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clinique en portant une attention aux dires des malades plutôt que de s’attacher à l’observationde signes et à l’insensé de leurs propos : « la clinique psychanalytique est une clinique où lemalade en tant que sujet, son discours et ses paroles, prennent une importance essentielle.Nous ne sommes pas dans la clinique médicale dont les prémisses ont été établis parHippocrate et dont l’objet est la maladie et ses causes » (Herfray, 1993, p.19).Depuis cette rupture, la notion s’est enrichie progressivement dans diverses disciplinesdes sciences humaines. Nous proposons de rappeler dans la suite les efforts fournis parcertains auteurs pour préciser la démarche clinique dans leurs domaines respectifs : lapsychologie, la sociologie, la psychosociologie et l’histoire de vie. Chaque champ a pudévelopper des pratiques plus ou moins spécifiques inspirées par la clinique qui peut prendredes significations différentes. On verra toutefois qu’une convergence générale se dégage etnous en reprendrons les principaux points après notre exploration, pour en souligner lesapports à l’approche clinique en orientation. On ne cherchera pas à arrêter à une définitionprécise (qui est constamment remaniée), mais à suivre la diversité des pratiques et descontributions dont on ne désire ni fournir une synthèse structurée, ni une comparaison (quin’aurait pas de sens). Ce parcours montrera néanmoins comment la clinique s’est développéeet s’enrichit actuellement dans chacune des disciplines susceptibles d’inspirer notre propreactivité.3.1. La clinique en psychologie.La dimension clinique se forge une histoire tout d’abord au sein de la psychologie.Chahraoui et Bénony (2003, p.7) proposent d’en situer les précurseurs dans les personnes dePhilippe Pinel (1745-1824), Pierre Janet (1851-1947), Freud (1856-1939) et Witmer (1867-1956) aux Etats-Unis.En France, Daniel Lagache précise, en 1949, l’approche de la psychologie cliniquecentrée sur l’étude approfondie de cas individuels et le développement des connaissances dufonctionnement psychique. La psychologie a alors une soixantaine d’années et la clinique seconstruit en opposition à la psychologie expérimentale, elle-même affranchie de laphilosophie pour se rapprocher des sciences physiques et physiologiques à la fin du XIX esiècle. La psychanalyse est en 1949 bien implantée en France, et bientôt émergeront lesconflits liés à la question de « l’analyse laïque », la psychanalyse pratiquée par les non-Numér
médecins. C’est dans ce contexte qu’intervient Lagache pour ouvrir une alternative entrepsychologie expérimentale et psychanalyse liée à la médecine.Il propose d’assigner à la psychologie clinique « l’étude de la personne totale "ensituation" » (cité par Plaza dans Revault d’Allonnes, 1989, p.6). Elle pourrait travailler dansdes domaines délaissés par la psychiatrie et la psychanalyse, comme la délinquance, le conflitconjugal, etc. Elle chercherait « certes à "guérir", mais aussi à "conseiller" et à "éduquer" : ellese rapproche ainsi des secteurs du conseil social et de la pédagogie, que Piéron et Wallonavaient quelque peu autonomisés de la psychologie » (ibid., p.6-7). Lagache se réfère peu à lapsychanalyse qu’il qualifie d’"ultra-clinique". Son projet, critiqué par les psychiatres, ainsique par Canguilhem, puis les structuralistes, se développe néanmoins, soutenu par lesréponses qu’il apporte à une demande sociale : éducation sexuelle, criminalité,psychopathologie des enfants, etc.Juliette Favez-Boutonier crée en 1959 le premier laboratoire de psychologie clinique àla Sorbonne. Elle considère la psychologie clinique comme une « approche contrôlée del’homme par l’homme dans une situation réciproque » (ibid., p.10). Elle ouvre par cetteformulation une orientation nouvelle : la clinique perd sa caractéristique classiqued’observation objectivante, pour mettre l’accent sur l’aspect relationnel et refuser