SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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quand même quitter la région. En 15 ans, j'ai fait le tour. Mais je veux partir formée, etaller au soleil, mais en étant prête. Je ne vais pas chercher un emploi ici et recommencerailleurs, ce serait trop compliqué. Et c'est pour cela qu'un diplôme reconnu au niveaunational peut me servir. Sinon comment je ferai : sans diplôme, avec un ego réduit à lataille d'un petit pois ?[Elle range ses affaires et se prépare à partir. Je lui parle des gens aisés, de leur milieu qu'ellea peut-être l'habitude de fréquenter, de son potentiel relationnel. La discussion se poursuit etelle garde son sac sur ses genoux.]- Oui, un monsieur, dans le train m'a dit ça aussi : faire un carnet d'adresses avant de partir.Vous savez en voyage, on ne sait pas quoi faire, on discute, on raconte sa vie. C'était unmonsieur très bien, un self made man qui avait une entreprise en Guadeloupe et va enouvrir une autre.- Vous pourriez peut-être travailler pour une ONG, j'extrapole peut-être un peu, mais osons,une ONG qui a besoin de faire du lobbying auprès des milieux aisés. Ils recherchent peutêtredes gens qui savent comment leur parler, comment les approcher.- Oui, ces gens-là ne m'impressionnent absolument pas. Je suis comme un poisson dansl'eau, je suis à l'aise même avec les ambassadeurs et tout ça. Mais je ne sais pas commentfaire. Chez B…, sur l'étage où je vais travailler, il n'y a presque personne ; il y a la dameavec laquelle je vais travailler et une ONG justement. C'est vrai que je pourrais aller lesvoir. Mais je vais leur dire quoi ?- Mais vous leur parlerez de ce qu'ils font et comment ça se passe. En général, les gensaiment bien parler de ce qu'ils font.- Oui, peut-être ! Mais mon ego, je n'ai pas de diplôme, je n'ai pas de métier. J'ai unpotentiel, c'est vrai ! Mes chefs de services sentaient que je n'étais pas faite pour travaillerdevant un ordinateur. On me disait souvent : "Avec le potentiel que tu as qu'est-ce que tufais ici ?" Je pourrais peut-être aller les voir ?- Vos chefs ? Peut-être pas ; ils doivent être intégrés dans la hiérarchie de l’entreprise, ilsont leurs postes ; je ne suis pas sûr que ce soit utile.- Oui, bon. Mais je ne sais pas comment faire.- Cela viendra. Moi, j'ai l'impression que vous avez des compétences relationnelles, et c'estlà qu'il faudrait peut-être fouiller.[Elle s'excuse encore en partant pour les rendez-vous ratés. Je lui ai remis aussi l'adresse del'UDAF.]4 e entretien.[Elle parle beaucoup, je la laisse parler. Il est impossible de se souvenir de tout ce qui a puêtre dit en une heure.]- Vous avez du nouveau ?- Non, enfin, oui ! Je suis allée au CIDF, une dame très sympathique qui m'a bien écoutée etm'a bien comprise. Elle m'a donné 3 gros volumes avec toutes les adresses desassociations sur la région, et j'ai commencé à noter celles qui pouvaient m'intéresser. Maiselle a dit la même chose que vous : il faut déjà y entrer petit à petit, et avec le temps,lorsqu'on maîtrise mieux, on peut avancer. Elle se propose de me cadrer sur mon projet,c'est bien, c'est ce qu'il me faut, parce que, moi, ça part dans tous les sens ; je la revois lasemaine prochaine.Chez B…, j'ai vu la personne qui devait me faire travailler, et ça s'éloigne, ça s'éloigned'ailleurs de plus en plus. Je devais commencer le 8 mars, et maintenant c'est reporté, parcequ'ils n'ont pas arrêté à temps le contrat de la personne qui est en poste ; elle doit terminer sonmois de préavis. Mais en plus, elle doit en parler à son supérieur, et apparemment il veut voirNumér

