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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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elle permise de faire semblant, éventuellement par politesse, ou encore a-t-elle profité toutbonnement d’un petit plaisir à se faire cajoler ?D’autres fois, comme on le verra avec Philippe, tout le travail fourni risque d’êtreremis en cause au dernier moment. Ou encore, c’est lors de l’ultime rencontre avec Jeanne,que s’éclairent différemment les trois mois passés ensemble. Comme l’indique Israël (1976,pp.91-92) à propos des premiers entretiens avec une patiente : « Elle ne pouvait pas non plusdire exactement ce qu’elle attendait de l’analyse, sinon cette analyse n’aurait plus guère éténécessaire ». Nous ne sommes pas beaucoup plus assurés ici que la psychanalyse, et il nousfaut rendre au consultant ce qui lui revient : son autonomie dans ses choix, qui s’effectuentquelques fois à son insu, et au nôtre. Il arrive que l’on puisse proposer un éclairage ou unehypothèse sur cet implicite, mais ce ne sont pas les cas les plus fréquents. On rejoint ce quenous dit Herfray d’une des spécificités de la psychanalyse qui « ne cherche pas à expliquer lesconduites mais à en éclairer le sens. Et ce sens ne peut relever que du sujet qui en est habité »(1993, p.18).Il s’agit, <strong>pour</strong> notre part, de considérer l’autre avant tout dans sa capacité à être sujet desa propre histoire, comme « autocréation », et donc à se donner des finalités propres 1 . Leconseiller doit se garder en premier lieu de lui-même, et se méfier des rapprochements qu’ilpeut effectuer à partir de cas similaires antérieurement rencontrés, rapprochements qui serévèlent souvent le fruit de ses propres projections. Le professionnel de l’<strong>orientation</strong>, auregard de son expérience et de ses connaissances, se retrouve tel « l’analyste [qui] a surtoutbesoin de son savoir <strong>pour</strong> ne pas s’en servir, ou plutôt <strong>pour</strong> savoir ce qui n’est pas à faire »(Castoriadis, 1968, p.38).Il devrait éviter également de construire un projet <strong>pour</strong> l’autre dans le but, inavoué, dese rassurer sur sa propre compétence à réussir dans sa fonction et au regard de la structurecliente. Encore que certains consultants conciliants accepteront avec gentillesse de participer àce mouvement défensif du narcissisme du professionnel angoissé face au vide qu’il pressentchez l’autre. Celui-ci repartira avec un projet qu’il s’empressera d’oublier ou qu’il utilisera1C’est un des effets de la cure psychanalytique de permettre à l’analysant de percevoir les implications qu’il a eului-même sur sa vie passée, et ainsi de faire la part des choses de ce qu’il attribuait aux autres. « C’est parce quel’histoire de l’individu est aussi une histoire d’autocréation, que tout ne peut pas être retrouvé dans le présent ;c’est parce que l’individu est toujours porté au-devant de ce qu’il est qu’il ne peut se retrouver qu’en revenant enarrière d’où il est actuellement. L’efficace de la cure ne découle pas de ce qu’on retrouve le passé dans le présent,mais de ce que l’on peut voir le présent du point de vue du passé à un moment où ce présent, encore à venir,était de part en part contingent. L’essence pratique de la cure psychanalytique est que l’individu se retrouvecomme origine partielle de son histoire, fait gratuitement l’expérience du se faire non su comme tel la premièrefois, et redevient origine des possibles comme ayant eu une histoire qui a été histoire et non fatalité. »Castoriadis, 1968, p.50, souligné par nous).Numér

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