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contexte où nous observons également des « prises de conscience » effectuées par lesconsultants au cours du dialogue avec le conseiller.Les travaux de Clot qui se sont centrés sur la dimension du dialogue nous semblentégalement intéressants à explorer dans la perspective de l’entretien d’orientation. Ilspourraient nous permettre de décentrer notre attention de l’expression même du consultantpour la resituer dans le cadre du dialogue qui se construit avec le professionnel. Les dispositifsmis au point par Clot sont eux aussi susceptibles d’inspirer les pratiques en orientation. Ilinsiste par ailleurs sur la dimension subjective du sens que le sujet donne à l’action qu’ilentreprend dans son travail. La clinique de l’activité cherche d’autre part à favoriser le« pouvoir d’agir » du sujet dans son activité professionnelle. Tous ces éléments, ainsi qued’autres, nous ont incité à approfondir notre interrogation des notions développées par Clot envue d’enrichir la perspective d’une clinique en orientation.Les trois prochains chapitres exposent successivement les domaines que nous venonsd’évoquer succinctement, partant de la tradition clinique que nous compléterons, concernantnotre activité, par les contributions de Vermersch et de Clot. Chacun des chapitres se conclutpar les apports que nous pouvons retenir dans le champ même de l’orientation et qui viendrontenrichir, sous différents angles, nos analyses ultérieures des accompagnements. La secondepartie s’achève sur une reprise sous forme synthétique des principaux éléments participant àl’esquisse d’une clinique en orientation.Numér

3. Les références cliniques en sciences humaines.La clinique médicale se constitue au tournant du XVIII e au XIX e siècle en s’appuyantnotamment sur l’anatomie pathologique. La dissection des cadavres effectuée (ouvertement etnon de façon dissimulée comme le présente, d’après Foucault, la médecine) dans la deuxièmemoitié du XVIII e siècle a participé à préparer un savoir médical, jusqu’à ce qu’il fût « admisque les lésions expliquaient les symptômes, et que l’anatomie pathologique fondait laclinique » (Foucault, 1963, p.127). C’est en modifiant son rapport à la mort que la médecineparvient à progresser. « Pour Cabanis comme pour le XVIII e siècle […], la connaissance de lavie s’appuyait de plein droit sur l’essence du vivant. […] Avec Bichat, la connaissance de lavie trouve son origine dans la destruction de la vie. […] La nuit vivante se dissipe à la clartéde la mort » (ibid., p.148-149).La clinique subit plusieurs renversements dont la transformation du symptôme ensigne. « Etablir ces signes, artificiels ou naturels, c’est jeter sur le corps vivant tout un réseaude repérages anatomo-pathologiques […] ; la séméiologie ne sera plus une lecture, mais cetensemble de techniques qui permet de constituer une anatomie pathologique projective »(ibid., p.166, souligné par l’auteur). L’approche médicale transforme son regard, la« médecine des maladies » cède la place à « une médecine des réactions pathologiques,structure d’expérience qui a dominé le XIX e siècle et jusqu’à un certain point le XX e » (ibid.,p.196). Foucault développe et illustre sa thèse : la clinique s’est développée non seulement parson empirisme, sa modestie, le glissement de son regard et le silence de tout discoursperturbateur, mais du fait « qu’elle est une réorganisation en profondeur non seulement desconnaissances médicales, mais de la possibilité même d’un discours sur la maladie. Laretenue du discours clinique (proclamée par les médecins : refus de la théorie, abandon dessystèmes, non-philosophie) renvoie aux conditions non verbales à partir de quoi il peutparler : la structure commune qui découpe et articule ce qui se voit et ce qui se dit » (ibid.,p.XV, souligné par l’auteur).Le terme « clinique » provient du grec klinè, « le lit », et désigne l’examen pratiqué« au lit du malade » qui favorise l’observation « à mains nues », le palper, l’ausculter ; il viseégalement à qualifier l’enseignement médical donné au chevet du malade (Bénony,Chahraoui, 1999, p.11). On considère que Freud a introduit une rupture dans la pratiqueNumér

contexte où nous observons également des « prises de conscience » effectuées par lesconsultants au cours du dialogue avec le conseiller.Les travaux de Clot qui se sont centrés sur la dimension du dialogue nous semblentégalement intéressants à explorer dans la perspective de l’entretien d’<strong>orientation</strong>. Ils<strong>pour</strong>raient nous permettre de décentrer notre attention de l’expression même du consultant<strong>pour</strong> la resituer dans le cadre du dialogue qui se construit avec le professionnel. Les dispositifsmis au point par Clot sont eux aussi susceptibles d’inspirer les pratiques en <strong>orientation</strong>. Ilinsiste par ailleurs sur la dimension subjective du sens que le sujet donne à l’action qu’ilentreprend dans son travail. La clinique de l’activité cherche d’autre part à favoriser le« pouvoir d’agir » du sujet dans son activité professionnelle. Tous ces éléments, ainsi qued’autres, nous ont incité à approfondir notre interrogation des notions développées par Clot envue d’enrichir la perspective d’une clinique en <strong>orientation</strong>.Les trois prochains chapitres exposent successivement les domaines que nous venonsd’évoquer succinctement, partant de la tradition clinique que nous compléterons, concernantnotre activité, par les contributions de Vermersch et de Clot. Chacun des chapitres se conclutpar les apports que nous pouvons retenir dans le champ même de l’<strong>orientation</strong> et qui viendrontenrichir, sous différents angles, nos analyses ultérieures des accompagnements. La secondepartie s’achève sur une reprise sous forme synthétique des principaux éléments participant àl’esquisse d’une clinique en <strong>orientation</strong>.Numér

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