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Dame célibataire de 52 ans au RMI.Fiche 3.1 er entretien.- J'ai travaillé 25 ans dans une entreprise qui installait des piscines ; et j'ai eu deuxpersonnes proches qui sont tombées malades : ma mère et mon frère ont eu chacun uncancer, ils sont morts le même jour, et pour moi, c'était trop. On avait trop de problèmesdans l'entreprise, elle a fait faillite, et pour moi, j'en ai fait beaucoup trop et les nerfs ontlâché ; j'ai fait une dépression, mais alors une vraie ! Je n'aurais pas cru, mais ça va loinquand les nerfs ne vont plus. J'ai travaillé comme secrétaire [elle montre son CV], mais jeme suis toujours montrée intéressée. Avec les années, je faisais de plus en plus : je géraisles commandes, les délais de livraison, la préparation du matériel, les délais des chantiers,les dates de facturation et la trésorerie, etc. Mais il y a eu des problèmes dans l'entrepriseau niveau de la direction, ils ne s'entendaient plus bien.- C'était une entreprises familiale ?- Non, non.- Tout le monde était salarié alors ?- Oui. Mais moi, avec l'ingénieur-conseil, on a suivi les marges de très près ; on avait uncahier, et pour chaque affaire, on indiquait la marge. Et ce sont les marges qui ont baissé.Moi, je me suis bougée, mais il y en a qui sont restés le cul sur leur chaise, et avec leursgros salaires, jusqu'à ce que les dettes s'accumulent de trop.- Vous connaissez la gestion, vous avez tout appris sur le tas ?- J'ai aussi pris des cours du soir, à l'école Berliz, à l'époque. Là-bas, j'ai appris ce que jen'avais pas appris à l'école pour mon CAP de secrétaire : la sténo, le standard, etc. Lasténo, j'en avais besoin pour les lettres dictées rapidement ; sinon les autres lettres, je lesécrivais moi-même et je les soumettais à mon chef.- C'était l'entreprise qui vous avait envoyée ?- Non, non. J'ai payé moi-même et j'y allais le soir. J'aimais bien. Et mon patron était dur,mais j'ai beaucoup appris. Au début, on était plusieurs, et il a dit : "Je garderai celle quiréussira ses examens.", eh bien, j'ai travaillé et je suis restée. Je me suis toujours montréeintéressée, et j'aimais bien, je faisais plein de choses. Je travaillais souvent 10 heures parjour, et en saison bien 11 à 12 heures.- Vous étiez payée en heures supplémentaires ?- Non, pas toujours. Mais j'apprenais. Je me disais : ce que je sais, c'est toujours acquis. Jeprogressais toujours. Mais ce que je n'ai jamais appris, c'est l'informatique. On ne l'utilisaitpas.- Mais vous connaissez la dactylo ?- Oui, oui.- Et, même en 1995, dans votre entreprise, il n'y avait pas d'ordinateur ?- Non ! J'utilisais les machines à écrire électriques, les machines à ??? [mot technique].- Pourtant, des piscines, on en voit de plus en plus !?- Ah oui, mais en fait il y a eu un virage dans les années 90. Avant, on fabriquait despiscines avec un certain standing, et c'était toujours un budget de 100 à 150 000 francs.C'est compliqué une piscine, avec l'entretien de l'eau, etc. Ce n'est pas juste une coque, etça il faut que le client le comprenne. Maintenant, ça tourne autour de 50 à 70 000 francs,et les supermarchés se sont mis à en vendre. Et ce sont les marges qui ont baissé. En fait,c'est une modification du marché qu'il y a eu. Et le secteur de la piscine ne se portetoujours pas très bien.- Ah bon ? Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?- Oh, je connais encore des gens là-dedans ! Vous savez, quand vous avez travaillé dans unsecteur pendant 25 ans, vous connaissez du monde !Numér

