SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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- Pourrait-il travailler dans le secteur privé ?- Non, il n'a pas le rythme.- Pourquoi me l'avoir envoyé ?- Pour faire un bilan de compétences et voir vers quoi on pourrait l'orienter."Apparemment, ils veulent le pousser à retourner rapidement sur le marché du travail, et je suisun des appuis sur lesquels ils comptent.]3 e entretien :[Il arrive avec sa fille de 11 ans (en training assez sale) qui s'assoit à ses côtés et ne dira rien.Il sent un peu l'alcool.]- J'ai fait une sieste, c'est la petite qui m'a réveillé, alors je me suis dit : "Allez, j'y vaisvite !". Il y avait l'ANPE, ce matin, de nouveau, la dame que j'avais vue l'autre fois.- Celle qui vous a envoyé chez moi ?- Oui, c'est la même. On a discuté et elle m'a dit pour le travail, il faut que je regardeailleurs, mais moi je lui ai dit, je ne peux pas travailler plus de 4 heures par jour. Mais ellea du mal à comprendre. J'ai trop de problèmes chez moi. Le grand, ils vont le mettreailleurs, parce que ça va pas.- Celui que vous avez emmené à S. ?- Oui, il a fait que des conneries, c'est pas possible. En 4 jours, déjà, ils en veulent plus.Alors, ils ont parlé de le mettre en famille d'accueil, mais lui il veut pas ; à côté d'uneferme où il y a des animaux, parce qu'il aime bien les animaux. Dans une famille, mais il aune famille. Il a déjà un père et une mère, il a pas besoin d'autres parents. Alors ils disent,c'est pas d'autres parents, mais c'est pas vrai. De toute façon, il veut pas, alors je sais pas,moi !Les 2 éducateurs [dans l'entreprise d'insertion], ils discutent toujours des autres. Une fois tousles 15 jours, on discute avec eux.- Vous tout seul, individuellement ?- Oui, mais on parle pas de moi, ils me demandent toujours sur les autres. Et moi, je dis :"Mais t'as qu'à leur demander, moi je dis rien, je suis pas une balance !" Au début, c'étaittrès bien ; la première fois, on a discuté 2 heures et demie, et j'ai pu expliquer mesproblèmes et tout, les enfants. Mais maintenant, c'est plus pareil, ça a changé. Ils veulentme faire parler des autres. J'y peux rien moi, s'ils viennent me parler à moi. Et eux, ilsdisent la même chose : ils ne les interrogent que sur les autres. Ça va pas, ça ! Maintenant,ils ont fait 2 équipes de 4, et ils ont mis 2 gars ensemble qui ne s'entendent pas. Moi, jeleur ai dit, mais bon, c'est pas mon problème ; un jour, ça va péter, et moi j'y peux rien. Ilsont dit qu'on était trop ensemble avec 2 autres. Je les ai rencontrés là-bas, et on estdevenus amis ; ils sont au foyer Sonacotra, alors je vais boire un coup chez eux, et ilsviennent chez moi. Eh bien, c'est bien, qu'est-ce que ça peut faire ? En plus, ils viennentm'aider à refaire l'appartement chez moi, on a commencé la cuisine. Mais ma vie privée,ça les regarde pas, au boulot.Et quand ils sont tous les 2, comme ça, à parler, il y en a un qui commence d'un côté, l'autrecontinue de l'autres côté, et après on ne sait plus où on en est, on bloque.Alors avec la femme de l'ANPE : "On ne sait pas si on pourra renouveler votre contrat, c'estpas sûr qu'on peut vous garder ici, etc." Moi, je leur ai dit : "Je ne peux pas travailler plus de 4heures par jour, et si je peux pas continuer, eh bien, c'est simple, je reste chez moi. Ce qui estimportant pour moi, c'est d'abord les enfants, et le reste passe après.Maintenant, ça devait aller mieux. J'aime bien ce travail : quand j'y suis, j'oublie mesproblèmes. Et quand je rentre à la maison, je prends plaisir à repasser, à nettoyer. Je suistranquille l'après-midi, ça fait du bien ! Après quand les gosses rentrent, c'est trop animé. Maismoi, je veux pas que ça recommence. Les garçons, ils la battaient. J'ai trop travaillé, j'ai pasNumér