de sesoumettre au concept d’adaptation (contrairement à Lagache). La psychologie clinique ne secontente non seulement de diagnostiquer, mais Favez-Boutonier lui confie également desfinalités thérapeutiques, d’observation et de recherche. La formation universitaire doit alors secompléter par d’autres techniques (groupes Balint, rêve éveillé, cure analytique, etc.), sans quecette question soit arrêtée de façon doctrinaire et définitive.Les années soixante malmènent l’approche clinique, la psychologie se trouvantrapprochée, au CNRS, des sciences de la vie et non plus des sciences humaines ; elle estaccusée d’autre part de « psychologisme » par la sociologie. Ces critiques aiguillonnent sonquestionnement et la contraignent à poursuivre sa réflexion qu’elle veut permanente. AinsiPlaza inscrit-elle le psychologue au carrefour de diverses disciplines comme un métisdifficilement situable. Etudier l’individu en situation et en évolution nécessite « unemultiréférenciation, une interdisciplinarité. […] Lieu d’un questionnement ouvert, lapsychologie clinique semble ne pouvoir être qu’anti-doctrinale. Tentant de comprendrel’individu au plus près des ses aspirations, elle se réfère à un cadre théorique nécessairementmouvant : elle doit confronter les repères dont elle dispose à la complexité des situationsqu’elle rencontre » (ibid., p.15-16).Numér
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clinique en portant une attention aux dires des malades plutôt que de s’attacher à l’observationde signes et à l’insensé de leurs propos : « la clinique psychanalytique est une clinique où lemalade en tant que sujet, son discours et ses paroles, prennent une importance essentielle.Nous ne sommes pas dans la clinique médicale dont les prémisses ont été établis parHippocrate et dont l’objet est la maladie et ses causes » (Herfray, 1993, p.19).Depuis cette rupture, la notion s’est enrichie progressivement dans diverses disciplinesdes sciences humaines. Nous proposons de rappeler dans la suite les efforts fournis parcertains auteurs <strong>pour</strong> préciser la démarche clinique dans leurs domaines respectifs : lapsychologie, la sociologie, la psychosociologie et l’histoire de vie. Chaque champ a pudévelopper des pratiques plus ou moins spécifiques inspirées par la clinique qui peut prendredes significations différentes. On verra toutefois qu’une convergence générale se dégage etnous en reprendrons les principaux points après notre exploration, <strong>pour</strong> en souligner lesapports à l’approche clinique en <strong>orientation</strong>. On ne cherchera pas à arrêter à une définitionprécise (qui est constamment remaniée), mais à suivre la diversité des pratiques et descontributions dont on ne désire ni fournir une synthèse structurée, ni une comparaison (quin’aurait pas de sens). Ce parcours montrera néanmoins comment la clinique s’est développéeet s’enrichit actuellement dans chacune des disciplines susceptibles d’inspirer notre propreactivité.3.1. La clinique en psychologie.La dimension clinique se forge une histoire tout d’abord au sein de la psychologie.Chahraoui et Bénony (2003, p.7) proposent d’en situer les précurseurs dans les personnes dePhilippe Pinel (1745-1824), Pierre Janet (1851-1947), Freud (1856-1939) et Witmer (1867-1956) aux Etats-Unis.En France, Daniel Lagache précise, en 1949, l’approche de la psychologie cliniquecentrée sur l’étude approfondie de cas individuels et le développement des connaissances dufonctionnement psychique. La psychologie a alors une soixantaine d’années et la clinique seconstruit en opposition à la psychologie expérimentale, elle-même affranchie de laphilosophie <strong>pour</strong> se rapprocher des sciences physiques et physiologiques à la fin du XIX esiècle. La psychanalyse est en 1949 bien implantée en France, et bientôt émergeront lesconflits liés à la question de « l’analyse laïque », la psychanalyse pratiquée par les non-Numér