- Vous connaissez la comptabilité aussi ?- Oh, un peu, mais pas le plan comptable. Je préparais les pièces pour le bilan, mais je neconnais pas les comptes et leurs numéros. J'ai déjà répondu à plusieurs offres, et chaquefois c'est le même problème : l'informatique. J'ai rendez-vous demain matin pour un posteoù j'ai téléphoné. Je préfère les offres avec un numéro de téléphone, car comme ça je peuxau moins défendre ma candidature, je peux parler avec quelqu'un. Sinon, je sais très bienque mon CV va aller sur le tas avec les autres, et avec mon CAP et mon âge, je n'yarriverai jamais ; parce qu'ils veulent tous des BTS. Pour demain, il a dit que ce qui étaitimportant c'était de maîtriser les relations avec les clients allemands, et ça je le faisais déjàavant ; alors, on va voir.- Pour la formation en bureautique, c'est un peu délicat car les délais pour entrer enformation sont un peu long. Il faut certainement attendre plusieurs mois, et l'ANPE aréduit les budgets.- Oui, le Monsieur de l'ANPE m'a dit qu'il faut venir avec une lettre de l'employeur.- Une lettre d'engagement ?- Oui, c'est ça.- Mais ça, c'est presque impossible. Si quelqu'un veut vous embaucher, ça va être pour toutde suite ; il ne va pas attendre 2 mois, surtout s'il est pressé.- Alors il n'y a aucun moyen pour la formation bureautique (sic) ? Comme je n'ai jamaistouché un ordinateur, c'est vrai que j'ai des appréhensions ; mais c'est un outil, et je pensequ'une fois qu'on commence à le connaître, on passe un cap et après c'est bon, on avance.- Il faut peut-être essayer du côté du l'AFPA. Ils ont différentes solutions, je vais vousexpliquer ; en tout cas, chez eux, il ne faut pas vous laisser décourager, il faudra insisterbeaucoup. C'est vrai qu'aujourd'hui c'est indispensable, on expédie aussi beaucoup dedocuments par e-mail.- Oui, j'en ai entendu parlé, je connais le principe, mais je ne sais pas comment on faitpratiquement.- Au niveau de vos revenus, où en êtes-vous, actuellement ? Vous percevez les Assedic ?- Non. Depuis le temps, je suis au RMI. Il y a ma sœur qui m'aide aussi financièrement.Comme j'ai soigné ma mère, j'ai pensé aussi que je pourrais faire Aide-soignante, mais jesuis trop sensible. Ma sœur a fait ça : elle était dans la distribution, elle avait un bon poste,mais elle est tombée malade et après elle est allée dans le social : elle est maintenantAssistante de vie. Je pourrais faire comme elle, mais je ne peux pas : j'ai peur de retomberen dépression. Ma mère et mon frère, c'était trop, et les problèmes dans l'entreprise, je mesuis effondrée. L'autre jour, j'ai croisée une jeune que je connais et qui soigne sa mère quiest aussi tombée malade. Elle me dit qu'elle va faire femme de ménage ; alors j'ai dit :"Quoi ? A ton âge ? Mais c'est pas possible, tu gâches ta vie !" Et je l'ai d'abord sondée :"Tu tournes de l'œil, toi, quand tu vois du sang ? Tu aimes bien soigner les gens ? Alorsfais Aide-soignante , va à la Mission Locale, tu vas me faire plaisir !" Maintenant, elle vafaire Aide-soignante.- Vous auriez pu faire Conseiller en emploi !?- Oui ? ça existe ?- Les conseillers de l'ANPE, par exemple.- Oui, ça me plairait bien. En plus j'ai toujours aidé dans l'entreprise, j'allais discuter avecles gens. Quand une fille était en divorce, je l'emmenais manger à la maison en pensantque ça lui fera toujours du bien au moral. Le contact, c'est important.- Oui, il faut discuter avec les gens.- Oui, moi, j'aimais bien ; j'allais discuter avec les ouvriers, et quand quelque chose n'allaitpas, je faisais remonter l'information, je le disais et on faisait quelque chose. J'aimais bienm'occuper des gens. Ma mère était diabétique et une nuit, elle est tombée du lit ; elle s'estfracturé le bassin. Après ça, elle était obligée de rester en chaise roulante. Il fallait toutNumér

