et qui fait qu’il«continue à travailler, mêmesi c’est avec un peu moinsd’énergie que par le passé».Et médite sur un nouvelouvrage.√Yves SteinerHistorien, 78 ans.Janine Jousson


90∑Forumdes100drSarah MarquisDes kilomètres à pied,sur les routes du mondeAu premier abord, rien nedistingue Sarah Marquis d’uneautre jeune femme. Jeans, pullrose et veste blanche, longscheveux lisses et sourirejoyeux, la jeune femme est vive,sympathique et naturelle. Puisle regard s’arrête sur ses mains.Elles sont le seul indice d’unevie différente, au contact d’unenature rude et des éléments.«Lors de mes périples, j’ail’impression que mes mainsgrandissent. Elles deviennentpuissantes.» Ses périples?Ils ont commencé en 1989,à travers la Turquie où laJurassienne voyage à cheval,alors qu’elle n’a jamais faitd’équitation. Six ans plus tard,cette ancienne contrôleuse CFFmet le cap sur la Nouvelle-Zélande pour un premier voyageà la marche. En 1998, elleparcourt 1200 kilomètres en45 jours à travers l’Australie.Puis ce sera une marche de sixmois à travers les Etats-Unis,soit 4260 kilomètres. En 2002,elle met à nouveau le cap surl’Australie: elle parcourt 14 000kilomètres en quinze mois. Puisce sera neuf mois à travers lesAndes. Et elle ne s’ennuie jamaisen marchant? «Non! A aucunmoment je ne me demande ceque je fais là. Lorsque je suis enroute, ma relation à mon corpsest si forte. En même temps, j’aiAventurière,36 ans.l’impression de n’avoir jamaisfait autre chose que marcher.C’est magique.» Lors de sondernier voyage en terresaustraliennes, l’aventurièrea ramené D’Joe, un chien qu’ellea sauvé de la mort. Elle a écritleurs aventures dans un livrepour enfant qui vient de paraître.Dans deux ans, Sarah repartira:20 000 kilomètres du sud de laSibérie à l’Australie, en passantpar la Mongolie, la Chine, leNépal, le Laos et bien d’autrespays. «Ce sont juste les dixpremiers jours qui sont durs.»Si elle le dit…√sabine piroltLes icônes et les aventuriersJosef ZisyadisIcône de la révolteet du bon goûtMis à part celui de conseiller fédéralet quelque autre rôle subalterne, JosefZisyadis est passé depuis 1989 par tousles mandats politiques que l’on peutoccuper en Suisse: membre du Conseilcommunal de Lausanne, députéau Grand Conseil vaudois, conseillernational, conseiller d’Etat (22 mois),membre de la Constituante vaudoise.Le plus souvent, en cumulant deuxou trois de ces fonctions. Mais en 2011,Josef Z., le Zorro Rouge, quittera laConseiller national (PoP/VD), instigateurde La semaine du goût, 53 ans.Pierre-antoine Grisoni stratespolitique pour de bon. Il ne se représenterapas au Conseil national. Cependantil continuera à s’engager, autrement.Comme président de La semainedu goût, qui a lieu chaque année enseptembre et qui fêtera ses dix ans en2010. Ou en militant pour l’agriculturede proximité, à travers la vente directede paniers paysans au cœur de Lausanne.Et qui sait, si l’occasion se présente,peut-être Josef Zisyadis tentera-t-ilun coup similaire à celui d’Obwald, oùil s’était établi neuf semaines duranten 2006, pour faire plier le demi-cantonqui venait d’introduire un impôtdégressif? Ce bon vivant gréco-suisse,né à Istanbul, sait aussi bien agacerque surprendre.√Titus PlattnerL’Hebdo 7 mai 2009


94∑ Forumdes100 Forumdes100 ∑95Les bâtisseursLykke StjernswärdPhiline ReadPour aider les femmesà devenir entrepreneurAprès une carrière passée à Genève dans lagestion de fortune, Philine Read décide, dèsles premiers jours de sa retraite, d’aider lesfemmes qui envisagent de lancer leurentreprise à franchir le cap. Pour ce faire,elle fonde avec quelques amies le Club defemmes entrepreneurs (CFE), qui compteaujourd’hui plus de 80 membres en Suisseromande. «Les raisons qui poussent lesfemmes vers une activité indépendantesont souvent différentes de celles deshommes. Beaucoup se trouvent dans unetranche d’âge où il est difficile pour elles dejongler entre les enfants et les horairesPrésidente et cofondatrice du Club de femmesentrepreneurs, 68 ans.rigides de leur employeur... Diriger leurpropre entreprise leur donne la liberté dontelles ont besoin et leur évite bon nombre detensions.» Chaque premier lundi du mois,l’association propose une réunion avec desexperts, permettant aux participantes de seconstituer un réseau (www.femmesentrepreneurs.ch)et de se former à lagestion d’entreprise. Cette année, un cyclede quatre ateliers mettra plus particulièrementl’accent sur les conseils d’administration.Un secteur où les femmes, notammententrepreneurs, demeurent largement sousreprésentées.√williamTürlerJean-Jacques Gauer«Carpe diem» cinq étoilesLorsque l’on demandeà ce Vaudois d’adoptionla recette de sa réussite– en dix ans il a quadrupléle chiffre d’affaires duLausanne Palace −,modeste, il répond:«C’est une histoired’équipe. Je ne m’approprieabsolument pas ce succès.»Tony ArborinoCorrecteur du RhôneC’est à croire qu’il était prédestiné àoccuper ce poste. Fils d’un entrepreneur enmaçonnerie, Tony Arborino a passé «toutesa jeunesse sur des chantiers» et a étudiéle génie civil à l’<strong>EPFL</strong>. Son diplôme enpoche – primé par l’Etat de Vaud – le jeuneingénieur s’est spécialisé dans la gestiondes crues. La suite du parcours de TonyArborino coule donc de source. En 1999,le Service des routes et des cours d’eau duValais le nomme à la tête de la troisièmecorrection du Rhône. Le chantier du siècle.Il vise à aménager le cours et les berges duRhône, afin de protéger les habitants de laplaine et les biens des caprices du fleuve.Une trentaine d’années de travaux et uninvestissement de 2 milliards de francs.«Le chantier se fera par étapes. Nouscommençons le travail dans les secteursles plus menacés par la montée des eaux»,comme le secteur de Viège,où les travaux ont démarré au début del’année. A terme, le Rhône, «cet élémentfort de l’identité et du paysage valaisans»,selon le natif de Saxon, sera sécurisé surHôtelier,Lausanne,55 ans.Son point fort, alors?«Aucune idée. La seulechose que je peux dire, c’estque je ne me prends pastrop au sérieux.» A sesyeux, la qualité d’un bondirecteur est de resterhumain et à l’écoute de sesemployés. «Le bon Dieunous a donné deux oreillessébastien Féval le matinet une bouche pour cela...»Bon vivant – il adore lesvins blancs, le gigotd’agneau mais ne crachepas sur un cervelas grillé −il se dit peu discipliné ettrès gourmand. Né à Berne,le petit Jean-Jacques agrandi dans les décorsluxueux du Schweizerhof.Ses parents en étaientpropriétaires. Son pèremeurt lorsqu’il a 14 ans.C’est sa mère qui fera latransition jusqu’à ce qu’ilcodirige l’affaire familialedurant dix-sept ans, aprèsavoir suivi l’Ecole hôtelièrede Lausanne et s’être«cassé les dents à gaucheet à droite» dans divershôtels suisses où il a faitdes stages. Son rêve?«Je suis plutôt carpe diem.»Une philosophie qui luiréussit.√sabine Piroltles 120 kilomètres de son parcours.Lorsqu’on croise cet homme, à l’alluredécontractée et aux yeux rieurs, on adu mal à imaginer qu’il porte une telleresponsabilité sur les épaules. «Je suisentouré d’une équipe pluridisciplinaired’une douzaine de personnes», soulignet-il.La tâche est néanmoins complexe.Il faut «écouter, prendre les bonnesdécisions et agir vite», il faut aussi gérerà la fois les aspects techniques, stratégiqueset humains. «C’est cela quiconstitue la difficulté de mon travail,mais qui fait aussi tout son intérêt»,conclut-il.√Élisabeth gordonChef de projet de la 3 e correction du Rhône, 38 ans.L’Hebdo 7 mai 2009Janine JoussonAdministrateur de Pilet & Renaud SA, Genève, 51 ans.Yves WeinandLe génie du boisNicolas henchozdirecteur de l’<strong>EPFL</strong>+ECAL LABInterdisciplinaire, transdisciplinaire:ces mots résonnentsouvent comme la promessed’une nouvelle force d’innovation.Mais dans la réalité,rares sont les acteurs capablesde leur donner du senset des perspectives. YvesWeinand réussit pourtantà conjuguer compétenceset cultures de l’architectureet du génie civil avec uneaisance qui désamorce toutrepli disciplinaire. Le secret7 mai 2009 L’Hebdode cette réussite réside d’unepart dans sa formation quicumule un titre de l’Institutsupérieur d’architectureSaint-Luc à Liège et undiplôme en génie civil del’<strong>EPFL</strong>. Elle tient, d’autre part,à une relation permanenteet fertile entre son travailacadémique et sa pratiquede constructeur. Cette hyperactivitése dissimule sousune joviale timidité, en quêtepermanente d’idées. La plusgrande force d’Yves Weinand?Peut-être celle de transcendercette agitation intérieure pourexprimer des projets d’unegrande sérénité, comme laChapelle des diaconesses deSaint-Loup. Et d’animer aussiIllustration Originale Roger PfundStéphaneBarbier-MuellerLe régisseur qui marcheà l’instinctUn régisseur qui investit dans une télévisionlocale tout en administrant des firmes financières,s’intéressant à l’horlogerie, plaçant de l’argentdans une société qui commercialise des widgets,ou encore dans une autre qui développedes cabinets dentaires, c’est peu banal. Il est commeça, Stéphane Barbier-Mueller. «Je fonctionneau feeling, et je suis un esprit curieux.»Second fils du collectionneur et régisseurJean-Paul Barbier-Mueller, il se fait définitivementun prénom quand il s’allie en 2005 à l’éditeurfrançais Philippe Hersant: les deux hommes separtagent 48% du capital de Léman Bleu, en yinjectant 1,2 million de francs pour prendre quasile contrôle de Léman Bleu. En novembre 2008,il reçoit par surprise une concession pour sa radiolocale Buzz FM, au détriment de One FM.Bon prince, il cède ses droits à sa grande sœur.Les Genevois applaudissent à ce geste élégant.Elégance? Tiré à quatre épingles, le Genevois arboreune boucle à son oreille. C’est un détail, mais àGenève, où l’image que l’on donne de soi a sonimportance, ce détail compte. Explication duprincipal intéressé: «J’ai définitivement adopté cebijou à la demande de mes filles!»√Roland Rossierune équipe avec de nombreuxtalents, à l’exemple de Hans-Ulrich Burri, qui a apporté descontributions décisives à lafameuse chapelle. Peut-êtreaurait-il fallu parler ici plusvite du bois, puisqu’il s’agit dumatériau dont Yves Weinanda fait son terrain d’exploration.Les travaux du Laboratoirede construction en boisqu’il dirige démontrent eneffet un formidable potentiel,tant en termes d’architectureque de structure. Mais forceest de constater que ceprofesseur de l’<strong>EPFL</strong> auraitcertainement exprimé sontalent avec autant de pertinencesi le hasard l’avait guidésur un autre matériau.√Professeur <strong>EPFL</strong> en charge du Laboratoirede construction en bois, 46 ans.epflLes bâtisseurs