plusieurs candidats, ce qui est normal aussi. Mais j'ai l'impression qu'elle se débrouille assezmal, elle ne cerne pas bien les exigences de son chef, elle est très floue, désordonnée, elleparle beaucoup, mais je ne sais pas si elle fait grand chose. Ça fait un an qu'elle est là. Je passedu temps avec elle et je me [sic] perçois très bien. Mais tout cela est très vague ; si le chefveut faire durer, il peut faire durer encore longtemps.Alors j'ai contacté la responsable des Ressources Humaines pour lui demander s'il y avaitquelque chose. Mais elle m'a dit : "Oui, je suis au courant. Je me fais du souci pour vous, j'aivu que le contrat de la personne en place a été prolongé et que vous deviez commencer. Maisà part ce poste, maintenant il n'y a rien !" Parce qu'elle me connaît, naturellement. Donc, il n'ya rien. C'est qu'ils ont passé beaucoup de contrats temporaires en permanents, et il n'y a plusde postes maintenant pour les temporaires. J'ai contacté aussi l'assistante sociale, car ilsprennent des mesures pour savoir ce qu'ils peuvent faire pour les gens comme moi, dans lacinquantaine, et qui ont travaillé plus de dix ans chez eux. Mais elle ne sait pas encore ; ladécision est en cours.Alors j'ai repensé à cette proposition de mon amie dans le sud. Elle a une agence immobilièredans le Sud et je pourrais travailler avec elle. Elle serait ravie que je travaille avec elle. Sesparents ont une maison là-bas, ce ne sont pas des gens riches ; c'est une maison que son père aretapée et entretenue. Ça leur permet de passer du temps pendant les vacances. Et avec lesannées, le p'tit père qui est très bricoleur a aménagé un studio attenant à la maison, et ilvoudrait maintenant le louer. Pour moi, ça représente une opportunité. J'aurais un contrat detravail et un logement. Mon amie m'a dit que je pourrai évidemment utiliser toute la maison,avec le parc au milieu des pins. C'est vraiment très bien, très calme, on peut y manger dehors,etc. On y habiterait toutes les deux, toutes les trois, et ça régulerait aussi mes relations avecma fille, elle aime bien ma fille, et elle serait vraiment contente qu'on vienne habiter avec elle.- Elle est seule ?- Oui. Ses enfants sont grands maintenant. Cela me permettrait de quitter la région, et avecun logement et un contrat de travail, j'en ai parlé avec mon avocate, pour le divorce çadevrait aller aussi. Le divorce sera prononcé cette année, c'est sûr. Je lui ai dit de lâcher unpeu de mou pour qu'au tribunal dans 3 mois, l'affaire puisse maintenant avancer. Il faudraque je déménage, c'est sûr, il récupérera l'appartement. Mon mari a de l'argent, beaucoupd'argent même, et j'aurai certainement droit à une indemnité compensatrice. Avec ça, et untravail je pourrai même envisager d'acheter un appartement là-bas. Je préférerais acheterque louer, je pourrais me le permettre. Et lui, il pourra bien payer des billets d'avion poursa fille ; je peux me renseigner sur les abonnements, ça existe, je sais bien faire ça, maispas lui. Au début, pour louer un studio, combien ça va me coûter ? Mettons 400 euros, etsi je déménage mes affaires, je lui laisse tout dans la maison, la vaisselle, tout. Il y a justequelques affaires que je mettrais en garde meuble pour un temps, je crois que ça doit fairedans les 500 francs par mois ; combien ça me ferait ça ?- Environ 80 euros.- Oui, mettons 100. ça me fait 500 euros par mois ; dans un premier temps, ça ira très bien.Et puis ça éloignerait un peu ma fille de son père. Lui, c'est pas son truc. Elle commence às'en rendre compte, elle grandit. Il fait du baby-sitting, pas de l'éducation. Je doism'occuper de tout, lui, il n'y pense pas : "Est-ce que tu as bien remis les élastiques à tonappareil dentaire? Est-ce que tu as bien pris tes médicaments ?" Je lui pose des questionssi son père y fait attention, et elle commence à y voir plus clair maintenant qu'elle grandit.J'essaie de lui donner un peu d'autonomie, qu'elle prenne le bus toute seule pour aller chezlui ; mais lui n'est pas d'accord. Et elle commence à prendre des habitudes comme lui ; ellea tendance à se laisser aller, à ne plus faire d'effort à l'école. C'est l'argent, c'est trop facile ;ce n'est pas bon, il faut que les enfants apprennent ce qu'est la valeur de l'argent. En plus,il est anglais. Maintenant, travailler dans l'immobilier, je ne crois pas que ce soit mon truc.Je lui ai dit à mon amie, que ce que j'aimerais faire c'est du bon travail, travaillerNumér

