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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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divergentes. L’acceptation de la différence fait partie de la possibilité d’une praxis. Celle-ciinclut donc « ce faire dans lequel l’autre ou les autres sont visés comme êtres autonomes etconsidérés comme l’agent essentiel du développement de leur propre autonomie. La vraiepolitique, la vraie pédagogie, la vraie médecine, <strong>pour</strong> autant qu’elles ont jamais existé,appartiennent à la praxis » (ibid.).Les domaines ici cités relèvent tous d’activités humaines <strong>pour</strong> lesquelles une théorieferme qui définirait de façon assurée des lois et des moyens d’action infaillibles ne se montrepas formalisable. Il s’agit en l’occurrence des « trois professions impossibles – éduquer,soigner, gouverner » avancées par Freud (cf. Imbert, 2000, p.9 qui renvoie à diversesréférences de Freud).Ainsi, la psychanalyse ne se serait pas, selon Castoriadis, initialement développéecomme science ou comme théorie achevée, mais essentiellement comme activité, et plusencore comme « activité définie par une visée de transformation et non par une visée desavoir » (Castoriadis, 1968, p.37). Ce que nous rappelle encore récemment Roudinesco (2004,p.120) : « La cure n’est ni une technique, ni un acte chirurgical, ni un médicament, mais uneexpérience singulière qui transforme un sujet » (souligné par l’auteure). La psychanalyse nousfournit ainsi une illustration puissante de ce qu’entend Castoriadis par praxis. La théorien’existe pas avant l’activité, mais « émerge constamment de l’activité elle-même. Elucidationet transformation du réel progressent, dans la praxis, dans un conditionnement réciproque. Etc’est cette double progression qui est la justification de la praxis. Mais, dans la structurelogique de l’ensemble qu’elles forment, l’activité précède l’élucidation ; car <strong>pour</strong> la praxisl’instance ultime n’est pas l’élucidation, mais la transformation du donné » (Castoriadis, 1975,p. 105). Au plus près de la cure, la pensée théorique se trouve débordée par « l’imprévu » :« Quand l’association impose sa surprise, la pensée en est réduite à suivre, elle court derrièreles images, essayant de remettre de l’ordre et de la liaison dans ce qui n’a "pas de rapport" »(André, 2004, p.34).Il ne s’agit pas de « contraindre » le réel <strong>pour</strong> qu’il confirme notre théorie, oud’appliquer notre savoir comme une technique, méthode qui évacue et « ne peut jamaisrencontrer, dans ce qu’elle manie, le sens » (Castoriadis, 1975, p.105). La praxis commeactivité consciente et lucide « s’appuie sur un savoir, mais celui-ci est toujours fragmentaire etprovisoire […], car la praxis elle-même fait surgir constamment un nouveau savoir » (ibid.,p.104), et « l’objet même de la praxis c’est le nouveau » (p.106). Et cela s’illustre encore parla psychanalyse <strong>pour</strong> laquelle « la théorie oriente, définit des classes de possibles etd’impossibles, mais ne peut ni prédire ni produire la solution » (Castoriadis, 1968, p.38).Numér

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