96∑Forumdes100Avocatespécialistedu droit dela famille,50 ans.drAnne ReiserRéconciliatricedes genresElle prétend n’avoir fait aucunchoix de vie en fonction de son sexe.On croit sur parole cet ouragande femme, qui vous assaille d’unflot de paroles directes et sonores.Si Anne Reiser avait pensé fairecarrière dans la banque privée,elle y a renoncé: «Impossible dedevenir associée avec mon caractère!»Tant mieux pour les familles,la dame a mis sa fougue au servicede la pacification des ménages.Spécialiste du droit de la famille,l’avocate genevoise incarne lepostféminisme: «Les hommeset les femmes sont les uns et lesautres discriminés, constate-t-elle.Dans certaines situations, c’estpolitiquement incorrect d’être unhomme. A leur place, jamais je nesupporterais qu’on me dise depayer la pension alimentaire pourles enfants et de me taire: c’estimportant d’être reconnu danssa contribution.» Dans la guerredes sexes qu’enclenchent lesséparations, elle bataille pourfaire reconnaître la complémentaritédes parents, notammentgrâce à l’autorité partagée d’office.Une notion qui fait son chemin,vu la montée des associationsdéfendant les droits des pères.Prochain combat? Le mariage àdurée déterminée. «L’union actuellea été inventée à une époqueoù l’on avait le bon goût de mourirà 50 ans», ironise Anne Reiser.L’avocate planche sur un contratde trois à cinq ans, renouvelable.«Les couples seraient plussécurisés par la courte duréeque par l’illusion d’une fausseéternité.» Une façon de concubineren bonne intelligence et deprendre soin d’une union jamaisacquise.√Tasha RumleyLes bâtisseursJean-Marc ProbstLe garage des chantiers«Nous sommes une sorte de garage. Maisnous vendons des machines de chantier.Dans notre métier, la notion de luxen’existe pas. Cependant, s’il fallait donnerune comparaison, nous serions plutôtMaserati ou Mercedes. L’avantage dansnotre secteur est que les clients sontcaptifs. Ils ont besoin de nous pourl’entretien.» Jean-Marc Probst, propriétairedu groupe Probst Group Holding, estun homme ordré, aux idées et au discoursclairs. Dans son bureau de Crissier, rien nedépasse et tout est à portée de main.Ses activités se partagent entre Lausanne,Lyss et la France. «Depuis que j’ai reprisl’entreprise de mon père, nous n’avonscessé de grandir», explique l’ancien éluradical au Conseil communal de Lausanneet député au Grand Conseil vaudois.La crise, ce père de trois garçons la ressentcomme tout le monde, sans toutefoisdramatiser. «Durant les années folles, nostaux de croissance paraissaient ridiculesen regard d’autres secteurs. Aujourd’hui,nous sommes plus solides.» Une stabilitéqui vaut également pour la gestion deson personnel (157 collaborateurs pourun chiffre d’affaires de 138 millionsde francs): «J’ai un principe: le respect.Le collaborateur est la clé de voûte de laréussite. Si le travail est bon, le client serasatisfait, tout comme le fournisseur et,finalement, l’actionnaire. C’est notammentpour avoir placé ce dernier en tête de leurspréoccupations que beaucoup d’entreprisesconnaissent des difficultés.»Aujourd’hui, au cœur de la crise, le Vaudoisentend bien relever le défi qui consisteà la traverser sans se séparer d’un seulde ses employés.Côté privé, Jean-Marc Probst avoue unepassion pour les voyages et l’image.Au côté des dépliants présentant foreusesou autres rouleaux compresseurs, sesalbums de photos occupent une placeprivilégiée. Péché mignon: l’Asie, quin’est pas seulement le continent de sonprincipal fournisseur, Hitachi, mais aussiet surtout un coin de terre qui l’a vu vivrede nombreuses aventures, en particulierpour le compte de l’émission TV La coursePrésident de Probst Group Holding, 53 ans.autour du monde au début des années 80.Une épopée qui, à l’époque, a faillil’amener à embrasser une carrièrede photoreporter. Le chantier de la vieen a décidé autrement. √Patrick OberliL’Hebdo 7 mai 2009Laurent crottet Le matin


98∑Forumdes100Forumdes100∑99Pascal VandenbergheLe livre conquérantAndré Schneider«Au cœur du monde»Les bâtisseursPierre-Antoine Grisoni StratesDirecteur de Payot Libraire, 50 ans.Jean-Marc DespondsLe rire gage de longévitéIl est la preuve vivante quel’amour de la culture, de lascène et des artistes accordelongévité, sagesse et humourà celui qui le pratique.Directeur du Théâtre deBeausobre depuis sa créationen 1986, fondateur-directeuren 1989 du festival Morgessous-Rire,Jean-MarcDesponds a fait en vingt ansdu premier un lieu attachantvoué à la culture populairede qualité via l’accueil desmeilleurs artistes du mondede la chanson et du théâtre,et du second l’un des rendezvousfrancophones incontournablesdans le domainede l’humour. Instituteurde formation, féru de poésieet de chant, animateursocioculturel en Afriqueet en Suisse, c’est en reprenantla direction du centre paroissiald’Ouchy (CPO) en 1976qu’il prend goût à l’organisationde spectacles, nouantdes rapports privilégiés avecdes Léo Ferré, Bashung ouEn cinq ans, le brillant directeur de Payot Libraire, intellectuel enthousiaste,atypique et efficace aux airs de dandy raffiné, a adopté la Suisse romande, quile lui rend bien. Arrivé en été 2004 de Paris, où il était directeur commercial auxéditions La Différence et Syros, pour prendre la suite de Claude Jaillon à la têtede l’entreprise vieille de 150 ans et forte de quelque 250 libraires répartis dansune dizaine de vitrines en Suisse romande, motivé par l’appétit de lecture desRomands, le natif d’Auxerre a fait de la plus grande librairie francophone deSuisse un lieu dynamique qui incarne sa vision du livre: «Certainement pas unproduit comme les autres, à la fois culturel et commercial − ces deux composantesne s’excluant pas.» Partenariats de toutes sortes avec les médias du pays,dont L’Hebdo, ouverture d’enseignes à Berne et à Zurich, rénovation de la plupartdes succursales, création de www.payot.ch, première librairie en ligne de Suisseromande, prise de position dans les débats sur le prix du livre, valorisation dumétier de libraire: le principal employeur de la branche en Suisse romande − dontles actionnaires sont depuis 1992 Hachette Distribution Service, filiale du groupeLagardère Média (65%), et Edipresse (34%) − se distingue par son dynamisme.Cette année encore, Pascal Vandenberghe inaugurera à Lausanne le premiermagasin Nature et Découvertes, l’enseigne française spécialisée dans leludo-éducatif écologique dont il a acheté la licence pour la Suisse.Potentiel: six magasins en Suisse romande.√Isabelle FalconnierMaurane. Dès lors, au côtéde son programmateurJean-Marc Genier, il se voit enpasseur entre les artistes et lepublic ainsi qu'en défenseurde la culture, dont le rôle,répète-t-il souvent, est«fondamental. Elle nousfait réfléchir, sauvegardeles sociétés et nous ouvresur l’avenir.» Le 21 e Festivald’humour et Salon du dessinde presse sera en juin sondernier: à la fin de l’année,Jean-Marc Desponds partà la retraite. Gros défipour la commune deMorges que de lui trouverun digne successeur.√iSabelle FalconnierDirecteurdu Théâtrede Beausobre,64 ans.L’Hebdo 7 mai 2009Stéphane RomeuChristian Brun KeystoneDirecteur général de la Loterie romande, 45 ans.Jean-Luc Moner-BanetSa LoRo ne connaît pas la criseS’il est une institutionqui fédère la Suisseromande, c’est sa loterie.Et Jean-Luc Moner-Baneten est son gourou depuisle 1 er janvier 2008.Passionné de moto,fasciné par les moinesde La Valsainte, ceFrançais d’origine,naturalisé Suisse,se démène pour permettreà la Loterie romande(LoRo) de garder uneplace prépondérante surle marché du jeu romand.Et ainsi, préserver unbénéfice imposant qui setransforme en source definancement essentielleà nombre de manifestationset institutions de cecoin de pays. Un objectifqui passe par l’organisa-7 mai 2009 L’Hebdotion de la résistance faceaux assauts des acteursde l’internet actifsdans les jeux d’argent,notamment les opérateursprivés offrant dessites de paris en ligneinstallés à l’étranger.Pour y parvenir, celuiqui siège égalementau comité directeurde la World LotteryAssociation comptesur l’initiative «Pour desjeux d’argent au servicedu bien commun».Largement soutenue parles milieux associatifs,elle a recueilli un succèsd’estime «qui donneraun signal fort». Celle-cisera déposée avant le22 octobre 2009. Maisaussi, la LoRo s’estengagée sur le terraindes jeux par l’internet.«Nous avons pris lesdevants en acquérantune plateforme attractiveen fin d’année dernière.Il s’agit de capter l’attentiondes 15-30 ans quise sentent beaucoupmoins concernés parles jeux traditionnels.»En attendant, le patronaffirme ne pas encoreconnaître la crise:«Peut-être qu’une misede 10 ou 20 francs est plusconséquente pour lesjoueurs. Mais l’attrait esttoujours fort, en particulieravec les gros gains offertspar l’Euro Millions.»Et dans la difficulté,il ne fait pas de malde rêver.√Patrick OberliXavier Comtesse directeur romandd’avenir suisseRencontrer André Schneider, c’estcomme avoir rendez-vous avec le monde,le monde qui compte… En charge dela direction opérationnelle des affairesdu World Economic Forum, l’hommeassume une double responsabilité:que cela marche et que le monde vienneà Davos. Alors, vous pensez bien, lerencontrer, cela devrait être palpitant.On a l’impression qu’il sait ou entenddes choses que l’on ignore.Cependant, l’homme est simple, directet transparent. A l’écouter il n’y auraitpas tant de grands secrets dans lagouvernance des affaires du monde,car en fait, ils cherchent tous…tout simplement!La crise étant aussi passée par là,la gouvernance apparaît plus faibleque jamais. André Schneider soutientpourtant la thèse de la globalisation quidevrait passer au-dessus des intérêtspurement nationaux et du repli sur soi.Il est convaincu qu’un large processusde type «multistakeholders» va émergerpour assumer ses responsabilités pourun monde à venir, encore largementà définir. Il y travaille en tous les cas,en mobilisant les énergies intellectuelles,économiques et sociales du mondeentier. Un beau programme pourun habitant de la Romandie placé au«cœur du monde».√Directeur opérationnel du World Economic Forum,50 ans.Alessandro della valle KeystoneLes bâtisseurs


100∑ Forumdes100 Forumdes100 ∑101Les bâtisseursNicoleSurchat VialLe cercledes urbanistesC’est un petit nom à consonancehumaine qu’elle aimebien: «Genève Agglo!» A laprochaine bonne occasion, ladésignation «Agglomérationfranco-valdo-genevoise» seraabandonnée. C’est en tout casce que souhaite Nicole SurchatVial, codirectrice depuis 2007de ce projet géant qui rassemble204 communes françaises,vaudoises et genevoises,désormais rassemblées pourdécloisonner un bassin de viedont la population approcherale million d’âmes en 2030.Les approches transversales etl’esprit d’équipe que privilégieDirectrice généralede l’aménagementdu territoire genevois,49 ans.Nicole Surchat ont favorisél’émergence de ce sentimentd’appartenance à un mêmeensemble urbain. Elle vientd’ailleurs de Rue, dans laGlâne, où elle a grandi avantde faire ses classes à Fribourg.Puis l’<strong>EPFL</strong>, architecture eturbanisme, un doctorat,recherche et enseignement…Et beaucoup de pratique,tantôt en indépendante, tantôtdans le service public. De 1999à 2005, elle a dirigé l’aménagementdu territoire vaudoiset a lancé le projet d’agglomérationlausannois. Avant de sedépayser en travaillant àMontbéliard et à la Réunion.Elle fait la liste de ses amitiésprofessionnelles: Pierre-AlainRumley, ex-chef de l’aménagementterritorial fédéral,Franz Eberhard, initiateur dela «méthode zurichoise»…Au total, un large cercle quirecompose la Suisse des villesBojana Vasiljevic MenoudL’élan de GenèveMais combien sont-elles, ces femmesqui mènent la reconstruction du bassinlémanique? Nombreuses en tout cas,aux plus hautes responsabilités, à Genèvecomme à Lausanne ou Renens. De la mêmeCheffe du projet d’agglomération franco-valdo-genevois, 51 ans.avec une même philosophie del’action. Alors, si géant quesoit le projet genevois, NicoleSurchat Vial tend vers un horizonplus vaste: la métropolegénération, elles ont travaillé ensemble àun moment ou à un autre. Avant de devenir,en 2007, directrice de l’aménagementdu territoire genevois, Bojana VasiljevicMenoud est passée pendant deux ans pardrlémanique, la fameuse «LakeGeneva Region». Mais il faudrapeut-être lui trouver unautre nom. «Pourquoi pas LemaniaCity?»√Daniel Audétatle service équivalent du canton de Vaud,sous les ordres de Nicole Surchat Vial.Qui, devenue responsable du projet«Genève Agglo» (lire ci-dessus), estdorénavant sa subordonnée, sans que celanuise à leur bonne entente. «Dans ma voléed’architectes, à Genève, la parité était déjàréalisée.» Une formation marquée par leprofesseur Bernardo Secchi, dispensateurd’une philosophie active de l’urbanisme:«Le projet amène à comprendre leterritoire en le transformant.» Dynamiquequi implique des processus participatifs.Renversement total par rapport auxdécennies précédentes. Après les règlementsde quartier, voici les plans depérimètre d’agglomération, auxquels sontassociés des bureaux de pointure européenne.Les enjeux de l’ensemble urbains’éclaircissent, les résistances s’amenuisent.Ça change tout. Au début des années2000, un potentiel de 200 à 300 logementspar an était dégagé par les plansd’affectation adoptés, contre 1500 à 2000désormais. C’est que Genève s’est décidéeà rebâtir en son centre, pour soulagersa périphérie avec qui elle se penseenfin comme un tout.√Daniel AudétatL’Hebdo 7 mai 2009drFlorian CellaAriane WidmerLa vigueur de l’OuestAu loin, il y a le souvenir de ses parents, à Sierre, où son père quitta la catholicitépour épouser sa mère protestante. Amour dissident et héroïque. Plus près, uneexpérience au Service vaudois de l’aménagement du territoire, avant de s’engagerdans l’épopée d’Expo.02. Aventure exaltante et nourricière, vécue comme unelibération et un accomplissement. A l’<strong>EPFL</strong>, à l’écoute du professeur Luigi Snozziet Bernard Huet, Ariane Widmer avait compris que l’architecture n’est pas une finen soi, mais un ouvrage inscrit dans le territoire. La passion de la Valaisanne est là,dans la dimension urbaine. Autour des Trois-Lacs, l’exposition nationale lui apprità maîtriser «le cycle de vie des grands projets: initier, concevoir, réaliser, exploiteret même déconstruire, quand il le faut...». Cycle de vie qu’Ariane Widmer a lancé,avec brio et beaucoup de modestie, dès novembre 2003 à la tête du projet pourle schéma directeur de l’Ouest lausannois. Une démarche qui a inspiré ensuitele projet de l’agglomération Lausanne-Morges. Cinq ans plus tard, la ville futureprend forme: chantiers du nouveau tram, des nouvelles lignes de bus, de lanouvelle gare de Renens, du nouveau quartier de Malley… Tous entrent en phasede réalisation, sous la conduite délicate mais vigoureuse d’Ariane Widmer,grande architecte de l’Ouest lausannois.√Daniel AudétatCheffe de projet pour le schéma directeur de l’Ouest lausannois, 49 ans.Hôtelier, FB Consulting & Managment, 42 ans.Fabrice BezençonLe consultant hôtelierqui montePatrick Delarive Président Du Groupe Delarive SAUne poignée de main franche et solide, unrire facile et clair. A s’en tenir à la formulede Talleyrand – «Méfiez vous de votrepremière impression, c’est généralementla bonne.» – Fabrice Bezençon imposeimmédiatement les trois valeurs quistructurent une vie de famille riche dequatre têtes blondes et sa vie professionnelle:franchise, aplomb et dynamisme.Le sourire systématiquement bienveillantdes employés des hôtels et des restaurantsqu’il a repris – comme le Domainedu Signal à Chexbres, remonté commele château d’Ouchy (avant la reprisepar le Lausanne-Palace) ou qu’il a lancéscomme le Chalet Royalp à Villarssur-Ollonet le Novinky Country Clubà Moscou – montre que ses valeursinspirent. Dans le bureau de l’entreprisequ’il a créée, FB Consulting & Managment,on découvre aussi de la rigueuret une méthode rodée depuis l’Ecolehôtelière de Genève, en passant par leSAWI, le groupe Mövenpick et le Muséeolympique. A 42 ans, il vient de mettreson caractère et son expérience au servicedes hôtels «verts» Whitepod Concepten Valais en commençant son entréeau conseil d’administration et par lacommande d’un audit environnemental àl’Université de Lausanne. On avait oubliéde le préciser: c’est un perfectionniste!√dr


