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discipline qu’ils définissent alors en référence à des dimensions générales : un objectif deconnaissances de l’individu, un champ de pratiques professionnelles, une méthodologieclinique complexe, variée et en évolution, une formation universitaire qui confère le titre(DESS de psychologie) et un champ de recherche (défini par les enseignants-chercheurs).La psychologie clinique se situe actuellement encore, selon ces auteurs, au carrefourdes différentes disciplines des sciences humaines et se spécifie par son objet : « "les situationsconcrètes de sujets souffrants" (Pédinielli) se manifestant dans des conduites normales oupathologiques et les interventions portant sur ces conduites » (ibid., p.11). Elle utilise ladémarche clinique qui, en référence à Lagache, prend en compte la singularité des individusen situation dont on cherchera à rendre une description fidèle et complète, pour en établir lesens au regard également de l’histoire personnelle. L’étude de cas, communément répandue,se construit en utilisant divers outils : entretien, tests, évaluations, dessin, jeu, etc. Lepsychologue « favorise le contact affectif, l’expression émotionnelle, la clarification de lademande et du problème, l’émergence de relations entre les faits, les événements passés etprésents, etc. » (ibid., p.12).Il existerait à l’intérieur de la méthodologie clinique diverses approches qui conserventleurs spécificités : introspective, phénoménologique, observationnelle, psychanalytique,psychométrique. Du point de vue théorique, le psychologue clinicien détermine son modèle deréférence, mais doit constamment demeurer prêt à l’interroger et le remettre en cause au vudes faits qui viendraient le contre-dire (ibid., p.20).Dans le cadre de la psychologie du travail, Clot développe une approche qu’il qualifiede clinique de l’activité, mais dans une perspective différente sur laquelle nous reviendronsamplement plus loin. D’autres disciplines des sciences humaines ont repris l’adjectif cliniquedans leurs champs plus récemment que la psychologie. Le sens du terme se révèle souvent trèsproche des points que nous venons d’aborder. Il a cependant été l’objet de précisions et dedéveloppements qui pourraient aboutir, au-delà de la psychologie, à l’émergence de sciencesdites cliniques.3.2. La clinique en sociologie et psychosociologie.Le terme s’est répandu de façon étendue dans les sciences sociales, et notamment lasociologie. Il vient ainsi probablement combler un déficit de pensée dans ce domaine où a puNumér
prévaloir longtemps une attitude avant tout critique et centrée sur l’étude des « grands »déterminismes sociaux. Le « retour de l’acteur » (Touraine, 1984), par exemple, signale unglissement de perspective, depuis les années soixante-dix, par lequel l’intérêt se porte surl’étude de l’individu plongé dans son milieu.3.2.1. Repères généraux.En sociologie des organisations, Crozier et Friedberg avaient, dans « L’acteur et lesystème » (1977), souligné que leur approche procédait d’une « analyse clinique » pour mettreà jour les systèmes d’action concrets des acteurs (cité par Herreros, Kocher, Woehl, 1995,p.127). E.Morin (1984, p.212) formule, pour sa part, « la nécessité d’une sociologie clinique,c’est-à-dire qui parte de l’observation directe de l’événementiel ou accidentel, du cas extrêmeou pathologique, à commencer par la crise. Ce qui était rejeté comme insignifiant,impondérable ou statistiquement minoritaire, ce qui perturbe la structure ou le système, toutcela pour nous est extrêmement signifiant comme révélateur, déclencheur … ». Cette attentionportée aux détails qui travaillent la société et en préparent les évolutions se trouve affirméeégalement par Enriquez qui souligne que « le changement social a toujours été la conséquencede l’action de minorités, d’exclus, d’"exotes" 1 , comme dirait Victor Segalen, qui saventprendre des chemins de traverse et travailler dans les interstices » (Enriquez, 1990, pp.227-228). Dans le village breton de Plozévet dans lequel Morin a mené