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Les éclaircissements donnés nous paraissent salutaires : ce n’est pas parce qu’il y aexpression de souffrance que l’on bascule dans le domaine de la thérapie. Le praticien peutprêter son écoute et en observer des effets thérapeutiques, mais il ne peut s’improviserthérapeute dans un cadre inadapté. Legrand signale ainsi qu’il poursuit ses recherches sur lesdeux plans bien dissociés : en histoire de vie, mais également sur la possibilité d’approfondirla piste d’éventuelles « thérapies narratives ».Diverses pratiques cliniques se sont développées dans le champ de l’Histoire de vie.Lainé nous fournit quelques indications succinctes sur les raisons de reprendre le terme declinique. Il renvoie en fait aux critères proposés par Revault d’Allonnes. Le travail est clinique« tout d’abord parce qu’il opère […] au cas par cas. La recherche porte sur chaque récitenvisagé pour et en lui-même, dans sa singularité » (Lainé, 1998, p.133). La clinique s’opposeégalement pour Lainé à la démarche expérimentale, et tient compte des participants en tantque sujets. L’histoire de vie n’est ainsi jamais produite en extériorité, mais par chaquenarrateur lui-même dans le cadre d’une production collective où il reste le dernier décideur ducontenu et des hypothèses à valider (hypothèse que Lainé oppose au « conceptd’interprétation » (ibid., p.134)).Les travaux auxquels nous nous référons ici (de Gaulejac, Lainé, Legrand,Niewiadomski) se placent dans le champ de la formation en histoire de vie dont Lainé rappellequ’elle « se situe dans l’orientation clinique, c’est-à-dire dans la centration sur ce qui estpropre à chacun » (ibid., p.204, souligné par l’auteur). Dans sa discussion sur les effetsproduits en session histoire de vie en formation, il souligne que ces effets sont divers et qu’ilsvarient en fonction des supports utilisés et des participants : « imaginer que les effets produitspuissent être identiques dans toutes les pratiques, c’est oublier la part active prise par lessujets eux-mêmes à ce qui se produit là » (ibid.). Cela n’est pas sans rappeler, selon nous, ceque nous avons vu de l’activité pratico-poiétique.L’exploration des contributions des praticiens en Histoire de vie nous a permis demettre à jour deux objectifs différents d’intervention : l’un qui se voudrait plus autopoïétiquealors que l’autre viserait davantage au développement personnel. Nous avons pu préciserégalement les implications de l’accompagnement qui ne peut se définir comme unepsychothérapie, même si des effets thérapeutiques sont repérables dans le cadre de dispositifsqui favorisent l’expression des sujets. Toutes les pratiques cliniques abordées jusque-là fontréférence à la psychanalyse et soulignent l’importance d’un travail sur le sens. C’est pourquoi,avant de reprendre certains concepts analytiques essentiels pour comprendre la relation quiNumér
s’instaure entre le conseiller en orientation et son consultant, nous voulons préciser quelquespoints concernant la dimension du sens qui servira également à distinguer la psychanalyse desautres démarches cliniques.3.4. Précisions sur la question du sens en clinique.La question du sens est multidimensionnelle et l’on ne pourra en faire le tour ici. On laretrouvera avec Clot qui rappelle que, selon Bakhtine, « le sens n’est pas soluble dans leconcept » (Clot, 1999, p.135), insistant sur la nécessaire confrontation des concepts quotidienset des concepts scientifiques, rencontre qui permet des déplacements de sens pour lechercheur comme pour le profane. Vygotski avait, pour sa part, proposé de distinguer entresens et signification, comme le rappelle Vermersch (1994, p.59), « suivant que dans l’usagefait des mots le sujet en intègre les valeurs issues de sa propre expérience (sens) ou qu’il lesutilise pour leur valeur sociale, pour leur signification au sens du dictionnaire » 1 . Il serarappelé également, dans la partie méthodologique, que l’analyse de discours est une pratiquegénérale et permanente de l’homme, mais aussi une spécificité de certains professionnels ; elleest donc sans fin, les diverses interprétations se montrant susceptibles de générer de nouvellessignifications (il n’y a là rien de systématique) qui participent à l’histoire de l’humanité.On se restreindra ici aux suggestions de Castoriadis sur le sens qui échappe à touteformalisation stricte. Nous reprendrons néanmoins la méthodologie très rigoureuse élaboréepar Demazière et Dubar pour saisir le sens des récits biographiques dans une perspectivesociologique ; celle-ci montre l’intérêt de telles méthodes pour élaborer une vue générale etnous servira également de décors pour montrer comment s’en distingue l’approche du sens enclinique. Nous nous appuierons notamment sur les éclaircissements apportés par Enriquez etBarus-Michel. Les détails fournis par Orofiamma sur sa pratique en Histoire de vie viendrontillustrer cette possibilité d’effectuer un travail de « formateur clinicien » que nousarticulerons, pour notre part, avec la « Petite galerie de portraits de formateurs en mal demodèle » peinte par Enriquez.1Notons que Julia Kristeva a énoncé une idée du même ordre, proposant de retenir le terme de sens pour ce quirelève du singulier, et celui de significations pour désigner les conceptions socialement partagées (cité demémoire à partir de France Culture, décembre 2004).Numér
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