104∑ Forumdes100 Forumdes100 ∑105Annie GenevardLe miracle de la frontièreCaroline SchumLe 2 e pilier en vertSabine E. Baerlocher Active Relocation (Switzerland) SALes BâtisseursMarc VanappelghemDirecteur du Théâtre de Carouge. 38 ans.Jean LiermierUne saison en passionJean Liermier est un être ardent. Même quand il court,surtout quand il parle, il donne l’impression dene jamais faire les choses à moitié. Et cela dansle seul but de servir ce théâtre dont il dit et répète:«C’est ma vie, mon moteur.» De ce ravissement nédans l’enfance, ce Franco-Genevois a déjà exploré,à 38 ans, de multiples facettes. Après avoir été acteur,metteur en scène et enseignant, il dirige depuis juilletdernier le Théâtre de Carouge. Une institution quis’était un peu assoupie et dont il a redéfini l’identitédans le paysage culturel genevois, notamment enarticulant sa programmation autour des classiques.Près d’un an après, il se dit toujours aussi enthousiaste,même s’il a dû s’habituer à «faire des heuresde bureau» et dépasser la culpabilité de prendredu temps pour soi, de se ménager la rêverie nécessaireà la création de ses propres mises en scène.Avec 30% d’abonnements en plus pour 2008-2009et un taux de fréquentation de 93% sur deux salles,les résultats sont réjouissants. Le public est venu,il est revenu. Et la prochaine saison s’annonce pleinede découvertes avec six spectacles, dont cinq créations.A l’affiche, deux Shakespeare, Bérénice de Racine,Platonov de Tchekhov, une Ecole des femmes qu’ilmettra lui-même en scène et Philoctète adapté deSophocle avec Laurent Terzieff. «Le désir est au cœurde cette programmation», résume-t-il avec panache.Pour lui, c’est aussi l’occasion de rappeler que, en tempsde crise, le théâtre a plus que jamais un rôle: celuide donner un sens à la vie.√Mireille descombesMaire de Morteau, conseillère régionale de Franche-Comté, 52 ans.Ça en jette toujours. Annie Genevardvient d’être élevée au grade dechevalier de la Légion d’honneur.C’est que Madame le maire deMorteau se consacre à la vie publiquedepuis une bonne trentaine d’années.Ses vues portent bien au-delàde sa commune, d’où le Doubss’écoule pour faire frontière entre laFranche-Comté et les Montagnesneuchâteloises. Cette ligne departage, Annie Genevard ne cherchepas à l’effacer. «C’est un facteurde diversité, donc un atout.» Parcequ’elle conduit Français et Suisses àse trouver réciproquement exotiques,ce qui est propice au développementdes activités touristiques.Madame le maire sait se servir desdifficultés pour rebondir. Mais elle aune conviction: «Jurassiens françaiset suisses sont liés par le mêmedestin. Le territoire qui nous rassembleest un petit miracle de savoirfaireet d’intelligence économique.»Bien sûr, la relation reste déséquilibrée:sur Neuchâtel, un outilindustriel performant; dans leVal-de-Morteau, des sous-traitantsdépendants. «Chez nous, ceux quiveulent stigmatiser la situationdisent que la France forme la maind’œuvrequi fait la fortune de laSuisse.» Annie Genevard penseautrement. «La prospérité se nourritde la circulation.» Pour l’avenir, deuxscénarios. «Le scénario catastrophe,selon lequel les Suisses opteraientpour le repli en imposant un labelSwiss Made destructeur pour lesentreprises franc-comtoises. Et lescénario idéal, qui verrait la créationd’un espace régional de libreéchangeoù le même Swiss Madeserait mis en commun.» Ce n’est pasde la théorie. Morteau fait déjà partiedu Réseau urbain neuchâteloisen devenir. √Daniel AudétatL’Hebdo 7 mai 2009Thierry PorchetResponsable romande de NEST, 38 ans.JamalBencheikhUne aventureréussiedominique freymondPartner mas management& advisory services ltd.Ilem SA est une société deservices en ingénierie informatique.Au cœur de ce succès,la personnalité de JamalBencheikh. Parti du Marocpour faire ses études d’ingénieuren France en 1982,Jamal Bencheikh possèdeune maîtrise en sciences ettechnique et un master en génielogiciel de l’Ecole des mines7 mai 2009 L’HebdodrLes actions de Caroline Schum sont depuistoujours un reflet de son engagement pour la Terre.Représentante du parti des Verts au conseil d’administrationdes SIG, elle siège également au conseild’administration de la Banque Alternative. Cetteancienne conseillère municipale de la Villede Genève démontre chaque jour que l’économie estla clé du développement durable et de notre futur.Après avoir œuvré pendant sept ans à la FondationEthos en tant qu’analyste environnementale etsociale, elle est aujourd’hui responsable pour laSuisse romande de NEST, la caisse de pensionécologique et éthique. Le résultat est là: le modèleprogressiste de NEST attire un nombre sans cessecroissant de PME ayant décidé de lui confierleur 2 e pilier, démontrant ainsi l’attrait de nossociétés pour un modèle basé sur une visionconsciente, globale et éthique de la prévoyance.Caroline Schum est également membre de plusieurscomités et associations pour le développementdurable et l’écoéconomie. Ingénieur <strong>EPFL</strong> en génierural, spécialisation environnement, elle défendavec cœur l’amour de la nature que lui ont transmis,dès le berceau, des grands-parents agriculteurset gardes forestiers. Pour Caroline Schum, chaquenouveau jour qui se lève est une opportunitéde plus d’agir dans le sens de ses valeurs.√de Saint-Etienne. Il entamesa carrière comme consultantchez Cominfor, puis chezDigital Equipment Corporationen France. Avant de rejoindrela filiale suisse. Il y est notammentchargé d’accompagnerla fusion des départementsinformatique de Migros Genèveet Migros Vaud. Une opérationdélicate, sur le plan tanttechnique que social.La démarche aboutit ennovembre 2001: Migros créeIlem SA avec l’adhésion d’uneforte majorité des collaborateursconcernés et prend l’engagementde les accompagner,tout en se désengageantprogressivement du capital.Pari réussi: Ilem SA aaujourd’hui tenu ses engagementset gagné son indépendance.Le chiffre d’affairesglobal de 16,5 millions defrancs comporte plus de lamoitié de clients hors Migros.Ilem SA constitue une forcede 125 collaborateurs répartisentre la Suisse, le Marocet la France. Jamal Bencheikhvit l’aventure d’Ilem SA commeune réussite économique,mais avant tout comme uneincroyable aventure sociale,partie d’une poignée decollaborateurs menacéspar un plan social.Des discussions sont en coursavec le deuxième plus grandgroupe marocain en vue deréaliser ensemble des projetsimportants en Suisse romandeet au Maroc…√Directeur général d’Ilem, 45 ans.drLes bâtisseurs


106∑Forumdes100Artisteset provocateursCeux qui font rêveret interpellentUrsula MeierSa maison est le cinémaLes artistes et les provocateurs«Ursula, ça ne s’explique pas. Elle parvient à emmener les gensexactement là où elle désire», décrète Olivier Gourmet, comédiende Home. Excellente définition. La cinéaste a emmené son équipedans une maison au bord de l’autoroute, un petit coin de paradisse délabrant tandis que la cellule familiale implose, pour tournerun film qui ne ressemble à aucun autre et témoigne d’une visionextraordinairement originale, soit «un univers assez particulier,quelque chose d’obsessionnel dans l’écriture, une idée fixe quise répète à l’infini», pour reprendre les mots d’Isabelle Huppert.Le succès est au rendez-vous du talent: 82 000 spectateurs ont déjàvu Home, un film couvert de récompenses à Mar del Plata, Namur,Tübingen, Angoulême, Athènes… Et en Suisse, puisqu’il a remportétrois Quartz. Née à Besançon, grandie dans le Pays de Gex, venueau cinéma par la grâce de L’Argent de Bresson, Ursula Meier a étudiéà l’IAD, en Belgique, réalisé six courts métrages, deux documentaireset une fiction pour Arte (Des épaules solides). Elle vit entreBruxelles, Paris et Genève, se sent très proche de la nouvellegénération de cinéastes romands − Lionel Baier, Jean-StéphaneBron − et ne tient pas en place plus de quinze jours: «Ma maison,c’est le cinéma.»√Antoine DuplanCinéaste,38 ans .Illustration Originale Roger PfundLes artistes et les provocateurs


