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nouveau » (1992, p.328). Les relations qu’il peut mettre en évidence, les « lois » devront ainsi« être testées dans chacun des cas » (ibid., p.329).Le clinicien intervient auprès d’un sujet (individuel ou collectif) suffisamment prêt àprendre le risque de changer et qui ressent « des failles, des manques, des trous, [qui] éprouvedes sensations de vacillement, de vertige, d’effondrement de manière suffisamment aiguë pourqu’il ait besoin de faire appel à un consultant ou à une équipe pour l’aider à voir clair en lui »(ibid., pp.326-327). On retrouve cette idée dans l’approche de la psychologie sociale qui viseune « clinique du lien social [qui] n’a pas pour objectif la réparation mais une réponse auxdemandes d’individus ou de groupes qui se trouvent dans une certaine méconnaissance quantà leurs déterminations et dans le malaise quant à leurs positions » (Barus-Michel & al., 1996,p.269). C’est ici l’idée de crise qui se présente comme centrale ; la recherche de sondépassement amène à la formulation d’une demande auprès d’un partenaire extérieur.Si l’intervenant pratique en intériorité, il ne s’agit pourtant pas d’immersion (il n’a pasà vivre la situation de l’autre, il conserve un décalage) ; interpréter, c’est alors « sortir duconfus et de l’amalgame, c’est permettre aux membres du groupe de se situer » dans leursrôles, leur sexe, leur groupe, etc., et « de devenir progressivement autres, de maîtriser leuraction, en se libérant du phantasme de la maîtrise totale » (Enriquez, 1993, p.34). Le clinicienrestera attentif aux processus de transfert et contre-transfert qu’il analyse et repère soit commelevier soit comme obstacle.La sociologie clinique se présente davantage comme « science des effets » que commeune recherche de causes. C’est à partir des effets produits par sa présence sur les discours etles conduites que l’intervenant peut poursuivre son travail. Il s’intéresse donc « plus aux effetsde son action qu’aux causes déterminant la conduite d’autrui » (Enriquez, 2000, p.298).Enriquez (1993, p.34) avance quatre types d’éthique auxquels se réfère l’intervenant.L’éthique de conviction qui lui permet d’être cohérent et « consistant » ; l’éthique deresponsabilité devant l’avenir de ses « clients » ; l’éthique de la discussion qui « le rendraparticulièrement sensible à l’autonomie des personnes et à la reconnaissance de l’altérité » ;l’éthique de la finitude qui l’amène à « travailler sur ses limites, pour admettre la castrationsymbolique, pour mettre en cause lui-même l’affirmation identitaire et le narcissisme de mort,pour comprendre les éléments destructeurs qu’il peut projeter sur les autres » (ibid.).Ultérieurement, Enriquez rajoutera une cinquième forme d’éthique (tout en précisant, dans cetarticle, celles que nous venons d’esquisser) : l’éthique du respect, car « respecter l’autre, c’estd’abord fondamentalement faire confiance en sa parole, l’écouter, et pour cela le mettre ensituation de vouloir parler et prendre conscience » (Enriquez, 2000, p.292).Numér
La clinique mène en définitive à une nouvelle forme de connaissance. Elle peut semontrer tout à la fois compréhensive (aider à l’émergence du sens d’une situation),interprétative (pour sortir du confus) et explicative (dégager des régulations telles les sciencesdites objectives). Cette nouvelle conception de la connaissance « n’est pas neutre, même sielle n’est pas militante ; elle vise à faire surgir des nouvelles significations, à empêcher queles individus soient pris au piège des structures » (Enriquez, 1992, p.331).L’élaboration proposée par Enriquez pour préciser la clinique en sociologie se révèleproche de celle développée par Lévy. Certaines nuances nous permettront néanmoins depercevoir d’autres points sur lesquels celui-ci veut insister.3.2.3. Les « sciences cliniques ».Lévy (1997) propose une appréhension un peu différente de la clinique. Il n’est paspossible de reprendre, encore une fois, l’ensemble de son propos qui s’étend sur cent pages.Quelques indications nous