fait assez attention. Je vous le dis, je faisais des fois 10 heures par jour, je rentrais tard, et c'estpour ça que j'ai arrêté chez [autre entreprise d'insertion dans laquelle il était resté plus d'unan], parce que la petite, elle m'avait appelé, et j'ai arrêté aussi sec, tout d'un coup. Si jeretravaille à temps plein, ça va recommencer, et ça, je ne veux pas. La petite, maintenant, je laprotège. J'ai raté avec les 2 autres, mais avec elle, il faut que je fasse attention. Elle fait sesdevoirs en rentrant de l'école jusqu'à 7 heures. Les 2 autres, ils jouent, et je dois leur dire pourla vaisselle. Mais ils s'en foutent, ils ne bougent pas, alors il faut que je gueule : "Va faire lavaisselle !", alors ils y vont ; ils m'énervent. Vous croyez que c'est facile ? Elle, elle fait sesdevoirs jusqu'à 8-9 heures, elle est sage à l'école.Mais avec les garçons, c'est difficile. Bon ! J'espère qu'ils vont trouver quelque chose pourl'autre, comme ça, ça ira. J'étais au tribunal, hier, et le juge a dit : "Où il est votre fils, il est paslà ?" J'ai dit : "Non, il est parti très tôt ce matin, je sais pas où, mais moi je suis là !" Alors il aécrit un truc, et ils devraient faire quelque chose. J'ai déjà essayé d'avoir une copine plusieursfois, mais les enfants, ils veulent pas, ils font tout pour qu'elle parte, ils ne supportent pas.Alors cette femme de l'ANPE me dit : "Vous n'avez qu'à prendre une femme de ménage." Jelui ai dit : "C'est ça, vous, vous n'avez qu'à venir, vous, faire le ménage !" Non, mais quoiencore, une femme de ménage ! Je préfère le faire moi-même et garder mon argent pour mesgosses. Il faut bien que je les habille. Regardez mes chaussures, elles ont des trous ; ça fait desannées que je me suis pas acheté des chaussures ; mais les enfants, il leur faut des habits. Et jevais pas aller au Mutant acheter de la nourriture périmée. Je vais à l'Atac, comme tout lemonde, et mes enfants, ils mangent frais. Et comme ça, ça va ! Il fallait que je sorte, et avec cetravail, ça c'est bien ; ça me fait du bien ; je sortais presque plus. Maintenant, ça va mieux.Et l'autre [éducateur] qui me demande : "Combien tu as par mois ?" Alors, moi, j'étais énervé,je leur dis : "300 des Assedic et 500 ici." Il me demande : "Et les alloc. ? – 600", je lui dis.Alors, ça le prend : "Mais ça fait presque 10 000 francs !" Et plus tard, c'était pas tout de suite,on a bien parlé une demi-heure, tout à coup, il dit en l'air comme ça : "Il y en a ici qui gagnentplus que moi !" Et alors, est-ce que ça le regarde ? Il a un 4x4 là, devant la boite, et il a que8000 francs ? Ça m'étonnerait ! Et les alloc., c'est pas pour moi, c'est pour les enfants. Et puis,je lui ai dit : "Toi, t'as ta femme à la maison, moi je suis tout seul avec 3 gosses ; tu crois quec'est facile ? Je travaille ici, je travaille là-bas, je travaille ici, je travaille là-bas. Et qu'est-ceque tu crois que je fais en rentrant ? Tu crois que je dors ?" Ils vous tirent vers la folie, cesgens-là !Moi, comme ça, ça me va. Je travaille que 4 heures, comme ça je rentre et je vois encore lapetite pendant un quart d'heure, hein ? [Elle acquiesce d'un signe de tête et d'un "Hmm !"].Mais c'est quand même pas normal ; il y a 2 semaines, ils disent à l'autre : "Ah, ne t'en faispas, t'inquiète pas, on connaît tes problèmes, tu peux rester ici 1 ou 2 ans.", et moi, ils veulentque je parte ; je ne comprends pas. J'ai des problèmes avec les enfants, j'ai des problèmes avecle voisinage, et eux ils veulent que je parte. J'ai les Assedic jusqu'en avril, après le chômages'arrête. Alors, j'irai lui dire à l'autre avec son 4x4 : "Alors, combien j'ai ? J'ai plus que toi ?"Plus de chômage et plus de boulot. Mais c'est comme ça ! Peut-être je demanderai le RMI.La femme de l'ANPE, elle est jeune, pff!!!, 22 ans, elle a pas d'enfant, je lui ai dit : "Mais vousn'avez pas de gosses, vous. Vous ne pouvez pas comprendre !" Il me demande si j'ai unordinateur, mais j'ai pas d'ordinateur, je suis pas riche, moi ! Pour l'instant, je peux pas. Maisplus tard, j'aimerais bien ; pas pour moi, pour les gosses, parce que ça aide quand même àl'école. Et moi, je sais pas quoi faire avec, mais pour eux.- On cherchera un travail à mi-temps la semaine prochaine.[Je ne suis presque pas intervenu. Mais je suis éreinté après cet entretien et toute cetteagressivité.]4 e entretien :Numér