Dame célibataire de 52 ans au RMI.Fiche 3.1 er entretien.- J'ai travaillé 25 ans dans une entreprise qui installait des piscines ; et j'ai eu deuxpersonnes proches qui sont tombées malades : ma mère et mon frère ont eu chacun uncancer, ils sont morts le même jour, et <strong>pour</strong> moi, c'était trop. On avait trop de problèmesdans l'entreprise, elle a fait faillite, et <strong>pour</strong> moi, j'en ai fait beaucoup trop et les nerfs ontlâché ; j'ai fait une dépression, mais alors une vraie ! Je n'aurais pas cru, mais ça va loinquand les nerfs ne vont plus. J'ai travaillé comme secrétaire [elle montre son CV], mais jeme suis toujours montrée intéressée. Avec les années, je faisais de plus en plus : je géraisles commandes, les délais de livraison, la préparation du matériel, les délais des chantiers,les dates de facturation et la trésorerie, etc. Mais il y a eu des problèmes dans l'entrepriseau niveau de la direction, ils ne s'entendaient plus bien.- C'était une entreprises familiale ?- Non, non.- Tout le monde était salarié alors ?- Oui. Mais moi, avec l'ingénieur-conseil, on a suivi les marges de très près ; on avait uncahier, et <strong>pour</strong> chaque affaire, on indiquait la marge. Et ce sont les marges qui ont baissé.Moi, je me suis bougée, mais il y en a qui sont restés le cul sur leur chaise, et avec leursgros salaires, jusqu'à ce que les dettes s'accumulent de trop.- Vous connaissez la gestion, vous avez tout appris sur le tas ?- J'ai aussi pris des cours du soir, à l'école Berliz, à l'époque. Là-bas, j'ai appris ce que jen'avais pas appris à l'école <strong>pour</strong> mon CAP de secrétaire : la sténo, le standard, etc. Lasténo, j'en avais besoin <strong>pour</strong> les lettres dictées rapidement ; sinon les autres lettres, je lesécrivais moi-même et je les soumettais à mon chef.- C'était l'entreprise qui vous avait envoyée ?- Non, non. J'ai payé moi-même et j'y allais le soir. J'aimais bien. Et mon patron était dur,mais j'ai beaucoup appris. Au début, on était plusieurs, et il a dit : "Je garderai celle quiréussira ses examens.", eh bien, j'ai travaillé et je suis restée. Je me suis toujours montréeintéressée, et j'aimais bien, je faisais plein de choses. Je travaillais souvent 10 heures parjour, et en saison bien 11 à 12 heures.- Vous étiez payée en heures supplémentaires ?- Non, pas toujours. Mais j'apprenais. Je me disais : ce que je sais, c'est toujours acquis. Jeprogressais toujours. Mais ce que je n'ai jamais appris, c'est l'informatique. On ne l'utilisaitpas.- Mais vous connaissez la dactylo ?- Oui, oui.- Et, même en 1995, dans votre entreprise, il n'y avait pas d'ordinateur ?- Non ! J'utilisais les machines à écrire électriques, les machines à ??? [mot technique].- Pourtant, des piscines, on en voit de plus en plus !?- Ah oui, mais en fait il y a eu un virage dans les années 90. Avant, on fabriquait despiscines avec un certain standing, et c'était toujours un budget de 100 à 150 000 francs.C'est compliqué une piscine, avec l'entretien de l'eau, etc. Ce n'est pas juste une coque, etça il faut que le client le comprenne. Maintenant, ça tourne autour de 50 à 70 000 francs,et les supermarchés se sont mis à en vendre. Et ce sont les marges qui ont baissé. En fait,c'est une modification du marché qu'il y a eu. Et le secteur de la piscine ne se portetoujours pas très bien.- Ah bon ? Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?- Oh, je connais encore des gens là-dedans ! Vous savez, quand vous avez travaillé dans unsecteur pendant 25 ans, vous connaissez du monde !Numér

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