quand même quitter la région. En 15 ans, j'ai fait le tour. Mais je veux partir formée, etaller au soleil, mais en étant prête. Je ne vais pas chercher un emploi ici et recommencerailleurs, ce serait trop compliqué. Et c'est <strong>pour</strong> cela qu'un diplôme reconnu au niveaunational peut me servir. Sinon comment je ferai : sans diplôme, avec un ego réduit à lataille d'un petit pois ?[Elle range ses affaires et se prépare à partir. Je lui parle des gens aisés, de leur milieu qu'ellea peut-être l'habitude de fréquenter, de son potentiel relationnel. La discussion se <strong>pour</strong>suit etelle garde son sac sur ses genoux.]- Oui, un monsieur, dans le train m'a dit ça aussi : faire un carnet d'adresses avant de partir.Vous savez en voyage, on ne sait pas quoi faire, on discute, on raconte sa vie. C'était unmonsieur très bien, un self made man qui avait une entreprise en Guadeloupe et va enouvrir une autre.- Vous <strong>pour</strong>riez peut-être travailler <strong>pour</strong> une ONG, j'extrapole peut-être un peu, mais osons,une ONG qui a besoin de faire du lobbying auprès des milieux aisés. Ils recherchent peutêtredes gens qui savent comment leur parler, comment les approcher.- Oui, ces gens-là ne m'impressionnent absolument pas. Je suis comme un poisson dansl'eau, je suis à l'aise même avec les ambassadeurs et tout ça. Mais je ne sais pas commentfaire. Chez B…, sur l'étage où je vais travailler, il n'y a presque personne ; il y a la dameavec laquelle je vais travailler et une ONG justement. C'est vrai que je <strong>pour</strong>rais aller lesvoir. Mais je vais leur dire quoi ?- Mais vous leur parlerez de ce qu'ils font et comment ça se passe. En général, les gensaiment bien parler de ce qu'ils font.- Oui, peut-être ! Mais mon ego, je n'ai pas de diplôme, je n'ai pas de métier. J'ai unpotentiel, c'est vrai ! Mes chefs de services sentaient que je n'étais pas faite <strong>pour</strong> travaillerdevant un ordinateur. On me disait souvent : "Avec le potentiel que tu as qu'est-ce que tufais ici ?" Je <strong>pour</strong>rais peut-être aller les voir ?- Vos chefs ? Peut-être pas ; ils doivent être intégrés dans la hiérarchie de l’entreprise, ilsont leurs postes ; je ne suis pas sûr que ce soit utile.- Oui, bon. Mais je ne sais pas comment faire.- Cela viendra. Moi, j'ai l'impression que vous avez des compétences relationnelles, et c'estlà qu'il faudrait peut-être fouiller.[Elle s'excuse encore en partant <strong>pour</strong> les rendez-vous ratés. Je lui ai remis aussi l'adresse del'UDAF.]4 e entretien.[Elle parle beaucoup, je la laisse parler. Il est impossible de se souvenir de tout ce qui a puêtre dit en une heure.]- Vous avez du nouveau ?- Non, enfin, oui ! Je suis allée au CIDF, une dame très sympathique qui m'a bien écoutée etm'a bien comprise. Elle m'a donné 3 gros volumes avec toutes les adresses desassociations sur la région, et j'ai commencé à noter celles qui pouvaient m'intéresser. Maiselle a dit la même chose que vous : il faut déjà y entrer petit à petit, et avec le temps,lorsqu'on maîtrise mieux, on peut avancer. Elle se propose de me cadrer sur mon projet,c'est bien, c'est ce qu'il me faut, parce que, moi, ça part dans tous les sens ; je la revois lasemaine prochaine.Chez B…, j'ai vu la personne qui devait me faire travailler, et ça s'éloigne, ça s'éloigned'ailleurs de plus en plus. Je devais commencer le 8 mars, et maintenant c'est reporté, parcequ'ils n'ont pas arrêté à temps le contrat de la personne qui est en poste ; elle doit terminer sonmois de préavis. Mais en plus, elle doit en parler à son supérieur, et apparemment il veut voirNumér

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