une étude sociologiqueavec son équipe, il partage la vie des habitants et insiste sur « l’immersion résidentielle dans lavie plozévétienne (avec adoption d’usages et parfois participation aux travaux) [qui] fut aussiune immersion subjective » (Morin, 1984, p.223). Jusque là, d’après Morin (ibid, p.213), « lesociologue se voulait savant en refusant le corps à corps concret, c’est-à-dire la dialectiqueentre le sujet chercheur et le sujet-objet étudié ».La sociologie clinique qui « prend corps » en se donnant une visibilité dans les annéesquatre-vingt s’inspire cependant d’une tradition quelque peu différente des perspectives deCrozier ou de Morin. Pour Enriquez, il n’existe pas de « ligne de démarcation forte entresociologie et psychosociologie clinique » 2 (Gaulejac, Roy, 1993, p.35). Cette position estpartagée par Rhéaume qui relie l’histoire de la sociologie clinique au Québec à celle de lapsychosociologie. D’avantage que d’une discipline, il s’agit, selon lui, d’un « réseau ouvert »1« pour qui le pouvoir d’exotisme n’est que le pouvoir de concevoir autre » précisera-t-il dans "L’organisation enanalyse". (1992, p.327).2Contrairement à A. Lévy que nous aborderons plus loin (cf. Lévy, 1997, p.80).Numér
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prévaloir longtemps une attitude avant tout critique et centrée sur l’étude des « grands »déterminismes sociaux. Le « retour de l’acteur » (Touraine, 1984), par exemple, signale unglissement de perspective, depuis les années soixante-dix, par lequel l’intérêt se porte surl’étude de l’individu plongé dans son milieu.3.2.1. Repères généraux.En sociologie des organisations, Crozier et Friedberg avaient, dans « L’acteur et lesystème » (1977), souligné que leur approche procédait d’une « analyse clinique » <strong>pour</strong> mettreà jour les systèmes d’action concrets des acteurs (cité par Herreros, Kocher, Woehl, 1995,p.127). E.Morin (1984, p.212) formule, <strong>pour</strong> sa part, « la nécessité d’une sociologie clinique,c’est-à-dire qui parte de l’observation directe de l’événementiel ou accidentel, du cas extrêmeou pathologique, à commencer par la crise. Ce qui était rejeté comme insignifiant,impondérable ou statistiquement minoritaire, ce qui perturbe la structure ou le système, toutcela <strong>pour</strong> nous est extrêmement signifiant comme révélateur, déclencheur … ». Cette attentionportée aux détails qui travaillent la société et en préparent les évolutions se trouve affirméeégalement par Enriquez qui souligne que « le changement social a toujours été la conséquencede l’action de minorités, d’exclus, d’"exotes" 1 , comme dirait Victor Segalen, qui saventprendre des chemins de traverse et travailler dans les interstices » (Enriquez, 1990, pp.227-228). Dans le village breton de Plozévet dans lequel Morin a mené une étude sociologiqueavec son équipe, il partage la vie des habitants et insiste sur « l’immersion résidentielle dans lavie plozévétienne (avec adoption d’usages et parfois participation aux travaux) [qui] fut aussiune immersion subjective » (Morin, 1984, p.223). Jusque là, d’après Morin (ibid, p.213), « lesociologue se voulait savant en refusant le corps à corps concret, c’est-à-dire la dialectiqueentre le sujet chercheur et le sujet-objet étudié ».La sociologie clinique qui « prend corps » en se donnant une visibilité dans les annéesquatre-vingt s’inspire cependant d’une tradition quelque peu différente des perspectives deCrozier ou de Morin. Pour Enriquez, il n’existe pas de « ligne de démarcation forte entresociologie et psychosociologie clinique » 2 (Gaulejac, Roy, 1993, p.35). Cette position estpartagée par Rhéaume qui relie l’histoire de la sociologie clinique au Québec à celle de lapsychosociologie. D’avantage que d’une discipline, il s’agit, selon lui, d’un « réseau ouvert »1« <strong>pour</strong> qui le pouvoir d’exotisme n’est que le pouvoir de concevoir autre » précisera-t-il dans "L’organisation enanalyse". (1992, p.327).2Contrairement à A. Lévy que nous aborderons plus loin (cf. Lévy, 1997, p.80).Numér