fait assez attention. Je vous le dis, je faisais des fois 10 heures par jour, je rentrais tard, et c'est<strong>pour</strong> ça que j'ai arrêté chez [autre entreprise d'insertion dans laquelle il était resté plus d'unan], parce que la petite, elle m'avait appelé, et j'ai arrêté aussi sec, tout d'un coup. Si jeretravaille à temps plein, ça va recommencer, et ça, je ne veux pas. La petite, maintenant, je laprotège. J'ai raté avec les 2 autres, mais avec elle, il faut que je fasse attention. Elle fait sesdevoirs en rentrant de l'école jusqu'à 7 heures. Les 2 autres, ils jouent, et je dois leur dire <strong>pour</strong>la vaisselle. Mais ils s'en foutent, ils ne bougent pas, alors il faut que je gueule : "Va faire lavaisselle !", alors ils y vont ; ils m'énervent. Vous croyez que c'est facile ? Elle, elle fait sesdevoirs jusqu'à 8-9 heures, elle est sage à l'école.Mais avec les garçons, c'est difficile. Bon ! J'espère qu'ils vont trouver quelque chose <strong>pour</strong>l'autre, comme ça, ça ira. J'étais au tribunal, hier, et le juge a dit : "Où il est votre fils, il est paslà ?" J'ai dit : "Non, il est parti très tôt ce matin, je sais pas où, mais moi je suis là !" Alors il aécrit un truc, et ils devraient faire quelque chose. J'ai déjà essayé d'avoir une copine plusieursfois, mais les enfants, ils veulent pas, ils font tout <strong>pour</strong> qu'elle parte, ils ne supportent pas.Alors cette femme de l'ANPE me dit : "Vous n'avez qu'à prendre une femme de ménage." Jelui ai dit : "C'est ça, vous, vous n'avez qu'à venir, vous, faire le ménage !" Non, mais quoiencore, une femme de ménage ! Je préfère le faire moi-même et garder mon argent <strong>pour</strong> mesgosses. Il faut bien que je les habille. Regardez mes chaussures, elles ont des trous ; ça fait desannées que je me suis pas acheté des chaussures ; mais les enfants, il leur faut des habits. Et jevais pas aller au Mutant acheter de la nourriture périmée. Je vais à l'Atac, comme tout lemonde, et mes enfants, ils mangent frais. Et comme ça, ça va ! Il fallait que je sorte, et avec cetravail, ça c'est bien ; ça me fait du bien ; je sortais presque plus. Maintenant, ça va mieux.Et l'autre [éducateur] qui me demande : "Combien tu as par mois ?" Alors, moi, j'étais énervé,je leur dis : "300 des Assedic et 500 ici." Il me demande : "Et les alloc. ? – 600", je lui dis.Alors, ça le prend : "Mais ça fait presque 10 000 francs !" Et plus tard, c'était pas tout de suite,on a bien parlé une demi-heure, tout à coup, il dit en l'air comme ça : "Il y en a ici qui gagnentplus que moi !" Et alors, est-ce que ça le regarde ? Il a un 4x4 là, devant la boite, et il a que8000 francs ? Ça m'étonnerait ! Et les alloc., c'est pas <strong>pour</strong> moi, c'est <strong>pour</strong> les enfants. Et puis,je lui ai dit : "Toi, t'as ta femme à la maison, moi je suis tout seul avec 3 gosses ; tu crois quec'est facile ? Je travaille ici, je travaille là-bas, je travaille ici, je travaille là-bas. Et qu'est-ceque tu crois que je fais en rentrant ? Tu crois que je dors ?" Ils vous tirent vers la folie, cesgens-là !Moi, comme ça, ça me va. Je travaille que 4 heures, comme ça je rentre et je vois encore lapetite pendant un quart d'heure, hein ? [Elle acquiesce d'un signe de tête et d'un "Hmm !"].Mais c'est quand même pas normal ; il y a 2 semaines, ils disent à l'autre : "Ah, ne t'en faispas, t'inquiète pas, on connaît tes problèmes, tu peux rester ici 1 ou 2 ans.", et moi, ils veulentque je parte ; je ne comprends pas. J'ai des problèmes avec les enfants, j'ai des problèmes avecle voisinage, et eux ils veulent que je parte. J'ai les Assedic jusqu'en avril, après le chômages'arrête. Alors, j'irai lui dire à l'autre avec son 4x4 : "Alors, combien j'ai ? J'ai plus que toi ?"Plus de chômage et plus de boulot. Mais c'est comme ça ! Peut-être je demanderai le RMI.La femme de l'ANPE, elle est jeune, pff!!!, 22 ans, elle a pas d'enfant, je lui ai dit : "Mais vousn'avez pas de gosses, vous. Vous ne pouvez pas comprendre !" Il me demande si j'ai unordinateur, mais j'ai pas d'ordinateur, je suis pas riche, moi ! Pour l'instant, je peux pas. Maisplus tard, j'aimerais bien ; pas <strong>pour</strong> moi, <strong>pour</strong> les gosses, parce que ça aide quand même àl'école. Et moi, je sais pas quoi faire avec, mais <strong>pour</strong> eux.- On cherchera un travail à mi-temps la semaine prochaine.[Je ne suis presque pas intervenu. Mais je suis éreinté après cet entretien et toute cetteagressivité.]4 e entretien :Numér

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