108∑Forumdes100Forumdes100∑109Les artistes et les provocateursFred Merz rezoChristopheGallazLe stylisteprovocateurEcrivain, chroniqueur,essayiste, auteur de livrespour enfants et de pièces dethéâtre, Christophe Gallazpropose depuis trente ansaux Romands une penséeimpertinente, pertinente,à rebrousse-poil de tous lesprêts-à-penser qu’il adoreabhorrer. Styliste hors pair,tantôt grognon, tantôtpassionné, sa penséecomplexe fait feu de toutbois. Né en 1948 dans lecanton de Vaud, il a fêtéen janvier trente ans dechroniques au Matin.Katharina SandLa pertinence du styleEcrivain, 61 ans.Etre légitimé dans ses choix par les plusgrands dirigeants de la planète n’est pasdonné à tout le monde. L’investiture deBarack Obama accompagné de sa femmeMichelle vêtue d’une robe de la créatricenew-yorkaise Isabel Toledo valide,si besoin en était, la pertinence de laPropriétaire des boutiques Septième Etageet Au-delà du Septième Etage à Genève, 38 ans.Pierre-Antoine Grisoni stratesécrivain-chroniqueur: on yconsidère la parole moinscomme un instrument dusens, et donc comme unmoyen de s’impliquer dansun jeu collectif de l’intelligenceet de la sensibilité,que comme un moyen debredouiller des allégeancespartiales et partisanes etde manifester des loyautésaffectives.» Provocateur?«J’ignore si la tentative defaire simplement son travail(essayer de penser le fonddes choses, d’écrire avecun peu de style) est uneprovocation, de nos jours;peut-être, quand tant degens ne le font plus mais sesoumettent aux principesdominants de la bienséance,de la performance et del’apparence.» Alors oui,il provoque.√IsabelleFalconnierLa publication ce mois enPoche suisse d’une versionrevue et augmentée d’Unechambre pleine d’oiseaux,recueil de texte courts paruen 1982, permet de prendrela mesure de l’écrivaindélicat, poétique et trop rarequ’il est. Il aime la Suisseromande d’amour contrarié:«C’est un endroit difficilepour cet exercice d’artistesélectionde Katharina Sand, propriétairede la boutique Septième Etage et uniquedépositaire en Europe des créations deToledo. Exclusivité et lien étroit avec sesclientes tout comme avec les créateursqu’elle connaît notamment grâce à sonexpérience de rédactrice de mode à NewYork sont les leitmotiv de cette inusablesource de nouveaux projets. Alors qu’ellevient à peine de réunir ses clientes autourd’un défilé exceptionnel d’Abigail Lorick,la créatrice de mode de la série phénomèneGossip Girl qu’elle vend à la boutique,elle finalise avec des artisans balinais sapropre collection de sacs et de chaussures.Une ligne baptisée «Lis-moi» qui faitusage de tissus de cérémonie indonésienset de serpent d’eau sur des bases dechaussures vintage. A venir égalementla collection de l’une de ses créatricesfétiches, l’Américaine Jane Mayle qui a faitses adieux au business de la mode, maisque la persuasive commerçante a convaincuede réaliser quelques modèles uniquementpour sa boutique. Une exclusivitéparmi d’autres qui devrait combler lesclientes internationales du magasin sur lesite d'e-commerce que le Septième Etagelance en juin.√Sylvain MenétreyLisa Maire keystoneDenis RabagliaL’enchanteurde MarcelloEnfant, il hantait les salles obscures deMartigny. La vision de Pain et chocolat deFranco Brusati lui révèle et son italianitéet la grandeur du 7 e art. Il se forme dansle cadre de Canal 9, la chaîne régionale.Tourné pour la télévision, Grossessenerveuse (1993) fait sensation. Mais laprofession regarde de haut cet autodidactequi n’attache guère d’importanceà la notion d’auteur, n’a jamais tourné dedocumentaire et se réclame davantagedu glamour hollywoodien que del’engagement tannérien. «Mes filmsn’ont aucun rapport avec la réalitésociale. Je ne m’intéresse qu’à la fable.Et la Suisse n’est pas un pays où la fablerègne», constate Denis Rabaglia.Pourtant, Azzurro (2000) prolonge surle mode mélodramatique le cinéma desannées 60: un vieil ouvrier italien revientà Genève, où il émigra jadis, avec sapetite-fille aveugle. «Lorsque je suisen France ou en Italie, je ne me sens pasexactement à ma place. Alors, par défaut,je finis par me sentir Suisse. Suisse,oui je le suis, pour sûr. Mais, cinéastesuisse?» se demande ce passionnévolubile, infatigable animateur deséminaires et metteur en scène capabled’alterner un film au kitsch assumécomme Marcello Marcello et, sur scène,un Novecento d’une admirablesobriété.√Antoine DuplanCinéaste,43 ans.L’Hebdo 7 mai 2009drDirectrice duConservatoirede Genève,34 ans.Eva AroutunianDétecter les talentsmetin arditi écrivainAu premier abord, Eva Aroutunian a l’airlisse et sage des premières de classe.Elégante, charmante, pas un mot au-dessusde l’autre, rien chez elle ne dérange. Leschoses prennent une autre tournure dès quel’on aborde son travail ou sa jeune etbrillante carrière. On trouve devant soi unepersonne à la répartie cinglante et toujoursjuste, à l’humour ravageur et aux idéesréfléchies, audacieuses, aveuglantes declarté. Née en Arménie en 1975, formée auConservatoire de Moscou ainsi qu’à ceux deBerne et de Genève, Eva Aroutunian estavant tout une pianiste de grand talent,élève des plus grands et lauréate de7 mai 2009 L’Hebdonombreux prix. Mais c’est son parcours à ladirection du Conservatoire de musique deGenève qui révèle son amour del’enseignement, son goût du risque, et sapassion de l’excellence. L’introductiond’une filière pour la détection des grandstalents ne s’est pas faite sans que negrincent quelques dents. Pourtant c’est bienle souci d’égalité qui a guidé Eva. L’égalitédes chances, c’est aussi que chacun ait sajuste chance, celle de développer son talent.Autre expression de son goût du risque: sesprogrammes pluridisciplinaires qui créentdes ponts entre la musique et les autresarts. Quand on lui demande d’expliquer, ellesourit et dit: «Venez voir!»√ChristopheBertschyLes victoiresde NelsonTiteuf, l’incontournable gossegenevois n’a qu’un rival international,Nelson, le diablotinlausannois. Créé à l’aube du XXI esiècle, sept mois exactement avantl’attentat contre le World TradeCenter, cet agent orange du chaosdomestique vitamine quotidiennementles pages du Matin – et d’unnombre croissant de journaux.Après une scolarité sans éclat(euphémisme), ChristopheBertschy gagne sa vie commegraphiste dans une multinationaledu tabac et tâte timidement de labande dessinée, développant unetechnique originale du dessinvectoriel. En 1999, il gagne leGrand Prix du Festival de Sierre.Aiguillonné par Zep, il animeJimmy Brocoli et Smax dans Tchô,avant de décrocher la timbaleavec Nelson. Les éditions Dupuisraffolent du bon petit diable – lehuitième album, Né pour nuire,vient de sortir. Bertschy a déjàengrangé les gags pour quatrerecueils de plus… Le dessinateurlausannois ne connaît pas la crised’inspiration: il vient d’êtremandaté par l’ambassade de Suisseen Chine pour mettre en imagesles relations entre les deux grandspays. Le 7 mai 2009, jour du Forumdes 100, coïncide avec la parutionmatinale du 2060 e stripde Nelson.√Antoine DuplanDessinateur, 39 ans.Christian BonzonLes artistes et les provocateurs


110∑Forumdes100Antoine JaccoudRoi des petits riensNicolas BideauLes artistes et les provocateursIllustration Originale Roger PfundVigneronne de l’année au Grand Prix du vin suisse et œnologue chez Provins, 56 ans.Madeleine GayL’ambassadrice du vin suisseQuand les viticulteurssuisses ne juraientque par le chasselas,Madeleine Gay pensaitdéjà «humagne» ou«heida». Depuis vingthuitans passés chezProvins, entreprise qu’ellea rejointe immédiatementaprès avoir décrochéson diplôme à l’Ecole deChangins en 1981, cetteValaisanne se bat pourfaire reconnaître lescépages autochtones duterroir suisse. La médaillede Vigneronne de l’année,obtenue au Grand Prixdu vin suisse 2008 avecun liquoreux, consacreenfin son travail – etreconnaît la compétenced’une femme évoluantdans un milieu presqueexclusivement masculin.«Avec ce titre, je suisdevenue assez médiatique,dit-elle en riant.Le plus drôle, c’est qu’onme demande mêmemon avis sur des recettesde cuisine ou sur desquestions politiques!»Cerise sur le gâteau,une arvine sèche qu’ellea vinifiée vient d’êtreprimée au concoursinternational des Vinaliesde Paris. Pour 2009, lecalendrier de MadeleineGay reste chargé. A la finde l’année, elle sortira surle marché Rouge d’enfer,un assemblage millésiméprêt à boire, mais laissécinq ans en barrique.Elle soutient aussiactivement le lancementd’une section gastronomiquechez Provins,qui propose désormaisdes cours de cuisineet des associationsmets-vins. MadeleineGay s’inscrit résolumentdans la modernité.√mArie MaurisseChef de la section cinémaAntoine Jaccoud, c’est le roi des petitsriens. On croit qu’il n’a pas vu. Qu’iln’a pas vu ce petit interstice, ce petitdécalage, ce petit rien qui fait que toutchange. Eh bien non, tout, il voit tout.Le détail qui cloche, nos joies et nosmélancolies, les petits drames duquotidien. Il est l’écrivain de cettematière qui fait de nous des femmeset des hommes; il est le scénariste de cesfilms qui nous touchent en plein cœur.Prenez son joli recueil de chez Campiche,ouvrez-le à n’importe quelle page,et vous verrez. Que ce soit au détourd’une paire de seins, d’un chien de samère ou d’une grippe aviaire, vous vousretrouverez. Allez vite au cinochevoir Home, d’Ursula Meier, dont il estle coscénariste, et vous découvrirezcomment on vous raconte avecun talent fou l’histoire d’un matchentre une autoroute et une famille.On a là l’un de nos grands storytellers.Et, ce que j’aime surtout, c’est que sesstories, elles sentent bon chez nous,notre éternel combat entre traditionet modernité. La Suisse quoi.Car Antoine Jaccoud, c’est l’histoired’un gars de 1957 qui a fait sciences-poà Lausanne la Rouge, puis de la vidéochez les gars de Climage, puis dujournalisme à L’Hebdo le pionnier,pour finir par rencontrer le grandKrzystof Kieslowski. Depuis lors,il a décidé de faire rois des petits riens,et il a très bien fait.√Ecrivain, scénariste, 52 ans.L’Hebdo 7 mai 2009Philippe Maeder


