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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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l’autonomie : « une société autonome implique des individus autonomes » (1990, p.185). Etl’on insistera particulièrement sur la réciproque : des individus autonomes impliquent unesociété autonome. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas, comme on le constate fréquemment dans lemanagement actuel, par exemple, de faire appel à l’autonomie et l’initiative des sujets <strong>pour</strong> enrevenir à des moyens coercitifs dès que cette autonomie produit des effets et donc échappe àun contrôle strict et crée de l’imprévu. On reviendra sur ce texte de 1990 dans un instant, maisil nous paraît utile, <strong>pour</strong> notre propos, de suivre comment Castoriadis situait l’autonomie surle plan individuel en 1975.Il part de la fameuse phrase de Freud qui tente d’éclairer le mouvement de la cure :« Wo Es war, soll ich werden. », et cite (à l’époque) Lacan <strong>pour</strong> lequel : « L’inconscient, c’estle discours de l’Autre », c’est-à-dire « <strong>pour</strong> une part décisive, le dépôt des visées, des désirs,des investissements, des exigences, des attentes – des significations dont l’individu a étél’objet, dès sa conception et même avant, de la part de ceux qui l’ont engendré et élevé.L’autonomie devient alors : mon discours doit prendre la place du discours de l’Autre, d’undiscours étranger qui est en moi et me domine. Cette élucidation indique aussitôt la dimensionsociale du problème. » (Castoriadis, 1975, p.140) 1 . L’hétéronomie individuelle est posée icidans le cadre de ce qui détermine les choix du sujet par rapport aux désirs des autres, sonentourage familial. On rencontre une prédominance des figures parentales dans l’imaginairedu sujet « le contenu de cet imaginaire étant en rapport avec le discours de l’Autre("répétition", mais aussi transformation amplifiée de ce discours) » (ibid. p.142), et l’onrajouterait volontiers, réinterprétation du discours et des signifiants. Dans notre perspective, leconseil en <strong>orientation</strong> des adultes, on peut rencontrer de telles problématiques au moment dereconversions délibérément engagées par le sujet, comme on le verra plus loin.Mais, se demande alors Castoriadis : « qu’est-ce qu’un discours qui est mien ? ». Ils’agirait, selon lui, d’un « discours qui a nié le discours de l’autre ; qui l’a nié, non pasnécessairement dans son contenu, mais en tant qu’il est discours de l’Autre ; autrement ditqui, en explicitant à la fois l’origine et le sens de ce discours, l’a nié ou affirmé enconnaissance de cause » (ibid.). Mon discours cependant jamais ne sera intégralement mien. Ilfaut donc comprendre la maxime de Freud « comme renvoyant non pas à un état achevé, maisà une situation active ; non pas à une personne idéale qui serait devenue Je pur une fois <strong>pour</strong>1On peut relier cette expression de Lacan de manière différente aux concepts qu’il a développés, comme parexemple le propose Roudinesco dans son commentaire sur la publication du Séminaire, Livre X, L’angoisse, deLacan : « … le grand Autre, cette loi symbolique qui le détermine [le sujet] dans sa relation au désir ». Le Mondedes Livres, 18 juin 2004, p.VIII.Numér

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