paraissent toutefois nécessaires dans sa reprise de ce qu’ildénomme « les sciences cliniques ».Celles-ci ne se veulent pas une alternative absolue à la démarche expérimentale, maiscontestent sa prétention à être l’unique voie d’un travail scientifique (p.39). Si elles nes’appuient pas sur une fausse opposition entre sciences de la nature (explication) et scienceshumaines (compréhension), « elles tentent surtout de redéfinir les modalités de laconnaissance et de l’approche de la vérité qui tiennent compte des conditions réelles durapport des hommes au monde, à leur histoire, et entre eux » (ibid., p.40) ; ceci les amène « àprivilégier le processus dialogual (Ricœur) » (ibid.). Lévy souligne le champ ouvert dessciences cliniques qui se développent dans toutes les disciplines et montrent quelques fois desdivergences entre elles.Par la référence à la notion de Mauss de « fait social total » (qui ne signifie pas desaisir le réel dans sa totalité), les sciences cliniques font appel à la complexité ; celle-ci visedavantage à l’interdisciplinarité qu’à la pluridisciplinarité, à l’instar des notions d’objetcomplexe(Pagès) ou d’analyse multi-référentielle (Ardoino). Elles ne peuvent cependantprétendre pouvoir répondre à toutes les situations ou tous les problèmes, certaines mises enœuvre n’étant pas réalisables : « il faut accepter de concevoir l’intervention clinique commeune action partielle et partiale, limitée dans ses visées comme dans ses résultats [et] laisser unNumér
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La clinique mène en définitive à une nouvelle forme de connaissance. Elle peut semontrer tout à la fois compréhensive (aider à l’émergence du sens d’une situation),interprétative (<strong>pour</strong> sortir du confus) et explicative (dégager des régulations telles les sciencesdites objectives). Cette nouvelle conception de la connaissance « n’est pas neutre, même sielle n’est pas militante ; elle vise à faire surgir des nouvelles significations, à empêcher queles individus soient pris au piège des structures » (Enriquez, 1992, p.331).L’élaboration proposée par Enriquez <strong>pour</strong> préciser la clinique en sociologie se révèleproche de celle développée par Lévy. Certaines nuances nous permettront néanmoins depercevoir d’autres points sur lesquels celui-ci veut insister.3.2.3. Les « sciences cliniques ».Lévy (1997) propose une appréhension un peu différente de la clinique. Il n’est paspossible de reprendre, encore une fois, l’ensemble de son propos qui s’étend sur cent pages.Quelques indications nous paraissent toutefois nécessaires dans sa reprise de ce qu’ildénomme « les sciences cliniques ».Celles-ci ne se veulent pas une alternative absolue à la démarche expérimentale, maiscontestent sa prétention à être l’unique voie d’un travail scientifique (p.39). Si elles nes’appuient pas sur une fausse opposition entre sciences de la nature (explication) et scienceshumaines (compréhension), « elles tentent surtout de redéfinir les modalités de laconnaissance et de l’approche de la vérité qui tiennent compte des conditions réelles durapport des hommes au monde, à leur histoire, et entre eux » (ibid., p.40) ; ceci les amène « àprivilégier le processus dialogual (Ricœur) » (ibid.). Lévy souligne le champ ouvert dessciences cliniques qui se développent dans toutes les disciplines et montrent quelques fois desdivergences entre elles.Par la référence à la notion de Mauss de « fait social total » (qui ne signifie pas desaisir le réel dans sa totalité), les sciences cliniques font appel à la complexité ; celle-ci visedavantage à l’interdisciplinarité qu’à la pluridisciplinarité, à l’instar des notions d’objetcomplexe(Pagès) ou d’analyse multi-référentielle (Ardoino). Elles ne peuvent cependantprétendre pouvoir répondre à toutes les situations ou tous les problèmes, certaines mises enœuvre n’étant pas réalisables : « il faut accepter de concevoir l’intervention clinique commeune action partielle et partiale, limitée dans ses visées comme dans ses résultats [et] laisser unNumér