112∑Forumdes100Forumdes100∑113Les artistes et les provocateursPianiste, 50 ans.Au départ, BIG-GAME (gros gibier)était un clin d’œil à l’une de leurs pièces,inspirée par un trophée de chasse.Grégoire Jeanmonod, Elric Petit etAugustin Scott de Martinville se sontensuite rendu compte que le nom de leuragence de design de produits étaitparticulièrement bien choisi. Le jeu, uncertain esprit d’enfance, l’humour, le goûtde l’hybridation et de l’impertinence fonten effet partie de leur démarche et del’esthétique de leurs chaises, lampes outapis. Sans même parler du cocktail assezparticulier formé de ces trois jeunescréateurs qui se sont rencontrés à l’Ecal,réunissent trois nationalités (suisse, belgeet française) et travaillent depuis cinq ansdans deux villes (Lausanne et Bruxelles),où de plus ils enseignent. «Dans le design,pour réussir à fonder sa propre entreprise,il faut avoir la niaque», résume dans unStephane Romeu edipressesourire Augustin Scott de Martinville.Une énergie qui leur a visiblement réussi.Après une bourse de la FondationLeenaards, une très belle monographie,une exposition au Grand-Hornu, plusieursparticipations au Salon du meuble deMilan et des pièces éditées, entre autres,par la prestigieuse galerie Kreo, ilstravaillent aujourd’hui pour Provins.Mandat décroché sur concours: créer lavalaisanne, une bouteille qui incarne tout àla fois l’identité de la maison et du canton.«C’est une cousine de la vaudoise, maisavec une “épaule” qui a son caractèrepropre», résume Grégoire Jeanmonod. Lespremiers prototypes sont prêts. Commedes gamins, les designers se réjouissentde les découvrir tout en étant conscientsde leur responsabilité. Leurs bouteillesseront produites à douze millionsd’exemplaires par an.√Mireille descombesElizabeth SombartPour que la musique habite les lieuxAlain Chollet vigneronLa musique est pour la plupart d’entre nous un monde parallèledans lequel nous aimons prendre des vacances... le temps d’unconcert. Dès son plus jeune âge Elizabeth Sombart y a élu domicile.A 7 ans déjà, elle comprend que le piano familial lui ouvreun univers infini et que son destin est définitivement lié à cetinstrument. Cette puissante vocation l’entraîne dans une longueformation musicale où elle approfondit particulièrement l’utilisationde la respiration dans son jeu pianistique puis, pendant 10 ans,s’attache à l’étude de la phénoménologie musicale. Sa carrièrel’entraîne à se produire dans les plus grandes salles de concertdu monde entier. Tout récemment elle est nommée chargéede cours en phénoménologie musicale à l’<strong>EPFL</strong>. Mais il suffitd’approcher Elizabeth Sombart, de l’écouter pour comprendreque la nature de sa vocation dépasse largement son don musical.Au travers de la fondation Résonnance Suisse créée il y a 10 anset dont le siège est à Morges (il en existe dans plusieurs autres pays),des étudiants de tout âge accèdent gratuitement à une formationpianistique professionnelle liée à la pédagogie qu’elle a développée.Des hôpitaux, des EMS, des centres pénitentiaires reçoivent sesvisites pour que «la musique habite des lieux où elle n’est pas».Personnalité attachante, Elizabeth Sombart, en généreuxambassadeur, nous livre au travers de ses dons et de son exemplel’essence même de la musique, de sa précieuse et bienfaisanteinfluence sur notre humanité.√Augustin Scott de Martinville, Grégoire Jeanmonod, Elric PetitBIG-GAME prend de la bouteilleDesigners. Augustin Scott de Martinville, 28 ans.Grégoire Jeanmonod, 31 ans.Elric Petit, 31 ans.L’Hebdo 7 mai 2009dremiMusicien, 36 ans.PolarFrenchambassadeurCes quinze dernières années,Eric Linder a multiplié lesprojets musicaux, animéd’une passion et d’une énergieexceptionnelles. Sur scène,c’est sous le nom de Polarqu’il s’est imposé, de premiersalbums aux tonalités folk,bricolés dans sa cuisine, à desdisques plus ambitieux, oùil concilie ses origines irlandaiseset sa langue d’adoption,le français. En coulisses,il a d’abord été programmateurde la salle de concertsL’Usine à Genève, avant deprendre les rênes de la partiemusicale du Festival de laBâtie. Aujourd’hui, c’est enFrance que Polar s’illustre,des deux côtés du miroir,une fois encore. Son dernieralbum French Songs faitson chemin auprès du publichexagonal, tandis que sonregard renforce la nouvelleéquipe en charge du Centreculturel suisse de Paris, dontil est l’un des conseillersmusicaux.√Christophe Schenk7 mai 2009 L’HebdoThéodora QuiriconiLe design win-winThéo&dora, c’est le nom d’artiste de cetteJurassienne qui vit à Genève. L’origine de cepseudonyme? «Lorsque, en 2001, je suis entréeaux Beaux-Arts de Genève et que, en mêmetemps, j’ai été engagée à mi-temps chez DupontDesign, je suis devenue un peu schizophrène,d’où cette double identité. Ce sont deux mondesà l’opposé. C’était une période “hard” maisgéniale!» Aujourd’hui, la jeune femme continueson travail de création comme plasticienne, touten se consacrant à son activité de designer à50%. «Ce sont deux fonctions différentes maiscomplémentaires. Dans le travail de designindustriel, il faut être inventif, pouvoir seressourcer. Il faut également accepter que, unefois créés, les objets appartiennent au marketing.Il s’agit de mettre son ego de côté.»Née à Milan d’une mère artiste peintre bulgareet d’un père italien, Théodora Quiriconi a faittoutes ses écoles dans le Jura où elle a vécu avecsa mère et son beau-père, un artiste bâlois. Tousdeux ont créé la galerie Au virage à Séprais. «J’aigrandi dans un milieu artistique. Pour moi, ilétait évident que je deviendrais artiste.» Aprèsavoir terminé l’Ecole d’art à la Chaux-de-Fonds(section bijouterie), elle part en Angleterre poursuivre les Beaux-Arts à Wolverhampton. Maisson désir de créer est plus fort, elle revient enJacquesNeirynckPrêt pour unprochain combatLe doyen des conseillersnationaux n’a rien perdude sa verve. A 78 ans, JacquesNeirynck mène toujours lecombat sur plusieurs fronts:ingénieur électricien, chercheur,professeur, politicien, chroniqueur(à L’Hebdo), écrivain… Ilmultiplie les métiers comme lesbatailles. «Je ne peux pas resterinactif», souligne-t-il commepour s’excuser. Après son livresur Marcel Ospel, il vient delancer une initiative visant àlimiter drastiquement l’usage del’eau en bouteille. «L’utilisationde ce produit est une véritableabsurdité. Sur le plan écologique,cela crée des tonnes dedéchets et, économiquement,c’est beaucoup plus cher queConseiller national (PDC/VD),professeur honoraire à l’<strong>EPFL</strong>, 78 ans.Suisse au bout d’un an, s’installe à Bâle et selance dans la sculpture. «Pour vivre, je montaisdes stands commerciaux, un métier trèsphysique…» Elle peine à s’intégrer dans le milieuartistique; normal, l’allemand, ce n’est pas sontruc. Elle met alors le cap sur Genève. La suite,on la connaît. Que lui apporte son activitéd’artiste? «Un pep d’enfer au bureau.» Et lebureau justement? «Un rythme, une structure etune sécurité.» C’est ce qu’on appelle unesituation win-win…√Sabine PiroltResponsable création chez Dupont Design, 37 ans.Christian Lanz rdbl’eau du robinet. J’ai dit auxparlementaires: “Ce n’est pasune proposition de gauche ou dedroite, c’est l’avis d’un chercheurde l’<strong>EPFL</strong>.”» Peine perdue,l’initiative a été refusée. Lescientifique comme le politicienn’ont pas su convaincre.Place à l’écrivain! Dans Lesscandales de l’eau en bouteille,paru aux éditions Favre enmars 2009, Jacques Neirynckdéveloppe ses arguments,avant de se tourner versune prochaine bataille:«Je prépare un livre baptiséLes charlatans sont parmi nous.Il parlera des sectes, desastrologues, mais aussides analystes financiers,parce que eux aussi sont descharlatans!»√Bertrand Beautéxavier RipollesLes artistes et les provocateurs


114∑ Forumdes100 Forumdes100 ∑115ScientifiquesLes références,ceux qui vont plus loinJoël MesotLe Romand qui fait rayonner le PSI7 mai 2009 L’HebdoDirecteur del’Institut PaulScherrer (PSI),44 ans.L’Hebdo 7 mai 2009fabian Biasio rdbQu’un Fribourgeois né à Genève ait été nommé, en août 2008, directeurde l’Institut Paul Scherrer (PSI) à Villigen (Argovie) pourrait surprendre.Mais tout s’explique lorsque l’on sait que Joël Mesot a mené l’essentielde sa carrière au PSI, tout en poursuivant des activités de rechercheet d’enseignement à l’EPFZ.Depuis neuf mois, ce physicien spécialiste des supraconducteurs dirigele plus grand institut de recherche suisse. Un laboratoire qui a bâtisa renommée internationale sur ses accélérateurs de particules qu’il metà la disposition des chercheurs du monde académique et de l’industrie.Mais aussi des médecins, car le PSI est l’un des pionniers de laprotonthérapie anticancéreuse.Autre champ d’action de l’institut: les énergies renouvelables. «Cela faitplus de dix ans que nous les développons; bien avant que cela devienneà la mode.» A son actif, le laboratoire compte notamment l’élaborationde piles à combustible, qu’il développe, en partenariat avec Swatch Groupet le Groupe E, par le biais de la société Belenos Clean Power.Autant de recherches que Joël Mesot a bien l’intention de poursuive,tout en menant d’autres projets ambitieux. Il souhaite continuer la miseau point du PSI-XFEL, un laser à rayons X extrêmement intensequi scrutera la matière avec une précision inimaginable actuellement.Il compte aussi renforcer les relations du PSI «avec l’allié naturel, l’<strong>EPFL</strong>(où il est d’ailleurs professeur), mais aussi avec les Universités de Genèveet de Fribourg». De quoi accroître un peu plus le rayonnementde l’institut.√élisabeth Gordonles scientifiques


116∑ Forumdes100 Forumdes100 ∑117les scientifiquesPhilip JafféLes droits de l’enfantsur tous les frontsQu’on le sollicite pour parler d’enlèvementsd’enfants, de pédophilie au seinde l’Eglise catholique ou même desdéfaites de Roger Federer, Philip Jafférépond toujours présent. Chouchou desmédias, le psychocriminologue en fait-iltrop? «Je ne suis pas un universitairetypique, ce que je fais de mieux c’est devulgariser», répond le professeur de 50ans. Né en Amérique du Sud, de mèreaméricaine, et ayant grandi en Afrique del’Est, il dit avoir «une culture anglosaxonne»qui le rend plus décontracté etFrançoisSpertiniFaiseur de vaccins,tueur d’allergiesNombre de Vaudois souffrantd’allergies sont passés par sonservice, pour consulter ou suivreun traitement de désensibilisation.Ceux qui l’ont rencontrésavent que ce médecin,chaleureux et sympathique, estde ceux qui vous font oublier uninstant que l’on est à l’hôpital.Mais sans doute ne se doutentilspas que François Spertinia bien d’autres aiguilles à saseringue. Clinicien, il est aussiMédecin chef du Service l’immunologieet d’allergie du CHUV, 54 ans.drPsychocriminologue, directeur de l’Institutuniversitaire Kurt Bösch, à Sion, 50 ans.moins méfiant envers les journalistesque la plupart de ses homologues. Maisderrière ce personnage public se cacheun vrai passionné des droits de l’enfant,qui vient de prendre la direction del’Institut universitaire Kurt Bösch, àSion, spécialisé sur ces questions. Il y estchercheur et professeur à laFaculté de médecine de l’UNIL.«Ces activités se nourrissentmutuellement, souligne-t-il.Lorsque je traite des patients,cela me donne des nouvellesidées pour mes recherches, etces dernières me permettentd’enrichir mes cours.» Commesi cela ne suffisait pas, FrançoisSpertini s’est aussi fait entrepreneur.En 2001, il a créé unestart-up, Anergis, afin dedévelopper des vaccins contreles allergies. Forte du soutien del’Office fédéral de la formationprofessionnelle et de latechnologie, la petite sociétéa élaboré un premier vaccincontre l’allergie au pollen debouleau. Des essais cliniquesde phase I ont déjà été réalisés,et «les nouvelles sont bonnes»,annonce François Spertinid’un ton réjoui, (lire L’Hebdo,16 avril 2009). Anergis va lancerde nouveaux essais l’annéeprochaine, tout en s’attaquantà la mise au point d’un vaccincontre l’allergie alimentaireprovoquée par les cacahuètes.Un espoir pour les quelque300 millions de personnesallergiques dans lemonde.√Élisabeth GordonPierre AbensurNico de RooijPionnierde la microtechniquepierre Fazan président et directeur techniquede Innovative SiliconD’origine et de nationalité hollandaises,Nico de Rooij est né le 3 janvier 1951. Il esttitulaire d’un diplôme de physicochimiede l’Université d’Utrecht obtenu en 1975.Il prépare ensuite, à l’Université de Twente,une thèse couronnée par le titre de docteurès sciences techniques en 1978. De 1979 àpourtant venu sur le tard. «J’ai commencépar m’intéresser aux grands criminels,effectuant notamment des recherchesau sein d’établissements psychiatriquesde haute sécurité aux Etats-Unis. Mais,à la longue, les tueurs en série seressemblent tous, alors j’ai préféré metourner vers la protection de l’enfance.»Un parcours qui lui permet d’exercer undouble regard, sur la victime comme surl’auteur. S’il constate actuellement uneexacerbation du climat autour desquestions d’abus de l’enfance, il refuse decroire que le réflexe sécuritaire a pris ledessus sur le rationnel: «Une grandepartie de la population ne veut pas êtrel’otage de ce type de vision simpliste;mais il faut continuer à expliquer qu’il nesuffit pas d’enfermer les gens pourrésoudre les problèmes.» √Julie ZauggProfesseurau Départementde microtechniquede l’<strong>EPFL</strong>, 58 ans.1982, il est collaborateur scientifique chez Cordis, entreprisespécialisée dans les produits médicaux de pointe. Pendant cettepériode, il est responsable de la réalisation d’un laboratoiremicroélectronique pour le développement de capteurs miniaturisésau silicium, et d’un laboratoire chimique pour l’évaluationet les tests de capteurs. Depuis 1982, il est professeur ordinairede microélectronique à l’Université de Neuchâtel où il se consacreà la mise sur pied de recherches dans le domaine des capteurs,actuateurs et microsystèmes. Il a assumé la charge de directeur del’Institut de microtechnique de l’Université de Neuchâtel, de 1990à 1996. Il travaille à de nombreux projets en collaborationavec l’industrie. Depuis 1983, il est chargé de cours à l’<strong>EPFL</strong>et, dès 1989, il est nommé professeur ordinaire au Départementde microtechnique (DMT). Il a aussi donné un cours similaireà l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, de 1987 à 1992.Il est l’auteur de nombreuses publications scientifiques.Le professeur de Rooij est un des pionniers de la microtechniqueet de la microélectronique en Suisse romande. Il a contribuédans ces domaines au niveau de l’enseignement, de la rechercheet de la création d’entreprises.√L’Hebdo 7 mai 2009Murielle GerberCamille ScherrerExploratrice du cybermondeJeune designer originaire de Château-d’Œx, CamilleScherrer aime créer de nouvelles synergies entredes domaines a priori incompatibles. Alors qu’elleétait encore étudiante à la section Media & InteractionDesign de l’ECAL, elle a noué des contacts avecdes chercheurs de l’<strong>EPFL</strong>. «Au départ, nous ne nouscomprenions pas car nous n’utilisions pas le mêmevocabulaire. Par la suite, cette collaboration s’estrévélée extrêmement fructueuse: j’ai donné du sensaux technologies et eux m’ont ouvert un mondede possibles que je n’imaginais pas.» Le résultat dutravail de diplôme de la jeune femme, effectué avecJulien Pilet, du laboratoire de vision par ordinateurde l’<strong>EPFL</strong>, donne naissance à un livre surprenant,baptisé Le monde des montagnes. L’ouvrage reçoitle prix Pierre Bergé du meilleur diplôme européende design, en novembre 2008. Première mondiale,Le monde des montagnes est composé d’un livreet d’une caméra qui le filme. Cette dernière est reliéeà un ordinateur doté d’un logiciel qui reconnaîtles images et les anime de façon ludique. Le projetsuscite un grand intérêt auprès du public et deséditeurs, qui y voient le livre du futur. Actuellement,Camille Scherrer court les expositions du mondeentier afin d’y présenter son travail, tout en continuantses recherches dans le cadre de l’<strong>EPFL</strong>+ECAL Lab.«La réunion de ces deux écoles réputées contribueau rayonnement de la Suisse romande. Son potentield’innovation est prometteur.» √Geneviève RUIZDoyen de la Faculté desgéosciences et de l’environnement(FGSE) de l’UNIL, 52 ans.7 mai 2009 L’HebdodrLukasBaumgartnerDéchiffrerl’histoire de la terredominique arlettaz recteurde l’Université de lausanneIl est partout, Lukas Baumgartner,car sa passion pour l’étudedes roches se révèle sanslimites. Comme doyen de laFaculté des géosciences et del’environnement (FGSE) del’Université de Lausanne, ildéploie vision et pragmatisme.Son intense carrière académiquel’a conduit de Bâle àLausanne, en passant parWashington DC, Zurich,Baltimore, Madison Wisconsinet Mayence. Il est ainsi devenuun expert mondialementrenommé en minéralogie, luiqui sait conjuguer rechercheschimiques sophistiquéeset travail de terrain auxquatre coins du monde.Son objectif consiste àdéchiffrer l’évolution de lacroûte terrestre et à comprendrela formation des montagnes.Pour cela, il est prêt àtout: avec l’aide du Club alpinsuisse, il a organisé, au débutde 2007, une expédition enPatagonie chilienne réunissantdes scientifiques de l’UNIL,quatre guides et de jeunesalpinistes chevronnés pourDesignerà l’<strong>EPFL</strong>+ECAL Lab,24 ans .récolter des échantillons deroches dans le massif desTorres-del-Paine, sur desparois vertigineuses de près de1000 mètres de dénivellation.Le professeur Baumgartnertémoigne en outre d’unenthousiasme communicatifauprès de ses étudiants et d’ungrand talent à initier descollaborations au service de lapolitique universitaire suisse,à travers ses responsabilitésau Fonds national suisse pourla recherche scientifique etson action à la tête de la FGSE,cette faculté qui vient des’agrandir en intégrant au seinde l’UNIL les enseignantset les étudiants en géologiede l’Université de Neuchâtel.√drles scientifiques


118∑ Forumdes100 Forumdes100 ∑119les scientifiquesAntoine GeissbuhlerPionnier de l’informatique au service du patientDaniel Rossellat syndic de NyonOn peut l’inscrire dans la catégorie prodige,ce jeune professeur de médecine genevoisqui dirige depuis 1999 le Service d’informatiquemédicale des Hôpitaux universitairesde Genève. Doté d’une grande humanitéet surdoué de l’informatique, il comprendque cette science a un potentiel formidableà mettre au service des patients et dessoignants. A l’Université Vanderbilt(Nashville, USA), il bouscule les idées deMédecin chef du Service d’informatique médicaledes Hôpitaux universitaires genevois, 44 ans.YvesFlückigerUn professeurpour l’emploiL’emploi, le mondedu travail, le chômage.Cela fait vingt ans quece Genevois observeet dissèque tout ce qui atrait à ces questions. Aussidiscret que posé, répugnantà se mettre en avant,Yves Flückiger est devenuun interlocuteur incontournablesur ces thèmes,plus sensibles que jamaisavec la crise qui s’installe.«La science économiquea une responsabilitédrl’informatique médicale d’alors et développedes outils d’aide à la décision et à laprescription médicales. Il adapte l’instrumentinformatique aux valeurs des gensqui l’utilisent et non l’inverse. Ses solutionséthiquement adaptées s’imposeront.Revenu en Romandie depuis dix ans, ilpropage ses outils à Genève et en Suisse.Président du conseil de la FondationHealth On the Net, il promeut la qualitéde l’information médicale sur l'internet.Dès l’an 2000, il se bat contre les effetsde la pénurie de soignants dans letiers monde. Il va soutenir les professionnelsde la santé là où on en a le plus besoin,dans les zones éloignées. Avec doigté, etrespect de ses partenaires, il développe unréseau informatique appelé RAFT dans 14pays d’Afrique francophone qui permetl’enseignement et les consultationsà distance entre ces différents pays. Richede ses succès, ce réseau est en pleineextension et touche maintenant des paysd’Afrique anglophone et arabophone.Un génie dans l’ombre méritant un petitcoup de projecteur... Dût sa modestieen souffrir quelque peu.√drVice-recteur de l’Universitéde Genève, 53 ans.particulière pourcontribuer à résoudreles problèmes liés auchômage, aux inégalitésde salaire, aux déficits deformation ou aux migrations»,résume ce professeur,qui a aussi étévice-président de laCommission suisse dela concurrence, de 2003à 2007, et conseiller scientifiqueauprès du Fondsnational suisse de larecherche scientifique, de1998 à 2008. Cet économiste,marié et père dedeux enfants, occupedepuis près de deux ansle poste de vice-recteurde l’Université de Genève,une académie qu’il rêve dehisser «parmi les meilleuresuniversités du monde».Dans quels domaines?Yves Flückiger en citecinq: génétique et sciencesde la vie, neurosciences etsciences affectives, physiqueet nouveaux matériaux,environnement etfinance.√Roland RossierGénéticien et anthropologue, professeur honoraireà l’Université de Genève, 66 ans.André LanganeyUne belle histoirede l’hommeDites «génétique des populations»ou encore «histoire des peuplementshumains» et, aussitôt, le nom d’AndréLanganey viendra à l’esprit de votreinterlocuteur. Ce Franco-Suisse, qui a menél’essentiel de sa carrière à la fois à l’Universitéde Genève (Unige) et au Muséumd’histoire naturelle de Paris, fait figurede pionnier de l’anthropologie génétique.Alors que cette discipline s’est longtempsappuyée uniquement sur des modèlesthéoriques, il a été l’un des tout premiers àl’asseoir sur de véritables données génétiques,qu’il a recueillies sur le terrain, tantau Sénégal qu’au Groenland. Ce brillantchercheur ne s’est jamais cantonné à sesétudes académiques. Homme de combat,«non pas militant, mais plutôt libertaire»,précise-t-il, il n’a cessé de lutter contre ceuxqui prétendaient justifier le racisme pardes arguments biologiques. Vulgarisateurde talent, il a écrit de nombreux livres,notamment La plus belle histoire de l’homme(Seuil). Il a aussi été l’initiateur de multiplesexpositions qui ont connu un grand succès.«Tous parents, tous différents», a accueilli60 000 visiteurs à Paris avant d’être«traduite en dix langues» et de circulerdes Etats-Unis à la Tunisie, en passantpar le Liban. «Il y a même eu des copiespirates», dit-il en riant, mais non sansfierté. Bien qu’il soit à la retraite, AndréLanganey continue d’enseigner à l’Unigeet au Muséum parisien, tout en proposantses chroniques à la RSR et à l’hebdomadairesatirique Siné Hebdo, en éternel«Anarchronique», comme il a intituléson blog.√Élisabeth GordonSteeve Iuncker gomezProfesseur assistant «tenure track» en charge du Laboratoire de neurobiologie moléculaireet de neuroprotéomique de l’<strong>EPFL</strong>, 36 ans.Hilal LashuelUne étoile montantepatrick Aebischerprésident de l’<strong>EPFL</strong>Quelle destinée quecelle de cet individuné au Yémen, partipour les gratte-ciel deNew York à l’âge de15 ans avec un billetsimple course. Aumoyen de petitsboulots, il se paie desétudes secondaires.Il mène ensuite desétudes de chimie à laCity University deNew York, puis undoctorat au fameuxScripps ResearchInstitute à La Jolla auxEtats-Unis et desétudes postdoctoralesà la Harvard MedicalL’Hebdo 7 mai 2009 L’Hebdo 7 mai 2009Illustration Originale Roger PfundSchool avant d’atterrircomme professeurassistant à l’<strong>EPFL</strong>.Ce chimiste deformation s’attelle àcomprendre lesmécanismes moléculairesqui sont à labase de l’agrégationdes protéines et de lamort des cellulesnerveuses observéesdans les maladiesd’Alzheimer et deParkinson. Lacompréhension dumécanisme d’agrégationdevrait luipermettre d’identifierdes molécules inhibantcette dernière etqui pourraient ainsipotentiellementprévenir le développementde ces maladiesdébilitantes. Cetterecherche soutenuepar le Fonds nationalsuisse et la Communautéeuropéenneintéresse déjà denombreuses compagniespharmaceutiques.Hilal Lashuel,étoile montante de larecherche sur lesmaladies neurodégénératives,a égalementaidé l’<strong>EPFL</strong> à signerun accord avec lesEmirats arabes unispour le développementd’un campus àRas al-Khaima.√François FélixL’urgence d’unquestionnement informéchristian Chevrolet Directeur des Éditions plus«Quand tout le monde se laisse entraîner, sansréfléchir, par ce que les autres font et croient, ceuxqui pensent se retrouvent à découvert, car leur refusde se joindre aux autres est patent et devient alorsune sorte d’action.» Cette profession de foi, signéeHannah Arendt, correspond parfaitement à l’étatd’esprit qui anime François Félix, défenseur invétéréd’une philosophie ouverte à tous en Suisse romande.A 48 ans, tandis qu’il enseigne la philosophie moderneet contemporaine à l’Université de Lausanne,mais aussi au Gymnase de Nyon, l’homme cumuleen effet les fonctions et se lie avec une passioninusable à toutes les initiatives susceptibles deramener la pensée humaine aux avant-plans. Présidentde la «Revue de théologie et de philosophie», laquelleregroupe les Universités de Vaud, Genève et Neuchâtel(en activité depuis plus de 140 ans, et qui peut doncse targuer d’être la plus ancienne du genre en Europe),codirecteur (avec Philippe Grosos) de la collectionde philosophie Etre et devenir aux Edition de l’Aged’Homme, auteur – notamment – d’un récent pavéfaisant d’ores et déjà référence sur Schopenhauer,François Félix est aussi cofondateur et l’un des rédacteursdu site internet Contrepointphilosophique.ch,dont «Le Nouvel Observateur» a écrit qu’il «constitueune irremplaçable bibliothèque des débats contemporains».Rien ne pouvait lui faire plus plaisir:c’est en effet au cœur du XXI e siècle, et avecles meilleurs représentants du domaine, queFrançois Félix entend contribuer à «l’urgenced’un questionnement informé». Parce que, commel’écrivait Descartes, «c’est proprement vivreles yeux fermés que de vivre sans philosophie».√Professeur et philosophe, 48 ans.martine Dutruitles scientifiques


120∑Forumdes100Forumdes100∑121Acteurs des précédentes éditions«L’Hebdo» choisit chaque année 100 personnalités de tous horizons qui «font» la Suisseromande, les convie au Forum des 100 et les fait connaître aux Romands via unnuméro spécial. La liste est renouvelée chaque année; il ne s’agit pas d’un classement.www.hebdo.chFRS 5.– N o 22 SEMAINE DU 31 MAI 2007ÉTUDE SOPHIA 2007 | SONDAGE EXCLUSIFMICHELINECALMY-REYRÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUEQUELLES CONSÉQUENCES POUR LA SUISSE?«LA SUISSEN’EST PASUN SATELLITEDE L’EUROPE»forum des 100A Patrick Aebischer, président <strong>EPFL</strong>|Tibère Adler, directeur général groupe Edipresse|Anton Affentranger, fondateur et Senior Partner d’AffentrangerAssociates SA|Facundo Agudin, chef d’orchestre|Andres Andrekson (Stress), rappeur|Al-Walid bin Talal, prince|Thierry Amsallem, coresponsablede Montreux Sound|Georges Andrey, historien|Emmanuelle Antille, vidéaste|Metin Arditi, financier et écrivain|Dominique Arlettaz, recteur de l’Universitéde Lausanne|John M. Armleder, plasticien|Gilles Attinger, éditeur|Isabelle Augsburger-Buchli, doyenne de l’Institut de lutte contre la criminalité économiquede la Haute Ecole de gestion ArcB Jean-Christophe Babin, président et CEO de TAG Heuer|Brigitte Bachelard, directrice générale Haute Ecole ARC|Sabine Baerlocher, fondatrice de Active Relocation SA|Bruno Bagnoud, patron d’Air Glaciers|Lionel Baier, réalisateur|Chantal Balet, consultante FBL|Christophe Ballif, directeur Laboratoire de photovoltaïque Université Neuchâtel|Thierry Barbier-Muller, président Société privée de gérance|Andrea Bassi, architecte,Bassi Carella|Elisabeth Baume-Schneider, présidente du Gouvernement jurassien|Louis Bazire, directeur Suisse BNP Paribas|Philippe Becquelin (Mix&Remix),dessinateur|Yves Béhar, designer|Josée Bélanger-Simko, fondatrice Toutmorrow|Léonard Bender, avocat, vice-président PRD Suisse|Sami Benhadi, créateur,Körner Union|Martin Beniston, climatologue|Marc-André Berclaz, président HES-SO|Alain Berset, conseiller aux Etats, Fribourg|Lorella Bertani, avocate, vice-présidenteAéroport de Genève|Ernesto Bertarelli, CEO Serono|Stefan Bichsel, associé Holding Group LODH|Nicolas Bideau, chef Centre politique étrangère culturelleDFAE|Dominique F. Biedermann, directeur Ethos|Manuel Bieler, architecte|Anne Bisang, directrice Comédie de Genève|Sandra Bise, directrice RH Stryker Spine SA|Jean-Claude Biver, administrateur délégué Hublot Genève|Valérie Boagno, directrice adjointe du Temps et présidente de Presse Suisse|Loly Bolay, présidente du GrandConseil genevois et restauratrice|Cristiana Bolli, cofondatrice Bread-and-Butter|Laurent Bolli, cofondateur Bread-and-Butter|Beat Bolzhauser, CEO Stadler Stahlguss,Bienne|Stephanie Booth, blogueuse|Daniel Borel, fondateur Logitech|Alain Borle, CEO Pac Team|Geneviève Bonnard, architecte|André Borschberg, pilote SolarImpulse|Peter Bossaerts, directeur du Laboratoire «Prise de la décision dans l’incertitude» de l’<strong>EPFL</strong>|Théo Bouchat, membre direction générale Edipresse Suisse|JacquesBourgeois, directeur Union suisse des paysans|Jean-Pierre Bourquard, administrateur Futuris | Pascal Bourquard, administrateur Futuris|Jean-Marie Boursicot, créateurde la Nuit des publivores|Robert Bouvier, directeur du Théâtre du Passage|Bernard Bovy, vigneron|Peter Brabeck, CEO Nestlé|Peter Braunwalder, CEO HSBC Private Bank(Suisse) SA|Daniel Brélaz, syndic de Lausanne|Jean-Stéphane Bron, cinéaste|Pascal Broulis, conseiller d’Etat, Vaud | Frédéric Bründler, expert en transports|Nicolas Brunschwig, associé Brunschwig Holding|Martine Brunschwig Graf, conseillère d’Etat, Genève|Michel Buchmann, vice-président Fédération internationale despharmaciens|Maxime Buchi, graphic designer|Anne-Françoise et Claude Buchs-Favre, hôteliers|Christophe Bugnon, humoriste|Dominique Burger, avocate et bâtonnierde l’Ordre des avocats genevois|Didier Burkhalter, conseiller national, Neuchâtel|Raymond Burki, dessinateur 24 heures|Marc Bürki, fondateur Swissquote|PhilippeBurrin, directeur HEI|Maximilian Büsser, patron et fondateur de MB&F.C Antoine Cahen, designer|Philippe Cahen, designer|Hélène Calle-Lin, entrepreneur|Christian Captier, directeur général MSF Suisse|Bertrand Cardis, directeur Décision SA|Virginie Carniel, directrice du DEN|Blaise Carroz, promoteur immobilier|Eleanor Cashin Ritaine, directrice de l’Institut suisse de droit comparé|Stefan Catsicas, président Tilocor International|Patrick Chappatte, dessinateur de presse|Christine Chappuis, professeur de droit Université de Genève|Jasmine Char, écrivain et administratice et programmatrice du théâtre l’Octogone|Isabelle Chassot, conseillèred’Etat, Fribourg|François Cherix, secrétaire général, Conseil de Suisse occidentale|Jacques Chessex, écrivain|Isabelle Chevalley, présidente Ecologie libérale|Philippe Chevrier, chef Domaine de Châteauvieux|Christian Chevrolet, rédacteur en chef Bon à Savoir|Alain Chollet, artisan de la vigne et du vin|Jean-Michel Cina, conseillerd’Etat, Valais|Corinne Clavien-Défayes, œnologue du canton du Valais|Orianne Collins, présidente Fondation Little Dreams|Xavier Comtesse, directeur antenne romandeAvenir Suisse|Christian Constantin, président FC Sion et promoteur|Julian Cook, fondateur FlyBaboo|Pascal Corminboeuf, conseiller d’Etat, Fribourg|Robin Cornelius,fondateur et directeur Switcher|Jacqueline Coté, responsable World Business Council Sustainable Development|Damien Cottier, secrétaire romand du Parti radical|Pascal Couchepin, conseiller fédéral, DFI|Philippe Cramer, designer Cramer + Cramer|Robert Cramer, conseiller d’Etat, Genève|André Crettenand, rédacteur en chefde l’actualité, TSR|Narcisse Crettenand, président d’Isérables|Pierre-Jean Crittin, fondateur du magazine Vibrations Marina Croquette-Krokar, directrice Fondation PhénixGenève|Didier Cuche, champion du monde de descente|Fernand Cuche, paysan et conseiller d’Etat, Neuchâtel.D Ignacio Dahl Rocha, architecte|Omar Danial, président Manotel|Jean-Pierre Danthine, directeur Swiss Finance Institute, professeur HEC Lausanne|Tatjana Darany, directrice Fondation pour Genève|Christophe Darbellay, conseiller national vaudois, président PDC Suisse|Mougahed Darwish, membre de la direction du groupe Swatch|Didier de Courten,chef Hôtel Le Terminus|Jacques de Haller, président FMH|Patrick de Preux, docteur en droit et député au Grand Conseil vaudois|Paul de la Rochefoucauld, fondateurSourcing-Parts.com|Guerrino de Luca, CEO Logitech|Sophia de Meyer, fondatrice Whitepod|Jacqueline de Quattro, avocate, municipale, La Tour-de-Peilz|Daniel de Roulet, écrivain|Francesco de Rubertis, associé, Index Ventures, Genève|Anne-Marie de Weck, associé-gérant, Lombard Odier Darier Hentsch & C ie |Pascal Décaillet, journaliste, producteur Genève à Chaud|Bernard Decrauzat, directeur général Hospices cantonaux, CHUV|Robert Deillon, directeur général de l’Aéroportinternational de Genève|Lise Delaloye, présidente d’Ardon|Patrick Delarive, directeur du groupe Delarive|Fathi Derder, rédacteur en chef adjoint de l’information,RSR|Michel Dérobert, secrétaire général de l’Association des banquiers privés suisses|Slobodan Despot, directeur des Editions Xenia|Carlos Dias, fondateur RogerDubuis|Johan Djourou, footballeur à Arsenal|Marie-Christine Doffey, directrice de la Bibliothèque nationale suisse|Raphaël Domjan, fondateur PlanetSolar|Denis Duboule, président section biologie, Université de Genève| Bernard Dumas, professeur Swiss Finance Institute et UNIL|Michèle Durand-Vallade, humoriste|Nicole Dupont, conceptrice-designer de montres et bijoux|Monika Dusong, présidente, Fédération romande des consommateurs.forumdes100.comCette liste compte plus de 400 noms: en effet, lors de la publication dans L’Hebdo, les associés d’une même entreprise, initiative ou étude,sont présentés comme une seule entité. Liste des nominés 2005 (publiée le 9 juin 2005), 2006 (publiée le 18 mai 2006), 2007 (publiée le 31 mai 2007)et 2008 (publiée le 22 mai 2008). La fonction indiquée est celle occupée au moment de la publication.L’Hebdo 7 mai 2009100 PERSONNALITÉS QUI FONTLA SUISSE ROMANDENUMÉRO SPÉCIAL | ÉDITION 2007Couverture 2005 Couverture 2006 Couverture 2007 Couverture 2008E Arlette-Elsa Emch, membre de la direction générale, Swatch Group|Ariane Epars, plasticienne|Suren Erkman, professeur UNIL,spécialiste écologie industrielle|Erminio Eschena, directeur du Club Med Suisse|Lyn Evans, responsable projet LHC, CERN|Grégoire Evéquoz,directeur génénéral de l’OFPC.F Raphaël Faiss, codirecteur VéloCitém|Christof Faller, chercheur en communication audiovisuelle, <strong>EPFL</strong>|Estelle Fallet, conservateurdu Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie de Genève|Loris Falquet, skieur extrême|Nicolas Falquet, skieur extrême|Florence Farion, animatrice|Edgar Fasel, consultantFBL|Eric Favre, PDG Monodor | Pierre-Marcel Favre, éditeur, directeur Salon du livre et de la presse|Pierre Fazan,président et directeur technique de Innovative Silicon,Santa Clara|Olivier Feller, député radical et directeur de la Chambre vaudoise immobilière|Bettina Ferdman Guerrier, fondatrice Fondation Philias|Sylvie Fleury,plasticienne|Chris Fluckiger, CEO Mediatonic|Laurent Flutsch, humoriste et directeur du Musée romain|Stéphanie Fontugne, directrice générale Transports publicsgenevois (TPG)|Jean-Marie Fournier, promoteur et patron de presse|Olivier Français, conseiller municipal lausannois et conseiller national|Nahum Frenck, thérapeutefamilial|Alexandre et Fabien Friedrich, afficheurs et écrivains|Dominique Freymond, consultant, administrateur La Poste Suisse|Oskar Freysinger, conseiller national,Valais|Grégoire Furrer, président-fondateur Festival du rire de Montreux.G Alphonse Garcia, directeur de la création, Agence Rive Gauche|Cristina Gaggini, directrice romande d’économiesuisse|Stéphane Garelli, professeur IMD, directeur Centre pour la compétitivité mondiale|Willy Gehriger, présidentde la direction de Fenaco|Benoît Genecand, directeur responsable région Genève, UBS|Laurent Geninasca, architecte, Geninasca Delafortrie|Pascal Gentinetta, directeurd’économiesuisse|Emmanuel Gétaz, directeur des Docks|Paola Ghillani, entrepreneuse, membre CICR|Léonard Gianadda, directeur, Fondation Pierre Gianadda|Vincent Girardin, codirecteur, NiceFuture|Joseph Gorgoni (Marie-Thérèse Porchet), comédien|Gossip, humoriste|Véronique Goy Veenhuys, directriced’Equal-salary|Isabel Graesslé, directrice Musée de la Réforme Genève|Jacques Grivel, fondateur Finethic|Anne-Lise Grobéty, écrivain |Pierre Grosjean, cofondateurLargeur.com|Caroline Gruosi-Scheufele, vice-présidente Chopard & Cie|Rolf Gruetter, directeur du Centre d’imagerie biomédicale|Philippe Guignard, confiseur,président Lausanne-Sport|Olivier Guéniat, chef de la Sûreté du canton de Neuchâtel|Steve Guerdat,cavalier et membre de l’équipe nationale|Patrick Gyger, conservateurMaison d’ailleurs, Yverdon |Fred et Sam Guillaume, cinéastes d’animation|Fabrice Gygi, artiste et enseignant Haute Ecole d’art et design Genève.H I André Haemmerli, directeur général de Johnson&Johnson, Neuchâtel|Laurent Haug, fondateur et producteur Lift Conference, Genève|Claude Hauser, présidentdu CA, Fédération coopératives Migros|Marc-Alexandre Hayek, président Blancpain|Nick Hayek, CEO Swatch Group|Nicolas Hayek, président du conseil SwatchGroup|Tarik Hayward, créateur Körner Union|Patrick Heiniger, directeur général Rolex|Alex Herren, fondateur et manager Etudiants.ch|Nicolas Henchoz, cofondateuret directeur <strong>EPFL</strong>+ECAL Lab|Nouria Hernandez, directrice Centre intégratif de génomique, Uni de Lausanne|Ellen Hertz, directrice Institut d’ethnologie Université deNeuchâtel|Antonio Hodgers, député au Grand Conseil, Genève|Eric Hoesli, directeur des publications régionales d’Edipresse|Mary Hofstetter, directrice exécutive du Balde la Croix-Rouge|Frédéric Hohl, organisateur d’événements socioculturels|Mike Horn, aventurier|Marianne Huguenin, syndique de Renens et conseillère nationalevaudoise|André Hurst, recteur Université de Genève|Lori Immi, programmatrice Festival de Montreux.J Michel Jaccard, avocat|Marisa Jaconi, chercheuse,département de pathologie et immunologie, Uni de Genève|Yvette Jaggi, présidente Pro Helvetia|Linda Jaquillard, fondatrice Finders SA |Jean-Frédéric Jauslin, directeurOffice fédéral de la culture|Roger Jendly, comédien|Peter Jenni, porte-parole projet Atlas/LHC, CERN|Jean-Pierre Jobin, directeur général, Aéroport international deGenève|Edgar Joffré, CEO de Félix constructions SA| Dominique Joye, professeur de sociologie à l’Université de Lausanne|Liu Jun, correspondant à Genève du GuangmingDaily|François Junod, automatier-sculpteur|Viviane Jutheau de Witt, présidente de la Foire de Genève.K Christine Kaddous, professeur de droit à l’Universitéde Genève|Michael Kamm, directeur agence de publicité Trio|Gabrielle Kaufmann-Kohler, avocate, professeur Université de Genève|Christophe Keckeis,chef de l’Armée suisse|Jakob Kellenberger, président CICR|Laurent Keller, directeur dép. écologie et évolution, Uni Lausanne|Babette Keller, fondatrice et directricede Keller Tradin|Pierre Keller, directeur ECAL, professeur <strong>EPFL</strong>|Jérémie Kisling, musicien|Charles Kleiber, secrétaire d’Etat à l’Education et à la Recherche|Pierre Kohler, conseiller national, Jura|Vincent Kohler, humoriste|Andreas Koopmann, président du directoire, Bobst Group|Natacha Koutchoumov, comédienne|Francis Krähenbühl, directeur général Nexans Suisse|André Kudelski, président, Kudelski SA|Anne Küng Gugler, cheffe suppléante, secrétariat à l’Economie.7 mai 2009 L’Hebdoforum des 100


122∑Forumdes100Forumdes100∑123L Yves Lador, consultant |Jerôme Lambert, directeur général Jaeger-LeCoultre|Stéphane Lambiel, champion du monde de patinage artistique|Yann Lambiel, imitateur|Carlo Lamprecht, conseiller d’Etat, Genève|Inès Lamunière, architecte et professeur <strong>EPFL</strong>|Pierre Lamunière, président Groupe Edipresse|Thierry Lang, pianiste|Dominique Lauener, patron de Lauener & C ie SA|Claude Lebet, luthier|Arjen Lenstra, professeur en cryptologie, <strong>EPFL</strong>|Christian Levrat,président Syndicat de la communication, conseiller national, FR|Pierre-François Leyvraz, futur directeur général du CHUV|Serge Leyvraz, médecin-chef, service cliniqued’oncologie CHUV|Sven Lingjaerde, fondateur, European Tech Tour|Armand Lombard, président Genilem|François Longchamp, président Parti radical, Genève|René Longet, conseiller administratif Onex|Pierre Lorange, président, IMD|Raymond Loretan, consultant FBL et président d’AGEN|Christelle Luisier, secrétaire généraleDépartement finances, Vaud|Anne-Catherine Lyon, conseillère d’Etat, Vaud.M Pierre Magistretti, professeur de neurosciences, <strong>EPFL</strong> et UNIL|Nadia Magnenat-Thalmann, directrice MiraLab Université de Genève|Philippe Maillard, directeur Loterie romande|Pierre-Yves Maillard, conseiller d’Etat, Vaud|Frédéric Maire, directeur artistique Festival international du film de Locarno|Esther Mamarbachi, présentatrice du TJ, TSR | Olivier Maradan, secrétaire général adjointCDIP|Gilles Marchand, directeur Télévision suisse romande, TSR|Victoria Marchand, rédactrice en chef de com.In|Sergio Marchionne, CEO Fiat, président SGS,administrateur UBS|Claude-Alain Margelisch, vice-président conseil exécutif ASB|Henry Markram, professeur <strong>EPFL</strong>, directeur projet Blue Brain|Denis Martin,maître-queux|Blaise Matthey, directeur général adjoint Fédération des entreprises romandes|Frédéric Mauch, cofondateur, BioApply|Olivia Mauch, associée,BioApply|Pierre Maudet, conseiller municipal, Ville de Genève|Rolland-Yves Mauvernay, président Groupe Debiopharm|Pascal Mayer, directeur de chœurs|Michel Mayor, directeur Observatoire de Genève|Guy Meldem, créateur Körner Union|Fernand Melgar, cinéaste|Mehdi Messadi, éducateur de rue|Thierry Meury,humoriste|Georges-Henri Meylan, administrateur délégué, Audemars Piguet|Marie-Hélène Miauton, directrice M.I.S Trend|Vera Michalski, PDG du groupe Libellaet directrice des Editions Noir sur Blanc|Albert Michel, président de la direction générale de la Banque cantonale de Fribourg|Claudio Micheloni, sénateur italien|Pierre Mirabaud, président Association suisse des banquiers|Elmar Mock, fondateur Créaholic|Bernard Monney, afficheur et écrivain|Stéphane Montangero, députésocialiste au Grand Conseil vaudois|Monica Montesinos (Water Lilly), musicienne|Geneviève Morand, fondatrice Rezonance/FirstTuesday|Jean-Pierre Morand, avocat,président du CA de Téléverbier|Isabelle Moret, conseillère nationale|Michel Morrissey, gérant Celgene International|Manuel Moser, homme de théâtre de rue|Philippe Mottaz, directeur de Word Radio Switzerland|Sophie Mottu, directrice du Concours hippique international de Genève.N Philippe Nantermod, vice-président,Jeunes radicaux suisses|Alain Nicod, directeur LeShop.ch, investisseur|Bernard Nicod, PDG Bernard Nicod SA|Laurent Nicolet, humoriste|Claude Nicollier, piloteet astronaute ESA|Claude Nobs, fondateur Montreux Jazz Festival|Jean-Luc Nordmann, président Nordmann Holding|Roger Nordmann, conseiller national, Vaud|Nicolas Nova, cofondateur Lift Conference, Genève|Stefan Nowak, entrepreneur solaire|Patrick Nussbaum, directeur de l’information Radio suisse romande RSR.O Patrick Odier, associé gérant Lombard Odier Darier Hentsch & C ie |Xavier Oberson, avocat et professeur de droit fiscal suisse et internationalà l’Université de Genève|Ludwig Oechslin, directeur Musée international d’horlogerie|Isabelle Ott-Baechler, présidente du Conseil synodal,Eglise réformée Neuchâtel.P Valérie Paccaud, animatrice|Guiseppe Pantaleo, chef du service d’immunologie et d’allergie du CHUV| Maria-Grazia Paparone,créatrice de Loup-Chocolat|Ian Party, graphic designer|Willy Pasini, professeur et psychiatre|Christophe Passer, rédacteur en chef L’illustré|Olivia Pedroli (Lole),musicienne|Marie-Françoise Perruchoud-Massy, responsablede l’Institut économie et tourisme HES|Michel Pettigrew, directeur opérationnel Ferring|Andrea Pfeifer, PDG,AC Immune|Roger Pfund, peintre et graphiste|Bertrand Piccard, psychiatre et aéronaute, Solar Impulse|Ivan Pictet, associé senior Pictet & C ie SA|Stéphane Pictet,cofondateur Virtual Network (Romandie.com)|Philippe Pidoux, président Publigroupe|Roland Pierroz, chef restaurant Pierroz|Marlyse Pietri, fondatrice et directriceEditions Zoé|Jacques Pilet, éditorialiste, membre de la direction Groupe Ringier|Mauro Poggia, avocat, fondateur Association pour la défense des patients|Charles Poncet,avocat et polémiste|Aimé Pouly, boulanger|Bernard Poupon, PDG Reitzel|Chantal Prod’Hom, directrice du Mudac|Claude-Daniel Proellochs, CEO VacheronConstantin|Philippe Progin, directeur Progin SA|André Pugin, directeur général de APCO Technologies.R Gérard Rabaey, chef restaurant Le Pont de Brent|Martine Rahier, professeur d’écologie et entomologie, Université de Neuchâtel|Jean-Marc Rapp, recteur Université de Lausanne|Bernard Rappaz, rédacteur en chef TSRmultimédia|Bernard Ravet, chef L’Ermitage|Olivier Ray, président de l’Association romande des familles d’enfants atteints de cancer|Martine Rebetez, climatologueet professeur à l’Université de Neuchâtel|Luc Recordon, avocat, conseiller national vert|Frédéric Recrosio, humoriste|Antoine Reymond, président ConférenceEglises protestantes Suisse romande|Stefan Renninger, cofondateur Virtual Network (Romandie.com)|Ruud Reuland, directeur Ecole hôtelière de Lausanne|Elisabeth Reusse-Decrey, fondatrice et présidente Appel de Genève|Pierre-Marcel Revaz, président et directeur Groupe Mutuel|Grégoire Ribordy, directeuridQuantique|Jacques Richter, architecte|Marc Ridet, directeur FCMA et Swiss Music Export|Carl-Alex Ridoré, président, Maison fribourgeoise de médiation|Alain Riedo, Maxwell Technologies|Nicolas Righetti, photographe|David Rimer, associé Index Ventures, Genève|Neil Rimer, associé Index Ventures, Genève|Steven Ritchey, cofondateur Lift Conference, Genève|Antoine Robert-Grandpierre, architecte|Jean-Philippe Rochat, avocat|Nathanaël Rochat, humoriste|PhilippeRochat, chef restaurant de l’Hôtel de Ville|Darius Rochebin, présentateur du TJ, TSR|Jacques Rogge, président Comité olympique international CIO|Jacques Rognon,directeur du Centre national de recherche en géothermie|Thomas Römer, professeur de théologie à l’Université de Lausanne|Sanja Ronga, présidente Business &Professional Women Suisse|Daniel Rossellat, président Paléo Festival|Yves Rossier, directeur de l’Office des assurances sociales|Jean-François Roth, président de SuisseTourisme et du conseil régional de la RTSR|Jean-Jacques Roth, rédacteur en chef du quotidien Le Temps|Peter Rothenbuehler, rédacteur en chef Le Matin|Nicolas Rouge,administrateur-délégué Sources minérales Henniez|Pascal Rubin, directeur général adjoint Hospices cantonaux CHUV|Bernard Rüeger, directeur général de RüegerSA|Ariel Ruiz i Altaba, professeur à la Falcuté de médecine de l’Université de Genève.S Claude-Michel Salamin, cofondateur TI Informatique|Laurent Saurer, architecte|Géraldine Savary, conseillère aux Etats du canton de Vaud|Guy Schrenzel, humoriste|Klaus Schwab, fondateur et président World EconomicForum|Nicole Schwab, directrice World Economic Forum|Urs Schwaller, conseiller aux Etats|Philippe Senderos, footballeur| Francis Sermet, directeur DEWS DevelopmentEconomic Western Switzerland|Anne Seydoux-Christe, conseillère aux Etats du canton du Jura|Gabriel Sigrist, cofondateur Largeur.com|Pedro Simko, publicitaire|Claude Smadja, fondateur Smadja & Associates|Bernard Soguel, conseiller d’Etat, Neuchâtel|Philippe Sordet, chef de service Département de l’économie, Vaud|Anne Southam, cofondatrice Hôtels et Patrimoine|Anne-Sylvie Sprenger, écrivain|John Staehli, cofondateur Lift Conference, Genève|Raymond Stauffer, directeur généralL’Hebdo 7 mai 2009de Tornos|Jean-François Steiert, délégué aux Affaires intercantonales, Vaud|Olivier Steimer, président du conseil d’administration, BCV|Barbara Steudler, codirectrice, NiceFuture|Hans Stöckli, maire de Bienne|Enzo Stretti, fondateur Enzolocation|Alfred Strohmeier, recteur, Université de Neuchâtel|Jean Studer, conseiller d’Etat, Neuchâtel|Eric Syz, cofondateur Banque Syz.T U Marie-Claire Tabin, présidente Syndicat des enseignants romands|Mehdi Tafti, codirecteur Centre de recherche sur le sommeil CHUV|Christine Théodoloz-Walker, directrice générale d’IPT|Nicola Thibaudeau, directrice MPS,Bienne|François Thiébaud, patron de Tissot|Gérard Tschopp, directeur RSR|Jürg Tschopp, codirecteur département de biochimie, Université de Lausanne|Bernard Tschumi, architecte|Laurent Turnheer, fondateur et capitaine de Summit Foundation|Stphen Urquhart, directeur général d’Omega.V W Jean-Marc Vallotton, architecte et urbaniste|Bruno Vayssière, professeur, urbaniste, architecte, penseur et directeur de la Fondation Braillard|Guy Vibourel, directeur Migros Genève|Sandrine Viglino, artiste|Tejinder Virdee, porte-parole projet CMS/LHC, CERN|Philippe Virdis, directeur général du Groupe E|Alan Voegeli, directeur Ecole de multimédia et d’art de Fribourg|Walter von Känel, directeur général, Compagnie des montres Longines|Andreas von Planta, avocatd’affaires|Eric Voruz, conseiller national|Marc-Olivier Wahler, directeur du Palais de Tokyo à Paris|Christian Wanner, directeur LeShop.ch|Kate Wax, musicienne|Pierre Weiss, chef du groupe libéral au Grand Conseil genevois|Nelly Wenger, directrice générale Nestlé Suisse|Denis Woeffray, architecte|Mark Wüst, architecte navalet solaire de MW-Line|Charles Wyplosz, professeur d’économie à l’Institut des hautes études internationales et du développement.Z Beat Zaugg, CEO ScottInternational|Alexandre Zeller, président direction générale BCV|Jean Zermatten, vice-président du Comité des droits de l’enfant de l’ONU|Jean Ziegler, rapporteurspécial ONU pour le droit à l’alimentation|Giuseppe Zocco, associé Index Ventures, Genève|Pascal Zuberbühler, gardien en second de l’équipe nationale|François Zwahlen, directeur Centre d’hydrogéologie Neuchâtel.forumdes100.com7 mai 2009 L’HebdoCette liste compte plus de 400 noms: en effet, lors de la publication dans L’Hebdo, les associés d’une même entreprise, initiative ou étude,sont présentés comme une seule entité. Liste des nominés 2005 (publiée le 9 juin 2005), 2006 (publiée le 18 mai 2006), 2007 (publiée le 31 mai 2007)et 2008 (publiée le 22 mai 2008). La fonction indiquée est celle occupée au moment de la publication.

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